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Europ. J. Cancer Vol. 4, pp. 403-411. Pergamon Press 1968. Printed in Great Britain Sur les Interactions entre une Tumeur Maligne et un Tdratome Expdrimental, chez la Souris et le Rat I. Influence Rdciproque des Cellules Malignes et des Cellules Embryonnaires Reunies A sur un meme H6te j. SALAI~IN Institut d'Embryologie Exp&imentale du Coll~ge de France et du C.N.R.S., Paris, France 1. HISTORIQUE DANs certains tdratomes spontands coexistent des cellules indiffdrencides, ~ multiplication intense, et des cellules adultes d'aspect normal. I1 s'agit de tdratomes malins, sidgeant essen- tieUement dans les gonades, le caract6re malin est lid ~t la prdsence des cellules indiffdrencides. De tels tdratomes spontands ont dtd observds et ddcrits en particulier chez l'Homme par Gabanne [1] et J. Gaillard [2-4], chez le Chien et le Cheval par Peyron [5], chez la Souris par Stevens et Little [6] Stevens et Hummel [7], Stevens [8-11]. L'existence de telles tumeurs nous a donnd l'idde de mdlanger des cellules cancdreuses ~t de la pulpe d'embryons, et d'injecter le tout un h6te adulte. Nous nous proposions de suivre l'dvolution des deux types de cellules ainsi rdunis. Nous nous sommes trouvd alors devant le difficile, mais intdressant probl6me de l'influence d'un tissu normal sur le ddvelop- pement d'une tumeur cancdreuse. L'dtude de cette influence a dtd entreprise depuis longtemps. Ainsi, d~s 1932, Baroni et Gomsia [12], greffant des organes adultes des Rats porteurs d'une tumeur maligne, constatent la diminution de la croissance de cette tumeur, et m~me, dans quelques cas, sa rdgression totale. En 1934, Murphy et Sturm [13] prdparent des extraits de tissus normaux varids et obser- vent que les extraits de placenta et de peau d'embryons inhibent la croissance d'un cancer transplantd sur la Souris. Murphy [14] re- marque qu'un facteur inhibiteur existe 6gale- ment dans in sarcome d'Oiseau. Ce facteur retarde l'dvolution de plusieurs cancers. Depuis, les expdriences se sont multiplides. De nombreux auteurs ont essayd l'action des greffes d'organes, ou l'injection d'extraits de tissus, sur l'dvolution de diffdrentes tumeurs malignes. Ils ont obtenu des rdsultats contra- dictoires. I1 y a, dans certains cas, une action stimulatrice des extraits de tissus ou d'organes sains sur la tumeur maligne, et, dans d'autres cas, une action inhibitrice de ces m~mes extraits. Citons, en particulier, les travaux de Schneyer [15], Vasiliev [16], Wynn, Stein, Werblowsky et Amoroso [17], Solomon [18]. Schneyer prdpare des suspensions de tissus embryonnaires, d'une part, de tissus adultes, d'autre part. Ces suspensions, ajoutdes aux cellules cancdreuses, puis injectdes aux Souris h6tes, ont une action stimulatrice sur la 403

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Europ. J. Cancer Vol. 4, pp. 403-411. Pergamon Press 1968. Printed in Great Britain

Sur les Interactions entre une Tumeur Maligne et un Tdratome Expdrimental, chez la Souris et le Rat

I. Influence Rdciproque des Cellules Malignes et des Cellules Embryonnaires Reunies

A sur un meme H6te

j . SALAI~IN Institut d'Embryologie Exp&imentale du Coll~ge de France et du C.N.R.S.,

Paris, France

1. H I S T O R I Q U E DANs certains tdratomes spontands coexistent des cellules indiffdrencides, ~ multiplication intense, et des cellules adultes d'aspect normal. I1 s'agit de tdratomes malins, sidgeant essen- tieUement dans les gonades, le caract6re malin est lid ~t la prdsence des cellules indiffdrencides. De tels tdratomes spontands ont dtd observds et ddcrits en particulier chez l 'Homme par Gabanne [1] et J. Gaillard [2-4], chez le Chien et le Cheval par Peyron [5], chez la Souris par Stevens et Little [6] Stevens et Hummel [7], Stevens [8-11].

L'existence de telles tumeurs nous a donnd l'idde de mdlanger des cellules cancdreuses ~t de la pulpe d'embryons, et d'injecter le tout

un h6te adulte. Nous nous proposions de suivre l'dvolution des deux types de cellules ainsi rdunis. Nous nous sommes trouvd alors devant le difficile, mais intdressant probl6me de l'influence d 'un tissu normal sur le ddvelop- pement d 'une tumeur cancdreuse.

