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- 1 - SUIVI DU FONCTIONNEMENT DES MIELLEES DE CHATAIGNIER EN PYRENEES ATLANTIQUES : Recherche d'une adaptation des stratégies de gestion des ruchers Saison 2008 Par Jacques BLOT Avec la collaboration de Bruno RASMUSSEN Association de Développement de l’Apiculture en Aquitaine

SUIVI DU FONCTIONNEMENT DES MIELLEES DE …adana.adafrance.org/downloads/infos techniques/rap_chataigner_2.pdf · ces paramètres, mais aussi les aspects sanitaires, les dynamiques

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SUIVI DU FONCTIONNEMENT DES MIELLEES

DE CHATAIGNIER EN PYRENEES ATLANTIQUES :

Recherche d'une adaptation des stratégies de gestion des ruchers

Saison 2008 Par Jacques BLOT Avec la collaboration de Bruno RASMUSSEN

Association de Développement de l’Apiculture en Aquitaine

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SUIVI DU FONCTIONNEMENT DES MIELLEES DE CHATAIGNER EN PYRENEES ATLANTIQUES :

Recherche d'une adaptation des stratégies de gestion des ruchers

Saison 2008 Par Jacques Blot Directeur technique de l’ADAAQ Association de Développement de l’Apiculture en Aquitaine Chambre d’Agriculture des Landes – Cité Galliane – 40 005 Mont de Marsan Tél. 05 58 85 45 48 – Fax. 05 58 85 45 31 – [email protected] Siège social : Chambre régional d’Agriculture, Bordeaux Siret n°438 458 804 00012

Mots clés : Miellées, châtaignier, évolution, fonctionnement, exploitation, Pyrénées, apiculture Crédits photographiques : J. Blot Avec la participation financière du Conseil Général des Pyrénées Atlantiques

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TABLE DES MATIERES

I N T R O D U C T I O N ..............................................................................4

A propos du châtaigner, ............................................................. 4 1. Localisation de l’aire d’étude ................................................... 5 2. Conditions de réalisation de l’étude ........................................... 5

Mise en place des suivis ............................................................. 5 3. Méthodologie ....................................................................... 6

Le suivi climatique : ................................................................. 6 La collecte des données phytoécologiques : .................................... 6 Etat et dynamique des peuplements : ............................................ 6 Suivi de la dynamique florale : .................................................... 6 L’état des colonies d’abeilles : .................................................... 6 La pesée :.............................................................................. 7 L’apport pollinique : ................................................................. 7 Le suivi de l’état sanitaire des colonies et de leurs réserves ................ 7 Les ruchers expérimentaux ........................................................ 8

4. Les peuplements de châtaignier en Pyrénées ................................ 8 Les types de peuplements : ........................................................ 8 Les structures d’âge : ............................................................... 9 Gestion et exploitation des peuplements : ...................................... 9 Les variétés :.......................................................................... 9

5. Biologie du châtaigner ...........................................................10 L’appareil floral......................................................................10 La floraison...........................................................................10 L’état sanitaire des peuplements.................................................11

6. Répartition du châtaigner dans les Pyrénées atlantiques .................12 7. Phytoécologie des peuplements étudiés......................................13 8. Etat des peuplements et évolution ............................................13 9. Le cycle phénologique ...........................................................13 10. Le rôle de l’abeille dans la pollinisation du châtaignier ...................14 11. Les prédateurs de l’abeille sur les floraisons de châtaignier .............14 12. Phénologie de la miellée de châtaignier sur la station de Gelos .........14 13. L’organisation spatiale de la végétation mellifère sur le site d’étude ..16 14. Fonctionnement de la miellée..................................................17 15. Collecte pollinique et dynamique de la ruche...............................18 16. Composition des miels et contexte floristique ..............................19 17. Espèces végétales associées à la miellée .....................................19 18. Potentiel de production à court et long terme..............................20 19. Perspectives .......................................................................20 20. Un programme pour les saisons futures.......................................21 21. La Valorisation du miel de Châtaignier Pyrénéen...........................22

