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SPORT ET HANDICAP: QUELS PARCOURSSPORTIFS POUR DES JEUNES LICENCIÉS FRANCILIENS EN SITUATION DE HANDICAP ?

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SPORT ET HANDICAP: QUELS PARCOURS SPORTIFS

POUR DES JEUNES LICENCIÉS FRANCILIENS

EN SITUATION DE HANDICAP ?

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Editorial

Le développement de la pratique sportive des personnes en situation de handicap ainsi quela lutte contre toutes les inégalités d’accès constituent des orientations prioritaires duministère des Sports, de la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie associative.

Aussi la Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale d’Île deFrance a t elle souhaité réaliser une étude pour mieux appréhender les parcours d’accès àla pratique sportive licenciée de jeunes handicapés franciliens. A partir d’une approchemonographique il s’agit de comprendre et d’analyser, du point de vue de ces jeunes, leursparcours sportifs ainsi que de percevoir comment cette activité se vit au quotidien.

Cette étude fait également état de pistes de réflexion visant à faciliter l’accès au sport et àaméliorer les conditions de pratique des sportifs handicapés.

Le Directeur régional de la Jeunesse,des Sports et de la Cohésion Socialed’Ile de France

Pascal FLORENTIN

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Sommaire

1 Introduction .................................................................................................................................. 5

2 Contexte de l’étude

I. Le handicap en France............................................................................................................................ 7

II. Sport et handicap................................................................................................................................... 8

III. Méthodologie de l’étude .................................................................................................................... 11

3 Analyse

I. L’accès à la pratique sportive formelle : du goût pour le sport à l’opportunité ................................... 15

Des sportifs aux profils variés……………………………………………………………………………………………………….. 15

Des pratiques sportives parfois coûteuses, éloignées et peu développées………………………………………. 23

II. De la pratique d’un sport à l’épanouissement personnel ................................................................... 33

Investir le sport : à chacun son défi .................................................................................................. 33

Quand faire du sport se conjugue au pluriel ......................................................................................... 45

Un investissement au delà de la pratique pour défendre une cause .................................................... 51

4 En conclusion, quelques pistes de préconisations

I. Développer les partenariats ................................................................................................................. 57

II. Accompagner les structures porteuses de projets ............................................................................... 59

III. Valoriser les sportifs handicapés ......................................................................................................... 61

5 Annexes ......................................................................................................................................... 63

I. Guides d’entretiens ............................................................................................................................. 64

II. Tableaux récapitulatifs des personnes interrogées au cours de l’étude ............................................. 66

III. Structures d’accueil pour enfants et jeunes handicapés ..................................................................... 70

IV. Éléments d’informations complémentaires ........................................................................................ 75

V. Références ........................................................................................................................................... 82

VI. Glossaire des sigles .............................................................................................................................. 83

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Introduction

La prise en compte des usagers handicapés dans leur globalité sociale demeure une préoccupation actuelleet transversale. Aux termes de la loi du 11 février 2005, portant sur l'égalité des droits et des chances, laparticipation et la citoyenneté des personnes handicapées, l’échéance du 1er janvier 2015 impose auxEtablissements recevant du public (ERP) de se mettre en conformité avec les normes d’accessibilité.Logement, activité professionnelle, espaces publics, voiries, systèmes de transport… sont au cœur deschantiers visant l’amélioration du quotidien pour toutes Personnes à mobilité réduite (PMR).En ce sens, le développement de la pratique sportive des personnes en situation de handicap constitue unenjeu politique du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative. La Directive nationaled’orientation de 2013 (DNO) impose aux directions régionales de la jeunesse, des sports et de la cohésionsociale (DRJSCS) dans leurs programmes d’intervention régionaux, de mettre l’accent sur « ledéveloppement de la pratique du sport, en luttant contre toutes les inégalités d’accès et en inscrivant lesactivités physiques et sportives au cœur de la politique gouvernementale de santé publique ».

Diverses mesures favorisant l’intégration de ces usagers au sein des fédérations spécifiques ont étéarrêtées et développées depuis 2003 : création d’un Pôle ressources national sports et handicaps (PRNSH),mise en place de personnels référents « sports et handicaps » au sein des services de l’Etat, augmentationde l’enveloppe financière allouée aux associations porteuses de projets.Au regard de ces divers enjeux, la DRJSCS d’Île de France, a souhaité établir un état des lieux de lasituation, suite à la mise en place des différentes dispositions de la loi du 11 février 2005 : le contexte sportet handicap, le parcours d’accès à la pratique sportive licenciée de l’usager handicapé âgé entre 18 et 30ans mis en lien avec sa sphère sociale, économique, familiale et résidentielle, les freins rencontrés et lesaméliorations envisageables et préconisées.

Ce travail a été réalisé avec le Cabinet d’études sociodémographiques (CESOD). En appui des donnéesrécoltées par la Mission d’observation et d’appui au contrôle (MOAC) auprès des acteurs du champ sportif,le CESOD a mené une enquête sociologique. Il était en charge de l’organisation et de la réalisation desentretiens semi directifs auprès des jeunes sportifs handicapés et de l’analyse globale de ceux ci.

Le premier volet apporte des éléments de contexte sur les rapports entre le handicap et le monde sportifen Île de France. Ce cadrage a permis d’opérer des choix méthodologiques pour la présente étude.Le deuxième volet présente le parcours d’accès à la pratique des sportifs rencontrés et les freins évoquéssur ce point. Les modalités d’exercice de leur activité sportive, mais aussi leurs engagements dans lesecteur du sport et du handicap sont ensuite abordés.Enfin dans un troisième temps, le rapport présente des préconisations et quelques pistes de réflexionvisant à faciliter l’accès au sport et à améliorer les conditions de pratique des personnes handicapées.

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Contexte de l’étude

I. Le handicap en France

La loi du 11 février 2005 définit le handicap comme suit dans son article 114 : « Constitue un handicap, ausens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subiedans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitived’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicapou d’un trouble de santé invalidant ». Le titre V de cette même loi a imposé la création dans chaquedépartement d’une Maison départementale des personnes handicapées1 (MDPH). Elles offrent un accèsunifié aux droits et prestations prévus pour ce public.Plusieurs familles de handicap sont à distinguer :

Le handicap physique, qui recouvre l’ensemble des troubles pouvant entraîner une atteinte partielle outotale de la motricité et des organes sensoriels.

Le handicap mental (intellectuel et psychique).Le handicap cognitif, qui rassemble les troubles liés au langage et aux difficultés d’apprentissage.Les maladies invalidantes momentanées, permanentes ou évolutives.

Faute d’enquêtes comparables et au regard des différentes représentations liées à la notion de handicap, ilreste difficile à ce jour en France d’en mesurer précisément l’évolution. Les données couramment utiliséessont issues de l’enquête Handicap, incapacités et dépendance (HID) réalisée par l’Institut national de lastatistique et des études économiques (INSEE) entre 1998 et 2001. On dispose aussi de celles issus de lasynthèse « le handicap en chiffres » réalisée en 2004 par le Centre technique national d’études et derecherches sur les handicaps et les inadaptations (CTNERHI), la Direction de la recherche, des études, del’évaluation et des statistiques (DREES) et la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS). Cettesynthèse a été élaborée à partir d’études déjà publiées: l’enquête ES « handicap »2, l’enquête HID, lesenquêtes du ministère de l’Education nationale, les données statistiques des organismes chargés del’ouverture des droits aux différentes prestations sociales, etc. Par ailleurs, dans son édition 2011 del’économie française, l’INSEE consacre un chapitre à la population handicapée. Selon l’ensemble de cessources, il y aurait entre 9,6 et 12 millions de personnes en situation de handicap en France. Il n’y a pasd’estimation finie pour l’Île de France. En appliquant le ratio du poids de la population francilienne dansl’ensemble national (18,8%), la population francilienne en situation de handicap serait comprise entre 1,8et 2,3 millions.

Personnes handicapées bénéficiaires de prestations sociales

– Ile de France 2011/2012

Île de France France

métropolitaine

Bénéficiaires de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH)3

127 462

931 116Femmes58 998

Hommes68 464

Bénéficiaires de l’Allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH)4

38 220 195 134

Bénéficiaires de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA)5

125 913 1 172 062

1 La MDPH exerce une mission d’accueil, d’information, d’accompagnement et de conseil auprès des personnes handicapées et de leurfamille ainsi qu’un travail de sensibilisation de tous les citoyens aux handicaps.2 Enquête ES : enquête auprès des établissements et services pour enfants et adultes handicapés, 12/2001.3 Sources au 31.12.2012 : CNAF, MSA.4 Sources au 31.12.2012 : CNAF, MSA.5 Sources au 31.12.2011 : CNAF, MSA.

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II. Sport et handicap

Sur l’année 2011/20126, 2 334 812 licences sportives ont été délivrées en Île de France. 5 330 d’entre ellesconcernent les usagers handicapés (dont 72,1%7 sont de sexe masculin) affiliés aux Fédérations françaisescompétentes. Cette donnée ne peut représenter l’ensemble des sportifs handicapés car tous ne disposentpas de licence ou ne sont pas affiliés aux fédérations spécifiques. Il est ainsi à ce jour difficile de présenterun chiffrage rigoureux. En France, deux fédérations incarnent l’intégration du public handicapé à unmouvement sportif : la Fédération française handisport (FFH) et la Fédération française du sport adapté(FFSA).

La Fédération française handisport

Créée en 1954 sous le patronyme « Association des mutilés de France », c’est en 1977 après différentesappellations, qu’elle devient « la Fédération française handisport».La FFH regroupe plus particulièrement les sportifs handicapés moteurs, déficients sensoriels et lespratiquants de petite taille. La pratique de l’activité sportive passe par l’adaptation du lieu de pratique etdu matériel mis à disposition selon les besoins de l’usager. En effet, l’objectif premier reste de rendre lesport accessible au plus grand nombre de personnes handicapées. La FFH propose un large choix dedisciplines sportives (environ 21 activités). Les possibilités de pratique renvoient bien sûr au sport de loisiret de plus en plus à une pratique de compétition. La fédération propose des licences « compétition » pourles plus et moins de 20 ans, des licences « loisir », ainsi que des licences collectives pour les établissementsspécialisés.Le Comité régional handisport d’Île de France (CRH) regroupe pour l’année 2011/2012, 159 clubs8 affiliés.Les comités régionaux et les comités départementaux Handisport, sont des organes décentralisés de la FFH.Ils participent au développement du sport pour tous dans leurs territoires d’action : notamment former etsensibiliser les encadrants du milieu sportif et ses professionnels, développer la pratique mixtehandicapés/valides, accompagner les clubs en les aidant à se structurer et à se développer, « détecter » dessportifs pour la pratique de haut niveau, etc.

La Fédération française du sport adapté

La FAVA (French americain volunteer association) est à l’origine des activités physiques et sportivesproposées aux personnes handicapées mentales en France en 1969. Ce mouvement sportif, après diversesdénominations, devient en 1983 « la Fédération française du sport adapté».La FFSA accueille les sportifs handicapés mentaux ou atteints de troubles psychiques. Elle valorise lespossibilités de chacun à pratiquer le sport de son choix selon ses capacités et ses besoins (environ 29disciplines sont proposées en Île de France). Les règles pour les licences dites de compétition sont ainsiadaptées et cela sur quatre niveaux : de la Division 1 (le handicap est léger) à la Division 4 (niveaunécessitant le plus d’adaptations). La FFSA propose également des licences non compétitives (activités deloisirs) et des licences collectives pour les usagers des EHPAD9 et du secteur psychiatrique. 86 clubs 10 enÎle de France sont affiliés au comité régional du sport adapté pour l’année 2011/2012. Les comitésrégionaux et départementaux du sport adapté sont des services décentralisés de la FFSA.

6 Sources DJEPVA (Direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative), Direction des sports.7 Source MEOS 2011 2012.8 Sources DJEPVA, Direction des sports.9 EHPAD : établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.10

Sources DJEPVA, Direction des sports.

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Ils ont une fonction de proximité sur le terrain et développent des actions d’animation de séance, deformation des encadrants, d’organisation d’évènements sportifs et d’aide à la création d’associationsaffiliées à la FFSA entre autres.

S’il existe des clubs affiliés à la FFSA ou à la FFH, la pratique d’une à plusieurs activités sportives peutégalement se dérouler en milieu ordinaire, au sein d’un environnement non spécialisé dans la prise encharge de personnes handicapées. Pour ce faire, une section Handisport ou Sport Adapté peut être créée.Celle ci est interne à l’association, elle ne fait pas l’objet d’une publication au Journal officiel. D’autressportifs handicapés ont la possibilité de pratiquer en milieu ordinaire sans pour autant être affiliés à l’unedes deux fédérations. C’est par exemple le cas pour un bon nombre de sportifs présentant un handicapmental léger et qui s’inscrivent directement en club ordinaire ; ils sortent donc des statistiques de la FFSA.Enfin, des activités sportives et de loisirs sont parfois proposées dans certaines structures ou centresspécialisés. Elles peuvent être mises en place et encadrées par les échelons régionaux et départementauxhandisport ou sport adapté, ou par les établissements eux mêmes. Dans ce dernier cas ces personnes n’ontpas de licence. Le nombre de pratiquants reste en conséquence difficilement quantifiable.

Zoom sur l’Île de France

L’Île de France est caractérisée par la surreprésentation des sportifs relevant de la FFH, par rapport auxdonnées nationales. Ils sont plus nombreux que ceux affiliés à la FFSA et représentent 62,5% des sportifshandicapés quand ce nombre est de 39,1% sur l’ensemble de la France.Toutefois, la répartition des pratiquants handicapés sur l’Île de France est assez disparate. Lesdépartements de Paris, des Yvelines, des Hauts de Seine, du Val de Marne et du Val d’Oise comptentdavantage d’usagers affiliés à la FFH. Ces licenciés handisport sont cependant minoritaires en Seine etMarne, en Seine Saint Denis et en Essonne. Ces données semblent être en lien avec la localisation des clubset leur répartition sur le territoire francilien.

Licences sportives (hors ATP11)

Fédérations françaises

agréées en 201075 77 78 91 92 93 94 95 IDF France IDF/France

FF Handisport 981 211 394 321 707 150 422 207 3393 22 606 15,0%

FF du Sport Adapté 364 400 120 466 73 288 186 134 2033 35 186 5,8%

TOTAL 1345 611 514 787 780 438 608 341 5426 57 792 9,4%

Sources : DJEPVA MEOS (recensement annuel des licences et clubs au sein des fédérations sportives agréées), Direction des sports, année 2011

Clubs

Fédérations françaises

agréées en 201075 77 78 91 92 93 94 95 IDF France IDF/France

FF Handisport 24 20 13 21 30 15 17 14 154 1070 14,4%

FF du Sport Adapté 15 9 10 27 8 5 4 9 87 868 10,0%

TOTAL 39 29 23 48 38 20 21 23 241 1938 12,4%

Sources : DJEPVA MEOS (recensement annuel des licences et clubs au sein des fédérations sportives agréées), Direction des sports, année 2011

11 ATP : Autre titre de participation, « toute autre forme d’adhésion que la licence, le plus souvent dans le cadre d’une pratique ponctuelleou de courte durée ».

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10

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III. Méthodologie de l’étude

Choix des départements ciblés

Le terrain a été choisi en fonction du recensement annuel des licences au sein des fédérations sportivesagréées sur l’année 2010/2011, hors ATP. Le poids des licenciés des deux fédérations dans l’ensemble desdépartements de la région francilienne a été étudié. Les départements de la Seine et Marne, de l’Essonneet des Hauts de Seine ont donc été retenus pour les spécificités suivantes :La Seine et Marne présente un plus grand nombre de licenciés FFSA et peu de licenciés FFH. La tendanceest largement inversée dans les Hauts de Seine, où l’on observe un écart très marqué entre les deux typesde licences. Par ailleurs, ce département est celui qui comptabilise le moins de sportifs FFSA. Enfin,l’Essonne affiche un nombre considérable de licenciés sans grande différenciation entre les deuxfédérations. Ces territoires offrent, de plus, des perspectives différentes d’un point de vue démographique,socio économique et géographique (deux se situent en grande couronne et un en petite couronne).

Choix des pratiques sportives

La sélection des activités sportives pour la FFH s’est faite en fonction des sports regroupant le plus grandnombre de licenciés. La FFSA ne délivrant que des licences multisports, le choix s’est donc orienté vers lenombre de participants par compétition nationale.Le but était de privilégier les pratiques susceptibles de toucher le maximum de sportifs et donc d’optimiserles rencontres.Aussi, les sports ciblés ont permis d’aborder la pratique sportive dans toute sa diversité en prenant encompte à la fois des pratiques collectives, individuelles ou spécifiques de la FFSA ou de la FFH (la boccia parexemple, qui est un sport de boule proche de la pétanque).

Cependant, au delà de ce cadrage, le terrain a pu être élargi lorsque l’opportunité de rencontres

intéressantes se présentait au moment des contacts avec les clubs. C’est le cas par exemple d’un pratiquant

de showdown12 et d’un footballeur en salle. Finalement, dix sports ont été retenus.

12 Le Showdown est un sport pour les aveugles et les malvoyants, (également joué par les voyants mais avec les yeux bandés) il se jouecomme au tennis de table, à deux joueurs face à face autour d’une table rectangulaire munie de deux buts. Il faut suivre acoustiquement letrajet de la balle. C’est une pratique peu connue en France mais en développement depuis 2008/2009, cf. page 80.

FFH

Sports présentant le plus grand

nombre de licenciésNb de licenciés*

Personnes handicapées moteurs, visuels

Boccia 258

Athlétisme 214

Basket 192

Tennis de Table 175

Personnes malentendantes et sourdes

Football 126

FFSA

Sports les plus représentés

aux compétitions nationalesNb de participants*

Football à 7 558

Natation 555

Athlétisme 539

Basket 448

Judo 590**

*Licences compétition et loisirs en Île de France, saison2010/2011.

*Nombre de participants par disciplines (licences multisports),lors des championnats de France saison 2010/2011.**Données 2011/2012

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12

Personnes rencontrées

De façon à aborder la problématique dans son ensemble, des entretiens semi directifs13 ont été menésauprès de deux publics entre juin et novembre 2012 : des professionnels et des bénévoles du champ sportifet des jeunes sportifs handicapés licenciés à la FFH et à la FFSA. Le but était alors de cerner le parcoursd’accès à la pratique de ces derniers, tout en prenant en compte le point de vue et l’expérience depersonnes impliquées dans le secteur du handicap et du sport. Certains points abordés lors des entretienspouvant être personnels, tous sont anonymes. L’anonymat est par ailleurs un moyen de « libérer » plusfacilement la parole des interviewés et d’instaurer un climat de confiance

Les professionnels et les bénévoles

Les rencontres avec les professionnels et les bénévoles du champ sportif (cadre technique fédéral,éducateur sportif, ergothérapeute, président d’association…) ont été réalisées par la MOAC. Pour ce faireun guide d’entretien a été constitué. L’objectif était d’établir un dialogue autour des usagers concernés, desdifficultés rencontrées dans l’accès au sport pour tous, des freins au développement de la pratique et dessolutions envisagées et mises en place. Douze acteurs aux profils variés ont ainsi été interviewés.14

Ces entretiens ont fait l’objet de comptes rendus ou de retranscriptions. Des extraits15 sont utilisés dansl’analyse.

Les sportifs

Les jeunes sportifs handicapés ont été, quant à eux, interrogés par le CESOD. L’objectif était d’appréhenderleur parcours, de déterminer les éléments permettant l’accès à la pratique sportive encadrée mais aussi decomprendre les modalités et les apports de l’activité choisie.Un panel a ainsi été réalisé sur la base de vingt entretiens, tout en prenant en compte les données citéessupra, notamment le poids des licenciés de chaque fédération au sein de chaque département. Il a donc étéprévu treize rencontres avec des sportifs relevant de la fédération handisport et sept affiliés à la fédérationdu sport adapté :

Répartition des entretiens menés auprès des sportifs handicapés

*Recensement réalisé par la MEOS auprès des fédérations sportives agréées par le ministère de la Santé et des Sports. Donnéesau 4 octobre 2010 pour l’année 2009 ou la saison 2008/2009.

13 L’entretien semi directif permet de centrer les propos des personnes interrogées autour de thèmes, définis au préalable. Dans ce cadre,des guides d’entretiens ont été réalisés et validés en comité. Se reporter en annexes page 64.14 Se référer au tableau récapitulatif de ces rencontres, en annexe page 66.15 Extraits d’entretien présentés dans des encadrés violet.

DépartementsHandisport Sport adapté

Nb licenciés* Part en % Nb entretiens Nb licenciés* part en % Nb entretiens

Seine et Marne 211 17,0 2 400 42,6 3

Essonne 321 25,9 4 466 49,6 3

Hauts de Seine 707 57,1 7 73 7,8 1

Total 1239 100,0 13 939 100 7

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13

Rencontres avec les sportifs de la FFHLes treize sportifs interviewés sont âgés de 19 à 30 ans, dont trois femmes et dix hommes. Seule unepersonne ne pratique pas en compétition. Trois cumulent par ailleurs au moins deux pratiques sportives demanière encadrée.16

Rencontres avec les sportifs de la FFSALes sept sportifs interviewés sont âgés de 20 à 30 ans. L’échantillon enquêté ne comprend aucune femme.Seule une personne présente une pratique de loisir et cinq cumulent par ailleurs au moins deux pratiquessportives de manière encadrée17.

Les clubs avaient tendance à communiquer les coordonnées de sportifs évoluant à un certain niveau decompétition. Ces derniers, essentiellement de sexe masculin, sont donc grandement représentés parmi lesjeunes rencontrés. Cette surreprésentation des hommes, par rapport aux femmes, s’explique aussi par lefait qu’ils sont plus nombreux à avoir une activité sportive en club au sein de la région francilienne (70,6%pour la FFH et 67,4% pour la FFSA18).Avec l’accord des personnes interrogées, les entretiens ont tous été enregistrés puis ont fait l’objet d’uneretranscription, dont certains extraits sont présentés tout au long de ce rapport19.

