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Numéro 65 Janvier 2015 Parution: 3 fois par an Section invitée: Valais romand BULLETIN DE LA SECTION VAUDOISE DE PATRIMOINE SUISSE A SUIVRE ...

SPECIAL PSSV No 50 - Patrimoine suisse...façon puzzle», alors que la plupart des oeu - vres se trouvaient depuis deux siècles dans le même lieu, le château d’Hauteville, à

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Numéro 65 Janvier 2015

Parution:3 fois par an

Section invitée: Valais romand

BULLETIN DE LA SECTION VAUDOISE DE PATRIMOINE SUISSEA SUIVRE...

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BILLET DU PRÉSIDENT

Denis de TechtermannPrésident de la section vaudoisede Patrimoine suisse

SOMMAIRE

Couverture:

Château d’Hauteville, Saint-Légier,façade sud

ADMINISTRATION ET SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ:Patrimoine suisse section vaudoiseDomaine de La Doges,Ch. des Bulesses 154,1814 La Tour-de-Peilz

Tél. 021 944 15 20 – Fax 021 944 15 89 mail : [email protected] web: www.patrimoinesuisse-vd.chCCP Patrimoine suisse, section vaudoise: 10 -16150 -1

CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES:

p. 1, 4-7 Photos swisscastles.chp. 8-11 Photos Denis de Techtermannp. 12-13 Patrimoine suisse, Valais romandp. 14-15 Musée de la lunette, Morez et Château de Syamp. 16 Artistes des concerts

Panneaux solaires et patrimoine 3

Vente du Château d’Hauteville 4-7

Architectes vaudois: Georges Epitaux 8-11

Section invitée: Valais romand 12-13

Visites guidées: Excursion dans le Jura français 14-15

«Heures musicales» à La Doges 16

A SUIVRE No 65, JANVIER 2015

IMPRESSUMResponsable de rédaction:Denis de TechtermannChemin du Sorby 8, 1110 Morges

Conception et mise en pages:Optiproduction Conseil : Bernard Marendaz, 1095 Lutry

Impression: Artgraphic Cavin SA, 1422 Grandson

l y a cinq ans, le 27 janvier 2010, sortait le numéro 50 de«A Suivre» marquant le centième anniversaire de la «So-ciété d’Art Public» devenue «Patrimoine suisse, section

vaudoise» par décision du comité du 6 septembre 2007 etconformément au souhait du secrétariat central d’unifierl’appellation des sections pour l’ensemble de la Suisse.

Ce numéro 50 était aussi le premier publié en quadrichromie,présentation que nous avons pu conserver grâce à la fidélitéde nos membres et de nos lecteurs, à la persévérance de notregraphiste, à la disponibilité de nos rédacteurs et à notre im-primeur qui à contribué à cette présentation en couleur ennous offrant des conditions avantageuses.

Bien qu’il ne paraisse que trois fois par année, nous essayonsde vous informer sur les activités de la section. Sur ce point,nous nous efforçons d’améliorer les informations sur les ac-tivités de notre commission technique, malgré un rythme deparution trop espacé pour une information régulière dans cedomaine.

Notre héritage de La Doges fait aussi l’objet d’informationssur le riche programme des activités préparées par nos inten-dants, afin de répondre à la mission qui nous a été confiée parle testament de M. André Coigny, soit : faire de cette maisonle témoin de l’habitation d’une famille bourgeoise des 18e, 19e

et 20e siècles. Les concerts, journées portes ouvertes, sémi-naires et autres activités sont organisés dans cet esprit.

La présentation, toujours attractive, des excursions organiséesquatre fois par année à l’intention de nos membres contribueau succès de celles-ci et nous oblige à refuser régulièrementdes inscriptions. Les articles de fond sont possibles grâce à lacollaboration de rédacteurs indépendants, de notre excellenterelation avec les ACM (Archives de la Construction Moderne)et à diverses associations proches du patrimoine et de notresection.

Avec ce no 65, nous poursuivons la publication du «A Suivre»et sommes toujours ouverts à vos remarques, critiques et pro-positions qui nous aideront certainement à continuellementaméliorer nos rubriques.

A vous tous et au nom de notre comité et de notre rédaction,je vous souhaite une excellente année 2015 pleine de succès,de joie et de satisfactions.

Denis de Techtermann, président.

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URBANITÉSA SUIVRE No 65, JANVIER 2015

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a SIA Vaud propose, depuis 2002 etsous le label Urbanités un cycle de dé-bats publics. Ils ont lieu en principe les

premiers lundis du mois, d’octobre à mai, à18h 30 au forum d’architecture Lausanne.Sous forme d’exposés suivis d’une tableronde, les Urbanités permettent aux archi-tectes et aux ingénieurs de se confronter àdes points de vues provenant des usagers,des représentants des pouvoirs publics et desacteurs issus d’autres pratiques culturelles.Plate-forme d'échanges, d’informations etde rencontres, les Urbanités se penchent surdes thèmes d’actualité liés à l’environnementconstruit et à la culture du bâti.

Pour les Urbanités du 3 novembre dernier,la SIA-VD a retenu la proposition de la sec-tion vaudoise de Patrimoine suisse, de dé-battre de l’intégration des capteurs solairesen milieux protégés; ceci à la suite des ré-centes adaptations de la législation pourfacilter ces installations. Si Patrimoinesuisse partage le souci de valorisation desénergies renouvelables, il n’accepte pasque cela se fasse au détriment de notre pa-trimoine architectural et historique.

Commentaires à l’issue du débatLes nouvelles «Directives sur l’installation decapteurs solaires dans le patrimoine bâti etpaysager» soustraient au contrôle du ser-vice compétent, non seulement les bâti-ments portant la note 3 au recensementarchitectural, mais aussi et surtout ceuxcontenus dans les sites que la Confédéra-tion a recensés comme étant de valeurnationale (inventaire ISOS). Dorénavant,seuls les monuments classés ou portés àl’inventaire doivent obtenir l’autorisationdu service en charge de la protection dupatrimoine. Cette nouvelle directive, àl’usage interne de l’Etat, vient s’ajouter àla modification de l’Art. 68a du règlementd’application de la loi du 4 décembre 1985sur l’aménagement du territoire et lesconstructions (RLATC). Cette modificationautorise, sur tous les autres bâtiments, lapose de capteurs solaires de n’importequelles dimensions sans autorisation et sansétude d’intégration par un professionnelagréé, pour autant que les installationssoient «suffisamment adaptées aux toits».