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I NTRODUCT ION

Les objectifs de cette étude sont motivés par un intérêt de plus en plus grand des consommateurs de miel pour le miel de châtaignier. A cela vient s’ajouter une redynamisation de la filière bois et fruit concernant cette espèce, ce qui permet le développement d’un potentiel de plus en plus grand. Ces objectifs sont au nombre de quatre : Préciser les conditions écologiques indispensables à une bonne miellée au cours d'un cycle biologique Quantifier l'importance des miellées Définir les facteurs et mécanismes qui conditionnent la miellée dans le cadre d'une approche intégrée. Sur la base des résultats concevoir des stratégies de gestion des peuplements et des ruchers Ceci implique évidemment une période d’étude qui puisse prendre en compte la variabilité des différents facteurs (notamment climatiques) soit une période de trois années au minimum. Cette première phase constitue donc une première approche qui doit permettre de définir les règles et paramètres d’étude de façon plus approfondie. A propos du châtaignier, Pour mieux appréhender le fonctionnement de la châtaigneraie et donc de la miellée, il est indispensable de disposer d’un minimum d’informations sur l’origine, l’histoire, l’écologie ou les pratiques et usages qui conditionnent les peuplements forestiers composés par cette espèce. Elle fut importée du Caucase par les Romains et fut reconsidérée à plusieurs reprises au cours de l’histoire afin de lutter contre les diverses famines auxquelles étaient exposées les populations rurales. Ainsi ces peuplements pour la plupart issus de ces diverses actions occupent près de 1,5 % de la forêt française. 140 000 ha sont concernés en Aquitaine (Dordogne et Pyrénées notamment). Après un abandon des peuplements fruitiers, l’espèce était réservée au bois de chauffage et à la fabrication de piquet, sont venus s’ajouter aujourd’hui d’autres usages tels que la fabrication de parquet et la relance de la production fruitière (marrons et châtaignes). Sur ce point on notera le développement d’une organisation interrégionale Aquitaine - Midi-Pyrénées qui permet une structuration de la filière. Les Pyrénées-Atlantiques ne semblent cependant pas impliqués à ce niveau et les peuplements sont pour l’instant peu utilisés et non gérés. Aujourd’hui, en Pyrénées-Atlantiques, les peuplements occupent des espaces situés

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entre 400 et 800 m d’altitude. Les boisements pour la plupart sont anciens, généralement issus de vergers. Il évoluent sur des sols pauvres, filtrants, acides et bien alimentés en eau.

11.. LLooccaalliissaattiioonn ddee ll’’aaiirree dd’’ééttuuddee Deux sites d’étude ont été retenus : celui de Gelos au sud est de Pau et celui situé à proximité de Ordiarp.

22.. CCoonnddiittiioonnss ddee rrééaalliissaattiioonn ddee ll’’ééttuuddee Mise en place des suivis Les ruchers choisis sont des ruchers d’apiculteurs professionnels dont les pratiques de gestion sont différentes et dont le parcours sur les miellées varie également. L’origine, les races et l’état des ruchers sont mal connus. De plus, il n’a pas été possible de suivre l’état des colonies, du couvain et des réserves polliniques : un apiculteur professionnel ne peut pas perturber son rucher et compromettre sa production. De plus, l’intensité de travail nécessaire à cette période de l’année ne lui permet pas d’assurer les relevés ou pesées nécessaires pour l’étude. Dans un cas, nous avons effectué les pesées nous-mêmes. Dans le second cas, seulement deux pesées ont été effectuées : Ceci ne permet pas d’interprétation des résultats. Le suivi de l’activité pollinique n’a pu être réalisé que de façon ponctuelle, sur un rucher, mais qui a fait l’objet de mesures de pesées irrégulières : ces données ne

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peuvent être utilisées qu’à titre indicatif.

33.. MMéétthhooddoollooggiiee L’objectif initial était de suivre quatre ruchers répartis en fonction de la diversité écologique dans laquelle évoluent les peuplements de châtaigniers et selon leur structure d’âge, et les modes de gestion ou d’usages. Cette expérimentation implique une analyse intégrée de l’écologie de la miellée. Pour cela l’obtention des informations climatique, phytoécologique, pédologique, et apicole est indispensable. Le suivi climatique : Les relevés météo journaliers sont nécessaires, depuis le début de la reprise des cycles biologiques (février) jusqu’à la fin de la miellée. Les paramètres à prendre en compte sont : pluie vent (direction et force) nébulosité, hygrométrie, températures. La collecte des données phytoécologiques : elle est réalisée sur la base d’une cartographie des végétations « utiles » ou impliquées dans la miellée, et des relevés de végétations selon la méthode sinusiale. L’évolution des stades phénologiques est prise en compte régulièrement (à chaque pesée) pour le châtaignier. Etat et dynamique des peuplements : Une première approche est réalisée grâce à la réalisation des relevés phytoécologiques et à l’observation des peuplements en divers points du département. Ce point sera progressivement approfondi afin d’évaluer les potentialités réelles que constituent les peuplements. Ainsi l’âge, les modes de régénération, la reproduction de l’espèce et donc le devenir des châtaigneraies sont pris en compte à travers des relevés systématiques qui prennent en compte ces paramètres, mais aussi les aspects sanitaires, les dynamiques de floraison, les usages et modes de gestion mis en œuvre. Suivi de la dynamique florale : Concernant les peuplements de châtaignier, une analyse de la dynamique des peuplements est également réalisée. Un relevé phénologique est effectué lors de chaque pesée sur des stations choisies en fonction du contexte écologique. L’intensité du butinage sur la station est lui aussi pris en compte. L’état des colonies d’abeilles : L’historique de l’activité du rucher depuis le début de saison, les actions de conduite du rucher avant et pendant la miellée, l’évaluation quantifiée de la population, l’état et la dynamique du couvain, l’état sanitaire, l’état des réserves. Pour les quatre derniers paramètres, la collecte des données doit se faire avant et après la miellée.

