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© S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Supplément à La Libre Belgique - N°217 - Semaine du 31 janvier au 6 février 2014 VERTE HEHE, “MILLION PARTS”, 2007, CO² SENSEUR, TUBE NÉON, DIMMER, COMPOSANTES ÉLECTRONIQUES, DIMENSIONS VARIABLES. INSTALLATION POUR CALCULER LES ÉMISSIONS PERSONNELLES DE CO². PLANÈTE? Pages 2-3 Brafa Le marché Le 4 février, grande vente impressionniste, cubiste… chez Christie’s. P.10-11 La foire continue, nous vous livrons nos coups de cœur. PP.12-13 Chez Keitelman, l’œuvre récent de Joel-Peter Witkin en perspective. P.5 Photographie JOEL-PETER WITKIN

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Arts Libre du 31 janvier 2014

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Supplément à La Libre Belgique - N°217 - Semaine du 31 janvier au 6 février 2014

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PLANÈTE?Pages2-3

Brafa Le marchéLe 4 février, grande venteimpressionniste, cubiste…chez Christie’s. P.10-11

La foire continue, nousvous livrons nos coupsde cœur. PP.12-13

Chez Keitelman, l’œuvrerécent de Joel-Peter Witkinen perspective. P.5

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2 L'actu SEMAINE DU 31 JANVIER AU 6 FÉVRIER 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vueCommentaire

Les beauxensemblesde saison

Par Claude Lorent

A Bruxelles, le monde des galeries d’artcontemporain est en effervescenceconstante et enmutation permanente.Quelques lieux s’évaporent, d’autresnaissent, certains changent de quartier,l’année nouvelle a apporté son lot demodifications. Un des phénomènescroissants est la multiplication de lieuxalternatifs, gérés par des amateurs d’artet le plus souvent par des collectifsd’artistes. Un vrai réseau se constitueet les informations circulent sur latoile. Lesmanifestations y sont éphé­mères, ciblées, expérimentales, jeunessouvent et livrent surtout les tendan­ces du temps. Nous en reparleronscertainement.Depuis la reprise de 2014, un simplesurvol de la programmation des gale­ries nous apprend que nombre d’entreelles misent sur des expositions degroupe, sur des ensembles thématiquesou sur une simple répartition desespaces entre plusieurs artistes alorsque la galerie est plutôt vouée à laprésentation de solos.Ce n’est pas que ces expositionsman­quent d’intérêt, on peut aisément enciter quelques­unes quiméritentamplement le déplacement car laqualité, voire l’excellence, est assuré­ment au rendez­vous. La question quel’on se pose est de savoir pourquoi, toutd’un coup, à une période donnée,surgissent ces ensembles ? Les avis sonthésitants et divers. Lemois de janvier,suite aux fêtes, aux vacances, auxdépenses inhabituelles, serait défavo­rable pour d’aucuns qui préfèrent dèslors jouer le calme et la prudence. Onavance aussi l’effet Brafa d’autant plusque la foire se fait de plus en pluscontemporaine et il en est qui propo­sent donc un accrochage de galerie destyle stand de foire car les visiteurs del’événement circulent aussi dans lesgaleries ! On diversifie l’offre aumaxi­mum et on tente d’élargir le public enproposant une gamme d’œuvres desplus variées. Et cette forme demons­tration est aussi l’occasion de sortir desréserves une pièce choisie, rare, resca­pée d’une série écoulée ou d’une expoplus ancienne.Pour d’autres, un début d’année estune reprise de saison et l’opportunitéest donnée d’insérer des nouveauxvenus, jeunes ou pas, afin d’observerles réactions, de tester l’impact desœuvres. En fin de compte ces regrou­pements sont l’occasion de découver­tes, de voir ou de revoir des talentsappréciés. Un plaisir à ne pas bouder !

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“Nuage vert est fondésur l’idée que des formespubliques peuventincarner un projetécologique etmatérialiser desquestionsenvironnementales, afinde les rendre tangiblesdans nos viesquotidiennes au sein dela collectivité.”HeHe, 2009

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3L'actuSEMAINE DU 31 JANVIER AU 6 FÉVRIER 2014 ARTS LIBRE

h Chez Aeroplastics l’expo solo deHeHe percute les consciences sur lesquestions environnementales.

UNE PARTIE DE L’ART CONTEMPORAIN se préoccupede l’état de la planète terre dans ses aspects les plus di­versifiés, les uns s’insurgeant contre les violences entous genres, les autres fustigeant les pouvoirs jugés peudémocratiques, d’autres encore prenant cause et faitdes plus démunis, des injustices, des opprimés… Cesexpressions visuelles que l’on qualifie en gros d’enga­gées gagnent du terrain face à celles qui se concentrentsur des sujets prioritairement plus plasticiens, plus es­thétisants, plus intimes ou poétiques. Cette distinctionà la va vite, juste pour fixer les esprits, se double d’unautre constat presque contradictoire. Si les nouvellestechnologies, les nouveaux médias, les matériaux desynthèse, le numérique, sont volontiers pris d’assautpar les artistes, les techniques traditionnelles retrou­vent aussi un gain d’intérêt. Une cohabitation s’installedans la durée.

Avec les HeHe, pas de doute toutes les ressources dela technologie actuelle sont appelées à la rescousse et leton est celui de l’apocalypse annoncée. Quand onquitte l’expo, on se dit que l’on n’en a plus pour long­temps, et donc qu’il faut réagir vite et fort. A quoi ? Atout ce qui est nocif et que l’artiste recense dans ce soloqui fait la part belle aux installations assez spectaculai­res, aux vidéos, aux pièces interactives, aux photogra­phies dont une intitulée “Air de Bruxelles”, se réfèreévidemment à notre capitale et à sa qualité atmosphé­rique. En fait les artistes pointent de leurs œuvres toutce qui menace l’avenir environnemental terrestre etnotre santé, donc pour ainsi dire, à terme, notre survie.Pour bien nous faire comprendre les dangers de lachape damoclèsienne qui s’apprête à s’abattre sur nostêtes, ils construisent de maquettes qui ressemblent às’y méprendre, avec force détails et mécanismes, à nosindustries de ressources énergétiques, plateformes de

forages maritimes ou centrales nucléaires en premier,et en montrent les dangers réels ou potentiels.

Ils posent la question du “Qui a peur du Nuagevert ?”, celui qui matérialise les émanations des centra­les nucléaires à ne pas confondre avec le Rayon vert,véritable illusion d’optique exploitée poétiquementaussi bien par Marcel Duchamp que par Éric Rohmer.Le nuage qui nous occupe pourrait bien être mortel !Grâce à une projection laser HeHe rendent visible denuit et de manière impressionnante, les fumées descentrales et des usines. Ils ciblent la pollution en la co­loriant et attisent nos peurs. S’ils purent mener leur ex­périence à Helsinki, interdiction leur fut opposée enFrance. Pas question d’affoler les populations ! Dansl’expo une petite usine sous­marine forcément invisi­ble par les habitants, ne se prive pas d’irradier de vert

les eaux dormantes tandis qu’ailleurs une exploitationpétrolière y va d’une lourde fumée noire… Cela vousrappelle quelque chose ?

Irrésistible et d’une adresse incroyable est le filmtourné dans les rues de New York où une petite 4 x 4qui fait la nique avec un nuage de fumée aux masto­dontes de la circulation. Révélatrice est l’installationqui permet d’évaluer le dégagement de CO² dû à votreseule présente, et non moins surprenants sont les testsd’alcoolémie ou de fumée de cigarette. Une exo, desplus percutantes pour prise de conscience indivi­duelle !Claude LorentUHeHe. “Anthroposphere”. Aeroplastics Contemporary,32, rue Blanche, 1060 Bruxelles jusqu’au 15mars. Dumardi au vendredi de 11h à 18h, samedi de 14h à 18h.

Bio express

HeHe est en fait depuis1999 un duo d’artistescomposé d’Helen Evans,née en 1972 en Angleterreet de Heiko Hansen, né en1970 en Allemagne. Ilssont basés à Paris et sontspécialistes d’art numéri-que. Depuis une quin-zaine d’années, ils ontparticipé à de multiplesexpos de groupe, à desfestivals, des séminaireset à des manifestationsurbaines en Europe, auxUSA et à Pékin. En 2008 àLinz, ils ont reçu le Gol-den Nica au Prix ArsElectronica, la plus im-portante récompensedans le domaine des artsélectroniques. Cette expobruxelloise est leurpremier solo en galerie.

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Les enfumages nocifsde notre planète

HeHe, “Fleur de Lys”, 2009,installation.

HeHe, “Is there a horizon in thedeep water?”, 2011, installa-tion avec video, dimensions

variables.HeHe, “Million Parts”, 2007,CO² senseur, tube néon, dim-mer, composantes électroni-ques, dimensions variables.Installation pour calculer les

émissions personnelles de CO².

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4 L'actu SEMAINE DU 31 JANVIER AU 6 FÉVRIER 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

“Prisons” sous le scalpelde Pignon­Ernest

IL N’Y A PAS LOIN DE CINQUANTE ANS qu’Ernest Pi­gnon­Ernest le Niçois (à ne pas confondre avecEdouard Pignon, Niçois, communiste, ami de Picasso,peintre quelque peu “désaffecté”) se coltine avec dessites et des personnages de mémoire, de drames ou depoésie rude et franche, pour leur faire dégorger, à frontde rues, de murs et d’espaces rigoureusement choisis,des vérités qui tuent ou forcent à réfléchir tant qu’il enest temps encore. Capable de dessins enlevés sur legrand braquet des émotions, des intentions et du res­

pect des individus, que la société les ait honnis, malcompris, bafoués ou exécutés, unique en l’espèce, l’ar­tiste est intervenu là où, titillée à bloc, sa conscienced’homme juste s’est sentie le devoir d’agir.

Paris de la Commune, Charleville de Rimbaud,Soweto de Mandela, et puis Neruda, Genet, Artaud,Desnos, d’autres encore. Son immense mérite fut etrestera d’avoir mis l’art au service de vies anéanties oubrimées par de sordides machinations, par la politiquedes uns, les incompréhensions ou jalousies des autres.Agissant dans la rue, les villes, généralement (saufcette fois) sans autorisation préalable, Pignon­Ernestest ce contrebandier de l’affichage public qui giclequand on ne l’attend pas. La nuit, entre chien et loup, àla sauvette, pots de colle et brosse à la main, sur­veillances amies en embuscade. A la sauvette pour letapissage mural. Mais au prix de la longue maturationd’un projet obligatoirement lié à l’histoire locale. Sesinterventions à Naples, à trois reprises, histoire de lacité passée au peigne fin, demeurent inoubliables, sur­tout pour les Napolitains.