L'dtude de cette influence a dtd entreprise depuis longtemps. Ainsi, d~s 1932, Baroni et Gomsia [12], greffant des organes adultes des Rats porteurs d 'une tumeur maligne, constatent la diminution de la croissance de

cette tumeur, et m~me, dans quelques cas, sa rdgression totale.

En 1934, Murphy et Sturm [13] prdparent des extraits de tissus normaux varids et obser- vent que les extraits de placenta et de peau d'embryons inhibent la croissance d 'un cancer transplantd sur la Souris. Murphy [14] re- marque qu 'un facteur inhibiteur existe 6gale- ment dans in sarcome d'Oiseau. Ce facteur retarde l'dvolution de plusieurs cancers.

Depuis, les expdriences se sont multiplides. De nombreux auteurs ont essayd l'action des greffes d'organes, ou l'injection d'extraits de tissus, sur l'dvolution de diffdrentes tumeurs malignes. Ils ont obtenu des rdsultats contra- dictoires. I1 y a, dans certains cas, une action stimulatrice des extraits de tissus ou d'organes sains sur la tumeur maligne, et, dans d'autres cas, une action inhibitrice de ces m~mes extraits. Citons, en particulier, les travaux de Schneyer [15], Vasiliev [16], Wynn, Stein, Werblowsky et Amoroso [17], Solomon [18]. Schneyer prdpare des suspensions de tissus embryonnaires, d 'une part, de tissus adultes, d 'autre part. Ces suspensions, ajoutdes aux cellules cancdreuses, puis injectdes aux Souris h6tes, ont une action stimulatrice sur la

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404 J. Salaun

croissance de la tumeur maligne. Cet effet favorable des tissus embryonnaires est supgrieur ~t celui des tissus adultes. L'auteur conelut ~t la pr6sence de substances stimulatrices de la croissance darts les deux types de tissus. C'est ~galement un effet favorable des fissus sains qu'ont observ6 Vasiliev et Olshevskaya [19] en 1958, et Vasiliev [16] en 1962, apr~s l'injection de suspensions de diff6rents tissus normaux h des Souris reeevant en m6me temps des cellules eanc6reuses. Ces suspensions favori- sent la eroissanee de la tumeur maligne canc6reuse; ce sont surtout les suspensions de tissus embryonnaires isologues qui sont tr~s actives. De m~me, Solomon [18] constate que la pr6sence de trophoblastes de Souris im- plant6s sur des Souris adultes, en m~me temps que des fragments du sarcome S180, favorise le d6veloppement de ce sareome.

En revanche, Wynn et collaborateurs [17] n'observent aucun effet des suspensions de placenta de Rats, de 7 ~t 20 jours de gestation, sur le ddveloppement de la tumeur humaine HS1 transplantable chez le Rat.

On peut expliquer ces r6sultats contra- dictoires par l'hypoth~se de Szent-Gy6rgyi, Hegyeli et McLanghlin [20], selon laquelle il y aurait, darts certains tissus, deux substances antagonistes, la promine et la r ~tine ayant, l 'une un effet stimulant, l 'autre un effet inhibiteur sur la prolif6ration des cancers et sur la croissance en g6n~ral. Lorsqu'elles sont r6unies dans un extrait, c'est la proportion entre les deux substances qui d6termine Faction de cet extrait. La r6tine serait plus instable que la promine et se dgcomposerait faeilement. Ceci expliquerait clue Ie m~me extrait ne possMe pas toujours le m~me pouvoir. En effet, Szent-Gy6rgyi et collaborateurs ont observ6 qu'un extrait, d 'abord inhibiteur, peut, apr~s 2 jours, devenir favorable. Dans ce eas, c'est la r6tine que s'est d'abord manifest6e, reals, apr~s 2 jours, cette substance instable a disparu, et la promine peut alors agir.

Cette hypoth&e a 6tg reprise en 1964 par Rubnitz, McKee et Miller [21]. Ces auteurs ~prouvent Faction de tissus embryon- naires sees et frais, et constatent que les extraits sets ont ur~ effet inhibiteur et les extraits frais un effet favorable. Dans les extraits frais, le faeteur favorable neutraliserait Faction du faeteur inhibiteur; dans les extraits sees, au eontraire, la dessication d~truisant le facteur favorable permettrait au faeteur inhibiteur de se manifester. Signalons ~t ce propos que, d~s 1907, Relnke [22] observait clue certains tissus, trait6s pr6alablement ~ l'6ther, se multipliaient activement, et pensait qu'il y aurait dans ces

