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INVESTMENT STRATEGY & RESEARCH Economic Research Facteurs de succès pour PME suisses 2015 Septembre 2015 Swiss Issues Branches Investir en période de taux bas et de franc fort

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INVESTMENT STRATEGY & RESEARCH Economic Research

Facteurs de succès pour PME suisses 2015

Septembre 2015 Swiss Issues Branches

Investir en période de taux bas et de franc fort

Credit Suisse Economic Research

Swiss Issues Branches | Septembre 2015 2

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Loris Centola

Global Head of Research and Head of Business Development

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20 juillet 2015

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Auteurs Patricia Feubli +41 44 333 68 71 [email protected] Emilie Gachet +41 44 332 09 74 [email protected] Emanuel Roos Maxime Botteron

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Editorial

Encore plus que l’année passée, un événement particulier a de nouveau modifié les attentes et le discours au sujet de l’évolution économique de notre pays en début d’année. Le 9 fé-vrier 2014, l’initiative «contre l’immigration de masse» était adoptée, suscitant de fortes inquié-tudes quant aux relations entre la Suisse et l’UE, de loin le plus gros marché des PME exporta-trices suisses. Le 15 janvier de cette année, la Banque nationale suisse (BNS) décidait à la surprise générale d’abolir le cours plancher avec l’euro, déclenchant aussitôt l’envolée du franc suisse, dont le niveau n’a toujours pas été complètement corrigé à ce jour. Pour autant, ces deux événements n’ont, pour diverses raisons, (pour l’instant) pas entraîné de baisse notable de l'attractivité de la Suisse en tant que place économique. C’est du moins l’avis des quelque 1000 à 2000 PME qui participent chaque année depuis 2012 à notre enquête sur les facteurs de succès de la place économique helvétique. Cette année également, les petites et moyennes entreprises lui ont donné de bonnes notes dans l’ensemble. Néanmoins, il apparaît que depuis la première prise de pouls il y a trois ans, l’évaluation s’est progressivement dégra-dée et que les PME ont tendance à voir l’avenir avec pessimisme. Quelle influence pourrait avoir ce ressenti général sur les décisions concrètes des chefs d’entreprises suisses? Telle est la question à laquelle tente de répondre la présente étude. A de multiples niveaux, des décisions importantes doivent être prises. Les décisions d’investissement des entreprises jouent un rôle central. Les investissements d’aujourd’hui – qu’il s’agisse d’équipement, d’immobilier d’entreprise, de formation du personnel, de recherche et dévelop-pement ou de participations stratégiques – jettent les bases du succès de demain. Dans ce quatrième volet de notre série d’études «Facteurs de succès pour PME suisses», nous nous penchons donc sur l’activité d’investissement des PME. Nous voulions savoir combien les en-treprises ont investi ces dernières années et dans quels domaines. Pour quelles raisons ont-elles investi? Comment ont-elles financé leurs investissements? Quels obstacles ont-elles ren-contré dans leur activité d’investissement? Dans ce contexte, nous avons également enquêté pour comprendre comment les phases d’appréciation du franc de 2010/2011 et de 2015 ainsi que la faiblesse persistante des taux d’intérêt depuis désormais plusieurs années influençaient l’activité d’investissement des petites et moyennes entreprises. Nous vous souhaitons une lecture agréable et stimulante.

Andreas Gerber Oliver Adler Responsable Affaires PME Suisse Responsable Economic Research

L’Union suisse des arts et métiers (usam) et le Credit Suisse L’Union suisse des arts et métiers (usam) représente 250 organisations membres et près de 300 000 entreprises. Plus grande association faîtière du pays, l’usam défend l’intérêt des PME suisses en œuvrant pour des conditions-cadres économiques et politiques opti-males, ainsi que pour un environnement favorable aux entreprises. Depuis plus de cinq ans, l’Union suisse des arts et métiers (usam) et le Credit Suisse travaillent comme partenaires dans de multiples domaines afin de soutenir l’entrepreneuriat suisse d’aujourd’hui et de de-main. Car c’est lui qui crée des emplois et des valeurs tout en favorisant les innovations.

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Swiss Issues Branches | Septembre 2015 4

Sommaire

Management Summary 5 Informations sur l’enquête PME 2015 7 Facteurs de succès pour PME suisses 9 Importance et influence actuelles 9 Evolution attendue 11 Investissements des PME 13 Vue d’ensemble macro-économique 13 Montants et domaines des investissements 17 Motifs des investissements et obstacles 20 Dépenses en formation du personnel 23 Financement 24 Franc fort 30 Bilan 35 Annexe 36

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Management Summary

Pour la quatrième fois de suite, le Credit Suisse a interrogé les PME suisses sur les facteurs de succès propres à la place économique suisse. Comme les années précédentes, les PME ont jugé favorablement les conditions économiques et politiques générales du pays. Le niveau de qualification de la main-d’œuvre – de l’avis des participants à l'enquête le premier facteur de succès – a de nouveau une influence très positive sur le succès des PME. Depuis 2012, ce-pendant, l’évaluation de la Suisse comme place économique s’est légèrement dégradée dans l’ensemble. En cause, notamment, le contexte économique et, une fois de plus, les conditions-cadres réglementaires. En outre, l’interdépendance de l’économie suisse avec l'étranger exerce une influence nettement plus négative sur le succès des PME en 2015 que l’an passé. La force actuelle du franc n’y est probablement pas étrangère. L’évaluation de la Suisse comme place économique par les PME devrait de surcroît se détério-rer à l’avenir. Les entreprises de l’industrie et du commerce, en particulier, pensent que les facteurs de succès risquent d’évoluer plutôt en leur défaveur à moyen terme. Selon l’enquête, les domaines d’intervention prioritaires sont le contexte économique et les conditions réglemen-taires, facteurs qui ont la plus forte influence sur le succès des PME après le capital humain. Alors que les entreprises ont un pouvoir relativement limité sur le contexte économique, la poli-tique peut, elle, agir sur les conditions réglementaires. Depuis quatre ans maintenant, les PME pointent du doigt dans notre enquête la charge qui pèse sur elles à cause de la réglementation. Pour cette raison, une action appropriée sur le plan politique devrait avoir la plus haute priorité.

Les investissements revêtent une importance primordiale pour la compétitivité d’une économie nationale et, de ce fait, la qualité de sa place économique. C’est pourquoi l’étude de cette an-née traite en détail de l’activité d’investissement des PME. En 2014, la formation brute de capital fixe du pays s’élevait à environ 150 mrd de CHF. Avec une part d’environ 23% du pro-duit intérieur brut, la Suisse possède un taux d’investissement parmi les plus élevés des pays occidentaux. Près de 65% des investissements totaux sont réalisés par les entreprises. Deux tiers de ces investissements d’entreprises ont été consacrés aux équipements. Parmi les inves-tissements d’équipement, un quart concernait la recherche et le développement. La grande im-portance du capital humain et du savoir comme facteurs de succès apparaît donc également dans les investissements. Outre les investissements à l’intérieur du pays, les entreprises suisses investissent également à l’étranger, lesquels investissements atteignaient en 2013 15 mrd de CHF (sans sociétés financières et holdings). En règle générale, l’incertitude économique et politique a des répercussions négatives sur l’activité d’investissement des entreprises. Les conditions de financement exercent aussi une influence, mais celle-ci reste secondaire par rapport à l’incertitude politico-économique. Compte tenu de la crise de l’euro, de la vigueur du franc et de plusieurs interventions controversées en matière de politique économique, il n’est donc pas surprenant que, malgré des taux d’intérêt au plus bas, les investissements suisses aient peu augmenté ces dernières années par rapport aux années précé-dant la crise financière de 2008. Au vu de la force actuelle du franc et des perspectives conjonctu-relles assombries en conséquence, nous tablons pour 2015 sur une croissance des investisse-ments réels sensiblement inférieure à celle de l’année précédente. En 2016 également, les inves-tissements suisses devraient connaître une croissance modeste en comparaison pluriannuelle. L’incertitude économique et politique – au même titre que le manque de savoir-faire et de main-d’œuvre qualifiée – est une entrave importante à l’investissement pour les PME, qui s’est de surcroît accentuée ces dernières années. Mais, conformément aux résultats concernant les facteurs de succès, c’est la réglementation qui constitue le premier obstacle à l’investissement au sens des PME interrogées. Il ne faut pas sous-estimer l’effet des obstacles à l’investissement: entre 2009 et 2014, 58% des PME interrogées n’ont pas pu mener à bien des projets d’investissement importants, soit à cause d’une demande insuffisante, de l’incertitude, de la réglementation, d’une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, soit – plus rare-ment – d’un manque de financement. Malgré les différents obstacles, 90% des PME sondées ont procédé à des investissements entre 2009 et 2014, dépensant en moyenne 10,1% de leur chiffre d’affaires. On distingue cependant des différences claires entre les branches. Tandis que les prestataires de services (sans le com-merce) investissaient environ 16% de leur chiffre d'affaires ces six dernières années, le chiffre atteignait près de 10% dans l’industrie de pointe et environ 5% dans le commerce.

La place économique suisse, toujours bien notée par les PME (pp. 9-12)

L’évaluation de la place économique suisse devrait encore se détériorer (pp. 9-12)

Les investissements améliorent la qualité de la place économique (pp. 13-16)

L’incertitude politique et économique influence négativement le montant des investissements (pp. 13-16)

Les principaux obstacles à l’investissement pour les PME: réglementation, incertitude et pénurie de main-d’œuvre qualifiée (pp. 20-22)

Les PME investissent en moyenne 10% de leur chiffre d’affaires (pp. 17-19)

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A raison de 47% des investissements totaux des PME interrogées, l’immobilier représentait le principal poste d’investissement sur la période 2009-2014. Les PME de la branche du tourisme et des loisirs, ainsi que de la santé, de l’éducation et du social, ont investi plus que la moyenne dans l’immobilier. Le deuxième poste d’investissement était les équipements (42%). L’industrie de pointe, à fort coefficient de recherche, a investi une part supérieure à la moyenne dans la recherche et le développement ainsi que les participations stratégiques. L’enquête révèle par ailleurs que les investissements immobiliers ont pris de l’importance dans toutes les branches ces six dernières années. Seules 6% des PME interrogées ont investi à l’étranger entre 2009 et 2014. D’après l’enquête, les domaines d’investissement de la recherche et du développement ainsi que des participations et acquisitions devraient jouer un plus grand rôle à l’avenir. Ceci peut s’expliquer par le fait que les PME investissent davantage en 2015/16 dans l’optique de ga-gner en efficacité et de répondre à la pression concurrentielle grandissante, notamment dans le contexte actuel du franc fort. Les gains d’efficacité, tout comme le remplacement d'infrastruc-tures vieillissantes, étaient déjà un motif d'investissment important pour les PME ces dernières années. Les PME sont tout à fait conscientes de l’importance déterminante du capital humain dans le succès des entreprises et la réussite des grands projets d’investissement. Quatre cinquièmes des PME interrogées ont investi, au cours des six dernières années, dans la formation de leurs sala-riés, les moyennes entreprises dépensant un peu plus souvent que les petites et microentreprises. Les instruments de financement externe les plus courants sont les crédits d’exploitation/d'in-vestissement ainsi que les hypothèques et les crédits de construction. Les hypothèques sont un peu plus présentes chez les PME plus anciennes que chez les jeunes PME, pour lesquelles les emprunts non-bancaires sont légèrement plus importants. Le leasing est plus répandu dans l’industrie que dans les autres branches. Dans la mesure où les conditions de financement jouent dans l'ensemble un rôle plutôt secon-daire dans les décisions d’investissement, la faiblesse durable des taux d’intérêt n’a pas permis de stimuler beaucoup les investissements des PME. Ainsi, à peine un tiers des PME affirment que les taux d’intérêt bas ont influé positivement sur le montant de leurs investissements ou leur bénéfice entre 2009 et 2014. La situation dans la construction est un peu différente. En effet, cette branche a pu profiter des taux bas à double titre. D’une part, du fait des coûts de finan-cement réduits, et, d’autre part, de l’augmentation de la demande d’immobilier (et par consé-quent de services de construction) liée au prix avantageux des hypothèques. Depuis le début de l’année, de nombreuses PME suisses, principalement dans l’industrie et le commerce, luttent contre l’appréciation du franc qui a suivie l’abandon du cours plancher. Selon l’enquête, cette nouvelle appréciation devrait même être un peu plus difficile à surmonter que celle de 2010/11. 40% des PME sondées s’attendent en conséquence à ce que leur chiffre d'affaires et leurs marges diminuent. 30% escomptent une perte de compétitivité. Bien que la majorité des PME interrogées déclarent maintenir leurs plans d’investissement en dépit de la vigueur du franc, 20% d’entre elles prévoient tout de même une réduction. Dans l’industrie de pointe, la proportion atteint même 44%. En cause là encore, l’effet de frein de l’incertitude économique – fortement amplifiée par la force du franc – sur l’activité d’investissement. Il ressort de l’enquête que les PME qui diminuent leurs investissements sont plus tournées vers l’exportation que le reste des PME. En outre, elles anticipent plus souvent un effet négatif de l’appréciation du franc sur leurs chiffre d’affaires, marges et compétitivité. Leur compétitivité souffrait déjà plus que celle des autres PME avant l’appréciation du franc. La d i-versification via des participations stratégiques ou des coopérations permet d’atténuer quelque peu l’effet négatif de l’appréciation du franc sur les investissements. De plus, il apparaît que les marges et la compétitivité des PME qui ont investi à l’étranger entre 2009 et 2014 sont moins souvent affectées par la force actuelle du franc que celles des autres PME. Malgré les grands défis de ces six dernières années, presque 60% des PME interrogées se sont déclarées satisfaites des résultats de leurs investissements. 23% des PME étaient de plus satisfaites de leur chiffre d’affaires et de leurs marges. Ces PME investissent davantage dans la formation du personnel et dans la recherche et le développement que les autres. Par ailleurs, leur activité d’investissement a été moins gênée par l’incertitude politique ou économique. Le succès de ces gagnantes repose sur trois piliers: la main-d’œuvre, l’innovation et la stabilité.

C’est dans l’immobilier que les PME investissent le plus, suivi des équipements (pp. 17-19)

Les principaux motifs d’investissement sont les gains d’efficacité et le remplacement des infras-tructures vieillissantes (pp. 20-22)

Quatre PME sur cinq investissent dans la formation du personnel (p. 23)

Financement des investis-sements: les PME misent sur les liquidités et les crédits bancaires traditionnels (pp. 24-29)

La faiblesse des taux profite avant tout à la construction (pp. 24-29)

Appréciation du franc en 2015: 40% des PME antici-pent une baisse du chiffre d'affaires et des marges (pp. 30-34)

Les investissements à l’étranger et la diversifica-tion atténuent l’effet négatif de l’appréciation du franc (pp. 30-34)

Les piliers du succès: main-d’œuvre, innovation et stabilité (p. 35)

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Informations sur l’enquête PME 2015

Une prise de pouls des PME suisses Près de 900 entreprises provenant de toute la Suisse ont pris part à notre enquête PME cette année. Elles nous ont confié leurs impressions sur les facteurs de succès qui font la place économique suisse ainsi que des informations sur leur comporte-ment en matière d’investissement.

Les PME sont qualifiées, à juste titre, d’épine dorsale de l’économie suisse: plus de 99% des entreprises en Suisse sont des petites et moyennes entreprises (PME) comptant moins de 250 employés. Cela représente plus de 571 000 entreprises, lesquelles réunissent ensemble près de deux tiers des emplois du pays,1 ce qui correspond à environ 2,5 millions de postes à temps plein. A l’instar des grandes entreprises, les PME dépendent de bonnes conditions-cadres pour pou-voir prospérer en Suisse et participer au succès économique du pays. Pour prendre le pouls des PME suisses et connaître leurs impressions sur les différents facteurs de la place économique et leur évolution, le Credit Suisse réalise chaque année un sondage de grande envergure. Celui-ci permet également de faire connaître au public le ressenti des PME et d’identifier précoce-ment toute éventuelle nécessité d’intervenir afin de préserver ou d’améliorer la compétitivité des PME à long terme. La présente publication est déjà le quatrième volet de la série d’études «Facteurs de succès pour PME suisses». Afin de faciliter l’évaluation de l’environnement économique, politique et social dans son en-semble, nous avons retenu neuf facteurs de succès: «infrastructure», «ressources et environne-ment», «conditions-cadres réglementaires», «contexte économique», «interdépendance avec l’étranger», «valeurs et société», «environnement de recherche», «collaborateurs et qualifications» et «conditions de financement» (cf. fig. 1). Les PME interrogées sont invitées à évaluer l’importance et l’influence actuelles de chaque facteur sur leur succès commercial et à estimer leur évolution future. Les résultats de l’enquête de cette année sont présentés aux chapitres «Le contexte économique pèse sur les PME» et «Une vision plutôt pessimiste de l’avenir». En plus du sondage relatif aux facteurs de succès, l’enquête PME annuelle du Credit Suisse comporte à chaque fois des questions sur un thème spécial. Après les thèmes «Gestion des risques économiques» (2012), «La succession d’entreprise dans la pratique» (2013) et «Pers-pectives et défis dans le domaine de l’exportation» (2014), le numéro de cette année se penche sur le comportement des PME suisses en matière d’investissement, notamment dans le

1 Source: statistique structurelle des entreprises (STATENT) 2012, Office fédéral de la statistique (OFS). Dans le cadre de cette statistique, tous les acteurs économiques

(personnes physiques ou morales) qui payent pour eux-mêmes (indépendants) ou leurs salariés des cotisations AVS sur les salaires supérieures au seuil annuel de

2300 CHF sont comptabilisés comme «entreprise». Les PME sont définies comme des entreprises de moins de 250 employés (équivalents temps plein).