Cette fois, c’est sur invitation qu’Ernest s’est rendu àLyon pour y témoigner de la souffrance d’hommes etde femmes pas toujours enfermés pour de justes cau­ses. Une prison, c’est une mémoire infaillible, traces,marques, barbelés et cachots, billot de la guillotine,murs hauts, coursives aveugles, portes de fer et grillesdu désespoir. Son ressenti assimilé, transcrit sur le pa­pier, tiré en sérigraphie, fut apposé aux endroits né­vralgiques. Par dix ou plus, comme lors d’une exécu­tion sommaire, sur un long mur de fond de cour; àl’unité ici et là; et, image inoubliable répercutée parune photo saisissante, sur le seul espace libre d’unecage d’ascenseur (pour l’échafaud ?). Corps qu’on lèveà bout de bras et corps rivé derrière l’embrasure.Corps meurtri, corps éperdu. Il a aussi suspendu auxbarbelés de murs sans fin des images de linceuls, desyoyos (ces bouteilles à la mer – emplies d’un peu de

tout – que se lançaient, d’une cellule à l’autre, des con­damnés au silence. Yoyos sur lesquels il a encollé desimages en sérigraphie.

A Saint­Paul, il y eut de fameux clients : l’anar Kro­potkine; Caserio, qui assassina le Président françaisSadi Carnot; Max Barel, mort sous la torture en juillet44; Emile Bertrand, guillotiné par la milice en novem­bre 43… Pourquoi, comment ? Coupable, non coupa­ble ? Ce faisant, Ernest Pignon­Ernest nous rafraîchitl’humeur, c’est utile !

Quant à l’exposition, reflet d’intervention in situ,elle se décline, magnifique, tendue, au fil de photossurprenantes prises par l’artiste sur le lieu de son mé­fait (admis). Au rythme de quatre grands fusains, qua­tre linceuls qu’on devine recouvrir des corps abattus.Ils vous font face au fond de la galerie. Des suites d’étu­des accordées ou non aux photos complètent l’iden­tité d’une action artistique et éthique du plus haut ni­veau. Pignon­Ernest n’a pas dit son dernier mot !Roger Pierre TurineUGalerie Lelong, 13, rue de Téhéran, 75008 Paris.Catalogue. Jusqu’au 15mars, du mardi au vendredi,de 10h30 à 18h; le samedi, de 14 à 18h30. Infos :01.45.63.13.19 et www.galerie­lelong.comUEt Paris en 1h22 avec Thalys : www.thalys.com

h Désaffectée, la Prison Saint­Paul àLyon a rouvert le temps des journées dupatrimoine, le temps pour Pignon­Ernest de s’y lover.

“Redonner un visage, honorerceux qui ont été emprisonnés,torturés, exécutés entre cesmurs, par des bourreauxfrançais ou par les nazis.Rappeler aussi tous ces“droits communs” qui y ontsouffert, certains jusqu’ausuicide.”Pignon-Ernest

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Ernest Pignon-Ernest, prison et,en bas, Etude pour Ecce Homo.

Bio express

Né à Nice, 1942. Interventions citadines depuis 1966.En 2013, “Traits de génie” au Palais des Beaux-Arts et“Extases” au Musée de l’Hospice Comtesse, à Lille, etDemeure de Ronsard à La Riche. Expo à la Maison desArts de Malakoff, 105, avenue du 12 février 1934,jusqu’au 30 mars 2014.CO

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5L'actuSEMAINE DU 31 JANVIER AU 6 FÉVRIER 2014 ARTS LIBRE

l Photographie

Esthétique jusqu’à l’excès

L’EXPOSITION DE JOEL­PETER WIT­KIN chez Keitelman est intéressantepar l’aperçu qu’elle offre de l’évolutionrécente du photographe américain.Plus de la moitié de la vingtaine desphotographies exposées ont été réali­sées ces 6 dernières années. Pour la plu­part elles viennent de chez le galeristeparisien Baudoin Lebon. C’estd’ailleurs lui qui a convaincu ses amisKeitelman d’exposer cet artiste consi­déré comme sulfureux.

Précisément, cela permet de revoir cejugement daté car si les images des an­nées 1980 peuvent choquer par leurcôté “trash”, on se rend compte ici parcomparaison combien l’œuvre récentde Witkin s’est considérablement

adouci. Le “baiser” de 1982 qui nousmontre deux parties d’une même têtecoupée en deux s’embrassant rappellequ’à l’époque Witkin allait se servir à lamorgue pour composer ses images.“Cranach” (1989) et “Still life” (1999)aussi. Pieds amputés, têtes en charpies,cadavres en décompositions nourris­saient ses natures mortes. Une époquequi nous montrait aussi un Witkin fas­ciné par les êtres aux caractéristiquesphysiques étranges. Des gens difformesqu’il recrutait pour des mises en scènebaroques les mêlant à des objets hété­roclites. Les références picturales nemanquaient pas – tant par la thémati­que ­vanités, memento mori­ que parles artistes cités, de Dürer à Arcim­boldo.

Au point que régulièrement ses expo­sitions se sont construites autour de laconfrontation des œuvres. On se sou­vient de l’excellent face­à­face avec lepeintre Antoine Wiertz en 2007 à laMaison de la Culture de Namur, mais

aussi de celui, multiple, organisé à laBNF en 2012.

Aujourd’hui, apparemment c’estmoins le sujet de l’image qu’emprunteWitkin pour le travailler à sa manièreque l’esthétique de l’image. “Saturationdes codes,… esthétiques jusqu’à l’excès”nous dit­on chez Keitelman. Au pointque de la citation évidente, on est passéau pastiche. Itinéraire assumé du lourd,du trash, au light, au kitsch. Par exem­ple, les textes placés en dessous de 8 ou9 photographies (dont le “MadameJeanne” rappelle la manière des livresd’heures) sont­là comme le confirmel’auteur bien moins pour ce qu’ils signi­fient que pour l’effet qu’ils produisent.

Rappelons que Joel­Peter Witkin tra­vaille en argentique. Il réalise ses tirageslui­même (en peu d’exemplaires) en in­tervenant manuellement par grattage,griffure ou la peinture. Et décidément,c’est là une démarche qui reste singu­lière au sein de la photographie con­temporaine.Jean-Marc BodsonU Bruxelles, Keitelman Gallery, rue vanEyck, 44. Jusqu’au 29 mars, du mardi ausamedi, de 12h à 18h. Rens. :www.keitelmangallery.com

h Chez Keitelman, l’œuvrerécent de Joel­Peter Witkinen perspective.

JOEL-PETER

WITKIN

Photographies deJoel-Peter Witkin. ParisTriad : “The Reader”,

2011, 80,5 x 56 cm. Enbas, “Le baiser”, 1982.

Bio express

Né à New York en 1939, d’un pèrelituanien juif et d’une mère catholiqued’origine italienne. En 1974, il obtientune licence de beaux-arts. Après soninstallation à Albuquerque, il fait unethèse sur la photographie et enseigne àl’université. C’est alors que commenceune carrière particulièrement riche denombreuses publications et expositionspersonnelles.

Question-réponse

En 2007, lors de son exposition àNamur en 2007, une simple ques-tion de vocabulaire suscita chezJoel-Peter Witkin une réponse desplus lumineuses qui soient quant àson parcours pour le moins particu-lier.LLB : “Pour désigner ce qu’enfrançais on appelle une “naturemorte”, les anglophones disent“still life”, c’est-à-dire, “vieimmobile”. Laquelle des deuxappellations qualifie-t-elle lemieux vos photographies ?J-P W : “Still life”, pas seulementparce que c’est l’appellation an-glaise, mais parce que c’est plusrelié à la photographie et quecelle-ci, selon moi, immobilise lavie. Quoique les bons photographesarrêtent le temps et pas la vie. Ence qui me concerne, ceci me ramèneà ma grand-mère qui m’a élevé.Souvent elle récitait son chapeletalors que j’étais sur ses genoux.J’aimais cela au point qu’un jour jelui ai dit que je voulais travaillerdans une fabrique de rosaires poury clouer les Christ sur les croix avecun marteau. Tout un symbole de cequi me travaille depuis le début.Cela et puis le fait qu’un jour, aprèsune chute, ma grand-mère a attrapéla gangrène. Et donc, le matin, lapremière chose que je sentaisc’étais l’odeur de sa jambe quipourrissait. Sa vitalité et la mortqui la gagnait restent liées dansmon souvenir. Sont indissociablespour moi l’amour et la souffranceainsi que l’amour et la décomposi-tion”.

JOEL-PETER

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6 Les galeries SEMAINE DU 31 JANVIER AU 6 FÉVRIER 2014 ARTS LIBRE

GaleriesBRUXELLES

Albert DumontPar feuillages divers. Oeuvres de JacquesCalonne et Jacques Vilet. ‣ Jusqu’au 16·02.Du J. au D. de 13h30 à 19h ou sur rdv.URue Léon Lepage 43 - 1000 Bruxelles -02 512 49 43 - www.galeriedumont.be

Albert IerClaudine Nemirovsky. Peintures. ‣ Jus-qu’au 05·02. Du Ma. au S. de 13 à 19h et leD. de 11 à 13h.URue de la Madeleine 45 - 1000 Bruxelles -02 512 19 44 - www.artsite.be/albert1

AliceFutur Simple. Oeuvres de Sophie d’Ansem-bourg, Gauthier Leroy, Yu Matsuoka, Ma-thias Pol et Paul Wackers. ‣ Jusqu’au14·03. Du Me. au S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue du Pays de Liège 4 - 1000 Bruxelles -02 513 33 07 - www.alicebxl.com

c-l-e-a-r-i-n-gDerrière, après les chutes. Oeuvres récen-tes de Neil Beloufa et Dorian Gaudin. ‣ Jus-qu’au 01·03. Du Me. au S. de 11 à 18h.UAvenue Louise 292 - 1000 Bruxelles -02 644 49 11 - www.c-l-e-a-r-i-n-g.com

Catherine BastideJean-Pascal Flavien. ‣ Du 01·02 au08·03. Du Ma. au S. de 11 à 18h.URue Vandenbrandenstraat 1 - 1000 Bruxelles -02 646 29 71www.catherinebastide.com

