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1 SOMMAIRE PARTIE I: Réflexion sur l'outil vidéo.............................................................3 Introduction....................................................................................................4 Méthodologie.................................................................................................6 Résultats.........................................................................................................8 Discussion....................................................................................................10 Références....................................................................................................12 PARTIE II: Suivi longitudinal de la charge d'entrainement et de la puissance au départ plongé en natation............................................................................13 Introduction..................................................................................................14 I . Analyse du plongeon de départ en natation course...........................14 1) Définition et aspects réglementaires.......................................14 2) Evolution du départ en natation..............................................15 II . Analyse technique des différentes phases du plongeon...................16 1) Les différents types de plongeon............................................16 a/ Le Swing Start......................................................................16 b/ Le Grab Start........................................................................17 c/ Le Track Start.......................................................................17 2) La phase aérienne....................................................................18 3) L'entrée dans l'eau...................................................................19 III . Quantification de la charge d'entrainement....................................20 Méthodologie................................................................................................21 Résultats.......................................................................................................23 Discussion....................................................................................................32 Conclusion....................................................................................................39 Références....................................................................................................40

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SOMMAIRE

PARTIE I: Réflexion sur l'outil vidéo.............................................................3

Introduction....................................................................................................4

Méthodologie.................................................................................................6

Résultats.........................................................................................................8

Discussion....................................................................................................10

Références....................................................................................................12

PARTIE II: Suivi longitudinal de la charge d'entrainement et de la puissance

au départ plongé en natation............................................................................13

Introduction..................................................................................................14

I . Analyse du plongeon de départ en natation course...........................14

1) Définition et aspects réglementaires.......................................14

2) Evolution du départ en natation..............................................15

II . Analyse technique des différentes phases du plongeon...................16

1) Les différents types de plongeon............................................16

a/ Le Swing Start......................................................................16

b/ Le Grab Start........................................................................17

c/ Le Track Start.......................................................................17

2) La phase aérienne....................................................................18

3) L'entrée dans l'eau...................................................................19

III . Quantification de la charge d'entrainement....................................20

Méthodologie................................................................................................21

Résultats.......................................................................................................23

Discussion....................................................................................................32

Conclusion....................................................................................................39

Références....................................................................................................40

Frédéric DUCLOS
Bryan PERRET - Master 2 UPFR STAPS Besançon - Juillet 2014
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Ce mémoire de fin d'étude est l'aboutissement d'une année de stage professionnel dans le

cadre du MASTER 2 spécialité EMIS, U.P.F.R. de Besançon. Ce stage s'est déroulé au

sein de l'association de natation du Cercle des Nageurs de Dole et de sa Région, Franche-

Comté, du 12 Novembre 2013 au 7 Avril 2014, sous la direction de Nicolas TORDI,

directeur de l'U.P.F.R des Sports ainsi que de Simon DAVID, directeur technique du

CNDR.

Le CNDR est né du regroupement des cheminots nageurs et des nageurs des Entreprises

Solvay. L'activité d'origine était axée sur la natation sportive, puis le water-polo s'est invité

en 1985, pour voir le CNDR Champion de France N3 en 1987! La section a évolué en

division nationale 3 avec 4 années en division nationale 2. Cette activité s'est arrêtée à la

fin de la saison 2005/2006. Le CNDR s'est alors reconcentré sur son activité d'origine, avec

les succès que l'on connaît, notamment durant la saison 2006/2007. La saison 2007/2008 a

vu une nouvelle activité faire une entrée, qui n'est pas passée inaperçue, puisqu' elle a fait

l'objet d'une sélection nationale. L'eau libre a de l'avenir à Dole. Pour ce qui est des

effectifs, le CNDR est probablement la plus importante association sportive de Dole et de

sa Région avec, en 2008, 507 adhérents dont 390 licenciés à la Fédération Française de

Natation. Un budget de 157 500€ et 2 salariés à temps plein et 2 à temps partiel. Le CNDR

est une petite entreprise!

Le CNDR s’entraine dans la piscine municipale de Dole, dans un bassin de 25m

comportant 5 lignes d’eau. Aux abords de la piscine, se trouve la salle de musculation du

club. Lors de la période estivale, le club s’entraîne dans le bassin olympique découvert, de

8 lignes d’eau et de 50m de long. De nombreux acteurs jouent un rôle important dans le

bon fonctionnement de cette structure, avec notamment 2 salariés ainsi qu'une dizaine de

bénévoles permanents.

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PARTIE I :

Réflexion sur l’outil vidéo.

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INTRODUCTION:

La performance sportive est telle, qu’aujourd’hui, il est impossible d’accéder au haut

niveau sans aide. En effet, les paramètres liés à cette performance sont de plus en plus

pointus. L'évaluation du geste sportif est devenu une nécessité, tant pour connaitre les

points forts, que les points à améliorer chez les sportifs, pour comparer ses résultats à ceux

des autres sportifs, mais aussi de suivre l'évolution à court, moyen et long terme.

Dans l'entrainement, réaliser une évaluation sans but, n'a aucun intérêt. Elle doit s'inscrire

dans une logique de méthodologie de l'entrainement avec pour objectif l'optimisation des

performances.

La mesure de la performance en natation est une problématique majeure à laquelle bon

nombre de chercheurs du domaine sportif et d’entraineurs sont confrontés. Les évaluations

peuvent être réalisées en laboratoire ou sur le terrain. Dans le second cas, la mise en place

est plus simple et proche de la réalité mais moins précise qu'en laboratoire. C'est pourquoi,

on attend des outils d'évaluations qu'ils soient les plus exacts et proches de la réalité. Pour

cela, il faut s'assurer que l'outil de mesure utilisé soit exact. Les performances d'un outil ou

d'une méthode de mesure peuvent s'exprimer à l'aide de caractéristiques telles que: la

spécificité, la justesse, la répétabilité ou reproductibilité. Ces caractéristiques s'évaluent

grâce à des travaux expérimentaux réalisés en interne.

Qu’est ce que la validation ?

La validation se définit comme la "confirmation par examen et l'apport de preuves

objectives du fait que les prescriptions particulières en vue d'une utilisation prévue

déterminée sont remplies" (ISO / CEI 17025 § 5.4.5.1).

Un outil de mesure du geste sportif, logiciel vidéo de digitalisation, a été créé par Frédéric

DUCLOS. Le principe de la Digitalisation est simple. Il s'agit de filmer un geste particulier

(comme un plongeon), et le logiciel découpera le film image par image. A partir de cela,

l'ordinateur calculera les positions des segments digitalisés, ainsi que les vitesses des

articulations et le dérapage (ou prise d'appuis) nécessaire pour certaines disciplines

(natation et aviron par exemple). Les résultats sont exprimés sous forme de graphique, qui

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permet donc d’obtenir une photo du geste en termes de vitesses, d'accélération et de

coordination. En fonction d'attentes bien précises liées à la biomécanique, mais aussi en fonction de la

technique et des convictions de chaque entraînement, il est possible de mettre en avant les

points positifs et négatifs du geste.

