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SUR DEUX FRAGMENTS PALMYRÉNIENS DU MUSÉE DU LOUVRE, ET SUR PLUSIEURS INSCRIPTIONS PALMYRÉNIENNES TROUVÉES EN ALGÉRIE Author(s): A. Judas Source: Revue Archéologique, 16e Année, No. 1 (AVRIL 1859 A SEPTEMBRE 1859), pp. 65-69 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41746502 . Accessed: 20/05/2014 03:48 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Archéologique. http://www.jstor.org This content downloaded from 91.229.248.61 on Tue, 20 May 2014 03:48:36 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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SUR DEUX FRAGMENTS PALMYRÉNIENS DU MUSÉE DU LOUVRE, ET SUR PLUSIEURSINSCRIPTIONS PALMYRÉNIENNES TROUVÉES EN ALGÉRIEAuthor(s): A. JudasSource: Revue Archéologique, 16e Année, No. 1 (AVRIL 1859 A SEPTEMBRE 1859), pp. 65-69Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41746502 .

Accessed: 20/05/2014 03:48

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SDR

DEUX FRAGMENTS PALMYRÉNIENS

DU MUSÉE DU LOUVRE,

ET SUR PLUSIEURS INSCRIPTIONS PALMYRÉNIENNES

TROUVÉES EN ALGÉRIE.

Avant Theureiise transformation que viennent de recevoir les salles du musée du Louvre consacrées aux antiquités assyriennes, rien, si je ne me trompe, dans ce vaste conservatoire, ne parlait des ruines de Palmyre, si célèbres cependant par l'enthousiasme qu'elles ont excité chez les voyageurs qui les ont visitées et chez les écrivains qui les ont décrites. Cette lacune aujourd'hui n'existe plus tout à fait. Dans le cabinet qui termine cette précieuse galerie, sous les numéros 594 et 595, on a exposé deux fragments dont nous donnons les copies sur la planche 356. Sans doute ce sont, à diffé- rents égards, de faibles échantillons. Mais, dans un savant article publié en avril 1855 dans le Bulletin archéologique , page 84, M. le comte de Vogué a dit qu'un intérêt involontaire s'attache à tout ce qui porte le nom de Palmyre. Dans la pensée que les lecteurs de la Revue archéologique partagent ce sentiment, nous n'hésitons pas à porter ces monuments à leur connaissance et à les en entretenir quelques instants. C'est surtout sur la tête d'homme accompagnée ďune courte inscription que nous arrêterons leur attention.

Dans l'Histoire universelle publiée en Angleterre par une société de gens de lettres, on lit au sujet des ruines de Palmyre : « De tous les restes vénérables de cet endroit désolé* il n'en est point qui at- tire plus l'admiration des curieux que les magnifiques sépulcres qu'on y trouve. Ces tombeaux sont des tours carrées, hautes de quatre ou cinq étages et placées à chaque côté d'un chemin creux, vers le bout septentrional de la ville. Ils s'étendent à un mille et pourraient fort bien s'être étendus plus loin autrefois. À une cer- taine distance ils ressemblent au clocher d'une église qui tombe en ruine. Plusieurs de ces tours, quoique bâties de marbré, n'ont

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66 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

pu se soutenir et ont été affaissées sous le poids des années ou dé- truites par des furieux: elles sont toutes de la même forme, mais de différente grandeur, à proportion de l'opulence de ceux qui les firent construiré. Parmi lesruines d'une de ces tours, qui était toute de marbre, on a trouvé les morceaux de deux statues, l'une d'un homme, l'autre d'une femme, dans la posture de personnes assises ou plutôt qui s'appuient. Après un examen attentif, on a reconnu que leurs vêtements ressemblent plus à ceux en usage en Europe qu'à ceui portés en Orient, d'où l'on a conclu quê ceux dont il s'agit avaient été romains. De tous ces tombeaux, deux paraissent être plus entiers que les autres. Ce sont des tours carrées à cinq étages, dont les parties extérieures sont de pierre commune. Tout l'intérieur est de bon marbre : elles sont embellies de magnifiques ciselures représentant des figures d'hommes et de femmes jusqu'à la poitrine; mais le lout est misérablement effacé. Au-dessous de ces figures ou à l'un des côtés, sont des caractères palmyréniens qu'on croit marquer les noms des personnes déposées dans ces tombeaux.» , Ne semble-t-il pas que notre dessin est une illustration de ce pas- sage? Le costume et l'inscription s'y adaptent exactement; en effet, cette inscription est ainsi traduite sur l'étiquette du musée : Salem- bal fils de Eosehbal. Peut-être y a-t-il lieu de douter de l'exacte transcription d'une ou de deux lettres ; mais il n'en est pas moins certain qu'il ne s'agit que du nom du personnage représenté et de celui de son père, avec l'intermédiaire fils de....

