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Série « Temps présent »

LA CRISE DU

SYSTÈME MONÉTAIRE INTERNATIONAL

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Collection VOIES DE L'HISTOIRE

dirigée par Jean Goulemot et Daniel Oster

© Minerve, 1986.

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JEAN-PIERRE FAU GÈRE

LA CRISE DU

SYSTÈME MONÉTAIRE INTERNATIONAL

Deuxième édition, revue et augmentée

Minerve

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Il est aujourd'hui de bon ton de refuser sa part de responsabilité du problème international et de penser que tout ce qui est bon pour son pays l'est pour le reste du monde grâce à quelque main bienveillante, encore qu'invisible. Il n'existe pas de « main invisible », et il en sera ainsi tant que chaque gouvernement n'admettra pas que ce qui est bon pour son économie dépend du degré de compatibilité de sa politique avec celles des autres pays.

International Herald Tribune, 13 septembre 1984.

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INTRODUCTION

La compréhension des problèmes monétaires en général, et des problèmes monétaires internationaux en particulier, est obscurcie par différents facteurs. La sophistication technique de certaines dispositions tend à en voiler la nature profonde : les règles concernant les D.T.S. (droits de tirage spéciaux) du F.M.I. (Fonds monétaire international) ou concernant l'ECU (European currency unit), unité de compte européenne, tendent à éclipser les aspects économiques et politiques du fonctionnement de ces institutions. Le secret dont s'entourent les différents acteurs du système monétaire international contribue à l'opacité du système : secret d'Etat, des dirigeants économiques des pays, pudeur de ceux qui, au nom des banques ou des grandes entreprises, prennent des décisions en matière monétaire et financière. Un dernier type de difficultés tient à l' imprévisibilité de l'évolution des différentes grandeurs. Au début de l'année 1980, l'once d'or (31 g environ) passe en l'espace de trois semaine de 560 à 850 dollars, soit une augmentation de 50 %. Ainsi entre mars 1984 et février 1985 le dollar passe de 7,80 FF à 10,60 FF, ce qui correspond à une hausse de 36 % en moins de un an, puis de 10,60 FF à 8,60 FF de février à juillet 1985, soit une baisse de près de 20 % en quelques mois. Le cours de l'or, le cours du dollar et des différentes monnaies ne cessent de surprendre et de prendre à contrepied les spécialistes, donnant l'impression d'une apparente irrationalité du système monétaire international.

Où chercher, au-delà de ces problèmes de saisie de l'information l'explication de l'évolution du système monétaire international ? La réponse la plus immédiate, mais qui n'est pas pour autant la plus pertinente, consiste à dire que les problèmes

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monétaires internationaux ont une origine essentiellement moné- taire. La formulation théorique la plus élaborée de ce postulat est fournie par les auteurs monétaristes. L'école monétariste, qui a pour tête de file l'économiste américain Milton Friedman s'intègre dans une conception libérale de la science économique. Ce courant théorique se réfère à une société d'individus égaux et sans pouvoir les uns sur les autres qui prennent des décisions rationnelles, le marché assurant la régulation de leurs décisions. Les interventions de l'Etat doivent être restreintes parce qu'elles sont moins efficaces que les activités privées et qu'elles tendent à perturber le jeu du marché. A partir de ces prémices, les auteurs monétaristes développent une théorie de l'inflation qui privilégie le rôle de la monnaie et une théorie du système monétaire international axée autour de l'idée suivante : l'adoption d'un régime de flottement pur des monnaies permettrait de résoudre la crise du système monétaire international. Indépendamment de la validité de l'argumentation, il faut souligner la signification profonde de cette proposition : la crise monétaire internationale a une origine monétaire et la solution à la crise se trouve dans l'adoption d'un meilleur régime monétaire. De façon diffuse et au-delà des thèses monétaristes, l'idée selon laquelle le dispositif monétaire est la cause des crises monétaires est fort répandue. Une « bonne » politique monétaire et un « bon » système monétaire international seraient de nature à éliminer la crise monétaire internationale. C'est ainsi que la politique monétaire américaine est fréquemment présentée comme la cause des crises monétaires ; de façon analogue, la politique monétaire allemande est souvent considérée comme un modèle expliquant la force du mark.

En fait, la crise monétaire internationale ne trouve pas son origine exclusive dans les caractéristiques du système monétaire international ou dans la politique monétaire américaine. De même, la force ou la faiblesse d'une monnaie ne dépendent pas seulement de la politique monétaire mise en œuvre mais aussi et surtout de sa place dans la division internationale du travail et des structures économiques et sociales qui le caractérisent.

L'idée que nous allons développer est que le système monétaire international s'intégre aux relations économiques qui se nouent entre les pays. La monnaie ne peut être envisagée indépendamment du développement du système économique et des relations qui s'établissent entre les pays développés et entre ces derniers et le Tiers-monde. Dans cette optique, les relations de pouvoirs sont au cœur des problèmes monétaires. Il n'existe pas un « bon » système monétaire international en soi ; au mieux,

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il existe, pour un niveau et un type d'échange international, des règles monétaires qui véhiculent une certaine stabilité. Les crises du système monétaire sont ainsi, pour une grande part, dues à la remise en cause des rapports de force sur lesquels il a été fondé.

Le préalable à l'étude du système monétaire international est une réflexion sur la monnaie dans l'échange international : le premier chapitre étudie le change et présente des notions fondamentales telles que celles de convertibilité, de marché des changes et de régime de change. Le deuxième chapitre aborde l'articulation entre système économique et système monétaire international. L'analyse historique montre comment l'étalon-or a correspondu aux structures du capitalisme concurrentiel du XIX e siècle tandis que le gold exchange standard est lié aux structures mises en place après la Seconde Guerre mondiale, structures et rapports de force qui sont remis en cause au cours des années 1970. L'évolution du système monétaire international est abordée dans le chapitre III avec l'étude du régime élaboré à Bretton- Woods en 1944 puis dans le chapitre IV qui retrace les grandes étapes de la crise du système monétaire international. Les derniers chapitres présentent les différents enjeux du système monétaire international actuel : l'enjeu du flottement (chapitre V), l'enjeu du dollar (chapitre VI) et l'enjeu du S.M.E. (chapitre VII).

