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1
Programme d’Appui à la Gestion Publique et aux Statistiques
Sous-composante Finances Publiques
ASSISTANCE TECHNIQUE A LA SOUS COMPOSANTE FINANCES PUBLIQUES DU
PAGPS
BURKINA FASO - FED/2016/037-927
MISSION D’ETUDE POUR L’ETABLISSEMENT DU BILAN DE MISE EN ŒUVRE DE
LA LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES ET DU BUDGET-
PROGRAMME
Date de rédaction Août 2019 Expert :
Nouhoun DIALLO, Ph .D
Bakary COULIBALY
2
TABLE DES MATIÈRES
ABRÉVIATIONS ET ACRONYMES ................................................. 4
1. INTRODUCTION ........................................................................... 6
Contexte de l’étude ..............................................................................7
Objectifs de l’étude ..............................................................................7
Approche méthodologique .................................................................8
Limites de l’étude .............................................................................. 11
Structure du rapport ......................................................................... 11
2 REFORME DES FINANCES PUBLIQUES AU BURKINA
FASO ...................................................................................... 12
Axe 1 « Réforme des institutions et modernisation de
l'administration » du PNDES comme point d’ancrage de la
réforme des finances publiques ..................................................... 12
Innovations de la réforme des finances publiques ....................... 15
Parties prenantes pour la mise en œuvre de la réforme .............. 16
Synergie et complémentarité avec les autres partenaires
techniques et financiers .................................................................. 17
3 BILAN DE LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI ORGANIQUE
RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES ET DU BUDGET-
PROGRAMME ........................................................................ 19
État des lieux du cadre juridique et institutionnel ........................ 19
3.1.1 Cadre juridique .................................................................................... 19
3.1.2 Cadre institutionnel ............................................................................. 21
3.1.3 Analyse de la cohérence des textes ............................................... 23
État de mise en œuvre de la Composante des réformes
budgétaires et de contrôle .............................................................. 23
3.2.1 Bilan de la mise en œuvre du volet budgétaire ............................. 23
3.2.2 Bilan de mise en œuvre du volet contrôle .......................................... 30
État de mise en œuvre de la composante réforme comptable .... 34
3.3.1 Bilan de mise en œuvre du volet comptabilité générale ..................... 35
3.3.2 Bilan de mise en œuvre du volet comptabilité des matières .............. 35
Tableau récapitulatif de la mise en œuvre du plan de
basculement 2017 ............................................................................ 36
3
4 ANALYSE DE LA MISE EN ŒUVRE DU BUDGET-
PROGRAMME ........................................................................ 38
Principaux constats .......................................................................... 38
4.1.1 Réussite de l’implantation des bases de la budgétisation en mode
programme ......................................................................................... 38
4.1.2 Obstacles à l’approfondissement de la budgétisation en mode
programme ......................................................................................... 39
4.1.3 Cour des Comptes en marge de la réforme ....................................... 44
4.1.4 Necesaire renouveau de l’IGF ............................................................ 44
4.1.5 Problématique de la liquidation dans le contrôle de l’efficience des
programmes ....................................................................................... 45
4.1.6 Retard dans l’effectivité de la comptabilité générale (intégrant les
matières) et de celle des coûts .......................................................... 45
4.1.7 Difficultés au niveau déconcentré et amorce tardive dans les
collectivités territoriales ...................................................................... 46
4.1.8 Renforcement des capacités. ............................................................. 46
4.1.9 Pilotage ............................................................................................... 48
Défis actuels ...................................................................................... 50
4.2.1 Utilisation de la performance dans l’allocation des ressources .......... 50
4.2.2 Parvenir à un bon équilibrage des incitations liées à la performance 52
4.2.3 Cohérence entre les périmètres des programmes et les
compétences des administrations centrales ...................................... 53
4.2.4 Prise en compte des opérateurs de l’État ........................................... 53
5 CONCLUSION : RECOMMANDATIONS ET PROPOSITION
D’UN NOUVEAU PLAN DE BASCULEMENT ....................... 55
Recommandations et plan de basculement ................................... 55
Recommandations et plan de basculement relatif à la comptabilité ...................... 60
Actions prioritaires ........................................................................... 63
ANNEXES ....................................................................................... 65
Annexe 1 : Tableau d’évaluation selon les critères de l’UEMOA .......... 65
Annexe 2 : Analyse des incohérences du cadre juridique ..................... 68
Annexe 3 : Guide de collecte des données ............................................. 82
Annexe 4 : liste des personnes rencontrées ou ayant participé à
l’atelier de validation ................................... Erreur ! Signet non défini.
Annexe 5 : les termes de référence ......................................................... 90
4
ABRÉVIATIONS ET ACRONYMES
ABS Appui budgétaire sectoriel
AE Autorisation d’engagement
ASCE- LC Autorité supérieure de Contrôle d’État et de la Lutte contre la Corruption
BAD Banque Africaine de Développement
CCM Comptable centralisateur des matières
CGE Comptabilité générale de l’État
CP Crédit de paiement
CP/BPE Comité de pilotage du budget-programme de l’État
CSLP Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté
DAF Direction Administrative et Financière
DELF Direction des Etudes et de la Législation Financière
DGAIE Direction Générale des Affaires Immobilières et de l’Equipement de l’État
DGCMEF Direction Générale du Contrôle des marchés Publics et des Engagements Financiers
DGTCP Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique
DIREB Direction des Réformes budgétaires
DPBEP Document de Programmation Budgétaire et Economique Pluriannuelle
DPPD Document de Programmation Pluriannuelle des Dépenses
ENAM Ecole nationale d’administration et de la magistrature
ENAREF Ecole nationale des régies financières
FFOM Force, faiblesse, opportunité et menace
GAR Gestion Axée sur les Résultats
GIZ Coopération allemande
IGF Inspection Générale des Finances
LOLF Loi organisation relative aux lois de finances
MCOFE Modalité de contrôle des opérations financières de l’État
MFPTPS Ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale
MINEFID Ministère de l’Économie, des Finances et du Développement
NBE Nomenclature budgétaire de l’État
NOMAT Nomenclature des matières
OCDE Organisation de coopération et de développement économiques
PACT Projet d'appui aux collectivités territoriales
PAP Projet annuel de Performance
PCE Plan comptable de l’État
PEFA Public Expenditure and Financial Accountability
PGEPC Projet Gouvernance économique et de la participation citoyenne
PGEPC Projet de Gouvernance Economique et de Participation Citoyenne
PNBG Politique nationale de bonne gouvernance
PNDES Programme national de développement économique et social
PNG Plan national de bonne gouvernance
PNUD Programme des nations unies pour le développement
POSEF Politique sectorielle de l'économie et des finances
PTF Partenaire technique et financier
RAP Rapport annuel de performance
RBOP Responsable du budget opérationnel de programme
5
RFFI Responsable de la Fonction financière
RGCP Règlement général sur la comptabilité publique
RP Responsable de programme
RUOP Responsable de l’unité opérationnelle de programme
SCADD Stratégie de croissance accélérée et de développement durable
SG Secrétaire général
SRFP Stratégie de Renforcement des Finances Publiques
ST/CP-BPE Secrétariat technique du Comité de pilotage du budget-programme de l’État
TOFE Tableau des opérations financières de l'État
UEMOA Union Économique et Monétaire Ouest Africaine
UV Unité de vérification
6
1. INTRODUCTION
1. Depuis plus d’une quarantaine d’années, on assiste à une grande mutation dans le droit public
financier. Tous les États, dont le Burkina Faso, ont adopté une réforme de leurs finances
publiques en s’inspirant du modèle de gouvernance calqué sur le modèle de gouvernance des
entreprises privées. Les options conceptuelles et théoriques de ces réformes ont pour
paradigme la gestion budgétaire axée sur la performance, un vaste chantier de la gestion
publique qui a une filiation avec le PPBS américain (Planning Programming Budgeting
System) de 1959 et l’expérience française de Rationalisation des Choix budgétaires de 1982.
2. La trame de fond de cette révolution de la gestion financière publique se compose de la Gestion
Axée sur les Résultats (GAR), la recherche de la performance, l’exigence de transparence et
l’obligation de reddition de compte. Cette approche s’est traduite au Burkina Faso par
l’adoption d’un Plan national de bonne gouvernance (PNG) pour la période 1998-2003. Son
évaluation en mars 2003 a abouti à l’élaboration d’une Politique nationale de bonne
gouvernance (PNBG) pour la période 2005-2015.
3. En 2009, le Conseil des ministres de l’UEMOA adopte de nouvelles directives pour mettre
en place un nouveau cadre harmonisé des finances publiques au sein des huit pays membres
de l’Union visant ainsi l'amélioration et la modernisation des instruments de gestion des
finances publiques. Ces directives, au nombre de six, sont relatives au code de transparence
dans la gestion des finances publiques au sein de l'UEMOA, aux lois de finances, à la
comptabilité publique, à la nomenclature budgétaire de l'État, au plan comptable de l'État
et au tableau des opérations financières de l'État (TOFE).
4. Ces directives ont été complétées en 2011 par la directive portant Comptabilité des matières
et la directive portant Régime financier des Collectivités territoriales. Les différentes
directives ont énormément modifié le cadre juridique communautaire de la gestion des
finances publiques.
5. La mise en œuvre des directives s'étalait jusqu'au 1ier janvier 2017 (avec la possibilité
d’étendre ce délai jusqu’en 2019 pour la mise en œuvre de la comptabilité patrimoniale).
6. À cet effet, le Burkina Faso a procédé à sa transposition pour consacrer une gouvernance
financière de l’État fondée sur le principe de la gestion axée sur la performance et reposant
sur des instruments modernes de gestion et d’une véritable transparence dans la gestion des
finances. L’objectif ultime est la satisfaction des besoins de la population.
7. Le nouveau cadre juridique de la gestion des finances publiques met en place une
modernisation de la gestion publique par :
le passage d'une logique de moyens à une logique de résultats dans la gestion des
finances publiques;
la modification des modes de gestion à travers la rénovation du dialogue de gestion,
la responsabilisation des acteurs et la flexibilité dans la gestion ;
7
l'introduction de la pluri annualité pour la prise en compte, à moyen terme, de l'impact
des décisions publiques ;
l’amélioration de la transparence dans la gestion des finances publiques à travers la
production d’une information comptable fiable, sincère et susceptible de traduire une
image fidèle du patrimoine de l’État.
8. Grâce au cadre juridique rénové, le Burkina Faso a effectivement basculé dans la gestion en
mode programme depuis le 1er janvier 2017 en optant pour une démarche progressive. Il a
entrepris par la même occasion la réforme de son système de contrôle des finances publiques
et de son système comptable.
Contexte de l’étude
9. Pour la mise en œuvre des principales innovations de la réforme, le Burkina Faso a élaboré
une feuille de route sur la période 2017-2019 (plan de basculement au budget-programme
2017-2019). Un bilan de mise en œuvre du plan de basculement est fait annuellement par
les services techniques du ministère de l’Économie, des Finances et du Développement. Le
rapport fait le point des avancées et des insuffisances dans la mise en œuvre des activités
programmées des quatre composantes.
10. La Commission de l’UEMOA conduit également une évaluation annuelle de la
transposition et de la mise en œuvre des Directives du cadre harmonisé des finances
publiques dans les pays membres et une revue annuelle des réformes, programmes et projets
communautaires de l’UEMOA. La mission d’évaluation vise à (i) faire l’évaluation de la
transposition et de la mise en œuvre des huit directives du cadre harmonisé des finances
publiques ; (ii) recenser les principales difficultés rencontrées par le Burkina Faso dans la
mise en œuvre des Directives ; (iii) recueillir l'avis officiel des Autorités sur le respect des
échéances fixées par le Conseil des Ministres pour la mise en œuvre des directives.
11. En ce qui concerne la revue annuelle des réformes, programmes et projets communautaires
de l’UEMOA, elle a pour objet de favoriser l’accélération de l’application des réformes,
politiques, programmes et projets communautaires au sein de l’Union. À l’issue de chaque
revue annuelle, il est élaboré un rapport général destiné aux Chefs d’État et de
Gouvernement de l’Union faisant l’état de la performance de chaque État membre et de
l’Union dans la mise en œuvre des réformes, programmes et projets communautaires.
12. Le Gouvernement du Burkina Faso réalise aussi l’évaluation de la performance du système
de gestion des finances publiques du pays suivant la méthodologie du PEFA. La dernière
évaluation PEFA date de 2016 couvrant les exercices budgétaires 2014-2016.
Objectifs de l’étude
13. La présente étude vise à faire un bilan de la mise en œuvre de la loi organique n°073-
2015/CNT du 06 novembre 2015 relative aux lois de finances (LOLF) d’une part et, d’autre
part, à apprécier la mise en œuvre du budget-programme.
8
Tableau 1.1: Principales questions d’évaluation
Sujets d’étude Questions dans les TDR
Bilan de la mise en œuvre de la
LOLF
Faire un état des lieux complet de la mise en œuvre de la réforme
budgétaire ;
Vérifier le niveau de conformité du processus d’élaboration et de
budgétisation des programmes au regard des directives de l’UEMOA et
des bonnes pratiques.
Analyse de la mise en œuvre du
budget-programme
Apprécier le processus d'élaboration et de mise en œuvre du budget-
programme dans les ministères et institutions à travers un échantillon
de ministères ;
Apprécier le niveau des compétences existantes en matière de mise en
place du Budget-programme au sein des ministères et institutions ;
Apprécier la pertinence de la chaine des résultats : la qualité de la
définition des objectifs et résultats en rapport avec le programme, la
cohérence des activités planifiées pour atteindre les objectifs et résultats
attendus ;
Pilotage du budget-programme Apprécier l’implication des autorités politiques dans la mise en œuvre
des réformes, notamment la qualité du portage politique ;
Recommandations Proposer un nouveau plan de basculement réaliste qui tient compte des
capacités opérationnelles des structures et des acteurs, assorti d’une
feuille de route opérationnelle propre à chaque composante de la
réforme.
Faire des recommandations prioritaires à mettre en œuvre en 2019 et
2020.
14. Il s’agit donc d’une étude à trois volets : premièrement, le bilan de la LOLF depuis
l’internalisation de la Directive n° 06-2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009 portant lois de
finances en 2015, deuxièmement, le bilan de la mise en œuvre du budget-programme depuis
le basculement du Burkina Faso en 2017 et troisièmement, les différents constats et
recommandations nécessaires pour une amélioration de la budgétisation en mode
programme.
15. Les résultats escomptés sont un bilan de la mise en œuvre des actions/activités de réforme
au 31 décembre 2018 avec des recommandations sur :
un diagnostic faisant ressortir les forces/faiblesse et les menaces/opportunités ainsi
que les mesures correctives pour la conduite de la réforme ;
une évaluation de capacités des acteurs de mise en œuvre de la réforme et une
esquisse de plan de renforcement des compétences ;
un nouveau plan de basculement réaliste.
Approche méthodologique
16. Puisque cette évaluation survient au début du cycle de vie de la réforme, la mission s’est
intéressée surtout à la planification de la mise en œuvre de la réforme, à la mise en œuvre
des actions prévues dans le plan de basculement à l’approche du budget-programmes et les
améliorations possibles pour atteindre les résultats attendus de la réforme.
9
17. Aussi, pour répondre aux questions d’évaluation, la méthodologie proposée a combiné trois
(3) approches que sont (i) l’analyse des forces, faiblesses opportunités et menaces (outil
FFOM), (ii) l’analyse de la mise en œuvre du budget-programme par des entrevues auprès
des acteurs afin de recueillir les informations sur les éléments d’amélioration de la mise en
œuvre du budget-programme et (iii) des questionnaires pour voir l’implication des acteurs
dans la mise en œuvre du budget-programme (annexe).
18. Avant de démarrer les entrevues, un cadrage méthodologique a été fait. Il s’est agi ici de
réunir toutes les conditions devant permettre la conduite et le succès de l’opération. Pour se
faire, un cadrage méthodologique proprement dit a été fait avec l’assistant technique
principal et la Direction Générale du Budget. Il a consisté à des échanges sur la
méthodologie proposée, les options opérationnelles, et sur les résultats attendus pour
s’assurer de leur prise en compte par les Consultants. Ce cadrage a permis de procéder aux
réglages essentiels relatifs aux écarts de compréhension (notamment sur les limites
objectives de l’étude). Par ailleurs, les personnes à rencontrer et les points focaux de la
réforme ont été identifiés.
19. Les personnes rencontrées lors des entrevues sont principalement les agents de la DGB, du
MINEFID et des ministères sectoriels au niveau central et au niveau déconcentré.
L’Autorité supérieure de Contrôle de l’État et de la Lutte contre la Corruption et la Cour
des comptes ont été également rencontrées (la liste des personnes rencontrées et présentes
lors du séminaire est jointe en annexe).
20. Afin d'assurer la justesse et l'utilité du rapport d'évaluation, les consultants ont constamment
collaboré avec la Direction des Réformes budgétaires (DIREB) et l’assistant technique du
PAGPS auprès du ministère de l’Économie, des Finances et du Développement
(MINEFID).
21. Pour faire le bilan de mise en œuvre de la LOLF, les consultants ont utilisé la grille
d’évaluation contenue dans le plan de basculement et la matrice d’évaluation de la directive
relative aux lois de finances de l’UEMOA.
10
22. Tableau 1.2: Matrice d’évaluation de la mise en œuvre de la LOLF
Volets réformes Innovations suivies dans le plan de
basculement en budget-programme
Innovations suivies dans la matrice
d’évaluation de la directive relative aux lois
de finances
Composante réforme budgétaire et contrôle
Vo
let
bu
dgét
air
e
Principe d’ordonnateurs multiples Élaboration des documents de programmation
budgétaire (DPPD, DPBEP, PAP) et
production du RAP
La fongibilité asymétrique des crédits Organisation du DOB annuel au Parlement
Le dialogue de gestion Mise en œuvre des programmes budgétaires
Un suivi trimestriel de la mise en
œuvre de la loi de finances de l’année
Désignation des responsables de programme
Mise en œuvre des Autorisations
d’Engagement
Information du Parlement sur l'exécution
budgétaire
Mise en œuvre d'un plafond ministériel
d'emplois
Multiplicité de la fonction d'ordonnateur
principal des dépenses
Règles de dépôt, de présentation et contenu des
lois de finances de l'année
Contenu des lois de finances rectificatives
Règles de dépôt, de présentation et contenu des
lois de règlement
Vo
let
con
trô
le
Réforme du Contrôle financier Déploiement du réseau du contrôle financier
près les ministères et institutions
constitutionnelles
Le contrôle des rapports annuels de
performance
Existence d’un dispositif de contrôle interne
La certification des comptes
Existence d’un dispositif de contrôle de gestion
Un encadrement des délais de
jugement des comptes des comptables
publics par le juge des comptes
Contrôle des rapports annuels de performance
par la Cour des comptes
2. Composante réforme comptable
Volet comptable Effectivité de la comptabilité générale
(intégrant les matières) et de celle des
coûts
23. Afin de porter un jugement sur l’état de mise en œuvre du budget-programme, les critères de
l’OCDE ont été utilisés d’une part et les réponses aux questionnaires sur l’implication des acteurs
et l’état des lieux de la budgétisation, l’exécution, la comptabilité et le contrôle d’autre part.
11
Tableau 1.3: Modèle de budgétisation en mode programme
Type
Caractéristiques Liens entre
informations sur les
performances et
allocations
budgétaires
1. Budgétisation
présentationnelle
Les informations sur les performances sont
présentées dans les documents budgétaires ou dans
d’autres documents officiels. Ces informations se
rapportent à des objectifs-cibles ou à des résultats
et servent de référence pour faire jouer la
responsabilité et pour discuter des questions
concernant la politique publique. Ces informations
ne jouent aucun rôle dans les prises de décisions.
Aucun lien
2. Budgétisation
éclairée par les
performances
Les informations sur les performances sont un
élément important du mécanisme de décision, mais
ne servent pas à déterminer le montant des
ressources affectées et leur degré d’influence sur
les décisions n’est pas prédéfini. Elles sont utilisées
au même titre que d’autres informations pendant la
prise de décision
Lien lâche/indirect
3. Budgétisation axée
directement sur les
performances
Les ressources sont allouées en fonction des
résultats obtenus.
Lien étroit/direct
Source : OCDE (2007a)
Limites de l’étude
24. Il est important de noter que cette étude a été réalisée en un laps de temps relativement court
et en période de conférences budgétaires. Aussi, les consultants n’ont pas été en mesure de
rencontrer l’ensemble des personnes ressources souhaitées ou d’obtenir à temps certains
documents. Pour parer à cette faiblesse, les consultants ont élaboré le guide de questionnaire
adressé aux directeurs des affaires financières (DAF), aux directeurs des études sectorielles
et des statistiques (DGESS) et aux responsables de programme (RP) a servi de palliatif. Sur
les quarante-quatre ministères et institutions contactés seulement, quinze (15) ont répondu
aux questionnaires, soit un taux de 34%. À cet effet, l’étude pourrait laisser transparaître
certaines omissions. Il faut également rappeler que ce travail repose avant tout sur les
informations que les personnes rencontrées ont bien voulu partager lors des rencontres.
25. Par ailleurs, la composante réforme du système d’information n’est pas pris en compte dans
le champ de l’étude.
Structure du rapport
26. Les principaux résultats de cette étude sont organisés autour de quatre thèmes : la
description du programme, le bilan de la mise en œuvre de la LOLF, le bilan de la mise en
œuvre du budget-programme et l’analyse de la mise en œuvre du budget-programme.
12
2 REFORME DES FINANCES PUBLIQUES AU BURKINA FASO
27. À l’instar de bon nombre de pays d’Afrique subsaharienne, le Burkina Faso a adopté,
pendant les années 2000, une approche de développement axée sur la réduction de la
pauvreté. Le pays a élaboré d’abord un document de référence, le Cadre stratégique de lutte
contre la pauvreté (CSLP), qui a été adopté la même année. Ce document a été ensuite révisé
en 2004, mais sa mise en œuvre n’a pas donné les résultats escomptés. C’est dans ce
contexte que la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) a
vu le jour en décembre 2010. Elle devrait assurer une redistribution des ressources
notamment par le choix d’investissements ciblés et efficaces.
28. Cette seconde stratégie n’a toutefois pas permis d’atténuer, ni le poids de la pauvreté dans
le pays, ni les grandes inégalités, dont : i) celles entre population rurale et population
urbaine; ii) celles à l’intérieur de la population urbaine avec des écarts importants entre élite
marchande et administrative et le reste de la population liée à une économie informelle
précaire et un nombre croissant de jeunes chômeurs ; et enfin iii) celles entre les différentes
zones géographiques dont certaines sont caractérisées par une part importante de la
population vivant dans un contexte de pauvreté chronique.
29. Au regard de cette situation économique morose, le pays a adopté en 2016, le programme
national de développement économique et social (PNDES). L'objectif global du PNDES est
de transformer structurellement l'économie burkinabè, pour une croissance forte, durable,
résiliente, inclusive, créatrice d'emplois décents pour tous et induisant l'amélioration du
bien-être social. Le PNDES vise une croissance forte, inclusive et génératrice d'emplois
pour tous. Pour impulser un tel niveau de croissance, trois (3) axes stratégiques sont
abordés:
réformer les institutions et moderniser l'administration,
développer le capital humain, et
dynamiser les secteurs porteurs pour l'économie et les emplois.
Axe 1 « Réforme des institutions et modernisation de l'administration » du PNDES comme point d’ancrage de la réforme des finances publiques
30. Les impacts attendus du PNDES sont, entre autres, l’amélioration de l'efficacité des
gouvernances politique, administrative, économique, locale et environnementale.
31. Afin d'atteindre ce résultat, la gestion des finances publiques doit permettre de :
assurer la discipline budgétaire globale, en s'assurant que l'impact budgétaire futur
des politiques publiques est compatible avec les possibilités financières de l’État et
en adéquation avec le cadre macroéconomique ;
allouer les ressources entre secteurs de manière efficace, c'est-à-dire en conformité
avec les objectifs de politique publique, par le développement d'outils et méthodes
assurant le lien entre les stratégies et le budget et en plaçant dans le budget dans une
perspective pluriannuelle permet ainsi de définir le sentier de réalisation progressive
des objectifs stratégiques définis dans les plans et autres documents stratégiques ;
13
améliorer la performance opérationnelle, c'est-à-dire l'efficience et l'efficacité dans
la fourniture de services publics, en donnant aux gestionnaires une grande
responsabilité pour gérer leurs programmes et en fournissant un cadre pour le suivi
de la performance.
14
Figure 1 : Le modèle logique de la mise en œuvre de la LOLF et du budget-
programme
- Adopter les textes juridiques
de gestion des finances
publiques sur le plan
budgétaire
- Elaborer les outils de gestion
(manuel guide)
- adapter les organigrammes
des ministères
- Former les acteurs
- Adapter le système
d’information
- Adopter les textes juridiques
de gestion des finances
publiques sur le plan
comptable
- Elaborer les outils de gestion
(manuel guide)
- Former les acteurs
- Adapter le système
d’information
- Les textes juridiques sont
adoptés
- Les outils de gestion sont
adoptés
- L’organigramme type des
ministères est adopté
- Les capacités des acteurs
sont renforcées
- le système d’information est
adapté
-
-
-
- Le système d’information est
adapté aux réformes
- Les textes juridiques et outils
de gestion en matière de
contrôle sont adoptés
- Les outils de gestion sont
adoptés
- Les capacités des acteurs sont
renforcées
- le système d’information est
adapté
-
- Les acteurs sont formés
BUDGETAIRE
ACTIVITÉS
EXTRAN
TS
EFFETS
Le budget est élaboré et exécuté
en mode budget axé sur les
résultats
La comptabilité de l’État est tenue et
permet une transparence sur le
véritable coût des administrations
publiques
La discipline budgétaire globale est
respectée
IMPACTS
La performance
opérationnelle c'est-à-dire
l'efficience et l'efficacité
dans la fourniture de services
publics est assurée
CONTROLE COMPTABILITE
- Adopter les textes juridiques
en matière de contrôle
budgétaire
- Elaborer les outils de gestion
(manuel guide)
- Former les acteurs
- Adapter le système
d’information
- Les textes juridiques et outils
de gestion sur le plan
comptable sont adoptés
- Les outils de gestion sont
adoptés
- Les capacités des acteurs
sont renforcées
- le système d’information est
adapté
- Les acteurs sont formés
L’allocation des ressources entre les
secteurs est faite de manière efficace,
en conformité avec les priorités
stratégiques définies dans le PNDES et
les documents stratégiques
L’obligation de rendre compte
est effective
Composantes
15
Innovations de la réforme des finances publiques
32. Le Burkina Faso a connu plusieurs réformes en finances publiques : les premières réformes
des années 90 se focalisaient sur l’amélioration des recettes (introduction de la TVA en
1993, et alignement avec les tarifs de l’UEMOA en 1998), la création d’un système de
gestion budgétaire unifié pour le Ministère de l’Économie et des Finances (MEF) et la
stabilisation de l’exécution budgétaire (respect des procédures de contrôle des dépenses,
informatisation de la chaîne de dépenses à compter de 1996, fermeture des comptes privés
par le Trésor, renforcement de la gestion et de la comptabilité du Trésor, et mise en place
du TOFE, le Tableau des Opérations Financières de l’État, en guise de mécanisme consolidé
pour la prévision et le suivi de la situation budgétaire). Elles visaient aussi à améliorer le
système de marchés publics (un nouveau code est voté en 1996).