Deux emplois sur trois en Suisse sont à mettre au crédit des PME

2015, déjà le quatrième volet de la série «Facteurs de succès pour PME suisses»

Neufs facteurs détermi-nants pour le succès des PME

L’investissement, thème spécial 2015

Figure 1

Facteurs de succès des PME suisses

Infrastructure par ex. transports, télécommunications et logements

Ressources et environnement par ex. disponibilité et prix des matières premières, approvisionnement et prix de l’énergie, gestion des catastrophes naturelles

Conditions-cadres réglementaires par ex. fiscalité, réglementations, relation avec les autorités, fédéralisme

Contexte économique par ex. tendances de la demande, niveau des salaires, intensité concurrentielle, stabilité des prix

Interdépendance avec l’étranger par ex. part élevée des exportations et importations de l’économie suisse, intégration internationale de la Suisse, taux de change, neutralité

Valeurs et société par ex. multiculturalisme, esprit d’entreprise, attitude face au succès, tolérance au risque, culture participative

Environnement de recherche par ex. encouragement à l’innovation, coopération avec les hautes écoles, protection de la propriété intellectuelle, progrès technologique

Collaborateurs et qualifications par ex. qualité du système éducatif, disponibilité de personnel qualifié, taux d’activité des femmes, mobilité, conscience professionnelle

Conditions de financement par ex. accès au marché des capitaux, niveau des taux d’intérêt, offre en assurance, relation bancaire, savoir-faire en matière de placement

Source: Credit Suisse

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Swiss Issues Branches | Septembre 2015 8

contexte actuel de force du franc et de faiblesse des taux d’intérêt, qui persiste depuis déjà plu-sieurs années. Après un aperçu de l’importance macroéconomique des investissements, les principales conclusions de l’enquête sont présentées à partir de la page 17. L’enquête PME 2015 s’est déroulée en mars et avril 2015 et a été gérée de manière anonyme par un institut de sondage d’opinion indépendant. Les données anonymisées ont ensuite été traitées et examinées par le département Economic Research du Credit Suisse. Au total, 497 PME issues de toutes les branches2 et régions du pays ont participé au sondage principal. La répartition des PME sondées diffère légèrement de la structure des branches et des tailles de l'ensemble des PME suisses selon la statistique structurelle des entreprises (STATENT 2012) de l’Office fédéral de la statistique. Dans l’enquête, en effet, les entreprises de la construction et de l’industrie sont surreprésentées, alors que les PME qui opèrent dans diverses branches tertiaires sont sous-représentées (cf. fig. 2). En outre, les microentreprises comptant moins de 10 employés sont sous-représentées dans l’enquête par rapport à leur proportion en Suisse – à la différence des petites et moyennes entreprises (cf. fig. 3).3 Ces divergences ne devraient toutefois pas beaucoup nuire à la pertinence de l’enquête. Effectivement, pour les calculs pré-sentés aux chapitres «Le contexte économique pèse sur les PME» et «Une vision plutôt pessi-miste de l’avenir», les réponses issues du sondage principal sont pondérées par le nombre d’équivalents temps plein par catégorie de taille et par branche selon la STATENT 2012. Il est ainsi possible d’établir des comparaisons avec les enquêtes des années précédentes. Un deuxième sondage a été mené dans l’objectif d’augmenter le nombre absolu de réponses issues des branches de l’industrie. Les PME industrielles interrogées ont reçu le même ques-tionnaire que lors du sondage principal. 391 PME ont participé à ce sondage complémentaire. Dans les analyses à partir de la page 17, seules les réponses tirées du sondage principal ont été utilisées pour établir des constatations sur le paysage global des PME. Pour les constata-tions sur les différents secteurs, les réponses utilisées proviennent à la fois du sondage principal et du sondage complémentaire.

2 Pour en savoir plus sur les groupes sectoriels utilisés, se reporter au tableau en annexe. 3 Pour plus de données sur la structure des PME participant à l’enquête 2015, se reporter au tableau en annexe.

Figure 2 Figure 3 Répartition par branche de l’ensemble des PME Taille des entreprises Part des entreprises en % Part des entreprises en %

Source: Office fédéral de la statistique, Enquête PME 2015 du Credit Suisse Source: Office fédéral de la statistique, Enquête PME 2015 du Credit Suisse

Au total, 497 PME ont ré-pondu au sondage princi-pal…

…et 391 PME au sondage complémentaire

0% 5% 10% 15% 20% 25%

Construction

Services aux entreprises

Commerce

Santé, éducation, social

Industrie traditionnelle

Information, communication, IT

Tourisme, loisirs

Industrie de pointe

Transports

Structure économique d’après l’OFS 2012 Enquête PME 2015 du Credit Suisse

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Microentreprises(moins de 10 employés)

Petites entreprises(entre 10 et 49 employés)

Moyennes entreprises(entre 50 et 249 employés)

Structure économique d’après l’OFS 2012 Enquête PME 2015 du Credit Suisse

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Facteurs de succès pour PME suisses | Importance et influence actuelles

Le contexte économique pèse sur les PME Malgré la force du franc, les perspectives conjoncturelles plutôt moroses ainsi que la détérioration de l’environnement réglementaire, les PME interrogées ont encore dis-tribué de bonnes notes à la place économique suisse.

L’abandon du cours plancher EUR/CHF et l’appréciation du franc qui a suivi début 2015 n’ont pas été sans conséquence pour les PME suisses.4 L’assombrissement des perspectives de crois-sance économique en Suisse semble inquiéter bon nombre de PME. Cette inquiétude s’exprime dans l’évaluation des neufs facteurs de succès que nous avons définis (cf. définition en page 7). Ainsi, l’influence du contexte économique et l’influence de l’interdépendance de la Suisse avec l’étranger sur le succès des entreprises ont de nouveau été jugées négatives en 2015, après que les deux facteurs soient passés en territoire positif pour la première fois en 2014 (cf. fig. 4). Dans le même temps, ces deux facteurs ont pris de l’importance dans le succès des PME. Le facteur interdépendance avec l’étranger se retrouve ainsi en termes d’importance et d’influence au même niveau qu’en 2012, peu de temps après la mise en place du cours plancher EUR/CHF, lorsque que l’appréciation du franc suisse qui durait depuis déjà plusieurs années à l’époque venait juste d’être endiguée. Sans surprise, ce sont notamment le tourisme et l’industrie traditionnelle, concer-nés par la concurrence étrangère, qui jugent aujourd’hui négativement l’influence de l’interdépendance avec l’étranger et du contexte économique. Un changement relativement important s’observe également concernant le facteur ressources et environnement. Par rapport à 2014, l’influence positive de ce facteur s’est renforcée. Une partie de l’explication se trouve dans la baisse des prix des matières premières et de l’énergie. La dégringolade des prix des produits pétroliers de plus de 30% profite avant tout aux PME de l’industrie manufacturière, dont une part significative des coûts de production revient à ce fac-teur de production. Mais la branche des transports trouve également son compte dans la baisse des prix du pétrole brut et celle associée des prix de l’essence. Alors qu’en 2014, 12% seule-ment des PME interrogées appartenant à cette branche estimaient l’influence du facteur res-sources et environnement positive ou plutôt positive, elles sont plus de 60% cette année.

4 Nous montrons au chapitre «Lutter contre la force du franc par la diversification» quelle influence exerce concrètement la vigueur du franc sur les PME etce qu'elles peuvent faire

pour y remédier.

Le contexte économique a gagné en importance pour les PME, mais son in-fluence est majoritairement jugée négative

Les prix de l’énergie comme lueur d’espoir à l’horizon?

Figure 4

Importance et influence des facteurs de succès du point de vue des PME suisses Soldes des réponses positives et négatives pondérées

Source: Enquêtes PME 2012, 2014 et 2015 du Credit Suisse

-20%

-10%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

-20% -10% 0% 10% 20% 30% 40% 50%

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Influence sur le succès2012 2014 2015Plutôt positivePlutôt négative

Plu

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économique

Conditions-cadres réglementaires

Infrastructure

Collaborateurs et qualifications

Environnement de recherche

Interdépendance avec l’étranger

Valeurs et société

Conditions de financement

Ressources et environnement

Moyenne

Moyenne

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Swiss Issues Branches | Septembre 2015 10

L’évaluation des autres facteurs de succès montre depuis 2012 une stabilité assez élevée. Les PME accordent toujours la plus grande importance aux collaborateurs et leurs qualifications, suivis de près par le contexte économique. L’influence des collaborateurs sur le succès de l’entreprise est qualifiée de très positive. Une fois de plus, les résultats de l’enquête confirment que pour la Suisse, plutôt pauvre en ressources naturelles, le capital humain est déterminant. D’un autre côté, bon nombre de PME continuent de percevoir les conditions-cadres réglementaires comme un frein au succès. Pour la quatrième fois de suite, les entreprises jugent négative l’influence de ce fac-teur. Au vu de l’environnement déjà difficile dans lequel se trouvent actuellement les PME suisses, ce jugement apparaît d’autant plus grave. L’incertitude autour de l’issue (pas encore connue au moment du sondage) du vote sur la réforme de la fiscalité successorale, la forme concrète de la 3e réforme de l’imposition des entreprises (RIE III) ainsi que l’application de l’initiative contre l’immigration de masse ne sont que quelques exemples expliquant pourquoi les conditions régle-mentaires ont de nouveau été jugées si négativement. De plus, il ne s’agit pas ici d’un phénomène éphémère mais d’une tendance à long terme. Le recueil juridique de la Confédération a par exemple augmenté de près d’un quart en nombre de pages depuis 2005, et possède désormais environ 66 000 pages. Selon un rapport du Conseil fédéral, les coûts de mise en œuvre des ré-glementations les plus importantes portant sur l’économie sont estimés à 10 mrd de CHF par an.5 Malgré ces défis, les PME distribuent encore de bonnes notes à la place économique suisse, comme le révèle notre «indicateur Credit Suisse de localisation pour les PME». Celui-ci résume en un seul chiffre le jugement porté par les PME sur l’importance et l’influence des neufs facteurs de succès. Avec une valeur de 3,28, l’indice se trouve toujours au-dessus du seuil des 3 points, au-dessus duquel les conditions-cadres sont globalement considérées comme propices au succès des entreprises. Mais une légère tendance à la baisse s’observe depuis 2012 (cf. fig. 5), ce qui n’a toutefois rien d’alarmant car la baisse de l’indicateur est trop faible. Néanmoins, les principaux acteurs de la place économique suisse, à savoir la politique, les associations économiques et les entreprises elles-mêmes, feraient bien d’y prêter une attention accrue. «L’indicateur Credit Suisse de localisation pour les PME» mesure les conditions-cadres structurelles, lesquelles ont tendance à évoluer très lentement, par petits pas. Si l’indicateur devait poursuivre cette tendance à la baisse encore quelques années, il s’agirait alors d’une perte d’attrait rampante pour la place économique suisse, une évolution qui ne paraît pas improbable, du moins aux yeux des participants à notre en-quête (cf. chapitre «Une vision plutôt pessimiste de l’avenir»). Les secteurs à fort coefficient de recherche et de savoir notamment distribuent de bonnes notes à la place économique suisse. Ce constat souligne une fois encore l’importance du fac-teur de succès collaborateurs et qualifications, puisque ces branches ont besoin d’une main-d’œuvre hautement qualifiée. En outre, les PME qui proposent des services aux entreprises, comme par exemple les cabinets d’avocats ou de conseil, devraient profiter du volume croissant des réglementations. Il est également à noter que ces branches souffrent en général moins de la vigueur du franc dans la mesure où elles sont plutôt tournées vers le marché intérieur.

5 Conseil fédéral (2013): Rapport sur les coûts de la réglementation.

Les première et dernière places des facteurs de succès restent stables

(Encore) de bonnes notes pour la Suisse comme lieu d’implantation des PME

Figure 5

Indicateur Credit Suisse de localisation pour les PME par branche Moyenne pondérée des réponses (1 = négatif, 5 = positif) sur l’ensemble des neufs facteurs de succès

Source: Enquêtes PME 2012, 2014 et 2015 du Credit Suisse

Les branches à fort coeffi-cient de recherche et de savoir donnent de très bonnes notes

3,00 3,10 3,20 3,30 3,40 3,50 3,60

Commerce

Tourisme, loisirs

Transports

Construction

Industrie traditionnelle

Total PME Suisse

Industrie de pointe

Information, communication, IT

Santé, éducation, social

Services aux entreprises

201520142012

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Facteurs de succès pour PME suisses | Evolution attendue

Une vision plutôt pessimiste de l’avenir S’agissant du contexte économique et de la réglementation, nombreuses sont les PME à anticiper une détérioration des conditions-cadres. L’environnement de re-cherche et les infrastructures suscitent en revanche de l’optimisme.

Comme les années précédentes, les PME interrogées pensent que les facteurs de succès vont tous prendre de l’importance à l’avenir (cf. fig. 6). Le facteur collaborateurs et qualifications en particulier, déjà considéré comme le premier facteur de succès, devrait, de l’avis des PME, jouer un rôle encore plus grand à l’avenir. Concernant l’évolution de l’influence des différents facteurs sur le succès des entreprises, les PME se montrent plutôt pessimistes d’après notre enquête. Ainsi, seuls les facteurs environnement de recherche, infrastructure, collaborateurs et qualifications reçoivent un avis majoritairement optimiste (cf. fig. 7). Sur l'ensemble des facteurs de succès, les PME interrogées anticipent une détérioration des conditions-cadres dans les cinq années qui viennent. De manière analogue à l’évaluation des conditions-cadres actuelles par «l’indicateur Credit Suisse de localisation pour les PME» (cf. chapitre «Le contexte économique pèse sur les PME»), nous résumons les anticipations futures concernant les neufs facteurs de succès par une valeur unique. Sur une échelle allant de -100% (toutes les PME pensent que tous les facteurs de succès vont évoluer négativement) à +100% (toutes pensent que tous les facteurs vont évoluer positivement), cet indicateur de locali-sation prospectif s’établit à -13% pour 2015, marginalement en-dessous de la valeur de l’an passé de -11%. Les entreprises suisses interrogées voient donc plutôt l’avenir avec pessimisme et encore un peu plus d’appréhension qu’en 2014 concernant l’évolution des facteurs de succès. Des différences notables existent cependant entre les branches concernant les anticipations futures. Dans la branche des technologies de l’information et de la communication, les PME se déclarent majoritairement optimistes pour l’avenir et pensent que les facteurs de succès vont en moyenne évoluer dans leur intérêt à moyen terme. La situation est toute autre dans l’industrie de pointe, l’industrie traditionnelle et le commerce. Avec une valeur d’indicateur de -20% envi-ron, les entreprises de ces secteurs voient l’avenir avec pessimisme. L’incertitude autour de l’évolution de la conjoncture, la force du franc et la dégradation des conditions-cadres régle-mentaires sont les principales raisons de ce jugement négatif sur le futur.

Importance croissante des facteurs de succès

Les PME suisses anticipent une détérioration des con-ditions-cadres

Les branches de l’industrie et du commerce, très pes-simistes concernant l’avenir

Figure 6 Figure 7 Evolution attendue de l’importance 2015-2020 Evolution attendue de l’influence 2015-2020 Part des réponses (augmentation/diminution) en %, classement d’après le solde Part des réponses (positive/négative) en %, classement d’après le solde

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

-10% 0% 10% 20% 30% 40% 50%

Interdépendance avec l’étranger

Environnement de recherche

Conditions de financement

Ressources et environnement

Valeurs et société

Infrastructure

Conditions-cadres réglementaires

Contexte économique

Collaborateurs et qualifications

Augmentation

Diminution

-60% -45% -30% -15% 0% 15% 30%

Contexte économique

Conditions-cadres réglementaires

Interdépendance avec l’étranger

Conditions de financement

Ressources et environnement

Valeurs et société

Infrastructure

Collaborateurs et qualifications

Environnement de recherche Plus positive

Plus négative

maj

orita

irem

ent

optim

iste

sm

ajor

itaire

men

t pe

ssim

iste

s

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Swiss Issues Branches | Septembre 2015 12

L’évaluation actuelle des facteurs de succès et l’évolution attendue de leur influence permettent de déduire directement des recommandations et des priorités pour les PME elles-mêmes, les associations ainsi que le monde politique. Les attentes négatives concernant un facteur sont d’autant plus préoccupantes que ledit facteur est important et son influence est déjà négative pour les PME. Les résultats de cette «matrice des mesures à prendre» résument clairement les conclusions tirées et parlent d’eux-mêmes (cf. fig. 8). A partir des réponses fournies par les PME interrogées, nous concluons que les mesures les plus importantes à prendre relèvent du contexte économique et des conditions-cadres régle-mentaires. Sur ces deux facteurs, les PME suisses se montrent clairement pessimistes pour l’avenir. Dans le même temps, ils jouent déjà un rôle important dans le succès des entreprises (quadrant IV, fig. 8). Tous deux occupaient déjà des places similaires dans la matrice des me-sures à prendre ces dernières années. Ces données laissent à penser qu’il s’agit de problèmes profonds, indépendants des événements actuels. Ainsi, l’intensité concurrentielle croissante dans le tourisme ou dans l’industrie des métaux devrait par exemple influencer l’évaluation du contexte économique. Alors que l’influence directe des PME sur le contexte économique est par nature très limitée, la politique et les associations peuvent intervenir au sujet des conditions-cadres réglementaires. Depuis quatre ans maintenant, les PME pointent du doigt dans notre enquête la lourde charge qui pèse sur elles à cause de la réglementation. Une intervention dans ce domaine devrait avoir la plus haute priorité au niveau politique. Ceci est d’autant plus vrai que bon nombre de PME suisses sont déjà confrontées à de grands défis à cause de la conjoncture difficile ou du franc fort. Comme l’année passée déjà, les facteurs collaborateurs et qualifications et infrastructure se prêtent à une stratégie d’optimisation: ils jouent tous deux un rôle plus important que la moyenne et devraient, selon notre enquête, connaître une évolution positive à l’avenir (qua-drant I, fig. 8). Afin de pouvoir exploiter encore mieux le potentiel de ces deux facteurs, les PME pourraient par exemple trouver intérêt à soutenir davantage leurs salariés et à investir davantage dans leur formation. Comme nous le montrons plus en détail plus loin dans l’étude (cf. chapitre «Clés du succès: personnel, innovation et stabilité»), l’investissement dans la formation et le per-fectionnement du personnel est primordial dans le succès des entreprises. Ceci sera d’autant plus important que la pénurie de main-d’œuvre qualifiée que connaissent déjà certaines branches devrait s’accentuer suite à l'initiative contre l'immigration de masse. Malgré cet état de fait, l’optimisme affiché au sujet du facteur collaborateurs et qualifications a peu évolué par rap-port aux années précédentes. Visiblement, bon nombre de PME préfèrent encore attendre en espérant une application favorable à l’économie, d’autant qu’aucune loi sur le sujet n’est prévue avant 2017. D’autres aspects fondamentaux, comme par exemple la qualité élevée du système éducatif ou l’offre toujours abondante de main-d’œuvre qualifiée, devraient également influer significativement sur le jugement des PME quant à ce facteur de succès.