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I — LE CHANGE

L'échange international met en relation des agents économi- ques qui appartiennent, par définition, à des espaces monétaires différents. Un espace monétaire peut être caractérisé par une unité monétaire, des moyens de paiements et un système monétaire. L'unité monétaire permet de mesurer les prix, les revenus. Les moyens de paiements sont constitués de pièces, de billets, de jeux d'écriture portant sur des dépôts bancaires. Ces moyens de paiements ont un « pouvoir libératoire » : ils permettent à ceux qui les détiennent de régler leurs dettes. Le système monétaire est constitué par l'ensemble des institutions qui font circuler et qui émettent les signes monétaires ; les systèmes monétaires contemporains sont hiérarchisés, avec à leur tête une institution — en France, la Banque de France — qui coordonne et régule la création de monnaie.

Les opérations internationales, par exemple une importation ou une exportation de marchandises, relient un résident et un non-résident qui appartiennent à des espaces monétaires diffé- rents, à la fois par les unités de compte et les modes de règlements utilisés lors des transactions et par le système monétaire qui règle la création et la circulation des signes monétaires. Il existe donc une contradiction entre le caractère international de l'échange et le caractère national de la monnaie, la définition de la valeur de la monnaie et l'émission de signes monétaires constituant deux

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éléments de la souveraineté de l'Etat. L'étude de l'échange international conduit à poser trois

sortes de questions : — Comment les agents économiques vont-ils opérer la

conversion des prix exprimés dans une monnaie étrangère dans leur propre monnaie ? C'est le problème de la formation des taux de change.

— Comment les agents économiques vont-ils régler les dettes contractées avec des agents qui appartiennent à d'autres espaces monétaires ? En d'autres termes, comment vont se convertir les monnaies les unes dans les autres ? Tel est le problème de la convertibilité des monnaies.

— Comment vont se régler les dettes entre banques centrales ? Quels sont les moyens de paiements acceptés par les pays créanciers des pays débiteurs ? C'est le problème des liquidités internationales.

Les réponses qui sont apportées à ces trois questions nous permettent de définir les systèmes de change.

La conversion des prix étrangers en prix nationaux

Envisageons l'échange international à partir de l'entreprise. L'entreprise, pour fonctionner et réaliser des profits, se réfère aux prix exprimés en monnaie nationale qui permettent de mesurer, d'une part ses dépenses (en matières premières, salaires, prélèvements) et d'autre part, ses recettes. Lorsqu'elle effectue des échanges avec l'extérieur, pour acquérir des matières premières ou des équipements, pour vendre ses produits et élargir son marché, elle doit pouvoir convertir en prix national les prix exprimés en monnaie étrangère. Le taux de change * est le prix 2 auquel s'échangent les monnaies deux à deux. Il peut s'exprimer de deux façons : on peut dire par exemple, que le taux de change s'exprime par la valeur du mark en franc (1 DM = 3,06 FF) ou bien par la valeur du franc en mark (1 FF = 0,33 DM). Les modalités de fixation des taux de change, des valeurs des devises les unes par rapport aux autres, constituent un premier élément caractérisant les systèmes monétaires internationaux. Deux grands types de système de change s'opposent : parités fixes et changes flottants.

* Voir le glossaire en fin de volume, dorénavant tous les termes ayant une étoile sont explicités dans ce glossaire.

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Le système de change peut tout d'abord reposer sur un étalon international. Chaque monnaie a une définition officielle par rapport à l'étalon. Cet étalon peut être, par exemple, un métal précieux ou la monnaie d'un pays; la valeur des monnaies s'exprime en or ou par rapport à la devise prise comme étalon. Ces systèmes de change fondés sur un étalon sont qualifiés de systèmes de parités fixes *. Dans les systèmes de parités fixes, chaque monnaie étant définie par rapport à cet étalon, la valeur des monnaies deux à deux dérive de la valeur de chacune d'entre elles par rapport à l'étalon.

Aux systèmes reposant sur des parités fixes, s'oppose le mécanisme dans lequel les valeurs des monnaies n'ont pas de définition officielle : celles-ci sont déterminées sur le marché des changes. Ce système sans étalon international est qualifié de système de flottement. *

Règlement des échanges et convertibilité des monnaies

Nous venons de voir comment dans l'échange international peuvent être comparés les prix exprimés dans des unités monétaires différentes. Le second problème est celui du règlement des échanges, de la convertibilité * des monnaies. La convertibilité au niveau international correspond à l'idée que l'échange n'est possible que s'il existe une garantie de conversion d'une monnaie dans une autre. La convertibilité est au cœur des échanges internationaux. Supposons que, pour un flux de marchandises de la France vers l'Italie, le règlement soit réalisé en francs : l'importateur italien n'acceptera le règlement en francs que dans la mesure où il est assuré d'une conversion de ses francs en lires. Plusieurs cas sont envisageables. Soit il existe une convertibilité directe entre franc et lire : les autorités monétaires françaises s'engagent alors à fournir à tout porteur de francs des lires. Soit la convertibilité s'opère grâce à l'intervention d'une autre monnaie : les autorités monétaires françaises garantissent la conversion des francs en dollars (les dollars étant en eux-mêmes convertibles en lires), et les autorités monétaires italiennes fournissent des lires contre des dollars. De façon symétrique, un exportateur français vendant en Italie ne concluera sa transaction que s'il est sûr de pouvoir obtenir des francs en contrepartie des lires. La convertibilité des monnaies est donc une garantie donnée par les autorités monétaires aux résidents (agents économiques français ou étrangers ayant leur activité sur le territoire national) et aux non-résidents pour que puissent s'opérer les échanges internationaux.