33. La fin des années 90 a vu l’émergence d’une deuxième phase de réformes qui accordait une
importance particulière aux «résultats » de la GFP. Cette période a vu le développement de
plusieurs outils d’analyse, de planification et de budgétisation, avec notamment, la mise en
place des budgets programmes pour la formulation et le suivi du budget dans le contexte
d’une «gestion orientée vers les résultats » (1998). D’autres outils ont été introduits pour
améliorer la programmation des ressources, comme des Revues des dépenses publiques, et
un «CDMT global » (Cadre de Dépenses à Moyen Terme) a été introduit en 2000. la
Stratégie de Renforcement des Finances Publiques (SRFP) de 2007 et la Politique
sectorielle de l'économie et des finances (POSEF) de 2011.
34. Le nouveau cadre harmonisé de la gestion des finances publiques vient en complément de
ses réformes et introduit un certain nombre d’innovations sur le plan budgétaire et
comptable.
35. Sur le plan budgétaire et contrôle, le nouveau cadre harmonisé des finances publiques
introduit les principales innovations suivantes :
la budgétisation par programme (budget-programme) ;
la déconcentration de l’ordonnancement,
l’introduction de la pluriannualité (documents de programmation budgétaire,
procédure d’autorisations d’engagement et de crédits de paiement) et
la flexibilité dans la gestion budgétaire (fongibilité des crédits budgétaires, contrôle
modulable);
la rénovation du dialogue de gestion ;
le renforcement des contrôles a posteriori.
36. Au plan comptable, les réformes concernent :
la comptabilisation des opérations sur la base des droits constatés, dans le cadre
d’une comptabilité générale dite d’exercice ;
la définition de règles de gestion et de suivi du patrimoine de l’État avec la
détermination d’un seul résultat.
16
37. Au regard des changements majeurs contenus dans cette réforme, le Burkina Faso a opté
pour une mise en œuvre progressive. À ce titre, un plan de basculement sur la période 2017-
2019 a été élaboré autour de quatre (4) composantes :
la composante réforme budgétaire et contrôle (volet budgétaire, contrôle
financier/modulé, contrôle interne),
la composante réforme comptable (volet patrimoine financier, patrimoine non
financier/comptabilité matières),
la composante réforme du système d’information (volet adaptation du système
d’information, développement du nouveau système)
la composante coordination et pilotage (volet coordination et suivi des activités,
renforcement des capacités).
38. Ce plan de basculement qui fixe le calendrier d’entrée en vigueur en janvier 2017 comporte
treize (13) innovations majeures :
le principe d’ordonnateurs multiples ;
la fongibilité asymétrique des crédits ;
le dialogue de gestion ;
une comptabilité à trois dimensions ;
une journée complémentaire raccourcie et uniquement comptable ;
une responsabilité pécuniaire des ordonnateurs et des acteurs autres que le
comptable public ;
une responsabilité personnelle et pécuniaire et des autres acteurs autres que le
comptable public ;
un encadrement des délais de jugement des comptes des comptables publics par le
juge des comptes ;
la réforme du contrôle financier ;
un suivi trimestriel de la mise en œuvre de la loi de finances de l’année ;
le contrôle des rapports annuels de performance ;
la certification des comptes ;
l’adaptation du système d'information.
Parties prenantes pour la mise en œuvre de la réforme
39. Au niveau stratégique, la réforme est portée par le Ministère de l’Économie, des Finances
et du Développement (MINEFID). L’impulsion de la mise en œuvre et du suivi de la
réforme sont assurés par les directions générales du MINEFID, à travers les points focaux
ou des directions de services créés à cet effet, suivant leur domaine de compétences.
17
40. Pour la mise en œuvre des réformes sur le plan budgétaire, la Direction des Réformes
budgétaires a été créée au sein de la Direction Générale du Budget. Les réformes comptables
sont pilotées par la Direction des Études et de la Législation Financière (DELF) de la
Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP) et la Direction
Générale des Affaires Immobilières et de l’Equipement de l’État (DGAIE), à travers leurs
points focaux. La Direction Générale du Contrôle des Marchés Publics et des Engagements
Financiers (DGCMEF), et l’Inspection Générale des Finances (IGF) assurent la mise en
œuvre et le suivi des réformes du contrôle budgétaire de leur champ de compétences à
travers des points focaux désignés.
41. Le Ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale conduit des
travaux et des réflexions en vue de mettre en cohérence l’organisation administrative et
institutionnelle et la réforme des finances publiques. Ces travaux et réflexions portent sur
la réorganisation administrative, la gestion des ressources humaines de l’administration, le
renforcement des capacités des ressources humaines et le pilotage de la performance.
42. Au niveau opérationnel, les Directions Administratives et Financières (DAF) et les
Directions Générales des Études Statistiques Sectorielles (DGESS) assurent le pilotage de
la réforme au niveau des ministères sectoriels.
Synergie et complémentarité avec les autres partenaires techniques et financiers
43. En appui au gouvernement burkinabè, plusieurs partenaires au développement présents au
Burkina Faso soutiennent la réforme de la gestion des finances publiques :
Banque mondiale (Finances publiques et réformes sectorielles, Projet Gouvernance
économique et de la participation citoyenne (PGEPC) ;
Banque mondiale-Banque africaine de développement (Évaluation du système de
passation des marchés selon MAPS II,) ;
Allemagne (Projet de Renforcement de la Bonne Gouvernance Financière,
PRBGF);
Danemark (aide au renforcement de la gestion des Finances publiques, appui à la
lutte contre la corruption et la transparence budgétaire (REN-LAC et CIFOEB),
France (Cour des comptes, appui budgétaire finances publiques) ;
FMI (Assistance technique auprès du MINEFID par le biais d’un appui au
Programme régional AFRITAC de l'Ouest) ;
Suède (Appui au renforcement des capacités de l'ASCE-LC) ;
Suisse (Cour des Comptes, DGI), Union européenne (Programme d'appui à la
gestion publique et aux statistiques (PAGPS).
44. Concernant la réforme budgétaire, trois PTF, la Coopération allemande (GIZ), la Banque
mondiale à travers le Projet de Gouvernance Economique et de Participation Citoyenne
(PGEPC) et l'Union européenne à travers le Programme d’Appui à la Gestion Publique et
aux statistiques (PAGPS) jouent un rôle actif. Outre, ces PTF, AFRITAC Ouest I, le Centre
18
régional de renforcement des capacités du FMI basé à Abidjan, apporte une assistance
technique à la mise en œuvre de la réforme.
45. Sans être exhaustif, les appuis s’articulent ainsi qu’il suit :
Tableau 2.1 Principaux partenaires financiers
Partenaires
principaux
Objet principal de l’intervention
GIZ Programme de Renforcement de la Bonne Gouvernance financière (PRBG)
prévisions macroéconomiques, du développement des budgets programmes, du suivi
des dépenses publiques et de la gestion des marchés publics
Suisse, Banque
Mondiale, FMI/
AFRITAC et GIZ
Projet de la gouvernance économique et de la participation citoyenne (PGEPC),
BM et BAD Évaluation du système de passation des marchés selon MAPS II,)
Banque Africaine de
Développement
(BAD)
Programme d’appui budgétaire et appui institutionnel à la gouvernance économique
BM Projet de Renforcement des structures de contrôle;
Projet d'appui aux collectivités territoriales (PACT)
Banque mondiale (Finances publiques et réformes sectorielles),
Danemark Appui budgétaire sectoriel (ABS);
Appui au circuit intégré de la recette et au réseau informatique (RESINA);
Assistance technique - PAGPS- Sous-programme Finances
aide au renforcement de la gestion des Finances publiques, appui à la lutte contre la
corruption et la transparence budgétaire (REN-LAC et CIFOEB), FRANCE (Cour des
comptes, appui budgétaire finances publiques),
FMI et AFRITAC de
l'Ouest
Appui à l'administration fiscale;
Mise en oeuvre du cadre harmonisé des finances publiques de L’UEMOA
PNUD Appui au parlement et à la Cour des comptes
19
3 BILAN DE LA MISE EN ŒUVRE DE LA LOI ORGANIQUE RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES ET DU BUDGET-PROGRAMME
46. Le Burkina Faso a entrepris, de façon progressive, la mise en œuvre de la LOLF, en général,
et de la budgétisation en mode programme, en particulier. Depuis le 1ier janvier 2017, le
budget de l’État a été élaboré en mode programme. Ce grand pas vers la modernisation de
la gestion des finances publiques a été possible grâce à la transposition des directives du
cadre harmonisé de la gestion des finances publiques au sein de l’UEMOA, d’une part et
l’adoption de nombreux textes d’application et outils de gestion (instructions, guides,
manuels, canevas), d’autre part.
47. Un plan de basculement a été mis en place depuis 2017 et la présente étude établit l’état des
lieux de sa mise en œuvre.
État des lieux du cadre juridique et institutionnel
3.1.1 Cadre juridique
48. Le Burkina Faso a internalisé l’ensemble des directives du cadre harmonisé de la gestion
des finances publiques au sein de l’UEMOA, ainsi que les directives portant Comptabilité
des Matières et Régime financier des Collectivités territoriales.
49. Le point de la transposition des directives relatives à la gestion des finances publiques de
l’État et des Collectivités territoriales s’établit comme suit :
Tableau 3.1 : État de la transposition des directives de l’UEMOA
Libellé directive Texte de transposition
Directive N°01/2009/CM/UEMOA portant code de
transparence dans la gestion des finances publiques
(27 mars 2009)
Loi n°008-2013/AN du 23 avril 2013, portant code de
transparence dans la gestion des finances publiques au
Burkina Faso
Directive N°06/2009/CM/UEMOA portant lois de
finances (27 mars 2009)
Loi organique n° 073-2015/CNT du 06 novembre 2015
relative aux lois de finances
Directive N°07/2009/CM/UEMOA portant règlement
général sur la comptabilité publique (26 juin 2009)
Décret n° 2016-598/PRES/PM/MINEFID du 08 juillet
2016 portant règlement général sur la comptabilité
publique
Directive N°08/2009/CM/UEMOA portant
nomenclature budgétaire de l’État (26 juin 2009)
Décret n° 2016-600/PRES/PM/MINEFID du 08 juillet
2016 portant nomenclature budgétaire de l’État
Directive N°09/2009/CM/UEMOA portant plan
comptable de l’État (26 juin 2009)
Décret n° 2016-601/PRES/PM/MINEFID du 08 juillet
2016 portant cadre conceptuel de la comptabilité de l’État
Arrêté n°2017-185/MINEFID/SG/DGTCP/DELF du 02
juin 2017 portant plan comptable de l’État
Directive N°10/2009/CM/UEMOA portant tableau
des opérations financières de l’État (26 juin 2009)
DÉCRET N°2016-602/PRES/PM/MINEFID portant
tableau des opérations financières de l’État.
Directive N° 03/2012/CM/UEMOA du 29 juin 2012
portant Comptabilité des matières
Décret n°2016-603/PRES/PM/MINEFID du 08 juillet
2016 portant Comptabilité des matières de l’État et des
autres organismes publics
Directive n°01/2011/CM/UEMOA portant Régime
Financier des Collectivités Territoriales au sein de
l'UEMOA
Décret n°2019-0575 PRES/PM/MINEFID du 05 juin
2019 Portant Régime Financier des Collectivités
Territoriales
Décret n°2019-0621 PRES/PM/MINEFID du 14 juin
2019 portant nomenclature budgétaire des collectivités
territoriales
20
50. Ce cadre juridique de base a été complété par de nombreux textes d’application comme l’indique le
tableau qui suit :
Tableau 3.2 : Situation des textes d’application adoptés
Sur le plan budgétaire et contrôle, les textes suivants ont été adoptés :
le Décret n°2017-0182/PRES/PM/MINEFID du 20 avril 2017 portant modalités de contrôle des
opérations financières de l’État et des autres organismes publics
le Décret n°2017-0106/PRES/PM/MINEFID du 13 mars 2017 portant régime juridique des
ordonnateurs de l’État et des autres organismes publics.
Sur le plan comptable, la production concerne :
le Décret n°2016-599/PRES/PM/MINEFID du 08 juillet 2016, portant régime juridique applicable aux
comptables publics
le Décret n°2019-0305/PRES/PM/MINEFID du 15 avril 2019 portant définition et création des postes
comptables
l’Arrêté n°2017-302/MINEFID/SG/DGAIE du 24 juillet 2017 portant création, attributions,
organisation et fonctionnement des bureaux comptables des matières de l’État et des autres
organismes publics ;
l’Arrêté n°2017-303/MINEFID/SG/DGAIE du 24 juillet 2017 portant modalités d’entrée et de sortie
des matières du patrimoine de l'État et des autres-organismes publics ;
l’Arrêté n°2017-304/MINEFID/SG/DGAIE du 24 juillet 2017 portant supports et documents
comptables des matières ;
l’Arrêté n°2017-357/MINEFID/SG/DGAIE/DAIE du 22 août 2017 portant création, attributions,
organisation et fonctionnement commissions de réforme des matières de l’État et des autres
organismes publics ;
l’Arrêté n°2017-358/MINEFID/SG/DGAIE du 22 août 2017 fixant les modalités des ventes aux
enchères publiques des objets mobiliers et matériels reformés et assimilés de l’État et de ses
démembrements ;
l’Arrêté n°2019-260/MINEFID/SG/DGAIE du 20 /06 /2019 portant modalités pratiques d'inventaire
des matières de l'État et des autres organismes publics ;
l’Arrêté n°2019-260/MINEFID/SG/DGAIE du 20 /06 /2019 portant modalités pratiques d'inventaire
des matières de l'État et des autres organismes publics ;
l’Arrêté n°2019-259/MINEFID/SG/DGAIE du 20 /06 /2019 Portant procédure de réception, de
déclaration et d'enregistrement des dons et legs de matières reçues par l'État et des autres organismes
publics ;
l’Arrêté n°2019-258/MINEFID/SG/DGAIE du 20 /06 /2019 Portant liste des pièces générales et des
états annexés des matières à joindre aux comptes de gestion des matières et au compte central des
matières de l'État et des autres organismes publics ;
l’Arrêté n°2017-179/MINEFID/SG/DGTCP/DEL du 2 juin 2017 portant nomenclature des pièces
justificatives ;
l’Arrêté n°2019-157/MINEFID/SG/DGTCP/DELF du 29 avril 2019, portant référentiel des normes
comptables de l’État ;
l’arrêté portant mise en place d’un comité chargé des travaux d’élaboration du 1er bilan
d’ouverture
l’Instruction n°2019-0002 /MINEFID/SG/DGTCP/DELF du 18 mars 2019 portant application a
minima de la comptabilité en droits constatés en 2019.
51. En outre plusieurs projets de textes et d’outils de gestion (guides, manuels) sont élaborés et
n’attendent que d’être adoptés.
21
Tableau 3.3: Situation des projets de texte en cours d’adoption
Projets textes d’application du décret N°2017-0182/PRES/PM/MINEFID du 20 avril 2017 portant modalités de
contrôle des opérations financières de l’État et des autres organismes publics, notamment pour la mise en œuvre
du contrôle interne, du contrôle modulé et du contrôle a posteriori :
- le projet d’arrêté portant fixation des critères d’évaluation, des modalités de classification de la
gestion des ordonnateurs et des dérogations associée
- le projet d’arrêté portant fixation des critères d’évaluation, des modalités de classification de la
gestion des ordonnateurs et des dérogations associées
- le projet de lettre circulaire relative démarche du contrôle a posteriori exercé par le contrôleur
financier ;
- le guide d’évaluation du Contrôle interne (respectant les normes internationales);
- la grille d’évaluation du contrôle interne;
- les textes portant réforme des corps de contrôle de l’ordre administratif portés par l’ASCE-LC
Projets de texte, d’instruction et d’outils de gestion (guide, manuel):
- un projet d’instruction sur la comptabilisation des opérations suivant le principe des droits constatés ;
- un projet de manuel de procédures sur la comptabilisation des opérations suivant le principe des droits
constatés ;
- un guide de fonctionnement des comptes de l’État ;
- un projet d’instruction sur le bilan d’ouverture ;
- des propositions pour une mise en cohérence de la NBE, du PCE et de la NOMAT, (nouveaux comptes
dans la NBE et le PCE, un projet de NOMAT adossé au PCE) ;
- une nomenclature des pièces justificatives des recettes de l’État ;
3.1.2 Cadre institutionnel
52. La réforme des finances publiques ne peut atteindre les résultats escomptés sans une
réforme administrative conséquente. Elles sont intimement liées comme l’indique le tableau
qui suit :
Tableau 3.4: Relation réforme budgétaire et réforme administrative
Réforme budgétaire Réforme administrative
Les programmes budgétaires, cadre des politiques
publiques
Fusion des directions d’administration
Déconcentration de la gestion budgétaire Pilotage au niveau régional
Liberté de redéploiement des effectifs (plafonds
d’emploi)
Vers une refonte statutaire
Mesure de la performance Rémunération au mérite des cadres
Atteinte des résultats Mutualisation des fonctions support
Modification du rôle des acteurs Réingénierie des processus préalables au système
d’information
Source : Frank Mordacq, 2008
53. Malgré l’implication tardive du Ministère de la Fonction publique, du Travail et de la
Protection sociale (MFPTPS) dans le processus de la réforme des finances publiques, et
spécifiquement la mise en œuvre du budget-programme, le ministère a ouvert plusieurs
chantiers de réforme et de réorganisation institutionnelle de l’administration en cohérence
avec le budget-programme.
22
54. En matière de gestion des ressources humaines de l’administration, le MFPTPS
accompagne les ministères et institutions publiques dans le processus de description de leurs
postes de travail. Il a élaboré :
un guide méthodologique d’élaboration du tableau prévisionnel des emplois et des
effectifs (décret n°2017-0213/PRES/PM/MFPTPS du 19/04/2017) ;
un guide d’élaboration du tableau de bord des ressources humaines des ministères
et institutions publiques (circulaire n°2017-053 du 03 novembre 2017) ;
un guide méthodologique d’identification et de description des postes de travail des
ministères et institutions publiques (décret n°2018-0500/PRES/PM/MFPTPS du
19/06/2018).
En 2018, quatorze (14) ministères ont pu décrire leurs postes de travail.
55. En matière de matière de gestion de la performance, le MFPTPS a procédé à l’adaptation
des canevas des lettres de mission/contrat de performance, tenant compte des exigences du
budget-programme :
lettre de mission du premier ministre à chaque ministre ;
lettre de mission du ministre aux collaborateurs rattachés directement au cabinet ;
contrat de performance du ministre au Responsable de programme (RP) ou
Directeur Général;
contrat de performance du Responsable de programme au Responsable du budget
opérationnel de programme (RBOP) ou Directeur technique ;
contrat de performance du Responsable du budget opérationnel de programme au
Responsable de l’unité opérationnelle de programme (RUOP) ou Chef de service.
56. Sur la question de la motivation des acteurs du budget-programme, les réflexions sont
en cours sur la question indemnitaire des nouveaux acteurs.
57. Par ailleurs, en rapport avec les services du MINEFID, le MFPTPS poursuit le processus de
révision du décret n°2016-027/PRES/PM/SGG-CM du 23 février 2016 portant
organisation-type des départements ministériels afin de répondre aux préoccupations
suivantes :
le rôle et la place du Secrétaire général de département ministériel dans la
structuration imposée par le budget-programme ;
la place du Responsable de la Fonction financière (RFFI) par rapport aux
ordonnateurs principaux ;
le responsable de programme (Directeur général) reçoit son contrat de performance
directement du Ministre alors qu’actuellement la direction générale est placée sous
l'autorité du Secrétaire général ;
le Directeur régional pouvant recevoir son contrat de performance d’un ou de
plusieurs responsables de programmes alors que le principe voudrait que la direction
régionale soit rattachée au Secrétariat général ;
la question de l’évaluation des performances du Directeur régional lorsque plusieurs
responsables de programme lui ont assigné des contrats de performance.
23
3.1.3 Analyse de la cohérence des textes
58. En 2016 et 2019, des travaux d’analyse de la cohérence des textes ont été réalisés. Ces
travaux ont été complétés par les analyses effectuées dans le cadre de cette étude. Ces
analyses ont permis d’identifier des incohérences entre les textes (le point des incohérences
est en annexe de ce document).
État de mise en œuvre de la Composante des réformes budgétaires et de contrôle
59. Le Burkina Faso a été le premier pays de l’UEMOA à s’engager dans l’application effective
de la LOLF en 2017. Il a élaboré une feuille de route (plan de basculement en budget-
programme) pour l’opérationnalisation des innovations induites par le nouveau cadre
juridique dont la mise en œuvre a débuté avec l’exercice budgétaire 2017 et le point
d’achèvement prévu pour 2019.
60. La feuille de route vient en complément des grilles d’évaluation annuelle de la transposition
et de la mise en œuvre des directives du cadre harmonisé des finances publiques au sein de
l’UEMAO instituée par la Commission de l’UEMOA.
3.2.1 Bilan de la mise en œuvre du volet budgétaire
3.2.1.1 Au niveau de l’élaboration du budget de l’État
61. Les innovations majeures dans l’élaboration du budget de l’État portent sur l’allocation et
l’autorisation des crédits budgétaires par politique publique ou programme et la production
des documents de pilotage de la performance, d’une part, et la prise en compte de la
pluriannualité dans la gestion budgétaire, d’autre part.
Présentation du budget par programme et la démarche de la performance
62. L’article 14 de la LOLF a formalisé le budget-programme en disposant que les crédits
budgétaires à l’intérieur des ministères sont décomposés en programmes. Aux programmes
sont associés des objectifs précis, arrêtés en fonction de finalités d’intérêt général et de
résultats attendus. Les résultats sont mesurés par des indicateurs de performance. Les
résultats font l’objet d’évaluations régulières et donnent lieu à un rapport de performance
élaboré en fin de gestion par les ministères et institutions constitutionnelles.
63. Dans le cadre de l’implantation de la démarche de performance dans la gestion budgétaire,
la LOLF a institué l’élaboration des outils pilotage de la performance en annexe aux lois de
de finances de l’année : le Document de Programmation Budgétaire et Economique
Pluriannuelle (article 54), le Document de Programmation Pluriannuelle des Dépenses
(article 55), le Projet annuel de Performance (article 48) et le rapport annuel de performance
(articles 14 et 52).
64. Le Burkina Faso a mis en œuvre ces innovations avec l’élaboration de Document de
Programmation Pluriannuelle des Dépenses (DPPD) et des Projets annuels de Performance
(PAP) expérimentaux depuis 2010 sur la base d’un canevas d’élaboration qui a été
progressivement amélioré. Dès 2013, les ministères et institutions ont été préparés, pour
présenter leurs dépenses d’investissement en autorisation d’engagement et crédit de
24
paiement (AE/CP) pour une bascule totale en 2017. Actuellement, le budget est présenté et
voté en mode budget-programme et sous-tendu par un Document de Programmation
Budgétaire et Economique Pluriannuelle (DPBEP), des DPPD, des PAP et des rapports
annuels de performance (RAP) pour la loi de règlement.
65. Le DPBEP est élaboré et adopté en Conseil des ministres et soumis à un débat d’orientation
budgétaire au Parlement. Son contenu est fondé sur des hypothèses économiques nationales,
sous régionales et internationales. Il évalue le niveau global des recettes et des dépenses, les
ressources, les charges et de la dette du secteur public sur la période triennale. Il prévoit
également la situation financière des entreprises publiques et fixe les objectifs d’équilibre
budgétaire sur le moyen terme. Tous les ministères et institutions élaborent leur DPPD.
L’ensemble des ministères et institutions sont couverts par des programmes (113
programmes) et/ou dotations budgétaires assortis de PAP.
66. Les évaluations conduites annuellement par la Commission de l’UEMOA confirment ce
bilan de la mise en place du budget-programme et de la démarche de performance dans la
gestion budgétaire au Burkina Faso (voir notation 2018 en annexe).
Prise en compte de la pluriannualité dans la gestion budgétaire : mise en œuvre des
autorisations d’engagement (AE) et des crédits de paiement (CP)
67. En plus des DPBEP et des DPPD, la LOLF (article 19 ), en délimitant le champ et la nature
de l’autorisation parlementaire, a défini deux types d’autorisation de dépenser ou crédits
budgétaires: les crédits ouverts par les lois de finances sont constitués (i) de crédits de
paiement (CP) pour les dépenses de personnel, les acquisitions de biens et services et les
dépenses de transfert; (ii) d’autorisations d’engagement (AE) et de crédits de paiement pour
les dépenses d’investissement et les contrats de partenariats publics-privés. Afin de
permettre un contrôle effectif du Parlement et une gestion de l’évolution de la conjoncture
économique, les CP sont en principe annulés en fin d’exercice budgétaire. Par contre, les
AE peuvent autoriser des engagements pluriannuels dont la durée de validité peut être fixée
par la loi de finances.
68. La Budgétisation des dépenses d’investissement en autorisation d’engagement et en crédits
de paiement est effective. L’ensemble des crédits d’investissements des ministères et
institutions sont répartis en AE et CP. Cependant, la procédure de l’exécution et de suivi
de la consommation des AE et des CP n’est pas maitrisée par les acteurs et présente
des risques budgétaires du fait des insuffisances au niveau de la tenue de la
comptabilité des AE /CP de l’ordonnateur qui ne permet pas de faire le pilotage adéquat:
du suivi de la disponibilité en AE et en CP ;
du rétablissement des AE et des CP ;
du blocage des crédits et suspension de l’exécution ;
de la réservation de crédits.
Plafonds d’emplois
Selon l’article 14 de la LOLF, « les crédits de personnel sont assortis, par ministère, de
plafonds d’autorisation d’emplois rémunérés par l’État ». Cette innovation implique que la
gestion budgétaire des dépenses de personnel comporte deux aspects : le contrôle budgétaire
25
des effectifs et la gestion de la paie. Le budget comprend des plafonds d’emplois ou des
autorisations de postes budgétaires et des crédits de paiement pour les dépenses de
personnel.
Les plafonds d’emplois constituent un des éléments de la flexibilité accordée aux
ordonnateurs principaux dans le cadre d’une gestion axée sur les résultats. En effet, ils
peuvent désormais procéder à des recrutements et à des transformations d’emplois pour
satisfaire les besoins en ressources humaines des programmes sous réserve de respecter le
nombre d’emplois ministériels fixé, le montant correspondant en dépenses de personnel et
les règles de recrutement de la fonction publique en vigueur.
69. Le plafond d’emplois n’est pas mis en œuvre, toutefois le MFPTPS a engagé le processus
d’élaboration des tableaux prévisionnels des emplois et des effectifs dans treize (13)
ministères sur la base du décret n°2017-0213/PRES/PM/MFPTPS du 19/04/2017 portant
guide méthodologique d’élaboration du tableau prévisionnel des emplois et des effectifs.