Recommandations pour les PME, les associations et la politique

Des problèmes profonds liés au contexte écono-mique et aux conditions-cadres réglementaires

Potentiel d’optimisation pour la main-d’œuvre et les infrastructures

Figure 8

Matrice des mesures à prendre Soldes des réponses positives et négatives pondérées en %; points rouges: influence actuelle négative

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

InfrastructureRessources et environnement

Conditions-cadres réglementaires

Contexte économique

Interdépendance avec l’étranger

Valeurs et société

Environnement de recherche

Collaborateurs et qualifications

Conditions de financement

-50%

-40%

-30%

-20%

-10%

0%

10%

20%

30%

-20% -10% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%

Importance pour le succès

Evo

lutio

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tend

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Nég

ative

Pos

itive

Moyenne Grande

Optimiser - III - Ne pas traiter en priorité

III - Contrôler Réagir - IV

Moyenne

Moyenne

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Investissements des PME | Vue d’ensemble macro-économique

Les investissements en période d’incertitude L’activité d’investissement en Suisse a ralenti ces dernières années, malgré des taux d’intérêt au plus bas. La raison principale est liée à l’incertitude économique et politique que la nouvelle appréciation du franc n’a fait qu’amplifier.

Pour qu’une économie nationale puisse conserver ou améliorer son niveau de compétitivité et que les entreprises prospèrent, les investissements sont un prérequis important: ce qui est investi aujourd’hui permet entre autres des gains de productivité, qui se traduisent plus tard par une croissance économique plus élevée. Les investissements constituent, avec la consomma-tion et le commerce extérieur, la troisième grande composante du produit intérieur brut. La disposition des différents acteurs économiques à investir – et par-là les volumes d’investissement prévus – dépend avant tout de leurs attentes, par exemple en ce qui concerne le rendement des investissements ou la situation commerciale future. A cet égard, l’incertitude – qu’elle soit de nature économique ou politique – a généralement des effets inhibiteurs sur l’activité d’investissement. Parmi les facteurs d’influence, citons également l’offre de finance-ment et son coût (p. ex. le niveau des taux d’intérêt en cas de financement externe). Dans une étude publiée récemment, des économistes de la Banque des règlements internationaux (BRI) montrent que les conditions de financement jouent cependant un rôle secondaire par rapport à l’incertitude pour expliquer le montant des investissements (voir également à ce sujet notre in-dice d’incertitude en page 16).6 L’évolution du produit intérieur brut suisse dans le temps met en évidence la relation négative qui existe entre l’incertitude et l’activité d’investissement (cf. fig. 9 et 10). Dans les phases de faible croissance ou de récession, l’inquiétude se fait plus prégnante. L’économie helvétique étant fortement orientée vers l’international, il est notoire que la conjoncture dans le pays est fortement marquée par les événements dans le monde. Tant au lendemain de l’éclatement de la bulle technologique au début des années 2000 que lors de la crise financière et économique mondiale en 2009, les investissements ont reculé en Suisse. Cette dernière crise a d’ailleurs précipité la fin de la phase de boom des investissements que la Suisse a connue entre 2004 et 2008 avec un taux de croissance annuel moyen de presque 5%. En 2009, la formation brute de capital fixe nominale accusait une chute de 7,7%, et les investissements d’équipement, plus sensibles à la conjoncture, reculaient même de 12,7%.

6 Cf. Banerjee R., Kearns J. & Lombardi M. (2015): (Why) Is investment weak?, BIS Quarterly Review.

L’investissement, clé de la croissance économique

Les facteurs d’influence de l’activité d’investissement: les attentes et les condi-tions de financement

Les crises mondiales font baisser les investissements suisses

Figure 9 Figure 10 Formation brute de capital fixe de la Suisse Contributions à la croissance du produit intérieur brut

En mrd de CHF; variation en comparaison annuelle en % Valeurs réelles; variation en comparaison annuelle en %; contributions à la croissance en points de pourcentage

Source: Secrétariat d’Etat à l’économie, Credit Suisse Source: Secrétariat d’Etat à l’économie, Credit Suisse; *y c. différences statistiques

-8%

-4%

0%

4%

8%

12%

0

50

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1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014

Investissements d’équipementInvestissements de constructionFormation brute de capital fixe totale (axe de droite)

-8%

-6%

-4%

-2%

0%

2%

4%

6%

8%

10%

1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014

Investissements d’équipement Investissements de constructionConsommation Commerce extérieurStocks* Produit intérieur brut

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Certes, l’activité d’investissement en Suisse a rapidement redémarré grâce à la baisse des taux d’intérêt, aux effets de rattrapage et aux programmes conjoncturels, pour atteindre un taux de croissance annuel de 4% dans les deux années qui ont suivi la crise financière. Dès 2011, la Suisse avait retrouvé (et même dépassé) son niveau d’avant-crise, avec une formation brute de capital fixe de 144,6 mrd de CHF. Mais les années suivantes, la croissance des investisse-ments a à nouveau sensiblement ralenti (2012-2014: +1,5% par an) – et ce, malgré des taux historiquement bas. Au total, la formation brute de capital fixe de la Suisse se montait en moyenne à 149,0 mrd de CHF par an ces trois dernières années.7 Alors que les investisse-ments avant la crise financière et juste après celle-ci contribuaient encore à raison de presque un point de pourcentage par an en moyenne à la croissance du PIB réel de la Suisse, cette proportion a été plus que divisée par deux sur la période 2012-2014 (cf. fig. 10). La crise de l’euro, la vigueur du franc et plusieurs interventions politiques portant sur l’économie sont autant d’éléments qui ont contribué à l’incertitude durant cette période et, par là, à la dégradation du climat d’investissement que connaît actuellement la Suisse. En ce qui concerne l’évolution des taux de change, l’introduction du cours plancher EUR/CHF à 1.20 par la Banque nationale suisse (BNS) en septembre 2011 a procuré aux entreprises suisses une certaine sécurité en termes de planification. Mais son abandon le 15 janvier 2015 a déclenché une appréciation forte et fulgurante du franc suisse, laquelle risque d’avoir des re-tombées négatives sur les montants d’investissements prévus en Suisse, ceci pour deux rai-sons. D’une part, le renchérissement du franc entraîne mécaniquement une baisse des prix des biens d’investissement importés de l’étranger. D’autre part, l’assombrissement des perspectives conjoncturelles dans différentes branches devrait pousser certaines entreprises à revoir à la baisse leurs projets d’investissement en valeurs réelles. Nous tablons pour 2015 sur une crois-sance réelle de la formation brute de capital fixe nettement inférieure à celle de l’an passé. En 2016 également, les investissements en Suisse devraient connaître une croissance modeste en comparaison pluriannuelle. Dans le chapitre «Lutter contre la force du franc par la diversifica-tion», nous montrons en détail, en nous appuyant sur les résultats de notre enquête, de quelle manière le comportement des PME suisses en matière d’investissement est influencé par la nouvelle appréciation du franc.

7 Les investissements d’équipement représentant 62%, les investissements de construction 38%.

Dynamique des investisse-ments relativement faible ces dernières années

La nouvelle appréciation du franc va influencer les in-vestissements en 2015

Qu’appelle-t-on investissement? Dans les comptes nationaux (CN), les investissements bruts se composent de la formation brute de capital fixe, de la variation des stocks et des acquisitions moins cessions d’objets de valeur. La formation brute de capital fixe est définie comme la valeur des biens durables acquis pour être utilisés pendant une durée supérieure à un an dans le processus de production. Les biens d’investissement en capital fixe comprennent les machines, appareils, véhicules, etc. (investis-sements d’équipement) ainsi que les nouvelles constructions et les transformations (investisse-ments de construction). Les dépenses en recherche et développement (R&D) sont aussi comp-tabilisées comme investissements d’équipement.

Dans l’enquête PME, dont les résultats sont présentés à partir de la page 17, le terme investis-sement est défini légèrement différemment que dans les comptes nationaux. Premièrement, une distinction est faite entre les dépenses en recherche et développement et les autres inves-tissements d’équipement, avec des questions séparées. Deuxièmement, les investissements de construction, tels que nous les définissons, ne se limitent pas aux nouvelles constructions et transformations, mais peuvent aussi couvrir l’achat de biens immobiliers existants. Troisième-ment, les dépenses liées aux participations stratégiques et acquisitions d’autres entreprises sont également considérées comme des investissements dans l’enquête.

Selon la comptabilité nationale, les dépenses en formation du personnel ne comptent pas comme des investissements. Or, dans la théorie économique, le développement du capital hu-main est souvent considéré comme un investissement et non une consommation. C’est pour-quoi nous avons choisi de poser une question séparée aux PME sur leurs dépenses en forma-tion et perfectionnement du personnel (cf. chapitre «La plupart des PME investissent dans le personnel»).

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Investissements des PME | Vue d’ensemble macro-économique

65% des investissements en Suisse sont l’œuvre des entreprises Formation brute de capital fixe par secteur institutionnel

Part dans les investissements totaux en %, valeurs nominales, moyenne 2010-2013

Les entreprises (sans les banques/assureurs) sont respon-sables de presque deux tiers de la formation brute de capital fixe en Suisse. Au total, leurs investissements sur la période 2010-2013 s’élevaient en moyenne à 93,4 mrd de CHF par an. Les trois quarts de cette somme, soit 69,6 mrd de CHF par an, étaient consacrés aux équipements (y compris re-cherche et développement). Chez les ménages, les parts sont exactement l’inverse: les investissements de construction constituent l’essentiel des investissements avec 75% – il faut toutefois noter que l’achat de biens durables destinés à un usage privé n’est pas statistiquement comptabilisé comme un investissement mais une consommation.

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse; *sociétés non financières

La R&D représente un quart des investissements d’équipement Investissements d’équipement par catégorie

Part dans les investissements d’équipement totaux en %, valeurs nominales

Les dépenses en recherche et développement représentent désormais en Suisse le principal poste d'investissement d’équipement. Elles ont pris beaucoup d’importance au cours de la décennie passée: grâce à une croissance annuelle moyenne de 4,2%, leur part dans les investissements d’équipement totaux est passée de 18% en 2000 à 25% en 2013. Les investissements dans l’informatique ont aussi connu une dynamique positive (+3,1% par an). Avec une part de 22%, ils représentaient en 2013 la troisième catégorie d’investissement (2000: 18%). L’importance grandissante de l’informatique et de la R&D s’est surtout faite au détriment du poste «Autres équipements» (-1,2% par an, la part passant de 32% à 23%). Outre les machines, cette catégorie comprend aussi notamment les systèmes d’armement militaire.

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse

La construction industrielle et commerciale progresse beaucoup moins vite que la construction résidentielle Investissements de construction par catégorie de bâtiments

Valeurs nominales, indice 2000 = 100

Les investissements dans les nouvelles constructions et transfor-mations à usage industriel et commercial s’élevaient à 9,4 mrd de CHF par an en moyenne entre 2010 et 2013. Cela représente 17% des investissements de construction totaux. Cependant, en termes de volume, mais aussi de dynamique, la construction industrielle et commerciale se trouve loin derrière la construction résidentielle. Avec des investissements de 28,6 mrd de CHF par an (52% des investissements de construction), cette dernière est trois fois plus importante. Avec une croissance annuelle moyenne de 4,4%, la construction résidentielle a également progressé deux fois plus vite que la construction industrielle et commerciale entre 2009 et 2013. Cette forte dynamique est à mettre en rapport avec la croissance démographique due à l’immigration ainsi qu’à la faiblesse des taux ces dernières années.

Source: Office fédéral de la statistique, Credit Suisse

48,1%

16,5%

4,1%

12,2%

5,9%

7,1%

6,2%Entreprises* (équipement)

Entreprises* (construction)

Ménages (équipement)

Ménages (construction)

Etat (équipement)

Etat (construction)

Autre

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50%

60%

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80%

90%

100%

2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012

Recherche/développement

Autres équipements

Informatique

Véhicules

Electrotechnique

Instruments de précision

Télécommunications

Animaux/plantes

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160

180

2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012Industrie/commerce/services LogementTransport/communication Formation/rechercheSanté Culture/loisirsAgriculture/sylviculture Autres infrastructures

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Investissements des PME | Vue d’ensemble macro-économique

L’incertitude est un poison pour les investissements Investissements d’équipement réels et indice d’incertitude

Variation en comparaison annuelle en %; moyenne trimestrielle de l’indice, inversée

La comparaison entre «l’indice d’incertitude» en Suisse, calculé par nos soins, et l’évolution des investissements d’équipement montre également très clairement que l’incertitude entrave l’investissement. L’indice dénombre les articles parus dans les médias suisses où le mot «incertitude» apparaît dans un con-texte de politique économique et monétaire. Jusqu’en 2009, une augmentation de l’indice allait clairement de pair avec une baisse des investissements. Depuis 2009, la corrélation est certes moins prononcée, mais demeure toujours statistiquement valable. Avec l’initiative contre l’immigration de masse en 2014 et l’abandon du cours plancher avec l’euro début 2015, l’incertitude a fait un bond spectaculaire en Suisse, chose qui ne devrait pas rester sans conséquences pour les investisse-ments.

Source: Credit Suisse, Swissdox, Factiva, www.policyuncertainty.com, SECO

La Suisse possède l’un des taux d’investissement les plus élevés en Europe Taux d’investissement par pays

Formation brute de capital fixe en % du PIB, 2010-2014, sélection de pays

Le taux d’investissement, c.-à-d. la part de la formation brute de capital fixe dans le PIB, s’élevait en moyenne à 23,3% par an entre 2010 et 2014 en Suisse. La Suisse est ainsi aux premières places parmi les pays occidentaux. Seules la Répu-blique tchèque, l’Estonie et la Roumanie, pays de l’élargis-sement à l'est de l’UE, affichent un taux supérieur. Chez les pays voisins, il est inférieur (Autriche 22,2%, France 22,1%, Allemagne 19,9%, Italie 18,4%). Par rapport aux autres pays, c’est surtout dans la recherche et le développement que la Suisse investit plus que la moyenne. La crise de la zone euro et l’incertitude y afférente ont laissé des traces visibles en Eu-rope: à l’exception de l’Allemagne, le taux d’investissement était entre 2010 et 2014 inférieur (parfois nettement) à celui d’avant la crise financière dans l’ensemble des pays de l’UE.

Source: Commission européenne, Credit Suisse

L’industrie et la finance, plus gros investisseurs à l’étranger Investissements directs suisses à l'étranger par branche

Capitaux exportés en mrd de CHF, sans sociétés financières/holdings étrangères

Les investissements directs (exportations de capitaux) des entreprises suisses à l’étranger se sont établis à 46,2 mrd de CHF par an en moyenne entre 2004 et 2013, la valeur oscil-lant fortement d’année en année (2013: 32,6 mrd CHF). Près de la moitié des exportations de capitaux ont été le fait des entreprises industrielles (en moyenne 23 mrd de CHF par an). Les sociétés financières et les holdings représentaient un autre tiers (15,1 mrd CHF de par an). Avec un cinquième des expor-tations de capitaux environ, les Etats-Unis ont été le principal bénéficiaire des investissements directs suisses sur la période 2004-2013. Suivent le Royaume-Uni avec près de 12% et l’Allemagne avec plus de 7%. La plus forte progression revient aux investissements directs en Asie (32% des exportations de capitaux entre 2011 et 2013, contre 12% de 2004 à 2006).

Source: Banque nationale suisse, Credit Suisse

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2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014

Investissements d’équipement Indice d’incertitude (axe de droite)

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30%

Rép. TchèqueEstonie

RoumanieSuisse

BelgiqueSuède

LettonieNorvègeAutricheFranceJapon

EspagneAllemagneZone euro

UE 28Pays-Bas

Etats-UnisItalie

DanemarkLuxembourg

Grande-BretagneIrlandeGrèce

SuissePays de l’UEUE/zone euroPays hors UE

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2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Industrie/constructionSociétés financières/holdingsCommerceAutres services

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Investissements des PME | Montants et domaines des investissements

Comment et combien investissent les PME? Les PME interrogées ont investi en moyenne 10% de leur chiffre d’affaires sur la pé-riode 2009-2014, des disparités parfois considérables existant en fonction de la taille ou la branche. Dans l’industrie de pointe, la dotation de la R&D est supérieure à la moyenne.

Le chapitre précédent donnait un aperçu de l’importance des investissements pour l’économie dans son ensemble. Comme il y a été mentionné, les entreprises sont à l’origine de l’essentiel des investissements en Suisse. Mais les statistiques officielles ne permettent pas de faire de distinction entre les grandes entreprises et les PME. Les résultats du sondage que nous avons mené cette année nous permettent, grâce aux renseignements livrés par les PME, de faire des constatations spécifiques concernant leur comportement en matière d’investissement. Combien investissent les PME suisses? Dans quels domaines et pour quelles raisons? Enfin, quels obs-tacles rencontrent-elles lors de la mise en œuvre de leurs plans d'investissement?