Cet intermédiaire: mérite une brève remarque ; c'est Ben, comme dans la langue hébvaïque et la langue arabe. Orle dialecte de toutes les inscriptions pa.lmyréniennes est syro-chaldéen, ainsi que Bar- thélémy l'a dit dans son mémoire si intéressant inséré dans le Re- cueil de l'Académie des inscriptions, in-12, tome XLY, et, dans ce dialecte, le mot correspondant à Fils au singulier est Bar : c'est ce mot, en effet» qu'on a trouvé dans d'autres textes palmyréniens ; Ben ne se montre qu'au pluriel : nous voyons ici le dernier terme au singulier.

Je ne dois pas non plus laisser inaperçu le point superposé au R pour le distinguer d'une figure, à part cela, identique, comme le sont dans l'alphabet syriaque le R et le D, auxquels répondent ef- fectivement ces deux figures, avec ou sans point diacritique, sur les autres mon.uments lapidaires : aussi semble-t-il plus naturel de voir pareilleme nt un D là où l'étiquette du Louvre a mis un S et un SCH; mais alors,, je l'avoue, mêmé en faisant de la dernière lettre du pre- mier nom propre un koph au lieu de ment, il serait difficile de

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trouver aux deux noms propres une signification convenable, ainsi que le veulent les langues Orientales (1) : la version donnée, au con- traire, satisfait à cette condition; je n'insiste donc pas sur ce point.

Mais j'ai hâte de signaler une circonstance nouvelle qui doit, à nous, possesseurs de l'Algérie, nous faire trouver un intérêt parti- culier aux monuments palrtiyréniens, c'est que, depuis un certain nombre d'années, on a découvert, dans un point circonscrit de cette contrée, plusieurs pierres portant aussi des inscriptions pal- myréniennes. M. le duc de Luynes en a fait connaître une bilingue (latine et palmyrénienne) dans la Revue archéologique , ive année, p. *702, 1848 ; M. Léon Renier une autre pareillement bilingue, dans son Recueil des inscriptions romaines de V Algérie, n° 1365; une troi- sième, unilingue, a été publiée dans Y Annuaire de la Société archéo- logique de Constaniine, cahier de 1854-55; enfin une quatrième, uni- lingue encore, a été déterrée en 1858 : elle est inédite; nous en donnons la copie planche 356, d'après un estampage fourni par M. le professeur Cherbonneau.

Ces quatre inscriptions forment deux groupes remarquablement tranchés : les deux premières ont pour caractères communs, Io d'être bilingues ; 2° d'être gravées l'une et l'autre en lettres semblables à celles des monuments de Palmyre même (2), et de contenir, pour l'idée Fils le mot Bar ; 3° d'être évidemment sépulcrales et d'avoir Une formule initiale identique; 4° de porter une date; 5° d'apparte- nir à une circonscription spéciale de la province de Constaniine, où M. Renier a trouvé plusieurs inscriptions latines mentionnant une station de Palmyréniens et particulièrement un corps militaire de sagittaires de cette nation. Les deux autres se distinguent des pré- cédentes et se ressemblent entre elles, Io par le lieu de provenance, Constaniine même ; 2° par la circonstance qu'elles sont unilingues; 3° surtout par la forme majuscule des lettres et la nouveauté de plusieurs d'entre elles; 4° par la différence de canevas (3) et l'ab- sence de chiffres.

Dans l'inscription publiée par M. de Luynes, outre le rapport de localité, M. Renier a découvert l'analogie avec les inscriptions la-

(1) Les formes ne sont point non plus romaines* (2) Sur le monument publié par M. de Luynes, le R est aussi distingué du D pař

un point superposé. (3) J'ai essayé une traduction de la première de ces deux épigraphes dans le

cahier de 1856-57 de Y Ann. de la Soc. arch, de Constantine; je suis loin d'être en- tièrement satisfait de cette tentative; mais je crois qu'il n'y a aucun doute sur l'existence dumot Ben dans ce texte comme dans celui du Louvre*

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68 RKVUE ARCHÉOLOGIQUE. tines dont j'ai parlé ci-dessus en restituant dans le texte latin SAG., abréviation de Sagittarii , à SAC, que contenait la copie primitive, et que M. le duc de Luynes, alors privé du secours des autres textes de son savant confrère, avait rendu par Sacerdotis. La restitution est justifiée par le texte palmyrénien qui présente en effet NBwp, sagittarii , là où le premier traducteur avait lu NtDWQ, mystœ (1).

