32
Palamède n°9 – octobre 2010 3 SOMMAIRE SOMMAIRE SOMMAIRE SOMMAIRE Éditorial – Dans les pas d’Ulysse... ............................................................... 4 Francis LITTRÉ Suggestion pédagogique La plus belle fille de Crotone ......................................................................... 5 Catherine LUDEWIG Étymologie ...................................................................................................... 8 Catherine LUDEWIG – Sylvie MERTENS Une expérience pédagogique Trèves ........................................................................................................... 13 Dominique SERGENT Tongres ........................................................................................................ 20 Vincent LAMBERT Κίνημα Agora ........................................................................................................... 25 Lucas Seiller Hypathie ....................................................................................................... 26 Marie-Bernadette MARS Bibliographie ................................................................................................ 27 Catherine JENARD Le saviez-vous ? – Étymologie.................................................................... 31 Frédéric DEWEZ Réalisation d’élèves – Les « Mercurii Ludi » .............................................. 32 Catherine LUDEWIG Ad Valvas...................................................................................................... 33

SOMMAIRESOMMAIRE - itinera.fltr.ucl.ac.beitinera.fltr.ucl.ac.be/palamede/numeros/palamede_09.pdf · Voici quelques semaines, au creux d’un été finis-sant, mes pas me portèrent

Embed Size (px)

Citation preview

  • Palamde n9 octobre 2010 3

    SOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRESOMMAIRE

    ditorial Dans les pas dUlysse... ...............................................................4 Francis LITTR Suggestion pdagogique La plus belle fille de Crotone .........................................................................5 Catherine LUDEWIG

    tymologie ......................................................................................................8 Catherine LUDEWIG Sylvie MERTENS Une exprience pdagogique Trves........................................................................................................... 13 Dominique SERGENT

    Tongres ........................................................................................................ 20 Vincent LAMBERT

    Agora ........................................................................................................... 25 Lucas Seiller

    Hypathie ....................................................................................................... 26 Marie-Bernadette MARS Bibliographie................................................................................................ 27 Catherine JENARD Le saviez-vous ? tymologie.................................................................... 31 Frdric DEWEZ

    Ralisation dlves Les Mercurii Ludi .............................................. 32 Catherine LUDEWIG

    Ad Valvas...................................................................................................... 33

  • Palamde n 9 octobre 2010 4

    ditorial ditorial ditorial ditorial Dans les pas dUlysse... Dans les pas dUlysse... Dans les pas dUlysse... Dans les pas dUlysse...

    Dans les pas Dans les pas Dans les pas Dans les pas dUlyssedUlyssedUlyssedUlysse

    Voici quelques semaines, au creux dun t finis-sant, mes pas me portrent la rencontre des bronzes de Riace, comme endormis dans la torpeur de Reggio Calabria. Tmoins de lhellnisme qui marqua cette terre o les ruelles de quelques villages bruissent encore de sono-rits grecques, ils invitent les lves calabrais daujourdhui redcouvrir la culture qui irrigue leurs paysages. les contempler, jai eu le sen-timent quils nous convient porter notre regard au-del des vicissitudes du temps, poursuivre un voyage la rencontre de nous-mmes, explorer les chemins sans cesse nouveaux que nous ouvrent les textes antiques, relever avec dtermination les dfis qui soffrent nous dans le champ scolaire au sein duquel notre revue Palamde cherche apporter une contribution.

    Sans doute laventure ducative, vcue au quo-tidien par les enseignants et les directions dcoles, est-elle tisse des sensations et des risques du priple, des plaisirs et de linattendu de la rencontre, de ce mlange subtil du mme et du diffrent. Ballotts par le flot des vne-ments, rsistant aux bourrasques de lactualit pdagogique, gardant le cap dans la tempte des rformes, ces acteurs de terrain ne vivent-ils pas le changement, en eux-mmes et au sein de leurs organisations, au gr des difficults tra-verses, des russites collectives et des relations noues entre eux ?

    Parfois sans doute serons-nous tents de suivre le valeureux Achille, lorsque nous saisit le cour-roux qui nous fait dnoncer les incohrences et les imperfections du systme scolaire. Mais fau-dra-t-il que nous nous retirions sous notre tente, dans lattente dun climat ducatif plus serein ?

    Peut-tre voudrons-nous nous engager, la suite de Mnlas, dans une dmarche pdagogique faite de persvrance, dadaptabilit aux circons-tances et de conviction ?

    Pourtant, cest dans les traces dUlysse que je glisserais plus volontiers mes pas. Ce meneur dhommes, encourageant sans cesse ses com-pagnons et les incitant se prmunir des illu-sions ou des procds magiques, mais lui aussi parfois assailli par le doute, ne prfigure-t-il pas les professeurs qui cherchent crer un contexte de travail favorable pour leurs lves ? Les en-

    seignants, appels lautonomie, sont ainsi inci-ts interroger et analyser leurs pratiques de manire critique. Ne leur faut-il pas tout la fois viter la torpeur de lhabitude et le charme perni-cieux des sirnes de telle ou telle mode pda-gogique ?

    Lhomme aux mille tours , linventivit f-conde, sans cesse la recherche de solutions originales et audacieuses, nous rappelle sans doute aussi la ncessit de repenser les condi-tions mmes de lapprentissage. Par ailleurs, la connaissance mutuelle et les processus de re-lecture du fonctionnement organisationnel dun tablissement scolaire ne sont pas sans voquer les dcouvertes de lavis voyageur, riche des rencontres avec autrui et soucieux de la connaissance de lesprit des hommes .

    Plong dans un monde marqu par lemprise du religieux, le hros dHomre trouve le chemin de laffirmation individuelle la jointure du mythe et du logos. Prgrinant sur les routes du monde, il dcouvre ce qui lunit ltranger et lincline changer au plus profond de lui-mme. travers lui, on sinterrogera sur la ncessit dune ap-proche rationnelle, dcentre et rigoureuse qui favorise la comprhension mutuelle et la cons-truction de nos multiples appartenances et de notre identit bigarre.

    Ainsi samorcera le priple jusqu Ithaque, cet horizon que lon semble ne devoir jamais attein-dre, comme un projet, comme une utopie qui semble hors de porte : celle de lhomme r-concili avec lui-mme, porteur de lexprience acquise ailleurs, renouant les liens fraternels. Mais la pdagogie nest-elle pas justement ce cheminement o la connaissance et la sagesse jaillissent du compagnonnage ? Alors qumer-gera laurore aux doigts de roses , sur les chemins de lcole, nous pourrons nous dire, chaque matin : Cela commence aujourdhui .

    Francis Littr Prsident de la Commission de secteur langues

    anciennes de la FESeC

  • Palamde n9 octobre 2010 5

    Suggestion pdagogiqueSuggestion pdagogiqueSuggestion pdagogiqueSuggestion pdagogique

    La plus belle fille de CrotoneLa plus belle fille de CrotoneLa plus belle fille de CrotoneLa plus belle fille de Crotone1111

    1. Realia1. Realia1. Realia1. Realia

    Zeuxis (Zeuxippos) est un peintre grec d'Hracle contemporain d'Apollodore, le "peintre des om-bres". Son uvre, totalement disparue, est abondamment cite par les Anciens, qui le consi-draient comme l'un des plus grands peintres de l'Antiquit. Il peindra un ros couronn de roses et un Pan pour Archlaos, roi de Macdoine, et une Hlne sa toilette pour les habitants de Crotone.

    2. Exploitation grammaticale2. Exploitation grammaticale2. Exploitation grammaticale2. Exploitation grammaticale

    a. Relve les complments de lieu du texte et classea. Relve les complments de lieu du texte et classea. Relve les complments de lieu du texte et classea. Relve les complments de lieu du texte et classe----les ciles ciles ciles ci----dessousdessousdessousdessous

    Complments laccusatifComplments laccusatifComplments laccusatifComplments laccusatif Complments lablatifComplments lablatifComplments lablatifComplments lablatif

    En gnral, le cas de laccusatif marque une ____________________ tandis que lablatif marque une ________________________. b. Relve les formes verbales et classeb. Relve les formes verbales et classeb. Relve les formes verbales et classeb. Relve les formes verbales et classe----les ciles ciles ciles ci----dessousdessousdessousdessous

    Indicatif parfaitIndicatif parfaitIndicatif parfaitIndicatif parfait Indicatif prsentIndicatif prsentIndicatif prsentIndicatif prsent InfinitifInfinitifInfinitifInfinitif

    Franois-Andr Vincent, Zeuxis et les Filles de Crotone, 1789, Paris, Louvre

  • Palamde n 9 octobre 2010 6

    c. Traduis les formes verbales suivantesc. Traduis les formes verbales suivantesc. Traduis les formes verbales suivantesc. Traduis les formes verbales suivantes

    Quaesiuistis :

    Ostendi :

    Potest :

    Habetur :

    Possumus :

    Deducunt :

    Conducis :

    Eligimur :

    Conducebam :

    Puto :

    Poteram :

    Habuit :

    Erant :

    Reperitis :

    Possunt :

    Dabamini :

    Ostendebatis :

    Eligis :

    d. Exploitation tymologiqued. Exploitation tymologiqued. Exploitation tymologiqued. Exploitation tymologique

    1 Le prfixe in1 Le prfixe in1 Le prfixe in1 Le prfixe in---- ne pasne pasne pasne pas ou ou ou ou dansdansdansdans ? Complte le table ? Complte le table ? Complte le table ? Complte le tableau ciau ciau ciau ci----dessous en plaant les mots suivants dessous en plaant les mots suivants dessous en plaant les mots suivants dessous en plaant les mots suivants dans la colonne correspondante.dans la colonne correspondante.dans la colonne correspondante.dans la colonne correspondante.

    ININININ---- : ne pas: ne pas: ne pas: ne pas ININININ---- : dans: dans: dans: dans

    Incorporer importer immoral inclure illogique incorrect illgal invention investir irrprochable induire irrgulier Observe attentivement les mots placs dans la premire colonne. Le prfixe in- est-il toujours bien visible ? Peux-tu expliquer pourquoi ? 2 cris dans la parenthse le mot latin lorigine du mot en gras. Complte ensuite la phrase.2 cris dans la parenthse le mot latin lorigine du mot en gras. Complte ensuite la phrase.2 cris dans la parenthse le mot latin lorigine du mot en gras. Complte ensuite la phrase.2 cris dans la parenthse le mot latin lorigine du mot en gras. Complte ensuite la phrase.

    Tout est encore possiblepossiblepossiblepossible ( ______________ ) : tu ______________ encore remporter la victoire. La puricultricepuricultricepuricultricepuricultrice ( ______________ ) chante une berceuse aux ______________. VirginieVirginieVirginieVirginie ( ______________ ) est une ______________ qui aime dessiner Lart pictural pictural pictural pictural (________________) est lart de ________________. Aujourdhui localementlocalementlocalementlocalement ( ______________ ) des chutes de neige sont attendues : ces chutes de neige

    ne concernent que certains ______________.

    Mon pre est depuis cette anne un quinquagnairequinquagnairequinquagnairequinquagnaire ( ______________ ) : il vient, en effet, de fter ses ______________ ans.

  • Palamde n9 octobre 2010 7

    La corporationcorporationcorporationcorporation ( ______________ ) des tailleurs de pierre est en deuil : ce ______________ de mtier est solidaire. Ta dductiondductiondductiondduction ( ______________ ) est logique. Tu ______________ cette affaire avec succs.