Dans un premier temps Nicolas Delachaux,membre de notre comité, a fait part de nospréoccupations face à cette modification.En effet, celle-ci constitue une sérieusemenace sur tous les bâtiments dignes de

protection, mais qui ne sont pas classés«Monuments historiques» ou portés à l’in-ventaire (en particulier les notes 3 et 4)ainsi que pour les bâtiments contenus dansles sites ISOS de valeur nationale et régio-nale. Une mise à l’enquête et une surveil-lance par le service compétent sont seulesgarantes d’un contrôle professionnel etqualitatif. Nicolas Delachaux a ensuite misen évidence le nombre limité des bâtimentsconcernés: sur un total de plus de 200’000bâtiments recensés, seuls environ 20'000(env. 10%) présentent un intérêt patrimo-nial et méritent une attention particulière.Il a posé la question de savoir si, dans tousles cas, on ne devrait pas s’abstenir detoute installation sur des bâtiments portésà l’inventaire, c’est-à-dire particulièrementintéressants. En effet, ceux-ci au nombrede 6'141, ne représentent que le 3% duparc bâti et, par conséquent, un enjeuénergétique négligeable! Il a égalementmentionné la possibilité pour les com-munes d’établir un plan directeur solaire.Ceci est particulièrement utile pour descommunes possédant un noyau historiquecar, il pose une fois pour toutes, des basesraisonnées et claires pour les décisions queles autorités municipales sont appelées àprendre.

M. Laurent Balsiger, directeur du servicecantonal de l’énergie a présenté les enjeuxénergétiques globaux et les perspectivesd’avenir en insistant sur la part importanteque peuvent jouer les capteurs solaires,que ceux-ci se trouvent de manière disper-sée ou, encore mieux, lorsqu’ils occupentdes grandes surfaces de toitures plates. Il aégalement passé en revue la nouvelle loisur l’énergie, qui concerne surtout lesconstructions nouvelles mais qui prévoit,pour les bâtiments protégés, la mise enplace d’une Commission dite «pour la pro-motion de l’énergie solaire».

Lors du débat qui a suivi, M. Laurent Chenu,conservateur cantonal des Monuments etSites, a vivement regretté que la Commis-sion mise en place par le Conseil d’Etat aitpour mission «de favoriser l’usage et l’in-tégration (sic) des capteurs solaires lorsqueceux-ci concernent des biens culturels oudes sites naturels sensibles ou protégés». Ileut été préférable que cette commissionsoit chargée de donner une appréciationneutre et objective sur l’intégration descapteurs, voire sur la protection généraledu patrimoine bâti.

M. Jean-Christophe Hadorn, ingénieur, aété le plus troublant essentiellement parceque le terme de «patrimoine» était utiliséindifféremment pour désigner des bâti-ments industriels, des immeubles à carac-tère commercial et des bâtimentshistoriques. Pour M. Hadorn, le combat estle même, quel que soit le bâtimentconcerné, et la technique, à n’en pas dou-ter, apportera des solutions dans tous lescas. Patrimoine suisse ne peut pas partagerce point de vue car les bâtiments histo-riques ont une valeur patrimoniale intrin-sèque que toute installation ne peutqu’altérer de manière irréversible. On nepeut pas se permettre de traiter tous les bâ-timents de la même manière, sans tenircompte de leurs caractéristiques, de leurvaleur historique et du contexte dans le-quel ils se trouvent!

Nous terminons ce bref résumé par un rap-pel de la position de notre Section vaudoisede Patrimoine suisse. La section estime né-cessaire qu’un contrôle qualitatif puisseêtre fait par des personnes compétentes etque les associations de défense du patri-moine puissent faire valoir leur droit.

A cet effet, et pour pouvoir exercer leurmission de protection du patrimoine, il esturgent que l’obligation de mise à l’enquêtepublique pour tous les projets d’installationde capteurs sur un bâtiment en note 3 ainsiqu’à l’intérieur des sites ISOS d’intérêt na-tional soit réintroduite dans la loi cantonaleet que la section des monuments et dessites délivre une autorisation spéciale éga-lement pour cette catégorie de bâtiments.

De plus, Patrimoine suisse demande qu’àdéfaut d’une interdiction générale de posed’installations solaires sur des bâtimentsclassés ou portés à l’inventaire, les autori-sations spéciales ne soient accordées quede manière restrictive et parcimonieuse, enmettant l’accent sur la sauvegarde du pa-trimoine plutôt que sur l’apport énergé-tique et que la commission consultativecomporte une majorité de membres horsadministration.

Résumé par Alexandre Antipas19 novembre 2014

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PANNEAUX SOLAIRES ET PATRIMOINEDébat organisé par la SIA et Parimoine suisse dans le cadredes «Urbanités», le 3 novembre 2014

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Faut-il s’en réjouir? L’indifférence de l’Etat àl’égard du patrimoine n’est pas une excep-tion française: les Suisses sont de sérieuxconcurrents dans cette discipline. C’est ainsitout un ensemble d’objets d’art et de mobi-lier qui a récemment été disséminé sous lefeu des enchères, «éparpillé par petits boutsfaçon puzzle», alors que la plupart des oeu-vres se trouvaient depuis deux siècles dans lemême lieu, le château d’Hauteville, à ven-dre lui aussi. Car malgré son intérêt évident,l’édifice n’est pas classé, il est seulement ins-crit à l’inventaire des biens culturels d’im-portance nationale; ce qui n’est même pasle cas de son contenu. �

Saint-LégierVente du château d’Hauteville et de son contenuLe Château d'Hauteville, un patrimoine vaudois exceptionneldu XVIIIe siècle, a été mis en vente avec l’ensemble de son mo-bilier, vendu séparément. Mis au courant de cette vente parles héritiers puis par la section vaudoise de Patrimoine suisse,le Conseil d’Etat n’a pas donné suite aux demandes d’inter-vention pour la protection de ce patrimoine, prétendant ne pasavoir les moyens juridiques. Non content de cette réponse,nous avons fait recours contre la décision du Conseil d’Etat.

