sous la direction de Pierre Valcour Mouvements de jeunesse… · 2013-10-31 · à tous les instants, à toutes les manifestations de l’existence, elle était présente dans chaque

Mouvements de jeunesse

Toujours prêts À voir, juger et agir

sous la direction de

Pierre Valcour

S e p t e n t r i o ( n ) u m é r i q u eExtrait de la publication

m o u v e m e n t s d e j e u n e s s e

Extrait de la publication


sous la direction de

Pierre Valcour

Mouvements de jeunesse

Toujours prêts À voir, juger et agir

Témoignages et entrevues de fondateurs et de premiers témoins des principaux mouvements

de jeunesse au Québec de 1903 à 1971

Septentr ion

Les éditions du Septentrion remercient le Conseil des Arts du Canada et la Société de dévelop pement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) pour le soutien accordé à leur programme d’édition, ainsi que le gouvernement du Québec pour son Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres. Nous reconnaissons éga lement l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.

Illustration de la couverture : 19e session intensive de la JOC, Cap-de-la Madeleine, 1954. Source : Ghislaine Patry-Buisson, archives personnelles de la JOC.

Révision : Catherine Lavoie

Mise en pages et maquette de couverture : Pierre-Louis Cauchon

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© Les éditions du Septentrion Diffusion au Canada :1300, av. Maguire Diffusion DimediaQuébec (Québec) 539, boul. LebeauG1T 1Z3 Saint-Laurent (Québec) H4N 1S2 ISBN PDF : 978-2-89448-742-2

( n )

Édition numérique

Édition imprimée

© Pierre ValcourDépôt légal : Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2012

Je dédie ce livre à tous ceux et celles qui ont su témoigner d’un engagement durant une

période qui fut souvent difficile au Québec.

Je remercie particulièrement Madeleine Lavallée et Bertrand Morin

pour leur collaboration à la recherche et à l’écriture.

« Il faut toujours connaître les limites du possible

non pas pour s’arrêter mais pour tenter l’impossible »

Romain Gary


prologue

Au pays de Québec, rien ne doit mourirLouis Hémon

Depuis le début du xxe siècle jusqu’à la fin des années 1960, les mouvements de jeunesse au Québec ont été le ferment

de transformations qui ont secoué la société canadienne-française. Les femmes et les hommes issus de leurs rangs ont marqué leur génération, empreints qu’ils étaient des valeurs sociales et humaines véhiculées par ces mouvements. La majorité de ces jeunes ont vu aux destinées politiques, économiques, scientifiques et artistiques du Québec et du Canada.

Entre 1975 et 1983, en produisant et en réalisant avec mon ami Ambroise Lafortune une série d’émissions à la télévision sur l’histoire des mouvements de jeunesse au Canada français, et prin-cipalement au Québec, nous avions eu l’avantage de recueillir les témoignages de plusieurs des fondateurs de ces mouvements, mais surtout des militants « de base », hommes et femmes qui en vécurent les débuts et influencèrent leurs contemporains.

Dans les années 1930, le Québec francophone était largement perçu comme monolithique. L’Église était présente partout, un ordre chrétien y était imposé et les structures y étaient rigides. Elle présidait à tous les instants, à toutes les manifestations de l’existence, elle était présente dans chaque famille, dans chaque vie. On orientait, souvent un fils ou une fille, parfois plus, à la vie religieuse. C’est même cette Église qui apportait la seule ouverture au monde par ses missions et les récits de ses missionnaires, souvent plus pitto-resques que réels. On n’avait autrement guère l’habitude des autres. On recevait une éducation religieuse et on vivait une pastorale qui


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privilégiait les élites de tous les milieux. Cette éducation était beau-coup plus axée sur la pratique religieuse que sur le sens de la foi. La présence de l’Église était à la mesure d’un vaste ensemble d’ins-titutions et de mouvements qui, dans tous les domaines, accompa-gnaient le Canadien français de sa naissance à sa mort. Le langage religieux tenait lieu de discours englobant pour la société, jusque dans nos « sacres ».