Au sujet de la dernière des deux inscriptions de Gonstantine, M. Cherbonneau m'écrivait à la date du 22 juillet 1858 : « Je m'em- presse de vous envoyer un fac-similé d'une pierre palmyrénienne qui a été trouvée par mes soins dans un hypocauste romain de la rue des Cicognes, à Constantine. Vous remarquerez sans doute que l'inscription est bilingue. Les deux lignes du bas paraissent appar- tenir à une écriture que nous ne connaissons pas. »

Ainsi que je l'ai dit, cette inscription ressemble beaucoup, sous le rapport graphique, à celle qui avait été précédemment décou- verte dans la même ville. Comme celle-ci, elle réunit à un nombre de lettres évidemment palmyréniennes, des figures étrangères aux alphabets palmyréniens jusqu'à présent connus. Quelques-unes de ces figures se montrent aussi sur la première pierre, savoir : la

(1) J'ai proposé, dans le travail que je viens de citer, d'autres changements, particulièrement celui de Hüpi centuriœ , au lieu de HÜQ, ex ordinibus. L'attribu- tion de la valeur koph à la figure prise pour un mem et les indications de M. Re- nier au sujet des Sagittaires, m'avaient en même temps amené à la lecture J'ai, en effet, remis, au commencement de 1857, à notre savant épigraphiste, une note contenant cette leçon. Mais, comme il voulut bien me dire qu'un orientaliste distingué lui avait déjà promis une rectification sur le même mot, sans toutefois me la spécifier, et comme j'étais convaincu que cette rectification ne pouvait être que celle que je proposais à mon tour, je m'abstins de comprendre ce point dans mon article de Y Annuaire de Constantine , craignant d'aller sur les brisées d'un in- terprèle qui m'avait probablement devancé. M. Lévy, de Breslau, qui ne connais- sait point et ne pouvait connaître ces faits, a publié cette nouvelle leçon, ainsi que celle de Http, dans un mémoire qui a paru dans le journal de la Société orientale allemande en même temps que le mien s'imprimait, c'est-à-dire à la fin de 1857. La question me paraît donc indubitablement résolue. Dans l'article précité de Y Ann. de Constantine, j'ai présenté aussi une traduction

du texte palmyrénien de l'inscription bilingue trouvée par M. Renier (Voir une rectification dans la Revue archéologique, xv* année, 1858, p. 136). Ce texte a pa- reillement été l'objet des études de M. Lévy; son explication ne diffère que fai- blement de la mienne, en sorte que je puis exprimer ma salbfaction de m'être trouvé d'accord avec un si habile interprète. Cette satisfaction seule m'a porté à exposer ce qui précède au sujet de la leçon NülCJp , car il ne peut évidemment en- trer dans ma pensée de disputer sur ce point le mérite d'une rectification que je n'ai pas publiée.

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troisième de la première ligne (1), qui se représente six fois dans le reste du texte ; la septième de la même ligne, qui est probable- ment une ligature; la quatorzième de la même ligne encore, qui est plusieurs fois répétée dans les lignes suivantes; enfin la deuxième et quatrième de la seconde ligne. D'autres figures apparaissent pour la première fois; ce sont la seconde, la quatrième, la huitième de la première ligne, la première et la troisième de la seconde ligne, les unes et les autres reproduites en d'autres endroits du texte. On peut soupçonner que la seconde ligne est un koph , la seconde de la deuxième ligne un iod , la suivante un tau ; mais la première de la même ligne, qui rappelle une figure des monuments cypriotes, et qui est ici peut-être une ligature, échappe pour moi à toute conjec- ture de détermination.

J'aurais conçu quelques craintes sur l'authenticité du monument, si M. Cherbonneau ne m'eût affirmé avoir assisté à la trouvaille et n'avoir à ce sujet aucun doute, si en même temps la pierre ne me paraissait avoir en elle-même, sous les autres rapports, des carac- tères d'antiquité, et si la ressemblance avec la première inscription du même groupe ne me paraissait tendre à écarter plutôt qu'à aug- menter les probabilités de supercherie.

Dans cet état de choses, ne voulant point me hasarder moi-même dans l'interprétation de ce texte, je n'hésite pas cependant à le sou- mettre à l'examen des savants plus aptes que moi à en rechercher et à en donner la solution.

A. Judas.

(1) Dans mon essai de traduction de la première palmyrénienne de Constanline, j'ai regardé cette figure comme un vau ; mais le vau me paraît exister avec une de ses formes connues au dix-neuvième rang de la seconde ligne : il faut donc recher- cher une valeur différente à l'autre figure.

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