«La Tribune de l’Art», journal en lignefrançais, a mené l’enquête et saconclusion reflète bien l’attitude in-compréhensible de nos autorités faceà nos demandes de préservation duchâteau et de son contenu. Nous re-mercions vivement «La Tribune del’Art» qui nous autorise à publier in-tégralement l’article paru le dimanche2 novembre 2014.

La rédaction

À VENDRE (SÉPARÉMENT):LE CHÂTEAU D’HAUTEVILLEET SON CONTENU

Article paru dans le magazine “Tribune de l’Art” en novembre 2014

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Situé à Saint-Légier, près de Vevey, dans leCanton de Vaud, le château d’Hauteville(ill. 1) a son apparence actuelle depuis 1760,date à laquelle un nouveau propriétaire,Pierre Philippe Cannac, fit démolir une par-tie de l’ancien bâtiment et confia sa re-construction à l’architecte Donat Cochet,probablement à partir des plans de FrançoisFranque. Château à la française entre couret jardin, composé d’un corps central flan-qué de deux ailes, il se dresse au milieu devingt-sept hectares de terrain.

À l’intérieur, le Grand Salon (ill. 2) est parti-culièrement remarquable avec ses fresques,sans doute réalisées par les frères Petrini de

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Lugano, illustrant le Triomphe de Vénus auplafond et sur les murs Cincinnatus devantles Volsques et Brennus négociant avec lesénat romain. Le domaine revint en 1794 àDaniel Grand de la Chaise (1761-1818),marié à Victoire Cannac, qui prit alors lenom de Grand d’Hauteville. �Ainsi le châ-teau est resté dans la même famille jusqu’àce jour; jusqu’à ce jour mais pas au-delà,puisque les héritiers n’ont pas souhaité re-prendre le flambeau après le décès d’ÉdithGrand d’Hauteville en janvier 2014. Or, ilsont décidé de vendre séparément l’édificeet son contenu – peintures, objets d’art etmobilier – au grand dam des historiens d’artet amateurs du patrimoine. Comme le si-gnale Bruno Corthésy, «il est tout à fait ex-ceptionnel qu’un château ait conservél’ensemble de son intérieur sans disconti-nuité», les collections font partie intégrantedu lieu et elles auraient dû y rester (ill. 3).

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Mathieu Criaerd (1689-1776)Commode: Bois, bronze doré, marbre, 88x50x62 cmPhoto: Christie’s

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contenu. �Sans doute Ubu aurait-il pu ré-gner sur le Canton de Vaud… L’associationavant d’aborder le fond du problème ad’abord perdu un temps précieux à chercherun interlocuteur: le «Service des affaires cul-turelles» et le «Service des monuments etdes sites» se sont renvoyés la balle pendantun certain temps, jouant à «c’est pas moic’est lui» et «c’est celui qui le dit qui l’est».Finalement le Conseil d’État de Vaud a ré-solu le problème en affirmant ne pas avoir lepouvoir légal d’empêcher la vente. Derrièrecette esquive se cache sans doute la peur des’attaquer – surtout en Suisse – à la sacro-sainte propriété privée. �Pire que l’inertie dela fonction publique: son refus d’agir. L’as-sociation s’est résolue à déposer un recoursauprès de la cour de droit administratif etpublic du tribunal cantonal. La course contrela montre s’acheva le 29 septembre, veilledes premières enchères: la cour a rejeté larequête demandant la suspension de lavente, pour la seule raison qu’il était troptard et que le préjudice pour le vendeur au-rait été trop grand. En lot de consolation, letribunal a tout de même décrété que l’État,

théâtre du château. Signalons encore, pêle-mêle, l’un des premiers Atlas de la Suisse parJohann Heinrich Weiss (1786-1802), de lavaisselle de Nyon, ou encore deux consolesen bois doré (vers 1760-1770) attribuées àJohann Friedrich Funk, ébéniste bernois duXVIIIe siècle. �Dans cette débandade, uneseule institution suisse, le musée historiquede Lausanne, a pu sauver un objet, acquispour 21 500 livres avec l’aide de donateursprivés: le bâton de justice de Jean-FrançoisGrand, juge ordinaire à Lausanne dans ladeuxième moitié du XVIIIe siècle, sous l’oc-cupation bernoise; daté de 1758, il est at-tribué à Philibert Pottin (ill. 6).

Alertée par Béatrice Lovis, historienne del’art à l’Université de Lausanne, l’associationPatrimoine suisse, plus précisément sa sec-tion vaudoise présidée par Denis de Tech-termann, avait pourtant fait des pieds et desmains, l’été dernier, pour empêcher cettevente, demandant au Conseil d’État vau-dois, de manière informelle puis officielle –le 17 septembre – une intervention d’ur-gence visant à protéger le bâtiment et son

Trop tard. Une première fournée d’œuvres –les plus belles – a été mise aux enchères le30 septembre et le 1er octobre derniers, chezChristie’s à Londres. On a pu découvrir àcette triste occasion la richesse de l’ensem-ble auquel peu de personnes avaient euaccès auparavant et que l’on connaissaitseulement par l’inventaire qu’en dressa en1932 un membre de la famille, Frédéric-Sears Grand d’Hauteville: ici, une commodeLouis XV de Mathieu Criaerd (maître en1738) adjugée 140 500 livres (ill. 4), là unsecrétaire Louis XVI de Pierre-Harry Me-wesen (maître en 1766) parti pour 30 000livres. On peut encore citer, au hasard, unvase en porcelaine de Sèvres, envolé pour11 250 livres, ou L’Encyclopédie de Diderotqui a trouvé preneur à 12 500 livres.�Cer-taines œuvres avaient un intérêt plus spé-cifiquement local, quatre aquarellesnotamment, de Michael Vincent Brandoin(1733-1807) – cet artiste natif de Vevey fitune partie de sa carrière à Londres – qui re-présentent des vues du château d’Hautevillelui-même. D’autres aquarelles, anonymes,déclinent des études de costumes pour le

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contrairement à ce qu’affirmait PascalBroulis, Chef du département des financeset des relations extérieures du Canton deVaud, disposait bien des bases légales né-cessaires pour éviter la dissémination de cepatrimoine. L’association avait donc raison…sur le principe. Et les principes, c’est bienconnu, «sont des choses dont on use pourse dispenser de faire ce qui déplaît.»

