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Stage du 03 décembre 2014/ Tallard.
Participation au concours national de la Résistance et de la Déportation : Les élèves ont le choix :
● De se présenter individuellement et rédiger un devoir en classe (2 heures) ● De réaliser un travail collectif : mémoire, exposition, œuvre littéraire ou artistique... ● Préparer un travail en groupe audiovisuel (films ou documents radiophoniques). ● Privilégier pour la préparation un travail en pluridisciplinarité notamment dans le cadre du projet collectif (histoire-géographie,
français, arts plastiques, éducation musicale...) afin d'enrichir les travaux proposés. ● Il est important de privilégier les ressources locales et régionales dans les travaux réalisés , sans en oublier l'histoire globale. ● Pour cela utiliser les archives municipales et départementales et des témoignages.
Plusieurs axes de travail peuvent être envisagés avec les élèves : ● Evoquer le contexte historique d' avant la libération et définir le cadre-temps du thème : les camps de concentration et d'extermination
en fonctionnement ou en cours d'évacuation ont été libérés au rythme de la progression des armées alliées , ainsi l'été 1944 constitue le point de départ de la période à étudier.
● Cette période peut être considérée comme close en aout 1946, date à laquelle le procès Nuremberg prend fin. ● Cependant la question du retour des déportés et de leur réinsertion peut s'affranchir de ce cadre-temps. ● Concernant la libération des camps nazis : prendre en compte les évacuations qualifiées de « marches de la mort ». Identifier les camps
nazis et les divers moyens de libération des camps (par les troupes des armées alliées, la mise en fuite des nazis avec l'avancée des alliés par exemple).
Attention le sujet se limite uniquement aux camps nazis, les lieux de détention, les ghettos, les camps de prisonniers sont donc exclus du champ d'étude. Nous ne disposons pas de documents locaux concernant la libération des camps. Il peut-être intéressant de s’orienter vers des témoignages au près des rares déportés encore en vie. (se rapprocher des associations de déportés)
Quelles ressources locales à votre disposition ?
Le retour et le
rapatriement
Et après ?
Regards portés
sur les déportés
Quelle
réinsertion ?
Les absents ?
La découverte
progressive des
camps de
concentration et
d’extermination
Quelle mémoire
locale de la
déportation et du
génocide ?
Une entrée par les
plaques
mémorielles.
Le retour et le rapatriement
Sur les 2 000 000 à 2 500 000 de rapatriables en France, on admet le chiffre de 40 000 à 50 000 déportés revenus en France en
provenance des camps nazis. Sont réunis dans ce total les déportés raciaux, juifs et rares tziganes, et les non raciaux, en majorité
résistants politiques.
Ils provenaient d'une vingtaine de grands camps et de quinze cents commandos éparpillés dans tout le grand Reich.
Ceux-ci se sont retrouvés mêlés à près de 1 300 000 prisonniers de guerre et 600 000 requis du STO. La société française ne
perçoit pas très bien la différence de nature entre tous ces rapatriés.
Au cours de la première phase du rapatriement, celle où, en territoire ennemi, le déporté retrouve la liberté, interviennent les
armées alliées (y compris l'armée française), la Croix-Rouge internationale, les Croix-Rouges nationales, alliées ou neutres,
diverses associations humanitaires ou confessionnelles, mais bien peu le Ministère français des Prisonniers, Déportés, Réfugiés.
Par la suite, le ministère des Prisonniers, Déportés et Réfugiés dirigé par Henri Frenay, coordonna le retour des quelque 2 250
000 personnes qui se trouvaient, en 1945, sous la tutelle du Reich. Dès la fin mai 1945, ses services parvinrent à organiser le
rapatriement de 40 000 personnes par jour, que ces dernières soient transportées par train ou par avion (les appareils retournant
à vide d'Allemagne étant utilisés pour le transport des anciens captifs). Hommes et femmes recevaient une somme d'argent et des
vêtements ; ils bénéficiaient également de soins gratuits.
