82
SPORT SUISSE 2000 Activité et consommation sportives de la population suisse

SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

S P O R T S U I S S E2 0 0 0

A c t i v i t é e t c o n s o m m a t i o ns p o r t i v e s d e l a p o p u l a t i o n s u i s s e

Page 2: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

Sport Suisse 2000

L’activité et la consommation sportives de la population suisse. Etude réalisée à la demande de l’Association Olympique Suisse et de la Société du Sport-Toto.

Markus Lamprecht/Hanspeter StammL&S Institut de recherche sociale et conseil

1

Page 3: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

2

Sommaire

Avant-propos 3

1 Introduction 4

2 Ampleur de l’activité sportive en Suisse 6

3 Activité sportive : comparaisons 103.1 L’activité sportive au fil du temps 103.2 L’activité sportive à l’étranger 113.3 L’activité sportive et les activités de loisirs 12

4 Localisation et motivation 14

5 Disciplines sportives, carrières sportives et désirs 17

6 Différences d’ordre social dans le comportement sportif 246.1 Différences liées au sexe et à l’âge 246.2 Différences régionales et nationales 296.3 Différences liées au degré d’instruction et au revenu 32

7 Le sport en club 34

8 Les non sportifs 42

9 Intérêt et consommation 45

10 Conception et relation au sport 51

11 Evaluation du sport de pointe 56

12 Promotion du sport et infrastructure sportive 60

13 Budget consacré au sport en Suisse 65

14 Résumé et premières conclusions 67

15 Postface : méthode de recherche et sondage 74

16 Bibliographie 77

Remarque :Par mesure de simplification, seule la forme du masculin a été utilisée dans ce texte, mais il va de soi qu’elleimplique celle du féminin chaque fois que la chose est justifiée.

Page 4: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

3

Avant-propos

Par un coup de baguette magique, la Suissese transforme chaque fin de journée ouweekend en une immense ruche bourdon-nante d’activité. Sur tous les terrains desport, une lutte acharnée opposent foot-balleurs, volleyeurs, handballeurs ou autresbasketteurs. Dans les salles de sport seretrouvent des milliers de sportifs mem-bres de club. Derrières les murs des centresde fitness, on saute, on soulève des poids,on transpire. Inline-skaters et adeptes dujogging s’amusent à faire un tour de lac,tandis que s’ébrouent dans l’eau nageurs et plongeurs, et que barreurs et véliplan-chistes tentent de maîtrise éole. Des randon-neurs et des cyclistes profitent de l’air fraiset de la beauté de la nature. Les alpinistes,parachutistes ou canoéistes recherchentdes sensations nouvelles et jouent avec leséléments.

Le spectateur assis devant son petit écrann’est pas épargné par ce mouvement perpé-tuel : championnat du monde de hockey surglace et football, Tour de France, Jeux Olym-piques – un événement sportif chasse l’autre.Chaque jour, le sport fait la une des journauxet des chaînes de télévision. Plus que jamais,le sport est sur toutes les bouches, de toutesles conversations.

En 2000, le sport fait partie intégrante denotre quotidien. Mais comment le décrire,quels exemples citer ? Qu’est-ce qui est typiquedu sport aujourd’hui ? De quoi se compose lesport et qu’est-ce qui n’en fait plus partie ?Quels sont les effets du sport ? Quelles sontles nouvelles tendances ? Qu’en sera-t-il dedemain ? La plupart de ces questions restentsans réponse. Le monde du sport s’est diver-sifié au point de devenir complexe, voire dif-fus. Il est de plus en plus difficile de caracté-riser la vie sportive actuelle et d’imaginer ceque sera le sport dans quelques années. Pourgérer l’avenir du sport, il faut connaître etmaîtriser la situation présente.

A la demande de l’Association OlympiqueSuisse (AOS) et de la Société du Sport-Toto (SST), les deux sociologues de renom, MarkusLamprecht et Hanspeter Stamm ont mis enévidence toute la diversité du monde sportifmoderne. Leur travail ne s’est pas limité àl’étude de l’intensité de la pratique sportive ;les motivations, les carrières, les désirs et lestendances actuelles du sport ont été décorti-qués. Ces thèmes ont été traités en considé-rant les différences régionales, les différencesliées au sexe, à l’âge, le sport en club et lesnon sportifs. L’étude s’est également intéres-sée à la consommation et à la conception dusport, à l’évaluation du sport de pointe, de lapromotion suisse du sport, de l’infrastructureet des dépenses consacrées au sport.

La collaboration entre l’AOS et la SST apermis d’obtenir pour la première fois uneimage scientifique et exhaustive de l’actualitéet de la vie sportive. Au cours des mois pas-sés, plus de 2000 personnes ont été question-nées sur leur relation, leur conception et leurévaluation du sport. Le choix des personnesinterrogées s’est fait en respectant des critè-res sévères de représentativité des régions etgroupes de la population. Cette somme defaits et d’informations a fait apparaître untableau fort contrasté de l’actualité et de la viedu sport en Suisse.

Grâce à ce rapport, un large public a accès à d’importants résultats et fondements de la vie sportive en Suisse. Nous espérons etsouhaitons que sera initiée une fructueuseréflexion sur l’avenir du sport suisse, et queles constatations faites pourront être inté-grées au quotidien et aux projets futurs.

Août 2000

René BurkhalterPrésident de l’Association Olympique Suisse

Jean-François LeubaPrésident de la Société du Sport-Toto

Page 5: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

4

1. Introduction

Au cours des dernières décennies, le mondedu sport s’est considérablement développé etdiversifié jusqu’à devenir complexe voirediffus : de nouvelles disciplines et prestationssportives ont vu le jour. De nouveaux regrou-pements et consommateurs sportifs affichentdes besoins et une vision originale du sport.Sans cesse confronté à de nouvelles attentes,exigences et difficultés, le sport attire l’atten-tion des foules. Dans le cadre de cette évo-lution, les tendances les plus diverses peu-vent être observées : la thèse d’une rechercheaccrue de sensations extrêmes trouvera autantd’arguments sur lesquels s’appuyer que lathèse d’une relégation au second plan de laperformance sportive.

La multitude d’exemples contradictoires etde problèmes entravent toute optique à longterme : le sport associatif, est-il en train depéricliter ou connaît-il un nouvel essor ?L’avenir est-il dans le bénévolat ou dans leprofessionnalisme ? L’influence croissante del’économie est-elle bonne ou mauvaise? Dansquelles mesures le sport a-t-il encore besoinde fonds publics ? Quels peuvent être lespoints communs entre le sport médiatisé etl’activité physique hebdomadaire de millionsde Suisses ?

Pour qui veut gérer le présent et planifier lefutur, doit tenir compte d’estimations réalis-tes et de pronostics fiables. Pour qui veutmaîtriser le sujet, doit en connaître l’essencemême. C’est là le rôle du présent rapport :une enquête orale et écrite de grande ampleurdevait permettre de réunir de multiples infor-mations sur les habitudes sportives, laconception et les besoins de la populationsuisse en matière de sport. 2064 personnesâgées de 14 à 74 ans, échantillon représenta-tif de la population, avaient à répondre à demultiples questions sur leur comportement

et leur attitude face au sport. Le sondage futréalisé sur l’ensemble du territoire suisse,couvrant toutes les couches de la populationsuisse parlant une des langues nationales ; ilest parfaitement représentatif de la tranched’âge retenue.

Le présent matériel s’avéra extrêmementriche d’informations qui demandèrent un triminutieux. Pour permettre une approche etune compréhension plus aisées, nous avonsaxé ce travail sur les questions suivantes :

● Dans quelle mesure la population suisseest-elle sportive ? Quelle est la fréquence, ladurée et l’intensité de pratique d’un sport ensuisse ? (chapitre 2).

● Comment se situe l’activité sportive de lapopulation suisse par rapport au passé, parrapport aux autres pays et par rapport auxautres activités de loisirs ? (chapitre 3).

● Où et pour quelle raison pratiquer un sport ?Quels sont les lieux privilégiés et les prin-cipaux arguments de la population suisse ?Comment se situent les nouvelles tendanceset les nouveaux besoins ? (chapitre 4).

● Dans quels endroits les différentes discipli-nes sont-elles pratiquées, à quelle fréquenceet depuis combien d’années ? Quelles tendan-ces ou modes sportives connaissent un effetdurable ? Quelles sont les incidences de l’âgesur la pratique sportive ? Quelles sont les dis-ciplines sportives préférées des sportifs actifs ?Quelles disciplines ont le plus grand potentielde croissance ? (chapitre 5).

● De quelle manière le comportement et lespréférences sportives se différencient entreles hommes et les femmes, entre les diffé-rentes classes d’âge, entre les étrangers et les

Connaître son essence pouren maîtriser le sujet

Page 6: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

5

● Comment juge-t-on les infrastructures etla promotion du sport suisse ? Les actions des promoteurs suisses du sport sont-ellesconnues et appréciées ? (chapitre 12).

● Quel est le montant du budget consacré ausport en Suisse ? Comment se décomposentles dépenses liées au sport ? (chapitre 13).

Le présent rapport est riche en résultats chif-frés et analyses des différentes thématiques.Les données statistiques ne sont pourtant pasà prendre comme un but en soi. Nous espé-rons que les résultats et le schéma d’évolu-tion décrits dans ce rapport seront largementdiscutés et permettront effectivement deprendre plus facilement des décisions lorsqueil s’agira d’infléchir légèrement le cours deschoses.

Nous ne voudrions pas omettre de remer-cier ceux et celles qui nous ont soutenusdans notre travail, à savoir : l’AssociationOlympique Suisse (AOS) et la Société duSport-Toto. Ces deux institutions n’ont passeulement financé cette recherche, maiscollaboré à ce travail en les personnes deMatthias Baumberger (AOS), Rolf Glauser(SST) et Felix Mundwiler (SST) à disposi-tion. Nous leur sommes reconnaissants pourleur soutien et les multiples questions etremises en cause fort passionnantes. Nosremerciements vont également à Peter Grau et Caroline Morel de l’institut LINK deLucerne, pour leur agréable et fructueusecollaboration dans le cadre des enquêtes.

Suisses, entre le milieu urbain et le milieurural, entre les régions linguistiques, entreles différentes couches sociales? (chapitre 6).

● Quelle importance a le sport associatif ?Quel est le nombre de personnes faisant par-tie d’un club en Suisse ? Qui sont les mem-bres d’un club ? A quels attentes ou désirsrépondent les clubs ? Comment peut-on éva-luer les prestations et l’avenir des clubs ? Quelest l’ampleur du bénévolat, quelles sont sesmotivations et ses perspectives ? (chapitre 7).

● Qui sont les non sportifs et pour quellesraisons ne pratiquent-ils pas de sport ? Quel-les relations ont les non sportifs avec le sport ?Comment gèrent-ils leur besoin de bouger etenvie de sport ? (chapitre 8).

● Comment se caractérise l’intérêt pour lesport et l’utilisation des media par la popu-lation suisse ? Quel lien existe-t-il entre lapratique d’un sport et sa consommation ?Quelles disciplines sportives devraient êtreplus, resp. moins couvertes par les media ?Quelles différences constate-t-on entre lesdiverses couches sociales ? (chapitre 9).

● Qu’entend-on au juste par la notion desport ? Quelles relations existe-t-il entre laconception et l’engagement ? Y a-t-il des diffé-rences d’ordre social dans la conception ?Quelle est la place du sport dans la société ?Comment juge-t-on les prestations et lesfonctions sociales du sport ? (chapitre 10).

● Comment juge-t-on le sport de pointe et son environnement ? Quelles résonancesont les grands événements sportifs et lessportifs suisses de haut niveau ? De quellemanière le problème du dopage est-il perçu ?(chapitre 11).

De nombreuses questions etremises en cause

Page 7: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

6

2. Ampleur de l’activité sportive en Suisse

Tenter de définir la fréquence de pratique dusport en Suisse apparaît comme une gageure.L’ampleur des activités sportives va dépendreen premier de ce que l’on entend exactementpar sport. Peut-on parler de sport quandMonsieur et Madame Meier vont à vélo autravail, ou seule la randonnée dominicaleavec les copains du club cycliste mérite t-ellecette appellation ? Combien de longueur debassin doit-on nager pour que se baigner soitun sport ? Le walking est-il un sport ? Qu’enest-il de la randonnée pédestre et de la simplepromenade ? La différence entre activité etsport dépend-elle de l’intensité, de la durée,de la fréquence, des motifs et des objectifs, dulieu et de l’environnement ou tout simple-ment de la tenue vestimentaire et du port debonnes chaussures de sport ?

Le vocabulaire courant ne permet que diffici-lement de donner une définition claire à la notion de sport. Au cours des dernièresannées, la notion de sport s’est considéra-blement élargie. Des besoins nouveaux sontapparus, le marché s’est ouvert à de nou-velles offres, de nouveaux équipements et denouvelles pratiques ludiques et physiquessont venues enrichir le sport. Le concept dusport devient donc de plus en plus vaste etvarié, mais aussi plus opaque et diffus.Devant cette impossibilité de donner unedéfinition précise du sport, on parle souventaujourd’hui de « sport non sportif » ou de « dé-sportivité du sport ».1

Lors de l’analyse de l’activité sportive enSuisse, la décision a été laissée sciemmentaux personnes interrogées de préciser ce quel’on peut qualifier de sport et ce qui ne l’estpas. A la question très générale « Pratiquez-vous la gymnastique, le fitness ou le sport ?»,les personnes interrogées devaient déciderseules dans quelle catégorie placer leur acti-

vité. Une définition générale et subjective dela notion de sport fut admise comme pointde départ de nos analyses. C’est seulementdans un deuxième temps que nous allonschercher à découvrir ce que l’on entendexactement par sport.

Compte tenu de la large notion de sport, les Suisses s’avèrent sportifs. Selon le gra-phique 1, 63% des personnes entre 14 et 74 ans pratiquent au moins une fois parsemaine un sport sous une forme ou sousune autre, dont 42% plus d’une fois parsemaine. 10% exercent une activité sportivede temps à autre, tandis que 27% ne prati-quent aucun sport.2

Pour tenter de déterminer l’activité sportivede la population suisse, il faut non seulementtenir compte de la fréquence, mais égalementde la durée et de l’intensité. Le tableau 2.1montre la durée en heures et l’intensité de lapratique des sportifs réguliers. Parmi lespersonnes qui pratiquent au moins une foispar semaine un sport, pour 17% d’entre ellesla durée est inférieure ou égale à une heurepar semaine, pour 21% comprise entre uneet deux heures, pour 27% comprise entretrois et quatre heures et pour 35% supérieureà cinq heures. Une grande majorité des spor-tifs réguliers jugent l’intensité sportive demoyenne à forte. Seulement 15% qualifientleur activité sportive de faible voire très peuintensive.3

Bien qu’une majorité des sportifs réguliersconsacrent plusieurs heures par semaine ausport avec une intensité allant de moyenne à forte, seule une minorité participent à descompétitions. 22% des sportifs prennent partà des compétitions, dont deux tiers régulière-ment.

Une activité sportiveimportante grâce à une notion

large du sport

Page 8: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

7

Fréquence, durée et intensitéde la pratique sportive

en pour-centdes sportifs réguliers

Heures par semaine moins d’une heure 4une heure 13deux heures 21de trois à quatre heures 27de cinq à six heures 16sept et plus 19

Intensité très peu intensif 4peu intensif 11moyennement intensif 51intensif 21très intensif 13

Compétitions internationales oui, régulièrement 14oui, mais irrégulièrement 8non 78

27%

10%

21%

30%

12%■ jamais

■ occasionnellement

■ une fois par semaine

■ plusieurs fois par semaine

■ (presque) chaque jour

Graphique 2.1Fréquence de l’activité sportive de la population suisse

Tableau 2.1Profil sportif des actifs en fonction de la durée, de l’intensité et de la participation à des compétitions

Page 9: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

8

Pour affiner l’image que nous avons de l’acti-vité sportive, les données de la fréquence etde la durée ont été combinées pour donnerles répartitions figurant dans le tableau 2.2.Un bon tiers de la population suisse affirmefaire du sport plusieurs fois par semaine,pour un total d’au moins 3 heures. Un cin-quième pratique au moins une fois parsemaine durant deux heures minimum unsport. 8% font régulièrement du sport (c-à-dune fois par semaine) mais pour une duréetotale inférieure à deux heures et 10% n’enfont que très irrégulièrement voire rarement.27% de la population suisse se dit totalementnon sportive.

Comment comprendre et interpréter cesvaleurs ajustées ? Peut-on qualifier Monsieuret Madame Meier de sportifs ou de non spor-tifs ? Deux tiers de la population suisse ditpratiquer au moins une fois par semaine unsport ; partant de cette affirmation la Suissepeut être considérée à juste titre comme une

nation sportive. En revanche si l’on se réfèreà l’absence manifeste d’activité, les conclu-sions sont plutôt négatives. Si l’on compareles données chiffrées avec les récentes re-commandations de la médecine préventive4

qui conseille une activité quotidienne d’aumoins 30 minutes, il s’avère que seulementun tiers de la population remplit véritable-ment cette condition. Un autre tiers est certessportif, mais du point de vue de la promotionde la santé une activité plus intense serait

en pour-cent de la population-

totale

plusieurs fois par semaine, au total trois heures et plus 36au moins une fois par semaine, au total deux heures et plus 19au moins une fois par semaine, mais moins de deux heures au total 8irrégulièrement / rarement 10jamais 27

Tableau 2.2L’activité sportive en fonction de la fréquence et de la durée

Des carences en activitéphysique en dépit

d’un engouement pour le sport

Page 10: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

9

souhaitable. Les inactifs représentent un petittiers de la population ; cette inactivité se tra-duit par un facteur de risque de développerdes maladies sensiblement plus élevé.5 Cesdonnées sont non seulement analogues auxrésultats obtenus par l’Office fédéral du sport,mais elles prouvent qu’il serait tout à faitsouhaitable d’augmenter l’activité sportivepour le bien de la santé.

Pour définir plus précisément le caractèresportif de la population suisse, nous fixonstrois paramètres de comparaisons. Nousobserverons dans un premier temps l’évolu-tion du comportement sportif au fil temps,puis ce qui se passe à l’étranger et enfin, nousopposerons le sport aux autres activités deloisirs.

Page 11: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

10

3. Activité sportive : comparaisons

3.1 L’activité sportive au fil du temps

Lorsque l’on observe l’évolution de l’activitésportive en Suisse au cours des vingt der-nières années, nous obtenons l’image repro-duite dans le graphique 3.1. Depuis 1978,l’AOS organise régulièrement des sondages6

dont le matériel chiffré facilite la comparai-son. Bien que les méthodes de sondage diffè-rent et que l’échantillon de personnes inter-rogées des anciennes études est plus res-

treint, le graphique 3.1 révèle d’importantesinformations sur l’évolution du sport au coursdes 25 dernières années. Alors qu’entre 1978et 1984, on constate une vive croissance del’activité physique, aucune tendance netten’est relevée entre 1984 et 1994. Dans laseconde moitié des années nonantes, unphénomène intéressant a pu être observé : les groupes des sportifs réguliers et des nonsportifs se sont étendus au détriment dugroupe des sportifs modérés. Aujourd’huisoit on pratique au moins une fois par

semaine un sport, soit on ne pratique aucunsport. Les sportifs dit occasionnels se fontrares.

La croissance du groupe des inactifs (de 22%en 1994 à 27% en 2000) est confirmée pard’autres études. Selon l’enquête sur la santéde l’Office fédéral de la statistique, l’inactivitéaugmente nettement, à savoir de 4%, entre1992 et 1997.7 En revanche, l’enquête sur lasanté n’observe pas d’augmentation desactifs réguliers. Cette différence peut s’expli-quer par le fait que l’enquête sur la santé nese rapportait pas directement à l’activité phy-sique mais au nombre de jours par semaine,au cours desquels une activité physique deloisirs avait fait transpirer. Certes dans lesannées nonantes davantage de gens prati-quaient une activité physique, mais les gensqui transpiraient à cause de leur activitén’étaient pas plus nombreux. Aujourd’hui,nous n’observons pas d’essor de l’activitéphysique, mais une utilisation plus large dela notion de sport. Toujours plus d’activitésde loisirs à composantes ludique ou physiquesont appelées sport. Le billard du soir ou la séance de yoga sont appelés sport toutcomme la partie de minigolf hebdomadaireou la promenade familiale en bateau.

■ plusieurs fois par semaine ■ moins de une fois par semaine

■ une fois par semaine ■ jamais

0%

1978 1984 1990 1994 2000

20%

10%

40%

60%

80%

100%

90%

70%

50%

30%

Graphique 3.1Evolution de l’activité sportive en Suisse, 1978–2000 (comparaison avec les études précédentes de l’AOS)

Page 12: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

11

3.2 L’activité sportive à l’étranger

Difficile alors de comparer le degré d’activitéde la population d’autres pays si la notion desport ne revêt pas partout la même significa-tion. Outre le handicap que représentent desméthodes d’évaluation différentes, les inter-prétations diverses de la notion de sportgênent la comparaison à l’échelle internatio-nale du comportement sportif. Au cours destrois dernières années, le projet COMPASS(Coordinated Monitoring of Participation inSports) a permis de fixer pour la premièrefois des lignes directives qui devraientconduire à une douce harmonisation et uneamélioration des statistiques européennes.8

Depuis 1999, sept pays disposent de chiffresrelativement comparables.9 Bien que ce maté-riel statistique ne soit pas totalement compa-rable aux données suisses, les résultats dugraphique 3.2 reposent sur une base dedonnées originale tant par l’utilisation desmêmes instruments d’enquête que par safiabilité et sa validité.

L’étude montre qu’en comparaison avecd’autres pays européens, les Suisses sontréellement sportifs. La Suisse se situe certesderrière les pays scandinaves (Finlande etSuède) mais devant les Pays-Bas, la Grande-Bretagne et l’Irlande. Lanterne rouge de ceclassement sont l’Espagne et l’Italie. Bien quel’activité sportive soit effectivement plusmodérée en Espagne et en Italie, le grandnombre de personnes qui pratiquent des

activités non physiques permet de dire que laconception de la notion de sport est bien plusrestreinte, et que le niveau général d’activiténe diffèrent certainement pas tant. Contraire-ment aux autres pays européens, en Espagneet en Italie la notion ne sport ne s’est pas élar-

Remarque : dans l’enquête néerlandaise aucune diffé-rence réelle n’a été faite entre une activitécorporelle non sportive et l’absence d’activitécorporelle.