***

L’ensemble des éléments énoncés, supra, éclairent les choix méthodologiques qui ont été faits. Le voletsuivant présente quant à lui l’analyse sociologique de l’enquête. La combinaison des entretiens récoltés apermis de mettre en lumière le parcours des jeunes sportifs handicapés dans sa globalité.

16 Se référer au tableau récapitulatif de ces rencontres, en annexe page 67.17 Se référer au tableau récapitulatif de ces rencontres, en annexe page 69.18 Source : MEOS, donnée au 4 octobre 2010.19 Extraits d’entretien présentés dans des encadrés bleu.

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Analyse

I. L’accès à la pratique sportive formelle : du goût pour le sport à l’opportunité

La question de l’accès à la pratique sportive se pose d’abord en termes pratiques, c’est à dire en abordant

l’accessibilité des structures et l’offre existante sur le territoire. Doivent également être pris en compte les

facteurs favorisant l’intérêt pour le sport, notamment le cadre de vie des individus, l’environnement

familial, amical, scolaire ou encore professionnel.

Comment ces jeunes sportifs handicapés en sont venus à pratiquer une activité sportive ? Quelles ont été

leurs démarches pour s’inscrire en club ? Quels facteurs ont été déterminants dans l’accès au sport ? Et à

l’inverse, quels sont ceux qui peuvent le freiner ?

Des sportifs aux profils variés

Au regard des parcours de l’ensemble des personnes rencontrées, trois profils marquant les différentes

façons dont le sport est intervenu dans leurs trajectoires peuvent être distingués.

Pour certains, l’inscription dans une pratique sportive régulière en club est le fruit d’une démarche

individuelle et autonome : c’est le cas des sportifs dits « déterminés ». Pour d’autres, elle est influencée par

des éléments extérieurs : il s’agit des sportifs dits « encouragés ». Enfin, il y a ceux pour qui le sport est

proposé de façon inhérente à leur suivi en structure : ceux là sont dits « encadrés ». Les spécificités de

chacun de ces trois profils sont présentées en détail ci après.

Les « déterminés »

Certains jeunes se sont investis dans le sport de façon spontanée, parce qu’ils étaient passionnés par une

ou plusieurs pratiques ou encore parce que leur environnement familial, entre autres, y était favorable.

Pour ces personnes, la pratique sportive a commencé dès leur enfance. Ils ont alors pratiqué tôt et ont

parfois multiplié les expériences avant de choisir une ou plusieurs disciplines. Dans leur parcours de vie, le

sport est omniprésent. Très tôt, ils ont recherché un cadre formel pour exercer leur discipline de façon

régulière. Ils sont en général passés par les voies « traditionnelles » d’accès au sport, à savoir le milieu

ordinaire. Ils en prennent connaissance par le biais des proches, de la famille et des amis, ou par des

recherches personnelles. Cela peut s’expliquer par la méconnaissance des fédérations handisport ou sport

adapté et par le manque d’offre à proximité.

Mais si cela ne traduit pas toujours un choix dans un premier temps, évoluer en milieu ordinaire relève

souvent par la suite d’une stratégie et d’un moyen de se perfectionner.

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Extraits d’entretiens

Les « déterminés »

Pratiquer dès l’enfance« Mes parents sont là dedans, toute la famille… Mes deux parents sont sportifs. Ma mère fait du demi fond et mon père estsprinter. Comme il le dit, je fais de l’athlétisme depuis que je suis née. […]Mon accident est arrivé quand j’avais 16 ans et demi. […] Par rapport à ma pratique, ce qui a changé c’est ma rapidité. Lacoordination est aussi plus difficile. […] Avant mon accident, on était arrivé 4e au 4x80m au championnat de France. […] Detoute façon, le sport c’est ma vie. Et tout athlète de haut niveau vous dira la même chose, c’est comme une drogue. »Entretien n°11, pratiquante d’athlétisme, 25 ans, FFH91

La place prépondérante du milieu ordinaire dans les parcours« Depuis tout jeune, j’ai toujours fait du sport. Dans mon parcours, il y a surtout les sports de combat et le football. Pour lefootball, j’ai commencé très jeune à jouer avec le ballon, j’ai toujours plus ou moins fait ce sport. […] J’ai beaucoup pratiquéen milieu ordinaire. Que ce soit du foot, les sports de combat, le bowling… J’ai vraiment commencé le sport adapté quand jesuis venu ici. Je connaissais son existence mais ce n’était pas vraiment mon objectif, je savais que je pouvais jouer avec despersonnes valides. J’allais dans les clubs sans montrer mon handicap. Les autres ne le savaient pas…»Entretien n°12, pratiquant de football, 25 ans, FFSA91

« Je pratique le tennis de table depuis environ l’âge de 12/13 ans. Plus jeune, j’étais assez actif et j’ai cherché un sport. J’enai essayé quelques uns, en Union nationale du sport scolaire (UNSS), j’avais fait du golf… et avec un copain, on a tenté letennis de table. Ça m’a assez plu et j’ai continué.J’ai commencé par pratiquer en milieu valide dans un club situé à 17km de chez moi parce que j’habitais à la campagne. Jesavais qu’il existait car c’était le plus proche et le seul de la ville où j’allais à l’école. Comme mon handicap, je l’ai toujoursporté, ça m’a paru naturel d’aller jouer avec les autres, d’aller faire du sport… […]Lors d’une compétition, il y avait un athlète qui pratiquait en handisport. Il m’en a parlé, il m’a dit qu’il y avait pas mal depossibilités… Il a vu que je n’étais pas trop mauvais, que je pourrais peut être évoluer. […] Moi, je n’étais pas du tout aucourant, je ne connaissais même pas le handisport. C’est vrai que je ne sortais pas vraiment des environs de chez moi… […]Aujourd’hui, j’ai intégré l’équipe de France handisport de tennis de table. […] Comme je pratiquais en milieu valide, il fallaitque j’aie un club handisport pour faire les compétitions. Du côté de chez moi, il n’y en a pas. Donc la première année où j’aifait les championnats de France, un club francilien m’a demandé si je voulais être rattaché à lui et j’ai accepté. […] Mais moi,je me suis toujours entrainé dans mon club valide en Champagne Ardenne et j’ai continué à le faire. Il y en a beaucoup quifont ça. Certains sont dans le nord et sont rattachés à des clubs du sud de la France juste pour le nom car en fait on ne s’yentraine pas. […] C’est vrai que quand je cherche un club, ce n’en est pas un affilié à handisport parce que sinon, je nepourrais pas jouer tous les jours, je n’aurais pas assez de relance pour évoluer… […] Là, je viens d’arriver sur la région Île deFrance pour le travail. […] Je suis allé sur internet et j’ai eu les coordonnées d’un club. […] J’ai regardé le niveau pour lechampionnat par équipe, si la salle est ouverte souvent… si ça correspond à mes attentes. Et d’entrée, j’ai reçu un bonaccueil. »Entretien n°17, pratiquant de tennis de table, 24 ans, FFH91

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Finalement, pour ce profil, le handicap devient secondaire. Les trajectoires de ces personnes montrent que,

très attirées par le sport, elles ont investi une pratique de façon évidente.

Souvent, il préexiste une certaine culture du sport, l’environnement dans lequel elles évoluent y est ainsi

propice. Le fait, pour la plupart, d’avoir pratiqué dès leur plus jeune âge, leur a permis d’avoir les « codes »

pour décrypter l’information et de s’inscrire durablement dans un parcours sportif avec une certaine

continuité.

Ces jeunes sportifs sont ainsi pleinement acteurs de leur pratique. Cela se retrouve dans le choix des clubs

pour lesquels certains critères peuvent paraître importants comme les résultats ou l’encadrement proposé,

notamment lorsqu’ils évoluent en compétition. Cependant, il est important de préciser que les handicaps

auxquels ils sont confrontés leur « permettent » d’avoir une relative autonomie, ce qui n’est pas le cas de

tous.

Les « encouragés »

Si pour certains, il est naturel de frapper à la porte d’un club, ordinaire ou non, pour d’autres, un élément

déclencheur aura été nécessaire pour pratiquer : l’encouragement d’amis, de professeurs ou encore

l’entrée en établissement spécialisé20. Le réseau relationnel peut favoriser l’accès à la pratique sportive en

étant source d’informations et d’encouragements. Il peut s’agir d’indiquer les personnes ou les structures à

contacter, d’accompagner sur les lieux de pratique, d’informer de l’existence de forums des associations ou

tout autre événement sportif. Le « bouche à oreille » est d’autant plus important quand il s’agit de

pratiques peu développées comme celle du showdown par exemple. Pour certains, l’envie de pratiquer

était déjà exprimée, pour d’autres, peu intéressés par le sport, l’investissement s’est fait par opportunité,

sur conseil ou sollicitation d’amis, de connaissances.

Au delà de l’entourage, certains jeunes passent par des structures où la pratique sportive est encouragée :

les centres de soins, les établissements scolaires spécialisés tels que les EREA21 ou le corps médical en

général. Celles ci jouent souvent le rôle d’intermédiaires vers la pratique sportive encadrée. Elles proposent

la mise à disposition d’activités variées et la participation à des manifestations sportives telles que les Jeux

de l’avenir22. Les contacts avec ces structures s’inscrivent souvent dans la durée, propice à un travail de

sensibilisation. Elles peuvent alors agir comme déclencheur pour concrétiser la pratique d’un sport souhaité

ou faire émerger un intérêt.

20 Pour plus d’informations sur les différentes structures d’accueil, voir page 70.21 Pour plus d’informations, voir « Les Etablissements régionaux d’enseignement adapté (EREA) » page 75.22 Pour plus d’informations, voir « Les Jeux de l’avenir » page 76.

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Extraits d’entretiens

Les « encouragés»

Le rôle du réseau et notamment des amis« J’ai fait mes études à l’INJA, qui est l’Institut national des jeunes aveugles. […] C’est là bas que j’ai découvert le showdownpour la première fois. C’était sur une table qui n’était pas du tout aux normes, les balles non plus… Puis avec le temps, c’estun sport qui a été abandonné parce qu’il n’est pas reconnu en France et les profs n’avaient pas de formation vis à vis decette pratique. […]J’ai redécouvert le showdown, un peu par hasard, sur une plateforme de jeux en ligne dont je m’occupe, accessible aux nonvoyants. Il se trouve que le président du club était utilisateur de cette plateforme. Un jour, il a parlé d’une représentation etd’un tournoi de showdown et comme on avait une amie commune, il y a eu un peu de « bouche à oreille ». Elle m’a dit qu’ilsrecherchaient des gens pour le tournoi. Donc je me suis inscrit, ça se passait sur un week end et je suis venu avec un grouped’amis. Ça m’a plu, j’ai « accroché » et, du coup, je suis au club depuis mai de l’année dernière.C’est la première fois que je m’inscrivais dans un club sportif. Grâce au « bouche à oreille », j’ai su qu’il y avait deux autresclubs à Paris, rattachés à des centres liés à la cécité. On est tellement peu nombreux que l’information circule rapidement.»Entretien n°15, pratiquant de showdown, 25 ans, FFH91

L’influence du milieu scolaire« J’ai toujours été intéressé par le sport. […] A 9 ans, j’ai fait du tennis de table en club, en milieu ordinaire, mais ça ne s’estpas trop bien passé alors j’ai arrêté. L’entraîneur était un peu limité et moi ça ne m’avait pas passionné non plus. Puis, je suisallé dans un lycée adapté où le sport était vraiment quelque chose de très important, un moyen d’intégration facile pour lesenfants handicapés qui avaient besoin de repères. Là, j’ai gouté à une multitude de sports : fléchettes, athlétisme, sportscollectifs, natation… Ils nous ont fait tester presque tous les sports adaptés, pour que l’on puisse faire notre choix. Et moi,personnellement, j’ai accroché pour la natation et les sports collectifs dont le basket ball. […] A 12 ans, j’étais champion deFrance scolaire en natation, puis triple champion. Et à ce moment là, j’en avais un peu marre, ça me plaisait moins et donc jeme suis spécialisé dans le basket ball que je pratiquais depuis déjà deux ans dans mon établissement scolaire. […] A 17 ans,j’étais champion de France scolaire. […]Je me suis inscrit dans un premier club, où j’ai été formé à la compétition, mais au bout de deux ans il s’est dissout. Je suisalors allé dans un nouveau, toujours dans le département. […] J’y ai joué pendant six ans, de 2006 à l’année dernière. On aété champions de France de National 3 l’année dernière, on est monté. Moi, j’ai été champion de France des moins de 25ans il y a deux ans, avec la sélection Île de France. Et maintenant, je suis dans un nouveau club. Je voulais partir parce que j’yétais depuis l’âge de 16 ans et j’avais envie de voir autre chose. […]Maintenant, on m’offre plus d’opportunités, c’est un club ambitieux qui a fait un recrutement en ce sens. Donc tout ça vame permettre d’évoluer dans un cadre intéressant. »Entretien n°14, pratiquant de basket fauteuil, 22 ans, FFH92

Les structures d’accueil spécialisées dans le handicap« L’association sportive culturelle et artistique du centre est une plateforme professionnelle aussi bien pour enfants quepour adultes. Il est possible de pratiquer vingt quatre activités. Sur l’ensemble de l’année, les plus sollicitées sontl’athlétisme, la natation, le football, les activités de raquette, le judo, la pétanque et le tir à l’arc... […] L’activité sportive estplutôt régulière, nous allons également vers l’extérieur pour encourager la pratique mixte avec des valides. Ce sont des clubsqui nous reçoivent, ou sinon c’est de l’intégration complète, c'est à dire que l’usager handicapé arrive à s’intégrer dans lemilieu ordinaire, comme on l’a fait cette année avec des judokas. Voilà, c’est soit cela, soit des ententes au niveau desentraînements, des pratiques ou sur des rencontres amicales. […] Notre but, ce n’est pas que le milieu ordinaire vienne cheznous, parce qu’à mon avis, il n’y en aurait pas beaucoup, mais que le maximum de nos usagers intègre le milieu ordinaire. »Entraîneur, association, FFH 91

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Cela est d’autant plus vrai que les éducateurs sportifs ou autres professionnels conseillent et orientent les

jeunes dans le choix de leur pratique selon leurs performances, leurs capacités et leurs envies.

A l’origine, beaucoup avaient pratiqué en club ou de façon informelle, mais n’avaient pas toujours connu de

bonnes expériences. Proposée dans un cadre adapté, l’approche de la pratique sportive est plus

rapidement concluante et la barrière du handicap n’est pas ressentie. Par ailleurs, destinées à n’être que

transitoires, certaines structures ont expliqué travailler avec le milieu ordinaire pour faciliter la continuité

des parcours et surtout l’intégration des jeunes dans la société.

A l’inverse des sportifs dits « déterminés », les « encouragés » ont commencé leur sport actuel via une

pratique orientée sport adapté ou handisport. Par la suite, certains se sont réorientés vers des clubs

ordinaires par choix.

Une fois cette étape de sensibilisation franchie, ces sportifs deviennent le plus souvent acteurs de leur

parcours et évoluent alors vers le profil dit « déterminés ». Le fait d’avoir été « encouragés » est donc avant

tout le moyen de faire le premier pas vers une discipline.

Si certaines structures agissent comme des intermédiaires, d’autres, notamment celles qui interviennent

auprès d’un public touché par des handicaps lourds, assurent pleinement l’encadrement d’activités

sportives.

Les « encadrés »

Dès lors que le handicap ne permet que très peu d’autonomie (personne handicapée moteur en fauteuil et

certains handicaps mentaux notamment), l’encadrement par des structures spécifiques est primordial.

Certains jeunes sont suivis au quotidien par des centres d’accueil, des Instituts médico éducatifs (IME) ou

encore des centres de rééducation. Ils dépendent alors de l’offre mise à leur disposition au sein de ces

structures. De multiples activités y sont en général proposées et peuvent se dérouler directement sur le

lieu d’accueil (cas le plus répandu), sur des installations sportives externes ou encore par l’intermédiaire de

partenariats avec des clubs extérieurs.

Des structures s’investissent aussi dans certaines manifestations organisées par les fédérations, à l’image

du challenge Handi Jeunes23, ce qui permet de rythmer les parcours sportifs. Dans ce profil, le sport est

généralement considéré comme un outil thérapeutique. Il occupe parfois une place non négligeable dans

l’organisation des structures et dans le quotidien des jeunes handicapés. Mais dans ce cadre, les sportifs

n’ont pas l’opportunité de devenir entièrement acteurs de leur parcours, comme c’est le cas pour les

« encouragés ».

23 Pour plus d’informations, voir « Le Challenge Handi Jeunes » page 76.

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Extraits d’entretiens

Les « encadrés»

Des parcours sportifs entièrement liés à l’offre des structures de suivi« Ça fait cinq ans que je suis dans mon centre actuel et je fais partie des jeunes qui font du sport. Quand je suis arrivé, unéducateur, mon préféré, m’a dit qu’il y avait de l’athlétisme (l’éducateur précise que la pratique se fait dans une sectionadaptée d’un club ordinaire) et comme j’aime beaucoup ce sport, je me suis inscrit.Plus tard, il m’a dit qu’il y avait du judo donc j’ai repris et avec l’envie de gagner ! Le judo, tout comme l’athlétisme, sontdevenus pour moi une passion.Je fais aussi du badminton tous les vendredis au centre et de la musculation. L’autre fois, j’ai soulevé un poids de 40 kilos !Avec le centre, on fait beaucoup de sport. Par exemple, l’été, en juillet, on a « vacances sport » et la possibilité de faire de laboxe et d’autres sports, comme le rugby, le football américain, le beach volley, le badminton... Des fois aussi, il y a destournois de football. »Entretien n°19, pratiquant d’athlétisme, 20 ans, FFSA92

« La boccia, c’est un sport que j’aime bien. On me l’a proposé, on m’a demandé d’essayer et ça m’a plu. J’ai commencé àl’âge de 12 ans, dans mon ancien centre. Je fais de la compétition depuis mon adolescence, vers 13 ou 14 ans à peu près.Je fais aussi de l’athlétisme en fauteuil le jeudi soir et, parfois, j’ai des compétitions. Ce sera le cas au mois d’octobre parexemple. J’ai également commencé à 12 ans, avec mon ancien centre.Et je pratique la sarbacane, il y a une compétition nationale en novembre. […]Il y a aussi les « Jeux de l’avenir » où on fait un peu de tout. J’aime bien le sport, tout m’intéresse. […] J’ai toujours fait dusport avec les centres, jamais dans un club extérieur. C’est les éducateurs qui nous entraînent. »Entretien n°7, pratiquante de boccia, 19ans, FFH92

« Nous avons principalement des jeunes infirmes moteur cérébraux (IMC). On a d’autres pathologies, génétiques, parfoisdes traumatisés crâniens, mais de manière générale, ce sont des pathologies relativement lourdes. […]Comme activités sportives, il y a l’athlétisme qui est un bien grand mot, mais pour nous cela commence par apprendre à sedéplacer en fauteuil aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Puis après, on a une fois par semaine l’entraînementd’athlétisme. […]On a aussi la natation, nous n’avons plus vraiment de nageurs à cause de la lourdeur du handicap, ce qui fait que les jeunesqui vont à la piscine, c’est tout simplement pour changer de position. Il y en a qui sont toute la journée en position assise, àla piscine on essaye de se détendre, de s’allonger sur l’eau avec le matériel mis à disposition, des frites, des ceintures, destapis… Et puis une fois que l’on a confiance, on essaye en fonction des possibilités motrices du jeune d’avoir un déplacementpar les bras, par les jambes… […]Nous avons la sarbacane, c’est une activité qui ne demande pas beaucoup d’espace. Nous avons la boccia, la pétanque pourpersonnes handicapées. Il y a quelques jeunes qui pratiquent. Et c’est tout en termes de sport.On ne pratique pas de sports collectifs parce que nous sommes une petite structure avec peu d’effectifs et, en plus, avec leshandicaps un peu lourds cela devient compliqué. […]Au niveau handi jeune régional, on a un calendrier qui nous occupe quasiment tous les mercredis du 15 septembre au 15juin. Mais il y a des pratiques sportives que nous ne faisons pas… Alors on sort un mercredi sur deux, quelques fois deux surtrois dans le mois… »Ergothérapeute, centre de soin, FFH 92

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Le sport intervient de différentes manières selon le cadre de vie, la culture sportive, l’offre mise à

disposition et le goût personnel des jeunes pour telle ou telle activité. Le degré de handicap est aussi à

prendre en compte. Moins celui ci leur permet d’autonomie, plus les structures intermédiaires (écoles,

centres d’accueils, etc.) vont avoir d’importance.

Les trois profils de sportifs décrits ici se diversifient par la spontanéité de leurs parcours : impulsés de

manière autonome pour les « déterminés », sur conseils de l’entourage ou par l’intermédiaire de structures

pour les « encouragés », de façon inhérente à leur suivi en centre pour les « encadrés ».

L’enquête de l’Observatoire du handicap (ODH) « la FFH et vous » 24 met en évidence l’intervention de ces

différents éléments dans l’accès à la pratique sportive des personnes handicapées relevant de sa

fédération. A la question de l’origine de leur envie de pratiquer, les sportifs ont répondu principalement par

l’entourage, le goût pour le sport et le corps médical.

Motivations à la pratique d’une activité sportive

Nombre deréponses et %

Incitations de la famille ou des amis 354 (40,6%)

Conseils du corps médical (chirurgien, médecin, ..) 100 (11,5%)

Conseils des paramédicaux (ergothérapeute, infirmier, kinésithérapeute, ...) 123 (14,1%)

Suite à un reportage TV, une émission de radio, un article de journal... 46 (5,3%)

Suite à une journée de sensibilisation FFH organisée près de chez vous... 81 (9,3%)

Autres raisons 334 (38,3%)

Total 1 038 (119,2%)Source : ODH, « La FFH et vous », novembre 2011.