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Les modes de convertibilité sont liés aux échanges interna- tionaux. C'est ce qui apparaît, a contrario, dans le cas des pays dont la monnaie n'est pas convertible (c'est le cas du rouble) en raison de la nature même des échanges 3 En Union soviétique, la convertibilité est extrêmement limitée : les détenteurs de roubles n'ont pas systématiquement l'assurance d'une conversion en d'autres monnaies. Ainsi, les touristes qui sont en possession de roubles ne peuvent obtenir leur transformation en devises que dans la mesure où ces roubles ont été acquis officiellement, les signes monétaires acquis sur le marché noir ne peuvent être convertis en devises. De même, les entreprises détentrices de roubles ne bénéficient pas de la convertibilité. L'inconvertibilité du rouble s'explique ainsi par le caractère centralisé et planifié de l'économie. Les décisions de entreprises et la formation des prix se situent dans le cadre du Plan. De même, les échanges avec l'extérieur sont centralisés et planifiés. Il n'existe pas de lien entre les prix internes à l'Union soviétique et les prix des marchandises importées ou exportées ; une cloison étanche isole l'activité des entreprises soviétiques du marché mondial. L'inconvertibilité du rouble est liée à l'ensemble du système économique soviétique.

Inversement, la convertibilité des monnaies dans les pays capitalistes développés est liée à un système où l'initiative des échanges internationaux repose principalement sur les entre- prises : les entreprises sont, en principe, sauf en cas de contrôle des changes, libres dans leurs décisions d'importations ou d'exportations. Le développement de chaque pays se situe dans le cadre d'un marché mondial.

La convertibilité comporte ainsi plusieurs degrés : — la convertibilité est totale lorsqu'il n'existe aucune limite

aux possibilités de conversion d'une monnaie dans les autres. — l'inconvertibilité peut être totale lorsque, comme dans le

cas de l'Union soviétique, les détenteurs d'une monnaie n'ont pas de garantie concernant sa conversion dans, d'autres devises.

— la convertibilité peut être partielle lorsqu est mis en place un contrôle des changes * : le contrôle des changes consiste à limiter quantitativement ou à interdire la conversion d'une monnaie pour certaines opérations ou pour certains agents. Ainsi, le contrôle des changes peut définir le montant maximal de devises qui peuvent être acquises pour le tourisme ou pour le placement de capitaux à l'étranger ou réglementer les opérations commerciales. En fait, dans la plupart des pays, existe un contrôle des changes.

En système de parités fixes, la convertibilité des monnaies se

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définit par rapport à l'étalon. Les règles de convertibilité produisent ainsi une hiérarchisation des monnaies. Prenons le cas de l'étalon-or * : chaque devise est convertible en or, ce qui donne à l'or un statut de monnaie internationale. Dans l'étalon-devise *, il en est de même : chaque monnaie est convertible dans une monnaie (par exemple le dollar), celle-ci ne subissant aucune contrainte de convertibilité. A ces deux cas de figure où, l'or ou une devise, jouent le rôle de monnaie internationale, les autres monnaies se situant à une niveau inférieur, on peut opposer le gold exchange standard * qui comporte une convertibilité à double niveau : toutes les monnaies sont convertibles dans une monnaie (le dollar), celle-ci étant elle-même convertible en or.

L E C O N T R Ô L E D E S C H A N G E S E N F R A N C E

Le contrôle des changes est pratiquement permanent en France mais son intensité et sa rigueur sont extrêmement variables. Le contrôle des changes est un ensemble de mesures réglementant les paiements entre résidents et non-résidents. Son but principal est d'écrêter les variations de cours de la monnaie en atténuant les poussées spéculatives ; il permet ainsi de contribuer à protéger les réserves en devises. Il est en outre en mesure d'influer sur les flux d'investissements de la France à l'étranger et inversement. Le contrôle des changes, renforcé de 1981 à 1983, a été ultérieurement allégé en raison d'une pression moins forte sur le franc. Il porte sur les opérations enregistrées dans la balance des paiements. Les principales dispositions concernent les exportations, les importations et les flux de capitaux :

— Les exportations : l'objectif est d'éviter la détention prolongée de devises par les exportateurs. En effet, lorsqu'ils anticipent une dépréciation de leur monnaie nationale, les exporta- teurs retardent le moment où ils convertissent leurs devises en francs, dans le but de réaliser un gain. Depuis avril 1982, les exportateurs doivent céder, dans un délai maximal de 15 jours, à compter de la date d'expédition, leurs recettes d'exportations en devises.

— Les importations : l'objectif est de façon symétrique d'éviter la détention prolongée de devises par les importateurs. En effet, un importateur qui anticipe une dépréciation de sa monnaie a tendance à accélérer ses achats en devises, dans le but de réaliser un gain ou de ne pas subir une perte. Lorsque les devises sont achetées au comptant, les importateurs ne peuvent conserver durant plus de deux jours des devises en vue du paiement des importations. De même, lorsque les devises sont achetées à terme, le délai maximal est d'un mois (de 3 mois lorsqu'il s'agit de matières premières). Toutefois, en

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1985, le régime a été assoupli en ce qui concerne les achats à terme en Ecus.

— Les voyages à l'étranger : le réaménagement monétaire de mars 1983 a été suivi en France du rétablissement d'un contrôle des changes sur les voyages. Concernant le tourisme, les sorties de devises sont limitées à 2000 F par an plus 1000 F sous forme de billets, l'usage des cartes de crédit à l'étranger étant interdit. Pour les voyages d'affaires les dépenses sont limitées à 1000 F par jour. Au cours de l'année 1984, ce régime a été assoupli. Ces mesures ont moins pour objet de lutter contre la spéculation — à l'inverse des mesures concernant les opérations commerciales — que d'infléchir les comporte- ments de consommation de services étrangers par les Français et constituent ainsi une forme de protectionnisme.