Afin de pouvoir identifier tout changement significatif dans le comportement d’investissement des PME au fil du temps, nous les avons systématiquement questionnées sur trois périodes. Les questions principales se rapportent à chaque fois au passé proche, période que nous avons définie comme allant de 2009 à 2014. Pour les questions complémentaires, il s’agit ensuite de comparer les données de cette période à la situation lors des cinq années précédant la crise fi-nancière (boom des investissements 2004-2008) et à la situation attendue en 2015/2016.

90% des PME interrogées ont réalisé des investissements sur la période 2009-2014. Pour une grande partie des entreprises (40%), la part des investissements dans le chiffre d'affaires s’élevait à moins de 5%; chez environ un quart d’entre elles, elle oscillait entre 5% et 10% (cf. fig. 11). Au total, les investissements représentaient 10,1% du chiffre d’affaires cumulé de l’ensemble des PME sondées.8 Des différences notables dans le taux d’investissement apparaissent selon la taille des entre-prises interrogées. La part des PME qui n’ont pas investi entre 2009 et 2014 est bien moindre chez les moyennes (1,7%) que chez les petites entreprises (7,6%) et à plus forte raison les microentreprises (16,1%; cf. fig. 11). Lorsqu’elles ont effectivement investi, les microentre-

8 En mettant en relation la valeur nominale de la formation brute de capital fixe totale selon la comptabilité nationale avec le chiffre d’affaires total de l’ensemble des branches

selon les statistiques sur la taxe sur la valeur ajoutée de l’Administration fédérale des contributions, on obtient un taux d’investissement d’environ 4% pour l’année 2012.

Cette comparaison est cependant inexacte, ne serait-ce que parce que les définitions des investissements divergent entre la CN et l’enquête PME (cf. encadré, page 14).

Le sondage permet de mieux appréhender le comportement des PME suisses en matière d’investissement

Trois périodes prises en considération

90% des PME ont investi sur la période 2009-2014

Figure 11 Figure 12 Part des investissements dans le chiffre d’affaires Part dans les investissements par domaine Moyenne 2009-2014, part des entreprises en % Moyenne 2009-2014, part pondérée en %

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

Des différences notables de part d’investissement selon la taille des entre-prises…

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0% 20% 40% 60% 80% 100%

Toutes les PME participantes

Microentreprises

Petites entreprises

Moyennes entreprises

Industrie traditionnelle

Industrie de pointe

Construction

Commerce

Autres services

0,0% 0,1%-5,0% 5,1%-10,0% 10,1%-15,0% 15,1%-20,0% > 20%

42%

42%

45%

41%

61%

42%

56%

48%

36%

47%

47%

38%

50%

27%

19%

36%

42%

54%

7%

5%

15%

7%

28%

5%

6%

7%

6%

11%

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Toutes les PME participantes

Microentreprises

Petites entreprises

Moyennes entreprises

Industrie traditionnelle

Industrie de pointe

Construction

Commerce

Autres services

Equipements Immobilier Recherche/développement Participations/acquisitions

Credit Suisse Economic Research

Swiss Issues Branches | Septembre 2015 18

prises interrogées ont toutefois consacré une part plus importante de leur chiffre d’affaires aux investissements (11,8%) que les petites (10,5%) et les moyennes entreprises (10,3%). La ré-partition des branches au sein des catégories de tailles devrait expliquer en grande partie ces différences, dans la mesure où près de deux tiers des microentreprises sondées œuvrent dans les services. C’est chez les prestataires de services (sans le commerce), justement, que la part d’investissement moyenne était la plus élevée sur la période 2009-2014, atteignant 16,1% du chiffre d’affaires cumulé. Dans ce secteur très hétérogène, c’est le domaine de la santé, de l’éducation et du social qui affiche le taux le plus élevé. En raison de la forte croissance de la demande, de plus en plus d’investissements, notamment immobiliers, sont nécessaires dans les hôpitaux et homes médicalisés.9 Chez les prestataires de services de santé ambulatoires (mé-decins, p. ex.) également, les investissements dans des équipements médicaux modernes jouent un rôle central. Dans l’industrie de pointe aussi, il est crucial de disposer d’installations techniques modernes. En conséquence, ce secteur s’adjuge la deuxième part d’investissement moyenne la plus élevée, avec 9,8%. C’est dans le commerce qu’on trouve la part la plus faible, avec 5,3%. Le taux d’investissement plus bas s’explique en partie par les chiffres d’affaires tendanciellement plus élevés des commerçants interrogés. Selon l’enquête, le taux d’investissement des PME reste relativement constant au fil du temps. Deux tiers des PME interrogées ont déclaré que leurs investissements avant la crise financière représentaient à peu près la même part de leur chiffre d’affaires que les années suivantes; chez 17% des PME, la part d’investissement avant la crise financière était soit inférieure, soit supé-rieure. Pour 2015 et 2016, une majorité des PME (52%) anticipent une part d’investissement inchangée, 26% prévoient une baisse et 22% une hausse. Il convient cependant d’être prudent au moment d’interpréter ces chiffres. En effet, si le chiffre d’affaires diminue, par exemple à cause du franc fort, une part d’investissement qui reste inchangée signifie également une baisse du volume d’investissement absolu. Avec une part de 47% des investissements totaux des PME interrogées, l’immobilier était le principal domaine d’investissement sur la période 2009-2014 (cf. fig. 12), suivi des investisse-ments d’équipement, avec 42%. Les dépenses en recherche et développement représentaient quant à elles 7% des investissements totaux des PME, les participations straté-giques/acquisitions 4%. En comparant à l’économie dans son ensemble (cf. pages 13-16), on constate que les PME sondées ont investi plus que la moyenne dans l’immobilier et moins que la moyenne dans la recherche et le développement.10

Entre les différentes branches, la part des domaines d’investissement varie toutefois beaucoup (cf. fig. 12). Ce qui frappe le plus − mais n’est pas forcément surprenant − est la part supé-rieure à la moyenne des investissements en R&D chez les PME qui opèrent dans l’industrie de pointe (28%). Ce secteur englobe des branches comme l’industrie chimique et pharmaceutique ou celle des instruments de précision, qui se caractérisent par un fort degré d’innovation et, donc, de recherche. Les entreprises issues de l’industrie de pointe sont aussi celles qui, en proportion, ont dépensé le plus dans les participations stratégiques et acquisitions ces dernières années (11%). L’industrie de pointe se démarque ainsi nettement de l’industrie traditionnelle. Dans cette dernière, plus de 60% des investissements concernaient les équipements. Les prestataires de services, quant à eux, ont investi plus que la moyenne dans l’immobilier, à raison de 54% des investissements totaux. Ce résultat est fortement influencé par les sous-branches tourisme/loisirs et santé/éducation/social, dans lesquelles les bâtiments sont une composante importante de l’offre de services. La part des investissements consacrée à la recherche et au développement est importante chez les PME œuvrant dans les technologies de l’information et la communication. Selon le sondage, ce sont les investissements dans l’immobilier qui ont le plus gagné en impor-tance ces six dernières années. Chez une entreprise sur cinq, ceux-ci occupaient une place moins importante avant la crise financière que pendant la période qui l’a suivie (cf. première figure en page 19). Cette importance croissante de l’immobilier s’observe dans l’ensemble des branches.

9 Voir à ce sujet Credit Suisse, «Swiss Issues Branches: Système de santé suisse 2013 – Le marché hospitalier en mutation» et Credit Suisse, «Swiss Issues Branches:

Système de santé suisse 2015 – L’avenir du marché des homes médicalisés.» 10 Compte tenu des divergences dans les définitions des investissements immobiliers (cf. encadré, page 14), il faut interpréter cette comparaison avec une certaine réserve.

… et surtout selon leur branche

Un taux d’investissement relativement stable dans le temps

L’immobilier premier do-maine d’investissement, les équipements deuxième

L’industrie de pointe inves-tit plus que la moyenne dans la R&D et les partici-pations stratégiques/ acquisitions

Les investissements immo-biliers ont gagné en impor-tance ces dernières années

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Swiss Issues Regionen 4

Credit Suisse Economic Research

Swiss Issues Branches | Septembre 2015 19

Investissements des PME | Montants et domaines des investissements

La R&D et les participations/acquisitions prennent de l’importance Evolution des domaines d’investissement dans le temps

Part des réponses (plus/moins élevée) en %, classement d’après le solde

Outre les investissements immobiliers, les dépenses en re-cherche et développement ainsi qu’en participations straté-giques et acquisitions étaient tendanciellement plus impor-tantes entre 2009 et 2014 qu’avant la crise chez les PME interrogées, et en particulier dans l’industrie de pointe. D’après l’enquête, l’ensemble des investissements dans la recherche et le développement ainsi que des participations stratégiques et acquisitions devrait gagner légèrement en importance en 2015/2016, au détriment de l’immobilier et des équipements. Comme nous le montrons dans le chapitre «Lutter contre la force du franc par la diversification», la R&D et les participa-tions/acquisitions sont des instruments utiles pour lutter contre les conséquences de la vigueur du franc.

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

Les PME de l’industrie investissent le plus souvent à l’étranger Investissements à l’étranger

Part des entreprises en %, période 2009-2014

Dans l'ensemble, 6% des PME sondées ont indiqué avoir réalisé des investissements à l’étranger entre 2009 et 2014. Cependant, d’importantes disparités sont observables entre les diverses branches: dans l’industrie de pointe, la part s’élevait à 18%, alors que dans la construction, elle n’était que de 4%. Les investissements à l’étranger ont un peu gagné en impor-tance au fil du temps chez les PME: chez 26% des entreprises ayant investi à l’étranger entre 2009 et 2014, leur part dans les investissements totaux était inférieure les cinq années précédentes (chez 61% comparable). Une progression est attendue: 38% des PME qui investissent déjà à l’étranger prévoient une augmentation de leurs investissements à l’étranger en 2015/2016, 33% une part comparable et 29% une diminution.

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

L’informatique de plus en plus importante, surtout dans le commerce Investissements dans l’informatique par branche

Part des réponses (plus/moins élevée) en %, classement d’après le solde

La majorité des PME (86%) ont investi dans l’informatique en 2009-2014. La part était la plus élevée dans l'industrie de pointe (91%), la plus faible dans le commerce (84%) et chez les prestataires de services (83%). Mais c’est surtout dans le com-merce que l'informatique gagne le plus en importance: chez environ un quart des commerçants, la part de l’informatique dans les investissements totaux était moins élevée avant la crise qu'en 2009-2014. Certes, les investissements informatiques devraient gagner en importance partout, mais selon le sondage, le plus fort gain en 2015/2016 est attendu dans l’industrie de pointe et le commerce. Seuls des investissements à la hauteur permettront à ce dernier de relever les défis posés par la montée en puissance du commerce en ligne (cf. Credit Suisse, Swiss Issues Branches: Retail Outlook 2015).

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

-30% -20% -10% 0% 10% 20% 30% 40% 50%

Equipements

Participations/acquisitions

Recherche/développement

Immobilier

Recherche/développement

Participations/acquisitions

Immobilier

Equipements

moins élevée qu'en2009-2014

plus élevée qu'en2009-2014

Anteil an den Gesamtinvestitionen vor der Finanzkrise

Anteil an den Gesamtinvestitionen 2015/16 (erwartungsgemäss)

Part dans les investissements totaux avant la crise financière

Part dans les investissements totaux 2015/2016 (selon les attentes)

12% 18%4% 5% 6%

88% 82%96% 95% 94%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Industrietraditionnelle

Industrie depointe

Construction Commerce Autres services

Pas d’investissement à l’étranger Investissement à l’étranger

-30% -20% -10% 0% 10% 20% 30% 40% 50%

Autres services

Industrie de pointe

Industrie traditionnelle

Construction

Commerce

Industrie de pointe

Commerce

Industrie traditionnelle

Autres services

Construction

moins élevée qu'en2009-2014plus élevée qu'en2009-2014

Part de l’informatique dans les investissements totaux avant la crise financière

Part de l’informatique dans les investissements totaux 2015/16 (selon les attentes)

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Swiss Issues Branches | Septembre 2015 20

Investissements des PME | Motifs des investissements et obstacles

La (sur)réglementation, obstacle à l’investissement

Les PME investissent prioritairement pour remplacer des infrastructures vieillissantes; les gains d’efficacité comptent aussi beaucoup. Pour une PME interrogée sur trois, les lois et réglementations sont de gros obstacles à l’investissement.

Les raisons d’investir sont aussi nombreuses que les entreprises elles-mêmes. Pour autant, certaines tendances se dégagent de notre enquête. Toutes PME participantes confondues, deux raisons se détachent: le remplacement d'infrastructures vieillissantes (ou pour suivre la cadence du progrès technologique) et les gains de productivité et d’efficacité (cf. fig. 13). 73% des PME interrogées qualifient la première raison d’importante voire très importante pour leur activité d’investissement sur la période 2009-2014. S’agissant des mesures destinées à gagner en efficacité, la proportion atteint 65%. Un peu plus loin suivent les investissements comme ré-action à une pression concurrentielle croissante, tant nationale qu’étrangère (raison importante ou très importante pour 41% des PME). Parer à une éventuelle pénurie de main-d’œuvre quali-fiée n’était cité que par environ un tiers des PME comme raison (très) importante d’investir. En-fin, les projets d'expansion (conquête de nouveaux marchés en Suisse ou à l’étranger, lance-ment de nouveaux produits et services) semblent être relativement rarement la principale moti-vation des investissements. Les données de l’enquête mettent en évidence certaines relations entre les motifs des investisse-ments et les domaines d’investissement. Sans grande surprise, les PME pour qui le remplacement d'infrastructures vieillissantes était la première préoccupation ont investi plus, proportionnellement, dans les biens d’équipement. Chez les PME qui recherchaient prioritairement à gagner en efficaci-té et productivité ou à réagir à une pression concurrentielle croissante, les investissements en re-cherche et développement ainsi qu’en participations stratégiques et acquisitions ont représenté une part supérieure à la moyenne dans les investissements totaux. La deuxième figure en page 22 montre que les gains d’efficacité et la lutte contre la pression concurrentielle devraient jouer un plus grand rôle pour les PME interrogées en 2015/16, ce qui est peu surprenant dans le contexte actuel de franc fort. En conséquence, les investissements en recherche et développement ainsi qu’en participations stratégiques et acquisitions devraient prendre du poids à l’avenir (voir égale-ment à ce sujet la première figure en page 19 au chapitre précédent). Les entreprises ne parviennent pas toujours à mener à bien leurs projets d’investissement comme elles l’entendent. Dans certaines circonstances, ceux-ci doivent être réduits, remis à plus tard, voire même abandonnés. Il ressort de l’enquête que la réglementation est perçue par les PME comme le principal obstacle à l’investissement. En tout, presque un tiers des partici-

Le remplacement d'infras-tructures vieillissantes, motif d’investissement important ou très important pour 73% des PME

Figure 13 Figure 14 Motifs des investissements Obstacles à d'importants projets d’investissement En fonction de l’importance, part des réponses en %, période 2009-2014 En fonction de l’importance, part des réponses en %, période 2009-2014

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

Relations entre les motifs des investissements et les domaines d’investissement

Réglementation, incertitude et pénurie de main-d’œuvre qualifiée comme principaux obstacles

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Remplacement d'infrastructures/progrès technologique

Gains de productivité/efficacité

Lutte contre la pressionconcurrentielle

Lutte contre la pénurie de main-d’œuvre qualifiée

Expansion

Très important Peu important

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Lois/réglementations

Incertitude économique/politique

Manque de savoir-faire/pénurie de main-d’œuvre qualifiée

Demande insuffisante

Non-obtention d’un financement bancaire

Non-obtention d’un financement autre

Très gros obstacle à l'investissement Pas un obstacle à l'investissement

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Swiss Issues Branches | Septembre 2015 21

pants ont affirmé que les lois et réglementations ont entravé fortement à très fortement d'impor-tants projets d’investissement entre 2009 et 2014 (cf. fig. 14). Ce constat corrobore la conclu-sion du chapitre «Le contexte économique pèse sur les PME» selon laquelle les PME attribuent une influence particulièrement négative au facteur «Conditions-cadres réglementaires» sur le succès de leur entreprise. Au deuxième rang des obstacles à l’investissement figure l’incertitude économique et politique, ce qui confirme les conclusions de l’analyse au chapitre «Les investis-sements en période d’incertitude». Pour plus d’un quart des PME interrogées, l’incertitude a en-travé fortement à très fortement leur activité d’investissement. Pour 26% des PME interrogées, le manque de savoir-faire ou de la main-d’œuvre qualifiée nécessaire a constitué un facteur d’empêchement important à très important pour de grands projets d’investissement. Ce facteur s’avère ainsi aussi handicapant que l’incertitude économique et politique.

