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Synthèse PRÉFET DE LA RÉGION NORD - PAS-DE-CALAIS 2014 des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

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Synthèse

PRÉFET DE LA RÉGIONNORD - PAS-DE-CALAIS

20142014 des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi,

les métiers et les formations dans l’économie verte

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3C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

L ors de la commission du Ccrefp « Emergence des activités et métiers de demain et trans-formation écologique et sociale, développement durable » du 14 janvier 2014, il a été identifié comme priorité « la définition d’une offre de formation adaptée s’appuyant no-tamment sur la stratégie régionale de l’innovation et la stratégie Rifkin » en commençant par un état des lieux et une analyse synthétiques de travaux menés au national et en région de façon à :

■ Aider la décision quant à la définition d’un périmètre d’action et l’élaboration d’un plan de travail

■ Poser les bases d’une réflexion partagée sur le sujet et ainsi contribuer à une culture commune

Pour ce faire, il a été demandé au C2RP de réaliser cette synthèse, validée lors de la commission du 27 juin 2014. A cette occasion le souhait d’une diffusion large a été émis, de façon à pouvoir partager la somme d’informations compilée sous une même architecture.

Cette synthèse présente notamment, et sous forme de fiches, les contextes économiques et réglemen-taires, les impacts de l’économie verte sur les emplois, métiers et compétences des filières concernées, ainsi que des préconisations et les bonnes pratiques en région. Un encadré introductif reprend les infor-mations principales (« les infos clés »).

Nous tenons à remercier Mesdames Francine Herbaut-Dauptain et Marie-Cécile Vadeau-Duchet, Co-Présidentes de la commission, sans la volonté desquelles ce travail n’aurait pas vu le jour.

PréambulePréambule

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte4

Point méthodologiqueDifférents écueils ont été rencontrés lors de la rédaction de la synthèse, à savoir :

■ La terminologieMétiers verts, verdissants, activités vertes, éco-activités, filières vertes… Autant de termes utilisés dans les publications et qui ne veulent pas forcément dire la même chose pour tout le monde.

■ Les périmètres filièresLes études ne prennent pas en compte systématiquement le même périmètre pour leurs travaux. Il est alors compliqué de confronter les informations d’études différentes, voire d’identifier à quoi correspondent exactement les estimations quantitatives et qualitatives.

■ Les approchesPour s’intéresser aux emplois, 2 approches possibles (périmètre déterminé par le CGDD) :

► Par les activités

► Par les métiers

Les métiers verts se retrouvent dans les éco-activités, les activités périphériques et les autres activi-tés (hors économie verte). Il en va de même pour les métiers verdissants…

Dans les éco-activités, on retrouve des métiers verts, des métiers verdissants, et d’autres métiers (pour l’instant non identifiés comme verdissants). Il en va de même pour les activités périphé-riques…

Pour déterminer le nombre d’actifs pour un métier, les PCS sont utilisées. La liste des PCS « vertes » est stable mais pas celle des PCS « verdissantes » qui existe par ailleurs en deux versions : hypothèses haute et basse. Pour l’offre et la demande d’emploi, il s’agit de la nomenclature ROME. Ici, la liste des codes verts et verdissants fait l’objet d’un consensus.

Il est à noter qu’il n’y a pas de correspondance entre le ROME et les PCS, ce sont deux nomencla-tures différentes qui caractérisent toutes les deux des métiers et qui ont été construites indépen-damment.

En termes de secteur, le recensement des activités de l’économie verte s’appuie sur une autre nomenclature : la nomenclature NAF (Nomenclatures d’Activités Française).

■ Le choix des filièresLes filières industrielles de l’économie verte correspondent bien aux filières à enjeux dans le cadre de la TRI et la SRI (cf. Les orientations nationales et régionales).

C’est pour cela que la présente synthèse s’y intéresse tout particulièrement.

Ont été également traitées les autres filières d’importance en Nord- Pas-de-Calais : la biodiversité, l’agriculture, le tourisme et le commerce.

Ont été écartées de la synthèse les filières de la géothermie et du solaire thermodynamique, qui ne présentent pas de pistes de développement plausibles en Nord - Pas-de-Calais.

Vigilance : les informations quantitatives et qualitatives présentes dans cette synthèse sont des données issues de travaux divers, réalisés sur des périmètres (y compris géographiques) et à des dates différentes. Malgré la volonté de faire mention des informations les plus récentes à notre disposition, des changements ont pu s’effectuer depuis (prévisions à revoir à la baisse, …).

De plus, il faut rappeler que, même si elles ne sont pas mentionnées dans cette synthèse, chaque étude comporte des limites. Ces considérations sont à prendre en compte lors de la lecture de ce document.

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5C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

SommaireSommairePréambule ............................................................................................................................................................................................3

ORIENTATIONS NATIONALES ET REGIONALES ....................................................................................................................................7

■ Le Grenelle de l’environnement et Pacte de solidarité écologique ................................................................................8 ■ Le plan de mobilisation des filières et des territoires en faveur des métiers de la Croissance verte ............................. 8 ■ Expérimentation régionale sur les métiers de l’économie verte .......................................................................................8 ■ Expérimentation 2008 - 2012 entre Alliance Villes Emploi, l’ADEME et le Ministère de l’Ecologie ................................. 9 ■ Conférence environnementale et la feuille de route de la transition écologique .........................................................9 ■ La TESR ......................................................................................................................................................................................9 ■ Le SRCAE ................................................................................................................................................................................10 ■ Le plan climat ........................................................................................................................................................................10 ■ La TRI .......................................................................................................................................................................................10 ■ La SRI .......................................................................................................................................................................................11 ■ Le Comité d’Orientation Stratégique des Éco-industries (COSEI) ...................................................................................12

L’EMPLOI DANS L’ECONOMIE VERTE : ELEMENTS DE CONTEXTE ....................................................................................................13

L’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE ET L’ECONOMIE VERTE .........................................................................................................17

LES FILIERES INDUSTRIELLES DE L’ECONOMIE VERTE .........................................................................................................................21

A. Les filières éco-industrielles matures ............................................................................................................................................24

■ Eau, assainissement et génie écologique ..........................................................................................................................25 ■ Recyclage et valorisation des déchets ..............................................................................................................................28

B. Les filières en transition vers l’économie verte ............................................................................................................................34

■ Bâtiment à faible impact environnemental ....................................................................................................................... 35 ■ Logistique et gestion de flux .................................................................................................................................................41 ■ Véhicules décarbonés ..........................................................................................................................................................47 ■ Chimie verte ...........................................................................................................................................................................50 ■ Matériaux biosourcés ............................................................................................................................................................54

C. Les filières vertes en déploiement ...............................................................................................................................................57

■ Biocarburants .........................................................................................................................................................................59 ■ Éolien .......................................................................................................................................................................................62 ■ Solaire......................................................................................................................................................................................67 ■ Biomasse énergie ..................................................................................................................................................................70 ■ Énergies marines ....................................................................................................................................................................75 ■ Stockage de l’énergie ..........................................................................................................................................................78 ■ Hydrogène et piles à combustible ......................................................................................................................................81 ■ Réseaux électriques intelligents ...........................................................................................................................................84 ■ Captage et stockage de CO2 et sa valorisation .............................................................................................................. 89

D. Les filières transverses accompagnant la mutation de l’économie .......................................................................................92

■ Optimisation des procédés industriels ................................................................................................................................93 ■ Métrologie et instrumentation ..............................................................................................................................................96

AUTRES FILIERES .................................................................................................................................................................................99

■ Commerce ...........................................................................................................................................................................100 ■ Tourisme durable .................................................................................................................................................................104 ■ Agriculture – Agroalimentaire - Bois ..................................................................................................................................109 ■ Biodiversité............................................................................................................................................................................113

Conclusion ........................................................................................................................................................................................115

Bibliographie .....................................................................................................................................................................................117Glossaire ............................................................................................................................................................................................121

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7C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Orientations nationales et regionales

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte8

Le Grenelle de l’environnement et Pacte de solidarité écologiqueÉvénement majeur symbolisant l’engagement de la France dans une démarche de développement durable, le Grenelle de l’environnement, démarré en juillet 2007, visait à définir une feuille de route en faveur de l’écologie, du développe-ment et de l’aménagement durable et ainsi constituer un point de départ à la mobilisation de la société française. Le Grenelle de l’environnement a donné lieu à la loi-cadre « Grenelle I » et à la loi « Grenelle II » (votée en mai 2010), texte d’application et de territorialisation du Grenelle de l’environnement et de la loi Grenelle I et mettant en œuvre 6 chantiers majeurs : Bâtiment et urbanisme, Transport, Energie-climat, Biodiversité et agriculture, Santé, environnement et gestion des déchets, Gouvernance et information.

Le plan de mobilisation des filières et des territoires en faveur des métiers dans l’économie verteLancé en janvier 2010, le plan national de mobilisation des filières et des territoires pour le développement des métiers de l’économie verte s’inscrit dans la dynamique du Grenelle et se focalise sur les 11 filières les plus concernées par les créations ou les transformations d’emplois : l’agriculture et forêts, l’automobile, le bâtiment, la biodiversité-services éco-logiques, l’eau-assainissement-déchets-air, les énergies renouvelables, la mer, les systèmes éco-électriques, le raffinage-carburants-chimie verte, le tourisme et les transports. À partir de ces 11 filières identifiées, des comités de filières, composés de partenaires sociaux, d’entreprises, d’élus, d’ONG et de représentants de l’État, ont œuvré pour réaliser des rapports dans lesquels ils proposent une analyse des secteurs et émettent des recommandations sur l’emploi et la formation à l’horizon 2015 voire 2020.Dans le cadre de sa mise en œuvre, le ministère de l’Ecologie et du Développement Durable et de l’Energie a proposé aux conseils régionaux des actions communes pour amplifier le développement des activités et emplois de l’économie verte, articuler démarche nationale et locale, et faire de l’économie verte une opportunité d’accès à l’emploi pour les publics les plus en difficulté.

Expérimentation régionale sur les métiers de l’économie verteEn Nord – Pas-de-Calais, l’Etat et la Région se sont inscrits dans un partenariat pour répondre au plan de mobilisation des filières et des territoires sur un programme concerté d’actions liées aux métiers de l’économie verte en complément des dynamiques existantes dans le domaine en région.C’est ainsi que l’expérimentation régionale pour le développement des métiers de l’économie verte dans le cadre du plan de mobilisation a visé à mieux connaitre les métiers concernés et à favoriser le développement de l’emploi dans les domaines de la performance énergétique et environnementale des bâtiments, du recyclage et de la valorisation matière, des énergies renouvelables et des transports durables en Nord – Pas-de-Calais. Le C2RP a été retenu pour mener cette expérimentation, en partenariat avec le cd2e. D’autres partenaires, et notamment l’Agence De l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie (ADEME), la Direction régionale des entreprises, de la concurrence et de la consommation, du travail et de l’emploi (DIRECCTE), l’observatoire régional de l’emploi et de la formation (OREF) et les autres membres du service public de l’emploi et de la formation se sont associés à l’expérimentation régionale.Elle s’est concrétisée par la mise en place d’une observation régionale des filières et des territoires par l’intermédiaire de plusieurs études (Etude sur les gisements d’emploi liés à l’économie verte, études sur l’offre de formation dans les domaines des déchets et du transport de marchandises et de la logistique…) et la mise en place d’outils ressources pour les professionnels de l’emploi-formation, voire du grand public.

A noter : Depuis 2001, il existait déjà au C2RP, ainsi que dans quelques autres régions, un lieu de ressources sur les questions de l’environnement et de l’emploi : le réseau Territoires-Environnement-Emplois (TEE) Nord - Pas-de-Calais. Il apportait aux

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9C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

acteurs concernés (institutions, collectivités territoriales, associations, établissements publics, entreprises…) de l’informa-tion et un service d’appui à la création et à la professionnalisation des emplois dans le domaine de l’environnement. Même si l’expérimentation a pris fin en juillet 2013, les actions se poursuivent néanmoins au C2RP, et l’ancienne mission « TEE » devient la mission « Métiers de l’économie verte ».

Expérimentation 2008 - 2012 entre Alliance Villes Em-ploi, l’ADEME et le Ministère de l’EcologieLe projet Maisons de l’Emploi et Développement Durable, porté par l’Alliance Villes Emploi, l’ADEME et le ministère de l’écologie, vise à anticiper et mieux appréhender les conséquences en matière d’emploi et de formation liées au Gre-nelle de l’Environnement et notamment les inadéquations qui risquent de naître localement entre les objectifs du Gre-nelle et l’état des compétences, des formations et de l’emploi.Ce projet combine un travail d’expertise sur les enjeux économiques locaux du Grenelle et une animation locale des ac-teurs concernés. Dans chaque bassin d’emploi participant à l’expérimentation, le projet mobilise l’ensemble des acteurs concernés afin de les amener à élaborer des plans d’action.En Nord - Pas-de-Calais, 7 Maisons de l’Emploi se sont engagées dans la démarche : MDE Lille Lomme Hellemmes, du Calaisis, de Dunkerque, du bassin de Lens Liévin - Hénin Carvin, du Nord Avesnois, de Valenciennes Métropole et du Cambrésis.

Conférence environnementale et la feuille de route de la transition écologiqueInitiée par le Gouvernement de Jean-Marc Ayrault en 2012, et réitérée chaque année, la Conférence environnemen-tale a pour objet de débattre du programme de travail du Gouvernement en matière de développement durable, en particulier de trier et d’isoler les sujets prioritaires pour relever les principaux défis écologiques ; de convenir des objectifs à poursuivre, des concertations particulières à mettre en œuvre et des mesures à prendre sans attendre ; et de faire un bilan de tout ce qui aura été réalisé.La conférence environnementale a réuni pendant deux jours l’ensemble des partenaires du dialogue environnemental. Les mesures de la feuille de route 2013 sont issues des travaux préparatoires avec les parties prenantes et des débats menés au sein de tables rondes. Parmi les chantiers prioritaires autour de l’emploi, la formation et la transition écologique, on note ces objectifs :

■ Mieux connaître les effets sur l’emploi de la transition écologique et énergétique pour mieux s’y adapter ■ Accompagner dans leurs mutations les filières et les territoires les plus concernés par la transition écologique et

énergétique ■ Faire de l’adaptation à la transition écologique et énergétique une priorité des politiques d’emploi et de

formation tout au long de la vie ■ Faire de la transition écologique et énergétique un levier d’attractivité et de développement qualitatif de

l’emploi et de la formation

La TESRLa TESR – ou Transformation Ecologique et Sociale de la Région Nord - Pas-de-Calais – est une démarche expérimentant une nouvelle façon de conduire les politiques publiques initiée par la Région Nord - Pas-de-Calais en juillet 2010 et dont les résultats ont vocation à s’étendre à l’ensemble de la société régionale. La démarche expérimentale qu’est la TESR repose sur la mise en œuvre de neuf opérations de développement qui sont des projets transversaux d’envergure, tou-chant à des problématiques cruciales pour le développement régional :

■ Euralens et les cités du Louvre ■ L’eau dans l’Audomarois

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte10

■ Valorisation de la forêt et de la filière bois ■ Gouvernance alimentaire ■ Lycée du troisième millénaire ■ Réhabilitation énergétique et environnementale des logements ■ Stratégie énergétique du territoire ■ Prévention du diabète ■ Filière « démantèlement du nucléaire »

Le SRCAEEn France, le schéma régional climat air énergie (schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie ou SRCAE) est l’un des grands schémas régionaux créés par les lois Grenelle I et Grenelle II dans le cadre des suites du Grenelle Environne-ment de 2007. Il décline aussi aux échelles régionales une partie du contenu de la législation européenne sur le climat et l’énergie.Les orientations et objectifs régionaux contenus dans le schéma concernent la maîtrise de la demande énergétique, la lutte contre la pollution atmosphérique, le développement des énergies renouvelables, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’adaptation aux effets probables du changement climatique, à savoir :

■ Réduire de 20% la consommation d’énergie par rapport à 2005. ■ Réduire de 20% les émissions de GES par rapport à 2005. ■ Multiplier par 3 les consommations d’énergie renouvelable à horizon 2020.

Au SRCAE est annexé un Schéma Régional Eolien.

Le plan climatLa loi Grenelle 2 du 1er juillet 2010 impose à chaque Conseil Régional d’établir son Plan Climat-Energie Territorial – PCET au sens de la loi – qui doit définir, à partir de son bilan d’émissions de Gaz à Effet de Serre (GES), les objectifs et les actions qui relèvent de sa compétence et s’inscrivent dans la lutte contre le changement climatique et l’adaptation à ses effets. Les objectifs sont définis à l’horizon 2020 et s’inscrivent dans la perspective française d’une division par quatre des émissions de GES entre 1990 et 2050.En région Nord – Pas-de-Calais, il s’articule autour de 3 volets :

■ La Région exemplaire ou responsable : c’est-à-dire la prise en compte de la lutte contre le changement climatique dans la gestion de son propre patrimoine dans son fonctionnement et dans l’exercice de ses compétences de maîtrise d’ouvrage.

■ La Région animatrice : c’est-à-dire sensibiliser, acculturer et mobiliser les forces vives régionales à travers toutes les démarches d’animation que la Région mène, notamment dans l’exercice de ses compétences organisationnelles et planificatrices.

■ La Région incitatrice : c’est-à-dire accompagner les acteurs pour qu’ils prennent en compte l’enjeu climat dans l’exercice de leurs activités, à travers les politiques régionales incitatives, voire conditionnées.

La Troisième Révolution Industrielle (TRI)La Chambre de commerce et d’industrie de région Nord de France et le Conseil Régional Nord - Pas-de-Calais ont confié à Jeremy Rifkin l’élaboration d’une feuille de route engageant la région vers la transition énergétique. Jeremy Rifkin, et ses équipes ont disposé de 9 mois, à compter de novembre 2012, pour élaborer, en collaboration avec toutes les parties-prenantes du Nord-Pas-de-Calais, cette feuille de route.Cette démarche prospective fait du Nord - Pas-de-Calais une région pionnière en matière de transition énergétique et de développement d’une économie post-carbone.

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11C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Cette TRI repose sur 5 piliers : ■ Passer aux énergies renouvelables ■ Développer les bâtiments producteurs d’énergie ■ Se doter de capacité de stockage ■ Déployer l’internet de l’énergie (déploiement de réseaux intelligents reposant sur des technologies arrivant à

maturité) ■ Réinventer la mobilité des personnes et des biens (développer moyens de transport propres (électricité, biogaz,

hydrogène), organiser le déplacement multimodal des personnes, déployer l’internet de la logistique, réduire la demande énergétique liée au transport)

Ainsi que sur des piliers transversaux : ■ Accroitre l’efficacité énergétique ■ S’appuyer sur de nouveaux modèles économiques

► Economie circulaire (réemploi optimal des rejets considérés alors comme de nouvelles ressources)► Economie de la fonctionnalité (remplacer l’acquisition d’un bien par l’obtention d’un service)

La Stratégie Recherche Innovation (SRI)L’innovation et la recherche sont, depuis plusieurs années, au cœur de la dynamique économique régionale et le Nord - Pas-de-Calais augmente peu à peu son potentiel de recherche publique et privée grâce à un formidable élan en faveur de multiples démarches innovantes et à la mise en œuvre de stratégies ciblées en partenariat avec différents acteurs (laboratoires, centres technologiques, pôles de compétitivité et d’excellence, incubateurs et entreprises…). L’ambition pour la région Nord - Pas-de-Calais dans le cadre de la Stratégie Recherche Innovation (SRI) pour une Spécialisation Intelligente (2014-2020) est de positionner la région dans la compétition mondiale au profit du développement de l’éco-nomie et de l’emploi par le vecteur de la recherche et de l’innovation. Elle s’inscrit dans le cadre plus global d’ambitions européennes en faveur de l’innovation et est le fruit d’une ambition partagée entre l’État et le Conseil Régional. (Conseil Régional Nord - Pas-de-Calais)

Les Domaines d’Activités Stratégiques du Nord - Pas-de-Calais sont :

■ Transports et écomobilité► Ferroviaire► Matériaux et motorisation des véhicules► Performance des process industriels► Sécurité et assistance à la mobilité► Personnalisation de masse des flux logistique

■ Santé et alimentation

■ Ubiquitaire et internet des objets

■ Chimie, matériaux et recyclage► Textiles polymères et composites► Procédés industriels propres► Plasturgie et applications des produits biosourcés► Matériaux multifonctionnels ► Recyclage des matériaux minéraux et organiques► Chimie issue de la valorisation de la biomasse► Dépollution (terre, eau, sédiments…)

■ Images numériques et industries créatives

■ Réussir la transition énergétique► Développer les réseaux, hors électrique (transport d’énergies)Pour s’adapter aux évolutions, la région devra développer de nouvelles technologies pour acheminer les énergies produites de manière décentralisée vers les transformateurs d’énergie

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte12

► Production- Biomasse- Biogaz- GNL- Froid- Bois-énergie- Energie marine- Eolien- Photovoltaïque

► Stockage et transport (hydrogène)► Efficacité énergétique

De nombreuses initiatives pionnières ont déjà été engagées sur le territoire (développement de politique d’écologie industrielle, projets de rationalisation des énergies consommées, valorisation des énergies fatales industrielles, notamment sur les réseaux de chaleur, récupération températures fumées…)

Le Comité d’Orientation Stratégique des Éco-industries (COSEI)Crée en 2008, le COSEI réunit les parties prenantes et assure la concertation public-privé sur les conditions de développe-ment des filières et la définition de propositions. A la suite des Etats Généraux de l’Industrie, le COSEI évolue pour devenir le Comité Stratégique de Filière Éco-industries dans le cadre du Conseil National de l’Industrie. Il est en charge de définir une feuille de route de politique industrielle pour les écoindustries. Il a élaboré et porté depuis janvier 2012 la feuille de route « Ambition Ecotech ». Ses orientations ont été précisées fin 2012 autour de 4 priorités : efficacité énergétique, eau et assainissement, déchets, énergies renouvelables.

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13C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

L’emploi dans l’economie verte :

éléments de contexte

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte14

L’évaluation de l’impact des mesures prises sur l’emploi est complexe. Elle doit en effet prendre en compte l’élimination d’emplois existants, la création d’emplois nouveaux et l’écologisation d’emplois existants.L’essentiel des métiers concernés par l’économie verte correspond à des emplois existants pour lesquels des adaptations sont nécessaires notamment en termes de formation.

Les emplois liés à l’économie verte peuvent être appréhendés par deux approches :

■ par l’activité des entreprises qui modifient les processus techniques de fabrication et les moyens nécessaires à une bonne utilisation des ressources. L’emploi ainsi défini concerne le nombre de salariés travaillant dans ces entreprises.

■ par les métiers des personnes actives. L’identification repose notamment sur les qualifications des actifs, les compétences particulières mobilisées ou à acquérir en vue de l’adaptation aux transformations des activités des entreprises.

Ces deux approches fournissent des périmètres distincts.

Périmètre des activités de l’économie verte

Les activités de l’économie verte se définissent à partir de la production des biens et services « verts ». Plus précisément, elles se composent :

■ des éco-activités produisant des biens et services environnementaux au sens strict ; ■ des autres activités « vertes », produisant des biens et services favorables, au sens d’une meilleure qualité

environnementale (exemples : chaudières à condensation, lampe fluocompacte…). Ces activités sont rattachées aux domaines suivants : production et distribution d’eau, gestion des espaces verts, transports « Grenelle » (construction d’infrastructures ferroviaires, fabrication de matériels ferroviaires roulants…), autres activités (travaux d’isolation, d’étanchéité, fabrication de certains produits industriels tels que les chaudières à condensation…).

Les métiers (ou professions) « verts » et « verdissants »

Les métiers verts sont des métiers dont la finalité et les compétences mises en œuvre contribuent à mesurer, prévenir, maîtriser, corriger les impacts négatifs et les dommages sur l’environnement. Ils sont identifiés à dire d’experts dans le répertoire opérationnel des métiers et des emplois (Rome, version 3) de Pôle emploi d’une part, dans la nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) d’autre part.

Les métiers verdissants sont les métiers dont la finalité n’est pas environnementale, mais qui intègrent de nouvelles « briques de compétences » pour prendre en compte de façon significative et quantifiable la dimension environnementale dans le geste métier. La liste de ces métiers, établie à dire d’experts dans le Rome (V3) et dans la nomenclature des PCS, a vocation à s’étendre.

Elle revêt un caractère expérimental.

A partir du chiffrage de l’emploi dans les professions vertes et verdissantes et de l’identification des secteurs d’activité de l’économie verte, la Dares a réalisé le croisement secteurs*professions. Il s’agit d’une répartition des emplois dans les professions vertes et verdissantes selon les activités de l’économie verte.

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15C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Les professions verdissantes sont moins présentes dans les activités liées à l’environnement que les professions vertes : environ une sur cinq est exercée dans les éco-activités, généralement dans la construction (travaux d’installation d’équi-pements thermiques et de climatisation par exemple) ou l’administration publique (notamment pour les professions d’ani-mateur socioculturel et de loisirs, de technicien des travaux publics, de jardinier). Les activités périphériques favorables à la protection de l’environnement ou à la gestion des ressources naturelles concentrent plus d’une profession verdissante sur dix. En définitive, les deux tiers des professions verdissantes se retrouvent dans les secteurs d’activité sans lien avec l’environnement (autres activités de construction, transport, commerce, etc.). (Obs.nat.des emplois et métiers de l’éco-nomie verte)

Selon l’approche développée dans le cadre de l’Observatoire National des métiers de l’économie verte, il y a au recen-sement de population 2010, en région Nord – Pas-de-Calais :

■ 9 174 actifs en emploi dans un métier vert

■ 224 819 actifs en emploi dans un métier verdissantCes 9 174 actifs en emploi dans un métier vert représentent 0,6% de l’ensemble des actifs en emploi de la région ; cette part est de 0,5% au niveau national. Les actifs en emploi dans un métier verdissant représentent eux, 13,1% des actifs en emploi de la région ; cette part étant de 13,6% au niveau national.

Dans une étude de juin 2013, l’Insee Nord – Pas-de-Calais a retenu 11 activités dans la nomenclature NAF (nomenclature d’activité française qui caractérise l’activité des entreprises) spécifiques à l’économie verte (éco activités) et 97 pour l’économie potentiellement verdissante (activités périphériques)

Il y aurait donc en 2010, en région Nord – Pas-de-Calais : ■ 13 200 postes de travail salariés dans l’économie verte

■ 240 300 postes de travail salariés dans l’économie potentiellement verdissanteLes différences avec la première approche s’expliquent en partie par le fait que l’approche par l’entreprise comptabilise tous les emplois d’une entreprise concernée par l’économie verte, que cet emploi soit vert/verdissant ou non.Dans le même esprit que pour les PCS, les code ROME (Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois) de Pôle emploi ont été classés par l’Observatoire National des métiers de l’économie verte afin de pouvoir chiffrer les dimensions verte/verdissante au niveau du marché du travail.

Du côté de l’offre d’emploi, ce sont 2 586 offres qui ont été enregistrées par Pôle emploi en 2010 dans les métiers verts en région Nord – Pas-de-Calais (soit 1,5% du total des offres enregistrées) dont 47% sur les métiers d’entretien d’espaces naturels et de nettoyage des espaces urbains et 20 883 offres dans les métiers verdissants (soit 12,3% du total des offres enregistrées).

Du côté de la demande d’emploi, 2 769 demandeurs d’emploi1 étaient inscrits à Pôle emploi dans les métiers verts en 2010 (0,9% de l’ensemble des demandeurs d’emploi inscrits), la majorité étant, comme pour l’offre d’emploi, sur les mé-tiers d’entretien d’espaces naturels et de nettoyage des espaces urbains. Pour les métiers verdissants, 42 916 demandeurs d’emploi étaient inscrits à Pôle emploi en 2010 (13,4% de l’ensemble des demandeurs d’emploi inscrits), principalement dans le domaine de l’efficacité énergétique des bâtiments, maîtrise de l’énergie, énergies renouvelables et celui de la maîtrise de l’énergie dans les transports.

1 Il s’agit des demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) : inscrits à Pôle emploi et ayant recherché un emploi au dernier jour du mois, de catégorie A, B

et C.

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17C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

L’économie sociale et solidaire

et l’économie verte

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte18

La Chambre Régionale de l’Économie Sociale et Solidaire des Pays de la Loire (CRESS) a lancé une étude sur « La place de l’Économie Sociale et Solidaire dans les éco-filières en Pays de la Loire » afin d’alimenter la réflexion des pouvoirs publics sur les politiques publiques stratégiques de développement économique régional.

L’ESS, de par ses statuts, sa gouvernance et ses valeurs, présente des atouts réels pour le développement des éco-filières. Permettant à une diversité de parties prenantes de s’engager dans ses projets à travers l’ouverture de ses statuts et la possibilité du bénévolat dans les associations, elle défend des valeurs démocratiques qui favorisent la prise en compte de points de vue multiples, utiles à l’élaboration de solutions écologiques durables. Dans une logique davantage ascen-dante et horizontale que dans les autres entreprises, elle accorde une place particulière aux salariés et aux bénévoles, qui deviennent de véritables acteurs des éco-filières.

■ Par sa capacité d’expérimentation et l’ouverture de ses postes à de nouvelles compétences, l’ESS contribue à l’émergence de nouveaux métiers « verts »

L’Économie Sociale et Solidaire est caractérisée dans les éco-filières par un potentiel très important de créations d’emploi. Composée essentiellement de petites voire de micro-entreprises, elle connait aujourd’hui un développement important avec une forte proportion de CDI. L’emploi s’y développe essentiellement par l’émergence de nouveaux métiers (plus que par la prolifération de fonctions supports) liés aux enjeux écologiques des éco-filières.

■ La prise en compte de critères sociaux et environnementaux constitue le cœur de la stratégie et de la philosophie de l’ESS

Depuis son origine, l’Économie Sociale et Solidaire oriente ses projets vers la recherche de l’intérêt collectif. Elle dispose d’une « longueur d’avance » sur les entreprises « classiques », dont les contraintes économiques de court terme desservent bien souvent l’engagement social et environnemental. Les projets ESS, moins réticents à la prise de risque, lui permettent d’accorder une place plus importante à l’expérimentation et à la recherche de solutions durables.

■ Le développement local des éco-filières est indéniablement favorisé voire impulsé par l’ESS

L’ESS se caractérise par un fort ancrage local et dispose d’une connaissance fine des enjeux locaux et des acteurs qui lui permet de mettre en place des actions adaptées.

■ La réutilisation, la réparation et l’économie des ressources font partie intégrante des modes de fonctionnement et de consommation défendus par l’ESS

Acteur central du réemploi, l’ESS développe également les circuits de récupération entre les filières agricoles, la construction, la gestion des déchets et le développement des énergies renouvelables.

■ L’ESS, par sa recherche de solutions économiques, sociales et écologiques, favorise le développement d’une économie de fonctionnalité

L’ESS développe la coopération entre les acteurs et la mutualisation est au fondement de certaines structures comme les coopératives agricoles, les coopératives d’artisans ou encore les coopératives d’activités et d’emploi.

■ L’ESS contribue à la coopération entre la diversité des acteurs économiques dans les éco-filières

■ L’ESS mène des actions avec les citoyens, favorisées par son ancrage local et sa conscience des enjeux particuliers liés aux populations et aux territoires

L’ESS favorise la responsabilisation et la maîtrise citoyenne allant dans le sens de la prise en compte de l’environnement en rendant possible l’implication du citoyen dans ses projets en tant que financeur ou acteur du projet.

■ L’ESS, porteuse d’innovation sociale…

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19C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Dans cette étude, un certain nombre de freins au développement de l’ESS dans les éco-filières ont cependant été soule-vés et mettent en évidence des enjeux que l’ESS doit surmonter pour qu’ils n’entravent pas ses atouts :

■ Viabilité et solidité économique au cœur des difficultés de développement des structures et projets d’ESS

Que ce soit du fait de leur petite taille, de la nature des projets portés ou du positionnement des collectivités, les structures rencontrent des limites dans la levée de fonds, pourtant essentiel au financement de l’innovation dans les éco-filières.

