12
DOSSIER N°84 SUPPLY CHAIN MAGAZINE - MAI 2014 48 W M S Une demande résolument pragmatique ©STILL SONDAGE WMS Nous remercions tous ceux qui ont bien voulu répondre (sérieusement !) courant avril au sondage que nous avons soumis via notre Newsletter et qui visait à connaître le point de vue de nos lecteurs opé- rationnels quant à leurs attentes vis-à-vis d’un logi- ciel de gestion d’entrepôt (ou WMS). En voici les principaux enseignements… avec quelques petites surprises. N ous avons reçu 104 réponses exploitables, principalement de VP SC (5 %), Directeurs et Responsables des opérations/ Supply Chain/Logistiques (58 %), de Directeurs/Respon- sables de plates-formes (16 %), mais aussi de Directeurs/Responsables de projets (8 %), et de Directeurs/Responsables informatiques (7 %) (voir camembert ci-contre). Autrement dit, on peut considérer que les gens qui ont pris le temps et la peine de nous répondre savent bien de quoi ils parlent ! 28 % de WMS mis en œuvre sur des moins de 6.000 m 2 Autre point concernant le profil des réponses, elles portent majoritairement sur la mise en place de solutions dans des entrepôts de taille moyenne (43 % de réponses pour des 10.000 à 50.000 m 2 , 32 % pour des 6.000 à 10.000 m 2 ), ce qui en soit est représentatif du parc des entrepôts. Mais fait mar- quant, 28 % des répondants se sont exprimés sur une mise en œuvre de logiciel sur un entrepôt de moins de 6.000 m 2 , ce qui laisserait penser que les solutions logicielles deviennent plus accessibles ©KNAPP

Supply Chain Magazine 84 - Appels d'offfre WMS · le couplage avec un TMS pour tirer les flux de pré-paration et le module e-commerce, pour faire des ramasses multi-commandes puis

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Supply Chain Magazine 84 - Appels d'offfre WMS · le couplage avec un TMS pour tirer les flux de pré-paration et le module e-commerce, pour faire des ramasses multi-commandes puis

DOSSIER

N°84 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - MAI 201448

W M S

Une demanderésolumentpragmatique

©ST

ILL

SONDAGE WMS

Nous remercions tous ceux qui ont bien voulurépondre (sérieusement !) courant avril au sondageque nous avons soumis via notre Newsletter et quivisait à connaître le point de vue de nos lecteurs opé-rationnels quant à leurs attentes vis-à-vis d’un logi-ciel de gestion d’entrepôt (ou WMS). En voici lesprincipaux enseignements… avec quelques petitessurprises.

Nous avons reçu 104 réponsesexploitables, principalementde VP SC (5 %), Directeurs etResponsables des opérations/Supply Chain/Logistiques (58 %), de Directeurs/Respon-sables de plates-formes (16 %),

mais aussi de Directeurs/Responsables de projets (8 %), et de Directeurs/Responsables informatiques(7 %) (voir camembert ci-contre). Autrement dit,on peut considérer que les gens qui ont pris letemps et la peine de nous répondre savent bien dequoi ils parlent !

28 % de WMS mis en œuvre sur des moins de 6.000 m2

Autre point concernant le profil des réponses, ellesportent majoritairement sur la mise en place desolutions dans des entrepôts de taille moyenne (43 % de réponses pour des 10.000 à 50.000 m2, 32 % pour des 6.000 à 10.000 m2), ce qui en soit estreprésentatif du parc des entrepôts. Mais fait mar-quant, 28 % des répondants se sont exprimés surune mise en œuvre de logiciel sur un entrepôt demoins de 6.000 m2, ce qui laisserait penser que lessolutions logicielles deviennent plus accessibles

©K

NA

PP

Page 2: Supply Chain Magazine 84 - Appels d'offfre WMS · le couplage avec un TMS pour tirer les flux de pré-paration et le module e-commerce, pour faire des ramasses multi-commandes puis

MAI 2014 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE ■ N°84 49

et ne font plus peur à des ges-tionnaires d’entrepôts de pluspetite taille qui s’équipent (voirhistogramme ci-contre). Unemanne pour les nouveaux édi-teurs arrivant sur un marchédéjà bien occupé par de nom-breuses solutions qui ont pignon sur rue mais sansdoute un marché difficile car très exigeant, pastoujours au fait de ce que proposent les solutionsexistantes et peut-être peu enclin à engager desmoyens (suffisants, importants) en terme de res-sources humaines et financières, d’où une grandedemande de solutions simples et peu coûteuses.

Un WMS pour gagner en productivité A la question « Quels principaux apports attendez-vous de la mise en place d’un WMS », la 1ère attentede nos répondants est, sans surprise, de gagner enproductivité (84 % de répondants, (voir graphe 1).Vient en 2nd la volonté de fiabiliser les données (69 %), ce qui montre que ce point reste encore épi-neux et que l’installation d’un logiciel est considé-rée par une majorité comme une « solution » à ceproblème (ou du moins l’occasion, voire l’obliga-tion, de se pencher sérieusement dessus). Le trio de

tête des réponses est complété à 62 % par la per-formance des processus attendue d’une plus granderigueur d’exécution. L’écart se creuse à moins de38 % pour les trois autres réponses suggérées :optimisation des ressources humaines, réductiondes délais et optimisation des ressources maté-rielles. Ont été ajoutées spontanément des réponsesportant sur la capacité du WMS à s’interfacer (avecl’ERP, les outils logistiques) et à intégrer un requê-teur à des fins d’analyse.