— Les achats de valeurs mobilières (actions, obligations) étrangères sont limités.

— Les investissements à l'étranger doivent être financés, sauf dérogation, à hauteur de 75 % par des emprunts en devises. En effet, lorsqu'une entreprise française investit à l'étranger (en transférant des fonds à une filiale ou faisant l'acquisition de sociétés étrangères), son opération se traduit par une sortie de devises qui doit être aux trois quarts compensée par des entrées de devises (emprunt), toutefois en 1984 le taux est passé à 50 % pour ce qui est des investissements dans les pays de la communauté.

— Enfin, il existe des dispositions concernant les paiements de service ou les transferts réalisés par des personnes physiques.

Les règles de convertibilité des monnaies influencent la manière dont se règlent les échanges internationaux.

Le règlement des déficits des balances des paiements

La balance des paiements d'un pays connaît un déficit lorsque la somme du solde commercial, du solde des invisibles et des flux de capitaux aboutit à un résultat global négatif. Le problème qui se pose alors est celui du règlement : quels sont les actifs qui vont être acceptés par les pays créanciers comme règlements ? Ces actifs que l'on appelle les liquidités interna- tionales * ou « les réserves de change » servent donc aux règlements des dettes entre pays et constituent les réserves de chaque banque centrale : ces réserves tendent à s'accroître en cas d'excédent et tentent à décroître en cas inverse. Les liquidités internationales sont de trois types :

— Le règlement peut s'opérer en or : le pays déficitaire

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Cependant la crise financière se manifeste à partir de 1982. La réduction, puis la disparition des excédents des pays exportateurs de pétrole privent le système financier international des ressources qui auraient permis la poursuite du processus d'endettement. Les banques, qui avaient eu tendance à surenchérir pour développer leur crédit, dé viennent brutalement plus exigeantes en raison de la fonte de leurs ressources et de l'insolvabilité croissante de certains débiteurs ; elles réorientent leur activité en direction des pays du Nord et demandent au F.M.I. de leur sevir de parapluie. Par ailleurs la localisation de l'épargne mondiale se modifie radicale- ment : la disparition des excédents pétroliers s'accompagne, au cours des dernières années, d'un gonflement du besoin de financement des Etats-Unis et de l'accroissement de la capacité de financement du Japon et de certains pays européens. A partir de 1983-1984, et sous la pression du F.M.I., des banques et des pays riches, les pays en voie de développement mettent en œuvre des politiques d'ajustement. Cependant les menaces liées à la dette persistent. De nombreux pays en voie de développement, endettés au cours des dernières années, ne « peuvent plus payer » ; et l'idée se répand selon laquelle ils ne « doivent pas payer » : le remboursement intégral de la dette supposerait une austérité insupportable pour des pays dont le niveau de vie est bas. En outre, il faudrait que les pays développés acceptent un déficit et donc une réduction de leurs exportations vers les pays en voie de développement. C'est pourquoi, on s'oriente plus à l'heure actuelle vers une stabilisation qu'une résorption de la dette. A la fin 1985 le « plan BAKER » présenté par les Etats-Unis au F.M.I. marque un inflexion significative de la politique américaine : il préconise l'augmentation des crédits des banques aux pays les plus endettés accompagnée d'un maintien des politiques de redresse- ment.

Dans un tel contexte, l'évolution du système monétaire international est fortement tributaire des soubresauts du système financier international. Les taux de change dépendent de façon croissante des flux financiers ; c'est ainsi que le dollar a connu une hausse inexplicable par la compétitivité américaine, et due exclusivement aux flux de capitaux attirés par les perspectives de rémunération sur le dollar. De façon analogue, le F.M.I., qui avait à l'origine une fonction axée sur la surveillance des taux de change, joue à l'heure actuelle un rôle décisif dans le système financier par les crédits qu'il octroie, les politiques économiques qu'il impose (avec plus ou moins de bonheur) et ses possibilités de régulation du système financier. De même, au niveau européen, l'E.C.U. financier connait un développement extraordinaire alors

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que l'E.C.U. monétaire ne progresse guère.

Plus fondamentalement, la crise monétaire s'inscrit dans une crise du système économique. Une crise qui, à l'inverse de la crise de 1930 qui était déflationniste, s'est traduite dans un premier temps par la stagnation, c'est-à-dire la coexistence de l'inflation du chômage et d'une croissance lente. Depuis 1983, et sous l'influence des Etats-Unis, est engagé un processus de ralentisse- ment de l'inflation, de « désinflation ». Si la désinflation permet une atténuation de certains déséquilibres, elle tend toutefois à rendre plus difficile la position des débiteurs qui ne peuvent plus compter sur la dévalorisation des monnaies pour alléger leur dette.

Cette crise induit une remise en cause des structures du système économique. En effet les stratégies des firmes sont réorientées, le partage du revenu national s'opère dans un sens moins favorable que par le passé aux salariés, les systèmes de protection sociale sont révisés à la baisse et une flexi- bilité plus grande est introduite dans le fonctionnement du marché du travail. La place à venir de chaque pays dans l'échange international et les rapports de force monétaires qui en découle- ront, dépendent de la manière dont les différents pays réaliseront ces mutations. Ce qui est remarquable c'est que ces mutations sont fréquemment adoptées sous la pression de la contrainte monétaire et financière : c'est ainsi que de nombreux pays en voie de développement ont mis en œuvre des politiques de redressement à l'instigation de leurs créanciers ; de même la réorientation de la politique économique française de 1983 est directement liée aux contraintes imposées par l'appartenance au S.M.E. ; de même enfin, l'administration républicaine a dû opérer une révision de ses choix budgétaires et fiscaux, en rasion des risques liés à un dollar

élevé et à une « montagne de dettes ».