■ Le management de la gouvernance, autre défi de l’ESS

La gouvernance collective rend nécessaire la mise en place de solutions (échanges, formation, formalisation de parcours de gouvernance, etc.) pour dynamiser la prise de décision, favoriser la compréhension des enjeux de la structure et du système de gouvernance et stimuler l’activité.

■ La coopération intra et inter filières pour décloisonner

Dans la plupart des éco-filières, il existe toujours une scission entre ESS et entreprises « classiques ». Le risque est le développement de filières à deux vitesses, la captation des marchés des uns par les autres, plutôt que la coopération intra et inter-filières et la reconnaissance de l’apport de chacun.

■ Vers une plus grande valorisation et structuration de l’innovation sociale et des nouveaux métiers

Aujourd’hui, l’ESS manque de moyens et d’outils pour valoriser, formaliser et structurer ses innovations et ses nouveaux métiers dans les éco-filières. Elle fait face également à un manque de relais par les réseaux et les pouvoirs publics dans la reconnaissance des pratiques, des normes et dans la mise en place de formations. (CRESS Pays de Loire, 2013)

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21C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Les filieres industrielles de l’economie verte

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte22

Suite aux études du Boston Consulting Group (BCG) recommandant notamment de focaliser les efforts français sur les écofilières les plus prometteuses, l’étude « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte », publiée en mars 2010 par le Commissariat Général au développement durable, présente un état des lieux dressant les forces et les faiblesses de 18 filières stratégiques à fort potentiel de croissance, des propositions de priorités.

Les 18 filières « portent toutes des enjeux importants en termes de potentiels de développement de marché et d’évolu-tions technologiques. Certaines d’entre elles contribuent à limiter les émissions de gaz à effet de serre (énergies renouve-lables, gestion, captage et valorisation du CO2) ; d’autres visent à limiter les besoins d’énergie et à en améliorer la gestion (bâtiment à faible impact environnemental, véhicule décarboné, logistique, batteries, smart grids) ; d’autres enfin contri-buent à une économie sobre en ressources (eau, déchets, chimie verte, biomasse matériaux, métrologie, optimisation) ».

Pour le Commissariat général au développement durable, entre 2009 et 2012, on constate une progression globale de la majorité de ces filières.

Au terme de cette période, on distingue :

■ les filières éco-industrielles matures

■ les filières en transition vers l’économie verte

■ les filières vertes en déploiement

■ les filières transverses accompagnant la mutation de l’économie

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23C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Pour l’ensemble, des besoins transverses sont identifiés :

■ l’inscription des politiques dans la durée en s’appuyant sur un cadre réglementaire stable,

■ un dispositif de financement adapté,

■ le renforcement du soutien à l’export,

■ une politique commerciale incitative,

■ la nécessaire prise en compte de l’acceptabilité des projets,

■ le changement des mentalités,

■ l’accompagnement de la professionnalisation des secteurs et des filières (intégration croissante du développement durable au sein des métiers existants).

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte24

A. Les filières éco-industrielles matures

Les filières eau, assainissement et génie écologique ainsi que recyclage et valorisation des déchets sont deux filières éco-industrielles sur lesquelles la France est historiquement impliquée et reconnue à l’échelle internationale. Ces filières, principalement portées par les exigences réglementaires font cependant face à des enjeux distincts pour leur développement à venir : le secteur de l’eau et de l’assainissement fait face à une concurrence accrue de la part d’acteurs asiatiques (Chine notamment), et la filière du recyclage et de la valorisation des déchets est confrontée à des problématiques de déficit d’image et de développement de nouvelles technologies de recyclage et valorisation. Le développement de nouveaux marchés, via la recherche et l’innovation, ou la valorisation des savoir-faire (formation, génie écologique…), sont des axes qui pourraient contribuer à soutenir le développement de ces filières

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25C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Les infos clésCONTEXTE

■ La filière de l’eau et de l’assainissement est une filière majeure de l’économie verte avec plus de 110 000 emplois en France. Il s’agit d’un marché mature, les nouveaux potentiels sont liés aux évo-lutions du contexte réglementaire, aux besoins de renouvellement des ouvrages de collecte et de distribution et au développement de services spé-cifiques auprès d’acteurs publics gestionnaire de ces services.

POINTS DE VIGILANCE

■ Endettement des collectivités territoriales, baisse des consommations d’eau, retour à la municipali-sation, maturité des marchés européens de l’eau, l’obligation d’attestation de conformité sanitaire.

IMPACTS EMPLOIS/METIERS

■ A horizon 2015 : 17 000 créations d’emplois dans le secteur de l’eau de la biodiversité - avec un pic en 2010/2011.

■ En raison des taux de turnover observés - 13,5 % pour l’eau et l’assainissement -, la filière devra également renouveler environ la moitié de ses effectifs d’ici à 2015.

PRECONISATIONS

■ En termes de formation dans l’eau et l’assainis-sement : besoins liés à la multiplication des outils informatiques. Spécialisation en cours des di-plômes qui doit déboucher sur 3 CAP (nettoyage, déchets/recyclage, assainissement) et 2 Bac Pro (nettoyage classique/hygiène, environnement).

Eau, assainissement et génie écologique

Présentation de la filièreLa filière « Eau, assainissement et génie écologique » couvre les activités de construction des ouvrages d’eau et d’assai-nissement (réseaux de collecte et distribution, usines de traitement), d’exploitation et de gestion des ouvrages d’eau et d’assainissement et de fabrication d’équipements dédiés aux ouvrages d’eau et d’assainissement ainsi que le génie écologique appliqué à l’eau et aux milieux aquatiques. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Contextes réglementaire et économiqueLa filière de l’eau et de l’assainissement est une filière majeure de l’économie verte avec plus de 110 000 emplois en France, et 100 000 personnes employées par les entreprises françaises de l’eau à l’international, constituant le premier secteur d’emploi environnemental et la première éco-industrie. Le secteur réalise un chiffre d’affaires de l’ordre de 17 milliards d’euros en 2010. La France dispose d’acteurs majeurs reconnus et présents parmi les leaders mondiaux et d’un

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte26

tissu de quelque 5000 PME. Trois pôles de compétitivité spécialisés dans l’eau ont été labellisés en 2010, dont l’un à voca-tion mondiale.

Le marché français de l’exploitation des services d’eau et d’assainissement est mature. Le potentiel de marché est donc principalement lié aux évolutions du contexte réglementaire et aux besoins de renouvellement des ouvrages de collecte et de distribution. Ce marché est également lié à l’amélioration de la sureté des ouvrages de distribution d’eau potable et à la connaissance de leur fonctionnement (par la mise en œuvre de réseaux de mesures).

Les marchés de niches se situent sur les activités périphériques, notamment sur les aspects métrologiques poussés par les réglementations nationales et européennes mais également sur le marché du génie écologique (notamment res-tauration des cours d’eau et phytoépuration). Le développement de la télérelève pour le suivi des données constitue également (pour les ouvrages de distribution d’eau potable et les ouvrages de collecte d’eaux usées) un marché futur.

Par ailleurs, le développement de services spécifiques (facturation, gestion de personnel,…) auprès d’acteurs publics gestionnaire des services d’eau et d’assainissement pourrait être une opportunité intéressante pour l’avenir. De plus, compte-tenu de son expérience et expertise en matière d’eau et d’assainissement, la France pourrait se positionner à l’international sur un volet formation. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Points de vigilance

■ L’endettement des collectivités territoriales

Confrontées au resserrement de leur budget, les collectivités locales sont plus exigeantes envers leurs délégataires et envisagent parfois la remunicipalisation des services d’eau et d’assainissement pour faire baisser les prix.

■ La baisse des consommations d’eau

Cette baisse structurelle, soulève la question du modèle économique des services de gestion et d’exploitation de l’eau, le plus souvent rémunéré sur la base des volumes vendus.

■ Un retour à la municipalisation

Les industriels du secteur font face à la multiplication des cas de remunicipalisation en France et en Europe. Toutefois, ces remunicipalisations masquent parfois des prestations de services assurées par les sociétés privés (facturation, gestion du personnel …).

■ Une maturité des marchés européens

Avec des taux de population reliée à un système public d’approvisionnement en eau proches des 100%, ainsi que des contrats longues durées (15 ans en moyenne), les prises de marché en Europe semblent limitées.

■ L’obligation d’attestation de conformité sanitaire

Ce système a pour objectif d’évaluer l’aptitude d’un produit à entrer en contact avec l’eau destinée à la consommation humaine, au regard des dispositions réglementaires en vigueur. Les fabricants doivent donc s’assurer de la compatibi-lité des matériaux qu’ils fabriquent avec la qualité des eaux d’alimentation et de leur innocuité vis-à-vis de la santé, en constituant un dossier de demande adressé à un laboratoire habilité par le Ministère chargé de la Santé. Cette procé-dure est perçue par certains comme longue et coûteuse et pouvant prévenir le développement sur le marché de nou-velles technologies. (MEDDE, et al., Mars 2013)

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27C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Impacts emplois, métiers et compétences évalués ou estimés (eau et assainissement)Les activités les plus classiques de la filière eau, assainissement - traitement des eaux usées,…- devraient se réduire de manière lente et progressive du fait de la recherche d’une meilleure maîtrise des flux. Toutefois, cette réduction sera plus que compensée par l’apparition et le développement de nouvelles activités - recherche des fuites, lutte contre le gas-pillage, qualité de l’assainissement, mesure des flux, éducation des consommateurs… - exigeant un niveau de formation plus élevé.

Au final, à l’horizon 2015 : 17 000 créations d’emplois dans le secteur de l’eau de la biodiversité - avec un pic en 2010/2011.

En raison des taux de turnover observés - 13,5 % pour l’eau et l’assainissement -, la filière devra également renouveler environ la moitié de ses effectifs d’ici à 2015.

En termes de formation dans l’eau et l’assainissement : besoins liés à la multiplication des outils informatiques. Spécialisa-tion en cours des diplômes qui doit déboucher sur 3 CAP (nettoyage, déchets/recyclage, assainissement) et 2 Bac Pro (nettoyage classique/hygiène, environnement). (Comité de domaine « Eau, assainissement, déchets, air », 2011)

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte28

Les infos clésCONTEXTE

■ La loi de programmation n° 2009-967 du 3 août 2009 relative à la mise en œuvre du Grenelle Envi-ronnement conforte la priorité accordée à la ré-duction des déchets.

■ Le secteur de la valorisation et du recyclage des déchets est un secteur relativement mature en France. Pour autant plusieurs segments de mar-ché pourraient jouer le rôle de relais de croissance à l’avenir.

POINTS DE VIGILANCE

■ La filière se développe principalement sous l’effet du cadre réglementaire, cependant le déficit d’image positive et des verrous technologiques freinent sa croissance.

IMPACTS EMPLOIS/METIERS

■ Le développement des filières de recyclage et de réemploi pourraient représenter en région un gise-ment de près de 2 400 emplois d’ici à 2020.

■ Les filières qui représentent un enjeu le plus fort en termes de gisement d’emplois sont les filières des déchets du BTP, des DEEE et des éléments d’ameublement.

ATOUTS EN REGION

■ La présence de différents pôles de compétitivité sur le territoire (Cd2e, TEAM², CETI, MAUD, UpTex) est un atout pour soutenir l’innovation pour déve-lopper les technologies adéquates.

PRECONISATIONS

■ Plusieurs préconisations ont émergé de l’étude sur l’offre de formation en Nord – Pas-de-Calais et sur les gisements d’emplois notamment : il faut amé-liorer la lisibilité de l’offre de formation existante en redéfinissant plus visiblement le positionnement des formations pour en faciliter la compréhension par les employeurs et les salariés, adapter l’offre de formation continue et améliorer l’attractivité de la filière.

Recyclage et valorisation des déchets

Présentation de la filièreEn application de la directive cadre déchets 2008/98, le Droit français définit un déchet comme « toute substance ou tout objet, ou plus généralement tout bien meuble, dont le détenteur se défait ou dont il a l’intention ou l’obligation de se défaire ».

Les activités et les services concernés par cette filière sont : la collecte et le regroupement des déchets, le tri, le transport des déchets, les procédés d’élimination, les procédés de valorisation, les activités associées à la dépollution des sites et

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29C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

sols pollués, les activités liées à la gestion durable des matières et à l’écoconception. Les déchets radioactifs sont exclus du périmètre (conformément à la directive Déchets de 2008).

La valorisation désigne toute opération dont le résultat principal est l’utilisation des déchets à des fins utiles en remplaçant d’autres matières qui auraient été utilisées à une fin particulière, ou la préparation de déchets en vue d’une utilisation à cette fin, dans l’usine ou dans l’ensemble de l’économie. Plusieurs types de valorisation des déchets existent :

■ la valorisation énergétique : exploitation du gisement d’énergie contenu par les déchets via la production d’élec-tricité, de chaleur ou de vapeur

■ la valorisation matière : utilisation de tout ou partie d’un déchet en remplacement d’un élément ou d’un matériau

■ la valorisation organique : utilisation pour amender les sols de compost, digestat ou autres déchets organiques transformés par voie biologique. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Contextes réglementaire et économiqueLa nouvelle directive cadre, adoptée le 20 octobre 2008 par le Conseil des ministres européens de l’environnement et sa transposition par l’ordonnance n° 2010-1 579 du 17 décembre 2010 portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne dans le domaine des déchets, stipule que la gestion des déchets devra respecter la hiérarchie suivante :

■ prévenir la production de déchets ;

■ préparer les déchets en vue de leur réemploi ;

■ développer le recyclage ;

■ développer la valorisation ;

■ les éliminer de manière sûre et dans des conditions respectueuses de l’environnement.

Au plan national, la loi de programmation n° 2009-967 du 3 août 2009 relative à la mise en œuvre du Grenelle Environ-nement conforte la priorité accordée à la réduction des déchets. Cette priorité doit être envisagée dès la fabrication du produit (dans une logique d’éco-conception) mais également lors de sa distribution. (ADEME, 2012)

Les objectifs nationaux fixés par le Grenelle de l’environnement visent à améliorer le taux de recyclage matière et organique à 35 % en 2015 et 45 % en 2020. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Le secteur de la valorisation et du recyclage des déchets est un secteur relativement mature en France. Pour autant plusieurs segments de marché pourraient jouer le rôle de relais de croissance à l’avenir. Ainsi, le taux de recyclage des déchets municipaux qui reste faible, comparativement à d’autres pays européens, et certaines filières de valorisation matière, organique et énergétique pourraient se développer dans les années à venir. Une part croissante des déchets représente désormais une ressource économique et stratégique du fait de la raréfaction de certaines matières pre-mières (risque de pénurie mondiale d’ici 2030 pour le plomb, zinc, nickel, cuivre) et de l’énergie.

Les principales évolutions de la filière à terme seront liées au développement d’activités ciblées par flux de déchet (valorisation, développement d’outils de tri et de collecte, captation de nouveaux gisements tels que métaux rares ou déchets du BTP…), aux besoins croissants en matière première ou en énergie ou à la mise en œuvre de nouvelles réglementations. Certaines filières de recyclage et valorisation disposent en effet d’un important potentiel de déve-loppement compte tenu des volumes mobilisables et/ou de leur valeur ajoutée.

A plus long terme la transition vers une économie circulaire pourrait être initiée et se développer notamment sous l’effet de politiques publiques incitatives et l’effet de l’atteinte de limites en matière de taux de recyclage et de valori-sation. Dans le court et moyen terme, la Responsabilité Elargie du Producteur constitue probablement l’un des moyens les plus efficaces pour développer la valorisation des déchets. (MEDDE, et al., Mars 2013)

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte30

Points de vigilance

L’ADEME a identifié 6 grandes familles de verrous pouvant limiter ou empêcher le développement de la filière.

■ Les verrous technologiques Ils sont liés à la capacité des équipements, procédés et techniques à effectuer de façon plus efficace, adaptée (notamment aux nouveaux produits et nouvelles matières) et économiques les opérations de démantèlement, déchiquetage, broyage, tri, préparation à la transformation et à la capacité à renforcer l’intégration des matières premières de recyclage dans les produits ou à l’accroissement de leur valorisation énergétique

■ Les verrous liés à la caractérisation des gisements de déchets et des matières notamment en terme de connais-sance de leur composition (actuelle et à court terme)

■ Les verrous liés à la logistique et à la traçabilité

Il faut s’assurer de la capacité à collecter des gisements même diffus et d’assurer la traçabilité des matières et substances

■ Les verrous économiques, politiques, réglementaires et liés à l’organisation des acteurs

Il faut connaître de façon précise et approfondie les modèles économiques à l’œuvre et déterminer les effets des politiques publiques sur l’ensemble de la chaîne de valeur (soutien à l’émergence d’une offre française d’équi-pementiers par exemple)

■ Les verrous sociologiques

Le déficit d’image positive de la filière est un frein à son développement. Il soulève notamment des difficultés à recruter du personnel, une acceptabilité plus complexe des matières premières de recyclage par les parties pre-nantes et des interrogations quant aux bénéfices réels ou perçus des activités de recyclage sur l’environnement

■ Les verrous liés aux impacts environnementaux et sanitaires notamment du fait d’un manque de connaissance de ces impacts, de leurs mesures et suivis. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Impacts emplois, métiers et compétences évalués ou estimés

D’après comité filière Eau Air Déchets Assainissement, en dix ans, la filière a globalement gagné 26,8 % d’emplois, soit environ 60 000 nouveaux salariés. Les secteurs en plus fort développement sont ceux de la gestion durable de l’eau, de la réhabilitation des sols, des eaux et des déchets.

Les activités les plus classiques de cette filière devraient se réduire de manière lente et progressive du fait de la recherche d’une meilleure maîtrise des flux. Toutefois, cette réduction sera plus que compensée par l’apparition et le développement de nouvelles activités (lutte contre le gaspillage, mesure des flux, éducation des consommateurs…) exigeant un niveau de formation plus élevé.

Les nouvelles filières à forte intensité technologique et humaine, qui nécessitent aujourd’hui plus de 3 emplois pour 1 000 tonnes, devraient continuer à croître. Cette augmentation des volumes collectés et valorisés devrait donc avoir un impact positif direct sur la croissance de l’emploi. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Au final, l’accroissement du nombre d’emplois a été évalué à 17 000 créations d’emplois dans le secteur des déchets à l’horizon 2015 et en raison des taux de turnover observés, la filière devra renouveler environ la moitié de ses effectifs d’ici à 2015. Sont alors prévus 5 800 recrutements dans le secteur des déchets et du recyclage (national).

D’après l’étude sur les gisements et mutations d’emplois liés à l’économie verte à horizon 2020 en Nord - Pas-de-Ca-lais (ADEO; SISIFE, 2012), les filières « classiques » (métaux, papier-cartons, verre, plastiques), étudiées dans le contrat d’étude prospective (CEP) national réalisé à l’initiative de Federec et publié en 2010, présentent des gisements d’em-

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31C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

plois très réduits. Néanmoins, s’il n’y a pas de création importante d’emploi sur ces filières, les besoins en recrutement à venir liés au remplacement des départs à la retraite et aux mobilités professionnelles – le secteur peine à fidéliser ses salariés – sont importants. Ainsi, en 2011, plus de 1 000 déclarations préalables à l’embauche ont été enregistrées dans les activités de la branche du recyclage.

Le développement des filières de recyclage et de réemploi pourraient représenter en région un gisement de près de 2 400 emplois d’ici à 2020. La majorité de ces emplois se situeraient dans le tri et la production, mais comme il a été souligné, la collecte et le transport des déchets est primordiale pour le développement des filières, de même que le développement des emplois de tri / déconstruction dans les secteurs producteurs de déchets. Sur les filières étudiées de manière approfondie, la répartition des emplois supplémentaires est la suivante (ADEO; SISIFE, 2012) :

Emplois identifiés en 2011 Emplois en 2020 Différentiel 2011 - 2020

Collecte/transport 433 1 140 707

Tri/production 1 264 2 633 1 369

Vente/redistribution 91 238 147

Autres 223 386 163

TOTAL 2 011 4 397 2 386

Il est à noter que l’étude fait l’hypothèse d’une évolution importante de la productivité dans ces filières, en particulier dans celles qui fonctionnent aujourd’hui en majorité avec des emplois subventionnés, et qui sont amenées à s’indus-trialiser (mobilier, textile, Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques (DEEE)).

Les filières qui représentent un enjeu le plus fort en termes de gisement d’emplois sont les filières des déchets du BTP, des DEEE et des éléments d’ameublement. Il s’agit toutefois d’être vigilant sur la filière ameublement, car à l’exemple de précédentes REP qui avaient été annoncées comme porteuses pour l’emploi, les impacts pourraient ne pas se concrétiser si le développement de la filière n’est pas porté par différentes actions volontaristes (mise en place d’un circuit de collecte par exemple).

Contrairement aux métiers verdissants, il ne s’agit pas pour les métiers du recyclage d’acquérir de nouvelles compé-tences liées à la transition verte, puisqu’il s’agit d’une éco-activité, mais de développer et renforcer des compétences liées aux évolutions de l’activité économique : diversification de l’activité (déchets, matières/matériaux collectés et traités) et nouveaux gisements ; évolution règlementaire rapide ; concurrence accrue et concentration ; renforce-ment des normes : santé au travail (hygiène et sécurité), traçabilité, etc. ; automatisation des processus. Cette réor-ganisation du travail liée à la structuration des filières amenées à traiter des plus gros volumes a des conséquences en termes de compétences à mobiliser ou à développer.

Le développement de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) dans les entreprises du recy-clage constitue un enjeu majeur pour faire face à l’industrialisation des chaînes, permettre le développement des compétences et la polyvalence en réponse au développement de nouvelles technologies et de la multi-activité, et pour fidéliser les salariés en leur offrant des parcours professionnels.

Bonnes pratiques et initiatives en région La présence de différents pôles de compétitivité sur le territoire (Cd2e, TEAM², CETI, MAUD, UpTex) est un atout pour soutenir l’innovation pour développer les technologies adéquates. (ADEO; SISIFE, 2012)

Comparativement à d’autres régions, l’offre de formation dédiée spécifiquement à la filière déchets-recyclage peut être jugée plus qu’intéressante : le CAP OIR (Opérateur des Industries du Recyclage) n’est dispensé que dans 7 éta-blissements en France dont le CFA ADEFA (au Lycée Turgot à Roubaix).

Pour les entreprises peu habituées à s’organiser sur la question de la formation ou les TPE, la démarche PRODIAT les aide à structurer une démarche en étant accompagnées, qui pourra leur servir ensuite lors de prochains recrutements (PRODIAT est accessible individuellement pour les adhérents OPCALIA). (E2i, et al., 2013)

Page 32: Synthèse - C2RP · 4 C2RP Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte Point méthodologique Différents

C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte32

Les objectifs de PRODIAT sont :

■ Faciliter le recrutement au sein des TPE-PME grâce au contrat de professionnalisation ;

■ Professionnaliser un salarié sur un métier tel qu’il est réellement exercé dans l’entreprise ;

■ Organiser les temps de formation interne ou externe en fonction de l’activité de l’entreprise : jusqu’à 100 % du temps en interne ;

■ Mobiliser les savoir-faire internes de l’entreprise. (OPCALIA)

L’ADEFA est l’organisme-architecte en région repéré pour les actions PRODIAT.

Un Groupement d’Employeurs « Eco-activités » a été créé le 18 janvier 2013, et a depuis obtenu sa labélisation en tant que GEIQ. L’association a pour objet la mise à disposition à but non lucratif de ses salariés auprès des entreprises membres en veillant à notamment à l’organisation des parcours de qualification et d’insertion professionnelle. La for-mule Groupement d’Employeurs apparaît comme une solution pertinente pour répondre aux besoins de recrutement d’opérateurs non qualifiés mais formés à la fois sur les enjeux du développement durable et de la filière déchets-recy-clage et sur le (ou les) terrain(s) d’application (lieux de production). Le GE peut être un formidable levier de mobilité professionnelle transversale. (E2i, et al., 2013)

Préconisations pour mieux connaitre et anticiper les impacts du développement de la filière sur les métiers

Plusieurs préconisations ont émergé de l’étude sur l’offre de formation en Nord - Pas-de-Calais (E2i, et al., 2013) et sur les gisements d’emplois (ADEO; SISIFE, 2012) notamment :

■ Améliorer la lisibilité de l’offre de formation existante en redéfinissant plus visiblement le positionnement des forma-tions pour en faciliter la compréhension par les employeurs et les salariés

Compte tenu du nombre limité d’acteurs de formation spécialisés sur le sujet, et de leur complémentarité supposée, la mise en place d’une forme de « Conseil pédagogique » commun à toutes ces formations, où seraient conviés des représentants d’entreprises régionales de toute taille, pourraient permettre d’adapter les contenus de formations dans une logique de continuité et de complémentarité.

■ Adapter l’offre de formation continue

► En inspirant une réflexion collective sur une organisation de la formation continue pensée non plus entreprise par entreprise, mais par regroupement d’entreprises proches géographiquement.

► En proposant un accompagnement des TPE sur leur développement stratégique (en amont des questions de formation), et axer la réflexion sur la valorisation.

► En privilégiant le recours à l’alternance comme moyen de formation et d’intégration de jeunes (en âge, ou en expérience dans le domaine) salariés, en recourant notamment au contrat de professionnalisation, qui s’appuie sur le dispositif PRODIAT d’OPCALIA, qui s’avère particulièrement pertinent dans le contexte.

► En impliquant davantage les entreprises d’insertion autour des suites de parcours au sein de la filière : ELISE, Triselec, Envie 2E, … en faisant en sorte que le parcours professionnel au sein de la filière fasse partie des pistes à suivre. Des relations privilégiées doivent être engagées avec des entreprises du secteur pour que les entreprises d’insertion puissent être repérées comme des partenaires en amont de l‘embauche de droit commun, dans leur légitimité de « mise à l’emploi ».

► En élargissant l’offre de formation non certifiante, avec notamment le développement de formations continues sur les filières spécifiques.

► En élaborant des passerelles entre les métiers (polyvalence et parcours professionnels).

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33C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

ZOOM Economie Circulaire

Comme indiqué dans la feuille de route

du gouvernement, le modèle « produire,

consommer, jeter » a atteint ses limites. Le

développement de l’économie circulaire

doit contribuer à changer nos modes de

production et de consommation, à réorien-

ter notre politique industrielle, et s’appuyer

sur les initiatives des territoires. L’amélioration

de la gestion des ressources et des déchets

est porteuse d’activité et d’emplois locaux,

pérennes, non délocalisables. Ces emplois

sont aussi liés à l’économie sociale et soli-

daire (ESS) avec notamment les activités de

réemploi, de réutilisation, et de recyclage.

La réflexion doit porter sur l’ensemble du

cycle de vie des produits, dans une chaîne

allant de l’amont - la conception des pro-

duits, à l’aval - leur recyclage ou leur réem-

ploi, en passant par l’utilisation du produit.

L’économie circulaire implique également

un déplacement de la valeur, perceptible

dans certains secteurs, de la propriété vers

l’usage (économie de la fonctionnalité).

Enfin, l’économie circulaire doit prendre en

compte les enjeux de transports et de logis-

tique, les enjeux de lutte contre l’étalement

urbain et l’artificialisation des sols, les enjeux

de protection de la biodiversité. (Gouverne-

ment, 2013)

>>

Dans cette optique de mobilité professionnelle, le GEIQ est porteur de perspectives, à condition d’en valoriser pleine-ment le potentiel.

■ Améliorer l’attractivité de la filière (image) en menant, en parallèle des actions préconisées ci-dessus, des actions spécifiques de communication et de présentation des activités, métiers de la filière auprès des étudiants, des jeunes, et des demandeurs d’emploi : valorisation de la mobilité horizontale, de la diversité des métiers, des par-cours au sein de la filière… et féminiser les métiers.

Pour le comité de filière Eau, Assainissement, Déchets et Air, il faut également assurer la professionnalisation des métiers nouveaux : maîtres composteurs...

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte34

B. Les filières en transition vers l’économie verte

Ces filières sont aujourd’hui en pleine mutation et intègrent de façon croissante le développement durable dans leur stratégie et dans leurs opérations. Les principaux enjeux concernent l’accompagnement des transformations de modes de production et le développement de nouvelles compétences et de nouveaux métiers (notamment pour les filières à fort contenu en emplois) et le soutien à l’innovation (nouvelles techniques, nouvelles technologies, développement de niches…) en particulier pour contribuer à la compétitivité de ces filières à l’international. C’est en particulier le cas du bâtiment, de l’automobile, de la logistique et gestion de flux, des matériaux (en particulier composites) et de la chimie. Dans un contexte économique difficile, la prise en compte par ces activités des enjeux de l’économie verte, offre de plus des opportunités en termes de redéploiement des activités et de diversification de marché. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Page 35: Synthèse - C2RP · 4 C2RP Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte Point méthodologique Différents

35C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Les infos clésCONTEXTE

■ La « RT 2012 » pose des objectifs ambitieux en ma-tière d’efficacité énergétique avec un maximum d’énergie consommée fixé à 50 kWhep/(m².an).

■ Un nouveau label qualité pour les profession-nels, la mention « Reconnu Garant de l’Environ-nement » (RGE) regroupe plusieurs appellations, qualifications et certifications.

■ Le Nord - Pas-de-Calais, région fortement urbani-sée disposant d’une proportion élevée de loge-ments sociaux et d’un parc de bâtiments vieillis-sant, est caractérisé par une économie dans laquelle le poids du secteur de la construction et de la rénovation est important.

■ la Région a décidé de lancer un vaste plan ré-gional de réhabilitation énergétique et environ-nementale du parc de logements anciens avec l’objectif de 100.000 logements rénovés d’ici 2015.

POINTS DE VIGILANCE

■ Un financement des opérations de rénovation problématique et un retour sur investissement qui peut paraitre trop long et freiner certains acteurs.

■ Des chantiers de construction ou de rénovation qui mobilisent de nombreux corps de métiers qui n’ont pas une vision d’ensemble du chantier et interviennent de façon séquentielle sur les ou-vrages.

■ L’atomisation de la filière ne facilite pas la diffu-sion des connaissances et bonnes pratiques et dif-ficultés à former les artisans et ouvriers de TPE/PME qui constituent la majeure partie du tissu.

IMPACTS EMPLOIS/METIERS

■ L’enjeu principal de la transition verte pour le bâ-timent est le développement de la polycompé-

tence et de nouvelles formes d’organisation du travail.

■ Estimation pour la région: Rénovation énergé-tique = 14 489 ETP supplémentaires, soit 18 261 ETP en 2020 - Construction neuve BBC = 8 845 ETP sup-plémentaires, soit 16 431 ETP en 2020.

■ En région, les métiers les plus fortement impactés (en nombre) par l’économie verte sont les plom-biers-chauffagistes et les menuisiers métalliers.

PRECONISATIONS

■ Le contenu des formations, les compétences et connaissances des formateurs et les plateaux techniques doivent évoluer pour prendre en considération l’évolution prospective des métiers tournée vers le développement durable.

■ Besoin très important pour la formation des for-mateurs, une réorganisation des centres de for-mations (ateliers partagés entre métiers, projets pédagogiques multi métiers, usage des nouveaux matériaux).

■ Les mesures publiques en faveur de l’éco - construction, ne doivent pas occulter d’autres besoins de formation, relatifs notamment à la maî-trise des fondamentaux métiers et des savoirs de base.

