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Direction générale de la cohésion sociale Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes Synthèse de l’actualité 29 juillet 2011 Action gouvernementale Roselyne Bachelot-Narquin a visité le centre d’appel du 39 19 Roselyne Bachelot-Narquin, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, a visité le centre d’appel du numéro d’écoute national Violences Conjugales Info 39 19 le mardi 26 juillet à Paris. Le centre d’appel est géré par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF) qui vient de publier les données de fréquentation 2010 du numéro national d’information sur les violences conjugales (voir ci-dessous Egalité dans la vie personnelle et sociale). Cette plate- forme téléphonique d’écoute anonyme a notamment pour mission d’informer les victimes sur les intervenants sociaux susceptibles de leur venir en aide ainsi que sur les démarches qu’elles peuvent accomplir. La ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale a été accueillie par les responsables de la FNSF, puis elle a visité les locaux et assisté à une présentation du service Violences Conjugales Info et du travail des associations du réseau de la FNSF. Roselyne Bachelot-Narquin a également eu un échange avec les écoutantes. Une feuille de route pour la famille La secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale chargée de la famille, Claude Greff, compte bâtir une « feuille de route » sur la famille qu'elle dévoilera en « septembre ou octobre », indique Le Figaro du 25 juillet. Claude Greff, ancienne infirmière, qui a en particulier créé l’association Femmes de Touraine, nous apprend le quotidien, entend être la secrétaire d'Etat de « toutes les familles » qu'elles soient « nombreuses », « traditionnelles », « monoparentales » ou « recomposées »… Proche du monde associatif, indique le journal, Claude Greff se définie comme « une gaulliste humaniste ». « L’humain, dit-elle, est pour moi la priorité des priorités ». Nous n’avions pas signalé ici la visite de Roselyne Bachelot-Narquin et de Claude Greff, le lundi 4 juillet à Elancourt dans les Yvelines à « la Maison bleue », une crèche bioclimatique tout en bois. Il s’agissait, pour Claude Greff, de sa première visite officielle depuis sa nomination. Lors de ce déplacement, la ministre a rappelé que l’engagement pris en 2007 de créer 200 000 places supplémentaires en crèche serait tenu. (Photo : Roselyne Bachelot-Narquin et Claude Greff lors de la visite de « la Maison bleue » © DICOM).

Synthèse d'actualité du 29 juillet 2011

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Page 1: Synthèse d'actualité du 29 juillet 2011

Direction générale de la cohésion sociale Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes

Synthèse de l’actualité

29 juillet 2011

Action gouvernementale

Roselyne Bachelot-Narquin a visité le centre d’appel du 39 19 Roselyne Bachelot-Narquin, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, a visité le centre d’appel du numéro d’écoute national Violences Conjugales Info 39 19 le mardi 26 juillet à Paris. Le centre d’appel est géré par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF) qui vient de publier les données de fréquentation 2010 du numéro national d’information sur les violences conjugales (voir ci-dessous Egalité dans la vie personnelle et sociale). Cette plate-forme téléphonique d’écoute anonyme a notamment pour mission d’informer les victimes sur les intervenants sociaux susceptibles de leur venir en aide ainsi que sur les démarches qu’elles peuvent accomplir. La ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale a été accueillie par les responsables de la FNSF, puis elle a visité les locaux et assisté à une présentation du service Violences Conjugales Info et du travail des associations du réseau de la FNSF. Roselyne Bachelot-Narquin a également eu un échange avec les écoutantes.

Une feuille de route pour la famille La secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale chargée de la famille, Claude Greff, compte bâtir une « feuille de route » sur la famille qu'elle dévoilera en « septembre ou octobre », indique Le Figaro du 25 juillet. Claude Greff, ancienne infirmière, qui a en particulier créé l’association Femmes de Touraine, nous apprend le quotidien, entend être la secrétaire d'Etat de « toutes les familles » qu'elles soient « nombreuses », « traditionnelles », « monoparentales » ou « recomposées »… Proche

du monde associatif, indique le journal, Claude Greff se définie comme « une gaulliste humaniste ». « L’humain, dit-elle, est pour moi la priorité des priorités ». Nous n’avions pas signalé ici la visite de Roselyne Bachelot-Narquin et de Claude Greff, le lundi 4 juillet à Elancourt dans les Yvelines à « la Maison bleue », une crèche bioclimatique tout en bois. Il s’agissait, pour Claude Greff, de sa première visite officielle depuis sa nomination. Lors de ce déplacement, la ministre a rappelé que l’engagement pris en 2007 de créer 200 000 places supplémentaires en crèche serait tenu. (Photo : Roselyne Bachelot-Narquin et Claude Greff lors de la visite de « la Maison bleue » © DICOM).

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Roselyne Bachelot-Narquin a reçu le défenseur des droits Le 26 juillet, Roselyne Bachelot-Narquin a également eu un entretien avec Dominique Baudis, Défenseur des Droits, au ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale.

Bérengère Poletti chargée d’une mission relative au secteur d’aide à domicile Le 28 juillet, pour remédier aux difficultés que connaît un certain nombre de services d’aide à domicile, Roselyne Bachelot-Narquin, ministre des Solidarités et de la Cohésion Sociale, a confié à Bérengère Poletti, députée des Ardennes, une mission relative de l’aide à domicile. D’ici la fin du mois de septembre, Bérengère Poletti établira un bilan précis, quantifié et objectif, des services agréés et autorisés qui rencontrent des difficultés financières et tentera d’en comprendre les causes très diverses. Puis elle s’attachera à proposer des modalités de soutien au secteur pour poursuivre sa modernisation et définir de nouvelles règles de tarification des services.

Nora Berra propose un statut de « coparent » Alors que des députés UMP ont proposé de promouvoir « la famille durable », en réclamant en particulier de réserver en priorité l'adoption aux couples hétérosexuels ou aux seuls célibataires ayant un lien de parenté avec l'enfant, quand ses parents sont décédés (synthèse du 22 juillet), la secrétaire d'Etat à la Santé, Nora Berra, s’est dit favorable à la création d'un statut de « coparent » qui concernerait les familles monoparentales et les « couples de même sexe », de façon à mieux protéger juridiquement l'éducation des enfants. « Ma préoccupation, ce sont les enfants. La question n'est plus de savoir si on accepte l'homoparentalité. On ne peut pas faire un déni de réalité », explique Nora Berra dans un entretien publié par Libération à l’occasion d’une enquête sur ces « deux millions d’enfants (qui) vivent dans des familles recomposées ou homoparentales » (Libération du 27 juillet). « Je pense que le statut de coparent apporte une réponse satisfaisante. Cela concerne les familles monoparentales dans lesquelles il y a un seul parent vivant et reconnu, les couples où l'un des conjoints a disparu ou les couples de même sexe » a déclaré Nora Berra qui souhaite « combler un vide juridique ». Les Echos soulignent le 29 juillet que « le sujet, reporté en 2009 par l’exécutif, avait fait polémique au gouvernement ». La Croix revient également sur le risque de polémique au sein de la majorité.