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NOTES

1. L'analyse est centrée sur les aspects strictements monétaires ; pour ce qui est des problèmes financiers internationaux actuels, se reporter par exemple au texte du C.E.P.I.I., « La montée des tensions », Economica, 1983.

2. La notion de prix est envisagée ici dans son sens courant comme rapport d'échange entre deux grandeurs. Nous ne posons pas ici le problème du fondement des taux de change.

3. Voir sur le sujet, Lavigne Marie : « L'autarcie monétaire du système socialiste peut-elle être surmontée ? », Politique Internationale, n° 2, 1978-79 — Problèmes Economiques, n° 1617.

4. Haberer J.Y, Monnaie et politique monétaire. Polycopié, I.E.P., Les cours du Droit, 1973-1974, p. 58.

5. Voir Approches de /'inflation, C.E.P.R.E.M.A.P., 1977.

6. Chiffres provenant de l'article de R. Heller « Le dollar dans le système monétaire international », in La Reaganomie, Economie prospective interna- tionale, n° 8.

7. P. Salin in Turbulences d'une économie prospère, p. 14.

8. J. Denizet, Monnaie et financement dans les années 80, Dunod, 1982, p. 278.

9. J. Denizet, op. cit., p. 277.

10. Hellman Rainer, La Guerre des monnaies, Dunod, 1977, p. 15.

11. R. Hellmann, op. cit., p. 11.

12. Idem, p. 15.

13. Toutes ces informations sont tirées de l'article de l'Expansion du 23 nov.- 6 déc. 1979, intitulé « La guerre mondiale des industries ».

14. Article paru in Business Week, repris in Problèmes Economiques, n° 1632.

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15. Les Echos, 21 septembre 1984.

16, Voir, par exemple, le texte de J.J. Rosa, « Des armes et du dollar ». Politique économique, janvier 1985, reproduit dans Problèmes économi- ques, n° 1913, du 27 février 1985.

17. Voir le texte fondamental de C. Stoffaes, « La Reaganomie en perspective », dans « La Reaganomie : fondements doctrinaux et dimen- sion internationale », C.E.P.I.I., Documentation française, 1982.

18. R. Triffin. M. Aglietta, « Affermir le système monétaire internatio- nal ». Economie et prospective internationale, n°18, 1984. Voir aussi par exemple : J. Letang, « Un dollar dopé par la confiance et la croissance », le Monde, 13 février 1985.

19. J. Grappin « Le dollar revient en boomerang sur l'économie américaine », le Monde, 15 mai 1985. — « Déficit américain : la grande menace », Time, 9 juillet 1984.

20. Voir D. Barouch, « Etats-Unis. Un débiteur priviligié. Les dettes de Washington à l'égard des autres pays viennent de dépasser les créances. Vulnérabilité du système ? », le Monde, 7 mai 1985. — « One day the buble will burst », Financial Times du 7 février 1985, repris dans Problèmes économiques, n°1916, 20 mars 1985, sous le titre : « Le dollar sur une montagne de dettes ».

21. Sur ce thème, nous reprenons les analyses développées dans : J. Blondeel, « 10 Milliards d'Ecus », le Monde, 17-18 juin 1984, et dans les articles de N. Wapler dans les Echos, en particulier celui du 2 avril 1985.

22. « L'Ecu a grandi », Economie et Industrie, juin 1984.

23. M. Lebegue, « L'Ecu, une monnaie pour l'entreprise », Notes bleues du ministère de l'Economie et des Finances, 25-31 mars 1985.

24. J. Denizet, « Le mythe de l'Ecu », l'Expansion, 10-23 mai 1985.

25. Interview parue in l'Expansion de janvier 1979.

26. Interview de R. Monory déjà citée.

27. Sur ce thème voir par exemple Ph. Labarde, « La France n'exclut pas de sortir du système monétaire européen », le Monde, 20-21 mars 1983 ; F. Renard, « Le S.M.E., contrainte utile », le Monde, 22 mars 1983, et H. Bourguinat, « Le S.M.E. et la France. Ce qui était peut-être souhaitable en mai 1981 ne l'est plus aujourd'hui », le Monde, 18 octobre 1983.

28. Une présentation de cette politique est faite dans « La politique salariale en France et ses résultats depuis 1981 », J.-P. Faugère, Regards sur l'actualité, Documentation française, février 1986.

29. « Système monétaire européen et système monétaire international », in revue Banque, septembre 1980.

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30. J. Attali, « Le concept de crise en théorie économique : l'ordre par le bruit », in Ruptures d'un système économique de X. Greffe et J.L. Reiffers, Dunod, 1978.

31. Voir, par exemple, A. Lipietz, « Ils ne doivent pas payer », le Monde, 6 novembre 1985 et C. Jedlicki, « De l'impossibilité du remboursement de la dette à l'indispensable remboursement des banques », Tiers Monde, juil.-sept. 1984, repris dans Problèmes économiques, 6 février 1985.

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BIBLIOGRAPHIE

I. Ouvrages

— AGLIETTA MICHEL — ORLEAN ANDRÉ : La Violence de la monnaie, P.U.F., 1982. — BARRE RAYMOND : Economie politique, Tome II Thémis, 4 édition, 1970. — BLANC J. : Le Marché des changes, Notes et études documentaires, n° 4625-4626, Documentation française, 1981. — BOURGUINAT HENRI : Le Flottement des monnaies, P.U.F., 1977. — BYE MAURICE : Relations Economiques Internationales, Dalloz, 1965. — COTTA ALAIN : La France et l'impératif mondial, P.U.F., 1978. — COULBOIS PAUL : Finance internationale. 1. Le change, Cujas, 1979. — DENIZET JEAN : La grande inflation — Salaire, intérêt, change, P.U.F., 1977.

