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LE MAGAZINE DES HUG PREMIER HÔPITAL UNIVERSITAIRE DE SUISSE WWW.HUG-GE.CH A la découverte des métiers des HUG Soignants Aide-soignant(e) 2 Assistant(e) en santé et soins communautaires 4 Infirmier(ère) au bloc 10 Infirmier(ère) aux urgences 12 Infirmier(ère) en santé publique 14 Sage-femme 20 Médecins Médecin légiste 16 Neurochirurgien(ne) 18 Autres professionnels Assistant(e) en stérilisation 6 Ergothérapeute 8 Technicien(ne) en radiologie 22

Soignants Médecins Autres professionnels

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Page 1: Soignants Médecins Autres professionnels

LE MAGAZINE DES HUGPREMIER HÔPITAL UNIVERSITAIRE DE SUISSE

WWW.HUG-GE.CH

A la découverte des métiers des HUG

Soignants

Aide-soignant(e) 2Assistant(e) en santé et soins communautaires 4Infirmier(ère) au bloc 10Infirmier(ère) aux urgences 12Infirmier(ère) en santé publique 14Sage-femme 20

Médecins

Médecin légiste 16Neurochirurgien(ne) 18

Autres professionnels

Assistant(e) en stérilisation 6Ergothérapeute 8Technicien(ne) en radiologie 22

Page 2: Soignants Médecins Autres professionnels

L’aide-soignante, au cœur des soinsPrécieux relais d’informations auprès de l’équipe médico-soignante, elle accompagne

le patient au quotidien et contribue à son bien-être.

« Passez me voir cette après-midi dès que vous avez un moment, j’aimerais bien refaire une pro-menade comme hier. » La pe-tite dame âgée, cheveux gris, corps fluet et démarche lente, retourne avec la physiothéra-peute dans sa chambre. Mais déjà elle se réjouit du moment qu’elle passera, plus tard, avec Christelle Garriguet Munier. Cette dernière, aide-soignante au 9 FL, est au cœur des soins. Nous l’avons suivie durant son activité.

7h00. La journée com-mence par le colloque du matin devant le Valrex, grand panneau avec tous les noms des patients. L’infirmière de garde du-rant la nuit transmet à l’équipe à peine arrivée toutes les informations, en passant en revue chaque cas. Morceaux choisis. « Il a eu très mal cette nuit : morphine à 22h, 1h et 6h ». « Il sera pris à midi pour l’opéra-tion et il faut lui faire un aérosol auparavant ». « Il faut le voir toutes les deux heures car il y a un risque de syndrome des loges ». S’ensuit un premier pas-sage auprès des patients. « Bon-jour Messieurs, ça va ? Pas trop difficile la nuit ? » Avec le sou-rire et la bonne humeur.

8h10. Distribution des plateaux-repas. « Est-ce que je vous remonte le dossier pour prendre le petit déjeuner ? », s’enquiert Christelle. Elle tar-tine ensuite le pain de ce jeune homme plâtré au bras gauche, caresse le bras de cette dame réclamant un bircher ou en-core met une paille dans le jus

d’orange de cet autre patient. Des petits gestes à l’image de son activité où se mélangent complicité et tendresse. « Il faut avoir de la patience et aimer son prochain. Comprendre certains comportements et ne pas les prendre comme des attaques

7h00 8h10

13h00

Reportage PulsationsAide-soignant(e) 2

INTÉRESSÉ(E) À DEVENIR AIDE-SOIGNANT(E) ? PLUS D’INFOS SUR WWW.HEDS-GE.CH

Page 3: Soignants Médecins Autres professionnels

L’aide-soignante, au cœur des soins

personnelles », dit-elle en par-lant de son métier.

9h45. Les plateaux ramassés, place à la toilette. « Je vais proté-ger votre pansement avant que vous preniez votre douche. » Et la dame de s’inquiéter d’une croûte au genou. « L’avez-vous dit à l’in-firmière ou au médecin ? Nous

avons des spécialistes pour les plaies. » Irritation qui se trans-forme en escarre, mauvaise ali-mentation, trouble du sommeil, angoisse, l’aide-soignante oc-cupe une place privilégiée pour constater un changement dans l’état de santé du patient et re-layer l’information à l’équipe médico-infirmière.

10h30. C’est le moment de refaire les lits, fournir du linge propre et nettoyer les chambres. Au besoin, Christelle aide une in-firmière à bander une jambe ou à réinstaller quelqu’un dans son lit. Car les deux se retrouvent souvent en binôme auprès du patient.

13h00. Après la distribu-tion du déjeuner et avoir débarrassé les plateaux, l’aide-soignante, munie du logiciel WinRest®, prend la commande des menus du lendemain. Ce sera, au choix, melon-jambon, bœuf brunoise, farfalle, purée, cuisse de poulet, haricots, courgettes ou fruits frais.

14h00. Comme pro-mis, balade dans les couloirs. « Ce sont des moments privilégiés d’échange avec des personnes fragilisées par leur maladie ou leur accident. Elles ont be-soin de réconfort, de partager des émotions ou tout simplement d’écoute. »

15h00. Place à l’informatique et au dossier patient intégré : toutes les interventions effec-tuées auprès du patient – par exemple soins de continence, mobilisation, aide partielle au repas, etc. – sont répertoriées dans le système. Une visibilité pour toute l’équipe, qui est un gage de sécurité.

10h309h45

14h00

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ENVIE DE TRAVAILLER AUX HUG ? POSTULEZ SUR WWW.HUG-GE.CHINTÉRESSÉ(E) À DEVENIR AIDE-SOIGNANT(E) ? PLUS D’INFOS SUR WWW.HEDS-GE.CH

Page 4: Soignants Médecins Autres professionnels

Entre infirmier et aide-soignantTrois assistants en soins et

santé communautaire exercent actuellement aux HUG.

Dans un délai de deux à trois ans, les HUG en engageront

une trentaine dans l’ensemble des départements médicaux.

Assistant(e) en santé et soins communautaires

ASSC : quatre lettres pour signi-fier assistant en soins et santé communautaire, une nouvelle profession encore peu connue. Complémentaire à l’aide-soi-gnant et l’infirmier, l’ASSC peut exercer son travail dans des en-droits variés comme les éta-blissements médico-sociaux, au domicile du patient ou dans le secteur des soins. Les HUG comptent actuellement trois ASSC.