Que peut-on faire aujourd’hui? Il est en-core temps d’empêcher la seconde vente,qui devrait être organisée par l’Hôtel desventes de Genève au printemps prochain.Dans cette nouvelle fournée, la biblio-thèque mériterait d’être préservée dans sonintégralité (ill. 5). Il reste aussi des costumeset des décors de théâtre du XVIIIe siècle, del’argenterie, de la porcelaine, des œuvresde Liotard et de Firmin Massot…�Par ail-leurs l’association Patrimoine suisse ré-clame qu’un inventaire scientifique soitréalisé, accompagné d’une campagne dephotos, afin de ne pas perdre la trace decette collection, à défaut de ne pas la per-dre tout court. Or, même cette requête

semble poser quelques problèmes. Quipour la financer? On rechigne. L’Office fé-déral de la culture dirigé par Isabelle Chas-sot affirme être disposé à participer si leCanton de Vaud lance l’initiative.

Quant au château, il est toujours à vendre.Les propriétaires avaient déjà cherché à lecéder – pour 60 millions de francs – en2009 et il avait été question que le Conseild’État l’achète pour y installer un muséedes beaux-arts. Cependant, celui-ci est au-jourd’hui prévu à Lausanne: il devrait in-vestir les halles CFF aux locomotives, lieuqui, si l’on en croit le projet d’architectureretenu, ne sera pas réhabilité mais rasé,c’est plus simple. �Nous avons contacté Lau-rent Chenu, Conservateur cantonal desMonuments et Sites, en vain, puis PhilippePont, chef du Service Immeubles, patri-moine et logistique qui nous a rétorqué qu’illaissait à Pascal Broulis le soin de nous ré-pondre. Nous lui avons donc demandé:�s’ilenvisage d’empêcher la prochaine vente, etde classer le bâtiment ainsi que le mobilierqui n’a pas encore été vendu;�s’il prévoit de

soutenir le projet d’inventaire scientifiquedu reste du mobilier et de participer à sonfinancement;� s’il est envisageable que lecanton de Vaud achète le château afin d’enfaire un lieu culturel ouvert au public.�Celademandait réflexion et, de fait, Pascal Brou-lis a mis du temps, pour nous faire part «desa décision de renoncer à répondre à [nos]questions».

Bénédicte Bonnet Saint-Georges, dimanche 2 novembre 2014

Attribué à Philibert PottinBâton de justice, 1758Bois, argent - 107,5 cmLausanne, Musée Historique

Photo : Christie’s

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Etape significative dans la transformation duquartier de Bourg autour de 1900. Maga-sins, hôtels et bureaux remplacent alors lespalais aristocratiques. Nous avons déjà évo-qué cette situation dans le cadre de nos ar-ticles sur Eugène Jost pour le Crédit Suisse etsur Laverrière pour l’Hôtel de La Paix. Lespercements des Galeries (1907-09), de la ruede la Paix (1909) et de la rue du Lion d’Or(1912) entre les rues de Bourg et Benjamin-Constant densifient et rentabilisent le tissuconstruit.

La typologie des galeries commerciales ap-paraît au XIXe siècle dans les métropoleseuropéennes. Elle rentabilise au mieux laprofondeur parcellaire héritée du systèmeurbain médiéval en permettant la juxtaposi-tion d’un grand nombre de vitrines dechaque côté d’un passage couvert protégéde la circulation et des intempéries.

L’édifice des Galeries Saint-François répondà l’essor du secteur tertiaire; il héberge com-merces, restaurant, bureaux et logementsde luxe. Ses façades sont différenciées. Aunord un habillage néo-baroque présentantpilastres, corniche, fronton arrondi et autreputti se conforment à l’environnement bâti.Au sud, sur le nouveau front de ville créé parla rue Benjamin-Constant, la façade exploiteles possibilités du béton armé. Alternant pi-liers et verrières en oriel, elle offre une com-position verticaliste Art nouveau d’influenceanglaise dotée d’un riche décor sculpté.Marqué par un balcon et trois larges ar-cades, le premier étage accueille un restau-rant dont l’exceptionnel décor inspiré ducourant artistique dit de la Sécession vien-noise et dessiné par l’architecte du bâtimentGeorges Epitaux a été détruit en 1943.

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ARCHITECTES VAUDOISà la fin du 19e siècle et au début du 20e siècleNé à Lausanne le 26 novembre 1873, Georges Epitaux décède le 17 avril 1957 dansla même ville. Après des études d'architecture à Genève, Georges Epitaux ouvre unatelier à Lausanne en 1901. Travailleur acharné, il a réalisé nombre de bâtimentsprivés et publics, à Lausanne principalement. Citons quelques exemples: le grandmagasin Innovation à Lausanne, la Maternité, l’école d’agriculture de Marcelinau-dessus de Morges, le Bureau international du travail (BIT) à Genève.

Après une période marquée par son esprit éclectique et son goût pour le Heimatstil,il évolue dès 1907 sous l'influence de la revue anglaise The Studio et du Jugendstilde Peter Behrens. Epitaux s'illustre dans le programme hospitalier. Il est l’auteur dela Maternité de Lausanne (1913-1916), dont la maîtrise lui vaut d’obtenir le mandatpour la Maternité d'Athènes (1933).