Lecture : 40,6% des sportifs handisport enquêtés ont dit que l’envie de pratiquer est venue sur incitation de la famille ou

des amis.

Notes : Plusieurs réponses étaient possibles, d’où le total de 119,2%. Dans autres raisons, les réponses suivantes sont

avancées, par ordre d’importance : envie personnelle vitale, passion et amour du sport, pratique antérieure, début à

l’école ou en centre, reprendre une activité.

Ces résultats concernent uniquement les sportifs relevant de la FFH, mais ils rejoignent ceux énoncés

dans cette étude. Selon la façon dont les sportifs sont amenés à pratiquer, le choix du club et du sport

vont être plus ou moins préétablis. Pour les sportifs dits « encadrés », l’activité sportive est liée à l’offre

proposée au sein de la structure et des partenariats extérieurs avec les clubs. Pour les autres, des

stratégies peuvent être mises en place, au vu de leur évolution possible. Sur certains aspects, le parcours

sportif des jeunes handicapés fait écho à celui des valides. Pratiquer jeune, avoir une passion pour un

sport, être encouragé, sont des éléments qui favorisent l’accès au sport pour tous.

24 Enquête réalisée en ligne entre le 7 septembre et le 3 octobre 2011 par E. Assmann et M.A. Ngo, membres de l’ODH, avec leur partenaireArtologic.

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Extraits d’entretiens

Les structures d’accueil : un rôle d’intermédiaire qui a ses limites

Des pratiques sportives qui peuvent s’interrompre suite au départ d’un professionnel« Avant, le mercredi, on faisait du tir à l’arc avec notre kiné, mais cette année, depuis qu’il est parti à la retraite, c’est fini.J’avais commencé dans mon ancien centre, quand j’avais 9 ans, c’était dur avec l’arc mais depuis j’ai progressé. Je ne sais passi on va en faire l’année prochaine. »Entretien n°7, pratiquante de boccia, 19ans, FFH92

Des parcours interrompus suite aux changements de centre« J’ai fait le championnat de France de judo mais ensuite j’ai dû arrêter quand je suis venu ici car ça ne fait pas partie dessports proposés. J’aurais aimé continuer. J’adore le basket, mais le jour où ils proposent le judo ici, je dirais oui tout de suiteparce que c’est une passion.Je sais qu’il y a des clubs à l’extérieur du domaine. Le problème, c’est que c’est trop compliqué pour moi par rapport auxtransports. […] Une fois, ici, on m’a dit d’aller dans un club mais je ne sais pas où aller… où me renseigner… J’ai vouluchercher mais je ne savais pas comment faire. J’ai abandonné parce que ça me prenait un peu la tête. »Entretien n°5, pratiquant de basket ball, 30 ans, FFSA77

« Avant, je faisais du judo dans mon ancien centre, pendant peut être une dizaine d’années mais j’ai du mal à me souvenir.J’ai arrêté parce que j’ai quitté l’établissement. J’étais un peu déçu de ne pas pouvoir continuer mais je n’ai pas cherché àme renseigner parce que je savais qu’ici on ne le proposait pas. »Entretien n°13, pratiquant de natation, 28 ans, FFSA91

« Certains ont une pratique sportive régulière et, par la suite, selon la structure où ils vont adhérer, il n’y aura pas d’activitéssportives proposées et c’est dommage. Et je pense qu’il y a beaucoup de structures où il n’y en a pas. »Ergothérapeute, centre de soin, FFH 92

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Des pratiques sportives parfois coûteuses, éloignées et peu développées

Le parcours sportif de ces jeunes handicapés permet de cerner les modalités d’accès à la pratique. Il met

également en évidence les difficultés rencontrées. Différents freins ont été soulevés : l’éventualité d’une

discontinuité des parcours sportifs, dès lors que les jeunes sont suivis en structure d’accueil ; le coût, la

distance et l’accessibilité des équipements qui peuvent compliquer la pratique régulière d’un sport pour ce

public.

Les structures d’accueil : un rôle d’intermédiaire qui a ses limites

Si être suivi par une structure (IME, ESAT…) peut faciliter l’accès au sport, la continuité des parcours n’en

est pas garantie pour autant. Les jeunes inscrits dans ces environnements bénéficient, en général de

diverses activités sportives. Ces dernières dépendent de la place qu’accorde la structure au sport et de ses

moyens humains et matériels. Dans ce contexte, l’offre proposée peut évoluer dès lors qu’intervient un

changement dans leur fonctionnement. Par exemple, lorsqu’un membre du personnel part, il arrive qu’une

activité cesse.

Les interruptions dans les parcours sportifs des jeunes se posent également lorsqu’ils changent de

structure. Ainsi, si une discipline, bien qu’appréciée et parfois exercée en compétition, n’est plus proposée,

elle est interrompue. Cela constitue une réelle difficulté pour ce public qui n’a pas toujours la capacité de

rechercher un club extérieur ni de s’y rendre de manière autonome. Dans ce cadre, les parcours sportifs

des jeunes sont rythmés par les évolutions en interne ou le changement de centre, si la structure ne met

pas en place une passerelle vers des partenaires extérieurs.

Un investissement sportif et financier pour certains

Le coût du sport apparaît également comme un frein, même si peu de sportifs l’ont évoqué comme tel.

Certains, du fait de leur handicap, n’ont pas conscience ou connaissance du coût que cela représente. Il

s’agit en général des sportifs « encadrés », pour qui la structure gère les formalités administratives.

Cependant, ce point ne doit pas être minimisé, d’autant que le public ciblé par l’étude est jeune.

Les rares sportifs qui ont évoqué le coût de leur pratique, en ont parlé comme d’une réelle difficulté. C’est

le cas pour de jeunes footballeurs, déficients auditifs, ou un pratiquant de showdown. Le fait que l’offre sur

le territoire soit peu développée implique des frais liés à l’éloignement du lieu de pratique. Par ailleurs, ce

type de club dispose souvent de moyens limités car le public touché n’est pas propre à la commune. Ainsi,

les sportifs du club de foot pour malentendants en Seine et Marne viennent de tout le département.

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Extraits d’entretiens

Un investissement sportif et financier pour certains

Quand le coût de la pratique est un frein« On paie 275 euros pour la compétition, c’est pour tous les matchs, les déplacements et puis y’a la nourriture, le footsal.Mais si on avait un financement, ce serait moins. C’est parce qu’on n’a pas de subventions, j’insiste beaucoup là dessus,parce qu’on serait beaucoup plus soulagé et motivé. Tout le monde habite loin, on est tous motivé pour se réunir, on abeaucoup d’envies, mais y’a toujours ce frein et celui de la communication. […]On doit faire ce sacrifice pour jouer ensemble. Donc ça « fout un peu les boules ». Pourquoi, pour nous, c’est si cher? Onsent des inégalités. Et en plus, on n’a pas tous un travail, alors certains vont demander cette somme à leurs parents. S’il yavait un financement, le budget serait moins lourd pour nous. On ferait beaucoup plus de choses, sans cette contraintefinancière..»Entretien n°1, pratiquant de football à 11, 25 ans, FFH77

« On n’a pas réellement de licence de showdown parce qu’elle n’existe pas à la FFH. Ce n’est pas reconnu comme un sportde compétition, ce qui est pourtant le cas à l’international. J’ai donc une licence de tennis de table. Et comme vous l’avezconstaté, ce n’est pas du tout la même chose… […]Mes déplacements aux divers championnats ne sont pas couverts. Je suis allé en Finlande ce week end, je repars en Lituaniedans trois semaines,… Les billets d’avion, les frais d’inscription, etc. sont à mes frais. Et c’est aussi un problème.Mon inscription au club me coute 90 euros, plus le matériel à acheter. Il y a les raquettes, j’en prends trois ou quatre par anet c’est 25 euros chacune. Cette année je vais peut être devoir en prendre plus à cause des compétitions. Les gants, c’est lemême prix mais ça s’use moins vite. […] Tout ça représente un vrai budget et c’est un problème. L’année dernière parexemple, je n’ai pas pu aller à une compétition parce qu’il y en avait trop à la suite et je ne pouvais plus suivrefinancièrement. »Entretien n°15, pratiquant de showdown, 25 ans, FFH91

Trouver des aides financières pour alléger le coût de la pratique« Le handi basket est un des sports les plus chers en termes de matériel. […] Mon fauteuil est à 5 000 euros par exemple. Etil se change tous les quatre, cinq ans. Cette année ou l’année prochaine, j’envisage de le faire et ça va couter 6 000 euros, jepense. Dans mon cas, j’ai eu un sponsor de ma ville, une banque, et le club en a payé une partie aussi.»Entretien n°14, pratiquant de basket fauteuil, 22 ans, FFH92

« Entre guillemets, une année c’est 10 000 euros… Donc il faut quand même arriver à rassembler tout cet argent. […] Je parsdu principe que j’essaie de ne pas mettre d’argent personnel dans ma pratique, donc j’essaie toujours de trouver dessubventions pour couvrir toutes mes dépenses et pour l’instant, c’est le cas. […]Je crois que personne ne vit de son sport en handisport en France. A l’étranger, peut être un peu… Bon du coup, faut trouverdes subventions pour que justement ça ne nous coute pas trop d’argent. »Entretien n°17, pratiquant de tennis de table, 24 ans, FFH91

« Il faut aider les clubs, les sections à acheter du matériel parce qu’aujourd’hui moi je veux bien développer l’athlétismepour les paraplégiques sauf que le coût des fauteuils est exorbitant ! J’aimerai bien permettre aux jeunes d’avoir unepratique non pas avec leurs fauteuils multisports mais avec des fauteuils adaptés 3 roues pour l’athlétisme et les fauteuils 3roues la gamme d’entrée c’est 3500 euros donc voilà ! Et 3500 euros c’est énorme pour un club. Je trouve l’équipementhorriblement cher. Aujourd’hui ce qui empêche pour moi le plus le développement de l’activité c’est tout d’abordl’encadrement, mais cela peut se résoudre plus aisément. Le problème majeur reste le coût des besoins matériels. Unfauteuil roulant cela coûte cher, le moindre matériel que l’on veut investir pour du handi, ben c’est 3 à 4 fois plus cher !! Cequi est illogique mais sous le label handi on va démultiplier les coûts. Je trouve cela scandaleux ! Bon ça c’est ma visionperso. »Entraîneur sportif, club, FFH91

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Dans ce contexte, les subventions accordées par les communes sont plus élevées pour les clubs touchant

essentiellement la population communale. Enfin, le showdown est un cas particulier, puisque cette

pratique n’est pas reconnue par la fédération handisport. Pour faire de la compétition, le sportif rencontré

a expliqué devoir se rendre à l’étranger (Finlande, Lituanie…).

Tous ces éléments montrent que la pratique sportive de ces jeunes est très coûteuse. Faute de moyens

financiers, les clubs ne peuvent pas prendre en charge l’investissement nécessaire. Cet effort revient aux

jeunes sportifs. S’ils s’engagent dans la compétition, les frais peuvent devenir considérables.

D’autres, expliquent que le coût de leur pratique pourrait être un obstacle mais qu’ils parviennent à le

limiter via les sponsors ou la participation financière de leurs clubs. En effet, certaines disciplines, comme le

basket fauteuil, impliquent des frais de matériels élevés, car il s’agit d’équipements personnalisés. Pour les

basketteurs évoluant en compétition, le coût du fauteuil peut atteindre 6 000 euros. Sans aides financières,

investir une pratique de ce type peut donc être difficile.

Mais en dehors des subventions que peuvent obtenir les clubs, certaines initiatives les aident aussi. C’est

par exemple le cas des associations de recyclage de bouchons en plastique qui ont vocation, en partie, à

soutenir financièrement l’achat de fauteuils pour les sportifs handicapés. Le club de l’un des sportifs

rencontrés bénéficie de l’opération « Les bouchons de l’espoir ».

Les sportifs de haut niveau affiliés à la FFH soulignent qu’il reste difficile de vivre de sa pratique, les

indemnités ou rémunérations perçues étant inférieures à celles pratiquées dans le milieu ordinaire. Pour

ces sportifs, il est donc important et légitime de limiter les frais personnels.

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Extraits d’entretiens

Se rendre à l’entraînement ou aux compétitions

L’implication des parents de jeunes suivis en structure« Avec Handisport, ce que j’ai vu, c’est soit une grosse implication des parents, soit aucune. Il n’y a pas de juste milieu. Il y ena qui vont emmener leurs enfants à tous les entraînements, participer, nous aider pour les championnats, venir aux coupesde France. Et ceux que l’on ne verra pas de l’année. Pour eux, je pense que c’est le fait qu’ils aient l’habitude que leursenfants soient suivis. […] Pour le sport, c’est la même chose, les enfants doivent être pris en charge. Ça leur paraît évident. »Présidente, association, FFH91

Choisir son club de façon à ne pas trop s’éloigner« …chaque déplacement pour l’entraînement prend en moyenne 1h30 aller retour. […] Personnellement, cette distancen’est pas un souci. Pour mes parents si, parce que c’est eux qui m’emmènent encore. […] Il y a des clubs plus près. Quand j’aifait ma recherche, j’y ai pensé […] mais ils m’ont dit qu’il ne fallait pas non plus que ce soit un motif pour sélectionner le clubet faire ainsi un choix par défaut. Il fallait que le club me plaise mais on s’est mis des limites quand même. Il y avait, parexemple, de très bons clubs en Seine et Marne et en Essonne, mais c’est beaucoup trop loin. […] Donc, on s’est fixé unpérimètre et j’ai choisi celui qui me plaisait le plus.»Entretien n°14, pratiquant de basket fauteuil, 22 ans, FFH92

Le transport parfois long et contraignant« On s’entraîne deux fois par semaine, dans deux villes différentes : le lundi et le vendredi, pendant deux heures. Pour lesdeux sites, c’est compliqué de s’y rendre […] J’habite en Seine et Marne mais je n’ai pas de permis, pas de voiture, du coupça a été difficile au début, du fait des problèmes de bus, de transport… […] Donc je m’organise avec des amis. Le fait que cesoit de 20h à 22h, il a fallu m’adapter à tout ça. […] Au total, je mets deux heures aller retour, soit une heure pour chaquetrajet, et seulement si le bus est là. Pour le retour par exemple, il faut souvent qu’on attende le bus de nuit. Donc ça prendpas mal de temps, et moi j’ai mon fils qui m’attend, ou ma copine qui me dit « bah alors, ça a été long ! ». […] En général, onme dépose, mais s’ils ne sont pas là, je me débrouille. J’adore le foot, j’en ai besoin, donc je suis obligé de faire cet effort. »Entretien n°1, pratiquant de football à 11, 25 ans, FFH77

« Le frein essentiel à la pratique régulière reste le déplacement du sportif vers son site de pratique. De ce fait, pour unegrande partie, la pratique est occasionnelle. […] Le réseau de transport pour personnes handicapées, Pour aider à la mobilité(PAM)25, est présent sur l’ensemble des départements franciliens. Les difficultés de fonctionnalités normées de ce réseausont quelque peu rigides, les règles de prise en charge doivent être davantage élargies et aménagées pour le confort desusagers (autorisation du fauteuil roulant de l’utilisateur au sein du véhicule par exemple). Autre frein : les tarifs appliquésrestent coûteux, d’autant plus si l’usager souhaite avoir une pratique sportive régulière. […] L’acheminement vers le site depratique pour les sportifs de haut niveau ne présente pas de difficultés probantes, contrairement aux autres sportifs ayantune activité de loisirs. Améliorer l’accès au transport pour ce public (accessibilité, tarif, horaire..) est indispensable à unepratique sportive régulière.»CDH 77

25 Pour plus d’informations, voir « Réseau Pour aider à la mobilité (PAM) Ile de France », page 77.

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Se rendre à l’entraînement ou aux compétitions : une mobilité pas toujours évidente

Pratiquer un sport de façon formelle implique une régularité des entraînements et des déplacements

fréquents pour s’y rendre. Il en est de même pour les compétitions. La mobilité de ces jeunes peut donc

être source de difficultés, lorsqu’une certaine distance les sépare de leur lieu de pratique et que peu de

possibilités de transport s’offrent à eux. Les moins touchés sont les sportifs dits « encadrés ». Suivis par une

structure, les activités ont lieu sur place ou les déplacements jusqu’aux équipements sont pris en charge.

Ce point est important pour garantir la participation et la régularité des sportifs. Des professionnels

soulignent que les familles sont souvent réticentes à s’impliquer dans ces activités jugées de « loisirs », car

le handicap est déjà une préoccupation quotidienne. De plus, certains parents, habitués à ce que leurs

enfants soient suivis régulièrement, s’attendent à ce qu’il en soit de même pour la pratique d’un sport.

La question de la mobilité peut se poser pour ceux dont la pratique ne passe pas par des structures

intermédiaires. La solidarité familiale, les transports en commun, le covoiturage ou encore la marche à pied

sont autant de moyens utilisés. Le choix des clubs est souvent lié à la proximité géographique ou la facilité

d’accès en transport. Mais le manque d’offre fait que, parfois, peu d’options leur sont proposées. En effet,

certains jeunes rencontrés évoluent dans un contexte où leur discipline n’est pas très développée. C’est

notamment le cas du football pour déficients auditifs et du showdown. La distance et les horaires

d’entraînements parfois tardifs, dans des zones peu desservies, ont pour conséquence un temps passé dans

les transports considérable. Les trajets aller retour peuvent atteindre jusqu’à quatre heures. Le poids du

handicap joue un rôle déterminant car en découle l’autonomie potentielle des individus.

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Extraits d’entretiens

L’accessibilité des équipements sportifs remise en question

Des difficultés pour se déplacer dans les équipements« Généralement, les mairies essaient de nous mettre dans des lieux plus ou moins adaptés. Ça nous est arrivé lors dedéplacements de trouver des portes qui n’étaient pas assez grandes ou alors il y avait une petite marche pour accéder àl’équipement. Mais on peut quand même essayer de se débrouiller un minimum et on a souvent des gens pour nous aider.Dans mon ancien club, par exemple, pour aller aux toilettes, on ne peut pas utiliser le fauteuil du basket mais on peuttoujours utiliser celui de ville. Un fauteuil de basket est plus large, les roues sont plus espacées, donc c’est plus compliqué depasser des portes. C’est une petite contrainte, mais ce n’est pas insurmontable. C’est dommage parce que ce sont souventde nouveaux gymnases et que l’on sait très bien que des personnes à mobilité réduite seront amenées à les utiliser. Ce n’estpas grave mais ça aurait pu être mieux pensé dans le sens où c’est en partie destiné à ce public. »Entretien n°14, pratiquant de basket fauteuil, 22 ans, FFH92

« C’est la question des installations françaises, sportives ou autres, il y a très peu d’endroits où c’est accessible auxpersonnes handicapées, particulièrement celles en fauteuil. Quelqu’un qui veut aller aux toilettes, parfois c’est inaccessible.L’accessibilité ne s’arrête pas à l’entrée. Tout dépend du degré du handicap aussi. »Entretien n°20, pratiquant d’athlétisme, 26 ans, FFH92

« Tout le stade répond aux normes. Mais qu’est ce que l’on entend par norme… On regarde par rapport aux paraplégiques,ceux qui sont en fauteuil, mais pas par rapport aux malvoyants, aux non voyants, pour les malentendants. Et la norme estcomplètement fausse... Mais bon, après voilà, les fauteuils peuvent rentrer, il y a un ascenseur, un monte personneaccessible…. La largeur des portes d’accès est bonne. »Entraîneur, association, FFH 91

« Prenons l’exemple de la piscine. Il y a eu, il y a quelques années, soit disant des informations pour remettre les piscines àniveau et on s’aperçoit que ce n’est pas le cas. […] bon elle est dite accessible… la piscine est au premier étage… il y a unascenseur très bien… vous arrivez au niveau du petit bain avec de l’eau à peu près à 1m50, il y a déjà 4/5 marches pourdescendre dans l’eau… donc ce n’est pas évident. Pour les mettre dans l’eau on les porte, ceux qui ont « la marche » on lesaide à descendre dans l’eau mais pour certains qui n’ont pas l’appui : c’est du portage. Pour les vestiaires dits « handicap » ilest simplement un peu plus grand qu’une cabine ordinaire… Comme je dirai tous les locaux sont prévus pour l’accueil d’unhandicapé voir deux handicapés. Dès qu’on arrive sur un groupe de personnes handicapées cela pose tout de suitebeaucoup de problèmes. Et c’est le cas dans plein d’endroits »Ergothérapeute, centre de soin, FFH 92

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L’accessibilité des équipements sportifs remise en question

La loi du 11 février 2005 prévoit que les Etablissements recevant du public (ERP) et, à travers eux, les

équipements sportifs, soient accessibles à tous le 1er janvier 2015, quel que soit le type de handicap,

moteur ou sensoriel. La question de l’accessibilité des clubs sportifs n’a pas été perçue comme une réelle

difficulté, lors des rencontres. Toutefois, elle reste un élément qui peut freiner la pratique sportive de ces

jeunes.

En Île de France, le Recensement des équipements sportifs (RES)26 de 2013 montre que 53,9% sont

accessibles aux personnes à mobilité réduite. Plus des deux tiers des équipements sont considérés

accessibles en Seine et Marne, dans les Yvelines et en Seine Saint Denis. Mais, ils restent bien inférieurs à

la moyenne francilienne sur Paris, dans les Hauts de Seine et le Val d’Oise.

Accessibilité (estimée) de l'équipement aux personnes handicapées à mobilité réduite :aire d'évolution

Nombre totald'équipements accessibles

% d'équipementsaccessibles

Essonne 2 227 54,1%

Hauts de Seine 1 216 35,6%

Paris 1 174 42,7%

Seine et Marne 3 067 72,4%

Seine Saint Denis 1 731 71,5%

Val de Marne 1 214 44,6%

Val d’Oise 1 500 38,0%

Yvelines 3 175 66,6%

Total Île de France 15 304 53,9%

Source : ministère en charge des sports, RES, avril 2013.

