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MAG MAG u n p a Y s de su rf Surf mag 001 mars 2010 - mensuel

SURF MAG

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Australie, un pays de surf

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M A GM A G

un paYs de surf

Surf mag 001mars 2010 - mensuel

Spécial australiehors série

03/2010

. édito 08

. des conditions favorables 10

. des spots attirants 12

. surfez en Australie, une pratique dangereuse 14. l’histoire du surf 20. un art de vivre et des compétiteurs 22. des surfeurs d’exceptions 24. un sport à risque 29. organisation de compétitions internationales 30. l’émergence de grandes marques 32. l’argent dans le surf 36

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DU SURF AUSTRALIEN

UN PAYS ADAPTE AU SURF

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Partir en Australie, c’est re-joindre une terre isolée dans l’hémisphère sud, située aux antipodes de l’Europe occi-dentale, et si vaste, que l’on parle d’elle comme une «Ile Continent».

Aucune destination n’est plus lointaine de Londres ou de Pa-ris, alors l’imagination s’em-balle...

On a tous au départ l’image d’une terre immense, loin-taine, ensoleillée avec une faune des plus étonnante. Mais la réalité de l’Austra-lie est multiple, on peut ve-nir y chercher des plages, des étendues de poussières rouges, aller à la rencontre d’ aborigènes...Mais un désert? Pas seulement. Des paradis de sable blanc au bord des océans? Oui mais s’y baigner est dangereux.

L’Australie peut être à la fois tout cela, mais autre chose encore.

C’est un des pays, où les ban-lieues résidentielles sont les plus développées, les jeunes «aussies» grandissent à la fois entre les drapeaux de bai-gnade et dans des centres ur-bains, désormais multicultu-rels.

L’Australie est un pays jeune et aventurier tourné vers la nature. Les conditions natu-

relles, climat et ensoleille-ment favorisent les pratiques sportives. Les australiens sont en effet «fous» de sports, et ce n’est pas pour eux seulement un spectacle ou une hygiène de vie, mais c’est avant tout, un élément essentiel de leur identité na-tionale.Le surf en fait partie inté-grante aujourd’hui, puisque les australiens depuis une quinzaine d’années, en ont fait un des maîtres sports de leur nation. D’ailleurs, n’ima-gine t’on pas volontiers l’aus-tralien sous les traits d’un sur-feur blond, musclé et bronzé!

C’est cette histoire du surf australien que ce numéro spé-cial va vous faire découvrir. Une histoire humaine, aven-turière et bohème, sportive , esthétique et compétitive mais également économique avec l’émergence de marques de surf wear, faites au dé-part par des surfeurs pour les surfeurs, puis parties à la conquête du marché interna-tional.

Ainsi la pratique du surf en Australie connaît un impor-tant succès populaire mal-gré de «nombreux dangers», tant au niveau des conditions dans lesquelles il est prati-qué, qu’au niveau du business qu’il engendre désormais.

Pierre et Yohanédito

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L’australie

Des conditions favorables

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La Beach culture en Australie n’est pas une légende, l’adage «Sun, Sand and Surf» fait partie intégrante du style de vie aus-tralien au quotidien. On peut surfer pratiquement sur toutes les côtes et le pays compte les meilleurs spots au monde.

L’Australie est un pays gigantesque de 7,7 millions de kilomètres carré, quinze fois plus grand que la France.Il est baigné par l’océan Indien d’un côté et l’océan Pacifique de l’autre, si bien qu’il peut donner l’impression de former un petit continent. L’océan Indien est chaud avec une houle permanente qui éclate sur les côtes australiennes.Le pays connaîtdes conditions natu-relles qui favorisent les pratiques spor-

tives et les activités de plein air.Le climatfavorable, l’ensoleillement et les 36765 kilomètres de littoral offrent aux amateurs de sports nautiques plus de 7000 plages et aux surfeurs des vagues spectaculaires parmi les plus impression-nantes du monde (ce qui permet aux aus-traliens de surfer toute l’année).Commela majeure partie du pays est une brousse aride et inhospitalière «le bush»,environ 90% des australiens vi-vent en ville ou dans des localités cô-tières, de préférence à moins d’une heure d’une plage. De ce fait les sports nautiques font forcément partie de leur culture.La majorité d’entre eux considèrent la plage comme leur cour intérieure, elle est un lieu de détente en famille où cha-cun fait ce qui lui plaît. Le weekend, les plages sont souvent bondées, c’est fré-

quemment le cas de Bondi beach à Syd-ney. Nombreux sont ceux qui s’essaient alors au surf ou à d’autres activités nau-tiques.Cette frénésie pour les activités sportives peut s’expliquer aussi par le fait que la société australienne est plutôt paisible, prospère, et également isolée du reste du monde, ce qui peut entraîner un cer-tain ennui.La nation australienne s’est donc struc-turée autour des principaux sports et des grands rendez-vous sportifs (tennis, surf, cricket, voile, rugby, athlétisme...).Le surf est devenu avec le football aus-tralien, un véritable mode de vie.De ce point de vue,la société austra-lienne est très tolérante et permissive et laisse chacun mener le style de vie qui lui convient, un principe qui est très for-tement ancré dans les mentalités.