En poste depuis deux ans, Marie-Véronique Mangituca et Sofiane Aoued travaillent à l’Hôpital des Trois-Chêne. Tous deux sont issus de la première volée d’apprentis ayant obtenu leur certificat fédéral de capa-cité (CFC) en 2006 après trois années d’études au centre de formation professionnelle santé et social jalonnées de plusieurs stages pratiques en institutions.En janvier, un troisième ASCC a été recruté à l’Hôpital de Loëx. D’autres engagements sont en cours au département de réhabilitation et gériatrie ainsi qu’au département de méde-cine communautaire et de pre-mier recours.

Quatre domaines de compétencesBien que se déclinant un peu différemment selon le lieu de travail, l’activité de l’ASSC s’exerce autour de quatre pôles de com-pétences. Le premier a trait au domaine des soins et de l’as-sistance. Il com-prend différentes tâches telles que participer à des ac-tions de promotion de la santé ou ai-der les patients à accomplir les acti-vités de la vie quo-

tidienne (se laver, s’habiller, s’alimenter, se mobiliser entre autres). « On favorise au maxi-mum l’autonomie. Pour cela, on repère les ressources des patients afin de les dévelop-per », relève Marie-Véronique Mangituca. Intitulé « conception du milieu et organisation de la vie quo-tidienne », le deuxième volet concerne notamment le conseil en matière d’alimentation à un niveau simple et concret ou la surveillance de l’hygiène du linge. « On gère leur petit es-pace de vie. Cela passe par changer l’eau des fleurs, aérer la chambre, veiller à ce qu’ils puissent atteindre les objets se

Reportage Pulsations 4

Page 5: Soignants Médecins Autres professionnels

Entre infirmier et aide-soignant

trouvant sur leur table de nuit », explique la jeune femme. Gestes techniques sur délégation infirmièreTroisième axe : celui de l’adminis-tration et de la logistique. « On est appelé à remplir des formu-laires, tenir des fichiers ou encore classer des documents. Parmi les autres tâches figurent l’entretien et le nettoyage des appareils et du mobilier ainsi que la gestion des réserves de matériel de soin, de bureau, de denrées alimen-taires et de médicaments », dé-taille Sofiane Aoued.Enfin, l’ASSC participe à des actes médico-techniques sur délégation et supervision in-

firmière : contrôle des para-mètres vitaux, préparation et administration de médicaments et d’injections intramusculaires et sous-cutanées, changement de pansements, travaux de désinfection et de stérilisa-tion. « Il est important de bien connaître ses limites et de faire appel si besoin », souligne le jeune homme.

Trouver sa place« Il nous a bien fallu six mois pour trouver notre place », se souviennent les deux ASSC. « On a établi une liste des tâches qui pouvaient leur être confiées car c’était tout nouveau. Au début, les infir-miers ne savaient pas bien quels actes déléguer ou non. On a veillé à valori-ser les ASCC en leur per-mettant d’appliquer leurs connaissances tout en ne les mettant pas en échec », racontent Jean-François Pillot et Raymonde Salo-mon, infirmiers respon-sables d’unité à l’Hôpital des Trois-Chêne.Ayant œuvré à la promo-tion des ASSC au sein des HUG, Mireille Balahoczky, responsable des soins au dépar-tement de réhabilitation et géria-trie, tire un premier bilan positif. « Chacun a appris à travailler en-semble de façon harmonieuse. Soulagés de certaines tâches, les infirmiers peuvent se consa-crer davantage à la coordination des soins et au relationnel, no-tamment aux rencontres avec les familles. Les aides-soignants ont gardé le même cahier des charges. Ils n’ont pas davantage de tâches domestiques à accom-plir, ni moins de soins directs aux patients. »

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Page 6: Soignants Médecins Autres professionnels

Stérilisation centrale, l’étape sécurité

On ne le répète jamais assez : la lutte contre les infections dans un hôpital est essentielle. Aux HUG, c’est au deuxième sous-sol qu’elle commence. Là se niche, sur une surface d’envi-ron 1000 m2, la stérilisation cen-trale. L’ensemble des dispositifs médicaux livrés aux blocs opé-ratoires et aux unités de soins, mais aussi à la Fondation des services d’aide et de soins à do-micile et à la faculté de médecine dentaire, est traité ici. Ouverte 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, pour certaines zones, la sté-rilisation centrale livre plus de 1,5 million de sets par an.

Cette petite usine fonctionne par zones selon une règle simple : du sale vers le stérile. Cette « marche en avant » est régie par les bonnes pratiques qu’impose la certification ISO 13485 obte-nue en 2005. «Chaque étape du processus de retraitement est tracée. De la sortie des salles d’opération au retour stérile au bloc, nous savons qui a fait quoi, quand et comment », relève Her-vé Ney, responsable de la sté-rilisation centrale. Ce service compte une soixantaine de col-laborateurs, dont 55 assistants techniques en stérilisation. Pul-sations en a suivi quatre durant une journée. Anciens aides soignants ou as-sistants dentaires, ils viennent d’horizons les plus divers et pas forcément en lien avec la santé. Tous vont suivre une formation spécialisée dans le do-maine de la stérilisation. 7h30. Zone de lavage production. Vêtu d’un tablier imperméable et d’une charlotte, muni de gants et de lunettes, un assistant tech-nique en stérilisation nettoie au moyen d’une brosse ou par jets d’eau à pression le matériel souillé des unités de soins : ciseau, pin-cette anatomique, crochet, etc.

9h15. Un peu plus loin la zone de tri et de lavage, destinée au matériel en provenance des blocs opératoires. Une tech-nicienne plonge les dispositifs du bloc d’ophtalmologie dans un bac à ultrasons. Cette tech-nique élimine les incrustations comme le sang. S’ensuit un rin-çage pour éviter une redéposi-tion des souillures.

10h30. Véronique Mauroy, dans la zone adjacente contrôle les dispositifs médicaux et recons-titue les plateaux opératoires. Chaque spécialité chirurgicale possède son propre poste de travail. Minutie et rigueur sont de mise. « C’est ce que j’appré-cie dans cette activité. Il faut que tout soit fait dans les règles de

10h30 12h00

7h30

Assistant(e) en stérilisation

Ramasser, trier, laver,

conditionner, stériliser et

distribuer les dispositifs

médicaux sont les tâches principales

de l’assistant technique en

stérilisation.