« Garde d’enfants : un geste pour les parents isolés » Les Echos du 29 juillet précisent que « le gouvernement a décidé d'élargir l'accès », pour quelques milliers de familles monoparentales « aux revenus relativement élevés », « au complément mode de garde, une allocation destinée à financer la garde d'enfants à domicile ou par une assistante maternelle, attribuée sous condition de ressources ». « Alors que 78 % des familles monoparentales touchent l'allocation aujourd'hui, on passerait à 90 % après la réforme » précise le quotidien. L’annonce a été faite par Roselyne Bachelot-Narquin le 28 juillet sur RTL. La ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale a également précisé que l’allocation de rentrée scolaire serait versée le 19 août. « Ce sera en moyenne 300 € qui seront donnés à 4,6 millions d’enfant » a indiqué la ministre.

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Législation, réglementation, nominations

Loi relative à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité Les Actualités sociales hebdomadaires (ASH) du 22 juillet consacrent un tour d’horizon aux principales nouveautés de la loi du 16 juin 2011 relative à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité (Journal officiel du 17 juin 2011). Les ASH soulignent en effet que la loi a modifié sur plusieurs points les règles relatives au séjour de diverses catégories d’étrangers et en particulier pour les victimes de violences conjugales. La loi du 16 juin 2011 rassemble dans un seul et même article du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (Ceseda) les dispositions introduites par la loi du 9 juillet 2010 relative aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants, texte par lequel le législateur a voulu renforcer le droit des victimes de violences conjugales et en particulier sécuriser le séjour de celles de nationalité étrangère. Plus précisément, le troisième alinéa de l’article L. 313-12 et le dernier alinéa de l’article L. 431-2 du Ceseda sont fondus dans l’article L. 316-3 du même code. Les personnes concernées par ce que le rapporteur de la loi au Sénat a qualifié de « simplification, à droit constant, de l’état du droit », sont les étrangers bénéficiant d’une ordonnance de protection, instrument juridique créé par la loi du 9 juillet 2010 permettant au juge aux affaires familiales de prendre en urgence et pour une durée maximale de 4 mois l’ensemble des mesures propres à assurer la protection d’une victime de violences conjugales. Le nouvel article L. 316-3 impose ainsi à l’autorité administrative confrontée à un étranger bénéficiant d’une ordonnance de protection en raison des violences commises par son conjoint, son partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou par son concubin, de lui délivrer - sauf si sa présence constitue une menace pour l’ordre public - une carte de séjour « vie privée et familiale » dans les plus brefs délais. Sans changement, la production d’un visa de long séjour, en principe obligatoire pour se voir octroyer une carte de séjour temporaire, n’est pas exigée. Et la carte de séjour temporaire ouvre droit à l’exercice d’une activité professionnelle. Enfin, les ASH signalent que le titre de séjour arrivé à expiration de l’étranger qui bénéficie d’une ordonnance de protection en raison de violences conjugales est dorénavant renouvelé automatiquement.

L’IVG médicamenteuse étendue aux sages-femmes à titre expérimental Après un passage en commission mixte paritaire, l’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté le 13 juillet 2011 la réforme de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) de juillet 2009. L’une de ses dispositions autorise, dans un cadre expérimental, les sages-femmes à pratiquer des interruptions volontaires de grossesse (IVG) médicamenteuses (synthèse du 18 février 2009). Selon le texte, « l’exercice de la profession de sage-femme peut comporter également la réalisation de consultations de contraception et de suivi gynécologique de prévention, sous réserve que la sage-femme adresse la femme à un médecin en cas de situation pathologique ». Par ailleurs, « après consultation des professionnels concernés sur la possibilité d’étendre aux sages-femmes la pratique des interruptions volontaires de grossesse par voie médicamenteuse, une expérimentation est menée dans une région connaissant un taux important de recours à l’interruption volontaire de grossesse. Dans le cadre de cette expérimentation, les sages-femmes sont autorisées à pratiquer ces actes pour les seuls cas où ils sont réalisés par voie médicamenteuse ».

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Sénat

Défenseur des Droits : Gérard Larcher désigne huit personnalités qualifiées Gérard Larcher, Président du Sénat, a désigné huit personnalités qualifiées qui assisteront le Défenseur des droits, Dominique Baudis, dans les trois collèges. Le président du Sénat a nommé, en matière de déontologie de la sécurité, Yves Métaireau, président de l’Association des maires de Loire Atlantique, maire de La Baule, Dominique Gaux, procureure de la République, Valérie Maintrieu-Frantz, avocate, ancien Premier secrétaire de la Conférence du stage des avocats au Barreau de Paris ; en matière de lutte contre les discriminations et de promotion de l’égalité, Mansour Zobéri, ancien membre de la HALDE, Georges Othily, ancien Sénateur de Guyane, Suzanne Blanc, conseillère municipale de Montigny-les-Bretonneux, ancienne conseillère régionale d’Ile-de-France, présidente de la commission des lycées au CRIF ; en matière de défense et de promotion des droits de l’enfant, Véronique Cote-Millard, maire des Clayes-sous-Bois et Guy Gilbert, Prêtre et éducateur spécialisé.

Quel avenir pour la loi du 26 brumaire an IX ? Plusieurs sites internet (Le Figaro, L’Express, même Cyberpresse au Canada) ont signalé le 27 juillet que Maryvonne Blondin, sénatrice du Finistère (photo), avait déposé une proposition de loi en juin dernier qui permettrait d’abroger la loi du 26 brumaire de l'an IX (synthèse du 6 juillet). L’Express estime que, « évidemment, la démarche de la politique est purement symbolique » et rappel l’historique de la « résistance idéologique » à cette abrogation annoncée, une résistance qui justifie à elle seule « ce combat administratif ». En 1887, la féministe Marie-Rose Astié de Valsayre avait demandé sa suppression au Parlement. Après plus d’un siècle d’oubli, en 2004, le député Jean-Yves Hugon avait demandé à la ministre déléguée à la parité, Nicole Ameline, sa suppression. Elle lui avait répondu que la « portée serait purement symbolique ». Même le Conseil de Paris qui s'était adressé à la préfecture de police avait fait chou blanc en 2010 (synthèse du 1er octobre 2010). Le Figaro, lui, rappelle cette anecdote à l’Assemblée nationale déjà signalée dans cette synthèse mais dont on ne se lasse pas : « En 1972, la conseillère technique du ministre Edgar Faure, Michèle Alliot-Marie, avait fait parler d'elle grâce à sa répartie. Alors qu'elle s'apprêtait à entrer dans l'hémicyle vêtue d'un pantalon, elle fut stoppée net par un huissier. Sans se démonter, la future ministre avait répliqué: « Si c'est mon pantalon qui vous gêne, je l'enlève dans les plus brefs délais » ».

Assemblée nationale

Travaux de la Délégation aux droits des femmes Les derniers comptes rendus avant la période des vacances de la Délégation aux droits des femmes ont été mis en ligne sur le site de l’Assemblée. Il s’agit des auditions le 22 juin de Geneviève Bel, vice-présidente de la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises (CGPME), présidente de la Délégation aux droits des femmes du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et de Cendrine Bourgogne, adjointe au secrétaire général de la CGPME ; d’Antoine de Gabrielli, fondateur de l’Association « Mercredi-c-papa » et de Sophie Michon, membre de l’Association.