Claude Ryan, l’ancien directeur du journal Le Devoir, qui fut dans les années 1940, secrétaire national de l’Action catholique, mentionnait, lors d’une interview qu’il nous accordait en 1976, que « l’accent était mis, en ce temps-là, sur l’Église, comme lieu de rassemblement, plus que sur le Christ ou sur Dieu lui-même, sur ce qu’on appelait « le corps mystique de l’Église ».

Le Québec des campagnes marche alors inéluctablement vers l’urbanisation. En quelques décennies, on passe d’un monde large-ment rural à une société où seule une minorité de gens vivront de leur terre. Le discours officiel continue toutefois à promouvoir la doctrine de l’agriculturisme1.

À cette époque, le pouvoir politique constitue l’autre grande source de puissance chez les Canadiens français. Alexandre Taschereau dirige les libéraux depuis 1920. En 1936, Maurice Duplessis prend le pouvoir avec l’Union nationale. Il le gardera jusqu’à sa mort en 1959, à l’exception de la période 1940-1944, où le Québec sera encore dirigé par les libéraux menés alors par Adélard Godbout.

Deux mentors géants animent le nationalisme canadien-français. Henri Bourassa, fondateur du journal Le Devoir, le 10 janvier 1910, défend le fait français aux dimensions du Canada. L’abbé Lionel Groulx voit le renforcement du Québec comme la meilleure défense d’une appartenance française et un moyen de mieux incarné la mission française et catholique selon lui dévolue à la nation cana-dienne-française. Mais, dans les années 1930, on sent poindre un monde nouveau. La jeunesse va lentement changer, grâce à quelques clercs et à plusieurs laïcs décidés. Certains analystes vont jusqu’à qualifier cette époque, où des gens ont envisagé les changements

1. Doctrine selon laquelle l’agriculture demeure l’activité la mieux adaptée à une vie en accord avec les préceptes de l’Église catholique.

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à venir, de « pré-révolution tranquille ». Ainsi que nous le verrons, beaucoup, dans les mouvements de jeunesse, ont préparé le Québec moderne.

Le sociologue Guy Rocher, qui fut président de la Jeunesse étudiante catholique (JEC) de 1946 à 1949, rappelle que ce n’est pas par hasard que, des mouvements de jeunesse, sont sortis un bon nombre d’hommes et de femmes qui se sont engagés dans des luttes sociales de différents ordres.

Deux réalités profondes ont contribué à cet engagement des jeunes : la Deuxième Guerre mondiale et le développement fabuleux des moyens de communication. Nous allions sortir, dans les années 1950, d’un monde monolithique pour entrer dans un monde pluraliste ; nous allons passer d’une Église cléricale à une Église « peuple de Dieu », moins soucieuse de défendre l’ordre établi que d’être partie prenante à la mutation du monde.

Nous avons donc enregistré les témoignages d’une cinquantaine de personnes. C’est en écoutant à nouveau ces bandes sonores que j’ai découvert là une richesse historique d’expérience et de colla-boration vraiment unique au Canada français. Le poids social des mouvements de jeunesse spécialisés2 a été énorme dans la province de Québec. Quelques communautés religieuses y ont joué un rôle de premier plan en appuyant et en encourageant de jeunes filles et de jeunes garçons à réaliser leur idéal et à préparer une nouvelle société pour demain.

Nous verrons tout d’abord, avec l’historien Jean Hamelin, que c’est au xixe siècle que les premiers mouvements de jeunesse appa-raissent au Québec. Les « Fils de la liberté », « L’Institut canadien » et le mouvement de Médéric Martin témoignent, entre autres, de la volonté des jeunes d’alors de se faire entendre. Mais c’est au début du xxe siècle que naît le premier grand mouvement de jeunesse, l’Association catholique de la jeunesse canadienne-française (ACJC).

En 1903, Joseph Versailles, qui deviendra le premier président de l’ACJC, alors élève de philosophie au collège Sainte-Marie, convoque un congrès où la jeunesse pourra exposer ses ambitions

2. JOC, JEC, JAC, JIC.



et crier ses espoirs. Le 25 juin 1904, de tous les coins du Canada français, des jeunes accourent et décident des statuts du mouvement. Le premier article affirme que l’association a pour but « d’opérer le groupement des jeunes Canadiens français et de les préparer à une vie efficacement militante pour le bien de la religion et de la patrie. » En dix ans, 150 000 membres souscrivent par leur enga-gement à cet idéal.