Une étude de validation des variables observées a permis de démontrer la véracité des

résultats obtenus, soit la représentativité de la réalité, comme la vitesse, l’accélération. Les

résultats de cette étude permettent de conclure que le logiciel de Digitalisation permet de

mesurer de façon valide et objective la performance en natation.

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METHODOLOGIE Sujets

Pour réaliser cette validation, deux sujets ont été choisis, l'un dans un rôle

d'expérimentateur (âge = 23,0 ans; taille 180,0 cm; masse corporelle = 70,5 kg) et un

second, dans un rôle d’expérimentateur (âge = 22,0 ans; taille = 181,0 cm; masse

corporelle = 69,0 kg), issus de différentes disciplines, à savoir natation et tennis. Leurs

principales caractéristiques sont présentées dans le tableau suivant.

!! M" SD"Âge" 22,!5! 0,!7!

Taille"(cm)" 180,!5! 0,!7!Poids"(kg)" 70,!5! 1,!1!

Tableau 1. Caractéristiques des sujets Procédure expérimentale

Les sujets sont venus une fois au laboratoire pour réaliser deux sessions de trois sauts

horizontaux (un saut à 1m, un second à 1, 5m et un troisième à 2m). Les sauts ont été

réalisés dans un ordre randomisé. Le départ se faisait d'une hauteur d'environ 50 cm, pour

simuler un départ en natation (fig. 1). Un repos de cinq minutes, entre les deux sessions de

sauts, a été respecté.

Matériel

Un MuscleLab (produit ergotest, MuscleLab 6000 system) a été utilisé pour mesurer la

vitesse de déplacement du sujet lors des sauts quelque soit sa trajectoire (fig. 2). Cet outil

permet de déterminer les différentes vitesses (maximale, minimale, moyenne) de chaque

saut. Parallèlement aux mesures du MuscleLab, une caméra a enregistré les sauts. Celle-ci

a été placé perpendiculairement au sens de déplacement du sujet, à une distance de 5

mètres, pour respecter le protocole qui sera ensuite mis en place au bord du bassin.

Les données vidéo on été traitées avec le logiciel de digitalisation afin de retrouver les

vitesses de déplacement image par image.

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Figure 1. Représentation du protocole Figure 2. Représentation du MuscleLab

Les résultats sont recueillis sur le logiciel du MuscleLab, et sont exportés vers Excel, tout

comme les résultats obtenus avec la digitalisation.

Analyse statistique

La vitesse maximale était calculée avec les 2 outils de mesure (MuscleLab et

Digitalisation). L’analyse statistique a été réalisée avec le logiciel Stat Plus (AnalystSoft

Inc, 2009). Une ANOVA a été utilisée pour étudier la fiabilité du logiciel de digitalisation

par rapport au MuscleLab. L'analyse de la reproductibilité a été estimée à partir de l'écart-

type s:

S =(Xi− X)2

1

n

∑n−1

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RESULTAT L’analyse statistique indique dans un premier temps que l’outil vidéo est reproductible. La

répétabilité des mesures dans le temps sont toutes concordantes entre elles, c’est à dire

qu’elles donnent toutes le même résultat (fig. 1). D’après ce constat, il est possible de

poursuivre la procédure d’analyse statistique en étudiant l’écart qui existe entres les

différentes mesures. Cette analyse montre qu’il n’y a pas de différences significatives

(p<0,05) entre chaque mesure.

Figure 1. Représentation de la reproductibilité de l'outil digitalisation.

La reproductibilité (ou la répétabilité) est estimée à partir de l'écart-type qui est ici égale à

0, 04.

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Concernant à présent l’analyse statistique de la justesse des mesures, l’ANOVA indique

qu’il n’y a pas de différence (fig.2) entre le logiciel vidéo (digitalisation) et l’outil

référence (MuscleLab). D’après ce constat, il est possible de conclure sur le fait qu’aucune

différence significative (p<0,01) n’existe entre les deux outils.

Figure 2. Représentation de la reproductibilité et de la justesse de l'outil digitalisation.

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DISCUSSION L'importance de la biomécanique est aujourd'hui indiscutable. Cependant, sa mise en

application reste problématique. Beaucoup d'entraîneurs hésitent à l'utiliser, soit par

manque de moyen, soit par manque de temps, soit simplement par méconnaissance. Il est

vrai que l'on assimile souvent la biomécanique à une succession de chiffres effrayants sans

finalement grand intérêt.

Pourtant, la diversité des résultats d'une étude biomécanique permet d'affirmer et/ou

d'orienter une planification. Par exemple, on peut l'utiliser pour étudier l'attitude technique

du nageur durant une course. Les paramètres amplitude / fréquence peuvent être mesurés et

adaptés aux diverses capacités du nageur, ou utilisés pour l'élaboration d'une stratégie de

course [2].

La technique du plongeon est l’objet de nombreuses études analysant les paramètres

discriminants de la performance (3, 4, 6), mais celles-ci sont rarement mises à disposition

de l’athlète pour progresser. A l’inverse de nombreux entraineurs filment leur nageur lors

de cette phase de course en basant leurs interventions par des analyses subjectives (1,2).

Pour permettre aux entraineurs de disposer en temps réel de mesures objectives sur les

performances au plongeon de leur nageur, un logiciel basé sur les travaux de Schleihauf (5)

a été créé.

Une image de référence permet d'étalonner la mesure métrique, et un point de référence est

rajouté à la saisie afin de contrecarrer les éventuels mouvements de la caméra. Toutes les

positions des articulations seront recalculées en fonction de lui.

Au final, 4 graphes sont présentés : un kinogramme représentant les segments choisis, un

graphe représentant l'organisation de la coordination segmentaire, un 3e sur l'évolution des

vitesses et un dernier sur l'évolution des appuis. Ce dernier est basé sur la variation de la

distance sur l'axe des x de la position de la main, image après image. Le principe étant

d'avoir une main "fixe", donc sans déplacement horizontal d'une image à l'autre. Chacun de

ces graphes est couplé avec la vidéo pour une meilleure compréhension et représentation.

Enfin, il est possible de superposer des vidéos et/ou de les annoter pour parfaire le retour

pédagogique.