3.2.1.2 Au niveau de l’exécution du budget de l’État
70. En matière d’exécution du budget et dans son volet budget, le plan de basculement 2017-
2019 a mis l’accent sur la mise en œuvre des innovations relatives au principe
d’ordonnateurs multiples aux niveaux central et déconcentré, la fongibilité asymétrique des
crédits, le dialogue de gestion et le suivi trimestriel de la mise en œuvre de la loi de finances
de l’année.
Principe d’ordonnateurs multiples aux niveaux central et déconcentré
71. La déconcentration de la fonction d’ordonnateur est la condition de la responsabilisation
des gestionnaires dans la mise en œuvre des politiques publiques, qui est un principe de la
budgétisation axée sur les résultats.
72. L’article 70 de la LOLF consacre à chaque ministre ou président d’institution, la fonction
d’ordonnateur principal des crédits, des programmes et des budgets annexes de leurs
départements. Les modalités d’application de cet article sont précisées par le Décret 2016-
598 portant règlement général sur la comptabilité publique (RGCP) et par le Décret N°2017-
0106/PRES/PM/MINEFID du 13 mars 2017 portant régime juridique des ordonnateurs de
l’État et des autres organismes publics.
73. Le Burkina Faso a retenu trois (3) niveaux de gestion du programme : le responsable de
programme (le RP), le budget opérationnel de programme géré par le responsable du budget
opérationnel de programme (le RBOP) et l’Unité opérationnelle de Programme gérée par le
responsable d’unité opérationnelle de programme (le RUOP). Il a élaboré plusieurs
documents qui déterminent le rôle de chacun de ces acteurs :
la charte de gestion (annexe du Guide d’exécution du budget-programme, volet
dépense publique) formalise les rôles et les responsabilités des différents acteurs
qui contribuent à l’atteinte des objectifs des programmes ;
un projet décret portant attributions des responsables de Programmes, de Budgets
Opérationnels de Programme et d'Unités Opérationnelles de Programme.
26
74. Bien avant la mise en œuvre de la LOLF, le Burkina Faso était déjà engagé dans le processus
de déconcentration de la fonction d’ordonnateur. Les engagements et les propositions de
liquidation des dépenses sont effectués par les Directions administratives et financières
(DAF). L’ordonnancement et la liquidation des dépenses sont faits par les Cellules
Ordonnancement de l’Unité de vérification Vérification créées au sein de chaque
département/institution, animées par des agents du MINEFID pour une période transitoire.
75. Au niveau déconcentré, les engagements et les propositions de liquidation des dépenses sont
effectuées par les directions régionales. Les Directions regionales du Budget assurent la
liquidation et le mandatement des dépenses pour le compte des ministères sectoriels.
76. Les ordonnateurs peuvent déléguer leurs compétences d'ordonnateur (article 14 du
RGCP). Au terme de l’article 3, alinéa 2 du décret portant régime juridique des
ordonnateurs de l’État et des autres organismes publics, la délégation de compétences
d’ordonnateur comporte deux volets : (i) une délégation de gestion des crédits comportant
les actes d’engagement et de proposition de liquidation, et (ii) une délégation
d’ordonnancement emportant au profit du délégataire un pouvoir de liquidation et de
mandement des dépenses.
77. À ce titre, le plan de basculement prévoyait de réaliser cette délégation en 2019 avec les
RUOP, les RBOP et les RP comme gestionnaires de leurs crédits, c’est-à-dire, chargés des
engagements et des propositions de liquidation des dépenses, et la création des
Responsables de la Fonction financière (RFFI) aux niveaux central et déconcentré en charge
de la liquidation et de l’ordonnancement des dépenses.
Tableau 3.5 : Plan de déconcentration de la fonction d’ordonnateur
2017 2018 2019 : cible
Niveau
central
- Ministres et Présidents
d'institutions, ordonnateurs
principaux.
- Délégation au chef de
Cellules d’ordonnancement
des dépenses à l’exception
des dépenses de personnel.
- Ordonnancement par les
Cellules d’ordonnancement
des UV
- Rattachement des Cellules
d’ordonnancement des UV
aux cabinets des SG
- Engagement effectué par les
DAF
- Mise à disposition d’agents
par MINEFID pour
ministères sans UV
- Ministres et Présidents
d'institutions,
ordonnateurs
principaux.
- Délégation au chef de
Cellules
d’ordonnancement des
dépenses de personnel.
- Délégation au chef de
Cellules
d’ordonnancement des
autres natures de
dépenses.
- Engagements effectués
par les RUOP, les
RBOP et les RP.
- Ordonnancement par les
Cellules
d’ordonnancement (UV)
rattachés aux SG
- Ministres et Présidents
d'institutions,
ordonnateurs principaux.
- Délégation de fonction
d'ordonnateur aux
Responsables de la
fonction financière
- Création d’une Direction
Solde et Ordonnancement
sous le RFFI.
- Les engagements seront
effectués par les RUOP,
les RBOP et les RP.
27
2017 2018 2019 : cible
Niveau
Déconcentré
- DRB continue d'assurer
l’ordonnancement pour les
structures.
- DRB reçoit délégation de
tous les ministres et
Présidents d’institution pour
assurer l’ordonnancement
au niveau déconcentré.
- DRB est sous l’encrage
institutionnel du
Gouverneur pour le volet
ordonnancement et non
MINEFID
- DRB continue d'assurer
l’ordonnancement pour
les structures.
- DRB reçoit délégation
de tous les ministres et
Présidents d’institution
pour assurer
l’ordonnancement au
niveau déconcentré.
- DRB est sous l’encrage
institutionnel du
Gouverneur pour le
volet ordonnancement et
non MINEFID
- Nomination des RFFI
régionaux et provinciaux
chargés d’accompagner
les RBOP et les RUOP au
niveau déconcentré
Source : Plan de basculement progressif du budget-programme
78. L’évaluation de la mise en œuvre du plan de basculement en budget-programme montre
que le processus de déconcentration de la fonction d’ordonnateur est son niveau
d’avant 2017 : la délégation de la gestion des crédits aux RP, RBOP et RUOP et la
délégation de l’ordonnancement aux RFFI centraux, régionaux et provinciaux n’ont
pas été réalisées. Ce retard est imputable à la lenteur des réformes administratives,
notamment la révision de l’organigramme-type des ministères pour se conformer aux
exigences du budget- programme.
79. Aussi, en absence d’une cartographie des BOP et UOP, il n’a pas été possible de désigner
les RBOP et les RUOP, acteurs indispensables à la mise en œuvre des objectifs du
programme et à l’animation du dialogue de gestion au sein du programme. Concernant les
responsables de programme, 109 responsables de programme sont nommés sur un total de
113 programmes.
80. En outre, les entrevues ont mis l’accent sur (i) l’absence de cadre légal permettant de
légitimer le pouvoir hiérarchique des responsables de programme sur les autres acteurs de
la chaine managériale du programme, sur (ii) leur faible capacité managériale (iii) et le non-
respect des critères de nomination des responsables de programme.
28
Figure 2 : Schéma de mise en œuvre du principe d’ordonnateurs multiples
ORDONNATEURS PRINCIPAUX : PRESIDENTS DES INSTITUTIONS, MINISTRES
Gestionnaires de crédits : RP,
RBOP, RUOP :
Gestionnaires de crédits : RBOP,
RUOP
Ordonnateur de la dépense :
RFFI régional et provincial
Ordonnateur de la dépense : RFFI
Ordonnateurs secondaires :
1.le gestionnaire de crédits
2. l’ordonnateur de la dépense
Ordonnateurs principaux délégués :
1. le gestionnaire de crédits
2. l’ordonnateur de la dépense
Niveau central Niveau déconcentré
29
Fongibilité asymétrique des crédits
81. Dans une optique orientée vers la performance, les gestionnaires sont redevables sur les
produits de leurs activités et les résultats imputables au programme. Ils doivent être
relativement libres de déterminer la composition des moyens qu’ils utilisent, sous réserve
des principes de fongibilité asymétrique. L’article 17, alinéa 2 de la loi organique n° 073-
2015/CNT du 06 novembre 2015 relative aux lois de finances a institué cette liberté dans
l’utilisation des crédits budgétaires au profit des gestionnaires des crédits à travers la
fongibilité asymétrique des crédits. La fongibilité laisse donc la faculté de définir, sous
certaines limites, l’objet et la nature des dépenses dans le cadre du programme pour en
optimiser la mise en œuvre. L’ordonnateur a autorité pour l'affectation des crédits votés à
l'intérieur du plafond de l'autorisation de dépense d’un programme.
82. Dans le cadre de la mise en œuvre de cette innovation, les ordonnateurs principaux devraient
être à mesure d’appliquer, par arrêté, la fongibilité asymétrique sur toutes les natures de
dépenses. A ce jour, les réaménagements de crédits selon les règles de la fongibilité
asymétrique des crédits sont autorisés pour toutes les dépenses sauf pour les dépenses
de personnel. Le guide d’exécution du budget-programme décrit la procédure de mise en
œuvre de la fongibilité des crédits.
83. Les gestionnaires de crédits apprécient favorablement cette innovation introduite dans
l’exécution du budget en raison des marges de manœuvre et la flexibilité qu’elle apporte
dans la mise en œuvre des activités de leur programme. Cependant, ils ne comprennent
pas l’intervention des services de la Direction Générale du Budget (DGB) dans la
procédure des réaménagements des crédits pour « positionner » les crédits dans le
système informatique. L’intervention de la DGB n’est pas prévue par le Guide d’exécution
du budget-programme et la loi dispose que l’ordonnateur principal, à l’origine des
modifications des crédits, doit juste informer le Ministre chargé des finances.
Dialogue de gestion
84. Les relations entre les acteurs d’un programme, du responsable de programme aux unités
de base fournissant les services publics relèvent d’un « dialogue de gestion ». Le Guide
d’exécution du budget-programme indique les axes d’organisation du dialogue de gestion :
un axe horizontal : échanges entre RP, entre RBOP et entre RUOP ;
un axe vertical : des échanges, entre le Ministre/Président d’institution et
Responsable de programme, des échanges entre le responsable de programme (RP)
et le responsable du budget opérationnel de programme (RBOP), entre le RBOP et
les RUOP et, entre le RUOP et agents ;
au niveau déconcentré, le dialogue de gestion englobe les acteurs locaux tels que les
responsables des structures déconcentrées et les collectivités territoriales s’il y a
lieu.
85. Le plan de basculement donne les étapes de mise en œuvre du dialogue de gestion jusqu’en
2019.
30
Tableau 3.6 : Etapes de mise en œuvre du dialogue de gestion
2017 2018 2019 : cible
Organisation au titre du
dialogue de gestion des
activités portant sur :
- les échanges sur la
stratégie du programme ;
- l’acte contractuel sur la
performance ;
- les difficultés rencontrées
dans la mise en œuvre des
actions du programme ;
- le point sur les résultats et
les actions correctives
nécessaires en cas d’écart
par rapport à la trajectoire.
Organisation au titre du dialogue
de gestion des activités portant
sur:
- la définition de la stratégie
du programme ;
- l’acte contractuel sur la
performance ;
- la répartition des moyens ;
- les éventuelles difficultés
rencontrées dans la mise en
œuvre des actions du
programme ;
- le point sur les résultats et
les actions correctives
nécessaires en cas d’écart
par rapport à la trajectoire.
Organisation au titre du
dialogue de gestion des
activités portant sur :
- la définition de la stratégie
du programme ;
- l’acte contractuel sur la
performance ;
- la répartition des moyens ;
- les éventuelles difficultés
rencontrées dans la mise
en œuvre des actions du
programme ;
- le point sur les résultats et
les actions correctives
nécessaires en cas d’écart
par rapport à la trajectoire.
Source : Plan de basculement progressif du budget-programme
86. Si le dialogue de gestion vertical semble se faire entre le ministère et les responsables de
programme dans beaucoup de ministères, il ressort des entrevues que le dialogue de gestion
horizontale tarde à se mettre en place pour plusieurs raisons : l’absence d’outil
didactique et d’opérationnalisation du dialogue de gestion, l’absence de cartographie
des BOP et des UOP, le retard dans la désignation des RBOP et des RUOP.
suivi trimestriel de la mise en œuvre de la loi de finances de l’année
87. Selon l’article 94 de la LOLF, « …le Gouvernement transmet trimestriellement au
Parlement, à titre d’information, des rapports sur l’exécution du budget et l’application du
texte de la loi, de finances. Ces rapports sont mis à la disposition du public ». Dans ce cadre
le format du rapport de suivi trimestriel a été adapté au budget-programme. Il est élaboré,
adopté en Conseil des Ministres et publié régulièrement sur le site Web du MINEFID et
transmis au Parlement.
3.2.2 Bilan de mise en œuvre du volet contrôle
88. La réforme du contrôle financier porte sur (i) la poursuite de la déconcentration de la
Direction Générale du Contrôle des Marchés Publics et des Engagements Financiers
(DGCMEF) auprès des ministères, institution, régions et provinces, (ii) le contrôle modulé
des opérations budgétaires en fonction de la qualité du contrôle interne et (iii) le
renforcement du contrôle a posteriori du contrôleur financier.
31
Tableau 3.7 : Plan de réforme du contrôle financier
2017 2018 2019 : cible
- Poursuite de la
déconcentration de la DG-
CMEF auprès des
ministères, institutions,
régions et provinces
- Dérogation de base ou de
premier niveau
- Contrôle modulé en
fonction de la qualité du
contrôle interne ou
dérogation de deuxième
niveau
- Poursuite de la
déconcentration de la DG-
CMEF auprès des
ministères, institutions,
régions et provinces
- Dérogation de base ou de
premier niveau
- Contrôle modulé en fonction
de la qualité du contrôle
interne ou dérogation de
deuxième niveau
- Elaboration d'un guide
d’appréciation et d'un
canevas d’évaluation de la
performance des
programmes
- Poursuite de la
déconcentration de la DG-
CMEF auprès des
ministères, institutions,
régions et provinces
- Dérogation de base ou de
premier niveau
- Contrôle modulé en
fonction de la qualité du
contrôle interne ou
dérogation de deuxième
niveau
- Renforcement du contrôle
a postériori
Source : Plan de basculement progressif du budget-programme
Poursuite de la déconcentration de la DGCMEF
89. Le principe de la déconcentration du Contrôle financier est consacré par l’article 72 de la
LOLF comme corollaire indispensable de la déconcentration de l’ordonnancement. La
déconcentration du Contrôle financier au Burkina Faso est une réalité bien avant la LOLF.
Tous les ministères, institutions constitutionnelles et régions disposent de délégation de
Contrôle des Marchés publics et des Engagements financiers.
Contrôle modulé des opérations budgétaires
90. L’article 15 de la LOLF autorise l’adaptation du contrôle a priori du contrôleur financier en
fonction de la qualité et de l’efficacité du contrôle interne ainsi que du contrôle de gestion
mis en œuvre par l’ordonnateur. Selon l’article 45 du décret n°2017-
0182/PRES/PM/MINEFID du 10 avril 2017, portant modalités de contrôle des opérations
financières de l’État et des autres organismes publics, le contrôle modulé des opérations
budgétaires se fait suivant deux modalités :
les dérogations de base ou modulation de premier niveau : exemption du visa
préalable des actes administratifs et des dépenses publiques applicables à tous les
ministères;
les dérogations de deuxième niveau concernent les exemptions accordées en
fonction de la qualité du contrôle interne et du contrôle de gestion de l’ordonnateur.
91. Le contrôle modulé est une étape fondamentale dans l’atteinte du principe de flexibilité dans
la gestion budgétaire en faveur des gestionnaires de crédits. Le Burkina Faso a fait une
32
avancée dans l'allègement du contrôle a priori en procédure normale depuis la réforme de
2013 (plus de contrôle a priori au niveau de la liquidation et du mandatement). Concernant
le contrôle modulé, suivant le plan de basculement, les deux modalités du contrôle modulé
étaient censées d’être mises en œuvre dès 2017. Cet objectif n’est pas atteint en raison:
du retard dans la mise en place du dispositif de contrôle interne : la cartographie des
risques de plusieurs ministères ne sont plus à jour, absence de cartographie de
risques sur le périmètre du programme ;
du retard dans l’adoption du projet d’arrêté d’application du décret n°2017-
0182/PRES/PM/MINEFID du 10 avril 2017, portant modalités de contrôle des
opérations financières de l’État et des autres organismes publics et du projet d’arrêté
portant fixation des critères d’évaluation, des modalités de classification de la
gestion des ordonnateurs et des dérogations associée.
Contrôle a posteriori du contrôleur financier
92. En contrepartie de l’institution du contrôle modulé des opérations budgétaires, le nouveau
cadre harmonisé de la gestion de finances publiques renforce le contrôle effectué par le
contrôleur financier en lui accordant le pouvoir de faire un contrôle a posteriori (les articles
15 et 72 de la LOLF, les articles 179 et 184 du RGPC).
93. Le décret n°2017-0182/PRES/PM/MINEFID du 10 avril 2017, portant modalités de
contrôle des opérations financières de l’État et des autres organismes publics précise les
modalités d’exercice du contrôle a posteriori du contrôleur financier. Selon l’article 54 de
ce décret, les opérations sont examinées au regard de leur légalité, régularité et de la
sincérité des prix.
94. Les domaines d’intervention du contrôle a posteriori du contrôleur financier sont :
les actes administratifs dispensés du contrôle a priori;
les dépenses publiques dispensées du contrôle a priori.
95. Ce chantier de la réforme du contrôle financier est en retard ; mais les outils nécessaires
sont en train d’être mis place par la DGCMEF pour sa mise en œuvre. Elle a élaboré un
référentiel de contrôle a posteriori qui détermine les points de contrôle, décrit la démarche
du contrôle et défini le canevas type du rapport et un projet d’arrêté portant modalités
d’exercice du contrôle a posteriori du contrôleur financier.
96. En dépit de tout l’arsenal juridique relatif au contrôle a posteriori du contrôleur financier,
des débats continuent sur la pertinence de confier ce contrôle au contrôleur financier
et les incohérences ci-dessous entre les textes contribuent à perpétuer ce débat :
les contrôleurs financiers donnent des avis sur la qualité de la gestion des
ordonnateurs et sur la performance des programmes (article 72 de la LOLF) ;
les contrôleurs financiers évaluent a posteriori les résultats et les performances des
programmes, au regard des objectifs fixés, des moyens utilisés et de l'organisation
des services des ordonnateurs (article 184 RGCP) ;
contrairement aux dispositions susvisées de la LOLF et du RGPC, l’article 54 du
décret MCOFE, ainsi que le projet d’arrêté portant modalités d’exercice du contrôle
33
a posteriori du contrôleur financier limitent le champ d’application du contrôle a
posteriori aux opérations financières stricto sensu exemptées de contrôle a priori
écartant ainsi le contrôle a posteriori des éléments de performance physique des
programmes budgétaires. A ce niveau, il faut signaler que l’IGF doit prendre une
place importante dans le contrôle a posteriori pour le compte du MIINEFID. En plus
de cela, il faut noter que la DGCMEF se trouvera fortement limitée dans son rôle
d’appréciation de la performance des programmes par le fait qu’ils n’ont plus la
liquidation des dépenses.
Dispositif de contrôle interne et de contrôle de gestion
97. L’article 15, alinéa 3 de la LOLF a rendu obligatoire la mise en place d’un dispositif de
contrôle interne et de contrôle de gestion pour la mise en œuvre du contrôle modulé des
opérations budgétaires. Le Guide d’exécution du budget-programme identifie les
contrôleurs internes et les contrôleurs de gestion comme des acteurs de la mise en œuvre du
programme.
98. Cependant, la mise en œuvre ce dispositif est à l’état embryonnaire. Les cartographies des
risques réalisées à l’échelle des ministères avec l’appui de l’Inspection Générale des
Finances, doivent être reprises par programme budgétaire.
99. Les Directions Générales des Etudes et Statistiques Sectorielles sont identifiées comme
étant les structures chargées du contrôle de gestion. Ces structures bien que
opérationnelles dans tous les ministères n’exercent pas réellement la fonction de
contrôle de gestion au service des responsables de programme, qui, selon le Guide
d’exécution du budget-programme, consiste principalement à :
centraliser tous les tableaux de bord opérationnels des programmes ;
synthétiser les différents tableaux de bord pour en faire un outil de pilotage
stratégique;
évaluer les écarts et risques de non-performance et proposer des mesures correctives;
tenir une comptabilité analytique dans l’optique d’évaluation du coût des
programmes;
produire les Rapports annuels de performance (RAP) en étroite collaboration avec
les responsables de programme.
Contrôle des rapports annuels de performance
100. Dans le cadre du contrôle de la qualité de la gestion des ordonnateurs, les articles 15 et
97 étendent les compétences de la Cour des Comptes qui peut désormais contrôler la qualité
de la gestion des administrations et les résultats des programmes et en évaluer l'efficacité
l'économie et l'efficience.
101. Le contrôle des rapports annuels de performance n’est pas opérationnel : les RAP de
2017 sont élaborés et sont transmis à la Cour des Comptes, mais qui n’a pas encore donné
d'avis.
34
La certification des comptes
102. Selon l’article 100 de la LOLF, la Cour des Comptes est investie de la mission de
certification des comptes de l’état. Les préalables pour la certification des comptes ne sont
pas réunis, notamment :
la situation exhaustive financière et patrimoniale de l'État,
la mise en place du contrôle interne comptable ;
la mise en place du réseau comptable.
103. La Cour des Comptes travaille à l’élaboration d’une feuille de route pour arriver à la
certification des comptes. Elle a entrepris la formation de ses vérificateurs pour assurer la
mise en œuvre de ses nouvelles missions.
104. Cependant, la Cour des Comptes est confrontée à l’instabilité du personnel
inhérente à la limitation du mandant des magistrats financiers à cinq (5) ans.
État de mise en œuvre de la composante réforme comptable
105. La réforme comptable dans le cadre du plan de basculement au budget-programme vise
essentiellement la mise en œuvre les trois dimensions de la comptabilité sur la base sur le
principe de la constatation des droits et obligations (article 130 du RGCP) ; il s’agit de :
la comptabilité budgétaire ;
la comptabilité générale ;
la comptabilité des matières.
Tableau 3.8 : Plan de mise en œuvre des réformes comptables
2017 2018 2019 : cible
- Réorganisation du réseau des
comptables publics
- Elaboration d’un manuel des
procédures de comptabilisation en
droits constatés
- Détermination des règles de calcul
des amortissements et des
provisions
- Nomination des comptables
matières
- Réalisation du module de
comptabilité budgétaire
- Validation des macros processus de
la clôture et la comptabilité
- Comptabilisation des opérations
d’emprunts dans les comptes
patrimoniaux
- Définition des règles d’évaluation
et de valorisation du patrimoine
financier de l’État
- Nomination des comptables matières
- Réalisation du module de
comptabilité ;
- Réalisation du module de gestion de
la trésorerie
- Définition des règles d’intégration du
patrimoine de l’État dans les comptes
de la comptabilité générale
- Définition de l’architecture de
centralisation de toutes les opérations
comptables
- Effectivité de la
comptabilité
générale (intégrant
les matières) et de
celle des coûts
Source : Plan de basculement progressif du budget-programme
35
3.3.1 Bilan de mise en œuvre du volet comptabilité générale
106. En application de l’article 24 du décret 2016-601/PRES/PM /MINEFID portant cadre
conceptuel de la Comptabilité de l’État, les réalisations du volet comptable porte sur les
travaux de production du bilan de l’État sur la base des droits constatés. La production du
premier bilan d’ouverture est prévue en septembre 2019. A ce titre, les activités suivantes
ont été réalisées :
la délimitation du champ du bilan d’ouverture : sont concernés par le premier bilan
d’ouverture cinq Ministères et une institution à Ouagadougou (Ministère de
l’Économie, des Finances et du Développement, Ministère de la Santé, Ministère de
l’Agriculture, Ministère de l’Eau, Ministère de la Jeunesse et la Cour des Comptes) ;
la validation du canevas du bilan d’ouverture : le canevas retenu par les textes
communautaire et présenté dans le référentiel des normes comptables a été confronté
à l’ensemble des comptes du bilan (classe 1 à 5), afin de s’assurer de la prise en
compte de l’ensemble des comptes ;
la validation du schéma de comptabilisation des données d’inventaire : les projets
d’écritures d’intégration (comptabilisation) des données d’inventaire (actifs et
passifs) ont été recensés et validés ;
la validation des données d’inventaire ;
l’opérationnalisation des réseaux comptables ;
l’assainissement des comptes d’imputation provisoire : certains comptes
d’imputation provisoire ont été apurés. Pour le reste des comptes d’imputation
provisoire, un projet d’instruction pour leur cantonnement, a été élaboré.
107. A ces réalisations, il faut signaler le bilan de l’évaluation de la mise en œuvre de la
Directive n° 07/2009 /CM/UEMOA du 26 juin 2009 portant Règlement général de la
comptabilité publique au sein de l’UEMOA établi par la Commission de l’UEMOA a
souligné des avancées sur les dispositions suivantes :
Conditions matérielles, financières et morales garantissant aux comptables publics
la bonne exécution de leurs missions ;
Modalités relatives à l’organisation, au déroulement, au délai de dépôt,
d’exploitation et de publication des rapports de contrôle des opérations des
comptables publics ;
Responsabilités des acteurs (ordonnateurs, comptables publics et contrôleurs
financiers) et modalités de mise en œuvre ;
Tenue et élaboration des comptes annuels de l’État ;
Tenue de la comptabilité des dépenses engagées par les contrôleurs financiers
Accessibilité des rapports de contrôle au public.
108. Le constat majeur est la non-production des comptes administratifs par les
ordonnateurs.
3.3.2 Bilan de mise en œuvre du volet comptabilité des matières
109. Par rapport à la comptabilité matières, les réalisations ont concerné, en plus des
instruments juridiques et de gestion (guides, manuels) indiqués, sur la connaissance du
patrimoine non financier de l’État par :
36
le recensement géo référencé et valorisé des immobiliers de l’État (bâtiment et
terrain) 1083 réserves administratives dont 215 bâtis 490 non aménagés et 287 autres
sur une partie de la région du centre ;
la disponibilisation de statistiques exhaustives du matériel roulant de l’État qui font
ressortir au 31/12/2018, 6 543 véhicules et 10 457 motos ;
la production du premier compte central des matières au 31/12/2018 d’une valeur de
187 milliards ;
la réforme et la vente aux enchères du matériel roulant et du matériel et mobilier
hors d’usage.
110. Sur la comptabilité des matières, la mission d’évaluation de l’UEMOA a attribué des
notes satisfaisantes par l’application des dispositions suivantes :
multiplicité des ordonnateurs principaux de matières ;
mise en place des comptables/gestionnaires des matières ;
nomination d’un comptable/gestionnaire centralisateur des matières (CCM) ;
fixation d’un seuil maximum pour la réception des commandes des matières ;
composition complète et règles de fonctionnement de la commission de réception
fixées ;
réalisation des travaux d’inventaire annuel physique des matières ;
modalités de réforme des matières déterminées ;
production du compte central des matières ;
codification et immatriculation des matières.
111. Elle a constaté la non aplication des dispositions relatives à :
nomination d’un comptable/gestionnaire centralisateur des matières (CCM) ;
reddition des comptes de gestion des matières à la Cour des comptes au plus tard le
30 juin de l’exercice suivant celui au titre duquel ils sont établis.