Reportage Pulsations 6

Page 7: Soignants Médecins Autres professionnels

Stérilisation centrale, l’étape sécurité

l’art », note-t-elle. Fière aussi de savoir que la qualité de son travail rejaillit ensuite en salle d’opération. « Nous dotons les quelque 95 000 instruments utilisés au bloc d’un code bidi-mensionnel (datamatrix) qui per-met d’associer le contenant et le contenu d’un plateau opéra-

toire », ajoute Alexandra Bru-netti, responsable assurance qualité.

12h00. Zone de conditionne-ment production. Les sets et plateaux avant stérilisation pour les unités de soins sont prépa-rés ici. Ceux qu’il faut emballer en grande quantité sont achemi-nés vers la thermorformeuse, machine industrielle d’embal-lage et d’identification avant stérilisation.

13h00. Adrien Girardoz est à ce poste. Il dispose sur le ta-pis roulant des sets de panse-ments comprenant un ciseau et une pincette anatomique. A 22 ans, il n’est ici que depuis plu-sieurs mois, mais il apprécie la diversité – « Nous changeons de secteur chaque semaine » – et l’utilité de son travail : « Derrière, il y a un patient qui doit être soigné. »

14h15. Passage aux autoclaves. Il s’agit de stérilisateurs qui agissent à différentes températures et selon plusieurs modalités (à vapeur d’eau saturée à l’oxyde d’éthylène ou par diffusion de vapeur de péroxyde d’hydrogène). Un secteur crucial selon Teddy Bachelin : « Tout ce qui sort d’ici doit être sté-rile. Nous avons cette res-ponsabilité et tenons une gestion documentaire très précise de toute la procé-dure : le dossier de stérili-sation. C’est d’ailleurs une obligation légale. »

15h00. Fin de parcours en zone de stockage. De là, les

dispositifs médicaux sont distri-bués quotidiennement aux uni-tés de soins et aux blocs. Josefa Zanga remplit les bacs selon les commandes : « J’étais aide soi-gnante auparavant. Je me dis que cela va servir à mes anciennes collègues. Nous sommes un maillon de la chaîne. »

15h00

14h1513h00

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Page 8: Soignants Médecins Autres professionnels

Le chemin vers une autonomie retrouvéeA Beau-Séjour ou à Belle-Idée,

les ergothérapeutes travaillent en contact étroit

avec les patients.

Ergothérapeute

Ergothérapeute, du grec ergon, « activité », et thérapeutès « ce-lui qui soigne ». Les ergothéra-peutes soignent par l’activité avec un objectif précis : préserver ou restaurer une certaine auto-nomie des patients. Aux HUG, ils (ou elles) sont une soixantaine, répartis sur plusieurs départe-ments. A Beau-Séjour, au service de neurorééducation, l’équipe s’occupe de personnes ayant subi un préjudice physique. Au département de psychiatrie, le travail est axé sur l’amélioration de la capacité à agir, l’estime et la valorisation de soi.

« En psychiatrie, adulte ou géria-trique, l’activité constitue d’abord un médiateur de la relation au patient. Un prétexte, si vous voulez, pour nouer une alliance thérapeutique », précise Anne-Laure Monod, assistante de la responsable de soins au ser-vice de psychiatrie gériatrique, d’addictologie, de psychiatrie de liaison et d’intervention de crise.

Psychiatrie adulte« Quelle que soit la spécialisa-tion, le terrain des ergothéra-peutes, c’est la vie de tous les jours : les tâches ménagères, les loisirs et la vie profession-nelle », renchérit Brigitte Aimé, assistante de la responsable des soins au service de psy-chiatrie adulte.Première étape de la prise en soins : l’évaluation des besoins et des lacunes. « Nous devons d’abord comprendre comment une personne fonctionne au quotidien. Pour cela, nous uti-lisons un outil appelé Mesure canadienne du rendement occu-pationnel, le MCRO », explique Christine Croquet-Kolb, au ser-vice de psychiatrie adulte.A partir de là, il devient pos-sible d’établir un programme personnalisé. « Dans la relation au patient, les ergothérapeutes disposent d’un atout important : l’action ne ment pas. Elle révèle les forces et les faiblesses sans concession. Quand une tarte est ratée, elle est ratée ! », il-lustre Christine Croquet-Kolb. L’exemple n’est pas choisi au hasard. Préparer un repas exige anticipation, coordination et pré-cision. Rendez-vous est donc pris pour une séance de cui-sine collective.

Reportage Pulsations 8

Page 9: Soignants Médecins Autres professionnels

Le chemin vers une autonomie retrouvéeVers 10 heures, les parti-cipants arrivent, un par un, l’air un peu hagard. Ils sont six, trois hommes et trois femmes, âgés de 20 à 60 ans, dépressifs ou schizophrènes. On commence en douceur par un café. Adèle (prénom fictif), très agitée, marmonne ou vitupère des phrases in-cohérentes. Les autres ont tendance à fixer le fond de leur tasse.Mais tout va bien. Encoura-gés par les ergothérapeutes, Christine Croquet-Kolb et Sil-via Arn-Trouslard, les patients manifestent un début d’empa-thie. Ils se passent le sucre, le café et l’eau chaude. La bois-son avalée, on procède à la ré-partition du travail : épluchage des légumes, préparation du plat principal (des crevettes géantes), de la salade et du dessert.Les ergothérapeutes stimulent les interactions, mais inter-viennent le moins possible dans

la réalisation des tâches. Fina-lement, le repas a pris forme. « Un patient dépressif a quitté la séance en laissant le riz sur le feu. Les autres ont eu une at-

titude positive, même si la dynamique de groupe n’est pas satisfaisante », analyse Christine Croquet-Kolb.