L'intérêt de cette démarche concerne l'entraineur et le nageur. Pour l'entraineur et

concernant le plongeon, cette démarche confirme des observations ; mesure des

angulations lors de l'éjection et de l'entrée dans l'eau, mesure des vitesses d'éjection et

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d'entrée dans l'eau ; met en évidence des freins, individualise la musculation ; guide de

construction de planification et permet de coupler cette démarche avec la construction d'un

"bilan de compétences". Tout ceci peut se faire, puisque le logiciel donne des résultats

fiables et reproductibles dans le temps. En effet, la répétition des manipulations de calcul

engendre une marge d'erreur inférieure à 5 %, ce qui est statistiquement nul. De la même

façon, comparé à un outil déjà validé par la communauté scientifique, à savoir le

MuscleLab, le logiciel de digitalisation donne sensiblement les mêmes résultats, avec une

marge d'erreur qui est cette fois inférieure à 1 %.

Pour le nageur, cette démarche permet de recevoir un feed-back vidéo immédiat, de gérer

des réflexes de survie parasitaires (organisation dans l'espace notamment), de disposer

d’informations pour un cahier d'entrainement ; de prendre conscience des actions sensori-

motrices et de développer l'auto adaptation inconsciente.

Il ne s'agit donc pas d'un logiciel s'apparentant à DartFish par exemple. En effet, mon

logiciel traite la vidéo en aval par le biais d'un profil de nageur (ou d'athlète) en fonction

des positions segmentaires, des vitesses articulaires et/ou du dérapage (pour les activités de

propulsion aquatique). La vidéo reste présente, mais elle ne sert en fait que d'outil

pédagogique visant à simplifier la traduction des courbes et d'essayer de mettre en

corrélation les différents problèmes et points positifs avec des sensations kinesthésiques.

Cet outil sert donc, d’une part, de base à la construction de la planification et d’autre part à

impliquer l’athlète dans son entraînement.

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REFERENCES 1. DUCLOS F. - Plongeon : vite et loin - Magazine toute la natation n° 105- 2011

2. DUCLOS F. - La "bioméca" au secours de l'entraineur - Magazine toute la

natation - 2005

3. FFN - A comme apprentissage (DVD) - 2010

4. MAGLISCHO E. W. - Nager plus vite - Collection "Métier de l'eau" - 1987

5. SCHLEIHAUF R.E. - Swimming propulsion: A hydrodynamic analysis - American

swimming coaches association world clinic yearbook - 1977

6. VILAS-BOAS J.P. - Biomechanical Analysis of ventral swimming starts :

comparison of the Grab Start with Two Track-Start Techniques - Biomechanics and

medecine in swimming Vol 1- 2002

7. WILKE K. Analysis of sprint swimming : the 50 m freestyle - Biomechanics and

medecine in swimming Vol 1- 2002

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PARTIE II : Suivi longitudinal de la charge

d’entrainement et de la puissance au départ

plongé.

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I. ANALYSE DU PLONGEON DE DEPART EN NATATION

COURSE

1) DEFINITION ET ASPECTS REGLEMENTAIRES

En natation course, pendant les épreuves (25 ou 50 mètres), excepté en dos, le départ doit

obligatoirement se faire sous la forme de plongeon depuis un plot de départ se situant au

bord du bassin. Les plots doivent être obligatoirement fermés (plein), sans effet de tremplin

et surélevés à une hauteur comprise entre O, 5 et 0, 75 mètres. La surface de contact doit

mesurer au minimum 0, 5 mètres de largeur et de longueur, et l'orientation ne doit pas

dépasser un angle de 10° par rapport à l'horizontale. Depuis Janvier 2010, la Fédération

Internationale de Natation Amateur (FINA) autorise l'utilisation de nouveaux plots de

départ, avec à l'arrière une partie surélevée sur laquelle le nageur peut prendre appuis, à

l'instar des starting-blocks en athlétisme.

Figure 1. Représentation des nouveaux plots de départ « starting-blocks »

Au coup de sifflet du juge arbitre, les nageurs doivent monter sur le plot de départ. A la

commande "Take your marks" ("à vos marques") du starter, ils doivent immédiatement

prendre une position de départ, avec au moins un pied à l'avant du plot. Lorsque tous les

nageurs sont immobiles, le starter doit donner le signal de départ (coup de pistolet, klaxon,

sifflet...).

De façon institutionnelle comme scientifique, le départ en natation est considéré comme

étant composé de 3 phases étroitement liées mais qui renvoient cependant à des actions

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différentes. On retrouve ainsi, l'impulsion sur le plot, la phase aérienne, et la phase sous

marine.

2) EVOLUTION DU DEPART EN NATATION

Pour Vigarello (1988) [1], l'évolution des techniques corporelles se traduit par l'intégration

des forces, dans le cas du départ plongé en natation, il dit qu'il s'agit de "l'utilisation

toujours plus étendue de la force des jambes, dans l'évolution des départs de natation: le

corps droit du nageur du XIX ème siècle, bras quelques fois levés (figure 1), le corps

"ramassé" du nageur d'aujourd'hui, bras accrochés aux plots de départ." (Figure 4). Il y voit

donc "un usage toujours plus grand et toujours mieux instrumenté de la force des jambes;

les membres inférieurs fléchissent pour accroitre l'intensité et la diminution des lignes de

forces. L'intégration des bras est adaptée et valorisée en leur attribuant une fonction

dynamique dans un premier temps, puis des fonctions directionnelles et équilibratrices".

Cette évolution s'est faite dans l'objectif d'améliorer la performance, ce qui aujourd'hui est

encore d'actualité, car on peut constater différentes techniques sur différents nageurs.

Il faut aussi savoir que cette évolution des techniques de départ n'aurait pu se faire sans

l'évolution parallèle du matériel. Selon Ghattas Hambli (1997) [2], cela se résume en

plusieurs étapes:

Dans les années 1800, le plot de départ et les lignes d'eau pour chacun des concurrents

n'existaient pas. Les nageurs étaient placés sur une même ligne, orteils à l'extrémité de la

planche d'appel. Ce n'est que plus tard, en 1912 aux JO de Stockholm, que les concurrents

ce plaçaient en face d'une plaque numérotée, mais cela toujours sans les lignes d'eau. En

1957, un plot de départ construit d'un seul bloc a fait son apparition, tout comme les lignes

d'eau qui permettent aux nageurs d'être chacun dans son couloir (ex: piscine Mallarmé

avec ses plots construient d'un seul bloc). De nos jours, les plots sont réglementés, et munis

de dispositif électronique pouvant déceler les départs anticipés (faux départs).