    Ce luxe ostentatoireostentatoireostentatoireostentatoire ( ______________ ) me dplait : ______________ son argent de cette faon nest pas respectueux. e. Exploitation culturellee. Exploitation culturellee. Exploitation culturellee. Exploitation culturelle

    La beaut chez les GrecsLa beaut chez les GrecsLa beaut chez les GrecsLa beaut chez les Grecs La forme humaine, la plus belle et la mieux proportionne que lon puisse trouver chez les peuples modernes, ne ressemblerait peut-tre pas davantage aux plus beaux corps de lancienne Grce quIphicls ne ressemblait son frre Hercule. La temprature dune atmosphre douce, pure et sereine, avait sans doute une grande influence sur la constitution physique des Grecs ; et les exercices mles auxquels ils taient accoutums dans leur jeunesse achevaient de leur donner une forme noble et lgante.

    Prenons un jeune Spartiate, descendu dune race de hros, dont les mouvements, pendant son enfance, nont jamais t contraints par ces misrables entraves dont nous gnons et opprimons aujourdhui la nature dans ses premiers dveloppements ; qui, ds lge de sept ans, sest habitu coucher sur la terre, qui sest de bonne heure endurci aux travaux et la fatigue, et dont les amusements mmes, tels que la lutte, la nage, etc., ont contribu fortifier le corps, donner de la souplesse et de lnergie tous les membres ; prenons, dis-je cette figure mle et vigoureuse ; plaons-la en ide ct dun jeune Sybarite de nos jours, et jugeons lequel de ces deux modles un habile artiste choisirait, sil avait reprsenter un Thse, un Achille, ou mme un Bacchus. Le premier, pour nous servir de lexpression dun peintre grec (Euphranor), serait un Thse, nourri de chair, et lautre un Thse nourri de roses.

    Les jeux de la Grce taient un objet perptuel dmulation ; qui excitait les jeunes gens culti-ver les exercices du corps ; les lois obligeaient ceux qui prtendaient disputer le prix ces jeux solennels, sy prparer pendant lespace de dix mois, et cela lis mme, o se clbraient ces jeux. Les principaux prix ntaient pas toujours remports par ceux qui avaient atteint lge de virilit ; nous voyons par les odes de Pindare que quelques-uns des vainqueurs taient encore dans le printemps de leur ge. Le plus grand dsir de la jeunesse tait de pouvoir galer le divin Diagoras (Pindare, Olymp, Od. VII, arg. & schol.).

    Voyez lIndien lger et actif, qui poursuit un cerf la chasse : avec quelle vlocit et quelle libert les esprits animaux coulent dans les nerfs lastiques et bien tenus ! Que de flexibilit dans les muscles ! Que de souplesse dans ses mou-vements ! Que de vigueur dans son corps ! Cest ainsi quHomre nous peint ses hros ; et cest par la vitesse des pieds et lagilit la course quil caractrise principalement Achille.

    Cest dans ces exercices que le corps acqurait ce contour mle et lgant que les artistes grecs ont donn leurs statues, et qui na jamais rien de gratuit ni de superflu. Les jeunes Spartiates taient obligs, tous les dix jours, de paratre tout nus devant les phores, qui prescrivaient la plus austre dite ceux qui paraissaient disposs un excs dembonpoint incompatible galement avec les belles proportions et avec la vigueur du corps. Il existe encore une loi de Pythagore relative au mme objet : cest l sans doute la raison qui engageait les jeunes gens faire usage de laitage pendant tout le temps quils se prparaient disputer le prix dans les jeux publics.

    Les Grecs vitaient avec le plus grand soin tout ce qui pouvait tendre altrer les traits du visage ou les proportions du corps ; Alcibiade ne voulut pas apprendre jouer de la flte, parce que cet instrument faisait faire une grimace la bouche : son exemple fut suivi par tous les jeunes Athniens.

    Lhabillement des Grecs tait form de manire quil laissait la nature toute la libert de donner au corps ses justes proportions ; les dveloppe-ments rguliers et naturels de chaque partie ntaient jamais gns ou altrs par ces ajus-tements, qui dforment nos cols, nos hanches et nos cuisses ; ces inventions modernes quune fausse modestie a imagines, pour dguiser la beaut, taient absolument inconnues des da-mes de la Grce ; et lhabillement des jeunes fil-les de Sparte tait si lger et si court quon leur donna le nom de montre-hanches2.

  • Palamde n 9 octobre 2010 8

    Le corps parfait dans lAntiquit grecque

    Le corps parfait selon Lonard de Vinci

    AujourdhuiAujourdhuiAujourdhuiAujourdhui ????

    Les publicitaires jouent dastuces et abusent de moyens technologiques pour nous prsenter des corps parfaits. En ralit, ce sont les mthodes qui changent, mais, dans lAntiquit dj, lhomme cherchait reprsenter la perfection des corps comme le montre bien Cicron. Existe-t-il une perfection, un idal de beaut ?12

    Catherine LUDEWIG Institut Notre-Dame, Arlon

    1 On trouvera le texte latin de rfrence dans le manuel Aditus, collection Lavency, De Boeck, p. 173-174. 2 Source JOHANN WINCKELMANN, "Rflexions sur l'imitation des artistes grecs dans la peinture et la sculpture", in Recueil de pices sur l'art, Genve, Minkoff, 1973, rimpression de l'dition de Paris, 1786.

    tymologietymologietymologietymologie

    1. Transmission savante et transmission populaire1. Transmission savante et transmission populaire1. Transmission savante et transmission populaire1. Transmission savante et transmission populaire

    a. Observe attentivement a. Observe attentivement a. Observe attentivement a. Observe attentivement

    CARO, CARNIS (la viande)

    Chair carnivore

    Charnu carnassier

    Charcutier (marchand de viande cuite) incarner

    Que constates-tu ? Dans la premire colonne, les mots ______________________ peu au mot latin.

    Dans la seconde colonne, le ______________________ du mot latin se repre facilement.

  • Palamde n9 octobre 2010 9

    En fait, les mots latins commenant par __________ ont donn en franais des mots commenant par

    _________. La transmission de ces mots est dite ______________________, car cest par la parole

    des gens du ______________________ que ces mots sont ns.

    Au contraire, cest par la transmission ______________________ que sont ns les mots de la

    ______________________ou ______________________ou ______________________. Cest pour cette

    raison que la racine est identique celle du mot latin.

    En observant la ligne du temps, ton avis, quand eut lieu la transmission populaire ? Colorie cette priode en vert sur la ligne du temps. Quand eut lieu la transmission savante ? Colorie cette priode en rouge sur la ligne du temps.

    Ier s. ACN VIIIe s. XVIIIe s.

    IIIe s. 1250 XXIe s.

    Lgende poque de transmission populaire poque de transmission savante

    Ap

    oge

    de

    la la

    ngu

    e la

    tin

    e a

    vec

    Cic

    ron

    .

    Em

    pir

    e ro

    ma

    in

    ten

    du

    : om

    nip

    rse

    nce

    de

    larm

    e e

    t d

    e la

    pp

    are

    il a

    dm

    inis

    tra

    tif

    rom

    ain

    s da

    ns le

    s pr

    ovin

    ces.

    Con

    tact

    s av

    ec

    les

    pop

    ula

    tion

    s lo

    cale

    s.

    Ch

    arl

    ema

    gne

    rin

    sta

    ure

    les

    col

    es, a

    tta

    che

    s a

    ux

    mon

    ast

    res

    : en

    seig

    nem

    ent

    du

    la

    tin

    .

    Pre

    mie

    rs d

    ocu

    men

    ts o

    ffic

    iels

    en

    an

    cien

    fr

    an

    ais

    . P

    rm

    ices

    de

    lhu

    ma

    nis

    me.

    Dv

    elop

    pem

    ent

    des

    sci

    ence

    s. L

    e la

    tin

    est

    la la

    ngu

    e v

    hic

    ula

    ire

    des

    sc

    ien

    tifi

    qu

    es.

    Cr

    ati

    on d

    e lA

    cad

    mie

    fra

    na

    ise

    sou

    s Lo

    uis

    XI

    V :

    un

    ifor

    mis

    ati

    on d

    e la

    lan

    gue

    fra

    na

    ise

    ave

    c cr

    ati

    on d

    un

    d

    icti

    onn

    air

    e et

    du

    ne

    gra

    mm

    air

    e. L

    e la

    tin

    res

    te p

    rior

    ita

    ire

    da

    ns

    len

    seig

    nem

    ent.

    Le la

    tin to

    ujou

    rs e

    nsei

    gn,

    car

    touj

    ours

    la

    so

    urc

    e d

    e la

    lan

    gue

    fra

    na

    ise.

  • Palamde n 9 octobre 2010 10

    b. ton tourb. ton tourb. ton tourb. ton tour : retrouve les mots franais issus de ces mots latins.: retrouve les mots franais issus de ces mots latins.: retrouve les mots franais issus de ces mots latins.: retrouve les mots franais issus de ces mots latins.

    Place les mots suivants dans la colonne transmission populaire (plusieurs mots peuvent tre placs dans la mme case) : chapeau maitrise chevreau chauve chef champtre chaire chevelure illet chaleureux chamelon chaud chantage chenil champ. Cherche des mots de transmission savante. Rappelle-toi : le radical du mot latin est quasiment intact !

    Mot latinMot latinMot latinMot latin TraductionTraductionTraductionTraduction Transmission populaireTransmission populaireTransmission populaireTransmission populaire Transmission savanteTransmission savanteTransmission savanteTransmission savante Castus Pur

    Caput, capitis La tte

    Calor La chaleur

    Camelus Le chameau

    Carus Cher

    Castellum Le chteau

    Cathedra La chaise

    Campus La plaine

    Canis Le chien

    Cantus Le chant

    Capra La chvre

    Calvus Sans cheveu

    Capillus Le cheveu

    Magister Le matre dcole

    Oculus Lil

    2. Gaucher ou droitier2. Gaucher ou droitier2. Gaucher ou droitier2. Gaucher ou droitier : maladroit: maladroit: maladroit: maladroit ou habile ou habile ou habile ou habile ????

    Observe les expressions franaises suivantes : tre gauche faire preuve de gaucherie se lever du

    pied gauche passer larme gauche avoir deux mains gauches.

    Que constates-tu ? Leur connotation est ______________________.

    Pourquoi ? En latin le ct ______________________ se dit sinister, sinistra, sinistrum, qui a donn le

    mot franais ______________________. Le ct ______________________ se disait dexter, dextra,

    dextrum (ou dextera, dexterum), qui a donn en franais ______________________.

    Les Romains taient superstitieux et pensaient que le ct gauche tait nfaste (synonyme de

    mauvais prsage divin). Les chrtiens attribuent le ct gauche au mal. Dailleurs, quelle main tends-

    tu une personne pour la saluer ? ______________________.

    3. partir des verbes3. partir des verbes3. partir des verbes3. partir des verbes

    De nombreux verbes latins et franais sont construits partir dune racine commune et changent de sens selon le prfixe quon leur attribue. Rappelle-toi que le verbe latin est constitu de trois radicaux. Cest le troisime radical, appel radical du supin, qui a donn naissance aux substantifs et aux adjectifs en franais.