Psychiatrie gériatriqueEn psychiatrie gériatrique, la maladie s’inscrit dans un contexte de comor-bidités. Les affections des personnes âgées se compliquent souvent de troubles comme la perte de mémoire ou des difficultés à s’orien-ter. « L’ergothérapeute doit définir à tout instant quel type d’action peut activer des ressources ou compenser des in-capacités », indique Véronique Baudinat. En début d’hospitali-sation, la plupart des

soins se déroulent en intra-hos-pitalier. Puis, au fil des progrès des patients, le travail s’oriente davantage vers des structures externes, notamment le centre ambulatoire de psychiatrie et de psychothérapie de l’âgé. En gériatrie, les liens avec l’ex-tra-hospitalier et la famille sont particulièrement importants. « Le passage à la retraite, la perte d’un conjoint sont des

étapes douloureuses donnant lieu souvent à des premières hospitalisations pour cause de dépression », note Anne-Laure Monod. Quoiqu’il en soit, la dé-marche thérapeutique sera très différente si la sortie prévoit un placement en EMS ou un re-tour à domicile. Dans ce der-nier cas, le travail sera axé sur la manière de mobiliser les res-sources, malgré la perte d’au-tonomie liée à l’état dépressif.Les ergothérapeutes en psycho-gériatrie favorisent au maximum le passage de l’hospitalier vers l’extérieur avec des activités poursuivies au domicile des pa-tients. L’accompagnement s’or-ganise alors sur le long terme. L’Ecole d’études sociales et pé-dagogiques de Lausanne est la seule en Suisse romande à dis-penser une formation d’ergothé-rapeuthe. Celle-ci dure trois ans et peut être suivie après l’ob-tention d’un CFC, d’une matu-rité ou d’un diplôme de culture générale.

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Page 10: Soignants Médecins Autres professionnels

Un métier à deux facettesTravaillant en binôme,

ces professionnelles participent au bon déroulement

de l’intervention. Outre la préparation du matériel et

l’instrumentation, elles veillent à l’asepsie ainsi qu’à la sécurité et

au confort du patient.

Infirmier(ère) au bloc

Souvent réduite au rôle de simple passeur d’instruments, l’infir-mière de salle d’opération a une mission bien plus vaste. Pour découvrir les différentes facettes de cette profession mé-connue, Pulsations s’est rendu dans ce lieu protégé et mysté-rieux qu’est le bloc.

Un maillon essentiel de la chaîneQualifiée pour dispenser des soins infirmiers dans les phases pré, per et post-opératoires, cette professionnelle consti-tue un maillon essentiel de la chaîne et représente pour le pa-tient une garantie de qualité et de sécurité. Elle coopère ainsi à son accueil, vérifie son iden-tité et le site à opérer, l’informe du déroulement de sa prise en charge, veille à son

confort et à sa sécurité lors des mobilisations et de l’installation sur la table opératoire.

Un tandem efficaceEn salle, les infirmières fonc-tionnent toujours en binôme. L’une est dite « circulante », l’autre « instrumentiste ». Cha-cune exerce ces fonctions à tour de rôle. La « circulante » est le lien pri-mordial entre la zone stérile qu’est le champ opératoire et celle non stérile, de la salle. Elle prévoit le matériel nécessaire selon des protocoles établis et contrôle son intégrité. Lors de l’intervention, elle anticipe les besoins de l’instrumentiste pour répondre avec rapidité et effi-cacité à ses attentes. Elle as-sure par ailleurs le relais avec l’extérieur de la salle ainsi que la gestion des prélèvements.

L’ « instrumentiste », elle, travaille dans le périmètre du champ opératoire. Elle assure la pose des champs stériles ainsi que l’habillage et le « gantage » des opérateurs. « Elle doit connaître le déroulement de l’intervention

afin d’anticiper les gestes et les demandes du chirurgien et de préparer les disposi-tifs médicaux nécessaires », précise Carole Régnier, infir-mière responsable du bloc opératoire d’ophtalmologie. En fin d’intervention, elle garantit la qualité du pan-sement, la transmission

Reportage Pulsations 10

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Page 11: Soignants Médecins Autres professionnels

Un métier à deux facettesdes informations concernant le patient, ainsi que son trans-fert en salle de réveil.

Gestion du matérielLe travail des duettistes ne s’ar-rête pas là. Tandis que la « circu-lante » aide à la remise en état de la salle, l’ « instrumentiste » emmène le matériel souillé en stérilisation. Enfin, il incombe également au binôme de fac-turer les implants et de s’assu-rer de leur réapprovisionnement si besoin. L’infirmière de bloc doit être capable de faire face aux imprévus avec sang froid et dans des délais parfois très

brefs.

« Maîtrise de soi et de ses émotions, esprit d’équipe et de collaboration, mémoire, bonne gestion du stress, anticipation, sens de l’observation et de l’organisation, ca-pacité d’adaptation, rigueur, dextérité, ap-titudes physiques, font partie des qua-lités requises pour exercer ce métier passionnant qui allie empathie et techni-cité », souligne Ma-rie-Christine Goascoz,

infirmière respon-sable du bloc opératoire d’ur-gences.

Formation de deux ans en cours d’emploiAux HUG, 130 infirmières exer-cent dans les différents blocs opératoires où sont effectués quelque 29 000 interventions par année. Parmi elles, la grande majorité est certifiée, une dizaine est en formation et une autre dizaine en attente de formation. « Le titre d’infirmière diplômée domaine opératoire, plus connu sous le sigle IDDO, s’acquiert après avoir obtenu le diplôme

d’ infirmière en soins généraux, suivi d’une formation théorico-pratique de deux ans en cours d’emploi. Parmi les principaux domaines étudiés citons l’anatomie, la pa-thologie et les techniques chirur-gicales qui s’y rapportent dans le large éventail offert par les HUG, l’asepsie, l’hygiène hos-pitalière et la stérilisation », dé-taille Martine Micallef, infirmière responsable du bloc opératoire de pédiatrie.

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Page 12: Soignants Médecins Autres professionnels

Tact et efficacité aux urgencesToujours au cœur de l’action,

l’infirmière spécialisée des urgences fait preuve

de qualité d’écoute et de dialogue au sein d’une équipe

multidisciplinaire.

Travailler aux urgences des HUG, c’est mettre une com-pétence professionnelle pointue au service d’une organisation minutieuse. L’infirmière spécialisée, aux avant-postes de l’hô-pital, doit faire preuve de diplomatie et d’ef-ficacité pour gérer les petits bobos comme les grands malheurs.

7h00. Michèle Ma-lacrida, infirmière spécialisée, 12 ans d’expérience, prend les rênes du service. Elle tiendra « la porte » jusqu’à 19h. La jour-née commence avec le briefing des col-lègues de nuit. Ensuite, elle ins-

pecte le chariot de réanimation, les stocks de mé-dicaments d’urgence et les ré-serves de sang : minimum quatre poches, groupe O négatif, univer-sel, pour utilisation immédiate.