L’évolution de la conjoncture ces six dernières années a eu des conséquences plus négatives sur l’activité des PME qu’auparavant: 23% des sondés ont ainsi indiqué que les obstacles «in-certitude économique et politique» et «demande insuffisante» entravaient moins fortement leur activité d’investissement avant la crise qu'après. Au vu de la dégradation actuelle des perspec-tives conjoncturelles suite à l’appréciation du franc, il faut s’attendre à ce que ces deux obs-tacles à l’investissement prennent encore plus de poids cette année et la suivante. Nous étu-dions l’influence du franc fort sur l’activité d’investissement des PME au chapitre «Lutter contre la force du franc par la diversification». A contrario, les problèmes de financement semblent n’avoir gêné qu’une minorité de PME dans leurs projets d’investissement sur la période 2009-2014. Seules 13% et 8% des PME interro-gées qualifient la non-obtention d’un financement bancaire ou d’autre nature comme un gros ou très gros obstacle, respectivement. Même si elle est relativement rarement citée par les PME interrogées comme un gros obstacle à l’investissement, la non-obtention d’un financement a également pris de l’importance ces dernières années comme obstacle d’investissement, d’après l’enquête. Environ un quart des PME ont indiqué que l’influence de ce facteur sur les investis-sements était encore moins importante pendant la phase de boom des investissements entre 2004 et 2008 que sur la période 2009-2014. Nous approfondissons d'autres aspects relatifs au financement des investissements aux pages 24 à 29. Chaque entreprise est unique et fait ses propres expériences en matière d’investissement. Il en découle que les obstacles à l’investissement cités sont perçus très différemment par les diffé-rentes PME: pris individuellement, seule une minorité des PME interrogées jugent à chaque fois qu’il s’agit de (très) gros obstacles pour leur activité d’investissement. Mais dans l'ensemble, 58% des PME déclarent avoir été sensiblement gênées dans des projets d’investissement im-portants par au moins une des raisons citées au cours de la période 2009-2014.

La conjoncture freine de plus en plus l’activité d’investissement des PME

Les investissements relati-vement rarement entravés par un manque de finan-cement

Les investissements entra-vés dans trois PME sur cinq

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Investissements des PME | Motifs des investissements et obstacles

Les gains d’efficacité, premier motif d’investissement dans l’industrie Motifs d’investissement par branche

Part des réponses «important» et «très important» en %, période 2009-2014

Certaines disparités apparaissent entre les branches dans l’importance des différents motifs d’investissement. Alors que chez les prestataires de services, le remplacement d'infrastruc-tures vieillissantes était une préoccupation centrale de 2009 à 2014, chez les PME de l’industrie et de la construction, les gains d’efficacité et de productivité étaient légèrement plus importants. De même, les investissements en réaction à une pression concurrentielle croissante ont joué un rôle plus impor-tant que la moyenne dans l’industrie et le commerce. Deux secteurs qui ont particulièrement souffert de la vigueur du franc (exportation et tourisme d’achat) entre 2009 et 2014 et de-vraient rester encore sous pression dans un futur proche.

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

Les gains d’efficacité, de plus en plus importants à l’avenir Evolution des motifs d’investissement dans le temps

Part des réponses plus/moins important) en %, classement d’après le solde

Parmi tous les motifs d’investissement, l’enquête révèle que ce sont les mesures destinées à gagner en productivité et efficaci-té qui vont prendre le plus d’importance cette année et la sui-vante, ainsi que celles destinées à lutter contre la pression concurrentielle. Environ 30% des entreprises interrogées ont indiqué que ces motivations seraient plus importantes en 2015/2016 que les années précédentes. En revanche, les investissements liés aux plans d'expansion vont tendancielle-ment perdre de l’importance. Préserver ou améliorer sa com-pétitivité semble donc être une priorité pour les PME qui souf-frent de la vigueur du franc à l’heure actuelle.

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

La réglementation, un frein en particulier dans la construction et le commerce Obstacles à l’investissement par branche

Part des réponses «fort» et «très fort» en %, période 2009-2014

Les lois et réglementations sont perçues comme entravantes pour les investissements surtout dans le commerce et la cons-truction. Dans la construction, le durcissement de la réglementa-tion hypothécaire, la révision de la loi sur l’aménagement du territoire ou l’adoption de l’initiative sur les résidences secondaires ont probablement pesé. De plus, le manque de savoir-faire et la pénurie de main-d’œuvre qualifiée ont été cités plus souvent que la moyenne comme de gros obstacles – visiblement toutes les PME de la construction n’ont pas pu suivre la cadence du boom de la construction en termes de personnel. Autre fait frappant: la part élevée (27%) de PME de l’industrie traditionnelle citant la demande insuffisante comme obstacle. Ce secteur est confronté à une concurrence étrangère rude et a beaucoup souffert de la conjoncture atone en Europe ces dernières années.

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

0% 20% 40% 60% 80%

Remplacement d'infrastructures/progrès technologique

Gains de productivité/efficacité

Lutte contre la pressionconcurrentielle

Lutte contre la pénurie de main-d’œuvre qualifiée

Expansion

Industrie traditionnelle Industrie de pointe ConstructionCommerce Autres services

-30% -20% -10% 0% 10% 20% 30% 40%

Gains de productivité/efficacité

Lutte contre la pressionconcurrentielle

Remplacement d'infrastructures/progrès technologique

Lutte contre la pénurie de main-d’œuvre qualifiée

Expansion

moins important qu’en 2009-2014 plus important qu’en 2009-2014

Motif d'investissement 2015/2016 (selon les attentes)

0% 10% 20% 30% 40%

Lois/réglementations

Incertitude économique/politique

Manque de savoir-faire/pénurie de main-d’œuvre qualifiée

Demande insuffisante

Non-obtention d’un financement bancaire

Non-obtention d’un financement autre

Industrie traditionnelle Industrie de pointe ConstructionCommerce Autres services

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Investissements des PME | Dépenses en formation du personnel

La plupart des PME investissent dans le personnel La formation et le perfectionnement des salariés est un moyen éprouvé de lutter contre une pénurie de main-d’œuvre qualifiée. La plupart des PME n’investissent donc pas uni-quement dans l’immobilier, l’informatique et les machines, mais aussi dans le personnel.

Comme nous l'avons déjà montré dans le chapitre «Le contexte économique pèse sur les PME», une main-d’œuvre bien formée est le facteur de succès le plus important pour les PME suisses après des infrastructures fonctionnelles. Certaines branches, à l’image des technologies de l'information et de la communication ou de la santé, connaissent toutefois aujourd’hui déjà une pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Suite à l’adoption de l’initiative contre l’immigration de masse, cette pénurie pourrait, selon l’application qui en est faite, s’aggraver en de nombreux endroits. Si l’afflux d’immigrés hautement qualifiés venait effectivement à se tarir dans les an-nées qui arrivent, il deviendra nécessaire de trouver d’autres sources pour répondre à la forte demande de main-d’œuvre qualifiée. Outre une meilleure intégration des femmes et des personnes âgées au marché du travail, c'est avant tout la formation et le perfectionnement des salariés qui offrent un moyen éprouvé d’atténuer ce problème. Comme le révèle notre enquête, les PME suisses partagent cet avis. Entre 2009 et 2014, à peu près quatre cinquièmes des entreprises interrogées ont investi dans la formation de leurs salariés. En comparaison sectorielle, il apparaît que la construction a été particulièrement concernée par ce phénomène. Ainsi, 86% des PME interrogées opérant dans la construction ont indiqué avoir fait des dépenses dans ce domaine ces six dernières années. Avec près de 76%, la part dans le commerce est un peu moindre (cf. fig. 15). Des différences marquantes sont visibles également selon la taille des entreprises. 95% des entreprises de taille moyenne ont indiqué avoir fait des dépenses en formation du personnel sur la période 2009-2014 (cf. fig. 16, en haut). Chez les microentreprises, le chiffre atteint tout juste 70%. Aucune différence entre les tailles n’est par contre visible concernant la progression attendue. Plus de 23% des entreprises interrogées ont déclaré vouloir augmenter la part des dépenses annuelles en formation et perfectionnement du personnel dans leur chiffre d’affaires en 2015/2016 par rapport à la période 2009-2014, toutes tailles confondues (cf. fig. 16, en bas). Seules 6% à peine prévoient de réduire ce poste de dépense. Comparées avec d'autres domaines d’investissement, les dépenses en formation et perfectionnement du personnel de-vraient donc gagner en importance d’ici 2016. Les PME semblent donc vouloir investir davan-tage dans la formation du personnel à l’avenir.

Le premier facteur de suc-cès pour les PME: collabo-rateurs et qualifications

Quatre PME suisses sur cinq investissent dans la formation du personnel

Figure 15 Figure 16 Formation du personnel par branche Formation du personnel par taille d’entreprise Part des PME avec des dépenses de formation et perfectionnement du personnel entre 2009 et 2014, en % En haut: part des PME avec des dépenses de formation et perfectionnement du person-

nel entre 2009 et 2014, en %. En bas: part des réponses (moins/plus élevée) en %

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

Les investissements dans le capital humain devraient prendre de l’importance

0% 15% 30% 45% 60% 75% 90%

Commerce

Industrie traditionnelle

Autres services

Toutes les PME participantes

Industrie de pointe

Construction

-20% 0% 20% 40% 60% 80% 100%

Microentreprises

Petites entreprises

Moyennes entreprises

Anteil heute

Microentreprises

Petites entreprises

Moyennes entreprises

moins élevéequ'en 2009-2014

plus élevéequ'en 2009-2014

Part dans le chiffre d’affaires total 2015/2016 (selon les attentes)

Part des PME avec des dépenses de formation du personnel en 2009-2014

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Investissements des PME | Financement

Crédits aux entreprises: l'essentiel va aux PME Les crédits en cours des entreprises suisses s’élèvent à environ 323 mrd de CHF, 90% revenant aux PME. L’importance des différentes formes de crédit varie très for-tement en fonction de la taille des entreprises.

Peu importe qu’une entreprise investisse dans l’immobilier, les équipements ou la recherche, pour réussir un investissement, il est déterminant, par-delà une multitude de facteurs, de disposer d’un financement adapté. Diverses alternatives s’offrent aux PME, surtout pour les investissements d’une certaine valeur qui ne peuvent pas être financés via des liquidités. En employant les instru-ments de financement adéquats et en trouvant un équilibre optimal entre capitaux propres et étrangers, il est par ailleurs possible d’optimiser les coûts et d’augmenter le rendement. Pour se convaincre du rôle prépondérant des crédits dans le financement des investissements, il suffit, indirectement, de consulter les statistiques sur l’encours des crédits de la BNS. Ainsi, on découvre que les crédits en cours des entreprises suisses se montaient fin avril 2015 à 323 mrd de CHF, soit 50% du produit intérieur brut du pays (PIB).11 La part du lion revient aux PME, avec 90% des crédits aux entreprises, soit 291 mrd de CHF (cf. fig. 17). A côté des cré-dits bancaires classiques, d’autres instruments de financement occupent également une place importante, comme par exemple l’émission d’obligations, le leasing ou encore les emprunts au-près de créanciers non bancaires. Ceux-ci ne sont toutefois pas comptabilisés dans les statis-tiques sur l'encours des crédits. Depuis quelques années s’opère une mutation dans l’importance des différentes formes de crédit (cf. fig. 18). Tandis que la part des créances hypothécaires dans les encours totaux de crédit s’élevait encore à 56% en mars 2009, cette part atteignait 69% en avril 2015. Dans le même temps, la part des créances non garanties est passée de 32% à 18%. Les PME sont les principales responsables de cette évolution, leur part d’hypothèques ayant augmenté de 59% à 74%. Comme le montre notre enquête, ceci est peu surprenant: l’immobilier est le domaine d’investissement qui a le plus progressé au cours des six dernières années (cf. chapitre «Com-ment et combien investissent les PME?»).

11 Sont exclus les crédits que les banques s’accordent entre elles ainsi que les crédits octroyés aux corporations de droit public.

Pas d’investissement sans financement adapté

90% des crédits aux entre-prises sont octroyés aux PME

Importance croissante des hypothèques

Figure 17 Figure 18 Crédits aux entreprises par taille Evolution des types de crédit selon la taille d’entreprise Part dans les encours totaux par taille d’entreprise en %, avril 2015; sans établisse-ments financiers et corporations de droit public En %; sans établissements financiers et corporations de droit public

Source: Banque nationale suisse, Credit Suisse Source: Banque nationale suisse, Credit Suisse

63%15%

12%

10%

Microentreprises Petites entreprisesMoyennes entreprises Grandes entreprises

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Mars 09

Avril 15

Mars 09

Avril 15

Mars 09

Avril 15

Mars 09

Avril 15

Créances hypothécaires Créances garanties Créances non garanties

Microentreprises

Petites entreprises

Moyennes entreprises

Grandes entreprises

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Swiss Issues Branches | Septembre 2015 25

Investissements des PME | Financement

Plus la PME est grande, plus le financement est important Capitaux propres/étrangers: importance selon la taille

CP/CE (très) importants dans le financement des investissements, part des PME

Même si les hypothèques et crédits d’exploitation occupent une place importante chez les PME, d’autres formes de finan-cement des investissements comptent également, au premier chef desquelles les liquidités ou capitaux propres. En effet, tout financement par capitaux étrangers doit en principe s’accompagner d’un apport suffisant en capitaux propres. En comparaison, il apparaît que l’importance des moyens de fi-nancement, qu’il s’agisse de capitaux propres ou étrangers, a tendance à augmenter avec la taille des entreprises. Ceci pour-rait s’expliquer par le fait que la proportion d’entreprises qui n’ont pas investi sur la période 2009-2014 est nettement supérieure chez les petites et microentreprises que chez les entreprises moyennes (cf. chapitre «Comment et combien investissent les PME?»).

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

L’importance future augmente plus ou moins fortement Evaluation de l’évolution future (2015-2016)

Part des réponses (plus/moins important) en %, par instrument de financement

Dans notre enquête, les PME ont également indiqué les ins-truments de financement qui devraient prendre de l’importance pour elles dans l’avenir proche par rapport à la période 2009-2014. 60% d’entre elles environ pensent que l’importance des instruments respectifs ne devrait pas évoluer. Mais bon nombre également attendent un changement: l’importance des diffé-rents instruments de financement risque avant tout d’aug-menter fortement chez les PME qui qualifient déjà aujourd’hui l’instrument en question d’important. Si, a contrario, un instru-ment de financement donné est qualifié de peu important, il devrait, selon les PME interrogées, perdre encore en impor-tance à l'avenir.

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

Les PME ne profitent qu’en partie de la faiblesse des taux Influence de la faiblesse des taux sur le montant des inves-

tissements et le bénéfice Part des réponses à la question sur l’influence des taux bas de 2009 à 2014

Alors que les taux d’intérêt historiquement bas (cf. chapitre «Les moyens de financement passés à la loupe») font pression sur les rendements des investisseurs, la situation du côté em-prunteurs (p. ex. les PME finançant une partie de leurs inves-tissements avec des capitaux étrangers) est toute autre. Selon l'enquête, les taux bas entre 2009 et 2014 ont eu des réper-cussions (très) positives sur le montant des investissements chez une PME sur trois. Le fait que plus de 60% des entre-prises n’attribuent aucune incidence à la faiblesse des taux sur leurs investissements s’explique entre autres par le fait que les incertitudes autour de l’évolution de la conjoncture et du béné-fice constituent souvent des critères plus importants lors des décisions d’investissement que les conditions de financement. Le niveau des taux est souvent un critère secondaire.

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

Microentreprises Petites entreprises Moyennes entreprises

Capitaux propres (CP)Capitaux étrangers (CE)

-40%-20% 0% 20% 40% 60% 80% 100%

ObligationsLiquidités

Emprunts autresLeasing

Hypothèque/crédit de constructionCrédit d’exploitation/d’investissement

ObligationsLiquidités

Emprunts autresLeasing

Hypothèque/crédit de constructionCrédit d’exploitation/d’investissement

moins important qu’en 2009-2014 plus important qu’en 2009-2014

L’instrument est aujourd’hui important et sera selon les attentes en 2015-2016…

L’instrument n'est pas important aujourd’hui et sera selon les attentes en 2015-2016…

n/a

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

Très négative Négative Neutre/aucuneinfluence

Positive Très positive

Montant des investissementsBénéfice de l’entreprise

Credit Suisse Economic Research

Swiss Issues Branches | Septembre 2015 26

Investissements des PME | Financement

Les moyens de financement passés à la loupe Outre les liquidités, ce sont surtout les crédits bancaires traditionnels qui jouent un rôle déterminant dans le financement des investissements. Mais d’autres instruments occu-pent également une place centrale, en fonction de la branche ou de l’âge des entreprises.

Certes, les statistiques de la BNS donnent un aperçu général des crédits en cours des entre-prises suisses (cf. chapitre «Crédits aux entreprises: l’essentiel va aux PME»). Mais elles ne permettent pas de savoir en détail quel usage est fait des capitaux étrangers, quels investisse-ments sont financés par ce moyen ou de connaître le rapport entre capitaux étrangers et capi-taux propres. Pour examiner de plus près les pratiques de financement des PME suisses en matière d’investissement, nous avons, dans le cadre de notre enquête, également sondé les entreprises sur l’usage qu’elles font des différents moyens de financement. Comme nous l'avons montré, outre les crédits bancaires, les liquidités disponibles jouent éga-lement un rôle déterminant dans le financement des investissements. Ainsi, plus de deux cin-quièmes des entreprises interrogées estiment que cet instrument est important ou très impor-tant (cf. fig. 19). En matière de capitaux étrangers, les crédits bancaires classiques occupent le devant de la scène. Pour presque 40% des PME, les crédits d’exploitation/d'investissement et les hypothèques/crédits de construction jouent un rôle important ou très important dans le financement des investissements. Par ailleurs, 17% des PME interrogées considèrent le leasing comme une forme de financement importante. Tout autant estiment que les emprunts autres sont un instrument de financement important. Enfin, très peu de PME se financent via l’émission d’obligations. En se penchant de plus près sur les secteurs, d’autres différences apparaissent (cf. fig. 20). Sans grande surprise, les hypothèques et crédits de construction sont, après les liquidités, un instrument important de financement des investissements dans la construction. Ceci est notamment dû au fait que, à côté des entreprises totales et générales, beaucoup d’entreprises de construction tradition-nelles ont aussi commencé à élargir leur champ d’activité vers le développement, la planification et la vente. Le développement et la réalisation de gros projets impliquent des coûts élevés, qui doi-vent souvent être financés par le biais de crédits de construction ou d’hypothèques. L’importance du leasing varie aussi en fonction du secteur. C’est un instrument plutôt important dans l’industrie. Dans la mesure où l’acquisition de machines, d'installations de production ou encore de véhicules exige souvent des investissements lourds, le leasing se présente comme une alternative aux solutions de financement courantes. Le financement par leasing évite d’avoir

Comment les PME financent-elles leurs inves-tissements?