Quelques années plus tard, en 1908, Baden Powell lance, en Angleterre, le scoutisme qui sera populaire, d’abord au Canada anglais. Au Québec, c’est en 1926, grâce à l’abbé Lionel Groulx et aux deux frères de la famille Morel que les « Éclaireurs canadiens-français » deviennent la première troupe scoute. Ce n’est cependant qu’en 1934 que sera fondée la « Fédération des scouts catholiques de la province de Québec », à l’initiative du cardinal Villeneuve et avec l’accord de l’ensemble de l’épiscopat. Le Guidisme, version féminine du mouvement scout, connaîtra ses premières tentatives au début des années 1930.

En fait, un très grand nombre de mouvements de jeunesse seront fondés dans la première moitié du xxe siècle, mais lorsque nous avons réalisé cette série à la télévision, nous nous sommes limités aux mouvements qui ont eu le plus de rayonnement au Québec et au Canada français entre le début du siècle et la décennie 1970 qui verra disparaître la majorité des mouvements dits d’action catholique comme la JOC, la JEC, la JAC, la JIC. La disparition des collèges classiques, institutions phare du système d’éducation canadien-français et leur remplacement par les cégeps3 en sera l’une des principales raisons.

Nous avons donc interrogé la plupart des fondateurs et des premiers artisans et artisanes des mouvements de jeunesse. Plus d’une cinquantaine de personnes, dont les noms sont mentionnés à la fin de cette introduction, ont aimablement accepté de participer à notre projet.

Il y a lieu de mentionner que bien d’autres mouvements fleu-rissent à cette époque et offrent une formation spirituelle aux jeunes ; ce sont surtout des mouvements apostoliques comme les

3. Collèges d’enseignement général et professionnel.

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enfants de Marie, les croisés, les congrégations mariales. Existent aussi des mouvements d’éducation dans les domaines les plus divers, dont nous mentionnerons certains acteurs particulièrement dyna-miques. Soulignons également l’existence de plusieurs mouvements centrés sur la politique, la connaissance de la nature ou inspirés par le mouvement des Jeunes Naturalistes, comme les Clubs 4H. Les années 1930 et 1940 verront naître également les Jeunes Laurentiens, les Amis de l’art, avec Mme Hector Perrier, qui facili-teront la naissance des Jeunesses littéraires et des Jeunesses musicales, ainsi que l’Association athlétique nationale de la jeunesse, en réponse aux YMCA et aux YWCA, populaires au Canada anglais. Enfin, beaucoup d’autres mouvements de jeunesse non confessionnels ou politiquement engagés apparaîtront, même s’ils auront peu d’in-fluence à une époque où le Québec est encore très clérical.

Nous vous présentons donc des extraits de témoignages recueillis lors de la réalisation des émissions selon l’ordre chronologique de fondation des mouvements choisis. Parmi ces témoignages, je ne puis passer sous silence ceux qui rendirent hommage à un homme qui a joué un rôle considérable lors des premiers balbutiements des mouvements de jeunesse au Québec, le chanoine Lionel Groulx.


Chanoine Lionel GroulxSource : Fonds Lionel Groulx (P1-T1_1_15)


hommage à lionel groulx(1878-1967)

Les rêves de la jeunesse sont les premières ébauches de l’histoire d’un pays.