Tableau récapitulatif de la mise en œuvre du plan de basculement 2017
Composan
te
Programmation État de
mise en
œuvre
Observations
Co
mp
osa
nte
bu
dg
éta
ire
Présentation du budget par politique
publique:
Oui La loi de finances est élaborée, votée et
exécutée en mode programme
Elaboration des outils de pilotage de
la performance (DPBEP, DPPD, PAP
et RAP),
Oui Le DPBEP, DPPD, PAP et RAP sont
élaborés et annexés aux lois de finances.
Toutefois l’amélioration du cadre de
performance de ces outils reste un défi
Mise en œuvre de la pluriannualité
dans la gestion des finances
publiques: procédure des AE /CP
Oui Les dépenses d’investissements sont
autorisées et exécutées en AE /CP.
Flexibilité dans la gestion : la
fongibilité asymétrique des crédits
Oui Les ordonnateurs principaux sont
autorisés à faire les réaménagements de
crédits selon les règles de la fongibilité
asymétrique des crédits (sauf dépenses
de personnel), même si l’opération doit
être validée par la DGB
37
Responsabilisation des acteurs :
déconcentration de l’ordonnancement
En cours Les RUOP, les RBOP et les RP ne sont
pas encore habilités à faire des
engagements
Poursuite de la déconcentration de la
DG-CMEF auprès des ministères,
institutions, régions et provinces
oui Couverture de tous les ministères et
régions;
Dérogation de base ou de premier
niveau
Non Pas de base légale permettant de
démarrer
Co
mp
osa
nte
con
trô
le
Contrôle modulé en fonction de la
qualité du contrôle interne ou
dérogation de deuxième niveau
Non Dépendant de la mise en place du CI
Renforcement du contrôle a postériori En cours Des guides et des formations ont été faits
Le contrôle des rapports annuels de
performance;
Non La Cour des comptes en retrait;
La DGCMEF a entrepris l’élaboration
des documents de base
Co
mp
osa
nte
co
mp
tab
ilit
é (u
ne
com
pta
bil
ité
à t
rois
dim
ensi
on
s)
Réorganisation du réseau des
comptables publics
En cours Décret adopté et travaux
d’opérationnalisation en cours
(identification besoins, projet
organigramme)
Elaboration d’un manuel des
procédures de comptabilisation en
droits constatés
Oui
Détermination des règles de calcul des
amortissements et des provisions
Nomination des comptables matières
Oui
Réalisation du module de comptabilité
budgétaire
En cours
Comptabilisation des opérations
d’emprunts dans les comptes
patrimoniaux
Oui Existence d’une instruction
Définition des règles d’évaluation et
de valorisation du patrimoine
financier de l’État
en cours
38
4 ANALYSE DE LA MISE EN ŒUVRE DU BUDGET-PROGRAMME
112. La gestion budgétaire en mode programme repose sur une nouvelle conception du
budget de l’État tenant compte des priorités de l’action publique et de la performance, sur
une responsabilisation des acteurs et la flexibilité dans la gestion afin d’atteindre les
résultats et sur la redevabilité dans la gestion des finances publiques.
113. Il existe différents modèles de budgétisation axée sur les performances qui utilisent
différents mécanismes pour lier les allocations budgétaires aux résultats. En fonction des
liens entre les informations sur les performances et les allocations budgétaires, l’OCDE a
identifié trois « modèles » ou catégories de systèmes de budgétisation en mode programme:
(i) la budgétisation présentationnelle (ii) la budgétisation éclairée par les performances, et,
(iii) la budgétisation axée directement sur les performances.
114. Le bilan de la mise en œuvre du budget-programme au Burkina Faso vise globalement
à apprécier les avancées, les obstacles et les défis dans le processus d'élaboration et de mise
en œuvre du budget-programme dans les ministères et institutions en se référant à aux
critères de classement des systèmes de budgets en mode budget-programme.
Principaux constats
4.1.1 Réussite de l’implantation des bases de la budgétisation en mode
programme
115. Le modèle de base du budget-programme est de présenter et de faire voter le budget de
l’État par programme sous-tendu par des informations sur la performance dans les
documents budgétaires en annexe à la loi de Finances.
116. La présentation du budget par programme est le premier élément de la budgétisation
axée sur les résultats. Elle permet de classer les dépenses par politique publique plutôt que
- comme dans la budgétisation traditionnelle - par type d'intrants (services, salaires,
fournitures, équipement, etc.). Il s'agit d'un outil puissant pour la budgétisation axée sur les
performances, car il indique combien d'argent est affecté à la mise en œuvre de telle
politique publique. Cela permet aux décideurs budgétaires d'évaluer les avantages et
l'efficacité des programmes par rapport à leurs coûts.
117. Depuis 2017, le Burkina Faso a réussi cette étape dans l’approche de budget-
programme (la budgétisation présentationnelle) en instituant l’élaboration et le vote
du budget de l’État par programme.
118. Les ressources budgétaires sont désormais allouées en fonction des politiques publiques
que sont les programmes budgétaires et en dotations à l’intérieur des ministères et des
Institutions constitutionnelles et assimilées. Au total, les politiques publiques sont
découpées en 113 programmes budgétaires. Sur les quinze ministères et institutions qui ont
répondu aux questionnaires, la quasi-totalité trouve que le découpage actuel des ministères
en programmes est effectif et pertinent. Ils affirment en outre que les programmes sont
alignés sur des politiques publiques.
39
119. Malgré les velléités de mise en cause de la structure des programmes, les autorités sont
parvenues à assurer une continuité dans la gestion des programmes par la stabilité relative
des programmes.
120. En appui de la présentation du budget en mode programme, le Burkina élabore tous les
documents d’implantation de la démarche de performance dans la gestion budgétaire,
notamment le DPBEP, les DPPD-PAP et les RAP contenant les informations clés sur la
performance et les coûts de chaque programme telles que :
les objectifs du programme et leur lien avec les priorités nationales et sectorielles ;
les «extrants» de services clés fournis par le programme;
la manière dont le programme est censé atteindre les objectifs énoncés (activités,
projets, etc.);
les indicateurs de performance clés et résultats d'évaluation par programme; et
les coûts du programme.
121. Ces documents de programmation et de budgétisation sont élaborés sur la base des
priorités définies dans les documents de stratégie ou politique sectorielle.
122. En réponse à la question sur la cohérence des objectifs des cadres de performance des
programmes avec les finalités des politiques publiques, les ministères estiment à plus de
86% qu’une relation forte est établie entre les objectifs et les indicateurs des cadres de
performance des programmes avec les finalités de leurs politiques. En ce qui concerne la
qualité de la définition des objectifs et des résultats en rapport avec le programme, ils la
trouvent très satisfaisante à plus de 53% et satisfaisante à 33%. Le ratio baisse à 50% de
satisfaction lorsqu’on s’intéresse à la cohérence des activités planifiées pour atteindre les
objectifs et résultats attendus. Cette assertion est confirmée par l’analyse des rapports de
performance de certains ministères.
4.1.2 Obstacles à l’approfondissement de la budgétisation en mode programme
4.1.2.1 Insuffisance dans la qualité et la disponibilité de l'information sur la performance
123. Comme dans tous les pays qui se sont lancés dans l’approche de budget-programme, les
insuffisances les plus fréquentes à une mise en œuvre harmonieuse du budget-programme
sont liées aux informations sur les performances, à la qualité et à la quantité de celles-ci, et
en particulier aux méthodes de mesure des réalisations et résultats, à la spécificité et à
l’exactitude des données. Les informations sur la performance doivent satisfaire à de
nombreuses exigences pour faciliter effectivement et efficacement les réformes de budget-
programme : elles doivent être systématiques, simples, peu coûteuses, satisfaisantes sur le
plan de leur rapport coût/efficacité, et exploitable. En outre, elles doivent être correctement
analysées et interprétées.
124. Les acteurs budgétaires sont d’ailleurs conscients de ces faiblesses au niveau des cadres
de performance des programmes budgétaires : pertinence de certains objectifs et indicateurs
pas évidente, absence de valeurs de référence de beaucoup d’indicateurs, réalisme des
valeurs indicateurs de résultats, l’imputabilité des objectifs, etc.
40
125. Une première exigence, certes pas la plus spectaculaire, mais qui conditionne la
pertinence de l’ensemble de la démarche de performance, consiste à fiabiliser les
indicateurs. C’est pourquoi, des actions ont été déjà entreprises pour une revue de la qualité
du cadre de performance. Par exemple, le canevas des DPPD-PAP a été modifié en 2019
pour tenir compte des extrants en vue de prendre en charge les recommandations de
l’Assemblée nationale, et de l’évaluation PEFA 2014-2016.
126. Pour l’amélioration de la qualité et de la disponibilité de l'information sur la
performance, il est en général recommandé d’auditer la qualité des programmes et des
documents de performance. Cet audit doit, entre autres, porter sur :
le périmètre des programmes, en s’assurant que le responsable du programme est en
situation d’en exercer le pilotage ;
la pertinence des objectifs et des indicateurs de performance, en s’assurant que les
objectifs reflètent les politiques publiques, que les indicateurs traduisent
correctement le degré de réalisation des objectifs et permettent un suivi de la
performance ;
la fiabilité des informations sur la performance.
127. Divers dispositifs sont envisageables pour conduire ce type d’audit, un dispositif
simple pour engager ce type d’exercice pourrait être constitué d’une petite cellule
interministérielle travaillant sous la responsabilité de l’IGF. Cet audit des projets et rapports
annuels de performance a pour but d’améliorer la qualité des rapports, de développer un
processus d’apprentissage interne et de faciliter le dialogue sur la performance. Un autre
dispositif serait de faire jouer à l’Inspection générale des Finances (IGF) pour le compte du
MINEFID, un rôle d’auditeur interne à l’État dans un esprit qui est totalement différent d’un
contrôle de régularité et de sanction.
41
Source : Rapport d’information de la Commission des Finances, de l’Économie générale et du Plan de
l’Assemblée française, 2009.
4.1.2.2 Responsabilisation et flexibilité dans la gestion budgétaire non acquises : retard dans la mise en œuvre du contrôle modulé et des plafonds d’emplois, et procédure de la fongibilité lourde
128. Pour les acteurs au niveau opérationnel, la responsabilisation des gestionnaires et la
flexibilité dans la gestion budgétaire constituent des priorités clés pour la réforme du
budget-programme et des attentes fortes. Elles constituent la contrepartie de l’exigence de
résultats aux gestionnaires.
129. La responsabilisation des gestionnaires se traduit par la déconcentration de la fonction
d’ordonnateur et la nomination des RP, des RBOP et des RUOP dotés de compétence dans
la gestion de leur budget. La mesure dans laquelle ces acteurs préparent et mettent en œuvre
leurs plans de dépenses et la mesure dans laquelle ils sont récompensés pour l’obtention de
bons résultats ou tenus responsables de la réalisation de mauvais résultats sont essentielles
à la réussite du budget-programme.
130. Le Burkina Faso a fait des efforts importants dans la mise en œuvre du principe
d’ordonnateur multiple : les ministres et les présidents d'institutions sont des ordonnateurs
Encadré 1 : les voies d’amélioration du dispositif de performance en France
Une première exigence, certes pas la plus spectaculaire, mais qui conditionne la pertinence de
l’ensemble de la démarche de performance, consiste à fiabiliser les indicateurs. Selon l’analyse du
Comité interministériel d’audit des programmes (CIAP) « les résultats de performance affichés dans
les RAP doivent provenir d’un système de production assorti d’un processus de contrôle interne, qui
permette d’en garantir la fiabilité …».
En guise de deuxième voie d’amélioration, la Mission d’information de la Commission des Finances,
de l’Économie générale et du Plan de l’Assemblée française considère que d’importants progrès
restent à accomplir dans l’interprétation des indicateurs comme la présentation et la mise en
perspective des résultats. Les PAP et les RAP font souvent défaut en la matière, alors même que
les commentaires du responsable de programme devraient être au moins aussi importants que les
résultats « bruts » enregistrés par les indicateurs.
Favoriser les comparaisons entre indicateurs constitue une troisième voie d’amélioration du
dispositif de performance. Au-delà de la defintion d’indicateurs standardisés et communs aux
programmes support, la Commission des Finances, de l’Économie générale et du Plan de
l’Assemblée française (a proposé la définition d’indicateurs communs à plusieurs programmes, afin
de faciliter rapprochements et comparaisons d’indicateurs relatifs aux différents dispositifs de
formation des fonctionnaires, au degré d’insertion de certains publics bénéficiaires d’aides sociales
ou à l’emploi, à l’effet de levier des financements publics, à la fonction « contrôle » de l’État
(douanes, gendarmerie, installations classées etc.), à la recherche et à l’innovation, ainsi qu’aux délais
de publication des textes d’application des lois.
Enfin, une quatrième voie d’amélioration du dispositif de performance proposée par la Commission
des Finances, de l’Économie générale et du Plan de l’Assemblée française passe par une plus grande
appropriation des objectifs et des indicateurs par les différents acteurs de la LOLF. À quoi bon en
effet affiner les objectifs et parfaire les indicateurs si ceux-ci suscitent l’indifférence générale ?
Tentant de répondre à cette préoccupation, la circulaire budgétaire du 23 avril 2009 précitée invite
les différents ministères à mettre en avant, en les érigeant au niveau de la mission, des « indicateurs
emblématiques de l’action de l’État » – choisis parmi les indicateurs existant – et « dont le suivi
relève de l’autorité politique ».
42
principaux, l’ordonnancement des dépenses est assuré par les Cellules d’Ordonnancement
des Unités de Vérification (UV), les engagements sont effectués par les DAF ; 109
responsables de programme sont nommés sur un total de 113 programmes.
131. Cependant, les BOP et UOP des programmes ne sont pas identifiés et les RBOP et
RUOP ne sont pas nommés. En outre, les RP, RBOP et RUOP ne sont pas dans la plénitude
de l’exercice de leur fonction de gestionnaire de crédits consistant à assurer l’engagement
des dépenses et les propositions de liquidation.
132. Quant au niveau de participation des acteurs du programme à la préparation du budget
80% des RP pensent que c’est peu satisfaisant et ils sont à plus de 50%, à penser ne pas
avoir le pouvoir nécessaire pour mieux assurer leur positionnement vis-à-vis des différents
acteurs. Quant aux DGESS, leur participation reste aussi famélique et les DAF restent les
personnes les plus concernées au regard de la réponse à nos questionnaires.
133. D’autres faiblesses dans la responsabilisation des acteurs ont été soulevées lors des
entrevues, telles que (i) l’absence de cadre légal permettant de légitimer le pouvoir
hiérarchique des responsables de programme sur les autres acteurs de la chaine managériale
du programme (ii) leur faible capacité managériale, (iii) le non-respect des critères de
nomination des responsables de programme.
134. En somme, l’approfondissement de la budgétisation axée sur les résultats nécessitera
idéalement une plus grande flexibilité pour les ministères sectoriels et les responsables de
programme, qui devraient devenir plus responsables des résultats. En particulier, elle exige
l’assouplissement du contrôle a priori, la fongibilité des crédits budgétaires et la mise en
œuvre de l’approche des plafonds d’emplois ministériels. Malheureusement à ce niveau, les
gestionnaires interrogés pensent à plus de 60% que ces objectifs ne sont pas pas atteints.
135. L’assouplissement du contrôle a priori passe la mise en œuvre du contrôle modulé.
L’évaluation du plan de basculement a montré que la mise place du contrôle enregistre du
retard en raison :
du retard dans la mise en place du dispositif de contrôle interne : la cartographie des
risques de plusieurs ministères ne sont plus à jour, absence de cartographie de
risques sur le périmètre du programme ;
du retard dans l’adoption des arrêtés d’application du décret n°2017-
0182/PRES/PM/MINEFID du 10 avril 2017, portant modalités de contrôle des
opérations financières de l’État et des autres organismes publics : (projet d’arrêté
portant fixation des critères d’évaluation, des modalités de classification de la
gestion des ordonnateurs et des dérogations associée.
136. La fongibilité asymétrique des crédits budgétaires signifie que les gestionnaires des
crédits budgétaires devraient disposer d'une plus grande souplesse pour choisir la
combinaison des crédits budgétaires permettant de fournir les services ou résultats le plus
efficacement possible.
137. La mise en œuvre de la fongibilité asymétrique des crédits budgétaires rencontre des
points de lourdeur en raison l’intervention des services de la Direction générale du Budget
43
(DGB) dans la procédure des réaménagements des crédits pour le positionnement des
crédits dans le système informatique.
138. Concernant les plafonds d’emploi, si l'on souhaite améliorer la hiérarchisation des
dépenses, il est essentiel que les gestionnaires de crédits (ministères) aient la capacité de
réduire les emplois dans les domaines de programme peu prioritaires ou inefficaces. Une
plus grande flexibilité de l'emploi dans la fonction publique est donc un élément important
du succès de la budgétisation axée sur les performances et de la gestion axée sur les résultats
en général. Cette réforme importante dans la gestion des ressources affectées aux
programmes n’a pas connu un début de mise en œuvre en raison de la rigidité de la
règlementation relative à la gestion des agents de la fonction publique et des risques qu’elle
peut causer. Cependant, le MFPTPS prépare sa mise en œuvre par l’adoption d’un guide
méthodologique d’élaboration du tableau prévisionnel des emplois et des effectifs et un
guide méthodologique d’identification et de description des postes de travail des ministères
et institutions publiques.
4.1.2.3 Dialogue de gestion non opérationnel
139. Le Burkina Faso a mis en place un système hiérarchisé de gestion des programmes
comportant plusieurs niveaux : le ministre, le responsable de programme, le RBOP, le
RUOP, les opérateurs. Un tel système hiérarchisé de gestion des programmes rend
indispensable un dialogue de gestion pour un pilotage efficace des programmes.
140. Le dialogue de gestion est un élément essentiel dans le développement d’une approche
de gestion budgétaire orienté vers la performance est la mise en place de processus
d’échanges sur les moyens mis à disposition des entités chargées de cette mise en œuvre,
les objectifs qui leur sont assignés et leurs obligations de compte rendu.
141. Le principal enjeu du dialogue de gestion est d’optimiser la gestion publique, de définir
la performance recherchée compte tenu du niveau de ressources mis à disposition. Il est au
cœur de la nouvelle chaîne de responsabilités et il permet de décloisonner les différentes
directions générales et les services d’un ministère, en mettant la logique de résultats au
premier plan, favorisant ainsi le travail en commun pour mettre en œuvre des priorités
clairement identifiées d’une politique publique. À travers le dialogue de gestion, les
responsables de programmes s’entendent avec les autres niveaux de gestion (RBOP et
RUOP) sur la déclinaison des objectifs, les moyens disponibles, les besoins, les modes de
pilotage, la reddition de comptes, etc.
142. La fonctionnalité du dialogue de gestion au sein des programmes est insatisfaisante et
peu effectif pour plus de 85 % des gestionnaires interrogés (8 personnes le trouvent pas du
tout effectif, 5 le trouvent peu effectif et 3 le trouvent effectif). Il en est de même pour la
mise en place des « lettres de mission »au sein des programmes : 6 Personnes le trouvent
pas du tout effectif, 4 le trouvent peu effectif, 4 le trouvent effectif, et 1 personne le trouve
très effectif.
143. Pour l’opérationnalisation du dialogue de gestion, tous les acteurs participant à la
gestion du programme doivent être clairement identifiés. II doit être précisé par écrit : (i) le
champ de leurs responsabilités ; (ii) l’espace d’autonomie en matière de gestion budgétaire
qui leur est accordée par le ministre et le responsable de programme, dans le respect de la
44
réglementation nationale ; (iii) les règles de circulation de l’information et les modalités de
production de comptes rendus sur leur performance.
144. Ce dialogue de gestion se fonde sur des procédures, des échéances et des outils. Les
outils appuyant ce dialogue comprennent, entre autres, les plans de travail, les tableaux de
bord et les contrats de performance.
145. L’une des faiblesses du processus d’implantation du budget-programme au Burkina
Faso concerne l’animation des programmes. Ce constat est plus accentué au niveau
déconcentré et justifie par :
le retard dans la désignation et la nomination des RBOP et des RUOP ;
le faible appui des services du MINEFID aux acteurs sectoriels : pas de référentiel
didactique, pas de procédures définies, pas de formation thématique.
146. Les services du MINEFID devraient jouer un rôle plus actif dans l’animation du
dialogue en apportant une assistance appropriée aux ministères sectoriels en termes de
formation ciblée sur leurs difficultés, l’élaboration des référentiels sur le dialogue de gestion
à toutes les phases du processus budgétaire, l’institutionnalisation à travers les lettres
circulaires d’orientation de la préparation et de l’exécution du budget.
4.1.3 Cour des Comptes en marge de la réforme
147. La redevabilité devant le Parlement et le citoyen s’améliore en termes de disponibilité
de plus d’informations significatives sur la façon dont les fonds sont dépensés avec la
présentation par programme et les documents qui présentent les éléments de performance.
Cependant, les organes de contrôle externe ne jouent pas pour le moment leur rôle dans
l’interprétation de ces informations. Ils sont mêmes en retrait du mouvement de la réforme.
148. La Cour des comptes devrait jouer un rôle important à cet effet. La LOLF a élargi son
rôle en renforçant ses liens avec le Parlement, notamment en matière de contrôle et
d’évaluation et en lui confiant la mission de certification des comptes de l’État.
149. Par la certification, la Cour donne une opinion sur leur conformité appliquée à un
référentiel comptable. Cette opinion ne se limite pas à la régularité des comptes, elle conduit
également à se prononcer sur leur sincérité : elle se distingue ainsi de la seule vérification
des comptes. La certification donne au Parlement et aux ministères l’assurance
supplémentaire de disposer d’une comptabilité générale fiabilisée.
4.1.4 Necesaire renouveau de l’IGF
150. Au-delà de la Cour des Comptes, il faut noter le retard accumulé par l’IGF dans la mise
en œuvre de la cartographie des risques. En effet, un renouveau de cet organe de contrôle
est nécessaire. Le contrôle a priori étant allégé et le rôle d’ordonateur des dépenses étant
attribué aux ministres, le MINEFID a besoin d’un auditeur interne budgétaire. L’IGF
pourrait jouer ce rôle dans un esprit qui est totalement différent d’un contrôle de régularité
et de sanction.
151. Une autre faille dans le système reste l’audit des marchés publics. Cette tâche est dédiée
à l’ARCOP qui au regard des coûts procèdent chaque trois ans à des audits de conformité
45
sur un échantillon de marché. À l’image du Maroc qui fait des audits obligatoires sur des
marchés au-delà d’un certain seuil, il serait important qu’il soit confié à l’IGF l’audit
obligatoire de ces genres de marchés.
152. Le MINEFID devrait créer un cadre de dialogue, de sensibilisation pour relancer les
activités du contrôle y compris le contrôle externe.
4.1.5 Problématique de la liquidation dans le contrôle de l’efficience des programmes
153. Dans le cadre des réformes du contrôle, la DGCMEF ne fait plus la liquidation des
dépenses. Ce rôle revenait à la DGB en tant qu’ordonnateur délégué du budget de l’État.
Les ministres étant désormais des ordonnateurs, le MINEFID pourrait se contenter des
engagements comme source d’informations, ce qui n’aide pas à la régulation budgetaire.
154. En plus de cela, il est demandé une appréciation des programmes par la DGCMEF.
L’absence de liquidation pourrait avoir un impact sur le calcul de l’efficience des
programmes.
4.1.6 Retard dans l’effectivité de la comptabilité générale (intégrant les matières) et de celle des coûts
155. La loi organique relative aux lois de finances (LOLF) a introduit une réforme majeure
des comptes, établis désormais selon le nouveau référentiel comptable qui s’inspire très
largement de la pratique des entreprises. En 2017, le plan de basculement a retenu la mise
en place de la comptabilité générale de l’État comme un défi majeur.
156. La mise en place de la CGE intégrant les matières connait un retard et prive les parties
prenantes d’informations importantes. En effet, la CGE recense et valorise ce que l’État
contrôle (immeubles, routes, stocks, etc.) et ce qu’il doit ou ce qu’il peut être amené à payer
dans le futur. En offrant ainsi une vision globale du patrimoine et des engagements de l’État,
le CGE constitue un instrument essentiel de pilotage opérationnel des finances publiques, à
forte valeur ajoutée par rapport à la comptabilité budgétaire, à destination du Parlement, des
ministères et des citoyens. De plus, préalable indispensable pour apprécier le coût des
politiques, la CGE fournit une information financière essentielle en complément des
rapports annuels de performances (RAP) qui sont transmis au Parlement.
157. La CGE fournit ainsi une information de qualité :
pour les parlementaires et les citoyens : les états financiers, établis en comptabilité
générale, éclairent l’analyse des documents financiers qui sont soumis lors des
discussions du budget, notamment en fournissant une meilleure connaissance de la
situation financière et patrimoniale de l’État ;
pour les ministères : les états financiers, en retraçant finement les charges rattachées
à un exercice, donnent une meilleure connaissance des coûts des politiques
publiques ;
un instrument au service du pilotage opérationnel de l’État : la CGE donne une
vision globale du patrimoine et des engagements de l’État et favorise ainsi une
46
gestion active du patrimoine, permet un meilleur contrôle des comptes et une
évaluation plus fiable des marges de manoeuvre de l’État.
4.1.7 Difficultés au niveau déconcentré et amorce tardive dans les collectivités territoriales
158. Une grande partie des crédits du budget de l’État sont délégués aux services
déconcentrés et décentralisés. Certaines compétences sont sont mise en œuvres par les les
Etablissements Publics d’Etat(EPE)/Sociétés d’Etat(SE). Il y a lieu de prendre en compte
ces structures dans la mise en œuvre du budget-programme.
159. Le Burkina Faso a débuté la réflexion dans le cadre d’une commission à cet effet et des
documents d’orientation comme guides doivent être élaborés pour faciliter l’implantation
du BP dans les Etablissements Publics de l’Etat(EPE)/Sociétés d’Etat (SE). Il convient à cet
effet de :
- former et accompagner les acteurs ;
- mettre en place un système d’information fiable et disponible ;
- mettre en place une stratégie de communication pour susciter l’adhésion de tous ;
- élaborer les maquettes ;
- élaborer des budgets programmes expérimentaux en attendant, la réforme des textes ;
- prévoir une phase pilote de mise en place du budget programme
160. Le niveau des reflexions estime actuellement qu’il faudrait :
deux (02) programmes maximum pour les EPE dont un programme support, un
objectif stratégique/programme, un objectif opérationnel/action et 2 indicateurs
maximum/programme et par action ;
trois (03) programmes maximum pour les Sociétés d’État dont un programme
support, un objectif stratégique/programme, un objectif opérationnel/action et 2
indicateurs maximum/programme et par action ;
cinq(5) actions maximum par programme au niveau des EPE et SE. Cependant
le nombre d’activités n’a pas été arrêté, mais les participants proposent que l’on
s’assure que celles-ci ne soient pas pléthoriques.
160. Les budgets des EPE et des SE étant différents de celui des ministères et institutions, la
commission pense qu’il est opportun d’avoir des budgets présentés sous formats loi de
finances avec un canevas de passage du budget actuel vers le budget- programme. La
poursuite des travaux est confiée au MINEFID.