Sa facilité d’utilisation est primordialeAu niveau des qualités attendues d’un WMS, lafacilité d’utilisation vient nettement en tête avec68 % de citations (voir graphe 2). Viennent ensuitedans un mouchoir de poche (59 % à 55 % desréponses) : l’évolutivité dans le temps, l’adéquationfonctionnelle et la facilité d’interfaçage avec d’au-tre SI. La deuxième réponse semble indiquer le

0

10

20

30

40

Taille de entrepôts concernés% de répondants par fonction

< 6.000 6.000 à10.000

10.000 à50.000

50.000 à100.000

> 100.000

en m2

28%20%

38%16%

8%

7%6% 5%

32%

43%

17%

6%

VP SCDirecteurdes Opérations/ SC / Logistique

Responsable des Opérations/ SC / Logistique

Directeur / Responsableplate-forme

Directeur / Responsable projet

Directeur/ Responsableinformatique

Autre

©C

.PO

LGE

Page 3: Supply Chain Magazine 84 - Appels d'offfre WMS · le couplage avec un TMS pour tirer les flux de pré-paration et le module e-commerce, pour faire des ramasses multi-commandes puis

DOSSIER

N°84 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - MAI 201450

W M S

souci de pouvoir faire progresser l’outil, sans douteà la fois au fur et à mesure de sa prise en main,mais aussi probablement pour faire face à deschangements d’activités (natures de produits,volumes des flux… à la hausse mais aussi à labaisse). La 4e réponse souligne également la néces-sité pour le WMS de s’inscrire dans une architec-ture informatique existante et de bien savoircommuniquer avec les autres briques du systèmed’information pour être efficace. A noter, le faiblecoût de la solution n’est pas une priorité (moins de7 % de réponses).

La principale crainte est la lourdeur d’utilisationCe que redoutent le plus les professionnels de lalogistique c’est la lourdeur d’utilisation de la solu-tion WMS (71 %) (voir graphe 3), et ce d’ailleurs

quelle que soit la taille de l’entre-pôt considéré. Cette crainte estmême plus forte pour les pluspetits entrepôts (80 % pour les < 6.000 m2) mais aussi pour lesplus gros (83 % pour les > 100.000 m2). La seconde craintecitée est l’inadéquation fonction-nelle du WMS (65 %) : cetteréponse semble surprenante deprime abord, car on pourraitconsidérer que c’est un critère de

choix de la solution et que pour le coup, cet aspectdevrait être maîtrisé par les sélectionneurs ! Faut-il voir là des limites au processus de choix : pas detemps passé à comparer finement les solutions ?Des listes de questions où les éditeurs répondenttous « oui » sans que l’on sache exactement ce quecela signifie concrètement, sans contrôle par desdémonstrations ou des visites clients ? A moins quela décision ne soit imposée aux répondants : lemême WMS qu’avant, celui que connaît déjà ledécideur, celui qui est inclus dans l’ERP du groupevoire celui qui a l’équipe avant-vente la plus sym-pathique ou qui est tout simplement le moins cher !Autre hypothèse : l’évolution de l’activité induiraitune éventuelle inadéquation sur la durée… Sansdoute est-ce un mix de ces raisons. Le manque defiabilité cité par 43 % des répondants montre làencore une certaine méfiance vis-à-vis des solu-

tions WMS. Les trois autrescraintes suggérées (perturbationde l’activité, rejet des utilisateurset perte de productivité) ne préoc-cupent qu’une trentaine de pour-cents de répondants.

Les tableaux de bord per-sonnalisables jugés la fonc-tion la plus indispensableQuelles sont les fonctions avan-cées jugées comme les plus utiles(d’indispensable à inutile) par lesutilisateurs ? La fonction qui rem-porte de loin tous les suffrages estcelle des tableaux de bord per-sonnalisables (31 % la jugentindispensable, 47 % très utile, soitun total de 78 %) (voir graphe 4).Ce qui atteste le besoin de visibi-lité et de chiffres objectifs pourpiloter au mieux son activité. La2e réponse est étonnement la ges-tion des retours (22 % l’estimentindispensable, 44 % très utile, soitun total de 66 %). Avec la montéeen puissance des ventes sur leNet, le souci de garantir un ser-

0 10 20 30 40 50 60 70 80Faible coût

Facilité d'interfaçage avec des automates(carrousels, TK, systèmes de tri…)

Facilité de paramétrage

Facilité d'interfaçage avec les autres SI(ERP, TMS…)

Adéquation fonctionnelle

Evolutivité dans le temps

Facilité d'utilisation

7%

16%

41%

55%

58%

59%

68%

0 10 20 30 40 50 60 70 80

Perte de productivité

Perturbation de l'activité

Rejet des utilisateurs

Manque de fiabilité

Inadéquation fonctionnelle

Lourdeur d'utilisation

32%

33%

33%

43%

65%

71%

Graphe 2 – Principales qualités d’un WMS

Graphe 3 – Principales craintes vis-à-vis d’un WMS

0 20 40 60 80 100

Optimisation desressources matérielles

Réduction des délais

Optimisationdes ressources humaines

Performance des processus

Fiabilité des données

Gains de productivité

13%

31%

38%

62%

69%

84%

Graphe 1 – Principaux apports attendus d’un WMS

©C

.PO

LGE

©C

.PO

LGE

©C

.PO

LGE

Page 4: Supply Chain Magazine 84 - Appels d'offfre WMS · le couplage avec un TMS pour tirer les flux de pré-paration et le module e-commerce, pour faire des ramasses multi-commandes puis

MAI 2014 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE ■ N°84 51

vice de maintenance et les réglementations dereprise de matériel (ex : DEEE), sans oublier l’accé-lération du cycle de vie des produits qui impliquede les remettre rapidement à la vente pour éviterd’immobiliser de la valeur, cette fonction semblegagner en importance, et avec elle son intégrationdans le WMS pour mieux la maîtriser. En 3e posi-tion vient l’Order Management : fonction donnantune visibilité des stocks sur l’ensemble d’un réseau

de distribution avec la possibilité de piloter l’affec-tation des commandes selon des règles (priorités,disponibilités produits, criticité client, marge,délais…). Citée comme indispensable par 27 % desrépondants et très utile par 37 % d’entre eux, elletotalise 64 % de ces réponses très favorables. Pro-bablement une prise de conscience d’un manquedans l’architecture traditionnelle des systèmes d’in-formation, que les éditeurs de WMS sont en effet