Cette évolution matérielle va dans le sens de l'évolution technique, avec des nageurs qui

partent plus vite

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II. ANALYSE TECHNIQUE DES DIFFERENTES PHASES DU

PLONGEON

1) LES DIFFERENTS TYPES DE PLONGEON (PHASE DE CONTACT)

Actuellement, il existe trois types de départ dans les épreuves de nage, à savoir le Swing

Start, et les départs agrippés, où l'on retrouve le Grab Start et le Track Start. Cette première

phase du plongeon, la phase de contact, commence à partir du moment où les nageurs sont

en position de départ et se termine au dernier contact des pieds du nageur avec le plot de

départ.

a) Le Swing Start

Avant que les nouvelles techniques agrippées ne fassent leurs apparitions, le Swing Start

était un départ avec balancement des bras qui était utilisé par tous les nageurs et qui

pouvait être réalisé selon deux techniques:

- avec balancement des bras vers l'avant, où le nageur devait se pencher le plus en

avant possible avec les bras vers l'arrière. Selon Baliff (1980) [3], "la force d'inertie

provoquée par le mouvement des bras en demi-cercle ainsi que la poussée des jambes au

signal de départ permettait une propulsion horizontale efficace". Pour Nivanda (1963) [4],

ce départ conduisait à une "rapidité de réaction, le mouvement des bras étant relativement

court et leur position arrière permet aux nageurs d'être penchés légèrement plus en avant

par rapport à l'axe vertical du plot".

- avec balancement complet des bras, dans un premier temps vers l'arrière puis vers

l'avant. Counsilman (1977) [5] dit que "le balancement des bras vers l'arrière déplace le

centre de gravité du corps vers l'avant. Le nageur perd alors l'équilibre et est entrainé vers

l'avant".

Pour Pedroletti (1977) [6], "un mouvement de moulinet ou de balancier permet de prendre

son élan et d'avoir ensuite une poussée des jambes coordonnée plus puissante".

Cette technique de départ a été abandonnée vers les années 2000, puisqu'aux JO de Sydney

aucuns nageurs ne l’ont utilisé.

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b) Le Grab Start

Cette méthode de plongeon a été introduite en 1967 par Eric Hanauer, et c'est massivement

imposé en compétition, encore aujourd'hui.

Le nageur accroche ses orteils sur l'avant du plot. Les jambes sont fléchies selon un angle

de 30 - 40° environ, de sorte que ses mains agrippent l'avant du plot. Si les pieds sont

écartés, le nageur saisit le plot entre ses pieds, sinon à l'extérieur. La tête est baissée et ce

place entre les épaules. Quand le signal de départ est donné, le nageur prend une impulsion

avec les jambes et pousse avec les mains sur l'avant du plot.

Figure 2. Représentation d’un départ de type Grab Start

c) Le Track Start

Cette méthode correspond à l'évolution de la technique du Grab Start. Elle s'inspire du

départ en athlétisme. Cette technique est apparue aux alentours des années 1973, avec des

records du monde battus à l'aide de ce départ. Sanders (2002) [7] définit ce départ comme

"une variante du Grab Start", et Zumerchik (1997) [8] dit que "le Track Start ajoute une

innovation au Grab Start".

Le Track Start est donc un départ agrippé mais la différence majeure réside dans la

position initiale des pieds et dans l'action des mains du nageur sur le plot lors de

l'impulsion. Un des pieds est situé sur l'arrière du plot tandis que l'autre est placé sur

l'avant. Les bras sont tendus et accrochés au bord avant du plot.

Deux variantes existent:

- une position avec projection du centre de gravité vers l'avant.

- une position avec projection du centre de gravité vers l'arrière.

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La modification règlementaire de 2010, n'a pas changé la position du nageur sur le plot de

départ, si ce n'est l'orientation des surfaces propulsives du pied arrière. Miller et Al. (2003)

[9] affirment que lors du départ en Grab Start (pieds parallèles), les forces d'impulsions

verticales sont plus importantes et les distances parcourues plus grande".

Figure 3. Représentation d’un départ de type Track Start

2) LA PHASE AERIENNE

Celle-ci débute lorsque le nageur quitte le plot, c'est-à-dire qu'il n'a plus aucun contact avec

celui-ci, et ce termine lorsque les mains touchent l'eau (premier contact avec l'eau). Pour

Lyttle (2002) [10], le meilleur angle de décollage serait compris entre 0 et 15°. Si l'angle

était trop faible, le nageur ne profiterait pas de la phase aérienne en entrant prématurément

dans l'eau. A l'inverse, si l'angle est trop important, cela augmenterait le temps passé dans

les airs sans pour autant augmenter la distance parcourue. Pour ce faire, le nageur devra

augmenter sa force verticale au mépris de sa force horizontale, ce qui n'est évidemment pas

le but.

On retrouve deux types d'envol du plongeon; le piqué et le plongeon à plat, ce qui va avoir

des conséquences sur l'entrée dans l'eau. Actuellement, les nageurs utilisent le plongeon

piqué car ils maximisent ainsi le temps de portée, ce qui est un avantage car il y a moins de

résistances dans l'air que dans l'eau. Cette phase aérienne est décrite par Costill et Col.

(1994) [11], "le nageur se déplace dans l'air en gardant le tronc en extension. Il fléchit le

bassin au moment où il franchit le sommet de la courbe de vol. Après la flexion du bassin,

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le nageur soulève ses jambes pour les aligner avec le tronc au moment de l'entrée dans

l'eau".

En 1990, Cholet [12] divise la phase d'envol en deux parties:

- partie ascendante, qui fait suite à l'impulsion tonique du corps, pointes de pieds en

extension, tête haute, la charnière du buste et des membres inférieurs sont totalement dans

le prolongement.

- partie descendante, qui n'est pas très différente de la phase ascendante excepté

pour la brasse, où le nageur aura tendance à accentuer et marquer davantage le changement

d'orientation du corps.

3) L'ENTREE DANS L'EAU

Cette partie du plongeon débute lorsque les mains du nageur entrent en contact avec l'eau

et se termine lorsque la totalité du corps est entrée dans l'eau. La coulée prend la suite et

s'achève quand la vitesse du nageur, sous l'eau, diminue jusqu'à atteindre celle de nage.

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! 20!

Quantification de la charge d'entrainement

En plus de mesurer la puissance développée au départ durant les trois mois d'étude, nous

nous sommes intéressés à la quantification de la charge d'entrainement, c'est à dire aux

moyens mis en oeuvre par les sujets pour influer sur leur performance.

D'après Busso et coll. (1991) [13], la charge d'entrainement doit représenter la contrainte

totale imposée à l'organisme au cours des différentes séances de travail. La charge

d'entrainement est donc la somme de stimulis qui est imposée au sujet.

Généralement, dans les sports à dominante énergétique, comme la natation, la charge de

travail (w) est calculée de la manière suivante:

w = volume * intensité

Sachant que le volume représente le plus souvent une valeur objective comme par exemple

une durée d'exercice, une distance ou encore un nombre de répétitions. L'intensité quant à

elle peut être évaluée objectivement en utilisant par exemple la fréquence cardiaque, la

force maximale, VO2 max ou PMA. Mais aussi de façon subjective, à l'aide d'une échelle

de perception de l'effort inspiré de celle de Borg (Foster et coll. 1996) [14].

Figure 4. Représentation du système de Banister et coll. [15] pour modéliser les réponses

à l’entrainement.