  • Palamde n9 octobre 2010 11

    En voici un exemple : Cedere, cedo, cessi, cessumcessumcessumcessum signifie aller, se retirer, cder Avec le prfixe ad- les Romains ont cr le verbe accedere, accedo, accessi, accessumaccessumaccessumaccessum qui signifie arriver . Avec le prfixe pro-, les Romains ont cr le verbe procedere, procedo, processi, processumprocessumprocessumprocessum qui signifie savancer . toi de chercher maintenant en franais des noms, des verbes drivs du verbe latin cedere. Des verbes en cder, des substantifs en cession et en cs :

    PrfixePrfixePrfixePrfixe Sens du prfixeSens du prfixeSens du prfixeSens du prfixe Nom en Nom en Nom en Nom en cessioncessioncessioncession Nom en Nom en Nom en Nom en cscscscs Verbe en Verbe en Verbe en Verbe en cdercdercdercder Ac- (ad) Vers, chez

    Ante- Avant

    Con- (cum) Avec

    D- Loin de, de

    Ex- Hors de

    Pr- (prae) Devant

    Pro- la place de, pour

    Suc- (sub) Sous

    Fais de mme avec le verbe scribere, scribo, scripsi, scriptum qui signifie crire .

    PrfixePrfixePrfixePrfixe Sens du prfixeSens du prfixeSens du prfixeSens du prfixe Nom en Nom en Nom en Nom en scriptionscriptionscriptionscription Verbe en Verbe en Verbe en Verbe en scrirescrirescrirescrire Circon- (circum) Autour

    In- Dans

    Con- (cum) Avec

    Trans- travers

    Pr- (prae) Devant

    Pro- la place de, pour

    Sous- (sub) Sous

    D- (de) Loin de, de

    4. Orthographe4. Orthographe4. Orthographe4. Orthographe : le : le : le : le ---- initial et le . initial et le . initial et le . initial et le .

    En ancien franais, crire se disait escrire. Le -s- est tomb et le e est devenu -. Compltons la grille :

    Mot latinMot latinMot latinMot latin TraductionTraductionTraductionTraduction Mot franais /Mot franais /Mot franais /Mot franais / Mot franaisMot franaisMot franaisMot franais Ex. Scribere crire crire scribe

    Fenestra La fentre

    Vesper Le soir

    Quaesitus (de quaerere) Chercher obtenir

    Stabulum tape, endroit o lon sarrte

    Spina pine

    Campester De la plaine

    Schola cole

    Estis Vous tes /

  • Palamde n 9 octobre 2010 12

    5. Amis et faux amis5. Amis et faux amis5. Amis et faux amis5. Amis et faux amis

    1. agreste agressif agraire agricole. ______________________________________________________________________________________

    2. Livre livrer librairie libelle libellule ______________________________________________________________________________________

    3. mur murer murmurer mrir emmurer murailles ______________________________________________________________________________________

    4. servilit serviteur servante servo-frein serre-frein ______________________________________________________________________________________

    6. Le prfixe POST6. Le prfixe POST6. Le prfixe POST6. Le prfixe POST----

    La prposition post + acc., aprs , a donn en franais puis . Connais-tu des mots commenant par le prfixe post- ? Connais-tu lun ou lautre contraire ?

    Mots franais avec le prfixe postMots franais avec le prfixe postMots franais avec le prfixe postMots franais avec le prfixe post---- Le contraireLe contraireLe contraireLe contraire

    valuationvaluationvaluationvaluation

    1. Relie deux mots latins proposs ci-dessous en sachant quainsi relis, ils sont lorigine dun mot franais trouver dans cette srie : Dlation insomnie omnipotent somnambule dtective somnifre omniscient translation carnivore dvorer mammifre omnivore aquifre piscivore dvtir impotent agriculture pestifr dambuler protection. 2. Sur la ligne que tu auras trace entre les deux mots latins, cris avec soin le mot franais trouv.

    Catherine LUDEWIG Sylvie MERTENS Institut Notre-Dame, Arlon

    Mamma, -ae

    Ferre (latum)

    Tegere (tectum)

    Omnis, is, e

    Vorare (uoratum)

    Scire (scitum) Potens,

    potentis

    Somnus, somni

    in Aqua, -ae

    de

    Ambulare ambulatum

    Pestis, pestis

    trans

  • Palamde n9 octobre 2010 13

    Une exprience pdagogiqueUne exprience pdagogiqueUne exprience pdagogiqueUne exprience pdagogique

    La dcouverte de villes et de leur patrimoine antique est toujours une exprience enrichissante pour nos lves. Dominique Sergent (GPH Gosselies) et Vincent Lambert (ancien professeur Saint- Vronique et actuel sous-directeur du Dic Collge Lige) avaient tous deux relat leur exprience lors de journes Averbode. Ils nous proposent, ici, les dossiers pdagogiques quils ont donns leurs lves lors de leurs visites, lun Trves, lautre Tongres.

    TrvesTrvesTrvesTrves

    1. Un peu dhistoire1. Un peu dhistoire1. Un peu dhistoire1. Un peu dhistoire

    a. Auguste, le 1a. Auguste, le 1a. Auguste, le 1a. Auguste, le 1erererer empereur empereur empereur empereur Cest en rorganisant les Gaules conquises par son oncle Csar quAugusteAugusteAugusteAuguste donna lordre de fonder, sur le territoire du peule des TrviresTrviresTrviresTrvires, le long de la Moselle, une ville nouvelle, btie selon un plan typiquement romain. En lhonneur de lEmpereur, on lappela Augusta Treverorum, et elle devint rapidement la capitale de la rgion. b. Une ville prospreb. Une ville prospreb. Une ville prospreb. Une ville prospre La ville se dveloppe rapidement grce la paixla paixla paixla paix et au commercecommercecommercecommerce. Des btiments publics luxueux, comme les thermes les thermes les thermes les thermes ou le forum le forum le forum le forum, donnrent aux habitants le got du mode de vie la romaine et du raffinement mditerranen. c. Une menace qui se prcisec. Une menace qui se prcisec. Une menace qui se prcisec. Une menace qui se prcise la fin du IIe sicle, la ville se protgea derrire dnormes rempartsdnormes rempartsdnormes rempartsdnormes remparts des attaques de plus en plus frquentes de tribus germaniques venues dau-del du Rhin, mais aussi des dvastations

    provoques par des armes romaines elles-m-mes. De ces remparts inachevs, il ne reste au-jourdhui que limpressionnante Porta NigraPorta NigraPorta NigraPorta Nigra. d. Une nouvelle capitaled. Une nouvelle capitaled. Une nouvelle capitaled. Une nouvelle capitale Au IVe sicle, les empereurs romains firent de Trves une capitale de lEmpireune capitale de lEmpireune capitale de lEmpireune capitale de lEmpire, une des villes les plus importantes au monde. ConstantinConstantinConstantinConstantin (306 337) y rsida, et fit construire de somptueux monuments, comme des thermes (parmi les plus grands de tout lEmpire) et mme son propre son propre son propre son propre palaispalaispalaispalais, dont il reste la salle dapparat. Mais ensuite il dcida de dplacer sa capitale dans une nouvelle ville, lautre bout de lEmpire, quil baptisa Constantinople. Ds lors, Trves dclina et souffrit des invasions germani-ques. Elle fut intgre au royaume de Clovis, le roi des Francs. Mais nous sommes dj l au Moyen ge, et cest une autre histoire qui com-mence

  • Palamde n 9 octobre 2010 14

    2. Les Textes2. Les Textes2. Les Textes2. Les Textes

    a. Pomponius Mela, a. Pomponius Mela, a. Pomponius Mela, a. Pomponius Mela, Chorographie, Chorographie, Chorographie, Chorographie, III, 15III, 15III, 15III, 15

    Lauteur (Ier sicle apr. J.-C.), dcrit les diffrentes rgions du monde. Voici ce quil dit de la Gaule :

    Regio quam incolunt omnis Comata Gallia. Populorum tria summa nomina sunt, terminanturque fluuiis ingentibus. Namque a Pyrenaeo ad Garunnam Aquitani, ab eo ad Sequanam Celtae, inde ad Rhenum pertinent Belgae. Aquitanorum clarissimi sunt Ausci, Celtarum Haedui, Belgarum Treueri, urbesque opulentissimae in Treueris Augusta, in Haeduis Augustodunum, in Auscis Eliumberrum. VocabulaireVocabulaireVocabulaireVocabulaire comatus, a, um : chevelu terminare, o, aui, atum : dfinir, dlimiter pertinere, eo, ui : se trouver, occuper opulens, entis : riche, opulent, prospre TraductionTraductionTraductionTraduction (D. Sergent) Toute la rgion quils habitent est la Gaule chevelue . Trois grands noms de populations existent, et elles sont dlimites par de grands fleuves. En effet, des Pyrnes jusqu la Garonne, on trouve les Aquitains, de l jusqu la Seine les Celtes, et ensuite, au-del jusquau Rhin, les Belges. Parmi les Aquitains, les plus illustres sont les Ausques, parmi les Celtes les Hduens, parmi les Belges les Trvires. Les villes les plus prospres chez les Trvires sont Augusta (Trves), chez les Hduens Augustodunum, chez les Ausques Eliumberrum. b. Grgoire de Tours, b. Grgoire de Tours, b. Grgoire de Tours, b. Grgoire de Tours, Histoire des FrancsHistoire des FrancsHistoire des FrancsHistoire des Francs, I, 43, I, 43, I, 43, I, 43

    43. De interitum Maximi tiranni. Maximus uero cum per tyrannidem oppraessis Brittanis sumsisset uicturiam, a militibus imperator creatus est. In urbe Treuerica sedem instituens, Gratianum imperatorem circumuentum dolis interfecit. Ad hunc Maximum beatus Martinus iam episcopus uenit. In loco ergo Gratiani Theodosius ille, qui totam spem in Deum posuerat, totum suscepit imperium. Qui deinceps diuinis affatibus fretus, Maximum spoliatum imperio interfecit. VocabulaireVocabulaireVocabulaireVocabulaire oppraessis = oppressis (opprimere, o, pressi, pressum) sumere, o, sum(p)si, sumptum : enlever, emporter sedes, is, f. : le sige circumuenire, io, ueni, uentum : entourer circumuenire dolis : raliser un complot, ourdir un complot interficere, io, feci, fectum : tuer beatus, a, um : bienheureux Martinus : il sagit de saint Martin, vque de Tours Maximus : il sagit de Maxime, gnral flon de lempereur Gratien (367-383) Traduction Traduction Traduction Traduction (J.L.L. Brire) Maxime, ayant remport la victoire l'aide des Bretons opprims par la tyrannie, fut cr empereur par ses soldats. Ayant tabli sa rsidence dans la ville de Trves, il entoura de piges l'empereur Gratien, et le fit prir. L'vque saint Martin alla trouver ce Maxime. Thodose, qui avait mis tout son espoir en Dieu, prit possession de tout l'Empire. Soutenu par des inspirations divines, il dpouilla Maxime de son trne et le fit prir.