La Suisse parmi les nations les plus sportives

■ aucune activité physique

■ activités physiques non sportives

■ sport occasionnel

■ sport irrégulier

■ sport régulier

■ pratique régulière du sport en club ou compétition

■ sport intensif

■ sport de compétition intensif en club

0%

20%

40%

60%

10%

30%

50%

80%

70%

100%

90%

Finlande Suède Suisse Pays-Bas Royaume-Uni Irlande Espagne Italie

Graphique 3.2L’activité sportive à l’étranger (en pour-cent de la population)

Page 13: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

12

gie au point d’englober également des « acti-vités dites non sportives ».

Par rapport aux deux pays scandinaves quel’on peut prendre pour modèle, on constateque la Suisse tient bon dans le domaine dessportifs très actifs, mais que pour les spor-tifs modérés, la part suisse est nettementinférieure. En revanche, on observe uneproportion nettement plus importante denon sportifs. A l’instar des Pays-Bas, de laGrande-Bretagne et de l’Irlande – la Suissepossède certes une grande proportion desportifs, mais également une grande propor-tion de non sportifs, tandis que les sportifsmodérés sont plus rares.

3.3 L’activité sportive et les activités de loisirs

Quand on oppose l’activité sportive àd’autres activités de loisirs, il en résulte uneinterprétation analogue. Le graphique 3.3donne un aperçu du comportement de lapopulation suisse durant ses loisirs. Parmi les différentes activités retenues, on trouveen tête « se détendre, ne rien faire ». Cela neconstitue pas vraiment une surprise puisquele repos et la détente sont des besoins fonda-mentaux. La télévision est souvent associée àla détente ; en semaine, les gens regardentchaque jour en moyenne plus d’une heure(73 minutes) la télévision.

Si l’on fait abstraction des activités à carac-tère régénérateur et passif, et que l’on neconsidère que les activités plus physiques,force est de reconnaître la place privilégiéequ’occupe le sport. Pour la catégorie « au moinsune fois par semaine », le sport se placedevant « se mettre au vert », « avoir un passe-temps », « jardinage, réparationsx» ainsi que« recevoir ou rendre visite à des amis, parentset connaissances ». Dans la catégorie desloisirs actifs, le sport tient une place impor-tante.

Pourtant, parmi les activités de loisirs qu’unemajorité de personnes interrogées ne pra-tique pas, le sport arrive directement derrièreles manifestations et assemblées politiques.D’un point de vue général, le sport est uneactivité que l’on pratique soit régulièrementsoit pas du tout. Contrairement aux autresactivités de loisirs, un exercice sporadique etirrégulier du sport est peu courant.

Tendances 2000 :soit régulièrement,

soit pas du tout

Page 14: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

13

suivre une formation

ou des cours

se mettre au vert

faire du sport

■ (presque) chaque jour ■ moins de une fois par mois

■ au moins une fois par semaine ■ jamais

■ au moins une fois par mois

manifestations culturelles

manifestations politiques

0% 10%

sortir au restaurant,

dans les bars

jardinage, réparations

cinéma, discothèque,

lieux de divertissement

shopping, lèche-vitrine

invitations/visites

avoir des passe-temps

se détendre, ne rien faire

20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Graphique 3.3Les activités de loisirs de la population suisse

Page 15: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

14

4. Localisation et motivation

Dans les deux précédents chapitres, nousavons mentionné à diverses reprises, que lanotion de sport recouvrait en fait une multi-tude d’activités. Dans les deux prochainschapitres, nous allons tenter de découvrirquels sont les endroits que l’on choisit enSuisse pour pratiquer un sport donné et pourquelles raisons.

Le graphique 4.1 reproduit dans un premiertemps le lieu et la structure dans lesquels se pratique un sport donné. La nature est lelieu privilégié de la pratique sportive. Près dela moitié de la population suisse dit aller aumoins une fois par semaine dans la nature –que ce soit en forêt, en montagne, sur leschemins, sous ou sur l’eau – pour pratiquerun sport. Comme nous le verrons plus tard,il s’agit là du cadre privilégié de ce que nousappelons le « pentathlon suisse ». Le « penta-

thlon suisse » se compose des disciplinessportives les plus pratiquées, à savoir la ran-donnée pédestre, la natation, le cyclisme, le ski et le jogging. Outre la nature, les sportifsaiment à se rendre dans les installationssportives publiques ou à pratiquer un sport àdomicile, quoi que le schéma d’utilisationsoit différent : généralement on fréquente lesinstallations sportives une à quatre fois parmois, alors qu’à la maison, la pratique spor-tive a lieu plusieurs fois par semaine ou pasdu tout.

Un cinquième de la population se retrouve aumoins une fois par semaine dans un club etautant dans les centres privés de sport et defitness, dont font partie les salles de tennis,squash et badminton. Qu’il s’agisse de clubspublics ou de centres privés, la même règlecontinue de s’appliquer : soit le sport est pra-

La nature,le cadre sportif de prédilection

Graphique 4.1Fréquence de la pratique dans les différentes endroits (en pour-cent de la population)

■ presque quotidiennement ■ 1 à 3 fois par mois

■ plusieurs fois par semaine ■ rarement

■ 1 fois par semaine

cours, rencontres,regroupements

parc de loisirs ou installationde sport à la mode

0% 10%

club

installations sportives publiques

centre privé de sportou de fitness

à la maison

nature (ex. forêt,lacs, montagne)

20% 30% 40% 50% 60% 70%

Page 16: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

15

tiqué régulièrement, soit pas du tout. Bienque les groupes informels, les cours, lesparcs de loisirs et les installations de sport àla mode se situent en dessous de la barre desdix voire cinq pour-cent, ils sont devenus aucours des cinq dernières années de réellesalternatives. Les groupes informels auxquelsappartiennent les cours axés sur la santé,l’activité corporelle, les parcours mesurés etles groupes de jeux, constituent aujourd’huiun potentiel certain.

Les vacances sont un cadre important pourla pratique d’un sport. Deux tiers de la popu-lation suisse ont au cours des cinq dernièresannées passés au moins une semaine avec lesport au premier plan. Les vacances d’hiverrestent un classique indétrônable. Au coursdes cinq dernières années, près de la moitiéde la population a consacré au moins une

semaine au ski alpin, au snowboard, au ski de fond ou au patin à glace. Un tiers apratiqué durant une semaine la randonnéepédestre, l’alpinisme, le cyclisme ou letrekking et un petit quart a profité des plaisirsde l’eau en pratiquant la natation, la plongée,le surf ou la voile. Certes les vacances spor-tives continuent de plaire, mais les semainesd’entraînement intensif restent une excep-tion : seulement 8% de la population trans-forment leurs vacances sportives en semained’entraînement.

A l’instar des lieux, les raisons qui amènel’un ou l’autre à pratiquer un sport sontdiverses. Une motivation domine nettementtoutes les autres : le souci de rester en bonnesanté est jugé très important pour 60% despersonnes interrogées, important pour 35%(voir graphique 4.2). Pour seulement 5% de

La santé et la camaraderiecomme vecteurs sportifs

Graphique 4.2Importance de différentes motivations (en pour-cent de la population)

■ très important ■ moins important

■ important ■ sans importance

vivre des moments forts

poursuivre des objectifsde performances personnelles

se mesurer à d’autres

connaître ses limites

0% 20%

découvrir le sens de la vie

passer du temps avec ses amis

vivre des émotions

connaître son corps

promouvoir la santé

40% 60% 80% 100%

Page 17: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

16

tous les sportifs actifs, la santé n’occupe pasune place prépondérante. Bien qu’il ait été(ou peut-être parce que) beaucoup questiond’individualisme au cours des dernièresannées, l’aspect social demeure un axe cen-tral du sport. Les trois quarts des sportifsaiment pratiquer un sport entre copains. Unemoitié juge la camaraderie et le besoin decompagnie très important.

La connaissance de son corps, vivre dessensations, des impressions et des émotionssont d’autres arguments de poids. Vivre desexpériences uniques et aller au-delà de seslimites motivent pas moins de la moitié despratiquants. La concurrence et de la compé-tition longtemps considérées comme lemoteur du sport se trouvent aujourd’hui enfin de liste. Dans le cadre de la concurrence et de la compétition, il faut considérer deuxaspects fondamentaux : se mesurer auxautres et le dépassement de ses propres pos-sibilités. Pour une grande majorité, se mesu-rer aux autres est un argument de moindre

importance ; en revanche pour la moitié dessportifs actifs, le dépassement de ses proprespossibilités et la poursuite d’objectifs de per-formances personnelles sont la raison pro-fonde de leur pratique sportive.

Peut-il exister un corollaire entre le lieu depratique et les motivations ? Pourrait-on direpar exemple que le sportif performant fré-quente nettement plus les centres, ou que lesportif à la recherche de sensations fortesprivilégie la nature plus à même de satisfaireses besoins en émotion ?

Si l’on considère les rapports entre les lieuxet les motivations, le schéma typique dusport associatif saute aux yeux. Les per-sonnes actives dans un club ou une associa-tion sportive soulignent le caractère social deleur activité sportive et insistent davantagesur la concurrence et le dépassement de leurs propres possibilités (voir remarques duchapitre 7). Hormis les sportifs membres declubs, les visiteurs de centres privés de fitnesset des installations sportives publiques accor-dent également beaucoup de poids auxperformances personnelles, mais peu à laconcurrence. A l’inverse, les personnes quipratiquent le sport principalement à domicileaccordent peu d’importance à l’aspect social.Plus généralement, le lieu et la motivation nesemble pourtant pas dépendre l’un de l’autre.Les sportifs soucieux de leur santé ou ceuxen quête de nouvelles sensations par exem-ple fréquentent les endroits les plus divers.

Mieux vaut dépasser ses limites que dépasser

ses camarades

Page 18: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

17

5. Disciplines sportives, carrières sportives et désirs

Pour déterminer le profil sportif d’unepersonne, il faut connaître les disciplinessportives pratiquées. L’enquête se voulaitextrêmement minutieuse dans l’analyse desdisciplines sportives pratiquées par les per-sonnes interrogées. Lors de l’interview télé-phonique, les personnes interrogées devaientciter les disciplines sportives pratiquées.Toutes les disciplines sportives sous quelqueforme que ce soit ont été enregistrées. 141disciplines et activités sportives différentesont ainsi été répertoriées. Puis les personnesinterrogées ont dû préciser la fréquence et lenombre d’années de pratique de l’activitédonnée. Pour compléter l’image sportive dela personne interrogée, des questions sur sa discipline principale, les disciplines prati-quées autrefois et les disciplines envisagées àl’avenir furent posées.

Le questionnaire écrit comprenait en outreune liste des 40 disciplines sportives les plussouvent citées. Pour chacune de ces disci-plines, la personne interrogée devait indiquersi elle l’avait pratiquée au cours des 12 der-niers mois et à combien de reprises. Il fallaitégalement préciser si la pratique du sportavait lieu dans le cadre d’un club et/ou d’unecompétition. Par souci de clarté, les 141 disci-plines et pratiques sportives répertoriées lorsdes entretiens ont été ramenées à 40.10

Le graphique 5.1 donne un aperçu de lapopularité des principales disciplines. Troiscritères ont été retenus : la pratique au coursdes 12 derniers mois (ce critère déterminel’ordre des disciplines dans ce graphique), la pratique de la discipline sportive principalede la personne interrogée et la pratique régu-lière (au moins 1 fois par semaine) (résul-tats exprimés en pourcentage).

Indépendamment de la fréquence de pra-tique, les disciplines sportives préférées de lapopulation suisse sont la randonnée pédestre,la natation, le cyclisme, le ski, le jogging et lagymnastique.11 En revanche, il est difficile dedéterminer laquelle de ces six disciplines estréellement la plus populaire. Si l’on tientcompte de la pratique au cours des 12 der-niers mois, la randonnée pédestre arrive entête (63%) suivie de la natation (53%) et ducyclisme (51%). Mais si l’on tient compte desdisciplines sportives que les personnes inter-rogées considèrent comme les leur, arrive entête le cyclisme (32%) suivi de la natation(26%) et de la randonnée pédestre (23%).

La divergence entre la pratique occasionnelleet la discipline que les personnes interrogéesconsidèrent comme la leur n’a pas seulementun intérêt méthodologique. Ainsi, il existe desformes de sport tels le parcours vita, le pati-nage sur glace, la danse ou le jeu de quilles12,pratiquées par plus de 15% de la populationau moins une fois au cours des 12 derniersmois, mais que seule une toute petite mino-rité donne en réponse à la question « Quellesdisciplines sportives pratiquez-vous ? ». Lesdisciplines citées sont pratiquées par ungrand nombre, mais leur pratique est troppeu régulière ou intensive pour que les prati-quants les considèrent comme étant leur dis-cipline sportive attitrée.

D’autre part, des disciplines sportives commele football ou le tennis se définissent par unecertaine régularité et sont souvent citéescomme discipline sportive attitrée. Effective-ment, le football tant comme discipline spor-tive attitrée que discipline sportive régulière-ment pratiquée occupe la huitième place duclassement, suivi du tennis en neuvième

Le triathlon suisse :randonnée pédestre, natation,cyclisme

Page 19: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

18

Graphique 5.1Les disciplines sportives préférées en Suisse (en pour-cent de la population)

■ pratiqué au cours des 12 derniers mois ■ discipline sportive principale de la personne interrogée

■ régulièrement pratiqué

varappe, alpinisme

plongée

canoë, rafting

équitation, sports équestres

0% 10%

athlétisme

tir

squash

golf

Tai Chi, Qi Gong, Yoga

hockey sur glace

voile

sports de combats, self-défense

planche à voile

handball

aviron

autres sports collectifs

autres sports d’aventure

autres sports d’endurance

autres disciplines sportives

unihockey, hockey sur gazon, rinkhockey

basketball, streetball

natation

cyclisme, mountainbike

ski alpin

jogging, course à pied, course en forêt

gymnastique

fitness, aérobic

vita-parcours

patinage sur glace

inline-skating, patinage à roulettes

danse, jazzdance

quilles, bowling

football, streetsoccer

snowboard

volleyball, beach volley

tennis

ski de fond

musculation, bodybuilding

badminton

promenade et randonnée à ski, raquettes à neige

randonnée pédestre, walking, randonnée de montagne

20% 30% 40% 70%60%50%

Page 20: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

19

position. Le classement des disciplines spor-tives pratiquées régulièrement sacre unenouvelle fois le cyclisme, suivi de la gymnas-tique, le jogging et la natation. Pour les disci-plines attitrées des personnes interrogées, lefootball occupe la sixième place, derrière le cyclisme, la randonnée pédestre, la gym-nastique, le jogging et le fitness/aérobic. Sil’on considère uniquement les participations aux compétitions, le football se place en têtedevant le jogging, le ski, la gymnastique, letennis et le volley-ball. Plus généralement,on peut dire qu’environ un quart des person-nes interrogées ayant pratiqué au moins unefois au cours des 12 derniers mois du foot-ball, du handball, du hockey sur glace ou del’athlétisme, a pris part à une ou plusieurscompétitions.

L’interprétation de la liste des disciplinessportives préférées va dépendre de l’angled’observation. Les diverses perspectives pos-sibles rendent la comparaison temporelleplus difficile. Des données nombreuses etrigoureusement comparables sont la condi-tion sine qua non à une interprétation fiablede la croissance ou de la régression des diffé-rentes disciplines. Jusqu’alors, les recherchessur le comportement sportif de la populationsuisse ne remplissaient que partiellement cesconditions. La comparaison avec les précé-dentes enquêtes de l’AOS a tout de mêmepermis de relever certaines tendances.13

En 1984 et 1994, la randonnée pédestre, lanatation, le cyclisme, le ski, la gymnastique et le jogging étaient les disciplines sportivesles plus pratiquées par la population suisse.Le « hexathlon suisse » n’a donc rien perdu desa popularité. En observant plus minutieuse-ment les divers pourcentages, on constateune légère croissance du cyclisme et dujogging, alors qu’aucune tendance nette n’est

à observer pour les quatre autres disciplinessportives. En revanche, le football, le volley-ball et surtout le snowboard connurent uneforte croissance. En 1994, l’inline-skating nefigurait pas encore sur la liste, il est avec le snowboard, le grand gagnant des annéesnonantes.14 En l’espace de quelques années,ces deux disciplines ont véritablement conquisla population suisse. Certaines disciplines à lamode exercent une influence à long termesur le sport ; ainsi on observe la progressiondu beach-volley pour le volley-ball, et dumountainbike pour le cyclisme.

Une tendance relevée en 1994 s’est largementconfirmée les années passant : la populationsuisse est de plus en plus polysportive. Enmoyenne, à la question «quel sport pratiquez-vous actuellement » sont citées trois disci-plines sportives. Si l’on soumet aux per-sonnes interrogées la liste des activitéssportives telle qu’elle se présente dans legraphique 5.1, elles vont cocher en moyenne 6 disciplines pratiquées au cours des 12 der-niers mois. Faire du sport aujourd’hui, c’estpratiquer plusieurs disciplines. 90% des spor-tifs actifs continuent à citer une disciplineprincipale, mais seulement une toute petiteminorité réduit son activité sportive à cetteseule discipline. La majorité pratique aumoins trois disciplines sportives, certainsallant même jusqu’à neuf ou dix disciplinessportives.

A noter que la plupart des sportifs ont pra-tiqué d’autres disciplines dans leur jeunesse.Le graphique 5.2 résume les informationsrelatives aux disciplines présentes et passéeset montre l’âge moyen de démarrage et lenombre d’années de pratique de chaquediscipline. Les sports pratiqués avant l’âge de 18 ans sont : le ski, le patinage sur glace, le football, le hockey sur glace, l’athlétisme,

Snowboard et inline-skating :les grands gagnants

La population devientpolysportive

Page 21: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

20

Graphique 5.2Démarrage et nombre d’années de pratique des différentes disciplines

■ nombre d’années de pratique

varappe, alpinisme

plongée

canoë, rafting

équitation, sports équestres

0 10

athlétisme

tir

squash

golf

Tai Chi, Qi Gong, Yoga

hockey sur glace

voile

sports de combats, self-défense

planche à voile

handball

aviron

autres sports collectifs

autres sports d’aventure

autres sports d’endurance

autres disciplines sportives

unihockey, hockey sur gazon, rinkhockey

basketball, streetball

natation

cyclisme, mountainbike

ski alpin

jogging, course à pied, course en forêt

gymnastique

fitness, aérobic

vita-parcours

patinage sur glace

inline-skating, patinage à roulettes

danse, jazzdance

quilles, bowling

football, streetsoccer

snowboard

volleyball, beach volley

tennis

ski de fond

musculation, bodybuilding

badminton

promenade et randonnée à ski, raquettes à neige

randonnée pédestre, walking, randonnée en montagne

20 30 40 6050

Page 22: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

21

le basket, le handball, la natation, la danse, le unihockey/le hockey sur gazon, l’équita-tion, les sports de combats, le volley-ball, lecyclisme et le snowboard. Les plus de 30 ans sedirigent bien plus vers des formes asiatiquesde relaxation et de maîtrise du mouvementtel le tai chi, le qi gong et le yoga. Le golf estun sport que les plus de 40 ans affectionnent.

Le graphique met en évidence la durée depratique de chaque discipline sportive. Unecourte ligne du graphique 5.2 peut doncavoir deux significations : il peut s’agir d’unediscipline sportive pratiquée moins de dixans. Les sports collectifs tels le basket-ball, le unihockey, le volley-ball, le squash et lehandball ainsi que les sports de combatsrépondent à ce type de schéma. D’autre part,des disciplines comme le snowboard ou leinline-skating ont une ligne courte parce queleur existence est récente. Le golf rentre éga-lement dans cette catégorie ; en effet, l’échoqu’il rencontre ne date que de quelquesannées. On ne pourra connaître l’âge auquelces disciplines seront abandonnées que dansquelques années. En revanche, il existe desdisciplines pratiquées en moyenne durantplus de vingt années. Il s’agit du ski, de larandonnée pédestre, de la natation, du pati-nage sur glace, du jeu de quilles, de la voile,des randonnées à ski, du cyclisme, du ski defond et du tir.

En tenant compte des paramètres de l’âge dedémarrage et de la durée de pratique, descarrières sportives typiques se dessinent. Lessports collectifs et ludiques que sont le foot-ball, le basket, l’unihockey, le hockey surglace, le handball auxquels s’ajoute l’athlé-tisme sont souvent le point de départ d’unecarrière sportive. Ces disciplines sont aban-données en moyenne avant l’âge de 30 ans.Le collectif cède sa place à l’individu et des

sports comme le tennis, le badminton et lesquash ou d’autres comme le jogging, laplongée, l’aviron, prennent la relève pour lesdix ou vingt prochaines années. Les disci-plines asiatiques de relaxation et de maîtrisedu mouvement ainsi que le golf trouventleurs adeptes parmi les anciens. Il existeparallèlement des disciplines que l’on peutpratiquer durant toute une vie comme le ski, la natation, le patinage sur glace ou lecyclisme, que l’on débute généralement avantl’âge de 20 ans, ou comme la randonnéepédestre, les randonnées à ski, le jeu dequilles, le ski de fond et la voile, que l’ondébute à un âge un peu plus avancé.

Comme nous le verrons plus loin, le passaged’une discipline sportive à une autre n’a pastoujours lieu. Bien souvent l’abandon de ladiscipline pratiquée rime avec abandon dusport. D’un autre côté, nombreux sont lesactifs qui souhaiteraient augmenter leur pra-tique sportive. Près de la moitié – plus préci-sément 48% – des sportifs actifs aimeraientfaire (encore) plus de sport. Si l’on exclu lespersonnes pratiquant déjà plusieurs fois parsemaine du sport pour une durée supérieureà trois heures, il reste une grande majoritéqui souhaiterait faire plus de sport. Ce besoind’un complément d’activité physique estprincipalement ressenti par les sportifs régu-liers dont la pratique est inférieure à deuxheures par semaine.