Retrouver les comptes rendus sur le site de l’Assemblée nationale

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Fondation des femmes pour la Méditerranée

Le site de la Fondation des femmes pour la Méditerranée est en ligne Après le lancement officiel de la Fondation des femmes pour la Méditerranée (FFM) le mardi 14 juin à l'Institut du monde arabe à Paris, et la présentation de la plate-forme Internet de la Fondation (synthèse du 10 juin), le site est maintenant accessible en ligne. Véritable plate-forme d’accès à de nombreuses informations le site Internet de la FFM, disponible en trois langues : anglais, arabe, français, et accessible à tous et toutes, se veut « une caisse de résonance et un outil de diffusion », un « lieu de rencontre, de partage, d’initiation et d'apprentissage », en d’autres termes, « un réseau des réseaux ». La plate-forme fédère en particulier tous les acteurs de l’égalité en Euro-Méditerranée (ministères, collectivités territoriales, associations, chercheur-es et entreprises). Le Réseau universitaire et scientifique dispose d’un espace spécifique pour répondre aux besoins particuliers des chercheur-es et universitaires. L’internaute pourra y trouver l’Observatoire euro-méditerranéen pour l’égalité femmes-hommes, un Laboratoire des pratiques partagées et une Banque des projets de terrain. Les membres des réseaux peuvent y créer un espace personnel afin de présenter leur organisation, leurs objectifs, leurs actions et pratiques en faveur de l’égalité. Enfin, des outils collectifs (annuaires des acteurs, base documentaire des savoirs, recueil des pratiques partagées, forums virtuels, espaces d’animations locales, banque de projets de terrain), sont mis à la disposition de tous et toutes pour faciliter la rencontre entre les acteurs, le partage des connaissances et le travail en commun.

Découvrez le site de la Fondation des femmes pour la Méditerranée

Egalité dans la vie professionnelle

« La solution contre les crises bancaires ? Les femmes » « Le secteur financier a-t-il besoin de moins de testostérone pour atténuer le risque d'une nouvelle crise systémique ? » se demande Le Monde du 16 juillet qui publie un « papier » sur la proposition du Commissaire européen aux services financiers, Michel Barnier, d’introduire des quotas de femmes au sein des conseils d'administration des banques dans un projet de directive sur les règles de solvabilité des banques. Si Le Monde cite quelques études qui montreraient que la testostérone favoriserait des prises de risques inconsidérées dans les salles de marché, le quotidien du boulevard Blanqui met en garde contre « trop d’angélisme ». « L’histoire montre que des femmes occupant des postes haut placés n’ont pas toujours brillé par leur clairvoyance » souligne-t-il. Il n’en reste pas moins, souligne le journal, l’enjeu de féminiser l’univers très masculin de la finance. Et de citer le patron de la Deutsche Bank qui avait relevé que l’exécutif de la première banque allemande ne comptait aucune femme et qui espérait un changement pour que la direction de son établissement soit « plus colorée et plus jolie »…

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« Chronique du sexisme ordinaire à l’usine » L’Usine Nouvelle du 13 juillet a publié une enquête sur le sexisme ordinaire à l’usine. « Sexiste l’industrie ? » se demande l’hebdomadaire consacré à l'économie et aux technologies dans le monde industriel. Le journal donne la parole aux femmes. « Si le collectif leur apporte une forme de protection », explique L’Usine Nouvelle, « leur quotidien n’est pas exempt d’abus, d’attitudes déplacée ni de discriminations ». Parmi les témoignages, on relèvera les remarques sur les vêtements, les calendriers de femmes nues, les discriminations suite à une grossesse et bien sûr… les écarts de salaires. A noter que L’Usine Nouvelle du 1er juin signalait que selon l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) « alors que le nombre des accidents du travail diminue régulièrement, il augmente fortement chez les femmes » : une augmentation de 18 % entre 2000 et 2009 contre une diminution de 21 % chez les hommes, un « écart colossal » souligne l’hebdomadaire.

Compte-rendu des rencontres autour de la place des femmes dans l'information Le compte-rendu (signé par Monique Raikovic) du colloque Les Nouvelles New « Dites le avec des femmes - Rencontres autour de la place des femmes dans l'information » qui s’est tenu à Paris le 9 juin dernier a été mis en ligne sur le site de femmes 3000. « Qu'il s'agisse de parler des femmes ou de donner la parole aux femmes, les médias sont encore loin de présenter une image juste des femmes d'aujourd'hui, tant les stéréotypes ont la vie dure ! » souligne la fédération.

Retrouver le compte rendu sur le site de Femmes 3000

« 1er déjeuner de femmes influentes » Nouveaux témoignages sur le plafond de verre, le mangement au féminin et les réseaux de femmes dans le monde de l’entreprise, L’Expansion du 1er juillet publiait le compte rendu du « 1er déjeuner de femmes influentes » organisé par le journal économique qui a réuni mi-juin « quelques personnalités du monde économique sur le thème de la réussite au féminin ».

Ingénieur-e-s : « A compétences égales, les recruteurs choisissent aujourd'hui des femmes » « La profession d'ingénieur reste encore en France un métier d'hommes. Seuls 17 % sont des femmes » soulignait Le Monde du 21 juin. « Depuis l'ouverture des écoles d'ingénieurs aux jeunes filles dans les années 1970, la situation s'est pourtant améliorée. A l'époque, les femmes diplômées représentaient 10 % des ingénieurs. En 2010, un diplômé sur quatre est une fille. Mais depuis quelques années, leur nombre stagne » explique le quotidien qui ajoute que, « moins nombreuses, elles sont également moins bien rémunérées que les hommes, surtout chez les plus de 45 ans, et souvent cantonnées aux travaux techniques ». Selon le Conseil national des ingénieurs et scientifiques de France, l'écart de salaire entre hommes et femmes est en effet de 5 % pour les débutants, et culmine à 20 % pour les 45-49 ans (une situation toutefois meilleure que le moyenne nationale). « Malgré cette situation » indique Le Monde, « les entreprises cherchent de plus en plus à recruter des femmes ingénieures », et les recruteur-e-s les choisissent car, « à compétences égales », « ils savent qu’avoir un profil féminin est un atout dans une équipe ».

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Egalité dans la vie personnelle et sociale

FNSF : les données 2010 du 39 19 La Fédération nationale solidarité femmes (FNSF) a publié le 25 juillet les dernières données du numéro d’écoute national Violences Conjugales Info (VCI) 39 19. En 2010, 50 396 appels ont été traités, soit 50,2 % de plus qu’en 2009. La majorité des appels à contenu, soit 19 707 appels, concernait les violences conjugales. Les appels au 39 19 - VCI pour violences conjugales concernent dans leur grande majorité des situations où une femme est victime d’un homme auteur (95 % des situations). 2,1 % des appels concernent des situations « homme-victime/femme-auteure ». L’association note par ailleurs que les campagnes médiatiques participent incontestablement à une meilleure connaissance du numéro d’écoute par les femmes. En 2010, le nombre d’appels par jour pour violences conjugales a été deux fois plus important en période de campagne médiatique.

Retrouver l’information sur le site de la FNSF

« Violences conjugales : 80 % des victimes ne se déplacent pas jusqu'à la police » Les Echos du 28 juillet reviennent sur les chiffres de L'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) (synthèse du 22 juillet). « L’ONDRP évalue à près d'un million sur deux ans le nombre de victimes de violences domestiques » souligne le quotidien qui ajoute : « l'immense majorité souffre en silence malgré la forte hausse des signalements par téléphone ». Une infographie publiée par Les Echos montre que parmi les victimes de violences physiques ou sexuelles (hommes ou femmes entre 18 et 75 ans), seules 14 % se sont déplacées à la police ou à la gendarmerie et 7 % ont finalement déposé plainte.