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L’australie unpaysadaptéausurf

Byron Bay

LE PARADIS DES SURFEURS

A Byron Bay, l’ambiance qui règne reflète l’image du surf comme un rêve. Une des plus belles plages du monde, l’art de porter la tongue et l’agilité à gagner sur les vagues sont poussés à l’extrême. Les groupes arrivent en « mini van « avec les planches de surf le toit. Byron Bay est une communauté hippie où l’en-seigne MACDONALD est interdite par la commu-nauté. L’ ambiance y est tout à fait décontractée, naturelle et paradisiaque. Cette plage de sable blanc, avec des rouleaux permanents est ap-préciée de la plus grande partie des australiens.

Les sauveteurs assurent une surveillance avec une attention particulière car la présence est fré-quente. Byron Bay est un bon spot pour s’essayer au surf dans la joie et la détente. Les surfeurs partent au large en pagayant. Ils atteignent le niveau de vague ( le LINE UP ). Le principe est de choisir la vague de la série qui sera la plus grosse et qui sera la plus longue à longer en se callant dans le tube. La vague peut être surfée entièrement, et le surfeur peut alors directement sortir de l’eau et recommencer cette migration permanente.

Lessurfeurs sont considérés ici, comme des per-sonnes d’un autre monde. Le seul problème de ce spot est l’affluence avec surtout une masse touristique importante qui empêche parfois les locaux de bien prendre la vague.

De l’autre côté du cap, « TALLOW BEACH « est un spot sur la côte sauvage, interdit à la bai-gnade. Le surf y est aussi interdit, car c’est l’une des vagues les plus puissantes d’Australie. Elle mesure parfois dix mètres. Les surfeurs suici-daires qui l’affrontent, l’appelle le « MONSTRE «.

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Lieu mythique de l’Australie. Pas moins de 40 spots alignés les uns après les autres sur la côte. Peu d’informations sont fournies sur ce spot puisqu’il est défini sur quarante plagesoù l’on peut surfer facilement.« Ces « spots ne sont pas pratiqués internationalement mais plutôt locale-ment et nationalement. Ce sont des vagues moyennement grosses qui sont surfées par les australiens qui vivent sur la place. Ces spots sont peu fréquentés puisqu’ils s’étendent sur une distance de 50 kilomètres avec quasi, un spot chaque kilomètre, il y a le choix. C’est pour cette raison simple que ces/ce spot(s) est/sont connu(s).

Snapper Rocks

Un des 5 meilleurs spots du monde. Snapper Rocks propose des vagues légendaires, longues, creuses et»fat «Cette ville était connue pour la pêche mais depuis 1995, un phénomène naturel a fait grossir la houle chaque jour et Snapper Rocks est devenu aussi célèbre en Australie que le Harbour Bridge. Au fil du temps, ce spot a connu une affluence spectaculaire. On a déjà compté une session ou il y avait plus de mille surfeurs à l’eau, sur seulement, deux kilomètres. Les locaux sont souvent agressifs avec les touristes qui débutent. Les règles de priorités ne sont jamais respectées et surtout ne sont pas connues de la plupart des surfeurs débutants. Pourtant forts sympathiques, les locaux peuvent alors se montrer dans ces circonstances,peu agréables.

Northern Beaches

Snapper Rocks

Les meilleurs spots se situent dans la partie sud de l’Australie, hors zone tro-picale, aussi bien côté Océan pacifique que côté Océan Indien.

Des sportifs du monde entier viennent en Australie pour tester les «swell» in-comparables, réservés aux experts, là où les vagues sont énormes et dan-gereuses. Mais il y a quand même en Australie, aussi, des spots de surf pour débutants.

Byron Bay

desspotsattirants

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RIP CURL PRO SURF. Toutes les légendes du surf ont forcément surfé la vague de Bell au moins une fois dans leur vie.Dans les années 80-90, le surf a eu un succès massif à Torquay dans l’industrie du surf. L’état de Victoria désigne Bells Beach comme réserve nationale pour les surfeurs. Une belle journée àBells en saison peut attirer une quarantaine de surfeurs. Mais parfois, on ne voit que 2 ou 3 surfeurs à l’eau quand les conditions sont trop grosses. Récemment, Bells a connu des vagues s’élevant jusqu’à 7 mètres.

Margaret river n’est pas UN spot mais quarante six spots. Ils sont répartis sur Margaret River north et south. Ce spot peut accueillir tous les niveaux mais souvent il est doté de vagues énormes, quasi insurfables.

Malgré des conditions difficiles, la plu-part du temps la vague est parfaite, tu-bulaire et de temps en temps «fat «. Les milieux vont de reef breaks puissants ( fonds marins composés de roches ou de coraux ) à des pauses plaisirs dans l’eau pour tous les niveaux.

Il suffit de demander à n’importe quel internaute « sérieux « partout dans le

monde, s’ il a entendu parler de Margaret River et la réponse sera « bien sûr,c’est une vague renommée».

Ce spot et la ville à proximité, accueillent tous les ans la « Drug Aware Pro Mar-garet River «, présentée par O’neill. On peut alors y découvrir une centaine de pratiques de surf différentes, pratiquées sur plus de 130 kilomètres.

C’est un coin béni, avec une des eaux les plus propre du « sixième continent «. Surfer sur des vagues propres et de dif-férents niveaux ( fat, gros, puissant, petit, glassy ) constitue un intérêtincom-parable pour de nombreux surfeurs du monde entier.