  • Palamde n9 octobre 2010 15

    3. Situation gographique3. Situation gographique3. Situation gographique3. Situation gographique

    IIIIndique dans lndique dans lndique dans lndique dans les cases le nom actuel des pays ou province de la rgiones cases le nom actuel des pays ou province de la rgiones cases le nom actuel des pays ou province de la rgiones cases le nom actuel des pays ou province de la rgion

    4. Parcours dans la ville4. Parcours dans la ville4. Parcours dans la ville4. Parcours dans la ville : les monuments romains : les monuments romains : les monuments romains : les monuments romains

    Nom du monument :

    Remarques :s

    Remarques sur la gographie :

  • Palamde n 9 octobre 2010 16

    Nom du monument :

    Remarques :

    Remarques :

    Remarques sur cette utilisation ultrieure :

  • Palamde n9 octobre 2010 17

    Nom du monument :

    Remarques :

    Remarques :

    Remarques :

    Remarques :

  • Palamde n 9 octobre 2010 18

    Nom du monument :

    Remarques :

    Nom du monument :

    Remarques :

    Remarques sur lhistoire et lutilisation actuelle du monument :

  • Palamde n9 octobre 2010 19

    Nom du monument :

    Remarques :

    5. Au 5. Au 5. Au 5. Au LandesmuseumLandesmuseumLandesmuseumLandesmuseum de Trves de Trves de Trves de Trves

    - Classe et dcris les diffrents types dobjets que lon trouve dans le muse. - Quels renseignements te donne la maquette de la ville ? - Choisis une des salles et dcris-en prcisment le contenu.

    6. Trves aprs lAntiquit6. Trves aprs lAntiquit6. Trves aprs lAntiquit6. Trves aprs lAntiquit : quelques monuments remarquables: quelques monuments remarquables: quelques monuments remarquables: quelques monuments remarquables

    Complte et illustre toi-mme le dossier sur ces trois monuments de la cit :

    - la maison des mages - la grand-place - la cathdrale

    Dominique SERGENT GPH, Gosselies

  • Palamde n 9 octobre 2010 20

    TongresTongresTongresTongres

    IntroductionIntroductionIntroductionIntroduction : exercice de synthse: exercice de synthse: exercice de synthse: exercice de synthse

    Dcoupe ce texte en huit parties et donne un titre chacune dentre elles.

    Csar et Ambiorix : la rsistance belge Csar et Ambiorix : la rsistance belge Csar et Ambiorix : la rsistance belge Csar et Ambiorix : la rsistance belge (extraits de De Bello Gallico, extraits , texte comment par J. RUELENS)

    En cinq ans, Csar a cru soumettre la Gaule en-tire et la Bretagne. En ralit, il na fait que les parcourir, les traverser, les effleurer de ses l-gions, tout en dtruisant quelques peuplades. Les aspirations dindpendance, la soif de libert sont restes vivaces au cur des Gaulois et des Belges, lexception de quelques collaborateurs. En cet automne 54, tout semblait calme et pour-tant la rvolte couvait dans le Nord de la Gaule. Sans sen douter, le proconsul avait fait le jeu des Belges en rpartissant ses lgions loin les unes des autres. Lisolement, aux confins de la Germanie, Atuatuca, dune lgion et demie de recrues peu entranes et gure aguerries tmoi-gne de loptimisme de Csar et de sa confiance dans la soumission et la loyaut des Belges. Les deux rois burons, Ambiorix et Catuvolcus, taient dailleurs bien connus de Csar. Le pre-mier semble avoir t, depuis 57, lami fidle du Romain : ce dernier ne la-t-il pas libr, ainsi que son peuple, de la sujtion o les tenaient les Aduatiques ?

    Pendant quatre ans, Ambiorix a servi les Ro-mains, dabord sans doute avec reconnaissance et loyaut ; puis, lorsquil eut compris que Csar ne lavait dlivr des Aduatiques que pour lui imposer la domination romaine, il conut pour ses librateurs une haine farouche quil sut dis-simuler sous des apparences serviables jusquau moment o il put gorger les Romains confiants attirs sur ses terres.

    Le corps cantonn Atuatuca ne stait pas en-core install depuis quinze jours quil fut attaqu, limproviste, par les burons dAmbiorix. Laffaire se situe donc vers la fin doctobre. Rien ne permettait de prvoir cette rvolte ; les bu-rons staient dailleurs mis la disposition des Romains et avaient livr au camp le ravitaille-ment prvu.

    Trop bouillant, trop sr de lui, Ambiorix donne lassaut au retranchement. Les Romains, contre toute attente, repoussent lattaque. Laffaire est manque pour Ambiorix et ses troupes se reti-rent : le Belge ne peut esprer rduire par un sige rapide le camp quil a lui-mme si bien ap-provisionn ! Un seul recours lui reste, la ruse, larme la plus terrible et la plus efficace des or-

    ganisations clandestines. Ambiorix nhsite pas sen servir. Par des cris, il demande aux Romains une entrevue pour apaiser le diffrend .

    Aux deux dputs qui se prsentent, Ambiorix adresse un long discours, chef-duvre de fi-nesse, de duplicit, de fourberie. Il dit quil na pu rsister linjonction de toute la Gaule et sest vu oblig, au jour fix pour la rbellion gnrale, de donner lassaut au camp tabli sur ses terres.

    Cette habile transition permet au rus barbare de dvelopper sa ruse : les Romains nont nourrir nul espoir de secours ; au contraire, les Germains traversent le Rhin et se htent laide des Gau-lois. Il conjure donc le chef romain de se rfugier auprs de Cicron ou de Labinus et il promet, sous la foi du serment, dassurer la scurit du dplacement.

    La malchance voulait que Csar et partag le commandement du camp entre deux lieutenants, dont jusqualors il navait eu qu se louer. Cotta met lavis le plus sens : rejeter les propositions dAmbiorix et se confiner dans le camp, en atten-dant les secours.

    Par contre, Sabinus, affol, croit Ambiorix sur pa-role et veut partir immdiatement. Aveugl par la colre et la peur, il tente de communiquer sa ter-reur aux soldats et de les soulever contre Cotta. Celui-ci finit par cder, et laube, ce sont des soldats fatigus par la nuit blanche et par le d-couragement qui sortent du camp, surchargs de bagages, en une longue colonne dsordonne, coupe de chariots et de btes de somme, inca-pable dune dfense efficace. On aurait cru, note Csar, une promenade militaire en pays ami, plutt qu une marche force travers une contre rvolte et hostile ; aucun otage na mme t rclam aux burons !

    Avertis par lagitation nocturne des Romains, les burons se sont dissimuls en embuscade, le long de la route que devaient ncessairement suivre les lgions. Ils occupent les collines boi-ses qui dominent la valle du Geer o serpente la route. Lorsque la majeure partie de la colonne est engage dans le vallon, quelle remonte, les Belges lassaillent de tous cts, et engagent un combat meurtrier : Ambiorix a conduit les Ro-

  • Palamde n9 octobre 2010 21

    mains dans un pige do ils ne pourront chap-per.

    Les pertes chez les Romains sont terribles ; mais une consquence plus grave encore sensuivra : aux yeux des Gaulois, Csar et ses lgions ont perdu leur renom dinvincibilit. La victoire dAmbiorix, si elle fut de courte dure, et nentrana, par elle-mme, nul abaissement de la puissance romaine, montra du moins quavec du courage, de la discipline et de la ruse, on pouvait vaincre les envahisseurs : la voie tait ouverte un soulvement gnral de la Gaule.

    Lorsque Csar apprit le dsastre, il en fut fort af-fect et il en conut contre Ambiorix et les bu-rons une haine implacable quil assouvit lanne suivante, avec une sinistre cruaut.

    Fort des leons reues de Csar, Ambiorix connait la valeur du temps. la tte de sa cava-lerie, il prend les devants, marche jour et nuit, et soulve les Aduatiques et les Nerviens, que C-sar prtendait avoir anantis : le rcit de sa facile victoire exulte les voisins. Aussitt, les Nerviens convoquent leurs clients, mme les plus loi-gns, et toutes les troupes allies volent vers le camp de Cicron quelles atteignent avant mme que ny parvienne la nouvelle du dsastre de Tongres. Par sa prsence desprit, la promptitude de ses dcisions et la vitesse de ses mouve-ments, Ambiorix valait Csar.

    Pendant plusieurs jours conscutifs, Ambiorix et ses allis renouvellent leurs assauts infructueux contre le camp de Cicron. Durant le jour, les Romains luttent ; la nuit, ils travaillent et com-pltent leurs fortifications. Dus, les Belges en-tament la construction dun retranchement et dun foss. Cest la premire fois que des Gaulois sabaissent ce travail de terrassiers et de b-cherons, auquel les lgionnaires romains sont depuis longtemps habitus ; on sent nettement linfluence inconteste dAmbiorix : quel autre chef aurait eu assez dascendant sur les guer-riers gaulois pour faire taire leur orgueil ancestral de manieurs dpes et les astreindre aux rudes besognes des lgionnaires ?

    Le septime jour du sige, lattaque recommence par un bombardement massif de projectiles in-cendiaires : javelines enflammes et balles dargile rougies au feu. Le vent violent, le chaume des toits favorisent lincendie qui se propage dans tout le camp. Aussitt, lennemi, grands cris, sapproche des tours et entame lassaut. Cette synchronisation des manuvres et lutilisation de procds romains dnotent coup sr la direction intelligente dAmbiorix.

    De jour en jour, la situation des Romains saggrave : laccroissement du nombre des bles-ss creuse des vides de plus en plus larges dans les rangs des dfenseurs. Cicron multiplie les dpches vers Csar. Ds quil est inform, celui-ci ragit avec sa promptitude habituelle. Il se met en route et gagne le pays des Nerviens marches forces.

    Avertis de larrive de Csar, les Belges sus-pendent le sige et marchent la rencontre du proconsul. Csar sarrte sur le haut de la valle o il est arriv, installe son camp trs ltroit, y entasse ses sept mille hommes et se fortifie du mieux quil peut ; par cette ruse, il espre inspirer aux ennemis un profond mpris pour sa petite troupe. Les Belges traversent la rivire, se met-tent combler le foss et dmolir le rempart. Cest le moment que choisit Csar pour excuter une sortie et lancer ses cavaliers et ses lgion-naires sur les Belges dbords : personne ne r-siste, un grand nombre prit, le reste cherche son salut dans une fuite perdue. Grce son stratagme, Csar a remport un triomphe ines-pr !

    La rsistance belge est en effet vaincue par ce seul combat, plus jamais elle ne se relvera. Lanne suivante, Csar dvastera le pays bu-ron avec dautant plus de cruaut quil aura eu de peur. Car Csar a eu peur et, mme aprs sa victoire, il tremble encore. Sans doute la perte de quinze cohortes lafflige-t-elle ; mais ce quil craint, ce sont les progrs militaires que les Bel-ges ont raliss sa propre cole, ce sont les consquences sinistres de la perte du prestige de ses armes et de son renom dinvincibilit, ce sont enfin les dangers de la contagion de lexemple dAmbiorix, dcupls sils stendent toute la Gaule. Car, si la tentative du roi des bu-rons a chou, la cause doit en tre attribue bien plus au sparatisme gaulois et au manque de cohsion des nations celtiques qu la valeur du proconsul et de ses armes.

    Ambiorix ntait que le chef dune obscure et mi-srable peuplade des Ardennes, sujette des Tr-vires et auparavant des Aduatiques ; malgr ses qualits et son gnie, il ne pouvait devenir lanimateur et le chef de la rsistance gauloise : quels grands peuples auraient accept de lui obir !

    Ainsi la rsistance belge devait chouer ; elle avait nanmoins montr la voie aux Gaulois ; mais, en mme temps, elle avait donn lveil Csar : il devait profiter de la leon, et la rvolte gnrale de Vercingtorix ne le prit pas au d-pourvu : la Gaule avait perdu lunique occasion de ressaisir sa libert.