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La pesée : elle est réalisée tous les cinq jours à l’aide d’un peson électronique d’une précision de 200 g. Le système présenté ci-dessous est utilisé. Du poids obtenu est déduit le poids moyen d’une ruche et de la hausse. L’évaluation de la population de la colonie permet également de déduire le poids de l’essaim. La pesée doit être réalisée le matin avant le départ des abeilles pour le butinage (aux premières lueurs du jour). L’action doit commencer quelques jours avant le début de floraison et ce jusqu’à la fin complète de la floraison.

L’apport pollinique : L’activité est suivie par observation vidéo puis dépouillement des données ainsi collectées. Tous les cinq jours, une collecte du pollen est réalisée sur une durée d’une journée, le spectre sera ainsi défini et permettra d’évaluer le rôle des autres espèces végétales au cours de la miellée. La constitution d’un référentiel « pelote » et pollen doit permettre le dépouillement de ces données ainsi collectées. Parallèlement, une série d’images et de prise vidéo à raison de 10 mn par heure tout au long de la journée et à raison de quatre jours répartis sur la miellée, nous permettent de suivre le fonctionnement de cet apport.

Ces données sont ensuite dépouillées en laboratoire. La nature des pollens sont déterminés par la forme et le spectre colorimétrique.

Le suivi de l’état sanitaire des colonies et de leurs réserves Il est réalisé avant la miellée et en fin de miellée. La méthode utilisée est composée d’une prise de vue de chaque face de cadre avec, puis sans abeilles, le

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matin, avant le départ des abeilles pour le butinage. La durée moyenne par ruche est de 10 mn. Les images sont ensuite traitées par analyse d’image, la population est évaluée, ainsi que l’état des réserves (nombre de cellules de pollen, miel), le couvain est pris en compte ainsi que sa dynamique de développement. Cette méthode permet également la prise en compte de l’état sanitaire. Les ruchers expérimentaux Compte tenu de la diversité des peuplements de châtaigniers et des besoins en terme de validité statistique, un minimum de cinq ruchers est nécessaire pour permettre l’obtention de résultats sérieux. La répartition idéale serait de deux ruchers dans l’étage collinéen, répartis entre la région béarnaise et le pays basque en raisons des spécificités bioclimatiques. Deux autres ruchers doivent être situés en vallées d’Aspe et d’Ossau et un cinquième en situation intermédiaire sur le piémont.

44.. LLeess ppeeuupplleemmeennttss ddee cchhââttaaiiggnniieerr eenn PPyyrréénnééeess Les types de peuplements :

Les peuplements bocagers, sont composés soit par des arbres isolés dans les prairies, âgés et monotronc, soit par des peuplements en lignes dans la haie. Dans ce dernier cas, ce sont des individus de tous âges, souvent à troncs multiples. Ils constituent une ressource mellifère importante notamment en Béarn dans l’espace collinéen.

Les Peuplements diffus sont souvent composés d’arbres vieux associés parfois avec quelques peuplements jeunes issus d’une régénération spontanée mais peu abondante. L’intérêt apicole est de moindre intérêt à moins qu’il ne soit associés à d’autres types de peuplements situés à proximité. Les Peuplements en tache résiduels sont fréquents en Béarn, notamment au sud de Pau et en pays Basque. Ce sont la aussi des peuplements vivriers âgés souvent sans régénération naturelle. Les Groupements forestiers, sont issus d’une

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régénération naturelle, leur composition variétale est indéterminée, probablement issus de croisements divers. Nous citerons pour exemple, les peuplements de la Vallée de la Soule. Les structures d’âge : D’une manière générale, les peuplements sont âgés, produits des dernières plantations vivrières. La régénération naturelle est peu fréquente, exceptée en vallée de Soule, en nord Béarn et de façon plus localisée dans la région sud de Pau (Gelos, Gan, …). Gestion et exploitation des peuplements : Aujourd’hui, l’enjeu économique des châtaigneraies est au plus bas, ce qui explique le délaissement constaté sur l’ensemble du territoire de ce département. Les principaux usages sont une cueillette familiale, une production de bois de feu, plus ponctuellement de piquets de clôture. La production de marron existe de façon isolée entre Bosdarros et Oloron. La tendance à la relance de cette activité dans les autres départements du grand sud-ouest pourrait stimuler une démarche nouvelle et relancer ainsi le développement des surfaces de châtaigniers. La production de parquet comme en Dordogne peut aussi constituer une filière de développement intéressante. Les variétés : La diversité variétale témoigne de l’importance de cet arbre dans la vie Pyrénéenne et du potentiel offert tant pour la production de fruit, qu’en terme de diversité biologique et de capacité d’adaptation, mais également en terme de production de pollen et de nectar. Cette variabilité entre sans doute en ligne de compte dans l’évaluation du potentiel mellifère et de sa variabilité inter annuelle en fonction du contexte climatique. En Béarn, pas moins de sept variétés sont représentées : Dourecque, Ley grosse, Ley verde, Uhart, Rousse de Nay, Toussaint, Arissou. En pays Basque, trois variétés dont deux sont issues de souches japonaise : Marki et Ipharra, elles ont été introduites à partir de semis au début du sciècle dernier dans la région d’Hasparren. La troisième est la variété Herria. D’autres variétés ont une répartition qui couvre les deux territoires précédent : Saint Michel, Grosse rouge, Marron des Pyrénées, Précoce des Pyrénées et Marron du sourd.