161. Au-delà de cela, un travail de profondeur doit d’abord se faire sur le plan de la
programmation. A cet effet, étendre le TOFE aux collectivités territoriales serait un atout.
4.1.8 Renforcement des capacités.
4.1.8.1 Beaucoup de formations ces dernières années avec un impact diminué par la mobilité
162. Ces dernières années, plusieurs formations ont été faites pour le compte du MINEFID
dans le cadre de la mise en œuvre du budget-programme. En partenariat avec l’École
Nationale des Régies Financières et avec l’appui des partenaires financiers, la Direction
47
générale du Budget a coanimé plusieurs sessions de formation sur le budget-programme.
Le dispositif a permis de former environ trois mille fonctionnaires.
163. Les catégories professionnelles concernées par la formation sont essentiellement les
DAF. Les RP viennent de faire récemment une formation, mais les agents de la DGESS et
surtout les autres acteurs (futurs RUOP et RBOP) n’ont pas été concernés par les formations
selon les conclusions de nos questionnaires.
164. Les formations ont eu pour but de fournir des éléments clés de mise en oeuvre du
nouveau cadre de gestion issu de la LOLF aux acteurs de la gestion publique et de faciliter
l’acquisition des compétences et savoirs nécessaires à l’exercice des nouvelles
responsabilités qui sont les leurs. Elles ont été très utiles lors de la mise en œuvre du budget-
programme. En plus des formations continues, on peut noter l’intégration des modules dans
le cursus de l’ENAREF et de l’ENAM. Le nombre d’heures consacrées et le contenu ne
permettent pas de maitriser toute la matière du bdget-programme.
165. Les formations dispensées peuvent être regroupés en quatre modules (planification et
programmation, principes budgétaires et nomenclature budgétaire, exécution du budget et
suivi-évaluation. En ordre de préférence, les gestionnaires pensent qu’il est important de
revenir sur la planification et la programmation à travers les DPPD (75%), le suivi-
évaluation à travers les indicateurs (66%) et l’exécution à travers l’utilisation des PAP et
des RAP (50%). Les principes budgétaires semblent être maitrisés, car seulement 40% des
gestionnaires trouvent la dispensation de ce module pertinent.
4.1.8.2 La nécessité d’une approche intégrée et des modules métiers
166. La formation continue de courte durée est l’approche la plus usitée pour la formation
des cadres de l’administration publique en exercice. Elle favorise l’acquisition de nouvelles
connaissances et par conséquent le développement de nouvelles compétences sur une
période relativement courte sans que le fonctionnaire ne quitte ses fonctions pour une
période plus ou moins longue. Elle vise également le renforcement des organisations à
travers le rehaussement des compétences de son personnel, leur perfectionnement dans leur
champ d’expertise initial.
167. En ce qui concerne la structure des interventions, il est préférable, lorsque possible,
d’adopter une approche intégrée, structurante basée sur les trois piliers de renforcement du
« learning by doing for quick results » qui comporte :
l´appui technique (diagnostic, évaluation, réingénierie des processus, mise en œuvre
des systèmes) dans une approche participative et d’implication des ressources
internes de l´organisation pour favoriser l´appropriation des méthodes, techniques et
outils utilisés,
la formation/entrainement : axée sur la mise au point des capacités : pour appliquer
les techniques et méthodes et pour l´utilisation rapide des systèmes développés lors
de l’appui technique;
l´accompagnement ponctuel, dans une approche qui favorise l´apprentissage par la
pratique des agents formés sur les systèmes et processus améliorés. Le niveau
48
d´effort est alors calculé à partir de l´envergure et du temps nécessaire pour mener
la prestation.
168. Pour cela, les modules actuels doivent évoluer en modules métiers. Les formations
pourront se faire sous forme de formation qualifiante, certifiante (adossées à des crédits au
niveau des grandes écoles) ou diplômante. Dans ce dernier cas, il faudrait institutionnaliser
les formations dans les grandes écoles. Tout cela ne peut se faire sans un plan de formation
prenant en compte les besoins réels de l’administration publique.
169. Il est également souhaité de faire une formation des formateurs afin de mettre à la
disposition des ministères des formateurs aguerris en nombre suffisant et qualifié dans leur
domaine spécifique pour le montage de budget-programme. Cette technique évite une
monopolisation de la formation par un groupe de personnes dont leur départ mettrait en
péril le processus et la mise à disposition d’une masse critique de personnes qui répondrait
au problème de mobilité des cadres.
170. On note également l’insuffisance en quantité des acteurs formés. En prélude à une
extension du budget-programme aux opérateurs, l’utilisation des nouvelles technologies de
l’information pourrait être nécessaire. A cet effet, un équipement adéquat avec l’emploi
d’un logiciel comme Go Tomeeting permettra d’atteindre un grand nombre de cibles dans
les régions et communes. Le Centre d’Enseignemet à distance pourrait être un partenaire
idéal.
4.1.9 Pilotage
171. L’introduction du budget-programme a évolué sur plus de 20 ans au Burkina Faso.
L’approche du budget-programme a été introduite dans le processus budgétaire à travers la
circulaire budgétaire n°97-054/PRES du 26 mai 1997 pour la préparation de la loi de
finances 1998. Le choix d’introduire le budget-programme se justifiait par la volonté des
autorités nationales de faire du budget un véritable instrument de développement
économique et social. À cette époque, la démarche s’est voulue progressive.
172. De 1997 à 2009, la réforme a certes connu des acquis, mais elle se trouvait aussi
confrontée à de nombreuses insuffisances qui ont entravé sa progression notamment une
base juridique et de cadre institutionnel de pilotage, l’absence d’outils référentiels et de
stratégie d’ensemble.
4.1.9.1 Débuts du BP au Burkina Faso marqué par un portage politique de haut niveau
173. C’est véritablement en 2009 que le processus a été relancé à la lumière des directives de
l’UEMOA. Cette phase a mis l’accent sur trois volets essentiels. L’intérêt a porté sur les
aspects institutionnels avec la création d’un Comité de pilotage du budget-programme de
l’État (CP/BPE) qui est accompagnée par le Secrétariat technique du Comité de pilotage du
budget-programme de l’État (ST/CP-BPE). Au niveau sectoriel, des cellules relais
dénommées, « Cellules ministérielles du budget-programme » ont été mises en place. À ces
structures, il faut ajouter un collège de personnes ressources qui disposent d’une certaine
expérience en matière de planification et de budgétisation axée sur les résultats. Les travaux
49
du Secrétariat sont validés par le Comité de pilotage qui rend compte en Conseil des
ministres de manière périodique de l’état d’avancement des travaux.
174. Le ST/CR-BPE, était totalement dédié à la mise en oeuvre du budget-programme, il est
composé de cinq experts qui sont des cadres compétents de l’administration et issu des
différentes directions chargées de la planification, de l’élaboration du budget et du suivi/de
l’évaluation des politiques publiques et de quatre agents d’appui.
4.1.9.2 Adoption d’une Direction de la réforme budgétaire pour la suite
175. Vers les années 2017, les activités du ST/CP ont pris fin. Le portage de la réforme est
confié à trois directions du ministère des Finances (la Direction générale du Budget, la
Direction générale du trésor et de la Comptabilité publique et enfin la Direction générale
des études statistiques et sectorielles). Bien que ces structures soient aptes à conduire le
processus, un problème de coordination se pose sur le plan administratif. En plus de cela,
les différentes directions ne sont pas dédiées spécifiquement à la réforme. Ils ont leur
occupation quotidienne et n’ont pas les facilités nécessaires en termes de budget pour
conduire le processus. Ces structures n’ont pas les experts nécessaires.
4.1.9.3 Vers une structure légère avec un portage politique élevé
176. Ces derniers temps un consensus se dégage sur la nécessité d’un portage politique élevé.
Nos propositions vont dans ce sens avec :
Un Comité interministériel pour la coordination et la conduite de la réforme
(présidence : MINEFID et vice-présidence : la Fonction publique);
Comité de suivi et d’évaluation comprenant l’ensemble des parties prenantes, dont
les corps de contrôle;
Secrétariat technique au MINEFID assuré par la DGB ;
Groupes thématiques chargés d’animer les différentes composantes de la réforme
avec des chefs de file.
177. Les groupes thématiques joueront un rôle important dans le dispositif. Chaque groupe
thématique aura un chef de file :
La DGB, comme chef de file budgétisation, qui aura pour rôle :
Mise en place d’une stratégie de renforcement de capacité des acteurs,
la professionnalisation des métiers de la fonction financière de l’État;
l’amélioration continue des outils de mise en œuvre de la préparation des outils
législatifs de pilotage pluriannuel des finances publiques;
la révision des maquettes de programme chaque 5 ans sauf dans des cas de forces
majeurs,
Contrôle administratif : avec chef de file l’ASGE-CL qui aura pour rôle :
Mise des outils de contrôle et de processus d’amélioration
Suivi du code d’éthique du contrôle administratif
Mise en place d’une commission de validation des manuels et guide des entités
publiques
La comptabilité avec chef de file la DGTCP qui aura pour rôle :
50
Élaboration des critères d’analyse des comptes de l’État;
Élaboration du guide de consolidation des comptes publics;
Élaborer les outils de mise en œuvre du contrôle interne comptable de l’État:
référentiel de contrôle interne, cartographie des risques comptables et financiers,
organigrammes fonctionnels…
Professionnalisation de la fonction comptable par le renforcement de la capacité des
comptables ;
La réforme administrative avec comme chef de file la direction générale de la réforme
qui sera chargée de : coordonner l’ensemble des réformes administratives en lien avec
le budget-programme.
Défis actuels
4.2.1 Utilisation de la performance dans l’allocation des ressources
178. La disponibilité et la qualité des informations de performance appropriées sont
nécessaires pour le succès de la budgétisation basée sur les résultats, mais les informations
sur les performances doivent également être réellement utilisées dans le processus
budgétaire. Pour que le budget-programme soit un outil de décision et ait un impact sur les
politiques publiques, il faut intégrer formellement les informations sur les performances à
la procédure budgétaire afin d’optimiser leur exploitation lors de l’élaboration du budget.
Sans liens étroits entre les performances et les allocations budgétaires, le budget-
programme n’est qu’un outil d’analyse.
179. En général, les étapes suivantes sont conseillées pour intégrer les informations sur la
performance dans le processus décisionnel de préparation du budget 1:
une «phase stratégique» au début du cycle budgétaire, qui intègre un examen
préliminaire des grandes priorités du gouvernement en matière de dépenses;
un processus d'examen des dépenses - même s'il s'agit d'un processus très simple -
conçu pour surveiller le caractère approprié et l'efficacité des programmes existants
et qui peuvent utiliser les informations sur les performances pour identifier ceux qui
peuvent être réduits, voire supprimé;
un processus systématique d'examen minutieux de toutes les nouvelles initiatives de
dépenses proposées; et
l'exigence que toutes les soumissions budgétaires des ministères dépensiers soient
accompagnées d'informations sur l'efficacité et l'efficience de leurs dépenses.
180. À ce titre, le calendrier de revue des politiques publiques doit être harmonisé avec le
calendrier budgétaire pour assurer la prise en charge des recommandations des revues dans
le processus d’élaboration du budget.
181. Par ailleurs, si le Burkina Faso améliore le processus d’élaboration des documents de
programmation budgétaire (DPBEP, DPPD) qui sont bâtis autour des priorités du
1 Marc Robinson and Duncan Last. A Basic Model of Performance-Based Budgeting, FMI, septembre 2009
51
gouvernement, il pourrait atteindre ces étapes de l’intégration de l’information de la
performance dans le processus d’allocation des ressources budgétaires.
182. Le DPBEP, adopté en Conseil des ministres et soumis à un débat d’orientation
budgétaire à l’Assemblée nationale répartit les enveloppes budgétaires par nature dépenses
entre les différents ministères dépensiers. Une fois que cette décision est prise, le MINEFID
se désengage du détail des affectations budgétaires internes entre programme, actions et
activités de chaque ministère. Une fois les choix stratégiques effectués, les arbitrages
intrasectoriels doivent, en principe, être effectués par les ministères dépensiers, dans le
respect des stratégies nationales et des contraintes financières.
183. Il ressort des entretiens et de l’analyse des documents que l’exercice de ce rôle des
ministères sectoriels dans la répartition intraministerielle des enveloppes budgétaires n’est
pas organisé. Malgré les orientations données dans la circulaire budgétaire, la répartition
des enveloppes est en général décidée par le ministre sur proposition du DAF.
184. Les responsables de programme portent de plus en plus l’effort sur les résultats et sont
conscients qu’ils doivent chercher à établir un rapport entre les données de performance et
les allocations budgétaires dès la notification des enveloppes budgétaires par le MINEFID.
Cependant, l’absence de dialogue de gestion entre les ordonnateurs principaux et les
responsables de programme est un handicap à l’utilisation des informations sur la
performance dans la gestion budgétaire. La plupart des acteurs budgétaires rencontrés au
niveau sectoriel signalent ne pas noter un changement dans le processus d’allocation des
ressources budgétaires au niveau stratégique (conférence budgétaire) et au niveau
opérationnel (répartition des enveloppes budgétaires à l’intérieur des ministères).
L’allocation budgétaire semble toujours se dérouler suivant l’approche du budget objet : les
allocations budgétaires ne tiennent pas compte des objectifs définis dans les DPPD et dans
les PAP. Pour beaucoup de ces acteurs, la réforme du budget-programme se concentre plutôt
sur la forme et la présentation du budget et met rarement l’accent sur les performances des
responsables de programme.
185. Ce constat doit être nuancé par la bonne qualité du dialogue instauré par le Ministère en
chargé de l’Éducation dans le cadre du processus budgétaire avec les responsables de
programme, surtout lors de la répartition des enveloppes budgétaires entre les programmes
budgétaires du département.
186. En outre, il faut noter qu’aucun pays n’a mis en place une budgétisation directe à la
performance, qui supposerait un lien automatique entre les résultats passés et les ressources
allouées et impliquerait une réponse budgétaire systématique en cas de sous-
performance.Confrontés aux difficultés d’établir un lien entre la performance et la
budgétisation, de nombreux pays de l’OCDE ont fait évoluer leur dispositif de performance
de façon pragmatique, en écartant l’objectif d’un lien automatique entre résultats et budget
52
et en s’appuyant sur l’évaluation des politiques publiques et les revues de dépenses suivant
un calendrier donné.
Source: rapport de la Cour des comptes française sur le budget de l’État 2018, mai 2019
4.2.2 Parvenir à un bon équilibrage des incitations liées à la performance
187. Au cours des entretiens, la question des incitations des RP, des RBOP et des RUOP s’est
posée avec beaucoup d’insistance. Cette préoccupation dépasse le cadre de la réforme du
budget-programme et met en évidence l’idée selon laquelle la réforme du budget-
programme ne saurait être envisagée comme une réforme isolée, mais couplée avec des
réformes plus larges. Ces réformes plus larges comprennent les réformes de la fonction
publique conçues pour accroître la motivation et les incitations des employés du secteur
public. Il faut pouvoir trouver le bon dosage entre les deux réformes.
188. La rémunération des RP, des RBOP et des RUOP ou le niveau des ressources des
programmes tenant compte de leur performance est un sujet délicat.
189. La question est de savoir : faut-il attribuer des récompenses financières pour les bonnes
performances et réprimander les mauvaises performances et, si oui, de quelle façon ? Dans
le premier cas, cela peut donner l’impression de récompenser des performances médiocres;
dans le second cas, si des incitations positives sont mises en place, c’est peut-être
condamner les programmes en situation d’échec à continuer à rester en deçà de leurs
possibilités. Réprimander l’échec en réduisant les ressources constitue un signal clair pour
les autres programmes qu’une grande importance est accordée à la performance. Toutefois
cela ne permet pas de s’attaquer aux causes sous-jacentes de la médiocrité des
Encadré 2: De nouvelles orientations pour établir un lien entre la performance et la
budgétisation dans les pays de l’OCDE
L’analyse de la synthèse des meilleures pratiques en matière de « budgétisation axée sur la
performance » des pays de l’OCDE montre que la démarche de performance prévue dans le
processus budgétaire est d’autant plus efficace qu’elle s’inscrit dans un système de management
plus largement orienté vers la performance, mobilisant différents leviers se renforçant
mutuellement.
Par exemple, la mise en œuvre d’études d’impact ex ante des nouvelles dépenses doit permettre une
meilleure conception des programmes de dépense, incluant la création d’indicateurs-clés de
performance, et faciliter le pilotage et l’évaluation ex post.
Parmi les leviers possibles, les revues de dépenses jouent un rôle stratégique pour mieux maîtriser
l’évolution de la dépense publique et en accroître l’efficacité. Relevant que ses membres y
recouraient de plus en plus fréquemment (27 pays en 2018, contre seulement 5 pays entre 2000 et
2007), et qu’il s’agissait désormais du deuxième dispositif le plus utilisé dans les négociations
budgétaires, l’OCDE a même inclus les revues de dépenses dans la définition large de la «
budgétisation axée sur la performance ».
53
performances. En effet, dans certains cas l’incapacité d’atteindre les objectifs peut être due
à une insuffisance de crédits ou d’autres ressources.
190. Récompenser les bonnes performances est intuitivement stimulant, mais les questions
de coûts et les priorités du gouvernement ne sont pas prises en compte. Dans un contexte
de contraintes budgétaires, le problème est de savoir si des crédits supplémentaires doivent
être accordés à un programme budgétaire, à un opérateur surtout si elle ne représente pas
une priorité du gouvernement. Dans l’un ou l’autre cas, le risque est que lier les résultats
aux ressources financières puisse inciter à fausser la présentation des résultats ou à tricher.
191. Une solution est de lier le maintien des responsables et leurs indemnités aux
performances des programmes. Une formule à l’image de l’application des indemnités au
personnel des programmes et projets (décret N°2018-0092/PRES/PM/MINEFID portant
réglementation des programmes et projets de l’État) au niveau de financement ou le montant
des indemnités de fonction au taux d’autofinancement des établissements publics de l’État
pourrait être inspirante.
4.2.3 Cohérence entre les périmètres des programmes et les compétences des administrations centrales
192. La réforme du budget-programme est aussi une réforme administrative qui va conduire
à une restructuration admininistrative visant à mettre davantage l'accent sur la prestation de
services et à améliorer la coordination (par exemple, réduction du nombre de ministères,
regroupement de directions ou la creation d’établissements publics). Il est nécessaire de
coupler la réforme budgétaire et la réforme administrative si l’on veut améliorer
sensiblement l’efficience et l’efficacité des dépenses publiques.
4.2.4 Prise en compte des opérateurs de l’État
193. Les opérateurs sont parmi les leviers d’action d’un programme. Le Burkina Faso a prevu
d’intégrer les opérateurs dans la stratégie de performance des programmes de rattachement.
et d’accompagner leur association à la définition de la stratégie de performance de
l’obligation de rendre des comptes, au moyen d’indicateurs chiffrés, sur leur contribution
aux résultats.
54
194. Tout en respectant l’autonomie de ces entités, l’exigence de performance leur doit être
étendue. À ce titre, il faut définir les moyens de pilotage dont disposera le RP sur cet
opérateur, qui par ailleurs dispose de ses propres organes de gouvernance.
Source: Rapport d’information de la Commission des Finances, de l’Économie générale et du Plan de l’Assemblée
nationale française, 2005
195. Il faut arrêter le champ des opérateurs de l’État qui doivent être soumis à la
contractualisation (contrat de performance) avec le RP : faut-il prendre en compte les
opérateurs qui ne bénéficient pas de subventions inscrites dans la loi de finances ?
196. Il ressort que des programmes budgétaires sont constitués uniquement d’opérateurs de
l’État (cas du Programme 006 Appui à la gouvernance du Premier ministère regroupant les
organes de régulation). Le pilotage d’un tel programme paraît difficile.
Encadré 3: les différents outils de pilotage par la performance des opérateurs de l’État en
France :
- la lettre de mission adressée au moment de la prise de fonction des dirigeants ;
- les lettres annuelles d’objectifs aux dirigeants, qui servent de support à la détermination
d’une part variable de leur rémunération ;
- les lettres d’orientation budgétaire annuelles, fixant les priorités pour l’année, en
fonction des crédits prévus dans la loi de finances initiale ;
- les données fournies par les opérateurs dans le cadre de l’élaboration du RAP et de la
préparation du projet de loi de finances pour l’année suivante ;
- la préparation et le suivi des conseils d’administration des établissements ;
- le contrat d’objectifs (et, parfois, de moyens) liant l’État à l’opérateur, qui constitue
sans nul doute l’outil essentiel d’intégration des opérateurs à la démarche de
performance.
55
5 CONCLUSION : RECOMMANDATIONS ET PROPOSITION D’UN NOUVEAU PLAN DE BASCULEMENT
197. L’Étude sur l’établissement du bilan de la mise en œuvre du budget-programme au
Burkina Faso a permis d’identifier les forces et les faiblesses du système.
198. Les tableaux qui suivent donnent les recommandations et le nouveau plan de
basculement. Le basculement s’étale jusqu’en 2022 avec des actions prioritaires en 2019 et
2020.
Recommandations et plan de basculement
56
Recommandations et plan de basculement relatif à la budgétisation
Recomman
dations
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Poursuivre la Revue continue des
cadres de performance de
programme
Mettre en place un mécanisme d’audit de la
qualité des documents de performance en
partenariat avec les organes de contrôle
administratifs
institutionnaliser la révision des maquettes de
programme chaque 5 ans sauf dans des cas de
force majeurs ;
Mettre à jour les outils de gestion : canevas
d’élaboration du budget-programme pour
améliorer la présentation des DPPD et guide
méthodologique pour l’élaboration du
budget-programme
auditer la qualité des
documents de performance.
Mettre à jour les outils de
gestion: canevas d’élaboration
du budget-programme pour
améliorer la présentation des
DPPD et guide
méthodologique pour
l’élaboration du budget-
programme
Auditer la qualité des
documents de
performance
Ach
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Relecture des guides et manuels
pour prendre en compte les
acquis;
Finalisation du décret sur
l’organigramme type avec prise
en compte des acquis du BP;
Élaboration de l’organigramme
type du MINEFID;
Création des RFFI au niveau
central assurant premièrement les
engagements pour l’année en
cours;
Mise en place la Comptabilité de
l’ordonnateur
Délégation effective des engagements au RP
dans les ministères avec maintenance du rôle
de la DRB au niveau régional ;
Institution et nomination les RFFI au niveau
central et au niveau déconcentré
Elaboration de la cartographie des BOP et
UOP
Institutionnalisation de rencontres
périodiques entre DGB et RFFI pour le suivi
du BP
Mise en place des RFFI dans
les régions
Délégation effective des
engagements au RP, RBOP et
RUOP
Délégation délégation de
l’ordonnancement aux RFFI
au niveau central
DRB continue d'assurer
l’ordonnancement pour les
structures déconcentrées
Institutionnalisation de
rencontres périodiques entre
DGB et RFFI pour le suivi du
BP
Formation des RP, RBOP et
RUOP et RFFI
Délégation délégation
de l’ordonnancement
aux RFFI au niveau
déconcentré
Institutionnalisation de
rencontres périodiques
entre DGB et RFFI pour
le suivi du BP
Formation des RP,
RBOP et RUOP et
RFFI
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Recommandations et plan de basculement relatif à la budgétisation
Recomman
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Amélioration du contenu des
RAP en instituant des règles
d’élaboration et une méta-
évaluation de la qualité ;
Institutionnalisation de
l’utilisation des PAP dans les
lettres de mission ;
Institutionnalisation de la
révision des maquettes de
programme chaque 5 ans sauf
dans des cas de forces majeurs;
Harmonisation des calendriers budgétaires et
les calendriers de revue des politiques
sectorielles
Instituer une revue période (chaque 5 ans)
des dépenses assorties d’objectifs
d’efficience et d’efficacité Institutionnalisation du dialogue de gestion
dans le processus d’allocation des ressources
;
Établissement des contrats de performance
avec les opérateurs
Mettre en place un système de
suivi-évaluation des contrats
de performance ;
Instituer la revue des dépenses
Allouer les ressources
selon les résultats des
opérateurs
Ren
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Rappel systématiquement de l’obligation
d’animer le dialogue de gestion dans les
lettres circulaires d’orientation de la
préparation et de l’exécution du budget
Elaboration des référentiels sur le dialogue de
gestion à toutes les phases du processus
budgétaire,
Elaboration des outils de dialogue de gestion :
les plans de travail, les tableaux de bord et les
contrats de performance
Formation des acteurs sur les
référentiels sur le dialogue de
gestion
Elaboration des outils de
dialogue de gestion : les plans
de travail, les tableaux de bord
et les contrats de performance
Rappel systématiquement de
l’obligation d’animer le
dialogue de gestion dans les
lettres circulaires d’orientation
de la préparation et de
l’exécution du budget
Formation des acteurs
sur les référentiels sur
le dialogue de gestion
Elaboration des outils
de dialogue de gestion :
les plans de travail, les
tableaux de bord et les
contrats de performance
Rappel
systématiquement de
l’obligation d’animer le
dialogue de gestion dans
les lettres circulaires
d’orientation de la
préparation et de
l’exécution du budget
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Recommandations et plan de basculement relatif à la budgétisation
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Élaboration d’un manuel de SSE
dans les ministères;
Création ou amélioration des
bases de données des ministères
Étendre le CIFE et le SISP aux ministères ;
Paramétrage et prise en compte des besoins
spécifiques des ministères
Élaboration des guides et manuels
d’utilisation
Formation des acteurs
Saisir les cadres logiques, les
cadres de résultats, les PTAB
Inclure le PAP dans le SI
Production des données
pour le RAP
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Recommandations et plan de basculement relatif au contrôle
Recomma
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Mise en place d’un cadre de
concertation régulier entre le CF et
l’IGF
Finalisation des outils d’évaluation du
contrôle interne
Élaboration d’un cahier de charge à
l’attention des ministères
Élaboration du premier rapport sur le
contrôle interne
Adoption de l’arrêté sur la modulation
Élaboration du cadre institutionnel du
CI des ministères
Adoption du contrôle de premier
niveau dans les ministères
Poursuite de l’établissement de la
cartographie de risque dans tous
les ministères;
Classification des ministères selon
le niveau de contrôle;
Élaboration des outils pour les
EPE et les CTD
Nomination des premiers
responsables (élaboration des
manuels de procédures et
formation)
Contrôle modulé en fonction
de la qualité du contrôle
interne ou dérogation de
deuxième niveau;
Adoption du contrôle modulé
de premier niveau au niveau
des opérateurs
Établissement de la
cartographie des risques au
niveau des EPE et des CTD
Contrôle modulé en
fonction de la qualité du
contrôle interne dans
toute l’administration
publique;
Mis
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Finalisation des outils d’appréciation
des programmes;
Rédaction du format type de rapport
d’appréciation de la performance des
programmes;
Formation des CF sur les
techniques d’évaluation et de
rapportage;
Sensibilisation des ordonnateurs
sur l’utilité et l’utilisation des
rapports d’appréciation;
Élaboration des premiers rapports
d’appréciation;
Adaptation des outils aux
opérateurs
Élaboration des rapports
d’appréciation pour tous les
ministères;
Extension de l’appréciation
aux opérateurs
Élaboration des rapports
d’appréciation pour tous
les ministères et les
opérateurs
Ren
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ri Finalisation des outils de contrôle a
posteriori
Formation sur les techniques de
contrôle a priori et d’échantillonnage;
Rédaction du rapport type de contrôle a
priori
Sensibilisation des ordonnateurs
Mise en œuvre du contrôle a
posteriori dans les ministères
lesquels le contrôle modulaire est
appliqué
Mise en œuvre du contrôle a
posteriori dans les ministères
et opérateurs lesquels le
contrôle modulaire est
appliqué
Mise en œuvre du
contrôle a posteriori
dans les ministères et
opérateurs dans lesquels
le contrôle modulaire
est appliqué
60
Recommandations et plan de basculement relatif à la comptabilité
Recommandat
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tat Formalisation du groupe chargé des travaux
d’élaboration du bilan d’ouverture de l’État au 1er
janvier 2019
Élaboration d’une instruction et d’une stratégie du
bilan d’ouverture de l’État;
sensibilisation et formation de tous les acteurs
concernés par le bilan d’ouverture, notamment sur
leurs rôle et responsabilité y relatifs ;
Élaboration du premier bilan d’ouverture à minima
de l’État au premier janvier 2019
Élaboration du bilan d’ouverture de
l’État enrichi au 1er janvier 2020
Élaboration du bilan
d’ouverture de l’État
enrichi au 1er janvier 2021
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Formalisation du groupe chargé des travaux
d’opérationnalisation des réseaux comptables;
Élaboration et validation des outils de
comptabilisation des opérations ;
Formation des acteurs DGD, DGI et DGTCP sur le
cadre juridique des finances publiques et sur la
tenue de la comptabilité générale ;
Adaptation des logiciels informatiques
Nomination des comptables principaux et
secondaires dans les trois réseaux comptables ;
Rapprochement avec la Cour des Comptes sur les
exigences à mettre en œuvre en vue de la
certification des comptes ;
Communication sur la réforme comptable
Opérationnalisation des réseaux
comptables;
Mise en œuvre de la comptabilité en
droits constatés par les trois réseaux ;
Mise en place d’un dispositif de
contrôle interne comptable en
référence aux exigences de
certifications des comptes publics par
la Cour des comptes ;
Formation des acteurs sur la tenue de
la comptabilité et le contrôle interne
comptable de l’État ;
Relecture de la LOLF et ses textes
d’application pour les mettre en
cohérence
Effectivité de la
comptabilité générale
(intégrant les matières) et
de celle des coûts dans les
ministères;
Production des balances
générales mensuelles
consolidées des comptables
principaux
Editer et commenter les
premiers états financiers
consolidation des comptes
de l’État et des autres
organismes publics
certification des comptes de
l’État par la Cour des
comptes
61
Production des balances générales
trimestrielles consolidées des
comptables principaux ;
Cartographie des risques comptables
et financiers ;
Poursuivre la mise en place du compte
unique du trésor et moderniser les
échanges entre le trésor public et la
BCEAO ;
Poursuivre le processus
d’informatisation des postes
comptables ;
Mise en place d’un système
d’information permettant le suivi des
participations de l’État.