Les associations inquiètes pour l’hébergement des victimes de violences « Un an après la loi sur les violences faites aux femmes, qui prévoit de protéger en urgence les victimes de violences conjugales, les logements spécifiques manquent pour les accueillir, selon les associations, inquiètes des effets de la crise de l'hébergement d'urgence » indique l’Agence France Presse qui, après la publication des chiffres de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales et de la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF) a rencontré certaines associations comme Femmes solidaires, Paroles de femmes ou la FNSF.

« Les vrais hommes ne paient pas pour ça » Le site Egalité a mis en ligne un entretien avec Florence Montreynaud (photo), féministe, en particulier à l’origine des Chiennes de garde, historienne, qui présente au site son initiative vers les hommes contre le système prostitueur. « Tous les hommes ne sont pas clients de la prostitution ! », loin s’en faut, souligne Florence Montreynaud qui a eu l’idée, pour le moins originale, de s’intéresser à ceux que l’on n’entend jamais et qui ne se plient pas à cette injonction à la virilité. Au terme d’une centaine d’entretiens avec des hommes qu’elle rencontre (et qu’elle invite à signer un manifeste mis en ligne sur le site du réseau Encore féministes), elle livre ses premières conclusions à Egalité.

Retrouver l’entretien avec Florence Montreynaud sur Egalité

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« Précaires en France, prostituées en Belgique » « Précaires en France, prostituées en Belgique », selon Marie Claire d’août « elles sont de plus en plus nombreuses à passer la frontière pour se vendre dans les bordels belges ». « Une seconde vie qui les abime », explique le mensuel qui a rencontré plusieurs d’entre elles « mais que ces femmes ont été obligées de choisir à cause du chômage ou d’un salaire de misère ». Mais le mensuel, avec Danielle Bousquet, présidente de la mission parlementaire d’information sur la prostitution (synthèse du 15 avril), refuse de croire à une « prostitution occasionnelle qui serait une réponse à la pauvreté » et s’inquiète surtout de la banalisation du « tout s’achète, tout se vend ».

La mairie de Paris annonce une subvention exceptionnelle pour le Samu social Selon le site des Actualités sociales hebdomadaires (ASH), le 25 juillet, « le feuilleton autour du Samu social de Paris connaît un nouveau développement : après la bataille de chiffres qui a opposé le gouvernement et la Ville de Paris en fin de semaine dernière, le maire de Paris a annoncé lundi 25 juillet l'attribution d'une subvention exceptionnelle au Samu social devant permettre à ce dernier de fonctionner dans des conditions normales pour les deux mois à venir ». France Soir du 25 juillet consacrait une double page aux restrictions de crédit auxquelles doit faire face le Samu social. Le sujet fait également la une et le dossier d’ouverture de La Croix du 26 juillet alors que Libération annonce que « Paris sort son carnet de chèque » pour la prise en charge de 111 familles. Le 27 juillet, L’Humanité consacre aussi sa une et son dossier d’ouverture de trois pages à « la pauvreté abandonnée ». Le quotidien communiste publie en particulier le témoignage d’Hélène, une femme sans domicile qui « survit entre foyers pour femmes et Samu social » et souligne que, « dans un contexte de crise de l'aide sociale, les urgences deviennent un recours pour les sans-abri ». « Si les difficultés du Samu social de Paris ont été au cœur de l'actualité depuis le début du mois » reprennent les ASH le 27 juillet, « les autres départements ne sont pas épargnés, comme le met en exergue une enquête de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS) qui révèle que le 20 juillet dernier deux tiers des demandes adressées aux 115 n'ont pas été satisfaites ».

Bilan du planning familial (suite) La Croix du 25 juillet signale la publication du rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) faisant le bilan (« positif ») du Planning familial, 45 ans après sa création (synthèse du 22 juillet). Selon La Croix, les inspecteurs pointent toutefois une série de besoins non couverts, notamment les actions pédagogiques, trop souvent limitées, notamment vers les publics non scolarisés. La planification familiale est « indispensable mais perfectible » titre le journal catholique. Le Quotidien du médecin consacre également un article au rapport de l’IGAS et souligne que l’inspection préconise de renforcer le rôle des centres de planification familiale. Le quotidien spécialisé indique également que l’IGAS « plaide pour une nouvelle loi en la matière ». Les Actualités sociales hebdomadaires (ASH), le 26 juillet, soulignent que l’IGAS parle du « rôle "irremplaçable" des établissements d'information, de consultation et de conseil familial (EICCF) et des centres de planification ou d'éducation familiale (CPEF), mais juge que le dispositif manque de visibilité et de pilotage ».

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« Maternités fermées, centres d’IVG menacés, notre santé en danger ! » Alors que « les demandes d’IVG explosent » (Le Parisien du 30 juin au sujet du plus gros centre d’IVG de l’Essonne), Virginie Gossez, Françoise Nay et Michel Antony, de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et des maternités de proximité, ont publié une tribune titrée « Maternités fermées, centres d’IVG menacés, notre santé en danger ! » dans L’Humanité du 15 juillet. Selon les signataires « aujourd’hui, seuls l’acte technique et sa rentabilité comptent ». La coordination « dénonce cette logique » et « alerte sur la gravité de la situation ». A signaler également un entretien sur l’IVG et la contraception avec Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du Planning familial, dans les Actualités sociales hebdomadaires (ASH) du 8 juillet. « Nous en avons assez des promesses non tenues et des coupes budgétaires » s’exclame-t-elle avant d’envisager, « face au silence du gouvernement » (synthèse du 10 mars), un recours contentieux devant le Conseil d’Etat.

Lire la tribune sur le site de L’Humanité

Société

Mère ou pas mère, telle est la question Nous avons déjà évoqué cette question à plusieurs reprises (synthèses 6 août 2010, 25 janvier, 3 février, 29 mars 15 et 20 avril 2011), « les mères parfaites se rebiffent » (L’Express du 8 juin). L’hebdomadaire a enquêté sur ces femmes qui « à priori, ont réussi un sans faute : études, vie de couple, enfants, carrière… ». « Et pourtant, tout est loin d’être rose pour les héroïnes de la natalité triomphante », raconte L’Express avec l’aide de quelques ouvrages aux titre évocateurs : « Mère épuisée », « Attention maman va craquer ! » ou « Mères indignes »… Alors ? « Pourquoi procréer sur une planète qui va mal ? » C’est la question que se posent certaines femmes indique L’Express Style du 22 juin qui titre « « Faites l’amour… mais pas d’enfants ». Le journal explique qu’aux Etats-Unis, « des féministes vont même jusqu’à calculer le bilan carbone des bébés… Et à renoncer à la maternité ». L’hebdomadaire décrypte cette « nouvelle lubie américaine » entre « néo-féminisme » et « non-révolution ». Enfin, sous le titre « 16 ans et elles rêvent d’un enfant », Le Nouvel Observateur du 21 juillet annonce que « de plus en plus de jeunes filles se lancent dans la maternité par dépit, face à un avenir bouché, ou par choix, comme leurs idoles » (l’article évoque Colonel Reyel, voir ci-dessous). L’hebdomadaire a enquêté sur cette « tendance naissante qui inquiète les professionnels de la petite enfance ». On en profitera donc pour signaler la polémique naissante autour de la chanson « Aurélie » de Colonel Reyel, qualifié de « manifeste pro-vie » sur le site Libération Next (le 23 juillet). La chanson raconte l’histoire d’une jeune fille de 16 ans qui refuse d’avorter. On constate en tout cas que le clip a bel et bien « été récupéré par la communauté anti-avortement sur le Web ». Une affaire à suivre ?