tissus une substance inhibitrice de la division mitotique. Cette substance, soluble dans 1' 6ther, disparattrait des tissus traitgs, ce qui provoque- rait leur croissance exag6rde. En 1944, Cook et Walsch [23] ont test6 l'activitd de eertains extraits de tissus normaux, adultes et embryon- naires, et de tissus cancgreux, sur la croissance de cultures de levure. Ils constatent que les extraits les plus actifs sur la croissance des levures sont les extraits de eerveau et de foie adultes. Les extraits embryonnaires sont 6gale- ment actifs, mais les extraits de tumeurs n'ont qu'une faible action. De m~me, en 1965, Parshley et Mandl [24] ont extrait, ~t partir de eertains tissus adultes, des substances exerqant soit un effet inhibiteur, soit un effet favorable, sur la croissanee de fibroblastes normaux, eultiv6s in vitro. L'effet d6pend du mode d'extraction des substances. Ces extraits ont une forte action sur le sareome de R o u s e t le sareome HS1, eultiv6s in vitro. Les substances aetives seraient des peptides. On peut rap- procher ees r~sultats du rgcent travail de Rubin [25]. Rubin cultive des eellules du sarcome de Rous en association avec des cellules embryonnaires. Le milieu est ensuite prglev6 et centrifug6; le surnageant obtenu est ajout6 ~t un milieu frais sur lequel on cultive des cetlules embryonnaires normales. L'auteur constate que le surnageant d 'un milieu ayant servi hcultiver, pendant 3 jours, les cellulescanc6- reuses, favorise la eroissance des cellules em- bryonnaires. Le surnageant, extrait h partir d 'un milieu utilis6 pendant 4 ~ 5 jours ~ la culture des cellules cane6reuses, poss~de un pouvoir inhibiteur sur ta croissance des cellules nor- males. II y aurait donc deux substances dans les eellules eanedreuses, l 'une sfimulatriee de la eroissance et agissant ~t faible concentration, l 'autre inhibitrice de la croissanee et agissant ~t forte concentration.

Mais pour de nombreux auteurs, l'influence des extraits d 'un tissu sur l'6volution d 'un greffon cane6reux est lide ~ un phdnom6ne d'immunologie appel6 "enhancement" ou "facilitation". La "facilitation" observ6e en particulier par Kaliss et Snell [26], Shear, Imagawa, Syverton et Bittner [27], Snell [28], Kaliss [29-31], Voisin [32] est un dtat para- doxal obtenu apr~s le traitement de l'h6te par des extraits de tissus. La pr6-injection de tels extraits permet une meilleure "prise" des greffons canc6reux. Cet effet favorable est obtenu aprbs l'injection de tissus lyophilis6s pr6par6s ~ partir d'organes normaux: foie, rein, rate de Souris et de Rats adultes ou partir de tumeurs malignes. Pour Casey et Casey [33] cette action serait due h un facteur,

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Sur les Interactions entre une Tumeur Maligne et un T&atome Exp/rimental, chez la Souris et le Rat--I 405

le facteur XYZ, isol6 par ces auteurs dans les extraits de cancers. Pour Green et Wilson [34, 35] " l 'enhancement" fait intervenir des lipoprot6ines. Ces lipoprot6ines, extraites d 'une tumeur, favorisent la croissance d 'un greffon canc&eux; eUes agissent comme antig~nes et provoquent, chez l'h6te, la formation d'anticorps; mais, a forte dose, ces anticorps suppriment la r6action de l'h6te. L'importance de la quantit6 de tissus injectds, avait 6t6 constat6e par Kaliss en 1952 [30]; cet auteur avait remarqu6 qu'une prd-injection d 'une petite quantit6 de tissus lyophilis6s inhibait la croissance de la tumeur maligne, alors que les fortes quantit6s avaient un effet favorable. Snell [28] signale 6galement cette contra- diction dans Faction des extraits de tissus ou d'organes sains sur l'6volution d 'un greffon canc6reux; dans certains cas, il observe une action inhibitrice, dans d'autres cas, une action stimulatrice.

Q.ue conclure de ces travaux? L'influence d'extraits de tissus normaux sur la croissance d 'un greffon canc6reux est-elle li6e ~t un ph6nom~ne immunologique, ou est-elle sous la d6pendance de deux substances antagonistes existant dans de nombreux tissus? Le pro- blame n'est pas r6solu; les deux th6ories con- t inuent ~t coexister, soutenues chacune par de nombreux travaux. I1 nous a paru int6ressant d'associer, sur le m~me h6te, cellules embryon- naires et cellules canc6reuses, tumeur b6nigne et tumeur maligne, afin d' &udier les influences rdciproques &entuelles de chaque type de cellules et de tumeurs ainsi r6unies.