De plus, malgré les améliorations observées, les structures dites accessibles ne le sont pas toujours

réellement dans les faits. Ainsi, il arrive que les personnes handicapées y rencontrent des difficultés de

mobilité, par exemple, dans les gradins, les vestiaires ou les sanitaires (douches et toilettes). Les sportifs en

fauteuil roulant rencontrés en ont fait l’expérience. Quant aux personnes ayant un handicap sensoriel, le

RES montre là aussi que l’accessibilité est quasiment absente. Des aménagements particuliers seraient mis

en place dans seulement 1% des équipements en Île de France.

L’accessibilité reste un précepte important pour ce public qui doit pouvoir entrer, circuler et sortir des

équipements librement.

26 Pour plus d’informations, voir « Le Recensement des équipements sportifs », page 78.

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***

Ces jeunes sportifs handicapés sont venus à la pratique d’une activité sportive de manière différente.

Certains sont « déterminés » et vont donc accéder à la pratique encadrée assez facilement et en toute

autonomie. D’autres ont été « encouragés », par le réseau, les établissements scolaires, les associations

agissant dans le monde du handicap et les structures d’accueil. Le rôle de ces dernières est d’autant plus

marquant pour les « encadrés ».

Tous les jeunes handicapés étaient effectivement licenciés d’une association sportive au moment des

rencontres. Il n’en demeure pas moins que certaines difficultés ont été relevées. Si les structures d’accueil

favorisent l’accès au sport, la continuité des parcours est parfois remise en cause, lorsque les jeunes les

quittent ou qu’elles subissent des modifications d’organisation, en termes de moyens humains et

financiers. L’investissement financier, les moyens de se rendre aux entraînements et aux compétitions,

l’accessibilité des équipements peuvent aussi constituer des éléments pénalisant l’entrée, voire l’inscription

de ce public dans une pratique régulière et encadrée. Enfin, le degré de handicap joue clairement sur

l’accès au sport et les freins rencontrés, car de celui ci dépend l’autonomie et l’encadrement mis à

disposition des jeunes.

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Extraits d’entretiens

La compétition, une place centrale

Les « déterminés » : un goût pour la compétition dès le début« Le loisir, c’est plaisant au début, mais moi j’avais quand même une âme de compétiteur et je voulais participer auxcompétitions, m’améliorer, affronter des gens plus forts que moi pour progresser.J’avais un rêve et je l’ai toujours, c’est de participer aux Jeux paralympiques, au Brésil, en 2016. Ça, c’est pour le tennis detable puisque le foot en salle n’est pas une discipline paralympique, peut être ça changera mais pour l’instant elle n’y estpas. »Entretien n°9, pratiquant de foot en salle, 19 ans, FFH91

Les « encouragés » : le potentiel, la clé d’un engagement compétitif« Dès le début, j’avais envie de compétition parce que lors du week end de démonstration, je me suis rendu compte quej’avais un bon niveau. J’ai passé les huitièmes de finale et là, il ne restait plus que les joueurs confirmés. J’ai eu la chance dejouer la demi finale contre la championne de France, même si c’est officieux, c’est un classement que nous faisons nousmêmes. Et j’ai gagné. Donc ça m’a motivé pour continuer, pour aller plus loin… »Entretien n°15, pratiquant de showdown, 25 ans, FFH91

« A l’origine, j’ai commencé en loisir et je ne voulais faire que ça. On commence souvent comme ça d’ailleurs, parfois onarrive au haut niveau par hasard.J’ai commencé à faire des championnats de France, petit à petit j’ai eu des médailles et c’est devenu un plaisir de pratiquer.En même temps, j’ai fait des minimas pour des championnats du monde et j’ai intégré l’équipe de France et puis après, çadonne envie de continuer. Il faut aimer le sport, avoir envie de faire de la compétition et le haut niveau arrive très vite. »Entretien n°20, pratiquant d’athlétisme, 26 ans, FFH92

Les « encadrés » : la compétition parfois mise de côté« […] au début, on était sur une pratique du judo plutôt thérapeutique, dans la relation à l’autre, accepter de faire tomberl’autre ou de se faire tomber et finalement, à un moment donné, on s’est dit mais pourquoi pas les emmener à lacompétition. […] Après, c’est au cas par cas, ça dépend de l’objectif de la pratique sportive pour le jeune, est ce pour sedéfouler, se dépenser… mais derrière, il y a toutes les valeurs du sport que l’on peut développer et je trouve que lacompétition, on a malheureusement un peu tort de la mettre de côté trop facilement… C'est à dire qu’au contraire, c’estl’occasion de leur montrer que dans la vie, il faut se battre et que ce n’est pas parce qu’il est handicapé qu’il ne peut pas lefaire. La compétition, c’est une des finalités et on a tort à mon avis de le négliger dans le handicap mental.»CDSA 92

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II. De la pratique d’un sport à l’épanouissement personnel

A l’image du milieu ordinaire, les sportifs handicapés peuvent évoluer du loisir à la compétition dans

des disciplines variées et adaptées. Après la question de l’accessibilité du sport en club, se pose celle

des modalités de pratique : comment ces jeunes sportifs exercent ils leur(s) activité(s) ? Quelle est la

place du sport dans leur quotidien ? Quels bienfaits leur procure t il ?

Investir le sport : à chacun son défi

L’investissement sportif des jeunes rencontrés est marqué par le poids des parcours compétitifs. Cela

implique souvent une pratique en milieu ordinaire, pour se perfectionner, ou encore des

aménagements scolaires ou professionnels afin de concilier vie personnelle et pratique sportive. Les

jeunes rencontrés accordent une place importante au sport. Il est pour eux un moyen de s’épanouir,

de s’ouvrir aux autres et de répondre à leur soif de défi face au handicap.

La compétition : une place centrale

La compétition occupe une place centrale dans la pratique sportive des jeunes handicapés

rencontrés. Tous ont été amenés, à un moment de leur parcours, à s’investir dans la compétition

mais à des niveaux et de façons variables. Encore une fois, à l’image de l’accès à la pratique sportive

en club, les trois profils de sportifs27, « déterminés », « encouragés » et « encadrés », répondent à

des logiques distinctes.

Chez les « déterminés », la compétition reste essentielle, elle s’inscrit naturellement dans les

parcours et va de pair avec une pratique en club.

Les sportifs « encouragés » n’ont pas au départ cet esprit compétitif. Toutefois, ils l’acquièrent

rapidement. Le sentiment d’avoir un potentiel en est souvent l’élément déclencheur, ce sont ainsi

parfois des résultats prometteurs qui les encouragent à poursuivre dans cette voie. Les « encadrés »

du fait de leur suivi en structure, sont dépendants des activités mises à disposition. Pour ces

personnes lourdement handicapées, le sport peut être appréhendé comme un outil thérapeutique, la

compétition peut alors devenir secondaire. La mise en place d’évènements sportifs par les

fédérations Sport adapté et Handisport jouent en conséquence un rôle essentiel. Par l’intermédiaire

des structures, ils peuvent généralement participer aux Jeux de l’avenir ou aux Challenges handi

jeunes, évoqués précédemment28 pour handisport.

27 Se référer à la partie « Des sportifs aux profils variés », page 15.28 Pour plus d’informations, voir « Les Jeux de l’avenir » et « Le challenge handi jeunes » page 76.

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Extraits d’entretiens

Un investissement qui nécessite parfois des aménagements

Un investissement qui prend du temps« Je m’entraine au mieux trois fois par semaine. Je suis licencié ici mais je vais également dans les deux autres clubsde la région. L’entrainement le plus court est celui que j’ai ici, il dure deux heures et demi. Sinon, c’est troisheures/trois heures et demi, le mardi et le vendredi. Ça peut paraître beaucoup mais comme c’est un sport qui sejoue à un contre un, qu’il y a une seule table, il faut que chacun puisse jouer. Comme ça fait beaucoup de bruit, on nepeut pas mettre deux tables dans la même pièce. Ça fait dix heures de présence mais pas de pratique. […]Je suis rentré hier d’un championnat organisé en Finlande, c’était un tournoi national. […] Mon prochaindéplacement se fait en Lituanie. En janvier, j’en ai prévu un nouveau en Finlande. En mars, il y aura probablement untournoi ici au club. En avril : Hollande, Suède. En mai : Italie. Et en aout, peut être la Slovénie pour les championnatsdu monde, on verra bien selon mes résultats. »Entretien n°15, pratiquant de showdown, 25 ans, FFH91

Conciliation études et pratique sportive« Le tennis de table, c’est quatre heures l’après midi le samedi et le foot en salle, le même jour de 11h à 13h voire13h30. Il y a d’autres entraînements en semaine mais je ne peux pas y aller parce qu’il y a cours. […] Pour lescompétitions, certaines sont le dimanche et d’autres sur un week end, ça dépend. Pour le championnat de France,par exemple, ça a duré plus longtemps. On est parti le vendredi et on est revenu le lundi soir. […] Bon après, mesparents font attention à ce que ça n’empiète pas trop sur mes études, même mes entraîneurs. Ils m’ont dit quand tues au foot ou au tennis de table, tu dois être à 100% dedans et quand tu es dans tes études, tu dois aussi être à100%. Des fois, j’étais obligé d’empiéter pour les déplacements mais sinon, j’essaie d’équilibrer. Je ne peux pas vivredu sport, ça je le sais, donc je mets une priorité sur mes études, c’est important. »Entretien n°9, pratiquant de foot en salle, 19 ans, FFH91

Conciliation haut niveau et vie professionnelle : l’exemple de la CIP« Quand j’étais à l’école, je m’entrainais environ quatre fois par semaine, donc à peu près huit heures. Puis j’aiterminé les cours en septembre de l’année dernière et je me suis préparé pour les Jeux pendant dix mois où je mesuis entrainé deux fois par jour. Entre temps, j’avais trouvé mon emploi et on avait décidé que l’embauche se feraitaprès les Jeux. Cet emploi, j’ai pu l’avoir grâce à la fédération handisport. Donc j’ai une Convention d’insertionprofessionnelle, CIP, qui permet aux sportifs de haut niveau d’aménager leur temps. J’ai pu me consacrercomplètement au tennis de table dans mon club entre seize et vingt heures.Aujourd’hui, mon CIP me permet de faire un stage toutes les six semaines, d’une semaine avec l’équipe de France.Comme je fais partie du Parcours de l’excellence sportive (PES) de la fédération, je peux faire différents stages dansl’année qui sont financés et se déroulent à Saint Raphaël. A ça, s’ajoutent deux matinées par semaine où je peuxm’entrainer. Quand j’ai des compétitions, je peux y aller sans prendre sur mes congés tout en étant payé. Il y a unarrangement entre l’employeur et la fédération pour que l’employeur ne soit pas totalement perdant quand je suisabsent. S’il n’y avait pas eu cet arrangement, je n’aurais pas accepté le poste. Ce n’était pas envisageable pour moid’arrêter maintenant, surtout que je vise les Jeux de Rio. […] Tout comme les valides, on s’entraine beaucoup, çademande un certain investissement même si nous, en handisport, on ne peut pas vivre du sport. Après il faut aussitrouver le boulot qui nous fasse gagner un peu d’argent. »Entretien n°17, pratiquant de tennis de table, 24 ans, FFH91

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L’entrée dans un parcours compétitif ne relève ainsi pas toujours d’une initiative personnelle. Si pour

certains, la compétition est une réelle motivation dès leur implication dans une discipline, pour

d’autres, ce sont davantage des circonstances qui l’ont favorisée. Dépassement de soi, récompense

des entraînements, recherche de performance… la compétition est décrite par tous ces jeunes

comme un moyen de s’accomplir sur le plan sportif. Toutefois, cela induit certains sacrifices, dont un

investissement personnel important.

Un investissement qui nécessite parfois des aménagements scolaires ou professionnels

La compétition, en conséquence le sport, occupe une place relativement importante dans la vie de

ces sportifs. Cela induit un investissement en temps plus ou moins conséquent. Pour atteindre leurs

objectifs, de nombreuses heures d’entrainements sont parfois nécessaires. A ce temps, s’ajoute celui

des rencontres, parfois très éloignées, qui peuvent de ce fait durer plusieurs jours. C’est souvent le

cas des grandes manifestations nationales, mondiales ou paralympiques. Dès lors que les sportifs

souhaitent y évoluer, une certaine organisation est nécessaire. Au delà des freins29 que peuvent

constituer ces déplacements, un tel investissement demande du temps et il n’est pas toujours facile

pour les sportifs de le concilier avec leur vie personnelle et professionnelle. Quelques uns ont alors

expliqué devoir faire des choix et parfois limiter leur pratique sportive afin de répondre à d’autres

impératifs, tels que le suivi d’études ou d'une activité salariée.

Parmi les jeunes rencontrés, deux sont par exemple étudiants. Pour l’un, il n’est pas possible de se

rendre à certains entraînements en semaine, du fait de sa scolarité. Le second s’est tourné vers une

filière qui permet aux sportifs de haut niveau de bénéficier d’un aménagement spécifique de l’emploi

du temps. Dans ce cas précis, les cours ont lieu uniquement le matin. Il peut donc s’investir dans sa

formation tout en continuant sa pratique sportive de compétition en parallèle30.

Plus de la moitié des jeunes sportifs interrogés a une activité professionnelle. Trois d’entre eux,

licenciés à la FFH, expliquent avoir ponctuellement ou régulièrement recours à des arrangements

avec leur employeur. Une jeune athlète a par exemple négocié son absence durant un an afin d’avoir

le temps nécessaire à sa préparation physique pour les sélections des Jeux paralympiques de Londres

et deux autres sportifs bénéficient d’une Convention d’insertion professionnelle31. Ce contrat permet

d’aménager le temps de travail tout en poursuivant une pratique sportive.

29 Se référer à la partie « Des pratiques sportives parfois coûteuses, éloignées et peu développées » page 23.30 Pour plus d’informations, voir « Exemples d’aides à la scolarité des sportifs de haut niveau » page 78.31 Pour plus d’informations, voir « Des aménagements professionnels pour les sportifs de haut niveau. La Convention d’insertionprofessionnelle. Le mécénat », page 79.

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Extraits d’entretiens

Pratiquer avec des « valides » pour se mesurer et progresser

Les bienfaits sportifs de la pratique mixte« Là, j’ai les deux licences, valide et handisport. Celle qui me sert le plus reste quand même celle pour les validesparce qu’il y a plus de compétitions. […] L’avantage de la compétition chez handisport, c’est que c’est mieux adapté.Déjà, il y a moins de monde sur le départ, c’est beaucoup plus facile pour ma vue. Mais une chose est sûre, il est trèsdifficile de faire de bons chronos.Chez les « valides », il y a tous les niveaux. Donc quand tu n’en peux plus, que tu es K.O., tu t’accroches à ceux quisont devant. Alors que chez handisport, je pars et ça m’arrive d’être seul devant. Si je craque, je n’ai personne à quime raccrocher. J’ai plus de craintes dans les compétitions handisports car chez les « valides », je n’ai pas de pression,je sais que je ne vais pas gagner. Alors que chez handisport, oui, j’ai des chances, je peux viser le podium, voire lapremière place. Il y a un avantage en fait pour chacune des compétitions : les chronos chez les valides, le classementchez handisport. Du coup, je suis motivé pour les deux, elles se complètent. »Entretien n°3, pratiquant d’athlétisme, 28 ans, FFH92

« Le but des sections handisport en club valide est de pratiquer ensemble. Bien sûr si c’est possible.Les entrainements sont les mêmes, les exercices que l’on fait aussi. Il n’y a pas de différence. Même pour vous dire,aujourd’hui, on a des entraîneurs qui prennent en exemple des athlètes handisport pour montrer aux valides que s’ilsle peuvent, eux aussi. C’est parfois un moteur pour les valides. Et à l’inverse, pratiquer à leurs côtés, c’est un moteurpour nos entraînements, en tant qu’handicapés. On a envie de se rapprocher le plus de leurs performances. C’estenrichissant pour les deux parties. »Entretien n°20, pratiquant d’athlétisme, 26 ans, FFH92

Surpasser la crainte du regard de l’autre« Je me souviens bien de la première fois que je suis venu au club. […] J’avais des craintes parce que je suismalentendant. Jusqu’à 18 ans environ, j’ai toujours été dans le monde des sourds et rarement avec des entendants,en dehors de mes parents. Maintenant, c’est bon, mais c’est vrai que j’avais la crainte de me retrouver qu’avec despersonnes « valides ». Je n’étais pas à l’aise. Et je pense que le coach non plus au début. On avait peur de ne pas secomprendre etc. Mais tout se passe très bien, tout le monde s’adapte. »Entretien n°3, pratiquant d’athlétisme, 28 ans, FFH92

« Au début, ça a été très dur pour moi d’aller dans les infrastructures aux côtés de gens valides. J’avais du mal à m’yfaire. C’était difficile de me confronter aux autres qui ont un niveau plus élevé.(L’éducateur précise que ces difficultés ont eu lieu au début mais qu’après la socialisation avec les valides fonctionne.En natation, l’entraînement a toujours lieu en présence de valides, car les créneaux dont ils disposent sont ouverts aupublic.) Au début, je ne voulais même pas entrer dans l’eau, j’avais peur du regard des autres et puis après quelquessemaines, j’y suis allé tout doucement et j’ai parlé avec les gens. Après, je me suis rendu compte qu’ils étaient gentilset j’ai commencé mon entraînement. Eux sont venus vers moi et moi vers eux. Le sport m’a permis d’évoluer parcequ’avant, j’étais très réservé comme garçon. J’ai pu m’épanouir. Tout ça, c’est grâce au sport et à mon coach (Rires).[…] Et même en dehors du sport, maintenant je vais plus vers les autres. »Entretien n°13, pratiquant de natation, 28 ans, FFSA91

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Pratiquer avec des « valides » pour se mesurer et progresser

Une partie des sportifs rencontrés pratique ou a pratiqué aux côtés des « valides » en milieu

ordinaire dans des sections ouvertes à tous. Les jeunes sportifs expliquent que l’objectif est avant

tout de se mesurer à des personnes non handicapées afin de prendre conscience de leur niveau et

de progresser. Lors des compétitions en milieu ordinaire, ils visent une performance. Le classement

et le résultat importent davantage lors des rencontres sportives Handisport ou Sport adapté. Si les

sportifs sont conscients que ces dernières sont davantage adaptées à leur handicap, elles permettent

moins, selon eux, de se surpasser. La logique de pratique est différente mais finalement, les deux

types se complètent. Cependant, cela n’est pas sans difficultés, surtout pour les jeunes qui ont

toujours évolué dans un milieu protégé (réservé au handicap). Quelques jeunes évoquent la crainte

de se confronter au regard de l’autre ou de ne pouvoir s’intégrer. Une certaine appréhension peut

être ressentie car le handicap est parfois mal perçu. Les interactions avec le milieu valide peuvent

aussi être rendues plus difficiles du fait de certains handicaps. Le relationnel et notamment la

communication, sont ainsi plus complexe lorsque par exemple le handicap concerné est la surdité.

Les sportifs gardent une image positive de leur expérience actuelle ou passée en milieu ordinaire.

Une fois la crainte dépassée, ils expliquent que leur intégration s’est bien déroulée et que progresser

dans cet environnement sportif est un atout.

Si des sportifs handicapés se rendent en milieu ordinaire, l’inverse peut également se produire.

Certaines pratiques spécifiques destinées en premier lieu aux personnes handicapées permettent

l’intégration de sportifs valides. C’est le cas du basket fauteuil ou encore du showdown32. Les règles

mises en place ainsi que le système de classification permettent de mettre l’ensemble des joueurs au

même niveau. Pour exemple, les basketteurs valides jouent dans un fauteuil et les pratiquants de

showdown voyants masquent leurs yeux. Cette mixité peut également se retrouver lors de

manifestations ponctuelles. Dans ce cadre, la préparation des publics relevant du milieu ordinaire

reste importante. Un manque de sensibilisation peut provoquer des situations d’incompréhension,

d’embarras ou encore de mise en danger des sportifs handicapés, du fait du non respect de certaines

règles établies.