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Les femmes débitent des troncs et lèvent des enclumes Décidément les femmes sont capables de tout ! Après les sports « réservés » aux hommes (boxe, football, rugby…), après la chasse ou la pêche, après le poker, etc. (on ne se souvient plus de tous les domaines évoqués régulièrement dans les médias puis dans cette synthèse), on apprend que les femmes se mettent (enfin ! NDC) à débiter des troncs et à lever des enclumes, de « rudes disciplines inspirées des travaux agricoles », que l’on pratique au pays Basque (L’Express du 13 juillet). Et elles s’y mettent « sans complexes », même si « elles n’ont pas le physique de l’emploi », nous apprend l’hebdomadaire. Autre style, moins populaire, dans un supplément consacré au golf (Le Figaro du 21 juillet) on apprend que « côté green, l’égalité des sexes, ce n’est pas pour demain ». En effet « le swing des femmes est plus lent et moins physique que celui des hommes ». Alors « pour compenser cette faiblesse » (sic), Le Figaro publie une page sur le matériel « réservé aux femmes » sensé améliorer leur swing… Le journal nous présente également quelques joueuses du circuit international.

Images des femmes

Entre le rose et le bleu… Le 24 juin, sous le titre « Sexisme n’est pas rose ! », Michèle Fitoussi consacrait l’éditorial de Elle aux publicités qui véhiculent des images sexistes. La journaliste revient sur les « gros clichés » de Petit Bateau (synthèse du 29 juin), de la Société générale (synthèse du 29 mars) ou du ministère de l’Education nationale (synthèse du 10 juin). Cette dernière campagne faisait d’ailleurs l’objet du « Carnet de note » de Véronique Soulé dans Libération du 8 juillet sous le titre « Professeur, un métier pour filles rêveuses ? ». Bien sûr, explique Michèle

Fitoussi, faisant allusion aux explications de Petit Bateau, « on voit mal stylistes et marketeurs se prendre la tête en réunion pour véhiculer sciemment un message sexiste ». Pour l’éditorialiste, « le problème, c’est justement qu’ils ne voient pas le problème »… Et de conclure que « malgré tout ce qu’on peut dire ou écrire sur le sujet, le bleu et le rose - et tout ce qui va avec - s’obstinent, dans les images, à faire la loi du genre ». On en profitera pour raconter une petite expérience vécue. Nous avons assisté il y a quelques semaines à une opération de promotion pour « Invisible », un nouveau déodorant de la marque Nivea. Sur une place parisienne un jeune homme et une jeune femme proposent aux passant-e-s des échantillons du produit. De loin la scène interpelle, dans le panier du jeune homme le bouchon des déodorants est bleu, dans celui de la jeune femme le bouchon est rose. Comme on mélange facilement les genres, nous allons quémander un déodorant rose : refus catégorique de la jeune fille : « non ! Le rose c’est pour les filles, allez voir mon collègue… ».

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Femmes et sports

Femmes solidaires « mise hors jeu » sur le Tour de France Femmes solidaires a diffusé un communiqué pour protester contre sa « mise hors-jeu » lors du passage du Tour de France à Paris, « la promotion du cyclisme féminin étant », selon l’association, « jugée trop politique ! ». « Après avoir accompagné pendant des semaines l’équipe de France féminine de football dans son magnifique parcours lors de la coupe du monde 2011, nous soutenions dimanche les femmes cyclistes qui se voient privées de la Route de France « Féminine » Internationale 2011 faute de moyens » explique Femmes solidaires (synthèse du 22 juillet). Et de raconter que la banderole « Vélo, foot pas de filles hors-jeu » a été tolérée pendant la caravane publicitaire du Tour, mais que quelques minutes avant le passage des coureurs, la police est venue demander de la retirer parce que jugée « trop politique »… « Les drapeaux nationaux, représentations politiques des nations, sont autorisés alors que la lutte contre le sexisme, valeur reconnue par l’ONU comme universelle, reste considérée comme impropre dans cette manifestation sportive, la plus médiatisée au monde » relève Femmes solidaires qui demande : « dans le sport, et le cyclisme en particulier, les filles n’ont-elles pas d’autres places que celle de distribuer des fleurs en tenue légère, danser sur les chars dans la caravane pour promotionner un saucisson ou une marque de lessive et finalement juste regarder les garçons rouler ? ».

Culture, communication

Séries télévisées : « la revanche des femmes » Le supplément télévision du Nouvel Observateur du 23 juin consacrait sa une et un dossier à la « revanche des femmes » en matière de séries à la télévision. « La loi du genre » titre l’hebdomadaire en pages intérieures. « Premières consommatrices de fiction télé, comment les femmes sont-elles représentées sur le petit écran ? » se demande le « Nouvel Obs » qui propose une enquête sur « des femmes qui travaillent et qui bataillent, qui jouissent et qui rugissent, au bord de la crise de nerfs ou en pleine crise de rire… ». Le journal souligne que « quand certains personnages féminins massacrent gaiement les clichés et proposent de réjouissantes alternatives au réel, d’autres se coulent dans le moule, voire brillent par leur absence ». Le Nouvel Observateur estime que ces

héroïnes modernes, qui font florès outre-Atlantique, « portent sur leurs épaules la responsabilité de faire évoluer les mentalités ». Et d’insister sur le mal qu’elles ont « à s’imposer dans l’Hexagone ». Dans un encadré la scénariste Virginie Brac « appelle à la prise de conscience et à la révolte créative contre l’effacement du féminin en France ».

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Gros succès du film « Une Séparation » d’Asghar Farhadi Selon Le Figaro du 1er juillet, le film « Une séparation » d’Asghar Farhadi (synthèses des 6 et 10 juin) se transforme en « véritable phénomène ». « Dopés par la Fête du cinéma, nous pensons franchir la barre des 500 000 entrées et visons le million d'entrées d'ici fin août », a confié le distributeur, Alexandre Mallet-Guy, PDG de Memento Films au quotidien. « Une Séparation est parti pour être l'un des plus gros succès étrangers de ces dernières années, au même titre que les films allemands « Good Bye Lenin » et « La Vie des autres » », souligne pour le journal de son

côté Jean Hernandez, programmateur de La Pagode et du Balzac, à Paris. « Critique unanime, bouche à oreille enthousiaste, ours d'or et prix d'interprétation à Berlin. Une séparation est aussi l'une des rares œuvres à l'affiche à ne pas être un pur divertissement hollywoodien » rappelle Le Figaro. Signalons à l’occasion que l’actrice Pegah Ahangarani et la réalisatrice Mahnaz Mohammadi, deux grandes figures du cinéma iranien, retenues respectivement depuis deux et quatre semaines à la prison d’Evin à Téhéran, ont été libérées, une libération qui serait provisoire et aurait eu lieu contre le dépôt d’une caution. Leurs arrestations avaient provoqué une levée de boucliers parmi les organisations de droits de l'homme et à l’étranger. Le mensuel Elle, qui rapporte l’information sur son site, souligne que cette libération « intervient après l’arrestation, ces dernières semaines, de plusieurs autres militants des droits des femmes ».

