Surchauffe Eléments pour le programme et annonce internet

Participant : noms/ fonction/ provenance- Direction : Jacques Mercier

- Musiciens : ONL / Percussions de Strasbourg

- Instruments électroniques :Paul Voyer / Fabien Thomas /Anthony Bohn / Thibault Delahoche/ Loïc AguileraPar l’intermédiaire de la Dj School/Mission locale du Pays Messin et de l’Université de Lorraine-Faculté de musicologie

- Encadrement électronique et réalisation bande-son : Nicolas Chatenet

- Textes Anthony Bortolotto (chant)/ Tamouna R./ Aïcha O./ Anthony C./ Sebastien E./ Noé T./ Jordan V.Du CMSEA Prévention spécialisé de Metz

- Encadrement ateliers d’écriture : Jérémie Lefebvre

- Ingénieur du son : Stéphane Nikolic

- Equipe de conception du Veme :

Hugues Dufourt/ François Papirer/ Antoine Chaigne / Denis Mathéis / Nicolas Bonnet / Michael Elbisser / Vincent Renoncé / Dominique Delahoche“Réalisé en partenariat avec le Campus Arts et Métiers ParisTech de Metz sur une idée musicale de Dominique Delahoche et Hugues Dufourt”.

– Composition : Dominique Delahoche

TEXTE DE PRÉSENTATION_SURCHAUFFEVERSION LONGUE / 3865 caractères (Internet)

Le titre Surchauffe se rapporte tout d’abord à un état psychique durant lequel se manifeste irrépressiblement une tension, un sentiment d’instabilité. Le moment où ce sentiment dépasse un seuil critique, quand cette force intérieure, encore contenue, n’est plus totalement sous contrôle, m’a beaucoup intéressé. Père de deux jeunes personnes, j’associe volontiers cette sensation puissante et sauvage à l’adolescence. Leur passage par cette âge de la vie a réveillé en moi le souvenir de ces "passions refroidies", pour reprendre l’expression de Berlioz évoquant la distance qu’il prenait par rapport aux émotions dans sa musique.

Ma musique ne cherche pas à manifester cet état par l’exubérance ou par une quelconque sur-activité démonstrative ; elle le retraduit musicalement en s’interrogeant avant tout sur l’intériorité du phénomène. Cette pièce pour orchestre d’une heure, ininterrompue, évolue au gré de sonorités sans cesse renouvelées et de leurs associations. Les tissus sonores, composés tour à tour ou simultanément d’implosions, de vagues sous-jacentes ou émergentes, de fourmillements, de voix fantomatiques...reposent sur un terrain mouvant, ondoyant à la faveur des glissades et des désagrégations harmoniques et évoque une conscience qui évolue et se constitue en se transformant.

J’ai porté une attention particulière aux couleurs de l’orchestre que j’ai voulues inédites grâce à l’emploi massif de techniques et modes de jeux spéciaux. Le but poursuivi consistait à faire évoluer les fonctions traditionnelles des instruments de l’orchestre en restant dans une pensée harmonique tout en respectant l’ergonomie de jeu des instruments à l’orchestre. J’ai eu la chance de pouvoir compter sur l’aide de mes collègues musiciens de l’ONL et de bénéficier du concours de musiciens avec qui je mène depuis plusieurs années, en collaboration avec Hugues Dufourt, un travail de recherche sur le renouvellement de l’orchestration : Raquele Magalhaes, flûte, Yannick Herpin, clarinette, Aurélien Pouzet-Robert, hautbois, Elise Jacoberger, fagott, Florian Coutet, tuba, Nathalie Shaw, violon, Tatjana Uhde, violoncelle et Jean-Baptiste Pelletier, contrebasse.

Au cours de nos recherches, Hugues Dufourt et moi-même avons aussi eu l’intuition d’un instrument de percussion métallique nouveau aux sonorités profondes et métalliques. Cette idée s’est matérialisée dans le Veme, qui fera sa première apparition à l’orchestre dans cette oeuvre. Ce projet de création instrumentale s’inscrit dans un partenariat entre l’ONL et le campus de Metz des Arts et Métiers - Paristech. Les percussions de Strasbourg, qui prennent part à la création, ont également concouru à l’entreprise de recherche ainsi que l’acousticien Antoine Chaigne. Cet instrument offre une autre perspective sur le titre de l’oeuvre en faisant référence au métal que l’on chauffe pour lui donner sa forme et à l’échauffement interne dû à ses vibrations complexes.

Des extraits de textes, enregistrés ou chantés, interviennent de tant à autres. Ils sont le fruit d’ateliers d’écriture avec des adolescents encadrés par l’écrivain Jérémie Lefebvre. D’autres jeunes, présents sur scène, manipulent des instruments électroniques, habituellement utilisés par les Dj, par l’intermédiaire desquels ils viennent perturber, colorer et transformer le son de quelques instruments de l’orchestre. Nicolas Chatenet a assuré le suivi technique et pédagogique de ces ateliers. En associant ces jeunes et en m’aventurant dans une expression musicale qui leur est familière, la musique "techno", j’ai souhaité ouvrir un espace de communication et d’échange avec eux. Leurs paroles sur l’amour, la société, l’intimité et le rêve marquent les espoirs, les révoltes et la force qu’ils portent en eux : ils ont été une source réelle d’encouragement et d’inspiration pour moi tout au long de l’écriture de cette pièce.

TEXTE PRÉSENTATION- SURCHAUFFEVERSION COURTE (programme) 1443 caractères.

Surchauffe se rapporte tout d’abord à un état durant lequel se manifeste irrépressiblement une tension interne, un sentiment d’instabilité que j’associe volontiers à l’adolescence. Ma musique traduit cela au gré de tissus sonores changeants, d’implosions, de vagues, de fourmillements... reposant sur un terrain harmonique mouvant.

J’ai cherché à conférer à l’orchestre des couleurs inédites. Deux idées que je partage avec le compositeur Hugues Dufourt m’y ont aidé : l’emploi massif de techniques instrumentales spéciales tirés du travail avec un groupe de musiciens qui nous accompagnent et d’autre part un nouvel instrument de percussion, Le Veme, qui fait sa première apparition. Cet instrument a été réalisé grâce à un partenariat ONL/ campus de Metz-Arts et Métiers-Paristech avec la participation des percussions de Strasbourg et de l’acousticien Antoine Chaigne. Le métal que l’on chauffe pour lui donner sa forme offre une autre perspective sur le titre de l’oeuvre.

Des extraits de textes, fruit d’ateliers d’écriture encadrés par l’écrivain Jérémie Lefebvre, la présence de jeunes, encadrés par Nicolas Chatenet, manipulant des instruments électroniques pour transformer le son des instruments et la présence d’une bande-son aux accents "techno" représentent le lien direct que j’ai voulu avec les adolescents. Leurs écrits marquent les espoirs, les révoltes et la force qu’ils portent en eux : ils ont été une source réelle d’inspiration tout au long de l’écriture de cette pièce.