Bâtiment à faible impact environnemental

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte36

Présentation de la filièreLe bâtiment à faible impact environnemental désigne la diminution de l’empreinte écologique des bâtiments tout au long du cycle de vie, en phase de construction, d’exploitation et de déconstruction. La filière « Bâtiment à faible impact environnemental » couvre ainsi les activités de construction, rénovation, gestion, exploitation et la maintenance des bâti-ments ainsi que des fournisseurs de matériaux et d’équipements. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Contextes réglementaire et économiqueLes bâtiments résidentiels et tertiaires sont les plus gros consommateurs d’énergie en France : en 2010, ils représentaient 44 % du total de l’énergie finale consommée. (ADEME)

Le Grenelle de l’environnement a constitué un tournant en termes d’évolution de la réglementation. Le Plan Bâtiment Grenelle (PBG) fixe parmi ses objectifs la réduction de 38 % des consommations énergétiques de l’ensemble du parc d’ici à 2020 (loi Grenelle 1) grâce à :

■ des niveaux de consommations énergétiques réduits dans la construction neuve : « Bâtiment Basse Consomma-tion » depuis 2012 et « Bâtiment à Énergie Positive » en 2020 (loi Grenelle 1 et 2 et directive européenne sur la per-formance énergétique des bâtiments de 2010),

■ du développement des énergies renouvelables pour atteindre 23 % en 2020 sur le territoire français. (MEDDE, et al.)

La RT 2012 fixe la consommation maximale des bâtiments neufs à 50 kWhep/m2/an (chauffage, production d’eau chaude sanitaire, éclairage, ventilation et climatisation). D’un point de vue environnemental et climatique, l’enjeu se situe véri-tablement sur la rénovation du parc existant qui représente la grande majorité du parc. Concernant la rénovation, le Plan Bâtiment Grenelle a pour objectifs la mise en œuvre de 500 000 rénovations lourdes d’ici à 2017 et l’obligation de rénovation du parc tertiaire public et privé avant 2020 (loi Grenelle 2). Enfin, une future « réglementation sur le bâtiment responsable 2020 » est en préparation avec l’exigence pour les nouveaux bâtiments de produire plus d’énergie qu’ils n’en consomment, comme l’anticipe déjà le label BEPOS. (TEE Ile-de-France, 2013)

Après avoir résisté un peu plus longtemps que les autres secteurs économiques, le bâtiment est à son tour entré dans la crise début 2009. Il devrait donc logiquement sortir plus tardivement de cette phase difficile. Toutefois, l’ensemble des dispositifs et mesures incitatives issus du Grenelle de l’Environnement devraient constituer un véritable soutien à l’emploi dans ce secteur.

Des mesures incitatives sont mises en place pour les travaux de rénovation. Tous ces travaux doivent être effectués par des professionnels. Un nouveau label qualité pour les professionnels, la mention « Reconnu Garant de l’Environnement » (RGE) regroupe plusieurs appellations, qualifications et certifications : Quali’bois, Quali’Sol, Quali’PV, Quali’Pac (Qua-lit’EnR), Qualifelec, Qualibat, Eco artisan et Les pros de la performance énergétique. (TEE Ile-de-France, 2013)

Le Nord - Pas-de-Calais compte environ 1 750 000 logements individuels et collectifs. La consommation énergétique de ces logements est importante : plus de 300 kWh/m²/an en moyenne. Ces logements représentent également plus de 20 % des émissions de gaz à effet de serre et plus de 25 % des consommations énergétiques du Nord - Pas-de-Calais. La réno-vation de ces logements anciens représentera un potentiel important d’économies d’énergie et de réduction d’émis-sions de gaz à effet de serre. Face à ce constat, et compte-tenu des enjeux au regard du Plan climat et de l’objectif « facteur 4 », la Région Nord - Pas-de-Calais a décidé de lancer un vaste plan régional de réhabilitation énergétique et environnementale du parc de logements anciens avec, dans un premier temps, l’objectif de 100.000 logements rénovés d’ici 2015.

Par ailleurs, la Région Nord - Pas-de-Calais a signé le 16 janvier dernier un partenariat avec la Banque Populaire du Nord, la Caisse d’Epargne Nord France Europe et le Crédit Agricole Nord de France afin qu’elles proposent aux particuliers des prêts adaptés - tant en montant, durée que taux - au financement des travaux de réhabilitation énergétique de leur habitation. Ces prêts permettront également de prendre en charge le coût de l’Audit énergétique et environnemental (AEE) réalisé par un professionnel indépendant formé à cet effet, ainsi qu’une partie des travaux induits par la rénovation (réfection du sol, mise aux normes des réseaux…). (Conseil Régional Nord - Pas-de-Calais)

Page 37: Synthèse - C2RP · 4 C2RP Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte Point méthodologique Différents

37C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Points de vigilance

■ Conjoncture et financement difficilesLe secteur du bâtiment n’est pas épargné par la crise économique. De plus les contraintes budgétaires réduisent les possibilités de financements publics..

■ La réhabilitation, un sujet complexe pour les particuliers

■ Une filière à deux vitessesPour réaliser une construction ou une rénovation de qualité, le maître d’œuvre doit associer l’ensemble des corps de métiers et les faire travailler ensemble et non plus successivement. La conception globale du bâtiment à faible impact environnemental, du berceau à la tombe, n’est pour l’instant accessible qu’aux plus grandes entreprises du secteur, qui possèdent les ressources et les moyens suffisants pour adapter leur stratégie aux enjeux. En revanche, les PME, les TPE et les artisans souffrent de leur taille modeste pour bâtir une approche collective et globale de l’ouvrage.

■ La difficile équation de la formationLa filière très atomisée ne facilite pas la diffusion des savoirs et des bonnes pratiques. Les artisans et les ouvriers du bâti-ment représentent plus de 90 % des emplois. Pour les structures très petites, il est souvent difficile de libérer les artisans et ouvriers pour suivre des formations. Pourtant, le succès de la transformation de la filière vers le bâtiment à faible impact environnemental passera nécessairement par une main d’œuvre plus qualifiée, par une connaissance des technologies clés et des solutions d’amélioration énergétique performantes, une maîtrise de l’approche globale des bâtiments et sur-tout sur la capacité à vendre la réhabilitation thermique et environnementale des bâtiments (cf. partie suivante).

■ Des procédures historiques qui peuvent freiner le développement d’écoproduitsL’émergence de nouveaux produits, et notamment de matériaux issus de la biomasse, peut être freinée par un cadre de reconnaissance rigide et couteux.

■ Timidité des entreprises françaises dans les appels à projetsLes entreprises françaises sont peu présentes sur des projets transnationaux soutenus par la Commission Européenne par opposition à l’Allemagne, l’Espagne ou l’Italie. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Impacts emplois, métiers et compétences évalués ou estimésLes différents acteurs de la filière sont :

■ la maîtrise d’ouvrage, commanditaires, gestionnaires (les donneurs d’ordre)

■ la maîtrise d’œuvre, l’ingénierie

■ les entreprises réalisant les travaux

■ les fournisseurs, industriels et distributeurs

■ les exploitants du bâtiment, entretien, maintenance et consommation

■ les acteurs et services associés.

Du fait du Grenelle et de la RT 2012, les corps d’état du bâtiment connaissent tous de profonds bouleversements de leur métier tant au niveau des compétences (avec de nouvelles techniques et de nouveaux gestes qu’ils devront maîtriser parfaitement) qu’au niveau des comportements (savoir travailler ensemble). (TEE Ile-de-France, 2013)

La construction et la vie des bâtiments durables intègrera également les métiers liés au recyclage des déchets et à la gestion des risques naturels ou encore au développement des éco-matériaux. (intercariforef 2013)

Ces changements de pratiques imposent à chacun de mieux connaître les champs de compétences des autres métiers et d’être capable d’en identifier les contraintes, mais aussi de repenser, pour les responsables hiérarchiques les processus d’organisation et de gestion des chantiers dans une dimension globale (ordonnancement des travaux, spécification des détails de pose, vérification des normes).

L’interconnexion des enjeux des différents corps de métiers rend nécessaire une coordination suivie des travaux afin d’assurer la bonne organisation des différentes interventions. Cette mission doit être prise en charge par une personne

Page 38: Synthèse - C2RP · 4 C2RP Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte Point méthodologique Différents

C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte38

clairement identifiée (bureau d’étude, chargé d’affaire, commis, chef de chantier ou technicien de coordination des travaux).

Du fait de la généralisation du recours à des équipements et des matériaux nouveaux, la pratique de certains métiers tend à exiger des compétences croisées. Exemple : Pour réaliser des prestations de couverture végétalisée, les com-pétences du couvreur (étanchéité et mise en œuvre sur un pan incliné en hauteur) doivent être associées à celle du paysagiste. (TEE Ile-de-France, 2013)

Le secteur du bâtiment en région Nord - Pas-de-Calais comptait en 2010 plus de 83 000 salariés, 14 000 chefs d’entreprises artisanales et 6 700 intérimaires, soit plus de 91 000 travailleurs1. Une large majorité d’entre eux sera amenée à intervenir sur les marchés de l’économie verte. Il y a donc un différentiel important entre le nombre d’ETP liés aux marchés de l’économie verte et le nombre de travailleurs impactés, chaque travailleur ne passant en moyenne qu’une partie de son temps sur des marchés « économie verte ». Ainsi, il a été estimé que la filière batiment représenterait un gisement potentiel d’emplois important, avec près de 25 500 ETP supplémentaires en 2020 par rapport au volume d’emplois liés à l’économie verte aujourd’hui :

■ La rénovation énergétique constitue l’essentiel du gisement : le « décollage » du marché de la rénovation éner-gétique sur les logements individuels et l’augmentation de la part de rénovations permettant une haute perfor-mance énergétique pourrait générer, dans le scenario retenu par l’étude, 14 500 ETP supplémentaires.

■ Environ 2 300 de ces ETP sont liés au développement des marchés de l’installation d’équipements d’énergies renouvelables, porté pour une large part par le passage à la norme BBC qui rend obligatoire l’installation d’équi-pements d’énergies renouvelables sur les bâtiments neufs.

■ Dans un scenario volontariste, la reprise des marchés de la construction neuve et, surtout, la mise en œuvre d’un nombre significatif de projets de développement durable (éco-quartiers, renouvellement du parc immobilier,…) seraient à même de générer près de 9 000 ETP supplémentaires à horizon 2020 dans la construction neuve BBC. A ceux-là s’ajoute le transfert de 9 200 ETP existants de la construction « classique » vers la construction BBC, qui sans constituer un gisement d’ETP supplémentaires représente un enjeu en termes de formation et d’accompa-gnement à la mutation des métiers.

Les métiers les plus fortement impactés (en nombre) par l’économie verte en Nord - Pas-de-Calais sont les plombiers-chauffagistes et les menuisiers métalliers. (ADEO; SISIFE, 2012)

Depuis 2006, la profession a mis en place le dispositif national FEEBAT (Formation aux Economies d’Energies dans le Bâti-ment. FEEBAT est constitué de cinq modules consacrés à l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments, à l’identification d’éléments clefs d’une offre globale, tant en ce qui concerne la rénovation que dans le résidentiel neuf, ainsi qu’aux économies d’énergie dans la construction. L’accessibilité des entreprises aux modules de formations reste souvent problématique. En effet, les très petites entreprises du bâtiment demeurent dans l’incapacité de dégager du temps pour la formation. (TEE Ile-de-France, 2013)De plus, le retour d’expérience du dispositif FEEBAT alerte sur la difficulté récurrente de former les ouvriers de production.

D’autres évolutions sont à anticiper, telle que l’intégration de la gestion de l’eau ou des déchets avec de nouvelles tech-nologies ainsi que les questions liées à la qualité de l’air intérieur.

Bonnes pratiques et initiatives en région De multiples initiatives en région sont à remarquer.

Dans le COS Bâtiment, plusieurs fiches action sont en lien avec l’économie verte :

■ Accompagner les SCOP BTP dans la mise en place expérimentale d’un label RSE SCOP BTP

■ « Construire Propre »

■ Renforcer les compétences des professionnels intervenant dans le domaine des énergies renouvelables

1 Chiffres tableau de bord emploi-formation CCCA-BTP, 2011

Page 39: Synthèse - C2RP · 4 C2RP Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte Point méthodologique Différents

39C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

■ Mise en place du « Centre Ressources Régional sur la qualité environnementale et énergétique du bâti » en vue de la constitution d’un Cluster en Eco Construction et Efficacité Energétique dans le Bâtiment

■ Sensibiliser et former les formateurs des centres de formation aux problématiques du Grenelle de l’environnement

En 2008, le C2RP avait réalisé une étude sur l’ingénierie de la formation qui posait les bases d’un plan d’actions sur les capacités d’adaptation et d’innovation des Organismes de Formation.

Dans le cadre de la mobilisation pour la mise en œuvre du projet de réhabilitation énergétique et environnementale de 100 000 logements initié par le Conseil Régional, le C2RP a été chargé de mettre en place une action expérimentale de formation en vue de formaliser un module de formation intitulé « Auditeur énergétique et Environnemental ». Ce module a été transféré à quinze organismes de formation de la Région Nord Pas-de-Calais le Jeudi 13 décembre 2012, afin qu’ils soient outillés pour répondre aux appels à projets des différents OPCA œuvrant sur ce domaine en vue de former un volume suffisant d’auditeurs pour satisfaire au déploiement de cette démarche en Région (montée en charge du volume d’audit dans le cadre du Plan 100 000 logements).

Le C2RP a également réalisé un « serious game » destiné aux formateurs de la région dans le domaine de la rénova-tion énergétique des bâtiments, intitulé « Ecorénover, c’est mon affaire ». Ce jeu porte sur la rénovation d’une maison « 1930 » typique de la région, avec un déroulement en trois parties : diagnostic des sources de déperdition énergétique, organisation du chantier de rénovation et visite de la maison rénovée. Il est disponible gratuitement pour l’ensemble des organismes de formation du Nord – Pas-de-Calais sur la plateforme P2RL (Plateforme régionale de ressources en ligne) du C2RP.

L’IDDR (Institut du Développement Durable et responsable de l’Institut Catholique de Lille) à la demande de la Région, travaille actuellement, en partenariat avec le C2RP, à la construction d’un module de formation de formateurs du bâti-ment sur l’intégration de la biodiversité dans les projets de construction (ingénierie pédagogique et connaissance tech-nique).

En Nord - Pas-de-Calais, 7 Maisons de l’Emploi se sont engagées dans la démarche ADEME-AVE: MDE Lille Lomme Hel-lemmes, du Calaisis, de Dunkerque, du bassin de Lens Liévin - Hénin Carvin, du Nord Avesnois, de Valenciennes Métropole et du Cambrésis. Dans chaque bassin d’emploi participant à l’expérimentation, le projet mobilise l’ensemble des acteurs concernés afin de les amener à élaborer des plans d’action pour le Bâtiment durable.

Cinq partenaires régionaux (la Chambre de métiers et de l’artisanat de région ; le Conseil Régional ; l’ADEME ; la FFB (Fé-dération française du bâtiment) et la CAPEB (Confédération artisanale des petites entreprises du bâtiment)) ont conçu le programme SESAME (Services aux entreprises, spécialisés dans l’accompagnement à la maîtrise de l’énergie). Ce pro-gramme s’adresse spécifiquement aux entreprises artisanales du bâtiment et a pour objectif de les accompagner dans leur mutation commerciale et organisationnelle pour aborder les marchés de l’éco rénovation et de la performance énergétique.

Il faut noter enfin l’existence d’un Pôle d’Excellence BTP en région : INOTEP. INOTEP a pour ambition de contribuer à déve-lopper en région Nord – Pas-de-Calais l’innovation, le développement technologique et la création d’activités dans le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics. Il est conçu comme une organisation permettant de :

■ Renforcer les collaborations entre les acteurs de la filière : entreprises du BTP, sociétés d’ingénierie, maîtres d’ou-vrage, organismes de recherche et de formation,…

■ Mobiliser les acteurs et contribuer à leur mise en réseau, faciliter l’accès à la connaissance technologique, construire une vision prospective et partagée pour définir une stratégie commune,

■ Favoriser l’innovation, l’animation de projets scientifiques, la labellisation de projets collaboratifs R&D, la recherche et l’obtention de financements,

■ Anticiper les besoins en compétences et accompagner l’évolution des métiers,

■ Promouvoir et communiquer sur les expertises de la filière, initier des partenariats à l’international

INOTEP, déploie depuis 3 ans une dynamique liée à la filière Habitat et Bâtiment Intelligent (cluster HBI). (INOTEP)

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte40

Préconisations pour mieux connaitre et anticiper les impacts du développement de la filière sur les métiersL’offre de formation aux métiers du Bâtiment est abondante. Toutefois le contenu des formations, les compétences et connaissances des formateurs et les plateaux techniques doivent évoluer pour prendre en considération l’évolution pros-pective des métiers tournée vers le développement durable.

Les connaissances des enseignants et formateurs doivent se mettre en cohérence avec les évolutions technologiques, techniques, environnementales réglementaires. Ces enjeux pour la formation se traduisent par un besoin très important pour la formation des formateurs, une réorganisation des centres de formations (ateliers partagés entre métiers, projets pédagogiques multi métiers, usage des nouveaux matériaux (problème des coûts)).

Le retour d’un marché de la performance énergétique ne pourra se passer d’une nouvelle offre de formation en direc-tion des ouvriers de production. Plusieurs pistes peuvent être envisagées :

■ l’identification par les clients de la compétence des entreprises réalisant des travaux concourant à améliorer la performance ;

■ la proposition d’une formation FEEBAT en direction des maitres d’œuvres ;

■ l’offre d’une formation sur site. Plusieurs formations se déroulant en alternance pourraient proposer le déroulement d’un module performance globale qui se déclinerait métier par métier au cours de la période en entreprise avec la présence d’un formateur sur site. (ADEO; SISIFE, 2012)

Le e-learning peut être mobilisé pour des contenus pédagogiques, liés par exemple à l’évolution réglementaire, même si cette modalité formative se révèle plus appropriée pour les salariés qualifiés du secteur (architectes, employés de bureaux d’études techniques, diagnostiqueurs, électriciens). (TEE Ile-de-France, 2013)

Il faut former au-delà de la performance énergétique car elle ne recouvre pas l’ensemble des évolutions à venir de la construction durable. La gestion des déchets de chantier possède encore une marge de progression importante qui nécessite de continuer de former notamment au tri sur chantier. L’approche paysagère est peu utilisée, les toitures végé-talisées sont exceptionnelles… (ADEO; SISIFE, 2012)

Les mesures publiques en faveur de l’éco-construction ne doivent pas occulter d’autres besoins de formation, relatifs notamment à la maîtrise des fondamentaux métiers et des savoirs de base.

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41C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Présentation de la filièreLa filière « logistique et gestion de flux » correspond aux activités liées à la conception et la gestion des chaînes d’appro-visionnement. Ces chaînes comprennent les transports liés à la fourniture en matières premières sur les lieux de fabrication, les livraisons aux entrepôts, plateformes, centres de tri et de distribution, la disposition des différents centres, la manuten-

Les infos clésCONTEXTE

■ Le secteur des transports est fortement respon-sable de l’accroissement de la consommation d’énergie en France, ainsi que des émissions de polluants et de gaz à effet de serre. Il représente 80 % de la consommation d’énergie, tous modes de transport confondus.

■ La logistique et le transport sont au cœur des en-jeux économiques du Nord – Pas-de-Calais. Les enjeux ne sont pas que transport ou développe-ment durable, ils sont aussi économiques.

■ La population du secteur Transport et logistique est globalement plus âgée que la population to-tale en emploi, ce qui pose le problème du renou-vellement des emplois à moyen terme.

POINTS DE VIGILANCE

■ Un report modal limité par les ruptures de charge, la qualité des infrastructures et pour le ferroviaire, la fiabilité des informations disponibles.

■ Des acteurs du transport fluvial qui sont principa-lement des artisans disposant de flottes peu mo-dernes.

■ L’expertise d’entreprises étrangères en matière de transport de fret fluvial et ferroviaire peut concur-rencer les acteurs français.

IMPACTS EMPLOIS/METIERS

■ Peu de nouveaux métiers mais des compétences ou savoir-être complémentaires qui touchent la quasi-totalité des métiers.

■ Si une majorité de métiers s’enrichissent de nou-velles compétences, certains nouveaux métiers, tels le « gestionnaire d’espace logistique urbain » ou le « coordinateur urbain », émergent.

PRECONISATIONS

■ Mettre en place une veille sur le transport et la logistique durable, renforcer les actions de com-munication, d’information métiers et sur la chaîne logistique intermodale, identifier et alimenter les observatoires et outils existants.

■ Il s’agit également de réfléchir à des modules de formation ou de professionnalisation, en majorité sur des formats courts, intégrés dans des forma-tions existantes.

Logistique et gestion de flux

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte42

tion, l’affrètement, et l’entreposage. Le transport des marchandises peut être routier, ferroviaire (conventionnel, combiné ou ferroutage), fluvial, maritime ou encore aérien, mobilisant ainsi des acteurs divers.

La filière logistique a un rôle majeur à jouer vis-à-vis des objectifs de réduction des gaz à effet de serre avec trois objectifs essentiels : transporter davantage de marchandises au moyen d’un nombre moins élevé d’unités de transport, promou-voir l’inter-modalité et les modes de transport alternatifs à la route et réduire la pollution intrinsèque des zones logistiques et des modes de transport. Les perspectives d’emploi des nouvelles technologies de l’information et de la communica-tion sont nombreuses et prometteuses.

Contextes réglementaire et économiqueLe secteur des transports est fortement responsable de l’accroissement de la consommation d’énergie en France, ainsi que des émissions de polluants et de gaz à effet de serre. Il représente 80 % de la consommation d’énergie, tous modes de transport confondus.

Depuis 1971, l’Europe contrôle les émissions des véhicules routiers par l’élaboration de normes de plus en plus sévères afin d’améliorer la qualité de l’air. Plusieurs directives fixent les valeurs limites d’émissions pour les véhicules légers et lourds et pour un grand nombre de polluants.

Cependant, la diminution des consommations et émissions unitaires des véhicules est compensée par l’accroissement des trafics routiers. Il est donc aussi nécessaire d’agir sur les trafics urbains et interurbains pour réguler leur croissance. C’est naturellement celle des trafics routiers qu’il faut tenter d’infléchir en transportant « mieux » : favoriser un report des trafics routiers vers les modes moins consommateurs et moins polluants (ferroviaire, fluvial, transports collectifs) ; et/ou « moins » en optimisant la chaine logistique. Dans les conclusions du Grenelle de l’Environnement, les différentes techniques de transports combinés font parties des solutions à promouvoir pour réduire l’impact environnemental des transports de marchandises. (ADEME)

Le Schéma Régional Climat, Air, Énergie (SRCAE) précise les objectifs à atteindre pour la région Nord - Pas-de-Calais :

■ Réduire de 20 % la consommation d’énergie par rapport à 2005.

■ Réduire de 20 % les émissions de GES par rapport à 2005.

■ Multiplier par 3 les consommations d’énergie renouvelable à horizon 2020.

Avec 550 km d’autoroutes, plus de 1550 km de voies ferrées et 580 km de voies fluviales commerciales, le Nord - Pas-de-Calais est une des zones où les flux d’échanges de marchandises sont les plus intenses en Europe. Les enjeux pour le ter-ritoire du verdissement du transport et de la logistique sont économiques et environnementaux. L’objectif est de réduire les émissions de GES (-20 %), mais aussi les T/km (-10 %) à l’horizon 2020.

La région est la 4ème région française en termes d’effectifs transport et logistique et représente 7,1 % des emplois natio-naux et est une des zones où les échanges de marchandises sont les plus intenses en Europe. En Nord - Pas-de-Calais, le secteur transport et logistique de marchandises représente 45 000 emplois et 3 200 entreprises. Les trafics se caractérisent par une prédominance du mode routier avec 86 % des T/km réalisées, une congestion avérée sur certains axes (A1) et une stagnation des modes alternatifs à la route (mode ferroviaire avec 11 % des T/km et mode fluvial avec 3 % des T/km). (Jonction Etudes Conseil; Samarcande, 2014)

Les enjeux transport sont accentués par les réalisations et les projets de nouvelles infrastructures de transport (autoroutes, tunnel, ports, fer). Ils resteront majeurs dans les années et décennies à venir, au travers notamment :

■ Des grands projets d’infrastructures (Seine-Nord Europe, d’autoroutes ferroviaires, notamment Dourges – Mou-guerre, port de Calais 2015…) ;

■ De la part croissante accordée à l’intermodalité, plus que jamais au centre des enjeux transports et d’aménage-ment de la région ;

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43C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

■ Des enjeux portuaires vont devenir cruciaux, le contexte de « mondialisation » a mis les ports au centre des échanges. Les relations terrestres port-hinterland plus que jamais enjeux majeurs.

Après la période de crise (2008 / 2009), les difficultés de recrutement réapparaissent avec le redémarrage de l’activité. L’appareil de formation est bien présent et réparti sur le territoire, avec une absence cependant de dispositifs touchant au fluvial, ce qui pose question dans la perspective du projet Seine Nord Europe.

Points de vigilance

■ Le manque de fiabilité et d’informationsAujourd’hui, les manques perçus par les chargeurs et logisticiens de fiabilité (retards, grèves…) et d’information caracté-risant le transport ferroviaire constituent un frein pour les directions logistiques et le développement du fret ferroviaire. A l’inverse, le transport routier offre une grande flexibilité et constitue donc une solution de repli intéressante.

■ La qualité des infrastructures et leur disponibilité

Les infrastructures de transports ferroviaire et fluvial sont jugées de qualité insuffisante. Par ailleurs, les opérateurs fluviaux nationaux sont majoritairement des artisans dont la flotte n’est que peu modernisée. Pour pouvoir être efficaces, les investissements importants dans les infrastructures devront être suivis par une modernisation de la flotte des opérateurs, et induire une structuration renforcée de la profession. Il est également à noter que le projet du canal Seine-Nord Europe, s’il contribue à la modernisation du réseau et du marché en ouvrant de nouvelles possibilités pour le transport fluvial, consti-tue également un risque pour les sociétés françaises de batellerie, qui devront faire face à une concurrence accrue des sociétés néerlandaises, leaders au niveau européen.

■ Le manque de structuration de la filière

Les acteurs du secteur sont particulièrement éclatés notamment sur la filière de transport fluvial où se concentrent de nombreux artisans. Le manque de structuration de la filière, de modernisation des flottes et le besoin en compétences face à une concurrence croissante sont des freins au développement de la filière.

■ La typologie des déplacements et les ruptures de charges

De nombreux déplacements sont réalisés sur de courtes distances (moins de 150 kilomètres). Les ruptures de charges cor-respondant aux transbordements sont alors très coûteuses par rapport au coût total du transport, et limitent la pertinence économique du transport combiné. L’offre de transport monomodale par route est donc souvent plus économique.

■ Le manque de massification

La compétitivité du transport de fret ferroviaire est dépendante du taux de remplissage des trains et des taux de retour à vide. Le manque de massification peut provenir d’un nombre trop important de plates-formes multimodales n’agrégeant pas suffisamment de marchandises. Il est donc particulièrement intéressant d’exploiter les lieux de massification les plus importants : les ports.

■ Des procédures administratives complexes pour les activités logistiques

■ Des responsabilités décisionnelles et politiques partagées concernant les activités de logistiqueL’activité logistique regroupe des professions diverses (transport, entreposage, manutention, immobilier, voirie, etc.) réfé-rant à des administrations multiples (ministères en charge de l’industrie et du commerce, des transports, de l’aménage-ment du territoire, etc.). Le partage de ces responsabilités traduit de manière incomplète la transversalité de l’activité logistique mais contribue à ralentir la prise de décision, et peut conduire à la non prise en compte d’externalités néga-tives. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Impacts emplois, métiers et compétences évalués ou estimésAu niveau national, dans les transports ferroviaires et les transports collectifs urbains en site propre, la réalisation d’infras-tructures devrait créer 80 000 emplois entre 2010 et 2020.

L’exploitation de 50 projets de transport urbain (tramway notamment) représente au minimum 5 000 emplois de gestion des réseaux qui seraient à pourvoir et à former sur la période 2010-2020.

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte44

Dans le domaine du transport routier (marchandises et voyageurs) où la tension offre/demande est forte, la pyramide des âges et la part des agents de plus de 50 ans (26 %) élevée permettent d’anticiper un fort taux de renouvellement dans les 10 ans. Actuellement déjà plus de 7 000 conducteurs routiers partent à la retraite chaque année.

Dans le transport par voie d’eau, la construction du canal Seine nord représente près de 9000 emplois avec les zones logistiques et les emplois induits. (MEDDE, et al., 2011)

Les différentes mesures engagées pour favoriser le report modal pourront engendrer sur ces emplois : ■ Une diminution globale des tonnes-kilomètres parcourues par les transporteurs routiers et donc des emplois liés,

particulièrement pour les petites entreprises familiales.

■ Une sédentarisation de certains emplois. En effet le transport combiné repose sur un pré-acheminement et post-acheminement par la route. Dans le cas du transport routier sans ferroutage, les trajets du transporteur sont donc locaux, ce qui correspond à une amélioration des conditions de travail.

■ Le développement des emplois liés à la manutention, au transbordement et à l’affrètement. L’éco-logistique en se développant offrira cependant des opportunités de création d’emplois à plus forte valeur ajoutée avec l’émer-gence de nouvelles technologies de l’information et de la communication. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Dans les dix ans, la moitié des emplois logistique et transport du Nord - Pas-de-Calais (environ 50 000) sera concernée par le verdissement. Parmi ces emplois, 35 000 conducteurs sont potentiellement concernés en Nord - Pas-de-Calais (dont 10 000 en compte propre). Le transport routier connaît en effet de nombreuses évolutions, techniques - véhicules propres, amélioration des motorisations, organisationnelles – rationalisation, mutualisation, bonnes pratiques (Eco- conduite), qui contribuent au verdissement des métiers.

Dans le transport routier, l’objectif est d’élever le niveau de formation des conducteurs.

Les actions de formation professionnelle portant sur une conduite économe en énergie sont à généraliser. En cas de reprise forte, le recrutement de nouveaux conducteurs n’est pas assuré. Des actions de formation au permis PL et d’inci-tation auprès de la population en âge de choisir un emploi sont donc à étudier. Le métier de chauffeur-livreur, qui com-bine la relation à la clientèle, la conduite en milieu urbain et la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, justifie une attention particulière et devrait faire l’objet d’une véritable formation.

Les pratiques de verdissement sont étroitement associées aux logiques d’optimisation et de rationalisation. Chaque ac-teur voit son métier évoluer pour s’intégrer dans une vision « chaîne » ou système. Les métiers concernés par ces évolutions sont les métiers du transport (routier, fluvial, ferroviaire), les métiers des prestataires de service logistique, les métiers logis-tiques des industriels et des distributeurs. Le verdissement des emplois du transport et de la logistique se traduit essentielle-ment par l’intégration aux métiers existants de compétences ou de savoir-être complémentaires, liés à des modifications dans l’utilisation de moyens existants, à l’intégration de nouvelles technologies, à des optimisations et rationalisations générant moins d’impacts environnementaux, à l’évolution des conditions d’exercice du métier. Ces modifications ne se traduisent pas systématiquement par des créations d’emplois, sauf lorsqu’il y a création de nouvelles infrastructures (SNE notamment). Il s’agit de combiner autrement ou de transférer des compétences pour faire évoluer des socles métiers, plutôt que des bouleversements radicaux. Tous les secteurs sont touchés, à des degrés divers.

De nouvelles modalités de transport fluvial apparaissent (évolution de la batellerie artisanale, batellerie industrielle). Au-delà du transport fluvial ou ferroviaire, des réflexions sur l’organisation de l’intermodalité sont nécessaires. En effet, le développement de systèmes intermodaux suppose de réfléchir non seulement sur les modes alternatifs ou les complé-mentarités de modes (mer/fer/fleuve/route) mais plus globalement sur tout le système intermodal. Les principaux métiers concernés sont les métiers du transport fluvial, les métiers des plateformes intermodales, les métiers des ports (en tant qu’interfaces modales et logistiques), les métiers du transport routier (approche), les métiers des clients (industriels / dis-tributeurs).