A la question « quelle discipline aimeriez-vouspratiquer », on retrouve toute la palette desdisciplines et activités sportives actuelles.Toutefois, on constate un clivage entre la liste (tableau 5.1) des disciplines que lespersonnes interrogées souhaitent pratiqueret les disciplines effectivement pratiquées(graphique 5.1). Trois des quatre disciplinesles plus populaires, à savoir le fitness/aéro-

Carrière sportive typique :du sport collectif au sport d’endurance

Page 23: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

22

Tableau 5.1Disciplines que les sportifs souhaiteraient pratiquer

Activités citées Potentiel de croissance en % de tous les sportifs (en pour-cent)*

Natation 4,0 11Fitness, aérobic 4,0 25Cyclisme, mountainbike 3,5 8Golf 3,4 222Tennis 2,9 33Jogging, course à pied, cross 2,4 10Autres sports d’aventure 2,4 58Gymnastique 2,3 10Volley-ball, beachvolleyball 2,2 39Sports de combat/self-défense 2,2 103Inline-skating, patinage à roulettes 1,8 25Ski alpin 1,8 7Danse, jazzdance 1,8 54Badminton 1,7 58Randonnée pédestre, walking, randonnée en montagne 1,6 5Ski de fond 1,4 24Snowboard 1,1 20Musculation, bodybuilding 1,0 25Varappe, escalade 0,9 38Football, streetsoccer 0,7 6Squash 0,7 52Autres disciplines 0,7 30Equitation, autres sports équestres 0,7 20Autres sports collectifs et ludiques 0,7 14Plongée 0,6 53Tai Chi, Qi Gong, Yoga 0,6 31Ski de randonnée, raquettes à neige 0,5 38Unihockey, hockey sur gazon, hockey à roulettes 0,5 21Planche à voile 0,5 44Basketball, streetball 0,5 12Voile 0,5 37

* Le potentiel de croissance correspond au taux de disciplines que les sportifs actifs souhaiteraient pratiquer. Un potentiel de croissance de 100% signifie que le nombre de sportifs souhaitant pratiquer cette discipline est aussi élevé que le nombrede pratiquants actuels. En d’autres termes, le potentiel de cette discipline est le doublement du nombre de ses pratiquants.

Des désirs multiples et variés

Page 24: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

23

bic, la natation et le cyclisme, figurent en têtedu classement des disciplines que l’on sou-haite pratiquer. Mais en quatrième position setrouve le golf, que plus de 3% des sportifssouhaiteraient pouvoir pratiquer et le caséchéant pratiquer davantage. En cinquièmeposition, nous avons le tennis, directementsuivi par la catégorie « autres sports d’aven-ture » qui comprend des activités telles ledelta-plane, le parachutisme, le vol à voile, lewakeboard et la planche à roulette. Plusgénéralement, cette liste des disciplines spor-tives que l’on souhaite pratiquer est un inté-ressant cocktail composé de disciplines spor-tives anciennes et récentes, traditionnelles et modernes, simples et complexes, bonmarché et dispendieuses, où hygiène de vie,camaraderie, performance et aventure sontau rendez-vous.

Les valeurs semblent petites, mais il ne faut pas oublier qu’un pour-cent des spor-tifs actifs équivaut à 40 000 personnes. Donc, même pour les disciplines figurant en queue de liste, le potentiel de croissanceest d’environ 20 000 personnes pour les 14 à 74 ans. Pour le golf, ce potentiel de crois-sance est de 135 000 personnes, et pour letennis ce ne sont pas moins de 115 000 per-sonnes. On observant le potentiel de crois-sance du tableau 5.1 en fonction du nombreactuel d’actifs – outre le golf, les sports decombats et dans une moindre mesure lessports d’aventure, le badminton et la dansedevraient connaître un formidable essor dansles prochaines années.

Un fort potentiel de croissancede diverses disciplines

Page 25: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

24

6. Différences d’ordre social dans le comportement sportif

Le sport à la portée de tous ?

Au cours des précédents chapitres, les termesde « moyenne », « exemple typique » et « régu-larité » revenaient souvent dans la descriptiondu comportement sportif de la populationsuisse. Le calcul de valeurs moyennes et larecherche de schéma typique nous aident àmettre en évidence le profil et les caractéris-tiques du système sportif suisse. Les excep-tions au modèle type sont bien évidemmentpléthores. Finalement, chaque personne secaractérise par un comportement sportifindividuel, par un profil sportif distinct et unparcours sportif spécifique.

Loin des préférences personnelles, des facteursd’un ordre supérieur influencent le compor-tement sportif. Les valeurs et les normessociales, des prestations et des exemplesdifférents, les barrières structurelles et lesinégalités, font en sorte que le garçon se diri-gera plutôt vers le football et la petite fille nerêvera que de cheval. Le sexe, l’âge, la région,la nationalité, la région d’habitation, le degréd’instruction ou le statut professionnel –autant de facteurs qui influencent le compor-tement sportif de chaque individu.15 Par lasuite, nous étudierons plus avant ces indivi-dualités dans le comportement sportif. Nousanalyserons dans un premier temps les fac-teurs classiques de l’âge et du sexe, puis dansun deuxième temps nous considérerons lesdifférences régionales et nationales et finale-ment mettrons en évidence les différencessocio-économiques.16

6.1 Différences liées au sexe et à l’âge

Le sexe et l’âge ont de tout temps profon-dément influencé le comportement sportif.Depuis son apparition au milieu du 19ème

siècle, le sport était d’abord une affaired’hommes jeunes. Les femmes et les per-

sonnes plus âgées n’étaient certes pas totale-ment exclus du sport, mais les possibilités et la tolérance sociale étaient si minimes, que leur activité sportive, jusqu’il y a à peinequelques dizaines d’années, était bien infé-rieure à celles des jeunes gens. Au cours destrois dernières décennies, le monde a consi-dérablement évolué. L’égalité de la femme et de l’homme dans la politique et la société,le mouvement en faveur de la santé et du fit-ness, la création de nouveaux marchés ontpermis que se développent le sport féminin,les disciplines d’une vie et le sport des moinsjeunes.17 Où et à quel point le sexe et l’âgecontinuent à jouer un rôle, sera étudié plustard. Nous nous concentrons sur la pra-tique active du sport. Les différences dans la consommation et la conception du sportferont l’objet d’analyses plus approfondiesdans les chapitres suivants.

Les graphiques 6.1 à 6.3 font état dans unpremier temps des différences dans l’activitésportive. Grâce aux moyennes, il apparaîtclairement qu’en ce début de 21ème siècle, leshommes continuent à pratiquer plus de sportque les femmes. On constate d’autre part queles jeunes sont un peu plus actifs que lesmoins jeunes. Cette vérité ne se vérifie pour-tant pas toujours, ni pour tous les niveauxd’activité. Selon le graphique 6.1, les grandssportifs sont plus souvent des hommes, maisil en va de même des inactifs. En revanche,les femmes sont des sportives plus modérées.

L’âge ne va pas forcément de pair avec unediminution de l’activité sportive. L’abandondu sport se situe en règle générale avant 30ans, puis après 60 ans. Entre 30 et 60 ansl’activité sportive de la population reste enrevanche bien constante, voire augmentequelque peu notamment pour les femmes.En observant les graphiques 6.2 et 6.3, les

Page 26: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

25

■ jamais

■ irrégulièrement/rarement

■ au moins une fois par semaine, mais au total moins de deux heures

■ au moins une fois par semaine, au total deux heures et plus

■ plusieurs fois par semaine, au total trois heures et plus

hommes femmes

90%

80%

70%

60%

40%

50%

30%

20%

10%

0%

100%

Graphique 6.1Activité sportive des hommes et des femmes

profils d’activité des hommes et des femmesse différencient nettement au cours desannées. Jeunes, les femmes se montrent bienmoins sportives que les hommes. Mais à par-tir de 45 ans, l’activité sportive croît de nou-veau jusqu’à dépasser largement celle deshommes. Pour résumer, on peut dire que lesexe et l’âge continue d’exercer une influencesur l’activité sportive, mais les différences quiy sont liées se sont faites plus petites maisplus complexes.

Il est intéressant de voir comment se tradui-sent ces différences de niveau d’activité surles motifs, les lieux et les disciplines spor-tives. Hommes et femmes, jeunes et moinsjeunes ne pratiquent pas un sport pour les

mêmes raisons. Alors que les jeunes spor-tifs masculins aiment à se mesurer auxautres, à pousser leurs limites, les sportifsmoins jeunes et les femmes sont motivéspar d’autres aspects. Les jeunes gens sontégalement plus sensibles au sport en groupe.La santé et l’hygiène de vie rassemble tout lemonde, argument plébiscité tant par leshommes que les femmes, les jeunes que lesmoins jeunes.

Les différences de l’âge se traduisent par unepréférence pour des lieux différents. Selon legraphique 6.4, les personnes moins jeunespratiquent plus souvent un sport à la maison,tandis que les centres publics ou privé desport et de fitness et les associations attirent

Les femmes plus actives queles hommes avec l’âge

Page 27: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

26

■ jamais

■ irrégulièrement/rarement

■ au moins une fois par semaine, mais moins de deux heures au total

■ au moins une fois par semaine, au total deux heures et plus

■ plusieurs fois par semaine, plus de trois heures au total

14 à 29 ans 30 à 44 ans 45 à 59 ans 60 à 74 ans

90%

80%

70%

60%

40%

50%

30%

20%

10%

0%

100%

■ jamais

■ irrégulièrement/rarement

■ au moins une fois par semaine, mais moins de deux heures au total

■ au moins une fois par semaine, au total deux heures et plus

■ plusieurs fois par semaine, plus de trois heures au total

14 à 29 ans 30 à 44 ans 45 à 59 ans 60 à 74 ans

90%

80%

70%

60%

40%

50%

30%

20%

10%

0%

100%

Graphique 6.2Activité sportive de l’homme en fonction de l’âge

Graphique 6.3Activité sportive de la femme en fonction de l’âge

Page 28: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

27

■ 14 à 29 ans ■ 45 à 59 ans

■ 30 à 44 ans ■ 60 à 74 ans

0% 10% 40% 50%30%20% 60%

installations sportives publiques

à la maison

club

centre privé de fitness

groupes, rencontres, cours

parc de loisirs

nature

davantage les jeunes. Les femmes sont plusnombreuses à faire du sport à la maison,tandis que ces messieurs se retrouvent ausein de clubs. Mis à part ces deux endroits,aucune différence significative liée au sexen’a pu être relevée.

Les différences, conséquences de l’âge et dusexe sont surtout perceptibles dans le choixde la discipline sportive. Le tableau 6.1 rep-rend l’âge moyen et la part des femmes enpour-cent de chaque discipline sportive. End’autres termes, nous avons calculé l’âgemoyen et le taux de femmes dans les disci-plines principales des personnes interrogées.A l’instar des analyses effectuées dans le cha-

pitre précédent, le basket-ball, le snowboard,le volley-ball, l’unihockey, l’athlétisme, lessports de combat, l’inline-skating, la danse,le football, le handball et le hockey sur glaceont une moyenne d’âge inférieure à 30 ans.En revanche, des disciplines comme le ski defond, la randonnée pédestre, le golf, la voile,la gymnastique, le tai chi, le ski, les parcoursvita, les randonnées et promenade à ski, lesrandonnées à raquettes, la natation et tir ontune moyenne d’âge supérieure à 40 ans.

Le tai chi et toutes les techniques d’inspira-tion orientale de relaxation et de connais-sance de soi, la danse, la gymnastique, l’équi-tation, le fitness/aérobic et la natation sont

Graphique 6.4Préférence de lieux en fonction de l’âge (taux de personnes interrogées pratiquant au moins une fois par semaine un sport à l’endroit donné)

Retour au domicile

Page 29: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

28

Sports féminins, sports masculins

Tableau 6.1Age moyen et taux de femmes dans les disciplines sportives les plus populaires

Age moyen Taux de femmes(en années) (en pour-cent)

Randonnée pédestre, walking, randonnée en montagne 48 60Natation 41 61Cyclisme, mountainbike 40 51Ski alpin 42 48Jogging, course à pied, cross 38 45Gymnastique 46 79Fitness, aérobic, 38 65Parcours vita 42 41Patinage sur glace 40 58Inline-skating, patinage à roulettes 28 51Danse, jazzdance 28 82Football, streetsoccer 28 8Snowboard 22 36Volleyball, beachvolleyball 24 57Tennis 39 38Ski de fond 49 53Musculation, bodybuilding 34 35Badminton 30 53Randonnée à ski, raquettes à neige 42 29Basketball, streetball 20 23Tir 41 5Unihockey, hockey sur gazon, hockey à roulettes 25 10Athlétisme 26 27Squash 34 38Varappe, escalade 37 14Equitation, sports équestres 34 74Plongée 33 24Golf 47 30Tai Chi, Qi Gong, Yoga 46 83Hockey sur glace 29 21Voile 47 32Sports de combat/self-défense 26 34Planche à voile 35 17Handball 28 25Autres sports collectifs et ludiques 38 14Autres sports d’aventure 34 35Autres sports d’endurance 37 33Autres disciplines sportives 41 43

Remarque :les calculs ne tiennent compte que des disciplines sportives principales indiquées comme telles par les personnes interrogées. Les disciplines sportives citées par moins de un pour-cent des personnes interrogées ont été supprimées.

Page 30: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

29

des disciplines sportives dites féminines. Aumoins 60% des pratiquants de ces disciplinessont des femmes. Les hommes sont desadeptes du tir, du football, de l’unihockey, del’escalade, de la planche à voile, du hockeysur glace, du basket-ball, de la plongée et duhandball. Pour ces disciplines, les femmesreprésentent au maximum un quart despratiquants. A souligner qu’il existe environdeux fois plus de « sports masculins » que de« sports féminins ». Autrement dit, les disci-plines sportives à fort taux de femmes sontbien plus rares que les disciplines sportives àfort taux d’hommes.18

Les résultats sur les préférences sportivesspécifiques au sexe concordent à tout pointde vue avec les profils d’activité distincts deshommes et des femmes. Effectivement, lesdisciplines typiquement masculines comptentun grand nombre de sport collectifs etludiques, que l’on abandonne souvent àl’approche de la trentaine, alors que les disci-plines typiquement féminines sont plus sou-vent pour toute la vie. Il n’est donc pas éton-nant que les femmes pratiquent moins desport dans les jeunes années mais que pas-sées 45 ans, elles s’avèrent beaucoup plusactives que les hommes.

6.2 Différences régionales et nationales

L’âge et le sexe ne sont pas les seuls facteursd’influence, la nationalité et la région d’habi-tation imprègnent elles aussi le comporte-ment sportif. Le graphique 6.5 met en évi-dence les différences du niveau d’activitéentre d’une part les Suisses et les étrangersrésidant en Suisse, et d’autre part entre lestrois régions linguistiques. A l’évidence, lesSuisses pratiquent plus de sport que la popu-lation étrangère résidante en Suisse ; la diffé-

rence réside surtout parmi les non sportifs et les sportifs modérés. Les étrangers sontsouvent très actifs ou alors totalementpassifs. En revanche, les mêmes raisonspoussent Suisses et non Suisses à pratiquerun sport. Les étrangers expriment les mêmesmotivations. De même, le lieu de pratique nemet en évidence que de faibles écarts entreles étrangers et les Suisses. Les étrangersrésidants en Suisse sont moins nombreux àpratiquer un sport en pleine nature ou ausein d’un club sportif.

La liste des disciplines pratiquées confirme lefait que les étrangers se détournent quelquepeu des activités irrégulières et du sport enpleine nature. Le taux d’étrangers qui pra-tiquent le tir et les activités d’extérieur tellesl’équitation, l’escalade, la randonnée à ski, leski, le snowboard et la randonnée pédestre,est extrêmement faible. Parmi les disciplinessportives accueillant le plus d’étrangers setrouvent le basket-ball/streetball et le footballsuivis des sports de combats.

Les différences entre les régions linguistiquessont pour leur part bien plus marquées.Selon le graphique 6.5, les Suisses romandset les Tessinois sont nettement moins sportifsque les Suisses alémaniques. En Suisse alé-manique, le taux de sportifs très actifs est de39%, et de 23% de non sportifs ; en SuisseRomande, la tendance est inversée et les taux sont respectivement de 26% et 36%. LeTessin compte même un taux de 39% de nonsportifs. En tentant une comparaison entreplusieurs pays au point 3.2, nous avions déjàfait remarquer que derrière de telles diffé-rences interculturelles se cachent les raisonsles plus diverses. Il est possible que dans lapartie francophone de la Suisse, la notion desport revêt une signification différente qu’enSuisse alémanique et que certaines activités

Un taux d’étrangers supérieurau football et au basket ball

Page 31: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

30

comme la randonnée pédestre ne soient pasassimilées à de réelles disciplines sportives.

Une analyse plus approfondie des différencesrégionales nous semblent dans ce contexteparticulièrement riche d’enseignements. Pource qui est des motivations, les positions destrois régions ne diffèrent pas grandement. Lasanté, la camaraderie, connaître son corpssont également plébiscités par les sportifsromands et tessinois, alors que la poursuitede performances personnelles et l’émulationsont des arguments beaucoup moins souventinvoqués. En revanche, des différences seprésentent quant au lieu de pratique (voirgraphique 6.6). Les Romands et les Tessinoissemblent rechigner à pratiquer un sport en

pleine nature ou à la maison, ce qui n’est pasle cas pour les Suisses alémaniques. Une dif-férence moins nette mais tout aussi significa-tive est la fréquentation des installations spor-tives publiques, les associations ou clubs et laformation de groupes, autant de manières devivre le sport que les Romands apprécientmodérément. Les centres privés de fitnessrencontrent le même succès dans les troisrégions linguistiques.

Les différences relevées trouvent leur réper-cussion dans le choix de la discipline spor-tive. Les Suisses romands et les Tessinois par-ticipent un peu moins au hexathlon suisseque les Suisses alémaniques. La randonnéepédestre, la natation, le cyclisme, le ski, lejogging et la gymnastique font égalementpartie des disciplines préférées en Suisse

■ jamais

■ irrégulièrement/rarement

■ au moins une fois par semaine, mais moins de deux heures au total

■ au moins une fois par semaine, au total deux heures et plus

■ plusieurs fois par semaine, trois heures et plus au total

Suisses

100%

90%

80%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%Etrangers Suisse alémanique Romandie Tessin

Graphique 6.5Activité sportive selon la nationalité et la région linguistique

Les Suisses alémaniquesnettement plus actifs

Page 32: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

31

Romande et au Tessin, mais les taux de par-ticipation notamment pour le cyclisme, lejogging, la gymnastique, la randonnéepédestre et la natation sont inférieurs auxtaux de participation des Suisses aléma-niques. Cet état de fait n’est pas seulementvalable quand il s’agit d’indiquer spontané-ment la discipline sportive principale, il estconfirmé par les réponses sur la pratique aucours des 12 derniers mois de disciplinesdonnées. Autrement dit : derrières des activi-tés sportives différentes ne se cachent passimplement une conception différente de lanotion de sport, mais bien un profil d’activitéautre. Le cyclisme, le jogging, la gymnas-tique, la randonnée pédestre et la natation

■ Suisse alémanique ■ Suisse italienne

■ Suisse romande

0% 10% 40% 50%30%20% 60%

installations sportives publiques

à la maison

club

centre privé de fitness

groupes, rencontres, cours

parc de loisirs

nature

Graphique 6.6Préférence du lieu en fonction de la région linguistique (taux de personnes interrogées pratiquant au moins une fois par semaine un sport à l’endroit donné)

Des profils d’activité différentsselon les régions linguistiques

sont nettement plus pratiqués en Suisse alé-manique. Comme autres disciplines spor-tives typiques de Suisse alémanique, ontrouve le handball, l’athlétisme, l’inline-skating, l’unihockey et le jeu de quilles. Pourtous ces sports, 85% des pratiquants sontSuisses alémaniques. En Suisse romande, legolf, le canoë et le rafting recueillent des tauxde participation plus élevés.

Quant à l’opposition milieu urbain – milieurural, elle ne révèle que de faibles différences.Tant pour l’activité sportive en elle-mêmeque pour les motivations et lieux de pratique,aucune différence significative entre le milieuurbain et le milieu rural n’est à souligner.

Page 33: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

32

6.3 Différences liées au degréd’instruction et au revenu

De tout temps, le statut social a marqué lecomportement sportif. Le sport ne s’est pas seulement divisé en une couche infé-rieure et une couche supérieure, mais il s’estrapidement développé dans l’enseignementsupérieur et son succès fut d’un point de vue général plus grand dans les classes supé-rieures et moyennes épargnées par le travailphysique que dans la classe ouvrière. Jusqu’àla seconde moitié du vingtième siècle, lesport était réservé en premier lieu auxemployés ayant bénéficié d’une formationsupérieure.19

Le graphique 6.7 met en évidence l’influencedu degré d’instruction et du niveau de reve-nus sur le comportement sportif. Le statutsocial continue à imprégner l’activité spor-tive. En effet, le taux de non sportifs est net-tement plus élevé parmi les personnes dontl’instruction et les revenus sont faibles. Pourles ménages dont le revenu est inférieur à Fr. 5000.–, le nombre de non sportifs est deuxfois plus important que dans les ménagesdont le revenu est supérieur à Fr. 8000.–.

Les motivations à la pratique d’un sport nediffèrent pas suivant le statut social. Pour lespersonnes peu qualifiées comme pour les per-sonnes hautement qualifiées, la santé reste

■ jamais

■ irrégulièrement/rarement

■ au moins une fois par semaine, mais moins de deux heures

■ au moins une fois par semaine, au total deux heures et plus

■ plusieurs fois par semaine, trois heures et plus au total

scolarité obligatoire

100%

90%

80%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%apprentissage formation supérieure moins de Fr. 5000.– de Fr. 5000.– à 8000.– plus de Fr. 8000.–

Graphique 6.7Activité sportive en fonction de l’instruction et du revenu

Le sport s’est démocratisé

Page 34: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

33

l’argument principal, tandis que la poursuitede performances personnelles arrive en queuede liste. Seule l’aspect de la communauté et dela camaraderie ne fait pas l’unanimité. Lespersonnes peu qualifiées aiment pratiquer unsport entre amis et collègues, ce qui n’est pasle cas pour les personnes hautement quali-fiées. Ce résultat est corroboré par les préfé-rences en matière de lieu. Alors que les per-sonnes à faible statut social fréquentent lesclubs sportifs, les personnes au statut socialplus élevé privilégient les centres de fitnessprivés et le sport en pleine nature.