  • Palamde n 9 octobre 2010 22

    1. Texte1. Texte1. Texte1. Texte

    Ambiorix sauv par la chAmbiorix sauv par la chAmbiorix sauv par la chAmbiorix sauv par la chance, ance, ance, ance, Csar, Csar, Csar, Csar, B.GB.GB.GB.G., VI, 29., VI, 29., VI, 29., VI, 29----30303030

    29,4 Ipse, cum maturescere frumenta inciperent, ad bellum Ambiorigis profectus per Arduennam siluam, quae est totius Galliae maxima atque a ripis Rheni finibusque Treuerorum ad Neruios pertinet milibusque amplius quingentis in longitudinem patet, Lucium Minucium Basilum cum omni equitatu praemittit. () 30,1 Basilus, ut imperatum est, facit. Celeriter contraque omnium opinionem confecto itinere multos in agris inopinantes deprehendit ; eorum indicio ad ipsum Ambiorigem contendit, quo in loco cum paucis equitibus esse dicebatur. 2. Multum cum in omnibus rebus, tum in re militari potest fortuna. () 4. His pugnantibus illum in equum quidam ex suis intulit : fugientem siluae texerunt. Vocabulaire Vocabulaire Vocabulaire Vocabulaire Ambiorix, Ambiorigis : Ambiorix (chef des

    burons) amplius (adv.) : plus de Arduennus, a, um : des Ardennes celeriter : rapidement conficere, io, feci, fectum : terminer, achever cum tum : et et, non seulement mais deprehendere, o, prehendi, prehensum : saisir,

    surprendre, equitatus, us : la cavalerie indicium, ii : indication inopinans, inopinantis : qui ne sy attend pas longitudo, dinis : la longueur

    maturescere, o, maturui, - : devenir mr, mrir militaris, is, e : militaire, de soldat mille : 1000, un mille (mes. de longueur valant 1472 m) ; au sg. : indcl. ; au pl. : milia, um ; avec les noms de nombre labl. Neruii, orum : les Nerviens opinio, opinionis : lopinion pertinere, eo, tinui, - : stendre quingenti, ae, a : cinq cents Rhenus, i : Rhin tegere, o, texi, tectum : couvrir totus, a, um : tout, en entier Treueri, orum : les Trvires

    2. Rsum de la fin du livre VI2. Rsum de la fin du livre VI2. Rsum de la fin du livre VI2. Rsum de la fin du livre VI

    Croyant que ses hommes taient incapables de lutter contre les dix lgions de Csar, Ambiorix envoie de tous cts dans les campagnes dire que chacun a pourvoir sa scurit. Une partie se rfugie dans les bois ou les marcages. Ceux qui habitent prs de la mer se rfugient dans les les que forment les mares. Catuvolcus, roi de la moiti des burons, affaibli par lge, ne pou-vant supporter les fatigues de la guerre ou de la fuite, sempoisonne avec de lif.

    Csar marche alors sur Atuatuca, o Sabinus et Cotta avaient t tus lanne prcdente. Quin-tus Cicron est nomm commandant de la place. Csar partage ses troupes en trois corps qui par-courent le pays en tous sens pour trouver Ambio-rix.

    Les burons se sont dissmins de tous les c-ts : Partout o une valle secrte, un lieu bois, un marcage difficile daccs pouvait leur assurer une retraite, une protection. Il fallait, ds

    lors, observer une grande prudence, non point pour la sret des troupes, mais pour la sret individuelle des hommes.

    Voil Csar et ses lgions bien entranes une nouvelle fois confronts avec cette tactique bien connue de nos anctres et que lon pourrait qua-lifier de gurilla .

    Csar renonce ce jeu dangereux et, accul, fait appel aux tribus voisines pour laider piller la rgion, aimant mieux, crit-il, exposer aux dan-gers de cette guerre de forts des Gaulois, plutt que des lgionnaires ! .

    Et ce fut la cure : tous les villages, tous les b-timents sont brls, les champs dvasts, la po-pulation extermine. Mais il manquera toujours la vengeance de Csar la tte dAmbiorix. Ac-compagn de quatre cavaliers qui seuls il osait confier sa vie, il parvint toujours chapper aux recherches. Peut-tre erre-t-il toujours...

  • Palamde n9 octobre 2010 23

    3. Texte grec3. Texte grec3. Texte grec3. Texte grec Nouveaux soulvements dans la Gaule, Dion Cassius, Nouveaux soulvements dans la Gaule, Dion Cassius, Nouveaux soulvements dans la Gaule, Dion Cassius, Nouveaux soulvements dans la Gaule, Dion Cassius, Histoire romaineHistoire romaineHistoire romaineHistoire romaine, XL, 4, XL, 4, XL, 4, XL, 4----5555

    [40,4] ,

    . ,

    ,

    , . ,

    , ,

    , , ,

    .

    , .

    [40,5] , .

    , , ,

    ' , ,

    , .

    ,

    , .

    , , .

    , ' .

    , .

    , , ( ,)

    , .

    TraductionTraductionTraductionTraduction1111 4444. Aprs cette expdition, Csar s'loigna de la Bretagne et n'y laissa point de troupes, persuad qu'elles ne pourraient sans danger passer la mauvaise saison sur une terre trangre et qu'il ne serait pas prudent d'tre lui-mme plus longtemps absent de la Gaule. Il se contenta des avantages qu'il avait obtenus et craignit de les perdre par le dsir d'en obtenir de plus grands. L'vnement prouva qu'il avait agi sagement : peine se fut-il mis en marche vers l'Italie pour y passer l'hiver que les Gaulois, malgr les nombreuses garnisons tablies dans chaque peuplade, excitrent de nouveaux troubles : quelques-uns mme se rvoltrent ouvertement. S'il tait rest en Bretagne et si ces troubles avaient clat pendant l'hiver, ils auraient agit la Gaule entire. Les burons dLes burons dLes burons dLes burons donnent le signal de la guerre sous la conduite d'Ambiorix ; mort de Cotta et de Sabinusonnent le signal de la guerre sous la conduite d'Ambiorix ; mort de Cotta et de Sabinusonnent le signal de la guerre sous la conduite d'Ambiorix ; mort de Cotta et de Sabinusonnent le signal de la guerre sous la conduite d'Ambiorix ; mort de Cotta et de Sabinus 5. Le signal de cette guerre fut donn par les burons, sous la conduite d'Ambiorix. Ils mettaient en avant le mcontentement que leur causait la prsence des Romains, commands par les lieutenants Sabinus et L. Cotta ; mais, en ralit, ils les mprisaient, ne les croyant pas capables de se dfendre, et ils ne supposaient pas que Csar marcherait contre eux sur-le-champ. Ils attaqurent donc les Romains l'improviste, dans l'espoir d'emporter leur camp d'emble ; mais ils chourent et eurent recours la ruse. Ambiorix dressa des embches dans les endroits qui lui parurent les plus favorables ; puis il se rendit auprs des Romains, aprs avoir demand un entretien par un hraut, et dclara qu'il leur avait fait la guerre malgr lui ; ajoutant qu'il s'en repentait et qu'il les invitait se tenir en garde contre les burons, qui ne respectaient pas ses ordres et qui devaient les attaquer la nuit suivante. Il les engagea donc quitter l'buronie, o ils ne pouvaient sjourner sans danger, et se retirer le plus tt possible auprs de leurs compagnons d'armes, qui hivernaient non loin de l.

    1 http://remacle.org/bloodwolf/historiens/Dion/livre40.htm#4

  • Palamde n 9 octobre 2010 24

    La route dAmbiorixLa route dAmbiorixLa route dAmbiorixLa route dAmbiorix1111

    Grce au livret que tu as en main, rponds aux questions suivantes. Attention ! Toutes les rponses ne figurent pas dans ce livret, sois attentif(ve) et observe bien tout ce que tu rencontres.

    1. En 1738, de quelle ville Tongres dpendait-elle ? ............................................

    NIGME I : Pile, une bire ; face, un coca. ............................................

    2. a. Quel mtier pratiquent les personnes qui fouillent le chur de la basilique ? ...................................

    b. Cite le nom latinlatinlatinlatin de Notre-Dame de Tongres. ............................................

    3. De quand date la muraille faite avec du mortier rose ? ............................................

    4. Qui a pos la premire pierre du muse gallo-romain de Tongres ? ............................................

    5. (Rflexion) Pourquoi le cadran solaire de la maison n7, situe dans le bguinage, ne peut-il indiquer lheure au-del de 15 h ? ............................................ ....................................................................

    6 . Sur le ct sud de lglise Sainte-Catherine se trouve une pierre tombale (celle de gauche) comportant une inscription en franais. Retranscris-la le plus fidlement possible.

    ............................................................................................................................................................................

    ............................................................................................................................................................................

    ............................................................................................................................................................................ 7. Daprs le blason situ au-dessus de la porte, quelle famille a fait construire la maison du n 20 Ursulastraat ? ............................................

    8. Quelle est laffectation actuelle de la chapelle Sainte-Ursule ? ............................................

    9. En observant la porte de Vis, explique la diffrence entre un arc en plein cintre et une ogive. quel style sont-ils respectivement rattachs ?

    ............................................................................................................................................................................

    ............................................................................................................................................................................

    ............................................................................................................................................................................

    NIGME II : En quelle anne fut construite la salle Concordia ? ............................................

    10. a. Cite les dates de rgne de lempereur Julien lApostat. ............................................

    b. Sur quel btiment veille-t-il ? ............................................

    NIGME III : Pourquoi lancienne Gnrale de Banque rsiste-t-elle si bien ses concurrents ?

    ............................................................................................................................................................................

    ............................................................................................................................................................................ 11. Pourquoi a-t-on dispos cet endroit de la ville la pice commmorative du bimillnaire de la ville de Tongres ? ........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................ 12. Pourquoi est-ce seulement au XIXe sicle que la statue dAmbiorix fut difie ?

    ............................................................................................................................................................................ Question subsidiaire : quelle distance y a-t-il entre lcole Sainte-Vronique et la statue dAmbiorix (en prenant la route la plus courte et en utilisant lautoroute si besoin est) ? ................ km ....................

    Vincent LAMBERT DIC Collge, Lige

    1 Si vous souhaitez le livret ncessaire la ralisation du quiz, vous pouvez envoyer un mail Frdric Dewez ladresse [email protected]

  • Palamde n9 octobre 2010 25

    AgoraAgoraAgoraAgora Le film Agora prsente de nombreux attraits pour des tudiants en langues anciennes. Compte rendu dun rhtoricien.

    Alexandrie, fin du IVe sicle... la bibliothque est un lieu de culture, d'enseignement et de connaissances, mais aussi le sige du culte alexandrin des divinits paennes. De son ct lempereur Thodose non seulement soutient mais impose le christianisme et encourage toute initiative qui pourra faire disparatre dfiniti-vement les autres cultes. La tension monte... Suite des affrontements sanglants, l'empereur tranche en faveur des chrtiens, les paens doivent abandonner la bibliothque leur fureur destructrice ! Des annes plus tard, l'vque Cyril s'attaque aux Juifs et l'ordre romain.

    C'est dans ce contexte qu' "Agora"1 nous propose de suivre deux personnages principaux : la phi-losophe Hypatie, enseignante la bibliothque, ainsi que son esclave Davus.

    "Agora" prsente de nombreux attraits pour un tudiant en langues anciennes.