Incidences sur le potentiel apicole : Cette diversité ainsi que la structure des

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peuplements induisent une réponse à la variabilité climatique interannuelle et pourrait permettre un étalement voire un allongement de la période de miellée. D’autre part certaines variétés sont plus résistantes que d’autres aux maladies qui se développement actuellement. La production de pollen varie également d’une variété à l’autre. La période de floraison et la durée varient pour chacune des variétés. Une approche intégrée des divers usages et du rôle de chaque variété pourrait permettre une nette amélioration et constituer une source de diversification économique non négligeable. Quoi qu’il en soit, l’abeille va jouer un rôle déterminant dans la pollinisation de ces peuplements.

55.. BBiioollooggiiee dduu cchhââttaaiiggnneerr Nous nous intéresserons ici uniquement aux aspects concernant la production de nectar et de pollen. Les données fournies ici sont à compléter sur les deux années à venir, afin de disposer d’une série d’observations statistiquement fiable. L’appareil floral

Il va conditionner le potentiel de production et sera variable en fonction du contexte écologique et les variétés considérées. Les chatons sont de taille variable, de 12 à 23 cm. Le nombre de fleur par glomérule est de 4 à 5. La production de nectar a lieu dès l’ouverture de la fleur et se poursuit sur une courte durée. Cette production est très sensible au contexte climatique. Les températures trop basses annule

cette production, une forte humidité ou la pluie vont lessiver le nectar dans la mesure où les glandes nectarifères ne sont pas protégées. Ces éléments influent de façon significative sur la production de la miellée. La floraison Elle est homogène sur un même arbre et va durée une dizaine de jours au maximum. La production de nectar ne va concerner que 5 à 6 jours de la floraison. Cette courte durée est compensée par un étalement de la floraison au sein du peuplement, variabilité liée d’une part au caractère individuel de l’arbre, à la variété considérée et à la position écologique de l’arbre (bas de pente, ligne de crête, …). Au cours de la miellée suivie, sur 30 jours de floraison, nous observons une montée en puissance de la récolte au cours des 5 premiers jours, puis la majorité de la production va concerner les dix jours suivant. Ensuite, la capacité de récolte se réduit fortement, la miellée n’est plus économiquement efficace. Les facteurs écologiques ayant une incidence sur la production de nectar et de pollen sont la température, l’humidité atmosphérique et l’état des réserves en eau

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du sol. Ce dernier point est important dans la mesure où l’ensemble des peuplements se situe sur des sols très filtrants à faible capacité de rétention. Ceci explique entre autre la forte sensibilité de l’espèce au changement climatique, au développement du chancre et de l’encre, et à la présence d’un déficit foliaire de plus en plus fréquent. L’efficacité de la miellée est directement liée à l’apport hydrique qui a eu lieu au printemps, jusqu’à la formation des hampes florales, puis le contexte climatique au cours de la floraison va conditionner directement la production de nectar. L’état sanitaire des peuplements Plusieurs aspects sanitaires sur le châtaigner peuvent avoir une incidence directe sur la miellée. L’encre et le chancre sont deux maladies qui, outre le fait qu’ils vont réduire l’importance des peuplements, vont affaiblir l’arbre au cours de son développement et, même si l’état de stress va augmenter la capacité de floraison, les hampes florales seront diminuées en taille et ne seront que peu productrices de nectar.

Le déficit foliaire se caractérise par une réduction du nombre de feuilles par rameau et par une réduction de leur taille. L’origine peut être liée à un déficit du bilan hydrique ou à un problème sanitaire. Ses effets sur la miellée vont s’exprimer à travers une réduction de l’appareil floral puis, sous l’effet d’une diminution de l’activité de photosynthèse par une diminution significative de la production de nectar. Nous avons également

constaté sur certains arbres concernés par ce phénomène que la chute des chatons pouvait avoir lieu en tout début de floraison.

La chute des chatons avant floraison peut se produire sous l’influence de deux facteurs : l’arbre n’a pas la capacité de produire les nutriments nécessaires pour assurer pleinement la floraison (déficit foliaire ou problème sanitaire), soit les conditions climatiques ont été trop froides au moment de la formation des chatons. Ce phénomène a bien sur une incidence directe sur la miellée. Ce phénomène peut être ponctuel et ne

concerner que quelques arbres, mais peut aussi se généraliser certaines années aux conditions climatiques défavorables. La présence d’un manteau nuageux important sur une période longue en début de floraison peut aussi conduire à cette situation, comme nous l’avons observé en vallée de Soule.

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Les nécroses florales sont également conditionnées par le contexte climatique, elles peuvent avoir une incidence forte sur la miellée. Une présence prolongée de la masse nuageuse, ou de brouillard va induire le développement de ces nécroses qui peuvent compromettre la miellée.