Bien que l’on ne puisse plus parler réellementde couche supérieure et de couche inférieure

dans les disciplines sportives, les préférencessportives ne sont pas totalement indépen-dantes du statut social. Que les désirs et préfé-rences soient marqués par le statut social ouculturel ou par des restrictions purementfinancières, le choix d’une discipline sportivereste lié à l’origine sociale, à l’instruction et àl’épaisseur du portefeuille. Ainsi, les personnesdont le revenu est supérieur à la moyenne,sont plus nombreuses à pratiquer les disci-plines de prestige, coûteuses en matériel, tellesla plongée, la voile, le tennis, le golf, l’escalade etla planche à voile. En revanche, les personnesdont le revenu est plus modeste se consacrentbien plus à des disciplines comme la gymnas-tique, le tir, l’athlétisme et le hockey sur glace.

Deux catégories de disciplines sportives

Page 35: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

34

7. Le sport en club

Autrefois, l’activité sportive se cantonnaitsurtout dans les clubs ou associations spor-tives. Jusqu’à la seconde moitié du vingtièmesiècle, la pratique d’un sport sous-entendaitsouvent l’appartenance à un club.20 Dans le chapitre 3, nous avons pu constater que les mentalités ont évolué en cette matière :aujourd’hui, le sport se pratique dans demultiples endroits et structures différentes.En dépit de l’expansion des centres sportifs etde fitness et du développement des sportsindividuels que l’on peut pratiquer en dehors

d’un contexte associatif, le club sportif resteun endroit important de la pratique sportive.

Selon le graphique 7.1, 28% de la popu-lation suisse est membre d’un club sportif.Sachant qu’un membre sur 7 est passif, onpeut affirmer qu’environ un quart de lapopulation suisse est membre actif d’un clubsportif. Près d’un cinquième des membresactifs est affilié dans plus d’un club. Lesmembres passifs sont en règle généraled’anciens membres actifs : environ trois quarts

■ taux de membres actifs ■ taux de membres passifs

0% 10% 15% 25% 35%5% 30%20% 40%

hommes

femmes

14 à 29 ans

30 à 44 ans

60 à 74 ans

45 à 59 ans

Suisses

Etrangers

Romandie

Suisse alémanique

Tessin

population totale

Graphique 7.1Les membres d’un club ou d’une association sportive

Un quart de la population estmembre actif d’un club

Page 36: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

35

des membres passifs ont pratiqué autre-fois un sport au sein de ce même club. Lesmembres passifs ne sont pas seuls à témoi-gner d’un passé sportif au sein d’un club.Plus de la moitié (54%)des sportifs qui prati-quent aujourd’hui un sport en dehors de cetype de structure était autrefois membre d’unclub. Ce qui permet de dire que les clubssportifs continuent à jouer un rôle importantdans la vie du sport et dans l’éducation spor-tive de chaque individu.

La grande majorité des membres de clubappartient aux sportifs réguliers. Dans le cha-pitre 2, nous avions pu constater qu’uncinquième de la population se retrouve aumoins une fois par semaine dans un clubpour pratiquer un sport. Sachant que 24% dela population sont membres actifs d’un club,on peut en déduire, que la grande majoritédes membres actifs fréquente au moins unefois par semaine le club. A l’inverse, parmiles sportifs réguliers, un tiers est membred’un club. Les chiffres confirment qu’êtremembre d’un club implique une pratiquesportive régulière.

Il est difficile de dire avec certitude si l’enga-gement associatif a diminué ou connu unecroissance au cours des dernières années.D’après les précédentes études de l’AOS por-tant sur l’activité sportive de la populationsuisse (1984 et 1994), on constate une dimi-nution du nombre de membres. Selon lesdeux enquêtes de l’AOS, un tiers de la popu-lation était membre d’un club. Toutefois, lamatériel statistique étant trop pauvre et lesméthodes de recherches différentes, la com-paraison est délicate. « Liberté » de l’Officefédéral de la statistique (1988) avec près de40 000 personnes interrogées, permet unecomparaison bien plus fiable. Selon ce son-dage représentatif réalisé à la fin des années

huitantes, 28% de la population suisse étaitmembre d’un club. Ce chiffre correspondparfaitement à celui de la présente étude. A priori, au cours des 12 dernières années, le nombre de membres de clubs sportifsn’aurait pas bougé. Après l’essor connu dansles années 60 et 70, le nombre de membresde clubs s’est stabilité à un haut niveau dansles années 90. Le sport associatif n’a que peuprofité des récentes évolutions du mondesportif, mais en aucun cas on ne peut parlerde crise du sport associatif ou d’un ras-le-boldes membres de club.21

Les catégories de la population les plus repré-sentées au sein du club sont visibles à traversle graphique 7.1. Il s’avère que les hommessont plus nombreux que les femmes, lesjeunes que les moins jeunes, les Suissesalémaniques que les Suisses romands et lesTessinois, les Suisses que les étrangers. Ladifférence la plus nette est celle entre lessportifs de nationalité suisse et la populationimmigrée : les sportifs actifs suisses sont deuxfois plus nombreux que les sportifs actifsétrangers, le sexe n’ayant pas une grandeimportance. Les hommes étrangers ne sontpas plus nombreux que les femmes étran-gères à fréquenter un club. En revanche, lesdifférences entre les régions linguistiquesdépendent principalement de leur engage-ment sportif respectif qui est nettement plus important en Suisse alémanique. Si l’onconsidère uniquement les sportifs, le taux deSuisses romands membres d’un club est aussiélevé que le taux de Suisses alémaniques.

Avec l’âge, le nombre de membres actifsdiminue de façon prévisible, tandis que lenombre de membres passifs grimpe légère-ment. Un autre résultat mérite qu’on s’yattarde : en dépit de carrières sportives pluscourtes, les jeunes membres de club ont fait

Pas de lassitude associativeà signaler

Page 37: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

36

ou font partie d’un plus grand nombre declubs que les anciens. Alors que parmi lespersonnes âgées entre 60 et 74 ans, la moitiéont été membres dans un seul club tout aulong de leur carrière sportive, ceci ne se véri-fie que pour un quart des jeunes de 14 à 29ans. Environ la moitié des membres âgésentre 14 et 29 ont fréquenté deux voire troisclubs, un quart en a fréquenté quatre et plus.Le changement de club est monnaie courantepour la jeune génération. Seuls les anciensparlent encore de fidélité à vie à un club ;cette vertu semble être en voie de disparition.

Bien que l’engagement au sein d’un club soitaujourd’hui moins long et une affiliationdécennale de plus en plus rare, l’intégrationsociale reste la raison principale de touteaffiliation. Selon le graphique 7.1, quatrecinquièmes des membres de clubs sou-lignent l’esprit de communauté et de cama-raderie en réponse à la question « Pourquoiexercez-vous un sport au sein d’un club ? ».Un quart apprécie surtout les entraînementsréguliers à heures fixes. La proximité, la tra-dition et l’habitude ou des tarifs modiques nesont relevés que par une petite minorité. Unediscipline spécifique, un entraînement de

qualité, les compétitions et la possibilité de semesurer aux autres sont autant d’argumentsde poids spécifiques à l’offre des clubs.

Outre le plaisir de la compagnie, un entraîne-ment systématique et régulier, la compétitionsportive et la possibilité de se mesurer auxautres, le choix d’une discipline spécifique,sont des arguments importants dans l’affilia-tion à un club. Pourtant, le sport en club nese limite pas au seul sport de compétition. Detous les membres actifs d’une association,33% participent régulièrement à des com-pétition, 13% participent de temps à autre,tandis que la majorité (54%) des membresactifs ne prennent jamais part à des compéti-tions. A l’inverse, qui dit sport de compétitiondit de suite sport en club : en effet, 88% desparticipants réguliers à des compétitions sontmembres d’un club.

Un regard sur les disciplines sportives prati-qués habituellement en club permet d’appro-fondir ce résultat. Parmi les personnes ayantpratiqué une discipline précise au cours desdouze derniers mois, certaines l’ont fait ausein d’un club ; les disciplines sportives quicomptent le plus d’affiliation à un club sont

en pour-cent

Communauté/camaraderie 80Entraînement régulier à heures fixes 25La discipline ne peut être pratiquée qu’au sein d’un club 17Offres sportives variées/bonnes possibilités d’entraînement 16Participation à des compétitions 10La concurrence comme aiguillon 10Proximité 4Tradition/habitude 4Bon marché, bon rapport qualité/prix 3

Tableau 7.1Raisons principales pour devenir membre d’un club (en pourcentage des membres actifs)

La fidélité, une vertu d’un autre âge

Page 38: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

37

dans l’ordre : les sport de combat (40%),l’athlétisme (33%), le handball (32%), le tir(26%), le hockey sur glace (26%), la gym-nastique (24%), le football (23%), l’uni-hockey (18%), le tennis (17%), le volley-ball(16%) et l’aviron (16%). Cette énumérationfait surtout état de sport collectifs et ludiqueset de sports de compétition que l’on pratiquetrès souvent dans les clubs. Les trois disci-plines les plus populaires, à savoir la ran-donnée pédestre, la natation et le cyclisme,représentent moins de trois pour-cent dessportifs actifs membres d’un club. Le jogging (7% des membres) et le ski (4% desmembres) ne sont pratiqués dans le cadre du club que si l’on envisage de participer

à des compétitions. En conséquence, malgré l’ouverture des clubs à de nouveauxmembres, à leurs désirs et leurs attentes, etmalgré une valorisation faible du sport deperformance, le sport d’équipe pratiqué encompétition reste un secteur central du sportassociatif.

Le graphique 7.2 prouve que le sport en clubne se résume pas à la seule compétition. Pourmieux cerner les motivations des sportifsmembres, les personnes interrogées ont eu à juger dix affirmations relatives au sportassociatif. L’affirmation « le sport dans lesclubs met avant tout l’accent sur la compéti-tion et les performances » n’est ni confirmée

■ non sportif ■ sportif non membre

■ sportif membre d’association

0% 10% 40% 50% 60% 70% 80% 90%30%20% 100%

les clubs sportifs apportent une grandecontribution à la santé publique

les clubs sportifs proposent uneoffre extrêmement diversifiée

le sport dans les clubs met avant tout l’accentsur la compétition et les performances

les clubs sportifs ont suivi trop tardles dernières tendances sportives

les clubs sportifs devraient devenircomme des centres de fitness

dans vingt ans, il n’existeraplus aucun club sportif

les clubs sportifs assument des tâchesprécieuses en faveur des jeunes

on trouve dans les clubs sportifscollaboration et camaraderie

dans les clubs sportifs, chacunpeut vraiment participer

dans un club sportif, chacun est tenude participer aux tâches à réaliser

Graphique 7.2Evaluation des diverses affirmations sur le sport en club en fonction de l’activité (taux de personnes interrogées en accord avec l’affirmation donné)

Le sport de compétition est synonyme d’affiliation à un club, mais le sport en club ne se résume pas auseul sport de compétition

Page 39: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

38

ni infirmée : 40% des personnes interrogéessont d’accord avec cette affirmation, alorsque 60% la réfutent. Le sport de compétitionet de performance fait certes partie du sportassociatif, mais le sport en club ne se limitepas au seul sport de compétition. Les affir-mations touchant le travail en faveur desjeunes (95% de réponses positives), la vie en groupe et la camaraderie (96%), la santépublique (91%), l’ouverture (« chacun peutparticiper » 87%) et la diversité de l’offre(73%) recueillent un meilleur écho. Unenette majorité des personnes interrogéesétaient d’accord avec ces affirmations. Leclub se caractérise par d’importantes fonc-tions sociales, notamment dans le cadre del’éducation, de l’intégration et de la santé,mais également par le grand nombre de sesmembres et l’extrême diversité de l’offre.

Au regard de ces résultats, rien d’étonnantdonc à ce que l’on prédise au club, tel qu’il se présente aujourd’hui, de beaux jours.Seule une petite minorité (7%) estime que lesport associatif aura disparu dans une ving-taine d’années, alors qu’une personne surhuit pense que « les clubs devraient devenircomme des centres de fitness ». Les réactionssont mitigées quant au fait que le club aitsuivi trop tard les tendances à la mode. Iln’en reste pas moins qu’un tiers de la popu-lation suisse est d’avis que les clubs sportifssont passés à côté des nouvelles tendances.

Un phénomène intéressant a pu être observédans ce contexte : les réponses des spor-tifs membres d’un club, des sportifs nonmembres et des non sportifs ne divergentpour ainsi dire pas (voir graphique 7.2). Tant les non sportifs que les sportifs nonmembres rendent hommage à l’instar dessportifs membres, aux fonctions et presta-tions du sport associatif et croient en son

avenir. Si l’on tient vraiment à interpréter lespetites différences, on peut dire que les spor-tifs non membres sont légèrement plus cri-tiques vis-à-vis du sport en club que les nonsportifs, alors que les sportifs membres enont la meilleure image.

Plus surprenant encore, l’âge, comme l’enga-gement sportif, le sexe et le statut social n’ontpas révélé de différences dans l’appréciationdu sport en club. Nous trouvons de grandesdifférences en ce qui concerne l’affiliation àun club suivant le sexe, l’âge et le pays, maisdans le domaine des fonctions, prestations etperspectives d’avenir, à la surprise généraleles avis sont unanimes.

Seules, les régions linguistiques se dé-marquent les unes par rapport aux autresnotamment par rapport au sport de compé-tition. Deux tiers de la population en Suisseromande et au Tessin soutiennent l’affirma-tion « le sport dans les clubs met avant toutl’accent sur la compétition et les perfor-mances » contre un tiers en Suisse aléma-nique. Les Suisses alémaniques sont nonseulement plus nombreux à être affiliés à unclub, mais ont également une autre percep-tion du sport en club.

Quels soient l’engagement sportif, le sexe,l’âge, le statut social et la région d’habitation,le club est associé au bénévolat. 71% des per-sonnes interrogées approuvent, du moinspartiellement, l’affirmation suivante : « Dansun club sportif, chacun est tenu de participeraux tâches ». Le bénévolat est à la fois unecaractéristique fondamentale mais aussi unproblème latent dans les clubs. Il mérite quenotre étude s’y attarde un peu.

D’après le tableau 7.2. un petit quart desmembres de club occupe actuellement une

Des perspectives optimistesgrâce à des tâches multiples

Page 40: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

39

activité bénévole, un autre quart fut bénévoleautrefois et une bonne moitié des membresn’a jamais donné bénévolement de sontemps. Actuellement, les bénévoles au seinde clubs représentent donc 6% de la popula-tion suisse. Sachant qu’un pour-cent denotre échantillon de référence équivaut à54 560 personnes22, nous pouvons en déduirequ’en Suisse environ 325 000 personnesexercent une activité bénévole au sein d’unclub sportif. Ce chiffre est confirmé parl’étude suisse sur les associations de 1998.23

A l’instar de cette étude sur les clubs et lesassociations, nous avons pu constater qu’ils’agit effectivement de travail bénévole –c’est-à-dire volontaire et gratuit –, et que seuleune infime partie est véritablement rému-nérée. 64% des membres travaillent à titrepurement bénévole, 32% sont partiellementindemnisés et seulement 4% voient leurtravail largement ou entièrement indemnisés.

En moyenne, les bénévoles consacrent un peumoins de 3 heures par semaine à leur club.24

Le travail réel peut varier de 30 minutes àplus de 10 heures en fonction du club ou dela position. Normalement une à deux heuresde travail sont demandées (c’est-à-dire pourenviron la moitié des bénévoles). Les béné-voles occupent surtout des postes d’entraî-neur et de répétiteur (32%), de secrétaire(14%), de président (13%), de responsable jeu-

nesse (12%), de vice-président (9%) d’autremembre du comité (7%) et de trésorier,d’arbitre et de juge (chacun 6%).

L’engagement volontaire et bien souvent béné-vole au sein du club procure beaucoup de

en pour-cent taux en %des membres de la population

totale

Membres exerçant actuellement une activité bénévole 22 6

Membres ayant exercé autrefois une activité bénévole 26 7

Membres n’ayant jamais exercé d’activité bénévole 52 14

Tableau 7.2Ampleur du bénévolat dans les clubs sportifs

Page 41: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

40

satisfaction. 49% des bénévoles sont trèssatisfaits de leur bénévolat, 39% satisfaits et 11% partiellement satisfaits. Seuls 1% desbénévoles expriment leur mécontentement.Les anciens bénévoles éprouvent un senti-ment identique à l’évocation de leur actionpassée. A la question de reprendre un jourune fonction bénévole, on retrouve cettemême satisfaction. 72% des bénévoles actifsactuellement renouvelleraient de suite leurengagement. 17% accepteraient de reprendre

leur fonction mais sous certaines conditions,et seulement 11% refuseraient catégorique-ment.

Les mêmes raisons de l’engagement béné-vole reviennent régulièrement et figurentdans le tableau 7.3. La raison première est le souci de faire quelque chose pour le club et pour les camarades du club, puis on parledu plaisir que procure la tâche. Le sentimentd’être utile à la société et le besoin de tra-vailler en groupe sont autant de facteurs depoids.

En dépit de bonnes raisons et de la visiblesatisfaction du travail, le recrutement decollaborateurs bénévoles constitue en fait un réel problème.25 28% des membres d’unclub, qui ne sont pas ou plus bénévoles, neseraient pas contre l’idée d’un engagementbénévole. Sachant que le bon fonctionne-

en pour-cent de tous les membres

bénévoles

Pour le club et les camarades de club 36Plaisir au travail 31Le travail a un sens, devoir social, pour la société 15Plaisir d’être utile aux autres 12Autres 7

Tableau 7.3Raisons essentielles à l’engagement bénévole

Le bénévolat, à la fois pierre angulaire

et pierre d’achoppement

Page 42: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

41

ment d’un club exige un engagement béné-vole d’au moins dix pour-cent des membres,le taux important de personnes qui pour-raient concevoir un tel engagement, sembleoptimiste. Nous ne vivons nullement unecrise voire la fin du bénévolat. Toute la ques-tion sera de savoir, si ces belles paroles serontsuivi d’effet ou ne sont que vent. Les raisonsà l’engagement évoquées permettent de direque mieux la personne sera intégrée dans leclub, mieux elle pourra s’identifier avec saphilosophie et vivre un réel engagement.Compte tenu du taux important de fluctua-tion et du nombre de changement de clubconstaté parmi la jeune génération, l’avenirdu bénévolat risque d’en souffrir.

En étudiant les fonctions envisagées pard’éventuels candidats à l’engagement béné-vole, on constate que la demande varie enfonction du poste : entraîneur, responsablejeunesse, trésorier et secrétaire sont les fonc-tions les plus souvent citées. En revanche,président, arbitres et juges n’attirent pas lesfoules. Seule une petite minorité envisaged’occuper un jour un poste de président,arbitre ou juge. Ce sont effectivement cesfonctions qui manquent cruellement devolontaires dans les clubs.26

Page 43: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

42

8. Les non sportifs

Dans le chapitre 2, nous avons constaté que27% de la population se déclarait non spor-tive. Dans le chapitre 6, on notait une aug-mentation de l’inactivité avec l’âge, que lapopulation étrangère, les Romands et lesTessinois comptaient un plus grand nombred’inactifs et que le niveau d’instruction et le revenu des non sportifs étaient souventmodestes. Bien que les facteurs évoquésaient un effet conséquent sur l’activité spor-tive, l’inactivité ne peut se résumer pas à ces seuls arguments socio-démographiquesou socio-économiques. De nombreux jeunesSuisses alémaniques de formation supérieureet de revenu élevé n’ont pas la fibre sportive.Il nous a paru intéressant de découvrir lescaractéristiques des non sportifs et d’étudierplus avant les raisons de leur inactivité.

La première constatation est que la plupartdes non sportifs ont pratiqué autrefois unsport. 57% des non sportifs actuels ont régu-lièrement pratiqué un sport en plus des coursd’éducation physique obligatoires durantleur cursus scolaire, 14% pratiquaient irrégu-lièrement un sport, tandis que 29% n’ontjamais pratiqué de sport. Les disciplinespratiquées autrefois sont dans l’ordre : lagymnastique (10% des non sportifs), le foot-ball (8%), le tennis (6%), la natation (6%),le cyclisme (5%), les sports de combats(5%), l’athlétisme (4%), le ski (4%), ladanse (4%), le volley-ball (3%) et le jogging(3%). En outre, 38% des non sportifs étaientaffiliés à un club.

Le manque de temps est la raison la plussouvent évoquée pour justifier l’abandon dela pratique sportive. Des raisons de santé et d’autres centres intérêts peuvent égale-ment provoquer l’arrêt d’un parcours sportif.Les mêmes motifs sont cités pour expliquerla présente abstinence sportive. D’après le

tableau 8.1, le manque de temps arrive égale-ment tête. « Trop de travail », « la famille enpâtirait » deux autres arguments où le tempsjoue un rôle non négligeable. Outre lemanque de temps et les raisons de santé, uncertain rejet du sport est perçu dans l’affir-mation « le sport ne m’amuse pas ». Les res-trictions financières et une offre réduite nesemblent pas être des arguments décisifspour justifier de l’absence de pratique sportive.

Bien que la moitié des non sportifs invoquentle manque de temps pour justifier l’absenced’engagement sportif, les non sportifs disposenten moyenne d’autant de temps libre que lessportifs. La moitié des sportifs et la moitié desnon sportifs disposent chaque jour de deuxheures de liberté. La disponibilité en tempsest la même, ce qui change, c’est la manièred’occuper le temps libre. Les non sportifsconsacrent tout simplement leur temps libreà d’autres occupations. Pour les non sportifs,le sport est une activité de loisirs trop pre-nante en temps et en énergie et qu’ils ne sontpas prêts à vouloir investir.

en pour-cent des non sportifs

Trop peu de temps 48

Ne prend aucun plaisir au sport 18

Raisons de santé 15

Surcharge de travail 10

Assez d’activité en dehors du sport 7

La famille en pâtirait 6

Se sent trop vieux 5

Autres centres d’intérêt 5

Le sport ne m’intéresse pas 3

Aucune offre ne m’agrée 1

Raisons financières 1

Autres motifs 7

Tableau 8.1Raisons à l’absence de pratique sportive

27% de la population ne pratique aucun sport

Le manque de temps

Page 44: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

43

La majorité des non sportifs ne rejettent pasfoncièrement le sport, puisque 40% des nonsportifs se déclarent prêts à reprendre unsport à plus ou moins long terme. Pas moinsde 22% des non sportifs pourraient mêmeenvisager d’intégrer (de réintégrer) un club.17% ne veulent pas entendre parler de sportmais ne s’opposeraient pas à une augmenta-tion de leur activité physique. Il reste 43%d’irréductibles non sportifs qui ne souhaitentpratiquer ni sport ni aucune autre activitéphysique.