    En suivant Hypatie, on dcouvre l'aspect histori-que du film : la monte du christianisme, la des-

    truction de la bibliothque, les violences entre les diffrents cultes, bon nombre de comportements notamment celui des Parabolani , dicts par le fanatisme, la rvolte des autres vques contre Cyril... Ces pisodes sombres de linstau-ration du christianisme permettent une vision historique plus claire pour l'tudiant que de simples rfrences livresques. L'Histoire est plus vivante, moins floue et donc plus comprhensible dans sa chronologie et dans les liens entre les vnements. Ces mmes vnements, tudis lors d'un cours d'histoire, prennent ici vie dans toute leur dimension tragique !

    On dcouvre aussi un aspect philosophique : tout au long du film, on suit une Hypatie s'interro-geant sur les mouvements des astres. Des phi-losophes comme Ptolme et Aristarque sont ainsi abords au niveau de leurs thories sur le gocentrisme ou l'hliocentrisme.

    En suivant Davus, on dcouvre un aspect du film traitant de la vie quotidienne dans un Empire Romain sur le dclin. Des notions telles que la condition de l'esclave, les relations entre les classes sociales, les crmonies quotidiennes des diffrents cultes sont abordes. Attention cependant ne pas prendre pour vrit absolue tout ce qui est dit ou vu : des vrifications s'im-posent parfois, nous sommes dans un contexte romanc !

    On dcouvre aussi un aspect thologique : tra-vers la conversion de Davus au christianisme, le thme du succs de la religion chrtienne parmi le peuple et les esclaves est abord. On distingue nettement la promesse d'une vie meilleure, qu'elle soit sur Terre ou qu'elle vienne plus tard, comme cause principale de ce succs.

    D'autres aspects moins importants sont aussi retenir pour une vision pdagogique. - Le passage o Cyril lit un extrait des Lettres aux Corinthiens2 afin d'attaquer Oreste et Hypatie permet une "recontextualisation"3 de cet extrait et le professeur peut ainsi souligner l'importance de "recontextualiser" les diffrents textes sacrs.

  • Palamde n 9 octobre 2010 26

    - Durant la seconde partie du film, on voit un Oreste, le prfet romain alexandrin, luttant pni-blement pour garder l'influence de Rome Alexandrie. Aborder ainsi la perte de pouvoir pro-gressive de Rome vis--vis de ses diffrentes provinces me semble intressant. - travers la relation qui lie Hypatie au pouvoir en place, on comprend la difficult d'tre une femme de savoir au IVe sicle.

    En brefEn brefEn brefEn bref

    Les " + " - Vision de l'Histoire plus abordable. - Introduction aux thories sur l'hliocentrisme et sur le gocentrisme. - Mise en scne de la vie quotidienne (esclaves, femmes...). - Mise en vidence d'une cause majeure de la sduction chrtienne. - Introduction la "recontextualisation". - Mise en vidence de la perte d'influence romaine en province

    Les " " - Sources et vnements vrifier.

    "Agora", c'est un long-mtrage qui n'est pas du tout lassant, bien au contraire, et qui amorce une rflexion. La scne de la destruction de la Bibliothque, particulirement suggestive, m'a permis de saisir l'importance de la culture et de la transmission du savoir. "Agora", c'est un long-mtrage que je conseille tous, tudiants en langues anciennes ou non, pour tous les aspects positifs cits ci-dessus4.

    Lucas SEILLER, ancien lve (2009-2010) du Collge Saint-Barthlemy, Lige

    1 Fiche technique : http://www.peplums.info/pep54i.htm 2 ptre de Paul : (...) Je dsire donc qu'en tous lieux, les hommes prient en levant des mains pures, sans colre ni argutie. De la mme faon, je dsire que les femmes soient vtues pudiquement, avec dcence et respect, qu'elles ne se parent ni de tresses, ni d'or, ni de perles, ni d'habits luxueux, mais de bonnes uvres. (...) Que la femme coute dans le silence et la soumission. Je ne permets pas la femme d'enseigner ni d'avoir sur l'homme une quelconque emprise. Elle doit demeurer dans le silence. 3 Recontextualiser signifie ici resituer le contexte dans lequel un texte a t crit. 4 ladresse http ://www.e-media.ch/dyn/bin/1108-94 49-1-agora.pdf on trouvera dautres pistes dexploitation possible.

    HypathieHypathieHypathieHypathie

    Dans les cours de langues anciennes, le temps semble souvent s'arrter au premier sicle aprs Jsus-Christ. Peu d'auteurs plus tardifs sont tu-dis, peu d'lments postrieurs sont prsents nos lves.

    Et pourtant

    Pendant des centaines d'annes, la pense, la recherche scientifique, la littrature continurent s'exprimer en grec. Ils furent nombreux, les au-teurs de chroniques et de traits, rpandre leurs recherches et leurs questions dans cette langue. Pendant des centaines d'annes, les coles philosophiques de l'Antiquit virent se passionner des adeptes ou des opposants de leurs doctrines. Pendant des centaines d'annes, une effervescence littraire et un esprit scien-tifique firent d'Athnes, de Constantinople ou d'Alexandrie des centres extraordinaires du savoir et du questionnement intellectuel.

    Certains noms ont travers les sicles. Beaucoup d'hommes, trs peu de femmes. Une cependant, Hypatie. Nous savons qu'elle vcut la fin du IVe

    sicle aprs Jsus-Christ et au dbut du Ve : elle mourut en 415. Elle tait la fille de Thon d'Alexandrie, elle collabora son Commentaire de l'Almageste, elle tudia sans doute Athnes, elle enseigna le noplatonisme la clbre cole d'Alexandrie. Elle travailla sur les sections coniques d'Apollonios de Pergame et sur les intuitions d'Aristarque de Samos qui, plus de 1700 ans avant Copernic, avait pressenti que la terre tournait sur elle-mme et autour du soleil. Son intelligence, son indpendance de pense, ses positions athes une poque o Thodose proclamait le christianisme religion d'tat lui attirrent de nombreux ennemis : elle mourut massacre par des chrtiens.

    Aujourd'hui, le cinma et la bande dessine se penchent sur l'tonnant destin d'Hypatie. Le film "Agora", sorti en 2008, en fait son hrone prin-cipale et la bande dessine "Hypathie" vient de paraitre en mars 2010. Chez Dupuis, dans la collection "Sorcires". Ces deux uvres mettent en vidence le climat de violence de l'poque et les extrmits auxquelles mne toute forme de

  • Palamde n9 octobre 2010 27

    fanatisme. Dans la bande dessine, Christelle Pcout et Virginie Greinier mettent leur talent au

    service de l'un de ces "rcits indpendants pour des destines de femmes singulires".

    Deux belles occasions de se plonger ou de plonger les lves dans cette priode souvent nglige et pourtant tellement fascinante de l'histoire de l'Antiquit et de connaitre un peu mieux cette femme extraordinaire qu'tait Hypatie.

    Marie-Bernadette MARS Collge Saint-Barthlemy, Lige

    BibliographiBibliographiBibliographiBibliographieeee

    La prsente bibliographie, clture le 18 septembre, est le reflet de lectures personnelles suscep-tibles dintresser des professeurs de langues anciennes, soit titre personnel, soit dans leurs cours. Elle na nullement la prtention dtre exhaustive. Les rfrences bibliographiques des revues ne reprennent, sauf exception (hors-srie ou numros complets sur un sujet antique), que les revues parues dans les 4 mois prcdant la publication du prsent Palamde. Si vous avez dautres propositions de lectures nhsitez pas, communiquez-les ! Articles de revuesArticles de revuesArticles de revuesArticles de revues

    (2010) Les dieux grecs, Le Petit Lonard, 150, 24-33. Outre ce dossier, on trouve dans ce numro, en grande partie consacr lAntiquit, une BD sur lhistoire de Pompi, un article sur les salles grecques du Louvre et sur la Vnus de Milo.

    (2010) Des jeux du stade aux jeux du cirque, Ar-ko Junior, 177, 18-23. Une prsentation de lexposition du mme nom qui se droule au muse du Malgr-Tout Trei-gnes jusquau 14 novembre 2010.

    (2010) Silence, on tourne !, Virgule 76, 10.

    La racine grecque et ses drivs.

    (2010) Petite histoire de la langue latine, Virgule, 76, 12-18. Une plonge dans lhistoire de la langue latine depuis lAntiquit jusquau XXIe sicle.

    (2010) Rencontre avec Aurlie Bellay, professeur de latin, Virgule, 76, 19.

    (2010) 8 questions cosmiques. La racine grec-

    que dans tous ses tats, Virgule, 75, 10.

    (2010) Le monde et limmonde, Virgule, 75, 11.

    (2010) Que renferme la ceinture de Vnus. 16 questions sur la desse de lamour, Virgule, 76, 32-33.

    (2010) 10 petites annonces mythiques !, Virgule, 76, 44. Dix personnages de la mythologie grecque et de la Bible ont dcid de passer, dans Virgule, une annonce pour trouver lhomme ou la femme de leur rve On pourrait imaginer la mme dmarche pour dautres personnages mythologiques.

    Montel, S. (2010) 2500 ans aprs la bataille de Marathon, Histoire antique et mdivale, 51, 16-17.

    Pollini, A. (2010) la bataille de Marathon selon Hrodote, Histoire antique et mdivale, 51, 18-27.

    Extrait de la prsentation de la bande dessine sur http://www.sorcieres.dupuis.com/album_hypathie.html

  • Palamde n 9 octobre 2010 28

    Cuche, V. (2010) Trois problmes marathoniens, Histoire antique et mdivale, 51, 28-29.

    Cuche, V. (2010) Des dieux et des hros sur le champ de bataille, Histoire antique et mdivale, 51, 30-37.

    Koeller, A.-S. (2010) Le tumulus de Marathon : comment honorer les morts tombs sur le champ de bataille ?, Histoire antique et mdivale, 51, 38-41.

    Montel, S. (2010) Trophes anciens et modernes sur le site de Marathon, Histoire antique et m-divale, 51, 42-43.

    Montel, S. (2010) Offrandes sur le butin de la ba-taille de Marathon, Histoire antique et mdivale, 51, 44-53. Ces diffrents articles font partie dun dossier consacr la bataille de Marathon dont les 2500 ans sont commmors cette anne.

    Esposito, A. (2010) Art et luxe table Argen-terie romaine et trsors gallo-romains, Histoire antique et mdivale, 51, 54-65.

    Fargues, C. (2010) Les lphants de guerre, His-toire antique et mdivale, 51, 66-73.

    Bonte, C. (2010) Hrode Atticus, Histoire antique et mdivale, 50, 46-49.

    Schmidt, D. (2010) Le travail de la laine, Histoire antique et mdivale, 50, 50-53.

    Richard, A. (2010) Pline le Jeune, Histoire anti-que et mdivale, 50, 54-59.

    Lajoye, P. (2010) Les Slaves dans lAntiquit, His-toire antique et mdivale, 50, 60-65.

    Battistini, O. (2010) Alexandrie, Histoire antique et mdivale, 50, 66-73.

    Vassal, V. (2010) Les initis du culte de Mithra, Histoire antique et mdivale, 50, 74-79. Ce dernier article pourrait tre complt par la lecture de :

    (2010) Dcouverte dun sanctuaire de Mithra Angers, Histoire antique et mdivale, 50, 10-11. Ainsi que :

    (2010) Mithra en Anjou, Historia, 763, 19.