Dans un premier type d'essais, nous avons inject6 les cellules embryonnaires et canc6- reuses, intimement mel6es aux animaux h6tes; d a m une deuxi~me s6rie d'exp6riences, nous avons greff6 une tumeur maligne a un h6te porteur d 'un t6ratome bien d6velopp6; dans la derni~re s6rie, enfin, nous avons greff6 la tumeur maligne k un animal porteur d 'un t6ratome en vole de croissance. Les premiers essais de Salaiin [36] nous ont appris que

1. L 'associat ion r~alis~e sur le rn~me h6te ent re tm tissu canc6reux et u n tissu e m b r y o n n a i r e est toujours favorable au tissu canc&eux. Le tissu embryonna i re est utilis6 pa r le tissu ma l in comme 616ment nutri t if , lorsque ces deux tissus sont

rdunis et inject6s ensemble. 2. La t u m e u r mal igne nu i t au ddve loppement du

j eune td ra tome en vole de croissance. 3. U n t & a t o m e vo lumineux ne fre ine en r ien

l '6volut ion d ' tm greffon canc&eux. La t u m e u r bdnigne et la t u m e u r mal igne coexistent alors sur l ' an imal .

Ces premieres exp6riences ont 6t6 confirmdes par les r6sultats ult6rieurs que nous exposons ci-dessous.

2. MATERIEL El" METHODES Nous avons op~r~ sur la Souris RAP et

surtout le Rat Wistar. Nous pr6parons la pulpe ~t partir d'embryons

de 13 a 15jours, selon la technique d&rite dans la premiere partie [37].

Nous avons utilis6 le sarcome S 180 chez la Souris, l'6pith~lioma ut~rin T8 de Gu6rin chez le Rat.

Le sarcome est entretenu r6guli~rement dans notre laboratoire. Les repiquages se font tous les 13 a 18 jours. La Souris canc6reuse, endormie a l '&her, est fix& sur la table d'op&ation. On pr6l~ve un fragment sain de la tumeur; on le lave plusieurs fois dans du liquide de Tyrode st6rile, et on le d&oupe en petits morceaux avec des fins ciseaux courbes. On injecte les morceaux de tumeur en suspen- sion dans le Tyrode, dans le tissu sous-cutan6 de l 'abdomen de nouvelles Souris males ou femelles. Chaque animal re~oit 0,25 ~t 0,35 cm3 de tissu malin. Toutes ces opdrations sont faites avec soin pour 6viter les infections.

L'6pith~lioma T8 est fourni aimablement par le Docteur Rivi&e, de Villejuif, a qui nous exprimons ici tous nos remerciements. Le repiquage se fait par greffe d 'un petit nodule canc~reux pr~lev6 sur un Rat. On rase une partie du dos du futur porte-greffe, on incise la peau et on glisse le nodule de tumeur sous la peau, aussi loin que possible de l'incision. On referme ensuite avec quelques agrafes et on badigeonne la peau avec du curichrome pour emp&her toute infection. La tumeur grossit, des m&astases apparaissent dans les ganglions lymphatiques des aines et des aisselles. Les animaux meurent apr6s 30 ~t 40 jours.

3. RESULTATS EXPERIMENTAUX Chez la Souris

Nous avons rdalis6 26 cas d'association de la pulpe d'embryons de Souris et du sarcome S180. La pulpe est pr6parde ~t partir d 'embry- ons de Souris de 13 jours, selon la m&hode habituelle.

Le sarcome est prdlevd st6rilement sur une Souris. Un fragment de Sarcome est isol6 et plac6 dans une boite de Pdtri, dans du liquide de Tyrode, maintenu ~t 38°C. Un petit morceau de ce sarcome est ajoutd ~t la pulpe et un autre, de volume 6gal, est inject6 aux tdmoins. Les proportions du mdlange sont les suivantes: 0,50 cm 8 de sarcome finement hCtch6 est intimement mel6 ~t 5 cm s de pulpe d'embryons. I1 y a donc une disproportion importante entre les volumes des deux mat6riels mis en pr6sence; chaque animal revolt 1 cm 3 du mdlange. Les tdmoins sont inject6s avec le m6me volume

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406 J . Salaiin

Tableau. I. Mortalitd des Souris injectdes avec le mdlange pulpe d' embryons- sarcome S180 et des Souris tdmoins injectdes avec le sarcome S180 seulement*.