Si un jour les non sportifs devaient reprendreune activité sportive, ils choisiraient les disci-plines sportives suivantes : gymnastique (6%des non sportifs), randonnée pédestre (6%),fitness (5%), football (5%), natation (4%),jogging (4%), cyclisme (3%), tennis (2%),ski (2%). Bien que d’autres disciplines aientété citées occasionnellement, cette liste sur-prend par son pragmatisme. En effet, il s’agitni des disciplines les plus rares, ni des pluscoûteuses, mais bien des disciplines popu-laires que l’on peut pratiquer toute une viedurant.

Les disciplines que les non sportifs envi-sageraient un jour de pratiquer, sont tout à fait dans le domaine du possible ; ni lemanque d’offres, ni des raisons financièresne devraient empêcher les non sportifs de les pratiquer. Les causes réelles sont en faitd’autres occupations et centres d’intérêt. Parexemple, les femmes justifient l’arrêt de lapratique sportive entre 20 et 30 ans par lanaissance d’un enfant et les modificationsqu’elle entraîne pour la famille.

Le cadre familiale, social et professionnel aune grande influence sur le temps libre et lechoix des activités de loisirs. On remarquenotamment le grand impact du cercle

d’amis. Celui qui pratique beaucoup de sportévolue généralement dans un environne-ment favorable au sport. A l’inverse, les nonsportifs décrivent leurs amis et collèguescomme non sportifs. Dans 60% des cas, celuiqui juge ses collègues et amis non sportifs,est lui-même non sportif. Et inversement,seulement 20% de ceux qui qualifient leurentourage de sportif, sont non sportifs. Pourles hommes, la convergence entre le carac-tère sportif des collègues et leur propre engage-ment sportif est particulièrement frappante.

Outre le cercle des amis et des collègues, lafamille et les expériences vécues à l’école se

Le milieu social conditionnel’engagement sportif

Page 45: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

44

reflètent sur l’engagement sportif. Celui qui ade mauvais souvenirs de ses cours d’éduca-tion physique et sportive durant sa scolaritéaura tendance à être plus inactif que celui quien garde de bons. Il est difficile d’estimer si lerejet du sport a engendré de mauvais souve-nirs, ou si les mauvaises expériences ontabouti à ce rejet actuel. En revanche, il estpossible de parler dans une certaine mesure

d’un « héritage sportif » : les enfants dont lesparents sont sportifs, seront plus sûrementsportifs que la progéniture de parents nepratiquant aucun sport.27

Les rapports des non sportifs au sport, leurvision du sport et leur intérêt général pourcette activité seront étudiés plus exhaustive-ment dans les chapitres suivants.

Page 46: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

45

9. Intérêt et consommation

Le sport n’est pas seulement une activité deloisirs appréciée et aux multiples facettes, lesport est avant tout un divertissement fas-cinant et passionnant qui attire de plus enplus de monde. Le produit de divertissementqu’est le sport insuffle du suspens et desémotions dans notre quotidien, rassasie nosenvies de spectacle et de beauté, fabrique deshéros et des modèles, communique un sen-timent d’appartenance et fourni pléthore desujets de conversation.28 Le sport dit média-tique a connu un formidable essor au coursdes dernières années. Il n’existe actuellementen Suisse, plus aucun journal qui ne disposepas d’une partie sport. Le sport à la télévision

occupe de plus en plus de plages horaires. Denouvelles émissions sportives et même denouvelles chaînes sportives ont vu le jour, etau kiosque des douzaines de magazines spé-cialisés font la joie de leurs lecteurs.

A l’offre croissante des media répond ungrand intérêt de la population. Selon le gra-phique 9.1, un tiers de la population suisses’intéresse beaucoup au sport, 45% sontmoyennement intéressés et 22% ne suiventabsolument pas l’actualité sportive. En oppo-sant les chiffres de la consommation à ceuxde la pratique sportive (voir chapitre 2), onpeut dire qu’en Suisse, on consomme davan-

■ grand intérêt ■ aucun intérêt

■ intérêt moyen

0% 20% 30% 50% 80% 90%70%10% 60%40% 100%

hommes

femmes

14 à 29 ans

30 à 44 ans

60 à 74 ans

45 à 59 ans

sportifs non membresde club

sportifs membres de club

non sportifs

population totale

Graphique 9.1Sport et intérêt

La consommation surpassel’activité sportive

Page 47: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

46

tage que l’on ne pratique de sport. En effet,les non sportifs témoignent eux aussi d’unintérêt certain pour le sport. Certes, l’intérêtpour le sport croît presque parallèlement àl’activité sportive, il n’en reste pas moins quetrois quarts des non sportifs s’intéressent à lavie sportive. Les sportifs membres d’un clubsemblent les plus intéressés : seulement 11%soutiennent ne pas s’intéresser à l’actualitésportive (voir tableau 9.1).

C’est bien le sexe et non l’activité sportive quiinfluence le plus l’intérêt pour le sport. D’aprèsle tableau 9.1, ces messieurs manifestent unenthousiasme bien plus débordant que cesdames. Dans la catégorie des grands passionnés,les hommes sont deux fois plus nombreuxque les femmes : si 45% des hommes révè-lent un grand intérêt pour la vie sportive, cetaux n’est que de 21% pour les femmes.Contrairement à la pratique du sport, la consom-mation reste encore une affaire d’hommes.Les différences s’amenuisent avec l’âge. L’in-térêt pour le sport augmente légèrement avecl’âge, mais trois quarts des jeunes âgés de 14à 29 ans suivent déjà l’actualité sportive.

La passion du sport ne connaît pas de fron-tière nationale, régionale ou sociale. Alorsque des différences d’ordre socio-démogra-phique et socio-économiques conditionnentla pratique sportive (voir chapitre 6), l’inté-rêt pour le sport ne répond nullement à cescritères ; région linguistique, nationalité, instruc-tion ou revenu ne signifient plus grandchose. L’intérêt pour le sport est le mêmedans toutes les couches de la société, qu’onsoit Suisse alémanique, Suisse romand ouTessinois, de nationalité suisse ou non.

Devant cet enthousiasme sans limite pour lesport, se pose la question de savoir, si cette

soif d’information est véritablement étan-chée. Le graphique 9.2 répertorie les prin-cipales sources d’information et leur degréd’utilisation. En première place pour l’infor-mation quotidienne arrivent les quotidiens,suivis des media électroniques que sont latélévision et la radio. Près d’un tiers de lapopulation suisse lit chaque jour la partiesport de leur journal, 30% le font au moinsune fois par semaine. A noter l’engouementdont bénéficient les magazines consacrés àun sport particulier, les magazines d’associa-tion et de fédération dont la fréquence deparution est mensuelle dans le meilleur descas. Environ 30% de la population feuillettentau moins une fois par mois ce type de revue.

Un Suisse sur trois regarde plusieurs fois parsemaine les émissions sportives à la télévi-sion et écoute régulièrement les informationssportives à la radio. Les retransmissions télé-visuelles en live sont particulièrement appré-ciées : 36% de la population suivent au moinsune fois par semaine un événement sportifsur le petit écran. Mais seulement une petiteminorité s’installe effectivement dans les gra-dins pour vivre le sport intensément. Mais ladifficulté de l’entreprise et une offre limitéefont que la fréquentation de manifestationssportives est rare. Toutefois, 23% de la popu-lation assistent au moins une fois par mois àune manifestation sportive, et 38% au moinsune fois par an.

L’internet n’est pas encore devenu un sup-port sportif à part entière. Seulement 8% de la population surfent régulièrement surles sites sportifs. Mais si l’on considère queseul un petit quart de la population disposed’un accès internet et que l’offre en matièred’information sportive sur internet est encoremodeste, ces 8% prennent une toute autre

La consommation sportivesurtout une affaire d’homme

Page 48: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

47

■ (presque) quotidiennement ■ au moins une fois par mois

■ plusieurs fois par semaine ■ au moins une fois par an

■ au moins une fois par semaine ■ jamais

0% 20% 30% 50% 80% 90%70%10% 60%40% 100%

informations sportives à la radio

surfer sur internet

fréquenter des manifestations sportives

discussion en famille

discussions avec des amis

émissions sportives à la TV

revues spécialisées de fédération ou

d’association

retransmission live à la TV

compte-rendu sportif dans la presse

lire des revues spécialisées

Graphique 9.2Utilisation des sources d’information (en pour-cent de la population)

dimension. Grâce au développement desaccès internet, nous sommes en présenced’un formidable potentiel d’expansion de cemode d’information.

Avec la météo, le sport est un des sujets deconversation préférés de Monsieur et MadameTout le monde. Selon le graphique 9.2, envi-ron la moitié de la population discute réguliè-rement de sport. Que ce soit entre collèguesou au sein de la famille, le sport ne laisse per-sonne insensible. Chaque jour apporte son

lot de nouvelles, tout est matière à discuter,chacun peut parler, donner une appréciation,faire ses pronostics, donner des conseils sansque l’on prenne tout à la lettre.

La préparation médiatique de l’actualité spor-tive va faire en sorte que l’intérêt du public vase porter sur des manifestations sportives etdes disciplines précises. Le tableau 9.1 met enévidence les disciplines qui ont la ferveur dupublic. Plus de la moitié de la populationsuisse s’intéresse au ski qui jouit comme par

Un engouement sans limitedes media

Page 49: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

48

le passé de la plus forte popularité. 40% de la population se passionne pour l’athlétisme,le tennis et le football. Un petit tiers de lapopulation suisse suit le hockey sur glace etles sports mécaniques, la formule 1 ayant lapréférence. Un quart s’enthousiasme pour lecyclisme et le patinage artistique. La caté-gorie « Autres disciplines » du tableau 9.1 neregroupe pas moins de 50 disciplines spor-tives différentes citées par les personnes inter-rogées, dont la lutte (1,8% des personnes inter-rogées), la danse (1,6%) et le golf (1,2%).

Il existe tout à fait logiquement un corollaireentre la discipline que l’on pratique soi-même et l’intérêt que l’on porte à l’actualitésportive. Ainsi, plus de 60% des footbal-leurs, basketteurs, handballeurs, snowboar-ders, hockeyeurs et joueurs de tennis s’inté-

ressent d’abord aux comptes rendus média-tique de leur propre discipline. Les adeptes del’athlétisme et des sports équestres semblentêtre les plus férus d’informations, puisquerespectivement 75% et 90% des sportifs sontà l’écoute de tout ce qui se rapporte à leurdiscipline dans la presse. Plus modérés, lespratiquants des disciplines populaires de touteune vie, tel le cyclisme, la natation et le pati-nage sur glace, la gymnastique volontaire, ne suivent pas automatiquement l’actualitésportive de leur discipline. Seule la partici-pation à des compétitions ou l’affiliation à unclub vont provoquer l’identification du spor-tif, au point qu’il se passionnera pour ce quise passe à la pointe de sa discipline sportive.

Nous pouvons donc dire que la pratiqued’une discipline sportive – surtout en compé-tition et dans le cadre d’un club – stimulegrandement l’intérêt pour cette discipline.L’inverse ne se vérifie pas toujours : toute per-sonne qui suit une discipline sportive dans la presse, ne la pratique pas forcément elle-même. Il est vrai que par rapport à la popu-lation totale, le taux de pratiquants est supé-rieur au taux de non pratiquants dans laconsommation médiatique; il existe toutefoisquelques disciplines extrêmement populairesdont le nombre de pratiquants est restreint.Ainsi, moins de cinq pour-cent des personness’intéressant à l’athlétisme, au hockey surglace et le patinage artistique pratiquentelles-mêmes ces disciplines. Pour les sportsde combat, les pratiquants représentent huitpour-cent des personnes intéressées et autennis, football, ski nordique, sport à lamode, sports équestres, volley-ball, handballet basket-ball, les pratiquants représentent 15 à 20%. En revanche, l’intérêt médiatiquepour les disciplines de toute une vie (la nata-tion, le cyclisme et le ski) est fortement lié àla pratique sportive. Les exemples le mont-

en pour-centde la population

Ski alpin 56

Athlétisme 41

Tennis 40

Football 39

Hockey sur glace 31

Sports mécaniques (Formule 1) 31

Courses cyclistes (mountainbike compris) 26

Patinage artistique 25

Volley, handball, basketball 21

Gymnastique artistique 20

Ski nordique (ski de fond, saut à ski) 19

Sports à la mode (snowboard, inline, etc.) 19

Sports équestres 18

Natation 15

Sports de combat (boxe, K1, judo, etc.) 12

Sports nautiques (voile, aviron, canoë, etc.) 10

Autres 21

Tableau 9.1L’intérêt pour différentes disciplines sportives (Emissions et comptes rendus dans les mass media)

Un grand intérêt pour le sportsans relation réelle avec la

pratique sportive personnelle

Page 50: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

49

rent : le sport de compétition tel qu’il estcommuniqué par les media ne pourra servirde modèle à un large public, que si un sportde masse et de loisirs existent réellement à labase.

La préférence pour un sport médiatique pré-cis dépend du parcours personnel mais éga-lement du sexe. D’après le graphique 9.3, leshommes et les femmes ne s’intéressent pasaux mêmes disciplines sportives. Les disci-plines typiquement masculines – c’est-à-diredes disciplines pour lesquelles les hommess’intéressent plus que les femmes – sont lessports mécaniques, le football, le hockey surglace, le cyclisme et les sports de combat. Les

femmes préfèrent le patinage artistique, lagymnastique, les sports équestres, la natation.Aux différences sexuées s’ajoutent des diffé-rences liées à l’âge et à la région linguistique.Les adolescents privilégient les comptes ren-dus des sports à la mode et du basket-ball,tandis que les personnes âgées entre 60 et 74ans apprécient des disciplines plus esthé-tiques telles le patinage et la gymnastiqueartistiques, le ski nordique et les sportséquestres. En Suisse Romande, on préfère letennis, tandis que dans le Tessin on marqueune préférence pour le hockey sur glace.

Après avoir défini les centres d’intérêt, l’en-quête chercha à savoir concrètement sur

■ hommes ■ femmes

0% 10% 40% 50% 60%30%20% 70%

tennis

sports mécaniques

courses cyclistes

patinage artistique

volley, handball, basket

sports équestres

natation

sports de combat

sports aquatiques

autres

sport à la mode

ski nordique

gymnastique artistique

ski alpin

athlétisme

football

hockey sur glace

Graphique 9.3L’intérêt pour le sport en fonction du sexe (taux de personnes interrogées s’interéssant à la discipline donnée)

Les hommes et les femmess’intéressent à des disciplinessportives différentes

Page 51: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

50

quelles disciplines sportives, les personnessouhaiteraient en apprendre davantage. Lesréponses à cette question mettent en évi-dence le décalage entre l’intérêt pour le sportet la couverture médiatique réelle. Le souhaitd’en apprendre davantage sera d’autant plusgrand que la discipline sportive aura unecouverture médiatique faible et un intérêtélevé, tandis que ce souhait sera automa-tiquement plus modéré pour les disciplinessportives fortement médiatisées comme lefootball par exemple.

Plus de 20% de la population souhaiteraientque soient mieux suivis par la presse, dansl’ordre, les sports à la mode, les sports d’équipe(volley-ball, handball et basket-ball), l’athlé-tisme et la gymnastique artistique. D’autrepart, un tiers de la population rêve que soitréduite la place réservée au football, auxsports de combat et aux sports mécaniques.

Les caractéristiques que sont le sexe, l’âge,les spécificités régionales transparaissent dela même façon dans ces préférences média-tiques. Les femmes voudraient davantage de patinage et de gymnastique artistiques etde sports équestres, mais moins de sportsmécaniques, sports de combat, football,hockey sur glace et cyclisme. 60% des jeunes(taux record) aimeraient plus de sport à la mode. En Suisse italienne, le hockey surglace, les sports mécaniques et le cyclismesont le plus souvent cités, tandis qu’en SuisseRomande, les sports à la mode, les sportscollectifs (volley-ball, handball et basket-ball)et la gymnastique artistique emportent lessuffrages.

Les adolescents veulent des informations sur les sports

à la mode

Page 52: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

51

10. Conception et relation au sport

Lorsque nous avons déterminé l’activitésportive, nous avons pu constater que lesport était aujourd’hui une notion large etcomplexe. Dans l’étude des motifs, des lieuxet des disciplines sportives, nous avonsessayé d’avoir une vision plus nette de ladiversité du sport dans ses formes et sesfamilles. Dans le présent chapitre, nous vou-drions aborder le problème différemment.Pour découvrir quel sens est actuellementattribué à la notion de sport, nous avonssoumis aux personnes interrogées une liste de 27 termes à relier avec le sport. Lespersonnes interrogées devaient cocher lestermes qu’elles associent au sport.

Le graphique 10.1 reprend les 27 termessoumis aux personnes interrogées et précisela fréquence de mise en relation avec le sport.La grande majorité de la population suisseassocie le mot « sport » d’abord au mouve-ment, à la santé et au plaisir. Environ lamoitié des Suisses relie « sport » au bien-êtrephysique, à la camaraderie, au fitness, àl’entraînement et au jeu. Un tiers y associel’effort, l’autodiscipline, la performance oul’expérience et la détente. Les termes deshow, tricherie/dopage, risque, individualisme,contrainte/devoir et agression n’ont été cochésque par 10% des personnes interrogées.

La liste des termes mis en relation avec lesport montre que le mot « sport» a une conno-tation positive pour la grande majorité de lapopulation. Des termes comme santé, joie,camaraderie ou jeu sont bien plus souventcités que les notions négatives de blessures,commerce, tricherie, contrainte ou agres-sion. Les travers du sport – comme nous leverrons plus en détail ultérieurement – sontconnus et critiqués, mais sont jugés peuimportants. Le sport connaît certes des acci-dents, le dopage, des agressions, mais aux

0% 20% 80%60%40% 100%

style de vie

blessures/accidents

recherche des limites

concurrence

commerce/argent

réalisation de soi

tricherie/dopage

show

individualisme

risque

agression/violence

contrainte/devoir

liberté

bel aspect/beau physique

expériences

performance

autodiscipline

détente

effort/transpiration

jeu

entraînement

fitness

camaraderie/communauté

bien-être physique

joie/plaisir

santé

activité corporelle

Graphique 10.1Termes associés au sport (en % des personnes interrogées ayant coché le terme)

Page 53: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

52

yeux des personnes interrogées « le revers dela médaille » ne fait pas partie de l’essencemême du sport.

Un regard sur les termes du graphique 10.1laisse supposer que les différents mots n’ontpas été combinés les uns aux autres au grédu hasard. Celui qui associe le sport au plai-sir, au jeu et à la camaraderie, ne choisiraprobablement pas comme caractéristiquesprincipales les notions de contrainte, deconcurrence et d’individualisme. Pour déter-miner quels termes sont souvent associésentre eux, nous avons utilisé un procédéstatistique, capable de filtrer les constellationstypiques.29 Les ensembles de termes dutableau 10.1 purent ainsi être déterminés. Lessix ensembles de termes expriment quellesnotions sont généralement combinées entreelles ; on obtient ainsi six schémas représen-tatifs du sport parfaitement plausibles.

Le premier schéma qui comprend le mouve-ment, le fitness et la santé est une représen-tation globale du sport. Les notions decommunauté, plaisir, jeu décrivent le schémades sports collectifs et ludiques. Les notionsd’entraînement, efforts et performance carac-térisent le sport de compétition systématique

dans un centre de fitness ou un club, et lesnotions de liberté, style de vie, réalisation desoi schématisent le sport d’aventure en pleinenature. Le cinquième schéma réunit lesaspects négatifs du sport. Pour qui voit sur-tout l’aspect commercial du sport, pensed’abord aux tromperie, accident et risque.Show/divertissement et concurrence s’adresseau sport-spectacle véhiculé par les media. Lacomparaison avec le graphique 10.1 montreque les six schémas autour de la notion desport ne sont pas également répandus et lepremier schéma a bien sûr beaucoup plus derésonance que le sixième. Ces six schémasn’étant pas strictement délimités et un pan-achage des notions étant possible, aucunefréquence de répartition précise ne peut êtreindiquée.

Il serait néanmoins intéressant de vérifier siles différences constatées entre l’activité spor-tive et la consommation sportive se reflètentdans les différents schémas et conceptions dusport. Pour comprendre la diversité desconceptions, il semble logique de différencierles conceptions des sportifs membres declub, des sportifs non membres et des nonsportifs. Effectivement, selon le graphique10.2, des écarts plausibles dans l’appréciation

1. Mouvement, fitness, santé

2. Camaraderie/communauté, joie/plaisir, jeu

3. Entraînement, effort/transpiration, performance, limites, auto-discipline, bel aspect/beau physique

4. Liberté, style de vie, épanouissement personnel, individualisme, détente, expériences, bien-être physique

5. Commerce/argent, tricherie/dopage, blessures/accidents, risque

6. Show/divertissement, concurrence

Tableau 10.1Combinaisons typiques de termes mis en relation avec le sport (représentation résumée des résultats d’une analyse factorielle)

Perception positive de lanotion de sport

Page 54: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

53

des différentes schémas apparaissent. Commeprévu, le schéma communauté, joie et jeureçoit nettement plus de voix des sportifsmembres de club, tandis que les sportifs nonmembres souligne la liberté, le style de vie etla réalisation de soi. Les non sportifs mettentd’avantage l’accent sur le commerce et latricherie, le show et la concurrence. La pru-dence est de rigueur dans l’interprétation du graphique 10.2 ; en effet, les différencesrelevées sont certes statistiquement significa-

tives, mais en même temps trop peu mar-quées pour que l’on puisse véritablementparler d’une conception fondamentalementdifférente entre les membres de club, les nonmembres et les non sportifs. Même si les nonsportifs relient un plus souvent le sport aucommerce et à la corruption, les non sportifsassocient d’abord le sport au mouvement, àla santé et au plaisir. Les frontières sont doncbien moins tranchées qu’on pourrait le sup-poser.