32 Pour plus d’informations, voir « L’exemples de deux pratiques mixtes. Le basket fauteuil. Le showdown. », page 79.

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Extraits d’entretiens

Pratiquer avec des « valides » pour se mesurer et progresser (suite)

Une intégration pas toujours évidente« Avant, j’étais le seul sourd, c’était un peu compliqué pour l’échange, la communication. Ils se parlaient tous entreeux, moi je n’entendais rien. Alors qu’avec les sourds, y’a vraiment plus de relationnel. Je me sens beaucoup plusmotivé auprès de cette équipe. Avec les entendants, je me sentais isolé. C’est comme un étranger qui arrive dans unautre pays, il fallait que je m’adapte à chaque fois. Il fallait leur expliquer pourquoi je ne pouvais pas forcémentporter mes appareils auditifs. […] Ce qui était positif, c’est le niveau de jeu un peu plus élevé. Le club des entendantspeut apporter des compétences plus techniques, plus poussées. J’en garde un bon souvenir quand même, parce quej’ai joué jusqu’au CFA2. Ils m’ont apporté beaucoup et, là, quand on joue entre nous, j’essaie de transmettrel’expérience que j’ai eue avec eux. Il y a eu du positif, mais c’était difficile d’être dans une équipe où tout le monde separle. Moi, j’étais un peu confus. C’était bien, mais je me sens mieux dans ce club. Ça me rassure plus. »Entretien n°1, pratiquant de football à 11, 25 ans, FFH77

« Pour m’améliorer au tennis de table, je vais m’inscrire dans un club valide parce que tous les meilleurs de Francefont les deux, handisport et valide, pour justement affronter des gens plus forts et progresser. Donc, pour arriver àleur niveau, il faut que je fasse pareil. […] En club valide, je ferai aussi des compétitions.Mon entraîneur et le président de l’association m’ont conseillé d’intégrer un club ordinaire parce que je suis jeune etc’est le moment. […] J’avais essayé l’année dernière mais ça ne s’était pas très bien passé. Le club où j’étais n’étaitpas bien organisé. J’ai eu des soucis avec la licence et je n’ai pas trop aimé. A priori j’avais oublié un document, on neme l’a pas rappelé, ça a traîné et, finalement, je n’ai jamais été licencié.Et ils n’avaient pas l’habitude d’accueillir les personnes handicapées, donc c’était un peu plus compliqué. En plus, lesentraînements n’en étaient pas vraiment, ce n’était que des matchs, donc pas très intéressant. […] J’en ai parlé à mesentraîneurs et ils m’ont dit qu’il valait mieux que je change.Donc j’ai décidé de partir parce que ce n’était pas ce que je voulais, ce que je recherchais. Je n’ai fait que quelquesmois, j’ai arrêté au mois de janvier. […] Là, je suis en train d’en chercher un autre dans les alentours, pas trop loin, quisoit bien structuré, et accueille bien les personnes handicapées. »Entretien n°9, pratiquant de foot en salle, 19 ans, FFH91

« Les personnes qui ont des handicaps moteurs moins importants (D3, D4) ont régulièrement rencontré des valides,souvent par des actions que l’on faisait avec des centres de loisirs ou autres. On leur disait « il faut vous mettre dansla peau de nos jeunes » et on mettait des pénalités pour équilibrer. L’année dernière, on a participé à un tournoi quiétait proposé par un autre club. […] On arrivait dans des tranches d’âges 18, 25, 30 ans mais les jeunes ne serendaient pas compte qu’en face, ils avaient des gens qui avaient une difficulté… Ils n’étaient pas du tout sensibilisésau handicap. Ils tiraient comme des fous, c’était à la limite du danger dans certaines actions, donc ce n’est paspossible. Dans les règles du foot en salle à handisport, on ne fait pas de tacles, beaucoup de choses comme ça. Donc,il y a un respect aussi à handisport que l’on ne retrouve pas forcément avec d’autres jeunes valides, parce qu’ils n’ontpas la mentalité, ils ne sont pas préparés à jouer. Après, en discutant avec eux à la fin, on a essayé de leur fairecomprendre que s’ils jouaient avec ce public, il y avait des règles à respecter. Ça, c’est tout un discours et c’est auxpersonnes qui envoient des valides lors de manifestations de leur expliquer et si ce n’est pas fait, c’est dommage.Donc maintenant, quand j’ai des propositions, j’en ai souvent, je veille à ce que ce soit bien préparé. »Présidente, association, FFH91

Un travail de sensibilisation à développer

« …ce dont j’ai connaissance des clubs ordinaires c’est qu’il y a deux choses : il y a des clubs ordinaires qui sont plutôtaxés sur la compétition donc la performance et qui du coup ne veulent pas vraiment s’embêter à accueillir despersonnes handicapées […] Il y a d’autres clubs qui sont plus axés sur le loisir et d’autres clubs sur les deux. Doncceux qui ont du loisir dans leurs clubs peuvent accepter plus facilement d’intégrer une personne handicapée. Après ilmanque quand même pour beaucoup la connaissance du public. Donc je pense que là aussi, en tout cas dans lehandicap mental il y a un gros boulot de sensibilisation des enseignants. »CDSA92

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Finalement, que la pratique mixte ait lieu en milieu ordinaire, handisport ou sport adapté, qu’il

s’agisse d’entraînements réguliers, de compétitions ou de rencontres ponctuelles, un travail de

sensibilisation au handicap est en amont nécessaire. Si les craintes décrites ne freinent pas la

pratique, quelques uns ont tout de même évoqué de mauvaises expériences. Ces difficultés révèlent

les lacunes du secteur sportif classique à accueillir et intégrer les personnes handicapées. Le regard

de l’autre, la méconnaissance du handicap, peut contrarier l’intégration de ce public. La pratique

mixte est plus difficile pour les personnes atteintes d’un handicap lourd et demande davantage

d’aménagement et d’accompagnement. Comme cela a été rappelé par certains sportifs, le cadre de

la pratique n’est pas toujours adapté. Néanmoins chacune des deux fédérations compétentes

travaillent à faciliter cette collaboration sur le terrain. Par ailleurs, quelques sportifs ont exprimé leur

volonté de maintenir ces rencontres, elles restent pour eux autant d’apports sur les plans physiques

et sociaux.

Des bienfaits indéniables : oublier le handicap, s’ouvrir aux autres et se dépasser

Le sport, et notamment la compétition, occupent une place importante dans la vie des jeunes

sportifs handicapés rencontrés. Derrière cette forte implication, se dégagent de nombreux bienfaits

et tous les évoquent dans leur propos.

Le sport permet de travailler le renforcement musculaire, de perdre du poids, d’améliorer l’équilibre,

la vitesse, l’adresse, la coordination ou encore les réflexes… Cela est d’autant plus vrai pour les

personnes handicapées moteurs où certaines infirmités peuvent entrainer une sédentarité et

certaines fonctions ne sont alors plus sollicitées. A titre d’exemple, grâce à la boccia, une jeune fille

atteinte d’une IMC33 a expliqué que son handicap a diminué, ce qui lui a permis de changer de

catégorie et d’évoluer dans sa pratique. Une autre sportive, handicapée debout avec une paralysie

cérébrale légère, présente l’athlétisme comme la source de son évolution physique et psychique

depuis son accident de voiture. Que le handicap soit physique, sensoriel et/ou mental, d’une manière

générale le sport agit positivement sur la santé. Même si selon le handicap, les attentes et donc les

bienfaits varient, les bénéfices se ressentent pour tous après un certain temps de pratique. L’activité

physique peut devenir un réel besoin : certains d’entre eux en parlent comme d’une drogue dont

leur corps ne peut plus se passer.

Le sport peut être un moyen de se reconstruire. Il permet ainsi de travailler sur l’acceptation du

handicap et par là même d’améliorer l’estime de soi. Au quotidien, cette « blessure » corporelle ou

psychique peut être stigmatisante et, de cette différence peuvent s’en suivre une certaine

dévalorisation et un manque de confiance en soi.

33IMC : L’infirmité motrice cérébrale est liée à une lésion du cerveau survenue dans la période anténatale ou périnatale. Elle

constitue un trouble moteur non progressif secondaire à un défaut ou à une lésion sur un cerveau en maturation.

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Extraits d’entretiens

Des bienfaits indéniables

Le sport pour affronter le handicap« Mon accident est arrivé quand j’avais 16 ans et demi. […] Je suis restée dans le coma durant deux mois car monétat ne s’améliorait pas, puis ça s’est stabilisé et tout doucement, c’est revenu… Au début, j’étais en fauteuil roulant,tellement je n’avais plus de force. […] J’ai des difficultés avec ma jambe droite, c’est comme si je me faisais uncroche patte. J’ai aussi des pertes de mémoire et des tremblements, notamment quand je suis stressée... […]L’athlétisme m’a beaucoup fait avancer dans mon parcours après mon accident. C’est clairement grâce au sport, àtout ce que je fais en club mais aussi à côté que je progresse. […] De toute façon, le sport c’est ma vie. Et tout athlètede haut niveau vous dira la même chose, c’est comme une drogue. […]Le sport m’apporte du bonheur, c’est le moyen de me convaincre qu’en n’étant plus valide, je peux faire desrésultats. »Entretien n°11, pratiquante d’athlétisme, 25 ans, FFH91

« Le basket m’apporte beaucoup. Déjà parce que je suis une personne très nerveuse, donc ça me calme. Ça mepermet d’oublier ma maladie aussi, ça me fait du bien. Je me sens mieux dans mon corps. Quand je sors du basket, jesuis zen, je respire mieux. C’est vrai que je suis moins nerveux qu’avant. Mais je ne m’en rendais pas compte. Etmême mon médecin a vu l’évolution. »Entretien n°5, pratiquant de basket ball, 30 ans, FFSA77

« Quand on est dans le sport, on pense à la compétition, à gagner et, nécessairement, on ne pense pas au handicap.Le sport permet de s’épanouir et de ne plus y faire attention. Le basket permet une ouverture d’esprit, d’acceptercertaines choses qui sont arrivées tragiquement dans la vie et de pouvoir vivre autre chose. […] Le basket m’a toutdonné aujourd’hui. Ça m’a forgé, ça m’a appris à être fort, tolérant, à parler de mon handicap plus facilement sansque ce soit choquant pour moi. »Entretien n°18, pratiquant de basket fauteuil, 28 ans, FFH92

Un moyen de s’ouvrir aux autres et au monde extérieur« Je pense que le sport décomplexe et aide à s’ouvrir aux autres. Moi, je suis quelqu’un d’un peu timide et le sportm’a aidé à combattre cette timidité. Par exemple, je pense que je n’aurais pas pu passer d’une école ordinaire à uneécole adaptée si je n’avais pas eu le sport pour m’aider. C’est vrai que j’ai eu beaucoup de mal à passer d’une écoleoù j’étais avec des valides à un établissement adapté et donc ça m’a permis de me cadrer, d’accepter mon handicap,le rapport aux autres... Le sport m’a permis d’aller vers les autres. […]Il m’a aidé à dépasser mon handicap, du moins à l’accepter. Ça me fait du bien physiquement bien sûr, mentalementaussi, parce que ça permet de se défouler après une journée de cours. C’est l’occasion de faire des rencontres. Çam’a apporté plein de choses, que du bien. »Entretien n°14, pratiquant de basket fauteuil, 22 ans, FFH92

« Avec mes « collègues », on rigole beaucoup. Ils m’encouragent, ils me disent que j’ai les moyens pour faire un bonmarathon. Handicapé ou non, on est tous les mêmes, il n’y a pas de différence. Quand je bats quelqu’un qui étaitplus fort que moi avant, on en rit. Le sport c’est une deuxième famille. »Entretien n°4, pratiquant d’athlétisme, 30 ans, FFH92

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Pour beaucoup, le sport est un moyen d’oublier le handicap, de se prouver qu’il est possible de

pratiquer un sport comme n’importe quelle autre personne et de réaliser des exploits sportifs.

Le sport permet aussi de s’ouvrir aux autres, il est un moyen de se socialiser. Le fait de rejoindre un

club traduit cette envie d’être au contact d’autrui. Les compétitions sont notamment l’occasion de

diverses rencontres et aussi la découverte de nouveaux lieux. Quelque soit le cadre de pratique,

nombreux sont ceux qui évoquent l’importance du collectif et du rapport à l’autre.

Au regard de ces bienfaits indéniables, l’entourage proche encourage à la pratique et constitue un

soutien déterminant. Pour la famille, les amis, impressionnés par le parcours réalisé, ces sportifs

suscitent fierté, admiration et encouragement.

Finalement, la pratique d’un sport en club apporte un certain épanouissement à ces jeunes

handicapés : bénéfices d’ordre physiques, psychologiques et sociaux. Par le biais de la compétition,

les sportifs se dépassent et se sentent personnellement valorisés. Ils se découvrent parfois des

capacités qu’ils ne soupçonnaient pas. Le sport leur permet d’assumer leur différence et de se sentir

parfois moins marginalisés.

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Extraits d’entretiens

Des bienfaits indéniables (suite)

Un moyen de s’ouvrir aux autres et au monde extérieur, suite« Mon entraineur, c’est comme un grand frère. Il habite en plus à coté de chez moi, donc parfois on se voit. Je ne luidis pas tout mais c’est un confident, un peu comme mon papa, sauf qu’il est jeune, il a 39 ans. On s’entend très bien,on a une relation amicale. C’est une personne en qui je peux avoir confiance. »Entretien n°11, pratiquante d’athlétisme, 25 ans, FFH91

« Bientôt, on va avoir d’autres championnats et des déplacements en dehors du département. La compétition, ça meplait, parce que ça me permet de voir d’autres personnes, de voir comment les autres jouent, de rencontrer d’autreséquipes. »Entretien n°5, pratiquant de basket ball, 30 ans, FFSA77

« Le tennis de table m’apporte le plaisir de faire de la compétition. C’est vrai qu’en handisport, on voyage beaucoupdonc ce n’est pas dégueulasse quoi ! (Rires). Je sais que l’année avant les Jeux, j’ai fait sept ou huit tournois, on a étéen Argentine, au Brésil, à Séoul… Il y a pire quand même comme pratique du sport ! (Rires). […] Mes parents m’onttoujours soutenu. Ils pensent que c’est pas mal… (Rires). Etre en équipe de France, faire de grosses compétitions,c’est valorisant pour moi et pour eux aussi je pense. Les amis, c’est pareil. Quand on dit qu’on va faire les Jeux, c’esttoujours plaisant. Il y a un peu de fierté. »Entretien n°17, pratiquant de tennis de table, 24 ans, FFH91

Un entourage présent et fier« Mes amis sont impressionnés. Ils sont presque tous sourds donc ils savent ce que c’est, ils se rendent compte. Desfois, ils me disent que je suis fou (Rires). Les déplacements en Europe, tout de suite, ça impressionne. Même mamère n’en revenait pas. J’ai un double handicap et je vais à l’étranger faire des courses, tous sont épatés. Alors on medemande comment je fais, comment j’arrive à gérer les situations. C’est vrai, j’ai du mal à voir, faut que je fasseattention mais c’est ma passion. »Entretien n°3, pratiquant d’athlétisme, 28 ans, FFH92

« Mon entourage très proche, mes parents et mes copains sont contents que je fasse du sport et que « je brille », dumoins que je réussisse dans ce sport là.Mes parents sont même fiers, je pense. Mon père s’investit dans la vie du club, il aide pour les photos, les sponsors…Ma famille plus élargie, tantes, oncles, cousins sont contents aussi. C’est plutôt que du positif ! […](Le père arrive dans la pièce et montre des photos de son fils lors de compétitions, sur le podium, de son équipe etquelques unes de ses médailles. Il dit alors être particulièrement impressionné…)»Entretien n°14, pratiquant de basket fauteuil, 22 ans, FFH92

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Extraits d’entretiens

Le cumul des pratiques licenciées

Davantage le fait de sportifs suivis en structure« Avec cette licence, on a accès à tous les sports proposés ici [au centre]: tir à l’arc, etc. On la paie une fois et aprèson fait ce que l’on veut. Donc moi, je fais foot et basket. Et de temps en temps, je fais cirque. Mais ça, c’est vraimentquand je ne suis pas fatigué en rentrant du boulot. »Entretien n°6, pratiquant de basket ball, 30 ans, FFSA77

« Ça fait cinq ans que je suis dans mon centre actuel. Quand je suis arrivé, un éducateur m’a dit qu’il y avait del’athlétisme et comme j’aime beaucoup ce sport, je me suis inscrit. Plus tard, il m’a dit qu’il y avait aussi du judo doncj’ai repris et avec l’envie de gagner ! Le judo, tout comme l’athlétisme, sont devenus pour moi une passion. Je faisaussi du badminton tous les vendredis au centre et de la musculation. L’autre fois, j’ai soulevé un poids de 40 kilos !Avec le centre, on fait beaucoup de sport. Par exemple, l’été, en juillet, on a « vacances sport » et la possibilité defaire de la boxe et d’autres sports, comme le rugby, le football américain, le beach volley, le badminton... Des foisaussi, il y a des tournois de football. En 2010, il y en a eu un et on était tout prêt du bonheur ! Oui, je m’ensouviens. »Entretien n°19, pratiquant d’athlétisme, 20 ans, FFSA92

Cumuler plusieurs pratiques mais en privilégier une« On m’a dit qu’un jour, il faudra faire un choix parce que ce sera moins possible de m’investir dans les deuxpratiques. Mon choix est déjà fait parce que le foot, je vais être en plus de 20 ans, je serai avec les adultes. On essaiede s’organiser pour faire des championnats, mais ce n’est que le début. […] Le tennis de table, c’est plus dans ladurée parce que je suis dans les plus jeunes, j’ai 19 ans. J’ai déjà affronté des personnes d’une cinquantained’années, plus même. J’ai un plus grand avenir dans cette pratique. C’est pour ça que je préfère avantager le tennisde table par la suite. Cette année, j’ai fait le championnat de France et, dans ma classe, j’ai fini vice champion. »Entretien n°9, pratiquant de foot en salle, 19 ans, FFH91

« Je vais peut être recommencer la natation, pour le physique, ça fait toujours du bien. Si j’ai le temps, je vais essayerde reprendre au moins une ou deux heures par semaine. Mais en compétition, je ferais que le basket. C’est un pleintemps, mentalement et physiquement, c’est déjà beaucoup. Et bon, il y en a qui le font mais je pense que ce n’estpas très raisonnable de pratiquer deux sports en très haute compétition. Je préfère me concentrer sur un seul et lefaire bien. Et puis, avec les études, c’est assez compliqué. »Entretien n°14, pratiquant de basket fauteuil, 22 ans, FFH92

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Quand faire du sport se conjugue au pluriel

De par l’objet de l’étude, les sportifs rencontrés ici sont licenciés à la FFH ou la FFSA. Ils pratiquent

tous une ou plusieurs activités sportives de manière encadrée. Le milieu associatif n’est cependant

pas l’unique moyen d’accéder au sport. Il peut aussi se faire plus librement, de manière autonome,

sur les différents équipements sportifs mis à disposition sur le territoire. De ce fait, il est possible de

cumuler la pratique d’un ou plusieurs sports et cela dans différents cadres.

Le cumul des pratiques licenciées est surtout le fait des sportifs suivis en structure

Parmi les sportifs interrogés, certains exercent plusieurs sports en milieu institutionnel. Chacune des

deux fédérations permet en effet, au travers des licences qu’elles proposent, de cumuler l’exercice

de différents sports. Cependant, cela s’observe davantage chez les personnes relevant du sport

adapté. Elles sont généralement accompagnées au quotidien par une structure qui facilite leurs

démarches et au sein de laquelle les activités sont directement proposées34. L’ensemble des « multi

pratiquants » rencontrés chez les licenciés à la FFSA bénéficie de ce suivi. Cela peut aussi se retrouver

chez certains pratiquants en handisport. Pour exemple, le cas d’une jeune fille atteinte d’une IMC35,

accueillie en centre de jour spécialisé. Celui ci proposant différents sports, elle exerçait au moment

de l’étude, trois activités licenciées : la boccia, l’athlétisme et la sarbacane. Ici le degré de handicap

conditionne les activités proposées. Il a en effet souvent une visée thérapeutique ou

« occupationnelle ». Finalement, être un sportif « encadré » peut conduire facilement au cumul des

activités, aussi bien pour ceux relevant de la FFSA que de la FFH. Dans une moindre mesure, les

profils de sportifs dits « déterminés » et « encouragés » sont également concernés. C’est notamment

le cas de deux licenciés à la FFH qui pratiquent conjointement deux activités en club.

Mais la volonté et la nécessité de se concentrer dans une seule pratique sont largement évoquées

par ces sportifs. L’investissement en temps et sur le plan physique, que suppose la pratique d’un

sport en club, notamment de compétition, amène les sportifs à privilégier leur évolution dans une

seule discipline. Plus ils atteignent un niveau élevé, moins il est aisé pour eux de s’investir dans une

autre pratique. Concilier parcours sportif, personnel et professionnel reste une difficulté réelle.

Certains se tournent alors davantage vers des pratiques ponctuelles ou régulières mais en accès libre,

n’impliquant pas d’engagement de leur part.

34 Se référer à la partie Les « encadrés », page 19.35 IMC : infirmité motrice cérébrale

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Extraits d’entretiens

Les équipements sportifs en accès libre

Une utilisation pour le loisir« Dans la résidence où j’habite, il y a un petit terrain, comme ceux du hand, avec du sable, des petites cages sansfilet. C’est un peu comme un city stade. Et il y a aussi une table de tennis de table en béton. J’y vais quand il faitbeau, avec mon petit frère et ma petite sœur. Et après, souvent, il y a des jeunes qui viennent et demandent à joueravec nous. On fait des petits matchs et on rentre après, quand on est fatigué. On fait essentiellement du foot et, detemps en temps, du tennis de table, quand il n’y a pas de vent, comme c’est à l’extérieur…»Entretien n°9, pratiquant de foot en salle, 19 ans, FFH91

Le sport concurrencé par d’autres loisirs« […] durant mon temps libre, j’essaie de faire autre chose que du basket, de voir mes amis, faire des soirées, desortir un peu donc je n’utilise pas les terrains en accès libre. Par contre, si mes copains me proposent d’aller faire unpetit basket, pourquoi pas, ça peut être sympa. »Entretien n°14, pratiquant de basket fauteuil, 22 ans, FFH92

Une accessibilité parfois difficile« Les piscines municipales, par exemple, restent relativement difficiles d’accès. Maintenant, elles devraient être encapacité d’accueillir les handicapés et personnellement, j’ai déjà eu des problèmes dans mon département. Ilsavaient peur que je me mette à nager, que je bouscule trop de monde… On a fini par s’arranger, certains mettentune ligne d’eau pour moi, mais ça reste quand même assez difficile. […] C’est sympa de leur part mais c’est assezdérangeant d’être regardé par tout le bassin parce que j’ai fait dégager cinq personnes. Mais c’est souvent la seulesolution qu’ils trouvent. […] Quelque fois, ils veulent qu’on soit obligatoirement accompagné. J’y vais de temps entemps mais de moins en moins. Aussi par manque de temps. »Entretien n°15, pratiquant de showdown, 25 ans, FFH91

Autre difficulté, c’est celle de l’accessibilité aux installations sportives pour avoir des créneaux horaires. En sachantque particulièrement pour le 77 c’est l’éloignement, c’est un milieu rural où les installations ne sont pas le plusdéveloppées. Je sais qu’à Paris et dans le 93 il y beaucoup de monde, il y a plus d’installations, et l’accessibilité par lestransports est beaucoup plus simple. Dans le 77 il faut prendre un véhicule et on en a pour à peu près une demiheure de route minimum!! Le paradoxe c’est qu’il y a plus de licenciés dans le 77.Educateur sportif, club, FFSA77

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Les équipements sportifs en accès libre sont peu utilisés et souvent inadaptés

Alors que la pratique en club nécessite une certaine rigueur, le sport effectué dans les installations

sportives en accès libre se distingue par son caractère spontané et autonome. La notion de loisir est

ici plus importante.

