Notes de lecture 231

Althusser apparait comme une figure triste, pathetique, Cgaree.. . Existe-t-i1 une parent6 naturelle entre une certaine organisation de I’ame et certaines croyances ideologiques ? C’est la question que pose ce beau livre.

D.F.A.

Postel J. Genkse de la psychiatric. Les premiers kits de Philippe Pine1 (1981). r Le Plessis-Robinson : Institut Synthelabo pour le progres de la connaissance, ~011. (< Les EmpCcheurs de penser en rond )k ; 1998.298 p.

Voici une nouvelle Pierre dans la construction Cpistemologique et historienne de la psychiatric par J. Postel. En revenant sur les pas de Philippe Pinel, le grand andtre, l’auteur ne craint pas de depoussierer les statues et les mythes : la grande liberation des malades fait long feu, les ambiguites du traitement moral sont mises en evidence, les confusions nosographiques sont expodes. J. Postel met Cgalement en lumibe les postulats de Pine1 - la suprematie du rationalisme qui lui fait rater la dimension amoureuse du <q magnetisme animal >) qu’il recusera violemment, et ses references connues - Cullen, Willis - ou celles qui le sont moins - Smyth, van Helmont. Les citations nombreuses et longues des Ccrits de Pinel, qu’il s’agisse de ses articles dans La Gazette de Sad ou s’affirme un style rudement polemique, ou de ses Ccrits scien- tifiques oti se modblent les observations cliniques et les constructions theoriques de l’alienisme, retracent les &apes d’un projet follement ambitieux : comprendre et soi- gner les maladies de 1Yime. Ses impasses et ses Cchecs apparaissent, avec le recul du temps, comme ceux de l’esprit humain lorsqu’il est tout occupe a nier ce qui le depasse, quand ses reussites sont celles de la curiosite, de l’imagination, de la crea- tivite. On espbre que J. Postel poursuivra ce minutieux travail de lecture et de mise en perspective pour d’autres t&es couronnees de la psychiatric.

C. Navelet

Stengers J. Vertige de I’historien. Le Plessis-Robinson : Institut Synthelabo r pour le progrbs de la connaissance, ~011. << Les Empecheurs de penser en rond )) ; 1998. 145 p.

Pourquoi faire intervenir le hasard dans le r&it historique ? Cela repond pour l’auteur a la theorie du coup de gong : mettre en garde contre la tentation du fata- lisme historique. Jean Stengers, qui a enseigne l’histoire contemporaine a l’uni- versite de Bruxelles, reflechit dans cet essai au metier d’historien. A travers de nombreux exemples, il cherche a mettre en evidence le fait que le fortuit est present a la fois dans le deroulement du passe et dans la connaissance que nous avons de ces Cvenements. Un essai decapant.

M.S.