Bells Beach est un spot de renommée internationale dans la pro-vince de Victoria, au sud-ouest de Melbourne. Cette côte sauvage reçoit un swell puissant en provenance directe de l’Antarctique.

C’est le spot d’Australie, le plus connu et le plus surfé « internatio-nalement».Bells Beach accueille le « RIP CURL PRO SURF «, une compétition connue de tous les grands surfeurs mondiaux. Toutes les grandes stars y sont présentes ( Kelly Slater, Taj Burrow, Mick-Fanning ... ).

Bells est l’iconographie des spots australiens. Un lien gravé dans le cœur des australiens mais aussi dans leur mémoire. L’histoire des cloches, comme une plage de surf remonte dans l’immédiat après la guerre. En 1949, la plage a été découverte par un groupe de Tor-quay qui faisait de la moto sur les falaises de la cloche. Par la suite, on a nommé la plage « BELL « en référence aux terresagricoles situées sur la falaise.

Au fil du temps, Bell est devenu un point de ralliement pour les surfeurs australiens et internationaux dans une eau chaude. Après sa grande popularité, Bell devient un spot mythique et des grandes firmes comme RipCurl s’y installe. D’où le nom de la compétition

Bells Beach

Ce spot se situe dans le sud de l’Australie, près d’Adélaïde, il est un peu perdu, éloigné et sauvage. Il n’y a pas de plage mais seulement des falaises gigantesques.

C’est un spot très dangereux. Les vagues y sont puissantes, très « fat « comme le disent les locaux. L’endroit estsurtout réputé pour ses eaux infestées de requins et de méduses, une faune qui n’est pas de bonne compagnie pour les surfeurs.

Ce spot est en aucun cas recommandé pour les surfeurs débu-tants. Cet endroit est considéré comme une zone périlleuse et de nombreuses attaques de requins y sont répertoriées. Les locaux n’apprécient guère les quelques touristes qui viennent s’aventurer dans ces eaux «noires «.

Nullarbor est sauvage, et « Sharkey». Les surfeurs qui glissent sur ces vagues sont des suicidaires qui méritent cependant un grand respect de la part de tous.

Nullarbor Margaret River

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Surferenaustralie,unepratiquedangereuseSur les plages et les spots aus-traliens, le danger est partout, de nombreuses consignes ont été mises en place afin d’éviter les accidents, même le soleil peut se transformer en compa-gnon dangereux.

Les ripcurrents

A l’époque où le surf a commencé à se déve-lopper, peu de gens connaissaient les risques des lames de fond.

En Australie, les côtes de l’océan Indien ou du Pacifique sont très attractives mais l’océan peut s’avérer redoutable. Les courants peu-vent être particulièrement forts et les vagues puissantes. La baignade sur une plage non surveillée est peu indiquée, de même que d’al-ler surfer seul lorsqu’un spot est désert. Il peut signifier la présence d’une faune dangereuse, de rochers immergés, de courants.

Chaque année les baigneurs paient un lourd tribut aux courants sur les plages australiennes.Les australiens les appellent les «ripcurrents»

(baïnes),au changement de marée, une eau calme se transforme brutalement en un fort cou-rant vers le large. Les surfeurs qui les connais-sent, les utilisent parfois pour rejoindre le large.

Les lifeguards ont estimé que 90% de leur sau-vetage étaient causés par des courants de baïne. Depuis juillet 2009, 44 personnes sont mortes sur les plages australiennes. Des chiffres qui sont dif-ficilement acceptés en Australie car la plage est une culture, et le sauvetage considéré comme une science. De nombreuses campagnes de prévention sur les plages, et de sauvetage cô-tier, sont menées pour la sensibilisation des bai-gneurs et surfeurs.

Une pratique qui n’est pas sans danger !«J’ai vraiment été impressionné par une houle lors de mon dernier voyage dans le nord de l’Australie de l’ouest. Elle avait été prévue puissante, avec une période assez longue. C’était la première de la saison bien que le mois de juin soit déjà bien avancé. Ce début d’hiver, jusqu’à maintenant avait été assez sté-rile en houles. Le jour précédent avait été com-plètement plat, on en avait profité pour faire

de la plongée. Les systèmes dépressionnaires générant de la houle fonctionnent générale-ment comme des horloges; des vents forts de nord-ouest se lèvent, puis la dépression arrive et il se met à pleuvoir. Puis le vent passe sud-ouest et la pluie s’intensifie. Le vent tourne alors d’un coup et la météo s’améliore d’un coup au même moment où arrive la houle. Alors le vent passe sud-est et les vagues de-viennent incroyables. Le lendemain nous a offert une des houles les plus méchantes qu’il m’ait été donné de voir. La marée baissait et la houle continuait à rentrer, ce qui promet-tait d’offrir des conditions assez exigeantes. Pour quelqu’un qui n’a jamais surfé cette va-gue, la première confrontation peut être très intimidante. Si vous avez la chance de réus-sir le takeoff et de bien vous caler, voue êtes accueilli par des marches et des remous sur la première section, et fonction de la manière dont vous la négociez, la seconde section à tubes peut être encore plus problématique. Il n’est pas rare de réussir trois tubes sur une même vague ici mais il faut avoir l’expérience nécessaire. Il faut voir une p**ain de catre rou-tière pour surfer ce spot». «témoignage d’Anthony Walsh dit Walshy, ex-trait de Surf Europe, septembre 2009»

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Surferenaustralie,unepratiquedangereuse

Le soleil

Le trou dans la couche d’ozone est au dessus de l’Antarctique, donc assez proche de l’Australie, les rayons du soleil sont donc encore plus dangereux surtout à la surface de l’eau.