0

20

40

60

80

100

■ Indispensable ■ Très utile ■ Utile ■ Peu utile ■ Inutile ■ NSP

Tableauxde bord

personnalisables

Gestiondes retours

Couplage avec un TMS pour tirer les

flux de préparation

OrderManagement

ModuleE-commerce

LaborManagement

Ordon-nancement

d'atelier

Optimisation des appro-

visionnements

YardManagement

Calcul deprévisions

31% 22% 21% 27% 27% 11% 20% 19% 8% 14%

25%

33%

16%

10%

2%

27%

35%

21%

7%3%

28%

26%

15%

9%3%

29%

29%

17%

5%

30%

27%

19%

10%

4%

32%

17%

11%

6%8%

37%

25%

7%5%

39%

28%

11%

1%0% 0% 0%

44%

26%

8%

0%

47%

15%

7%0%

0%0%

Graphe 4 – Degré d’utilité des différentes fonctions avancées d’un WMS

©C

.PO

LGE

Page 5: Supply Chain Magazine 84 - Appels d'offfre WMS · le couplage avec un TMS pour tirer les flux de pré-paration et le module e-commerce, pour faire des ramasses multi-commandes puis

DOSSIER

N°84 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - MAI 201452

W M S

bien placés pour combler. Viennent ensuite à quasiégalité (environ 60 % d’indispensable + très utile)le couplage avec un TMS pour tirer les flux de pré-paration et le module e-commerce, pour faire desramasses multi-commandes puis un tri. Enfin, hor-mis l’ordonnancement d’atelier (49 %), qui montreque les entrepôts sont de plus en plus des « usinesà colis » spécialisées par mode de préparation/fabri-cation, les autres fonctions (optimisation desapprovisionnements, le yard management et le cal-cul de prévisions) sont moins plébiscitées.

La radiofréquence indissociable du WMS Et en termes de technologies, que veulent absolu-ment pouvoir utiliser les professionnels de la logis-tique avec leur WMS ? La radiofréquence remportehaut la main la timbale (voir graphe 5) ! Avec 83 % de répondants qui la jugent indispensableplus 12 % très utile (soit 95 % au total !), on peutdire qu’elle est devenue un prérequis étroitementlié à la mise en place d’un WMS. Loin derrière, avec

un total de 53 %, le vocal conti-nue sa progression, bien que 23 %jugent encore cette technologiepeu utile, voire carrément inutile.Avec 50 % du total indispensable+ très utile, la capacité à piloterdes automates est la 3e technolo-gie préférée des répondants. 36 %la jugent également utile, ce quisemble là aussi montrer que l’au-tomatisation fait progressivementson entrée dans les entrepôts. Entout cas, si blocage il y a, il nesemble pas être d’ordre culturel,comme on l’a souvent évoqué encomparant les Français aux autrespays européens. La RFID (avec 43 % de réponses très favorables)donne l’impression de progressergentiment. Quant au cloud (accèsau WMS installé sur un serveurdistant via un navigateur internet)

et à la mobilité (accès au WMS via un Smartphone,une tablette… pour interroger le WMS sans êtredevant son ordinateur), dada de nombreux éditeursen ce moment, les avis sont plus mitigés, puisqu’ilstotalisent un tiers de très favorables, un tiers defavorables et un tiers de peu convaincus. A noter laperplexité de 4 % de répondants qui n’ont pas su seprononcer, le taux le plus haut étant pour la réalitéaugmentée (7 %), attestant que certains utilisateursne savent pas encore vraiment de quoi il retourneen la matière. Bien qu’elle fasse vibrer de nombreuxéditeurs elle aussi, la réalité augmentée (qui est aussila technologie apparue le plus récemment) est cellequi a le plus d’énergie à déployer pour convaincre :49 % la jugent peu utile ou inutile.

Etre « dans les clous » au niveau de la mise en œuvreRespect du budget, respect du délai et accompa-gnement au paramétrage sont les trois « mamelles »d’un projet réussi selon nos répondants (50 à 54 %

des suffrages) (voir graphe 6). La4e réponse est plus surprenante :38 % des répondants soulignentl’importance que l’éditeur soitcapable de développer du spéci-fique, ce qui semble montrer queles solutions standards sont loinde tout couvrir (en général 20 %de développement spécifiquereste de l’ordre du raisonnabledans la mise en œuvre d’un logi-ciel du marché). Cela tend aussi àsuggérer une réelle attente desutilisateurs pour une solutionajustée à un mode de fonctionne-

■ Indispensable ■ Très utile ■ Utile ■ Peu utile ■ Inutile ■ NSP

0

20

40

60

80

100

Radio-fréquence

Vocal Capacitéde piloter

des automates

RFID Cloud Mobililité Réalitéaugmentée

83% 21% 18% 14% 13% 10% 9%

14%

22%

34%

15%

7%

24%

35%

23%

8%

0%

22%

37%

24%

10%

4%

29%

35%

15%

6%3%

32%

36%

8%3%3%

32%

23%

19%

4%0%

12%

4%0%1%

1%

0 10 20 30 40 50 60

Rapidité (moins de 3 mois)

Accompagnement au développement des interfaces

Limitation du temps pris aux équipes opérationnelles

Accompagnement à la conduite de projet

Capacité à développer du spécifique

Accompagnement à la formation

Accompagnement au paramétage

Respect du délai

Respect du budget

13%

16%

17%

22%

32%

35%

50%

50%

54%

Graphe 5 – Degré d’utilité estimé de diverses technologies en entrepôt

Graphe 6 – Aspects jugés les plus importants dans la mise en œuvre d’un WMS

©C

.PO

LGE

©C

.PO

LGE

Page 6: Supply Chain Magazine 84 - Appels d'offfre WMS · le couplage avec un TMS pour tirer les flux de pré-paration et le module e-commerce, pour faire des ramasses multi-commandes puis