66.. RRééppaarrttiittiioonn dduu cchhââttaaiiggnneerr ddaannss lleess PPyyrréénnééeess aattllaannttiiqquueess

Cette carte qui constitue une première approche et permet une évaluation de la répartition des peuplements actuels. D’une manière générale, les peuplements vivriers anciens sont répartis localement sur l’ensemble de l’aire. Sur certains secteurs, ils ne constituent plus que des reliques et l’espèce ne se régénère pas naturellement. Sur d’autres secteurs, ces peuplements se régénèrent mais de façon ponctuelle, c’est le cas par exemple sur les hauteurs de Gelos. On trouvera aussi sur des espaces bien délimités des peuplements plus récents à caractère forestiers (vallée de Larrau).

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77.. PPhhyyttooééccoollooggiiee ddeess ppeeuupplleemmeennttss ééttuuddiiééss

Dans l’espace collinéen, l’espèce va occuper l’ensemble des versants, en fonction de la nature du sol. Actuellement, on notera dans les peuplements situés au nord du département (Garlin, Lembeye) une mortalité significative sur les versants exposés à l’ouest, sud-ouest et sur les hauts de versants. Par ailleurs ces stations présentent une grande variabilité en terme de production de nectar et présentent donc un moindre intérêt pour l’apiculture professionnelle (secteur de Garlin, Arzac). Le cortège floristique, est caractérisé soit par une dominante de la chênaie ou de la hêtraie. Les espèces associées utiles à l’apiculture sont la ronce, le Mélampyre, la Bourdaine, Chèvrefeuille, Bruyère cendrée, Callune et Ajonc. Les flores prairiales environnantes peuvent également jouer un rôle non négligeable dans l’apport pollinique et nectarifère dans le cas de miellées de châtaignier déficitaires.

88.. EEttaatt ddeess ppeeuupplleemmeennttss eett éévvoolluuttiioonn En l’absence d’une filière bois ou châtaigne, les peuplements actuels sont délaissés, la majorité d’entre eux ne se régénèrent pas naturellement. On note également le développement de plus en plus important de chancre et de la maladie de l’encre qui induit également une réduction des peuplements. Pour ceux exploités pour le bois de feu, les révolutions sont trop longues et contribuent à un taux de mortalité élevés.

99.. LLee ccyyccllee pphhéénnoollooggiiqquuee Sur le site de Gelos, les premières floraisons ont débutées à la mi-juin, le tableau ci-dessous montre l’évolution du cycle floral qui est à mettre en corrélation avec l’évolution de la prise de poids des ruches. L’optimum de floraison est atteint au début du mois de juillet, mais ces paramètres semblent très variables d’une année sur l’autre si l’on en croit l’expérience des apiculteurs qui devra être validée au cours des observations effectuées au cours des années à venir. Les chiffres présentés ont été obtenus par comptage des individus en fleur et en prenant en compte l’état de floraison. La fin de floraison est caractérisée par le caractère jaunissant des chatons. Date Floraison % Fin de Floraison % 20/06/08 21% 25/06/08 25% 28/06/08 44% 12% 04/07/08 82 % 31% 09/07/08 89% 43%

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14/07/08 95% 64%

La dynamique de la floraison est caractérisée par une intensification progressive de la floraison puis par une accélération du phénomène au bout d’une quinzaine de jours. A ce moment, les premiers individus en fin de floraison vont apparaître. L’optimum de floraison se situe autour du 20ème jour. Ceci n’est bien sûr valable que pour cette station et pour la seule année d’observation.

1100.. LLee rrôôllee ddee ll’’aabbeeiillllee ddaannss llaa ppoolllliinniissaattiioonn dduu cchhââttaaiiggnniieerr La pollinisation du châtaignier joue un rôle déterminant au sein des peuplements de production de fruit. Au cours des périodes d’observations, ce point a été pris en compte. Sur les sites visités, la pollinisation est assurée majoritairement par trois espèces diurnes: l’abeille étant l’acteur principal (72 % des observations). Les autres pollinisateurs du châtaignier sont les Cantharides (Cantharis livida, …), un Hanneton (Amphimallon majale). D’autres espèces interviennent secondairement, notamment des diptères et quelques espèces de Noctuidae (papillons nocturnes). Ces autres espèces interviennent de façon localisée selon le contexte écologique des peuplements en floraison.

1111.. LLeess pprrééddaatteeuurrss ddee ll’’aabbeeiillllee ssuurr lleess fflloorraaiissoonnss ddee cchhââttaaiiggnniieerr

Au cours de nos observations, nous avons pu mettre en évidence une très faible prédation sur abeille en butinage sur le châtaignier. Seule une espèce d’araignée, capable de chasser l’abeille, fréquente cet espace : la Tomise. Dans l’avenir, le Frelon asiatique pourrait jouer un rôle, mais compte tenue de la dispersion des peuplements et de leur importance, son incidence sera faible. De plus à cette période, la taille des nids est encore faible.