L’Australie détient le triste record du taux de cancers de la peau le plus élevé au monde. Ces cancers tuent environ 1200 personnes par an.

Les requins

Selon l’ISAF (the International Shark Attaque-File)les requins mordent une soixantaine de personnes chaque année dans le monde. Une bonne part de ces attaques survient en Floride et environ une dizaine en Australie.

Début janvier en Australie, de nombreux SMS ont été envoyés pour annoncer des attaques de requins, et levendredi 28 jan-vier 2010 un surfeur a été attaqué sur le spot d’Archie’sbeach dans le Queensland.

Le grand requin blanc est l’un des plus dangereux prédateurs, mais d’autres espèces comme le bull shark, le tigers-hark sont également présentes dans les eaux australiennes peu profondes et les estuaires. Ils sont potentiellement agres-sifs et leurs attaques sont très mutilantes (les attaques mortelles restent cependant peu nombreuses).

Le bull shark peut mesurer jusqu’à 4 mètres et se trouve surtout aux alentours de Perth dans le western australien ainsi que dans le sud du New South Wales.

Les australiens viennent de compléter leur arsenal de mesures préventives contre les attaques de requins. Une cen-taine de grands requins blancs vont être marqués par un système électronique au large de Perth en Australie de l’ouest (marquage qui sert à mieux cerner les comportements et les déplacements du grand requin blanc dans la région).

Quand un requin approche à moins de 400 mètres d’une plage ou d’un spot de surf une alerte est envoyée aux autorités compétentes (mais seul un petit nombre pourra être marqué). Ce marquage vien-dra compléter les observations des sau-veteurs à terre et les patrouilles de sau-vetage estivales en hélicoptère.

Les conseils donnés aux surfeurs sont d’éviter de surfer au lever et au coucher du soleil, moments de la journée ou les requins se nourrissent.

Les méduses

Beaucoup plus petit mais beaucoup plus rependues, les méduses, elles enva-hissent le littoral nord-est de l’Australie pendant l’été. La plus dangereuse est la cuboméduse «box jellyfish» ,extrême-ment venimeuse, qui est responsable du plus grand nombre de morts de cause animale toute espèce confondue en Australie. Elle possède des tentacules-presque invisibles mesurant jusqu’à 3 mètres et peut arrêter le système cardio vasculaire d’un homme pendant 3 mn. Il en existe des plus petite mais tout aussi venimeuses (les surfeurs portent en prin-cipe des combinaisons qui les protègent de leurs piqûres)

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lesurf,

Histoire du surf«He e’nalu» qui signifie en hawaïen «glisser sur la vague et se fondre avec elle» a pris plus tard le nom de surf en anglais, terme adopté par tous les surfers.

Pratiqué depuis le XVème siècle, c’est dans le nord de la Polynésie que le surf est né et s’est développé. Mais lors de la colonisation des îles d’Hawaï, les auto-rités américaines en interdisent la pra-tique, au prétexte que des missionnaires auraient alors été choqués de voir les autochtones surfer presque nus !

Duke Kahanamoku fait réapparaitre le surf au début du XXème siècle dans les îles Hawaï. Il se répand alors aux Etats unis et en Australie où, en 1914, Duke, fait une dé-monstration de son sport. Le surf a en-chanté les australiens ...Mais pendant la période coloniale et jusqu’en 1902, en Australie, il était inter-dit de se baigner.Quand cette loi a été

abrogée, les australiens se sont rués sur leurs côtes. Mais l’océan présentait tel-lement de dangers que des groupes de personnes se sont organisés afin de por-ter secours à ceux qui en avaient besoin.Avant de devenir un sport à part entière, le surf était utilisé par les sauveteurs pour porter secours aux nageurs en difficulté.

C’est le début des clubs de sauvetage qui ont utilisé le surf pour le sauvetage en mer. Il en existe aujourd’hui plus de 300 clubs de surf de sauvetage. C’est la Surf Live SavingAustralia (AVMSL) com-posée de 130 000 membres bénévoles qui secourent environ 11000 nageurs et surfeurs par an.C’est au départ, Duke qui a créé des planches en bois local, les planches de

Balsa ( planche grande etlégère). Puis la fabrication a explosé dans les années 50 avec de nouveaux matériaux comme la mousse polyuréthane et la fibre de verre.

Dès 1966, les championnats du monde sont dominés par les australiens. C’est à partir de ce moment là, qu’est née une grande rivalité entre les Hawaïens et les Australiens. Mark Richards et d’autres après lui, font passer le surf, d’expres-sion artistique à un sport à part entière. Nay Young, le célèbre surfeur australien, gagne le RipCurl Pro Surf, 4 fois, record encore jamais égalé. Nat est considéré comme le pilier du surf en Australie mais, c’est aussi un des plus grands sur-feurs de l’histoire mondial du surf.