Espace BlancheArchi / point de vue. Oeuvres de Roch Bar-

bieux. ‣ Du 07·02 au 02·03. Du L. au D. de14 à 18h (présence de l’artiste les we).URue Marché au Charbon 3 - 1000 Bruxelles -02 510 01 41 - www.espaceblanche.be

Etablissement d’en face projectsMichael. Oeuvres de David De Tscharner etBenoît Plateus. ‣ Jusqu’au 09·02. Du Me.au D. de 14 à 18h.URue Ravenstein 32 - 1000 Bruxelles -02 219 44 51www.etablissementdenfaceprojects.org

Galerie Double OnePortraits cachés. Photos d’Irving S. T. Garp.‣ Jusqu’au 15·03. Du Ma. au S. de 14 à18h.UGalerie du Roi 11 - 1000 Bruxelles -02 761 96 70http://irvingstgarp.wix.com/pictures

Galerie Huberty & Breyne(Petits Papiers)Alex Varenne, Peter Klasen et EdmondBaudoin. Une rencontre entre les dernièresoeuvres du plasticien Peter Klasen et cellesdes maîtres du trait Alex Varenne et Ed-mond Baudoin. ‣ Du 07·02 au 02·03. DuMe. au D. de 11 à 18h30.UPlace du Grand Sablon - Rue de Bodenbroek 8 -1000 Bruxelles - 02 893 90 30www.petitspapiers.be

Gladstone GalleryYakkity-Yak. Oeuvres de Ricci Albenda.‣ Jusqu’au 01·03. Du Ma. au S. de 10 à18h.URue du Grand Cerf 12 - 1000 Bruxelles -02 513 35 31 - www.gladstonegallery.com

Group 2 GalleryA la recherche du beau. Oeuvres de Pierre

Alechinsky, Gaston Bertrand, Zéphir Bu-sine, Berthe Dubail, Mig Quinet, Louis VanLint, Heerbrant, Marc Mendelson... ‣ Jus-qu’au 08·03. Du Me. au S. de 14 à 18h.URue Blanche 8 - 1000 Bruxelles - 02 539 23 09http://artalog.net/gallery/gallery.php?id=286

Jan MotDavid Horvitz. ‣ Jusqu’au 08·02. Du J. auS. de 14 à 18h30 ou sur rdv.URue A. Dansaert 190 - 1000 Bruxelles -02 514 10 10 - www.janmot.com

Keitelman GalleryLove and Other Reasons. Oeuvres du pho-tographe américain Joel-Peter Witkin.‣ Jusqu’au 29·03. Du Ma. au S. de 12 à 18hou sur rdv.URue van Eyck 44 - 1000 Bruxelles -02 511 35 80 - www.keitelmangallery.com

Laurentin GalleryWinter Selection. Exposition collective re-groupant une cinquantaine d’artistes, al-lant des années 1890 à nos jours. ‣ Jus-qu’au 27·03. Du Ma. au S. de 10h30 à18h30.URue Ernest Allard 43 - 1000 Bruxelles -02 540 87 11 - www.galerie-laurentin.com

Meessen De ClercqSaint Jerome. Exposition collective s’inté-ressant à la figure centrale de Saint Jérôme,et mettant en conversation des oeuvresd’art ancien et des oeuvres d’artistes con-temporains. ‣ Jusqu’au 22·03. Du Ma. auS. de 11 à 18h.URue de l’Abbaye 2 - 1000 Bruxelles -02 644 34 54 - www.meessendeclercq.com

Morbee GalerieBody in Space. Sculptures et dessins de Di-

Schémas d’un avenir annoncéExposant régulièrement en Belgique depuisune quinzaine d’années, présente dans descollections muséales dont celles de l’Ikob et duMuhka, l’artiste verviétoise (1968) s’est faitconnaître par ses agencements modulables decageots. Elle y traitait de l’architecturefonctionnelle, une sorte de clé sur porteadaptable à toutes les situations, voiremontable et démontable à loisir. Un mode vietypé ‘moderne’pour la facilité et le bien detous.Aujourd’hui, elle ne change pas de registremais s’intéresse davantage au confortintérieur avec un regard féminin qui seraitbien ironiquement une enseigne du genre “Aubonheur de la femme moderne”, celle dont neverra que longues jambes agitées, sexy, poséesdans de proprets petits salons. L’artiste sembles’interroger sur la place et le rôle de la femmedans le prêt à disposer de la déco bourgeoise.Dans des formulations très schématiques,froides, inexpressives, elle détaille aussi les

objets de ce quotidien qui semble bienaseptisé et uniformisé, des meubles auxustensiles de cuisine mais aussi les pucesélectroniques et les “Parce que vous le valezbien”. Malgré la neutralité affichée son regards’annonce donc critique, ce que confirmentses fontaines de pacotille en plastique, matièrequi se raréfie et pollue nos eaux.A ces constats très illustratifs, pas toujoursconvaincants dans leur littéralité, se joignentdes repeints de paysages a priori sans intérêtmais qui prennent soudain une dimension deréalité par la redécouverte de la nature etl’instillation d’un sentiment de nostalgie faceaux menaces planantes. Un retour annoncé del’humain ? (C.L.)

USylvie Macias Diaz. “Krystal Fontaine”. GalerieLe Triangle bleu, Cour de l’Abbaye, 5, 4970Stavelot. Jusqu’au 9 mars. du jeudi au dimanche,de 14 h à 18 h 30, ou sur rendez­vous.www.trianglebleu.be

Domestique

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Arts Libre. Supplément hebdoma-daire à La Libre Belgique. Coordina-tion rédactionnelle: Gilles Milecan

et Camille deMarcilly. Réalisation: IPM Press Print. Administra-teur délégué - éditeur responsable: François le Hodey. Rédac-teur en chef: Francis Van de Woestyne. Rédacteurs en chef ad-joints: Xavier Ducarme, Pierre-François Lovens et Gilles Mile-can. Conception graphique: Bruno Bausier, Jean-Pierre Lambert.Publicité: Martine Levau (0032.2.211.29.12 – [email protected]).

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7Les galeriesSEMAINE DU 31 JANVIER AU 6 FÉVRIER 2014 ARTS LIBRE

dier Leemans. ‣ Jusqu’au 01·03. Les V. etS. de 14h15 à 19h.UAvenue de Stalingrad 26 - 1000 Bruxelles -02 502 32 67 ou 0475 37 43 73www.morbeegalerie.com

MOTinternationalNeither a Teapot Nor a Painting. Oeuvresd’Amikam Toren. ‣ Jusqu’au 22·02. Du Ma.au S. de 10 à 18h ou sur rdv.UPlace du Petit Sablon 10 - 1000 Bruxelles -02 511 16 52 - www.motinternational.com

Office Baroque GalleryBanana Tourist. Dessins, peintures etoeuvres sculpturales de Kyle Thurman.‣ Jusqu’au 08·02. DuMe. au S. de 11 à 18hou sur rdv.UPlace du Jardin aux Fleurs 5 - 1000 Bruxelles -0484 59 92 28www.officebaroque.com

Pierre HalletProposition n°3. Oeuvres de Gaston Ber-trand, James Brown, Jo Delahaut, BernardGaube,Mireille Liénard, GeorgesMeurant...‣ Jusqu’au 02·02. Du Ma. au V. (fermé leMe.) de 14h30 à 18h30, le S. de 11h30 à18h30 et le D. de 11h30 à 13h30.URue E. Allard 33 - 1000 Bruxelles - 02 512 25 23- www.galeriepierrehallet.com

Roberto Polo GalleryThe Aftermath. Peintures de Marc Maet.‣ Jusqu’au 23·03. Du Ma. au V. de 14 à18h, les S. et D. de 11 à 18h ou sur rdv.URue Lebeau 8-10 - 1000 Bruxelles -02 502 56 50 - www.robertopologallery.com

Schiller Art GalleryLa Période Zen. Peintures de René Guiette.‣ Jusqu’au 16·03. Du J. au D. de 12 à 18hou sur rdv.URue van Moer 12 - 1000 Bruxelles -0496 23 88 54www.facebook.com/schiller.art.gallery

Sorry We’re ClosedGray Area. Oeuvres d’Amy Feldman. ‣ Jus-qu’au 16·03. Uniquement sur rdv.URue de la Régence 65 - 1000 Bruxelles -0478 35 42 13 - www.sorrywereclosed.com

SynthèseSalon d’hiver. Exposition collectived’oeuvres sur toile et sur papier. ‣ Jus-qu’au 01·03. Du J. au S. de 14h30 à 18h30.URue E. Allard 24 - 1000 Bruxelles -02 514 40 55 - www.galeriesynthese.be

Young GalleryAcross the Ravaged Land. Par le biais deson objectif, Nick Brandt nous confronte àune réalité dérangeante où les anciens roissont devenus des martyres, des portraitsd’animaux aux allures d’icônes d’une Afri-que autrefois préservée. ‣ Jusqu’au 08·02.Du Ma. au S. de 11 à 18h30.UAvenue Louise 75b (Hôtel Conrad) -1050 Bruxelles - 02 374 07 04www.younggalleryphoto.com

QuadriDes usines et des palais. Gouaches et pein-tures de Luc Van Malderen. ‣ Jusqu’au01·02. Les V. et S. de 14 à 18h ou sur rdv.UAvenue Reine Marie-Henriette 105 -1190 Bruxelles - 02 640 95 63www.galeriequadri.be

Albert BaronianFull Color Bachelor. Oeuvres d’Erik Fryden-borg. ‣ Jusqu’au 22·02. DuMa. au S. de 12à 18h.Marc Trivier. Photos. ‣ Jusqu’au 22·02.URue Isidore Verheyden 2 - 1050 Bruxelles -02 512 92 95 - www.baronianfrancey.com

Box GalerieAfrique africaine. Objets d’art africain etphotos de Marina Cox, Isabel Muñoz, Ber-nard Plossu, Bernard Descamps, GeorgeRodger... ‣ Jusqu’au 01·02. Du Me. au S.de 14 à 18h.URue du Mail 88 - 1050 Bruxelles - 02 537 95 55- www.boxgalerie.be

Delire GalleryPierre Lefebvre. ‣ Jusqu’au 01·03. Du J.au S. de 13 à 18h ou sur rdv.URue de Praetere 47D - 1050 Bruxelles -0487 12 52 50 - http://deliregallery.com