Lionel Groulx, 1912

La jeunesse a toujours été pour Groulx une préoccupation essentielle. Ses cours d’histoire du Canada seront la matière

principale d’une bonne partie de son œuvre publiée : La naissance d’une race (1919), Lendemains de conquête (1920), L’Enseignement français au Canada. Il sera également l’auteur de plusieurs recueils d’articles et de conférences, ainsi que d’essais, parmi lesquels Notre Maître le passé (4 vol.) et Chemins de l’avenir, en 1964. Dans ce livre, il adresse ses adieux à la jeunesse, sur une note d’espoir : « Quand donc ces jeunes cesseront-ils d’être vieux ?… Un grand esprit l’a dit : “Il suffit d’un signe pour nourrir une espérance.” Si je devais emporter cette foi en l’avenir, je serais si heureux de prendre congé de la vie… »

« La jeunesse de 1920 à 1940 m’a beaucoup trop demandé, elle a beaucoup trop attendu, ça, je l’ai senti », rappelle le chanoine Groulx. « On rendait hommage au travail historique que j’avais fait, mais j’aurais voulu davantage de ces jeunes des années 1930 à 1940 ».

« Groulx a vraiment été un personnage historique », souligne Guy Frégault, historien et sous-ministre aux affaires culturelles. « Il n’a pas assisté à l’histoire du Québec, des premières loges, il a été sur la scène dans un premier rôle. Je pense que, lorsqu’on aura le recul nécessaire, il n’est pas impossible que l’époque qui va des années 1920 jusqu’à la coupure en 1967, soit, du point de vue québécois, auquel Groulx ajouterait “du point de vue canadien-français”, l’époque de Lionel Groulx ».


Jean Drapeau, maire de Montréal : « Si on dit que c’était le grand maître à penser, c’est incomplet, parce qu’il n’était pas que cela, car sa pensée, il fallait qu’elle débouche sur l’action. Alors, c’est tout autant un homme d’action qu’un intellectuel par le fait que sa pensée a toujours encouragé les penseurs, et son action continue à encourager les hommes d’actions. »

Gérard Filion, directeur du journal Le Devoir et membre de la Commission Parent sur l’éducation : « Pour moi, Groulx a été un historien et, en même temps, un éveilleur de la jeune génération pour faire comprendre aux jeunes Canadiens français d’où ils venaient, où ils étaient, quelle place ils occupent sur le continent nord-américain et quelle est la mission que ce peuple canadien-français doit remplir dans la société nord-américaine4 ».

Le chanoine Groulx naît à Vaudreuil en 1878. Issu du milieu rural, il grandira dans une société conservatrice et traditionaliste. Il fréquente le séminaire de Sainte-Thérèse où il décide de « prendre la soutane » et de devenir prêtre séculier. Ordonné en 1903, il enseigne au collège de Valleyfield et s’intéresse de plus en plus à la jeunesse catholique canadienne-française. Il lance un mouvement à l’intérieur du collège, mais il semble qu’il soit devancé à l’échelle nationale en 1903 par le père Samuel Bellavance, jésuite, professeur de philosophie au collège Sainte-Marie. Dans Une croisade d’ado-lescents, ouvrage paru en 1912, il évoque les débuts de l’action catholique à Valleyfield. De 1906 à 1908, il poursuit ses études à Rome où il acquiert des doctorats en philosophie et en théologie. Pendant plus de trente ans, il occupera la chaire d’histoire du Canada à l’Université de Montréal, jusqu’à sa retraite de l’ensei-gnement en 1949. En 1917, il fonde la revue L’Action française, dans laquelle il précise davantage la teneur de son nationalisme. En dehors de l’université, il créera également un « Institut d’histoire de l’Amérique française », qui publiera, à partir de 1947, la Revue d’histoire de l’Amérique française.

Lionel Groulx est décédé le 23 mai 1967.

4. Extraits d’une émission des « Beaux Dimanches », à la télévision de Radio-Canada (Lionel Groulx, 1878-1967), réalisée par Pierre Valcour, Productions Ciné-Mundo, 1975.


mouvements de jeunesse au québec

dans ce livre

Fondation Mouvements Entrevues

1. 1844 Institut canadien 1. Jean Hamelin

2. 1904 Association catholique de la jeunesse canadienne-française ACJC

1. Laurier Renaud2. Georges-Henri

Lévesque o.p.3. Z.-Léon Patenaude4. Paul-Émile Legault

c.s.c.