MAI 2014 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE ■ N°84 53

ment que n’auraient pas les autres (avantage concurren-tiel, savoir-faire propre ou simplement une réglementa-tion ou des contraintes spécifiques). 35 % souhaitentaussi être accompagnés dans la formation des utilisa-teurs. A noter, un budget faible n’est une priorité quepour 6 % des répondants, ce qui est plutôt rassurant pourles éditeurs de WMS…

Satisfactions et déceptionsInterrogés sur leurs satisfactions et insatisfactions quant àleur expérience de la mise en place effective de WMS, lesrépondants semblent globalement satisfaits des gains deproductivités acquis, de la fiabilité et de la flexibilité dessolutions. Ils mettent en avant aussi pour certains la faci-lité d’utilisation et de mise en œuvre des solutions, ainsique l’écoute et la réactivité des équipes. Les éditeurs les plus cités spontanément en « positif » sont A-Sis, BK Système, Generix/Infolog, Hardis, Infflux, Pixisoft etSymphony. A l’inverse, sur les expériences plus difficiles,le mot « lourdeur » est le plus souvent employé, associé à« complexité » et « ergonomie » pour qualifier la déception,accompagné de « manque de fiabilité de la solution », de « manque de réactivité de l’éditeur ». Les coûts de déve-loppement spécifiques sont aussi pointés du doigt, avecquelques lacunes fonctionnelles : « non prise en compte destandards GS1 », « gestion des éditions », « pauvreté enstatistiques ». Les éditeurs les plus spontanément cités endéception sont : A-Sis, Generix/Infolog, Hardis et Symphony, ce qui est évidemment à pondérer par le nom-bre de projets menés (plus on en fait, plus on s’expose auxcommentaires !).

Attention aux servicesAinsi, globalement, les demandes des utilisateurs semblentplutôt sobres, pragmatiques et raisonnables (voir l’ordredes fonctions). Sans être des « early adopters », ils viennentprogressivement aux nouvelles technologies comme levocal, la RFID et les automatismes. Le choix du cloud estplus incertain, car sans doute plus adapté aux petitesstructures, il repose également sur la capacité du site àavoir une ligne internet fiable et d’un bon débit, pour évi-ter que des déconnexions intermittentes ne pénalisent l’ac-tivité, ce qui n’est pas encore le cas dans toutes noscharmantes contrées ! De même, la mobilité est en traind’entrer dans la sphère professionnelle au fur et à mesuredu développement des tablettes et smartphones dans lasphère privée. Enfin, la mécanisation et l’automatisationfont des efforts de flexibilité pour trouver plus aisémentleur place dans les entrepôts. C’est sans doute dans les ser-vices (développement spécifique, SAV, formation, montéesde versions) et la gestion de projet qu’il reste le plus dechemin à parcourir côté éditeur pour satisfaire les utilisa-teurs. En sachant pertinemment que c’est sur ces pointsque les utilisateurs et l’éditeur/intégrateur sont le plusamenés à collaborer sans avoir toujours fixé avec précisionau préalable les termes de leurs attentes pour les uns et deleurs moyens disponibles ou mobilisables selon quellesconditions pour les autres… ■ CATHY POLGE

Page 7: Supply Chain Magazine 84 - Appels d'offfre WMS · le couplage avec un TMS pour tirer les flux de pré-paration et le module e-commerce, pour faire des ramasses multi-commandes puis

DOSSIER

N°84 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - MAI 201454

W M S

Plus d’une soixantaine d’éditeurs ontdéveloppé des solutions WMS selonnotre POUR VOS APPELS D’OFFRE(www.supplychaimagazine.fr) remis àjour en décembre, pourtant loin d’êtreexhaustif ! Des ERP tels que Cegid,IFS, Infologic, Infor, Oracle, Qualiac,

Sage, SAP, Vif… ont des fonctions de gestion d’en-trepôts plus ou moins étendues. Certains commeSAP, par exemple, en ont fait des modules pouvantêtre vendus et installés à part (ex : EWM de SAP,Geode de Sage), le plus souvent par des intégrateursqui connaissent bien l’univers de l’entrepôt et desprojets (ex : Itelligence pour EWM). L’intérêt de cessolutions est d’être plutôt bien interfacées avec lereste des fonctions de l’entreprise gérées dans l’ERPconsidéré. Ensuite l’étendue de la couverture fonc-tionnelle est variable selon les solutions (en généralplus riche si la solution est en « stand alone » plutôtqu’intégrée).

Des éditeurs de SCEDe même, un grand nombre d’éditeurs de solutionsde Supply Chain Execution ont des modules deWMS, complétés par des TMS pour la gestion dutransport, par de l’optimisation des approvisionne-ments, de l’EDI, de la gestion commerciale, de la tra-çabilité, du pilotage de commandes, du calcul deprévisions… L’objectif étant pour ces éditeurs, partispour la plupart de cette brique WMS, de compléterla gestion des flux en amont et en aval de l’entrepôt,après avoir approfondi leur gestion et leur optimi-sation en interne. Ce sont des solutions commeActeos, Akanea, A-Sis, BK Systèmes, CJM Interna-tional, Generix Group, Hardis, Infflux, KLS, JDASoftware, Lisa, Manhattan Associates, Symphony…La couverture fonctionnelle est souvent riche auniveau du WMS et s’est étendue pour aller au-delàdes quatre murs de l’entrepôt. Ils sont adaptés à l’op-timisation et au pilotage de tout un réseau d’appro-visionnement/distribution, et plus particulièrementau secteur du Retail, Négoce, de la Distribution Spé-cialisée et désormais multi-canal, voire omni-canal.