Date de la mort Souris inject6es avec le m61ange pulpe--S 180

(jours) Nombre de Souris %

Souris t6moins (injection de S 180 seulement)

Nombre de Souris %

17 3 ~= 13,5 2O 4 18 25 3 13,5 26 3 13,5 27 28 3 13,5 29 3O 31 32 35 40 2 9,5 42 1 4,5 44 1 4,5 45 2 9,5 48 55

Total: 22

) 0 0

2 z7~ 14,5

2 4 2 1 1

14,5 28,5 14,5 7 7

1 7 1 7

Total: 14 sur 25 trait6s

*Vingt-deux Souris sont compt6es dans ce tableau; les 4 autres ayant ~td sacrifi6es pour le repiquage des tumeurs. Chez les tdmoins, 14 Souris sur 25 trait6es meurent, les autres sont normales.

de sarcome en suspension dans du T y r o d e ; on inocule ainsi ~t chaque Souris une tr~s faible quant i t6 du tissu mal in: 0,10 cm 3 environ.

Sur chacune des 26 Souris trait6es pa r le m~lange pulpe d 'embryons-cancer , se d~veloppe r ap idemen t une t umeur qui finit pa r devenir 6norme. L ' in ject ion a fitfi faite sur le flanc; mais, apr~s 20 ~ 30jours , la t umeur occupe non seulement le flanc, mais aussi le dos, et mfime une par t ie de l ' abdomen. L ' an ima l bien souvent ne peu t se mouvoi r que difficilement, la t umeur emp~chan t les mem- bres de toucher le sol (Figs. 1, 2).

La mortal i t~ survient dans un d61ai var ian t entre le 13e et le 45e jour . Chez les t6moins, le sarcome ~volue en 7 k 8 semaines. La tumeur , au bou t de ce temps, est grosse, mais n 'a t te in t cependan t pas la taille des tumeurs issues de l ' inject ion du m61ange pulpe d 'embryons-sarcome. Elle se creuse d 'un crat~re qui s ' infecte; le centre est nficros6. La morta l i t6 se p rodui t entre le 27e et le 55e jour .

De plus, ~t l ' 6poque off nous avons entrepris ces essais, le sarcome S180 se d~veloppai t avec difficult~ au laboratoire . Dans plusieurs repiquages entrepris pour main ten i r le sar- come, on a constat6 une r6gression du nodule canc6reux. Dans nos propres t~moins, le sarcome n 'a pas pris dans 11 cas sur 25. Or , dans tous les cas off nous avons injectd A la lois le sarcome et la pulpe d 'embryons , nous avons ob tenu la format ion d ' une tumeur saine et tr~s envahissante. Les Souris porteuses d ' une telle t u m eu r meuren t plus t6t que les Souris t~moins (Tab leau 1).

O n volt sur le T a b l e a u 2 que, 26 jours apr~s l ' injection, 4 0 % seulement des Souris en experiences survivent, alors que toutes les Souris t~moins sont en vie.

A l 'autopsie, on constate que, malgr6 sa masse, la t u m eu r est saine. Elle a macro- scopiquement l 'aspect homog~ne du sarcome S180 (Fig. 3). Cependant , dans deux cas (Souris mortes le 25e et le 28e j o u r apr~s

Tableau 2. Survie des Souris injectdes avec le sarcome S180 ajoutd a la pulpe d'embryon et le sarcome S180 seul

Souris survivant Traitement pulpe + S 180 S 180

Jusqu'au 26e jour 9 40% 25 100%

Au-del~ du 45e jour 0 0% 13 52 %

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PLANCHE I

Fig. i et 2. Souris inject&s avec 1 cm 3 du mdlange pulpe d'embryons de Souris--sarcome S 180, photographiies 30 jours apr~s l'injection. T: tumeur. (Gr. × 1)

Fig. 3. Autopsie d'une souris injectie avee le m~lange pulpe d'embryons--sarcome S180, 40 jours apr~s l'injection. Aspect homog~ne de la tumeur. T : tumeur. (Gr.× I).

Fig. 4. Rat porteur d'une tumeur issue de l'injection du milange pulpe d'embryons-- dpithilioma T8, sacrifd 15 jours apr~s l'injection. T : tumeur. (Gr. × 0,4)

(to face p. 406)

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P L A N C H E H

Fig. 5. Aspect histologique d' une tumeur form?e chez la Souris apr~s l' injection du mFlange pulpe d'embryons--sarcome S180. Cas oi~ plusieurs structures normales persistent iz c~ti

de nodules de cellules cancDeuses. C: cartilage P : peau. CC : cellules cancireuses. (Gr. ~ 18)

Fig. 6. D~tail de la Fig. 1. C: cartilage. CC: celhdes cancDeuses. (Gr. ;< 176)

Fig. 7. Aspect histologique du sareome S180 diveloppd sur une Souris t~moin. M : mitose. (Gr. × 176)

Fig. 8. R@;quage d'une tumeur issue de l'injection, h une Souris, du m~lange pulpe d'embryons--sarcome S180. Aspect de cette tumeur identique h cehd de la tumeur tgmoin.

