STATUETTE DE BRONZE DU MUSÉE BRITANNIQUEAuthor(s): François LenormantSource: Revue Archéologique, Nouvelle Série, Vol. 18 (Juillet à Décembre 1868), pp. 124-125Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41733085 .

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STATUETTE DE BRONZE

DU MUSÉE BRITANNIQUE

Lorsque, il y a quelques mois, dans un travail sur la légende de Cadmus et les établissements des Phéniciens en Grèce qui a paru dans les Annales de philosophie chrétienne , j'ai été amené à parler de l'introduction du culte de l'Astarté chananéenne à Cyihère el de la colonie que les Sidoniens avaient fondée dans celte ile, je ne con- naissais aucun monument qui en provint el que l'on pûl rapporter, sinon aux Phéniciens eux-mêmes, du moins à l'âge de leur domina- tion et de leur influence exclusive. Je crois aujourd'hui pouvoir combler cette lacune au moyen de la figurine de bronze dont je piare le dessin sous les yeux du lecteur.

Elle a été découverte en 1866 à Cérigo, l'antique Cythère, et donnée au Musée Britannique par M. Roumano, habitant de l'île. Celte figurine, comme tous les bronzes grecs primitifs, est fondue en plein, ou, pour parler plus exactement, dé- gagée d'un lingot de métal, à la lime et au ciselet. On ne saurait tien imaginer de plus archaïque et de plus grossier; sous ce dernier point de vue, elle peut rivaliser avec les fameuses idoles de la Sardaigne. Comme ces dernières, c'est bien évi- demment l'œuvre des indigènes encore plus qu'à demi barbares. Mais, comme ces dernières aus»i, l'influence sous laquelle elle a été exécutée est exclusivement orientale el phénicienne. Tout dans l'ajustement, dans la composition, dans le type et surtout dans la coiffure, le révèle. Le bronze du Musée Britannique a été bien manifestement copié par des mains inhabiles d'après un modèle

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STATUETTE DE BRONZE DD MUSÉE BRITANNIQUE. 125

apporté du pays de Chanaan. Le type originaire s'en retrouverait sans peine dans ces figurines de pierre blanche qu'on trouve en si grand nombre en Chypre et qui appartiennent à l'art phénicien.

Je ne crois pas que cette statuette représenle l'Astarté qui devint plus tard Aphrodite Cythérée. C'est plutôt une simple image votive de femme, et peut-être une hiérodule de la déesse.

François Lenorhant.

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