Des WMS conçus par des sociétés intralogistiques et des prestataires logistiquesUne autre source de logiciels : ceux conçus par dessociétés de l’intralogistique comme Dematic, Jun-gheinrich, Knapp, Mecalux, Savoye, Sigma, SSI

Une offre pléthorique et dynamiqueDe tous les logiciels de SCM, les WMS (Warehouse Management Systems) sont ceux qui ont la couverture fonctionnellela plus mature, donc la plus aisée à identifier en termes de périmètre. Ce qui frappe cependant, c’est le nombre de logi-ciels de cette catégorie et leur diversité, ainsi que le dynamisme d’un marché face à une demande en France qui sembleplutôt atone. Tour d’horizon des principaux sujets du moment chez les éditeurs de WMS et de quelques petits nouveauxarrivants…

Schaefer, Viastore Systems… Eux sont particulière-ment à l’aise avec les WCS (Warehouse Control Systems, logiciels de contrôle et de pilotage d’auto-mates) et l’interfaçage avec les équipements demanutention mécanisée et automatisée. Des presta-taires logistiques – Geode, Altess pour Geodis, Logi-star via DSIA pour K+N, Agrostar pour Stef, Wtesfripour Sofrilog… – ont aussi développé leurs propressolutions afin de faire face à la variété de problé-matiques de leurs clients et d’être capables des’adapter rapidement à l’ouverture/fermeture d’uneactivité, ainsi qu’à son évolution.

Quelques solutions dédiées et bien d’autres !Une catégorie est aussi composée par les solutionsdédiées au WMS (Aclea, Acsep, Itiz, Mobile IT, Penta,Pixi Soft, Sitaci, Stock-IT…). Il en reste encore ! Leurbut est de compléter la pièce de puzzle manquantesi le module WMS n’existe pas ou de l’ajuster aureste du système, si celui disponible ne suffit pas.Une façon de se procurer ce dont on a juste besoin,comme Itiz qui intervient pour le tracking des colisen réception et en expédition chez Rockwell Collins,en complément de l’ERP de SAP (voit encadré page 59). Mais la majorité des éditeurs tend à déve-lopper d’autres modules, version « Qui peut le pluspeut le moins » et vision long terme de la relationclient (« S’il a des besoins complémentaires, main-tenant que nous nous connaissons, je peux lui pro-poser de les couvrir aussi »).Enfin, d’autres acteurs comme ceux de l’univers del’identification (Zetes, Solutys...), des ports (Soget)…ont développé leurs solutions WMS. Si on ajoute àcela les éditeurs étrangers qui souhaitent venirattaquer le marché français (ex : ThingTrack, voirencadré page 60), on peut se dire qu’une sacréebagarre règne sur un marché français qui n’estpourtant pas d’une grande vigueur ! D’où de nom-breux développements au niveau fonctionnel,technique pour se démarquer, mais aussi géogra-phique, certains éditeurs français partant à laconquête de nouveaux territoires comme l’Europe,l’Afrique, la Russie… Sans oublier les PME/PMI,voire les TPE et des marchés de niche (ex : logis-tique hospitalière pour KLS). Eh oui, tout le monden’est heureusement pas encore équipé ! Et les édi-teurs ne sont donc pas en reste pour convaincreleurs clients, comme en témoignent les quelquesinterviews qui suivent… ■

CATHY POLGE

©BA

U-F

OTO

LIA

Page 8: Supply Chain Magazine 84 - Appels d'offfre WMS · le couplage avec un TMS pour tirer les flux de pré-paration et le module e-commerce, pour faire des ramasses multi-commandes puis

DOSSIER

N°84 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - MAI 201456

W M S

BK Systèmes, « Fiabilité, ergonomie et simplicité pour les utilisateurs »

Née en 2003, Speed WMS de BK Systèmes est une solution qui a misé tout desuite sur l’ergonomie. « Fiabilité, ergonomie et simplicité pour les utilisateurs sont lestrois principales demandes de nos clients. Ce qui nous arrange bien : l’ergonomie estviscéralement dans nos gènes ! », s’exclame François Biesbrouck, Président de BK Sys-tème, qui poursuit : Les utilisateurs ne sont jamais surpris par la couverture fonction-nelle, mais c’est comment l’outil fonctionne concrètement et son ergonomie quicomptent réellement. Or ce qui m’embête, c’est que les gens ne vont pas au fond del’ergonomie : celle qui sert au quotidien et permet par exemple de diviser parfois partrois ou quatre le temps de réception ». A l’aise avec les technologies vocales, le pickto light, le précolisage, la planification de production et l’interface avec les auto-mates, BK Systèmes veut continuer à développer sa solution. « Par rapport au e-com-merce, nous avons déjà toutes les fonctions liées au multi-canal : processus adaptés(préparation, etc.) par nature de commande (taille ou contenu), ramasse/ répartition,order management avec des règles d’affectation et de ventilation des commandes. Et

de poursuivre : Nous commençons à travailler sur la réalité augmentée, mais en restant pragma-tiques : pas à partir des Google Glasses mais avec des lunettes d’autres sociétés à 800 € voire 500 €,ce qui peut rendre de nouveaux modes de fonctionnement (ex : lecture tête haute à la place d’unécran + du vocal) très abordables. » ■ CP

François Biesbrouck, Président de BK Systèmes

©C

.PO

LGE

De gauche à droite : Lilian Mariani(Vente-Privée.com), Roland Tchénio(Toupargel), Laurent Thoumine(Célio), Michel Jardat(Evolena) etEvelyne Raynaud(A-Sis).