M: mitose. (Gr.×176)

Fig. 9. Aspect histologique de la tumeur maligne T 8 t~moin. M: mitose. ( Gr. X 176)

Fig. 10. Tumeur issue de l'injection h un Rat du mglange pulpe-d'embryons--7~umeur T 8. Structure histologique identique h celle de la tumeur T 8. M : mitose. ( (;r. ~ 176)

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Sur les Interactions entre une Tumeur Maligne et un T/ratome Expgrimental, chez la Souris et le Rat-- I 40 7

l'injection), nous avons remarqud, au sein du sarcome, un petit areas blanch~tre, moins transparent que rensemble de la tumeur.

A l'histologie, nous avons observd, dans ces deux tumeurs, des cellules cancdreuses, mais aussi les tissus normaux d&rits dans les tdratomes: glandes sdbac&s, follicules pileux, cartilage (Fig. 5, 6).

Cet aspect rappelle celui des tdratomes malins d&rits par Stevens [8], mais ces deux cas sont restds isolds. Dans toutes les autres tumeurs, on ne retrouve aucun tissu embryon- naire, mais uniquement des cellules caned- reuses. Ces cellules cancdreuses montrent de nombreuses mitoses. Les tumeurs issues de l'injection du mdlange pulpe d'embryons- cancer S180 sont histologiquement tout fait semblables aux tumeurs S180 typiques. Nous avons isold 4 Souris porteuses de telles tumeurs, pour en effectuer le repiquage. Nous procddons comme pour un repiquage classique. Les deux premieres tumeurs transplant&s ont 20 et 26 jours. Chacune est repiqu& sur 2 nouvelles Souris. Une tumeur tout g fair semblable au sarcome tdmoin se ddveloppe sur 3 de ces 4 Souris. La 4e Souris est normale.

Ces Souris meurent entre le 28e et le 45e jour. Les deux autres tumeurs repiqu&s n'ont

que 8 jours et ne forment qu 'un nodule de faible volume.

Nous avons fixd un fragment de ce nodule et repiqud un autre fragment sur 4 Souris. Dans la fraction de ces nodules soumise rhistologie, on reconnalt un peu de cartilage

c6td de nombreuses cellules canc&euses. Nous espdrions retrouver, dam les tumeurs repiqu&s, quelques dldments embryonnaires. Mais ce sont des tumeurs compos&s unique- ment de cellules malignes qui se d6veloppent sur les 4 Souris (Fig. 7, 8).

La mort survient entre le 32e et le 46e jour. Ces tumeurs, issues de la transplantation des tumeurs expdrimentales, &oluent absolument comme les sarcomes tdmoins.

Ces rdsultats montrent que le tissu cancdreux, ajoutd, mfime en tr& petite quantitd, ~ de la pulpe d'embryons, subit une dvolution accdldrde. Les Souris sont porteuses d'dnormes tumeurs et meurent pr&ocement. Mais cette accdldration de l'dvolution de la tumeur maligne ne s'observe que sur la premi6re tumeur et disparait d~s le repiquage. I1 s'agit d 'un effet favorable, sans aucun doute nutritif, du tissu embryonnaire sur le tissu cancdreux. Chez le Rat

L' dpithdlioma T8 d&oup d en fins fragments,

Tableau 3.

Date de la mort (jours)

Rats inject~s avec le mdlange pulpe---T8

Nombre de Rats %

Rats tdmoins (Injection de T8 seulement)

Nombre de Rats %

17 1 ~z 2 "] 18 3 7 19 2 5 20 3 7 0 = 0 21 3 7 29 1 2 30 7 16 31 2 5 5 ¢ : 18 32 1 2 1 4 33 2 5 1 4 34 3 11 35 4 9 3 11 36 2 5 1 4 38 1 4 39 2 7 4O 1 2 4 14 41 1 4 42 2 7 43 5 12 1 4 45 3 7 1 4 46 2 5 47 1 2 56 1 4

Total: 43 Total: 27 sur 36 trait6s

Mortalitd des Rats injectds avec le mdtange pulpe d'embryons-dpithdlioma T8 et des Rats tdmoins injectes avec le tumeur T8 seulement. Vingt-sept Rats tdmoins sur les 36 inject~ portent un dpithdlioma; les autres sont normaux.