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! 21!

METHODOLOGIE

Sujets:

Sept!sujets!(âge!=!18,0!±�2,5!ans;!taille!=!178,0!±�8,1!cm;!masse!corporelle!=!69,1!±�

6,8!kg)! tous!entrainés!en!natation!ont!participé!à!cette!étude.!Aucun!d'entre!eux!ne!

présentait!de!problème!de!santé!et!de!pathologie.!Leurs!principales!caractéristiques!

sont!présentées!dans!le!tableau!suivant.!!

!

!! M" SD"

Âge" 18,0! 2,5!

Taille"(cm)" 178! 6,8!

Poids"(kg)" 69,1! 6,8!"

Tableau"1.!Caractéristiques,des,sujets.,

!

Procédure expérimentale

Les sujets ont été suivis durant trois mois. Après chaque entrainement, la charge de travail

était calculée, puis une fois par semaine (fin de semaine selon le calendrier de compétition)

une prise vidéo d'un départ plongé était réalisée dans le but de calculer la puissance

développée lors de ce départ.

Matériel

Une caméra Sanyo Xacti VPC - CA 100 a été utilisée pour capturer les images pendant les

épreuves de départ plongé (fig. 1). Cette caméra était placée sur trépied,

perpendiculairement au sens de déplacement, à une distance d'environ 5 mètres selon la

configuration du bassin.

Les forces de réaction au plot ainsi que la vitesse sont mesurées à l'aide du logiciel de

digitalisation (Frédéric Duclos, Dijon), préalablement validé, qui permet d'extraire un

maximum d'informations pour caractériser objectivement le mouvement du nageur, que ce

soit dans l'eau ou hors de l'eau (fig. 2). Les données recueillies sont ensuite exportées sous

format Excel pour le traitement. Nous avons acquis les données sur 2 axes (CE vs. vitesse;

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! 22!

CE vs. force et CE vs. puissance) pour l'ensemble des nageurs, mais le traitement

statistique qui nous intéressait était uniquement pour la puissance.

Figure 1. Caméra Sanyo Xacti. Figure 2. Logiciel de Digitalisation

Calcul de la charge d'entrainement

La charge d'entrainement était calculée après chaque entrainement durant 11 semaines,

permettant de suivre l'état de forme de nos nageurs en période de travail et en période pré -

compétitive. La charge d'entrainement était ensuite moyennée sur une semaine afin de

pouvoir comparer les valeurs de charge et de puissance.

Analyse statistique

L'analyse! statistique! a! été! réalisée! avec! le! logiciel! SigmaPlot! 12.0! (Systat! software!

Inc.,! San! Jose,!USA).!Nous avons étudié les corrélations (r de Bravais-Pearson) entre les

mesures de puissance relevées au cours de la période d'analyse et la charge d'entrainement

calculée pour chaque semaine. Le seuil de signification a été fixé à p<0,05.

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! 23!

RESULTATS

Les sujets de cette étude ont été entrainés afin de réussir les meilleures performances au

cours des compétitions nationales et interrégionales d'Avril.

La charge d’entrainement.

Les charges d'entrainement moyennées au groupe sur la période d'étude sont présentées ci-

dessous.

Figure 1. Représentation de l’évolution de la charge d’entrainement sur les 11 semaines

d’étude.

4908! 4673! 4612! 4699!

6348! 10025! 6325!

3779! 3195! 3761!

2775!0!

2000!

4000!

6000!

8000!

10000!

12000!

14000!

1ère!semaine!

2ème!semaine!

3ème!semaine!

4ème!semaine!

5ème!semaine!

6ème!semaine!

7ème!semaine!

8ème!semaine!

9ème!semaine!

10ème!semaine!

11ème!semaine!

Cha

rge

d’en

train

emen

t (u.

a)

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! 24!

Les charges d'entrainement perçues par l'entraineur au cours de la période d'étude sont

présentées ci-dessous.

Figure 2. Représentation de la charge d’entrainement perçue par l’entraineur sur les 11

semaines d’étude.

La charge d’entrainement moyenne perçue par le groupe et l’entraineur est présentée sur le

graphique ci-dessous.

Figure 3. Comparaison de la charge d’entrainement moyenne par semaine perçue par

l’entraineur et les nageurs.

0!

2000!

4000!

6000!

8000!

10000!

12000!

14000!

1ère!semaine!

2ème!semaine!

3ème!semaine!

4ème!semaine!

5ème!semaine!

6ème!semaine!

7ème!semaine!

8ème!semaine!

9ème!semaine!

10ème!semaine!

11ème!semaine!

4503!5009!

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

7000

8000

Entraineur

Cha

rge

d’en

train

emen

t (u.

a)

Nageurs!

Cha

rge

d’en

train

emen

t (u.

a)

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! 25!

On constate que la charge d’entrainement perçue par le groupe de nageur est en moyenne

10, 1% plus élevée que celle perçue par l’entraineur. La charge d’entrainement la plus

élevée perçue par les nageurs et l’entraineur est atteinte au cours de la sixième semaine

avec respectivement 10025 u.a et 9044 u.a.

Suite à cette semaine, la charge d’entrainement va diminuer progressivement jusqu’à la

dernière semaine (de 10025 u.a à 2775 u.a). Le même constat est observable chez

l’entraineur (9044 u.a à 1999).

Le volume d’entrainement.

Le volume d’entrainement moyenné par semaine au cours des 11 semaines d’étude est

présenté dans le graphique ci-dessous.

Figure 4. Représentation graphique du volume d’entrainement (h) au cours de l’étude.

12! 13,58!13,2!

13,55!

15,25!

20,4!

14,45!

9,15!8,5!

9,5!

9,15!0!

5!

10!

15!

20!

25!

30!

35!

1ère!semaine!

2ème!semaine!

3ème!semaine!

4ème!semaine!

5ème!semaine!

6ème!semaine!

7ème!semaine!

8ème!semaine!

9ème!semaine!

10ème!semaine!

11ème!semaine!

Volume!d’entrainement!(h)!

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! 26!

Figure 5. Comparaison entre le volume d’entrainement minimal et maximal.

On observe une différence de 58, 3% entre la semaine 6 où le volume d’entrainement est le

plus élevé (20,4 heures) et la semaine 9 où il est le plus faible (20,4 heures). A l’exception

de la neuvième semaine où le volume d’entrainement augmente considérablement (+ 7, 8

heures) par rapport au reste des onze semaines, le volume d’entrainement des autres

semaines est considérablement semblable (11, 0 heures, ± 2, 2 heures).

8,5!

20,4!

0!

5!

10!

15!

20!

25!

30!

35!

Volume!d’entrainement!(h)

Semaine!9! Semaine!6!

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! 27!

Le départ plongé.