©C

.PO

LGE

A-Sis milite en faveur d’un Order Management avalAvec sa Logistics Manager Suite, A-Sis du groupe Savoye dispose de trois WMS, complétés d’unTMS (Transport Management System), d’un WCS (Warehouse Control System) et en partenariatavec Slimstock, d’un logiciel d’optimisation des niveaux de stocks. Dernière brique redéveloppée :l’OMS (Order Management System). « C’est un système central destiné aux organisations multi-sitesavec une complexité de flux, donc plutôt de grands comptes ayant des réseaux multi-canal, résumeEvelyne Raynaud, Directrice de la BU Produits et Commerce d’A-Sis. Nous avons voulu cette solu-tion modulaire, pour éviter de casser l’organisation en place et répondre aux attentes clients sans selancer dans un projet lourd. La solution OMS vient compléter l’ERP, le WMS, le TMS et l’APS quioptimisent déjà les flux en aidant les entreprises à gérer au mieux les derniers aléas de distributionen aval, sans augmenter les stocks de sécurité. La nouveauté est le moteur de règles pour traiter aumieux la majorité des commandes en automatique, en tenant compte des contraintes et directivesde chaque entreprise. » Dans un 1er temps, on paramètre dans OMS le réseau logistique (pointsde stockages, flux de transport possibles…). Ensuite, on lui donne la visibilité sur les stocks du réseau défini (pénuries, substitutions possibles…). OMS reçoit les ordres de la gestion com-merciale (plusieurs systèmes ERP parfois) et de divers systèmes (Internet, magasins, tablettes, smart-phones…) et conformément aux règles établies, traite au mieux les commandes en opérant desréaffectations, des transferts de marchandises inter-sites. Un tableau de bord avec des alertes, poureffectuer les derniers arbitrages en manuel, complète le dispositif. Vente-Privée.com, Celio et Tou-pargel, qui se sont exprimés lors d’une table ronde au SITL, se sont montrés très réceptifs à cettesolution. Pour aider le public à comprendre l’intérêt de ce type de logiciel, A-Sis est égalementpartenaire d’Evolena qui a rédigé un livre blanc sur l’Order Management. ■ CP

Page 9: Supply Chain Magazine 84 - Appels d'offfre WMS · le couplage avec un TMS pour tirer les flux de pré-paration et le module e-commerce, pour faire des ramasses multi-commandes puis

MAI 2014 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE ■ N°84 57

Sage, « Le WMS comme

brique fonctionnelle de l’ERP »« Par rapport au marché, nous avons de plus enplus de demandes de WMS imbriquées avec lacomptabilité, le pricing et la facturation, chez lesprestataires logistiques, comme chez les industrielset les distributeurs. On sent que le WMS devientune brique fonctionnelle de l’ERP », analyseSophie Dumas, Chef de produit Sage ERP X3.Et d’illustrer son propos avec la ReverseLogistics, « qui devient très récurrente dans lademande, du fait des nouvelles normes de recy-clage de produits. La Reverse Logistics se mani-feste par des fonctions en dehors de la gestiond’entrepôt comme de signaler à un transporteur lareprise d’un ancien réfrigérateur lors de la livraisond’un nouveau, dès la préparation de commande,afin qu’il ait une place disponible dans le camion.De même, le produit repris, inconnu, doit pouvoirêtre réceptionné comme un produit générique(sans besoin de créer les dimensions, le plan depalettisation), puis rattaché à la commande initiale

du réfrigérateur neuf. Au niveau de sa ressortie :soit il est détruit, soit il est recyclé, avec livraison àun centre de recyclage et une traçabilité totalepouvant être transmise au donneur d’ordre ».Début 2015, Geode intègrera ces évolutions dans une release mineure. Sinon, en termes de développements, Sage mise sur la mobilité(tablette, IPad..) pour donner accès aux tableauxde bord hors du bureau, sur le reporting via Busi-ness Intelligence ou Excel, sur l’intégration avecOffice, sur une personnalisation des écrans et desmenus et sur une version full web. « Une nouvelleplate-forme sera disponible en juin pour Sage X3.Je pense que c’est un vrai critère différenciant »,soutient Sophie Dumas. Si l’ERP est distribué dans60 pays, Sage cherche plutôt à implanter sonWMS Geode en Europe (Allemagne, Espagne,Italie, Royaume Uni, Portugal), en Afrique (fran-cophone, du Sud) et en Russie. ■ CP

Sophie Dumas, Chef de produitSage ERP X3

©SA

GE

Page 10: Supply Chain Magazine 84 - Appels d'offfre WMS · le couplage avec un TMS pour tirer les flux de pré-paration et le module e-commerce, pour faire des ramasses multi-commandes puis

DOSSIER

N°84 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - MAI 201458

W M S

Manhattan Associates optimise les flux du fournisseur aux back-office des points de ventes

Editeur américain parvenu à bien s’implanter en France, principalement chez de grands comptesdu Retail, sous l’impulsion d’Henri Seroux, Manhattan Associates dispose d’une très large cou-verture fonctionnelle et d’une aptitude aux déploiements internationaux. Son objectif est d’opti-miser les flux à tous les niveaux de la chaîne d’approvisionnement, du fournisseur aux points deventes, en passant par les entrepôts. « Pour des groupes comme 3SI, Tally Weil, Okaïdi… nous com-mençons par tracer tous les flux grand import pour cadencer au plus tôt les réceptions et optimiser

ressources et capacités, explique Rémy Malchirand, DG France de Manhattan Asso-ciates. Dans le module Labour Management, nous travaillons à différents niveaux :des prévisions sur la base des historiques de flux clients et de tâches associées pourle cadre, et à plus court terme, nous pilotons les ressources en dynamique », com-plète-il. Manhattan Associates dispose également d’un module d’Order Manage-ment. « Cette fonction est tirée par l’économie numérique et par le besoin de servirplus efficacement le client dans un contexte multi et cross-canal, estime le DG Francequi lui trouve diverses vertues : L’OM permet, une fois que l’on a une visibilité complète sur les stocks d’utiliser toute la flexibilité pour répondre au mieux aux commandes et à la croissance de la demande (pics de fin d’année, rentrée desclasses…). » De plus, l’OM peut contribuer à développer le CA (en proposant leplus large choix de produits, livrable de partout) et la marge (en favorisant lescommandes les plus lucratives). « Cela fait émerger de nouveaux postes de pilotesde flux, très transverses. Les pilotes de réseaux, et les Directeurs Supply Chain, E-Commerce et Marketing sont diverses fonctions du Comité de Direction impliquées

dans ce type de projets », observe Rémy Malchirand qui poursuit : Les solutions en magasins (MobileSelling, solutions de « WMS light » pour le back-office magasin – réceptions, inventaires- portées surtablette, Smartphone…) sont celles dans lesquelles nous investissons le plus ». ■ CP