La méconnaissance des métiers des autres parties prenantes de la chaîne apparaît comme un frein, notamment quand il s’agit de co-modalité.

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45C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

La logistique urbaine touche toutes les agglomérations du Nord - Pas-de-Calais. Ainsi les organisations logistiques « en construction » visant la circulation optimisée des marchandises en ville devraient faire appel à des compétences spéci-fiques ou complémentaires aux métiers existants, tant chez les opérateurs ou prestataires que chez les donneurs d’ordre ou les institutions en charge de ces problématiques. Les métiers concernés par ces évolutions sont ceux du transport routier, avec notamment l’émergence d’un livreur-urbain, les métiers des prestataires de service logistique, en charge de la gestion des centres de distribution urbain, espaces logistiques urbains et autres espaces de proximité, mais aussi les métiers des institutionnels (Ville, Communauté urbaine, aménageurs …), en charge de l’organisation même de la Ville et de l’intégration de la problématique marchandises aux outils et schémas en lien avec la mobilité, comme le PDU. Si une majorité de métiers s’enrichissent de nouvelles compétences, certains nouveaux métiers, tels le « gestionnaire d’espace logistique urbain » ou le « coordinateur urbain », émergent. (Jonction Etudes Conseil; Samarcande, 2014)

Bonnes pratiques et initiatives en région Les acteurs du Nord - Pas-de-Calais sont particulièrement actifs et de très nombreux projets se concrétisent, contribuant au développement du transport et de la logistique, dans une logique de verdissement. Il s’agit notamment de grands projets d’infrastructures tels que le canal Seine-Nord Europe, de projets d’autoroutes ferroviaires, notamment Dourges – Mouguerre, de portuaire avec port de Calais 2015… Ces différents projets soutiennent la part croissante de l’intermoda-lité ainsi que des ports, et s’inscrivent dans une logique d’amélioration des relations terrestres port-hinterland, des relations transfrontalières et de la transversalité, plus que jamais enjeux majeurs.

En plus d’un appareil de formation bien présent sur le territoire, on y retrouve :

■ Un appareil de recherche et des universités réparties sur le territoire ;

■ Le pôle de compétitivité I-Trans (ferroviaire) ;

■ Des pôles de compétitivité mobilisateur/en lien avec la logistique et le transport : PICOM (commerce).

Les dispositifs de recherche et de soutien à la filière (pôles de compétitivité, pôle d’excellence, Club 59/62, Club Transport et logistique) produisent de l’innovation tant technologique qu’organisationnelle et alimentent les dispositifs et outils de formation (notamment, mais pas exclusivement, le Campus Euralogistic). (Jonction Etudes Conseil; Samarcande, 2014)

Préconisations pour mieux connaitre et anticiper les impacts du développement de la filière sur les métiers Les trois pistes principales sont :

■ La mise en place d’une veille sur le transport et la logistique durable, permettant de suivre l’évolution du verdisse-ment et la mise en place de bonnes pratiques.

■ Le renforcement des actions de communication, d’information métiers et notamment une communication sur « les nouvelles images du transport », venant contrebalancer la représentation d’un transport routier obligatoire-ment polluant, ou d’un transport fluvial systématiquement lent et massifié. Il est important aussi de communiquer sur des représentations de la chaîne logistique intermodale, des acteurs qu’elle mobilise, des innovations qu’elle requiert et des nouveaux modèles d’organisation.

■ L’identification et l’alimentation des observatoires et outils existants en éléments spécifiques visant à améliorer la connaissance partagée des systèmes logistiques et de leurs évolutions (définitions, indicateurs, enjeux, métiers, compétences)

De façon plus spécifique, et en fonction des différentes familles de métiers identifiées, il s’agit de réfléchir à des modules de formation ou de professionnalisation, en majorité sur des formats courts, intégrés dans des formations existantes.

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte46

Préconisations issues de l’étude prospective sur l’évolution des compétences dans les métiers du transport de marchandises et de la logistique en Nord – Pas-de-Calais (Jonction Etudes Conseil; Samarcande, 2014) :

Métiers du transport fluvial Besoin de veille et de formations de formateursMétiers des portsMétiers des clientsMétiers en lien avec les plateformes multimodales et les prestataires logistiquesMétiers des prestataires logistiques et transport Métiers des industriels Métiers des distributeurs

Vraie pertinence à développer des modules de formation sur :- Docker terrestre (manutention lourde sur plateformes tri-modales) - Intermodalité (connaissance transport fluvial, transport ferroviaire, intermodalité) dans formations existantes

Métiers des prestataires logistiques et transport Métiers des industriels Métiers des distributeurs Métiers des institutionnels et aménageurs Coordinateur urbain

Pertinence à développer des modules de formation à inté-grer dans des formations existantes : - Métiers de l’urbanisme Coordonnateur / interface urbaine (nouveau métier) - Livreur urbain (métier en très forte évolution)Actions de communication portant sur la logistique urbaine autant que sur les métiers concernés

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47C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Présentation de la filièreLa filière « Véhicules décarbonés » correspond aux activités liées à la fabrication des véhicules émettant peu de dioxyde de carbone (véhicules hybrides, électriques ou thermiques utilisant des combustibles peu émetteurs), aux offres de ces véhicules pour les clients particuliers et les entreprises ou les collectivités, aux infrastructures de recharge et de mobilité (parkings…) et aux opérateurs de mobilités. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Les infos clésCONTEXTE

■ Le marché des véhicules électriques et hybrides dispose d’un fort potentiel de croissance.

■ L’objectif à 2020 est d’atteindre 2 000 000 véhi-cules électriques et hybrides rechargeables.

POINTS DE VIGILANCE

■ Des verrous technologiques (autonomie restreinte, temps de charge long, …) qui restent à lever.

■ Le manque d’infrastructures et de points de re-charge constitue un frein psychologique à l’achat des véhicules décarbonés.

IMPACTS EMPLOIS/METIERS

■ En région, la filière automobile concerne 23 237 salariés, 3 690 bénéficiaires de formation continue et 4 100 jeunes en formation initiale et d’insertion.

■ Les métiers devraient être à plus haute valeur ajoutée.

■ L’évolution des activités et les besoins en compé-tences nouvelles nécessitent une adaptation de la formation.

■ Certains métiers de la filière automobile souffrent aujourd’hui d’un manque d’attractivité auprès des jeunes.

PRECONISATIONS

■ Accompagner l’évolution des métiers.

■ Développer une filière électrique et hybride com-pétitive.

■ Promouvoir les emplois verts au sein de la filière automobile afin d’améliorer l’image des métiers de l’automobile.

■ Travailler sur une typologie fine, activité par acti-vité, des nouveaux besoins de compétences.

ATOUTS EN REGION

■ La présence du pôle de compétitivité i-Trans pour développer le secteur des transports innovants.

■ Stratégie régionale favorable avec les leviers d’actions issues du COS « automobile et services de l’automobile ».

Véhicules décarbonés

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte48

Contextes réglementaire et économiqueL’objectif national est d’atteindre 2 000 000 de véhicules électriques et hybrides rechargeables en circulation et de déployer un réseau de 4,4 millions de points de recharge d’ici à 2020 (DGEC, 2012). Au sein du marché de l’automobile, globalement stable dans l’hexagone, le marché des véhicules électriques et hybrides dispose d’un fort potentiel de croissance.

Le gouvernement a lancé, en octobre 2009, le « Plan national pour le développement des véhicules électriques et hybrides rechargeables », visant à accompagner la filière, depuis la recherche et le développement jusqu’à sa mise en place

Une convention relative au programme « véhicules du futur » a été signée le 8 décembre 2010 entre l’État et l’ADEME. Elle a pour but de financer la recherche et le développement dans ce secteur, et inclut notamment les projets en faveur des véhicules routiers faiblement émetteurs de CO2. (InterCarifOref, 2013)

Points de vigilance

■ Des verrous technologiques (autonomie restreinte, temps de charge long, …) qui restent à lever. ■ Le manque d’infrastructures et de points de recharge constitue un frein psychologique à l’achat des véhicules

décarbonés. ■ Les véhicules restent coûteux à l’achat. ■ Les besoins en matières premières sont croissants. ■ Le recyclage des batteries n’est pas encore opérationnel pour un volume important. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Impacts emplois, métiers et compétences évalués ou estimésEmploi

L’industrie automobile française est responsable de 220 000 emplois en 2010 (MEDDE, et al., Mars 2013).

L’électrification des véhicules vendus correspond globalement à un transfert des emplois et du chiffre d’affaire de la filière thermique vers l’hybride et l’électrique. Les métiers devraient cependant être à plus haute valeur ajoutée compte tenu du fort contenu technologique et d’un besoin accru en services.

A l’échelle française, la mutation de la filière automobile traditionnelle vers les véhicules décarbonés permettrait de sou-tenir l’adaptation des emplois liés au thermique vers des emplois liés à ces nouvelles technologies.

Au niveau régional cela concerne : 23 237 salariés, 3 690 bénéficiaires de formation continue (ANFA 2011), 4 100 jeunes en formation initiale et d’insertion (ANFA).

Cette filière se découpe en trois grands types d’activités :

■ Les activités liés à la conception des nouveaux produits : il y aura des nouveaux métiers, mais sans doute avec peu d’effectifs, et surtout il y aura des évolutions voire des reconversions de métiers déjà existants. A tous les niveaux de qualification professionnelle, les concepteurs devront intégrer les principes de l’éco-conception. Il y aura donc vraisemblablement des besoins de mise à niveau des compétences des opérateurs pour intégrer les données du développement durable.

■ Les activités liées à la fabrication des véhicules et des sous-ensembles : dans ce domaine, les entreprises sont de grands groupes de niveau mondial ; elles intègrent largement les enjeux de compétence dans leur stratégie et dis-posent des ressources internes pour accompagner les mutations induites par l’évolution des marchés automobiles.

■ Les activités liées à l’usage des véhicules (maintenance, distribution, services) et au recyclage des produits au-tomobiles : les enjeux d’évolution sont plus difficiles à appréhender dans les métiers à l’aval de la production (distribution, services, maintenance, recyclage, etc.) car les acteurs sont nombreux et variés et les structures, de petite taille, ne disposent pas des moyens pour intégrer dans leur stratégie les enjeux liés à l’évolution des métiers. (MEDDE, et al., 2011)

Formation

L’évolution des activités et les besoins en compétences nouvelles nécessitent une adaptation de la formation pour les nouveaux entrants, pour les salariés en activité et les personnes en recherche d’emploi.

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49C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

La filière automobile souffre aujourd’hui d’un réel manque d’attractivité auprès des jeunes. (MEDDE, et al., 2011)

Les acteurs de la filière et professionnels de la formation se mobilisent pour informer les jeunes sur les métiers de l’auto-mobile. Le fonds d’assurance formation de la branche automobile (Anfa) organise des journées de sensibilisation auprès des enseignants et formateurs sur les évolutions technologiques liées aux contraintes environnementales, ainsi que des conférences, qui abordent les questions des véhicules électriques, des véhicules hybrides, des véhicules à l’hydrogène et aux biocarburants. (InterCarifOref, 2013)

Bonnes pratiques et initiatives en région La stratégie régionale de développement de la filière automobile et des services de l’automobile fait partie de l’objet des Contrats d’Objectif Sectoriel (CPRDFP, 2012). Parmi les leviers d’actions on trouve : « Véhicule Electrique : opportunités in-dustrielles de développement en Nord – Pas-de-Calais – Conséquences sur l’évolution des métiers et des compétences » et « Dynamique des nouvelles énergies dans les véhicules ».

Le Pôle de compétitivité i-Trans rassemble des entreprises d’envergure internationale, des PME/PMI voire des TPE, des la-boratoires, des centres de recherche publics et privés, des centres de formation supérieure, Universités et grandes écoles, pour développer des compétences uniques en réponse aux grands défis posés par le secteur des transports innovants.

Le pôle a également labellisé 19 projets de formation supérieure. (i-Trans)

Préconisations pour mieux connaitre et anticiper les impacts du développement de la filière sur les métiers

■ Intégrer des notions fondamentales dans toutes les formations et lors de la mise à jour des connaissances des sala-riés dans le cadre de la formation continue.

■ Des réflexions et actions sont en cours chez les deux constructeurs français pour accompagner l’évolution des métiers notamment pour les familles des métiers : « Approche sur le Cycle de Vie » ; « Réglementations sur le péri-mètre international » ; « Normalisations » ; « Processus de fabrication décarbonée ».

■ Travailler sur une typologie fine, activité par activité, des nouveaux besoins de compétences induits par la muta-tion vers l’économie verte, avec précision des diplômes concernés (ex. conseil et apprentissage de l’écoconduite, éco-conception, maintenance des systèmes complexes liés aux nouvelles technologies, écoentretien, vente de nouveaux véhicules et services, stationnement et gestion des infrastructures de recharge électrique, gestion des déchets, recyclage, etc.).

■ Développer une filière électrique et hybride compétitive. Les métiers liés à l’électricité automobile et à la méca-tronique devraient dès lors faire l’objet d’une attention particulière.

■ Développer le statut « d’emploi partagé » à destination des PME pour pallier à l’incapacité de disposer d’un emploi à plein temps dédié dans la gestion de l’environnement.

■ Rechercher des modalités adaptées qui permettront d’apporter des bonifications à l’insertion, la réinsertion ou la reconversion professionnelles, sur des emplois tels que définis comme verts dans la filière (exemple : souplesses dans l’utilisation des contrats aidés, des outils de transition professionnelle et des exonérations de charges sociales). Le poste d’ « opérateur service rapide », dont les besoins d’embauche sont répartis sur l’ensemble du territoire, est accessible aux publics sans diplôme.

■ Promouvoir les emplois verts au sein de la filière automobile pourra être un moyen d’améliorer l’image des métiers de l’automobile ; la désaffection des jeunes pour ces métiers est aujourd’hui sensible. (MEDDE, et al., 2011)

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte50

Présentation de la filièreLa chimie verte, ou chimie durable, selon la définition de Paul Colonna, se définit « comme la conception, le dévelop-pement et l’utilisation de produits chimiques et de procédés visant à réduire ou éliminer l’usage ou la formation de subs-tances dangereuses ou toxiques pour la santé et l’environnement »

Les infos clésCONTEXTE

■ Doit répondre à 4 défis : technologique, industriel, économique et sociétal pour prouver son effica-cité.

■ Grande opportunité pour les entreprises fran-çaises : gain de compétitivité, diversification, attractivité, …

■ Engagement des acteurs de l’industrie chimique : utilisation de 15 % de matières végétales dans les procédés industriels d’ici 2017.

POINTS DE VIGILANCE

■ Une capacité d’investissement incertaine du sec-teur de la chimie, des enjeux de profitabilité sur la chimie du végétal et le développement du recy-clage, des incertitudes sur une offre de biomasse durable (chimie du végétal), des enjeux de me-sure et suivi des résultats, des enjeux de formation et de développement de compétences, notam-ment liés au déficit d’image de la filière.

IMPACTS EMPLOIS/METIERS

■ Sur la chimie en général : tendance à l’élévation des niveaux de qualification / des difficultés à re-cruter, liées à la faible attractivité des métiers et à la concurrence entre secteurs industriels / une pyramide des âges vieillissante.

■ Focus chimie végétale : avec la mise en place de mesures volontaristes par les différents acteurs, la chimie du végétal pourrait compter près de

19 055 ETP de plus en 2020 en France et se pré-senterait en position favorable pour l’horizon 2030.

PRECONISATIONS

■ Les avancées technologiques constituent pro-bablement l’une des principales forces motrices du développement de la chimie verte. Les cher-cheurs doivent trouver des solutions nouvelles ou qui se substituent à celles déjà en place à condi-tion qu’elles soient compétitives (défi écono-mique), qu’elles s’intègrent à un bilan global (défi industriel) et qu’elles répondent à de nouvelles at-tentes (nouveaux comportements du consomma-teur, des politiques ou d’un secteur client ; c’est le défi sociétal).

ATOUTS EN REGION

■ Présence du Pôle Matériaux et Applications pour une Utilisation Durable (MAUD), pôle de compéti-tivité national dédié aux matériaux, à la chimie et à la chimie verte.

Chimie verte

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51C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Elle est systématiquement associée aux 12 principes développés en 1998 par Paul T. ANASTAS et John C. WARNERCes principes concernent aussi bien la synthèse de nouveaux produits plus écologiques que la recherche et l’utilisation de solutions alternatives aux produits existants. (Carmée (CARIF- OREF Picardie), 2009)

Contextes réglementaire et économiquePour se développer et se substituer progressivement à une chimie traditionnelle, la chimie verte doit prouver son effi-cacité industrielle, économique et environnementale. Pour cela, elle se doit de répondre à quatre défis principaux qui s’imbriquent entre eux : technologique, industriel, économique et sociétal. Les avancées technologiques constituent probablement l’une des principales forces motrices du développement de la chimie verte. Les chercheurs doivent trou-ver des solutions nouvelles ou qui se substituent à celles déjà en place à condition qu’elles soient compétitives (défi éco-nomique), qu’elles s’intègrent à un bilan global (défi industriel) et qu’elles répondent à de nouvelles attentes (nouveaux comportements du consommateur, des politiques ou d’un secteur client ; c’est le défi sociétal). (Carmée (CARIF- OREF Picardie), 2009)

La chimie verte et la chimie du végétal représentent donc des opportunités pour les industries françaises tant en termes de gain de compétitivité (réduction des consommations de ressources notamment), que de diversification de marché (développement de la chimie du végétal pour des agro-industriels, nouveaux débouchés pour le secteur agricole...) ou d’attractivité (amélioration de l’image de la filière en France).

Dans cette perspective, les acteurs de l’industrie chimique se sont engagés en 2007 à utiliser d’ici 2017 15 % de matières premières d’origine végétale dans leurs procédés industriels ainsi qu’à diversifier les ressources utilisées. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Le Nord – Pas-de-Calais abrite l’Institut Français des Matériaux Agro-sourcés, lancé début 2014, qui a pour vocation de stimuler la compétitivité française de la filière de chimie du végétal.

Il repose sur un partenariat public/privé composé de laboratoires et d’entreprises de la région Nord – Pas-de-Calais et s’appuie sur 3 objectifs :

■ La recherche► Développer des travaux de R&D. ► Mettre au point de nouvelles technologies, destinées à créer des matériaux et usages innovants à partir de ressources végétales locales (notamment les céréales et la pomme de terre féculière) et à assurer ainsi le rempla-cement progressif des plastiques et peintures d’origine fossile. ► Étudier la transformation des matières premières et la mise en forme des plastiques végétaux prenant en compte le recyclage et la gestion de fin de vie des nouveaux produits.

■ La valorisationGénérer des brevets, licences et publications scientifiques. Accompagner le transfert technologique vers les partenaires.

■ La formationFormer aux nouveaux matériaux, aux nouvelles technologies et aux concepts innovants élaborés, afin de développer de nouvelles compétences, de maîtriser de nouveaux savoir-faire, d’attirer les meilleurs talents scientifiques et de rayonner à l’international.Dans un premier temps, 6 modules de formation initiale et continue adossés aux activités de recherche seront mis en place avec des moyens de formation à distance. (IFMAS)

Points de vigilance

■ Une capacité d’investissement incertaine du secteur de la chimie Le secteur de la chimie, et en particulier de la chimie verte et du végétal, repose sur une forte composante innovation. Or compte tenu des difficultés rencontrées par les industries chimiques en France ces dernières années, seuls 3 % à 4 % du chiffre d’affaires ont été consacrés aux investissements industriels, ce qui est significativement en-deçà de la moyenne en Europe occidentale (5 à 6 %). Les évolutions de l’outil industriel se sont faites à la marge, de façon incrémentale : ce

Page 52: Synthèse - C2RP · 4 C2RP Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte Point méthodologique Différents

C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte52

constat interroge sur la capacité financière des industriels à s’engager dans une mutation vers la chimie verte. La pro-blématique du financement est particulièrement cruciale pour les PME. Les capacités d’investissement restent toutefois importantes dans le secteur agro-industriel, qui devrait jouer un rôle important dans l’essor de la chimie du végétal.

■ Des enjeux de profitabilité sur la chimie du végétal et le développement du recyclage La chimie du végétal pâtit d’un risque d’effet ciseaux qui peut décourager les investisseurs : il n’est en effet pas garanti que l’évolution du prix des bioressources soit plus favorable que l’évolution du prix des ressources fossiles. Selon certains industriels, le Brésil est le seul endroit où le « carbone bio » est compétitif tant que le baril reste inférieur à 150 $, de sorte que la seule évolution du prix des matières premières fossiles et de l’énergie ne permettra un passage aux agroressources que de manière marginale.

La question de la profitabilité est encore plus aiguë lorsqu’il s’agit de recyclage. La complexité technologique et orga-nisationnelle de la mise en place de filières de recyclage n’est que rarement compensée par une augmentation du prix des matières premières.

■ Des incertitudes sur une offre de biomasse durable (chimie du végétal) L’absence de visibilité sur la disponibilité à moyen et long termes des bioressources est un frein au développement de la chimie du végétal, d’autant plus que des tensions ont été observées au cours des dernières années sur les marchés des matières premières agricoles, et plus ponctuellement sur les marchés du bois. Par ailleurs, le développement d’une chimie verte qui génèrerait une compétition avec les usages alimentaires des sols pourrait poser des problèmes d’acceptabilité politique et sociétale. Un défi de la chimie du végétal reste donc l’organisation d’une filière stable d’approvisionnement de biomasse produite dans des conditions de durabilité satisfaisantes.

■ Des enjeux de mesure et suivi des résultats La filière de la chimie verte est une partie intégrante de la chimie et il est aujourd’hui difficile d’en suivre les développe-ments compte tenu d’une absence de données statistiques fines. Le pilotage de la filière vers une chimie plus durable serait facilité par le suivi d’indicateurs pertinents associés à un solide système de collecte des informations.

■ Des enjeux de formation et de développement des compétences, notamment liés au déficit d’image de la filière Le déficit d’image positive de la filière est un frein à son développement et soulève des difficultés pour le recrutement de personnel qualifié en milieu industriel ou académique : la question de la « relève » n’est pas résolue. Par ailleurs, l’adapta-tion des compétences aux nouveaux enjeux de la chimie (intégration de la chimie dans la chaine aval, développement de la chimie du végétal, développement du recyclage, amélioration de la durabilité de la chimie) demeure en enjeu majeur. La tendance à l’hypersegmentation des compétences dans les nouvelles générations a parfois été identifiée comme un frein aux mutations de la chimie qui font souvent appel à la multidisciplinarité. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Impacts emplois, métiers et compétences évalués ou estimésSur le secteur de la chimie en général 2

5éme rang national, secteur très concentré et capitalistique, marqué par la concurrence internationale et des enjeux de développement durable (réglementation, émergence de la chimie verte ou chimie du végétal, développement d’alternatives au service d’autres marchés comme l’industrie emballage, le packaging, l’industrie graphique, les arts de la table, l’automobile, le ferroviaire, le médical, le bâtiment, etc.Tendance à l’élévation des niveaux de qualification et affirmation du niveau IV de formation comme niveau de réfé-rence, même si certains recrutements s’effectuent encore au niveau V. Selon la profession, « le vrai souci est de trouver de bons opérateurs avec la formation adéquate ». Pour l’emploi de base, la formation adaptée est celle du bac pro industries des procédés.Des difficultés à recruter, liées à la faible attractivité des métiers et à la concurrence entre secteurs industriels sur ces niveaux de qualification, la profession soulignant qu’il existe « un véritable obstacle culturel » chez les jeunes et leur famille, des besoins relativement bien couverts au niveau III (BTS et DUT) ; un positionnement plus difficile, des licences profession-nelles, même si ce niveau peut trouver sa pertinence à terme. Un bon niveau de satisfaction des besoins au-delà.Une pyramide des âges vieillissante, qui laisse apparaître des besoins en renouvellement de main d’œuvre. (CPRDFP)

2 On considère que le développement de la chimie verte impacte l’ensemble du secteur de la chimie d’où la présence d’éléments sur le secteur en

général

Page 53: Synthèse - C2RP · 4 C2RP Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte Point méthodologique Différents

53C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Et en région …

■ 15 000 emplois directs et 30 000 emplois induits.

■ Même si tous les départs en retraite ne sont pas compensés, la chimie régionale embauche environ 400 personnes par an.

■ Pour l’instant, elle embauche encore relativement peu de profils universitaires. Elle conclut également peu de contrat d’apprentissage. (Union des Industries Chimiques)

Focus chimie végétale

La chimie du végétal est l’un des 12 principes de la chimie verte. Elle repose sur l’utilisation de ressources végétales en remplacement des ressources fossiles pour la fabrication de produits chimiques.

D’après les retours des acteurs de la filière, la chimie du végétal n’est pas vue comme étant un vecteur de développe-ment à court terme (2017/2020). L’horizon le plus probable pour un fort développement se situe autour de 2030.

Trois scénarios ont été retenus afin de modéliser l’évolution des emplois dans la filière chimie du végétal à horizon 2020 :

■ Un scénario pessimiste où les objectifs de l’UIC (Union des Industries Chimiques), à savoir 15 % d’incorporation de matières premières végétales en 2017, ne seraient pas atteints soit seulement 13 %.

■ Un scénario moyen où les objectifs de l’UIC seraient atteints.

■ Un scénario optimiste où les objectifs de l’UIC seraient dépassés. Dans ce cas de figure, plus de 15 % de matières premières d’origine végétale seraient utilisées.

Dans des conditions peu favorables au développement de la chimie du végétal, la possibilité de création, de sauve-garde ou de transition d’emplois est limitée à 5 460 ETP directs.

Avec une atteinte des objectifs de l’UIC en 2017 et un contexte stable, 12 960 ETP supplémentaires pourraient être liés à la filière d’ici 2020.

Avec la mise en place de mesures volontaristes par les différents acteurs, la chimie du végétal compterait près de 19 055 ETP de plus en 2020 en France et se présenterait en position favorable pour l’horizon 2030.

Dans le domaine technique, des besoins de formation sont nécessaires au vu du développement des ressources agricoles pour une valorisation en matériaux biosourcés, du développement de la chimie du Végétal et du recyclage (niveau master/doctorat) et de l’accompagnement nécessaire des transformateurs (plasturgistes...) à l’arrivée de ces nouveaux matériaux (niveau BAC à doctorat). (ADEME)

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte54

Présentation de la filièreLes matériaux biosourcés réunissent l’ensemble des matériaux issus de la biomasse, en opposition aux matériaux tradition-nels issus des hydrocarbures. Ils sont soit présents dans les organismes vivants (végétaux ou animaux), soit synthétisés par ces derniers, soit issus des produits et sous-produits des céréales, oléagineux et protéagineux, des plantes fibreuses ou du bois

Deux grandes familles de matériaux biosourcés :

■ Les polymères biosourcés

■ Les matériaux composites (MEDDE, et al., Mars 2013)

Les infos clésCONTEXTE

■ Polymère biosourcés : l’offre existe en France mais il reste un potentiel de développement important et notamment en termes de nouveaux segments de marché.

■ Matériaux composites : marché également exis-tant et à développer notamment à travers le do-maine du bâtiment.

■ Parmi les enjeux de développement de la filière : manque d’artisans formés et de temps aux entre-prises pour former les équipes.

POINTS DE VIGILANCE

■ Verrous technologiques et de structuration : la plupart des applications de la filière sont encore au stade de développement.

■ Verrous économiques : la filière repose sur un tissu de TPE et PME dont les capacités de financement sont limitées.

■ Verrous liés à l’aspect communication : la termi-nologie des « matériaux biosourcés » est actuel-lement non homogène au sein de la filière selon les usages. Cette terminologie complexe est un facteur de risque pour la filière et contribue à la rendre difficilement compréhensible et visible par les parties prenantes.

IMPACTS EMPLOIS/METIERS

■ Adaptation à faire des programmes de formation pour pallier à :► Un manque d’artisans disposant de références solides en matière de maîtrise des qualités tech-niques, environnementales et sanitaires des pro-duits de construction bio-sourcés► Des difficultés pour les entreprises de libérer du temps et du budget pour la formation des équipes

ATOUTS EN REGION

■ La région Nord – Pas-de-Calais est dans une dyna-mique d’innovation dans ces deux domaines.

■ Création de l’IFMAS (Institut des Matérieux Agro-sourcés).

Matériaux biosourcés

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55C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Contextes réglementaire et économiqueLes polymères biosourcés

Bien que l’offre de biopolymères, essentiellement à base d’amidon, existe déjà en France, il reste un potentiel de déve-loppement important. Celui-ci réside principalement dans la capacité des acteurs à se positionner à l’échelle industrielle sur le segment de la transformation pour que la France devienne un acteur reconnu sur l’ensemble de la chaîne de va-leur et non pas uniquement sur la partie approvisionnement en matière première. Ainsi, à titre d’exemple, la France four-nit actuellement les deux-tiers de l’amidon ou des céréales utilisés par les usines italiennes du leader Européen Novamont.

L’augmentation des capacités de transformation permettra de soutenir le développement de champs d’application déjà en phase industrielle (emballages ménagers, sacheterie, agriculture, restauration hors domicile et fournitures de bureau) et de nouveaux segments de marchés comme :

■ Les jouets ;

■ Les emballages industriels : chips de calage ;

■ L’hygiène et cosmétique : soins corporels, coton tiges ;

■ Le secteur médical : nano-capsules, reconstitution osseuse, fils de suture... ;

■ L’automobile : intérieur de voiture. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Les matériaux composites

Le potentiel de marché des matériaux biosourcés à base de fibres végétales sera déterminé à l’avenir par la capacité des secteurs industriels utilisant ces matières à s’en approprier les processus et technologies et par le développement de nouvelles applications.

Ainsi les applications des fibres de lin dans le domaine du textile et du papier sont aujourd’hui matures et les perspectives de croissance sur les applications dans le domaine du bâtiment (isolation notamment) et des transports sont promet-teuses.

La structuration de la filière sur les applications dans le domaine du bâtiment (avec notamment l’association « Construc-tions et Bioressources ») et les travaux en cours au sein du groupe de travail piloté par le Ministère du Développement Durable (MEDDE) sur les « obstacles au développement économique des filières des matériaux et produits bio-sourcés pour la construction » devraient à terme soutenir le développement de ce marché.

A noter la création de l’IFMAS (Institut des Matériaux Agrosourcés) qui est un institut de recherche de valorisation et de formation et qui a pour ambition de participer au développement d’une filière unique et innovante, partant de la transformation des plantes locales abondantes et renouvelables pour aller jusqu’à la production et la mise en œuvre de matériaux plastiques végétaux et de revêtements et peintures biosourcés. L’IFMAS s’inscrit dans une perspective de développement durable, d’affranchissement de la dépendance en matières premières d’origine fossile et de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le réchauffement climatique.

Il réunit des équipes de recherche publiques et privées du Nord - Pas-de-Calais et doit permettre de placer la région parmi les leaders français des matériaux agrosourcés en constituant l’un des pôles français reconnus sur le plan interna-tional. (MEDDE, et al., Mars 2013)

L’approche par le développement de l’innovation de la région a d’ailleurs été bien caractérisée dans une étude réalisée par le MEDDE sur les stratégies régionales de soutien aux développements des filières de production des matériaux et produits de construction biosourcés.

A travers une analyse des actions menées localement en France, cette étude a construit une typologie des stratégies régionales qui comporte également :

■ L’approche par la valorisation des ressources locales

■ L’approche par l’amélioration du bâti et de l’éco-construction

Liste des actions recensées dans l’étude

■ Améliorer les compétences des formateurs par le développement et la diffusion d’outils dédiés : le projet EOLE.

■ Mutualiser les moyens pour favoriser l’innovation technique sur la caractérisation de la matière: Le projet CAP’EM (cd2e).