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unsportnational

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unartdevivre...

des"bohêmes"

filles, très bronzées elles ont des tatouages surtout sur les bras et dans le dos. Ils tentent de vivre encore déses-pérément le rêve australien qui pour eux consiste à apporter da-vantage d’âme dans le monde matérialiste qui les entoure. Ces surfeurs sont joyeux, se baladent avec la planche sous le bras et en bande. Ils vont ensemble dé-fier des vagues, les uns pour y chercher une énergie spirituelle, mais pour la plupart, c’est tout simplement pour le «fun».Puis les surfeurs sont aussi deve-nus des compétiteurs. Ils sont de plus en plus agiles et vifs dans leur pratique, veulent prouver qu’ils sont plus forts, et veulent aussi savoir qui est le meilleur. Au plaisir de surfer s’ajoute alors

la violence des rivalités où par-fois le surfeur met sa vie en dan-ger. Progressivement «la gagne» a endurci l’esprit des compéti-teurs. Ces sportifs plus compé-titifs et plus individualistes que les bohèmes d’avant, ont ainsi constitué un circuit internatio-nal de compétitions profession-nelles. Dès lors les années 80 voient le surf se développer et passer d’une pratique confidentielle au surf de masseDe vagues en vagues, de modes en modes, les surfeurs bohèmes des années 70 ont vu le surf se transformer en business.L’esprit réfractaire et voyageur des années 70 s’est largement estompé.

« Incroyable mais vrai! En 1954, la reine d’Angle-terre assiste à une com-pétition à Bondi Beach à Sydney. Depuis cette date, le surf est l’un des sports les plus populaires en Australie. Aujourd’hui, quand on évoque ce pays, on pense toujours au surf. D’ailleurs 10 à 15% de la population le pratique et tout sportif y est initié».

Des «bohèmes» aux «rebelles» puis aux compétiteursAu départ plutôt «bohèmes» dans les années 60, les surfeurs préféraient la saveur des vagues au confort d’une vie établie, ils s’installaient sur les plages pour

se consacrer aux joies de la houle. Une génération de «hip-pies» pour laquelle la nature, la drogue et les voyages com-blaient l’existence et permet-taient de vivre ensemble.Une génération qui a laissé place à des surfeurs au carac-tère plus rebelle qui rejettent le conformisme australien et qui se soucient peu de la so-ciété, de ses règles et de ses lois. Ils ne sont pas pour autant marginaux , mais ce sont des individus qui aiment vivre en communauté, à leur manière et sans se poser de question. Ils sont facilement reconnais-sables grâce à leur look. Les garçons ont les cheveux longs, passent leurs journées en tong et en short de bain. Quant aux

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des"bohêmes"

àunegénérationderebelleSetdecompétiteurs

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Des surfeurs à la renommée internationaleLes surfeurs australiens sont les moteurs du circuit pro, ils se caractérisent par leur engagement dans les vagues et par leur fort esprit de compétition.

( 32 ans )

Taj est le plus jeune surfeur a avoir remporté le championnat WQS 1996 à l’âge de 18 ans. Il aurait pu commencer les compétitions pro dès ce jeune âge mais il a préféré attendre et acquérir une plus grande expérience de la vague. Il devient « roockie of the year « pour son meilleur classement australien en 1999. Taj a commencé ses premières sessions au sud ouest de l’Australie à l’âge de 7 ans. Onze ans plus tard, il a été nommé» jeune sportif australien de l’année», un titre pourtant convoité par les plus grands champions du pays. Il devient alors un prétendant sérieux au titre mondial. Taj est une sorte de « superstar hollywoodienne « car il a joué dans plusieurs films qui ont eu un réel succés. Son talent inspire la jeunesse mondiale. Il a fait connaitre le Rip Curl Pro de Bells Beach qui est à pré-sent l’une des compétitions les plus connues au monde. Grâce à de solides performances cette année, il efface la concurrence et se rapproche du titre mondial.

( 49 ans )

Retraité à présent, Tom a été le surfeur le plus contesté de sa génération. Grâce à ses deux victoires aux championnats du monde en 1983 et 1984, il est devenu un géant dans ledomaine du surf. Trois éléments ont permis sa carrière et ses victoires: le conditionnement, la polyvalence et «les blessures». Tout au long de sa carrière, des blessures ont empêchéTom de développer son potentiel, mais ses en-trainements stricts en surf trip ont cependant sauvé sa car-rière à plusieurs reprises. De plus, grâce à un contrat avec Quicksilver, Tom est devenu le premier surfeur millionnaire. Son portrait figure actuellement dans la maison blanche à Washington. Il a accumulé 26 victoires dans sa vie et est considéré comme le surfeur le plus puissant de la terre.

SURFEURSD’exception,

Tom Caroll

Taj Burrow

Tom Caroll

Taj Burrow

Serena Brooke

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Des surfeurs à la renommée internationaleLes surfeurs australiens sont les moteurs du circuit pro, ils se caractérisent par leur engagement dans les vagues et par leur fort esprit de compétition.

( 34 ans )

Elle a commencé à participer à des concours amateurs en 1990, à l’âge de 14ans. Pendant une courte période, elle laissa le surf de côté pour se consacrer à la fin de ses études se-condaires. Elle a repris le surf ensuite, et 5 ans plus tard, elle entre sur le circuit professionnel. En 2001, elle a remporté la compétition fémi-nine australienne de l’année « Billabongpro «et finira seconde au WCT (championnat du monde) considérée comme la plus grande compétition internationale. Serena est l’une des athlètes la plus commercialisée dans le surf féminin. Elle est aussi populaire grâce aux stages de surf qu’elle donne aux jeunes adolescents qui veulent apprendre le sport « national «. Elle a créé par la suite la Serena Brooke charity Foundation qui permet de re-cueillir des fonds pour l’enfant « ORANGE COUNTRY PREVENTION CENTER «.