La première partie porte sur les analyses de l'inflation. La seconde, qui étudie le système monétaire international, présente une analyse critique du G.E.S. et une argumentation en faveur des parités fixes. — DENIZET JEAN : Monnaie et financement dans les années 80.

Cet ouvrage qui une actualisation d'un livre paru en 1967 est fondamental. Traitant dans sa deuxième partie toute l'histoire du système monétaire, il allie les considérations théoriques et les analyses historiques, il situe la monnaie dans son contexte

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économique et prend nettement position dans les débats théoriques et doctrinaux. Livre très stimulant, dont les informa- tions et les analyses nous ont été utiles dans la réalisation de notre livre. J. Denizet tient une chronique économique dans le journal L'Expansion qui permet de suivre l'évolution du système monétaire international. — FLOUZAT DENISE : Economie comtemporaine, tome II : Les phénomèmes monétaires, Thémis.

Une approche très didactique mais qui a tendance à isoler la monnaie de l'économie. — HELLMANN RAINER : La guerre des monnaies, Dunod, 1977.

Journaliste allemand qui suit de près les événements économiques et monétaires, R. Hellmann bénéficie d'informa- tions de première main et souvent inédites. Son livre, écrit avec beaucoup d'humour et facile à lire, relie les décisions monétaires et les stratégies économiques et politiques des différentes parties prenantes.

R. Hellman écrit dans la revue Eurépargne, 34, rue du Wacker 67003 Strasbourg Cedex. — DE LAUBIER DOMINIQUE : Les relations financières interna- tionales, Economie et humanisme, 1975. — LELART MICHEL : Le Dollar, monnaie internationale, Al- batros, 1975. — LEVY-GARBOUA VIVIEN ET WEYMULLER BRUNO : Macro- économie contemporaine, Economica, 1979. — MARCHAL JEAN : Le Système monétaire international, Cujas, 7 édition, 1979. — PASCALLON PIERRE : Le Système monétaire international, Ed. de l'épargne, 1982. — PERROUX FRANÇOIS, DENIZET JEAN, BOURGUINAT HENRI : Inflation, dollar et euro-dollars, N.R.F. Gallimard, 1971. — PIETTRE ANDRÉ : Monnaie et économie internationale, Cujas, 1971. — REIFFERS, J.-L. : Economie et finances internationales, 23 spécialistes, Dunod, 1982. — SALIN PASCAL : L'Ordre monétaire mondial, P.U.F., 1982. — SIMONNOT PHILIPPE : L'Avenir du système monétaire, Robert Laffont, 1972.

II. — Revues — Périodiques — Centres de documentation

— La Documentation française, 31, quai Voltaire, 75007 Paris Tél. 261 50 10.

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• Les Cahiers français constituent une source de documen- tation très riche : ils comportent des articles de fond (reprenant le plus souvent des extraits de livres ou des articles parus dans des revues), des fiches techniques, des définitions et des graphiques. Les Cahiers français, par leurs textes variés et leurs points de vue contradictoires, constituent une incitation à la réflexion mais c'est au lecteur de faire la synthèse. Voir « La Crise persistante du système monétaire international », n° 198, oct.-déc. 1980. Se reporter aussi aux Cahiers français plus anciens : « La crise du système monétaire international » (n° 153), « La nouvelle donne monétaire internationale » (n° 177) et aux Cahiers portant sur « Le Système monétaire européen » (n° 196).

• Problèmes économiques, une sélection hebdomadaire de textes réalisée par la Documentation française est, sur les problèmes monétaires et financiers internationaux, une source de documentation fondamentale : des textes récents, de nombreux extraits de revues étrangères. Une limite, la Documentation française fait preuve d'une grande prudence sur la politique économique française.

— Banque est une revue mensuelle centrée sur les problèmes monétaires et financiers. Beaucoup de textes techniques mais aussi des textes de fond sur le système monétaire international ou la politique monétaire, rédigés par la plupart par des praticiens qui ont tendance à présenter et justifier les politiques des institutions auxquelles ils appartiennent, les enjeux économiques et politiques n'apparaissant le plus souvent qu'en filigrane. 18, rue Lafayette, 75009 Paris. — Economie et statistique, revue mensuelle de l'I.N.S.E.E., n'est pas centrée sur les problèmes monétaires mais comporte néanmoins de nombreux articles sur les relations entre taux de change, solde extérieur et développement économique. Observatoire Economique de Paris. Tour Gamma A, 165 rue de Bercy, Paris 2. — La Revue économique et La Revue d'économie politique contiennent des articles théoriques sur la monnaie. — Les publications du « Monde » : En dehors du quotidien qui suit l'actualité, se reporter :

• au Monde de l'Economie qui paraît dans le Monde daté du mardi ;

• au Monde Diplomatique (mensuel) qui présente les relations monétaires internationales dans le cadre des stratégies et des rapports de force mondiaux ;

• à L'année économique et sociale (annuel) ;

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Chapitre II

— HABERER J.-YVES : Monnaie et politique monétaire. Poly- copié I.E.P. Cujas, 1973-1974. — Citations du président De Gaulle. Choisies et présentées par J. Lacouture, Le Seuil, Collection Politique, 1968. — KEYNES J.M. : Essais sur la monnaie et l'économie — les Cris de Cassandre. Petite bibliothèque Payot, 1972. Textes écrits entre 1923 et 1931. — DENIZET J. : « La Querelle de l'étalon-or », L'expansion, nov. 1973. — Sur les mutations du système économique, voir Approches de l'inflation : l'exemple français., C. E. P. R. E. M. A. P., rapport ro- néotypé nov. 1977. Les auteurs sont J. P. BENASSY, R.BOYER, R.M.GELPI, A. LIPIETZ, J. MISTRAL, J. MUNOZ et C. OMINAMI. Voir aussi AGLIETTA M. : Régulation et crises du capitalisme. L'expérience des Etats-Unis, Calmann-Levy, 1976, et B. CORIAT : L'Atelier et le chronomètre, Christian Bourgois, 1979. Voir aussi J. Valier : L'Inflation rampante dans les pays de capitalisme évolué, Cujas, 1968.