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte56

■ Identifier des critères de qualités pour les fibres mises sur le marché: le projet SINFONI (Laboratoire FRD).

■ Intégrer des modules de formation sur les matériaux bio-sourcés dans les parcours de formation initiale : sensibilisa-tion, tutorat (rectorats, entreprises).

■ Développer les visites d’opérations exemplaires : recensement de bâtiments démonstrateurs (outil cartographique dédié), théâtre de l’éco-construction. (Nomadéis, 2012)

Points de vigilance

■ Les verrous technologiques et de structuration La plupart des applications de la filière (hors bâtiment pour les matériaux composites) sont encore à des stades de déve-loppement. Les enjeux technologiques, notamment au niveau des procédés, sont donc majeurs pour le développement de la filière à terme. De plus, compte tenu d’enjeux de confidentialité et propriété intellectuelle forts, les échanges, les partages de retours d’expériences et la coopération entre acteurs de la filière restent encore limités. Sur le plan de la fiabilité des allégations faites sur les propriétés et caractéristiques des matériaux biosourcés, les campagnes d’évalua-tion des performances environnementales ou techniques de ces produits n’ont à ce jour pas encore été réalisées. Ceci empêche notamment la production de fiches de déclaration environnementale, ce qui pourrait à terme constituer un obstacle au développement de ces matériaux, en raison notamment de la question de l’assurabilité dans le bâtiment. Enfin, un des verrous importants sur le plan technique réside dans l’absence de structures et programmes de formation qui permettraient un partage efficace des savoirs sur ces matériaux.

■ Verrous économiques Cette filière repose sur un tissu industriel composé de très petites et petites entreprises dont les capacités de financement sont souvent limitées. L’investissement dans des outils de production permettant d’intégrer les matériaux biosourcés ou de les produire reste donc une étape délicate. De plus, compte tenu d’une offre et d’une demande en matériaux biosour-cés difficilement caractérisables, les acteurs peinent à se positionner.

■ Verrous liés à l’aspect communication La terminologie des « matériaux biosourcés » est actuellement non homogène au sein de la filière selon les usages. Plu-sieurs termes sont utilisés tels que agromatériaux, écomatériaux ou biomatériaux (qui est d’ailleurs davantage utilisé dans le milieu médical). Cette terminologie complexe est un facteur de risque pour la filière et contribue à la rendre difficile-ment compréhensible et visible par les parties prenantes. Les travaux du CEN/TC 411 viseront à terme à lever ce verrou. Par ailleurs, les potentiels de substitution des matériaux biosourcés à des matériaux usuels ainsi que leurs avantages et bénéfices restent encore mal appréhendés par les potentiels acheteurs. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Impacts métier/formation (Focus matériaux et produits de construction biosourcés)L’étude de Nomadéis, réalisée à partir d’entretiens auprès d’acteurs régionaux, pour le MEDDE, détaille 16 enjeux relatifs au développement des filières de matériaux et produits de construction bio-sourcés.

Parmi ces enjeux, on retrouve l’adaptation des programmes de formation pour pallier à :

■ Un manque d’artisans disposant de références solides en matière de maîtrise des qualités techniques, environne-mentales et sanitaires des produits de construction bio-sourcés.

■ Des difficultés pour les entreprises de libérer du temps et du budget pour la formation des équipes. (Nomadéis, 2012)

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57C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

C. Les filières vertes en déploiement

Les principaux enjeux de ces filières concernent le développement de technologies compétitives. Les principaux leviers d’action des pouvoirs publics portent ici sur le soutien à la recherche et à l’innovation. Il s’agit notamment du captage, stockage et de la valorisation du CO2 et des biocarburants algaux dont les enjeux actuels concernent principalement de la R&D et dont les perspectives de développement du marché se situent à plus long terme. Ainsi, les biocarburants algaux nécessitent de véritables ruptures technologiques et la filière captage, stockage et valorisation du CO2 rencontre des difficultés sur la partie stockage. Sur cette dernière filière cependant, les freins liés à l’acceptabilité sociale des projets et leur viabilité économique sont également clés.

Pour les filières dont les premières applications commerciales émergent ou devraient émerger plus ou moins rapidement, comme les énergies marines, l’éolien offshore ou encore l’hydrogène et les piles à combustible, le soutien au développement du marché mais également à la structuration des acteurs sont également des enjeux.

De façon plus générale, pour l’ensemble des énergies renouvelables, les mécanismes permettant pendant une période transitoire d’assurer une compétitivité économique face aux systèmes conventionnels de production d’énergie (nucléaire, charbon, gaz…) sont essentiels pour assurer le développement des filières. (MEDDE, et al., Mars 2013)

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte58

ZOOM sur les Filières de production d’énergie à partir de sources renouvelables

En apportant des réponses au défi clima-

tique et à la sécurité d’approvisionnement,

les énergies renouvelables (ENR) constituent

l’une des clés de la transition énergétique.

La croissance est tirée par les énergies

renouvelables (en particulier le photovol-

taïque et les pompes à chaleur) et l’amé-

lioration de l’efficacité énergétique dans les

transports. Le marché global est davantage

tiré par le développement des ENR que par

l’efficacité énergétique.

Les énergies renouvelables offriront davan-

tage d’emplois sur des métiers tradition-

nels avec des nouvelles compétences. Les

compétences manquent dans certains do-

maines, notamment dans les grosses chauf-

feries bois et le biogaz pour ce qui concerne

l’ingénierie. Dans le secteur du bâtiment, la

tension sur l’emploi est également très im-

portante.

Le syndicat des énergies renouvelables a

évalué à 200 000 les emplois que pourrait

créer le secteur des énergies renouvelables

à l’horizon 2020. Toutefois, ce n’est pas une

comptabilité nette, tant il semble difficile de

mesurer les éventuelles destructions d’em-

plois dans d’autres secteurs connexes.

Le Pôle ENERGIE 2020

La 13ème Conférence Permanente du

Schéma Régional de Développement Eco-

nomique de la Région Nord - Pas-de-Calais

du 8 juin 2011 a labellisé le projet de Pôle

d’Excellence Régional « Energie 2020 », ini-

tié par la Région Nord - Pas-de-Calais et la

Communauté Urbaine de Dunkerque.

Le Pôle d’Excellence « Energie 2020 » a pour

vocation d’accompagner les acteurs régio-

naux de la filière « Energie » pour faire face

aux enjeux économiques, sociaux et envi-

ronnementaux, dans une logique de déve-

loppement économique par l’innovation.

L’objectif sera d’accompagner le déve-

loppement économique des entreprises

du Nord - Pas-de-Calais par une mise en

adéquation des besoins (efficacité énergé-

tique, maîtrise des consommations) et des

ressources énergétiques (valorisation des

énergies renouvelables et fatales, écologie

industrielle).

>>

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59C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Présentation de la filièreOn entend par biocarburant tout combustible liquide, solide ou gazeux destiné à une valorisation énergétique dans les transports et produit à partir de la biomasse (matière première d’origine végétale, animale ou fraction fermentescible des déchets). Les biocarburants sont le plus souvent utilisés sous forme d’additifs ou de compléments aux carburants tra-ditionnels (gazole, essence, kérosène ou gazeux). (MEDDE, et al., Mars 2013)

Les biocarburants participent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans la mesure où le CO2 dégagé lors de leur combustion est compensé par le CO2 absorbé durant la croissance des végétaux utilisés pour leur fabrication.

En général, les biocarburants sont classés en trois générations. Les biocarburants dits de 1ère génération sont essentielle-ment issus de ressources agricoles conventionnelles : betterave – céréales – canne à sucre pour l’éthanol, colza – tourne-sol – soja – palme pour le biodiesel.

Les biocarburants dits « avancés » à savoir de 2ème et de 3ème génération n’ont pas encore atteint le stade industriel et sont au stade de recherche et développement. Les biocarburants de 2ème génération utilisent : bois, paille, déchets, résidus agricoles et forestiers, cultures dédiées. La culture des plantes utilisées n’entrera plus en concurrence directe avec les cultures vivrières.

Les biocarburants de 3ème génération utilisent la biomasse issue de microalgues. (Direction Générale de l’Energie et du Climat, 2011)

Les infos clésCONTEXTE

■ Un objectif d’incorporation de 10 % d’énergie re-nouvelable a été fixé par la directive 2009/28/CE.

■ La France est leader européen pour les biocarbu-rants de première génération.

POINTS DE VIGILANCE

■ Les enjeux de développement de la filière résident principalement sur des aspects de recherche et de développement, de gains de compétitivité et d’acceptabilité sociale et sociétale.

■ Les biocarburants avancés ont leur place dans le marché français mais les installations de produc-tion de ces biocarburants ne devraient pas être opérationnelles avant 2020.

IMPACTS EMPLOIS/METIERS

■ Grâce aux biocarburants, de nombreux emplois agricoles ont été maintenus.

Biocarburants

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte60

Contextes réglementaire et économiqueUn objectif d’incorporation de 10 % d’énergie renouvelable en 2020 a été fixé par la directive 2009/28/CE pour le secteur des transports au niveau européen. Les biocarburants représentent la solution la plus largement disponible pour atteindre cet objectif. En 2010, ils étaient incorporés à hauteur de 6,7 % dans les carburants français.

De plus, la production des biocarburants consommés dans l’Union européenne ne doit pas provoquer des dommages sur des terres riches en biodiversité (forêts primaires, prairies naturelles…) ni être issue de matières premières provenant de terres présentant un important stock de carbone (zones humides…). Ces critères s’appliquent également aux biocarbu-rants produits à partir de matières premières en provenance de pays tiers.

Suite au Grenelle de l’Environnement, le principe de durabilité des biocarburants a été introduit dans la législation. La loi précise que la production des biocarburants est subordonnée à des critères de performances énergétiques et environ-nementales comprenant en particulier leurs effets sur les sols et la ressource en eau.

Un débat existe toutefois sur leurs bénéfices réels, en termes d’émissions de gaz à effet de serre (GES), en cas d’augmen-tation de la quantité de biocarburants consommés. (ADEME, Mars 2012)

Le marché français représentait 2,5 milliards d’euros en 2011 et la France est leader européen pour les biocarburants de première génération. (ADEME, 2012)

La filière a bénéficié d’une politique volontariste pour le développement des biocarburants, de même que de structures de recherche publique de premier plan et une position de leader mondial dans le domaine des algues.

Selon le Commissariat général au développement durable, « les enjeux de développement de la filière résident princi-palement sur des aspects de recherche et de développement, de gains de compétitivité et d’acceptabilité sociale et sociétale (concurrence avec les usages alimentaires) ».

Il existe une place réelle pour les biocarburants avancés dans le marché français. Toutefois il n’est pas attendu que les installations de production de biocarburants avancés soient opérationnelles avant 2020. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Points de vigilance

■ L’acceptabilité politique et sociétaleLes biocarburants peuvent pâtir de la contestation sociale en raison de sujets polémiques tels que la concurrence des biocarburants conventionnels avec les usages alimentaires, la pression indirecte accrue sur les forêts, etc. Cela peut affecter durablement les comportements de consommation, de même que les orientations politiques.

■ La concurrence avec les usages alimentaires des produits agricoles, un frein aux biocarburants conventionnels

■ Les usages multiples de la biomasse non agricole, un frein potentiel aux biocarburants avancésLes gisements de biomasse sont limités et sollicités pour de nombreuses applications : production de biocarburants, pro-duction d’électricité et de chaleur (biocombustibles, méthanisation), chimie du végétal, biomatériaux. Autant de filières dont il est attendu une dynamique forte dans les années à venir. Sur le secteur des déchets, des concurrences peuvent également apparaître localement sur les biodéchets (les biodéchets à haut potentiel méthanogène étant déjà large-ment sollicités dans la filière méthanisation).

■ De nombreux verrous technico-économiques sur les biocarburants avancésMalgré les moyens consacrés à la recherche et au développement, les coûts de production des biocarburants avan-cés restent très élevés, et la visibilité sur les progrès effectifs limitée. Des verrous technico-économiques sont identifiés à chaque étape des voies de synthèse des biocarburants avancés.

■ Des voies avancées très capitalistiquesLes difficultés rencontrées depuis 2011 par les acteurs positionnés sur les voies thermochimiques tiennent pour partie au besoin élevé de capital pour la mise au point de ces procédés.

■ L’instabilité conjoncturelle des prix des énergies fossiles (MEDDE, et al., Mars 2013)

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61C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Impacts emplois, métiers et compétences évalués ou estimésLa chaîne de valeur des biocarburants est complexe et très diversifiée. En effet, la production de biocarburants fait appel à différents acteurs :

■ les fournisseurs de matières premières (ressources agricoles, forestières, déchets, résidus...) et les organismes col-lecteurs/stockeurs ;

■ les négociants ;

■ les producteurs de biocarburants et les premiers transformateurs de la biomasse ;

■ les raffineurs / distributeurs de biocarburants ;

■ les utilisateurs finaux (transport routier, aérien, naval). (Direction générale de l’Energie et du climat, 2011)

Les emplois créés par la production d’énergie concernent principalement les fournisseurs de matières premières et les transformateurs de la biomasse.Emplois créés ou maintenus en France : 6 400 emplois directs en 2011 (Direction générale de l’Energie et du climat, 2011), environ 18 000 emplois directs et indirects. (MDDE et al., mars 2013))En France, pour la filière biodiesel par exemple, environ 60 000 agriculteurs cultivent du colza et du tournesol pris en charge par des organismes de collecte. La superficie agricole à mobiliser pour produire les cultures énergétiques néces-saires à l’atteinte des objectifs d’utilisation des biocarburants dans les transports à 2020 est comprise entre 2,5 et 6 millions d’hectares selon les rendements considérés soit 4,5 à 11 % des surfaces agricoles et sylvicoles totales actuelles. Ainsi grâce aux biocarburants, de nombreux emplois agricoles ont été maintenus.Pour les biocarburants à venir, notamment ceux issus de ressources forestières, l’accès à la matière première transformée implique de nombreux acteurs. La gestion de l’amont forestier concerne 250 000 personnes en France qui sont en charge de la gestion et de l’exploitation de la forêt publique ou privée ou de la première transformation du bois.Les biocarburants et plus globalement la biomasse énergie ont permis l’émergence de premiers transformateurs de bois (producteurs de plaquettes, granulés…). (Direction Générale de l’Energie et du Climat, 2011)On notera que la plupart des métiers sont accessibles après des études longues (Bac + 2 à Bac + 5). Néanmoins, certains d’entre eux sont accessibles après des études techniques courtes (BEP et Bac pro), ce qui permet de mettre un pied dans le secteur avant de se spécialiser par le biais de la formation professionnelle continue. (Cleantech)

Bonnes pratiques et initiatives en région L’entreprise Gecco à Seclin fait de la R&D et collecte les huiles usagées dans les restaurants, chez des industriels et dans les déchèteries. A Lille, la collecte est effectuée à vélo, à Lens par une entreprise d’insertion. Des fûts sont mis à disposition chez les producteurs d’huiles alimentaires usagées et échangés gratuitement et régulièrement contre un vide.

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte62

Présentation de la filièreLa filière « Eolien » couvre trois segments d’activité :

■ l’éolien terrestre (onshore)

■ l’éolien en mer (offshore) et hors éolien flottant

■ Le petit éolien

Le petit éolien désigne toutes les éoliennes d’une puissance nominale inférieure ou égale à 30 kilowatts (en Europe), raccordées au réseau électrique ou bien autonomes en site isolé. Il vise à répondre à de petits besoins électriques et alimenter des appareils électriques (pompes, éclairage, chauffage...) de manière durable, principalement en milieu rural ou sur des véhicules (voiliers, caravanes...), et est souvent accompagné d’un module solaire photovoltaïque et d’un parc de batteries. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Les infos clésCONTEXTE

■ Objectifs du Grenelle de l’environnement : 19 GW d’éolien terrestre et 6 GW en mer à l’horizon 2020.

■ La Troisième Révolution Industrielle devrait faciliter l’intégration du petit éolien au réseau électrique.

POINTS DE VIGILANCE

■ Des améliorations technologiques restent à réali-ser pour rendre plus compétitives les technologies et améliorer leur compétitivité.

■ Absence de formations dédiées à la mainte-nance des éoliennes en Nord – Pas-de-Calais.

■ Difficultés de recrutement dues à une absence d’attractivité des métiers et de mobilité.

IMPACTS EMPLOIS/METIERS

■ Si respect des objectifs, la filière éolienne repré-sentera à elle seule 60 000 emplois - dont 24 000 pour l’éolien en mer - dans l’Hexagone en 2020.

■ Projection à 2020 en région : 832 ETP supplémen-taires.

■ 700 de ces ETP sont liés au développement de l’éolien offshore, encore incertain. Le gisement sur l’éolien terrestre est estimé à 132 ETP, dont la majorité en maintenance des équipements.

PRECONISATIONS

■ Des campagnes d’information et d’orientation pourront faciliter l’accès à ces emplois.

■ Des formations courtes sont à prévoir afin de rendre immédiatement employables des deman-deurs d’emploi possédant le profil.

■ La mise en place de GTEC territoriale devrait faci-liter les transitions professionnelles.

Éolien

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63C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Le petit éolien semble être appelé à se développer de manière complémentaire au photovoltaïque. Dans les décennies à venir un réseau électrique intelligent (« Smart Grid ») ou un « internet de l’énergie » tel que proposé par Jeremy Rifkin dans son projet de 3ème révolution industrielle devrait faciliter l’intégration du petit éolien au réseau électrique.

Contextes réglementaire et économiqueEn France, le développement des énergies renouvelables a été inscrit dans un texte de loi en 2007 : loi dite du Grenelle de l’environnement. Pour aider l’énergie éolienne à se développer, des mesures incitatives sont nécessaires durant la première phase de maturité de la filière ; ces mesures sont l’obligation et les tarifs d’achat, et les appels d’offres pour la réalisation de fermes éoliennes terrestres ou en mer.

En France, la Programmation Pluriannuelle des Investissements sur la période 2009-2020 rejoint les objectifs du Grenelle de l’environnement, à savoir 19 GW d’éolien terrestre et 6 GW en mer à l’horizon 2020. (ADEME)

La France se place au 5ème rang européen avec 9 % du marché des nouvelles capacités installées en 2011. Il existe plus de 250 entreprises de tailles et de secteurs d’activité très divers qui sont répertoriées comme intervenant directement dans l’éolien et plus de 150 entreprises de sous-traitants actifs ou potentiellement actifs.

Au cours des dernières années l’appareil productif a commencé à se développer et à se structurer. Pour conforter son développement a été lancé le projet Windustry France par le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) et sa branche éolienne FEE. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Par arrêté du 25 juillet 2012 et suite au Grenelle, le préfet de la région Nord - Pas-de-Calais a approuvé le « schéma régio-nal éolien » annexé au schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie du Nord - Pas-de-Calais. Ce volet éolien identi-fie les parties du territoire régional favorables au développement de l’énergie éolienne au vu à la fois du potentiel éolien régional et des impératifs de protection des espaces naturels, des ensembles paysagers, du patrimoine naturel et culturel. Il fixe également des objectifs qualitatifs (modalités d’implantation privilégiant la densification des zones favorables) et quantitatifs de développement du potentiel éolien en région.

Deux appels d’offres nationaux (lancés en 2011 et 2013) se sont traduits par l’attribution de 4 sites et la désignation de deux autres, pour une capacité totale de 3 000 MW. Il reste à fournir un effort équivalent en désignant rapidement de nouveaux sites pour atteindre l’objectif fixé. Dans ce cadre, le Nord - Pas-de-Calais peut faire état de sites propices à l’accueil d’éoliennes sur deux zones situées au large de Berck et de Dunkerque et de capacités industrielles et portuaires disponibles. Cela représenterait 200 machines en mer de 10 à 20 km des côtes et une puissance installée supérieure à 1 000 MW. (Grondin, 2014)

Points de vigilance

■ Les coûts de production de l’électricité éolienne sont supérieurs aux technologies traditionnellesLe principal frein au développement de l’énergie éolienne est économique, puisque le coût de production éolien au MWh reste en moyenne supérieur au coût de l’électricité produite par des centrales traditionnelles. Cette différence de coût de production est nettement plus marquée dans le cas de l’éolien en mer, technologie plus émergente.

■ L’éolien fait face à des verrous technologiquesLes principaux enjeux pour la filière éolien terrestre concerne principalement la réduction des coûts de production et au développement de technologies plus adaptées aux vents faibles. Sur l’éolien en mer, les enjeux technologiques se concentrent notamment sur l’amélioration des technologies, la réduction des coûts des technologies, l’amélioration de la qualité des prestations ou sur la bonne insertion environnementale et sociétale des projets avec des niveaux d’impacts minimaux.

■ La production d’électricité d’origine éolienne est intermittente

■ L’impact environnemental de la production d’électricité d’origine éolienne terrestre soulève des questionsLe développement de parcs éoliens terrestres peut soulever des problématiques d’impacts visuels ou de nuisances so-nores freinant son acceptabilité par les parties prenantes.

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte64

■ La production d’électricité d’origine éolienne en mer pose des problèmes de conflits d’usage et d’acceptabilitéDes conflits d’usages sont possibles avec les autres acteurs de la mer (pécheurs, acteurs pétroliers, défense, plaisance…) et des ressentis du type PUMA (Projet Utile Mais Ailleurs) par les populations locales envisageables et ainsi freiner le déve-loppement des projets.

■ L’éolien terrestre est soumis à des réglementations jugées par les acteurs comme assez contraignantes (MEDDE, et al., Mars 2013)

Impacts emplois, métiers et compétences évalués ou estimésProjections d’emplois à 2020

Pour atteindre les objectifs fixés par le Grenelle Environnement, il faudra installer environ 1500 MW en moyenne annuelle, alors qu’environ 630 MW ont été installés en 2013. Il faut donc accélérer le rythme des installations.

Si les engagements pris lors du Grenelle de l’environnement sont respectés, la filière éolienne représentera à elle seule 60 000 emplois - dont 24 000 pour l’éolien en mer - dans l’Hexagone en 2020, contre 12 000 aujourd’hui.

L’éolien marin participerait à cette dynamique, non seulement dans la construction des parcs, mais aussi dans leur main-tenance. Il pourrait en particulier renforcer l’activité des ports à proximité des fermes off-shore. (ADEME, 2014)

Dans l’étude sur les mutations et gisements d’emploi liés à l’économie verte en Nord - Pas-de-Calais (ADEO; SISIFE, 2012), les emplois concernés par le développement des filières d’énergies renouvelables pris en compte se répartissent en deux grands ensembles : les métiers liés à la construction et à l’installation des appareils de production des énergies et les métiers liés à l’exploitation et la maintenance des sites. Alors que les métiers de la maintenance sont corrélés à la puis-sance cumulée installée et montent donc en charge, les métiers de la construction et de l’installation sont sollicités sur des chantiers pour des temps courts et leur rotation est importante. Ils sont donc corrélés au rythme d’installation annuel et augmenteront plus modestement.

Filière ActivitéEmploi (en ETP)

estimés en 2011 en 2020 2011 - 2020Eolien construction 83 118 35

maintenance 41 138 97Eolien offshore assemblage et transport machines 0 200 200

construction fondations 0 400 400surveillance production parc 0 25 25intervention et maintenance 0 75 75

Répartition des emplois par « métiers » sur la production collective d’énergie éolienne (ADEO; SISIFE, 2012)

Près de la moitié du gisement d’emplois sur la filière de production collective d’énergie renouvelable (700 des 1 521 ETP supplémentaires) est liée au développement de l’éolien offshore, encore incertain. Le gisement sur l’éolien terrestre à horizon 2020 est estimé à 132 ETP, dont la majorité en maintenance des équipements. Les emplois de la maintenance pré-sentent à la fois les plus gros enjeux en termes de recrutement et de disponibilité des compétences. (ADEO; SISIFE, 2012)

Les métiers

Les métiers de l’éolien sont multiples : chef de projet, responsable études environnementales, ingénieur technique, juriste, responsable Hygiène Sécurité Environnement / Qualité Sécurité Environnement, chef de chantier, technicien de mainte-nance. (Syndicat des Energies Renouvelables, 2012)

S’il est sans doute excessif de parler de nouveaux métiers, il est important de souligner l’émergence de plusieurs métiers afin de mieux anticiper et accompagner leurs évolutions. On peut citer :

■ Technicien de maintenance éolienne

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65C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

■ Technicien de suivi et d’exploitation de production électrique

■ Conducteur d’engin de levage spécialisé dans les grandes dimensions

En effet, même si pour la plupart d’entre eux les compétences notamment techniques relèvent de métiers existants, les conditions d’exercice (astreinte, travaux en hauteur, levage de grande dimension) et les évolutions dans les années qui viennent pour les gestionnaires de parc éolien offshore en font des emplois à fortes mutations de compétence qu’il sera nécessaire d’accompagner à l’intérieur de l’entreprise par une démarche de GPEC.

La difficulté ne se situe pas tant dans la complexité technique du métier mais dans les conditions d’exercices difficiles (métiers à risques, physiques, astreinte). Ainsi il n’est pas évident de trouver des personnes pour des questions d’attractivité du métier et de mobilité. La mise à disposition de compétences de maintenance implique de créer des passerelles avec les autres secteurs. (ADEO; SISIFE, 2012)

Bonnes pratiques et initiatives en région De nombreuses formations ont été mises en place en France, notamment pour la maintenance de ces nouvelles installa-tions de production d’électricité. Ainsi, après le lycée Bazin de Charleville-Mézières et le lycée dhuoda de Nîmes, le lycée Edouard Branly d’Amiens a récemment mis en place une formation de technicien de maintenance éolienne. De très nombreuses formations en énergies renouvelables abordent également les sujets éoliens, allant du Bac technologique au master en passant par les licences professionnelles ou les instituts universitaires de Technologie. (Syndicat des Energies Renouvelables, 2012)

En revanche, il n’y a pas de formations dédiées à la maintenance des éoliennes en Nord - Pas-de-Calais.

Le cluster windustry Nord - Pas-de-Calais, déclinaison de Windustry 2.0 regroupe 81 entreprises souhaitant travailler dans l’industrie éolienne en mer et terrestre : chaudronneries, entreprises d’électricité générale, construction métallique… Ce cluster est actif dans le positionnement de la région Nord - Pas-de-Calais sur le marché, l’emploi et la formation de l’éolien posé en mer.

Préconisations pour mieux connaitre et anticiper les impacts du développement de la filière sur les métiers Il a été souligné que l’étude de filières complètes couvrant à la fois la conception des projets, la fabrication du matériel, la construction des installations et leur maintenance présente un intérêt pour évaluer les potentialités de positionnement de la région Nord - Pas-de-Calais sur une filière industrielle, notamment en termes de création d’emplois. (ADEO; SISIFE, 2012)

La construction de parcs éoliens va provoquer un appel de main d’œuvre auquel il faudra répondre. L’enjeu sera celui de l’adéquation au poste afin de faciliter des recrutements rapides. Des formations courtes sont à prévoir afin de rendre immédiatement employables des demandeurs d’emploi possédant le profil : CACES, sécurité pour le travail en hauteur, habilitation électrique ou de soudure. (ADEO; SISIFE, 2012)

Le CESER appelait la Région dans son avis en séance plénière du 2 juillet 2013, au titre de ses compétences et de son rôle de planificateur à notamment anticiper les besoins de formation liés au développement de l’éolien offshore et à les intégrer dans ses programmes de formation permanente et d’apprentissage ainsi qu’au lycée maritime de Boulogne - le Portel.

Mais selon l’étude sur les gisements et mutations d’emploi liés à l’économie verte en Nord - Pas-de-Calais, le contenu de la formation n’est pas l’enjeu premier. Il s’agit d’effectuer un effort de valorisation des métiers, d’organiser l’accès à ces métiers en partant du territoire. Le vrai enjeu est ainsi l’organisation de la transition professionnelle.

La création d’un pôle de maintenance peut permettre de répondre et d’anticiper les besoins de recrutement des entre-prises des différentes filières. Il y a un gisement de compétences pour l’éolien.

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte66

Des campagnes d’information et d’orientation pourront faciliter l’accès à ces emplois qui peuvent devenir durables à conditions de se déplacer sur les chantiers qui se succéderont. La mise en place de GTEC devrait faciliter les transitions professionnelles, soit :

■ Par l’accès à l’emploi direct sous forme de contrat de professionnalisation pour un jeune visant un premier emploi.

■ Par reconversion professionnelle suite à un licenciement.

■ Par insertion via un stage de formation ou une période de professionnalisation. (ADEO; SISIFE, 2012)

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67C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Présentation de la filièreLa filière « Solaire » regroupe l’ensemble des activités destinées à transformer l’énergie du soleil en électricité ou en cha-leur exploitable : le solaire photovoltaïque (ou PV), le solaire photovoltaïque à concentration (ou CPV), le solaire thermo-dynamique (ou CSP), le solaire thermique. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Les infos clésCONTEXTE

■ Objectif français : augmenter la part des énergies renouvelable à hauteur de 23 % d’ici 2020.

■ Enjeux importants de création d’emploi.

■ Le gouvernement propose des mesures visant à développer des projets de la filière solaire.

POINTS DE VIGILANCE

■ Les formations initiales et professionnelles sont encore insuffisantes et inadaptées sur les compé-tences techniques de base.

■ Un cadre réglementaire qui a fortement évolué au cours des dernières années.

■ Une filière industrielle qui n’a pas réellement émer-gé sur le sol national.

■ Une concurrence internationale intense et des pays déjà en position dominante sur certaines filières.

IMPACTS EMPLOIS/METIERS

■ En France pour 2011, la filière PV totalisait 27 400 emplois directs.

■ Pas de nouveaux métiers identifiés mais des évo-lutions de métiers.

■ Atout de la filière : compétences et savoir-faire.

■ Le domaine du photovoltaïque revêt des compé-

tences très variées : juridiques, fiscales, administra-tives ou encore financières.

■ L’offre de formation initiale ne cesse de se déve-lopper.

■ Certaines formations intègrent la certification pour obtenir les labels, « qualiSol » et « QualiPV ».

PRECONISATIONS

■ Nécessité de communiquer autour des métiers des énergies renouvelables et au niveau de l’orientation.

■ Adapter la formation à l’évolution et à la transver-salité des métiers.

■ Réorienter les financements usuels de la formation continue afin de mettre davantage l’accent sur les formations contribuant aux objectifs du Gre-nelle.

Solaire

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte68

Contextes réglementaire et économiqueA été écartée du périmètre d’étude la filière solaire thermodynamique, qui ne présentent pas de pistes de développe-ment plausibles en Nord – Pas-de-Calais. La France affiche un potentiel de marché limité pour le solaire photovoltaïque à concentration (ou CPV), ou le solaire thermique : la France ne dispose pas d’un taux d’ensoleillement suffisant pour le CPV, et le marché du solaire thermique souffre de conditions économiques difficiles.

La France s’est fixé l’objectif d’augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique à hauteur de 23% d’ici 2020 conformément à la directive européenne 28/CE/2009, avec notamment un objectif de 5 400MW pour le solaire photovoltaïque. Au-delà des objectifs en matière de capacité installée, la filière solaire présente des enjeux importants de création d’emplois et de création de valeur ajoutée industrielle dans des domaines où la France pourrait capter des marchés significatifs à l’international. (MEDDE, et al., Mars 2013)

En janvier 2013, le Gouvernement Hollande, conformément aux décisions prises dans le cadre de la Conférence environ-nementale des 14 et 15 septembre 2012 à Paris, a décidé de relancer la filière photovoltaïque et propose un ensemble de mesures d’urgence visant à atteindre le développement annuel d’au moins 1000 MW de projets solaires en France en 2013. (InterCarifOref, 2013)

Points de vigilance

■ Une concurrence internationale intense et des pays déjà en position dominante sur certaines filières

■ Un cadre réglementaire qui a fortement évolué au cours des dernières années

■ Une filière industrielle qui n’a pas réellement émergé sur le sol national

■ Les formations initiales et professionnelles sont encore insuffisantes et inadaptées sur les compétences techniques de base (MEDDE, et al., Mars 2013)

Impacts emplois, métiers et compétences évalués ou estimésEmploi

En France, en 2011, la filière PV totalisait 27 400 emplois directs, en diminution de 13 % par rapport à 2010. Les capacités de production étant situées principalement hors de France, 82 % de ces emplois correspondent à des activités d’installation et d’exploitation-maintenance. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Selon les chiffres de l’ADEME, le secteur du photovoltaique en France a perdu près de 45 % de ses effectifs entre 2010 et 2012. Pour 2013, la tendance s’est prolongée et il est fort probable que le bilan annuel se solde par de nouvelles destruc-tions d’emplois. En 2012 la filière comptabilisait 17 980 emplois.