Pour l’heure, c’est calme : une patiente asthmatique et un pa-tient angoissé en salle d’attente. De l’autre côté du desk, dans le

secteur « attentes couchées », un seul des 10 lits est occupé. A l’arrière, les 17 boxes médico-chirurgicaux, dont trois de réanimation (voie rouge), sont parés. Une des tâches de Michèle sera d’ai-guiller les patients vers les dif-férents itinéraires. Voie verte : traumatologie (accidents mi-

7h15 8h10

15h28

7h00

Infirmier(ère) aux urgences Reportage Pulsations 12

Page 13: Soignants Médecins Autres professionnels

Tact et efficacité aux urgences

neurs). Voie orange : ambula-toire (grippes, infections, etc.). Voie blanche : psychiatrie. Voie grise : gériatrie.

7h45. Les ambulanciers amènent une femme au visage tuméfié. Elle se plaint d’avoir été violée

et battue depuis des jours et réclame un somnifère. Son discours n’est pas toujours cohérent. « Son compagnon a été écroué. Il doit y avoir du vrai », in-dique l’ambulancier dans son rapport. Il faudra déci-der : traumatologie ou psy-chiatrie.

8h10. Le 144 annonce un accident vasculaire cérébral (AVC), premier d’une longue série. C’est un NACA 4 – cet indice de gravité international est codé de 0 (indemne) à 7 (décédé).

10h00. Réunions « flux ». Mi-chèle, entourée de deux chefs de clinique, d’un médecin trieur et du tandem médecin adjoint/infirmière-cadre, fait le point. Ces séances contribuent à ré-duire les durées de séjour et les temps d’attente.

10h20. L’accueil est pris dans un double flux. D’un côté, ceux qui viennent par leur propre moyen. De l’autre, les patients du 144. Souvent des cas plus graves : AVC, malaises cardiaques, ac-

cidentés. Ou plus én igmat iques, comme cette quin-quagénaire. Elle a avalé une bouteille de codéine et ré-clame à cor et à cri… son gramophone.

13h00. La tension monte de plusieurs crans. Les 10 lits d’at-tente et les 17 boxes affichent complet. « Je vais proposer au méde-cin d’accueil d’hospi-taliser directement les patients », annonce Mi-chèle. Elle se démultiplie, gère l’impatience croissante des pa-tients et trouve des lits dans les étages.

15h15. Niveau d’alerte maxi-mum : un NACA 6. Arrivée aux urgences : sept minutes. Victime d’un grave accident, l’homme souffre d’une hémorragie in-terne. Le pronostic vital est en-gagé. Michèle libère une salle de réanimation et met une di-zaine de personnes dans les star-ting-blocks. Quelques minutes plus tard, la civière déboule,

t i rée et poussée par les ambu-

lanciers. C’est le branle-bas de combat, la machine à soigner est lancée.

15h45. De retour au desk, l’in-firmière constate que Panora-ma, le logiciel de supervision des urgences, affiche déjà com-plet : « La nuit sera rude ». Pour-tant, ce métier elle l’aime. « Je suis contente de moi quand j’ai pu soulager, accompagner ou même simplement renseigner, orienter des patients et des fa-milles à un moment difficile de leur vie. »

13h0010h00

15h45

13

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Page 14: Soignants Médecins Autres professionnels

Empathie

PartagePartenariat

Un fil rouge dans le labyrinthe du cancerDeux infirmières de santé

publique sont là pour décharger les patients de tout ce

qui leur pèse au quotidien : demande d’allocations financières,

courrier aux assurances ou aux employeurs, organisation d’une

aide à domicile, etc.

Aldo : « Je n’ai pas de mots pour exprimer ma gratitude. » Vanessa : « Elles inspirent tout de suite confiance. » Dominique : « Elles sont super, efficaces et rapides. » Trois témoignages. Une même réalité : Sabra Ki-gouk et Valérie Pin, infirmières de santé publique au service d’oncologie sont une précieuse balise lorsque la tempête « can-cer » s’abat sur vous. Tantôt boussole, tantôt phare, tou-jours prêtes à vous guider et à vous éclairer. Plongée dans leur quotidien.Les patients sont unanimes : un cancer change radicalement la vie. Les traitements sont lourds, les allers-retours à l’hôpital

fréquents, les doutes et angoisses quoti-diens. Dans ce tourbillon, tout le personnel se mobilise. « Aux côtés des soignants, notre rôle est de faire le lien entre l’intra- et l’extrahospitalier. Nous sommes à leur écoute pour trouver une solution qui les apaise », relève Sabra Kigouk.

Tracasseries administratives Demandes de subsides, forma-lités à remplir pour obtenir une assurance invalidité, téléphones aux employeurs, les tracasseries administratives prennent rapide-ment de l’ampleur. « Dans leur

Infirmier(ère) en santé publique

Ecoute

Reportage Pulsations 14

Page 15: Soignants Médecins Autres professionnels

Présence

Dialogue Disponibilité

Un fil rouge dans le labyrinthe du cancer

situation, toutes ces tâches pa-raissent insurmontables. Nous les déchargeons de ces sou-cis », constate Valérie Pin. Ces personnes vivent souvent des situations financières difficiles. « Nous essayons d’établir un

lien de confiance. Ce n’est jamais fa-cile de parler de pro-blèmes d’argent. Demander une aide à l’AI ou à l’Hospice général est une étape difficile, vécue comme une atteinte à leur di-gnité, mais c’est un droit et nous les ac-compagnons dans ces démarches », confient-elles. « Elles ont rempli tous les formulaires et grâce à elles, j’ai obte-nu une préretraite », se souvient Aldo.Autre volet de leur activi-té : les soins et l’aide à do-micile. « Lorsque le patient est fatigué ou pour sou-lager son conjoint, nous cherchons la solution la plus adéquate », confirme Sabra Kigouk. Cela peut être une aide soignante pour la toilette, une infir-

mière pour des suites de traite-ment, un bénévole de la Ligue genevoise contre le cancer pour tenir compagnie, une aide pour le ménage ou les repas.L’écoute et le soutien des pa-

tients comme des proches occupent également leur journée. Exemples : ce jeune homme venu pour une lettre à rédiger et qui reste une heure pour li-vrer ses sentiments ; la tristesse d’un mari, dont la femme est malade, qu’il faut prendre en compte ; le ras-le-bol d’un patient qui n’en peut plus de ses trai-tements et pour lequel elles chercheront à organiser, en accord avec le médecin, un week-end récréatif.