La moitié des sportifs rencontrés utilise les équipements en accès libre à des fréquences plus ou

moins régulières et pour des raisons diverses : loisirs, de manière complémentaire à la pratique en

club, jeux entre amis ou en famille… Cependant, la pratique sportive exercée sur ces équipements

demande du temps et d’autres loisirs peuvent concurrencer le sport, déjà bien ancré dans la vie de

ces sportifs : sorties entre amis, famille, cinéma…. Ainsi, à l’image du cumul des pratiques en club, le

manque de temps est l’une des raisons citée quant à la non utilisation des équipements.

Certains sportifs évoquent le manque d’offre en matière d’installations sportives à proximité de leur

domicile. Selon le Recensement des équipements sportifs (RES), il existe en effet des disparités en

fonction des zones géographiques : « En nombre d’équipements rapportés à la population, avec 24

équipements sportifs pour 10 000 habitants, l’Île de France est au dernier rang des régions

métropolitaines, à 7 points de l’avant dernière, le Nord Pas de Calais est à 29 points de la moyenne

nationale qui est de 53 équipements pour 10 000 habitants »36.

Au sein même de la région, le taux d’équipements sportifs passe de 7 à 129 pour 10 000 habitants

selon les territoires. Or, l’enquête de l’IRDS37 sur les pratiques sportives des Franciliens âgés de 15

ans et plus, menée en 2008, souligne que le temps de transport moyen pour se rendre sur les

structures sportives ne devrait pas dépasser idéalement vingt minutes. La proximité géographique

est sans aucun doute un élément important, d’autant plus pour les personnes handicapées dont la

mobilité peut être plus ou moins difficile38.

Pour d’autres, être accompagné relève d’une nécessité. Des sportifs et des professionnels ont

expliqué que pour l’accès à certaines installations, c’est une condition. L’exemple des piscines a été

cité. Cela fait écho à ce qui a déjà été évoqué pour l’accès à la pratique formelle39. Certaines

structures pouvant à la fois être ouvertes aux associations et au public, la question de l’accessibilité

se pose aussi bien pour une pratique formelle (en club) qu’informelle (en accès libre).

Enfin, la crainte quant au regard de l’autre est aussi exprimée40. Etant en accès libre, les équipements

sont fréquentés par différents publics.

36 Hirt. M, Monnereau. R, Philippot. B., Analyse de l’offre en équipements sportifs, DRDJS Paris Ile de France, 2009, page 14.37 Chardon. B, Les équipements sportifs en Ile de France : fréquentation, perception et attentes des franciliens, Les dossiers del’IRDS, n°11, juin 2010.38 Se référer à la partie « Se rendre à l’entraînement ou aux compétitions : une mobilité pas toujours évidente » page 27.39 Se référer à la partie « L’accessibilité des équipements sportifs remise en question », page 29.40 La même crainte est exprimée lors d’une pratique mixte en club ou association. Se référer à la partie « Pratiquer avec des« valides » pour se mesurer et progresser », page 37.

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C’est alors un lieu où les sportifs handicapés peuvent se trouver au contact de « valides ». Se

déplacer et pratiquer ainsi une activité en totale autonomie peut parfois s’apparenter à une épreuve.

Malgré tout, les équipements sportifs en libre accès restent fréquentés par la moitié des sportifs

interrogés. A l’image des freins41 rencontrés pour une pratique en club, ce sont la proximité et le type

même de l’équipement proposé (sports collectifs/individuels, adaptabilité au handicap,…) qui jouent

dans leur fréquentation. A cela s’ajoute la présence parfois très marquée du sport dans le quotidien

des sportifs, qui implique un manque de temps ou l’envie de faire autre chose pendant leur temps

libre.

41 Se référer à la partie « Des pratiques sportives parfois couteuses, éloignées et peu développées » page 23.

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Extraits d’entretiens

Etre responsable associatif et participer au fonctionnement du club

Un investissement naturel et complémentaire à la pratique sportive« Quand les sportifs ont commencé à jouer ici, ils avaient 11/12 ans. Maintenant, ils en ont 18/19. Ça fait quandmême sept ans qu’ils sont avec nous, ils sont très impliqués dans le club et on en récupère quelques uns au bureau. Ily en a un qui voulait être trésorier, il l’est effectivement devenu et ça marche très bien. Et j’en ai un deuxième qui ademandé à intégrer le bureau vu qu’il va y avoir un changement au mois de septembre. Pour moi, c’est trèsimportant que ce soit des jeunes, des anciens, qui prennent le relais ! Si un jour je ne suis plus présidente, j’espèreque ce sera un jeune du club qui prendra la place. »Présidente, association, FFH91

L’exemple d’un trésorier« Quand les éducateurs ont eu l’idée de créer ce club de foot en salle, j’ai voulu participer. Je fais donc partie destous premiers arrivés au club. […]Depuis près d’un an, j’en suis le trésorier. Je voulais m’investir encore plus dans le club, en faisant partie du bureau.Comme je fais des études de comptabilité, je me suis proposé pour le poste de trésorier. Ce rôle m’apporte uneexpérience au niveau professionnel, j’apprends beaucoup. C’est un petit plus. […] Avec le tennis de table, je nepourrais pas avoir le même investissement parce que ce serait trop de temps. Je le fais pour le club de foot, parceque j’étais là quand il a été créé. Et j’étais plutôt footeux au départ. Je me sens proche des deux clubs, autant de l’unque de l’autre mais le relationnel n’est pas le même. Au club de foot, je les connais depuis longtemps. Le tennis detable aussi, mais c’est différent. »Entretien n°9, pratiquant de foot en salle, 19 ans, FFH91

L’exemple d’un secrétaire« Actuellement, je suis aussi dirigeant et j’en suis fier. En jouant dans un club d’entendants, je connaissais un peul’organisation de ce type d’association, et là, je voulais y participer. Je sentais que j’avais les capacités pour êtresecrétaire et faire évoluer le club […] Je peux peut être apporter des choses nouvelles et c’est important qu’il y ait unéchange entre nous. […]Le fait d’être secrétaire m’apporte de l’expérience en tant que dirigeant. Et puis, à la base, étant donné que j’adore lefoot et que je vois mon avenir dedans, je veux que ça évolue. Il y a énormément d’envies, d’ambitions et il faut lesconcrétiser. Je sens que cette année, on pourra faire quelque chose. J’ai beaucoup de projets, ce serait trop long àvous expliquer. Je suis fier de ça (il ouvre les bras et regarde autour de lui, façon de désigner le club). L’annéedernière, on a eu des débuts très difficiles. Là, il faut se battre encore, mais en travaillant ensemble, on avancera plusvite. Il faut faire des sacrifices pour l’avenir du club, on n’a pas le choix, il n’y a que ce club là en Seine et Marne.»Entretien n°1, pratiquant de football à 11, 25 ans, FFH77

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Un investissement au delà de la pratique pour défendre une cause

Un attachement au club peut se créer au fil du temps. Dans ce cadre, certains sportifs sont amenés à

s’investir personnellement au sein de celui ci : être responsable associatif, animateur sportif, arbitre

ou s’impliquer plus ponctuellement lors de manifestations sont, entre autres, des rôles endossés par

six des vingt sportifs interrogés. D’autres contribuent à faire évoluer l’image du handicap en

intervenant auprès de différents publics. Ils combattent ainsi de nombreux préjugés et font du sport

le moyen de mener des actions de sensibilisation.

Etre responsable associatif et participer au fonctionnement du club

Deux des jeunes sportifs rencontrés, licenciés à la FFH, sont engagés en tant que responsables

associatifs. Dans chacun des deux cas, un attachement fort à leur association sportive est observé. En

lien avec une activité et des personnes qu’ils affectionnent, l’investissement au sein de celle ci paraît

naturel et complémentaire à la pratique sportive.

Le premier jeune était présent, en tant que sportif, dès la création de l’association, il y a 6 ans. Son

engagement bénévole lui est apparu comme une suite logique. Désireux de tenir une fonction au

bureau, il s’est proposé en tant que trésorier, compte tenu de ses études de comptabilité, fonction

qui pourra être valorisée par la suite.

Le deuxième pratique le football depuis 19 années, au cours desquelles il a surtout connu le milieu

ordinaire, faute d’offre à destination des malentendants. Il a rejoint un club adapté de son

département, il y a deux ans, et en est devenu secrétaire depuis peu. L’association42 rencontrant un

certain nombre de difficultés, il a souhaité mettre ses connaissances à son service. L’engouement

qu’il a pour sa pratique lui a donné envie de développer ce club, unique dans le département.

S’investir dans la vie de son association sportive est pour lui un moyen de se battre pour la cause des

footballeurs sourds et d’envisager un avenir dans ce sport.

Ces deux jeunes sportifs se sont engagés bénévolement dans le but de faire vivre et évoluer leurs

clubs respectifs. Ce sont cependant des fonctions peu envisagées par les jeunes et qui supposent un

certain nombre de responsabilités, parfois un savoir faire et surtout du temps.

42 Se référer notamment à la partie « Un investissement sportif et financier pour certains », page 23, et « Se rendre àl’entrainement ou aux compétitions : une mobilité pas toujours évidente », page 27.

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Extraits d’entretiens

Quand le sport, au delà de la pratique, devient un outil pédagogique

Avoir un rôle auprès des autres pour travailler sur soi« C’est un projet de deux ans qui s’est mis en place entre le club, les éducateurs et mon employeur. […] Au départ,quand on m’a proposé le projet, j’ai refusé parce que ça demandait de prendre des responsabilités, du temps et je nevoulais pas être mis au premier plan. Puis j’ai réfléchi et j’y suis allé.(L’éducateur ajoute que ce rôle d’animateur sportif peut être frustrant parce que l’encadrement implique une moindrepratique en parallèle.)Je me suis prouvé que j’avais la capacité d’encadrer des enfants, de me mettre à leur niveau… […]Au départ, c’était difficile parce que je me retrouvais à devoir apprendre les bases du football à des petits. C’étaitfrustrant parce qu’il fallait leur apprendre des choses qui, à moi, me paraissent naturelles. […] Même dans montravail, ils se sont rendu compte de mon changement de comportement. Maintenant, je suis beaucoup plus calme,même trop je crois… (Rires). Avant, je ne faisais pas d’effort, je m’énervais tout de suite.Le fait d’être animateur sportif m’a permis de mieux percevoir la difficulté de l’autre. Chaque personne est différenteet chacun a ses difficultés. Il faut donc s’adapter et, en même temps, créer un groupe, être ensemble, mieux seconnaitre… J’ai pu aussi percevoir l’importance de valeurs comme l’esprit de groupe, le respect… […]A la rentrée prochaine, je continue le foot. Mais comme j’arrête d’être entraineur, je vais avoir un peu de temps et jevise quelque chose de plus haut, de plus difficile mentalement…Pour le moment, je ne sais pas encore ce que je vais faire, ça peut être aussi bien dans le foot que dans un autresport, peut être coach mais à un niveau plus élevé… Il me faut du temps pour savoir ce que je veux vraiment. Là,j’étais joueur et entraineur, et je n’ai pas rencontré de difficulté mais c’est vrai que ça demande un gros travail depréparation. Et j’ai eu quand même des instants où mentalement, c’était difficile. Mais ça, les gens ne s’en rendentpas compte, tout comme le temps que ça coute : les entrainements, les rendez vous qui sont souvent en soirée, lessorties…C’est pour ça aussi que je veux faire une pause et réfléchir à un autre projet. La difficulté, c’est de gérer mon tempspour ne pas que ça déborde trop sur ma vie personnelle. […]Entretien n°12, pratiquant de football, 25 ans, FFSA91

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Quand le sport, au delà de la pratique, devient un outil pédagogique

Le sport est pour beaucoup une passion. En ce sens, il représente pour certains éducateurs un outil

pédagogique et un moyen potentiel de mener un travail éducatif, notamment dans le cadre de

handicaps psychiques. Certains jeunes interviennent alors de façon active auprès de leur association

sportive sur sollicitation des éducateurs. C’était le cas de deux sportifs en sport adapté au moment

de l’entretien.

L’un est animateur sportif dans un club de football, dans le cadre d’un partenariat entre un IME

ESAT, son employeur et l’association. L’objectif du projet est avant tout « éducatif ». Il s’agit de

travailler ses relations aux autres, la gestion de sa nervosité et de sa timidité en le faisant intervenir

auprès d’un groupe d’enfants, grâce à ses compétences sportives et son goût prononcé pour la

discipline. Arrivé au terme de son engagement, malgré ses premières réticences, il s’est rendu

compte des apports d’une telle expérience au point qu’il réfléchissait déjà à de nouveaux projets.

L’autre est un pratiquant de basket ball, intéressé par la pratique et au regard de son évolution dans

celle ci, l’éducatrice lui a proposé de s’investir dans l’arbitrage. Il a ainsi appris le règlement et les

différents signaux nécessaires à l’évaluation d’un match. Décrite comme une personne nerveuse, il

doit mettre en application ses connaissances et surtout les faire respecter des autres sportifs.

Endosser ce rôle et prendre des responsabilités peut valoriser le sportif qui rencontre des difficultés

comportementales et d’intégration. Au contact d’autres personnes, il s’adapte et apprend à gérer ses

émotions. Les bienfaits de ce type d’expérience sont indéniables. Un sportif, qui assistait l’entraîneur

de judo de son centre d’accueil auprès des plus jeunes, a exprimé sa déception quand sa fonction a

pris fin, du fait de son orientation vers une autre structure adaptée à son âge. Un certain relationnel

s’était mis en place et ce contact lui manque.

Le développement personnel, l’estime et la confiance en soi sont les résultats attendus pour ce

public souvent en mal de sociabilité, de reconnaissance et de valorisation.

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Extraits d’entretiens

Sensibiliser au handicap et à la pratique du sport

Sensibiliser le public« Quand je suis arrivé [en France], avec l’aval du comité handisport, je faisais des interventions dans les écoles du 92.[…] Là, j’ai un peu arrêté parce que j’ai besoin de faire d’autres formations. Mais au cours de l’année on faisait queça, on parlait du sport, de la pratique du sport, du handicap, pour sensibiliser les jeunes, les enfants qui n’avaient pasconnaissance du handicap. […] Le but, c’était de mettre les enfants en situation. […]Parfois aussi, le club organise des manifestations pour les enfants de la ville, de la région, des petites activités desensibilisation et je participe tout le temps. En général, le président nous informe et demande qui veut passer, secharger de quelque chose avec les enfants… Jusqu’à présent, j’ai toujours participé, sauf impératif par rapport à lafamille je le fais savoir, mais si je suis disponible, ça me fait plaisir d’échanger avec les enfants. »Entretien n°18, pratiquant de basket fauteuil, 28 ans, FFH92

« Des fois, je parcours la région pour la sensibilisation pendant mon temps libre. J’interviens dans le cadre de montravail dans des écoles et je fais aussi des interventions avec le comité handisport 92.Avec Handisport 92, en tant que sportif de haut niveau, j’étais un peu le parrain de la démarche de sensibilisation.Eux travaillent beaucoup là dessus, souvent ce sont des écoles ou des entreprises qui font la demande auprès de lafédération aussi. […] Le sport, c’est le moyen de leur dire que je suis handicapé mais que je peux faire quelque chosede physique, d’intellectuel. Donc on intervient auprès des salariés et des grands patrons. Moi, ça passe par le sport,pour d’autres ça peut être le théâtre, le but étant de dire que le handicap n’est pas un frein mais peut être unmoteur.Tout cela facilite la communication, après c’est du bouche à oreille aussi.Et puis avec les écoles, c’est un travail important auprès des enfants. Quand j’arrive, des fois je leur dis que dans lasalle je vais trouver un handicap à chacun d’entre eux et ils sont étonnés. Parce que pour eux, un handicapé c’estquelqu’un en fauteuil roulant, ce qui est normal puisque c’est le symbole utilisé. C’est donc aussi casser cette image.La communication est importante à cet âge là. »Entretien n°20, pratiquant d’athlétisme, 26 ans, FFH92

« Les actions de sensibilisation au handicap auprès des communes, institutions sportives et scolaires, représententune grande partie des activités effectuées dans l’année. »CRH IDF

Aider au développement de disciplines peu connues« J’accompagne souvent le président à diverses manifestations : fêtes de villes, évènements autour du handicap,…On fait le tour du département pour présenter le sport et c’est vrai que ça plait toujours. […]On fait alors des démonstrations à différents endroits : MDPH, structures de non voyants,… Il y a un vrai manqued’information. Et pareil, c’est compliqué parce que ça prend des journées entières, il faut pouvoir transporter la tableet donc trouver quelqu’un qui conduise. On y arrive par nos propres moyens mais difficilement. […]A côté de ça, je m’occupe également du développement du site web www.showdown.fr. L’objectif est de monter uneplate forme d’information sur ce sport, les clubs et les tournois. […] Que ce soit pour le club ou plus largement leshowdown, j’essaie justement de faire connaitre ce sport.»Entretien n°15, pratiquant de showdown, 25 ans, FFH91

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Sensibiliser au handicap et à la pratique du sport

D’autres sportifs s’impliquent au delà de leur pratique, pour faire davantage connaître et reconnaître

le secteur du handicap. Ils s’investissent ainsi dans des actions de sensibilisation. Ils agissent au sein

de leur club mais aussi en dehors, notamment via les comités régionaux et départementaux43. Dans

ce dernier cas, cela peut consister à intervenir dans les établissements scolaires ou encore les

entreprises.

Le domaine du handicap souffre de préjugés souvent liés à un manque d’information. L’une des

difficultés que rencontrent les personnes en situation de handicap est la perception qu’en ont les

individus. Pour certains, cela représente un frein à la pratique mixte ou en accès libre, pour lesquelles

une appréhension du regard de l’autre est souvent exprimée.

L’objectif premier des actions de sensibilisation menées par les sportifs est de changer la perception

des autres en se prenant personnellement pour exemple et de prouver ainsi à tous que, malgré le

handicap, il est possible d’avoir une pratique sportive pouvant aller jusqu’au haut niveau pour

certains.

Le sport est utilisé comme un outil qui par son côté ludique et concret, permet des mises en situation

et favorise la prise de conscience pour différents publics, handicapés ou non, des difficultés mais

aussi des qualités et atouts de chacun.

Au delà de cet aspect, ce travail de communication joue également un rôle essentiel d’information,

notamment pour les pratiques sportives méconnues, comme le showdown44. Particulièrement

investi dans cette discipline, le pratiquant rencontré participe à son développement en menant des

actions de sensibilisation. Ainsi, il organise différentes manifestations pour la présenter, au delà

même de la région Île de France. Parallèlement, il s’est engagé dans la création d’un site internet,

afin de centraliser les informations liées à ce sport en France, de les rendre accessibles à tous et

surtout, de susciter l’envie de pratiquer cette discipline.

L’investissement de certains sportifs au delà de leur pratique et la diversité des rôles endossés,

répondent ainsi à un objectif commun : développer le sport et améliorer l’image du handicap,

localement au niveau d’un club, ou plus largement, auprès d’un public.

43 Pour plus d’informations sur les actions de sensibilisation voir page 81.44 Voir page 80.

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Quelques pistes de préconisations

Faire du sport est un moyen de se dépasser, de se défouler et d’entretenir sa santé. Pour les jeunes

rencontrés, du fait de leur handicap, le défi personnel et les bienfaits du sport sont décuplés.

Permettre l’accès au sport pour tous est alors primordial. Cette étude a montré que les sportifs

s’engagent dans leurs disciplines différemment, selon qu’ils soient « déterminés », « encouragés » ou

« encadrés ». Une fois investis, la compétition devient pour beaucoup une finalité. Ils trouvent en elle

un moyen de concrétiser leurs efforts, de se surpasser et de se prouver que le handicap n’est pas un

frein. Les apports liés à la pratique d’une activité sont réels. Cependant des obstacles ont été

soulevés, nécessitant la formation des encadrants, le développement des partenariats, le travail de

sensibilisation au handicap. Des préconisations découlant de l’analyse des entretiens effectués

(professionnels/bénévoles du champ sportif et jeunes sportifs handicapés) sont développées ci

après.

Développer les partenariats

Pour diversifier l’offre et favoriser la continuité des parcours

Certains jeunes ont connu des parcours sportifs entrecoupés, voire interrompus. Pour les sportifs

« encadrés », les structures, où ils sont hébergés ou suivis quotidiennement, jouent un rôle majeur

dans l’accès à la pratique. Ce sont souvent des professionnels issus du milieu médical qui encadrent

la gestion des pratiques sportives. En effet, toutes les structures n’ont pas la possibilité de disposer

d’éducateurs sportifs. La prise en charge « médicale » et celle liée à la pratique sportive ne sont alors

pas toujours dissociées, ce qui peut induire une offre plus limitée. Par ailleurs, le changement de

centre, le départ de certains professionnels, freinent la continuité des parcours sportifs.

Pour les « encouragés », les structures intermédiaires (écoles, centres d’accueil, milieu médical…)

facilitent souvent l’accès au sport par des actions de sensibilisation et l’offre mise à disposition. Mais

ces structures n’étant que transitoires, les pratiques ne sont pas pérennisées. Cette situation peut

être évitée lorsqu’une passerelle est assurée vers des partenaires extérieurs, afin de mener des

activités au sein de la structure ou de passer le relais auprès des jeunes avant leur départ.