Georges Epitaux était aussi député radical au Grand Conseil vaudois (1925-1928) etprésident de plusieurs associations professionnelles.

par Denis de Techtermann avec la précieuse collaboration de Catherine Schmutz

Bibliographie:

L'esprit d'entreprise, 1987 (publ. SIA section vaudoise)Architektenlex,p.163-164. Auteur: Catherine Schmutz

Galerie Saint-François (1907-1909) Lausanne,Sylvain Malfroy, EPFL (polycopié), Lausanne,1991, pp. 32, 129-130.

Immeubles, rue de la Grotte, Lausanne:Textes en grande partie tirés de l’ouvrage collectif:Escaliers, Décors et architecture des cages d’escalierdes immeubles de Suisse romande 1890-1915, PPUR, Lausanne 2006.

GeorgesEPITAUX1873-1957

Georges Epitaux collabore pour ces gale-ries avec l’architecte munichois JosephAustermayer. Il réalise plusieurs bâtimentsArt nouveau et Heimatstil dans la régionlausannoise, en particulier à la commandedu maître d’ouvrage des Galeries St-François,le gérant d’immeubles Ferdinand Grillet.

Les Galeries Saint-François (1907–1909) LausanneNote (1) au recensement architectural

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Durant toute sa carrière, George Epitaux, quia fortement marqué l’architecture lausan-noise de son empreinte, s’est passionnéaussi bien pour les questions d’urbanismeque pour la décoration intérieure.

Dans les deux derniers étages de l’immeublede la rue de la Grotte 6, Epitaux a placé lesiège de son agence et son domicile, reliéspar un escalier intérieur.

Les plans de mise à l’enquête publiquemontrent les différentes phases du projet.A l’origine, l’architecte avait imaginéconstruire un square. Finalement seuls troisimmeubles contigus, formant un «L», ontété réalisés (rue de la Grotte 6 et 8, rue duMidi 15). Ces plans présentent un dessintrès différent pour les façades de la Grotte,rappelant celles du grand magasin Innova-tion à la rue du Pont (1910-1912), avec sonordonnance verticaliste animée de putti re-naissants (ill.5). Les avant-gardes allemandeet anglaise ont notablement inspiré Epitauxqui connaissait ces nouveaux courantsgrâce à sa lecture des publications d’archi-tecture (par exemple The Studio ou Das En-glische Haus par Hermann Muthesius) et aucontact de son collaborateur Joseph Aus-termayer, d’origine munichoise, et installéà Lausanne depuis 1903. Cette collabora-tion semble avoir été déterminante dans lacarrière de G. Epitaux.

En 1909, celui-ci ouvre à la Galerie Saint-François un atelier d’architecture et de dé-coration intérieure. Il met alors véritablementen pratique la notion de Gesamtkunstwerken dessinant tous les éléments de sesconstructions (meubles, cheminées, lustre-rie) quand le budget le permet.

L’immeuble de la Grotte et sa cage d’esca-lier en constituent un exemple parlant (ill.6):évoquons en premier lieu le magnifique lu-minaire qui traverse tous les étages de lacage (ill.7). Il est conçu sur le même systèmeque ceux de la galerie Saint-François. Epitauxdessine tous les éléments de ces cages d’es-calier, jusqu’à la menuiserie des boîtes auxlettres, aujourd’hui dissimulée par des boîtesmétalliques.

L’architecte maîtrise magistralement l’espacede cette cage: l’ascenseur a été prévu dèsl’origine en saillie de la façade ouest, ce quipermet un dégagement important pour l’es-calier. Cette astuce rare pour l’époque a per-mis de préserver ce lieu d’un ascenseurinstallé au centre de la cage, voleur d’espaceet de lumière. L’ascenseur a été changé de-puis la construction de l’immeuble, mais sonencadrement de bois a été heureusement

conservé. Le soleil de l’ouest arrive par degénéreuses baies en plein-cintre, formeappréciée d’Epitaux, mettant en valeur lesmatériaux et la tonalité chaude des marches.Les paliers sont composés de petits carreauxde ciment déclinant des tons jaunes ocre. Ensoi, le matériau est assez banal, mais mis enœuvre tel qu’ici, il prend une dimensionautre, de même les carreaux noirs formantles allèges de fenêtres. Deux portes palières(une porte principale et une porte de service)desservent un seul appartement par étageavec un encadrement de bois soigné. Demême, la porte à deux battants séparant lacage proprement dite du vestibule d’entréeprésente une menuiserie originale de styleEmpire. Elle est ajourée de verres biseautésqui font ricocher la lumière. La charnière decette porte signale une importation anglaise:«The Bommer Spring Hinge».

Dans le hall d’entrée, des mascarons en stucsaniment de manière théâtrale un espaced’une élégance classique et intemporelle,rythmé de simples pilastres en pierre artifi-cielle. Ce hall symbolise la mainmise pro-gressive des architectes dans l’aménagementintérieur: plus d’accumulation de décorsmulticolores et éclectiques, qu’ils soientpeints ou collés! La seule fantaisie autoriséeici, ce sont les têtes, de part et d’autre duhall, qui narguent le visiteur, peut-être l’œu-vre du sculpteur Jean-Alfred Foretay. Mais àforce d’avoir été retouchées au fil des dé-cennies, celles-ci se sont un peu empâtées etont perdu leur physionomie d’origine. En sor-tant de l’immeuble, on peut une fois de plusadmirer le raffinement des détails avec le nu-méro de la maison enserré dans son cadre deferronnerie. L’inscription, Mon Port, au-des-sus de l’entrée s’accompagne de la proued’un navire entourée de flots mouvementés.Ici encore, on pourrait voir la main de Foretay,ainsi qu’en façade nord, pour la belle tête dePoséidon, qui du haut de l’entrée rue du Midi15, surveille inlassablement les allées et ve-nues des passants. Cet ensemble conçu parEpitaux s’inscrit dans un courant d’architec-ture moderniste d’influence allemande, cequi explique sa «sobriété», son décor archi-tecturé, en bref, son esprit déjà tourné vers leclassicisme et la géométrisation de l’Art déco.