    Le Tourneur dIson, C. (2010) Le tombeau de Cloptre, Historia Spcial, 126, 54-61.

    Chev, J. (2010) Csar sauv des eaux et aprs ? Historia Spcial, 126, 74-79.

    Rigondet, J. (2010) Tte de Celte, LHistoire, 356, 24. Larticle fait rfrence lexposition Les Gau-lois font la tte qui se tient jusquau 14 novem-bre 2010 au muse de Bibracte.

    Chuvin, P. (2010) Rome nest pas tombe en un jour, Les Collections de lHistoire, 48, 21-27.

    Bowersock, G. (2010) Pourquoi la dcadence nous fascine ?, Les Collections de lHistoire, 48, 28-33.

    Sartre, M. (2010) Alexandre et ses successeurs, Les Collections de lHistoire, 48, 46-51. Ces articles font partie dun numro consacr la mort des empires. Certains articles faisant cho dautres priodes de lhistoire peuvent tre compars des destines antiques.

    Levy, C. (2010) Les sceptiques eurent-ils foi en lincertitude ?, Le Magazine littraire, 499, 50-52.

    Romeyer Dherbey G. (2010) Gorgias et lart de la rhtorique : charmer est-ce tromper ? Le Maga-zine littraire, 499, 62. Ces articles font partie dun dossier sur le doute dans lcriture.

    Brunella, P., Petit J.-P. (2010) Prgrinations dans lEmpire romain : de Bliesbruck-Reinheim Rome, Archologia, 480, 16-26. Une prsentation abondamment illustre de lexposition qui se droule au parc archologique de Bliesbruck-Reinheim jusquau 31 octobre.

    Dechezleprtre, T. (2010) Grand : cinquante ans de dcouvertes, Archologia, 480, 28-39.

    Barbet, A. (2010) Herculanum et Pompi. Quel patrimoine pour lavenir ? Archologia, 479, 18-27.

    Robert, B (2010) Cadavres de pierre Pompi, un moment fort de larchologie campanienne, Archologia, 479, 28-35.

    Golvin, J.-C., (2010) Les villes de la Gaule ro-maine retrouves : la Narbonnaise, lArcho-logue, 109, 14-37. Sont voques laide dune aquarelle de J.-C. Golvin, de photos et de courts articles sur les monuments antiques, les villes de Frjus, Mar-seille, Arles, Orange, Vaison-la-Romaine, Nice et Nmes. Les villes du nord de la Gaule romaine, sont annonces dans un prochain numro de la revue.

    Lontcho, F. (2010) De la restitution aux vestiges, lArchologue, 109, 12-13.

    Lontcho, F. (2010) Aventure ditoriale dun cher-cheur, lArchologue, 109, 38-41. Ces deux articles expliquent le travail de J.-C. Golvin et proposent galement une bibliographie.

    Ginoux, N. (2010) Migrations chez les Gaulois, LArchologue, 109, 44-51.

    Lontcho, F. (2010) Caravansrails gaulois, LArchologue, 109, 52-55.

  • Palamde n9 octobre 2010 29

    Menulis, F. (2010) Ampurias, ville grecque et ro-maine, LArchologue, 109, 60-66.

    Gendron, S. (2010) Sanctuaires des eaux et divi-nits celtiques, LArchologue, 109, 67-69. Un nouvel article sur lhistoire des noms de villes.

    Coulon, G. (2010) Le haleur et le porteur de li-tire, LArchologue, 109, 70-71.

    Un nouvel article prsente lhistoire dun mtier.

    Melmoth, F. (2010) Les hommes libres et les au-tres, LArchologue, 109, 72. Un clairage sur les noms lis lesclavage.

    Lenoble, Y, (2010) Lavnement dune thologie astrale, Le Monde des Religions, 42, 28-31. Un regard sur lastrologie dans lAntiquit grco-romaine. Dans le mme dossier sont envisages les astrologies babylonienne, gyptienne, mexi-caine, indienne et tibtaine. Lastrologie lpoque de la Renaissance ainsi qu lpoque contemporaine sont galement abordes.

    Lrot, V. (2010) Dieux du ciel ! Les plantes et lunivers, sources de croyances et de savoirs, Re-ligions et Histoire, 33, 8. Prsentation rapide de lexposition prsente Toulouse, sur lunivers et ses croyances.

    Lrot, V. (2010) Deux sites gallo-romains lhonneur en Bourgogne, Religions et Histoire, 33, 9.

    Gallant, B. (2010) La situation religieuse dans lEmpire romain lpoque dAugustin, Religions et Histoire, 33, 18-20.

    Salamito, J.-M. (2010) La vie mouvemente dun chercheur de Dieu, Religions et Histoire, 33, 22-27.

    Vannier, M.-A. (2010) Les Confessions dAugus-tin, Religions et Histoire, 33, 28-33.

    Lefort, C. (2010) Un christianisme philosophant et philosophe, Religions et Histoire, 33, 34-37.

    Ribreau, M. (2010) Augustin, pourfendeur dhrtiques ? Religions et Histoire, 33, 40-45.

    Descotes, P. (2010) Saint Augustin, docteur de la grce , Religions et Histoire, 33, 46-49.

    Doucet, D. (2010) Lexprience du verbe chez saint Augustin, Religions et Histoire, 33, 52-57.

    Chapot, F. (2010) Tertullien, lcriture au service de la foi, Religions et Histoire, 33, 58-59. Ces diffrents articles font partie dun dossier, richement illustr, consacr saint Augustin.

    Souan, O. (2010) Loraison funbre de Pricls : La libert se confond avec le bonheur , La li-bert : les textes fondamentaux, Le Point Rf-rences, 29, 14-15.

    Souan, O. (2010) dipe Roi, de Sophocle : Est-il un homme plus abhorr des dieux ? La li-bert : les textes fondamentaux, Le Point Rf-rences, 29, 16-17.

    Vioulac, J. (2010) La Rpublique de Platon : Tout dborde de libert La libert : les textes fondamentaux, Le Point Rfrences, 29, 18-19.

    Labre, C. (2010) La Lettre Mnce, dpicure : Tu vivras comme un dieu parmi les hommes La libert : les textes fondamentaux, Le Point R-frences, 29, 20-21.

    Labre, C. (2010) La Vie heureuse de Snque : Le bien suprme, cest une me qui mprise les alas du sort La libert : les textes fondamen-taux, Le Point Rfrences, 29, 22-23.

    Bochet, I. (2010) Le Trait du libre arbitre, de saint Augustin : La volont, qui est un bien moyen La libert : les textes fondamentaux, Le Point Rfrences, 29, 26-27. Ces courts articles (une double page) illustrent la pense dun auteur sur le thme de la libert en commentant des extraits en traduction. Ne sont repris ici que les auteurs antiques, mais la rflexion se prolonge au cours de lhistoire. On trouve galement un lexique des ides et des au-teurs ainsi quune courte bibliographie.

    Chev J. (2010) Le pont du Gard, Le Point Histo-ria, 50 secrets sur les trsors de notre patri-moine, 22-23.

    Trotereau, J. (2010) La villa de Montmaurin, Le Point Historia, 50 secrets sur les trsors de notre patrimoine, 38-39.

    Lorrain, F.-G., (2010) Rendons Csar ce que la Gaule lui doit, Le Point, 1974, 66-83. Un dossier dont les diffrents articles sintressent aux trsors retrouvs dans le Rhne, la personnalit de Vercingtorix, luvre de Csar, un dcryptage de la BD Ast-rix, etc.

    Carpio, M.-A. (2010) Grec : une langue bien pen-se, Les Cahiers de Science et Vie, 118, 47-51.

    Formoso, E. (2010) Latin : le classique face au vulgaire, les Cahiers de Science et Vie, 118, 52-56. Ces deux articles font partie dun numro consa-cr aux origines des langues, sur leur naissance et leur mort. LivresLivresLivresLivres (2010) Prgrinations dans lempire romain : de Bliesbruck-Reinheim Rome avec Jean-Claude Golvin, peintre de lantiquit, France, Arles : Ac-tes Sud/Conseil Gnral de la Moselle.

  • Palamde n 9 octobre 2010 30

    Ce catalogue de lexposition qui se droule jusquau 31 octobre 2010, au Parc archo-logique europen de Bliesbruck-Reinheim, illus-tre avec les aquarelles de Jean-Claude Golvin deux voyages. Le premier effectu par des objets retrouvs lors des fouilles Bliesbruck : amphore de Gads, verre boire de Cologne Les lieux de provenance de ces objets sont illustrs par des aquarelles de Jean-Claude Golvin. Le second voyage propos aux visiteurs de lexposition et aux lecteurs du catalogue est celui, fictif, quaurait pu effectuer le propritaire de la villa de Reinheim travers lempire. Son priple passe ainsi par diffrentes cits de Gaule, jusqu Rome. Les diffrentes tapes du parcours sont nouveau illustres par des aquarelles et des ob-jets retrouvs dans ces lieux. Une exposition ri-che en exploitations pdagogiques diverses : le voyage, le commerce, les diffrents sites visits, le travail de reconstitution des sites antiques Renseignements : www.archeo57.com

    Brethes, R., de Chantal, L. (2010) Celebriti, ri-ches, clbres et antiques, France, Paris : Les Belles Lettres. Un nouvel opus dans la collection Signets . Prcds dun entretien avec Frdric Beigbeder, les textes donns en traduction mais, avec leurs rfrences prcises, sont regroups dans diff-rents chapitres : scandales et jeunesse dore , dandys et nouveaux riches , ttes couronnes et couples mythiques

    Leptre, B. (2010) La cuisine romaine antique : 35 recettes pour aujourdhui, France, Louviers : Ysec. Ce livre de cuisine original prsentes 35 vrita-bles recettes de lpoque romaine, inspires de luvre dApicius (4me de couverture). On y trouve outre la description prcise des re-cettes, des articles plus gnraux sur la cuisine Rome, le triclinium, le vin, lapprovisionnement Rome ainsi quun index plantarium . Les textes latins dont sinspirent les recettes ne sont pas donns, mais une bibliographie et une sito-graphie sont fournies la fin de louvrage.

    Bourgaux, C., Gilmant, T. (2010) Abrg de grammaire grecque, Belgique, Bruxelles : De Boeck.

    Martinez, J.-L. (2010) La Grce au Louvre, France, Paris : Somogy ditions dart, Louvre di-tions. Un fort beau livre qui parcourt diffrents aspects de la civilisation grecque en les illustrant par des reproductions duvres dart prsentes au Lou-vre. Les cinq chapitres ont pour titre un monde dis-pers , le temps des hros , penser comme

    un Grec , vivre en Grce , le Louvre et la Grce

    Jourdain, S., Wyler, S. (2010) Les mythes et les lgendes en 250 quiz, France, Paris : Rue des coles. 250 quiz, questions, jeux sur les mythes et l-gendes antiques, bibliques, scandinaves, en col-laboration avec le journal Le Monde.

    JeunesseJeunesseJeunesseJeunesse

    Franchini, M., Saranovic, C. (2010) Le cheval du Vsuve, France, Paris : Zulma. Marcus na pas le choix : quand on appartient une illustre famille romaine, on est un bon cava-lier ! Mais Marcus a une peur bleue des che-vauxEt plus encore du fameux cheval du V-suve, merveille indomptable de lcurie pater-nelle, qui suscite autant ladmiration que la crainte. (4me de couverture) Un carnet thologique sur le comportement des chevaux et quelques pages sur les chevaux dans lAntiquit compltent le roman. Pourraient tre abords des thmes comme lesclavage et laffranchissement, lenseignement domicile, les Saturnales

    Guillier, A., Paicheler, P. (2010) Agrippine la Jeune, France, Arles : Actes Sud Junior. Un arrire-grand-pre empereur, un grand-oncle empereur, un frre empereur, un mari et oncle empereur et un fils empereur. Dans la Rome an-tique du 1er sicle, la star, cest elle : Agrippine. (4me de couverture).