Formation des acteurs sur
la tenue de la comptabilité
et le contrôle interne
comptable de l’État
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coûts
Relecture des textes désignation de la responsabilité
de la comptabilité coûts
Établissement du cadre juridique
Élaboration et validation des outils
Formation des acteurs
Mise en place de la comptabilité des
coûts auprès de l’ordonnateur
Effectivité de la
comptabilité générale
(intégrant les matières) et
de celle des coûts dans les
ministères;
62
Recommandations et plan de basculement relatif aux collectivités territoriales
Recomman
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Mise en place au sein de la
DGB d’une cellule de
réflexion sur la mise en place
du BP dans les CTD
Rencontre avec les CTD et les
PTFs sur les modalités de
programmation dans les CTD;
Mission dans les CTD pour
une étude exploratoire pour la
mise en œuvre du BP
Élaboration d’un manuel de
programmation dans les CTD;
Formation des acteurs sur la
programmation ;
Élaboration des premiers plans
communaux et régionaux sur la
base des compétences transférées
Élaboration d’un guide de
pilotage de BP dans les CTD
Formation des acteurs
Élaboration des premiers
budgets en mode programme
Mise en place du BP dans les
régions et les grandes
communes (5)
Mise en place du BP dans
l’ensemble des communes
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CT
Assainissement des comptes des
collectivités territoriales
Formations sensibilisation des
acteurs des CT
Élaboration des instructions
comptables applicables à la gestion
comptable des CT
Assainissement des comptes
des collectivités territoriales
Formations sensibilisation des
acteurs des CT
Mise en place d’un dispositif
de qualité comptable pour les
CT (cartographie des risques
financiers et comptables,
référentiel de contrôle interne
comptable)
63
Actions prioritaires
199. Le renforcement des capacités des sectoriels pour poursuivre la mise en œuvre du
budget-programme : environ trois mille acteurs ont été formés au budget-programme.
Certains acteurs comme les agents des DGESS et de la chaine des programmes ont besoin
de plus de formation. Il est souhaitable d’avoir un plan de formation pour ces acteurs, des
modules de formation basés sur des manuels sectoriels d’élaboration du BP suivi d’une
formation des formateurs. Quelques nouveautés se sont introduites dans les fonctions des
corps de contrôle également. Il est donc souhaitable que ces derniers soient formés en audit
de performence, évaluation des politiques publiques, contrôle interne et certification des
comptes.
200. Parachèvement des actions entreprises dans le plan de basculement de 2017 : lLa
première activité de cette équipe est la formalisation du groupe chargé des travaux
d’élaboration du bilan d’ouverture de l’État permettant l’ouverture du bilan au minima et la
mise en place d’un cadre de concertation régulier entre la DGCMEF et l’IGF afin de mettre
en place le contrôle modulé. En outre cet organe travaillera au rapprochement avec la Cour
des Comptes et l’ASCE-CL d’une part et l’harmonisation des feuilles de route des réformes
administratives et budgétaires L’équipe devrait conduire également sur le plan législatif la
finalisation du décret sur l’organigramme type avec prise en compte des acquis du BP,
l’élaboration du cadre institutionnel du contrôle interne dans les ministères et relancer les
autorités sur la création des Responsables financiers dans les ministères et la nomination
des comptables principaux et secondaires dans les trois réseaux comptables.
201. Une amélioration des outils à la lumière des acquis depuis 2017 : la mise en place
de pilotage conduira à la mise en place de groupe thématique avec des chefs de file. Les
activités pour chaque chef de file pour 2019 et 2020 se résument comme suit :
Au niveau de la budgétisation :
- cartographie des BOP et UOP et désignation de leurs responsables;
- achever la déconcentration de la fonction d’ordonnateur;
- mise en place de la comptabilité budgétaire;
- élaboration des outils didactiques d’opérationnalisation du dialogue de
gestion;
- relecture des guides et manuels pour prendre en compte les acquis ;
- de concert avec le ministère en charge de la fonction type, travailler sur les
contrats de performance avec les opérateurs;
- instituer une revue des depenses
- en collaboration avec la DGSI, conduire une mission d’élaboration d’un
manuel de SSE des programmes ; ce SSE devrait comprendre la création ou
amélioration des bases de données des ministères, l’extension des systèmes
informatiques existants (CIFE et le SISP), l’élaboration des guides et
manuels d’utilisation et la formation des acteurs ;
- de concert avec les autres chefs de file, élaborer un plan de formation
(intégrant les réels besoins de formation, un plan de suivi-évaluation, une
politique de certification en lien avec des modules crédités dans les grandes
64
écoles et une institutionnalisation dans les grandes écoles sous forme de
diplômes).
Au niveau du contrôle (DGCMEF et de l’IGF), les activités prioritaires sont relatives :
- à la mise en place du contrôle modulé;
- au renforcement des guides et outils de gestion.
Quant à la composante comptable, il s’agit de ;
- l’élaboration du bilan d’ouverture au 1er janvier 2019;
- la nomination et l’installation des comptables des trois réseaux comptables;
- l’élaboration d’une instruction et d’une stratégie du bilan d’ouverture de
l’État ;
- l’élaboration et validation des outils de comptabilisation des opérations;
- l’adaptation des logiciels de gestion;
- la mise en place d’un dispositif de contrôle interne comptable en référence
aux exigences de certifications des comptes publics par la Cour des Comptes
202. La formalisation d’un organe de pilotage de haut niveau de la réforme : la Direction
Générale du budget a depuis 2017 conduit le processus de basculement avec succès sur le
plan budgétaire. Aujourd’hui, le budget est présenté en mode programme. Cependant, un
certain essoufflement en termes de coordination des activités peut se sentir aujourd’hui. La
grande priorité reste aujourd’hui d’accroitre le portage politique par la poursuite et la
formalisation d’un organe de pilotage de haut niveau. La mise en place de cet organe
facilitera certainement la coordination et le suivi des activités de pilotage.
65
ANNEXES
Annexe 1 : Tableau d’évaluation selon les critères de l’UEMOA
CRITERES
D’EVALUATION
ÉTAT DE MISE EN ŒUVRE COMMENTAIRES
Objectif mesuré Indicateurs de mise en
œuvre (Texte
d’application)
Score
en %
Note de
l’évaluatio
n
201
8
201
9
1 Adoption du
DPBEP en
Conseil des
ministres
Compte rendu du Conseil
des ministres adoptant le
DPBEP
100% 100 100 Le DPBEP 2020-2022 a été adopté
par le Conseil des ministres du
mercredi 29 mai 2019
2 Contenu du
DPBEB
conforme à
l'article 52 de la
Directive LF
DPBEP fondé sur
hypothèses économiques
20% 20 20 Le contenu du DPBEP 2019-2021
est fondé sur des hypothèses
économiques nationales, sous
régionales et internationales. Il
évalue le niveau global des
recettes et des dépenses, les
ressources, les charges et de la
dette du secteur public sur la
période triennale. Il prévoit
également la situation financière
des entreprises publiques et fixe
les objectifs d’équilibre budgétaire
sur le moyen terme.
DPBEP évalue niveau
global des recettes
attendues et des dépenses
20% 20 20
DPBEP évalue
l’évolution des
ressources, charges et
dette du secteur public
20% 20 20
DPBEP prévoit la
situation financière des
entreprises publiques
20% 20 20
DPBEP fixe les objectifs
d’équilibre budgétaire
20% 20 20
3 Organisation du
DOB annuel au
Parlement (art.
57)
Ordre du jour de
l’Assemblée nationale
ayant inscrit la tenue du
Débat d’orientation
budgétaire (DOB) sur le
DPBEP ou le rapport du
DOB
100% 100 100 Le DOB s’est tenu le jeudi 20 juin
2019 à l’Assemblée Nationale.
4 Elaboration des
DPPD (art. 53)
Pourcentage de DPPD
élaborés pour les
ministères, budgets
annexes et CST
100% 100 100 Tous les ministères et institutions
élaborent leur DPPD. Pour
l’exercice 2019, tous les
ministères et institutions ont
élaboré leur DPPD dans le
système d’informations.
5 Mise en œuvre
des programmes
budgétaires (art.
12)
(a) Pourcentage de
ministères couverts par
des programmes
100% 100 100 L’ensemble des ministères et
institutions sont couverts par des
programmes et/ou dotations
budgétaires. La maquette des
programmes budgétaires a été
adoptée en Conseil de cabinet.
(b) Pourcentage de
Projets annuels de
performance (PAP)
élaborés
100% L’ensemble des programmes
budgétaires sont dotés de PAP
faisant ressortir les objectifs et
indicateurs assortis de niveau de
référence et de cibles à atteindre
sur la période concernée.
66
CRITERES
D’EVALUATION
ÉTAT DE MISE EN ŒUVRE COMMENTAIRES
Objectif mesuré Indicateurs de mise en
œuvre (Texte
d’application)
Score
en %
Note de
l’évaluatio
n
201
8
201
9
6 Désignation des
responsables de
programme (art.
12)
Actes de nomination des
responsables de
programmes
100% 86 96,4
6
109 responsables de programme
ont été nommés sur un total 113
7 Mise en œuvre
des AE (art. 17
et 18)
Pourcentage de crédits
d'investissement couverts
par des AE
100% 100 100 l’ensemble des crédits
d’investissements des ministères
et institutions sont répartis en AE
et CP.
8 Information du
Parlement sur
l'exécution
budgétaire (art.
74)
Pourcentage de rapports
trimestriels sur
l'exécution budgétaire
effectivement transmis au
Parlement au cours des
12 derniers mois
(courrier de transmission
daté ou courrier de
réception daté)
100% 100 100 les rapports trimestriels sur
l’exécution du budget de l’État
sont produits et adoptés en Conseil
des ministres. À vérifier
9 Mise en œuvre
d'un plafond
ministériel
d'emplois (art.
12)
Pourcentage de
ministères bénéficiant
d’un plafond d’emplois
annexé à la loi de
finances de l'année
100% 100 100
Aux termes de l’article 14 de la
LOLF, les crédits de personnel
sont assortis, par ministère, de
plafonds d’autorisations
d’emplois rémunérés par l’État.
L’ensemble des ministères et
institutions ont bénéficié, dans le
cadre de l’élaboration du budget
2019, de crédits destinés à prendre
en charge les charges de personnel
de l’État.
1
0
Multiplicité de
la fonction
d'ordonnateur
principal des
dépenses (art.
68)
Pourcentage de ministres
et Présidents
d'institutions
constitutionnelles
détenant la fonction
d'ordonnateur principal
des crédits de leur
ministère/institution
(mandats ou ordonnances
qu’ils ont signés)
100% 100 100 l’article 70 de la LOLF consacre à
chaque ministre ou président
d’institution, la fonction
d’ordonnateur principal des
crédits, des programmes et des
budgets annexes de leurs
départements. Cette disposition est
en application depuis la gestion
2017.
1
1
Règles de dépôt,
de présentation
et contenu des
lois de finances
de l'année (art
46 et 58)
(a) Dépôt du projet de
loi de finances de l'année
au plus tard le jour de
l'ouverture de la session
budgétaire (art. 58)
100% 100 100 finances initiale est déposé avant
l’ouverture de la session
budgétaire (dépôt au plus tard le
dernier mercredi du mois de
septembre)
(b) Pourcentage
d'annexes obligatoires et
explicatives jointes au
projet de loi de finances
de l'année (art. 46)
100% 100 Les documents énumérés dans la
LOLF et devant accompagner le
projet de lois de finances initiale à
l’Assemblée nationale sont
annexés au moment de la
transmission au parlement.
67
CRITERES
D’EVALUATION
ÉTAT DE MISE EN ŒUVRE COMMENTAIRES
Objectif mesuré Indicateurs de mise en
œuvre (Texte
d’application)
Score
en %
Note de
l’évaluatio
n
201
8
201
9
1
2
Contenu des lois
de finances
rectificatives
(art. 47)
Pourcentage des tableaux
et annexes accompagnant
les projets de loi de
finances rectificative
déposés dans le cadre
d'un exercice (art. 47)
100% 100 100 Les articles 49 et 50 de la LOLF
décrivent le contenu et l’ensemble
des annexes devant accompagner
le projet de lois de finances
rectificatives au cours d’un
exercice donné. Elles sont au
nombre de trois. Elles ont été
jointes aux projets de lois de
finances rectificatives.
Règles de dépôt,
de présentation
et contenu des
lois de
règlement (art
50 et 51)
Projet de loi de règlement
déposé et distribué au
plus tard le jour de la
session budgétaire de
l'année
100% 100 100 Le projet de loi de règlement de
l’année n-1 accompagne chaque
année, le projet de budget de
l’année n+1, au parlement. Pour le
budget 2019, le projet de loi de
règlement 2017 en cours de
finalisation sera déposé au
parlement au même moment que
le projet de budget 2019.
1
3
1
4
Déploiement du
réseau du
contrôle
financier près les
ministères et
institutions (art
69)
Ministères et Institutions
disposant de contrôleurs
financiers
100% 100 100 Tous les ministères et institutions
constitutionnelles disposent de
Directeurs de Contrôle des
Marchés publics et des
Engagements Financiers
1
5
Existence d’un
dispositif de
contrôle interne
(art 13)
Ministères ayant mis en
place un dispositif de
contrôle interne
100% 100 100 Les cartographies des risques de
tous les ministères ont été réalisées
par l’ASCE-LC. 05 ministères ont
réactualisé leurs cartographies des
risques en 2017 avec l’appui de
l’Inspection générale des
Finances. Il existe dans tous les
ministères des dispositifs de
contrôle interne.
1
6
Existence d’un
dispositif de
contrôle de
gestion (art 13)
Ministères ayant mis en
place un dispositif de
contrôle de gestion
100% 100 100 Les Directions Générales des
Etudes et Statistiques Sectorielles
sont les structures chargées du
contrôle de gestion. Ces structures
sont opérationnelles dans tous les
ministères.
1
7
Contrôle des
RAP par la Cour
des comptes (art
75)
Avis de la Cour des
comptes sur les rapports
annuels de performance
100% 0 0 Les RAP de 2017 sont élaborés et
sont transmis à la Cour des
Comptes mais pas encore d'avis
1700
%
158
6
159
6,46
Total 2018 : 1586/1700 = 93,29%
Total 2019: 1596,46/1700 =
93,91%
68
Annexe 2 : Analyse des incohérences du cadre juridique
69
Textes NATURE DU PROBLÈME RECOMMANDATIONS
Préoccupations /Incohérences Références Libellé Nature du
texte
La l
oi
org
an
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e n
°073-2
015/C
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2015, re
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de
fin
an
ces
(L
OL
F)
Conditionnement de la prise de
décision d’avancement par la
disponibilité de crédits :
La prise de décision d’avancement d’un agent
est conditionnée par l’ouverture des crédits
dans l’article 5 de la LOLF alors que les
articles 89 et 90 de la loi 081 relative au statut
général de la fonction publique n’en fait pas
une obligation pour la prise de décision
d’avancement de l’agent.
Article 5, alinéa 2 : « Ces transformations
d'emplois ainsi que les recrutements, les
avancements et les modifications de
rémunération ne peuvent être décidés s'ils sont
de nature à provoquer un dépassement des
crédits annuels préalablement ouverts ».
Relire la LOLF et
préciser que c’est plutôt
la constatation de
l’incidence financière qui
est conditionnée par une
prévision préalable de
crédits.
Loi
Non exigence du principe de la
fongibilité asymétrique en cas de
virement et de transfert :
La fongibilité asymétrique est exigée en cas
de mouvement de crédits à l’intérieur d’un
même programme alors qu’elle n’est pas
exigée dans le cadre d’un transfert et d’un
virement
Article 23 « Des transferts et des virements de
crédits peuvent, en cours d'exercice, modifier
la répartition des crédits budgétaires entre
programmes. Les transferts de crédits
modifient la répartition des crédits budgétaires
entre programmes de ministères distincts….
Les virements de crédits modifient la
répartition des crédits budgétaires entre les
programmes d'un même ministère. »
Relire la LOLF pour
exiger le respect du
principe de la fongibilité
asymétrique dans les
virements et les transferts
de crédits
Loi
Non reconnaissance de la qualité
d’ordonnateurs aux Présidents des
Institutions non constitutionnelles
pour l’exécution de leurs crédits :
La LOLF prévoit que seuls les ministres et
Présidents d’institutions constitutionnelles
sont ordonnateurs principaux de leurs crédits
et reste muette sur le cas des Présidents des
Institutions non constitutionnelles
Article 70 « Les présidents d'institutions
constitutionnelles sont ordonnateurs
principaux des crédits, des programmes et des
budgets annexes de leur institution ».
Relire la LOLF et
prendre en compte les
Présidents des
institutions non
constitutionnelles comme
des ordonnateurs
principaux. En attendant,
les assimiler de fait aux
Présidents des
institutions
constitutionnelles
LOI
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(RG
CP
) Personnes pouvant passer outre le visa
du contrôleur financier :
La possibilité de passer outre le visa du
contrôleur financier qui est exclusive au
Article 90 LOLF « Il ne peut être passé
outre au refus de visa que sur autorisation
écrite du ministre chargé des finances ».
Relire la LOLF pour
élargir le pouvoir de
passer outre le visa du
contrôleur financier au
Loi
70
Textes NATURE DU PROBLÈME RECOMMANDATIONS
Préoccupations /Incohérences Références Libellé Nature du
texte
ministre en charge des finances dans la
LOLF, est ouverte au contrôleur financier
(DGCMEF) dans le RGCP (article 87, 187 du
RGCP et 90 de la LOLF).
Article 87 RGCP « Il ne peut être passé
outre de l’avis défavorable du contrôleur
financier que sur décision du ministre
chargé des finances ».
Article 187, alinéa 3 RGCP « De même,
lorsque le contrôleur financier délivre une
autorisation écrite permettant de passer
outre le refus de visa de son délégué
auprès d’un ministère· d’une institution
ou d'une autre administration publique
centrale ou déconcentrée, la
responsabilité du contrôleur financier se
substitue à celle de son délégué ».
DGCMEF comme
indiqué dans le RGCP
Evaluation des résultats et des
performances des programmes par le
contrôleur financier :
L’attribution de l’évaluation des résultats et
des performances des programmes est
confiée au contrôleur financier dans le
RGCP (art 184), alors que la LOLF dispose
que ce dernier donne son avis (art 72). Cette
disposition du RGCP peut entrainer des
conflits de compétence dans le cadre de
l’exercice des fonctions des différents corps
de contrôle notamment avec la Cour des
comptes.
Contrairement aux dispositions susvisées de
la LOLF et du RGPC, l’article 54 du décret
MCOFE, ainsi que le projet d’arrêté portant
modalités d’exercice du contrôle a posteriori
du contrôleur financier limitent le champ
d’application du contrôle a posteriori aux
opérations financières stricto sensu
exemptées de contrôle a priori écartant ainsi
le contrôle a posteriori des éléments de
Article 72, alinéa 2 LOLF « Ils donnent
des avis sur la qualité de la gestion des
ordonnateurs et sur la performance des
programmes».
Article 184 RGCP « Les contrôleurs
financiers évaluent a posteriori les
résultats et les performances des
programmes, au regard des objectifs
fixés, des moyens utilisés et de
l'organisation des services des
ordonnateurs».
Article 54 décret MCOFE : « les opérations
[de contrôle a posteriori] sont examinées au
regard de leur légalité, régularité et de la
sincérité des prix par rapport à la mercuriale
des prix ou toute autre référentiel des prix
homologué par le ministre en charge des
finances et suivants les mêmes points de
contrôle qu’en matière de contrôle a priori »
Prendre un texte (arrêté
par exemple) pour
préciser l’objet et le
champ du contrôle a
posteriori du contrôleur
financier dans la mise en
œuvre des programmes.
Arrêté
71
Textes NATURE DU PROBLÈME RECOMMANDATIONS
Préoccupations /Incohérences Références Libellé Nature du
texte
performance physique des programmes
budgétaires.
L’obligation de délégation par les
ordonnateurs principaux :
Les articles 67 de la LOLF et 14 du RGCP
disposent que les ministres et Présidents
d’institutions constitutionnelles peuvent
déléguer leur fonction d’ordonnateur tandis
que l’article 10 du RGCP leur fait obligation
de déléguer leur fonction d’ordonnateur
Article 10 alinéa 2 RGCP « Les ministres
et les présidents des institutions
constitutionnelles exercent leurs
attributions d’ordonnateur par le moyen
d'ordonnateurs délégués au niveau des
administrations centrales et
d'ordonnateurs secondaires au niveau des
services déconcentrés de l'État ».
Article 14 RGCP « Les ordonnateurs
peuvent déléguer leurs compétences
d'ordonnateur ».
Article 67 LOLF « Les ordonnateurs
peuvent déléguer leur pouvoir dans les
conditions déterminées par voie
réglementaire ».
Relire le RGCP pour
conformer la disposition
de l’article 10 à celle des
articles 67 de la LOLF et
14 du RGCP
Décret
L’obligation d’exécuter le budget
niveau rubrique :
Le RGCP prévoit l’exécution du budget et la
reddition des comptes au niveau rubrique.
Toutefois, le projet de loi de finances
initiale, exercice 2017 est élaboré niveau
paragraphe conformément aux
recommandations de l’atelier de définition
du format et du contenu de la loi de finances
Article 137 du RGCP: « les propositions
d'engagements sont établies par rubrique
budgétaire dans les formes prescrites par
le ministre chargé des finances » ;
Article 40 du RGCP « le registre des
dépenses engagées indique par rubrique
le montant du crédit initial et les
modifications successives qui peuvent y
être introduites, les engagements
effectués en début d'année dans les
conditions prévues par l'article 88 du
présent décret et les engagements
effectués au cours de l'année
budgétaire » ;
Article 146 du RGCP « le livre journal
des bons d'engagement est destiné à
l'enregistrement, par rubrique budgétaire,
des propositions d'engagement, des
Prendre un texte
dérogatoire pour
permettre l’exécution du
volet dépense du budget
de l’État, exercice 2017
et la tenue de la
comptabilité au niveau
paragraphe. Il faudrait
par la suite relire les
textes pour les adapter
Circulaire
d’exécution
du budget
du ministre
des
finances
72
Textes NATURE DU PROBLÈME RECOMMANDATIONS
Préoccupations /Incohérences Références Libellé Nature du
texte
liquidations et de la constatation des
paiements » ;
Article 158 du RGCP « trimestriellement,
l'ordonnateur adresse· au contrôleur
financier une situation détaillant par
rubrique, les crédits ouverts, les dépenses
ordonnancées ou mandatées; etc. ».
Tenue de la comptabilité analytique
par le comptable public :
Le décret dispose que la comptabilité
analytique est tenue par les comptables
publics alors qu’elle est une comptabilité
d’analyse des coûts des actions pour orienter
les décisions ultérieures. À ce titre, elle
devrait être tenue par l’ordonnateur. Par
ailleurs, le comptable ne dispose pas de toutes
les informations nécessaires pour la tenue de
cette comptabilité. Les informations sont
disponibles auprès de l’ordonnateur.
Article 130 du RGCP, dernier alinéa « la
comptabilité de l'État et des autres organismes
publics comprend :
- une comptabilité budgétaire tenue par les
ordonnateurs ;
- une comptabilité générale tenue par les
comptables publics ;
- une comptabilité des matières tenue par les
comptables publics ;
- une comptabilité analytique tenue par les
comptables publics ».
Le guide d’exécution du budget prévoit que la
comptabilité analytique est tenue par le
Contrôleur de gestion. L'article 130 du RGCP
prévoit que la même comptabilité est tenue
par le comptable public
Relire le RGCP pour
confier la tenue de la
comptabilité analytique à
l’ordonnateur.
Décret
Mode de calcul du résultat de
l’exécution budgétaire qui ne prend
pas en compte les droits constatés :
L’article 132 du RGCP détermine le résultat
de l’exécution budgétaire comme la
différence entre les recettes encaissées et les
dépenses ordonnancées. Pourtant, le principe
des droits constatés détermine le même
résultat comme la différence entre les
émissions de recettes et les dépenses
liquidées. De ce fait, la définition du résultat
Article 132, alinéa 4 du RGCP « la
comptabilité budgétaire dégage un résultat
correspondant à la différence entre les recettes
encaissées et les dépenses ordonnancées sur le
budget général et les comptes spéciaux au titre
de l’année considérée ».