Didier DevillezUn Canadien à Tokyo. Photographies deTim Porter. ‣ Jusqu’au 08·02. Du J. au S.de 14 à 18h30 ou sur rdv.URue E. Van Driessche 53 - 1050 Bruxelles -02 215 82 05www.galeriedidierdevillez.be

duboisfriedlandEpines d’Eden. Vingt-sept artistes appro-fondissent le thème du Jardin d’Eden et desa face noire par le biais de photos, vidéos,peintures, installations... ‣ Jusqu’au01·03. Les V. et S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Souveraine 97 - 1050 Bruxelles -0470 54 98 98 - www.duboisfriedland.com

Elaine Levy ProjectMisfits. Oeuvres de Philippe Van Wolputte.‣ Jusqu’au 15·02.URue Fourmois 9 - 1050 Bruxelles - 02 534 77 72- www.elainelevyproject.com

Esther Verhaeghe Art ConceptsOutside-Inside. Oeuvres de Géraldine Vink,Richard Moszkowicz, Pascal Duquenne, Pa-loma gonzalez... En collaboration avec leCréahm-Bruxelles. ‣ Jusqu’au 22·02. Du J.au S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Mignot Delstanche 51 - 1050 Bruxelles -0476 28 37 35 - www.estherverhaeghe.com

Fred LanzenbergNathalie Grenier. Peintures. ‣ Jusqu’au28·02. DuMa. au V. de 14 à 19h, le S. de 10à 19h.UAvenue des Klauwaerts 9 - 1050 Bruxelles -02 647 30 15 ou 0475 73 40 15www.galeriefredlanzenberg.com

Galerie Flore “en délocalisation”As Far As Eye Can See. Oeuvres deTodd&Fitch. ‣ Jusqu’au 15·02. Du Ma. auS. de 14h30 à 18h30.UPlace du Châtelain 18 - 1050 Bruxelles -0486 26 72 62 - www.galerieflore.com

Galerie LazarewExposition collective. Oeuvres récentes,

pour la plupart inédites, de Fulcrand, Ser-gio Moscona, Olivier Catté, Yuriko Takagi,Samuel et Rafiy. ‣ Jusqu’au 22·02. Du Ma.au S. de 14 à 19h.UAvenue Louis Lepoutre 112 - 1050 Bruxelles -02 345 30 83 - www.galerie-lazarew.fr

Jozsa GalleryOn the Steps of... Oeuvres d’Anna Byskov.‣ Jusqu’au 21·03. Du J. au S. de 12 à 18h ousur rdv.URue Saint-Georges 24 - 1050 Bruxelles -0478 48 77 09 - www.jozsagallery.com

Le Caméléon CoquetANNe Herbauts. Planches originales de sondernier album paru chez Casterman, ainsique quelques surprises. ‣ Jusqu’au 14·02.Du Me. au V. de 13 à 18h ou sur rdv.UAvenue A. Buyl 12 - 1050 Bruxelles -0478 93 42 79 - www.lecameleoncoquet.be

Nadine FerontMetacognitive Artefacts. Oeuvres de Chris-tina Mitrentse et Emmanuel Dundic. ‣ Jus-qu’au 01·02. Du J. au S. de 14 à 18h30.URue Saint-Georges 32 - 1050 Bruxelles -02 640 34 44 - www.nadineferont.com

Nathalie ObadiaEugène Leroy. Peintures et fusains. ‣ Jus-qu’au 08·03. Du Ma. au V. de 10 à 18h, leS. de 12 à 18h.URue Charles Decoster 8 - 1050 Bruxelles -02 648 14 05 - www.galerie-obadia.com

Puls Contemporary CeramicsClaudi Casanovas & Mette Maya Greger-sen. ‣ Jusqu’au 15·02. Du Me. au S. de 13à 18h.URue du Page 19 - 1050 Bruxelles - 02 640 26 55- www.pulsceramics.com

Rainhart GalleryDialogos entre Cuba - Brasil. Dessins de sixartistes latino-américains contemporains:Kilian Glasner, Bruno Vilela, Marcio Al-meida, Douglas Argüelles Cruz, René Fran-cisco et Yoan Capote. ‣ Jusqu’au 31·01. DuMa. au S. de 11 à 18h.URue Washington 90 - 1050 Bruxelles -02 649 24 69 - www.rainhart.net

Rodolphe JanssenEmber Harbor. Oeuvres de Davide Balula.

Un jardin de rochersRéminiscences de la terre, les œuvres brutes de ClaudiCasanovas (né en Catalogne en 1956) proposent un nouveauregard sur la nature. L’artiste céramiste, qui a beaucoupexposé en galeries et dans les musées, a toujours créé despièces ressemblant à des fragments de roche, des morceauxde terre, des pierres cassées, des spirales, des stèles. Ici, il nousinvite dans son “Jardí Imaginari”, en catalan, soit son “Jardinimaginaire” constellé de boules, de sphères, de pierresarrondies, comme érodées. Ce jardin minéral, on peutl’imaginer roches d’argile ou planètes aux différentescouleurs. Face à ces œuvres, les vagues blanches et bleutées dela Danoise Mette Maya Gregersen tranchent. Évoquant à lafois le liquide et le végétal (l’artiste inclut des fibres végétalesqui brûlent lors de la cuisson et laissent des traces de leurprésence éphémère), la mer répond au minéral de ClaudiCasanovas. (CdM)

UGalerie Puls ceramics, 19 rue du Page, 1050 Bruxelles. Jusqu’au15 février, du mercredi au samedi de 13h à 18h. Infos :0494.83.60.55.; www.pulsceramics.com

Céramique

COUR

TESY

PULS

CERA

MICS

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8 Les galeries SEMAINE DU 31 JANVIER AU 6 FÉVRIER 2014 ARTS LIBRE

Rainer Gross en toute libertéOn ne l’arrête plus ! Ici, là­bas, de Woluwe en Camargue, deGrandmont à Poitiers, partout où il passe, paysages et sitessont reconvertis à sa démesure galopante et festive. Il a l’art dereconfigurer l’espace selon une dynamique entreprenante etludique. Rainer Gross (Berlin, 1953, exilé bruxellois depuis1977) aide à dévisager l’alentour. Installateur architecte,créateur tout terrain, il arrondit l’espace de lamelles depeuplier qu’il module, plie et ploie selon sa stricte volonté defacteur d’aires à rêver. Ses jeux d’artiste ont leurs fans,conquis par des audaces, qu’accompagne un travail de terraindémesuré pour un seul homme à tout faire. Un individuparfois haut perché entre ciel et terre pour le plaisir dedonner à voir d’heureuses alternatives au répertorié.Intervenu dans des chapelles, des cloîtres, des lieux publics,Gross, cette fois, investit une galerie, une maison. Et, dèsl’entrée, nous la joue grandiose, surprenante, ses lattes de boisjonglant avec portes et embrasures, fenêtres et miroirs aupoint de s’y démultiplier, serpentines, magnanimes d’aisance,de volupté. Heureusement pour lui et son gagne­pain, lecosmonaute planétaire est aussi sculpteur et son expositionendosse les trois dimensions entre matières nobles et pauvres,du bois dur au contreplaqué, de l’inox au bronze. Au prix decirconvolutions spatiales qui, défiant les équilibres, s’arrogentdes entrelacs de lignes et de formes que ne renierait pas soncomplice Deacon. C’est aérien et mobile, farci d’ombres etlumières. Comment ne pas se sentir de mèche avec pareillesconquêtes ! Laissez­nous être moins réceptif aux récentesrecherches d’un auteur qui n’entend pas arrondir ses fins demois en tablant sur les acquis. Ses bouts de lattis brûlés,récupérés, assortis de coulées de verre, nous laissentcirconspect. Au contraire de ses superbes photosd’installations au grand air. (R.P.T.)

UGalerie Faider, 12, rue Faider, 1060 Bruxelles. Jusqu’au22 février, du mercredi au samedi, de 14 à 18h. Infos :02.538.71.18 et www.galeriefaider.be

Jeux d’artiste

COUR

TESGA

LERIEFA

IDER

‣ Jusqu’au 16·03. Du Ma. au V. de 10 à18h, le S. de 14 à 18h.Oops. Oeuvres de Dylan Lynch. ‣ Jusqu’au14·02.URue de Livourne 35 - 1050 Bruxelles -02 538 08 18www.galerierodolphejanssen.com

XXL ART on Waterloo 503Oeuvre au noir. Peintures et sculptures enbois brûlés de Thibaut Claessens. ‣ Du06·02 au 09·03. Du J. au S. de 14 à 18h ousur rdv.UChaussée de Waterloo 503 - 1050 Bruxelles -0472 45 81 49www.xxlartonwaterloo503.com

100 TitresFlipchArt. Peintures de Benoît Piret. ‣ Jus-qu’au 02·03. Du J. au D. de 14 à 18h.URue A. Cluysenaar 2 - 1060 Bruxelles -02 534 03 43 - www.100titres.be

Aeroplastics ContemporaryHeHe : Anthroposphere. ‣ Jusqu’au15·03. Du Ma. au V. de 11 à 18h, le S. de 14à 18h.URue Blanche 32 - 1060 Bruxelles - 02 537 22 02- www.aeroplastics.net

FaiderIn Situ. Transformations sculpturales deRainer Gross. ‣ Jusqu’au 22·02. Du Me. auS. de 14 à 18h ou sur rdv.