■ non sportif ■ sportif membre d’un club ■ sportif non membre d’un club

–0.5 –0.4 0.2 0.3 0.40.10–0.1–0.2–0.3 0.5

2. camaraderie/joie/jeu

3. entraînement/performances

4. liberté/style de vie

5. commerce/tricherie

6. show/concurrence

1. mouvement/fitness/santé

Graphique 10.2Conception du sport et engagement sportif

Chaque groupe de sportif a sa propre conception du sport

Remarque : les valeurs moyennes du graphique sont fonctions des facteurs correspondants (voir tableau 10.1). Pour une valeur proche de 0, le schéma est proche de la moyenne de lapopulation. Eloigné de 0, ce schéma s’écarte de la valeur correspondante de la moyenne de la population.

Page 55: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

54

Des différences significatives apparaissentégalement en fonction de l’âge, de la régionlinguistique et du sexe.30 A l’instar des ana-lyses sur les motifs sportifs, les jeunes de 14à 29 ans ne soulignent pas aussi fortement le schéma mouvement – fitness – santé, etmettent davantage l’accent sur le schéma per-formance – entraînement. A la surprise géné-rale, les 60 à 74 ans associent plus souvent lesport à la liberté, à l’individualisme et l’aven-ture que les 14 à 29 ans que l’on imaginechevaliers d’un sport individualiste dans unesociété en mouvance. La société n’a pasattendu les sports à la mode pour donner ausport un vent de liberté et d’aventure.

Les différences initiées par le sexe sont infimes ;alors que les femmes soulignent légèrementplus le schéma mouvement, fitness, santé,les hommes optent plutôt pour le schémashow et concurrence. Cette différence n’éton-nera personne puisque les hommes sonteffectivement les plus grands consomma-teurs, mais sont beaucoup moins prompts àfaire du sport pour leur petite santé. Les dif-férences entres les régions linguistiques sontplus nettes que les différences sexuées. LesSuisses alémaniques soulignent nettementmoins la liberté et le style de vie, en Suisseitalienne, la performance et l’entraînementtiennent le haut du pavé, alors qu’en Suisseromande ce sont le mouvement et la santé.

La relation au sport et les opinions sur desproblématiques typiques ont de même étéétudiées. Comme le montre le graphique 10.3,des affirmations contraires et sciemmentcaricaturales étaient soumises aux personnesinterrogées. Ces dernières avaient à prendreposition pour l’affirmation de droite ou degauche. Ces affirmations bipolaires devaientcontraindre les personnes interrogées à uneréponse nette.

Le profil (valeurs moyennes) décrit dans legraphique 10.3 montre la reconnaissancepresque unanime du sport scolaire et desjeunes. Le sport est considéré comme uneremarquable école de la vie ; une majorité des personnes interrogées souhaiterait uneexpansion plutôt qu’une diminution du sportà l’école. La reconnaissance sans équivoquedu sport scolaire et des jeunes s’explique parle fait que sont attribuées au sport de nom-breuses fonctions sociales. Selon l’opiniongénérale, l’exercice du sport est la contri-bution la plus importante à la santé publique,le sport est rassembleur et ne connaît pas defrontières, il permet de juguler l’agressivité etd’apprendre la maîtrise de soi. Les opinionssont plus partagées quant à l’influence del’économie et des media sur le sport et del’évaluation du sport de compétition. Tandisque le sponsoring sportif jouit globalementd’une bonne réputation, le doute s’installequant aux bienfaits des media. D’un point devue général, le sport dans les media favorisele développement du sport. Seule une mino-rité considère que le sport de compétition etle sport de masse constituent une unité. Tou-jours plus de personnes constatent l’éclate-ment de la pyramide traditionnelle qui avaitpour base le sport de masse et pour pointe lesport de compétition. La Suisse est-elle unenation sportive ou ne l’est-elle pas ? les avisdivergent et au regard des performances desathlètes suisses de pointe, notre lanternen’est pas davantage éclairée. Plébiscite en faveur du sport

des jeunes et du sport scolaire

Les seniors et le sport : liberté, individualisme,

expérience

Page 56: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

55

1 signifie une adhésion totale

à l’affirmation de gauche

6 signifie une adhésion totale

à l’affirmation de droite

1 2 543 6

Les media popularisent le sportet favorisent sa diffusion.

Le sport est rassembleur etne connaît pas de frontières nationales.

Les sports de pointe et de massevont ensemble et forment une entité.

Le sport à l’école devrait être étendu,pour lutter contre

le manque d’exercice actuel.

La Suisse peut être fière des succèsinternationaux de ses sportifs.

Le sport est une remarquable écolede vie pour les enfants et la jeunesse.

Le sport est un cadre idéal pour maintenirl’agressivité à un niveau contrôlé et régulier.

L’exercice du sport est à notreépoque l’activité de loisir quiexpose le plus aux blessures.

Le sponsoring tue le sport, car il devientdépendant des intérêts économiques.

Les media réduisent le sportà ses aspects sensationnels et montrent une image unilatérale.

Le sport encourage le nationalismeet attise les préjugés nationalistes.

Les sports de pointe et de masse n’ont aujourd’hui plus grand chose à voir ensemble.

Le sport à l’école devrait être réduit,car d’autres matières sont aujourd’huibeaucoup plus importantes.

Les sportifs suisses ont de la peine à suivrela concurrence internationale.

Le sport ne constitue pas une bonne écolepour les enfants et la jeunesse.

La recherche du succès et la pression de la concurrence dans le sport favorisent les comportements agressifs.

L’exercice du sport est la contribution la plus importante à la santé publique.

Le sponsoring est une source importante de revenus, sans laquelle le sportne pourrait pas survivre.

2,3

4,8

3,1

2,2

4,3

4,2

2,1

3,3

1,6

Remarque : Sur une échelle de 1 à 6, il fallait indiquer si l’on approuvait plutôt l’affirmation de gauche ou de droite. Les valeurs indiquées sont des valeurs moyennes. Une valeur proche de 1 signifie que l’affirmation de gauche est partagée par une majorité de la population, à l’inverse, une valeur proche de 6 signifie que l’affirmation de droite est partagée par une majorité.

Graphique 10.3Opinions et évaluation du sport

Page 57: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

56

11. Evaluation du sport de pointe

L’évaluation du sport de pointe dans legraphique 10.3 se distingue par l’hétérogé-néité des réponses. Il nous paraît intéressantde creuser plus profondément et de découvrirce que pense la population suisse du sport depointe dans son pays.

D’après le tableau 11.1, on constate que lesmanifestations sportives de grande enver-gure jouissent d’un écho favorable : Plus de70% de la population reconnaissent l’impor-tance des manifestations sportives de grandeenvergue pour la Suisse. Les chiffres sont élo-quents : 60% de la population estime qu’il estimportant que les sportifs suisses réussissentdans les compétitions internationales. Plusl’intérêt pour l’actualité sportive sera déve-loppé, et mieux le succès des manifestationssportives de grande envergure et les résultatsdes sportifs seront notés. Des consomma-

teurs passionnés auront à cœur que desmanifestations de grande envergure soientorganisées dans leur pays et que les sportifssuisses évoluent au premier plan. Pourtant,parmi les personnes qui ne s’intéressent pas explicitement à l’actualité sportive suisse,62% pensent que des manifestations degrande envergure sont importantes pour laSuisse, et 43% estiment que la réussite dessportifs suisses au niveau international estune bonne chose. Le fait que l’on pratique ounon un sport n’influence pas les réponses :sportifs et non sportifs soulignent l’impor-tance des manifestations et de bons sportifs.En revanche, la région linguistique exerce uneinfluence significative. En Suisse romande etbien plus au Tessin, on accorde beaucoupplus d’importance aux manifestations degrande envergure et aux succès des sportifssuisses qu’en Suisse alémanique.

Très Assez Peu Pas du tout important important important important

A votre avis, dans quelle mesure les succès inter- nationaux des sportifs suisses sont-ils importants ? 21% 41% 26% 12%

Trouvez-vous que les manifestations sportives internationales sont importantes pour la Suisse ? 32% 39% 21% 8%

Tableau 11.1Importance des manifestations sportives de grande envergure et des résultats internationaux

Les chiffres sur l’importance des manifesta-tions de grande envergure sont comparablesaux résultats de l’étude ESSM de 1998.31 On apu constater que dans l’euphorie engendréepar la campagne de candidature olympiquede Sion 2006, les grandes manifestationsavaient encore plus d’importance aux yeuxde la population suisse qu’aujourd’hui. En1998, 79% de la population suisse estimaientque les manifestations internationales étaient

importantes pour la Suisse en tant quenation. Lorsqu’on apprit que les Jeux olym-piques n’auraient pas en lieu en Suisse dansles prochaines années, la faveur dont bénéfi-ciaient les grandes manifestations a chuté de 8%. En revanche, on accorde aujourd’huiplus d’importance aux résultats des sportifssuisses au plan international ; en 1998, seule-ment 54% de la population estimaient per-sonnellement que la réussite des sportifs

Les manifestations de grande envergure ont la

faveur du public

Page 58: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

57

suisses est importante. Cette évolution desmentalités est peut-être une autre manièrede dire que : « puisqu’il est difficile de mettresur pied des manifestations de grande enver-gure en Suisse, nous aimerions que les spor-tifs suisses réussissent lors de manifestationssportives internationales. » Les régions lin-guistiques n’ont pas changé d’avis : il y a deuxans déjà, en Suisse romande et au Tessin, onaccordait plus d’importance aux manifesta-tions d’envergure et aux succès des sportifssuisses à l’étranger qu’en Suisse alémanique.

En dépit de l’importance qu’on leur accorde,les manifestations sportives nationales nesont que faiblement ancrées dans la cons-cience populaire. Le tableau 11.2 résument lesréponses à la question suivante : « En Suissese tiennent les manifestations sportives degrande envergure les plus diverses. Pouvez-vous m’en citer spontanément ? »32 L’événe-ment le plus connu est le football : 44% de la population font référence aux matches de football. Près de 40% citent les épreuves

de ski et les meetings d’athlétisme. Lesmatches de hockey sur glace jouissent égale-ment d’une relative forte cote de popularité, ycompris les tournois de tennis, et les épreuvescyclistes organisées en Suisse, en particulierle Tour de Suisse.

En dépit d’un fort intérêt, en particulier desadolescents et jeunes adultes, les manifes-tations de sports à la mode sont encore peuconnues. Ceci explique en grande partie lesouhait (voir chapitre 9) que ces manifes-tations bénéficient d’un plus grand supportmédiatique. Le grand nombre de manifesta-tion sportives peu connues qui ont été citées etqui figurent dans la catégorie « autres », montrel’importance de manifestations d’envergureplus modeste et leur écho au plan régional.

L’enquête ne s’est pas seulement consacrée à l’importance des événements de grandeenvergure et aux succès du sport suisse encompétition, mais a tenté de cerner le sportde pointe par de multiples questions. Le gra-

en pour-centde la population

Championnat de football/ finale de coupe/matches de l’équipe nationale 44

Courses de ski (Lauberhorn Wengen, Adelboden, etc.) 39

Meetings d’athlétisme (Zurich, Lausanne, Lucerne) 38

Championnat de hockey sur glace/coupe Spengler/matches de l’équipe nationale 31

Tournois de tennis (Bâle, Gstaad, Zurich) 31

Courses cyclistes (ex. Tour de Suisse, course des 6 jours, Tour de Romandie, etc.) 29

Fête fédérale de la lutte 15

Fête fédérale de la gymnatique 12

Concours hippiques (CSI Zurich, Genève, St-Gal, Lucerne, St. Moritz) 10

Courses populaires (GP Berne, course du Greifensee, course de la St-Sylvestre, marathon de ski en Engadin) 7

Manifestations de sport à la mode (snowboard, inline, beachvolley-tour, freestyle, etc.) 7

Autres 32

Tableau 11.2Connaissance des événements nationaux de grande envergure et manifestations sportives

La population veut dessportifs suisses performants

Page 59: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

58

■ tout à fait vrai ■ assez peu vrai

■ assez vrai ■ pas vrai du tout

0% 20% 80%40% 60% 100%

Le dopage dans le sport de pointe

constitue un problème grave

Il est possible d’obtenir des performances

de pointe même sans dopage

L’Etat doit intervenir

dans la lutte contre le dopage

Le dopage est un problème grave

pour le sport de masse également

Le dopage fait partie du sport

comme l’entraînement

Le sport à la télévision est un show et un divertissement

qui n’a rien à voir avec le sport véritable

Les performances sportives de pointe sont

trop peu reconnues en Suisse

En Suisse, il est particulièrement difficile

de faire carrière dans le sport

Les stars du sport ont un rôle

de modèle pour la jeunesse

Le sport convient remarquablement

comme support publicitaire pour les sponsors

Le dopage nuit à la santé

Graphique 11.1Evaluation du sport de pointe et problème du dopage (en pour-cent de la population)

Page 60: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

59

phique 11.1 reprend les résultats des affirma-tions sur la place du sport de pointe et duproblème du dopage.Tout le monde reconnaît que le sportconvient remarquablement comme supportpublicitaire pour les sponsors, et bien qu’unemajorité pense qu’il existe une cassure entrele sport de pointe et le sport de masse, per-sonne ne réfute le rôle de modèle pour lajeunesse qu’exercent les stars du sport. Seule-ment un tiers de la population ira jusqu’àdire que le sport médiatique n’a plus grandchose à voir avec le sport véritable. Onregrette qu’en Suisse, les performances spor-tives de pointe soient trop peu reconnues etpresque trois quarts de la population pensentqu’il est particulièrement difficile de faire car-rière dans le sport en Suisse.

L’évaluation du sport de pointe dépend de laconsommation sportive. Pour qui s’intéresseà l’actualité sportive nationale, souligneraencore plus le rôle de modèle des stars dusport et la difficulté de faire une carrière spor-tive en Suisse, et regrettera le manque dereconnaissance des performances sportivesde haut niveau. Par contre, la pratique spor-tive personnelle n’a que peu d’impact sur lesréponses. Ce n’est pas le fait d’être sportif ounon qui influencera l’appréciation du sportde pointe mais bien s’il l’on s’intéresse ausport dans les media ; consommation et pra-tique sportives semblent être deux chosesbien distinctes.

Quelque soit la consommation ou la pratiquesportive, une très large majorité de la popu-lation suisse estime que le dopage nuit à lasanté et qu’il représente un problème sérieux.Bien que le dopage soit d’abord considérécomme un problème spécifique du sport depointe, une majorité de la population (54%)craint également pour le sport de masse.

Bien que parfaitement conscient du pro-blème, le dopage n’est pas perçu comme unecomposante du sport. 87% de la populationsont persuadés qu’il est possible d’obtenirdes performances de haut niveau même sansdopage et seulement 21% pensent que ledopage fait tout simplement partie du sport.L’Etat est sollicité dans la lutte contre ledopage puisque trois quarts de la populationsoutiennent l’affirmation : « L’Etat doit inter-venir dans la lutte contre le dopage ».

Les Suisses romands et les Tessinois sont plussensibles au problème du dopage que lesSuisses alémaniques ; les premiers craignenten particulier pour le sport de masse. Trèslogiquement, la Romandie et le Tessin deman-dent plus vivement l’intervention de l’Etat.Hormis ces différences régionales déjà cons-tatées en 1998, aucun différence significativene fut relevée d’un point de vue socio-écono-mique et socio-démographique.

L’Etat devrait intervenir dans la lutte contre le dopage

Page 61: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

60

12. Promotion du sport et infrastructure sportive

Dans le présent chapitre, il sera questiond’évaluer la qualité de l’infrastructure spor-tive, de la promotion du sport en Suisse et de différentes organisations sportives. Le gra-phique 12.1 résume l’évaluation des diffé-rentes installations et équipements sportifs.Trois critères d’évaluation ont été retenus.Les personnes interrogées devaient préciserdans un premier temps quels installations et équipements du graphique 12.1 étaientparticulièrement importants à leurs yeux.

Ensuite, elles devaient cocher les installationset équipements importants pour la populationsuisse et finalement choisir quels installationset équipements devraient être encouragésdavantage.

Les installations sportives ont été classéesselon l’importance personnelle. Le classe-ment d’importance personnelle des per-sonnes interrogées se présente comme suit :les sentiers de promenade et pistes cyclables

■ important pour la personne interrogée

■ important pour la population suisse

■ mériterait d’être mieux soutenu

0% 10% 40% 50% 60% 70%20% 30% 80%

remontées mécaniques

salles de fitness et centres sportifs

cours de tennis, squash, badminton

grands stades de compétition

patinoires ouvertes et couvertes

parcs, nature, parcours-vita

piscines ouvertes et couvertes

sentiers de promenade

et pistes cyclables

salles de gymnastique et de sport

Graphique 12.1Importance et besoin en infrastructure sportive (en pour-cent de la population)

L’infrastructure sportivebien notée

Page 62: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

61

0% 20% 80%60%40% 100%

promotion du sport

de masse

promotion du sport

des jeunes

promotion du sport

des seniors

promotion du sport

de pointe

■ peut mieux faire

■ parfait

■ en faire moins

Graphique 12.2Evaluation de la promotion du sport (en pour-cent de la population)

(46% de la population), parcs et nature(43%), piscines ouvertes et couvertes (36%),salles de gymnastique et de sport (35%). Ceclassement n’a rien d’étonnant puisque nousretrouvons les lieux de prédilection et les 6 disciplines favorites des Suisses, à savoir larandonnée pédestre, la natation, le cyclisme,le ski, le jogging et la gymnastique.

La comparaison entre l’importance per-sonnelle et l’importance pour la populationsuisse met clairement en évidence un décalageentre les besoins propres et ceux de la com-munauté. Bien que seulement 14% des per-sonnes interrogées trouvent particulièrementimportant pour leur propre compte les courtsde tennis, les salles de squash et badminton,les grands stades de compétitions ainsi que les patinoires ouvertes et couvertes, lamoitié des personnes interrogées estimentque ces installations sont importantes pourl’ensemble de la population. Ces installationsbénéficient de la même cote d’importanceque les chemins de promenade et pistescyclables, les parcs et nature. Même si lesindividus ne sont pas directement concernéspar un type d’équipement ou d’installation,ils vont parfaitement en reconnaître l’impor-tance pour la communauté.

Le troisième aspect de l’évaluation, à savoirquels installations ou équipements mériteraientd’être développés ou érigés, va dépendred’une part des besoins personnels et desbesoins de la communauté, et d’autre part del’état actuel de l’infrastructure. A la premièreplace des installations et équipements à pro-mouvoir se trouvent les parcs et la nature(36% de la population souhaite une promo-tion accrue), suivis des sentiers de prome-nade et des pistes cyclables (35%), puis lessalles de sport et de gymnastique (24%) etenfin les stades destinés aux compétitions

nationales et internationales (21%). Le désirde promotion des stades pour compétitionsnationales et internationales est nettementsupérieur à l’importance personnelle ; cetteréalité montre que la population estime l’étatde l’infrastructure sportive destinée auxmanifestations nationales et internationalesinsuffisant.

Après l’infrastructure sportive, l’enquête amesuré la perception de la promotion dusport en Suisse. Le graphique 12.2 donne unaperçu des jugements portés sur la promo-tion du sport de pointe, du sport de masse,du sport scolaire et des jeunes et du sport desseniors en Suisse. En Suisse, L’idée que l’onn’en fait pas assez et qu’il faudrait en faire

Désir d’une promotion accrue

Page 63: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

62

0% 5% 20% 25% 30%10% 15% 35%

fabricants de produits alimentaires (ex. Wander, Nestlé)

individualité (ex. conseiller fédéral Ogi)

associations sportives (ex. association de football)

Jeunesse + Sport

confédération (pouvoirs publics, état, cantons, communes)

l’économie en générale (entreprises)

Sport-Toto (lotto et paris sportifs compris)

fondations (aide sportive etc . . .)

Association Olympique Suisse

autres

assurances, caisses maladie (ex. Helsana)

autres grandes entreprises (ex. Swisscom, Poste)

banques (ex. Credit Suisse, UBS)

fabricants d’articles de sport (ex. Puma, Adidas, Nike)

Graphique 12.3Popularité et appréciation des organismes suisses en charge de la promotion du sport (en pour-cent de la population)

beaucoup plus à l’avenir est largementrépandue. Le souhait d’une promotion accruedépasse pour le sport scolaire et des jeunesmême le nombre de personne qui estimentque la promotion du sport scolaire est bonneet devrait demeurer identique. L’idée « qu’onen fait trop, on pourrait économiser ici » n’estdéfendue pour chaque domaine que par unepetite minorité. Seul le sport de pointe est lacible de quelques critiques, mais seulementune personne sur huit souhaiterait une dimi-nution de sa promotion, alors qu’un tiers dela population saluerait une augmentation desaides dans ce secteur.

Devant ce désir d’une promotion accrue dusport, se pose la question de savoir quellessont aux yeux de la population, les institu-tions qui s’engagent le plus pour le sport enSuisse. Le graphique 12.3 reprend les réponsesà la question : « A votre avis quelles organisa-tions s’engagent particulièrement en faveurdu sport en Suisse ? » Alors qu’un tiers de lapopulation ne peut ou ne veut citer d’orga-nisation, d’institution ou de personne, cer-taines personnes interrogées (exemples iso-lés) sont capables de citer cinq organisationset plus. Pour un tiers de la population le nomd’une banque revient le plus souvent à l’esprit.

Les banques suisses : les promoteurs sportifs

les plus populaires

Page 64: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

63

■ très bon ■ insuffisant

■ bon ■ mauvais

■ suffisant ■ sans opinion

0% 40% 60%20% 100%80%

confédération (office

fédéral des sports compris)

fabricants de produits alimentaires

cantons (les offices

cantonaux des sports compris)

communes (les offices

municipaux des sports compris)

autres entreprises privées

associations sportives (AOS compris)

fabricants d’articles de sports

banques

Société du Sport-Toto

Jeunesse+Sport

assurances

Graphique 12.4Evaluation des prestations d’organismes en charge de la promotion du sport (en pour-cent de la population)

Plus de 10% citent une assurance, des fabri-cants de produits alimentaires ou d’autresgrandes entreprises privées. Puis arrivent lesfabricants d’articles de sport et des personnesindividuelles comme par exemple le conseillerd’Etat Adolf Ogi. Les instances fédérales, lesassociations et fédérations sportives ou laSociété du Sport-Toto ne sont citées que très rarement. Ce qui veut dire que l’action et

l’engagement des entreprises du secteur privéen tant que sponsor sont plus connus et esti-més que le travail des organes officiels dedroit public et privé du sport suisse.