3. 1926 Scoutisme 1. Ambroise Lafortune2. Jean-Marie Poitras3. Marc Bradley4. Jacques Hébert5. Jean-Guy Dubuc6. Jean-Pierre Côté

La Route 1. Louis Pronovost2. Ambroise

Lafortune3. Pierre F.Côté

Le Guidisme 1. Louise Joubert-Gill

4. 1930 Cercle des Jeunes Naturalistes CJN

1. Alphonse Lapointe2. Dollard Sénécal




5. 1931 Jeunesse ouvrière catholique JOC

1. Albert Sanschagrin o.m.i.

2. Gabriel Clément3. Julien White4. Paul-Émile Pelletier

o.m.i.5. Suzanne Malo6. Claude Ryan7. Ambroise

Lafortune

6. 1932 Jeunes Canada 1. Pierre Dansereau2. Gérard Filion3. Jean-Louis Gagnon

7. 1935 Jeunesse étudiante catholique JÉC

1. Paul-Émile Deguire c.s.c.

2. Paul-Émile Legault c.s.c.

3. Jeanne Benoit-Sauvé4. Guy Rocher5. Gérard Pelletier6. Simonne

Monet-Chartrand7. Claude Ryan8. Gabriel Clément9. Alexandrine

Leduc-Pelletier10. Roméo Leblanc11. Marc Bradley12. Ambroise

Lafortune

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8. 1935 Jeunesse agricole catholique JAC

1. Irénée Gauthier c.s.v.

2. Angèle Patenaude

9. 1938 Jeunesse indépendante catholique JIC

1. Alfred Rouleau2. Claude Ryan

10. 1940 Jeunesses musicales du Canada JMC

1. Gilles Lefebvre2. Simone Turner3. Laurette

Desruisseaux Boisvert

4. Gaston Germain5. Joseph-Hector.

Lemieux

11. 1946 Ordre de Bon Temps OBT

1. Roger Varin2. Jacques Languirand3. Céline

Petit-Martinon

12. 1950 Centre de loisirs et Auberges de jeunesse

1. Marcel de la Sablonnière s.j.

2. André Bonneau r.s.v.

13. 1946-1950 Loisirs et terrains de jeux OTJ

1. Dollard Morin2. Paul Buissonneau

14. 1971 Jeunesse Canada Monde 1. Jacques Hébert

Comme ces entrevues ont été produites et réalisées pour la télévision, nous avons respecté, dans la majorité des cas, le « langage parlé » tel que recueilli et enregistré à l’origine.

1 l’ institut canadien

Présentation

L’Institut canadien fut fondé le 17 décembre 1844 par un groupe de deux cents jeunes libéraux canadiens-français, parmi

lesquels figurent les noms de : François-Xavier Garneau, Antoine Gérin-Lajoie, Honoré Beaugrand, Arthur Buies, Joseph Lenoir et même Victor Hugo, comme membre honoraire.

S’inspirant, pour leurs écrits et conférences, des œuvres de Voltaire, de Diderot, de Victor Hugo et de Lamartine, mis à l’index par l’Église à l’époque, bon nombre furent menacés d’excommu-nication et leur Institut, condamné. Ceci amena 158 membres à fonder en 1858 un organisme concurrent respectueux des directives de l’Église sous le nom de « l’Institut canadien-français de Montréal5 ».

Mais l’Institut canadien, interdit en 1869, poursuivit son action, toujours davantage bilingue et pluraliste. Il ne fermera ses portes qu’en 1880, suite à « l’affaire » Guibord, du nom d’un typographe membre de l’Institut, à qui l’Église avait refusé le droit d’inhumation dans la partie catholique du cimetière Notre-Dame-des-Neiges.

Seuls l’Institut canadien de Québec qui accepte dès ses débuts de ne pas mettre à la disposition du public des livres à l’index, et l’Institut canadien-français d’Ottawa subsistent toujours.