En matière de capitaux étrangers, les PME sont près de 40% à recourir aux crédits bancaires clas-siques

Hypothèques et crédits de construction importants surtout dans la construction

Figure 19 Figure 20 Importance des moyens de financement Importance des moyens de financement par branche Part des réponses à la question sur l’importance des instruments de financement des investissements entre 2009 et 2014, en % Moyenne pondérée de l’importance (1 = peu important, 5 = très important)

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

Le leasing, alternative pour financer les équipements

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Obligations

Emprunts autres

Leasing

Crédit d’exploitation/d’investissement

Hypothèque/crédit de construction

Liquidités/augmentation de capital

Très important Peu important

Capitaux étrangers

Capitaux propres

1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5

Obligations

Emprunts autres

Leasing

Hypothèque/crédit de construction

Crédit d’exploitation/d’investissement

Liquidités/augmentation de capital

Industrie de pointe Industrie traditionelle Construction Services

Credit Suisse Economic Research

Swiss Issues Branches | Septembre 2015 27

à débourser de grosses sommes d’argent d’un seul coup, ce qui permet de ménager les liquid i-tés. De surcroît, le bilan peut être allégé et le rendement des fonds propres augmenté. Et puisque le bien d’investissement demeure la propriété du créancier, la plupart du temps aucune garantie supplémentaire n’est nécessaire. Pour les jeunes entreprises, il est souvent assez difficile de financer des investissements à l’aide de crédits bancaires. Outre l’incertitude concernant la marche des affaires et la capacité y affé-rente de rembourser le prêt, les jeunes entreprises ne disposent généralement d’aucun ou de très peu d’actifs susceptibles de servir de garantie. Or, selon l’intensité de recherche de la technologie, des investissements considérables peuvent être nécessaires lors de la phase de démarrage ou d’établissement. En guise d’alternative aux crédits bancaires, les besoins en ca-pitaux peuvent être couverts, lors de cette phase initiale, par des aides publiques, des capitaux épargnés ou en empruntant dans l'entourage privé. Notre enquête le montre également indirec-tement (cf. fig. 21). En effet, les PME plus jeunes ont tendance à accorder plus d’importance aux emprunts autres comme instruments de financement que les PME plus anciennes. A con-trario, les hypothèques semblent jouir d’une plus grande importance auprès des PME plus an-ciennes. Une fois qu’une entreprise est parvenue à s’imposer sur le marché, passées les phases de lancement et de maturité, il est nécessaire d’investir dans la croissance de l’entreprise pour réussir son développement commercial. L’élargissement de la gamme de pro-duits, la construction de nouveaux sites ou l’agrandissement des sites existants sont alors les préoccupations prioritaires. C’est surtout dans les investissements souvent associés à l’agrandissement de locaux que les hypothèques s’offrent comme moyen de financement.12 Tous les instruments de financement ne sont pas adaptés à tous les investissements. En fonction de la durée, du montant ou des flux de paiement attendus d’un projet, le choix du moyen de finan-cement optimal joue un rôle déterminant dans le succès de l’investissement. La figure 22 illustre schématiquement l’importance relative des moyens d’investissement pour les différents domaines d’investissement.13 Le fait que les liquidités, donc les capitaux propres, jouent un rôle important pour tous les investissements n’est guère étonnant. Comme évoqué précédemment, l’octroi de crédits est en règle générale conditionné à l’apport de capitaux propres en quantité suffisante. En ce qui concerne les instruments faisant appel à des capitaux étrangers, les crédits d’exploitation et d’investissement jouent un rôle important surtout dans le financement des équipements, de la re-cherche et du développement (R&D) et des participations/acquisitions. Sans grande surprise, les hypothèques et crédits de construction sont qualifiés d’important pour l’immobilier. Le leasing est principalement utilisé pour les investissements en équipements, dont font notamment partie les installations techniques, les machines et les véhicules. Les emprunts autres sont, selon les PME interrogées, plutôt utilisés pour financer la R&D ainsi que les participations/acquisitions.

12 Cf. Kollmann (2009): «Gabler Kompakt-Lexikon Unternehmensgründung». 13 Dans la mesure où nous n’avons pas directement demandé aux PME quels moyens de financement allaient avec les différents domaines d’investissement, la figure 22 est

une simple approximation. Concrètement, pour chaque instrument de financement, une moyenne pondérée des entreprises réalisant plus de 40% de leurs investissements

dans un domaine donné a été calculée. Il a ensuite été établi un classement des instruments par importance (1er rang = vert, 6e rang = rouge).

Figure 21 Figure 22 Type de financement: importance selon l’âge de l’entreprise Type de financement par domaine d’investissement

Moyenne pondérée de l’importance (1 = peu important, 5 = très important) Domaines d’investissement (PME dont plus de 40% des investissements sont faits dans le domaine en question) et moyens d’investissement souvent utilisés

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

Usage limité des capitaux étrangers chez les jeunes entreprises

Les liquidités sont très importantes pour tous les domaines d'investissement

1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5

Obligations

Emprunts autres

Leasing

Hypothèque/crédit de construction

Crédit d’exploitation/d’investissement

Liquidités/augmentation de capital

Entreprises anciennes (>30 ans)Entreprises d’âge moyen (6-30 ans)Jeunes entreprises (<6 ans)

Equi

pem

ents

Imm

obilie

r

Rec

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oppe

men

t

Par

ticip

atio

ns/a

cqui

sitio

ns

Liquidités/augmentation de capital1.00 2.00 1.00 1.00 1

Souvent utilisé

Crédit d’exploitation/d’investissement2.00 3.00 2.00 2.00 2

Hypothèque/crédit de construction4.00 1.00 4.00 6.00 3

Leasing3.00 4.00 5.00 4.00 4

Emprunts autres5.00 5.00 3.00 3.00 5

Obligations6.00 6.00 6.00 5.00 6

Peu utilisé

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Investissements des PME | Financement

Les taux bas profitent (avant tout) à la construction Chez 30% des PME interrogées environ, les taux bas ont débouché sur des investis-sements ou des bénéfices en hausse. La construction est le principal bénéficiaire. Les taux d’intérêt historiquement bas – depuis fin 2014, les avoirs sur les comptes de virement de la Banque nationale suisse (BNS) sont même soumis à des intérêts négatifs – ne constituent pas un défi uniquement pour la branche de la finance. L’économie réelle en subit elle aussi les consé-quences. Comme les taux d’intérêt reflètent en substance le coût de l’argent, des taux bas abais-sent le coût des investissements. En conséquence, il serait logique que les entreprises saisissent cette opportunité unique pour investir davantage. Mais, comme le montre notre enquête, ce n’est le cas qu’en partie. Le bas niveau des taux a un effet positif ou très positif sur le montant des in-vestissements chez 32% des PME. L’effet positif est le plus marqué chez les entreprises où les capitaux étrangers jouent un rôle important dans le financement des investissements. Ainsi, ap-proximativement 45% des entreprises déclarant que les capitaux étrangers sont importants ou très importants indiquent que la faiblesse des taux exerce un effet positif ou très positif sur le montant des investissements. D’un autre côté, pour près de 63% des PME interrogées, le bas niveau des taux n’a aucune incidence sur le montant des investissements.

Une situation similaire s’observe aussi concernant le bénéfice des entreprises. A peine 31% en profitent directement et indiquent que les coûts réduits du capital ont une influence positive ou très positive sur le bénéfice de leur entreprise. Chez les PME pour qui les capitaux étrangers sont importants, le chiffre est de 45%. Chez 60% des entreprises interrogées, le bas niveau des taux n’a aucune incidence sur le montant du bénéfice.

En comparaison sectorielle, des différences parfois considérables apparaissent. Ainsi, il semble que la construction profite plus que la moyenne du bas niveau des taux d’intérêt (cf. fig. 23). Elle profite en fait doublement des taux bas: d’une part car ses coûts de financement diminuent, et d’autre part car la demande augmente en raison du prix réduit des hypothèques. Les taux bas ont une influence bien moindre sur le montant des investissements des PME de l’industrie traditionnelle et de l’industrie de pointe. Contrairement aux entreprises de la construction, les crédits d’exploitation et d’investissement jouent un rôle (légèrement) plus important que les hypothèques pour ces entre-prises. Par ailleurs, les PME industrielles ne profitent qu’indirectement du boom de la construction, par exemple lorsqu’elles sont fournisseurs pour des entreprises de construction.

La faiblesse des taux in-fluence le montant des investissements…

… et le bénéfice

La construction, premier bénéficiaire de la faiblesse des taux d’intérêt

Figure 23 Figure 24 Influence de la faiblesse des taux sur le montant des inves-tissements et le bénéfice Influence de la faiblesse des taux sur le montant des inves-

tissements

Part des entreprises chez lesquelles la faiblesse des taux a exercé une influence positive ou très positive sur la période 2009-2014; par branche en %

En haut: écart entre le montant des investissements (mesuré en part du chiffre d'af-faires) des «bénéficiaires» et «non-bénéficiaires» sur la période 2009-2014, en %. En bas: écart entre la part des investissements (mesurée en part des investissements totaux) des «bénéficiaires» et «non-bénéficiaires» sur la période 2009-2014, en %

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

45%

Construction Toutes les PMEparticipantes

Services Industrietraditionnelle

Industrie depointe

Montant des investissements Bénéfice de l’entreprise

-60% -40% -20% 0% 20% 40%

Participations/acquisitions

Recherche/développement

Immobilier

Equipements

Total des investissements

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Swiss Issues Branches | Septembre 2015 29

En comparant le comportement d’investissement des «bénéficiaires» (les PME pour qui les taux bas ont une influence positive ou très positive sur le montant des investissements) aux «non-bénéficiaires» (pour qui les taux bas n’ont aucune influence sur les investissements), des diffé-rences intéressantes apparaissent. Les entreprises qui profitent beaucoup du bas niveau des taux ont investi entre 2009 et 2014 plus souvent et nettement plus que les autres entreprises. La part des investissements dans le chiffre d’affaires total des «bénéficiaires» est presque 40% supérieure à celle des PME qui ne profitent pas des taux bas (cf. fig. 24). Lorsqu’on étudie les domaines d’investissement, il émerge que les «bénéficiaires» investissent plus fréquemment dans l’immobilier. En contrepartie, ils dépensent comparativement moins dans les équipements, la R&D ainsi que les participations/acquisitions. Ce comportement s’observe dans toutes les branches, la différence entre «bénéficiaires» et «non-bénéficiaires» étant nettement supérieure dans la construction (+64%) que, par exemple, dans l’industrie de pointe (+5%). Toutefois, les «bénéficiaires» dans l’industrie de pointe redirigent beaucoup plus (+74%) leurs investissements vers l’immobilier que les autres PME (moyenne suisse: +29%). Les «bénéficiaires» investissant davantage dans l’immobilier, les hypothèques jouent par conséquent un rôle important comme instrument de financement. 51% des PME qui profitent du bas niveau des taux d’intérêt quali-fient les hypothèques et crédits de construction d’instruments importants ou très importants. Chez les «non-bénéficiaires», elles sont en revanche tout juste 16%. Plusieurs raisons permettent d’expliquer que l’effet des taux bas soit relativement limité. Comme nous l’avons montré, les capitaux propres (autrement dit, les liquidités) jouent un grand rôle dans le financement des investissements. Le bas niveau des taux d’intérêt n’influe qu’indirectement sur le prix des liquidités, par l’entremise des coûts d’opportunités réduits liés aux capitaux étrangers. D’un autre côté, les conditions de financement sont souvent une consi-dération secondaire au moment de prendre une décision d’investissement (cf. chapitre «Les in-vestissements en période d’incertitude»). Les attentes concernant la conjoncture et l’évolution du bénéfice de l’entreprise jouent souvent un rôle bien plus important.

L’influence positive des taux bas est surtout liée au coût réduit des hypo-thèques

La baisse des taux d’intérêt n’est pas systématique-ment synonyme de hausse des investissements

Malgré les taux d’intérêt négatifs, les taux des crédits ne baissent pas La mise en place de taux d’intérêt négatifs par la BNS fin 2014 n’a pas – comme on aurait pu le croire intuitivement – entraîné une baisse des taux de crédit pour le secteur privé. Les taux d’intérêt sur les nouvelles hypothèques (en particulier à long terme) ont même légèrement aug-menté, même si à l’heure qu’il est (mi-2015), ils restent à des niveaux historiquement bas. La hausse des taux s’explique par le fait que les coûts de financement des banques ont, en termes relatifs, augmenté. D’une part, les banques n’ont pas répercuté les intérêts négatifs sur tous les dépôts des clients. Les clients dits «retail», c’est-à-dire les particuliers, notamment, ont pour l’instant été épargnés par les taux négatifs. D’autre part, les frais de couverture ont augmenté. En principe, les banques financent les prêts hypothécaires grâce aux dépôts des clients. Parce que la plupart du temps les prêts hypothécaires sont à taux fixe et longue échéance (80% env. sont des hypothèques fixes), les revenus d’intérêts des banques ne réagissent que très peu aux variations à court terme des taux d’intérêt. En revanche, les dépôts des clients sont rémunérés à des taux variables, qui peuvent évoluer à court terme. Si les taux d’intérêt montent, une hausse des charges d’intérêts menace les banques, à produit d’intérêts constant. Les banques doivent alors se couvrir contre ce risque. Grâce aux swaps de taux d’intérêt, les banques échangent des paiements d’intérêts variables contre des fixes. Les banques prêteuses cèdent pour ainsi dire les revenus d’intérêts «fixes» provenant des prêts hypothécaires et reçoivent en échange des intérêts variables, qui peuvent servir à rémunérer les dépôts des clients. Dans le contexte actuel de taux négatifs, la partie variable de l’opération de swap est toutefois négative (par défaut, il s’agit du taux Libor à 6 mois, qui se trouve à environ -0,70%). Il s’ensuit que les banques prê-teuses «reçoivent» un intérêt variable négatif contre le paiement du taux fixe, ce qui, en d’autres termes, signifie qu’elles payent deux fois pour l’opération de swap. Ces coûts additionnels doi-vent alors être compensés par des intérêts supérieurs sur les hypothèques fixes. A ce jour (mi-2015), aucune augmentation des intérêts sur les crédits d’investissement n’a toutefois (encore) eu lieu.

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Swiss Issues Regionen 4

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Investissements des PME | Franc fort

Près de 40% anticipent une baisse du chiffre d’affaires et des marges Effet de l’appréciation du franc de 2015 sur le chiffre

d’affaires et les marges Part des réponses en %

L’appréciation du franc en 2015 devrait entraîner chez environ 40% des PME interrogées une diminution du chiffre d'affaires et des marges. En 2010/2011, moins de PME étaient concer-nées par de telles baisses (CA: 25%, marges: 28%). La part la plus élevée de PME affectées se trouve dans l’industrie; les PME très tournées vers l’exportation de l’industrie de pointe anticipent un peu plus souvent des baisses que les PME de l’industrie traditionnelle, généralement plus orientées vers le marché intérieur. Comme en 2010/2011, les PME de la cons-truction sont les moins touchées par ces baisses; elles sont toutefois presque un tiers à attendre des baisses. Certains commerçants devraient profiter de la baisse des prix à l’importation; 10% et 14% d’entre eux anticipent un effet positif sur leur chiffre d’affaires et leurs marges, respectivement.

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

30% des PME perdent en compétitivité Effet de la force du franc sur la compétitivité

Part des réponses en %

Comparé à la phase d'appréciation du franc de 2010/2011, l’effet négatif de la vigueur du franc sur la compétitivité (inter-nationale) des PME s’est globalement accentué en 2015. La part des PME dont la compétitivité est affectée est passée de 24 à 30%. Cette évolution est particulièrement prononcée dans l’industrie et chez les petites entreprises. Alors qu’en 2010/2011, 23% des petites entreprises voyaient leur compé-titivité se dégrader, cette année elles sont aux alentours de 34%. La branche de la construction, principalement orientée vers le marché intérieur, s’en sort comparativement bien: la part des PME dont le niveau de compétitivité baisse est légè-rement plus faible en 2015 (21%) qu’en 2010/2011 (23%).

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

La force du franc influence assez peu le montant des inves-tissements Effet de l’appréciation du franc sur les investissements

Part des réponses (positif/négatif) en %

Pour 72% des PME interrogées, la force du franc en 2015 n’a aucune incidence sur le montant de leurs investissements. La raison en est probablement que de nombreuses PME avaient arrêté leurs décisions d’investissement pour l’année 2015 avant l’abolition du cours plancher en janvier et les avaient parfois déjà initiées. Il convient cependant de signaler qu’un cinquième des PME prévoient de revoir à la baisse leurs investissements, contre 14% seulement en 2010/2011. La vigueur du franc a nettement plus souvent un effet négatif sur les investissements à l’intérieur du pays qu’à l’étranger, surtout dans l’industrie et le commerce. Tandis qu’en 2010/2011, 22% des PME de l’industrie réduisaient leurs investissements en Suisse, 36% d’entre elles prévoient de le faire en 2015.