Célébration du retour des
prisonniers et déportés, 1945
Raymond Gide, 78 * 58,
Archives de Seine-et-Marne, 58
Fi 276
Célébration du retour des
prisonniers et déportés, 1945
R. Louvat, 77,5 * 50,5, Archives
de Seine-et-Marne, 58 Fi 277
Annonce des cérémonies pour le
retour du millionième rapatrié,
1945, Thébault, Archives de
Seine-et-Marne, 58 Fi 274
Promotions des Journées Nationales
du Souvenir à Compiègne, 1946
Guy Georget, 60 * 40, Archives de
Seine-et-Marne, 58 Fi 274
Vidéo Jalons pour l’histoire du temps présent :
http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu00266/retour-a-paris-de-prisonniers-et-de-deportes.html (lien vidéo Jalons)
Ce sujet du 27 avril 1945 associe pour la première fois à l'image le retour des prisonniers de guerre à celui des déportés. Suivant la
logique du ministère Frenay, le commentaire tend à réunir les "absents" en une même catégorie.
Dans ce reportage, et dans ceux qui suivirent, se met en place l'image stéréotypée unique du déporté politique, présenté comme un
patriote résistant, une figure qui contribue à passer sous silence le sort spécifique des juifs et des Tziganes, exterminés dans les camps.
De manière significative, le mot "juif" n'est jamais prononcé par le speaker des "Actualités Françaises" dans les reportages
consacrés à la déportation. C'est un sujet très tabou parce que le régime de Vichy a participé à la déportation de juifs de France et que
peu d'habitants ont aidé ces derniers à échapper aux rafles. Il le restera très longtemps dans un pays marqué par l'antisémitisme
depuis la fin du XIXe siècle.
L'évocation des camps nazis dans la presse filmée française fut donc à la fois brève, partielle et tardive.
Définir la notion de déporté : qui sont les déportés ?
Diverses catégories : les déportés politiques, les déportés résistants, les déportés juifs, peuvent être pris en compte également les
déportés de travail dans le cadre du STO (même si de nombreux débats ont eu lieu sur leur reconnaissance en tant que déporté).
Et les prisonniers de guerre qui rentrent au départ dans la catégorie des rapatriés ???
Peu de temps après le retour des déportés une hiérarchie de la souffrance se met en place.
Promotions de la Semaine
Internationale de Solidarité avec les
déportés politiques
Fédération Nationale des Déportés
et Internés Résistants et Patriotes,
1946
Paul Colin, 59 * 39, Archives de
Seine-et-Marne, 58 Fi 275
Histoire du "Maillon d'Ornano"
Octobre 1940 - Mars 1941
Après l'exode, mes parents rejoignirent PARIS avec mes sœurs et me laissèrent chez des amis à GAP. Ils craignaient
en effet mes réactions vis-à-vis de l'occupant, car depuis le 18 juin je ne pensais plus qu'à la révolte.
J'entre au lycée, en classe de Math. Elémentaire, et tout de suite je me lie avec un réfugié du Nord, DAMIENS, qui
partage mon enthousiasme. Nous décidons d'agir, mais comment ?
Notre inexpérience, notre isolement dans cette ville dont la majorité des habitants "suivaient le Maréchal" nous
Demande de renseignements pour justifier de la qualité
de déporté politique, 10 juillet 1945, ADHA 271W 07952
La question du retour et du rapatriement, notamment à l'échelle locale et régionale.
Qui sont les acteurs ?
Qui organisent le retour et le rapatriement des déportés ?
Quels sont les moyens mis en place ?
Création du comité départemental pour l’accueil des déportés, 7
décembre 1944, ADHA 271W 07952
A l’initiative du préfet, un Comité Départemental est créé
afin d’accueillir les prisonniers de guerre, les travailleur
déportés et les déportés politiques.
-Centre d’accueil pour les rapatriés.
- Association avec la Croix Rouge et l’Entraide pour la
prise en charge médicale.
La population est sollicitée pour prendre en charge les
prisonniers de guerre. (Pas vraiment de prise en charge
médicale spécifique, mis à part les formalités de
démobilisation).
Appel à la population,
ADHA 271W 07952
Recensement des déportés,
ADHA 271W 07952
Création du comité d’accueil départemental afin de prendre en charge à long terme les déportés (maisons de repos, maisons de convalescence ...) ADHA, 287 W 08611
Accueillir et soigner
Instructions sur l’accueil des déportés, 15 mai 1945 ADHA 287W08611
Organisation et fonctionnement du contrôle médical des PGDR, 29 juin 1945, ADHA 287 W 08611
Les difficultés du rapatriement et le manque d’informations
Rapport sur la possible arrivée par le col de Montgenèvre d’une colonne de 10 000 rapatriés, 7 mai 1945, ADHA, 271 W 07952
Libérés mais consignés
Trois centres sont ouverts dans le département :
A La Roche de Rame pour accueillir les déportés politiques (40 places)
A Notre Dame du Laus pour les prisonniers de guerre (140 places)
A Briançon pour les travailleurs déportés (100 places)
Ces centres seront fermés à l’automne 1945.