( 63 ans )

Nat a grandi dans une banlieue de Sydney. Sa cour de récréation a été la plage de Bondi. Il a chevauché sa première vague à l’âge de 10ans. Au cours de sa jeunesse, son talent n’a fait que grandir. Il a gagné sa première compétition à l’âge de 16 ans, et a remporté ce premier titre devant Midget Farrely, avec qui il a eu ensuite, une rivalité durant toute sa carrière. Nat s’est avéré être l’un des surfeurs les plus influents et l’une des personnalités les plus charis-matiques du surf. Il est reconnu comme l’un des plus grands surfeurs de l’histoire mondiale. Il est surnommé « The Annimal « pour son agressivité et sa puissance dans l’âme de la vague. Il a remporté le Rip Curl Pro surf de Bells, 4 fois et cette performance est devenue un record mondial. Young est également une vedette du cinéma car il a joué dans plusieurs films connus comme « La Plage « qui a connu un succès en France. Nat, depuis sa retraite, écrit des livres et se consacre à sa famille.

( 38 ans )

Layne est devenue la plus puissante surfeuse et l’une des plus en-gagée dans le circuit et surtout une grande concurrente de sa géné-ration. Depuis sa plus jeune enfance, elle a voulu participer au circuit pro, elle voulait prospérer dans le surf. Directement, elle a participé aux compétitions pro sur le « sixième continent « . A l’âge de 20 ans, elle était numéro six mondiale, et elle a commencé son régime « sec « d’entrainement physique. Ces entrainements intensifs lui ont permis de se distinguer de toutes les autres surfeuses de sa décennie. Elle a remporté épreuve sur épreuve de 1997 à 2000, soit 16 victoires en 3 ans, ce qui est un record en Australie et aussi au plan mondial. Elle a remporté 7 titres mondiaux et a brisé 4 records historiques avec une volonté déconcertante. En 2009, elle a surfé sur la plus grande vague monté pour une femme en Australie «The Ours «. Layne a créé sa propre marque de vêtement « Beachley Athletic «.

SURFEURSD’exception

Serena Brooke

Nat Young

Layne Beachley

Serena Brooke

Nat Young

Layne Beachley

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( 29 ans )

Mick a appris à surfer à l’âge de cinq ans dans les zones côtières de la Nou-velles-Galles du sud. Mais il a dû faire face à des difficultés de taille au cours de sa vie. A l’âge de 16ans, il perd son frère ainé, Sean avec qui, il voulait faire la «tournée» et parvenir ensemble au som-met du surf. Mick est resté fidèle à leur rêve en poursuivant son ascension de sur-feur professionnel. En 2002, il a fini dans le TOP 5 des meilleurs surfeurs du monde et deux ans plus tard, il se rapproche du titre mondial. Mais lors d’un voyage à Bali, les difficultés continuent. Mick se déchire ses «ischion-jambiers» qui se détachent de l’os à la suite d’un wipe out assez spectaculaire. Après six mois de rééducation intense, il re-monte sur sa planche et poursuit son rêve. Mick a mis fin au record de Kelly Slater (9 titres de champion du monde à la suite) qu’il a battu, et c’était sa première victoire en championnat du monde. Rempli d’émotion en repensant à son frère, il a réalisé «leur rêve». Aujourd’hui il représente l’avenir de son sport, il pourrait en devenir le leader incontesté.

Mick Fanning

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Stephanie Gilmore ( 22 ans )

Elle a débuté la passion de sa vie, à l’âge de 10 ans sur un BODYBOARD et a connu le triomphe dès l’âge de 17ans. Elle a gagné 27 titres à ce jour dont 3 de championne du monde. Elle est « roockieof the year «, un titre australien grandiose. C’est la première fois dans l’histoire qu’une surfeuse est championne du monde dés son entrée sur le circuit profes-sionnel. En 2007, Stéphanie a été élue meilleure sportive par les internautes. Ses compétences sont considérées comme rarissimes pour son âge. Elle a signé son premier contrat avec Rip-Curl en 2007. Elle pourrait devenir la surfeuse la mieux payée et aussi pourrait être une surfeuse de renommée mondiale. Elle adore jouer de la guitare, elle voulait faire partie d’un groupe de mu-sique avec des amis et jouer dans un bar en face de la plage pour surveiller le «swell australien». StéphanieGilmore est une star professionnelle du surf. Sa carrière sera probablement encore longue et sans doute magique.

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UnsportàrisquePlus une vague est grosse, plus sa force de frappe se démultiplie.Surfer une vague de 4 à 5 mètres, c’est souvent n’être qu’une allumette sur un océan en furie.

La mesure des vagues

Des secondes qui peuvent être infernales

Aujourd’hui, les surfers peuvent rechercher sur Internet des données océano-atmosphériques pour tous les Océans avec une mise à jour toutes les six heures.