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Total

Industrie

Bau

Dienstleistungen

Négatif Neutre PositifChiffre d’affaires Marge

Négatif PositifNeutre

Toutes les PME participantes

Industrie

Construction

Services

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Industrie Services

Très négatif Négatif Neutre Positif Très positif

Appréciation2010/2011

Appréciation2015

Appréciation2010/2011

Appréciation2015

Industrie Services

-50% -40% -30% -20% -10% 0% 10% 20% 30% 40%

Spitzenindustrie

Trad. Industrie

Handel

Sonst.Dienstleistungen

2010/20112015

–Investissements :

+

En SuisseA l’étranger

Industrie de pointe

Autres services

Commerce

Industrie traditionnelle

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Swiss Issues Branches | Septembre 2015 32

Investissements des PME | Franc fort

Lutter contre la force du franc par la diversification L’appréciation du franc fait surtout baisser les investissements à cause de la pression sur les bénéfices. Une activité d’exportation et une position concurrentielle déjà affaiblie ag-gravent l’effet négatif de la vigueur du franc, les investissements à l'étranger et la diversi-fication l’atténuent.

Il est vrai que la majorité des PME interrogées disent maintenir leurs plans d’investissement malgré l’appréciation du franc en 2015. Mais une PME sur cinq prévoit une réduction et 7% une augmentation des investissements. Des différences notables entre les branches sont vi-sibles. Pendant que 16% des prestataires de services (sans le commerce) prévoient de réduire leurs investissements en Suisse, elles sont presque la moitié (44%) parmi les PME de l’industrie de pointe. Ces restrictions à l’investissement devraient laisser des traces aussi bien chez les PME elles-mêmes que chez leurs fournisseurs. C’est pourquoi nous examinons plus en détail les caractéristiques des PME dont les investissements sont affectés négativement par l’appréciation du franc. Les réductions d’investissements en lien avec la vigueur du franc annoncées par les PME inter-rogées sont dues notamment à la hausse de la pression exercée sur les bénéfices. En effet, les PME dont les marges souffrent de l’appréciation du franc ont plus tendance à réduire leurs investissements que les autres PME. Le chapitre «Les investissements en période d’incertitude» confirme l’argument de la pression sur les bénéfices. Les figures 9 et 10 y figurant montrent que les investissements ont un comportement assez procyclique et diminuent dès que la crois-sance du produit intérieur brut ralentit et que l’économie se trouve dans une phase de faiblesse. L’effet de l’appréciation du franc en 2015 sur l’activité d’investissement ne dépend pas seule-ment de l’appartenance des PME interrogées à une branche. Les PME dont le montant des investissements est affecté négativement par la force du franc de 2015 sont plus souvent ac-tives à l’exportation et réalisent une part supérieure de leur chiffre d'affaires via les exportations (41% en moyenne) que le reste des PME interrogées (cf. fig. 27).

De grosses différences entre les branches concer-nant l’effet de l’appré-ciation du franc sur les investissements

Les investissements ont tendance à reculer à cause de la pression sur les béné-fices

Figure 27 Figure 28 Orientation à l’exportation des PME interrogées Effet du franc sur l’évolution des PME Part moyenne des exportations dans le chiffre d'affaires et part des PME exportatrices en % selon trois groupes: réduction/augmentation des investissements = groupe des PME qui réduisent/augmentent leurs investissements en raison de la force du franc de 2015; aucun changement = groupe des PME qui ne prévoient aucun changement concernant le montant de leurs investissements

Effet de la force du franc de 2015 sur le chiffre d’affaires, les marges et la compétitivi-té; part des réponses des PME chez qui la force du franc de 2015 a un effet négatif sur l’activité d’investissement, en %

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

Les PME dont les investis-sements sont affectés négativement sont plus souvent actives à l’exportation

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

Réduction desinvestissements

Augmentation desinvestissements

Aucun changement

Part des exportations dans le chiffre d'affairesPart des exportateurs

0%

10%

20%

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40%

50%

60%

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80%

90%

100%

Chiffre d’affaires Marge Compétitivité

Négatif

Neutre

Positif

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Cette orientation accrue à l’exportation devrait expliquer en partie, pour les raisons citées au chapitre «L’impact de la force du franc sur les PME», qu’une majorité des PME dont le montant des investissements est affecté négativement anticipent également un effet négatif sur le chiffre d’affaires, les marges et la compétitivité en 2015 (cf. fig. 28). Le lien entre l’orientation à l’exportation et l’effet négatif de la vigueur du franc sur le chiffre d’affaires est confirmé par une étude du Centre de recherches conjoncturelles de l’EPFZ (KOF).15 Contrairement aux exportations, d'autres activités transfrontalières sont souvent plus rentables en cas d’appréciation. Les biens d’investissement étrangers offrent un avantage aux PME suisses en cas d’appréciation du franc, car ils deviennent moins chers grâce aux effets de change. De même, les investissements dans les sites de production étrangers et les partena-riats devraient s’avérer avantageux. Lors d’une appréciation du franc, il est ainsi possible de profiter d'avantages en matière de coûts et d’accéder à de nouveaux marchés dans le monde. Notre enquête montre que les PME qui ont procédé à des investissements à l’étranger entre 2009 et 2014 sont effectivement moins souvent touchées par les conséquences négatives des appréciations du franc de 2010/2011 et 2015 que les PME qui n’en ont pas fait (cf. fig. 29). Ceci vaut aussi bien pour la marge que pour la compétitivité. Dans cette analyse cependant, nous avons exclu les PME qui sont orientées vers l’exportation (environ 65% des PME qui ont réalisé des investissements à l’étranger entre 2009 et 2014), ceci afin de pouvoir étudier l’effet des investissements étrangers en cas d’appréciation du franc indépendamment de l’orientation des PME à l’exportation. Il convient de noter que cette mesure a sensiblement réduit l’échantillon observé; de ce fait, malgré sa plausibilité, le résultat doit être considéré avec pru-dence. Parmi les PME sondées, celles dont la compétitivité était déjà sous pression avant la nouvelle appréciation du franc semblent avoir plus de mal à supporter le franc fort en 2015. Cette hypo-thèse s’explique par deux observations. Les PME qui freinent leurs investissements à cause de la récente appréciation du franc ont investi entre 2009 et 2014 en premier lieu pour lutter contre la pression concurrentielle croissante.16 En outre, le chiffre d’affaires et les marges des PME confrontées à une concurrence accrue ces dernières années sont plus souvent affectés négativement par la force du franc en 2015 que ceux des autres PME.

Il est par ailleurs frappant de voir que les PME dont les investissements sont affectés négative-ment par la vigueur du franc en 2015 ont réalisé entre 2009 et 2014 beaucoup moins d’investissements dans les domaines de la recherche et du développement (en moyenne 17%, cf. fig. 30) ainsi qu’en participations stratégiques et acquisitions (12%) que le reste des PME interrogées (29% et 20% respectivement). La différence dans le domaine des participations

15 Drechsel et al. (2015): How are firms affected by exchange rate shocks? Evidence from survey based impulse responses. KOF Working Paper No. 371. 16 Ce lien est statistiquement significatif. Le rapport inverse est également valable. Autrement dit, plus il est probable que la réaction à l’intensification de la concurrence ne

soit pas un motif d’investissement important, moins il est probable que la vigueur du franc en 2015 ait un effet négatif sur les investissements.

Les PME dont les investis-sements sont affectés anticipent souvent aussi un effet négatif sur le chiffre d'affaires, les marges et la compétitivité

Les investissements à l'étranger peuvent atténuer l’effet de la force du franc

Les PME dont la position concurrentielle est affaiblie ressentent plus la vigueur du franc

Figure 29 Figure 30 Effet du franc avec et sans investissements à l'étranger Part moyenne dans les investissements totaux 2009-2014 Influence de la force du franc sur le CA, les marges et la compétitivité en % Part moyenne dans les investissements totaux en %

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

Les participations straté-giques amortissent l’effet négatif de la force du franc

-40% -30% -20% -10% 0% 10% 20%

Umsatz

Margen

Wettbewerb

Négatif PositifPME sans investissements à l'étranger

Négatif PositifPME avec investissements à l'étranger

Marge

Compétitivité

Chiffred'affaires

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

Equipements Immobilier Recherche/développement

Participations/acquisitions

PME avec investissements touchés négativementPME avec investissements touchés positivementPME avec investissements non touchés

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stratégiques (12% contre 28%) saute tout particulièrement aux yeux. Visiblement, les participa-tions et acquisitions – respectivement la meilleure diversification qui en résulte – semblent amor-tir quelque peu l’effet de la vigueur du franc. Les exemples qui suivent montrent comment les participations permettent d’amortir quelque peu l’effet de l’appréciation du franc. Si une PME rachète un fournisseur étranger et le fait entrer dans son giron, les négociations concernant le transfert des gains de change disparais-sent et la PME peut profiter intégralement de l’économie faite sur les intrants. Inversement, en fusionnant avec une entreprise concurrente, une PME peut renforcer sa position dans les négo-ciations de prix avec les fournisseurs et les clients et ainsi maintenir ou accroître plus aisément ses marges en cas de fluctuations des taux de change. Si une PME opère sur différents mar-chés via des acquisitions, elle peut de plus selon les circonstances mieux faire face à la chute de son chiffre d’affaires et de ses marges sur un marché donné suite à l’appréciation du franc. Entre 2009 et 2014, 19% seulement des PME interrogées ont investi en participations straté-giques. Cette forme de diversification ne semble donc pas très répandue parmi les participants à l’enquête. La diversification ne doit toutefois pas forcément passer par les participations straté-giques. Les PME peuvent par exemple conquérir de nouveaux marchés via le canal en ligne. Les coopérations avec d’autres PME, par exemple afin de renforcer sa position dans les négo-ciations sur les contrats des fournisseurs, sont une autre forme de diversification possible.

Les participations facilitent le transfert des gains de change et la négociation des prix et permettent de surmonter la chute du chiffre d'affaires et des marges

Diversification via les ca-naux de distribution ou via la coopération

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Investissements des PME | Bilan

Clés du succès: personnel, innovation et stabilité 23% des PME interrogées étaient satisfaites à la fois de leur chiffre d'affaire, de leurs marges et de leurs investissements ces six dernières années. Leur recette du succès? La R&D et la formation du personnel. La stabilité économique et politique accroît les chances de réussite. Avec la crise financière et économique, l’appréciation du franc et des interventions politiques génératrices d’incertitude, telles les initiatives sur la fiscalité successorale et contre l’immigration de masse, les six dernières années ont été riches en défis pour les PME. Pour autant, les PME suisses ont investi selon l’enquête environ 10% de leur chiffre d’affaires entre 2009 et 2014, ce qui devrait correspondre approximativement à la part du chiffre d'affaires avant la crise finan-cière. Presque 60% des PME interrogées se disent satisfaites des résultats de leurs investis-sements.

Les grandes gagnantes de ces années sont les 23% de PME interrogées satisfaites non seu-lement de leur activité d’investissement, mais également du chiffre d'affaires réalisé et des marges dégagées. Il ressort de l’enquête que, outre une demande satisfaisante, trois piliers ont contribué au succès de ces PME: la main-d’œuvre, l’innovation et la stabilité.

Ces PME satisfaites à tous les niveaux ont investi plus souvent et davantage dans la recherche et le développement que les autres PME (cf. fig. 31). Elles ont également investi plus souvent dans la formation du personnel. Les innovations et prestations de haute qualité permettent aux PME, malgré des coûts de production comparativement élevés en Suisse, de réussir même en période difficile avec une concurrence de plus en plus internationale. Le capital humain est donc un des avantages concurrentiels les plus importants des PME suisses.

Notre enquête révèle par ailleurs que les PME satisfaites à tous les niveaux ont été moins gênées dans leur activité d’investissement par une demande insuffisante et l’incertitude économique ou politique que le reste des PME (cf. fig. 32). En général, les PME doivent et peuvent aborder indi-viduellement le problème de la demande. Il en va autrement de l’incertitude. En effet, il est difficile de remédier à l’incertitude économique dans un environnement en mutation constante où les pro-grès technologiques sont effrénés et le monde de plus en plus interconnecté. Pour que les mar-chés continuent de fonctionner correctement, des règles du jeu claires sont cependant indispen-sables. Il n’est cependant jamais simple de dissiper rapidement l’incertitude politique, surtout quand il s’agit d’initiatives populaires ou d’efforts de réglementation à l’échelle internationale. Et pourtant, il revient à la politique de limiter au maximum ces incertitudes et, ce faisant, d’accroître les chances de succès des PME.

Malgré de grands défis entre 2009 et 2014, les PME ont été actives en matière d’investissement

Les piliers du succès: main-d’œuvre, innovation et stabilité

Compenser des coûts de production élevés en Suisse grâce à l’innovation et au capital humain

La stabilité politique amé-liore les chances de succès

Figure 31 Figure 32 Axes d’investissement des PME Obstacles à l’investissement pour les PME Part des PME qui ont investi dans les différents domaines, en %, 2009-2014 Part des réponses sur les obstacles à l’investissement, en %, 2009-2014

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

0%

20%

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60%

80%

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PME satisfaites à tous les niveaux Autres PME

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Gros obstacle Moyen Petit Gros obstacle Moyen Petit

Manque de savoir-faire/ pénurie de main-d’œuvre qualifiée

Lois/réglementations

Incertitude économique/politique

Demande insuffisante

PME satisfaites à tous les niveaux Autres PME

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Swiss Issues Regionen 4

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Annexe

Classement des branches

Indu

strie

Industrie de pointe p. ex. chimie, pharmaceutique, machines et véhicules, électrotechnique, matières plastiques, instruments de préci-

sion, horlogerie

Industrie traditionnelle p. ex. industrie alimentaire, meubles, bois, verre, papier et impression, textile, habillement et cuir, industrie des

métaux, autres industries

Construction p. ex. bâtiment, génie civil, travaux de finition et d’installation

Ser

vice

s

Commerce p. ex. commerce de détail, de gros, automobile

Aut

res

serv

ices

Transports p. ex. transport de personnes et marchandises, stockage, logistique, services postaux et de courrier, agences de

voyages

Tourisme et loisirs p. ex. hôtellerie, restauration, organisation d’événements culturels, services aux personnes (p. ex. coiffure, esthé-

tique, blanchisserie)

Santé, éducation et social p. ex. médecins, thérapeutes, hôpitaux, homes, crèches, laboratoires médicaux, écoles

Services aux entreprises p. ex. conseil, fiduciaire, comptabilité, publicité et étude de marché, gestion des bâtiments et paysagisme, courtage,

recherche et développement

Information, communication et informatique p. ex. édition, médias, communication, télécommunication, informatique

Source: Credit Suisse

Enquête PME 2015: autres données structurelles (sondage principal)

Moyenne Médiane Fourchettes

Salariés (en équivalents plein temps) 37,0 15,0 0,0-249,0

Chiffre d’affaires (en mio. de CHF) 14,9 3,4 0,0-880,0

Année de fondation 1976 1988 1688-2015

Source: Enquête PME 2015 du Credit Suisse

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Avertissement sur les risques

Chaque investissement implique des risques, notamment en matière de fluctuations de valeur et de rendement. Si un investissement est libellé dans une devise autre que votre monnaie de référence, les variations des taux de change peuvent avoir un impact négatif sur la valeur, le prix ou le revenu.

Pour une discussion sur les risques afférents aux placements dans les titres men-tionnés dans ce rapport, veuillez consulter ce lien Internet: https://research.credit-suisse.com/riskdisclosure Le présent rapport comporte des informations concernant des placements impliquant des risques particuliers. Vous devriez prendre conseil auprès de votre conseiller financier avant de prendre toute décision d'investissement basé sur le présent rapport ou pour toute explication concernant le contenu de ce dernier. Des informa-tions complémentaires sont également disponibles dans la brochure explicative intitulée «Risques particuliers dans le négoce de titres» disponible auprès de l'Asso-ciation suisse des banquiers. Le prix, la valeur ou le revenu de tout titre ou instrument financier mentionné dans ce rapport peuvent diminuer ou augmenter. La valeur des titres et des instruments financiers est subordonnée aux fluctuations des taux de change et d’intérêt au comptant ou à terme, des indicateurs économiques, de la capacité financière de l’émetteur ou de l’émetteur de référence, etc., qui sont susceptibles d’affecter positivement ou négativement le prix ou le revenu de ces titres ou de ces instruments financiers. En achetant des titres ou des instruments financiers, vous vous exposez à des pertes ou à une perte nette du capital en raison des fluctuations des cours ou d’autres indices financiers, etc. Les investisseurs qui ont effectué des placements en ADR, dont la valeur est affectée par la volatilité des monnaies, assument effective-ment ce risque. Les taux de commission pour les opérations de courtage seront conformes aux taux convenus entre le CS et l’investisseur. Pour les transactions effectuées sur le principe de contreparties agissant pour compte propre entre le CS et l’investisseur, le prix d’achat ou de vente constituera le prix total. Les transactions effectuées sur le principe de contreparties agissant pour compte propre, y compris les opérations sur dérivés hors bourse, seront négociées sous la forme d’un prix/cours d’achat ou d’un prix/cours de vente, auquel cas une différence ou un écart peut être constaté. Les frais associés aux transactions seront convenus avant lesdites transactions, confor-mément aux lois et aux réglementations applicables. Veuillez lire attentivement la documentation préalable au contrat, etc., pour le détail des risques et commissions, etc., des titres ou des instruments financiers concernés avant l’achat. Les titres structurés sont des instruments complexes comportant de par leur nature un degré de risque élevé; ils sont destinés à être vendus uniquement à des investis-seurs avertis capables de comprendre et d'assumer les risques qu'ils impliquent. La valeur sur le marché d'un produit structuré peut être affectée par des changements induits par des facteurs d'ordre économique, financier et politique (y compris, sans toutefois s'y limiter, les intérêts au comptant et à terme et les taux de change), la date d'échéance, les conditions et la volatilité du marché ainsi que la solvabilité des émetteurs ou de l'émetteur de référence. Tout investisseur intéressé par l'achat d'un produit structuré doit effectuer sa propre recherche et sa propre analyse du produit; il doit consulter ses propres conseillers professionnels quant aux risques que comporte l'achat d'un tel produit. Certains des investissements décrits dans ce rapport comportent un niveau élevé de volatilité. Les investissements soumis à une forte volatilité sont sujets à des baisses soudaines et fortes de valeur causant une perte au moment de la vente des titres. Ces pertes peuvent égaler votre investissement initial. Dans le cas de certains investissements, le risque de perte est même susceptible d’excéder le montant de l’investissement initial et vous pourriez dans de telles circonstances être tenu de débourser une somme plus élevée pour couvrir ces pertes. Les rendements des investissements peuvent fluctuer et, par conséquent, il est possible que le capital initial versé soit utilisé afin d’assurer une partie du rendement. Il se peut que certains investissements ne soient pas aisément réalisables et qu’ils soient dès lors difficiles à vendre ou à réaliser. De même il vous sera peut-être difficile d’obtenir des informa-tions fiables sur la valeur d’un tel placement ou sur les risques auxquels il est exposé. Pour toute question, veuillez contacter votre Relationship Manager. Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs. Des commissions, des frais ou toute autre charge comme les fluctuations du taux de change peuvent avoir des répercussions sur les performances.