    Nelson, J. L. (2010) Les conjurs de Niob 1 : Lombre de Thse, France, Paris : Jai lu.

    Bandes dessinesBandes dessinesBandes dessinesBandes dessines

    Evang, A., Martin, J. (2010) Les voyages dAlix : Orange et Vaison-la-Romaine, Belgique, Bruxel-les : Casterman. Ce sont deux villes de la Prouincia qui revivent en photos et dessins. Sont prsents larc de triom-phe dOrange, le thtre, les diffrents quartiers de Vaison, etc.

    Lassablire, G., David, F., De Luca, M. (2010) Carthage, t.1 le souffle de Baal, France, Toulon : Soleil Productions. Les prmices du conflit entre Carthage et Rome. Snateurs de Rome, regardez cette figue ! Elle vient de Carthage et pourtant elle est frache. Frache, car elle na mis que trois jours pour arri-ver ici. Si ce fruit le peut, une arme le peut aussi ! (4me de couverture)

    Catherine JENARD Institut Saint-Andr, Ixelles

  • Palamde n9 octobre 2010 31

    Le saviezLe saviezLe saviezLe saviez----vous ?vous ?vous ?vous ? tymologie tymologie tymologie tymologie

    tymologie tymologie tymologie tymologie Eau Eau Eau Eau

    Ce terme est l'aboutissement, sous la forme egua puis ewe, du mot latin aqua qui dsigne l'eau comme lment et qui s'oppose unda qui reprsente l'eau en mouvement (londe). Les diffren-tes formes s'expli-quent par les trans-formations :

    - dans aqua, le group -qu- [kw] , aprs avoir subi une sonorisation la fin du IVe sicle, s'affaiblit peu peu jusqu' devenir [w].

    - Le -a- initial se diphtongue en [a] qui va ensuite se rduire en [].

    - La forme ewe subit alors deux traitements :

    dans l'Ouest, le w se mute en v, d'o eve, aive ; ailleurs, le w se vocalise et l'on aboutit eaue puis eau.

    Le mot vier a subi un traitement phontique parallle. Sous la forme euwier, il vient du latin aquarium qui dsigne un rservoir eau ou encore un abreuvoir. Il est en ralit la substantivation de l'adjectif aquarius frquemment employ avec des termes dsignant des rcipients ou des conduits, l'instar de uas aquarium "rcipient eau"1.

    Frdric DEWEZ

    Conseiller pdagogique

    1 Source : Dictionnaire historique de la langue franaise sous la direction d'Alain Rey.

    Marbre : THORVALDSEN Berthel, Hebe, 1806, Thorvaldsens Museum, Copenhagen

    Carte conceptuelle

    Il est vident que la carte conceptuelle peut tre enrichie dautres termes.

  • Palamde n 9 octobre 2010 32

    Ralisation dlves Ralisation dlves Ralisation dlves Ralisation dlves ---- Les Les Les Les Mercurii LudiMercurii LudiMercurii LudiMercurii Ludi

    Les Les Les Les Mercurii LudiMercurii LudiMercurii LudiMercurii Ludi

    Faire prfrer le latin son entranement de foot, sa sance de danse du mercredi ou son atelier "dessin"... C'est notre incroyable pari de-puis deux ans. douze ans, ils ont t plus de 120 lves rendre cette langue "morte" bien vi-vante... Une rencontre attendue dans l'cole et qui runit aussi parents et collgues.

    ContexteContexteContexteContexte

    lInstitut Notre-Dame Arlon, le cours de latin est obligatoire raison de deux priodes par se-maine pour tous les lves de premire anne. Parmi ces lves, certains vont sorienter vers des filires techniques ou professionnelles, dautres choisiront des options diverses, dont le latin, dans la filire gnrale. Intresser tous les lves au cours de latin est un objectif prioritaire lcole ; cest aussi un dfi relever. Un dfi, car le latin est une matire neuve pour tous et son apprentissage exige une grande rigueur et une aptitude labstraction encore inconnue des enfants de douze ans. La peur de linconnu ou de la difficult peut paralyser les lves. Par ailleurs, ils dcouvrent trs vite les efforts fournir, mais ne peroivent pas lutilit immdiate de ceux-ci. Une des lignes matresses du cours est de vivre la devise apprendre rigoureusement avec plaisir . Les Mercurii Ludi en sont le point dorgue.

    Pourtant, les nouveaux programmes du cours de latin au premier degr encouragent vivement les transferts entre le latin et le franais par le prisme de ltymologie. Par diffrents aspects, dont la publicit, un intrt concret pour le latin peut ainsi tre suscit.

    nos yeux, cela manque encore un peu dhumanit. Mettre lhumain au cur du savoir est une manire de rendre le cours vivant et cest lobjectif principal de notre activit.

    Comment ? Dabord, nous abordons concrte-ment la culture latine en refaisant des gestes de la vie quotidienne de lAntiquit. Ensuite, nous favorisons les changes entre les lves des neuf classes de premire et entre les lves de rhtorique et les lves de premire. Par ailleurs, nous insistons sur le dveloppement de la crativit de tous et de chacun, y compris dans un cours aussi abstrait et intellectuel que celui de latin. Cette crativit est valorise par une exposition au Muse Archologique dArlon.

    Enfin, nous mettons laccent sur linterdisciplinarit puisque des professeurs de couture, dart, de cuisine travaillent en collaboration avec des professeurs de franais, de latin, de langues modernes.

    En pratique, nous proposons tous nos lves de participer une aprs-midi rcrative autour de la culture latine. Les lves choisissent pr-alablement dans lordre de prfrence trois ate-liers auxquels ils souhaitent participer. Dans la mesure du possible, nous respectons leur pre-mier choix.

    Les ateliers, commenant 14 h, sont les sui-vants : - un atelier culinaire : les lves prparent un goter romain pour tous les participants en sui-vant les recettes de crpes et pain perdu dApicius.

    - un atelier art et mythologie : un professeur de latin, Monsieur De Clercq, et ses lves de 6me anne prsentent des mythes antiques par des mises en scne choisies par eux. Un pro-fesseur dart initie ensuite les participants dif-frentes techniques de terre glaise et ralisent une uvre inspire par les mythes prsents.

    - un atelier jeux et tablettes de cire : les lves y dcouvrent avec un professeur de franais et une future enseignante lart de jouer Rome : jeux de noix, jeux de stratgie, questionnaires Ensuite, aids par un autre professeur de fran-ais, ils dcouvrent lalphabet grec et lcriture cursive romaine. Ils ralisent une tablette de cire et crivent leur nom dans lcriture de leur choix.

    - un atelier couture : dirigs par deux professeurs de couture qui guident les lves dans la confec-tion dune tunique romaine.

    Des parents volontaires sassocient cette mani-festation en soutenant lencadrement de tous ces jeunes dans les divers ateliers.

    Vers 16 h, tous les participants se retrouvent au rfectoire o le goter leur est servi en visionnant dans la convivialit un diaporama des photos pri-ses laprs-midi en savourant une infusion de thym miell.

    HistoriqueHistoriqueHistoriqueHistorique

    La premire dition sest droule le 25 mars 2009. Une centaine dlves y ont particip.

  • Palamde n9 octobre 2010 33

    Une collaboration troite avec le Muse Archo-logique dArlon a permis de mettre en place une exposition temporaire des ralisations des lves en juillet 2009 .

    La seconde dition a eu lieu le 18 novembre dernier. nouveau, une centaine dlves sy sont retrouvs.

    Lavenir Lavenir Lavenir Lavenir

    Cette rencontre, nous la souhaitons prenne. Nous donnons dj rendez-vous nos futurs l-ves lanne prochaine ! Mais nos ambitions sont plus grandes encore : nous rflchissons lar-gir lanimation notamment par un partenariat

    avec les enseignants et les lves de 6e primaire de notre cole, par une collaboration avec une cole de menuiserie afin de raliser certains jeux de stratgie en bois.

    En conclusion, le retour sur investissement est garanti : les lves, sourire aux lvres, nous accueillent en classe par des AVE, MAGISTRA et les rsultats des interrogations de vocabulaire atteignent rgulirement des maxima !

    Catherine LUDEWIG Institut Notre-Dame, Arlon

    Ad ValvasAd ValvasAd ValvasAd Valvas

    RencontRencontRencontRencontres latinesres latinesres latinesres latines Mercredi 23 fvrier aux FUNDP Namur.

    Rencontres grecquesRencontres grecquesRencontres grecquesRencontres grecques Mercredi 4 mai lInstitut du Sacr-Cur Mons1.

    FormationsFormationsFormationsFormations Cecafoc Cecafoc Cecafoc Cecafoc Lundi 11 fvrier : Le hros dans tous ses tats Axel Bonnet.

    Mercredi 16 fvrier pm : La philosophie grecque au travers de textes tardifs Thomas Debrux.

    Mercredi 23 mars pm : La troisime comptence en grec en chanson et en grammaire Thomas Debrux.

    Dispositif FORFOR : Jeudi 27 et vendredi 28 janvier 2011 : - Dcouvrir le latin par la philatlie et la bande dessine Alain Meurant

    - Les procds de mise en vidence dans la po-sie antique Thomas Debrux.

    - Cration de parcours innovants pour les deuxime et troisime degrs lie Borza, Lisa Claus, Frdric Dewez, Patrizia De Zan, Carine Lebedelle, Catherine Jenard.

    1 Les coles recevront un courrier postal dans le courant du mois de fvrier. Les coles qui ne recevraient pas ce courrier, mais qui souhaitent y participer peuvent crire [email protected]. Compte rendu du voyage en Grce gagn par les lves laurats de la version de ldition 2010 dans le prochain Palamde.

  • Palamde n 9 octobre 2010 34

    diteur responsablediteur responsablediteur responsablediteur responsable

    Frdric Dewez [email protected]

    Comit de rdactionComit de rdactionComit de rdactionComit de rdaction

    Axel Bonnet lie Borza

    Lisa Claus

    Patrizia De Zan

    Pascal Hubert

    Catherine Jenard

    Carine Lebedelle

    Francis Littr

    Marie-Bernadette Mars

    Relecture Relecture Relecture Relecture

    Yvan Balzat

    Franois-Xavier Druet

    Avec la collaboration du comit scientifique de langues anciennesAvec la collaboration du comit scientifique de langues anciennesAvec la collaboration du comit scientifique de langues anciennesAvec la collaboration du comit scientifique de langues anciennes

    Les articles nengagent que leurs auteurs et nengagent ni la commission de secteur ni la FESeC.

    Abonnement annuelAbonnement annuelAbonnement annuelAbonnement annuel

    8 euros compte : 191-0513171-07

    Tous droits rservs. Toute reproduction ou copie, totale ou partielle, par quelque procd que ce soit, sans l'autorisation expresse et crite de l'diteur responsable, est interdite. Toutefois, les reproductions des squences pdagogiques, titre illustratif et pour un usage en classe uniquement, sont autorises.