Relais continuLes infirmières de santé publique sont en contact avec les patients, aussi bien lors des traitements ambulatoires que des séjours hospitaliers ou en-core au téléphone. « Au fil du temps se tisse une relation parti-culière. Les équipes soignantes changent, mais nous sommes toujours là, comme un fil rouge », constate Valérie Pin. Ni intru-sives ni envahissantes, simple-

ment disponibles. « Elles réagissent rapidement et avec efficacité », glisse Do-minique. « Chapeau pour leur travail ! Elles foncent pour les malades », relève Aldo. « Et elles ont toujours le sourire », ajoute Vanessa.

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Page 16: Soignants Médecins Autres professionnels

Entre justice et médecineAutopsies, constats

d’agressions sexuelles ou de lésions traumatiques, expertises,

le médecin légiste navigue entre deux mondes.

Plongée dans cet univers avec la Dre Sandra Burkhardt.

Médecin légiste

« Centrale de police : une dame de 80 ans vient d’être retrouvée morte par un proche au pied de son lit. Venez sur place pour la levée de corps. » La Dre San-dra Burkhardt, médecin adjointe agrégée à l’unité de médecine forensique (UMF), rattachée au centre universitaire romand de médecine légale, raccroche le téléphone de garde et se rend sur les lieux.

Elle examine le corps, relève les paramètres utiles pour estimer l’heure de la mort (température, lividité, rigi-dité), passe en revue les autres pièces à la recherche d’indices (désordre, médi-caments), s’entretient avec les proches et la police. « Nous signons un certi-ficat de décès s’il s’agit clairement d’une mort naturelle. Par contre, si nous relevons un indice ou signe de mort violente ou que l’origine du décès est indéterminée, nous établissons un constat de décès et la justice nous mandate en prin-cipe pour une autop-sie », explique-t-elle.

Reportage Pulsations 16

Page 17: Soignants Médecins Autres professionnels

Entre justice et médecineDans ce cas, une boîte vide d’anxio-lytiques sème le doute : serait-ce un suicide ? Rendez-vous le lendemain matin au Centre mé-dical universitaire. Gants en kevlar pour éviter toute blessure, blouse, bonnet, lu-nettes de protection, tel un chirurgien, et assistée d’un prépa-rateur en pathologie

et d’une stagiaire médecin, elle procède d’abord à l’examen externe. Puis, le corps est ou-vert de haut en bas. Le costo-tome, sorte de ciseaux servant à couper les côtes, permet d’ac-céder aux organes. Bribes de conversations : « Mesures du foie : 23 x 10 x 5,5 cm. Le cœur fait 398 gr. Tu peux m’aider à sortir les intestins ? » Des pré-lèvements ont lieu sur chaque organe et seront envoyés pour analyse aux laboratoires d’his-tologie et de toxicologie.

Intérêt scientifiqueTrois heures plus tard, et avant même ces résultats, la cause du décès semble connue et vrai-semblablement naturelle : « Il y a une nécrose de la paroi de l’in-testin sur 30 cm et les reins sont pâles parce que la personne a perdu beaucoup de sang. Elle est certainement morte d’une hémorragie interne consécutive à un infarctus de l’ intestin », explique la médecin légiste. L’UMF procède à quelque 200 autopsies par an. Le contact quotidien avec des cadavres ? « Ce n’est pas anodin. Il faut se couper de la réalité. Para- doxalement, les levées de corps

sont plus difficiles : il y a une histoire, une ambiance, l’ in-timité de la personne, alors qu’en salle d’autopsies, l’ in-térêt scientifique prévaut sur le sentiment désagréable. Le soir, m’occuper des repas ou des devoirs m’aide à décom-presser. »Autre décor : la Maternité. Une infirmière prend en charge aux urgences gynécologiques une femme, victime d’un viol. Elle appelle la Dre Burkhardt et une collègue gynécologue pour un constat d’agression sexuelle. « Nous faisons une seule consul-tation pour éviter deux examens successifs à la victime. Ma mis-sion est de constater les lé-sions sur l’ensemble du corps – hormis la zone génitale rele-vant de la compétence du gy-nécologue – et de procéder aux prélèvements médico-légaux au cas où la patiente dépose plainte auprès du procureur », explique-t-elle.

Expertises spécialesLe médecin légiste est aussi amené à observer des lésions traumatiques sur les victimes de violence ou les auteurs pré-sumés de délit, à la demande des autorités judiciaires et avec l’accord de la personne concer-née. Il est sollicité dans d’autres situations, notamment l’esti-mation d’âge biologique chez des personnes se déclarant mi-neures au juge, l’expertise sur dossier en responsabilité médi-cale, l’évaluation d’une mise en danger de la vie, l’interprétation de lésions sur photographies, la participation à des reconstitu-tions, le témoignage au tribu-nal en qualité d’expert. « Nous sommes une interface entre jus-tice et médecine. J’aime cette variété d’activités, ce contact avec les familles, la police, la justice, de pouvoir apporter un éclairage sur les éléments mé-dicaux des dossiers », avoue la Dre Burkhardt.

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Page 18: Soignants Médecins Autres professionnels

Profession : traqueur de tumeurs Pulsations a suivi une journée

du Pr Karl Schaller, responsable de la neurochirurgie. Du bloc à

la gestion des équipes, diriger un service exige des capacités

hors du commun.

Sur l’un des écrans du bloc opé-ratoire, le curseur de la neuro-navigation frôle le tronc cérébral, une structure grise nettement visible sur l’image du scanner. « Des fonctions vitales essen-tielles passent par là : déglu-tition, motricité, respiration, conscience, etc. Défense ab-solue d’y toucher ! Nous ne pourrons pas enlever la par-tie de la tumeur trop proche de cette zone », annonce le Pr Karl Schaller, médecin-chef du service de neurochirurgie.L’excroissance cancéreuse est logée profondément à l’arrière du crâne, près du cervelet. Le patient, un enfant de neuf ans, souffre de trouble moteur et son équilibre est perturbé. « L’intervention chirurgicale poursuit un double objectif : réduire la tumeur et préle-ver du tissus pour des ana-

lyses. Nous disposerons peut-être d’un traitement médical chimio-thérapeutique adéquat pour l’em-pêcher de repousser », explique le neurochirurgien.L’opération a débuté vers 7h45, soit quatre heures plus tôt. Après l’anesthésie générale, 32 élec-trodes ont été posées sur le corps de l’enfant, de la plante des pieds à la langue : les fonctions

motrices seront contrôlées pen-dant toute l’opération par les spécialistes du monitoring per-opératoire. Ensuite, le Dr Benoît Jenny, chef de clinique, a ouvert le crâne, écarté délicatement les hémisphères du cerveau et préparé l’accès à la tumeur. La partie délicate, l’ablation, est réalisée par le « boss ».