URue Faider 12 - 1060 Bruxelles - 02 538 71 18 -www.galeriefaider.be

Galerie Arielle d’HauterivesOpus. Oeuvres de Patricia Kinard (peinture)et Anne de Bodt (tissage). ‣ Du 06·02 au29·03. Du J. au S. de 14 à 19h ou sur rdv.URue Tasson Snel 37 - 1060 Bruxelles -0477 70 02 32 - www.arielledhauterives.be

Galerie Paris-BeijingKorean Shape. Exposition collective, pano-rama de la scène artistique contemporainecoréenne. ‣ Jusqu’au 29·03. Du Ma. au S.de 11 à 19h.URue Hôtel des Monnaies 66 - 1060 Bruxelles -02 851 04 13www.galerieparisbeijing.com

Le Salon d’ArtDynamiques des danses. Oeuvres récentesde Gundi Falk. ‣ Jusqu’au 15·03. DuMa. auV. de 14 à 18h30, le S. de 9h30 à 12h et de14 à 18h.URue de l’Hôtel des Monnaies 81 - 1060 Bruxelles- 02 537 66 40www.lesalondart.be

Pascal PolarQuel avenir pour notre art ?. Les peinturesde Chéri Samba, sur une période allant de1989 à 2009, révèlent sa perception de laréalité sociale, politique, économique etculturelle du Zaïre, exposant toutes les fa-cettes de la vie quotidienne à Kinshasa.‣ Jusqu’au 01·02. DuMa. au S. de 14 à 19hou sur rdv.UChaussée de Charleroi 108 - 1060 Bruxelles -02 537 81 360 ou 0477 25 26 92www.pascalpolar.be

Valérie BachVelvet Skin. Oeuvres de Gudrun Kampl.‣ Jusqu’au 22·02. Du J. au S. de 11 à 13h etde 14 à 19h.URue Faider 6 - 1060 Bruxelles - 02 502 78 24 -www.galerievaleriebach.com

RossicontemporaryPanorama. Exposition collective avec lesoeuvres d’Eric Croes, Alain Geronnez, Tho-mas Mazzarella, Jean-Louis Micha, Emma-nuel Tête, Sarah Van Marcke... ‣ Jusqu’au29·03. Les J. et V. de 13 à 17h, le S. de 14 à18h ou sur rdv.URivoli Building - Chaussée de Waterloo 690 -1180 Bruxelles - 0486 31 00 92www.rossicontemporary.be

DS GalerieBad Trip. Peintures de David Pirotte. ‣ Jus-qu’au 23·02. Du V. au D. de 11 à 19h ou surrdv.URue de l’Hospice communal 67 - 1170 Bruxelles- 02 675 83 80www.louisedsgalerie.com

Galerie VerhaerenBruxelles 14-18. Photos de Vincent Van-dendriessche, inventaire visuel des monu-ments bruxellois consacrés à la Guerre14-18. ‣ Jusqu’au 23·02. Du Me. au S. de14 à 18h, le D. de 10 à 13h.Publicité mensongère. Photomontagessurréalistes de Robert Askenasi. ‣ Jus-qu’au 23·02.URue Gratès 7 - 1170 Bruxelles - 02 662 16 99 -www.lavenerie.be

BRABANT WALLONBRAINE-L’ALLEUDGalerie 360°Anne Dorselaer. ‣ Jusqu’au 15·02. Le Me.de 15 à 18h et le S. de 14 à 17h en présencede l’artiste.UPlace Abbé Renard 1 - 1420 Braine-l’Alleud -02 384 61 03http://galerie360.braine-lalleud.be

GLABAISEspace BDe l’une à l’autre. Dessins et peintures deNancy Seulen, et sculptures de MartineCanneel. ‣ Jusqu’au 02·02. Les S. et D. de

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9Les galeriesSEMAINE DU 31 JANVIER AU 6 FÉVRIER 2014 ARTS LIBRE

A l’étranger

COUR

TESY

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NYSZ

COUR

TESY

AIRDEPAR

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URTESY

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FranceJef Geys – Œuvres documentsParis – Air de Paris

L’artiste belge (1934) présente deux projets mêlant étroitement ledocument officiel et l’histoire intime : “Les passeports de vaches”développés dans les années 1965­66 et “! questions de femmes !”,une série initiée au début des années 60, un inventaire question­nant l’identité féminine.U Jusqu’au 8 mars. Air de Paris, 32 rue Louise Weiss, 75013 Paris.www.airdeparis.com

Thématique – PluridisciplinaireParis – Les Filles du Calvaire

Cette exposition de groupe à laquelle participent notamment lesBruxelloises Patricia et Marie­France Martin et Nelli Palomäki(illu), ressemble à un théâtre où, de la mise en scène aux person­nages, tous les rôles sont tenus par des femmes qui évoluent dansdes espaces divers de la maison bourgeoise à l’atelier d’artiste.U Jusqu’au 22 février. Galerie Les Filles du Calvaire, 17 Rue des Fillesdu Calvaire, 75003 Paris. www.lesfillesducalvaire.com

Pays-BasAtousa Bandeh – PeintureAmsterdam – Galerie Lumen Travo

L’artiste d’origine iranienne présente une série de dessins et pein­tures sous le titre : “Dynamisme du rêve”. A travers ses peintureset ses films, elle tente de retrouver par le souvenir le pays qu’elle aquitté à 19 ans en mélangeant des images fantomatiques etd’autres liées aux ruines et aux motifs artistiques islamiques.U Jusqu’au 22 février. Lumen Travo Galerie, Lijnbaansgracht 314,1017WZ Amsterdam. www.lumentravo.nl

14 à 18h ou sur rdv.UHaute Rue 33 - 1473 Glabais - 067 79 08 11 -www.espaceb.be

HAINAUTCOUILLETJacques CeramiCeci n’est pas un paysage. Photos d’Iris Hu-tegger. ‣ Jusqu’au 01·03. Du Me. au V. de14 à 19h, le S. de 11 à 18h.URoute de Philippeville 346 - 6010 Couillet -071 36 00 65 ou 0477 78 44 34www.galeriecerami.be

LIÈGELIÈGENadja VilenneExposition collective. Oeuvres de JacquesLizène, Jacques Halbert, Capitaine Lon-champs et Emilio Lopez Menchero. ‣ Jus-qu’au 03·03. Du J. au S. de 14 à 18h ou surrdv.URue du Commandant Marchand 5 - 4000 Liège -04 227 19 91www.nadjavilenne.com

STAVELOTTriangle bleuKrystal Fontaine. Installation, dessins etpeintures de Sylvie Macías Díaz. ‣ Jus-qu’au 09·03. Du J. au D. de 14 à 18h30 ousur rdv.UCour de l’Abbaye 5 - 4970 Stavelot -080 86 42 94 - www.trianglebleu.be

NAMURJAMBESDétourDominique Collignon. Peintures. ‣ Jus-qu’au 15·02. Du Ma. au V. de 12h30 à17h30, le S. de 14 à 18h.UAvenue Jean Materne 166 - 5100 Jambes -081 24 64 43 - www.galeriedetour.be

ANVERSANVERSFifty One TooAll about Eve. Oeuvres d’Annie Kevans.‣ Jusqu’au 01·03. DuMa. au S. de 13 à 18h

ou sur rdv.UHostraat 2 - 2000 Anvers - 03 233 88 14www.gallery51.com

NK GalleryLa Femme qui voyage. Oeuvres de DidierMahieu. ‣ Jusqu’au 08·03. Du J. au S. de12 à 18h.UMuseumstraat 35 - 2000 Anvers - 03 237 98 22- www.nkgallery.be

Tim Van Laere GalleryA Hunter’s Night. Sculptures de Peter Ro-giers. ‣ Jusqu’au 15·03. DuMa. au S. de 13à 18h.Illumination. Oeuvres de Nicolas Provost.‣ Jusqu’au 15·03.UVerlatstraat 23-25 - 2000 Anvers - 03 257 14 17- www.timvanlaeregallery.com

BORGERHOUTZeno X GallerySusan Hartnett. ‣ Jusqu’au 22·02. Du Me.au S. de 13 à 17h.Tropical Nights. Oeuvres de Johannes Ka-hrs. ‣ Jusqu’au 22·02.UGodtsstraat 15 - 2140 Borgerhout - 03 216 16 26- www.zeno-x.com

MECHELENTransitGulden Snede. Oeuvresmurales inédites dusculpteur Johan Creten. ‣ Du 02·02 au23·03. Du V. au D. de 14 à 18h ou sur rdv.UZandpoortvest 10 - 2800 Mechelen -015 33 63 36 - www.transit.be

FLANDRE ORIENTALEGENTFortlaan 17I Told You So. TheWorld is Flat. Oeuvres deJan Verbruggen. ‣ Jusqu’au 31·01. Du Me.au V. de 14 à 18h, le S. de 12 à 18h ou surrdv.UFortlaan 17 - 9000 Gent - 09 222 00 33www.fortlaan17.com

MEIGEMD’ApostrofWannes Lecompte - Benoît Félix - FranzizDenyz. ‣ Jusqu’au 23·02. Du V. au D. de 15à 18h ou sur rdv.UPastoriestraat 59 - 9800 Meigem -0494 53 45 66 - www.dapostrof.be

“Charivari” signéDesclozeaux

Impossible de ne pas craquerdevant un Desclozeaux ! Aupoint qu’avec lui, la formule“vous m’en remettrez deux”se multiplierait à l’envi.Depuis toujours, depuis quenous le croisons au fil demagazines et d’ouvrages, endes expositions, sur des

affiches, son trait si fin, si délicat, personnel etcaractéristique, ses couleurs qui en attendrissent lesméandres, sa manière de n’y pas toucher tout en faisantmouche, sa bonne humeur et sa jovialité transcendantes,l’enchantement qui s’ensuit va de pair avec la diversité desdessins, de leurs thématiques sans filet. Il est infini. Celadepuis 1967, depuis que ce bougre d’homme barbu mit surles fonds baptismaux sa SPH (Société protectrice del’Humour), une société bien improbable, inséparable, qui endouterait, d’une bonhomie sans égale envers tout ce qui peutsourire à l’humain soucieux de fraîcheur et derafraîchissements de l’âme et des instincts. Un peu commeSempé dans un autre registre, cette ligne claire qui se dissoutdans des atmosphères réjouissantes éclate au grand jour à lafaçon d’un petit bonheur tout surpris d’être à ce point ajusté.Une preuve de plus dans ce nouveau livre d’un auteur qui yrassemble sa ménagerie, entendez la somme de ses croquisde mèche avec une animalité qui nous est proche, tendre etespiègle, invraisemblable ou inattendue, coquine etvagabonde. Cela pétille, se joue des us comme des coutumes.Desclozeaux qui sourit, quel bon bol d’air et d’art ! (R.P.T.)

UDesclozeaux, “Charivari”, Editions du Cherche­Midi, collectionBeaux Livres, 144 pages de traits, couleurs et humeurs. Environ19 euros.

Le livre de la semaine

EDITIONS

DUCH

ERCH

E-MIDI

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10 Adjugé! SEMAINE DU 31 JANVIER AU 6 FÉVRIER 2014 ARTS LIBRE

Paris inondée

Chez Morand à Paris ce mardi 28 janvier, onproposait une très importante vente de plu­sieurs milliers de cartes postales. Lots régio­naux, lots parisiens, lots de l’empire françaisétaient au menu d’une vacation animée parune experte restant sans voix, au proprecomme au figuré, devant la maigreur des en­chères et le peu d’empressement des ama­teurs. Au lot 534 on proposait soixante­deuxcartes postales de Paris inondée en janvier1910. La dernière enchère fut de 140 € en fa­veur de M. Delaunay (les noms des acheteurssont ici donnés).