Immeuble «Mon Port» (1917) Rue de la Grotte 6 et rue du Midi 15Immeuble (1925) Rue de la Grotte 8, LausanneNote (2) au recensement architectural

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DOSSIER A SUIVRE No 65, JANVIER 2015

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Banque Populaire Suisse (1910 –1911) Rue du Grand-Pont 6, LausanneEnsemble d’immeubles locatifs donnant sur la rue Pichard faisant partie, avec la rue du Grand-Pont 8 (habitation, bureaux, magasins, 1911). Ces immeubles ont fait l’objet d’un concours d’architecture et construction).

Bâtiment locatif (1933) Av. Juste-Olivier 3-5-7, Lausanne

Note (2) au recensement architectural

Deux immeubles locatifs, (1907-1908) Chemin des Fauconnières 5-7, Lausanne Note (2) au recensement architectural

Habitation avec garage (1923) Avenue du Léman 2, LausanneNote (2) au recensement architectural

Note (2) au recensement architectural

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Elle n’est pas une véritable chapelle au sensreligieux du terme, elle n’abrite aucune re-lique du héros national qui n’est jamais venuà Lausanne. C’est le projet de l’architecteGeorges Epiteaux et du peintre Ernest Biélerqui est retenu. La chapelle est inaugurée en1917, alors que la guerre fait rage en Eu-rope. Depuis lors, les fresques qui ornaientles parois ont été prudemment déplacéesdans le hall d’entrée du Palais de Justice.

S’il existe trois chapelles – des vraies cha-pelles, au sens religieux – dédiées à Guil-laume Tell dans le canton d’Uri, celle deLausanne est unique à plus d’un titre. Cettesorte de kiosque carré doit son existence à

Daniel Iffla* né à Bordeaux le 23 juillet 1825,richissime banquier parisien qui avait obtenupar décret impérial le droit d’ajouter «Osi-ris» à son patronyme. Pierre Assouline, dansLe dernier des Camondo le décrit comme«le prototype du mécène moderne doubléd’un homme d’œuvres».

En 1902, Osiris avait déjà offert à Lausannela statue de Guillaume Tell, en face des es-caliers du Palais de Justice de Montbenon,en souvenir de l’accueil réservé aux soldatsde l’armée de Bourbaki en 1871. A sa mort,il lègue une grosse somme à la Ville pour laconstruction d’une synagogue et une cha-pelle à la mémoire du héros national.

DOSSIERA SUIVRE No 65, JANVIER 2015

Transformation d’une ancienne maison «Le Verger» (1905) Rue du Valentin 65, LausanneNote (3) au recensement architectural

Avenue de Béthusy 34 (1907)Villa locative «La Bergerette», Note (2) au recensement architectural

Bien que très délabrée, de nombreux élé-ments de décor sont encore conservés telque le portail, le dispositif d’accès, la mar-quise, le décor peint en façade, la cage d’es-calier, et les vitraux. En outre, les terrasses etmurets sont toujours visibles aujourd’hui.L’architecture générale est influencée par latendance verticaliste de l’Art nouveau ger-manique mêlée à des éléments Heimatstilpour les façades. La composition intérieureest marquée par l’Angleterre et son mouve-ment de réforme de l’habitation soit une dis-tribution sur plusieurs niveaux autour d’unhall central.

Trois villas locatives (1903) Av.de Rumine 66, 68 et 70, LausanneNote (2) au recensement architectural

La chapelle de Tell (1917) Esplanade de Montbenon, LausanneNote (2) au recensement architectural

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La section valaisanne de Patrimoine Suisse acréé un prix de section dont la première re-mise a eu lieu en 1990.

Ce prix a pour but de signaler et de mettreen valeur un acte de conservation ou deconstitution d’un élément de patrimoine. Ilest basé sur un règlement interne, accessiblesur internet, qui en fixe les modalités. Unjury est chargé de rechercher l’objet à pri-mer et de le proposer au comité de la sec-tion. Il est désigné par le comité de la sectionet se compose d’un représentant du comitéet de 4 membres issus des milieux profes-sionnels de l’histoire, de l’archéologie et del’architecture. Il se réunit chaque deux anspour faire sa proposition.

Le prix a été attribué à des restaurationsexemplaires telles que le moulin d’Issert àOrsières (premier prix en 1990), la maisondu meunier à Troistorrents, le mazot desmorts à Fully, à des créations architecturalesde qualité: nouvelle cabane du Vélan, cen-tre funéraire d’Evionnaz, la nouvelle écoledes Valettes et en 2014 au «cube» de Va-rone-vins sur le bisse de Clavoz sur Sion. Onse doit aussi de mentionner le prix attribuéà la commune de Riddes pour son plan deréhabilitation du vieux village ainsi queceux relevant les qualités de transformationscontemporaines dans du patrimoine ancien:grange-écurie à Branson ou d’un chalet duval d’Illiez ainsi qu’un prix personnel à M.Claude Veuillet pour son travail sur laconservation du bois.

Comme le montre cette liste, non-exhaus-tive, les domaines retenus sont assez vastestout en restant dans le cadre des préoccu-pations de notre association pour la préser-vation du patrimoine sans négliger lacréation d’un patrimoine pour demain.

La remise du prix, d’un montant symboliquede 5000 francs, donne lieu à une manifes-tation avec les autorités locales et les médiasafin de faire connaître nos actions et sensi-biliser le public au respect du patrimoine. Ilprésente aussi ce que peuvent être des ré-utilisations d’anciennes constructions et des

nouvelles réalisations dans le respect de lacréativité et de la conservation.

Le budget du Prix tourne autour de 15'000francs et comme les moyens de la sectionn’y suffisent pas, nous recherchons dessponsors pour au moins les deux tiers de cemontant, qui permettent la réalisation d’unepublication et l’organisation de la manifes-tation de remise du Prix.