Dans un premier temps, l’analyse statistique indique que la charge d'entrainement

influence la vitesse d'éjection du plot lors d'un départ plongé. L'évolution de la vitesse

dépend donc du facteur charge d'entrainement.

D'un point de vue statistique, la vitesse de sortie du plot de départ est significativement

corrélée à la charge d'entrainement de la semaine (-0, 80) sur l'ensemble de l'étude (fig. 6).

Figure 7. Comparaison entre la vitesse minimale et maximale.

0!

2!

4!

6!

8!

10!

12!

0!

2000!

4000!

6000!

8000!

10000!

12000!

1ère!semaine!

2ème!semaine!

3ème!semaine!

4ème!semaine!

5ème!semaine!

6ème!semaine!

7ème!semaine!

8ème!semaine!

9ème!semaine!

10ème!semaine!

11ème!semaine!

CE!

vitesse!

Vitesse"(m.s;1)"

"

4,72!

10!

0!

5!

10!

15!

20!

25!

Cha

rge

d’en

trai

nem

ent (

u.a)

Figure 6. Valeur moyenne des vitesses comparées à la charge d'entrainement.

Semaine 6

!

Semaine!9!

Vitesse!m.s]1!

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! 28!

On observe une différence de 52, 8% entre la semaine 6 où la vitesse de plongeon est la

plus faible (4, 72 m.s-1) et la semaine 9 où elle est la plus élevée (10 m.s-1). A l’exception

des semaines 5, 6 et 7 où la vitesse à considérablement diminuée (2,35 m.s-1 de moyenne)

par rapport au reste des semaines. La vitesse des autres semaines est considérablement

semblable (7, 70 m.s-1, ± 1, 3 m.s-1).

En ce qui concerne la force appliquée par les nageurs au moment de quitter le plot,

l'analyse statistique démontre que la corrélation entre celle-ci et la charge d'entrainement

est également élevée (-0,80). Cette analyse statistique indique que la charge d’entrainement

joue un rôle sur la force développée au cours d’un départ.

Figure 7. Valeur moyenne des forces comparées à la charge d'entrainement.

Une différence de 11, 7% est observée entre la semaine 6 où la force du plongeon est la

plus faible (173 N) et la semaine 11 où elle est la plus élevée (195 N). A l’exception des

semaines 5 et 6 où la force a considérablement diminuée (174 N de moyenne) par rapport

au reste des semaines, la force des autres semaines est relativement semblable (187 N, ±

7,8 N). La comparaison entre la force minimale et maximale est représentée sur le

graphique ci-dessous.

160!

165!

170!

175!

180!

185!

190!

195!

200!

0!

2000!

4000!

6000!

8000!

10000!

12000!

1ère!semaine!

2ème!semaine!

3ème!semaine!

4ème!semaine!

5ème!semaine!

6ème!semaine!

7ème!semaine!

8ème!semaine!

9ème!semaine!

10ème!semaine!

11ème!semaine!

CE!Force!

Force (N)

Cha

rge

d’en

train

emen

t (u.

a)

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! 29!

Figure 8. Comparaison entre la force minimale et maximale, obtenue en 6ème semaine et

11ème.

Passons maintenant aux résultats qui nous intéressent le plus dans notre étude, à savoir la

puissance développée au départ. L'analyse statistique démontre que la corrélation entre

celle-ci et la charge d'entrainement est également élevée (-0,81). Cette analyse statistique

indique que la charge d’entrainement joue un rôle sur la puissance développée au cours

d’un départ.

173!

196!

150!

160!

170!

180!

190!

200!

210!

!

Semaine!6! Semaine!11!

Force!(N)!

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! 30!

Figure 9. Valeur moyenne des puissances comparées à la charge d’entrainement.

La comparaison entre la puissance minimale et maximale est représentée sur le graphique

ci-dessous.

Figure 10. Comparaison entre la puissance minimale et maximale obtenue en 6ème et 9ème

semaine.

0,0!

500,0!

1000,0!

1500,0!

2000,0!

2500,0!

0!

2000!

4000!

6000!

8000!

10000!

12000!

0! 2! 4! 6! 8! 10! 12!

CE!

P!(W)!

816,6!

1950,0!

0,0!

500,0!

1000,0!

1500,0!

2000,0!

2500,0!

Charge!d’entrainem

ent!(u.a)! Puissance!(W

)!

Puis

sanc

e (W

)

Semaine!6! Semaine!9!

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! 31!

Une différence de 58, 1% est observée entre la semaine 6 où la puissance du plongeon est

la plus faible (816, 6 W) et la semaine 9 où elle est la plus élevée (1950 W). A l’exception

des semaines 5, 6 et 7 où la force a considérablement diminuée (942, 8 W de moyenne) par

rapport au reste des semaines, la puissance des autres semaines reste élevée (1451, 5 W ±

287, 5 W).

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! 32!

DISCUSSION

Le but de cette étude était de mieux comprendre les effets de l’entrainement sur la

performance lors d’un départ de natation. Plus précisément, nous avons essayé de faire le

lien entre la charge d’entrainement et la puissance développée au départ. Pour cela, un

suivi sur 11 semaines a été mis en place au cours duquel les charges d’entrainement et la

puissance ont été mesurées. Nous avons aussi comparé la charge d’entrainement perçue par

les nageurs et celle perçue par l’entraineur afin d’observer si l’entrainement ciblé

correspond à ce qui est réalisé.

La charge d’entrainement.

Nous observons que la charge d’entrainement reste constante sur les semaines 1 à 4, avec

une valeur moyenne de 4723 u.a. Cette période de 4 semaines correspond au cycle de

reprise suite à la coupure de Noël. Après 2 semaines d’arrêt, les nageurs ont besoin de

temps pour récupérer des effets de la coupure. On sait qu’il faut, en général, au moins une

fois le temps d’arrêt pour retrouver son niveau. C’est pourquoi durant cette période, les

entrainements étaient longs en terme de kilomètres, mais pas intensifs, avec des valeurs de

CR10 comprises entre 5 et 7. Ceci s’explique par le fait que les nageurs ont besoin de

retrouver la technique, les appuis dans l’eau mais aussi un poids de forme.

Suite à cette période de reprise, on constate une très nette augmentation de la charge

d’entrainement qui s’étale sur 3 semaines et qui correspond aux vacances de Février avec

un stage intensif à l’étranger au cours de la 6ème semaine. La semaine précédente (5ème) a

aussi augmenté et ceci s’explique par le fait que nous avons voulu préparer les nageurs à la

charge de travail à laquelle ils allaient être soumis plus tard. Au cours de cette 5ème

semaine, le volume d’entrainement n’a pas augmenté, alors que l’intensité a augmentée,

avec des valeurs de difficultés comprises entre 7 et 8. La large augmentation en semaine 6

s’explique par un stage intensif, où les nageurs avaient 2 entrainements par jour de 2

heures, ce qui est plus qu’habituellement, avec également des notes de difficulté plus

élevées (de 8 à 9). Au cours de ce stage, tous les nageurs ont réalisé le même nombre

d’entrainement. La semaine suivante, la charge d’entrainement à diminuer s’expliquant par

un retour à domicile avec des conditions d’entrainement moins favorables, c’est à dire des

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! 33!

créneaux horaires moins importants et moins fréquents. L’intensité est également

redescendue, puisque les notes de CR10 sont comprises entre 7 et 8.