Chapitre III

— Goux CHRISTIAN — LANDEAU J. FRANÇOIS : Le Péril américain, Calmann Lévy, 1971. — Goux C. « Pourquoi la crise ? ». Article paru dans les Cahiers français, n° 153. La crise du système monétaire international. — AGLIETTA M. : « Rôle du dollar et hégémonie financière des Etats Unis », Economie et statistique, n° 97, février 1978. — AGLIETTA M. ET FOUET M. : « Les perspectives du capita- lisme américain », Economie et statistique, n° 97, février 1978. — MALTERRE J. : La Crise des monnaies — le dollar en procès. Le Cerf, 1972.

Chapitre IV à VII

— Présentation du système monétaire européen, Bulletin trimes- triel de la banque de France, mars 1979. — Le système monétaire européen dans le contexte monétaire international. Rapport du Conseil économique et social présenté par M. de Mourgues. Séance du 12 mai 1981. Journal officiel, 8 Juillet 1981.

— HABERER J.-YVES : « Système monétaire européen et système monétaire international », revue Banque, septembre 80.

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— « La Reaganomie : fondements doctrinaux et dimension internationale. », Economie et prospective internationale, n° 9, 1 trimestre 1982. — BIRON D. ET FAIRE A : « Le mark souverain » ; Le Monde diplomatique, nov. 78. — COHEN D., OUDIZ G., DE VILLEPIN R. : « Enjeux du système monétaire européen ». Statistiques et études financières, n° 41 1980. — BAROU Y., GABET C., WARTENBERG E. : « Croissance interne et compétitivité », Economie et statistique, n° 105, nov. 1978. — LAFAY GÉRARD : « Remarques sur la compétitivité en longue période », Economie et statistique, n° 102, juil. août 1978. — MISTRAL JACQUES : « Compétitivité et formation du capital en longue période », Economie et statistique, n° 97, fév. 1978. — TRIFFIN F, AGLIETTA M., « Affermir le système monétaire international », Economie et Prospective internationale, n°18, 1984.

— FABRA P., « L'Ecu est-il une monnaie ? », le Monde, 20 mars 1984.

— FABRA P., « Le cinquième anniversaire de l'entrée en vigueur du S.M.E. », le Monde, 13 mars 1984. — JULIEN C., « Fragilité d'une monnaie forte. L'emprise du dollar », le Monde diplomatique, février 1985.

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G L O S S A I R E

Contrôle des changes : Le contrôle des changes consiste, pour un pays, à limiter la convertibilité de sa monnaie. Les autorités monétaires interdisent ou limitent quantitativement les conversions en monnaie. Cette réglementation est différenciée selon les opéra- tions (importations, exportations, tourisme, transferts de capitaux...) et selon les agents : les résidents (ceux qui, quelle que soit leur nationalité, exercent leur activité économique sur le territoire national) et les non-résidents sont en général soumis à des régimes différents. L'objectif principal du contrôle des changes est de lutter contre la spéculation, mais il peut poursuivre d'autres buts (limitation des importations, frein au sorties de capitaux...)

Convertibilité : La convertibilité est la garantie donnée par les autorités monétaires d'un pays aux détenteurs d'une monnaie de conversion dans une forme de monnaie internationale. Une monnaie peut être convertible en or ou en devise (par exemple le dollar). La convertibilité des monnaies, le principe régissant les échanges dans le monde occidental depuis 1958, est rarement totale ; les mesures de contrôle des changes limitent la convertibilité des monnaies.

Le flottement des monnaies : L'expression de flottement des monnaies est la plus fréquement utilisée, bien que le terme officiel soit celui de flottaison. Le flottement d'une monnaie correspond à la situation où le cours de la monnaie n'a pas de définition officielle par rapport à un étalon ; le cours de change se détermine sur le marché des changes en fonction des offres et des demandes de la devise. Le flottement est pur lorsque les banques n'interviennent pas dans la formation des taux de change. Le flottement est administré (ou impur) lorsque les autorités monétaires interviennent. On parle de flottement concerté lorque un ensemble de monnaies flotte par rapport aux autres tout en maintenant entre elles des parités fixes. Le serpent européen puis le S.M.E. sont des exemples de flottement concerté.

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Gold exchange standard (G.E.S.) (en français l'étalon de change or) est un système comportant deux sortes d'étalon : l'or et une (ou plusieurs) devise(s) convertible(s) en or. Les monnaies sont convertibles dans la devise étalon et la devise étalon est elle-même convertible en or. Système instauré à la Conférence de Gènes en 1922, il connaît sa période faste de 1944 à 1971.

Liquidités internationales (ou réserves de change) sont les actifs cédés pour les règlements des soldes par les pays déficitaires aux pays excédentaires. Les réserves de change comportent : l'or, les avoirs en devises, les avoirs sur le F.M.I. et les avoirs en ECU sur le F.E.C.O.M.

Etalon-devise : Système monétaire dans lequel l'étalon est une monnaie inconvertible. Le « dollar standard » a été appliqué de août 1971 à mars 1973.