Le cinéaste Bob Swaim jugé en novembre à Paris pour agression sexuelle Le réalisateur américain Bob Swaim comparaîtra le 7 novembre devant le tribunal correctionnel de Paris pour une agression sexuelle qui aurait été commise en 2007 sur une jeune femme à qui il dispensait des cours de cinéma, a-t-on appris début juillet de sources judiciaires (Agence France presse du 5 juillet, Libération du 6 juillet).

Représentations de la pièce « Des femmes » De nombreux journaux ont rendu compte des représentations de la pièce de Wajdi Mouawad en insistant plus (comme par exemple Libération) ou moins sur la présence (en Gironde) ou l’absence (en Avignon) de Bertrand Cantat (synthèses des 8, 15 avril, 9, 30 mai et 29 juin).

Recherche - Enseignement

« Devenir homme ou femme » La Croix du 26 juillet publie une « Opinion » de Xavier Lacroix, de l’Université catholique de Lyon, membre du Comité consultatif national d’éthique, titrée « « Devenir homme ou femme », regards sur un manuel scolaire ». Le quotidien souligne que « les réactions à propos de l’introduction du discours issu des gender studies dans les manuels de biologie ont été nombreuses ces derniers jours » (La Croix du 19 juillet, synthèse du 22 juillet). Xavier Lacroix propose pour le journal une analyse précise de ce que disent les ouvrages en question.

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Publication, parutions

Un dossier du HCSP sur l’assistance médicale à la procréation Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) vient de publier le numéro 75 d’Actualité et dossier en santé publique (ADSP) (juin 2011) en diffusion à la Documentation française. ADSP consacre un dossier d’une soixantaine de pages extrêmement complet à l’assistance médicale à la procréation (AMP). « S’adressant à un domaine très intime du couple, la procréation, l’AMP comporte des enjeux éthiques majeurs qui interpellent la société et justifie l’information la plus claire possible » souligne l’introduction du dossier coordonné par Françoise Merlet et Bénédicte Vincent de l’Agence de biomédecine. On signale à cette occasion deux pages dans Le Monde du 29 juin qui font le point sur « les grands débats de la bioéthique ».

« Clara » s’attaque à l’homophobie Le dernier numéro de Clara (126 - juillet 2011) est sorti. Au sommaire un « entretien antidote aux extrêmes droites » avec Caroline Fourest et Fiammetta Venner, des articles sur différents initiatives féministes (les accords de mauvais genre, les filles hors-jeu…) et un dossier sur l’homophobie. Sous le titre « Homophobie et sexisme brisons l’union sacrée », Clara souligne que « le sexisme et l’homophobie prennent leur source à travers les mêmes stéréotypes de genre ». Le magazine a « voulu faire un voyage sur la planète LGBT en France et dans le monde, avec ses espoirs, ses doutes, ses déceptions, persuadées que le féminisme emporte avec lui, de façon identitaire, l’égalité des droits pour les lesbiennes, gays, bi et trans ». « A un an des prochaines élections présidentielles, il est temps de tourner une nouvelle page » estime Clara.

Pour « Prostitution et société » l’égalité filles-garçons, ça s’apprend ! Prostitution et société (n° 171 octobre – décembre 2010) vient d’être diffusé. Le trimestriel du Mouvement du Nid se penche sur l’égalité entre les filles et les garçons et consacre tout son numéro à l’éducation et à la prévention. Amour, amitié, égalité, respect, sexualité, violence… Le magazine s’adresse directement aux jeunes filles et aux jeunes garçons et répond à leurs questions sur tous ces sujets. La rédaction rappelle que « développer une politique de prévention de la prostitution, fondée sur l’égalité entre les filles et les garçons, une éducation à la sexualité sans tabou et respectueuse du désir de l’autre » fait partie des dix recommandations portées par le Mouvement du Nid (synthèses des 13 juillet et 6 août 2010). Le mouvement note que cette préoccupation rejoint celle du plan de lutte contre les violences faites aux femmes et du rapport parlementaire contre la prostitution (synthèse des 13 et 15 avril 2011) et en prend acte avant de demander des moyens pour cette politique d’éducation.

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Les familles monoparentales bénéficiaires de minima sociaux sont-elles victimes des trappes à inactivité ? Un document de travail sur les « Familles monoparentales allocataires du RMI ou de l’API et trappes à inactivité : les enseignements de l’enquête sur les expérimentations du RSA en France » a été mis en ligne sur le site EconomiX, un laboratoire de recherche de l'Université Paris Ouest Nanterre La Défense et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS - UMR 7235) en sciences économiques alliant des démarches empiriques à des développements théoriques. Les auteures de l’étude, Ai-Thu Dang et Danièle Trancart, notent que « dans la mesure où l’adulte, chef de famille, est très souvent une femme dans les familles monoparentales, les politiques d’incitation au retour à l’emploi en direction de cette population constituent un cas d’analyse doublement intéressant ». « D’une part, les droits sociaux accordés aux mères isolées intéressent en réalité l’ensemble des femmes (…). D’autre part, les politiques d’activation en direction des mères isolées touchent directement le dilemme emploi rémunéré - travail de « care » » expliquent-elles.

Télécharger l’étude sur EconomiX

« Un prénom dans son genre » Sous le titre « Un prénom dans son genre », Libération du 25 juillet se penche sur l’ouvrage du sociologue Baptiste Coulmont, chercheur, enseignant à Paris-8 en sociologie, « Sociologie des prénoms » (Collection « Repères » aux Editions La découverte) dans lequel il « retrace l’histoire des « petits noms » et explore les tendances culturelles qu’ils charrient ». Libération souligne, entre autres, que « les prénoms ont un sexe, ou plutôt un genre. Dans l’immense majorité des cas, on devine avec certitude le sexe du porteur. Mais il y a parfois ambiguïté. Marie fut, au XIXe siècle, l’un des vingt prénoms les plus donnés aux garçons. Anne avait, au Moyen Age, une forme masculine. Arsène est, pour Balzac, un prénom féminin, et quelque 300 Philippe filles sont nées au XXe siècle. Ces prénoms mixtes ou épicènes sont instables… comme Dominique, Claude ou Camille. En 1900, il y a cent fois plus de garçons Claude que de filles. En 1920, dix fois plus. Quant au prénom Yael, il est particulièrement intéressant : les Juifs et les Bretons le donnent de manière totalement indépendante, pour un garçon ou une fille ».

Union européenne

Recherche et innovation : un nouveau prix de l’UE pour récompenser les femmes Le 19 juillet, la Commission européenne a annoncé l'injection de près de 7 milliards euro pour stimuler l'innovation par le biais de la recherche. Cette enveloppe a été libérée au titre du 7e programme-cadre de recherche de l'Union européenne et bénéficiera aux universités, aux organismes de recherche et aux entreprises. Selon la Commission, elle devrait permettre de créer environ 174 000 emplois à court terme, 450 000 emplois dans 15 ans et 80 milliards euro de croissance supplémentaire. Il est également prévu de décerner un nouveau prix de l'Union européenne pour récompenser des femmes innovatrices dont les travaux ont bénéficié de financements au titre du 7e programme-cadre de recherche ou de programmes antérieurs.