1122.. PPhhéénnoollooggiiee ddee llaa mmiieellllééee ddee cchhââttaaiiggnniieerr ssuurr llaa ssttaattiioonn ddee GGeellooss

Avant d’aborder ce point, il nous faut considérer l’historique du rucher. Il est

15/-06/08

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issu d’une sélection de colonies moyennes à faibles. Les conditions de sortie d’hivernage ont été rudes, avec des miellées de printemps quasi inexistantes en raison des conditions climatiques très défavorables (froid et humidité). Le rucher est arrivé sur site le 20 juin, dans une période climatiquement peu favorable avec un taux d’humidité atmosphérique élevé, avec brouillard et absence de soleil au cours de la journée. Les conditions climatiques ne peuvent être prise en compte dans le détail dans la mesure où il ne nous a pas été possible de collecter des données stationnelles journalières.

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1133.. LL’’oorrggaanniissaattiioonn ssppaattiiaallee ddee llaa vvééggééttaattiioonn mmeelllliiffèèrree ssuurr llee

ssiittee dd’’ééttuuddee L’espace forestier,

Les prairies sur sol filtrant, offrent une diversité florale très réduite, la plupart du temps fortement pâturées ou fauchées, elles présentent un développement de trèfle blanc peu nectarifère dans un milieu trop sec en 2008. Les prairies fraîches, ont une activité végétative plus importante et celles qui sont pâturées ou faisant l’objet d’une fauche tardive offrent une diversité plus grande avec un trèfle plus abondant et nectarifère, le lotier et quelques Bugles. Quoiqu’il en soit, cette flore n’a eu que peu d’incidence dans le mécanisme de la miellée. Cette situation peut toutefois être différente dans un autre contexte climatique. La flore forestière se limite à trois espèces pouvant jouer un rôle dans cette miellée. La Bourdaine dont les peuplements sont représentés dans les forêts de bas de pente est à cette période et pour ce type de milieu en fin de floraison, elle ne peut donc marquer de façon significative ce type de miel, juste de quoi marquer le terroir. La bruyère cendrée, compte-tenu de leur faible densité n’interviennent pas dans la conception de ce miel. Enfin le Mélampyre ne joue un rôle que dans l’apport pollinique. Les miellats issus du châtaignier ou d’autres espèces peuvent modifier sévèrement la typicité du miel de châtaignier certaines années. Mais dans ce cas, seul le contexte climatique en décide.

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1144.. FFoonnccttiioonnnneemmeenntt ddee llaa mmiieellllééee

L’objectif ici est de suivre l’évolution de la prise de poids de la ruche et de mettre les résultats en corrélation avec le contexte climatique d’une part et l’état de floraison d’autre part. Tout en tenant compte de l’état de la colonie. Pour cela, un suivi journalier des conditions météo locales aurait été nécessaire, de même qu’un suivi du taux d’humidité à l’intérieur de la ruche associée à une prise de poids en fin de journée afin de pouvoir évaluer la perte de poids par maturation du miel

(évaporation de la teneur en eau).Ces points n’ayant pu être réalisés, nous ne pouvons ici que donner quelques indications globales sur ce fonctionnement et définir les règles d’expérimentations à mettre en œuvre pour la saison prochaine. La comparaison des courbes de prise de poids avec celle de la dynamique de floraison du peuplement montre une parfaite corrélation entre les deux courbes. L’optimum de floraison correspond au stade où la colonie a atteint un maximum de stockage de miel, la courbe de prise de poids ne va ensuite que progresser très lentement. A ce stade, si l’apiculteur dispose d’une autre miellée, cet optimum correspond au stade de récolte dans la mesure où la capacité de collecte sera plus élevée sur d’autres flores.

Il apparaît clairement que la miellée de châtaigner apparaît comme une miellée clé dans la reconstitution des colonies. Les ruches 13 et 14 en témoignent. Il aurait également été intéressant de suivre l’évolution des réserves dans les corps de ruches et la dynamique de la colonie, pour une meilleure analyse de ce fonctionnement. Dans la majorité des cas les colonies affaiblies ressortent renforcées de cette miellée à l’exception des colonies dont l’état est visiblement désespéré (ruche 17). Ce suivi montre également l’intérêt qu’il représente dans un cadre de sélection.

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1155.. CCoolllleeccttee ppoolllliinniiqquuee eett ddyynnaammiiqquuee ddee llaa rruucchhee Le début de butinage chaque jour a commencé entre 8h30 et 9 heures du matin pour se terminer vers 20h30 le soir. La collecte pollinique, suivie à l’aide de prise de vues photo et vidéo ne semble pas faire l’objet dune intensité particulière à un moment de la journée. La collecte plus importante le matin jusqu'à 10h45 puis décline progressivement. Le

pourcentage d’abeille chargée de cette collecte est d’environ 49 à 61 % des abeilles entrantes à raison de 32 abeilles par seconde, pour descendre à un taux de 27 à 30 % ensuite. Les espèces collectées sont peu nombreuses sur les deux sites, le pollen de châtaigner est très largement

majoritaire (72,4 %), vient ensuite la ronce (21,14 %), puis de façon ponctuelle, une troisième espèce non identifiée (Mélampyre des bois ?) avec un taux de 6 % et des traces de Chèvrefeuille.