Métiers

Les atouts de la filière solaire peuvent être identifiés : des compétences et savoir-faire en France dans le domaine du so-laire, plus particulièrement des compétences reconnues dans le solaire PV intégré au bâtiment. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Il ne faut pas attendre avec les énergies renouvelables de révolution en termes de création de nouveaux métiers, si ce n’est le métier de développeur de projet ou de contrôleurs / coordonnateur qualité. Pour le reste, les énergies renouve-lables offriront davantage d’emplois sur des métiers traditionnels avec des nouvelles compétences.

De plus, les métiers seront très diversifiés et exploiteront des ressources qui ne sont absolument pas délocalisables.

Le domaine du photovoltaïque revêt des compétences très variées car cette énergie renouvelable nécessite des connaissances aussi bien techniques que juridiques, fiscales, administratives ou encore financières, ayant pour consé-quence directe le croisement de plusieurs métiers dans le montage d’un projet. (MEDDE, et al., 2011)

Les compétences manquent dans certains domaines. C’est notamment le cas, pour ce qui concerne l’ingénierie, dans les grosses chaufferies bois et le biogaz. Dans les emplois liés aux bâtiments une approche globale qui tienne compte de

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69C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

l’ensemble des différents corps de métiers et des complémentarités nouvelles inhérentes aux énergies renouvelables et à la maîtrise de l’énergie, est nécessaire. Peut-être un métier comme celui de contrôleur qualité finira-t-il par émerger. Une nouvelle filière de juristes et notamment d’avocats spécialisés dans le droit des énergies renouvelables pourrait avoir de l’avenir. (Association Hespul)

Formations

Les formations initiales, en parallèle des formations continues, ne cessent de se développer pour offrir aux étudiants intéressés des approfondissements solides et professionnalisants autour de la filière des énergies renouvelables : forma-tion universitaire LMD (Licence / Licence professionnelle / Master / Doctorat). Ces parcours universitaires permettent un approfondissement professionnalisant dans la filière des énergies renouvelables.

Selon une enquête auprès d’entreprises de la Région Nord - Pas-de-Calais, les formations initiales et professionnelles sont encore insuffisantes et inadaptées sur les compétences techniques de base. (cd2e, 2013)

Afin de faire coïncider la demande en ressource humaine de la filière avec l’offre du marché, de nombreux CQP (Certi-ficat de qualification professionnelle) se mettent en place. Ils permettent aux différents intervenants de la filière de com-biner leur expérience avec des connaissances technologiques innovantes. La plupart sont généralistes ou spécialisées dans le solaire.

Les labels « QualiSol » et « QualiPV » sont actuellement les seules certifications qui justifient la formation préalable d’au moins un des collaborateurs de l’entreprise. Certaines formations intègrent cette certification.

Préconisations pour mieux connaitre et anticiper les impacts du développement de la filière sur les métiers Un accent particulier doit porter sur la formation initiale des enseignants. La formation continue des enseignants et leur habilitation doivent également être mieux développées. Quant à la formation des formateurs intervenant dans la for-mation continue, il semble indispensable de leur donner les outils pour contribuer à la tenue des objectifs du Grenelle (Bâtiment et ENR).

Les formations doivent prendre en compte la transversalité des métiers et les évolutions constantes de ces métiers, no-tamment à l’échelle européenne et internationale. (cd2e, 2013)

L’innovation pédagogique est nécessaire.

Il semble également important de réorienter les financements usuels de la formation continue afin de mettre davantage l’accent sur les formations contribuant aux objectifs du Grenelle. Ces choix relèvent essentiellement des organismes pari-taires employeurs / salariés, qu’il faut donc sensibiliser.

Une communication autour de la sensibilisation aux métiers des énergies renouvelables et au niveau de l’orientation est également nécessaire. (cd2e, 2013)

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte70

Présentation de la filièreLa filière biomasse énergie regroupe l’ensemble des activités liées à l’exploitation de la biomasse pour produire de la chaleur, de l’électricité, ou du biométhane par combustion ou méthanisation. La biomasse est défini comme la fraction biodégradable des produits, déchets et résidus provenant de l’agriculture, y compris les substances végétales et ani-males issues de la terre et de la mer, de la sylviculture et des industries connexes, ainsi que la fraction biodégradable des déchets industriels et ménagers.

Le périmètre couvre :

■ Le secteur « biomasse solide », qui regroupe les activités de combustion du bois, des déchets agricoles solides (paille, issues de céréales, etc.) et des sous-produits animaux.

Les infos clésCONTEXTE

■ Le bois-énergie est la première énergie renouve-lable en France.

■ La filière bois-énergie offre des débouchés et des volumes d’emplois conséquents. De plus elle fa-vorise la création d’emplois locaux.

POINTS DE VIGILANCE

■ La filière bois insuffisamment structurée freine le développement des usages du bois massif des-quels dépend l’essor du bois énergie.

IMPACTS EMPLOIS/METIERS

■ D’après l’étude sur les gisements et mutations d’emplois liés à l’économie verte à horizon 2020, la filière méthanisation représenterait 266 ETP en 2020, soit 82 ETP supplémentaires par rapport à 2011.

ATOUTS EN REGION

■ Existence d’un pôle d’excellence sur le bois, et du pôle d’excellence Energie 2020 accompagnant les projets en émergence...

PRECONISATIONS

■ Le renforcement de compétences sur la métha-nisation en région constitue une opportunité au vu du nombre de projet visé en région, mais aussi dans les régions limitrophes. La création d’un pôle d’excellence serait un atout pour le Nord – Pas-de-Calais.

■ Des campagnes d’information et d’orientation pourront faciliter l’accès à ces emplois.

■ Des formations courtes sont à prévoir afin de rendre immédiatement employables des deman-deurs d’emploi possédant le profil.

■ La mise en place de GTEC devrait faciliter les tran-sitions professionnelles

Biomasse énergie

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71C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Les biocombustibles solides autres que le bois occupent une place très minoritaire sur le marché de la biocombustion. Nous nous focaliserons donc sur le bois énergie. Le bois-énergie consiste à exploiter le potentiel énergétique de la res-source en bois (rémanents forestiers et bocagers, déchets de l’industrie du bois…) pour produire de la chaleur (chauffage et eau chaude sanitaire) ou, plus rarement, de l’électricité.

Ce terme englobe l’ensemble des usages (secteur domestique, chauffage collectif, secteur industriel) et des combus-tibles (bois bûche, bois déchiqueté, granulés…). (MEDDE, et al., Mars 2013)

Le bois-énergie contribue à la lutte contre le réchauffement climatique puisqu’à la différence des énergies fossiles, le gaz carbonique (CO2) dégagé par la combustion est réabsorbé par la forêt pour la photosynthèse. Il constitue aussi un excellent moyen de valoriser les sous-produits et déchets de la filière bois. Il participe aussi à la gestion rationnelle et à l’entretien de nos forêts, donc notamment à la qualité des paysages et à la diminution du risque d’incendie, ainsi qu’au maintien des équilibres hydrauliques et climatiques. (ADEME)

■ Le secteur « biogaz » qui regroupe les activités de méthanisation et de valorisation du biogaz. (MEDDE, et al., Mars 2013)

La valorisation du biogaz présente un double intérêt, environnemental (réduction des émissions de gaz dans l’atmos-phère, le méthane contribuant 63 fois plus que le CO2 à l’effet de serre) et énergétique (valorisation d’un gaz fatal et ressource énergétique locale).

Contextes réglementaire et économiqueLa forêt occupe près de 30% du territoire, et le massif forestier français, qui est l’un des plus importants d’Europe, a aug-menté de moitié depuis 1950. Le potentiel forestier national est donc très important et répond aux besoins actuels, mais est largement sous exploité (seuls 60 % de l’accroissement naturel est prélevé chaque année). Il reste donc une ressource importante pour développer le bois-énergie tout en favorisant la gestion durable de la forêt. (Nord Picardie Bois)

Le bois-énergie est la première énergie renouvelable en France. Suite aux réflexions du Grenelle de l’environnement, des objectifs ambitieux ont été fixés à l’horizon 2020 pour les énergies renouvelables. Ces objectifs ont été déclinés par type d’énergie avec une forte contribution de la biomasse.

Le bois-énergie constitue un sous-produit de la production de bois d’œuvre. (Nord Picardie Bois)

Les Régions Nord - Pas-de-Calais et Picardie soutiennent et encouragent l’ensemble des acteurs de la filière forêt-bois à s’organiser et se structurer autour de 5 axes stratégiques pour développer collectivement et durablement la filière, et ce au travers d’un Contrat de Filière, signé le 11 février 2010. L’Etat accompagne également la filière dans certaines actions. (E2i, 2011)

Par ailleurs le développement de projet de méthanisation requiert l’identification des ressources. Il présente des enjeux importants en termes de compétences d’analyse du pouvoir méthanogène. De plus, il repose en partie sur un enjeu tech-nique : la possibilité d’injecter directement du biogaz dans le réseau de gaz. Il existe donc un réel enjeu de compétence sur la méthanisation. (ADEO; SISIFE, 2012)

Des projets en émergence en région :

■ Programme Boréal : 20 unités de méthanisation agricole pour un traitement local des biodéchets.

■ CAPENERGIE : produire du biogaz en valorisant les résidus de l’industrie du poisson, avec un objectif : 25 000 MWh par an.

■ Agriopale : produire du biogaz à partir de sous-produits agricoles et agroalimentaires et valoriser le biométhane par injection dans le réseau de gaz naturel. (Energie2020)

Points de vigilance

■ Une disponibilité limitée de bioressourcesAu niveau de la filière bois dans son ensemble, la segmentation des acteurs est problématique : l’amont est spécialisé

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dans la gestion et d’exploitation du bois, et les filières aval visent individuellement leurs différents marchés cibles (construc-tion/rénovation, ameublement, énergie, etc.). De plus les diversités régionales et le morcellement de la forêt, majoritaire-ment détenue par des propriétaires privés, s’ajoutent à la complexité de la ressource constituée d’essences très diverses.

Sur le secteur de la méthanisation, les biodéchets à haut potentiel méthanogène sont déjà largement sollicités.

■ Un manque de visibilité sur les bioressources réellement disponiblesLe manque de visibilité sur la disponibilité réelle de la biomasse est en soi un frein majeur pour l’émergence de la filière : le risque d’une rupture d’approvisionnement est un risque fondamental pour l’investisseur.

■ La faible densité énergétique et la dispersion de la biomasseLa biomasse est par nature dispersée et présente une faible densité énergétique. En l’absence d’une structuration satis-faisante de la filière (collecte, logistique et transformation), cela pénalise les coûts de collecte, de logistique et de trans-formation.

■ L’instabilité conjoncturelle des prix des énergies fossiles

■ Un niveau d’investissement plus élevé que certaines solutions au gaz naturelLe bois énergie est concurrent, sur nombre de ses applications, avec des solutions alimentées au gaz naturel qui néces-sitent de moindres investissements.

■ Le développement d’exigences sur la durabilité des biocombustibles (MEDDE, et al., Mars 2013)

Impacts emplois, métiers et compétences évalués ou estimésL’ensemble de la filière de l’exploitation, de la transformation et de l’utilisation du bois comme source d’énergie repré-sente plus de 60 000 emplois en France.

La filière bois-énergie crée 3 à 4 fois plus d’emplois que les filières énergies fossiles (mobilisation de la ressource, production et transport du combustible, exploitation des chaufferies…). Ce sont des emplois locaux et non délocalisables.

Le bois énergie n’est qu’une partie de la filière « bois ». Aujourd’hui, l’essentiel de la valeur ajoutée du bois réside dans son usage en bois d’œuvre (construction, ameublement), puis en bois industrie (panneaux, papier) et résiduellement en bois énergie. Cette filière comprend les activités depuis la récolte de la ressource jusqu’à l’exploitation de la chaufferie.

La chaîne de la valeur est donc particulièrement complexe et regroupe cinq grandes catégories d’acteurs :

■ les gestionnaires et les exploitants de la forêt ;

■ les entreprises de première et de deuxième transformation de la biomasse ;

■ les producteurs d’énergie ;

■ les équipementiers ;

■ les utilisateurs finaux (résidentiel, industrie, agriculture, collectivités, secteur tertiaire).

Aujourd’hui, les première transformation et deuxième transformation du bois sont assurées par de nombreux acteurs correspondant aux différentes voies de valorisation du bois outre l’énergie. C’est aujourd’hui le bois d’œuvre qui justifie le fonctionnement des scieries. Les transformateurs de la biomasse sont les producteurs de biocombustibles à savoir pro-ducteurs de granulés, de plaquettes mais également les industriels de la première transformation à partir de sous-produits d’exploitation. (Direction Générale de l’Energie et du Climat, 2011)

Pas d’information sur les emplois liés au bois-énergie via l’Insee en Nord - Pas-de-Calais, car ils sont non identifiables parmi les emplois liés à l’énergie en général. (E2i, 2011)

D’après l’étude sur les gisements et mutations d’emplois liés à l’économie verte à horizon 2020, la filière méthanisation représenterait 266 ETP en 2020, soit 82 ETP supplémentaires par rapport à 2011. (ADEO; SISIFE, 2012)

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La chaîne de la valeur pour le biogaz est également très diversifiée et regroupe cinq grandes catégories d’acteurs :

■ la collecte des déchets organiques ;

■ les bureaux d’études et d’ingénieries ;

■ les constructeurs d’unités de méthanisation ;

■ les équipementiers de valorisation, d’épuration, de transport et distribution du biogaz ;

■ les exploitants et utilisateurs finaux (agriculteurs, industries, collectivités, tertiaires).

Les acteurs sont susceptibles de varier suivant le type de ressource à méthaniser : le secteur agricole, le secteur industriel, les ordures ménagères et les boues de station d’épuration. (Direction Générale de l’Energie et du Climat, 2011)

S’il est sans doute excessif de parler de nouveaux métiers, il est important de souligner l’émergence de plusieurs métiers afin de mieux anticiper et accompagner leurs évolutions. On peut citer :

■ Technicien d’analyse et de contrôle pour a méthanisation

■ Technicien de maintenance

■ Gestionnaire d’unité de méthanisation

En effet, même si pour la plupart d’entre eux les compétences notamment techniques relèvent de métiers existants, les conditions d’exercice (astreinte, travaux en hauteur, levage de grande dimension) et les évolutions dans les années qui viennent pour les gestionnaires de parc éolien offshore en font des emplois à fortes mutations de compétence qu’il sera nécessaire d’accompagner à l’intérieur de l’entreprise par une démarche de GPEC.

La difficulté ne se situe pas tant dans la complexité technique du métier mais dans les conditions d’exercices difficiles (métiers à risques, physiques, astreinte). Ainsi il n’est pas évident de trouver des personnes pour des questions d’attracti-vité du métier et de mobilité. La mise à disposition de compétences de maintenance implique de créer des passerelles avec les autres secteurs : elle peut intéresser les personnes en reconversion professionnelle dans le secteur industriel voire agricole. (ADEO; SISIFE, 2012)

Bonnes pratiques et initiatives en région Le Pôle d’Excellence Régional Bois, officialisé en décembre 2008 dans le cadre du SRDE en Nord – Pas-de-Calais, est une démarche de filière relayée à l’échelle des territoires autour de la matière première qu’est le bois et soutenu par les élus locaux, s’inscrivant parfaitement dans les enjeux régionaux d’aménagement du territoire, de développement des entre-prises, de création de valeur ajoutée et d’emplois, en valorisant les ressources et savoir-faire locaux.

Enfin, des mesures financières et fiscales ont été mises en place afin d’aider les entreprises et les particuliers à préférer le bois de proximité comme source d’énergie ou comme matériau de construction. (E2i, 2011)

Depuis 2008, Nord Picardie Bois est en charge de la mission d’animation régionale de la filière bois énergie, en partenariat avec l’ADEME et la Région Picardie, ainsi qu’avec le soutien de l’Europe (FEDER).

Cette mission a pour objectif de répondre aux enjeux que représente le développement de la filière bois-énergie, en assurant le lien entre les différents acteurs du territoire et en orientant au mieux les choix et les décisions des maîtres d’ouvrage et des maîtres d’œuvre. Dans ce cadre, Nord Picardie Bois organise des formations sur le thème du bois-énergie, à destination des prescripteurs (bureaux d’études, consultants, collectivités, animateurs énergies renouvelables, architectes…). (Nord Picardie Bois)

Afin de favoriser l’essor de la méthanisation en Nord - Pas-de-Calais et le développement de projets collectifs de valo-risation en associant collectivités, entreprises et exploitations agricoles, le Pôle Energie 2020 accompagne les projets en émergence en s’appuyant sur un réseau de partenaires et sur les réalisations actuelles.

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Préconisations pour mieux connaitre et anticiper les impacts du développement de la filière sur les métiers Le renforcement de compétences sur la méthanisation en région constitue une opportunité au vu du nombre de projet visé en région, mais aussi dans les régions limitrophes. La création d’un pôle d’excellence serait un atout pour le Nord - Pas-de-Calais.

La construction d’unité de méthanisation va provoquer un appel de main d’œuvre auquel il faudra répondre. L’enjeu sera celui de l’adéquation au poste afin de faciliter des recrutements rapides. Des formations courtes sont à prévoir afin de rendre immédiatement employables des demandeurs d’emploi possédant le profil. (ADEO; SISIFE, 2012)

Dans le diagnostic emploi-formation de la filière forêt bois bi-régionale (E2i, 2011), sont préconisées la création de for-mations courtes technico-commerciales et la création de modules « bois énergie » dans les filières de développement durable (nouvelles énergies et énergies renouvelables).

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Présentation de la filièreLa filière des énergies marines comprend plusieurs typologies d’énergies renouvelables : il s’agit de l’énergie hydrolienne, de l’énergie marémotrice, de l’énergie houlomotrice, de l’éolien flottant, de l’énergie thermique des mers, et de l’éner-gie des gradients de salinité. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Contextes réglementaire et économiqueLes différentes « sous-filières » n’en sont pas au même point de leur développement technologique : l’éolien offshore posé est disponible dès à présent, l’offshore flottant et l’hydrolien suivront à court ou moyen terme, enfin le houlomoteur et le thermique seront opérationnels à moyen ou long terme. Toutes doivent gérer des questions de logistique, d’exploitation et maintenance, de sécurité des personnels et installations, de conflit d’usages, de production, d’acheminement opti-mum de l’énergie et des problèmes administratifs complexes.

Enfin, toutes, sans exception, doivent satisfaire des critères techniques et économiques précis pour être accueillies par le système électrique. (Syndicat des Energies Renouvelables, 2012)

Les infos clésCONTEXTE

■ Un développement technologique inégal des sous-filières pour un potentiel immense.

■ Un objectif de 3 % d’énergies marines dans la consommation d’énergie finale à 2020 (Grenelle de la Mer).

POINTS DE VIGILANCE

■ Verrous technologiques, coûts élevés dus à ce stade de développement des technologies, cadre réglementaire pas encore assez incitatif, impact environnemental mal connu, enjeux en termes d’acceptabilité des projets par les parties prenantes, multiplicité des technologies et des concepts qui rend difficile les analyses prospec-tives.

IMPACTS EMPLOIS/METIERS

■ Métiers à venir : construction / installation / exploi-tation / maintenance, coordinateurs maritimes.

■ Prévision de 10 000 nouveaux emplois directs ou indirects en phase de construction et d’exploita-tion.

PRECONISATIONS

■ Des formations actuellement non spécifiques, la filière EMR aura besoin de compétences spéci-fiques qui nécessitent la coordination des acteurs de la formation.

Énergies marines

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte76

Le Grenelle de la mer a posé de nombreux objectifs dont celui d’atteindre 3 % d’énergies marines dans la consommation d’énergie finale à l’horizon 2020.

Les énergies de la mer constituent, en effet, un potentiel immense : le vent, les vagues, les courants, l’énergie thermique ou l’énergie osmotique sont des réserves d’énergie incomparables.

La France représente, avec ses trois façades maritimes et ses territoires d’outre-mer, le second potentiel d’Europe pour l’hydrolien, l’éolien marin et l’énergie houlomotrice. Elle dispose de grandes étendues marines tropicales permettant l’uti-lisation du potentiel de l’énergie thermique. (MEDDTL, 2010)

Points de vigilance

■ Des verrous technologiques qui restent à lever Certaines ruptures technologiques sont encore attendues dans le secteur, pour développer des technologies fiables, efficaces et compétitives. Les enjeux portent notamment sur la prise en compte des conditions extrêmes auxquelles sont soumises les installations (vents, courants, salinité) dans leur conception mécanique et leur installation, la conception des systèmes électriques, le raccordement des machines au réseau et les moyens d’installation, d’ancrage et de main-tenance de ces technologies. Pour l’énergie osmotique, l’optimisation porte en particulier sur l’amélioration des carac-téristiques de la membrane (à l’heure actuelle chaque mètre carré a une capacité de seulement quelques Watt). Le développement de moyens de stockage adapté sera également nécessaire

■ Des coûts encore élevés dus au stade de développement des technologies Le coût des technologies reste très élevé, les machines étant encore à l’état de prototypes ou de démonstrateurs sans économie d’échelle industrielle encore possible. Les effets d’échelle et de mutualisation devraient cependant permettre à terme de baisser les coûts de production.

■ Un cadre réglementaire encore pas assez incitatif Certains acteurs du secteur jugent le cadre réglementaire français pas encore bien adapté au développement des énergies marines : les procédures pour obtenir des permis ou des autorisations d’installation peuvent s’avérer longues et complexes. A titre d’exemple, le délai d’obtention d’une autorisation définitive peut s’étendre jusqu’à 5 ans. De plus, l’adaptation de l’autorisation initiale à la suite de changements technologiques ultérieurs n’est aujourd’hui pas prévue. Néanmoins, des exemples récents montrent des améliorations à la fois dans le traitement des dossiers et dans la célérité de réponse au niveau local, comme c’est le cas des sites d’essai en cours de développement en Bretagne, en Pays de la Loire et en région PACA. Des travaux sont par ailleurs en cours afin de définir un cadre réglementaire pour des installations en zone économique exclusive (ZEE).

■ Un impact environnemental encore mal connu L’impact environnemental des installations sur les fonds marins (érosion, déséquilibre des impacts sédimentaires) et la biodiversité reste encore incertain en l’absence de retour d’expérience. France Energies Marines, dans le cadre de ses missions, s’intéressera notamment à ces aspects.

■ Des enjeux en termes d’acceptabilité des projets par les parties prenantes Bien que des concertations aient été menées avec les parties prenantes pour le développement des sites de test et des accords signés notamment en région PACA, l’acceptabilité des projets par les parties prenantes (conflits d’usage notam-ment) reste un point d’attention, à l’image de la plupart des projets d’énergies renouvelables.

■ Une multiplicité des technologies et des concepts qui rend difficile les analyses prospectivesA titre d’exemple, aucune technologie ne s’est aujourd’hui affirmée sur le houlomoteur. La diversité des concepts et l’in-certitude quant aux technologies qui s’affirmeront à terme sur le marché rendent donc difficiles les analyses prospectives en termes de coûts, de mise sur le marché ou de retombées potentielles. (MEDDE, et al., Mars 2013)

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Impacts emplois, métiers et compétences évalués ou estimés (niveau national)Métiers

■ Métiers actuels : ingénieurs, (R&D), études en mer, chefs de projets (développement, concertation), coordinateurs socio-industriels (adéquation entre besoins et tissu industriel local).

■ Métiers à venir : construction / installation / exploitation / maintenance, coordinateurs maritimes.

Marché du travail

■ Besoins limités en phase de développement.

■ Forte croissance envisagée en phase de construction et d’exploitation (prévision par la Filière Energies Marines Renouvelables (EMR) de 10 000 nouveaux emplois directs ou indirects) avec reconversions envisagées de salariés d’autres filières locales.

Formations

■ Aujourd’hui, formations non spécifiques EMR (ingénieurs, navigants).

■ La filière EMR aura besoin de compétences spécifiques (maritimisation, sécurité en mer, matériaux composites, ...) qui nécessitent la coordination des acteurs de la formation (régions, Éducation Nationale, industriels, Pôle emploi, OPCA).

■ « La GPEC reste un outil sous-utilisé car jusqu’à récemment on ne savait pas exprimer nos besoins. Par exemple, en termes de volumétrie, les chantiers dans 5 ans ne seront plus les mêmes qu’en 2012 ».

■ « Lors de l’attribution des champs éoliens, comment s’assurer que la formation et les employés seront au rendez-vous ? ».

Préconisations ■ Accompagner la féminisation des emplois

■ Créer des offres de formation spécifiques

■ Développer la GEPC et la GPECT(AGEFOS-PME, 2012)

Les énergies marines ne font pas partie des filières prioritaires identifiées par le pôle « Energie 2020 ».Par ailleurs, même au niveau national il s’agit d’une filière qui est encore au stade expérimental.

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Présentation de la filièreLe stockage d’énergie consiste à conserver une quantité d’énergie à l’origine immédiatement utilisable en vue de son utilisation ultérieure.

L’énergie stockée peut alors l’être sous forme électrochimique, mécanique, thermique ou chimique. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Contextes réglementaire et économiqueEn France métropolitaine, de nouvelles capacités en puissance pourraient être disponibles dans la prochaine décennie via la rénovation de sites de STEP (Stations de Transfert d’Energie par Pompage) existants. Le marché des technologies électrochimiques à usage stationnaire devrait quant à lui connaître un fort développement au cours des prochaines

Les infos clésCONTEXTE

■ Perspective de développement croissant de cette filière.

■ Développement croissant de nouveaux secteurs nécessitant des technologies de stockage (déve-loppement des réseaux électriques intelligents, des véhicules électriques et des infrastructures associées,…).

POINTS DE VIGILANCE

■ Une réglementation qui ne permet pas la valori-sation à sa juste valeur des solutions de stockage.

■ L’absence de réglementation permettant d’ac-compagner l’émergence de nouveaux acteurs comme les agrégateurs ou les opérateurs de stoc-kage.

■ Des coûts encore élevés des solutions de stoc-kage.

■ Des verrous technologiques qui restent à lever afin de développer des technologies compétitives et adaptées aux marchés.

■ Des risques environnementaux et sanitaires liés à la fabrication et à l’utilisation des technologies de stockage qui restent à mieux appréhender.

IMPACTS EMPLOIS/METIERS

■ Estimation d’emplois 31 177 salariés dans le stoc-kage d’électricité pour la France.

■ Filière d’excellence en France qui représente 14 % de l’emploi industriel.

■ Pas de nouveaux métiers dans cette filière mais plutôt une évolution des métiers.

Stockage de l’énergie

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79C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

années notamment suite aux retours d’expérience des projets éoliens et solaires couplés à des capacités de stockage lancé dans le cadre des appels d’offres de la CRE (Commission de Régulation de l’Energie).

Des études sont en cours pour estimer le potentiel et les besoins de stockage d’énergie (électricité et chaleur) en France. En effet, plus de précisions sur les besoins de stockage en France et en Europe sont nécessaires concernant les besoins de capacités et leur répartition sur les réseaux de distribution notamment à l’échelle du quartier ou du consommateur final.

Aujourd’hui, le développement de la filière de stockage de l’énergie bénéficie d’un contexte de développement favo-rable qui s’explique par : un développement croissant de nouveaux secteurs nécessitant des technologies de stoc-kage (développement des réseaux électriques intelligents, des véhicules électriques et des infrastructures associées,…) (MEDDE, et al., Mars 2013).

Points de vigilance

■ Une réglementation qui ne permet pas la valorisation à sa juste valeur des solutions de stockage.

■ L’absence de réglementation permettant d’accompagner l’émergence de nouveaux acteurs comme les agré-gateurs ou les opérateurs de stockage.

■ Des perspectives incertaines sur les marchés français, européens et mondiaux ralentissant les investissements d’in-dustrialisation des équipementiers.

■ Des coûts encore élevés des solutions de stockage malgré une industrialisation récente des technologies de stoc-kage électrochimique.

■ Des verrous technologiques qui restent à lever afin de développer des technologies compétitives et adaptées aux marchés.

■ Des risques environnementaux et sanitaires liés à la fabrication et à l’utilisation des technologies de stockage qui restent à mieux appréhender. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Impacts emplois, métiers et compétences évalués ou estimésEmploi

Au niveau national, le Comité de filière « Construction électrique, électromécanique et réseaux » a estimé 37144 emplois salariés dans le stockage d’électricité.

Les industries électriques, électroniques et de communication c’est 3 000 entreprises donc 87 % de PME et d’ETI (entre-prises de tailles intermédiaires), qui représentent : 400 000 salariés, 93 Milliards d’euros de CA, 16 % de l’effectif total affecté à la R&D et 46 % du CA industriel à l’export. Ce secteur rassemble les acteurs clefs de la transition énergétique. Une filière d’excellence et structurante en France dont 14% de l’emploi industriel. (FIEEC, 2013)

Métiers

Comme pour la filière « réseaux électriques intelligents », on n’observe pas de nouveaux métiers mais plutôt une évolution des métiers.

Bonnes pratiques et initiatives en régionNous n’avons pas repéré de bonnes pratiques en région. Par contre, au niveau national des projets sont mis en place par la Fédération des industries électriques, électroniques et des télécommunications (FIEEC) dont l’objectif est d’anticiper les besoins en compétences professionnelles pour permettre aux entreprises d’être des acteurs majeurs dans les techno-logies de demain. Exemple sur un projet intitulé « attractivité des métiers » : il a pour mission de travailler sur la formation, d’anticiper et de former les jeunes aux métiers de demain et d’avoir une stratégie organisée de formation tout au long de la vie.

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte80

Cela se traduit par :

■ organisation de la Semaine de l’industrie ;

■ « Classe en entreprise » : son principe vise à permettre aux entreprises de renforcer l’attractivité de ses métiers. Une classe s’installe dans les locaux d’une entreprise, disposant d’une salle de réunion faisant office pour l’occasion de salle de classe permettant ainsi d’ouvrir le regard des jeunes sur les métiers. (FIEEC, 2013)

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Présentation de la filièreLa filière couvre les activités liées :

■ A la production d’hydrogène

■ Au transport et au stockage de l’hydrogène

■ A son utilisation dans des piles à combustible afin de produire de l’énergie (MEDDE, et al., Mars 2013)

L’hydrogène présente de nombreux avantages en tant que vecteur énergétique. Néanmoins, la molécule n’existe pas à l’état naturel. Sa production nécessite donc un apport énergétique. Aujourd’hui, cette molécule est majoritairement pro-duite par reformage d’hydrocarbures fossiles, processus fortement émetteur de CO2. Des solutions plus sobres en énergie existent pour pallier à ces contraintes. On parle alors d’hydrogène vert. (Energie 2020)

Les infos clésCONTEXTE

■ Filière encore en émergence mais la France dis-pose d’atouts à faire valoir.

■ D’ici 10 à 15 ans, le marché français pourrait re-présenter entre 5 et 40 milliards d’euros.