5. Léopold Pouliot, « L’Institut Canadien de Montréal et l’Institut National », Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 14, no. 4, 1961, p. 481-486.


table des matières

Prologue 9

Hommage à Lionel Groulx 15

Mouvements de jeunesse au Québec 17

1. L’Institut Canadien 20Présentation 20Entrevue 21

1. Jean Hamelin (1931-1998) 21

2. Association Catholique de la Jeunesse Canadienne-Française (ACJC) 25Présentation 25Entrevues 27

1. Laurier Renaud 272. Georges-Henri Lévesque, o.P. (1903-2000) 303. J.-Z.-Léon Patenaude 354. Paul-Émile Legault, c.S.C. (1906-1983) 38

3. Le Scoutisme 40Présentation 40Entrevues 44

1. Ambroise Lafortune (1917-1997) 442. Jean-Marie Poitras 493. Marc Bradley 534. Jacques Hébert (1923-2007) 54

5. Jean-Guy Dubuc 566. Jean-Pierre Côté (1926-2002) 58

La route 601. Louis Pronovost (1910-2003) 602. Ambroise Lafortune 663. Pierre - F. Côté 68

Le guidisme. Sa nature, par Ambroise Lafortune 721. Louise Joubert-Gill 73

4. Les Cercles des Jeunes Naturalistes (CJN) 77Présentation 77Entrevues 79

1. Alphonse Lapointe 792. Dollard Sénécal, S.J. (1912-2002) 82

5. Jeunesse Ouvrière Catholique (JOC)Ù 87Présentation 87Entrevues 89

1. Mgr Albert Sanschagrin O.M.I. (1911-2009) 892. Gabriel Clément 973. Julien White 1004. Père Paul-Émile Pelletier, O.M.I. (1915-1985) 1035. Suzanne Malo 1106. Claude Ryan (1925-2004) 1127. Ambroise Lafortune (1917-1997) 116

6. Jeune-Canada 119Présentation 119Entrevues 123

1. Pierre Dansereau 1232. Gérard Filion (1909-2005) 1293. Jean-Louis Gagnon (1913-2004) 132

7. Jeunesse Étudiante Catholique (JEC) 137Présentation 137Entrevues 137

1. Paul-Émile Deguire, C.S.C. (1896-1992) 137


2. Paul-Émile Legault (1906-1983) 1403. Jeanne Benoît-Sauvé (1922-1993) 1454. Guy Rocher 1485. Gérard Pelletier (1919-1997) 1516. Simonne Monet-Chartrand (1919-1993) 1557. Claude Ryan (1925-2004) 1598. Gabriel Clément 1629. Alexandrine Leduc–Pelletier (1918-2000) 16410. Roméo Leblanc (1927-2009) 16611. Marc Bradley 16712. Ambroise Lafortune, prêtre (1917-1995) 169

8. Jeunesse Agricole Catholique (JAC) 173Présentation 173Entrevues 174

1. Irénée Gauthier, C.S.V. (1898-1978) 1742. Angèle Patenaude 182

9. Jeunesse Indépendante Catholique (JIC) 186Présentation 186Entrevues 186

1. Alfred Rouleau (1915-1985) 1862. Claude Ryan (1925-2004) 189

10. Les Jeunesses Musicales du Canada (JMC) 190Présentation 190Entrevues 192

1. Gilles Lefebvre (1922-2001) 1922. Simone Turner 1983. Laurette Desruisseaux-Boisvert (1903-1989) 1994. Gaston Germain 2005. Joseph H. Lemieux (1910-1994) 201

11. Ordre de Bon Temps (OBT) 203Présentation 203Entrevues 205

1. Roger Varin, (1917-2007) 205


2. Jacques Languirand 2173. Céline Petit-Martinon 219

12. Centres de Loisirs et Auberges de Jeunesse 222Présentation 222Entrevues 224

1. Marcel De La Sablonnière S.J. (1918-1999) 2242. André bonneau R.S.V. (1930-2008) 230

13. Loisirs et Terrains de jeux 234Présentation 234Entrevues 236

1. Dollard Morin (1916-1992) 2362. Paul Buissonneau 238

14. Jeunesse Canada Monde (JCM) 243Présentation 243Entrevue 245

1. Jacques Hébert (1923-2007) 245

Annexe 249



cet ouvrage est composé en adobe garamond pro corps 12selon une maquette de pierre-louis cauchon

et achevé d’imprimer en novembre 2012sur les presses de umen digital

à montréal


Documents

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