KLS, jusqu’aux prévisions avec OphélieParti du besoin du secteur hospitalier, où son WMS Gildas est bien implanté, de compléter saGEF (Gestion Economique et Financière, sorte « d’ERP pour hôpitaux »), KLS a voulu rendre sonWMS autonome en lui donnant dans un premier temps la possibilité de calculer des commandesde réapprovisionnement à partir de l’extrapolation des historiques de consommations entrepôt,puis de calculer des prévisions. « Notre R&D a travaillé pendant trois ans pour tester divers algo-rithmes de calcul, tout en conservant une certaine simplicité d’utilisation. C’est ainsi qu’Ophélie estnée », raconte Thomas Tschinschang, Responsable développement France, Direction commercialede KLS. Ophélie Sort classe les SKU (Stock Keeping Units) pour déterminer les références cri-tiques selon divers modes : ABC mono critère, multicritère automatique ou multicritère expert(consommation, délais de réapprovisionnement,prix unitaire et quota de commande). Puis,Ophélie Forecast élabore des prévisions pour cesproduits clefs, sur la base de reconnaissance demodèles de séries statistiques (tendance, état sta-tionnaire et saisonnalité). Pour le moment, les arti-cles à faible rotation ne sont pas approchés (modèlede Croston en cours d’analyse). Par ailleurs, desindicateurs de calcul des erreurs de prévisions sontmis à jour régulièrement. « Le système fonctionne àla maille mensuelle et va bientôt passer à une esti-mation des consommations hebdomadaires »,indique Dhia Jomaa, Ingénieur Logistique chezKLS. L’éditeur, qui teste Ophélie chez Fives Cineticet au CHU de Lyon avec des résultats probants,envisage d’étendre cette solution à ses clients, auxhorlogers et distributeurs. ■ CP

©C

.PO

LGE

Thomas Tschinschang, ResponsabledéveloppementFrance et Dhia Jomaa,Ingénieur Logistique chez KLS

©C

.PO

LGE

Rémy Malchirand, DG France de ManhattanAssociates

Page 11: Supply Chain Magazine 84 - Appels d'offfre WMS · le couplage avec un TMS pour tirer les flux de pré-paration et le module e-commerce, pour faire des ramasses multi-commandes puis

MAI 2014 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE ■ N°84 59

Itiz, une approche pragmatique et innovante des PME/PMI

Nicolas Pouyadou a créé Itiz en 2012. « Il reste beau-coup à faire pour équiper les PME/PMI en WMS. Il ya de la place pour des gens qui se spécialisent », ana-lyse-t-il. Pour conquérir ces cibles, il joue la carte de la proximité, surson réseau et sur l’innovation. Il s’appuie aussi sur ses clients exis-tants : YMCA, un établissement etservice d’aide par le travail pourlequel a été développée une solu-tion de suivi de vêtements à net-toyer pour le compte d’Airbus,utilisant la RFID (Coup de Cœur dujury des Rois de la SC 2009) ;Perles &Co, un e-commerçant albi-geois qui gère 80.000 références dans 10.000emplacements sur 2.500 m2, avec de fortes fluctua-tions d’activités. « La population féminine parcouraitjusqu’à 10 km par jour. Grâce à un chariot préparantjusqu’à 12 commandes à la fois, les distances parcou-rues ont été fortement réduites », se félicite NicolasPouyadou. Rockwell Collins, grand groupe aéro-nautique américain, sous-traitant d’Airbus et Boeing,utilise ItizWMS pour tracer les colis en réception eten expédition, en complément de SAP WM. Enfin,ITM Livraison, prestataire logistique spécialisé dans lalivraison et le montage de meubles, gère ses flux surItizWMS, y compris les contremarques (affectationdes meubles à un client dès la réception). « Nousavons conscience que notre jeune produit n’est pasaussi évolué fonctionnellement que d’autres plusanciens du marché, mais nous contrebalançons celapar un tarif plus attractif et la gestion d’un projet dansson ensemble. Ainsi, nous privilégions le paramétrage,mais si du développement spécifique est nécessaire,nous le réalisons rapidement à un coût très raisonna-ble », explique le Président d’Itiz. Notre offre inclutune partie conseil, accompagnement et formation.Nous sommes même parfois amenés à réaliser destâches à la place des clients comme la mise à jour defichiers, de la base articles… ou le développementd’un logiciel spécifique d’impression d’étiquettes, parexemple. Nous faisons tout ce qu’il faut pour que leprojet se passe le mieux possible », complète-t-il. Entermes d’innovation, il travaille avec ID Service dugroupe Autotech, actionnaire d’Itiz, sur la vocaleveste (voir page 16), sur la Smartwatch (utilisation desa montre comme terminal) et sur des lunettes à réa-lité augmentée (incrustation d’informations dans lechamp visuel du préparateur). « Nous sommesencore trop limités à une mono technologie, alors quel’on peut les coupler entre elles pour plus de perfor-mance et d’efficacité », avance-t-il. Ce n’est pas parcequ’on est petit qu’on ne peut pas innover ! ■ CP