140 €

MOR

AND

StatuetteChez Me Osenat àFontainebleau ce19 janvier, on propo­sait dans une vented’art antique et clas­sique une petite sta­tue en bois poly­chromé de 30 cm dehaut. Elle figurait undieu criocéphale àtête de bélier(Knoum ou Héri­chef), que la salleavait annoncé entre2 000 et 2 500 €. Labataille autour de ce

lot fut longue nous dit­on et les appels furentnombreux. Au bout du compte, le marteau ducommissaire­priseur tomba à 40000 €, plusles frais. La vacation concernait le musée privédu peintre Bernard Gantner, dans le Territoirede Belfort, à Lachapelle­sous­Chaux.

40000 €

OSEN

AT

l Au marteau

Londresva avoir le tournis

h Le 4 février chez Christie’s celava être un festival entreimpressionnisme, cubisme,surréalisme.

IL N’Y AURA LÀ RIEN À MOINS DE 600 000 €et les meilleures enchères sont attenduesautour des 25 millions d’euros. Ce sera pourla vente du soir, divisée en deux parties. Lapremière ce sera pour les impressionnistes etles modernes. La seconde sera dévolue ausurréalisme et à ses suites.

La firme britannique, détenue quandmême par un français, à savoir François Pi­nault, est en pleine forme et ses affaires ontcrû de 12 % à 5,5 milliards d’euros pour2013. C’est du jamais vu et cela montre quel’argent est là, qu’il circule à travers la totalitédes continents mais qu’il va uniquement versle meilleur.

Pour cette vente du 4 février, nous sommesau sommet du cône, là où on ne trouve quedes icônes évidemment, à commencer par lesnoms. Les impressionnistes se font rares cecidit. Il n’y a plus de puissants Manet, mais ontrouvera du Seurat, un Pissaro (2 à 3 millionsde livres sterling), deux Cézanne dont unvaut 2,8 à 3,5 millions de livres sterling, unGauguin d’avant le meilleur Gauguin (“LaNeige à Copenhague”, 1884; 300 000 à500 000 £). Il faudra aussi compter avec unMonet somptueux et très poétique, à savoir“L’Eglise de Varengeville au soleil couchant”.

CHRISTIE’S

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11Adjugé!SEMAINE DU 31 JANVIER AU 6 FÉVRIER 2014 ARTS LIBRE

l Au marteau

Londresva avoir le tournis

La toile de 65 x 81 cm, a été peinte en 1882 etdevrait se vendre entre 4 et 7 millions de li­vres sterling. Donc ce sont les modernes,après 1907 et dans la suite du Picasso devenucubiste, qui donneront le ton, financier sur­tout. Quelques très beaux lots sont annoncés,y compris en sculptures, avec notamment unportrait de dame “Annette” en buste par Gia­cometti, annoncée entre 1,5 et 2,5 millionsde livres sterling. Du même, il faudra assu­mer entre 6,2 et 8 millions de livres sterlingpour “Trois Hommes qui marchent I”, conçusen 1848 et fondus en 1951.

Cela monte encore en grade avec des toilesde Picasso. Le peintre catalan se mange avecgourmandise à toutes les sauces et rien de sé­rieux ne commence sous les 2 millions de“pounds”. Le clou d’une présence lourde dece génie tient dans le numéro 28 où se trouveune “Femme au costume turc dans un fau­teuil”. La toile de 92 x 73 cm fut peinte en1955 en prenant Jacqueline Roques commemodèle. Le lot n’est plus apparu sur le mar­ché depuis 1958 et il était passé quelques an­nées avant chez Beyeler. C’est dire si sa fraî­cheur va aider les amateurs à casser leur tire­lire. Les experts ont évalué la chose entre 15et 20 millions de livres sterling, ce qui donneen euros une fourchette de 18 à 24 millions.C’est à peu près la même somme qui est at­tendue pour une “Nature morte à la nappe àcarreaux” de Juan Gris. Et ce ne sont là quequelques “morceaux” d’une fresque artisti­que qui couvre une centaine d’années.

Dans la foulée des quarante­huit lots d’artmoderne vont suivre cinquante­cinq pièces

relevant du surréalisme et de sa suite. Ma­gritte, Delvaux surtout pour un seul lot ci­dessus illustré, Man Ray puis Dali, Ernst etMiro (près de dix pièces), constituent l’épinedorsale de cette seconde partie de soirée. Fo­cus donc sur nos deux stars Magritte et Del­vaux.

René Magritte (1898­1967) figure là par denombreux lots et surtout des gouaches et àcommencer par celle figurant une feuille or­née d’oiseaux exotiques. Elle est intitulée “Leregard intérieur”, date de 1949 et suivit “Latroisième dimension”, peinte en 1942 et con­servée à la Pinacothèque de Munich. On at­tend 500 000 à 700 000 £ pour cette feuillede 460 x 360 mm. Du même, pour la toile “LePalais des Souvenirs”, 46 x 38 cm, il faudraitseulement aligner 400 000 à 700 000 £. Maisle lot phare du génie d’Ath ce sera “Les Chas­seurs au bord de la nuit”, peint en 1928 surune toile de 81 x 116 cm. La chose n’est pluspassée sur le feu du marché depuis 1978; parcontre on a pu la voir à de nombreuses repri­ses dans des expositions et la dernière c’étaità New York entre septembre 2013 et jan­vier 2014… Cette composition un peu austèreest annoncée entre six et neuf millions de li­vres sterling.

Pour Paul Delvaux, le seul lot sera un dessommets de la vacation. Il s’agit de “La Vénusendormie”, peinte à l’huile sur toile (74 x158 cm), en octobre 1943. Le lot était passéen vente dans cette salle en 2005; il est an­noncé ici entre 1,2 et 1,6 million de livressterling.Philippe Farcy

“La Vénus endormie” de Paul Delvaux sera avec une toile de Miro, le cloude la soirée du 4 février chez Christie’s à Londres. On en attend entre 1,2 et1,6 million de livres sterling.

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12 Le marché SEMAINE DU 31 JANVIER AU 6 FÉVRIER 2014 ARTS LIBRE

l Foire

La Brafa : pointsd’orgueh La foire a lieu jusqu’au 2 février. tourd’horizon de nos coups de cœur.

BELLE BRAFA ET DISPERSION DE TEMPS FORTS viaun éclectisme de bon aloi ! Point aisé d’établir unehiérarchie de ses coups de cœur. L’art moderne s’yimposant en force, le collège des experts a élu, plusbeau tableau, une très petite gouache sans titre, de1946, du surréaliste Yves Tanguy, à découvrir chezClaude Bernard. Dont le stand réserve d’autres fa­veurs : statuettes en or de Roel D’Haese (1969); des­sin au noir d’Alfred Kubin; “Personnage” du mer­

l Marché

Des ventes insensées à la Brafa

LA BRAFA DANS SON CRÛ 2014 SERASANS doute une des cinq meilleuresde ces trente dernières années en ter­mes de ventes réalisées. Bruno Nélisqui est en charge de la communicationnous disait ce mercredi matin “qu’il ya plusieurs stands où la presque totalitédes objets présentés a été vendue.D’autres exposants sont extrêmementsatisfaits de leur présence à Bruxelles etd’autres sont juste un peu mitigés, maiscontents quand même car les contactsfurent nombreux et positifs. Il faut biensûr compter sur les retombées d’un saloncomme celui­ci, et elles se font sentir en­core un mois après l’événement”.

Le top du top en termes de ventes estsans doute à trouver chez Philippe PE

TITS

PAPIER

S-H

UBER

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GALLER

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WHITFOR

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Cette “Naissance de Crépuscule” de Bram Bogart, 1955, setrouve chez le Londonien Whitford.

h 2014 est une très belleannée pour les exposants dusalon à Tour et Taxis.Reflets.

l Salle des ventes

Du gratin autourd’Albert Prost

LA CONCURRENCE AVEC BONHAM’S VA FAIRERAGE en ce début de février du côté de Paris. Art­curial est la deuxième maison la plus prospèredans ce segment, après les Britanniques qui offi­cieront le 6 février au Grand­Palais, à Paris tou­jours. Pour ce qui concerne Artcurial, la vacationde plus de 500 lots aura lieu entre Porte de Van­ves et Porte de Versailles à Paris­Expo, là où setiendra le salon “Rétromobile”.

La partie la plus importante de la vacation seracelle qui rendra hommage à un grand patron dela bonneterie roannaise, là où règnent les frèresTroisgros, à savoir Albert Prost. Né en 1915, il dé­céda en 2002.

Un catalogue à part a été imprimé pour ce grandpersonnage qui fut également pilote d’avions detourisme. La vente s’effectuera sans réserve pourtoutes les machines. Il n’empêche que les estima­tions basses seront un reflet des espoirs mini­mums des vendeurs. Cela commencera avec uneBugatti Type 52 “Baby” reproduisant la 35 GrandPrix. Le propriétaire possédait le modèle en grandet avait acheté ceci par plaisir. On espère que sonsuccesseur en fera autant, mais c’est un cadeau unpeu onéreux quand même. Le lot est affiché entre40000 et 60000 €.

Les jouets des adultes sont ici d’un autre ordrefinancier. Pour un Ferrari 365 GT4 BB, depuistrente­six ans dans les mêmes mains, il faudracompter entre 70000 et 110000 €. Puis viendrale tour d’une Rolls Royce Silver Clou cabrioletcarrossée par Mulliner. Elle date de 1962 et en

octobre 1970, elle fut achetée par Brigitte Bardotqui l’a fit entretenir chez Benssoussan. Avec sasellerie d’origine et d’aussi belles âmes à son vo­lant, la firme n’hésite pas à afficher une four­chette d’estimation allant de 260 000 à 360 000€.

Puis une Talbot Lago de 1949 pourrait se vendredéjà à 80 000 €. C’est beaucoup moins onéreuxque les 550 000 à 650 000 € affichés pour uneHispano­Suiza de 1934 J12. Les 220 chevaux duV12 cachés sous le capot permettaient de monterà 170 km/h, ce qui était énorme alors, d’autantque les chaussées en pavés n’étaient pas parfaites.Il n’y a eu que deux propriétaires en 74 ans. Onterminera pour Prost avec une sublime Delahayede 1950, du modèle 135 MS cabriolet carrosséepar Saoutchik. Son exemplaire profil devrait lavoir partir dans la zone de 500 000 à 800 000 €.