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408

~ b ~ u 4 .

o7. Salaiin

Survie des Rats injectds avec le mdlange pulpe--T 8 et des Rats injectds avec la tumeur T 8 seule

Rats survivants T r a i t e m e n t Pulpe + T8 T8

Au 30e jour

Du 30 au 40e j ou r

Apr6s le 47e jour

23 53% 36 100%

11 25% 15 43%

0 0% 10 27%

est intimement m~l~ ~ la pulpe d'embryons de Rat de 14 jours. La proportion est de 0,50 cm s de tumeur maligne pour 5 cm s de pulpe d'embryons; chaque Rat re~oit 1 cm 3 de ce m~lange en injection sous-cutan~e. On injecte aux t6moins la m~me quantitfi (0,10 cm s environ) d'~pith~lioma en suspension dans du liquide de Tyrode.

Nous avons injectfi ~ 48 Rats le m61ange pulpe cancer, et h 36 Rats l'dpith61ioma en suspension dans du Tyrode.

Sur chacun des 48 Rats appara i t une t u m e u r qui 6volue r ap idemen t : - - 5 an imaux sont sacrifi6s entre le 10e et le 22e jour , la t u m e u r est repiqu6e; - - 12 a n i m a u x meuren t entre le 17e et le 21e jour apr6s l ' in jec t ion; - - 17 an imaux entre le 29e et le 35e j ou r ; - - 14 an imaux entre le 36e et le 47e jour , aucun ne survit au-del~ du 47e jour .

Au moment de la mort de l'h6te, la tumeur est tr~s grosse et la surface est souvent ~t nu, les m6tastases sont tr~s d6velopp~es surtout dans les deux aines; elles sont pr6sentes sous les aisselles, mais leur volume est moindre.

L'aspect de cette tumeur est absolument identique k celui de l'dpithdlioma tdmoin (Fig. 4). Sur les tdmoins, l'6pith61ioma se d~veloppe dans 27 cas sur 36; la mort survient chez ces derniers entre le 31e et le 56e jour. Ces exp6riences confirment les observations faites chez la Souris. Aprils l'injection de l'ensemble pulpe d 'embryons-tumeur canc~- reuse, une tumeur tr~s envahissante apparait dans 100% des cas. Chez les t~moins inject~s avec la m~me quantit~ de tissu eanc6reux, une tumeur ne se forme que dans 75% des cas. La tumeur exp~rimentale provoque la mort prd- coce des animaux (Tableau 3). Le Tableau 4 montre que, 30 jours apr~s l'injection, tous les t~moins sont en vie, alors que 53% seule- ment des exp6riment6s survivent.

L'aspect de la tumeur expfirimentale est absolument identique ~ celui de la tumeur T8. Nous avons fait l '6tude histologique de ces tumeurs. Nous constatons qu'elles ne con- tiennent que des cellules malignes. Nous n 'y

avons jamais observ6 de tissus embryonnaires (Fig. 9, I0).

Nous avons repiqu6 5 tumeurs de 10, 17, 18, 20 et 22 jours. A partir de chaque tumeur, 2 petits nodules sont isolds et regreff6s sur 2 autres Rats, selon la technique utilis6e pour maintenir la tumeur T8; un fragment de la tumeur est isold et plac6 dans une coupelle sterile. Le Rat h6te est endormi. Nous incisons la peau du flanc, pr6alablement ras6e, et nous glissons le morceau de tumeur dans le tissu sous-cutan6. Nous refermons l'incision avec des agrafes. Nous avons effectual, de la m~me mani6re, 8 repiquages de tumeur T8 t~moins.

Les greffons provenant des tumeurs exp6ri- mentales se comportent comme les greffons des tumeurs malignes t6moins. Une tumeur apparait sur chacun des Rats op6r6s; des m6tastases se ddveloppent dans les aines et les aisselles. La mort se produit entre le 24e et le 38e jour apr6s le repiquage, chez les t6moins elle survient entre le 25e jour et le 40e jour. L'effet favorable de la pulpe d'embryons sur l'6volution du tissu canc6reux est donc de eourte durde. D~s le premier repiquage, on n'observe plus de diffdrence entre les 2 types de greffons.

4. CONCLUSION Si on ajoute du tissu canc6reux ~ de la pulpe

d'embryons, et qu'on injecte ce m61ange ~ un h6te adulte, les tissus embryonnaires disparais- sent. Malgr6 l '6norme in6galit6 des volumes de chaque mat6riel r~unis au d6part, in~galit6 en faveur du tissu embryonnaire, c'est toujours une tumeur canc6reuse qui se d6veloppe. Cette tumeur prolif~re plus rapidement que la tumeur maligne t6moin, mais cette am61iora- tion de l'~volution de la tumeur maligne est li6e ~ la prdsence des cellules embryonnaires et disparatt d~s le premier repiquage.