Depuis une quinzaine d’an-nées, la météorologie et l’océanographie permet-tent aux surfeurs d’avoir sur Internet quelques jours à l’avance,des informations sur la force du vent ou la taille des vagues. Malgré cela, ils doivent toujours apprendre à sentir l’océan

en «lisant» la houle.Lire la houle se fait à force d’obser-vation et de pratique.Une houle longue, ali-gnée et espacée avec une surface océane lisse est le signe qu’elle vient de loin et qu’elle s’est détachée de la tempête qui l’a produite. Inversement, une houle désordonnée signifie sans doute que le vent qui en est à l’origine est proche.La taille et la puissance d’une vague peut en dire long sur la force du vent ou des intempéries qui en sont à l’origine.

De l’info météo en continu sur internet

L’écume d’une vague est un mélange d’eau et d’air dans lequel le surfeur peut peiner à nager pour remonter à la surface. Être avalé par une vague, puis ballotté dans tous les sens, le corps n’est alors plus rien jusqu’à ce que la tête ressorte de l’écume.

Combien de temps le sur-feur peut-il rester sous l’eau quand il est pris dans «la machine à laver»?D’une manière générale , il passe rarement plus de 10 se-condes sous l’eau. De 10 à 15 secondes,la situation peut être tenable. Au delà, dans le cas de très grosses vagues, l’entrainement

physique et l’expérience sont essentiels pour ne pas paniquer. Il peut arri-ver qu’une chute au point d’impact d’une vague puis-sante mette les poumons du surfeur à l’épreuve.

Sous la vague, le cœur est aussi mis à rude épreuve car s’y ajoute le stress d’être retenu sous l’eau (ce qui consomme plus rapide-ment son oxygène).

Le pire pour un surfeur est de ne pas pouvoir remon-ter à la surface avant le pas-sage de la vague suivante, le cap des 15 secondes est alors dangereusement franchi.

La mesure des vagues est souvent source de polémique chez les surfeurs.

La règle veut qu’on établisse la taille d’une vague en fonction du niveau général de la sur-face de l’océan et non de la surface qui se situe juste devant le déferle-ment (forcément plus basse). La vague en s’éle-vant aspire l’eau qu’elle a devant elle et augmente d’autant sa hauteur. Ce-pendant, plus les vagues deviennent grosses, plus

il est difficile d’apprécier précisément leur taille, notamment quand on est au bord. Une vague de 4 mètres n’apourtant rien à voir avec une va-gue de 3 mètres, car la puissance de son déferle-ment s’amplifie démesu-rément pour un mètre de haut de plus.C’est seulement une fois dans l’eau et face aux vagues que le surfeur prend conscience de leur taille, et les mauvaises surprises peuvent être as-sez fréquentes.

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Organisations de compétitions internationales annuellesDeux des plus grandes com-pétitions de surf ont lieu en Australie, le Bells Beach Pro et le Quiksilver Pro.

Le Rip Curl Pro (Bells Beach Pro) est une compétition du champion-nat du monde de surf qui a lieu sur la magnifique et célèbre plage de Bells Beach dans l’état de Victoria en Australie. Ce grand événement existe depuis 1973, sponsorisé par les grandes marques de surf Quiksil-ver puis Rip Curl. Ce spot est utilisé pour les compétitions Hommes et Femmes depuis 2008.

Le vainqueur 2009 de cette compé-titions est le célèbre surfeur australien Joël Parkinson, et pour les femmes c’est la brésilienne Silvana Lima qui remporte le titre 2009.

Le Quiksilver Pro est également une épreuve du championnat du monde parrainée par Quiksilver qui a lieu depuis 2001 sur la Gold Coast dans l’état du Queensland en Australie, plus précisément sur le spot de Snapper Rocks, Coolangatta. Le vainqueur 2009 de cette compétition est encore l’australien Joël Parkinson.

Le surf se doit d’offrir une image irréprochable. Pour cela, sur les plages lors des compétitions tel que le Quik-silver Pro sur la Gold Coast, toutes les infrastructures de sécurité sont sur le pied de guerre, des pompiers jusqu’aux membres du Ro-tary (organisation qui a pour mission de servir l’intérêt général et faire progresser l’entente et la paix dans le monde) sont présents.

Toute la ville est mobilisée. Des clôtures sont installées pour ac-cueillir les millions de spectateurs,

il faudra payer 1,8 euros pour se stationner et 6;7 euros pour accé-der à la plage. Des toilettes et des poubelles de tri sélectif sont ins-tallées partout. Tout cela permet-tra aux millions de fans d’admirer le spectacle et de suivre leurs sur-feurs préférés.

Durant ce weekend, les surf shop de la ville seront beaucoup fré-quentés, la recette du plus grand magasin avoisinera le million de dollars Australiens (soit environ 603 milles euros).

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DUsurfaUSTRALIEN

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émergencedesgrandesmarquesBusiness autour du surfLe surf business a été inventé par une bande de surfeurs australiens à Torquay, petite localité proche de Melbourne. Torquay, dénommée Surf City, est devenue le temple du business. Sur les 5 premières entre-prises de surf wear, 3 sont austra-liennes et 2 sont nées à Torquay.

Dans les années 90, l’économie du surf wear pèse plusieurs milliards de dollars dans le monde, et les fa-meuses marques australiennes sont devenues multinationales.