Du côté belge, la présence de sept véhicules dela famille Blaton, dont le musée se trouve àSchaerbeek, est un gage de réussite. Il faudra justenous dire pourquoi ces engins de grand prestige,superbement conservés, coupés, ont été reléguésen toute fin de vente; ce n’est pas un cadeau.N’empêche que s’y trouve une Ferrari 365 GT2+2, affichant 87 000 km. On l’annonce entre80 000 et 120 000 €. S’y trouve également uneBentley Continental Flying Spur de 1961 valantentre 140 000 et 160 000 €. En 1984, PhilippeBlaton qui se trouvait aux USA, assista un peu parhasard à la vente des voitures de Steve McQueen.Il en revint avec une Packard Type 120 Cabrioletde 1940. Elle est ici offerte entre 80 000 et140000 €. On achèvera ce sujet avec une superbeRolls Royce de 1955 du modèle Silver Dawn Ber­line, digne de la reine d’Angleterre. Produite à30 000 exemplaires, elle fut livrée dès 1955 enBelgique. Elle est affichée entre 35000 et 45000€. La vente débute à 11h.Ph. Fy.U Infos : François Tasiaux : 0472.89.08.95.www.artcurial.com. Vente au hall 1 de Paris­Expo.

ARTCUR

IAL

Cette Rolls Royce Silver Clou cabriolet appartenait à Brigitte Bardot.

h Artcurial va vendre plus de 530automobiles ce vendredi 7 février,dans la mouvance de “Rétromobile”.Albert Prost sera en entrée et lesBlaton en dessert.

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13Le marchéSEMAINE DU 31 JANVIER AU 6 FÉVRIER 2014 ARTS LIBRE

l Foire

La Brafa : pointsd’orgue

veilleux Zoran Music (1992); rare Maryan (Rétros­pective au Musée du Judaïsme, à Paris 3e), de 1965;“Portrait” effervescent d’Eugène Leroy (1965); toile(rare !), en gris, rouge et blanc, de Raoul Ubac (1951);Antonio Segui, magnifique, de 1998; épatant, bleu derêve, signé Geneviève Asse, “Atlantique” (1992)…Courez­y vite !

Chez T’Kint, trouvailles aussi : solides Alechinsky,l’un de 1963, “La fête du transparent”, l’autre, “Ter­rain favorable”, de 1978, virevoltant et transparent;Mendelson riche et subtil, trois fois rien et pourtanttout : “Le langage des fourmis”, 1956; subtile gouachede Magritte : “La fée ignorante”, 1956; tout un murdu meilleur Delvaux d’avant Delvaux; abstractiond’Hergé, eh oui, de 1963… Du costaud ! Chez AB, deParis, avons noté un Soulages de 1974, un Dubuffetde 1983, un savoureux faune barbu de Picasso surcarton, de 1967. Patrick Lancz offre de petites alter­natives de choix, cadeaux de Seuphor, Anthoons, Os­car Jespers (une tête de femme en terre cuite), Po­liakoff et, “Figure couchée” énergique, de 1966, unAntoine Mortier pur geste.

Manuel Barbié, de Barcelone, en impose avec unmonumental Barcelo de 1986, “Germinacions” etdeux Vasarely des années 60. Francis Maere a quel­ques perles : un merveilleux Khnopff, “Les enfants deMonsieur Nève”, valant le détour à lui seul; un Brus­selmans, “Les dunes” de 1938, et, solides, des “Pay­sans dans le champ” de Gustave Van De Woestyne. Ala Galerie Hurtebize, un “Festival” signé Riopelle etun Soulages de 2005. Jane Bastien mise Indien et,plus classique, Caille, Lemmen, Rassenfosse. Le Lon­donien Whitford a deux Bram Bogart haute époque,1955 et 1962, et un dessin à lacunes de Seuphor, “Lafleur des sommets III”, pour ravir les connaisseurs.

Un “Journal déplié”, 1964, d’Alechinsky à saisir chezJamar.

Grand rendez­vous, Pascal Lansberg, table sur ducostaud diversifié : entre Lindner et ses collages etcrayons et Niki de Saint­Phalle chatoyante à souhait,entre Zao Wou­Ki aérien et Geer Van Velde tout enretenue, entre Soulages et Dubuffet. Un Geer enverve aussi, gouache façon Julius Bissier, à la Galeriedes Modernes, qui joue sa foire sur une suite de por­traits au crayon par Andy Warhol. La hongroise Kal­man Maklary vise hongrois via, surtout, Judith Reiglet Simon Hantaï. Machine de guerre, la Galerie Pie­ters ne rate pas sa cible. En proue : Appel, Alechinsky,

Rosenquist, Venet et… tous les autres ! L’invitation deSamuel Van Hoegaerden vaut détour : Hartung,Dubuffet, Dotremont, Calder, Wesselman, Leblanc,Eerdekens, se l’y jouent modeste, mais comment yrésister ? Nous ne vous avons pas parlé de Tervuren,invité d’exception de la Brafa, pas parlé non plus desstands d’arts premiers : leurs trouvailles etchefs­d’œuvre frappent les esprits ! Mot de la fin,d’un certain Philippe Geluck, aux “Petits Papiers”;pas de la peinture, de l’humour à fleur de toile :“J’adore Giacometti”, dit une fluette… “Je préfère Bo­tero”, répond le gros chat !Roger Pierre Turine

l Marché

Des ventes insensées à la BrafaHeim qui est venu cette année avecdes tableaux d’un exotisme inhabituelpour lui. Ses stands présentent sou­vent les charmes de la savane. Cettefois il s’agissait des beautés boréalesdu Groënland. De la beauté, tangible,qui a déclenché plus de quinze ventesen quatre jours.

Tant qu’à parler de tableaux moder­nes, Ary Jan qui en est à sa cinquièmeBrafa, se dit “fort content. C’est une édi­tion très convenable, égale aux annéesantérieures”.

Hélène Bailly est encore plus heu­reuse et d’humeur excellente, mais“nous n’avons vendu que des lots de va­leur moyenne à des amateurs de 40­50ans. En 2013 nous avions négocié destableaux plus importants. Mais il restecinq jours quand même. Et nous revien­drons car les gens ici sont extrêmementsympathiques, sérieux dans leur démar­che. Quand ils se disent intéressés, cen’est pas une formule de politesse”.

Du côté de Franck Baulme qui vientici pour la première fois : “c’est un vrai

bonheur et une découverte. On m’avaitdit que sur Bruxelles il n’y avait pasd’avenir pour les tableaux et les dessinsanciens. Ce n’est pas vrai. La clientèle estremarquable, surtout celle du lundi soir,invitée par la Banque Delen. J’ai eu desvisiteurs gantois nombreux, très éru­dits”.

Pour ce qui concerne le mobilier,Alain Berger et Jean­Baptiste Fabre af­fichent un moral d’enfer. “Il reste cinqjours et nous avons tous les deux vendusdes pièces importantes. Moins qu’en2013, mais le dernier dimanche serapassionnant, c’est sûr. Le XVIIIe siècle degrande qualité n’est pas mort, loin delà”.

Au rayon de l’orfèvrerie, Bernard DeLeye affiche ses points rouges commeFadila Laanan sa Légion d’Honneur. EtPhilippe d’Arschot pareillement abeaucoup vendu.

Ceci n’est là qu’un petit florilège. Ildonne une idée et elle est très positive.Le salon ferme dimanche soir.Ph. Fy.

Il paraît quePhilippeGeluck fait unmalheur à laBrafa. Riend’étonnant aufond. Ici, “ Lemartyre duchat”, acryli-que, bois etplumes surtoile.

T’KINT

“Le jardin d’Eden” de Paul Delvaux, 1945, “du meilleur Del-vaux d’avant Delvaux” chez T’Kint.

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14 Le marché SEMAINE DU 31 JANVIER AU 6 FÉVRIER 2014 ARTS LIBRE

l Salon

Le Kirchberg en effervescence

LE KIRCHBERG A DONC OUVERT HIER un de sesgrands hall pour cinq jours d’une foire qui est certesrégionale mais qui correspond à l’attente d’un cer­tain public désireux de chiner des meubles et desobjets qui ne soient pas inaccessibles. On ne se re­trouve donc pas dans le haut de gamme de la Brafani dans la stratosphère de la Tefaf. La foire duLuxembourg reste la seule dans un périmètre decent kilomètres, à afficher un tel potentiel de crois­sance. Son directeur, Jean­Pierre Defossé, a biencompris que pour maintenir le bateau à flot il fallaits’adapter et jouer la carte de la modernité et del’ouverture d’esprit. Il est donc allé convaincre unequinzaine de nouveaux exposants, concentrés sur lemobilier français anciens, sur les objets de décora­tion, sur un domaine rare à savoir la photographiegrâce à la venue de Marc Odent, un marchandbruxellois qui est un habitué du Sablon. Cela se ren­force également du côté du Design avec une pré­sence allemande, notamment de Cologne (GalerieZeitlos­Design), qui se veut une ville en pointe en cedomaine depuis plus de dix ans et qui présente dans

un hall digne d’un pavillon Baltard, une exposition­vente permanente près du site d'“Art­Cologne”. Lafoire s’annonce bonne en termes de vitalité du né­goce. Les clignotants se mettent au vert, comme àBruxelles, comme récemment encore à Namur. Uneannée nouvelle cela donne aussi du “punch” auxmentalités et Jean­Pierre Defossé peut profiterd’une liste d’attente pour combler des stands qui se­raient annulés en dernière minute; mais ce ne futpas le cas, nous dit­il.

Selon notre correspondant : “le salon de Luxem­bourg bénéficie de son implantation historique dans letissu économique local. C’est un rendez­vous imman­quable pour nombre de gens de ce petit pays dont onconnaît la vitalité et la richesse par tête d’habitant.C’est aussi un carrefour. Le Kirchberg attire une clien­tèle à 300 km à la ronde et cela offre une diversité degens incroyable, de France, d’Allemagne, de Belgique.Pour ce qui est des exposants, ils viennent de plus loinencore; presque dix pays sont ici représentés”. Il fautdire que le nombre des exposants est à parité entredes individus qui détiennent une galerie quandl’autre moitié ne fait plus que des foires pour tra­vailler. De nos jours, il leur faut venir dans ce genrede réunions qui attirent trois à six milles personnespar jour, pour aller vers le public et obtenir un chif­fre d’affaires que les professionnels ne réussissentplus à obtenir dans les boutiques. “Il n’est pas rare en

effet de trouver ici des participants qui assument vingtsalons dans leur année. C’est énorme, cela montre leurvolonté de se battre et cela prouve que lemétier ne se aitplus comme il y a trente ans”.