Les trois types de pollen collectés au cours de la saison 2008, le Châtaignier garde une forte dominance, mais associé à la ronce. Les autres espèces n’interviennent dans la composition du pain d’abeille que de façon ponctuelle.

Une représentation des pelotes polliniques prélevées à l’entrée de la ruche. C’est une production non négligeable pouvant constituer un intérêt économique.

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Le stockage de la ressource pollinique La miellée de châtaignier arrive à une période qui marque la fin de l’abondance pollinique dans le milieu naturel concerné. La production de pollen

par cette espèce est également considérable. Cette situation permet à l’abeille de reconstituer ses réserves de pain d’abeille et de relancer le développement de la colonie après les premières miellées de printemps puis d’acacia ou de bourdaine. Le pain d’abeille va jusqu’à occuper l’espace normalement destiné au développement du couvain. Ce point est un élément important qu’il faudra suivre plus en détail au cours de la saison prochaine.

Un rucher « ADAAQ » permettrait de réaliser l’ensemble des observations indispensables à la compréhension de ce phénomène. Le nombre de cadre de corps concerné n’est pas connu, de même que la date de début de stockage du pollen. L’incidence sur la dynamique de la colonie mérite également d’être approfondie.

1166.. CCoommppoossiittiioonn ddeess mmiieellss eett ccoonntteexxttee fflloorriissttiiqquuee Le nombre d’analyses effectuées sur les miels de châtaignier au cours de cette saison est restée très faible et ne permet donc pas d’analyser en profondeur la variabilité de ce type de miel. Il ne nous est également pas possible de prendre en compte les données que ces analyses pourraient nous fournir en matière d’étude de la stratégie de l’abeille à exploiter son territoire. Il nous faut pour cela un nombre d’analyses conséquent et également sur des miels prélevés au cours de la miellée. Les analyses fournies sont également succinctes avec uniquement une analyse organoleptique et pollinique. Néanmoins, ces deux éléments montrent bien le niveau élevé de la concentration de l’abeille sur cette miellée. Même la flore prairiale est délaissée, seule la ronce peut venir perturber la typologie de ces miels. Ceci est évidemment valable dans une situation climatique très favorable au développement de la floraison du châtaignier.

1177.. EEssppèècceess vvééggééttaalleess aassssoocciiééeess àà llaa mmiieellllééee L’année 2008 peut être considérée comme une année bonne pour cette miellée. Les espèces végétales utilisées secondairement sont donc rares ou peu abondantes au moins au niveau pollinique. Sur le site de Gelos, la ronce est la seconde espèce qui joue un rôle important tant en apport pollinique que nectarifère. Certaines années, elle peut influencer fortement la typicité de ce miel. Toutes les autres espèces, notamment

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celles qui évoluent en milieu prairial n’ont que peu ou pas d’incidence. Il en est de même de la bourdaine et des bruyères dont les peuplements demeurent peu abondants.

1188.. PPootteennttiieell ddee pprroodduuccttiioonn àà ccoouurrtt eett lloonngg tteerrmmee La miellée de châtaignier présente un avantage certain en Pyrénées, compte-tenu de l’importance des peuplements, mais aussi en raison d’une typicité peu influençable par d’autres espèces. Seuls les miellats peuvent influencer sa composition, mais sans toutefois en compromettre sa catégorie, ceci à l’exception de quelques années climatiquement très différentes. Ceci n’est pas le cas sur des zones de production situées en plaine (Dordogne). L’état des peuplements est globalement vieillissant parce que peu exploités sur le plan forestier, le faible taux de régénération sont deux facteurs pouvant jouer un rôle dans le devenir de la production mais sans en compromettre l’avenir, à l’exception de certains secteurs. La revitalisation des châtaigneraies à fruit qui marque certaines région (Dordogne, Midi-Pyrénées, Lozère, …) va sans doute concerner cette région dans un temps relativement proche. De même, les objectifs forestiers dans ce département et notamment sur l’espace collinéen et le piémont devraient eux aussi intervenir dans un sens très positif.

1199.. PPeerrssppeeccttiivveess Compte tenu des enjeux économiques, ce programme mérite d’être poursuivi, mais n’apportera d’efficacité qu’après une période d’accumulation de données d’un minimum de trois années. En matière de fonctionnement, il apparaît la nécessité de fonctionner de façon autonome par rapport à l’activité professionnelle ou en faisant appel à l’apiculture amateur pour certaines expérimentations. Dans ce cas les ruchers et la compétence de l’apiculteur devront être de grande qualité. Ce choix se justifie par deux raisons : la nécessité de travailler sur des colonies parfaitement connues, la prise en compte de ruchers sédentaires afin de mieux évaluer les mécanismes de fonctionnement de la miellée sur laquelle vient ensuite influencer la transhumance. Un dernier point justifiant cette démarche est l’absence de temps pour un apiculteur professionnel pour suivre un rucher de façon quasi journalière et assurer mesures et prélèvements. Le choix idéal étant de disposer de ruchers autonome et prévu pour la seule expérimentation associé à un personnel technique affecté à leurs suivis. Dans ce cas un minimum de cinq ruchers sont nécessaires pour mener à bien cette démarche. Un état plus précis des peuplements de châtaigniers afin de mieux en évaluer le potentiel. Il est également indispensable d’associer dans cette démarche les forestiers et castanéiculteurs en créant une synergie utile pour tous et engager