La situation se présente différemment lorsqueune liste des diverses organisations est sou-mise aux personnes interrogées, afin qu’ellesnotent leurs prestations en faveur du sport

Page 65: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

64

suisse. Le graphique 12.4 montre que présen-tés ainsi, les organes officiels du sport réali-sent de bien meilleurs résultats. Certes unquart voire un tiers de la population n’ose passe prononcer sur la qualité des prestations,car souvent leur travail est trop peu connu.« Jeunesse +Sport » et la Société du Sport-Totosont les institutions les mieux notées, alorsque précédemment seulement 6, resp. 3% dela population avaient cité leur nom en tantque promoteur du sport. Elles sont suivis parles fabricants d’articles de sport et les asso-ciations sportives (AOS compris), tandis queles banques et les assurances ont rétrogradéen milieu de classement. L’action et les pres-tations des institutions citées ne viennent pasdirectement à l’esprit quand il est question dela promotion du sport suisse ; en revanche,abordées concrètement, leurs prestationssont largement appréciées. Pour les promo-teurs sous la tutelle de l’Etat, on constate quela Confédération est mieux notée que les can-tons et les communes. Au niveau commu-nal, les critiques envers les organismes char-gées de la promotion du sport sont vives.

Un autre résultat mérite d’être souligné dansce contexte : à la question de savoir quelsacteurs et organisations investissent le plusde moyens en faveur du sport des jeunes, dusport de masse et du sport de pointe, unegrande majorité des personnes interrogéessoulignent l’engagement de sources officiellesde financement dans le sport des jeunes, tan-dis que le sport de pointe est d’abord associéau sponsoring privé. L’image du sport demasse est plus contrastée : on retrouve surun même niveau tout à la fois, les pouvoirspublics, l’économie privée et des dons per-sonnels (membres d’association, spectateurset sportifs).

Il est à remarquer que les jugements surl’engagement et le travail des différents pro-moteurs du sport varient en fonction del’âge, du sexe et des régions. L’organisationJeunesse +Sport recueille les meilleures notesparmi les jeunes de 14–29 ans. Les adoles-cents et les jeunes adultes notent égalementmieux les prestations des fabricants d’articlesde sport et des associations sportives tandisque les prestations de la Société du Sport-Toto sont moins bien notées. Les femmesapprécient beaucoup plus que les hommesles prestations des entreprises privées et desfabricants de produits alimentaires en parti-culier. En Suisse romande, la Confédérationet dans une moindre mesure les cantons et les communes, les banques et les assu-rances recueillent de moins bonnes notesqu’en Suisse alémanique. En Suisse italienne,le travail de la Société du Sport-Toto et desassociations sportives est très apprécié. Enrevanche, qu’on soit membre ou non membrede club, sportif ou non sportif, aucune diffé-rence significative dans les réponses n’a étérelevée, avec toutefois une exception : l’orga-nisation Jeunesse +Sport est un peu mieuxnotée par les sportifs membres d’un club.

La promotion du sportpublique mésestimée

Les meilleures notes pourJeunesse+Sport

Page 66: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

65

13. Budget consacré au sport en Suisse

Dans les chapitres précédents, nous avonsécrit que le sport était une activité de loisirspopulaire et variée, un divertissement pas-sionnant, mais nous avons omis sciemmentune caractéristique importante : le sport estavant tout un important facteur économiqueen pleine explosion. Les deux tiers de lapopulation qui pratiquent un sport en Suissen’ont pas seulement besoin de chaussures desport, vêtements et matériel, mais paientégalement des cotisations, des entrées à desmanifestations et l’utilisation d’installationssportives, partent en vacances de ski, achè-tent des magazines spécialisés ou participentà des paris sportifs. La Suisse compte 27000clubs sportifs, 700 centres de fitness, 500 pis-cines couvertes et des centaines de remon-tées mécaniques. Les grandes groupes deproduction et de distribution d’articles desport ont à faire face à une demande énorme;les disciplines à la mode exigeante en maté-

riel amènent le public à s’intéresser à deséquipements et sports toujours plus inno-vants.

Le budget consacré au sport en Suisse estégalement un constituant de la présenteenquête. Les personnes interrogées devaientestimer leurs dépenses annuelles pour diverspostes. Le tableau 13.1 résume ces donnéeset donne un aperçu des dépenses moyennespar personne pour chaque poste. Dans uneautre colonne est inscrit le pourcentage depopulation ayant effectivement donné uneestimation de leurs dépenses. En Suisse, unbudget moyen de Fr. 232.– est consacré chaqueannée aux vêtements de sport ; 71% de lapopulation ont effectivement indiqué le mon-tant de leurs dépenses pour cette rubrique,tandis que 29% ne dépensent rien pourl’habillement. Une fourchette annuelle de Fr. 100.– à Fr. 300.– est normale, mais des

Tableau 13.1Dépenses consacrées au sport

Dépenses Tauxmoyennes de la population

par habitant faisant état (Fr.) de telles dépenses

Vêtements de sport (anoraks compris, etc.) 232.– 71%

Chaussures de sport (chaussures de gymnastique, de ski, de marche, etc.) 167.– 77%

Equipement (ex. ski, balles, raquettes de tennis, vélo) 210.– 45%

Equipement divers (sac à dos, tente, etc.) 39.– 28%

Fréquentation de manifestations sportives 63.– 33%

Cotisations (clubs, centres de fitness) 158.– 49%

Entrées et utilisation d‘installation sportive (forfait remontée de ski compris) 185.– 54%

Paris sportifs 26.– 9%

Voyages et vacances à caractère sportif 211.– 18%

Alimentation spéciale pour sportif 10.– 7%

Divers 75.– 10%

Total 1376.– 90%

Un marché sportif en pleineexpansion

Page 67: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

66

dépenses annuelles supérieures à Fr. 1000.–ont été relevées pour les vêtements de sport.

Les dépenses moyennes pour les vêtementsde sport se placent devant les voyages àcaractère sportif et le matériel sportif. Mais lecaractère des dépenses pour les vêtementsdiffère de celui des voyages à caractère spor-tif. Tandis que de nombreuses personnesdépensent de petites sommes pour les vête-ments, seules quelques personnes consac-rent des montants conséquents aux voyagesà caractère sportif. L’année passée, moins

d’un cinquième de la population a fait desdépenses pour des voyages à caractère spor-tif et des vacances de sport, mais cela leur en a coûté en moyenne Fr. 1000.–. Le tableau12.1 met en évidence l’origine variée desdépenses consenties pour le sport. Les coti-sations s’élèvent par an et par membre à Fr. 158.–, sachant que la moitié de la popula-tion est concernée par cette dépense. Lesentrées et l’utilisation d’installation spor-tive coûtent en moyenne Fr. 185.– dont unegrande partie est consacrée aux remontéesmécaniques.

Le total des dépenses du tableau 13.1 s’élèveà Fr. 1376.– par an et par personne. Ce chiffrecorrespond aux dépenses moyennes annuellesconsacrées au sport pour les personnes âgéesentre 14 et 75 ans. Sachant que la catégoriedes 14–75 ans compte en Suisse 5 456 000personnes, on évalue à 7,5 milliards de francs,les dépenses totales consacrées au sport. Uneenquête de l’AOS réalisée en 1995 avait aboutiau même chiffre.33 La présente enquête n’apris en compte que les personnes âgées de 14 à 75 ans, alors que l’enquête de l’AOS de 1995 avait pour base l’ensemble de lapopulation ; on peut donc en déduire que lemarché du sport en Suisse a continué à se développer au cours des cinq dernièresannées.

7,5 milliards de francspour le sport

Page 68: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

67

14. Résumé et premières conclusions

Jamais auparavant en Suisse, un travaild’enquête aussi approfondi sur les différentesfacettes du comportement sportif n’avait étéréalisé. Une profusion de questions sur lesthèmes les plus divers, un échantillon repré-sentatif de plus de 2000 personnes ont aboutià des analyses et des constatations d’unerichesse de détails et d’une fiabilité encorejamais obtenues. Ainsi, l’étude permet d’éva-luer exactement l’importance et la place du sportsuisse à l’aube de ce troisième millénaire.

Il est difficile de surnager dans cette multi-tude d’informations et de résultats. Pouravoir une meilleure vision globale, nous sou-haitons résumer brièvement les résultats fon-damentaux. A cette fin, nous allons reprendrela structure adoptée dans ce rapport. Pourchaque chapitre sera donné un bref condensédes informations essentielles.

● Ampleur de l’activité sportive en Suisse

Le sport et plus généralement l’activité phy-sique font partie des loisirs préférés en Suisse.Environ deux tiers de la population exercentau moins une fois par semaine une activitésportive, un dixième de temps à autre, etseulement un bon quart se dit parfaitementnon sportif au sens strict du terme. Toutefois,au regard des conseils en matière de santé etd’hygiène de vie, seulement un tiers de lapopulation est suffisamment actif. Pour lesdeux tiers restants, le déficit en activité estplus ou moins grave.

● Activité sportive : comparaisons

En étudiant d’anciennes enquêtes sur l’activitésportive en Suisse, on note que la tendance àune activité accrue s’est confirmée; le taux de

sportifs réguliers a continué à grimper. Maisparallèlement, le taux de non sportif s’estdéveloppé au cours des dernières années auxdépens des sportifs occasionnels ou irrégu-liers. Même s’il est hors de question de tenirdes propos alarmistes et de parler d’une évo-lution inquiétante, une société sportive bipo-laire se dessine lentement : soit on pratiquerégulièrement et beaucoup de sport, soit on nefait rien du tout. Le segment intermédiairedes sportifs occasionnels diminue peu à peu.

Les mêmes observations peuvent être faitesquand on compare le niveau d’activité suisseà celui d’autres pays. La Suisse se placedirectement après les pays scandinaves pourson taux de sportifs réguliers. En revanche, le taux de non sportifs est supérieur à lamoyenne, alors que le taux de sportifs occa-sionnels est plus faible.

● Localisation et motivation

La pratique d’un sport en Suisse a le plussouvent lieu en extérieur, en pleine nature.Plus de la moitié de la population va detemps à autre prendre l’air pour pratiquerune activité physique. Mais un tiers de lapopulation préfère rester à la maison ou fré-quenter des installations sportives publiquestandis qu’une personne sur cinq va chaquesemaine dans son club. En matière de régula-rité, les centres de fitness et de sport ont légè-rement remonté leur handicap: environ 10%de la population indique fréquenter plusieursfois par semaine un club ou centre privé pourpratiquer une activité sportive.

A l’instar des précédentes enquêtes, la santéreste la raison principale à la pratique spor-tive : une toute petite minorité de 5% consi-dère que les conseils en matière de santé ne

Page 69: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

68

sont pas fondamentaux dans la pratique du sport. Le sport n’est pas seulement uneactivité saine du point de vue de la santé, ilprésente des atouts certains : entre deux tierset trois quarts des personnes interrogées sou-lignent la camaraderie, le bien-être physique,le sentiment de contribuer à son propre épa-nouissement comme autant d’argumentspour s’adonner à des activités sportives.Seule une minorité met au premier plan larecherche de performance ou la participationaux compétitions.

● Disciplines sportives, carrières sportives et désirs

En Suisse, le choix et les possibilités offertessont larges pour qui veut s’adonner au sportsous quelque forme que ce soit. Les person-nes interrogées ont cité pas moins de 141 dis-ciplines sportives pratiquées plus ou moinsrégulièrement. Largement polysportives, lespersonnes interrogées ont indiqué spontané-ment en moyenne 3 disciplines qu’elles pra-tiquées par elles.

Malgré la diversité de l’offre, les Suissesaffichent leur préférence pour le « hexathlonsuisse » qui se compose de la randonnéepédestre, la natation, le cyclisme, le ski, lejogging et la gymnastique. Jouissant d’unegrande popularité, ces disciplines sont, contrai-rement à d’autres, accessibles à tous, jeuneset moins jeunes, et praticables toute une viedurant. En revanche, comme le montre lesanalyses, les sports d’équipes et de combat secaractérisent par la brièveté de leur pratique :on commence relativement jeune, mais ondécroche en règle générale avant le trentièmeanniversaire, pour éventuellement se dirigervers une ou plusieurs autres disciplines spor-tives.

Une majorité des disciplines sportives lesplus pratiquées actuellement en Suisse dispo-sent d’un réel potentiel de croissance. Le golfet certains sports de combats et de défensesont les disciplines sportives avec le plus fortpotentiel de croissance. Des sports comme le badminton, le tennis, et le squash, diverssports d’aventure (plongée et escalade com-pris), la danse et le (beach)volley ont – d’aprèsles désirs des personnes interrogées – un belavenir devant eux. Et même le « hexathlonsuisse » n’aura pas à souffrir au cours des pro-chaines années d’un manque de candidats.

● Différences d’ordre social dans lecomportement sportif

Au cours des dernières décennies, le sport aconnu un essor gigantesque. Le système spor-tif s’est alors ouvert à de nouveaux groupesde la population, sans pour autant que lesdifférences sociales disparaissent. L’âge et lesexe sont deux éléments majeurs dans lecomportement sportif : nous avons observé

Page 70: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

69

à partir de la seconde moitié du vingtièmesiècle une remontée spectaculaire du sportféminin sur le sport masculin, et une dimi-nution globale de l’activité sportive avecl’âge. Entre 14 et 29 ans, trois quarts de lapopulation pratiquent au moins une fois parsemaine un sport, ce taux redescend à 60%parmi les 30 à 44 ans. Avec l’âge, le taux desportifs actifs ne cesse de diminuer chez leshommes, alors qu’il augmente à nouveaulégèrement chez les femmes.

Les années vont ainsi se répercuter sur lechoix du lieu et de la discipline sportive : lesactivités en pleine nature sont appréciées partous les âges ; l’âge venant, on constate unemigration allant des installations publiques,centres privés et clubs vers l’environnementfamilial du domicile. Parallèlement, se concré-tise une tendance à l’abandon des sportsd’équipe et de combat pour les disciplines du« hexathlon suisse », praticables toute la viedurant. Hommes et femmes affichent despréférences distinctes : les disciplines spor-tives typiquement féminines sont la gym-nastique, la danse/le jazzdance, l’équitationainsi que le tai chi, le qi gong et les autrestechniques de relaxation. Les hommes sontlargement sur-représentés parmi les sportsd’équipe (football, hockey sur glace, basket-ball), le tir, l’escalade et la planche à voile.

Par ailleurs, on constate également des diffé-rences sur un plan national et régional. Lespersonnes de nationalité suisse sont sensible-ment plus actives que les étrangers. En Suissealémanique, le taux de sportifs réguliersdépasse de un tiers le taux de sportifs régu-liers en Suisse romande. Le Tessin occupecertes une place intermédiaire mais compte40% de non sportifs parmi la population,contre un tiers en Suisse romande, et un petit

quart en Suisse alémanique. A cela s’ajouteque les personnes dont la position sociale estplus élevée sont nettement plus actives etpratiquent des sports plus coûteux et plusprestigieux.

● Le sport en club

Le club sportif n’est plus aujourd’hui qu’unprestataire parmi d’autres, et pourtant il conti-nue de jouer un rôle central quand il estquestion d’entraînement régulier, de compé-tition, de sports d’équipe, en groupe, entreamis ou collègues. Actuellement un quart dela population est membre actif d’une associa-tion sportive, sachant que les activités propo-sées sont pour une large part les disciplinessportives susmentionnées et liées au sexe, àl’âge et à l’origine : « les jeunes gens suisses »sont nettement sur-représentés dans lesclubs. Le changement fréquent de club estobservé notamment parmi la jeune popula-tion. La fidélité à un club n’est plus de mise.

Page 71: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

70

La population reconnaît unanimement letravail et les qualités du club sportif : sportifsmembres, sportifs non membres ou non spor-tifs soulignent son travail et son action enfaveur des jeunes et de la santé publique, sonsens de la communauté et son ouverture.Rares sont ceux qui pensent que le club esten décalage par rapport à notre société,même s’il s’avère qu’il est de plus en plusdifficile de trouver des bénévoles prêts às’engager pour leur club.

● Les non sportifs

En Suisse, les disciplines sportives sont plé-thores et leurs contextes sont aussi variésque le sont leurs objectifs. Les sportifs rappel-lent régulièrement que le sport peut dans son éclectisme satisfaire les attentes etbesoins les plus divers. Puisque le sport estune activité à ce point variée et complète,pour quelle raison, une partie non néglige-able de la population ne trouve aucun plaisirà pratiquer un sport ?

Une raison importante semble être l’originesociale et le cercle des intimes : celui qui vientd’une famille sportive et lui même entouréd’amis sportifs, aura plus tendance à prati-quer un sport que celui qui évolue dans uncercle dont le sport est absent. La moitié desnon sportifs justifie leur abstinence par lemanque le temps. Seulement un non sportifsur cinq dit ne pas se faire plaisir en prati-quant un sport, tandis qu’un non sportif sur sept invoque des raisons médicales. Lemanque de possibilité ou des raisons finan-cières ne semblent pas être des argumentsdéterminants. Rien d’étonnant donc à cequ’une majorité de non sportifs souhaite-raient (re)-pratiquer une activité sportive oudu moins exercer une activité corporelle. Les

désirs des non sportifs n’ont rien d’extra-vagant puisqu’on retrouve le « hexathlonsuisse » qui comprend la randonnée pédestre,la natation, le cyclisme, le ski, le jogging et lagymnastique, ainsi que le fitness, le footballet le tennis.

● Intérêt et consommation

Le sport est à la fois pratique physique etconsommation d’informations. Les deux com-posants sont également plébiscités par lapopulation qu’elle soit sportive ou non spor-tive : seulement un petit quart de la popula-tion ne s’intéresse absolument pas au sport.Les quotidiens, les media électroniques de laradio et de la télévision, principales sourcesd’information, font de leur mieux pour quejamais nous ne soyons à court de sujet deconversation : près de la moitié de la popula-tion discute régulièrement de sport.

Les hommes sont plus passionnés par lesport que les femmes. Il est vrai que lesmedia rapportent plus des disciplines spor-tives dites masculines. On peut supposeravec raison que la différence liée au sexeserait moindre, si les media couvraientdavantage le patinage et la gymnastiqueartistique, l’équitation ou la natation, les dis-ciplines médiatiques préférées des femmes.La même chose vaut pour les effets de l’âge :les personnes moins jeunes s’intéressentlégèrement plus pour l’actualité sportive,mais il serait tout à fait possible d’inclure deplus jeunes consommateurs en couvrantmédiatiquement les disciplines sportives à lamode et les sports ludiques.

Page 72: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

71

● Conception du sport et relation au sport

Compte tenu de la multitude d’activités, destructures d’organisation, de formes de com-pétition que regroupe la notion de « sport »,en donner une définition unique relève del’impossible. Pour la population, le sport estun savoureux cocktail des notions et aspectsles plus divers, à commencer par la santé, lajoie, la relaxation et la philosophie en passantpar la camaraderie et l’effort.

A noter, que les non sportifs ont égalementune perception positive du sport. Les aspectsnégatifs, tels le commerce, le dopage, lacontrainte ou les agressions ne sont cités querarement. Le sport reste donc une notioncomplexe difficile à cerner mais perçue posi-tivement. Par conséquent, il apparaît logiquequ’une grande majorité de la populationplaide pour une expansion du sport à l’écoleet dans la jeunesse et met en évidence son tra-vail en faveur de la santé publique, de l’hygiènepsychiqueet du rassemblement des peuples.

● Evaluation du sport de pointe

Bien que le sport de pointe ait fait au cours de ces dernières années la une de la presse à scandale, la population suisse bien que cri-tique reste néanmoins bienveillante à sonégard. Les performances des sportifs suissesde haut niveau sont suivies avec intérêt, etquoi que l’on ne soit pas toujours satisfait durésultat, on reconnaît le rôle de modèle dessportifs de haut niveau et on admet la diffi-culté pour un sportif de faire carrière enSuisse. Le dopage est un problème dont toutle monde a conscience, sans pour autant quele sport de pointe soit condamné dans saglobalité. Devant ce jugement contrasté, rien

d’étonnant donc qu’une majorité de la popu-lation souhaite qu’il y ait plus de manifesta-tions de grande envergure dans notre pays.

● Promotion du sport et infrastructuresportive

Le sport a besoin d’installations sportives etd’argent. La promotion du sport a en chargel’infrastructure et le financement, rôle pri-mordial dont tout le monde a conscience :l’infrastructure sportive en place (nature,salles de sport et de gymnastique) est jugéeessentielle et doit bénéficier du soutien de lapromotion. Près de la moitié de la populationestime que le sport des jeunes devrait êtremieux soutenu, alors que seulement unetoute petite minorité serait pour une réduc-tion des aides dans ce domaine. La promo-tion du sport de masse et des seniors est éga-lement un fait admis. Le sport de pointe quoique controversé devrait bénéficier selon unepersonne sur trois de meilleures mesuresd’encouragement, alors que seulement unepersonne sur huit souhaiterait économiserdans ce secteur.

Dans ce contexte, les personnes interrogéescitent généralement des entreprises privées,en particulier des banques et des assurances,comme important promoteur du sport, tan-dis que les pouvoirs publics et les associa-tions et organisations sportives sont beau-coup moins souvent évoqués. En revanche,en faisant directement référence aux presta-tions d’organisations sportives de droit publicou privé, ces organismes sont aussi biennotés voire mieux (Jeunesse +Sport, Sociétédu Sport-Toto, associations sportives) que les entreprise privées. Mais la promotion du sport au niveau des cantons et des com-munes est la cible de nombreuses critiques.

Page 73: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

72

● Budget consacré au sport en Suisse

Le sport est un secteur commercial où l’ar-gent coule à flot, que ce soient par les entre-prises privées, les organismes de droit privéou public chargés de la promotion, ou par la population. On estime à Fr. 1400.– le mon-tant que consacre annuellement chaque rési-dent suisse au sport. Les dépenses pourl’habillement, les chaussures, l’équipementet les vacances grèvent le plus le budget avecune moyenne de Fr. 200.– par an et parposte. Partant de là, on évalue à 7,5 milliardsde francs, le montant total que la populationsuisse âgée de 14 à 74 ans consacre chaqueannée au sport.