En 2013 le thème de la vigne et du vin a étéchoisi pour le Prix. Ce dernier a été attribuéau «Cube», nom donné à une ancienneguérite de vignes, sans grand intérêt, trans-formée en relais gourmand. Ce petit édi-cule, dans les vignes, le long du bisse deClavoz, a été habillé d’une robe de Corten,tôle d’acier rouillé, et pourvu d’une terrasseà l’ombre d’une pergola qui sert d’espacede dégustation, l’édicule abritant, lui, la cui-sine et les sanitaires. Le propriétaire PhilippeVarone, de Varone-vins, a été le maître d’ou-vrage et les architectes Pascal Varone, pourle Cube et Marie Hélène Schmidt-Dubas,pour la terrasse et la Pergola. Voir les photos

VALAIS ROMAND

LA SECTION INVITÉE A SUIVRE No 65, JANVIER 2015

qui en disent bien plus long qu’une descrip-tion. Dans le cadre de ce Prix, des mentionsont été attribuées: à la conservation desmurs de vignes par la cave Gérald Besse, àl‘espace de dégustation des caves Cordon-nier Lamon à Flanthey, de l’architecte SophieBesse, et au Musée de la vigne et du vin àSierre de l’architecte Lucien Barras.

En plus de ce Prix nous avons repris, des sec-tions suisses alémaniques, l’idée du «ClouRouge» qui consiste à planter un clou decouleur rouge, de deux mètres de haut, de-vant une réalisation intéressante lors d’unepetite cérémonie, qui reçoit un bel échodans la presse locale.

Le dernier «Clou Rouge» a été planté lorsde notre AG à Saillon en mémoire de la cé-lèbre carrière de marbre de Cipolin, marbreutilisé à l’opéra de Paris, aux USA etjusqu’en Tchéquie par le grand architecteAdolph Loos. Ce clou permet aussi de rele-ver l’excellent travail de recherche de M.Henri Thurre et de ses publications.

PRIX DE PATRIMOINE SUISSE, SECTION DU VALAIS

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Pourquoi un prix ?� Pour sauvegarder le patrimoine bâti, ancien et contemporain.

� Pour conserver ces témoins du passé.

� Pour souligner la restauration de ces sites et leur pérennité.

� Pour indiquer ces valeurs patrimoniales inscrites dans le capital valaisan.

� Pour récompenser une intervention dans le patrimoine,la création sur des anciennes bâtisses.

� Pour que le passé s'inscrive dans l'avenir.

� Pour perpétuer le «savoir-faire artisanal».

OrganisateurLa section du Valais Romand de «Patrimoine suisse» est organi-satrice du prix, elle confie cette mission à un jury et l’attribue selonla décision du jury.

Le jury� Le jury est responsable du respect du règlement.

� Le jury évalue les objets présentés, il formule le rapport du jury.Il décide de l’attribution du prix.

� Le jury se compose d’un nombre impair 3 à 7 membres, ayantdroit de vote, issus du comité ou de la section

� Le jury peut faire appel à des experts (historiens de l’art,représentant des instances cantonales agents PBC ou architectes, associations professionnelles, …)

� Les membres du comité forment la majorité.

De plus, des personnes ayant voix consultative (ex. utilisateurs) ainsi que des membres suppléants peuvent être adjoints au jury.

Les membres du jury doivent être mentionnés dans le règlement du prix.

Les experts du jury peuvent être indemnisés.

ExclusionLes membres du jury sont exclus de la participation au prix.

Sélection des objets

� Sur documentationAfin que le jury puisse sélectionner un choix d’objets, il demanderaune documentation auprès des propriétaires ou des auteurs d’interventions remarquables ou/et dignes d’intérêt.

� Sur invitation

Lorsque la qualité d’un objet est exceptionnelle, le jury peut lesélectionner sur invitation.

� Sur appel publicLe jury est libre s’il le désire, ou si les conditions sont réunies et rendues nécessaires, de procéder à un appel public.

Choix du prixUn nombre restreint (1 – 3 objets) est sélectionné par préqualifi-cation. Le jury évalue le ou les dossiers. Partant de cette tâche, lejury élabore une proposition.

Le jury décide d’attribuer le prix à l’objet choisi.

Principes généraux

Titre: Prix de Patrimoine Suisse – Section du Valais Romand.

1. OrganisateurNom et adresse de l’organisateur. Eventuellement nom et adressedu représentant de l’organisateur.

2. Le juryComposition du jury avec nom et fonction de chaque membre

3. Dénomination du prixMention Prix de «Patrimoine suisse» section du Valais Romand.

4. Admission à participerToute personne physique ou morale yant contribué à la sauvegarde,dans les règles de l’art, d’un bâtiment, d’un site bâti digne d’intérêtou du savoir-faire artisanal.

5. Champ d’applicationLe prix peut-être décerné tant pour des objets du patrimoine historique,contemporain (par ex. XXe siècle), que pour des démarches destinéesà la sauvegarde du «savoir-faire artisanal»

6. AlternanceLe prix sera attribué à des restaurations de patrimoine ancien, de patri-moine contemporain ou de mise en valeur du «savoir-faire artisanal».

7. FréquenceLe prix est annuel, en l’absence de sujet digne d’intérêt il sera reportéà l’année suivante.

8. Valeur du prixLa valeur du prix est de CHF. 5'000.--,

9. Documents à fournirLe dossier constitué comprendra des photos, plans, et descriptifs deconstruction (architecte, propriétaire), descriptifs de la démarche pourpermettre une publication.

10. CommunicationLa date d’une visite des lieux du ou des objets sera communiquée auxpropriétaires par le jury.

11. Mode de commémoration et signalisationUne plaque signalant l’attribution du prix sera apposée sur l’objet bé-néficiaire à un emplacement approprié d’entente avec le récipiendaire.

12. Délai et adresse pour les demandes de participationLes propositions sont à adresser par écrit à l’organisateur dans les dé-lais impartis dès l’ouverture des candidatures.