10h30-15h

10h00

12h00

7h45

Reportage PulsationsNeurochirurgien(ne) 18

Page 19: Soignants Médecins Autres professionnels

Profession : traqueur de tumeurs

La journée de Karl Schaller avait commencé vers les 7h30 avec la préparation du colloque ma-tinal. « Communication des événements de la nuit, des in-formations urgentes, des éven-tuelles complications de patients opérés la veille… Je profite aus-

si de cette réunion pour caler la journée, régler les détails opérationnels », pré-cise le chirurgien.Après les visites aux soins intermédiaires et intensifs, le médecin retourne au cabinet pour les consulta-tions. Il est environ 9h00. Le premier patient, un qua-dragénaire amaigri, le vi-sage déformé par un rictus, souhaiterait enlever la tu-meur qui le ronge. Sa grande crainte : se réveiller avec une trachéotomie.Après les premières consul-tations, le médecin-chef consacre son temps, entre 10h00 et 15h00, au bloc. Les opérations durent souvent quatre à cinq heures. Un exer-cice extrêmement exigeant, intellectuellement et physique-ment. Ce jour-là, lorsqu’il retire sa blouse verte de chirurgien, le Pr Schaller est en nage : « J’ai enlevé plus de 60% des tis-sus cancéreux. Opérer si près des fonctions vitales est terri-blement éprouvant. »A peine sorti du bloc, le chirur-gien se rend au colloque de neuroradiologie. « Nous y dis-cutons des images de patients

prises pendant la journée. Je planifie aussi les interventions du lendemain », explique-t-il.15h30. La journée se poursuit avec des visites de patients opé-rés la veille. Le chirurgien serre des mains, ras-sure ou encou-rage par un mot gentil. Mais le temps est comp-té, le tumor board bi-hebdomadaire, en duplex avec le CHUV, a déjà com-mencé. Dans une salle des sous-sols de l’hô-pital, les neurochi-rurgiens genevois et lausannois réunis en mode téléconfé-rence discutent de cas complexes. 17h. La journée ma-rathon arrive à son terme. « A la fin de la journée, je prends une heure ou deux pour trai-ter les affaires admi-nistratives courantes. C’est un moment aus-si où je suis plus dispo-nible et à l’écoute de mes assistants et des

étudiants post-grade. En gé-néral, je ne quitte pas l’hôpital avant 20h00 ou 21h00 », in-dique le médecin.

16h0015h30

17h00

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Page 20: Soignants Médecins Autres professionnels

A l’orée de la vieSurveiller et accompagner

la naissance d’un enfant, avec le couple, de la période

de la conception au post-partum : telle est la mission

de ces professionnels(les) qui comptent aujourd’hui

quelques hommes parmi elles.

Sage-femme

Plus de 130 sages-femmes dont deux hommes travaillent à la Maternité des HUG où ont lieu près de 4000 naissances par an. Travaillant sous délégation médicale, elles sont essentiel-lement affectées au prénatal (consultations ambulatoires et unité hospitalière), aux urgences obstétricales, aux salles d’accou-chement ou au post-partum. Cer-taines sont spécialisées dans les conseils en lactation, d’autres interviennent plus spécifique-ment à l’unité mobile de soins communautaires (UMSCO) au-près des femmes sans papier.

Suivi de la grossesseDans la période prénatale, les sages-femmes assurent le sui-vi de la grossesse (examen cli-nique, surveillance du fœtus, dépistage de facteurs de risque comme le diabète) tout en ac-compagnant la future mère, son couple et sa famille sur les plans psychologique et social. A l’unité d’hospitalisation pré-natale qui accueille essentiel-lement des femmes ayant une grossesse à problème comme une menace d’accouchement prématuré, elles ont un rôle im-

portant d’écoute et de soutien. « Ces patientes sont dans l’ in-certitude et très angoissées. Il est essentiel d’entendre leurs préoccupations », relève Ca-therine Citherlet, responsable des soins au département de gynécologie et d’obstétrique des HUG.

Partager un moment magiqueLorsque l’accouchement se passe physiologiquement, c’est la sage-femme qui assume la responsabilité de son déroule-ment depuis le début du tra-vail jusqu’à la naissance du bébé, puis l’expulsion du pla-centa. « Chez la femme primi-pare, le travail peut durer des heures. Il s’agit d’informer, de surveiller la mère et le fœtus, d’aider la patiente dans sa mo-bilité si elle n’a pas de péridu-rale, de contrôler l’efficacité de l’analgésie si elle en a une. A côté de l’exécution précise de gestes techniques, il y a un rôle d’accompagnement. Témoin de l’ intimité du couple, la sage-femme est appelée à partager ce moment magique et intense de la naissance. C’est souvent vécu comme un accomplisse-ment. »

Reportage Pulsations 20

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Visionnez le clip dédié

au métier de sage-femme

Page 21: Soignants Médecins Autres professionnels

A l’orée de la vieGérer l’imprévuMais le métier n’est pas fait que de moments heureux et privilégiés. Ces professionnelles doivent aussi posséder une très grande résis-tance au stress, être capables d’évaluer rapi-dement les situations et aptes à travailler dans l’urgence. « Un accouchement peut vite virer au drame, par exemple en cas d’hémorragie ou de dystocie des épaules. Cer-taines complications étant impré-visibles, il faut être constamment sur le qui-vive pour réagir im-médiatement si besoin. Il est important que la sage-femme connaisse ses limites pour faire appel au corps médical lorsque cela s’avère nécessaire », sou-ligne Catherine Citherlet.