Il faut dire aussi que les mentalités changent, lescomportements, les goûts, les tendances eux ne sontplus les mêmes qu’il y a vingt ans et plus. “Il restetoujours une clientèle classique des 50­80 ans, maisface à eux, il faut renouveler la clientèle pour assurerl’avenir. Dès lors, il faut attirer ici les jeunes de 25­40ans et ce qu’ils veulent de sont des choses récentes, duDesign ou de l’art contemporain de qualité”. L’art pic­tural du XXe siècle sera défendu par la très bonne ga­lerie de Michael Nöth située à Ansbach (Bavière) etqui vient de participer aux salons de Salzbourg,Fulda et Cologne. Il a amené avec lui, outre du Hen­riette Ronner et une composition d’Henri Martin,une vue intéressante des quais de Bercy vers 1910,par Louis Valtat où la rive droite est occupée pard’énormes fûts de vins.

Les frères Heselmans (Deurne), ont accroché plu­sieurs toiles de leur artiste vedette, Alain Senez,comme l’an dernier. Il faut lui ajouter des toiles deRobert Falucci ou d’August Brasch. Du côté franco­phone, notons la présence d’Arnaud et Sylvie de Spa.Ph. Fy.U Infos : Tous les jours de 11h à 19h. Entrée gratuitepour les dames le lundi 3 février. Entrée : entre 6 et 10 €

h La 40e Foire des Antiquaires deLuxembourg a ouvert hier soir.

l Foire d’art contemporain

Rotterdam,la proximitébénéfique

PAS MOINS DE DOUZE GALERIES bel­ges participent à la foire qui s’ouvre le5 février ! Art Rotterdam est une foire deproximité pour les amateurs et collec­tionneurs belges, elle donne aussi l’oc­casion à nos galeristes d’attirer les Hol­landais vers Bruxelles et surtout versAnvers ou Gand comme nous le confir­ment ceux qui ont noué des contactslors des éditions précédentes. C’est l’oc­casion pour nous d’aborder en un tourd’horizon le marché de l’art des Pays­Bas. En effet, cette foire de taillemoyenne regroupe essentiellement desgaleries hollandaises et des européen­nes, anglaises, allemandes et belges,avec l’une ou l’autre exception fran­çaise, américaine ou suisse.

Douze galeries de chez nous effec­

tuent donc le déplacement. Dans la sec­tion principale on compte les gantoiseKristof De Clercq qui représenteraAgnès Maes, et Fortlaan 17 qui annoncedes pièces de Lawrence Malstaf, la dé­sormais bruxelloise van der Mieden quimisera sur Adam Jeppesen, ainsi queDépendence qui se déplace avec les col­lages très fémins de Linder. Dans la NewArt Section réservée à des solos, 25 gale­ries ont été sélectionnées par Witte deWith, le centre d’’art de Rotterdam, cequi montre les connexions de plus enplus évidentes entre le marché de l’artet les institutions. On y compte pour laBelgique, la Base­Alpha Gallery avecl’excellente Tinlka Pitoors auteure desculptures et installations, la galerieMarion de Cannière également d’An­vers avec Anton Catteller; les bruxelloi­ses D + T Project avec Stephan Balleux,Elaine Levy project avec Philippe VanWolputte, et Meessen De Clercq avecMaarten Vanden Eynde; enfin la gan­toise Tatiana Pieters avec Kasper Bos­mans. Dans la section projection on re­

trouvera la D + T Project avec la vidéo deNicoline van Harskamp, tandis que Ru­ben Bellinkx sera présenté par GeukensDe Vil (Anvers/Knokke), et qu’Office Ba­roque proposera un film de MargaretSalmon.

D’autres Belges seront mis à l’honneurà Rotterdam durant cette foire.Guillaume Bijl est présent dans l’exposi­tion “The Crime Was Almost Perfect” auWitte de With alors que le film récentde David Claerbout, “Highway Wreck”(2013), sera projeté au Fotomuseum.Dans Tec Art, une expo sur l’art et latechnologie, Nicolas Provoost et Jodi(Joan Heemskerk and Dirk Paesmans)sont annoncés au rendez­vous. Enfinparticiperont à l’expo “Wo Meine SonneScheint” (Where Light Creates Space),

les Hannelore Van Dijck, Joke Van denHeuvel, Philippe Van Wolputte, RobinVermeersch et Sara Vermeylen.Claude LorentUArt Rotterdam. Du 6 au 9 février.Vernissage sur invitation le 5 février de18h à 22h. Van Nellefabriek, Van Nelleweg1, 3044BC Rotterdam.www.artrotterdam.comUWitte deWith, Witte deWithstraat 50,Rotterdam.UFotomuseum, David Claerbout. Jusqu’au23 février. Wilhelminakade 332, 3072 ARRotterdam.UTec Art, Drijvend Paviljoen, Tillemakade99, 3072 AX Rotterdam.U“WoMeine Sonne Scheint”, du 5 au9 février, divers lieux Rotterdam.www.womeinesonnescheint.com

COUR

TESY

GALERIEVA

NDE

RMIEDE

N.

Adam Jeppesen, “CL-Huasco 05-02-07”, 2007, C-print, mounted on Diasec, framed, 180 x220 cm, une œuvre présentée à Art Rotterdam par la galerie van der Mieden.

h Douze galeries et nombresd’artistes belges présents àRotterdam durant la foire.

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15Le marchéSEMAINE DU 31 JANVIER AU 6 FÉVRIER 2014 ARTS LIBRE

l Résultats

Les peintres au topniveau chez Moderne

LA VENTE DES 20 ET 21 JANVIER fut unjoli moment dans l’ordre du commercechez Maurice Lemercinier et ses collè­gues de la Galerie Moderne. Il y eut unmonde fou aux trois jours d’exposi­tion, mais ce n’est pas une exclusivitécar les salles réussissent toujours àfaire venir à elles sûrement entre deuxmilles et trois milles personnes sur unweek­end d’exposition. Maurice Le­mercinier nous disait que “ce fut à telpoint qu’il était difficile de circuler à tra­vers les salles le dimanche après­midi”.

C’est donc que les ventes sont égale­ment un lieu de divertissement. Cecidit, parmi ces foules de fidèles quiviennent et reviennent voir des lotsque l’on dit si souvent condamnés faceà la modernité du Design et des annéessoixante ou septante, il y en a qui sontlà pour acheter. Dès lors il faut cons­tater que les collectionneurs sonttoujours là et que les marchandssont aussi très actifs; ils trouventici des bénéfices à engranger.Cette bonne santé du négoce dequartier par rapport aux mil­liards qui volent au­dessus denos têtes à Londres, New York etParis, a encore de l’avenir. Il y a dessignes qui ne trompent pas. Notrehôte téléphonique nous disait que sasalle avait reçu 1013 ordres d’achats. 505 li­gnes de téléphones avaient été réservées.

Ce sont les tableaux qui firent parler la pou­dre le mardi et parmi eux il y eut les 11500 €donnés (hors frais) pour une toile de MauriceSys, pleine de lumière et très décorative, “LaLys en hiver”, peinte en 1905; il y avait huit té­léphones sur ce lot, dont plusieurs venus del’étranger; mais c’est un Belge qui gagna la ba­taille, lancée à l’estimation basse soit 3000 €.

Par contre c’est un Français qui emporta lelot 236 occupé par “Le Retour du Fils prodi­gue”, d’une école italienne; et pour cela, l’ache­teur dut assumer 45000 €, toujours sans lesfrais, de 22 %. Il lui suffira de trouver l’attribu­tion pour cette toile classique de 110 x 133 cm,sans doute romaine ou bolonaise, des années1680­1700. Le lot était annoncé entre 700 et1000 €. On imagine la tête du déposant !

Il fallait par ailleurs couvrir les 16000 € plusfrais offerts par un Américain du nord pours’en aller avec une toile de Paul Leduc. C’étaitun “Coin de Provence, à Martigues”. La toileétait datée de 1921 et estimée entre 800 et12000 €.

Pour ce qui regardait le mercredi, deux troisobjets et deux trois meubles firent merveille.Ce fut le cas pour une pendule de cheminée oude console, estimée quand même entre 10000et 15000 €. Il s’agissait d’un travail de GeorgePrior, installé à Londres et documenté en­tre 1735 et 1814. Sa pendule dite “Musical

Bracket Clock”, à destination du marché turcet très Louis XIV d’esprit par ses surcharges ba­roques, a été disputée jusqu’à 20000 €. Il y eutmieux encore comme pour le “Fils prodigue”,avec un divit ottoman en argent niellé et da­masquiné, sans doute du XVIIIe siècle. Le divitest un écritoire portatif utilisé pour la calligra­phie. Le lot était évalué entre 1500 et 2000 €.Il a été poussé jusqu’à 44000 €, toujours sansles frais et ce sont des Britanniques qui l’em­portèrent contre des amateurs turcs. Notonsencore les 12000 € offerts pour un cabinet auxarmes de la ville de Tolède, vendu à l’estima­tion haute; il était d’époque fin XVIIe siècle ettrès anversois d’esprit. Voilà donc une salle oùles lampions et les guirlandes étaient encoreallumés. D’ailleurs, Maurice Lemercinier nousdisait pour clôturer qu’il y a eu pour “plus de640000 € d’adjudications pour cette vente dejanvier qui restera dans les annales de notre sallepour son ambiance hors du commun. Mais pour­quoi diable courir à l’étranger, alors que les mai­sons bruxelloises sont tout à fait capables d’obte­nir des prix internationaux à des coûts plus com­pétitifs pour les déposants, qui d’habitudeboudent janvier pour de sombres prétextes de len­demain de fêtes. Ces mardi et mercredi c’étaitpourtant encore Noël”.Ph. Fy.

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h Les ventes de janvier furentsuperbes. Grâce à l’internet,les amateurs vinrent de partout.

Cette pendule dite “Musical BracketClock”, une œuvre de George Prior , a étédisputée jusqu’à 20000 €

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