13. DélibérationsL’évaluation doit avoir lieu le plus tôt possible après examen des pro-positions. Avant l’évaluation, il faut vérifier si les conditions du règle-ment sont remplies. Le jury évalue les propositions en premier lieu d’unpoint de vue patrimonial. L’évaluation est motivée par un rapport quiétablit expressément les critères de décision importants. Le rapport estsigné par le jury.

14. Annonce du résultatA la suite de l’évaluation, la proposition retenue sera présentée au co-mité de la section du Valais Romand. Les récipiendaires sont infor-més par le président du jury.

15. PublicationL’attribution du prix de Patrimoine Suisse sera publiée dans la presselocale, régionale et spécialisée. Elle fera également l’objet d’une pu-blication.

FraisAu moment du calcul des frais d’organisation du prix, il faut biendistinguer les facteurs suivants. Les frais à charge de la section com-prennent :

• Frais d’organisationIls comprennent : la rédaction des documents, les notes de frais du juryles frais de secrétariat du jury (secrétaire de section).

• PrixLe prix attribué correspond en principe à la somme de Fr. 5'000.--

• Confection de la plaquette de présentationEdition, photos, papier imprimante

• Fourniture et pose de la plaquette signalétiqueGraphisme, matière première, main-d’oeuvre.

Sion, le 8 juillet 2003, complété le 9 février 2007

A SUIVRE No 65, JANVIER 2015 LA SECTION INVITÉE

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RÈGLEMENT DU PRIX DE PATRIMOINE SUISSE, SECTION DU VALAIS ROMAND

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Transport par car Nombre de participants limité à 30 personnes

07h 45 Rendez-vous: Gare de Lausanne(côté nord-ouest). Car Thomas voyages

08 h 00 Départ

09 h 30 Arrivée à Morez (pose café libre)

10 h 00 Visite guidée du Musée de la lunette

12 h15 Repas à l’Auberge des Gourmets. Le Vaudioux, près de Champagnole

14 h 30 Visite guidée de la Villa Palladienne, Syam

17 h 00 Retour sur Lausanne

19 h 00 Arrivée à Lausanne

PRIX: Fr 130 .–comprenant: transport, visites et repas,

(boissons comprises)

Inscriptions: au moyen du bulletin joint au journal

Excursion du samedi 2 mai 2015dans le Jura français

VOYAGES CULTURELS& VISITES GUIDÉES

MUSÉE DE LA LUNETTEà Morez

VISITES GUIDÉES A SUIVRE No 65, JANVIER 2015

Passeur de mémoire et de savoir-faire entre les générations delunetiers et d’opticiens, le musée s’affirme comme un lieu vivantoù se côtoient les témoignages des gens de la lunetterie et lesidées futuristes des nouvelles générations.

Chaque année, les thèmes de la lunette, l’œil, l’optique, la vision,la lumière, la couleur sont déclinés dans diverses expositions tem-poraires.

Le musée recèle aussi dans son écrin une collection de peinturesfrançaises et hollandaises du 17e au 19e siècle, offerte à sa villenatale par le collectionneur François-Honoré Jourdain.

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VISITES GUIDÉESA SUIVRE No 65, JANVIER 2015

Véritable dynastie de Maîtres de Forges, les «Jobez» alliés aux «Monnier»influencèrent considérablement la vie poltique-socio-économique de la valléede Syam. Industriels avisés, hommes politiques influents, ils édifièrent desusines, des écoles, des églises et des châteaux dont la «Villa Palladienne». Elle fût imaginée par Emmanuel Jobez, inspirée par un voyage en Italie pourdevenir un lieu de vie paisible et un berceau culturel. Préservée et maintenueen état par les descendants de Sadi Carnet, elle sera vendue en 2001 à uncouple de Jurassiens passionnnés. Désormais occupée toute l’année, la maisonchoyée est ouverte au public. On y reçoit avec bonheur des musiciens de toushorizons pour des concerts très prisés«les vendredis de Syam».

SYAM, VILLA PALLADIENNE

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Nous souhaitons que ce programme retienne votre attention et espérons avoir le plaisir de vous voir nombreux à nos concertsqui offrent une palette très diversifiée de genres musicaux. Le site internet www.ladoges.ch vous informera régulièrement.Jean-Jacques Thorens, intendant de La Doges, Ch.des Bulesses 154, La Tour-de-Peilz, 021 944 15 20 ou 079 213 93 02

A SUIVRE No 65, JANVIER 2015

«HEURES MUSICALES» PROGRAMME 2015Dimanche 22 mars à 17h L. van Beethoven, Sonate op 110Pascal Sigrist, piano

Le pianiste proposera à l’auditoire de reconstruire cette sonate en partant d’unmotif unique. Il s’agira de révéler quelques-uns de ses secrets de fabrication. Ladémonstration sera naturellement suivie d’une interprétation in extenso de cemagnifique et poignant chef-d’œuvre

Dimanche 26 avril à 17h Musique baroqueProgramme en préparation

Blandine Charles, sopranoSylvain Junker, piano

Samedi 20 juin à 20h Concert en plein air

Cosa Nostra Jazz band

Cette formation est bien connue du public de La Doges. Elle sera accompagnéed’un nouveau musicien virtuose du vibraphone et du washboard.Une présence scénique débordante de vie et d’humour.

Dimanche 4 octobre à 17h

Christian Delafontaine, flûteChristian Chamorel, pianoEn avant-première, les deux musiciens présentent leur programme préparépour leur imminente tournée au Japon.

Dimanche 25 octobre à 17h

Véronique Carrot, clavecin Anne Noschis, récitanteEntre 1730-1740, Mme de Warrens et J.-J. Rousseau organisent des petits dîners agrémentés de concerts. Véronique Carrot propose des musiques de l’époque tandis que Mme Noschis lira des extraits de son livre «Madame de Warrens, éducatrice de Rousseau, espionne, femme d’affaires et libertine.

Dimanche 8 novembre à 17h

Duo Coppey Programme en préparation

Timothée, violonDomitille, violoncelle