Etalon-or (en anglais gold standard). Système monétaire dans lequel l'or est l'étalon à partir duquel sont définies les différentes monnaies. Les monnaies sont convertibles en or, dans la mesure où les détenteurs de monnaie peuvent obtenir l'équivalent or. On distingue ainsi le gold specie standard où les billets peuvent être librement convertis en or et le gold bullion standard où la convertibilité se situe au niveau du lingot : seuls ceux qui possèdent de grandes quantités de monnaie peuvent obtenir la contrepartie-or. Jusqu'en 1914 la convertibilité-or du billet est assurée — sauf durant les périodes de troubles où le cours forcé des billets suspend la convertibilité. Après 1914, la convertibilité-or du billet est supprimée mais en 1928, en France, Raymond Poincaré établit le système du gold bullion standard, ce qui revient à assurer une convertibilité internationale du franc, tandis qu'au niveau national le billet reste inconvertible. Aujourd'hui le franc n'est plus convertible en or.

Euro-dollars : Les euro-dollars sont des avoirs en dollars détenus dans des banques européennes. Leur développement est dû à la pratique des banques européennes qui, à la fin des années 1950, plutôt que de transférer aux banques centrales les dollars qu'elles détenaient, ont effectué des crédits en dollars. Circonscrit à l'origine au dollar et aux banques européennes, le phénomème s'est doublement élargi : d'une part d'autres banques, en particulier des banques japonaises ou du Sud-Est asiatique ont développé leurs activités en dollars, d'autre part d'autres monnaies (le franc suisse, le yen, le franc français, le mark) ont fait l'objet d'opérations de crédit dans des banques appartenant à des pays autres que le pays d'émission. Dès lors plutôt que d'euro-dollars, mieux vaudrait parler d'« euro-devises » ou même de « xéno-devises ».

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Marché des changes : Le marché des changes est le lieu de confrontation des offres et des demandes de devises et de formation des taux de change. Les offres de francs (qui sont des demandes de devises) correspondent aux importations de marchandises, aux sorties de capitaux. Les demandes de francs (offres de devises) correspon- dent aux exportations de marchandises et aux entrées de capitaux. Le marché des changes dépend des flux monétaires entre un pays et le reste du monde. Les autorités monétaires interviennènt sur le marché des changes pour agir sur le cours du change. Si le pays est intégré à une zone de parités fixes, cette intervention doit maintenir le taux de change à l'intérieur des marges de fluctuations prévues. En cas de flottement, l'intervention, sans être obligatoire, n'en est pas moins réelle.

La monnaie : La monnaie est composée d'actifs dont les formes varient selon les structures économiques et sociales. Elle sert, sur un certain espace, à l'évaluation et au règlement des échanges. Les formes de la monnaie sont donc variables. La dématérialisation de la monnaie a abouti à la prédominance de la monnaie scripturale ; la monnaie scripturale est composée des dépôts dans les banques qui peuvent circuler par « jeux d'écriture » : chèques, virement, prélèvement... Ces jeux d'écriture sont de façon croissante soumis à un processus d'informatisation partiel (chèques) ou total (virement automatisé). La monnaie manuelle (monnaie fiduciaire (billets) et monnaie divisionnaire) joue un rôle secondaire. Pourtant, certaines expressions tendent à assimiler à tort monnaie et billets. C'est ainsi que l'on emploie l'expression « billet vert » pour évoquer le dollar, alors que les dollars échangés sur les marchés des changes sont pour l'essentiel des avoirs bancaires libellés en dollars. De même, l'expression de « planche à billet » est fréquemment utilisée pour exprimer la création de monnaie alors qu'une partie importante de la création de monnaie est effectuée par les banques sous forme d'accroissement des avoirs bancaires. Les fonctions de la monnaie sont traditionnellement une fonction d'unité de compte — la monnaie sert à évaluer les biens échangés et les revenus versés —, une fonction d'intermédiaire des échanges — la monnaie est cédée en contrepartie de l'échange — et une fonction de réserve de valeur — la monnaie constitue une partie des avoirs des agents économiques. La monnaie est créée par le système bancaire qui est composé de banques et de la banque centrale qui joue un rôle de régulation. La monnaie est créée par des opérations de crédit aux entreprises et aux particuliers, par des opérations de financement du déficit public et lors des acquisitions de devises.

Parités fixes : Une monnaie est définie par des parités fixes, lorsqu'il existe une définition officielle de sa valeur par rapport à un étalon international. Le taux de change ne doit s'écarter de la parité que de façon très limitée : en vertu des accords de Bretton-Woods,

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les cours de change ne devaient s'écarter de plus de 1 % de la parité officielle. L'étalon-or, le gold exchange standard et le dollar standard ont été les trois formes de système de parités fixes. A l'heure actuelle, bien que l'on soit en système de flottement, de nombreuses monnaies sont définies par un régime de parités fixes, soit par rapport au dollar, soit par rapport au franc, soit par rapport à un panier de monnaies. Le S.M.E. constitue par ailleurs une zone de parités fixes.

Taux de change, cours du taux de change ou cours du change est le taux auquel s'échangent les monnaies entre elles. Le taux de change peut connaître de grandes amplitudes sur le marché des changes (flottement) ou être maintenu à l'intérieur de marges de fluctuations relativement étroites (parités fixes). Les variations de taux de change prennent des formes différentes selon les systèmes de change : — En système de parités fixes, les taux de change varient faiblement autour des parités officielles mais des modifications de parités peuvent avoir lieu. Les dévaluations consistent à abaisser la parité de la monnaie par rapport à l'étalon. Les réévaluations consistent à élever la valeur de la monnaie par rapport à l'étalon. — En système de flottement, les variations de taux de change prennent la forme de dépréciation, lorsque le cours de la monnaie baisse, et d'appréciation lorsque le cours de la monnaie s'élève. — Dans les systèmes de flottement concerté, des réaménagements de parités ont lieu ; ils n'ont d'influence directe que sur les rapports des monnaies appartenant au mécanisme de flottement concerté.

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