Nicolas PouyadouPrésident d’Itiz

©IT

IZ

Page 12: Supply Chain Magazine 84 - Appels d'offfre WMS · le couplage avec un TMS pour tirer les flux de pré-paration et le module e-commerce, pour faire des ramasses multi-commandes puis

DOSSIER

N°84 ■ SUPPLY CHAIN MAGAZINE - MAI 201460

W M S

Thingtrack mise sur le cloud pour s’attaquer au marché français

Créé en 2010 en Espagne, l’éditeur Thingtrack a développé diverses solutions logicielles dont unWMS en mode cloud baptisé Kstock, mais aussi un TMS (logiciel de gestion du transport) et un logi-ciel de suivi d’évolution de bâtiments (failles, etc.). Depuis cette année, Hervé Charles se lance à l’as-saut de la France, la volonté de Thingtrack étant de couvrir le marché européen. « En France lemarché est très concurrentiel avec des leaders dans la finesse des technologies proposées. En Alle-magne, en Belgique et en Espagne, c’est beaucoup moins le cas », estime Hervé Charles, qui totaliseune dizaine d’années de pratique de projets liés à la logistique, notamment chez Mecalux. Com-ment compte-t-il se démarquer ? « Nous pensons que le cloud va se développer pour des raisons finan-cières et nous proposons deux types de solutions : du cloud pour ceux qui n’ont pas de souci avec leurprovider Internet, ou un serveur client pour ceux qui sont dans une zone mal desservie. Notre solu-tion est très compétitive car nous ne vendons pas de licence liée au nombre d’utilisateurs mais pro-posons au client d’acquérir un projet, qui peut même être financé », explique Hervé Charles. Il cibleen priorité des « TPE/PME d’1M⇔ à 15 M⇔ de CA, de 50 à 100 users », plutôt de l’industrie et dela distribution. « De l’analyse fonctionnelle à la mise en œuvre avec accompagnement, ce sont desprojets de l’ordre de 20 à 30 K€ », poursuit le gérant qui se veut optimiste quant au marché fran-çais : « Les gens veulent encore plus y aller en temps de crise. Ils ont des clients exigeants et ont doncbesoin de facteurs différenciants. Et le meilleur moyen pour ne pas voir ses coûts logistiques s’envolerquand on connaît une croissance de 10/20 %, ce n’est pas d’embaucher des intérimaires, mais demieux s’organiser et de supprimer les erreurs préjudiciables en termes de coûts et d’image ». HervéCharles s’appuiera également sur les références de Thingtrack en Espagne pour convaincre lessociétés françaises. ■ CP

Fabien Gaide et Bruno Hérard, Managers Kurt Salmon « La convergence avec le milieu industriel est de plus en plus forte »

Fabien Gaide et Bruno Hérard, Managers chez Kurt Salmon partagent leur expérience de la miseen œuvre de WMS. « Une SC peut tourner sans WMS, ce n’est pas un incontournable !, rappelleBruno Hérard, la 1ère question à se poser est donc de savoir pourquoi on veut un WMS et ce qu’onen attend. Les mauvaises raisons sont souvent les suivantes : vouloir + 10 à +15 % de productivitésur ses opérations en se basant sur les abaques des éditeurs ; vouloir mettre sous contrôle les opéra-teurs, suivre de trop près comment chacun travaille ; apporter les bonnes informations à l’ERP. Lesbonnes raisons sont plutôt de vouloir faire mieux par rapport à l’organisation existante, et une fois quel’on a remporté le plus gros des gains (20 %), de chercher les apports d’un WMS, estime le Mana-ger. Et de poursuivre : Souvent, l’entrepôt est pénalisé par les autres maillons qui considèrent que c’està lui de s’adapter. Pourtant, depuis cinq ans, on voit de plus en plus d’opérations à valeur ajoutée(copacking, mise sous blister, étiquetage…) réalisées dans les entrepôts et pilotées. La convergenceavec le milieu industriel est de plus en plus forte. » Et Fabien Gaide de renchérir : « Un des plus grosdéfauts du WMS, c’est l’ERP ! ». Il illustre son propos par l’exemple d’une société qui avait besoinde 50 étapes à suivre dans sa SC, ce que pouvait faire le WMS, quand son ERP ne proposait quequatre jalons. « Le système amont a une vraie difficulté à restituer le niveau de détail géré dans lesWMS, ce qui peut conduire à des déceptions. L’Order Management, qui dépossède l’ERP au profitdes outils d’exécution est en cela une solution ». Autre point noir : la fiabilité des données. « Beau-coup de projets échouent parce la base de données référentiel n’est pas fiable, ou que les réalités phy-siques de la SC n’ont pas été prises en compte. Exemple : un carton + un reste font deux cartons »,souligne Fabien Gaide. Une autre difficulté peut également venir de la DSI. « Les DSI préfèrent dessolutions intégrées et du standard quand les métiers cherchent des Best of breed et du spécifique. Cesont plutôt les DSI qui ont gagné jusqu’à présent. Du coup, il est rageant de voir qu’au lieu de pro-curer la bonne information pour rendre les opérations plus efficaces, le SI devient une contrainte ! »,déplore Fabien Gaide. Au niveau de l’évolution des WMS, Bruno Hérard croit aux potentialités dela réalité augmentée, pour « remplacer le vocal, intrusif pour les utilisateurs, optimiser davantage lesdéplacements et partager virtuellement l’information », en complément « des increvables PDA et pis-tolets flasheurs ». En revanche, selon lui, le déploiement de la RFID, comparé aux Etats-Unis, est han-dicapé par des problèmes de volumes et de coûts. ■ CP

©D

R

Hervé Charles, Distributeur de KStock de Thingtrack en France

Fabien Gaide, Manager chez Kurt Salmon

Bruno Hérard, Manager chez Kurt Salmon

©KU

RTSA

LMO

KURT

SALM

ON