Relire le RGCP pour
définir le mode de calcul
du résultat de l’exécution
budgétaire conformément
au principe des droits
constatés.
Décret
73
Textes NATURE DU PROBLÈME RECOMMANDATIONS
Préoccupations /Incohérences Références Libellé Nature du
texte
de l’exécution budgétaire n’est pas conforme
au principe des droits constatés.
Décret N°2016-
600/PRES/PM/MINEFID
portant nomenclature
budgétaire de l'État
Détermination du nombre de
caractères pour la codification du
chapitre :
L’article 6 du décret portant NBE prévoit que
le chapitre est codifié suivant 9 caractères.
Toutefois, le détail décliné dans le même
article est sujet à diverses interprétations
entre 9 et 15 caractères.
Article 6 relatif à la codification
- .
Relire le décret NBE
pour clarifier la
codification du chapitre
Décret
Doublons des rubriques au niveau des
dépenses et omission d’articles au
niveau des recettes :
L’annexe n°4 de la NBE, en son volet
dépenses, comporte des doublons de certaines
rubriques. Aussi, l’annexe n°3 ne prend pas
en compte les articles 12, 75,77 et 79 prévues
par les directives communautaires.
Annexe 4 : « classification économique des
dépenses » et annexe 3 « classification des
recettes par nature ».
Relire le décret portant
NBE pour prendre en
compte les recettes
omises (art 12, 75, 77, et
79) et corriger les
doublons au niveau des
rubriques.
Limitation de la présentation du
budget, volet dépenses, au
paragraphe :
La loi de finances est élaborée par paragraphe
alors que l’article 11 du décret portant NBE
prévoit une codification jusqu’au niveau
rubrique.
Article 11 du décret portant NBE : « … ; Trois
(3) niveaux de codification permettent
d'identifier les dépenses par nature à savoir:
l'article, le paragraphe et la rubrique
Relire la NBE pour
limiter la codification au
niveau paragraphe.
Nomenclatures des Recettes :
La création des paragraphes :
- 754 Cessions d'immobilisations
- 775 Escomptes obtenus
- 777 Produits nets sur cessions de titres de
placement
Nomenclature des dépenses :
Annexes 3 et 4 de la NBE Relire la NBE Décret
74
Textes NATURE DU PROBLÈME RECOMMANDATIONS
Préoccupations /Incohérences Références Libellé Nature du
texte
La création des articles et
paragraphes suivants
- 27 Prêts et avances
- 675 Escomptes accordés
- 217 Immobilisations incorporelles en cours
- 229 Immobilisations en cours – sols et sous-
sols
- 239 Immobilisations en cours – immeubles
- 249 Immobilisations en cours – matériel et
mobilier
- 254 Terrains militaires
- 259 Immobilisations en cours – équipements
militaires
La suppression des paragraphes suivants :
- 603 Variation des stocks de biens fongibles
achetés
- 654 Valeurs comptables des immobilisations
cédées, mises au rebut ou admises en non-
valeur
- 672 Pertes sur cessions de titres de
placement
- 264 Cautionnements
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Elargissement du champ des
incompatibilités : Le décret portant comptabilité des matières
définit les incompatibilités qui concernent les
conjoints, les ascendants et les descendants
ainsi que les alliés et les collatéraux au
premier degré. Par conséquent, le champ des
incompatibilités de ce décret est plus large
que celui prévu la LOLF qui est limité aux
collatéraux et aux alliés de premier degré. Il
Article 66, alinéa 5 LOLF « les conjoints,
ascendants ou descendants des ordonnateurs
ne peuvent être comptables des organismes
publics auprès desquels lesdits ordonnateurs
exercent leurs fonctions ».
Article 7 RGCP « les conjoints, ascendants,
descendants au premier degré des
ordonnateurs ne peuvent être comptables des
organismes auprès desquels lesdits
ordonnateurs exercent leurs fonctions ».
Relire le décret 2016-
603/PRES/PM/MINEFID
portant comptabilité des
matières pour le
conformer au RGCP
Décret
75
Textes NATURE DU PROBLÈME RECOMMANDATIONS
Préoccupations /Incohérences Références Libellé Nature du
texte
en est de même par rapport au RGCP qui est
limité aux alliés et collatéraux uniquement.
Article 8 du décret portant comptabilité
matières « les conjoints, les ascendants et les
descendants ainsi que les alliés et les
collatéraux au premier degré des ordonnateurs
des matières ne peuvent être comptables des
matières des organismes auprès desquels ces
ordonnateurs des matières exercent leurs
fonctions ».
Déc
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Rattachement de la personne
responsable des marchés (PRM) et
attributions du PRM et du
gestionnaire des crédits (RFFI) :
L’article 8 du décret portant procédures de
passation, d’exécution et de règlement des
marchés publics et des délégations de service
public fait une distinction entre le PRM et le
gestionnaire de crédits.
L’article 9 du même décret fixe les
attributions de la PRM (planifier, mettre en
œuvre les procédures de passation et de suivre
l’exécution des marchés publics et délégation
de service public).
Elle est placée sous l’autorité du secrétaire
général dan les ministères et les institutions,
et sous l’autorité de l’ordonnateur du budget
dans les autres structures.
L’article 11 stipule que le gestionnaire de
crédits est le responsable en charge des
finances. Il est chargé de la définition des
besoins et de leur transmission à la PRM…il
assure l’élaboration et la mise en œuvre du
contrat, le suivi administratif de l’exécution
des marchés publics y compris les incidents
d’exécution, la réception des prestations et les
règlements des différends.
- Article 8, 9 et 11 du Décret N°2017-
0049/PRES/PM/ MINEFID du 1ier février
2017 portant procédures de passation,
d’exécution et de règlement des marchés
publics et des délégations de service public
Article 31 du décret N°2017-
0106/PRES/PM/MINEFID du 13 mars 2017
portant régime juridique des ordonnateurs de
l’État et des autres organismes publics.
harmonisation de la
situation de ces acteurs
(PRM, gestionnaire de
crédits et RFFI) dans les
deux décrets
Décret
76
Textes NATURE DU PROBLÈME RECOMMANDATIONS
Préoccupations /Incohérences Références Libellé Nature du
texte
L’article 31 du décret portant régime des
ordonnateurs fait une distinction entre le
gestionnaire de crédit et le RFFI. De plus, le
RFFI assure entre autres le suivi de la mise en
œuvre du plan de passation et l’exécution des
marchés
Déc
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N°2
017-0
182/P
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Tenue de la comptabilité du contrôleur
financier par paragraphe / rubrique :
Ce projet de décret prévoit que le contrôleur
financier tienne sa comptabilité, volet
dépenses, par paragraphe alors que le RGCP
prévoit la tenue de cette comptabilité par
rubrique.
- Article 39, alinéa 3 du projet de décret « le
registre des dépenses engagées indique par
paragraphe, le montant initial des
autorisations d’engagement et des crédits de
paiement et les modifications successives qui
y ont été introduites,… »
- Article 40 du projet de décret « le contrôleur
financier établit trimestriellement et en fin
d’année, une situation récapitulant par
paragraphe, les autorisations d’engagement et
les crédits de paiement ouverts et les dépenses
engagées, et l’adresse à l’ordonnateur du
budget concerné, accompagnée de ses
observations ».
- Article 137 du RGCP: « les propositions
d'engagements sont établies par rubrique
budgétaire dans les formes prescrites par le
ministre chargé des finances » ;
- Article 40 du RGCP « le registre des dépenses
engagées indique par rubrique le montant du
crédit initial et les modifications successives
qui peuvent y être introduites, les
engagements effectués en début d'année dans
les conditions prévues par l'article 88 du
présent décret et les engagements effectués au
cours de l'année budgétaire » ;
- Article 146 du RGCP « le livre journal des
bons d'engagement est destiné à
Maintenir la tenue de la
comptabilité, volet
dépenses, par paragraphe
dans le décret portant
MCOFE et relire le
RGCP pour ramener les
dispositions y relatives au
paragraphe.
Décret
77
Textes NATURE DU PROBLÈME RECOMMANDATIONS
Préoccupations /Incohérences Références Libellé Nature du
texte
l'enregistrement, par rubrique budgétaire, des
propositions d'engagement, des liquidations et
de la constatation des paiements » ;
- Article 158 du RGCP « trimestriellement,
l'ordonnateur adresse· au contrôleur financier
une situation détaillant par rubrique, les
crédits ouverts, les dépenses ordonnancées ou
mandatées; etc.
Déc
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N°2
017-0
106/P
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Mise en jeu de la responsabilité
pécuniaire des ordonnateurs
principaux :
L’article 40 du décret portant régime des
ordonnateurs prévoit la mise en jeu de la
responsabilité des membres du gouvernement
suivant les conditions définies par la
constitution.
L’article 41 qui traite aussi de la
responsabilité pécuniaire de l’ordonnateur
prévoit qu’elle peut être mise en jeu par le
ministre des Finances. Au regard de
l’institution des ordonnateurs multiples, cette
disposition doit être clarifiée.
Article 40 : « Pour ce qui concerne les
membres du gouvernement et les présidents
des institutions constitutionnelles, ils
encourent à raison de l’exercice de leurs
attributions, des responsabilités que prévoit la
Constitution ».
Article 41 « La responsabilité pécuniaire de
l’ordonnateur ne peut être mise en jeu que par
le ministre en charge des finances à l’occasion
des contrôles administratifs ou la Cour des
comptes, à l’occasion des contrôles
juridictionnels ».
Préciser dans l’article 41
du décret portant régime
des ordonnateurs qu’il
s’agit plutôt de la mise en
jeu de la responsabilité
pécuniaire des
ordonnateurs délégués et
secondaires.
Décret
Attributions des « bureaux »
contenues dans celles du RFFIM :
L’article 16, alinéa 4 du décret portant régime
des ordonnateurs prévoit un « service » tout
comme l’article 46 du RGCP qui est chargé
de la préparation du budget. Toutefois, le
même décret de régime des ordonnateurs
prévoit un RFFIM dont les attributions
prennent en compte celles du « bureau ».
Article 16, alinéa 4 « Les réponses émanant
des différents programmes ou services sont
centralisées, vérifiées et coordonnées par le
bureau chargé de la préparation du budget
dans chaque institution ou département
ministériel ».
Article 30 « Pour chaque ministère, un
responsable de la fonction financière
ministérielle est désigné par le ministre.
Remplacer le terme
« bureau ou service » par
RFFIM dans le RGCP et
aussi dans le décret
portant régime des
ordonnateurs.
décret
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pro
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différents :
Article 9 du décret portant procédures de
passation, d'exécution et de règlement des
Il est demandé que la
hiérarchie décide de
78
Textes NATURE DU PROBLÈME RECOMMANDATIONS
Préoccupations /Incohérences Références Libellé Nature du
texte
Le guide prévoit un Spécialiste en passation
des marchés (SPM) qui élabore le Plan de
passation des marchés (PPM) et les Dossiers
d'appel à concurrence (DAC) dans les
programmes. Le DMP convoque et préside la
CAM. Le Décret N°2017-
0049/PRES/PM/MINEFID du 1ier février
2017 portant procédures de passation,
d’exécution et de règlement des marchés
publics et des délégations de service public
prévoit un DMP qui élabore le PPM et les
DAC de tous les programmes.
marchés publics et délégations de service
public : « …, La personne responsable des
marchés est chargée de tous les actes matériels
liés à la procédure de passation depuis la
centralisation des besoins concrétisés par les
plans de passation des marchés et des
délégations de service public jusqu’à
l’attribution définitive du marché et du suivi de
l’exécution pour les besoins de statistiques,
d’informations et d’archivage. »
l’acteur chargé de
l’élaboration des Dossiers
d’appel à concurrence
(DAC). A partir de
l’option retenue, les
documents concernés
devront être actualisés.
Attributions du Contrôleur de gestion
contenues dans celle du DGESS : Le guide prévoit un contrôleur de gestion
avec une description de ses attributions
identiques à certaines attributions des
DGESS actuellement. Or, la charte de
gestion retient le DGESS comme acteur
Guide d’exécution du budget-programme.
Relire le guide pour
confier la fonction de
contrôle de gestion au
DGESS en lieu et place
de l’identification d’un
acteur responsable
Du contrôleur interne et les
conclusions des travaux de l’IGF et de
l’ASCE-LC : Le guide prévoit un contrôleur interne avec
description de ses attributions. Par ailleurs,
les conclusions des travaux de l'IGF et de
l'ASCE-LC prévoient que les attributions du
contrôleur interne seront dévolues aux
Inspections techniques des services (ITS)
transformées en Directions ministérielles de
l'audit interne.
Guide d’exécution du budget-programme
Conclusions des travaux de l’IGF et de
l’ASCE-LC
Relire le guide pour
s'adapter aux conclusions
définitives de l'étude sur
le statut des ITS.
Qualité requise pour procéder aux
engagements :
Article 13 du RGCP
Guide d’exécution du budget-programme
Engager urgemment une
réflexion globale sur la
79
Textes NATURE DU PROBLÈME RECOMMANDATIONS
Préoccupations /Incohérences Références Libellé Nature du
texte
Le guide prévoit que les RP, RBOP, RUOP
engagent des dépenses et proposent les
liquidations y relatives. Par ailleurs, le guide
indique que les mêmes acteurs peuvent être
ordonnateurs délégués ou secondaires.
Conformément à l'article 13 du RGCP,
l'acteur chargé de l'engagement doit avoir la
qualité d'ordonnateur. Il ne s’agit pas d’une
possibilité, mais d’une obligation
prise en charge financière
des nouveaux acteurs
bénéficiant de la qualité
d’ordonnateur
Examen des PPM et PDF dès le dépôt du
projet de budget à l’AN et nécessité
d’élaboration d’un plan de trésorerie réaliste
Le guide prévoit l'examen des projets de
PPM et PDF dès le dépôt du projet de budget
à l'AN. Or, l’article 48 de la LOLF retient le
plan de trésorerie comme une annexe du
projet de loi de finances initiale et ce plan
qui accompagne le projet de budget à
l’Assemblée nationale est élaboré à partir du
PPM et du PDF.
Article 48 de la LOLF: « La loi de finances de
l'année est accompagnée :
- d'un rapport définissant l'équilibre
économique et financier, les résultats
connus et les perspectives;
- d'un plan de trésorerie prévisionnel et
mensualisé de l'exécution du budget de
l'État; … »
Relire le guide pour faire
examiner les projets de
PPM et de PDF en même
temps que l'avant-projet
de budget.
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Niveau de détail des comptes différent
entre le PCE et la NBE :
Le Plan comptable de l’État (PCE) définit les
comptes en fonction des rubriques
conformément au RGCP. Or, le projet de loi
de finances est élaboré par paragraphe et son
exécution est prévue suivant le même niveau
de détail.
Article 39, alinéa 3 du décret portant modalités
de contrôle des opérations financières de l’État
Article 40 du décret portant modalités de
contrôle des opérations financières de l’État
Article 137 du RGCP: « les propositions
d'engagements sont établies par rubrique
budgétaire dans les formes prescrites par le
ministre chargé des finances » ;
Article 40 du RGCP « le registre des dépenses
engagées indique par rubrique ;
Article 146 du RGCP « le livre journal des
bons d'engagement est destiné à
l'enregistrement, par rubrique budgétaire, des
propositions d'engagement, des liquidations et
de la constatation des paiements » ;
Décider le niveau de
codification obligatoire
entre le PCE et la NBE
80
Textes NATURE DU PROBLÈME RECOMMANDATIONS
Préoccupations /Incohérences Références Libellé Nature du
texte
Article 158 du RGCP « trimestriellement,
l'ordonnateur adresse· au contrôleur financier
une situation détaillant par rubrique, les crédits
ouverts, les dépenses ordonnancées ou
mandatées; etc. ».
Différence de codification pour le
compte « dons projets et legs » :
Le compte "Dons projets et legs" est codifié
sous le numéro 76 dans le PCE. Or, ce
dernier est codifié sous le numéro 12 selon la
directive
PCE Corriger la codification
du compte 76 "dons
projets et legs" dans le
PCE.
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Exécution des dépenses
d’investissements en procédure
simplifiée :
Le Plan de déblocage de fonds (PDF)
comporte des déblocages relatifs à des
investissements. Cette situation va entrainer
une consommation des CP sans engagement
juridique préalable avec comme conséquence
des difficultés pour le suivi pluri annuel des
CP sur les AE à la phase d’exécution du
budget. En effet, les AE correspondent à
l’engagement juridique de la dépense dans la
chaine d’exécution de la dépense, en
préalable à la consommation effective des
CP.
Article 20 de la LOLF : Les autorisations
d'engagement constituent la limite supérieure
des dépenses pouvant être juridiquement
engagées au cours de l'exercice pour la
réalisation des investissements prévus par la loi
de finances.
Pour les conventions qui
prévoient la mise à
disposition de la
contrepartie à la
disposition de l'unité de
gestion, faire
l'engagement juridique de
la convention en
procédure normale
(consommation des AE)
avant la liquidation qui
correspond au déblocage
(consommation des
crédits de paiement).
Pla
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Approvisionnement des MOD en
procédure simplifiée :
Dans le cadre des Maitrises d’ouvrages
déléguées (MOD), l’approvisionnement se
fait suivant la procédure simplifiée. Cette
situation va entrainer une consommation des
Article 20 de la LOLF : « Les autorisations
d'engagement constituent la limite supérieure
des dépenses pouvant être juridiquement
engagées au cours de l'exercice pour la
réalisation des investissements prévus par la loi
de finances. »
Pour les MOD, prévoir
les engagements en
procédure normale autant
pour les honoraires que
pour les travaux.
81
Textes NATURE DU PROBLÈME RECOMMANDATIONS
Préoccupations /Incohérences Références Libellé Nature du
texte
CP sans engagement juridique préalable avec
comme conséquence des difficultés pour le
suivi pluri annuel des CP sur les AE à la phase
d’exécution du budget.
82
Annexe 3 : Guide de collecte des données
Nom et prénom : Fonction :
Ministère
Note explicative : Le Burkina Faso a procédé à la transposition des directives du cadre harmonisé des finances publiques au sein de l’UEMOA qui consacre une nouvelle gouvernance financière de l’État fondée sur le principe de la gestion axée sur la performance et reposant sur des instruments modernes de gestion et d’une véritable transparence dans la gestion des finances.
Le nouveau cadre juridique de la gestion des finances publiques met en place une modernisation de la gestion publique. Grâce au cadre juridique rénové, le Burkina Faso a effectivement basculé dans la gestion en mode programme depuis le 1er janvier 2017 en optant pour une démarche progressive. A ce titre il a adopté un plan de basculement ou feuille de route pour la période 2017-2019.
Après trois années de mise en œuvre, il faut noter que l’appropriation du processus par l’ensemble des acteurs n’est pas totalement effective. C’est dans cette optique que le MINEFID, soucieux de la bonne réussite de la réforme, envisage une étude pour faire le bilan de la mise en œuvre des différentes composantes de la réforme des finances publiques et la mise à jour de la feuille de route.
Au plan stratégique, l’étude vise à faire le bilan de mise en œuvre de la loi organique n°073-2015/CNT du 06 novembre 2015 relative aux lois de finances dans son ensemble
Au plan opérationnel, elle permettra d’évaluer les capacités mises en place pour une appropriation de la mise en œuvre de la réforme budgétaire par tous les acteurs et à tous les niveaux
Apprécier le processus d'élaboration et de mise en œuvre du budget programme dans les ministères et
institutions;
Pertinence des actions de budgétisation : 4 = très pertinent ;
3 = pertinent ; 2 = peu pertinent 1 = pas du tout pertinent 1 2 3 4
1. Découpage actuel des ministères en programmes ?
2. Tous les programmes sont alignés sur les politiques publiques ?
3. Cohérence des objectifs et des indicateurs des cadres de
performance des programmes avec les finalités des politiques
publiques ?
Effectivité des actions de budgétisation : 4 = très effectif ; 3 = effectif ; 2 = peu effectif ; 1 = pas du tout effectif ;
1 2 3 4
4. Fonctionnalité du dialogue de gestion au sein des programmes
83
5. État de mise en place des « lettres de mission »au sein des
programmes
Satisfaction des actions : 4 = très satisfaisant ; 3 =
satisfaisant; 2 = peu satisfaisant; 1 = pas du satisfaisant ; 1 2 3 4
6. Niveau d'implication des projets d'appuis institutionnels au niveau sectoriel dans la mise en œuvre de la LOLF sur un échantillon de ministères
7. Niveau de participation des acteurs du programme à la
préparation du budget du programme (services centraux,
déconcentrés, collectivités territoriales, opérateurs de l’État,
partenaires techniques et financiers et partenaires sociaux)
8. Qualité du système de Suivi-évaluation des résultats, notamment
la bonne sélection des indicateurs pertinents à tous les niveaux
de la logique d’intervention
9. Les RP disposent de pouvoir nécessaire pour mieux assurer leur
positionnement vis-à-vis des différents acteurs ?
10. La réforme budgétaire accorde la responsabilité et la flexibilité
aux gestionnaires à travers la déconcentration de
l’ordonnancement, la fongibilité des crédits et le contrôle
modulable.
Observations
Apprécier le niveau des compétences existantes en matière de mise en
place du Budget Programme 1 2 3 4
1. Lesquels de modules sont pertinents pour vous aider à dans la mise en œuvre du Budget programme
Planification et programmation : modélisation et programmation financière, Cadrage économique, cadrage budgétaire ; TOFE ; CDMT Conception et analyse des politiques publiques, la GAR
Principes budgétaires et nomenclature budgétaire : Structure et contenu de la loi de finances, Principes fondamentaux du budget; Architecture du budget-programme (maquette de programme, architecture des BOP, des UOP), Élaboration des PAP, le choix des programmes et leur budgétisation
Exécution du budget : Gestion des AE et des CP, réglementation de la dépense ; la chaine de la dépense, les acteurs de la chaine managérial, Plans d’engagement et de passation des marchés, Gestion de trésorerie
84
et régulation, mouvements de crédits et lois de finances rectificatives et contrôle financier
Suivi-évaluation : la planification du suivi-évaluation, l’élaboration
d’un plan de S&E, le choix des indicateurs, le suivi d’exécution et de
résultat, les méthodes d’évaluation, l’évaluation d’impact, la
construction d’un devis d’évaluation
2. Catégorie d’acteurs qui ont plus besoin de formation
Direction des affaires financières
Direction Générale des Études et des Statistiques Sectorielles
Responsables de programme et futurs BOP et RUOP
Autres
3. Type de formation les plus aptes
Formation initiale
Formation continue (diplômante ou certifiante)
Accompagnement
Observations
Apprécier la pertinence de la chaine des résultats : 4 = très satisfaisant
; 3 = satisfaisant; 2 = peu satisfaisant; 1 = pas du satisfaisant ;
1 2 3 4
1. la qualité de la définition des objectifs et résultats en rapport avec le programme
2. la cohérence des activités planifiées pour atteindre les objectifs et résultats attendus
3. Niveau de prise en compte la performance lors du processus d’arbitrage ?
observations
85
Quelles sont les principales forces et faiblesses dans la mise en place des Budgets Programmes au sein des Ministères et Institutions rencontrés ;
5. Coordonnées: Prière de compléter ces informations pour nous permettre de vous contacter en cas de besoin. Nous vous remercions de votre contribution à compléter ce tableau. Si vous avez des questions, vous pouvez contacter les responsables de l'étude par mail ([email protected])
86
Annexe 4 : liste des personnes rencontrées ou ayant participé à l’atelier de validation
N° Noms et Prenoms Structure Tel et Email
1 Bayili Daouda PAGPS-FP 70 26 99 69/[email protected]
2 Yameogo Vincent de Paul DBD/DIREB 70 26 93 70/[email protected]
3 Ouedraogo Halidou PAGPS-FP 70 11 26 75/[email protected]
4 Hema S Rolland DBD/MINEFID 71 87 78 97/[email protected]
5 Ganamé A Ally DIREG 70 49 87 62/[email protected]
6 Ouedraogo Daouda DIREG 78 85 86 94/[email protected]
7 Drabo Sidiki DGB/DOC 70 45 19 17/[email protected]
8 Konaté Bourahima Sié SFM/DGB 70 88 00 08/[email protected]
9 Yameogo Ponicomba DAF/MEEVCC 79 54 24 15/[email protected]
10 Saré Harouna MINEFID/DGB DS 78 44 74 70/[email protected]
11 Tou Soungalo MEEVCC/DAF/SEBC 70 45 71 35/[email protected]
12 Ouedraogo Maldibkieta DGESS/MESRSI 70 62 35 45/[email protected]
13 Tougouma Salimata DGESS/MESRSI 79 89 58 40/[email protected]
14 Beogo Marcelle
Commission de l'Informatique et des Libertés(CIL) 70 29 10 08/[email protected]
15 Sanou Josiane DAF/MINEFIDC 70 28 99 23/[email protected]
16 Kindo Yassia DGESS/MAAH 78 0310 14/[email protected]
17 Tao Moumouni DAF/MAAH 78 09 18 27/[email protected]
18 Romba Yacya SGB/DAF/MJ 70 44 20 64/
19 Benin Seyé DMP/MESRSI 70 76 67 60/
20 Traoré Abou DGESS/MSL 70 29 43 42/
21 Sodré Kassoum Jean DAF/MFSNFFN 70 15 63 40 [email protected]
22 Sougouri Hubert DAF/MESRSI 78 21 99 21/[email protected]
23 Guenda Ahmadé COUR DES COMPTES 70 39 19 04/[email protected]
24 Bouda Justin JB COUR DES COMPTES 70 20 80 12/[email protected]
25 Ilboudo Hyacinthe DMP/CSC 70 27 83 42/[email protected]
26 Mandibiga Laribaba DAF/CSC 70 78 77 90/[email protected]
27 Sanon Stephane DGB/ITB 70 73 16 17/[email protected]
28 Beremwoudougou Noufou DGESS/MDHAC 70 26 09 61/[email protected]
29 Ouedraogo Lassané MINEFID 70 23 13 26/[email protected]
30 Tiemttoré Laurent David Personne ressource 63 93 43 40/[email protected]
31 Barro Pon DGB 78 80 93 83/[email protected]
32 Yougbaré Ferdinand DGSI 78 64 01 10/[email protected]
33 Sawadogo Samuel DGESS/ME 70 78 70 85/[email protected]
34 Nademou Thomas DGESS/MCIA 71 05 89 71/[email protected]
35 Bouda Harouna DES/PM 78 52 04 66/[email protected]
36 Yé Dramane DAF/MCAT 71 40 52 35/[email protected]
37 Koné Hamidou DGB/DS 78 01 07 90/[email protected]
38 Ouattara Pierre DGB/DIREB 79 21 73 96/[email protected]
39 Sawadogo Adama DGD/DG 78 89 41 41/[email protected]
40 Ouedraogo Jean Marie CIL/PRM [email protected]
87
N° Noms et Prenoms Structure Tel et Email
41 Bamouni Emmanuel DGESS/MAAH 70 87 14 98/[email protected]
42 Sondo Eugene CES 70 73 54 79/[email protected]
43 Kientega Souleymane DAF/MJ 70 05 16 35/[email protected]
44 Sow Houa DMP/MUH 70 28 06 69/[email protected]
45 Lompo Jaqueline MINEFID/IGF 70 27 04 31/ [email protected]
46 Comporé Lassané IGF/DCPES 76 44 55 04/[email protected]
47 Sombié Fanta DGSI 78 64 01 14/[email protected]
48 Onadja Kanfido DGCMEF 60 23 88 16/[email protected]
49 Ouedraogo Donald DGB 70 23 56 83/[email protected]
50 Ouedraogo Seydou SPMABG/MFPTPS 70 10 74 75/[email protected]
51 Zongo Honoré DGME 70 84 68 20/
52 Son Hansebane DRBC 72 42 69 20/[email protected]
53 Sanwidi Moise DAF/MIN SANTE 70 26 28 63/[email protected]
54 Bado Christophe CONSEIL D'ÉTAT 71 51 59 39/[email protected]
55 Sakandé Abdoulaye DAF/ MINES ET CARRIERES 70 99 68 31/
56 Derra Bassirou PAGPS-FP 74 36 30 56/
57 Loué Kierra DGTCP/DELF 70 64 11 81/[email protected]
58 Narélalé Dieudoné ENAREF 70 28 41 20/[email protected]
59 Dofini Ouarago COUR DE CASSATION 70 24 05 96/
60 Bayala Hubert DAF/MS 70 25 31 29/
61 Nana Maimouna
GRANDE CHACELERIE DES ORDRES BURKINABE 73 84 02 20/[email protected]
62 Igo Frederic MDNAC/DCM 70 06 65 08/
63 Bado Stanislas DAF/MUH 72 43 83 83/[email protected]
64 Kargo Oumarou DGCMEF/DCEBE [email protected]
65 Sawadogo Boukary DGESS/MFSNFAH 71 22 00 54/[email protected]
66 Balima Zenabo DGESS/MI 78 52 19 38/[email protected]
67 Zoungo Aminata DGESS/MINEFID 78 15 69 05/[email protected]
68 Daramkoum Zenabo DGESS/MDHPC [email protected]
69 Tago Paul DIREB 78 46 26 01/[email protected]
Annexe 5 : les termes de référence
MINISTERE DE L’ECONOMIE, DES FINANCES ET DU DEVELOPPEMENT
DIRECTION GENERALE BUDGET
Direction de la réforme budgétaire
Programme d’appui à la gestion publique et aux statistiques (PAGPS)
TERMES DE REFERENCES
Mission d’étude pour l’établissement du bilan de mise en œuvre de la LOLF et du budget-programme
Avril 2019
BURKINA FASO UNION EUROPEENNE
2
CONTEXTE GENERAL
La population du Burkina Faso, estimée à 19 millions d’habitants en 2016, pourrait atteindre 21,5 millions d'habitants en 2020. Elle est caractérisée par son extrême jeunesse, avec 47% de jeunes de moins de 15 ans. En 2014, 40,1% de la population vivaient en dessous du seuil de pauvreté estimé à 153 530 FCFA (dont 47,5% en milieu rural contre 12,7% milieu urbain).