Après cette période d’entrainement intensive, on constate que la charge d’entrainement

diminue progressivement sur 4 semaines. Elle est largement inférieure à celle des semaines

précédentes. Cette période correspond à la phase précompétitive, avec les compétitions

cibles du groupe de nageur. L’objectif de l’entrainement était de préparer les nageurs du

mieux possible, en faisant diminuer la charge d’entrainement, qui est passé de 6325 u.a à

2775 u.a. Pour cela, nous avons diminué le volume d’entrainement tout en maintenant

l’intensité. Ensuite, l’intensité a elle aussi diminuée, pour se rapprocher d’effort proche de

la course, avec des exercices de « cassé », c’est à dire des distance de course coupée en

plusieurs partie, à des vitesses de course. Exemple d’un nageur de 200 mètres nage libre

qui va réaliser 2 * 100 mètres afin de réaliser le meilleur temps possible sur les distances

additionnées.

Il est a noter que les résultats des nageurs réalisés à la fin des 11 semaines et qui

correspondaient à l’objectif premier de la saison n’ont pas été à la hauteur des attentes. En

effet, les résultats ont été moins bons que ceux réalisé 2 semaines plus tôt au cours d’une

compétition de travail non préparée. Ce qui montre que la planification de l’entrainement

durant cette période compétitive n’a pas été optimale. Il aurait été intéressant de diminué

une semaine plus tard la charge d’entrainement, afin de repousser le pic de forme à la date

cible.

La difficulté rencontrée ici, pour mesurer et calculer la charge d’entrainement réside dans

le fait que les nageurs ont eu du mal à s’approprier l’échelle de perception de la douleur.

En effet, ils n’étaient pas à l’aise sur le fait de donner une note sur leurs sensations mais

aussi peut être mal à l’aise de ne pas être comme les autres nageurs. Il aurait été judicieux

de demander les notes individuellement, à l’écart des autres membres du groupe mais aussi

de commencer à demander les notes plus tôt dans la saison afin que les nageurs s’habituent

à l’échelle.

Cependant, il était judicieux de solliciter l’entraineur séparément des nageurs pour ne pas

les influencer.

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! 34!

Charge d’entrainement vs. Puissance.

La présente étude démontre que la puissance développée au départ du plot en natation,

mesurée dans ce suivi longitudinal, est reliée significativement à la charge d'entrainement.

Ce résultat est en adéquation avec l'hypothèse formulée en premier lieu, selon laquelle la

puissance au départ est corrélée négativement à la charge d'entrainement.

Il est également important de noter, que la puissance au départ semble être davantage

dépendante de la vitesse avec une corrélation de 0, 99, donc très élevée, contrairement à la

force, qui n'est corrélée qu'à hauteur de 0, 86 à la puissance. Ce qui indique que la

composante vitesse joue ici un rôle primordial dans la performance réalisée au départ

plongé.

En l'absence de données anthropométriques (masse grasse, circonférence des membres...),

on ne peut expliquer les variables physiologiques et les paramètres de performances qui

peuvent être dus à un niveau de maturation différent de nos nageurs [16]. Par conséquent,

seules les données de puissance et de charge d'entrainement ont été traitées.

La corrélation de -0,80 trouvée entre la puissance développée au cours d'un départ plongé

en natation et la charge d'entrainement est en accord avec les études sur le sujet, à savoir la

relation entre la capacité anaérobie alactique et l'entrainement. Les résultats trouvés

indiquent que le nageur est soumis à une fatigue qui altère ses performances lors d'un

départ plongé.

Au cours d'un départ du plot en natation, la filière énergétique qui prédomine est la filière

anaérobie alactique. En effet, un départ plongé ne dure pas plus de 2 secondes. De ce fait,

le corps a besoin de sources énergétiques indispensables à la réalisation du mouvement. Le

métabolisme s'adapte à chaque type d'effort en approvisionnant les muscles. Les réserves

énergétiques sont susceptibles d'être épuisées. La déplétion des réserves provoque

l'atténuation de l'activité musculaire. Selon le modèle énergétique, la fatigue est donc

provoquée par deux mécanismes principaux : un approvisionnement insuffisant des

muscles actifs en ATP, et une déplétion des substrats énergétiques.

La fatigue se manifeste alors par « la réduction de la capacité de performance lors d'un

travail intense ». « La fatigue musculaire ou physique relève de modification dans le

muscle squelettique (chutes des réserves, accumulation d'acide lactique) » [17]. D'après

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! 35!

Cerretelli (2002), les mécanismes oxydatifs impliqués dans une épreuve de courte durée ne

sont pas en mesure, une fois épuisés les réserves de phosphocréatine, de fournir l'énergie

nécessaire pour soutenir (avec l'énergie venant de la glycolyse anaérobie) les charges

imposées. L'ATP est la seule source d'énergie chimique directement transformable en

énergie mécanique au niveau des protéines contractiles constituant les sarcomères. A elle

seule, la faible réserve d'ATP ne permettrait probablement qu'une durée d'exercice

maximale de l'ordre de la seconde. D'autre part, une baisse importante de la concentration

d'ATP (non observée à l'exercice) serait probablement préjudiciable au fonctionnement des

cellules musculaires. Par conséquent, une resynthèse de l'ATP est nécessaire dès le début

de l'exercice.

Dans la présente étude, la notion de puissance correspond à la quantité d'énergie chimique

produite ou consommée par unité de temps. L'ATP étant la seule source d'énergie

directement utilisable par les sarcomères, on peut définir la puissance des différents

métabolismes énergétiques par le débit d'ATP resynthétisé. La puissance correspond donc

à la vitesse des réactions biochimiques, vitesse qui dépend non seulement des

concentrations en substrats mais aussi des concentrations et des états d'activité (activation

ou inhibition) des différentes enzymes intervenant dans les processus. La transformation

d'une énergie chimique en travail nécessite l'intervention d'une chaîne de réactions

enzymatiques. La poussée sur le plot est l'expression d'une puissance de travail importante

qui permet de produire et maintenir un haut niveau de vitesse. Cette puissance est le

résultat d'une dépense énergétique. L'efficacité technique dépend alors de la disponibilité

des réserves énergétiques. La fatigue correspond à la diminution de l'efficacité technique.