Au delà des structures d’accueil, du milieu scolaire ou médical, les associations sportives sont

concernées par la question de la continuité des parcours. Ainsi un club handisport francilien

proposant du foot en salle aux jeunes de 10 à 20 ans a constaté cette année, qu’une partie des

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effectifs, notamment les jeunes présents depuis la création, atteignaient la vingtaine. Il était donc

nécessaire de leur proposer une solution pour poursuivre leur activité. C’est un partenariat avec un

club ordinaire, ayant créé une section handisport pour les plus de 20 ans, qui a permis à ces sportifs

de continuer leur pratique.

Les partenariats peuvent ainsi prendre plusieurs formes. Au delà même de diversifier l’offre sportive

et d’assurer la continuité des parcours, ils donnent la possibilité à divers acteurs (structures d’accueil,

milieu scolaire, associations handisport ou sport adapté, club ordinaires…) de travailler ensemble de

manière décloisonnée.

En faveur d’une plus grande ouverture des environnements FFH, FFSA et du milieu

ordinaire et pour un rapprochement des logiques d’intervention sur le terrain.

L’étude présente le parcours de sportifs handicapés sans dissocier ceux relevant de la FFSA et ceux

de la FFH, sauf dans le cas où une spécificité pouvait être observée. L’objectif était de mettre en

évidence l’accès au sport, les modalités de pratique et les freins que peuvent rencontrer les

personnes quel que soit leur handicap. Le constat est que les parcours des sportifs issus de ces deux

fédérations se croisent finalement très peu, voire jamais.

Deux sportifs ont expliqué avoir eu l’occasion de pratiquer aux côtés de personnes relevant d’une

fédération spécifique autre que la leur. Ainsi, un jeune pongiste affilié à handisport a fait la rencontre

d’un jeune pratiquant de tennis de table de la FFSA lors des Jeux paralympiques de Londres. Le

second est, lui, un jeune basketteur en sport adapté. Il a assisté à un match de basket fauteuil et a

participé à des rencontres où il a été, pour la première fois, au contact des sportifs du secteur

handisport.

Ces expériences ont été très intéressantes pour les jeunes, l’un découvrant le sport adapté, l’autre le

handisport, dont réciproquement ils ne connaissaient pas ou peu l’existence. De fait, le

cloisonnement des fédérations FFH et FFSA est très marqué. Néanmoins, les parcours des sportifs

peuvent se rejoindre sur de nombreux points, en termes de modalités d’accès ou de freins

rencontrés.

Les rencontres entre fédérations permettent de travailler sur l’image du handicap. Si une pratique

mixte FFH/FFSA semble difficile à organiser, au vu des aménagements différents que nécessite

chaque handicap, des manifestations ponctuelles, des rencontres sportives, restent pertinentes et

semblent avoir un effet bénéfique. Cela suppose davantage de partenariats entre les deux

fédérations et, plus localement, entre les clubs affiliés.

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L’analyse des parcours sportifs montre clairement que le sport en milieu ordinaire tient une place

majeure dans la pratique de nombreux jeunes. Il permet de progresser, de se mesurer, d’être au

contact de personnes valides… Pourtant, certains ont expliqué avoir rencontré quelques difficultés

pour intégrer un club ordinaire ou encore lors de manifestations organisées autour de cette mixité.

L’appréhension du regard de l’autre et la méconnaissance du handicap en sont souvent la cause.

Les partenariats entre la FFH, la FFSA, et le milieu ordinaire, sont ainsi à développer, les contacts

entre eux étant trop rares. Par ailleurs ils permettent un travail complémentaire dans la mise en

place d’actions communes. Au delà du sport lui même, l’enjeu est l’intégration de ces publics dans la

société.

Accompagner les structures porteuses de projets

Informer et sensibiliser le milieu associatif sur le handicap

Il est essentiel que la pratique sportive de ces jeunes handicapés corresponde à leurs besoins et à

leurs attentes. L’encadrement proposé dans les associations prend alors toute son importance. En

effet certains sportifs ont vécu des échecs à l’intégration d’associations sportives en milieu ordinaire,

notamment du fait d’un manque de formation et d’information des encadrants sur le handicap.

L’enquête « la FFH et vous » de l’ODH montre que plus d’un tiers (34,9%) des sportifs licenciés à la

FFH ayant répondu au questionnaire déclarent avoir été encadrés par un personnel non qualifié au

moment de leur accueil.

Type d’encadrement reçu à l’arrivée dans l’association ou la section affiliée à la FFH

Nombre de réponses et %

Encadrement spécifique 194 (22,3%)

Encadrement ayant la capacité d’adapter la pratique à mon handicap 373 (42,8%)

Encadrement non qualifié, non habitué au handicap 106 (12,2%)

Encadrement non qualifié, mais habitué au handicap 198 (22,7%)

Total 871 (100,0%)

Source : ODH, « La FFH et vous », novembre 2011.

Lecture : 22,3% des sportifs handisport enquêtés ont dit avoir eu un encadrement spécifique à leur arrivée dans

l’association ou la section.

Notes : Sur les résultats généraux, les sondés disent en très large majorité qu’il n’y a pas d’encadrement spécifiquement

formé mais aussi pour beaucoup que l’encadrement actuel a eu la capacité de s’adapter.

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60

Accueillir un public handicapé peut générer des interrogations pour les associations sportives quant

aux aménagements à mettre en place, à l’encadrement et aux démarches administratives (licences

handisport, sport adapté). Il est important que celles ci puissent s’appuyer sur des interlocuteurs

privilégiés au sein des fédérations et/ou des comités départementaux, notamment pour la mise en

place de formations.

Il arrive qu’une section adaptée ou handisport soit créée, tout dépend de la volonté des associations

sportives. A cette fin, il semble nécessaire de développer des actions de sensibilisation au handicap

auprès des clubs ordinaires afin de les informer plus largement de l’accompagnement proposé par

les fédérations handisport et sport adapté.

La nécessité d’un soutien financier

La pratique sportive des personnes handicapées peut entraîner un coût plus important que dans le

milieu ordinaire. Si cette difficulté a été évoquée par les sportifs, il est important de souligner que

c’est également le cas des associations. Le matériel, le transport, l’encadrement entrainent pour

certains clubs un investissement non négligeable. Le sponsoring, les subventions, restent insuffisants.

Les frais liés à la pratique, jugés élevés par les jeunes rencontrés, font en général écho aux difficultés

financières des associations. Ainsi, faute de moyens financiers, la participation des sportifs peut être

élevée comme pour les footballeurs sourds et les pratiquants de showdown.

Des représentants d’associations sportives ont expliqué que les modalités de calcul des aides ne sont

pas toujours appropriées. Ne ciblant pas un public uniquement local, la population touchée par le

handicap n’étant pas concentrée sur un territoire, les mairies peuvent accorder moins de

subventions. Dans le cas du showdown, s’ajoute le manque de reconnaissance par la fédération

handisport.

Le problème du transport a également été régulièrement abordé par les clubs et les sportifs. Pour les

sportifs « encadrés », celui ci est en général pris en charge par les structures, ce qui représente un

coût considérable pour celles ci. Pour les autres, l’utilisation des transports en commun,

l’accompagnement par les familles sont les solutions les plus souvent utilisées. Mais le temps de

transport, le coût, la distance, le manque d’implication des familles peuvent être contraignants.

Améliorer l’accès aux transports publics et privés, favoriser les conditions de passage du permis de

conduire, font partie des mesures permettant l’autonomie du public handicapé. Pour ceux ne

disposant pas de cette capacité d’autonomie, la prise en charge par les structures et le soutien des

familles restent primordiaux.

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61

Valoriser les sportifs handicapés

Aider à la compréhension du handicap

Le handicap, notamment mental et psychique, souffre d’une image plutôt négative dans notre

société, souvent par méconnaissance. Certains sportifs ont évoqué la crainte du regard de l’autre lors

de pratiques mixtes ou dans l’utilisation d’équipements sportifs en accès libre. Mais les expériences

visant la mixité peuvent contribuer à faire tomber les préjugés.

Le cas d’un jeune autiste pratiquant l’athlétisme dans une section sport adapté d’un club ordinaire, le

démontre. Lorsque la section doit se rendre à certaines manifestations sportives, très peu de

personnes du club aident à l’accompagnement, ce qui n’est pas le cas pour les compétitions

ordinaires. Il s’agit en amont de mener un travail de sensibilisation qui peut participer à la

modification de l’image du handicap dans les milieux ordinaires.

Les actions menées par certains comités départementaux ont un effet réel. Les sportifs qui y

participent en milieu scolaire, ou dans des entreprises ont relevé la nécessité de tels dispositifs. La

revalorisation de l’image du handicap et des sportifs handicapés est nécessaire pour développer les

partenariats et l’offre dans une perspective d’accès au sport pour tous.

Davantage de médiatisation

Au delà des actions de sensibilisation, la médiatisation est un facteur important dans la perception

de l’image du handicap. Les sportifs rencontrés ont tous, sans exception, dit pâtir d’un manque de

communication sur les manifestations sportives FFSA et FFH. Cependant certains relèvent une

relative évolution à ce niveau, notamment lors des Jeux paralympiques de Londres.

La diffusion plus large d’informations sur les actualités sportives des handicapés permettraient

notamment l’incitation des plus jeunes à la pratique sportive, la valorisation des exploits sportifs et

donc une amélioration de l’image du handicap, ainsi qu’une augmentation des apports financiers.

Ces actions pourraient agir en faveur de l’investissement sportif des plus jeunes, à l’image de

l’augmentation du nombre de licenciés qu’a connu la Fédération française de rugby après la coupe

du monde de 2007 en France. L’IRDS, dans son étude intitulée « Impact de la coupe du monde de

rugby sur la pratique des Franciliens », indique qu’« avec 26 % de licenciés supplémentaires à la

rentrée 2008, la pratique de rugby a connu un réel essor. La couverture médiatique de l’événement,

ainsi que la campagne de développement menée en amont sur le terrain par la « famille rugby » et

les collectivités territoriales ont, sans nul doute, encouragé de nombreux jeunes à se tourner vers

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cette discipline »45. Même si la question de la pérennité de ces nouvelles licences est posée, l’impact

de la médiatisation de grands événements sportifs est clairement établi.

Enfin, pour les sportifs de haut niveau, c’est une certaine reconnaissance, et à travers elle le

développement de la professionnalisation, qui est en jeu, aspects qui, selon eux, permettrait de

dégager davantage de fonds financiers.

Globalement, le souhait de rendre la pratique des sportifs handicapés plus médiatiques traduit une

volonté d’équité avec le secteur classique. L’enjeu est de sensibiliser le grand public autour de ces

sportifs.

La communication et la sensibilisation au handicap sont un préalable à une meilleure prise en

compte des besoins et des attentes des jeunes handicapés en matière de pratique sportive. Elles sont

nécessaires pour le développement des interactions entre acteurs, issus de différents milieux

(fédéral, régional, local, acteurs publics, associations, structures d’accueil, milieu scolaire…). La mise

en place de partenariats permettrait de diversifier l’offre, d’assurer la continuité des parcours et de

désenclaver les milieux FFH, FFSA et ordinaires. Cependant, cela nécessite des moyens, humains et

financiers, et parfois un accompagnement dont le milieu associatif ne bénéficie pas toujours.

45 Peuvergne. C, Corne Viney. N, Impact de la coupe du monde de rugby sur la pratique des Franciliens, IRDS, octobre 2008, page37.

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LISTE DES ANNEXES

I. Guides d’entretiens ………………………………………………………………………………………………………… 64

Les professionnels et bénévoles (entretiens réalisés par la MOAC)Les sportifs (entretiens réalisés par le CESOD)

II. Tableaux récapitulatifs des personnes interrogées au cours de l’étude .… 66

Les professionnels et bénévolesLes sportifs licenciés à la FFHLes sportifs licenciés à la FFSA

III. Structures d’accueil pour enfants et jeunes handicapés ……………………..……… 70

Etablissements pour enfants handicapésEtablissements pour adultes handicapés

IV. Éléments d’informations complémentaires ………………………………………………………… 75

Les Etablissements régionaux d'enseignement adapté (EREA)Les Jeux de l’avenirLe Challenge Handi JeunesRéseau Pour aider à la mobilité (PAM) Île de FranceLe Recensement des équipements sportifs (RES)Exemples d’aides à la scolarité des sportifs de haut niveauActions de sensibilisation à la thématique du sport et du handicap menées par le PRNSH et lesfédérations spécifiques (FFH et FFSA)

V. Références ………………………………………………………………………….……………….…………..………………... 82

BibliographieSites référents

VI. Glossaire …………………………………………………………………………………………….….………………..………… 83

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64

Guides d’entretiens

Les guides d’entretien ont été ici simplifiés, ils présentent les thèmes abordés et non l’ensemble des

questions posées.

Les professionnels et bénévoles (entretiens réalisés par la MOAC)

Contexte sport/handicap

Description des pratiquants (sexe, âge, lieux de vie, handicap…)Disparités selon les pratiques, le territoireEvolution du nombre de licenciés (hausse, baisse, stabilité, raisons)Apports d’une pratique sportive pour les handicapés

Offre proposée

Diversité des pratiques (selon sexe, nombre de licenciés…)Type de pratique (compétitions, loisirs)Fréquence (pratique occasionnelle, régulière…)Place de la pratique mixte

Fonctionnement

Actions spécifiques mises en place envers ce publicOutils de communicationPrise en compte des besoins de ce public (équipements, encadrement…)Equipe encadrante (sensibilisation des éducateurs sportifs à la thématique du handicap…)Difficultés rencontrées

Difficultés rencontrées par le public

Accès à l’information (manque d’info, manque d’offre, coût, distance…)Accessibilité des structures (travaux, aménagements, distance…)

Améliorations souhaitées (Par rapport aux difficultés qui sont abordées entre autres)

AccèsCommunication

Profil de l’interviewé

Fonction, ancienneté

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Les sportifs (entretiens réalisés par le CESOD)

Accès à la pratique sportive

Activité(s) exercée(s) actuellement (ancienneté, loisir/compétition, choix des pratiques,…)Passé sportif (pratiques, motifs de l’arrêt si interruption,…)Autre(s) sport(s) souhaité(s) (raisons de l’intérêt et de non pratique)Sources d’informations utilisées (réseau, médias, internet, structures….)Obtention de la licence FFH ou FFSA (déroulement de la démarche, difficultés rencontrées,…)

Description de la pratique pour laquelle l’interviewé est rencontré

Temps consacré à la pratiqueMotivations du choix d’un parcours compétitif ou de loisirPratique mixte ou non (raisons, intérêts, relations avec partenaires…)Accès au lieu de pratique (temps pour s’y rendre, modes de transport utilisés…)Adaptabilité de l’équipement au handicap (aménagements)

Vécu de la situation

Intégration au club, à l’équipeApports de l’activitéRelations avec les partenaires et l’éducateur sportifInvestissement dans le club au delà de la pratique (types d’interventions, régularité, apports…)Difficultés rencontrées dans la pratique (distance, accès, relationnel…)Perceptions de l’entourageRôle du sport sur l’intégration des personnes en situation de handicap dans la sociétéUtilisation des équipements sportifs en accès libre (accès, fréquence, types, raisons,…)

Améliorations souhaitées

Avis sur l’accès au sport pour les personnes handicapées (facilité d’accès, diversité de l’offre,informations disponibles, points à améliorer…)Avis sur la communication du monde du sport et du handicap (possibilités de pratiques, d’évolution,spécificité des entrainements, formation des éducateurs sportifs,…)

Profil

AgeSituation professionnelle, niveau d’étudeType et ancienneté du handicapSituation familiale, lieu de vie (logement personnel, hébergement en institution)

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Structures d’accueil pour enfants et jeunes handicapés46

Etablissements pour enfants handicapés

CAMSP : centre d’action médico sociale précoce

Ils accueillent les enfants de 0 à 6 ans et leurs familles, et réalisent principalement trois missions : le

dépistage précoce du handicap, la cure ambulatoire et la rééducation de l’enfant ainsi que

l’accompagnement de ses proches. Ils proposent des consultations, des rééducations ou des activités

individuelles ou collectives favorisant le développement de l’enfant et son intégration sociale.

Les CAMSP peuvent soit accueillir des enfants porteurs de déficiences de tous types ou être spécialisés

dans un type de déficience (auditive par exemple). En accord avec les parents de l’enfant, des actions

concertées peuvent être réalisées dans les milieux fréquentés par l’enfant (crèche, école, centre de

loisir...).

CMPP : centre médico psycho pédagogique

Les CMPP ont une activité de diagnostic et de traitement en cure ambulatoire des enfants de 3 à 18

ans (ou 20 ans selon les cas) dont les difficultés sont liées à des troubles psychologiques, des troubles

des apprentissages ou des troubles du développement. Ils proposent une prise en charge médico

psychologique, des rééducations psycho thérapeutiques ou psycho pédagogiques sous autorité

médicale. Ils favorisent le maintien de l’enfant ou de l’adolescent dans son milieu familial, scolaire et

social.

SESSAD : service d’éducation spéciale et de soins à domicile

Ce terme générique désigne les services d’accompagnement des enfants handicapés en milieu

ordinaire et/ou spécialisé. Ils peuvent être rattachés ou non à un foyer d’hébergement. Ils sont

constitués par une équipe pluridisciplinaire qui a pour objectif la prise en charge précoce de l’enfant

et l’accompagnement de sa famille, le soutien à la scolarisation et à l’acquisition de l’autonomie. Ils

peuvent intervenir dans différents lieux de vie et d’activité de l’enfant ou de l’adolescent (domicile,

crèche, établissement scolaire, milieu familial...). Selon le type de déficience que présente l’enfant et

le type de services pour lesquels ils sont spécialisés, les SESSAD prennent une appellation différente :

SAAAIS service d’aide à l’acquisition de l’autonomie et à l’intégration scolaire,

SAFEP service d’accompagnement familial et d’éducation précoce,

SESAD service d'éducation et de soins à domicile,

SESSD service d’éducation et de soins spécialisés à domicile,

46 Source : Observatoire régional de la santé d’Île de France.

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SEES section d’éducation et d’enseignement spécialisé,

SISS service d’intégration scolaire et sociale des autistes,

SSAD service de soins et d’aide à domicile,

SSEFIS service de soutien à l’éducation familiale et à l’intégration scolaire,

SSESD service de soins et d'éducation spéciale à domicile pour les enfants présentant un handicap

mental, moteur ou un polyhandicap.

IME : institut médico éducatif

L’IME est le terme générique qui permet de regrouper plusieurs catégories de structures qui

fonctionnent en internat, en externat, en semi internat ou en accueil temporaire. Ils peuvent se

distinguer en fonction de l'âge des enfants accueillis :

de 3 à 20 ans, en institut médico éducatif (IME terme générique),

de 3 à 14 ans, en internat médico pédagogique (IMP) ou externat médico pédagogique (EMP),

de 14 à 20 ans, en institut médico professionnel (IMPRO). Ces derniers prennent en charge des

adolescents et assurent l'acquisition d'un savoir faire pré professionnel ou professionnel.

Ils proposent une prise en charge éducative, thérapeutique et pédagogique qui favorise le

développement de l’enfant ou de l’adolescent, l’acquisition de l’autonomie, les apprentissages

scolaires ou pré professionnels. Autant que possible, l’intégration scolaire en milieu ordinaire est

recherchée en complément de l’accueil en IME. Régis par le Code de l’action sociale des familles, ils

sont spécialisés selon le type de déficience principale que les enfants et les adolescents présentent.

Etablissement pour déficients moteurs IEM

Les instituts d'éducation motrice (IEM) assurent la prise en charge des enfants ou adolescents

présentant une déficience motrice nécessitant des moyens particuliers pour assurer un suivi médical,

une éducation adaptée et une formation générale et professionnelle, et permettre ainsi de réaliser

une intégration familiale, scolaire, sociale et professionnelle.

La prise en charge se déroule en internat, en semi internat, en externat ou en accueil temporaire.

Etablissements pour enfants et adolescents polyhandicapés

Ils accueillent des enfants qui souffrent d'un polyhandicap (association d'une déficience mentale grave

à une déficience motrice importante) entraînant une réduction notable de leur autonomie.

L'accueil se fait en internat, en semi internat, en externat ou en accueil temporaire.

ITEP : institut thérapeutique, éducatif et pédagogique

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Anciennement dénommés instituts de rééducation (IR), ils mettent en œuvre le projet pédagogique

éducatif et thérapeutique de jeunes souffrant de difficultés psychologiques dont l'expression,

notamment l'intensité des troubles du comportement, perturbe la socialisation et l'accès aux

apprentissages. L'ITEP fonctionne en internat, en semi internat ou en externat.

Institut d’éducation sensorielle

Il s'agit d'établissements d'éducation spécialisée accueillant soit des enfants déficients auditifs, soit

déficients visuels, soit les deux. La prise en charge se fait en internat, en semi internat ou en externat.

CAFS : centre d’accueil familial spécialisé

Le CAFS est exclusivement rattaché à un établissement médico social agréé pour la prise en charge

d’enfants handicapés. L'accueil en famille est un dispositif d'accueil complémentaire mis à la

disposition des enfants ou adolescents, leur proposant un environnement psychologique, éducatif et

affectif autre que celui de leur propre entourage.

Etablissements pour adultes handicapés

BAPU : bureau d’aide psychologique universitaire

Il reçoit des étudiants jusqu’à 28 ans souffrant de difficultés relationnelles, affectives ou

psychologiques et propose une prise en charge ambulatoire médicale, médico psychologique,

psychothérapeutique ou rééducative.

Réinsertion professionnelle : établissement de réadaptation professionnelle pour adultes

handicapés

Sous cette appellation sont regroupés les centres de pré orientation qui proposent, à partir d'un

diagnostic préalable, l'orientation des personnes handicapées notamment dans les centres de

réadaptation professionnelle. Ils sont dotés de moyens techniques d'apprentissage et de formation

générale. Ils ont pour objectif de faciliter la réinsertion sociale du travailleur handicapé en vue de

l'exercice d'une profession en milieu protégé ou en milieu ordinaire de travail.