POINTS DE VIGILANCE

■ Coût encore élevé des piles à combustible, ver-rous techniques et technologiques à lever, cadre réglementaire qui reste à définir, une molécule bien connue mais dont l’utilisation peut soulever des craintes chez les parties prenantes, une em-preinte carbone non nulle de l’hydrogène pro-duit aujourd’hui, un besoin d’infrastructures pour la mobilité, un contexte économique difficile qui ralentit le décollage du marché.

IMPACTS EMPLOIS/METIERS

■ 1 200 emplois en France.

■ Potentiel d’emplois à 10 ans = 10 000.

ATOUTS EN REGION

■ En région, la densité du tissu industriel, la présence de l’hydrogénoduc et la politique de développe-ment du véhicule électrique permettent des sy-nergies fortes. La Région s’est d’ailleurs doté d’une feuille de route hydrogène qui met en avant les leviers permettant de susciter l’émergence d’une filière régionale.

Hydrogène et piles à combustible

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Contextes réglementaire et économiqueAu national cette filière demeure en émergence mais la France dispose d’atouts à faire valoir : des capacités de re-cherche de premiers plans (CEA, CNRS), des acteurs industriels reconnus sur l’hydrogène, l’énergie ou la mobilité et des PME dynamiques et innovantes. Le marché national concerne aujourd’hui principalement des marchés de niche (sites isolés et chariots élévateurs) et pourrait se développer dans les prochaines années, malgré un contexte économique difficile.

D’ici 10 à 15 ans, le marché français pourrait représenter entre 5 et 40 milliards d’euros La région Nord - Pas-de-Calais possède de nombreux atouts permettant de favoriser l’émergence d’une filière hydrogène. En effet, la densité du tissu industriel, la présence de l’hydrogénoduc et la politique de développement du véhicule électrique permettent des synergies fortes.

Pour concrétiser cet enjeu, la Région Nord - Pas-de-Calais a défini sa feuille de route hydrogène régionale. Rédigée par un collège d’acteurs industriels, institutionnels et de chercheurs, elle met en avant les leviers permettant de susciter l’émergence d’une filière régionale. (Energie 2020)

Stratégie hydrogène Nord – Pas-de-Calais

Axes de développement

■ Les chaînes logistiques durables : l’utilisation de l’hydrogène produit localement (via la ressource éolien) pourrait alimenter des véhicules et engins logistiques.

■ La valorisation des énergies renouvelables dans les réseaux énergétiques.

Actions

■ Soutenir des projets de R&D collaboratifs spécifique aux axes stratégiques évoqués ci-dessus.

■ Mobiliser les PME via un travail d’animation mené par le Pôle d’Excellence Energie 2020.

■ Prolonger la réflexion sur les leviers d’actions propres au Conseil Régional en tant que donneur d’ordre public pour le développement des savoir-faire territoriaux.

A noter le partenariat de la Région avec l’ADEME sur l’appel à projets TITEC qui a pour but de soutenir des projets de transfert industriel ou de tests en conditions réelles dans le domaine de l’hydrogène-énergie et des piles à combustible. Il s’agit de confirmer les potentialités de ces technologies au regard des divers usages énergétiques qui peuvent être concernés : mobilité, réseaux, bâtiment…

Le Pôle d’Excellence Régional Energie 2020 et la direction de l’Environnement de la Région co-animent les actions de soutien à cette filière au sein d’un groupe de travail. Fort d’une vingtaine de membres, celui-ci a pour vocation :

■ La promotion des initiatives régionales auprès des instances nationales.

■ Le soutien aux projets de démonstrations.

■ L’identification et l’accompagnement de nouveaux projets et acteurs régionaux.

Points de vigilance

■ Les coûts encore élevés des piles à combustible Les piles à combustible, compte tenu de leur stade de développement impliquent des coûts importants. Une forte baisse des coûts a cependant été constatée : le coût de production du véhicule à hydrogène de Toyota est passé de 1 000 000 de dollars à 129 000 dollars en 2011 et est prévue à 50 000 dollars pour une commercialisation en 2015. Cette diminution devrait se poursuivre dans les années à venir. Ainsi McKinsey, dans son étude estime que les coûts des systèmes pourraient baisser de 90 % d’ici à 2020.

■ Des verrous techniques et technologiques à lever Les principaux verrous concernent l’optimisation des technologies actuelles (intégration des composants en systèmes, allongement de la durée de vie, amélioration de la robustesse/fiabilité…) et l’atteinte de coûts économiquement viables.

Page 83: Synthèse - C2RP · 4 C2RP Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte Point méthodologique Différents

83C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Sur les aspects de stockage, au-delà des enjeux de développement de technologies optimisées à moindre coût, la ques-tion de la sécurité se pose, en particulier, en cas d’accident pour des applications automobiles.

■ Un cadre réglementaire qui reste à définir La filière ne dispose pas aujourd’hui de cadre réglementaire et normatif spécifique. Les premiers démonstrateurs et pre-mières applications commerciales en France contribuent donc à mettre en exergue les besoins et à le définir. Des travaux sont d’ailleurs menés sur ce sujet par le Ministère du Développement Durable et l’AFHyPAC.

■ Une molécule bien connue mais dont l’utilisation peut soulever des craintes chez les parties prenantes L’hydrogène possède des propriétés qui rendent son utilisation complexe. Ces caractéristiques de l’hydrogène ainsi que les risques associés sont cependant bien connus, notamment par les industriels producteurs ou utilisateurs. Ils peuvent néanmoins représenter un défi pour les petites structures qui doivent définir les protocoles de sécurité, d’exploitation et de gestion appropriés sans remettre en cause la viabilité économique de la filière. Par ailleurs, à l’image de la plupart des technologies de l’énergie, la mise en œuvre des projets peut soulever des craintes parmi les usagers et parties prenantes (NIMBY, BANANA)3. L’acceptabilité des projets par les parties prenantes reste donc un point d’attention.

■ Une empreinte carbone non nulle de l’hydrogène produit aujourd’hui A l’heure actuelle, l’hydrogène est produit en grande majorité à partir d’énergies fossiles (96% de la production). De fait, son utilisation en remplacement d’énergie fossile, par exemple d’essence ou de gazole, présente un intérêt environne-mental moindre que s’il était produit uniquement de façon décarbonée. Le plein potentiel de l’hydrogène sur l’impact environnemental ne sera ainsi totalement atteint qu’à la condition que l’hydrogène soit produit de manière faiblement émettrice (énergies renouvelables, productions fatales etc.).

Le rendement des piles à combustible rend toutefois de nombreuses applications intéressantes dès aujourd’hui dans la réduction de consommation d’énergies fossiles et des émissions de gaz à effet de serre. Le bilan « du puits à la roue » pour les véhicules électriques à hydrogène peuvent présenter une diminution de l’ordre de 20 à 30 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport aux véhicules à combustion les plus performants utilisant des hydrocarbures.

■ Un besoin d’infrastructures pour la mobilité Concernant les applications pour la mobilité individuelle, la nécessité de construire une infrastructure de distribution d’hydrogène, typiquement une pompe spécifique intégrée dans les stations-services constitue un frein de type « l’œuf et la poule ». Ce frein a été résolu dans certains pays par un engagement conjoint des constructeurs automobiles et des industriels intéressés par la distribution d’hydrogène. Un contexte économique difficile qui ralentit le décollage du marché La filière hydrogène et pile à combustible se développe ces dernières années mais reste encore un marché de niche. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Impacts Emplois / formations (national)1 200 emplois en France.Potentiel d’emplois à 10 ans = 10 000.

Parmi les mesures transversales d’accompagnement de la filière exposées par l’ADEME dans sa feuille de route straté-gique sur la filière est identifié que le déploiement des applications liées à l’hydrogène et aux piles nécessitera de former des agents (techniciens, ingénieurs) dans de nombreux domaines. Il conviendra d’évaluer ces besoins et d’identifier les approches de formation les plus pertinentes à mettre en place. (ADEME, 2011)

3 NIMBY : Not In My Back Yard ce qui signifie « pas dans mon arrière-cour »BANANA : Build Absdutely Nothing Anywhere Near Anything, ce qui signifie « ne construisez rien nulle part près de quoi que ce soit »

Page 84: Synthèse - C2RP · 4 C2RP Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte Point méthodologique Différents

C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte84

Les infos clésCONTEXTE

■ Soutien de la Commission européenne par le dé-ploiement des futurs réseaux électriques.

■ L’Etat finance des projets innovant afin d’intégra-tion les énergies renouvelables aux réseaux élec-triques classiques.

■ Programme d’Investissements d’Avenir lancé dans la rubrique « Réseaux Electriques Intelligents ».

■ Le marché français des réseaux intelligents devrait connaître une croissance importante au cours des prochaines années.

POINTS DE VIGILANCE

■ Des verrous technologiques qui restent à lever via notamment une expérimentation renforcée.

■ Un marché dépendant fortement des réglemen-tations et régulations mises en place.

■ Une incertitude sur le rythme de développement qui dépend du développement d’autres filières (véhicules électriques et bâtiments).

IMPACTS EMPLOIS/METIERS

■ L’estimation du nombre emplois de la filière est très délicate en raison du peu de données fiables et très dispersées.

■ ERDF emploient 35 000 salariés au total en France, ce sont des acteurs-clés de la transition énergé-tique.

■ Pas de nouveaux métiers dans cette filière mais plutôt une évolution des métiers qui requiert de plus en plus de TICs et d’économie.

ATOUTS EN REGION

■ Création de campus d’innovation technologique et d’Instituts d’excellence en matière d’énergies décarbonées (IEED).

■ Partenariat entre EDF et le laboratoire d’électro-technique et d’électronique de puissance de Lille (L2EP) sur les systèmes électriques intelligents.

■ La région se retrouve en pointe dans ce domaine d’avenir.

PRECONISATIONS

■ Nécessité de clarifier le périmètre de cette filière afin de quantifier le nombre d’emplois « verts ».

■ Une définition des besoins en formation initiale et continue semble nécessaire.

■ Développer les formations initiales et profession-nelles.

■ Renforcer les formations en électrochimie.

■ Rendre attractif la filière et développer la culture scientifique et technique.

Réseaux électriques intelligents

Page 85: Synthèse - C2RP · 4 C2RP Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte Point méthodologique Différents

85C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Présentation de la filière Les réseaux électriques intelligents s’appuient sur des produits et services associant aux technologies électriques, les technologies de l’information, de la communication, de l’observation et du contrôle. Ces systèmes font partie des outils accompagnant un changement de paradigme dans la gestion des réseaux électriques, notamment de distribution.

La difficulté majeure est de quantifier le nombre d’emplois « verts et verdissants » de manière globale car le périmètre de cette filière est à géométrie variable. Ceci sous-entend un besoin impératif de clarifier avant toute chose la structuration de la filière, essentiellement technologique, afin de faire apparaître les secteurs impactés par l’économie verte. Cette filière peut se décliner en 7 sous filières :

■ production électrique,

■ réseau électrique,

■ stockage,

■ traction-production (moteur haut rendement, maitrise de l’énergie),

■ industrie (maitrise de l’énergie, chaine de mesure, ascenseurs, sécurité, moteur, électroménager),

■ gestion technique bâtiment,

■ éclairage (public, privé). (MEDDE, et al., Mars 2013)

Contextes réglementaire et économiqueEn avril 2011, la Commission européenne a proposé des mesures relatives au déploiement des futurs réseaux électriques en Europe dans une communication intitulée « Réseaux intelligents : de l’innovation au déploiement ». Cette communica-tion est axée sur cinq priorités : élaborer des normes techniques, garantir aux consommateurs la protection des données, instaurer un cadre réglementaire favorisant le déploiement de réseaux intelligents, garantir l’ouverture et la compétitivité du marché de détail dans l’intérêt des consommateurs et apporter un soutien constant à l’innovation en matière de technologies et de systèmes. (Eurostat, 2012)

L’Etat finance des projets innovant, dont l’objectif est de « favoriser l’intégration des énergies renouvelables aux réseaux électriques et permettre au consommateur final de mieux maîtriser sa consommation en électricité »

Des Appels à Manifestations d’Intérêt (AMI), ont été lancés en 2012, dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir, 8 lauréats ont été sélectionné dans la rubrique « Réseaux Electriques Intelligents ». (ADEME)

Le marché français des réseaux intelligents devrait connaître une croissance importante au cours des prochaines années à travers le développement des compteurs évolués. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Points de vigilance

■ Des verrous technologiques qui restent à lever via notamment une expérimentation renforcée.

■ Un marché dépendant fortement des réglementations et régulations mises en place peut être un frein.

■ Une incertitude sur le rythme de développement qui dépend du développement d’autres filières (véhicules élec-triques et bâtiments).

■ Le manque d’harmonisation des standards industriels internationaux et d’interopérabilité pourrait empêcher le développement efficace et rapide des réseaux intelligents.

■ Des besoins et des attentes des différentes parties prenantes qui peuvent être encore mal appréhendés et mal cernés (le consommateur devient consom’acteur). (MEDDE, et al., Mars 2013)

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte86

Impacts emplois, métiers et compétences évalués ou estimésEmploi

L’estimation du nombre emplois de la filière, même très approchée, mais garantissant un degré de confiance suffisant est très délicate en raison du peu de données fiables et très dispersées. Plusieurs hypothèses sont émises dans le rapport du Comité de filière de la CGDD « Electromécanique, construction électriques et réseaux » de 2009.L’objectif pour un jeune d’obtenir un emploi à l’issu d’une formation professionnalisante dans cette filière paraît attei-gnable. La demande pour les éco-industries est aujourd’hui très forte.ERDF emploient 35 000 salariés, dont la gestion optimisée des réseaux électriques est le cœur du métier, ils sont aussi des acteurs-clés de la transition énergétique, chargés de déployer le compteur communicant Linky, de raccorder éoliennes et panneaux solaires à des réseaux électriques de plus en plus « intelligents » ou de veiller à l’alimentation des bornes de rechargement pour voitures électriques. (Le Monde, 4 avril 2014)

Métiers

Le Comité de filière de la CGDD « Electromécanique, construction électriques et réseaux », considère qu’il n’y a pas vrai-ment de métiers nouveaux dans le domaine de l’Energie électrique mais plutôt une évolution des métiers qui requiert de plus en plus de TICs et d’économie.

Formations

L’adaptation nécessaire des compétences est également valable dans le cadre de la formation des formateurs. Le Comité fait donc le constat que les dispositifs (formations initiales) existants sont très hétérogènes au plan national. Une définition des besoins en formation initiale et continue semble nécessaire. (Comité de filière Electromécanique, construction électrique et réseaux, 2009)

Préconisations ■ Rendre attractif la filière

■ Développer la culture scientifique et technique

■ Revaloriser le secteur électricité / bâtiment

■ Poursuivre les travaux avec Pôle emploi sur les besoins en formation

■ Interagir avec les Etats généraux de l’industrie

■ Affirmer et consolider le cœur de métier

■ Former des opérateurs, techniciens, cadres « hybrides »

■ Equilibrer formations initiales et formations continue

■ Développer la formation ouverte à distance

■ Former spécifiquement en priorité et à court terme 3 secteurs : gestion technique du bâtiment, réseaux élec-triques, éclairage

■ Renforcer les formations en Electrochimie

(Comité de filière Electromécanique, construction électrique et réseaux, 2009)

Page 87: Synthèse - C2RP · 4 C2RP Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte Point méthodologique Différents

87C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Bonnes pratiques et initiatives en région Des investissements d’avenir mettent l’accent sur la recherche publique, l’innovation et l’enseignement supérieur notam-ment par la création de campus d’innovation technologique regroupant des établissements de formation, des labora-toires de recherche appliquée, et des acteurs économiques renforçant ainsi les écosystèmes constitués par les pôles de compétitivité. (DATAR, et al.)

Au cœur de ces campus, la création des Instituts d’excellence en matière d’énergies décarbonées (IEED) doit permettre à la France de garder son avance dans des secteurs clés d’avenir et de se doter de filières économiques (industrielles et de service) parmi les plus compétitives au niveau mondial pour créer de la valeur et de l’emploi.

EDF et le laboratoire d’électrotechnique et d’électronique de puissance de Lille (L2EP) ont signé un partenariat de re-cherche sur les systèmes électriques intelligents. Notre région se retrouve en pointe dans ce domaine d’avenir. (La Voix du Nord, 8 avril 2014)

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte88

ZOOM : Internet des objets

C’est un réseau de réseaux qui permet,

d’identifier des entités numériques et des

objets physiques et ainsi de pouvoir récu-

pérer, stocker, transférer et traiter les don-

nées s’y rattachant. Par objets connectés,

il ne faut pas juste comprendre tablettes

et mobiles mais également de nombreux

autres supports et capteurs (par exemple :

le compteur communicant Linky de EDF).

(Netmkg.fr)

De nombreux domaines sont concernés :

santé, éducation, services de proximité, ou

encore le développement durable. (ARCEP,

2009)

Contexte

Les objets connectés peine encore à s’ins-

taller dans notre quotidien, de nombreuses

barrières (juridiques, financières, cultu-

relles…) restent à lever pour développer les

usages mais patience, nous n’en sommes

qu’aux prémisses.

Les atouts de la France et de l’Europe dans

l’aventure de l’IoT (Internet des Objets) sont

nombreux : des designers de talents, un tissu

industriel de TPE et de PME dense, des ingé-

nieurs de haut niveau et créatifs. (ARCEP,

2009)

Les pouvoirs publics semblent prendre la

mesure de l’enjeu puisqu’il existe, depuis

plusieurs années déjà, une filière « objets

connectés » au sein du plan d’action défini

par le gouvernement pour réindustrialiser le

pays. La ministre de l’économie numérique

a par ailleurs manifesté son intention de

mettre en place avant la fin de l’année une

cité des objets connectés qui regroupera

les savoir-faire industriels autour de l’IoT.

(Journal du Net)

Points de vigilance

Les objets connectés peine encore à s’ins-

taller dans notre quotidien, de nombreuses

barrières (juridiques, financières, cultu-

relles…) restent à lever pour développer les

usages. Nous n’en sommes encore qu’aux

prémisses. (Netmkg.fr)

Impacts emplois / métiers

Il est prévu en 2020 près de 50 milliards d’ob-

jets connectés sur terre.

Ces technologies de l’Internet des objets

devraient donc permettre la création d’un

tissu d’emplois locaux autour du tourisme et

des services de proximité mais aussi autour

de la protection de l’environnement ou du

développement durable… Les emplois ainsi

créés, à la différence des ceux qui avaient

été créés pour les services sur Internet, se-

ront beaucoup moins délocalisables. Cela

pourrait représenter un avantage straté-

gique pour nos économies et devrait inciter

les acteurs publics et les entreprises euro-

péennes à mettre en œuvre d’imortants

programmes de R&D dans ces domaines

afin que puissent se déployer ces technolo-

gies en Europe. (ARCEP, 2009)

Métiers et formations repérés : métiers du

numérique, de l’informatique et de la com-

munication (exemple : Ingénieurs dans l’In-

formatique et les Techniques Avancées) ;

formations autour de la conception, du

développement des technologies de l’infor-

mation et de la communication (TIC).

>>

Page 89: Synthèse - C2RP · 4 C2RP Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte Point méthodologique Différents

89C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Les infos clésCONTEXTE

■ Il est estimé que la technologie de captage, stockage géologique pourrait, d’ici 2050, contri-buer à hauteur de 19 % à la réduction globale des émissions de GES. Cependant, de nombreux défis restent à relever pour permettre le déploie-ment de cette technologie : la maîtrise totale des risques environnementaux et sanitaires, sa faisabi-lité économique et sociale entre autres.

POINTS DE VIGILANCE

■ Absence de viabilité économique des projets, problématiques d’acceptation sociale des pro-jets, freins réglementaires, verrous technologiques, incertitude sur les impacts environnementaux et sanitaires, incertitude dans les politiques d’inves-tissement à long terme, verrous technico-écono-miques des filières de valorisation, manque de vi-sibilité sur les politiques, compétition pour l’accès aux sites de stockage.

IMPACTS EMPLOIS/METIERS

■ Le développement de la filière en France ne de-vrait contribuer que de façon limitée à l’emploi compte tenu de la faible taille du marché poten-

tiel en France et devrait principalement concer-ner des emplois à haute qualification, dans l’ingé-nierie ou la recherche.

ATOUTS EN REGION

■ La région Nord – Pas-de-Calais constitue un « gi-sement » important en termes de captage qui nécessiterait un développement de l’aspect stoc-kage et éventuellement de valorisation.

Captage et stockage de CO2 et sa valorisation

Présentation de la filièreLe captage, stockage géologique et valorisation du CO2 consiste à récupérer le CO2 émis en grande quantité lors de pro-cessus industriels tels que la production d’électricité, d’acier ou de ciment, pour le stocker dans le sous-sol afin de l’isoler de l’atmosphère, ou le réutiliser. Le CO2 ainsi capté ne vient donc plus s’accumuler dans l’atmosphère et ne contribue plus à l’effet de serre ni au changement climatique.

Trois phases :1 : CaptageLe CO2 est séparé des autres gaz produits lors de l’utilisation des combustibles fossiles pour la production d’électricité et d’autres procédés industriels. Seul le CO2 des fumées industrielles (centrales électriques, industries pétrochimiques, raffine-ries...) émises en grande quantité peut être capté.

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte90

2 : TransportUne fois capté, le CO2 est compressé et déshydraté pour être transporté jusqu’au site de stockage géologique ou de « recyclage » dans le cas d’une valorisation.

3 : Stockage ou valorisationUne fois arrivé au site de stockage, le CO2 est injecté dans des formations rocheuses souterraines très profondes, souvent à - 800 m ou plus de la surface terrestre, et ce, pendant des centaines voire des milliers d’années. S’il est destiné à être valorisé au lieu d’être stocké, il pourra être utilisé pour des applications industrielles, chimiques ou biologiques. (Club CO2)

Il est estimé que la technologie de captage, stockage géologique pourrait, d’ici 2050, contribuer à hauteur de 19 % à la réduction globale des émissions de GES. Cependant, de nombreux défis restent à relever pour permettre le déploiement de cette technologie : la maîtrise totale des risques environnementaux et sanitaires, sa faisabilité économique et sociale entre autres…

Contextes réglementaire et économiqueSauf évolution majeure dans les prochaines années et recours accru aux énergies fossiles, et notamment au charbon, dans la production d’électricité, il apparaît aujourd’hui que la spécificité du mix énergétique français limite les applica-tions nationales du captage de CO2 pour ce qui concerne les installations de production électrique, à l’inverse de pays comme la Chine où les centrales à charbon connaissent un développement important.

De ce fait, le marché français potentiel concerne essentiellement l’équipement des industries fortement émettrices pour lesquelles les alternatives technologiques sont à l’heure actuelle limitées : sidérurgie, cimenterie, raffinerie....

Pour la France, l’enjeu est donc de disposer d’une base industrielle française capable de développer ces technologies et les savoir-faire associés et de faire valoir ces compétences à l’international notamment via des projets vitrines et des démonstrateurs. Cette primauté du marché international est illustrée par l’implication des leaders français sur un grand nombre de projets démonstrateurs dans le monde (Alstom, Air Liquide...).

Par ailleurs, le développement d’un marché carbone, avec un prix attractif, est un facteur sine qua non au développe-ment de la filière. (MEDDE, et al., Mars 2013)

La loi Grenelle 2 du 1er juillet 2010 impose à chaque Conseil Régional d’établir son Plan Climat-Energie Territorial – PCET au sens de la loi – qui doit définir, à partir de son bilan d’émissions de GES, les objectifs et les actions qui relèvent de sa compétence et s’inscrivent dans la lutte contre le changement climatique et l’adaptation à ses effets. Les objectifs sont définis à l’horizon 2020 et s’inscrivent dans la perspective française d’une division par quatre des émissions de GES entre 1990 et 2050.

Parmi les objectifs stratégiques à 2020 pour le PCET de la Région, on retrouve « l’amélioration du stockage carbone ».

En effet, le Nord – Pas-de-Calais est une région à forte émission de CO2 de par sa vocation historique industrielle : 48 % des émissions de gaz à effet de serre sont liés en 2005 à l’industrie manufacturière, à quoi il faut ajouter l’industrie de l’énergie (notamment la production d’énergie électrique et le chauffage urbain), soit au total 53 % des émissions régionales.

Même si les émissions ont depuis diminué dans les secteurs de l’industrie, de l’agriculture et des déchets, elles sont main-tenant compensées par l’augmentation des émissions dans les transports et le résidentiel-tertiaire.

La Région constitue donc un « gisement » important en termes de captage qui nécessiterait un développement de l’aspect stockage et éventuellement de valorisation.

Points de vigilance ■ L’absence de viabilité économique des projets

Elle est notamment liée aux coûts élevés de mise en œuvre et d’exploitation des technologies existantes, notamment lors de la phase de captage pour laquelle les besoins en énergie sont encore très importants. La non-viabilité économique des projets engendrent des problématiques pour le financement des infrastructures. Le besoin en financement important de ces projets (notamment du fait de leur taille) rend également clé l’apport de financement public. De manière géné-rale, l’absence de moteur économique et de rentabilité assurée pour la plupart des projets expérimentaux menés est un obstacle au développement de la filière : en particulier, le prix actuel du carbone sur le marché européen d’échanges de quotas d’émissions, et les incertitudes fortes liées à son évolution à moyen et long terme constituent des freins majeurs pour les décisions d’investissement des acteurs industriels.

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91C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

■ Des problématiques d’acceptation sociale des projets auxquelles s’associent des risques d’oppositions d’ONG. Ceci constitue un enjeu clé pour la filière et nécessite un effort d’information et de gestion concertée des projets avec les populations.

■ Des freins réglementaires qui peuvent impacter le développement des projets L’absence de cadre réglementaire dans certains pays est la cause de plusieurs abandons de projets, soulignant l’impor-tance de l’existence d’un cadre précis sur l’ensemble de son déroulé, et en particulier sur le stockage du CO2 sur le long terme. La définition des responsabilités associées aux sites de stockage géologique sur le long terme (y compris lors de sa fermeture) est également un point majeur.

■ L’existence de verrous technologiques Si des avancées importantes ont pu avoir lieu sur la phase de captage du CO2 du fait notamment des nombreux pro-grammes de recherche portant sur le sujet, des défis techniques subsistent en particulier pour la phase de stockage. Ces difficultés concernent notamment la localisation des puits en terre ou en mer, l’injectivité et l’intégrité du puit, la capacité réelle de stockage, la validation des outils de monitoring et de surveillance à court et moyen termes. Ces sujets consti-tuent aujourd’hui de véritables enjeux de recherche et de démonstration.

■ L’incertitude sur les impacts environnementaux et sanitaires Tout au long de la chaîne même si des progrès ont eu lieu ces dernières années dans l’analyse des risques. La gestion des risques accidentels liés au projet n’est également pas à négliger.

■ l’incertitude dans les politiques d’investissement de long termeL’annulation ou le manque de financements publics constituent une cause majeure d’annulation de projets de stoc-kage, ou de valorisation de projets dans le monde.

■ Les verrous technico-économiques des filières de valorisationLe coût élevé du processus dans son ensemble, et plus encore le manque de compétitivité des technologies de valorisa-tion du dioxyde de carbone, reste encore un élément bloquant nécessitant des travaux de recherche complémentaires pour rendre la filière plus attractive que des process traditionnels. C’est par exemple le cas dans le secteur de la chimie avec la synthèse de molécules organiques.

■ Le manque de visibilité sur les politiques globales, régionales et nationales de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et les objectifs quantitatifs qui en découlent en dépit de l’objectif national de diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050.

A plus long terme, la compétition pour l’accès aux sites de stockage de CO2 (capacités de stockage très localisées, limi-tation de capacités pour éviter les conflits) peut devenir un facteur de risque à ne pas négliger. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Impacts emplois, métiers et compétences évalués ou estimés (national)Le développement de la filière en France ne devrait contribuer que de façon limitée à l’emploi compte tenu de la faible taille du marché potentiel en France et devrait principalement concerner des emplois à haute qualification, dans l’ingé-nierie ou la recherche.

Au-delà des emplois directement créés, le développement de la filière du captage et stockage du CO2(CSC) et de sa valorisation devrait contribuer au maintien d’emplois dans des secteurs industriels, en particulier dans les secteurs forte-ment émetteurs comme les cimentiers, les aciéristes, les raffineurs ou les producteurs d’énergie, et au maintien d’activités dans des bassins industriels. (MEDDE, et al., Mars 2013)

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte92

D. Les filières transverses accompagnant la mutation de l’économie Ces filières, compte tenu de leurs applications transverses dans de nombreux secteurs d’activités, sont aujourd’hui difficilement visibles et lisibles (acteurs impliqués, marchés actuels et perspectives, gisements disponibles…). Ces filières évoluent sous l’effet de tendances de fond portées soit par des aspects réglementaire (énergie, eau, sol, air…) soit par des évolutions des comportements et de l’appréhension des sujets (réduction des coûts indirects, prise en compte des risques sanitaires ou impacts sur l’environnement,…), soit par l’internalisation de certaines externalités environnementales. Par ailleurs, sur le génie écologique (préservation et restauration de la biodiversité) la reconnaissance de la filière et de ses acteurs est un enjeu.

Page 93: Synthèse - C2RP · 4 C2RP Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte Point méthodologique Différents

93C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Présentation de la filièreLa filière de l’optimisation des procédés industriels couvre l’ensemble des solutions (produits ou services) permettant d’optimiser les processus industriels et la performance environnementale de l’industrie. Tous les domaines de l’environ-nement peuvent être concernés (réduction de consommation de ressources, les émissions dans l’air, l’eau et le sol et les déchets…).

Les infos clésCONTEXTE

■ Les acteurs de la demande d’optimisation des procédés industriels sont de manière générale tous les industriels.

■ Des niveaux de performances environnementales imposés par l’Union Européenne.

POINTS DE VIGILANCE

■ Une filière complexe par son hétérogénéité, aux acteurs multiples, et transverses qui manque de structuration.

■ Difficulté d’identifier les formations : filière cou-vrant des secteurs variés.

■ Un manque d’information de l’industrie sur les technologies existantes.

■ Une difficulté des acteurs de l’offre à mesurer les attentes réelles des industriels en technologies à faible impact environnemental.

■ Des besoins en technologies innovantes pouvant être très spécifiques selon les secteurs entrainant une difficulté de standardisation de l’offre.

IMPACTS EMPLOIS/METIERS

■ En France, les révisions d’emploi pour l’écologie industrielle : création de 1 300 à 3 700 en 2020 et de 6 300 à 16 000 en 2030.

■ Au niveau national, les besoins en recrutement sont évalués entre 22 000 et 25 000 par an .

■ En 2006 dans le Nord – Pas-de-Calais, la R&D (recherche et le développement) a créé, 8 000 emplois.

■ Métiers recherchés : ingénieur hygiène/sécurité/environnement, chef de projet R&D, ingénieurs chargé d’affaires, techniciens essai mesure.

ATOUTS EN REGION

■ Projets innovants générant de l’emploi, grâce au pôle de compétitivité TEAM².

Optimisation des procédés industriels

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte94

L’optimisation des procédés peut être mise en œuvre de diverses façons : sur le plan technologique (intégration d’équi-pements « classiques » présentant une meilleure performance environnementale ou par le recours à des technologies innovantes) et/ou sur le plan méthodologique et organisationnel.

La filière de l’optimisation des procédés industriels est une filière dont les contours sont diffus, en raison des différents concepts qui y sont rattachés (l’efficacité énergétique, l’éco-innovation, l’éco-conception, l’écologie industrielle, les technologies préventives ou curatives…), de la multitude de secteurs couverts, et de ses relations avec de nombreuses autres filières vertes (comme la chimie verte, le traitement de l’eau, la gestion des déchets…). (MEDDE, et al., Mars 2013)

Contextes réglementaire et économiqueLa politique de l’Union Européenne, notamment avec l’entrée en vigueur de la Directive cadre sur l’éco-conception impose des niveaux de performance environnementale minimale à certains types de produits. (MEDDE, 2010)

Les acteurs de la demande d’optimisation des procédés industriels sont de manière générale tous les industriels. Les plus impliqués aujourd’hui sont ceux pour lesquels les enjeux environnementaux (pollution ou consommation de ressources) sont stratégiques, comme par exemple les industries du ciment, de la sidérurgie et de la chimie/raffinerie qui représentent plus de 50 % des consommations d’énergie et des émissions de CO2 de l’industrie au niveau mondial.