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Conseil de l’Europe

« L'interdiction du voile intégral critiquée au Conseil de l'Europe » « L'interdiction du voile intégral critiquée au Conseil de l'Europe » indique La Croix du 21 juillet qui rapporte que Thomas Hammarberg, le Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l'Europe, a publié un texte sur son « carnet » dans lequel il estime que « l’islamophobie et les préjugés à l’encontre des musulmans continuent de miner l’esprit de tolérance en Europe. Le débat sur l’interdiction de la burqa et du niqab dans les lieux publics en est l’un des symptômes ». « Sanctionner les femmes qui portent la burqa ne les libérera pas » insiste le Commissaire. Selon lui, il est « probable que ces lois - très clairement dirigées contre les adeptes d’une religion - stigmatiseront encore davantage ces femmes et les couperont encore plus de l’ensemble de la société ».

Organisation des Nations unies

« Justice pour les femmes » Sous le titre « Justice pour les femmes », La Croix du 12 juillet a publié une tribune de Michelle Bachelet, directrice exécutive d’ONU femmes et secrétaire générale adjointe de l’Organisation des Nations unies à l’occasion de la sortie du rapport d’ONU femmes (synthèse du 13 juillet). Jeunes Afrique du 10 juillet consacre trois pages au rapport d’ONU femmes et indique que l’organisation « dresse un bilan alarmant de la condition féminine » et « préconise l’adoption d’ne série de réformes juridiques pour inverser la tendance ». L’hebdomadaire reprend et commente les dix recommandations d’ONU Femmes.

International

Norvège : « Le pays où les salariés sont aussi papa » Après l’égalité entre les femmes et les hommes en Suède (synthèse du 28 juin), Entreprise & Carrières du 15 juillet a publié un reportage sur la Norvège, « le pays où les salariés sont aussi papa »… « 90 % des salariés pères y prennent un congé paternel financé par l’Etat jusqu’à douze semaines » rapporte l’hebdomadaire spécialisé qui précise que l’exemple est « observé par la France ».

La loi sur le voile intégral entre en vigueur en Belgique « Deux adeptes du voile intégral saisissent la Cour constitutionnelle, alors que la loi entre en vigueur » en Belgique annonce Le Soir du 22 juillet. « Niqab et burqa désormais hors la loi » confirme le quotidien de Bruxelles des 23 et 24 juillet. Le journal indique que la loi entre en vigueur « malgré le recours devant la Cour constitutionnel » mais qu’elle ne déclenche « pas de panique sur le terrain, où le phénomène reste marginal », « ni dans les grands hôtels, où jusqu’à 20 % de la clientèle émane du Moyen-Orient ». Le Soir rappelle que seulement 200 à 300 femmes sont concernées outre Quiévrain.

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Lutte contre les discriminations liées à la grossesse en Belgique L’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH), l’institution publique fédérale belge chargée de garantir et de promouvoir l’égalité des femmes et des hommes et de combattre toute forme de discrimination et d’inégalité basée sur le sexe, a diffusé un communiqué pour se féliciter d’un jugement rendu par Tribunal du travail de Namur le 13 juillet en faveur d'une victime défendue par l’IEFH. L'employeur, la ville de Namur, avait refusé de renouveler le contrat de travail en raison de la grossesse de la travailleuse, opérant ainsi une discrimination fondée sur le sexe. L’Institut souligne qu’il constate des inégalités de traitement chaque jour via son service de plaintes auquel font appel les victimes de discriminations fondées sur le sexe. L’IEFH traite gratuitement et en toute confidentialité les demandes d’infos ou plaintes via un numéro gratuit, par email ou par courrier. Le phénomène s’est malheureusement banalisé, a déclaré Michel Pasteel, Directeur de l’Institut, il s’y ajoute un manque cruel d’information des travailleuses enceintes et des employeurs concernant la législation et la gestion administrative de la relation de travail en cas de grossesse.

Le modèle nordique de lutte contre la prostitution Infos Mail, Le bulletin d’information sur l’exploitation sexuelle de la Fondation Scelles (n° 27-28 - 2011) signale deux sujets mis en ligne sur le site canadien Sisyphe sur la prostitution. « Traite, prostitution et industrie du sexe : le modèle juridique nordique », un texte de Janice Raymond, de l’ONG internationale CATW (Coalition contre le trafic des femmes), à l’occasion de l’évaluation par le gouvernement suédois des dix premières années d’application concrète de la loi contre la prostitution et de ses résultats « extrêmement positifs ». Autre sujet, le compte rendu du récent congrès international Mondes des femmes, où étaient représentées début juillet à Ottawa des féministes de 92 pays, qui ont notamment parlé de l’industrie de la prostitution et du projet de donner aux femmes les moyens de créer des solutions de rechange à cette forme de violence et d’y mettre fin. Réunies autour de l’exposition très innovatrice « Les draps parlent » les participantes au congrès ont discuté durant quatre jours de ce qu’elles vivaient chacune dans leur pays.

Retrouver les deux sujets - et bien d’autres - sur Sisyphe

« Nouvelle charge contre l’avortement en Pologne » « Nouvelle charge contre l’avortement en Pologne » reprend Libération du 27 juillet, « à peine croit-on le débat clos que déjà il rebondit. Tel est, en Pologne, le sort de la question de l’avortement » (synthèses des 6 et 22 juillet). « Le corps de la femme est la propriété de la triple alliance entre l’Etat, l’Eglise et les embryons », raillent des manifestants contre le projet de loi interdisant l’avortement, raconte le quotidien, alors que les anti-avortement se promettent de « passer à la loupe l’attitude personnelle de chaque candidat aux législatives ».

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L’Autriche va-t-elle féminiser son hymne national ? Selon Le Point du 21 juillet, une députée a déposé un amendement pour respecter la parité des sexes dans l’hymne national autrichien « Land der Berge, Land am Strome » (« Pays des montagnes, pays sur le fleuve »). Maria Rauch-Kallat, ancienne ministre aux droits des femmes avait déjà proposé le changement des paroles en 2005.

La place des femmes dans l’Eglise : « De gravioribus delictis » Selon Le Point du 7 juillet, « un vent de mutinerie souffle sur le clergé autrichien ». En effet selon l’hebdomadaire « 250 prêtres appellent à la désobéissance envers le pape, Benoît XVI, en réclamant l'accès des femmes à la prêtrise ». L’hebdomadaire affirme qu'une majorité d'ecclésiastiques approuverait cette revendication. Selon Le Point 80 % d'entre eux préconiseraient même la fin du célibat des prêtres… Sur le même thème, le 29 juin, La Croix soulignait que la question de l’ordination de femmes prêtres dans l’Eglise était rouverte. En effet le quotidien catholique rapporte que le patriarche de Lisbonne, le cardinal Policarpo, a évoqué « l’absence d’obstacle théologique fondamental à l’ordination de femmes ». Le cardinal a même parlé d’une « égalité fondamentale entre tous les membres de l’Eglise ». Citant le droit canonique, La Croix fait le point sur la position de l’Eglise et rappelle que, pour le Vatican, « les femmes voulant être ordonnées, ainsi que ceux qui seraient tentés de les ordonner, risquaient l’excommunication » (« De gravioribus delictis », synthèse du 22 juillet 2010).

Les petites annonces sexuelles interdites en Argentine Depuis la parution début juillet d'un décret signé par la présidente Cristina Kirchner, les offres à caractère sexuel sont interdites en Argentine rapportent Les Echos du 20 juillet. « Il s'agit ainsi de promouvoir l'égalité entre les genres en éliminant les messages et les images tendant à faire croire que le corps de la femme est un objet » indique le quotidien. « En période de campagne électorale, à trois mois de la présidentielle, l'opposition n'a pas manqué d'attaquer la décision du chef de l'Etat, réclamant une politique globale de lutte contre la traite des femmes » rajoutent Les Echos.