● Récapitulatif

Le but d’une enquête sur la place et l’impor-tance du sport en Suisse n’est pas de tirer desconclusions spéculatives ou de donner desinstructions détaillées. L’objectif premier de la présente enquête est de donner au publicintéressé – qu’il soit composé de sportifsactifs, politiciens ou employés d’un club oud’une association – les outils et le matérielscientifique nécessaires pour leur permettrede prendre des décisions en pleine connais-sance de cause.

Les chiffres et résultats présentés dans cetteenquête peuvent effectivement conduire àdes conclusions ou des stratégies différentes.Les uns peuvent par exemple se réjouir quela Suisse fasse partie des nations les plussportives d’Europe, et au regard de ces résul-tats ne pas reconnaître la nécessité de trans-formations. D’autres pourront interpréter cesmêmes chiffres de façon diamétralementopposée et faire remarquer que le nombredes non sportifs a non seulement augmentéces dernières années, mais qu’il est plusélevé que chez nos voisins. Compte tenu desbienfaits de l’activité corporelle sur la santé,cette pensée favoriserait une politique de pro-motion et de reconnaissance du sport.

Soucieux de ne pas empiéter sur un débat defond, aucune conclusion concrète ne seradonnée. Mais il nous semble important de

Page 74: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

73

revenir sur certains points qui mériteraientd’être plus largement discutés et qui devraientbénéficier de mesures concrètes

➠ Le fossé entre les sportifs actifs réguliers et la population inactive se creuse auxdépens du segment intermédiaire des sportifsoccasionnels. Sommes-nous à l’aube d’unenouvelle tendance ou ne s’agit-il que d’unephénomène passager ? Les non étant extrê-mement attentifs à l’actualité et à la viesportives, on peut se demander de quellemanière ces derniers pourraient être « activés ».

➠ La Suisse n’est pas un pays homogène auplan sportif : la région, l’âge, le sexe, l’originesociale marquent non seulement le compor-tement sportif mais également la conceptionmême de la notion de sport et le choix de ladiscipline sportive. En dépit d’une ouverturegrandissante du système sportif, le sport nes’est pas encore totalement démocratisé.Soucieux d’établir un équilibre social, le pro-

cessus d’ouverture devrait être amené bienplus loin.

➠ Le sport est un système fort varié et dyna-mique : des centaines de disciplines sportiveset possibilités différentes, du simple joggingen forêt en passant par le championnatrégional de football et un trekking dansl’Himalaya, jusqu’au compte rendu completdans les media – font du sport moderne unensemble certes opaque mais où chacun peuttrouver chaussure à son pied et satisfaire sesenvies et besoins d’activité. Il est fondamen-tal que le sport puisse se développer en touteliberté et dans les meilleures conditions pos-sibles.

➠ Le sport jouit de l’estime et de la recon-naissance de la population. Le sport suissen’a pas avoir honte et peut se montrer sûr delui, tant son rôle de facteur économique estsignificatif et ses fonctions sociales et indivi-duelles sont multiples et essentielles.

Page 75: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

74

15. Postface : méthode de recherche et sondage

La base empirique de la présente étude estune enquête écrite et téléphonique auprès de la population résidente en Suisse aléma-nique, Suisse romande et Tessin, dont l’âgeest compris entre 14 et 74 ans. L’échantillonreprésentatif comptait 2064 personnes, dont1341 vivent en Suisse alémanique, 516 enSuisse Romande et 207 au Tessin. L’enquêteorale a été réalisée avec un support informa-tique dans les laboratoires téléphonique de LINK à Lucerne et Lausanne. La duréed’une interview était de 30 minutes environ.Quelques jours plus tard, un questionnaireécrit venait compléter l’enquête orale. L’en-quête a été lancée le 1er septembre 1999. Lequestionnaire complémentaire écrit fut clôt le 6 décembre. Début août fut réalisé un testpréparatoire de 50 interviews téléphoniqueset 21 questionnaires écrits pour préparer lelancement officiel.

La désignation des personnes interrogéess’est faite en deux étapes (sélection Random-Random): dans un premier temps, un ménagefut désigné au hasard. Dans un deuxièmetemps, l’ordinateur désigna par un procédéaléatoire une personne de la cellule familialeretenue. Parmi les 3969 lignes téléphoniquesretenues de l’ensemble du réseau suisse,34

337 familles ou personnes cibles n’ont puêtre contactées pour des raisons de voyages àl’étranger, problèmes de santé, difficultéslinguistiques. 1475 ménages ou personnescibles ont refusé ou coupà court à l’interviewtéléphonique. 2064 personnes cibles ont pu être contactées et se sont soumises àl’enquête téléphonique complète. Si l’on exclules interviews qui ne purent être réaliséespour des raisons de séjours à l’étranger, dif-ficultés linguistiques, problèmes de santé, etque l’on définit la base d’étude par la popula-tion résidant en Suisse et parlant une des lan-gues du pays et en ne tenant pas compte des

personnes se trouvant actuellement dans desinstitutions telles, hôpitaux, centres de soins,hospices ou prisons, le taux recouvrementest de 58%.

Pour l’enquête écrite, 1433 personnes nousont retourné leur questionnaire intégrale-ment complété. 631 personnes n’ont plus par-ticipé à l’enquête écrite. Le taux de retour del’enquête écrite se situe donc à 69%. L’échan-tillon a tenu compte de toutes les carac-téristiques socio-démographiques et dimen-sions fondamentales de l’enquête. Comme lemontre le tableau 15.1, aucune différencesubstantielle n’est apparue entre l’enquêtetéléphonique et l’enquête écrite.

Un taux de couverture 58% et un taux deretour de 69% constituent de bons résultats.Pour compenser les disproportions de l’échan-tillon entre les différentes régions linguis-tiques et les distorsions dans la cellule fami-liale causées par le procédé Random-Random,un procédé de rééquilibrage a été utilisé. Ce dernier tenait compte de la région, dunombre de personnes vivant dans la cellulefamiliale et de l’âge. La représentativité del’échantillon a été soigneusement contrôléeen comparant les caractéristiques de l’échan-tillon figurant dans le tableau 15.1 et les carac-téristiques socio-démographiques de l’en-semble de la population35. Aucun écart n’aété mis à jour. Néanmoins, il faut remarquerque le taux d’étrangers participant à notreenquête ne correspond pas au taux d’étran-gers résidant en Suisse (19%). Les interviewsont été réalisées en allemand, français et ita-lien, les personnes ne maîtrisant pas l’une de ces trois langues n’ont pu être retenues.Notre échantillon est représentatif de la popu-lation âgée de 14 à 74 ans et possédant unedes langues officielles du pays. Le taux de fia-bilité pour une enquête de la cette taille est au

Représentatif de la population suisse

Page 76: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

75

Caractéristiques Signes Nombre Taux en % Taux en %d’enquêtes des enquêtes des enquêtes

orales orales écrites

Sexe femmes 1050 51 53hommes 1014 49 47

Age 14 à 29 ans 530 26 2630 à 44 ans 656 32 3345 à 59 ans 528 25 2560 à 74 ans 349 17 16

Situation civile célibataire 607 29 30marié 1249 61 60divorcé/séparé 128 6 7veuf 74 4 3

Région linguistique Suisse alémanique 1503 73 78Romandie 473 23 18Tessin 89 4 4

Nationalité suisse 1702 83 87étranger 255 12 9double nationalité 105 5 4

Instruction scolarité obligatoire 430 21 19apprentissage 863 42 43maturité générale, professionnelle 295 14 15école professionnelle sup. 305 15 16haute école, université 152 7 7

Profession actif 1231 60 57non actif 829 40 43

Position professionnelle employé 691 42 41cadre inférieur et moyen 550 34 35cadre supérieur 172 10 11indépendant 220 14 13

Revenu personnel pas de revenu propre 303 18 19inférieur à Fr. 2000.– 340 20 20de Fr. 2001.– à 4000.– 399 23 21de Fr. 4001.– à 6000.– 385 22 21de Fr. 6001.– à 8000.– 181 10 11supérieur à Fr. 8000.– 121 7 7

Revenu de ménage inférieur à Fr. 4000.– 215 17 15de Fr. 4001.– à 6000.– 347 27 25de Fr. 6001.– à 8000.– 322 25 28de Fr. 8001.– à 10 000.– 191 15 15supérieur à Fr. 10 000.– 210 16 17

Etat de santé excellent 630 30 32bon 1197 58 58moyen 196 10 8mauvais 32 2 1très mauvais 1 0 0

Tableau 15.1Caractéristiques fondamentales des personnes interrogées (données pondérées)

Page 77: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

76

maximum de ± 2,2%. Les pourcentages enfonction du nombre total d’habitants peu-vent être calculés en respectant l’imprécisiondes valeurs de l’échantillon. Un pour-centdes personnes interrogées correspond la pré-sente enquête à 54 560 individus.

Pour analyser la multitude de données, destests significatifs ainsi que des procédés com-plexes d’évaluation à variantes multiples(analyse par régression, variance, correspon-

dances, facteurs et cluster) ont été appliqués.Pour un souci de compréhension, nousavons renoncé à décrire ces analyses et àdiscuter les valeurs correspondantes. Lesprocédés d’évaluation plus complexes ontpermis de structurer, argumenter et inter-préter les présents résultats. Ainsi les diffé-rences substantielles ou marquantes et lesrelations traitées dans ce rapport sont haute-ment significative d’un point de vue statis-tique (intervalle de fiabilité : 99%).

Un pour-cent équivaut à54 560 individus

Page 78: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

77

16. Bibliographie

Bette, Karl-Heinrich et Uwe Schimank (1996):«Auszeit vom Alltag, Freistoss von der Seele».Psychologie heute, 23 (7), pg. 60–65.

BfS, Bundesamt für Statistik (1999): Statis-tisches Jahrbuch der Schweiz 2000. Zürich:Verlag Neue Zürcher Zeitung.

Bourdieu, Pierre (1978) : «Sport and SocialClass ». Social Science Information, 17 (6),pg. 819–840.

Cachay, Klaus et Ilse Hartmann-Tews (1998):Sport und soziale Ungleichheit : TheoretischeÜberlegungen und empirische Befunde. Stutt-gart : Nagelschmidt.

Coakley, Jay J. (1994): Sport in Society: Issuesand Controversies. St. Louis : Mosby.

COMPASS (1999) : Sports Participation inEurope. A Project Seeking the Co-ordinatedMonitoring of Participation in Sports in Europe.CONI, UK Sport, Sport England.

Dietrich, Knut et Klaus Heinemann (éds.)(1989) : Der nichtsportliche Sport : Beiträgezum Wandel im Sport. Schorndorf : Hofmann.

Digel, Helmut (1986): «Über den Wandel derWerte in Gesellschaft, Freizeit und Sport ». In :Klaus Heinemann und Hartmut Becker(éds.) : Die Zukunft des Sports : Materialienzum Kongress Menschen im Sport 2000.Schorndorf : Hofmann, pg. 14–43.

Grupe, Ommo (1988): «Menschen im Sport2000. Von der Verantwortung der Person und der Verpflichtung der Organisation». In :Deutscher Sportbund (éd.) : Menschen imSport 2000. Schorndorf : Hofmann, pg. 44–66.

Hartmann-Tews, Ilse (1996): Sport für alle ! ?Strukturwandel europäischer Sportsystemeim Vergleich : Bundesrepublik Deutschland,Frankreich, Grossbritannien. Schorndorf : Hof-mann.

Heinemann, Klaus (1998): Einführung in dieSoziologie des Sports. Schorndorf : Hofmann.

Heinemann, Klaus (éd.) (1999): Sport Clubsin Various European Countries. Schorndorf :Hofmann.

Jost, Hans Ulrich (1998): « Leibeserziehungund Sport im Rahmen des Vereinswesens derSchweiz ». traverse, 5 (3), pg. 33–44.

Kamber Matthias et Brigitte Egli (1998): Dopingund Erfolg im Spitzensport. Forschungsbe-richt. Magglingen: ESSM.

Lamprecht, Markus et Hanspeter Stamm(1994): Die soziale Ordnung der Freizeit :Soziale Unterschiede im Freizeitverhaltender Schweizer Wohnbevölkerung. Zürich :Seismo.

Lamprecht, Markus et Hanspeter Stamm(1995): «Soziale Differenzierung und sozialeUngleichheit im Breiten- und Freizeitsport ».Sportwissenschaft, 25 (3), pg. 265–284.

Lamprecht, Markus et Hanspeter Stamm(1996) : « Age and Gender Patterns of SportInvolvement Among the Swiss Labor Force ».Sociology of Sport Journal, 13 (3), pg. 274–287.

Lamprecht, Markus et Hanspeter Stamm(1999): Bewegung, Sport und Gesundheit in der Schweizer Bevölkerung. Sekundärana-lyse der Daten der Schweizer Gesundheitsbe-fragung 1997 im Auftrag des Bundesamtesfür Sport. Forschungsbericht. Zürich : L&S.

Page 79: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

78

MACH-Consumer (1999): Media-Analyse Schweiz.Zürich : WEMF AG.

Marti, Bernard et Achim Hättich (1999): Be-wegung – Sport – Gesundheit : Epidemiolo-gisches Kompendium. Bern, Stuttgart, Wien :Haupt.

Martin, Brian W., Urs Mäder et Roland Calmonte(1999): « Einstellung, Wissen und Verhaltender Schweizer Bevölkerung bezüglich kör-perlicher Aktivität : Resultate aus dem Bewe-gungssurvey 1999 ». Schweizerische Zeitschriftfür Sportmedizin und Sporttraumatologie, 47(4), pg. 165–169.

Pfeiffer-Karabin, Marijana (2000): Sportve-reine im Vergleich zu anderen Formen desFreizeitsports : Eine qualitative Analyse derSicht junger Erwachsenen. Zürich : Gesells-chaft zur Förderung der Sportwissenschaftenan der ETH Zürich.

SLS (1984) : Die sportliche Aktivität derSchweizer Bevölkerung im Vergleich 1978–1984. Bern : Schweizerischer Landesverbandfür Sport (AOS).

SLS (1994) : Die sportliche Aktivität derSchweizer Bevölkerung 1984–1994. Bern :Schweizerischer Landesverband für Sport(AOS).

Stamm, Hanspeter et Markus Lamprecht(1995) : Sportmarkt Schweiz : Erste Schät-zungen der finanziellen Grössenordnungen.Forschungsbericht im Auftrag des Schweize-rischen Landesverbandes für Sport. Zürich :L&S.

Stamm, Hanspeter et Markus Lamprecht(1998) : Sportvereine in der Schweiz : Prob-leme – Fakten – Perspektiven. Chur/Zürich :Rüegger.

Stettler, Jürg et Hansruedi Müller (1999) :Ökonomische Bedeutung sportlicher Gross-veranstaltungen in der Schweiz. Forschungs-bericht im Auftrag des Bundesamtes fürSport. Bern : Forschungsinstitut für Freizeitund Tourismus der Universität Bern.

Ursprung, Lorenz (1998): Arbeitsmarkt SportSchweiz. Zürich : Gesellschaft zur Förderungder Sportwissenschaften an der ETH Zürich.

Page 80: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

79

Notes

1 Voir Digel (1986), Gruppe (1988) Dietrich etHeinemann (1989), Lamprecht et Stamm(1994).

2 40% de la population résidente en Suisseaffirme pratiquer plusieurs fois par semaineun sport. Cette affirmation coïncide avecles données de la nouvelle étude MACH-Consumer, où selon un échantillon de10 000 personnes interrogées, 40% de la population suisse indiquent pratiquersouvent une activité sportive. La part desnon sportifs est également confirmée pard’autres études. En 1997, l’enquête sur lasanté et l’hygiène publique de l’Office fédé-ral de la statistique qui reposait sur 13 000réponses, faisait état de 29% de non sportifs.

3 En comparant les données recueillies en1997 par l’enquête de l’Office fédéral de lastatistique, les différences entre les deuxsondages sont minimes.

4 Voir le rapport « Promotion de la santé parl’activité physique et le sport » (1999) del’Office Fédéral du sport (OFSPO), Officefédéral de la santé publique (OFSP), Fon-dation 19 (Fondation suisse pour la pro-motion de la santé) et le réseau Santé etactivité physique en Suisse.

5 Voir les études de Marti et Hättich (1999) etde Martin, Mäder et Calmonte (1999).

6 Voir le rapport de l’Association Suisse dusport (1994): Comparaison de l’activité spor-tive de la population suisse 1984–1994,Berne.

7 Voir Lamprecht et Stamm (1999).8 COMPASS est une initiative de UK Sport,

Sport England et du comité olympiqueitalien (CONI).

9 Voir COMPASS (1999).10 La liste des disciplines sportives tenait

compte d’une part de la popularité desdiverses disciplines, et d’autre part des don-nées de COMPASS. A noter qu’il s’agissaitbien souvent de regroupement. Ex. La caté-

gorie cyclisme/mountainbike regroupe lesdisciplines suivantes : cyclisme (général),mountainbike, BMX, courses sur route,cyclo-cross, vélo acrobatique, cyclisme surpiste.

11 Ces six disciplines sportives occupent lespremières places dans diverses études (voirpar ex. MACH Consumer 1999).

12 Ce groupe comprend également le tennisde table, que beaucoup pratique au moinsune fois par an. Pourtant moins de 2% de la population le cite comme disciplinesportive attitrée. Il appartient à la catégorie« autres sports collectifs ou ludiques ».

13 Les précédentes enquêtes de l’AOS repo-sent sur des interviews personnelles. Lespersonnes interrogées devaient indiquerquels sports d’une liste préétablie ellespratiquaient et à quel rythme. Ce type dequestionnement oral est une forme inter-médiaire entre les enquêtes orales sanssupport et les enquêtes écrites avec sup-port utilisées présentement. Nous ne par-lons de nette croissance, uniquement si lesvaleurs des enquêtes orales et écrites sontsupérieures à celles de 1994.

14 Voir également l’étude MACH Consumer1999 dont les conclusions sont identiques.

15 Voir Cachay et Hartmann-Tews (1998),Lamprecht et Stamm (1995, 1996).

16 Tenant compte des effets de la profession,de la situation civile, du nombre d’enfants,du statut professionnel, de la domiciliation,de la taille de la localité et des revenuspersonnels, une analyse de la classificationvariable a montré que le sexe, l’âge, lanationalité, la région linguistique, le degréd’instruction et le revenu constituent desfacteurs d’influence dominants.

17 Voir Coakly (1994), Hartmann-Tews (1996).18 Attention : la représentation des différences

liées à l’âge et au sexe n’a tenu compte quedes disciplines principales et citées comme

Page 81: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

80

telles par les personnes interrogées. Lesécarts entre hommes et femmes, jeunes etmoins jeunes sont moins prononcés quandil est question des disciplines pratiquées aumoins une fois au cours des 12 derniersmois. La classification fondamentale desdisciplines en fonction de l’âge et du sexereste inchangée.

19 Voir Bourdieu (1978) et Heinemann (1990).20 Voir Jost (1998) et Heinemann (1999).21 L’étude complète sur les clubs et associa-

tions menée par l’AOS en 1998 débouchesur la même conclusion (voir Stamm etLamprecht 1998).

22 Chiffre calculé d’après les données del’annuaire suisse des statistiques 2000 éditépar l’Office fédéral de la statistique.

23 L’étude sur les clubs et les associations del’AOS a dénombré (d’après les indicationsdes clubs et associations suisses ) 350 000bénévoles et 10 000 salariés (voir Stamm et Lamprecht 1998, pg 103). Or, un béné-vole sur 7 occupe deux postes au sein d’uneassociation, le nombre d’emplois au seindes clubs et associations s’élève par consé-quent à 370 000.

24 Le chiffre exact est de 2,8 heures hebdo-madaires. Il est corroboré par l’étude surles clubs et les associations dont les calculsdonnaient comme résultat une moyennede 11 heures mensuelles de travail béné-vole par personne.

25 L’étude sur les clubs et les associations del’AOS (Stamm et Lamprecht 1998) montreque pour les trois quarts des clubs et asso-ciations sportives le recrutement bénévoleest pénible.

26 Voir Stamm et Lamprecht (1998).27 Voir Pfeiffer-Karabin (2000).28 Voir Bette et Schimank (1996).29 La détermination de ces ensembles de

termes fut réalisée par une analyse deséléments principaux à rotation varimax.La solution présenté dans le tableau 10.1fut approuvée par plusieurs tests statis-tiques. La valeur Kaiser-Meyer-Olkin pourla conformité de l’échantillon fut de 81. Lavariance est de 45%.

30 De multiples paramètres furent testés, tels lanationalité, l’instruction, le revenu, la situa-tion maritale, la profession, le nombred’enfants, mais aucune différence signifi-cative n’a pu être mise en évidence.

31 Voir Kamber et Egli (1998). 32 Le répertoire des manifestations sportives

de grande envergure tient compte des tra-vaux de Stettler et Müller (1999).

33 Voir Stamm et Lamprecht (1995). Dispo-sant d’une part des chiffres d’affaires dusecteur des articles de sport et d’autre partdes résultats d’une enquête sur la consom-mation de l’Office fédéral de la statistique,on a pu établir le budget moyen par an etpar personne à environ Fr. 1100.–.

34 Les numéros de téléphone non valables,les adresse de travail et résidences secon-daires ont déjà été éliminés à ce stade.

35 Les données de références furent : l’annuairestatistique de la Suisse, l’enquête sur lestravailleurs suisses et l’enquête sur la santéet l’hygiène publique. Ces données pro-viennent toutes de l’Office fédéral de la sta-tistique.

Page 82: SPORT SUISSE 2000 · Sport-Toto. Ces deux institutions n’ont pas seulement financé cette recherche, mais collaboré à ce travail en les personnes de Matthias Baumberger (AOS),

Lamprecht, Markus/Stamm, Hanspeter : Sport Suisse 2000.Activité et consommation sportives de la population suisse.Bâle, Berne, Zurich : SST/AOS/LSSFB, 2000

ISBN: 3-9521335-5-8

© Lamprecht et StammInstitut de recherche sociale et conseilZurich

Tous droits réservés.

Composition : Werner Kilchhofer, SSTg.peller, visuelle kommunikationPhotos :Daniel Käsermann, OFSPOTraduction :Caroline Goepfert-Jud, SST

Impression :Limmatdruck AG, Spreitenbach

1ère édition 2000

Disponible dans le commerce ou directement auprès de l’Association Olympique SuisseCase postale 202, 3000 Berne 32