ESAT : établissement et service d’aide au travail

Anciennement dénommés CAT, centre d'aide par le travail, ce sont des établissements médico

sociaux qui permettent à des adultes handicapés ayant des capacités de travail limitées d'exercer une

activité professionnelle dans des conditions adaptées à leur handicap.

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Les ESAT proposent des conditions de travail aménagées et la possibilité d'insertion en entreprise

adaptée ou en milieu ordinaire.

L'accueil peut être à temps plein ou à temps partiel.

Entreprise adaptée

Ce sont des unités de production intégrées à l'économie de marché. Elles permettent à des

travailleurs handicapés, ayant une “efficience réduite” au travail, d'exercer une activité

professionnelle salariée.

Ces salariés, de droit commun, peuvent ainsi exercer une activité professionnelle dans des conditions

adaptées à leurs possibilités et sur la base d’une rémunération conforme à la convention collective

appliquée dans l’entreprise.

Aucune capacité n’est notée pour ces établissements pour lesquels les aides de l’Etat s’adaptent au

nombre de personnes handicapées employées.

SAVS : service d’accompagnement à la vie sociale

Sous cette appellation sont regroupées les interventions de professionnels proposées aux personnes

handicapées adultes afin de leur permettre de vivre à domicile.

Ces services peuvent intégrer l'intervention de professionnels de santé. Ils s'intitulent alors SAMSAH

(service d'accompagnement médico social pour personnes adultes handicapées).

Les SAMSAH assurent des missions semblables à celles des SAVS dans le cadre d'un

accompagnement médico social adapté, auxquelles s'ajoutent des prestations de soins. Ils favorisent

le maintien à domicile des personnes dépendantes du fait de leur handicap, en leur apportant une

aide ponctuelle mais répétée dans l'accomplissement des actes essentiels de la vie courante. Ils

permettent d'aider les personnes à vivre :

soit au domicile parental;

soit de façon indépendante en milieu ordinaire ou en appartement dans le cadre de structure

éclatée d'hébergement;

soit d'aider à la sortie des résidants de foyer vers un habitat indépendant.

Ils peuvent être spécialisés selon la prise en charge d'un handicap et, de ce fait, proposer des

prestations différentes, dans des lieux variés.

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Foyer de vie ou foyer occupationnel pour personnes handicapées

Sous cette appellation sont regroupés les foyers occupationnels, les foyers de vie et les centres

d'initiative de travail et de loisirs (CITL). Ces foyers accueillent des adultes handicapés qui ne peuvent

pas travailler en milieu protégé (de façon permanente ou momentanée) mais qui disposent d'une

certaine autonomie (physique et intellectuelle).

Ces structures fonctionnent en internat, semi internat, externat, accueil de jour, accueil temporaire

(interne ou externe), en accueil séquentiel ou encore en urgence.

Foyer d’hébergement pour personnes handicapées aptes au travail

Ils offrent aux travailleurs handicapés un hébergement adapté. Les personnes hébergées travaillent,

soit en établissement de travail protégé, soit en milieu ordinaire ou encore en centre de réadaptation

professionnelle. Les résidents bénéficient d'un suivi médico social visant à maintenir, voire à

développer, leurs acquis et leurs capacités. Ces foyers peuvent prendre la forme d'hébergement

éclaté en appartements.

FAM : foyer d’accueil médicalisé

Anciennement dénommés foyers à double tarification, ils ont vocation à accueillir des personnes

lourdement handicapées. Les résidents ont besoin de l'aide d'une tierce personne pour la plupart des

actes essentiels de l'existence, d’une surveillance et de soins constants.

Les FAM accueillent en internat, semi internat, externat, accueil de jour, accueil temporaire (interne

ou externe), en accueil séquentiel ou encore en urgence.

MAS : maison d’accueil spécialisée

Elles reçoivent des personnes lourdement handicapées n'ayant pu acquérir un minimum

d'autonomie et dont l'état nécessite une surveillance médicale et des soins constants.

L'accueil se fait en internat, semi internat, externat, accueil de jour, accueil temporaire (interne ou

externe), en accueil séquentiel ou encore en urgence.

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Éléments d’informations complémentaires

Les Etablissements régionaux d'enseignement adapté (EREA)

Les EREA sont des Etablissements publics locaux d'enseignement (EPLE). Leur mission est de prendre

en charge des adolescents en grande difficulté scolaire et sociale, ou présentant un handicap.

Quinze EREA sont installés en Île de France. Parmi eux, huit accueillent des élèves présentant un

handicap. Six relèvent de l’académie de Versailles : Françoise Dolto, Jean Monnet, Jacques Brel,

Toulouse Lautrec, Ollainville et la Tour du Mail. Et deux sont situés à l’académie de Paris : Alexandre

Dumas et Edith Piaf. Chacun accueille des publics aux handicaps variés.

La spécificité des EREA réside dans :

la prise en charge éducative proposée par l'internat,

l'offre de formation professionnelle qualifiante et diplômante,

la scolarisation de jeunes en situation de handicap sensoriel ou moteur, renforcée par la présence

d'un centre de soins et de plateaux techniques.

Source :http://eduscol.education.fr/pid23266 cid46766/les etablissements regionaux d

enseignement adapte.html

• Zoom sur le lycée EREA Toulouse Lautrec à Vaucresson

Cet établissement a été cité par certains des jeunes sportifs handicapés rencontrés. L’ensemble

scolaire Toulouse Lautrec et le Centre de soins et de rééducation (CSR) qui lui est rattaché

présentent une structure cohérente et solidaire.

Celle ci propose à des élèves handicapés moteurs une scolarisation adaptée, de l’école primaire au

Brevet de technicien supérieur (BTS). En parallèle de l’enseignement dispensé, un suivi médical et

paramédical est assuré par le centre de soins.

Pôle régional handisport d’athlétisme, l’établissement favorise la scolarité de sportifs de haut niveau.

Il est représenté dans un grand nombre de manifestations sportives importantes (Jeux de l’avenir

nationaux handisport, Grand prix national handisport, championnats UNSS).

En fonction des places restées vacantes, des élèves valides peuvent être inscrits.

Source : http://www.lyc erea toulouse lautrec vaucresson.ac versailles.fr/spip/

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Les Jeux de l’avenir

Les Jeux de l'avenir Handisport, organisés les années impaires, réunissent dans une formule de

rencontres multisports des jeunes handicapés moteurs, visuels ou auditifs, âgés de 12 à 20

ans. L'objectif de cette manifestation est d'amener les jeunes à découvrir la réalité d’une pratique de

compétition et l’expérimentation de nouvelles disciplines.

Les Jeux de l'avenir proposent aux jeunes handicapés pratiquant debout ou en fauteuil, répartis dans

deux catégories d'âges (12 15 ans et 16 20 ans), une compétition multisports dans les disciplines

suivantes :

Sports de force et de vitesse : athlétisme, haltérophilie, natation, slalom, tricyclisme.

Sports de précision : boccia, escrime, tennis de table, tir à l’arc, tir sportif.

Sports collectifs : basket ball, foot à 5, foot fauteuil électrique, torball.

Au niveau régional, des journées unisport ou multisports, sont organisées sous l'égide du Comité

régional handisport et sa commission Jeunes. Ces rencontres ont principalement lieu les mercredis

après midi. L'inscription de jeunes aux rencontres est libre et non limitée. Un jeune peut participer

à autant de disciplines sportives qu'il le souhaite en fonction du programme d’activités.

Au niveau national, la rencontre réunit, sur trois jours de compétitions, 600 jeunes. Selon la

programmation des activités, un jeune peut participer à trois disciplines et à trois épreuves. Le

nombre de jeunes par délégation est illimité. Les Jeux nationaux de l’avenir handisport sont la plus

grande manifestation sportive “Jeune handisport” de France.

Source : http://www.handisport.org

Le Challenge Handi Jeunes

Le Challenge Société Générale Handijeunes est un programme d’aide au développement des activités

du Secteur Jeunes. Soutenu par la Société Générale, il permet d’attribuer :

une aide financière aux comités régionaux et départementaux (étoiles régionales) afin de

poursuivre le développement du mouvement handisport au niveau local.

une aide financière aux clubs, établissements ou centres engagés dans le programme de rencontres

du Département Jeunes (étoiles d’or), pour l’acquisition de matériels sportifs.

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Les étoiles d’or viennent couronner l’ensemble des délégations qui se sont engagées dans les

manifestations nationales que propose le Département Jeunes de la fédération Handisport sur une

période de deux ans.

Parmi les équipes du top 10 des étoiles d’or de 2008, on retrouve deux établissements franciliens en

4ème et 5ème position.

Les étoiles régionales récompensent chaque année tous les comités départementaux et régionaux de

France métropolitaine et d’Outre mer proposant des manifestations pour les jeunes. En 2009, le

comité régional d’Île de France arrive en 2ème position, avec la participation de 1 226 jeunes sur

l’année.

Les Étoiles d’honneur mentionnent chaque année dans un palmarès, l’ensemble des associations et

établissements qui, par leur assiduité et leur intérêt, font l’histoire du département Jeunes depuis

1997. Dans le top 10 des établissements, quatre sont franciliens, ils sont à la 2ème, 3ème, 8ème et 9ème

place.

Source : http://www.handisport.org/content/jeunes/etoiles.php

Réseau Pour aider à la mobilité (PAM) Île de France

Le premier service PAM été créé à Paris en novembre 2003, le deuxième dans le Val de Marne en

avril 2005. Le réseau PAM Île de France s’est par la suite progressivement étendu aux Yvelines en

2006, à la Seine Saint Denis en octobre 2007, à la Seine et Marne et à l’Essonne en 2008, dans les

Hauts de Seine en 2010 et dans le Val d’Oise en 2011.

Les services PAM sont réservés aux personnes justifiant d’une invalidité supérieure ou égale à 80%

(carte d’invalidité délivrée par la MDPH) afin qu’elles puissent se déplacer quel que soit le motif

(professionnel, médical, loisirs, etc. hors déplacements pris en charges par une autre entité.).

Le réseau PAM répond aux besoins spécifiques des voyageurs : le transport à la demande est assuré

de porte à porte, le personnel est spécialement formé et les véhicules sont adaptés.

Les tarifs et leur mode de calcul sont identiques pour tous les départements d’Île de France. Le

Département peut toutefois apporter une aide à l’usager pour alléger sa part, tout en prenant en

compte la nécessité de maintenir de limiter les disparités des tarifs sur la région.

Sources : http://www.stif.info et le règlement régional applicable aux services PAM en région Île de

France.

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Le Recensement des équipements sportifs (RES)

En France, le RES est réalisé par les services du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie

associative. Il permet d’avoir des informations sur le nombre d’équipements par type et par activités

ainsi que leur localisation sur le territoire. Depuis 2006, la base de données est en libre accès sur

internet.

Les équipements sont répertoriés en six catégories :

Bassins aquatiques (couverts/découverts)

Courts de tennis (couverts/découverts)

Terrains de grands jeux (football, rugby, mixtes, gymnases, base ball, cricket et hockey sur gazon).

Salles de pratiques collectives (salles polyvalentes, des fêtes, gymnases, dojos, salles de sport de

combat, de cours collectifs, de danse, musculation, squash, tennis de table…)

Equipements extérieurs et petits terrains en accès libre (city stades, skate parks, parcours de santé,

boulodromes, terrains extérieurs de basket ball, handball, volley ball, beach volley, quilles,…)

Autres équipements (stades d’athlétisme, aires de sports de glace, équipements équestres, golf,

vélodromes, circuits auto/moto, structures artificielles d’escalade, aérodrome, frontons, tanks à

ramer, stands de tir, tir à l’arc,…)

Source : http://www.res.sports.gouv.fr/

Exemples d’aides à la scolarité des sportifs de haut niveau

Le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative met en place différentes aides pour

favoriser la pratique de haut niveau des sportifs également investis dans une formation.

Les candidats sportifs de haut niveau qui ne peuvent être présents à la session normale de juin du

baccalauréat pour des raisons d’ordre sportif sont autorisés à se présenter à la session de remplace

ment de septembre.

L’instruction n°06 138 JS du 1er août 2006 prévoit les aménagements appropriés de scolarité et

d’études qui doivent être mis en œuvre pour permettre aux sportives et aux sportifs de haut niveau

ainsi qu’à celles et ceux classé(e)s sportifs Espoirs de mener à bien leur carrière sportive. Elle précise

notamment les conditions d’aménagement de la scolarité des sportifs inscrits dans les structures des

Parcours de l’excellence sportive (PES). Elle concerne les élèves des collèges, des lycées

d’enseignement général et technologique, des lycées professionnels, mais aussi ceux des centres de

formation d’apprentis ou des sections d’apprentissage et l’enseignement supérieur.

Source : http://www.sports.gouv.fr/index/sport et competition/sport de haut niveau/les dispositifs

d aides aux

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Des aménagements professionnels pour les sportifs de haut niveau

• La Convention d’insertion professionnelle

Avec la Convention d’insertion professionnelle (CIP), le ministère de la Santé et des Sports permet

aux sportifs de haut niveau de mener parallèlement leur carrière professionnelle et leur projet

sportif. Pour cela, un accord est signé entre le sportif, son employeur, sa fédération et le ministère.

Les conditions dans lesquelles l’employeur aménage le temps de travail du sportif ainsi que les aides

pour compenser le manque à gagner de chacun y sont définies.

La mise en place d’un CIP est compatible avec d’autres aides, dont le mécénat.

En 2012, 756 CIP ont été signées en France, parmi eux 77 concernent la fédération handisport et 24

celle du sport adapté. Ces deux fédérations font alors partie de celles qui ont le plus fort taux de

sportif de haut niveau insérés professionnellement au moyen de CIP (handisport 41,18% et sport

adapte 35,29%)47.

• Le mécénat

Dans le cadre du mécénat, une convention est signée entre l’employeur et la fédération concernée.

L’employeur apporte alors un soutien matériel en mettant à disposition, sans contrepartie, un salarié

sportif de haut niveau.

Cela permet ainsi à l’entreprise de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le don appliqué et d’avoir

un outil de communication assurant une certaine image. Le salarié, de son côté, conserve l’intégralité

de son salaire.

Source : http://www.sports.gouv.fr/index/sport et competition/sport de haut niveau/les dispositifs

d aides aux

L’exemple de deux pratiques mixtes

• le basket fauteuil

Le basket fauteuil est né dans les années 1950 dans un centre de rééducation en Angleterre et est

l’un des plus vieux handisports. « Le règlement de jeu connut de nombreux changements au fil des

années pour être, comme c’est le cas actuellement, identique au basket valide hormis certaines

adaptations aménagées par l’utilisation du fauteuil roulant ».

47 MSJEPVA/DSA1, Bilan des conventions d’insertion professionnelle et d’aménagement d’emploi (CIP CAE) des SHN en 2012, page2 et 15.

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Les sportifs sont classés par catégorie selon leurs capacités fonctionnelles et sont cotés de 1 à 5

points.

Plus l’handicap est haut, moins il y a de points. Le cumul des points pour une équipe de cinq joueurs

sur le terrain ne doit pas franchir une certaine limite : 14 points pour les compétitions

internationales, 14,5 en Nationale A et B, 15 en Nationale C et 15,5 en Nationale 2.

Au risque de voir disparaitre certaines équipes, la fédération a accepté depuis quelques années que

des sportifs « valides » soient intégrés aux équipes d’handibasket. Afin d’équilibrer au mieux les

rencontres, cinq points, soit le maximum, sont attribués à ces joueurs. Il n’est cependant pas pour

autant possible pour ces sportifs de participer aux Jeux paralympiques par exemple.

Source : http://www.france handibasket.fr/

• Le showdown

Le Showdown est un sport à l'origine conçu pour des déficients visuels, mais l'apprentissage est

indépendant du degré de vision. Pour un voyant, une comparaison avec le tennis de table serait

possible, même si la forme de la table et, du matériel en général, diffèrent bien de son grand cousin,

le ping pong. Relativement statique d'apparence, c'est un sport qui nécessite une grande

concentration intérieure, car ici, c'est l’oreille qui guide. Les joueurs voyants peuvent donc pratiquer

ce sport à condition de porter un cache sur les yeux.

Lancé dans les années 1960 par un aveugle canadien et présenté au cours de différentes

manifestations (Jeux paralympiques, Olympiades du handicap,…), ce sport est toujours considéré

aujourd’hui comme un loisir et non une discipline paralympique. Il n’est donc pas reconnu ni même

fédéré en France.

Source : http://www.showdownclub.com/text/index.html

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Références

Bibliographie

Arbouet. F, « Handicap et sport de haut niveau: un monde en gestation», Lien social, n°812, octobre2006.

Assmann. E, Ngo. M.A., La « FFH et vous », Observatoire du handicap, novembre 2011.

Bouvier. G, Niel. X, « Les discriminations liées au handicap et à la santé », Insee première, n°1308,juillet 2010.

Chardon. B, Les équipements sportifs en Ile de France : fréquentation, perception et attentes desfranciliens, Les dossiers de l’IRDS, n°11, juin 2010.

Charrier R., Saladino C., « Handicap ou incapacité des 20 59 ans dans les Hauts de Seine : unepersonne sur deux aidée pour les actes de la vie quotidienne », Insee Ile de France à la page, n° 349,janvier 2011.

Compte. R , « Les sportifs handicapés mentaux face au sport de haut niveau : le regard des acteurs »,Reliance, 2005/1 no 15, p. 71 81.

Hirt. M, Monnereau. R, Philippot. B., Analyse de l’offre en équipements sportifs, DRDJS Paris Ile deFrance, 2009.

Marcellini. A, « Handicap : l’intégration par le sport en question », Le Monde, octobre 2010.

Meyer. D, « Les Jeux paralympiques en 10 chiffres », L’Express, août 2012.

Peuvergne. C, La pratique sportive pour les personnes en situation de handicap en Ile de France, Lesdossiers de l’IRDS, n°10, avril 2010.

Peuvergne. C, Corne Viney. N, Impact de la coupe du monde de rugby sur la pratique des franciliens,IRDS, octobre 2008.

Sarre. V, « Handicap : pratiquer dans un club « valide » », En jeu une autre idée du sport, n°449,octobre 2011.

Watelle. M, « Outsiders du sport ? », Handisport le mag, n°145, novembre 2011.

Sites référents

Ministère en charge des sports : http://www.sports.gouv.fr/index/faire du sport/sport et handicaps/

Pôle ressources national Sport Handicaps : http://www.handicaps.sports.gouv.fr/

Fédération française handisport : http://handisport.org/

Fédération française de sport adapté : http://www.ffsa.asso.fr

Comité régional handisport d’Ile de France : http://www.handisport iledefrance.org/accueil

Comité régional de sport adapté : http://www.sportadapte iledefrance.fr/

Handiguide des sports : http://www.handiguide.sports.gouv.fr/

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Glossaire des sigles

AAH : Allocation aux adultes handicapés

APA : Allocation personnalisée d’autonomie

APA : Activité physique adaptée

APF : Association des paralysés de France

ATP : Autre titre de participation

BTS : Brevet de technicien supérieur

CA : Conseil d’administration

CDH : Comité départemental handisport

CDSA : Comité départemental sport adapté

CESOD : Cabinet d’études socio démographiques

CQH : Certificat de qualification handisport

CRH : Comité régional handisport

CRIFH : Comité régional Ile de France handisport

CTNERHI : Centre technique national d’études et de recherches sur les handicaps et les inadaptations

DEJEPS : Diplôme d’Etat de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport

DGCS : Direction générale de la cohésion sociale

DJEPVA : Direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative

DNO : Directive nationale d’orientation

DREES : Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques

DRJSCS : Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale

EHPAD : Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes

EPLE : Etablissement public local d’enseignement

EREA : Etablissement régional d’enseignement adapté

ERP : Etablissement recevant du public

ESAT : Etablissement et service d’aide par le travail

FAVA : French american volunteer association

FFH : Fédération française handisport

FFSA : Fédération française du sport adapté

HID : Handicap, incapacités et dépendance

IDF : Ile de France

IMC : Infirmité motrice cérébrale

IME : Institut médico éducatif

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INJA : Institut national des jeunes aveugles

INSEE : Institut national de la statistique et des études économiques

JO : Jeux olympiques

MDPH : Maison départementale des personnes handicapées

MEOS : Mission des études, de l’observation et des statistiques

MOAC : Mission d’observation et d’appui au contrôle

ODH : Observatoire du handicap

PES : Parcours de l’excellence sportive

PMR : Personne à mobilité réduite

PRNSH : Pole ressources national sports et handicaps

PUC : Paris université club

RES : Recensement des équipements sportifs

UNSS : Union nationale du sport scolaire

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Réalisa on

Catherine CRETINOIR

Ce travail a été réalisé avec l’appui du CESOD (h p://cesod.fr)

Comité de travail

Jean-Michel VOINOTCaroline JEAN-DAVIN

Directeur de la rédac on

Christophe BERNARDResponsable de la Mission d’observa on et d’appui au contrôle

Directeur de publica on

Pascal FLORENTINDirecteur régional de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale d’Île-de-France

Concep on graphique : DRJSCS Île-de-FranceCrédits photographiques : Hervé HAMON

Direc on régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale d’Île-de-France

6/8 rue Eugène Oudiné - CS 81360 - 75634 Paris cedex 13Tél : 01 40 77 55 00 / [email protected]

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PRÉFET DE LA RÉGION D’ILE-DE-FRANCE

DIRECTION RÉGIONALE DE LA JEUNESSE, DES SPORTS ET DE LA COHÉSION SOCIALE D’ILE-DE-FRANCE

6/8 rue Eugène Oudiné - CS 81360 - 75634 Paris cedex 13Tél : 01 40 77 55 00 / [email protected]

www.ile-de-france.drjscs.gouv.fr

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