Risques inhérents aux marchés financiers Les performances historiques et les scénarios de marché financier ne constituent aucune garantie de résultats futurs. Le prix et la valeur des investissements mention-nés ainsi que tout revenu susceptible d’en résulter peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse. Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs. Si un investissement est libellé dans une devise autre que votre monnaie de réfé-rence, les variations des taux de change peuvent avoir un impact négatif sur la valeur,

le prix ou le revenu. Il vous est recommandé de consulter le(s) conseiller(s) que vous estimez nécessaire(s) pour vous aider à déterminer ces paramètres. Il se peut qu’aucun marché public n’existe pour certains investissements, ou que ceux-ci ne soient négociables que sur un marché secondaire restreint. Lorsqu’un marché secondaire existe, il est impossible de prévoir le prix auquel les investisse-ments se négocieront sur ledit marché ou s’il sera ou non liquide.

Marchés émergents Lorsque le présent rapport traite des marchés émergents, vous devez avoir cons-cience qu'il existe un certain nombre de risques et d’incertitudes inhérents aux investissements et transactions dans différents types de placements ou, relatifs ou liés, aux émetteurs et débiteurs constitués en société, implantés ou exerçant des activités commerciales sur les marchés des pays émergents. Les placements relatifs aux marchés des pays émergents peuvent être considérés comme des placements spéculatifs et leur cours seront bien plus volatils que le cours des placements con-cernant les marchés des pays les plus développés. Les investissements dans des placements relatifs aux marchés émergents sont destinés uniquement aux investis-seurs avertis ou professionnels expérimentés qui connaissent les marchés en ques-tion, sont capables d'apprécier et de tenir compte des divers risques inhérents à ce type de placements et possèdent les ressources financières nécessaires pour supporter le risque substantiel de perte d'investissement inhérent à ce type de placements. Il vous incombe de gérer les risques liés à tout placement relatif aux marchés des pays émergents et l'affectation des actifs de votre portefeuille. Vous devriez demander l'avis de vos conseillers concernant les différents risques et facteurs à prendre en considération lors d'un investissement dans des placements relatifs aux marchés émergents.

Placements alternatifs Les hedge funds ne sont pas soumis aux nombreuses réglementations en matière de protection des investisseurs qui s'appliquent aux investissements collectifs autorisés et réglementés. Quant aux gestionnaires de hedge funds, ils ne sont pas réglemen-tés pour la plupart. Les hedge funds ne se limitent pas à une discipline d'investisse-ment ou une stratégie de négoce particulière et cherchent à tirer profit des différents types de marchés en recourant à des stratégies de levier, relatives à des dérivés et d'investissement spéculatif complexes qui accroissent le risque de perte d'investis-sement. Les transactions sur marchandises affichent un niveau de risque élevé et sont inadaptées à la plupart des investisseurs privés. L'étendue de la perte due aux mouvements du marché peut être substantielle, voire déboucher sur une perte totale. Les investisseurs immobiliers sont exposés à la liquidité, aux devises étrangères et à d'autres risques, y compris aux risques cycliques, aux risques du marché locatif et local ainsi qu'aux risques environnementaux et aux modifications légales.

Risques de taux d'intérêt de crédit La valeur d’une obligation dépend de la solvabilité de l’émetteur et/ou du garant (le cas échéant), laquelle peut changer sur la durée de l’obligation. En cas de défaillance de l’émetteur et/ou du garant de l’obligation, celle-ci ou tout revenu en découlant n’est pas garanti(e) et vous pouvez perdre tout ou partie de l’investissement initial.

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Notifications

Les informations et opinions exprimées dans ce rapport (autres que les contributions apportées à des articles par des stratèges en investissement) sont celles du dépar-tement Research de la Division Private Banking & Wealth Management du CS au moment de la rédaction; toute modification demeure réservée sans préavis. Les opinions exprimées en relation avec un titre spécifique dans ce rapport peuvent être différentes ou ne pas concorder avec les observations et les opinions du département Research de la Division Investment Banking du Credit Suisse en raison de diffé-rences dans les critères d’évaluation. Les contributions apportées à des articles par des stratèges en investissement ne sont pas des rapports de recherche. Les stratèges en investissement ne dépendent pas du département Research du CS. Plusieurs politiques du CS ont été mises en œuvre pour garantir l'indépendance du département Research du CS, y compris des politiques relatives aux restrictions en matière de négoce des titres concernés avant la publication des rapports Research. Lesdites politiques ne s'appliquent pas aux stratèges en investissement. Le CS décline toute responsabilité à l’égard de toute perte découlant de l’utilisation des éléments présentés dans ce rapport; cette exclusion de responsabilité ne saurait être invoquée dans les cas prévus par la législation ou la réglementation applicable au CS. Ce rapport ne doit pas être substitué à l’exercice d’un jugement indépendant comme fondement à la prise de décision. Le CS peut avoir émis ou pourrait émettre à l’avenir une idée d’investissement concernant ce titre. Les idées d’investissement sont des opportunités à court terme basées sur des événements et des éléments déclencheurs sur les marchés, tandis que les notations des sociétés s’appuient sur la performance absolue escomptée sur une période de six à douze mois tel que cela est défini dans la section notification. Les idées d’investissement et les notations de sociétés reflètent des hypothèses sous-jacentes et des méthodes d’analyse diffé-rentes. Par conséquent, il est possible que les idées d’investissement diffèrent des notations de sociétés. En outre, le CS peut avoir publié d’autres rapports, ou pourrait en publier à l’avenir, qui contredisent les informations présentées dans ce rapport ou qui en tirent des conclusions différentes. Ces rapports reflètent les diverses supposi-tions, visions et méthodes d'analyses des analystes qui les ont rédigés et le CS n'est nullement tenu de garantir que lesdits rapports soient portés à l'attention de tout destinataire du présent rapport.

Certification par les analystes Chacun des analystes mentionnés dans le présent document certifie que les points de vue exprimés dans cette brochure à l’endroit des entreprises et des titres qu’il ou elle est amené(e) à évaluer reflètent précisément son opinion personnelle. Il affirme que sa rémunération n’est et ne sera jamais liée, directement ou indirectement, à des recommandations et opinions particulières émises dans ce document. Les analystes Knowledge Process Outsourcing (KPO) mentionnés dans le présent rapport sont employés par Credit Suisse Business Analytics (India) Private Limited.

Indications importantes Le CS publie ses brochures au moment qu’il estime le plus approprié. C’est le cas dès lors qu’il juge que l’évolution de l’entreprise, du secteur ou du marché soumis à son évaluation est susceptible d’avoir des répercussions sensibles sur les points de vue et opinions exprimés dans la brochure. Le CS se fait fort de publier uniquement des analyses impartiales, indépendantes, honnêtes, claires et intelligibles. Le code de conduite du Credit Suisse, auquel la totalité des employés doit adhérer, est accessible par Internet sous: http://www.credit-suisse.com/governance/en/code_of_conduct.html Pour des détails complémentaires sur la méthodologie de notation du Credit Suisse, veuillez vous référer aux informations sur l’indépendance des recherches financières qui se trouvent sous: https://www.credit-suisse.com/legal/pb_research/independence_en.pdf L’analyste responsable de la rédaction de cette brochure se voit rétribué en fonction de plusieurs paramètres parmi lesquels la totalité des revenus touchés par le CS, dont une partie est générée par les activités d’investment banking du Credit Suisse.

Notifications complémentaires Royaume-Uni: En ce qui concerne la notification des informations sur titres à revenu fixe pour les clients de Credit Suisse (UK) Limited et de Credit Suisse Securities (Europe) Limited, veuillez téléphoner au +41 44 333 33 99.

Inde: Veuillez consulter le site http://www.credit-suisse.com/in/researchdisclosure pour les notifications complémentaires requises en vertu des réglementations du Securities And Exchange Board of India (Research Analysts), 2014. Le Credit Suisse est susceptible d’avoir un intérêt dans les sociétés mentionnées dans le présent rapport. Les rapports publiés par le Département Research du CS sont également disponibles sur https://investment.credit-suisse.com/ Pour des informations sur les notifications relatives aux sociétés recommandées par Credit Suisse Investment Banking et mentionnées dans le présent rapport, veuillez vous référer au site de la division Investment Banking sous: https://rave.credit-suisse.com/disclosures Pour toutes informations complémentaires, y compris les notifications relatives à tout autre émetteur, veuillez vous référer au site de la division Private Banking & Wealth Management sous: https://www.credit-suisse.com/disclosure

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ments, de comptabilité ou d’impôts. Le CS n’offre pas de conseils sur les consé-quences d’ordre fiscal liées aux investissements et vous recommande de consulter un conseiller fiscal indépendant. Les niveaux et bases d’imposition dépendent des circonstances individuelles et sont susceptibles de changer. SOURCES: Les infor-mations et les opinions contenues dans le présent rapport ont été obtenues ou tirées de sources jugées fiables par le CS. Le CS ne saurait être tenu pour responsable des pertes qui pourraient résulter de l’utilisation de ce rapport. SITES WEB: Ce rapport peut fournir des adresses de sites web ou contenir des liens qui conduisent à ces sites. Sauf dans la mesure où le rapport fait état du contenu web du CS, le CS n'a pas procédé au contrôle des sites web liés et décline toute responsabilité quant au contenu desdits sites. Ces adresses ou hyperliens (y compris les adresses ou hyperliens vers le contenu web du site du CS) ne sont fournis que pour votre confort et votre information et le contenu des sites liés ne fait partie d’aucune manière du présent rapport. L’accès à un tel site web ou le suivi d’un tel lien par le biais de ce rapport ou via le site web du CS se fait à vos propres risques.

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Les produits ou les services financiers liés sont réservés à des clients dotés du statut de client professionnel ou de contre-partie de marché au sens des règlements de la DFSA, qui possèdent une expérience et une compréhension suffisantes pour participer aux marchés financiers et qui satisfont au critère de régulation afin de devenir client. France: Le présent rapport est distribué par Credit Suisse (France), autorisé par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) en tant que prestataire de services d’investissement. Credit Suisse (France) est placé sous la supervision et la réglementation de l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution ainsi que de l’Autorité des Marchés Financiers. Allemagne: Credit Suisse (Deutschland) AG est agréée et réglementée par la BaFin (Bundesanstalt für Finanzdienstleistungsaufsicht); elle adresse à ses clients des études qui ont été préparées par l'une de ses sociétés affiliées. Gibraltar: Ce rapport est distribué par Credit Suisse (Gibraltar) Limited. Credit Suisse (Gibraltar) Limited est une entité légalement indépendante détenue en totalité par Credit Suisse et elle est réglementée par la Gibraltar Financial Services Commission. Guernesey: Le présent rapport est distribué par Credit Suisse (Channel Islands) Limited, une entité juridique indépendante enregistrée à Guernesey sous le numéro 15197 et ayant son adresse enregistrée à Helvetia Court, Les Echelons, South Esplanade, St Peter Port, Guernesey. Credit Suisse (Channel Islands) Limited est détenu à 100% par Credit Suisse AG et est réglementé par la Guernsey Financial Services Commis-sion. Des copies de derniers comptes vérifiés sont disponibles sur demande. Hong Kong: Le présent document a été publié à Hong Kong par Credit Suisse AG, Hong Kong Branch, qui possède une licence en tant que société agréée par la Hong Kong Monetary Authority et qui est réglementée par la Securities and Futures Ordinance (chapitre 571 de la législation du pays). Inde: Ce rapport est distribué par Credit Suisse Securities (India) Private Limited («Credit Suisse India», nº CIN U67120MH1996PTC104392), qui est réglementé par le Securities and Exchange Board of India (SEBI) sous les numéros d’enregistrement SEBI INB230970637, INF230970637, INB010970631, INF010970631, INP000002478, et dont l’adresse enregistrée est 9th Floor, Ceejay House, Plot F, Shivsagar Estate, Dr. Annie Besant Road, Worli, Mumbai 400 018, Inde, tél. +91-22 6777 3777. Italie: Ce rapport est distribué en Italie par Credit Suisse (Italy) S.p.A., banque de droit italien inscrite au registre des banques et soumise à la supervision et au contrôle de la Banca d’Italia, de la CONSOB et est aussi distribué par Credit Suisse AG agissant à titre de banque suisse autorisée à fournir des prestations bancaires et financières en Italie. Japon: Ce rapport est publié uniquement au Japon par Credit Suisse Securities (Japan) Limited, Financial Instruments Dealer, Director-General of Kanto Local Finance Bureau (Kinsho) No. 66, membre de la Japan Securities Dealers Association, de la Financial Futures Association of Japan, de la Japan Investment Advisers Association et de la Type II Financial Instruments Firms Association. Credit Suisse Securities (Japan) Limited ne publiera ni ne transmettra ce rapport en dehors du Japon. Jersey: Ce rapport est distribué par Credit Suisse (Channel Islands) Limited, Jersey Branch, dont les activités d’investissement sont réglementées par la Jersey Financial Services Commission. L’adresse professionnelle à Jersey de Credit Suisse (Channel Islands) Limited, succursale de Jersey, est TradeWind House, 22 Esplanade, St Helier, Jersey JE4 5WU. Luxembourg: Ce rapport est distribué par Credit Suisse (Luxembourg) S.A., une banque du Luxembourg autorisée et régle-mentée par la Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF). Qatar: Cette information a été distribuée par Credit Suisse Financial Services (Qatar) L.L.C qui a été autorisée et qui est réglementée par la Financial Centre Regulatory Authori-ty (QFCRA) sous le n° QFC 00005. Tous les produits et les services financiers liés ne sont disponibles qu'aux clients commerciaux ou aux contreparties du marché (tels que définis par la Qatar Financial Centre Regulatory Authority (QFCRA)), y compris

les individus qui ont opté pour être classés en tant que client commercial avec des actifs liquides de plus de 1 million d'USD et qui disposent de connaissances, d'une expérience et d'une compréhension leur permettant de participer à de tels produits et/ou services. Singapour: Ce rapport a été élaboré et publié à Singapour exclusi-vement à l’intention des investisseurs institutionnels, des investisseurs accrédités et des investisseurs avertis (tels que définis dans les Financial Advisers Regulations), et est également publié par Credit Suisse AG, Singapore Branch, à l’intention des investisseurs étrangers (tels que définis dans les Financial Advisers Regulations). Credit Suisse AG, Singapore Branch, peut distribuer les rapports établis par ses entités étrangères et sociétés affiliées sous le régime prévu au Règlement 32C des Financial Advisers Regulations. Les bénéficiaires singapouriens doivent prendre contact avec Credit Suisse AG, Singapore Branch, par téléphone au +65-6212-2000 pour toute question résultant du ou en rapport avec le présent rapport. En vertu de votre statut d’investisseur institutionnel, d’investisseur accrédité, d’investisseur averti ou d’investisseur étranger, Credit Suisse AG, Singapore Branch, est dispensé de respecter certaines exigences de conformité selon le Financial Advisers Act, chap. 110 de Singapour («FAA»), les Financial Advisers Regulations et les notifications et les directives qui en découlent, en relation avec les prestations de conseil financier que Credit Suisse AG, Singapore Branch, est susceptible de vous fournir. Espagne: Ce rapport est distribué en Espagne par Credit Suisse AG, Sucursal en España, autorisée sous le numéro 1460 dans le registre de la Banco de España. Thaïlande: Ce rapport est distribué par Credit Suisse Securities (Thailand) Limited, qui est réglementé par l'Office of the Securities and Exchange Commission, Thaïlande, et dont l'adresse enregistrée est 990 Abdulrahim Place Building, 27/F, Rama IV Road, Silom, Bangrak, Bangkok, tél. 0-2614-6000. Royaume-Uni: Ce document est publié par Credit Suisse (UK) Limited et Credit Suisse Securities (Europe) Limited. Credit Suisse Securities (Europe) Limited et Credit Suisse (UK) Limited, toutes deux autorisées par la Prudential Regulation Authority et réglemen-tées par la Financial Conduct Authority et la Prudential Regulation Authority, sont des sociétés associées mais indépendantes du Credit Suisse sur le plan juridique. Les protections offertes par la Financial Conduct Authority et/ou la Prudential Regulation Authority à la clientèle privée ne s’appliquent pas aux placements et services fournis par des personnes situées en dehors du Royaume-Uni. Le Financial Services Com-pensation Scheme est inapplicable lorsque l’émetteur n’a pas satisfait à ses obliga-tions. ÉTATS-UNIS: LE PRÉSENT DOCUMENT, EN SA FORME ORIGINALE OU COPIÉE, NE SAURAIT ÊTRE ENVOYÉ, INTRODUIT OU DISTRIBUÉ AUX ÉTATS-UNIS OU À DES PERSONNES IMPOSABLES AUX ÉTATS-UNIS (AU SENS DE LA REGULATION S DU US SECURITIES ACT DE 1933 , DANS SA VERSION AMENDÉE).

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