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ainsi une action de diversification économique source de stabilité voire de développement des productions. Les conditions de régénération naturelle sont elles aussi à préciser dans le cadre d’une approche écologique plus approfondie, mais elle implique également la prise en compte d’une démarche forestière plus conséquente.

2200.. UUnn pprrooggrraammmmee ppoouurr lleess ssaaiissoonnss ffuuttuurreess Si les actions menées cette année doivent être poursuivies et notamment celles concernant le fonctionnement et la dynamique des peuplements, un suivi plus approfondi de l’effet de la miellée au sein de la ruche est indispensable. Ceci n’a pu être mené faute de temps, mais aussi et surtout faute de ruchers pouvant faire l’objet de manipulations régulières avec ouverture des ruches, manipulation des cadres de corps, évaluation du couvain, du pain d’abeille, des réserves, … Les méthodologies nécessaires sont aujourd’hui bien maîtrisées, la fréquence des diverses actions doit par contre être plus courte (3 jours) compte-tenu de la rapidité du développement de cette miellée et de la réactivité des abeilles. L’implantation de ruchers doit prendre en compte la diversité des milieux comme cela avait été évoqué précédemment. Pas moins de cinq ruchers sont nécessaires pour mener à bien cette étude. Un effort est indispensable sur la typologie des miels, le nombre d’échantillon annuel doit être plus conséquent et devront être comparés avec des miels d’autres régions afin de préciser la valeur de terroir du miel Pyrénéen. Pas moins de 25 échantillons par saison est nécessaire. La recherche d’indicateur de qualité et de niveau des miellées doit être assurée pour fournir à l’apiculteur des outils efficaces pour la gestion des ruchers. La production de nectar, de miellat ou de pollen est en relation directe avec les phases précédentes du cycle biologique en cours. Pour certaines productions agricoles, des indicateurs prévisionnels de production ont été définis à partir d'éléments biologiques ou environnementaux. Notre objectif ici est de rechercher des indicateurs capables de nous permettre d'identifier le potentiel de production de l'année en cours. Cette évaluation ne prend évidemment pas en compte d'éventuels aléas climatiques de caractère exceptionnel qui pourraient survenir au moment de la miellée. Cette recherche ne peut cependant aboutir qu'après une collecte de données sur une période suffisamment longue (3 à 5 années). Parmi les indicateurs les plus intéressants, le spectre pollinique des mois précédents peut être un outil précieux. D'autres miellées printanières peuvent aussi exprimer un état écologique précis et nous permettre ainsi une certaine évaluation des miellées à venir.

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La conception d’outils de gestion des peuplements et des miellées est à mener en partenariat avec les structure forestières (Propriétaires, CRPF, DRAF,…). Sur la base des résultats obtenus, deux outils seront proposés : Une stratégie de gestion des peuplements Des propositions de gestion des peuplements sont élaborées pour créer une synergie entre productions forestières et apicoles. Elles visent essentiellement à compenser les déficits bioclimatiques. Une stratégie de gestion des ruchers transhumants Cette action de gestion est en corrélation avec les évaluations de miellées et sera principalement basée sur une approche biogéographique. Le positionnement des ruchers pourra être décidé en fonction du contexte bioclimatique au cours du cycle de production et selon l'orientation des vallées ou de l'altitude. Concernant le traitement des données et leur interprétation, compte tenu de la diversité des milieux exploiter et de la liberté de l’abeille en terme de gestion de spatiale et temporelle, une approche écologique plutôt qu’agronomique est préférable afin de pouvoir prendre en compte la totalité des facteurs intervenant dans le fonctionnement et l’évolution de cette production. L’approche multifactorielle demeure indispensable, voire un outil fondamental pour un développement efficace des productions apicoles. C’est le seul outil permettant de prendre en compte la diversité des facteurs intervenant dans ces processus, qu’ils soient climatiques, pédologique, biologiques ou humains (la gestion du rucher demeure un facteur clé dans la performance de la production).

2211.. LLaa VVaalloorriissaattiioonn dduu mmiieell ddee CChhââttaaiiggnniieerr PPyyrréénnééeenn Ce miel présente sans aucun doute une bonne régularité de qualité et de sa typicité. Le renforcement d’une identité de terroir est envisageable à travers la marque « Apiculteurs en Aquitaine », mais aussi sur la base d’un signe de qualité plus Pyrénéen. Il fait partie d’un ensemble de productions originales qui méritent ce type de valorisation : miels de Tilleul, de Rhododendron, Callune de montagne, …