Tunisie : « Les menaces contre les acquis de la révolution au féminin » On signalera un reportage sur les « Femmes aux aguets » en Tunisie et « les menaces contre les acquis de la révolution au féminin » dans L’Humanité du 7 juillet. Selon le quotidien, « la place des femmes dans la société en train de se construire est l’un des enjeux du combat des forces progressistes contre tous les préjugés réactionnaires, comme ceux véhiculés par le parti islamiste » (synthèse du 29 avril).

Création en Malaisie d’un Club des femmes obéissantes « La création en Malaisie d’un Club des femmes obéissantes suscite le débat. En prônant une soumission des épouses à leur mari, ces musulmanes disent avoir trouvé le remède à la violence conjugale et à l’infidélité », l’information de Courrier international (7 juillet) est reprise dans Libération du 26 juillet sous le titre « Mi-pute mi-soumise en Malaisie ».

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« Mariages forcés : le crime oublié des Khmers rouges » Selon Libération du 28 juin, « de la période khmère rouge, c’est l’un des crimes les moins connus. Il a pourtant affecté un demi-million de personnes, hommes et femmes, provoquant de graves traumatismes qui continuent à hanter les victimes plus de trente ans après » : entre 1975 et 1979, entre 200 000 et 300 000 mariages forcés ont été organisés par le régime de Pol Pot et Nuon Chea au nom d’une politique visant à détruire les « sentiments individuels » et à établir un contrôle social total sur la population. « Sujet tabou il y a peu », explique le quotidien, « les plaintes s’accumulent aujourd’hui ».

Déclarations sexistes du prix Nobel de littérature, VS Naipaul Le prix Nobel de littérature, VS Naipaul, dans une déclaration passablement misogyne, explique que les auteures n'ont pas les compétences pour écrire. Trop empêtrées qu'elles seraient dans leur condition de femme leur « sensiblerie » et leur « vision étriquée du monde »... « Au bout d’un paragraphe ou deux, je sais s’il s’agit de l’écriture d’une femme ou pas », a expliqué l’écrivain, précisant qu’aucune femme de lettres ne peut se comparer à lui (Libération du 4 juin, Courrier international du 9 juin).

Turquie : le gouvernement manque de femmes C’est le Parti de la justice et du développement (AKP) du Premier ministre sortant Recep Tayyip Erdoğan qui a largement remporté les élections législatives turques du 12 juin 2011. Une seule femme, Fatma Sahin, qui dirigera le nouveau ministère des Affaires familiales et sociales, fait partie de la liste gouvernementale annoncée après la victoire aux élections législatives, souligne Les Echos du 7 juillet. Un geste perçu comme largement insuffisant par les mouvements féministes turcs. Signalons que sous le titre « Le voile dans le vent », Libération du 7 juin, dans une série sur « la Turquie avant les législatives », soulignait que « depuis l’arrivée du parti islamo-conservateur au pouvoir, le foulard s’immisce partout en Turquie » et que cette « entorse à la laïcité (…) ne fait plus débat ».

« Ces viols qui touchent ces africaines au cœur » Le Soir du 16 juillet consacrait une page de « focus » pour souligner que « l’affaire DSK aura aussi remis en lumière le douloureux destin de nombreuses femmes africaines : ce fléau qu’est le viol ravage le continent noir ». Le journal fait le point sur la question, relaie le cri d’alarme des ONG présentes sur place et décrit en particulier les « trois accélérateurs des agressions sexuelles » en Afrique : l’arme de guerre (« plus dangereux d’être une femme qu’un soldat »), l’humiliation politique (« dissuader l’engagement des femmes ») et les dérives de sociétés traumatisées (« les hommes ont perdu la notion de respect »). Nous avons évoqué ce sujet à plusieurs reprises dans cette synthèse. Signalons, dans Libération du 24 juin, la double page de témoignage d’une Tutsie au Tribunal pénal international pour le Rwanda. Le quotidien raconte « le martyre de Rose, violée trois mois durant » après avoir vu son mari et ses enfants en bas âge massacrés dans des conditions épouvantables. Le 28 juin, L’Humanité revenait sur les viols de masse commis par des groupes armés dans l’est de la République démocratique du Congo que le journal estimait, d’après différents témoignages, à 48 viols par heure courant juin…

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L’auteur de la tuerie en Norvège est masculiniste On trouve dans le texte mis en ligne sur Internet par le tueur d’Oslo et de l’île d’Utøya (« 2083: A European Declaration of Independence »), dont Le Monde du 27 juillet publie des extraits, plusieurs allusions dont il faut rendre compte dans cette synthèse. Selon Le Monde, Anders Behring Breivik, le tueur norvégien, met en cause « la lutte contre le racisme, le sexisme et l'homophobie », qu'il dépeint comme « une idéologie de haine dont le but est de détruire la civilisation occidentale et qui est antichrétienne, antifamille, antinationaliste, antipatriote, anticonservateur, antihérédité, antimasculin, antitradition et antimorale ». Et le journal d’expliquer que le jeune Norvégien déplore « la féminisation de la culture européenne ». Les derniers bastions de la domination masculine sont aujourd'hui « assaillis », note-t-il en citant la police et l'armée. Selon lui, les magazines masculins Esquire, GQ, Men's Health, notamment, promeuvent « le métrosexuel », « un nouvel homme féminisé ». Dans un autre passage, il évoque une volonté d'« émasculer le mâle européen ». Par ailleurs, des notes extraites du carnet de bord du tueur, dont Le Soir du 29 juillet publie des passages, nous décrivent un homme à la sexualité totalement machiste. De nombreux sites, en particulier canadiens, font un parallèle avec la tuerie de l’Ecole Polytechnique de Montréal en 1989 (synthèse du 4 décembre 2009). C’est d’ailleurs ce que montre le féministe canadien Martin Dufresne qui a diffusé une information reprise sur plusieurs sites féministes : « vos médias ne vous le diront sans doute pas », écrit-il, mais Anders Behring Breivik, « est un antiféministe militant ». C'est ce que révèle « Le féminisme radical et la rectitude politique », un chapitre « aux accents masculinistes » du manifeste mis en ligne par Breivik avant le massacre. Il y écrit notamment : « le destin de la civilisation européenne dépend d’une ferme résistance des hommes européens au féminisme politiquement correct ». Et Martin Dufresne de prévenir : « il sera évidemment plus stratégique pour le patriarcat de le dépeindre comme un simple "malade" ».

« Si un seul homme est capable d’autant de haine, pensez à l’amour que nous pourrions générer tous ensemble »  Helle Gannestad, Oslo ‐ Twitter 22 juillet 2011 (Le Monde 27 juillet)  Photo : le rassemblement d’Oslo en hommage aux victimes le 25 juillet © Marcus Bleasdale 

Pour information, cette synthèse est réalisée à partir d’alertes d’actualité internet, de la surveillance des sites institutionnels français, ainsi que d’une sélection de sites associatifs francophones, des informations et documents reçus par le bureau de l'animation et de la veille et

d’une sélection de la presse quotidienne et hebdomadaire nationale. Cette synthèse ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de son auteur - Photos © DR

Direction générale de la cohésion sociale – Service des droits des femmes et de l'égalité entre les femmes et les hommes

Bureau de l'animation et de la veille – [email protected] - http://www.femmes-egalite.gouv.fr/

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