Selon cette théorie, l'optimisation de l'efficacité du mouvement résulte d'une déplétion

moins rapide des réserves énergétiques. Seulement 25 % de l'énergie produite par

l'organisme est utilisée pour la contraction musculaire et le reste assure la régulation des

échanges thermiques [18]. Sachant que le temps de restauration de la voie anaérobie

alactique est relativement court, on peut, dans le cas de cette étude, prétendre que la

relation entre la puissance et la charge d'entrainement n'est pas influencée par une fatigue

due à une déplétion des réserves énergétiques. En effet, après un exercice, quelle que soit

le type de fibre musculaire, la réplétion (retour à la normale du stock ou de la

concentration) de l’ATP est quasiment complète en 5 minutes (chiffre pouvant descendre à

3 minutes pour les exercices les plus intenses et les moins longs).

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De ce fait, la diminution de la capacité de production de force maximale n'est pas dûe à

l'incapacité des processus énergétiques de fournir l'énergie nécessaire à l'effort au niveau

de l'organe périphérique. Elle est plutôt d'ordre neuromusculaire, c'est-à-dire au niveau du

recrutement des unités motrices par le système nerveux central. La fatigue est associée à

des perturbations au niveau de la commande nerveuse et aussi à des modifications au

niveau musculaire. Les principales causes de la fatigue peuvent être la réduction de la

conduction nerveuse ou la réduction de la réponse musculaire au stimulus transmis par le

système nerveux. Le modèle neuromusculaire explique la fatigue, à un niveau

périphérique, par la détérioration de l'efficacité des composantes intramusculaires [19].

La fatigue neuromusculaire peut être considérée comme un stimulus aux gains de force

(Ronney et coll. 1994) résultant du travail effectuer, mais elle peut également entrainer une

diminution de l’intensité maximale pouvant être préjudiciable aux effets souhaités de

l’entraînement (De salles et coll. 2009 ; Folland et coll. 2002). Celle-ci est parfaitement

visible sur les résultats. Lorsque la charge d'entrainement est élevée (10025 u.a), on

constate une baisse de la puissance développée au départ de 58, 1 % par rapport à celle

développée quand le nageur est frais, c'est à dire lorsqu'il est soumis à une charge

d'entrainement faible (3195 u.a).

Elle est définie comme étant « l’incapacité d’un muscle ou d’un groupe musculaire à

maintenir la force exigée ou attendue, entrainant une diminution de performance »

(Edwards & Lippold, 1956; Asmussen, 1979; Bigland-Ritchie & Woods, 1983). On

distingue deux sortes de fatigue neuromusculaire: la fatigue centrale et la fatigue

périphérique. La première correspond aux altérations qui touchent la commande motrice

ainsi que le recrutement des unités motrices, qui est définie comme une réduction du

niveau d’activation pendant l’exercice (Gandevia, 2001), tandis que la seconde touche les

mécanismes de production de la force (fig. 1).

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Figure 1. Sites potentiels de la fatigue neuromusculaire. La fatigue centrale est associée

aux altérations d'un des trois premiers sites (1-3) tandis que la fatigue périphérique est

associée à des altérations survenant aux autres sites (4-9) (d’après Enoka, 2008).

Données supplémentaires.

Il faut savoir qu’au cours de cette étude, tous les nageurs n’ont pas été présents pendant les

11 semaines. En effet, 2 d’entres eux n’ont pas participé au stage à l’étranger pour des

raisons scolaires. C’est pourquoi, durant cette période l’étude a été menée n’ont pas sur 8

mais 6 nageurs. De plus, les prises vidéo ont été compliquées à mettre en place car certains

nageurs vivant à l’internat ne pouvaient pas être présents en fin de semaine, obligeant à

trouver un autre créneau, ce qui veut dire que ces nageurs en question n’étaient pas soumis

exactement à la même charge d’entrainement au moment des prises vidéos, influençant

donc leur performance au départ.

Perspectives

Pour continuer ce travail sur les charges d'entrainement et aussi pour l'approfondir, il serait

intéressant d'évaluer la répartition des charges d’entrainement dans les différentes zones

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d’intensité définies par l'entraineur. Ceci dans le but d'évaluer quantitativement mais

surtout qualitativement le travail effectué par les nageurs.

Un autre aspect de l'étude de la charge d'entrainement peut être envisagé, celui de dissocier

les différentes périodes de travail, à savoir pré-compétitive, compétitive, stage intensif,

reprise, etc.

Suite à cette étude, un constat nous est apparu. Le travail réalisé sur la puissance au départ

ne semble pas être le plus pertinent, car il ne représente qu'une partie microscopique de la

performance au départ. Dans cet ordre d'idée, il faudrait s'intéresser à ce qu'il se passe au

niveau macroscopique, c'est à dire la performance sur les 15 premiers mètres qui rendent

mieux compte des capacités des nageurs.

Cependant, ce travail effectué donne des informations importantes pour les saisons à venir

sur la planification du travail pour être le plus performant possible au départ.

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CONCLUSION Le but de cette étude était d'analyser les relations pouvant exister entre la puissance

développée au départ plongé en natation et la charge d'entrainement sur un groupe de

nageurs de niveau interrégional, au cours d'une période de trois mois.

L'hypothèse formulée supposait que la puissance était négativement corrélée à la charge

d'entrainement. Nous avons prouvé que la fatigue affecte directement la performance au

cours du plongeon, en faisant varier les paramètres tels que la vitesse et la force. Notre

hypothèse est donc confirmée car nous avons démontré qu'il existe une relation directe

entre la charge d'entrainement et la puissance au départ. Au cours du plongeon, la vitesse et

la force appliquée sur le plot au moment de le quitter varient dans le sens inverse de la

charge d'entrainement. Cela nous amène à conclure que des valeurs optimales de charge

d'entrainement sont nécessaires pour optimiser la performance sur un départ.

Notre protocole amène à une fatigue qui affecte les paramètres du plongeon. La vitesse

ainsi que la force diminuent lorsque la charge d'entrainement augmente et inversement, les

paramètres augmentent lorsque la charge diminue.

La diminution de la performance au départ avec l'augmentation de la charge d'entrainement

peut être expliquée, par l'augmentation de la fatigue neuromusculaire, qui limite le

recrutement des unités motrices et affecte le mécanisme d'activation musculaire.

Ce travail de recherche a permis de mieux comprendre la performance réalisée au départ,

ainsi que la variation des paramètres biomécaniques que sont la vitesse, la force et donc la

puissance avec l'effet de la fatigue. Ceci présente un constat intéressant qui permet

d'appréhender les causes et les effets de la fatigue sur la performance au plongeon, sans

pour autant expliquer les mécanismes exacts de la fatigue qui interviennent ici. C'est

pourquoi, les résultats de notre étude sont à compléter avec des mesures plus poussées,

notamment avec des prises d'EMG.

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