Le plus bel exemple de réussite du sec-teur du business est peut être la licence américaine de Quiksilver qui a racheté la maison-mère australienne et qui est aujourd’hui bien cotée à Wall Street. Avec 161 millions d’euros de ventes mondiales pour le seul trimestre de 2002, elle devancerait de loin les autres grandes firmes. Quiksilver a été fondée en 1970 en Australie par deux surfeurs qui ont inventé la première short board pour pratiquer le surf.En langue aborigène, «billa» signifie point d’eau et «bong» mort. Billabong a

été crée en 1973 par Gordon Merchant et sa femme Rena. En 2000, après une grande ascensionla société est introduite en bourse à Sydney. Cette bonne opération permet au groupe Billabong Internationnal d’acquérir successivement les marques Von Zipper, Element, Honolua Surf compagny, Kuston, Palmers Surf et tout dernièrement Nixon. Billabong a été la première marque à s’intéresser aux ska-teurs bien avant Quiksilver et Hawk. Au-jourd’hui Billabong, c’est 1750 employés sur 100 pays et un chiffre d’affaire de 1 milliard de dollars australiens en 2000.Rip Curl est une marque créée par des surfeurs pour des surfeurs. C’est le mes-sage que veut faire passer la marque australienne pour se démarquer de ses conccurents. Née a Torquay, en 1968 dans le garage de deux surfeurs, Brian Singer et Doug WarBrick, Rip Curl, ne fa-briquait à ses débuts que des planches de surf. Puis rapidement, ils ont conçu des combinaisons très résistantes au froid, car l’été l’eau est chaude mais en hiver c’est loin d’être le cas. Rip Curl dé-veloppe désormais une branche Rip Curl Girl pour concurrencer Roxy (la marque

féminine de Quiksilver).Avec l’installation de grandes firmes comme Rip Curl et Quiksilver, Torquay est connue comme la cité du surf et le berceau de son industrie. Sur 10 000 ha-bitants seulement 600 à 800 travaillent dans les entreprises de surf, un nombre d’emplois qui peut paraître assez faible compte tenu du chiffre d’affaire de l’in-dustrie du surf. En effet la plupart de la production est sous traitée en Asie. Les salariés ici sont employés à la concep-tion, au marketing et à la communica-tion. A l’exception des combinaisons néoprènes très techniques de chez Rip Curl encore fabriquées à Torquay.

Aujourd’hui le surf wear est littérale-ment sorti de son contexte de départ pour gagner des parts de marché sup-plémentaires sur d’autres créneaux (ski, chaussures, skate, rollers...) La tentation est grande mais les spécialistes du surf wear ne risquent-ils pas de perdre leur âme et le secret de leur réussite par cette fuite en avant?

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«J’étudiais les maths, et un matin, alors que je me rendais à un examen, j’ai remarqué des vagues sublimes. J’ai vite fait demi tour pour aller surfer à Bell’s. Adieu les études. Par la suite j’ai dû faire de nombreux petite boulots, sitôt le job fini je pouvais retourner à l’eau. Plus tard nous nous sommes lancés dans la fabrication de surfs et nous avons réalisé que le problème ici n’était pas le manque de surfs mais la tem-pérature de l’eau. Quelques années plus tard, les hawaïens ont commandé nos wet suits, notre réputation était faite et notre industrie allait commencer à se développer»

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Témoignage de Brian SingerTémoignage de Brian Singer un des fondateurs de Rip Curl

Le marché du surf australien en chiffres

Quiksilver : 161 millions d’euros trimestriel 2002 Billabong : 229 millions d’euros annuel 2001Rip Curl : 200 millions d’euros annuel 2001

On estime à 1 million le nombrede surfs vendus/an dans le monde

500 000 aux USA100 000 en Australie15 000 en France

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Même si les marques australiennes re-vendiquent des valeurs authentiques, écologiques et subversives, elles res-tent difficilement insensibles au marché.

Après s’être diversifiés, les géants du surf wear australien sont désormais pour certains vendus en bourse...L’esprit du surf peut-il résister dans le marché?

Comment les surfeurs peuvent-ils réagir quand ils verront leurs valeurs se vendre en bourse?

Pour beaucoup d’entre eux, il paraît difficile de «sur-fer» sur des millions sans avoir jamais mis les pieds sur une planche.

Mais pour les dirigeants des entreprises austra-liennes, leur implication dans les compétitions et leur investissement dans le sponsoring sont des garan-ties de crédibilité dans le monde du surf. Ils rappel-lent également volontiers que leurs managers sont d’authentiques surfeurs.

Le business ne doit pas pourrir l’âme du surf, la rai-son de vivre du surfeur qui consiste à évoluer avec l’océan et de vivre avec lui.

Le surf produit donc beaucoup d’argent, ce qui peut nuire à la pureté de ce sport, mais on peut dire aussi que ce développement économique attire de ce fait d’autres pratiquants qui peuvent à leur tour vivre cette passion.

Chacun en défiant la vague, doit donc pouvoir y trou-ver son plaisir, l’esthétique du mouvement, la compé-tition, la recherche de l’extrême dans de très grosses vagues ou bien encore un simple loisir de plage.

Même si aujourd’hui certains surfeurs ont trop ten-dance à se prendre au sérieux et à vouloir faire la loi sur les vagues, partager la vague avec un état d’es-prit positif et cool doit donc rester une des valeurs principales.

Le surf peut-il perdre sa pureté et son âmedans le monde de l’argent ?

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Directeur de la publicationPierre Loizeau et Yohan Méleuc

Rédacteurs en chefPierre Loizeau et Yohan Méleuc

Design graphique et maquette Philippe et Mélanie Young

ImprimeurSociété Buroplan La Roche sur Yon

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