Demande de rapport sur les manifestations de déportés politiques, 23 octobre 1945, ADHA, 271W07952
Rechercher les absents
Courrier du Préfet, 14 février 1945, recherche d’inscriptions laissées par les détenus sur les
murs des prisons ou des centres d’internements.
ADHA 271W 07952
Courrier du cabinet du Préfet, recherche concernant un déporté,,
17 septembre 1945
ADHA 271W 07952
Regards portés sur les déportés à leur retour :
Prise de conscience de ce qu'ils ont vécu ?
Les Allobroges, ADHA Fol per 221
Leur difficile réinsertion ?
Comment se réadapter à une vie sociale ?
Demande d’emploi adapté, 29 juillet 1945, ADHA 271W 07952
La découverte de l'univers concentration :
Un univers organisé, industriel, où l'innommable » se produit, les conditions de détention... Le procès Nuremberg est une des pièces majeures de la découverte de ce système concentrationnaire.
Bulletin d’information de l’ambassade d’URSS, 1er
décembre
1945 ADHA 367W14630
« L’atroce calvaire » extrait du « Dauphiné »
du 28/11/1945. ADHA Fol per 144
Quelle mémoire locale de la déportation et du génocide ?
Une entrée par les plaques mémorielles.
L’absence du génocide
Le centre du Lastic à Rosans et la plaque commémorative apposée
en 1998 sur la mairie de Rosans.
Le 26 août 42, dans une zone non occupée
par les allemands et à la seule initiative du
gouvernement de Vichy, les gendarmes et
les officiers des Renseignements généraux
(RG) arrêtèrent ces jeunes étrangers "non
aryens" d'origine allemande et
autrichienne, âgés de 16 à 31 ans.
Transportés en zone occupée et livrés à la
Gestapo qui les interna à Drancy, ils en
partirent par les convois 27, 29 et 31 des 2,
4 et 11 septembre 1942. 22 d'entre eux
périrent au camp d'extermination
d'Auschwitz.
Dossier complet de Serge Klarsfeld à
disposition aux ADHA.
Des pistes de travail (à partir du travail de Nicolas Palluau) :
Recenser les plaques présentes dans le département.
Préciser le contexte d’apposition de la plaque.
Qui sont les personnes arrêtées ?
Etude des épitaphes.
Construire un projet collectif
CNRD : « Libération et refondation républicaine »
Présentation du projet
Dans le cadre du 70ième
anniversaire de la Libération, il s’agit à travers le thème proposé de réaliser un document multimédia en
s’appuyant sur les événements qui ont eu lieu à Tallard :
-Mort du Commandant Dumont
-Exécution sommaire de personnes soupçonnées de collaboration au pont de l’Archidiacre.
Ce travail se fera à partir des archives départementales et en collaboration avec l’intervenant cinéma pour la réalisation et la
préparation des scènes jouées par les élèves...
Il est aussi envisagé de Projet à vocation interdisciplinaire… (HG, Arts plastiques, Français, Technologie....)
Proposé à l’ensemble des élèves de 3e volontaires.
La trame du support numérique
« De l’ombre à la lumière »
Problématique : comment la France se libère-t-elle et refonde-t-elle la République en 1944/45 ?
Une rapide introduction sur le régime de Vichy et ses actions sur le département.
La Libération :
Le travail doit permettre d’aborder la Libération des Hautes-Alpes à travers le rôle joué par la Résistance dans celle-ci.
-Combats et exécutions d’otages aux alentours de Tallard, avancée des troupes alliées (américaines mais aussi troupes coloniales)
-Mort du chef départemental de la Résistance (rapport de gendarmerie relatant cette mort, rôle, presse …)
-Témoignages auprès des personnes âgées du canton ayant vécues ces événements.
Certains documents seront mis en scène par l’atelier théâtre du collège, filmés et insérés sur le support numérique prévu pour la
restitution.
-Ce travail doit être effectué en lien avec un intervenant cinéma pour les aspects techniques.