L’administration burkinabè a réalisé différentes réformes, mais reste confrontée à des défis tels que le maintien de la stabilité institutionnelle, la modernisation de l'administration, l'amélioration de l'offre de services administratifs et la dépolitisation de l'administration publique.
Après les évènements d’octobre 2014, la chute du Gouvernement et un putsch avorté, l’élection présidentielle et les élections législatives du 29 novembre 2015 ont permis de bâtir les fondements d’un État de droit.
Sur le front social, on observe des conflits sociaux dans différentes branches du secteur public paralysant ainsi la mise en œuvre des activités du secteur public.
1.1. Situation actuelle au niveau de l’économie2
L’activité économique en 2018 a évolué dans un contexte sociopolitique relativement difficile marqué par la persistance des attaques terroristes et la poursuite des revendications sociales dans le secteur public. Le taux de croissance du PIB se situerait à 6,6% en 2018, après 6,3% en 2017, tirée par les secteurs primaires (+8,4%), secondaire (+5,7%) et tertiaire (+5,3%).
Pour ce qui est de l’inflation, à fin octobre 2018, son taux s’est établi à 2,1% en glissement annuel comme en moyenne annuelle contre respectivement 0,2% et 1,3% à fin octobre 2017.
Pour les trois prochaines années, les perspectives économiques semblent favorables, mais en deçà des attentes du PNDES. L’activité économique connaîtrait en 2019 une croissance de 6,4%, mais pour la période 2020-2021, elle enregistrerait en moyenne une croissance de 6,7%.
1.2. Situation des finances publiques en 20183
Concernant la gestion budgétaire, le niveau de mobilisation des ressources de l’État, à fin décembre 2018, s’établit à 1760,15 milliards FCFA, soit un niveau de réalisation de 98,01% contre 87,87% à la même période en 2017. Il ressort un accroissement de 169,22 milliards FCFA entre les deux (02) périodes. Les recettes propres et les recettes extraordinaires ont été recouvrées respectivement à hauteur de 1545,06 milliards FCFA et 215,09 milliards FCFA en 2018, soit des taux d’exécution, base loi de finances rectificative de 102,75% et 73,59%. Il ressort des hausses respectives de 148,64 milliards FCFA et de 20,58 milliards FCFA entre les deux périodes.
Les prévisions de dépenses annuelles corrigées, base crédit de paiement d’un montant de 2191,93 milliards FCFA ont été exécutées, base ordonnancement, à fin décembre 2018 à 2074,26 milliards FCFA, soit un taux d’exécution de 94,63%.
Quant à la trésorerie, Il a été décaissé à fin décembre 2018, 2 308,84 milliards FCFA contre des encaissements constatés de 2 052,06 milliards FCFA. Il se dégage un solde déficitaire de 256,78 milliards FCFA sous la période entièrement couvert par les disponibilités antérieures qui s’élevaient au 31 décembre 2017 à 237,70 milliards FCFA. L’État a eu recours au cours de l’exercice 2018 à 28 émissions de titre de paiement ayant permis d’engranger 683,82 milliards FCFA représentant le tiers des encaissements.
Le solde budgétaire s’articule ainsi qu’il suit au 31 décembre 201 : des recettes propres mobilisées de 1545,06 milliards FCFA contre des dépenses courantes ordonnancées de 1393,56 milliards FCFA,
2 Source : Situation économique et financière du Burkina Faso en 2018 et perspectives 2020-2021, DGEP
3 DGB : Rapport sur la situation d’exécution du budget et de la trésorerie de l’État, gestion 2018, au 31 décembre
dégageant une épargne budgétaire de 151,50 milliards FCFA. Le solde budgétaire global, quant à lui, ressort déficitaire de 314,11 milliards FCFA au 31 décembre 2018.
En 2019, les dépenses totales et prêts nets se chiffreraient à 2 213,3 milliards de FCFA, en progression de 2,3% par rapport à 2018. Les dépenses courantes se situeraient à 1 555,2 milliards de FCFA et les dépenses en capital à 658,1 milliards de FCFA dont 363,1 milliards de FCFA sur ressources propres.
1.3. L’état des critères de convergence de l’UEMOA.
Pour l’année 2018, le Burkina Faso est en conformité avec deux des trois (03) critères de premier rang et ne respecterait aucun des deux (02) critères de second rang.
Le ratio solde global base engagement, dons compris, rapporté au PIB nominal (norme ≥-3%) ressorti négatif (-5,0%) du PIB en 2018 contre -7,8% en 2017, non conforme à la norme communautaire, mais en nette amélioration. Le ratio a été projeté à 3% sur la période 2019-2021 ;
Le taux d’inflation annuel moyen (norme ≤3%) s’est situé à 2,1% à fin octobre 2018 contre +1,3% à fin octobre 2017, en conformité avec la norme communautaire de l’UEMOA. Il resterait dans la limite de la norme communautaire à fin décembre 2018 en ressortant à 2,0% ;
Le ratio de l'encours de la dette intérieure et extérieure rapporté au PIB nominal (norme ≤ 70%) serait de 38,4% en 2018 contre 38,5% en 2017, en conformité avec la norme communautaire.
Le ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales (norme ≤ 35%) est ressorti à 50,4% à fin octobre 2018 contre 49,7% à la même période en 2017. Il s’établirait à 53,3% en 2018 contre 49,9% en 2017, ne respectant pas ainsi la norme communautaire. Le défi est de taille pour maîtriser l’évolution des charges de personnel afin de les ramener le ratio au niveau de la norme communautaire de l’UEMOA d’ici 2021.
Le taux de pression fiscale (norme ≥ 20%) devrait se situer à 16,4% en 2018 contre 17,2% en 2017. Ce critère ne serait pas respecté en 2018 comme en 2017.
1.4. Situation actuelle de mise en œuvre de la LOLF et du budget-programme
Depuis 2010, le Burkina Faso a engagé une réforme sur la gestion des finances publiques et ce, conformément au nouveau cadre harmonisé de gestion des finances publiques de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain (UEMOA). L’objectif ultime de cette réforme est d’assurer l’efficacité des dépenses publiques, et à travers elle des politiques publiques, en termes de satisfaction des besoins de la population et la transparence dans la gestion budgétaire. Dès lors la gestion axée sur les résultats (GAR) est devenue l’outil principal dans le processus budgétaire.
Cette réforme conduite suivant une approche progressive a débuté par l’adoption d’orientations sur le budget-programme en 2010 et la mise en œuvre d’un vaste programme de renforcement des capacités sur la période 2011-2017. L’effectivité de la réforme s’est matérialisée par l’internalisation des directives de l’UEMOA depuis 2013 :
L’adoption de la loi n° 008-2013 /an du 23 avril 2013 portant code de transparence dans la gestion des finances publiques au Burkina Faso. Cette loi a mis en exergue les principes de la redevabilité et de la publication de l’information dans la gestion budgétaire au profit de la population.
L'adoption de la loi organique n°073-2015/CNT du 06 novembre 2015 relative aux lois de finances, exigeant entre autres l’élaboration, l’exécution et le contrôle du budget en mode programme à partir du 1er janvier 2017 ;
La prise des décrets d’application de cette loi.
En application de cette loi organique qui prévoit la progressivité dans la mise en œuvre des innovations induites, un plan de basculement, donnant le calendrier d’entrée en vigueur des différentes
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innovations de la réforme et couvrant la période du 1er janvier 2017 au 31 décembre 2019, a été élaboré. Ainsi des formations ont été réalisées et divers outils et procédures élaborés.
Par ailleurs, des efforts ont été faits d’une part, au plan stratégique à travers notamment, la stratégie d’opérationnalisation du budget-programme qui a mué en feuille de route de mise en œuvre de la LOLF et d’autre part, au plan institutionnel avec la mise en place du secrétariat technique du budget-programme (STBP), remplacé plus tard par une Direction des Réformes budgétaires (DIREB) au sein de la Direction générale du budget pour une mise en œuvre optimale de la réforme.
L’introduction du budget-programme dans le système de gestion budgétaire est effective depuis le 1er janvier 2017.Toutefois, il faut noter que l’appropriation du processus par l’ensemble des acteurs n’est pas totalement effective. À cet effet, on relève entre autres des difficultés liées à la lenteur dans la mise en place du système et au renforcement des capacités des principaux acteurs notamment, les Responsables des programmes, le manque d’organigramme type des départements ministériels adapté au budget-programme. En outre, les difficultés techniques qui ont émaillé l’exécution du budget en début 2017 ont créé des sentiments de pessimisme dans l’esprit de certains acteurs.
C’est dans cette optique que le MINEFID, soucieux de la bonne réussite de la réforme, envisage le recrutement de deux consultants indépendants pour la réalisation du bilan de la mise en œuvre de la réforme des finances publiques dans toutes ses composantes et la mise à jour de la feuille de route.
1.5. Synergie et complémentarité avec les autres bailleurs
Les partenaires au développement présents au Burkina Faso portent un intérêt particulier à la gestion
des finances publiques. Ils interviennent dans les principaux programmes en charge de la gestion des
finances publiques : Programme 2 : Mobilisation des ressources (Mobilisation des ressources
intérieures, Gestion du cadastre et du domaine foncier national, appui à la Direction générale des
douanes, etc.), Programme 3 : Gestion budgétaire, tenue des comptes publics et exercice de la tutelle
(Programmation budgétaire, exécution des dépenses, marchés publics, gestion de la trésorerie, tenue
de la comptabilité publique, gestion du patrimoine de l’État, etc.), et Programme 4 : Contrôle, audits
et sauvegarde des intérêts de l’État (Contrôles, audits et lutte contre la fraude, le faux et la corruption),
Supervision et Audit externes, Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du
terrorisme). Certaines thématiques transversales bénéficient aussi d’un appui des partenaires au
développement : transparence budgétaire, budgétisation Genre, etc.
Ces appuis se font à travers l’aide budgétaire générale, sous forme d’appui projet ou à travers des
organismes régionaux dont le Burkina Faso fait partie (UEMLOA en particulier).
Sans être exhaustif, les appuis s’articulent ainsi qu’il suit : Banque mondiale (Finances publiques et
réformes sectorielles), Banque mondiale (Projet Gouvernance économique et de la participation
citoyenne (PGEPC) Banque mondiale-Banque africaine de développement (Evaluation du système de
passation des marchés selon MAPS II,) ALLEMAGNE (Projet de Renforcement de la Bonne Gouvernance
Financière, PRBGF), DANEMARK ( aide au renforcement de la gestion des Finances publiques, appui à la
lutte contre la corruption et la transparence budgétaire (REN-LAC et CIFOEB), FRANCE (Cour des
comptes, appui budgétaire finances publiques), FMI (Assistance technique auprès du MINEFID par le
biais d’un appui au Programme régional AFRITAC de l'Ouest), SUÈDE (Appui au renforcement des
capacités de l'ASCE-LC), SUISSE (Cour des Comptes, DGI), UNION EUROPÉENNE (Programme d'appui à la
gestion publique et aux statistiques (PAGPS ).
Cependant, concernant la réforme budgétaire, trois PTF, la Coopération allemande (GIZ), la Banque mondiale à travers le Projet de Gouvernance Economique et de Participation Citoyenne (PGEPC) et l'Union européenne à travers le Programme d’Appui à la Gestion Publique et aux statistiques (PAGPS)
jouent un rôle actif. Outre, ces PTF, AFRITAC Ouest I, le Centre régional de renforcement des capacités du FMI basé à Abidjan, apporte une assistance technique à la mise en œuvre de la réforme.
1.6. Les parties prenantes pour l’exécution de la présente mission
Outre la Direction générale du budget qui assure le leadership en matière de réforme budgétaire,
toutes les autres structures du MINEFID ainsi que l’ensemble des services des ministères sectoriels
sont concernées par la présente étude. Il faut considérer l’élément fondamental de la réforme que la
fixation des objectifs relève des responsables des différents programmes qui sont aussi les
ordonnateurs et que la DGB joue un rôle d’accompagnement.
En clair, les principales structures nationales concernées par la mission sont celles impliquées dans la gestion et le contrôle des finances publiques tant au niveau du MINEFID qu’à celui des autres ministères sectoriels.
OBJECTIFS ET RESULTATS ATTENDUS
1.7. Objectif général
L’objectif général de cette étude est d’assurer l’efficacité des dépenses publiques en termes de satisfaction des besoins de la population et de transparence des finances publiques.
1.8. Objectifs spécifiques
En matière d’objectifs spécifiques, il s’agira de :
Au plan stratégique, faire le bilan de mise en œuvre de la loi organique n°073-2015/CNT du 06 novembre 2015 relative aux lois de finances dans son ensemble :
Faire un état des lieux complet de la mise en œuvre de la réforme budgétaire ;
Apprécier l’implication des autorités politique dans la mise en œuvre des réformes, notamment la qualité du portage politique ;
Apprécier la cohérence entre la LOLF et d'autres réformes du CHFP ;
Faire des recommandations prioritaires à mettre en œuvre en 2019 et 2020.
Au plan opérationnel, évaluer les capacités mises en place pour une appropriation de la mise en œuvre de la réforme budgétaire par tous les acteurs et à tous les niveaux :
Faire un état des lieux des capacités existantes ;
Apprécier le processus d'élaboration et de mise en œuvre du dans les ministères et institutions à travers un échantillon de ministères ;
Apprécier le niveau des compétences existantes en matière de mise en place du Budget-programme au sein des ministères et institutions ;
Apprécier la pertinence de la chaine des résultats : la qualité de la définition des objectifs et résultats en rapport avec le programme, la cohérence des activités planifiées pour atteindre les objectifs et résultats attendus ;
Vérifier le niveau de conformité du processus d’élaboration et de budgétisation des programmes au regard des directives de l’UEMOA et des bonnes pratiques.
1.9. Résultats attendus
À l’issue des travaux, les résultats suivants sont attendus :
Un rapport établissant le bilan de la mise en œuvre de la réforme au 31 décembre 2018 est disponible et des recommandations sont formulées :
Un état de mise en œuvre des actions/activités de réforme au 31 décembre 2018 est établi, et leur cohérence avec les innovations dégagées ;
Un diagnostic faisant ressortir les forces/faiblesse et les menaces/opportunités ainsi que les mesures correctives pour la conduite de la réforme est établi ;
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Les capacités des acteurs de mise en œuvre de la réforme sont évaluées et une esquisse de plan de renforcement des compétences disponible ;
Un nouveau plan de basculement réaliste qui tient compte des capacités opérationnelles des structures et des acteurs est disponible et assorti d’une feuille de route opérationnelle propre à chaque composante de la réforme.
2. Hypothèses et risques
2.1. Hypothèses
Les facteurs favorables à la réalisation de cette mission sont :
L’existence d’une législation et réglementation nationales suite à l’internalisation des directives de l’UEMOA ;
Les engagements pris en matière de gestion performante des ressources publiques ;
2.2. Risques
La volonté de masquer des difficultés et faiblesses ;
La difficile étape de remise en question des habitudes ;
Les éventuelles résistances au changement.
CHAMP D'INTERVENTION
2.3. Présentation du projet et justification de la mission
Dans le cadre du basculement au budget-programme et en matière de cadre juridique, différents textes (lois, décrets, arrêtés) ont été adoptés, conformément aux directives du CHFP de l’UEMOA. Des outils de pilotage, de programmation et d’exécution budgétaires conformes aux exigences du budget-programme ont été élaborés et mis en application. De nombreuses formations ont été réalisées au profit des différents acteurs budgétaires.
En 2017, les acteurs budgétaires du Burkina Faso ont répondu aux exigences communautaires de substitution du « budget‐objet » par le budget‐programme.
Cependant, la gestion du budget-programme jusqu’à présent, s’apparente quelque peu à celle du budget objet. Il s’avère nécessaire de mieux et davantage maîtriser toutes les mesures à prendre pour l’enracinement du budget-programme dans le système de gestion budgétaire du pays. À cet effet, une évaluation objective de la mise en œuvre de la LOLF et de l’ensemble des innovations du cadre harmonisé des finances publiques au Burkina Faso constitue une priorité. Cette évaluation permettra de déceler et de résoudre les contraintes et difficultés éventuelles en matière de gestion du budget-programme de l’État afin poursuivre sereinement la mise en œuvre de ladite réforme selon les capacités réelles des intervenants clés à tous les niveaux.
2.4. Approche méthodologique
L’étude qui comprend un niveau stratégique concernant la mise en œuvre de la LOLF de façon générale et un niveau opérationnel concernant la mise en œuvre du budget-programme, se déroulerait ainsi qu’il suit :
Une rencontre de cadrage avec les principaux acteurs concernés pour s’assurer d’une même compréhension des TDR de la mission ;
La recherche et l’exploitation documentaires ainsi que l’organisation organisation des
entretiens avec les différents acteurs à quelque niveau qu’ils se situent dans les différentes structures administratives des ministères sectoriels et au sein du Ministère des finances, de l’économie et du Développement (MINEFID) ;
L’organisation d’un atelier de lancement de la mission ;
La production et la restitution de différents livrables
L’atelier de lancement qui réunira les autorités politiques du MINEFID et les partenaires au développement, est une bonne opportunité pour :
Présenter le cadre conceptuel de la conduite de la mission ;
Informer largement et sensibiliser les principaux acteurs sur les objectifs de l’étude ainsi que les modalités pratiques de son exécution ;
Partager avec l’ensemble des participants, les rapport-bilans de différentes composantes, présentées par les responsables desdites composantes suivant quatre points définis : situation d’exécution, difficultés rencontrées, perspectives et recommandations. Les composantes concernées sont :
La composante réforme budgétaire et contrôle (volet budgétaire, contrôle financier/modulé, contrôle interne),
La composante réforme comptable (volet patrimoine financier, patrimoine non financier/comptabilité matière),
La composante réforme du système d’information (volet adaptation du système d’information, développement du nouveau système)
La composante coordination et pilotage (volet coordination et suivi des activités, renforcement des capacités).
Proposer un calendrier des activités pour mieux gérer le temps.
2.5. Activités et tâches spécifiques
Les différentes activités et taches seront réalisées en tenant compte des deux niveaux précités. 2.5.1. Niveau stratégique
Faire une analyse des textes juridiques et institutionnels pris dans le cadre de la mise en œuvre de la LOLF ainsi que le niveau d’application desdits textes pour en déceler les faiblesses et insuffisances.
À cet effet, le consultant devra apprécier :
La qualité du portage politique ;
Les enjeux liés aux dispositifs juridiques et institutionnels, notamment en matière de législation, de règlementation, de coordination et d’organisation des structures et services administratifs ;
La qualité des textes pris et celle de leur mise en application ;
Le niveau de responsabilisation accordé aux acteurs
La cohérence entre la LOLF et d'autres réformes du CHFP
Faire le point des différentes innovations conformément à la loi n°073-2015/CNT du 06 novembre 2015 relative aux lois de finances, leur mise en œuvre ainsi que la qualité et le délai de mise en œuvre ;
Faire une analyse diagnostique faisant ressortir les forces/faiblesse, les menaces/opportunités et les perspectives, notamment les mesures correctives pour la poursuite des actions de mise en œuvre de la réforme ;
2.5.2. Niveau opérationnel
Apprécier le niveau de conformité du processus d’élaboration et de budgétisation des programmes au regard des directives de l’UEMOA ;
Cerner les principales forces et faiblesses dans la mise en place des Budgets Programmes au sein des Ministères et Institutions rencontrés ;
Evaluer, à travers les documents de programmation des structures (les projets annuels de performance par exemple), la qualité de la définition des objectifs et résultats, ainsi que la cohérence des activités planifiées pour atteindre ces objectifs et résultats ;
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Apprécier la qualité et les capacités de définition et de formulation des objectifs, des résultats escomptés et des indicateurs à travers des exercices développés au niveau de certains acteurs pour identifier les forces et les faiblesses ;
Evaluer le système de Suivi-évaluation des résultats, notamment la bonne sélection des indicateurs pertinents à tous les niveaux de la logique d’intervention ;
Identifier les difficultés rencontrées par les acteurs budgétaires dans la définition et l’élaboration des programmes, les types de capacités nécessaires pour réussir la transformation des administrations afin d’assurer leur migration totale et efficace du budget objet vers le budget-programme et proposer un plan de renforcement des capacités ;
Apprécier le niveau d'implication des projets d'appuis institutionnels au niveau sectoriel dans la mise en œuvre de la LOLF sur un échantillon de ministères.
2.5.3. Phasage de la conduite de mission, zone géographique à couvrir et durée
La mission se déroulera à Ouagadougou et hors de Ouagadougou en cas de nécessité, pour une durée totale de 25 hommes / jours par consultant, soit 50 jours. Elle sera conduite comme suit :
N° Activités Durée (H/J)
1 Une rencontre de cadrage avec les principaux acteurs concernés pour s’assurer d’une compréhension partagée des TDR de la mission
01
2
La recherche et l’exploitation documentaires dans les différentes structures administratives et les entretiens avec les différents acteurs à quelque niveau qu’ils se situent
14
3 La préparation et l’organisation d’un atelier de lancement de la mission en lien avec les rapports bilans des composantes
04
4 La production et la restitution des différents livrables 6
5 Total 25
3. Besoins
La mission sera conduite par deux experts ayant les profils suivants : 3.1.1. Expert principal senior, expert en finances publiques, Chef d’équipe
Qualifications et compétences
Avoir un diplôme de l’Enseignement Supérieur (master ou équivalent) en science économique, droit, finances publiques ou équivalent ;
Maitriser parfaitement le français ;
Avoir une bonne connaissance des logiciels bureautiques et de messagerie les plus répandus ; Expérience professionnelle générale
Avoir une bonne expérience du fonctionnement des administrations publiques et des pratiques des relations institutionnelles y compris de haut niveau ;
Avoir douze années d’expérience en matière de gestion de finances publiques. Expérience professionnelle spécifique
Avoir une expérience d’au moins 10 ans dans l’accompagnement de la mise en œuvre des réformes de finances publiques dont la réforme budgétaire et comptables ;
Avoir une expérience avérée en matière de conception et d’élaboration de textes en matière de finances publiques ;
Avoir une bonne connaissance de la gestion du budget-programme (préparation, exécution, suivi de l’exécution et contrôle).
3.1.2. Expert principal senior, expert en finances publiques ressortissant d’un pays membre de l’UEMOA
Qualifications et compétences
Avoir un diplôme de l’Enseignement Supérieur (master ou équivalent) en science économique, droit, finances publiques ou équivalent ;
Maitriser parfaitement le français ;
Avoir une bonne connaissance des logiciels bureautiques et de messagerie les plus répandus ; Expérience professionnelle générale
Avoir une bonne expérience du fonctionnement des administrations publiques et des pratiques des relations institutionnelles y compris de haut niveau ;
Avoir dix années d’expérience en matière de gestion de finances publiques. Expérience professionnelle spécifique
Avoir une expérience d’au moins 10 ans dans l’accompagnement de la mise en œuvre des réformes de finances publiques dont la réforme budgétaire et comptables ;
Avoir une expérience avérée en matière de conception et d’élaboration de textes en matière de finances publiques ;
Avoir une bonne connaissance de la gestion du budget-programme (préparation, exécution, suivi de l’exécution et contrôle) ;
Avoir une bonne connaissance de la mise en œuvre renforcée du nouveau cadre harmonisé des finances publiques (CHFP) de l’UEMOA ; 4. Livrables
Les prestataires soumettent les rapports suivants :
Un rapport d’étape contenant les analyses et résultats de l’évaluation, présenté à un groupe restreint pour recueillir ses observations, 05 jours ouvrables après l'atelier de lancement ;
Un rapport provisoire présentant le bilan global de la mission (analyses et conclusions) et les recommandations du consultant dix (10) jours ouvrables après la fin de la mission terrain ;
Un rapport final prenant en compte les observations et commentaires des parties concernées lors de l’atelier de restitution du rapport provisoire et transmis cinq (05 jours) après la restitution du rapport provisoire.
SUIVI DE LA MISSION
La DGB est chargée du suivi de la mission en relation avec le chef de l'assistance technique. Elle désignera un point focal qui travaillera en relation avec l’AT pour le suivi de la mission.