La tumeur maligne se d~veloppe dans 100% des cas. Au contraire, chez les t~moins inject~s avec un volume 6gal de tissu malin, la tumeur ne prend pas dans 25% des cas chez le Rat,

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Sur les Interactions entre une Tumeur Maligne et un Tgratome Expgrimental, chez la Souris et le Rat--I 409

et dans 44% des cas chez la Souris. Cette action favorable du tissu embryonnaire sur la croissance du tissu malin ~voque le r61e des organes embryonnaires sur la culture in vitro des cellules cancEreuses. Dans la premiere partie de ce travail [37], nous avons d~j~t cite les nombreux travaux de Wolff et Schneider, et, Wolff et Wolff sur la culture organotypique des tumeurs malignes. Ces travaux ont montrE que la tumeur maligne prolif~re in vitro aux dEpens de l'organe embryonnaire explantfi sur le m~me milieu, soit directement, soit par dialyse k travers une membrane vitelline d'oeuf de Poule.

Le tissu embryonnaire sert ~t la nutrition du tissu malin. Dans nos experiences, les cellules embryonnaires sont utilisdes par les cellules eancEreuses et ne peuvent former de tfiratome.

Peut-~tre ce r61e nutritif n'est-il pas le seul

que joue le tissu embryonnaire. Nous avons dEj~ signald les observations de Southam [38] sur 'Teffet de masse" et la n~cessit6 d'injecter un certain hombre de ceIlules pour provoquer la formation d'une tumeur [37]. Dans nos experiences, la "masse" reprEsentEe par les cellules embryonnaires favorise la prise et la proliferation du cancer. Chez les tEmoins, la "masse" injectde est faible, et, selon la r~sistance individuelle de l'h6te, parfois insuffisante pour permettre le dEveloppement de la tumeur canc Ereuse.

En conclusion, dans nos experiences, la presence des cellules embryonnaires est toujours favorable k la croissance du tissu malin. Cette action se manifeste sur le maintien de la tumeur maligne d'une part, sur la rapidit6 de son Evolution d'autre part.

RESUME Nous avons introduit un petit fragment de tissu malin au sein d'une pulpe d'embryons. Les proportions du mglange sont de 0,5 cm s de tissu cancgreux pour 5 cm 3 de pulpe d'embryons. Nous injectons 1 cm~ de ce mglange aux animaux. Une tumeur massive se dgveloppe dans 100% des cas. C'est une tumeur canc#euse semblable ~ la tumeur maligne tgmoin, mais prolif#ant plus rapidement. La prgsence des ceUules embryonnaires est

favorable ~ lYvolution de la tumeur maligne. Il s'agit d'un effet nutritif du tissu embryonnaire sur le tissu cancgreux, effet dgj~ observg par Wolff et collaborateurs lors de la culture in vitro de tumeurs malignes.

SUMMARY A smaUfraction of malignant tissue was inserted into embryo pulp, the proportion being 0-5 cm~ of malignant tissue for 5 cm 3 of embryo pulp. One cm a of this mixture was injected into the animals. A voluminous tumour developed in 100% of the cases. It was a malignant tumour, similar to the control malignant tumour, but proliferating more actively. Embryo cells appear to favour the growth of the malignant tumour. This is due to a nutritional effect of the embryonic tissue on the cancer tissue, and this effect has already been observed by Wolff et al. in the in vitro culture of malignant tumours.

ZUSAMMENFASSUNG Wit haben ein kleines Fragment von bgsartigen Geschwulstgeweben in die Embryonen- pulpe eingefiihrt. Die Verhdltnisse in dieser Mischung ist 0,5 ml Krebsgewebe fiir 5 ml Embryonenpulpe. Wir injizieren 1 ml dieser Mischung in die Tiere. In 100% der Fiille entwickelt sich ein massiver Tumor. Das ist ein Karzinom ~hnlich dem bgsartigen Kontrolltumor, aber mit einer schnellen Proliferation. Die Anwesenheit der embryonalen Zellen ist zugunste der Entwicklung dieses bgsartigen Tumors. Es handelt sich um ein Erniihrungseffekt der Embryonalgewebe auf dem Karzinomgewebe, welcher schon von Wolff und seinen Mitarbeitern in in vitro Erzeugung der biisartigen Tumoren beobachtet wurde.

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