Etre sage-femme, c’est parfois aussi être amenée à gérer des situations douloureuses, comme lorsqu’un enfant naît mort-né. « Je ne connais pas une sage-femme qui n’a pas assisté à un drame. Sa mission est alors d’être présente pour accompa-gner et soutenir les parents en ces moments de deuil. »

Préparer le retour à domicileAu post-partum, l’essentiel de l’activité est consacré à l’allai-tement, aux soins apportés à la mère (contrôles obstétricaux et de la douleur notamment) et au bébé (soins du cordon par exemple). « L’accent est mis sur la préparation au retour à domi-cile. Des conseils sont prodigués aux mamans sur l’allaitement, la gestion des pleurs ou encore la façon de donner le bain. A la fois heureuse et angoissée, la femme se demande si elle saura être une bonne mère. Les sages-femmes leur offrent une présence rassurante et pro-fessionnelle tout en les aidant

à prendre confiance en elles », précise Catherine Citherlet. Une attention particulière est portée à la rééducation du périnée. Le relais à l’extérieur est assuré par l’Arcade sages-femmes, une association de sages-femmes indépendantes.Précisons que le titre de sage-femme s’acquiert après l’obten-tion d’un Bachelor of Science HES-SO de sage-femme d’une durée de trois ans plus une an-née préparatoire.

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Page 22: Soignants Médecins Autres professionnels

Un travail au cœur des soinsLe métier de technicien

en radiologie médicale est peu connu du public. S’exerçant dans

différents services, il exige des compétences technologiques et relationnelles importantes.

Reportage PulsationsTechnicien(ne) en radiologie 22

TRM : trois lettres pour signifier technicien en radiologie médi-cale. Une profession encore trop souvent méconnue et qui a vécu des changements pro-fonds au cours des dernières années. Non seulement sous l’angle des technologies, mais aussi sous celui des rôles et des responsabilités. Reportage.

Un métier aux multiples facettesPremier point frappant : les mul-tiples facettes du métier. Aux HUG, le TRM intervient dans plu-sieurs services sur le site Cluse-Roseraie : en radiologie où se trouvent le scanner, l’imagerie par résonance magnétique, la radiologie interventionnelle et la radiographie ; en radio-oncolo-gie où les patients sont traités à l’aide des radiations ; en méde-cine nucléaire où se déroulent les examens de scintigraphie,

de PET-CT et de minéralo-

métrie pour mesurer la densité osseuse. Par ailleurs, des an-tennes radiologiques offrent des prestations de proximité à l’hô-pital des Trois-Chêne, à Beau-Séjour, à Loëx et au Cesco. « Le TRM a suivi une formation de quatre ans dans une Haute école de santé (HES). Ces études su-périeures lui permettent d’être

polyvalents et de suivre

des parcours professionnels variés », souligne François Rion-del, chef technicien en radiolo-gie médicale.

Le TRM est aussi un soignantSi le travail varie en fonction du domaine, des points com-muns existent néanmoins. Tout d’abord, l’accent mis sur l’ac-

cueil. « On réduit trop sou-vent la profession à la dimension techno-logique. Elle est im-portante certes, mais le TRM est aussi et avant tout un soignant en contact avec un pa-tient. » Recevoir la per-sonne, la rassurer, lui expliquer le déroule-ment de l’examen, la préparer, l’installer sur la machine, veiller à ce que tout se passe bien durant les investigations ou le traitement: autant d’activités qui incombent au TRM. « Une partie de leurs compétences se su-perposent à celles des in-firmiers. Le TRM est ainsi amené à effectuer certains gestes de soins comme par exemple la pose de

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Page 23: Soignants Médecins Autres professionnels

Un travail au cœur des soins23

voies veineuses avant un examen de scintigraphie ou de scanner. De façon générale, il surveille l’état du patient durant sa prise en charge », souligne François Riondel.

Garant de la radioprotectionEnviron 70 % des prises en charge se déroulent sans la présence du médecin. « Le TRM bénéficie d’une grande autono-mie, ce qui implique aussi des

responsabilités », relève Fran-çois Riondel. Comme le contrôle qualité de l’examen ou du traite-ment. Charge en effet au TRM de s’assurer que l’image prise permette au médecin radiologue ou nucléariste de répondre à la demande du médecin pres-cripteur. « Par exemple, il peut proposer de faire une radiogra-phie supplémentaire s’il le juge nécessaire. En fait, réaliser un examen ou un traitement est un acte complexe. Il ne s’agit pas

simplement de peser sur un bouton, mais de régler et vérifier au préalable toute une série de paramètres. »Le TRM est également garant de la radioprotec-tion du patient et des per-sonnes accompagnantes. Dans le cadre de cette mission, il s’assure no-tamment que l’individu soit soumis à la dose de rayonnement la plus faible possible et répond à ses éventuelles ques-tions sur le sujet.

Valoriser le métierAu fil du temps, on l’a dit, la profession a

changé. Afin de la valoriser, un plan de formation 2005-2008 a été mis en place au département d’imagerie et des sciences de l’information médicale. Deux sé-minaires ont ainsi été organisés. L’un intitulé Le TRM aujourd’hui : quel métier ? a donné l’occasion à chacun de s’exprimer sur son activité et de dres-ser la liste des points d’amélioration. Un deuxième, Travailler ensemble, l’effica-cité en plus, visait à donner des ou-tils pour dévelop-per des relations constructives et s’affirmer dans les relations avec les différents types de partenaires.

Améliorer la communicationEn outre, deux ateliers ont été lancés en 2007, respectivement sur la radioprotection et sur l’amélioration de la communica-tion dans les équipes pluridisci-plinaires. « L’ensemble des TRM du département a suivi cette for-mation-action », souligne Fran-çois Riondel. Les cadres ont également été conviés à des séminaires portant notamment sur le leadership de projets et l’animation d’une séance réso-lution de problèmes. Afin d’en-tretenir ce mouvement, d’autres ateliers sont programmés d’ici la fin de l’année.« Nul doute que cette formation nous aidera à relever les nom-breux défis de demain », conclut François Riondel.

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Editeur responsable Bernard Gruson

Responsable des publications Séverine Hutin

Rédactrice en chef Suzy Soumaille pulsations-hug@ hcuge.ch

Abonnements et rédaction Direction de la communication et du marketing Avenue de Champel 25CH-1211 Genève 14 Tél. +41 (0)22 372 25 25 Fax +41 (0)22 372 60 76La reproduction totale ou partielle des articles contenus dans Pulsations est autorisée, libre de droits, avec mention obligatoire de la source.

Textes André Koller et Giuseppe Costa

Photos Julien Gregorio

Conception/réalisation csm sa

Impression ATAR Roto Presse SA

Tirage 5000 exemplaires

Automne 2012

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