La refondation républicaine :
A partir de l’exécution des personnes soupçonnées de collaboration, montrer comment la justice passe de l’épuration à la justice
républicaine.
-Prendre appui sur les ressources iconographiques pour présenter l’épuration dans les Hautes-Alpes.
-Rappel rapide des événements à partir de rapports de gendarmerie. La réalisation de scénettes filmées permettant de faire une
présentation audiovisuelle.
-Témoignages auprès des personnes âgées du canton ayant vécues ces événements.
-Montrer à partir d’un autre dossier d’épuration comment la justice républicaine se remet en place progressivement.
Le renouvellement républicain :
Aborder les grandes réformes mises en place dans le département (presse, Sécurité sociale, droit de vote accordé aux femmes …).
-Travail sur la naissance de la presse républicaine régionale (cf. Le Dauphiné Libéré).
-Comment la naissance de la Sécurité sociale est-elle perçue ?
-Le droit de votes de femmes : les premières élections dans notre département.
-Ce travail sera construit à partir des témoignages oraux et des ressources des archives départementales.
Modalités d’évaluation :
La participation au concours et une exposition sonore et visuelle à la mairie de Tallard pour présenter le travail des élèves. Cette
exposition a vocation à circuler sur les différentes communes du bassin de recrutement du collège.
Modalités pratiques :
Professeurs engagés dans le projet :
Mmes Phisel (HG), Franceschetti (HG), Feraud (Français), Roux (Français), Bosquet (Arts Plastiques), Mrs Mourard (Musique) et
Chaplet (HG).
Mrs Barniaudy (pour le cinéma) et Bellard (pour l’informatique) sont sollicités pour les aspects techniques.
Moyens demandés (à définir avec la principale):
HSE pour les enseignants participants au projet.
Heures prévues pour l’intervenant cinéma (Mr Barniaudy)
Peut-être un financement complémentaire demandé aux collectivités pour la partie matériel (par exemple pour les déplacements des
élèves pour récupérer les archives sonores).
Début de l’action :
L’atelier doit débuter à la rentrée de novembre 2013 et s’achever avec la remise du dossier en mars 2014. Les élèves ayant participés à sa
réalisation peuvent aussi s’inscrire à l’épreuve individuelle.
Périodicité : une heure semaine et des déplacements à la demi-journée (au moins une fois pour récupérer les témoignages sonores.)
Sitographie : ● Les archives départementales :
● www.archives13.fr
● www.archives84.fr
● www.archives04.fr
● www.archives05.fr
●
● Portail national du CNRD :
● www.cndp/cnrd.fr
● Association des Amis pour la fondation de la Mémoire de la Déportation :
● www.afmd.asso.fr
● Les archives de l'INA et les Jalons pour l'histoire :
http://fresques.ina.fr/jalons/
● Sites des associations et amicales de camps de concentration peuvent être également consultés.
●
Eléments de bibliographie
Ouvrages généraux : ● Y.Kershaw , La fin.Allemagne (1944-1945), traduction par P.E. Dauzat, Seuil, L'Univers historique.
● D.Blatman, Les marches de la mort, la dernière étape du génocide nazi, été 1944-printemps 1945, traduction par N. Weill, Fayard
● Matard-Bonucci, M.A et L. Edouard, La libération des camps et le retour des déportés. L'histoire en souffrance, Bruxelles, éditions
Complexe, 1995.
● Wormser – Migot, Olga, Le retour des déportés . Quand les alliés ouvrirent les portes, Bruxelles , éditions Complexe, 1985
● Fontaine, Thomas, Déportation et génocide, l'impossible oubli, Tallandier, 2009
Ecrits de déportés : ● S.Brawn, Personne ne m'aurait cru , alors je me suis tu : entretien avec S. Guinoiseau, Paris,Albin Michel, 2007
Suzanne Birnbaum : « Une Française juive est revenue ; femmes au camp d’Auschwitz » ; écrit en 1945 ; première édition en 1946 ; éditions du
livre français ; réédité en juillet 2003 par l’Amicale des déportés d’Auschwitz et des camps de Haute-Silésie
Ouvrages locaux : ● Serge Klarsfeld, Une tragédie juive à Rosans, 64 pp - année 1999 - Publié par l'Association des fils et filles des Déportés Juifs de France
et la Beate Klarsfeld foundation