Les autres secteurs industriels sont également essentiels vis-à-vis de cette filière car bien qu’ils n’aient pas été les plus actifs jusqu’à présent, ce sont eux qui représentent les gisements d’optimisation des procédés les plus importants.

La filière de l’optimisation des procédés industriels a la particularité de s’appuyer non seulement sur des technologies mais également sur des méthodologies et des concepts organisationnels. Deux concepts sont particulièrement majeurs pour cette filière et font l’objet d’une attention particulière dans cette fiche : l’éco-conception et l’écologie industrielle. (MEDDE, et al., Mars 2013)

L’éco-conception est en effet encore peu développée et pourra être amenée à se déployer bien davantage, notam-ment si l’affichage des performances environnementales des produits devient obligatoire pour les produits de grande consommation.

L’Eco-Technologie regroupe des entreprises de secteurs d’activité très variés tel que : la gestion de l’eau et des déchets, les nouvelles énergies, l’efficacité énergétique, le traitement de l’air, la réhabilitation des sites et sols pollués …

Compte tenu de leur caractère transversal à de nombreux secteurs d’activités et de leurs débouchés multiples, les éco-innovations constituent une véritable opportunité, tant pour la lutte contre le changement climatique que pour la com-pétitivité et la création d’emplois.

Points de vigilance

■ Une filière complexe par son hétérogénéité, aux acteurs multiples, et transverses qui manque de structuration.

■ Difficulté d’identifier les formations : filière couvrant des secteurs variés

■ Un manque d’information de l’industrie sur les technologies existantes.

■ Une difficulté des acteurs de l’offre à mesurer les attentes réelles des industriels en technologies à faible impact environnemental

■ Des besoins en technologies innovantes pouvant être très spécifiques selon les secteurs entrainant une difficulté de standardisation de l’offre. (MEDDE, et al., Mars 2013)

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Impacts emplois, métiers et compétences évalués ou estimésEmploi

En France, pour l’écologie industrielle le développement pourrait entrainer : la création de 1 300 à 3 700 emplois en 2020 et entre 6 300 et 16 000 emplois en 2030. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Plus généralement, l’Ingénierie professionnelle intervient dans des domaines très variés: la construction, l’industrie, l’éner-gie, l’environnement, la biodiversité et emploie environ 350 000 salariés en France. La demande est particulièrement forte pour les ingénieurs généralistes notamment dans les domaines de l’industrie, la construction ou dans les infrastructures de transport. D’autres profils plus spécialisés sont de plus en plus recherchés dans les secteurs de l’énergie et de l’environ-nement ou de l’aéronautique. Globalement, l’Ingénierie connaît une croissance régulière et soutenue de 3 % par an en chiffres d’affaires et en effectifs. (Syntec-Ingénierie)

Pour répondre à cette croissance, les besoins en recrutement se situent entre 22 000 et 25 000 personnes par an, dont 8 000 à 9 000 créations nettes d’emplois. L’Ingénierie tournée vers l’industrie et les hautes technologies devrait voir ses recrutements progresser vers un volume d’environ 12 000 embauches pour 2013. (l’Usine Nouvelle)

Métiers

Parmi les métiers recherchés : l’ingénieur hygiène / sécurité / environnement, le chef de projet - R&D mais également les ingénieurs chargé d’affaires ou les techniciens essai mesure. (Syntec-Ingénierie)

Formations

La multitude de secteurs couverts de cette filière ne permettent pas de faire un état en terme de formations existantes ou de besoins en formation.

Bonnes pratiques et initiatives en région TEAM², pôle de compétitivité sur les technologies de recyclage, de valorisation des déchets, des éco-produits et du développement de l’innovation pour l’économie circulaire, a pour vocation de développer la richesse économique du territoire au travers de projets innovants générant de l’emploi. Il est spécialisé sur les technologies de recyclage, de valo-risation des déchets et la recyclabilité des matières et matériaux. En 2006, le Nord - Pas-de-Calais a dépensé 592,6 M€ dans la R&D publique et privée, générant 8000 emplois dans la région dont près de 70 % dépendant de la recherche publique. (TEAM²)

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte96

Présentation de la filièreLa filière « Métrologie et instrumentation des milieux et de l’environnement » couvre les activités liées :

■ au développement et la fabrication d’instruments de mesure permettant l’analyse de paramètres quantitatifs et qualitatifs relatifs à l’air, à l’eau et au sol ;

■ à l’intégration et la combinaison d’équipements dans le but de construire des systèmes de contrôle adaptés au contexte spécifique des opérateurs ou au besoin des utilisateurs publics ou privés ;

■ à la distribution des systèmes et instruments de mesure ;

■ à l’analyse et le traitement des données.

Les technologies d’analyse liées à l’environnement se déclinent principalement en capteurs chimiques, physiques, ou biologiques. (MEDDE, et al., Mars 2013)

Les infos clésCONTEXTE

■ Cadre réglementaire déterminant et structurant notamment dans les domaines de l’eau (Directive Cadre sur l’Eau notamment) et de l’air.

■ Besoins de cette filière qui devrait augmenter face à un contexte réglementaire croissant et une prise de conscience des enjeux de la surveillance envi-ronnementale.

■ Marché de la métrologie est en pleine mutation et en phase de forte croissance.

■ Filière transverse relevant de plusieurs secteurs d’activités de l’économie verte.

POINTS DE VIGILANCE

■ Un contexte réglementaire encore récent et à affiner.

■ Une méconnaissance de certains industriels des risques encourus en cas d’infraction à la régle-mentation.

■ Une filière transverse dans ses applications qui manque de visibilité.

IMPACTS EMPLOIS/METIERS

■ L’offre de formation professionnelle initiale n’est pas suffisamment adaptée aux besoins de forma-tion des entreprises.

PRECONISATIONS

■ Nécessité d’adapter l’offre de formation aux be-soins des entreprises.

■ Nécessité d’informer les entreprises sur l’offre de formation existante.

■ Intégrer des modules d’enseignements métrolo-giques adaptés dans les programmes pédago-giques d’enseignements existants.

Métrologie et instrumentation

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97C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Contextes réglementaire et économiqueUn cadre réglementaire déterminant et structurant qui porte le développement de la filière notamment dans les do-maines de l’eau (Directive Cadre sur l’Eau notamment) et de l’air.

De manière générale, les besoins en termes d’instrumentation et de métrologie des milieux sont portés par un contexte réglementaire croissant et une prise de conscience progressive des enjeux de la surveillance environnementale. (MEDDE, et al., Mars 2013)

C’est une filière transverse dont le développement bénéficie potentiellement à l’ensemble des secteurs d’activités de l’économie verte.

Le marché de la métrologie est en pleine mutation et en phase de forte croissance. Des perspectives de croissance existent notamment sur le marché de l’analyse de l’eau.

Points de vigilance

Un contexte réglementaire encore récent et à affiner en ce qui concerne la métrologie dans le domaine des sols.Une filière transverse dans ses applications qui manque de visibilité.

Une méconnaissance de certains industriels des risques encourus en cas d’infraction à la réglementation (et donc faible investissement dans les technologies de surveillance et de contrôle environnemental sans bénéfice économique).(MEDDE, et al., Mars 2013)

Impacts emplois, métiers et compétences évalués ou estimésSur la formation

L’école des Mines de Douai a réalisé un état des lieux national, de l’offre et des besoins de formations des PME (Petites et Moyennes Entreprises) en métrologie sur 2010-2011. Sur la base de ce recensement, une analyse a été réalisée afin d’étudier si l’offre actuelle répondait aux besoins de formations des PME dans ce domaine. Des pistes de réflexion et d’amélioration sont proposées.

L’objectif de cette étude était également de mettre à disposition des entreprises un outil leur permettant d’accéder faci-lement à l’ensemble des formations initiales et continues dispensées en métrologie (DGCIS). A cette fin, l’étude a conduit à l’élaboration d’un répertoire des formations, classées par domaine. (Ecole des mines de Douai , 2011)

PréconisationsL’étude de l’Ecole des Mines de Douai constate que :

■ L’offre de formation professionnelle continue répertoriée semble répondre aux attentes des entreprises, à quelques exceptions près. Des ajustements à la marge peuvent être opérés.

■ Certains besoins exprimés par les entreprises relèvent souvent de formations spécifiques à un besoin industriel qui peut être traité par une formation de type « intraentreprise ».

■ Cela illustre bien le manque d’informations dont dispose l’entreprise aujourd’hui pour identifier les formations exis-tantes dont elle a besoin. La base de données des formations en métrologie devrait apporter aux entreprises une meilleure visibilité de l’offre de formation existante.

■ L’offre de formation professionnelle initiale n’est pas suffisamment adaptée aux besoins de formation des entre-prises qui privilégient le recours aux formations professionnelles continues pour former leur personnel. Par ailleurs, les entreprises privilégient dans leur recrutement les personnels formés aux processus de production de leur entreprise.

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C’est pourquoi, l’orientation globale proposée est d’intégrer des modules d’enseignements métrologiques adaptés dans les programmes pédagogiques d’enseignements existants plutôt que de développer des formations diplômantes ciblées « métrologie ».

En complément, des actions de sensibilisation et des outils pédagogiques seront réalisés spécifiquement à destination des établissements de formations professionnelles initiales. (Ecole des mines de Douai, 2011)

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Autres filières

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte100

Les infos clésCONTEXTE

■ Le secteur du commerce est un secteur phare de la région.

POINTS DE VIGILANCE

■ Une majorité d’enseignes n’ont pas encore de véritable service dédié ; on constate en consé-quence des rattachements de différentes na-tures : par exemple aux directions qualité, marke-ting, technique, etc.

■ Quant aux plus petites entreprises, elles n’envi-sagent que fort difficilement l’utilisation de res-sources internes à cette problématique.

IMPACTS EMPLOIS/METIERS

■ Les métiers du commerce devront voir leur conte-nu évoluer sans que le nombre d’emploi soit im-pacté.

■ En région les problématiques de rénovation de l’Habitat ancien aux fins d’isolation extérieure, de circulation de l’air, de création d’énergies au niveau individuel modifient les compétences que doivent posséder les secteurs de la Distribution Bri-colage et Jardinerie en termes de conseil et de vente.

ATOUTS EN REGION

■ La région Nord – Pas-de-Calais dispose d’un pôle de compétitivité – PICOM – et le secteur du Com-merce-Distribution fait partie des secteurs identi-

fiés dans le cadre de la Stratégie Recherche Inno-vation.

PRECONISATIONS

■ Des préconisations ont émergé de l’étude Am-broise-Bouteille, notamment :

- établir préalablement un recensement des for-mations vertes existantes et des organismes of-freurs de formation dans le domaine de l’écono-mie verte pour le commerce,

- approfondir avec les acteurs concernés les be-soins de formation continue en matière d’écono-mie verte et équitable dans le commerce,

- éviter le développement de formations qui ne porteraient que sur la seule thématique de l’éco-nomie verte dans les entreprises du commerce,

- apporter des éclairages nouveaux aux différents acteurs de la formation, sur la nature des besoins attendus par le secteur en matière d’économie verte et équitable dans le commerce.

Commerce

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101C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Contextes économique et règlementaireLe secteur du commerce est un secteur phare de la région. La région se caractérise par la présence forte et historique des secteurs de la Distribution et de la Vente à distance : le territoire est en effet le berceau d’une quarantaine de sièges sociaux de grandes enseignes, apportant une dimension nationale à la filière ; l’activité commerciale s’appuie par ail-leurs sur un halo d’activités connexes génératrices d’emplois liés à son cœur d’activité (industries graphiques, centres d’appels, logistique…). Les zones d’emploi de Lille et de Roubaix-Tourcoing montrent une plus forte présence des emplois de l’industrie du commerce.

Si le secteur connait un léger repli de l’emploi depuis 2008, ce dernier reste modéré au regard des destructions d’emplois enregistrées dans d’autres secteurs d’activité.

La région Nord - Pas-de-Calais dispose d’un pôle de compétitivité – PICOM – et le secteur du Commerce-Distribution fait partie des secteurs identifiés dans le cadre de la Stratégie Recherche Innovation. Ces dispositifs et outils constituent le cadre dans lequel s’anticipe et se construit le commerce du futur. (CPRDFP, 2013)

L’économie verte est une préoccupation ancienne, mais grandissante des commerces de gros et de détail ; le Grenelle de l’environnement a été le catalyseur et l’accélérateur d’un mouvement par ailleurs amorcé depuis plusieurs années au moins dans quelques enseignes, mais uniquement sur certains produits considérés comme emblématiques.

Une étude menée par le cabinet Ambroise Bouteille à la demande du CGDD sur les mutations des emplois et des métiers des secteurs du commerce et de la distribution dans l’économie verte montre que la conjonction de différents facteurs porteurs est désormais un puissant catalyseur de la prise en compte des enjeux de l’économie verte.

Parmi cet ensemble de facteurs moteurs, on peut citer :

■ La sensibilité et la vigilance citoyenne des consommateurs (il convient néanmoins dans l’immédiat de ne pas igno-rer la réalité économique : les clients continuent majoritairement à se décider en fonction du prix)

■ La réglementation

■ La corrélation entre réduction des coûts d’exploitation et la prise en compte des enjeux de l’économie verte

■ La multiplication des solutions techniques

■ Le développement des certifications et des écolabels

Points de vigilance

Si la volonté de prise en compte croissante des enjeux de l’économie verte est affirmée dans le secteur du commerce, le principe de réalité reste encore aujourd’hui un élément modérateur de sa mise en place. L’organisation des entreprises s’adapte à ces tendances mais selon des modèles d’organisation qui, d’une manière générale, se cherchent encore : quelques plus gros groupes disposent d’un service transversal en charge des problématiques du vert, mais une majorité d’enseignes n’ont pas encore de véritable service dédié ; on constate en conséquence des rattachements de diffé-rentes natures : par exemple aux directions qualité, marketing, technique, etc. Quant aux plus petites entreprises, elles n’envisagent que fort difficilement l’utilisation de ressources internes à cette problématique.

Impacts emplois, métiers et compétences évalués ou estimésL’étude précédemment citée met en avant les principales évolutions attendues des métiers et des compétences :

■ Le métier d’acheteur / chef de produit sera probablement fortement impacté. Si le nombre d’emploi ne devrait pas croître en conséquence, certaines compétences vont évoluer sensiblement : par exemple la meilleure maî-trise de la notion d’éco-conception et de domaines comme la gestion des emballages liés au transport et la réduction des suremballages ou encore la maîtrise de nouvelles dimensions logistiques. Mais surtout les pratiques de la négociation, cœur de métier de cette activité vont devoir intégrer plus radicalement la dimension verte.

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte102

■ Les métiers de la gestion de la qualité vont évoluer en parallèle. Ces métiers vont devoir utiliser quotidiennement de nouvelles connaissances techniques, suivre de nouveaux process, maîtriser finement la réglementation. Pour autant les impacts sur le nombre d’emplois restera probablement très marginal.

■ Les métiers du technique / des travaux / de la maintenance devraient voir leur contenu évoluer sans que le nombre d’emploi soit non plus impacté. Les métiers des équipes technique / maintenance sur site vont s’enrichir de la dimension organisation et traitement des déchets, de la recherche de prestataires, du suivi réglementaire et économique des accords, de la gestion de l’énergie du site de vente, etc.

■ Les métiers de la communication devront intégrer les questions du vert dans leur fonctionnement, sans voir non plus leurs effectifs se modifier

■ Les métiers des services juridiques devront prendre en charge les aspects réglementaires liés aux obligations envi-ronnementales et à leurs évolutions, sans non plus que les effectifs soient significativement modifiés

■ Les équipes de vente quant à elles seraient plus concernées par un développement de leur sensibilité aux enjeux de l’économie verte, que par une véritable évolution de leurs compétences ; leur volume ne devrait en consé-quence pas être impactées significativement. (Ambroise Bouteille et associés, 2012)

Si la dimension verte prend une part croissante dans le développement du commerce, paradoxalement sa prise compte dans les démarches de GRH demeure encore balbutiante.

Actuellement la réalisation d’un cursus spécialisé sur l’environnement ne semble pas dans une grande majorité d’en-seignes un critère de sélection lors du recrutement. Deux explications possibles : d’une part dans la grande majorité des entreprises rencontrées lors de cette étude le recrutement interne semble systématiquement privilégié, d’autre part le nombre de postes sur lesquels les compétences vertes sont identifiées comme essentielles demeure encore limité. Mais, pour autant, les doubles cursus, dont un à caractère vert, semblent plus les susceptibles d’attrait au recrutement.

Le manque relatif de recul des acteurs du commerce face à ces nouveaux enjeux ne favorise pas l’appréciation de la capacité de la formation initiale actuelle à répondre à ces défis. Les besoins de formation continue se développent progressivement sur la thématique du vert. Mais l’offre des organismes de formation demeure peu concrète, difficilement applicable, trop lourde ou trop éloignée des principales priorités du commerce.

En région :

Les problématiques de rénovation de l’Habitat ancien aux fins d’isolation extérieure, de circulation de l’air, de création d’énergies au niveau individuel modifient de manière substantielle les compétences que doivent posséder les secteurs de la Distribution Bricolage et Jardinerie en termes de conseil et de vente au client final.

Cela nécessite dans certains domaines une adaptation de l’offre de formation (qu’elle soit initiale ou permanente) concernant les vendeurs concernés par ces types de produit.

En termes de volumétrie, on peut estimer à 500 vendeurs « conseil » dans la région qui sont actuellement concernés et en poste et 50 recrutements par an. (CPRDFP, 2013)

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103C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

PréconisationsDes préconisations ont émergé de l’étude menée par le cabinet Ambroise Bouteille.

Quelques propositions issues de l’étude :

Faire des organisations professionnelles du secteur et des organisations syndicales de salariés des partenaires incon-tournables Continuer à accompagner et poursuivre les efforts déjà engagés de mobilisation de ces organisationsRenforcer leur rôle de tête de pont du développement de l’économie verte dans le commerceSoutenir l’élan constaté de mobilisation des acteurs du commerce autour du vertInciter les entreprises du commerce à intégrer plus systématiquement la dimension verte dans leur politique de res-sources humainesFavoriser le rapprochement direct avec les pôles de compétitivité concernés par le développement de l’économie verte et plus généralement avec tous les organismes générateurs d’innovation dans le domaine du vertDimensionner l’appareil de formation consacré au Vert dans le Commerce au bon niveau d’enjeux en veillant selon les niveaux d’impacts possibles à sa bonne adaptation par secteur concerné de la distributionApporter des éclairages nouveaux aux différents acteurs de la formation, sur la nature des besoins attendus par le sec-teur en matière d’économie verte et équitable dans le commerceRenforcer la capacité d’actualisation régulière du contenu de la formation au vertAdapter la formation continue aux besoins de compétences vertes exprimés par les entreprisesEtablir préalablement un recensement des formations vertes existantes et des organismes offreurs de formation dans le domaine de l’économie verte pour le commerceApprofondir avec les acteurs concernés les besoins de formation continue en matière d’économie verte et équitable dans le commerceAnticiper le renforcement attendu des connaissances des formateurs spécialisés dans le domaine du vert Eviter le développement de formations qui ne porteraient que sur la seule thématique de l’économie verte dans les entreprises du commerceDoper la demande de formation continue ayant intégré correctement la dimension verteOptimiser les conditions du développement de nouvelles ingénieries de formation sur l’économie verte dans le com-mercePrivilégier les dispositifs de la VAE et du DIF pour reconnaître et encore enrichir les compétences vertes spontanément développées par certains salariés

(Ambroise Bouteille et associés, 2012)

Bonnes pratiques et initiatives en régionDans le cadre de l’élaboration du COS Commerce – distribution, a été identifiée la priorité de développer les compé-tences liées aux problématiques de développement durable dans les activités qui y sont particulièrement exposées (bri-colage, jardinerie, alimentation…). A ce titre, une fiche action a été élaborée sur le développement des compétences Développement Durable liées à l’amélioration de l’habitat ayant pour objectifs :

■ de construire avec les différents acteurs compétents (Education Nationale, Enseignement Supérieur, Région, Pro-fessionnels, organismes collecteurs ...) les référentiels Métiers nécessaires, les contenus pédagogiques, les diplômes et/ou Titres / Certificats qui permettront l’acquisition de connaissances / Savoirs - Faires / compétences à ces vendeurs.

Les acteurs régionaux pourront rechercher l’adaptation des formations sur la base des nouveaux référentiels ou des référentiels existants.

■ de développer et mettre en œuvre un contenu de formation destiné aux vendeurs portant sur la connaissance des éco-matériaux, la pose et plus largement sur le conseil aux particuliers sur l’isolation, la performance énergé-tique de l’habitat et la mobilisation des relais conseils que sont les Espaces Info Energies. (CPROFP, 2013)

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Les infos clésCONTEXTE

■ Le tourisme n’a pas été identifié comme un sec-teur d’activité devant se préparer à une mutation lourde. Pour autant, il fait partie des filières qui, parce qu’elles représentent un potentiel éco-nomique important, doivent muter pour s’adap-ter aux demandes des consommateurs et aux contraintes environnementales.

■ Plusieurs types de tourisme en région Nord – Pas-de-Calais.

■ Existence d’un schéma régional de développe-ment durable du tourisme et des loisirs.

POINTS DE VIGILANCE

■ La recherche dans le tourisme durable est insuffi-sante car inorganisée.

■ les petits entrepreneurs touristiques ont des diffi-cultés à disposer de temps et de moyens pour se former et former un personnel difficile à recruter, notamment en hôtellerie restauration.

IMPACTS EMPLOIS/METIERS

■ Quelques métiers seront peu modifiés dans les gestes et comportements professionnel mais la grande majorité des métiers verra leurs gestes pro-fessionnels et leurs comportements modifiés.

■ Quelques métiers « verts » , existants ou en émer-gence.

L’impact du passage à une économie verte fait apparaître un très important besoin de formation initiale et continue.

ATOUTS EN REGION

■ La Chambre de Commerce et d’Industrie régio-nale s’implique auprès des professionnels en ma-tière de développement durable en mettant son expertise au service des établissements d’accueil et de restauration depuis plusieurs années.

PRECONISATIONS

■ Plusieurs préconisations ont émergé du Comité de domaine, notamment : la mobilisation des ac-teurs territoriaux de la formation, la sensibilisation des professionnels, majoritairement des très pe-tites entreprises (TPE), et leur accompagnement, l’information de la clientèle…

Tourisme durable

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105C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Présentation de la filièrePour être durable, le tourisme doit assurer un développement d’aménagements ou d’activités respectant et préservant, sur le long terme, les ressources naturelles, le patrimoine culturel et prenant en considération les habitants du territoire et les visiteurs.

L’efficacité du tourisme durable est généralement mesurée à l’aune des critères suivants :

■ la rentabilité économique ;

■ l’intégration territoriale des projets ;

■ l’innovation ;

■ la pérennité des projets ;

■ le bien-être des habitants ;

■ l’insertion des plus défavorisés ;

■ le partenariat entre les acteurs locaux et avec d’autres pays (tourisme solidaire) ;

■ l’accessibilité des activités et des sites à toutes les personnes, quels que soient ;

■ leur situation sociale, leur handicap physique ou intellectuel.

Enfin, le tourisme durable doit assurer :

■ le renouvellement des ressources naturelles ;

■ la préservation et la conservation des espaces naturels ;

■ la préservation et la valorisation de la culture et de l’identité locale ;

■ l’amélioration du cadre de vie. (Parc Naturel Régional des Caps et Marais d’Opale)

Contextes réglementaire et économiqueLe tourisme durable s’inscrit dans les priorités mondiales et européennes exprimées par les recommandations de l’Agen-da 21 (adoptées lors du Sommet de la Terre à Rio en 1992).

Le tourisme en France fait partie des filières qui sont très fortement concernées par les évolutions liées à l’économie verte et plus généralement par le développement durable et qui doit par conséquent muter rapidement malgré l’absence de risques de délocalisations ou de contraintes fortes de changement technologique, car :

■ Il représente un potentiel économique (6,3 % du PIB) et un gisement d’emplois (1 million d’emplois directs) consi-dérables

■ Il est tenu de s’adapter aux demandes des touristes-consommateurs de demain

■ Il doit anticiper les futures contraintes sur les ressources nécessaires à son activité (nature, énergie, bâti,..)

■ Il peut avoir un effet pédagogique très significatif sur les goûts et les comportements des touristes et particulière-ment les jeunes. (Comité de domaine « Tourisme », 2009)

Plusieurs types de tourisme se côtoient en région Nord – Pas-de-Calais:

■ Les séjours longs, liés aux vacances scolaires, principalement sur la Côte d’Opale et vers les plans d’eau, bases de loisirs, espaces naturels, forêts,... du sud du département du Nord.

■ Les séjours courts ou de week-end pour les promenades, la randonnée, la gastronomie, le shopping, les visites de villes... Ou pour raison culturelle (musées, patrimoine, expositions), ou de loisirs (espaces de nature, bois et forêts, plans d’eau, plages urbaines artificielles,...).

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte106

■ Les séjours courts, liés aux déplacements professionnels et réunions d’affaires.

Dix-huit filières touristiques ont été identifiées dans le schéma régional de développement durable du tourisme et des loisirs 2006-2020 :

■ Cinq filières « d’identité régionale », c’est-à-dire qui s’appuient sur les valeurs collectives communes portées par la majorité des habitants et qui « font la région » : les destinations culturelles, le tourisme de la mémoire, le tourisme de découverte économique, le patrimoine maritime, le patrimoine minier.

■ Cinq filières à conforter : les séjours d’affaires, le tourisme fluvial, les loisirs récréatifs et sportifs, le bien-être et la remise en forme, le golf.

■ Huit autres filières : le nautisme, le tourisme de nature et l’éco-tourisme, la gastronomie et les produits régionaux, les parcs et jardins, le shopping, le tourisme équestre, la randonnée vélo, la randonnée équestre.

Ce schéma invite chaque territoire à identifier, en fonction de ses spécificités, la ou les filières à développer localement, en s’organisant avec l’ensemble des acteurs concernés et dans une dynamique de développement durable.

Depuis 1999, les Parcs naturels régionaux du Nord - Pas-de-Calais mettent en place les principes de la Charte européenne du tourisme durable. La Charte européenne du tourisme durable engage les signataires à mettre en œuvre une stratégie locale pour « le tourisme durable ». Cette démarche vise à améliorer le développement et la gestion du tourisme dans les espaces protégés. Les parcs naturels régionaux Avesnois et Scarpe-Escaut ont reçu cette certification européenne. (Conseil Régional Nord - Pas-de-Calais)

Points de vigilance

■ La recherche dans le tourisme durable est insuffisante car inorganisée.

■ Pour beaucoup de petites entreprises il est difficile d’avoir un comportement de développement durable par manque de moyens : les petits entrepreneurs touristiques ont des difficultés à disposer de temps et de moyens pour se former et former un personnel difficile à recruter, notamment en hôtellerie restauration.

Impacts emplois, métiers et compétences évalués ou estimésLe tourisme n’a pas été identifié comme un secteur d’activité devant se préparer à une mutation lourde. Pour autant, il fait partie des filières qui, parce qu’elles représentent un potentiel économique important, doivent muter pour s’adapter aux demandes des consommateurs et aux contraintes environnementales.

De façon générale, il n’y a pas de reconversion lourde, de pertes d’emplois ou de délocalisations prévus dans le tourisme. Le comité de domaine « Tourisme » réuni à l’occasion du Grenelle de l’environnement estime nécessaire de verdir tous les emplois, soit par une sensibilisation, soit par une formation légère ou lourde : en général le cœur de métier restera le même mais les éco-compétences seront à développer. Les métiers de l’animation et du sport semblent avoir pris de l’avance dans ce domaine.

Il s’agit d’une activité de services où les métiers sont très divers et essentiellement de niveau de qualification moyenne à faible (niveau III et inférieurs). Les niveaux universitaires sont plutôt réservés à des activités de management, d’encadre-ment ou de conseil en aménagement relativement limités.

Il n’y a pas de métier qui ne soit pas modifié dans ses gestes ou comportements professionnels par les évolutions liées au développement durable.Quelques métiers seront peu modifiés dans les gestes et comportements professionnels. Pour ceux-là, une sensibilisation de contexte suffira (ex : Chargé de location de matériel de transport ou de loisirs, Serveur…).La grande majorité des métiers verra leurs gestes professionnels et leurs comportements modifiés. Une formation sera nécessaire (ex : Chef de produits touristiques, Directeur d’un office de tourisme, Gestionnaire de village de vacances…).

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107C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Quelques métiers « verts » , existants ou en émergence (conseiller en développement durable / empreinte écologique / bilan carbone / eco-conception dans le domaine du tourisme - risk manager (gestion des risques juridiques et financiers d’un manquement aux exigences du développement durable), ...) requièrent une formation finale centrée sur le déve-loppement durable.

Actuellement, le développement durable, s’il est l’objet de quelques masters et commence à être enseigné sous forme de modules dans les formations de niveau I et II, demeure encore rare dans les formations de niveaux III, IV et V. Les initia-tives d’intégration du développement durable dans les formations même inférieures au niveau III commencent actuelle-ment à s’étendre, mais le terrain n’est pas toujours prêt, ni favorable du côté des employeurs, faute de connaissance ou de prise en compte des enjeux. (Comité de domaine « Tourisme », 2009)

Préconisations

La très grande majorité des entreprises et services publics du tourisme étant de très petite taille et disséminés sur l’en-semble du territoire, la mobilisation des acteurs territoriaux de la formation (notamment régions, chambres consulaires et fédérations professionnelles) sera cruciale.

Plutôt que de créer des formations spécialisées en développement durable, il est préférable de susciter le changement de pratique professionnelle.

Les croisements entre tourisme et économie verte doivent être mieux connus sur le terrain, surtout des principaux inté-ressés. Cela passe par une action de sensibilisation des acteurs, parmi lesquels il ne faut pas oublier les consultants et les services des collectivités publiques.

Le comité de domaine « Tourisme » proposait en 2009 :

■ d’appuyer la prise en considération par la commission nationale de la certification professionnelle et les commis-sions paritaires consultatives traitant des métiers du tourisme de l’importance d’intégrer et de valoriser les aspects de développement durable dans les gestes professionnels de demain.

■ de réfléchir à la création d’une plate-forme réunissant, sous le pilotage des administrations concernées, du service public de la formation et de l’emploi et des professionnels, quelques techniciens capables de décrire ce que doit être le tourisme durable et les besoins de compétence en la matière par grand type de métier. A défaut, les travaux de « verdissement » des compétences menés pour les BTS du tourisme, les baccalauréat de l’hôtellerie - restauration ou les métiers de l’hôtellerie l’hôtellerie - restauration et de plein air devront être le mieux possible être diffusés à l’ensemble des parties intéressées car les méthodologies employées et les typologies élaborées sont reproductibles.

■ de recruter et former les formateurs au développement durable dans les filières tourisme, priorité surtout pour les niveaux IV et inférieurs. La Fédération française des techniciens et scientifiques du tourisme organise des forma-tions au tourisme durable notamment à destination des professeurs en BTS.

■ dans le même temps de conduire une politique de sensibilisation des professionnels, majoritairement des très pe-tites entreprises (TPE), aux enjeux de la demande à venir pour des services associant le développement durable, pour que la demande de formation se déclare. L’accompagnement de ces chefs d’entreprises aux évolutions dues aux nouveaux comportements et attentes tant des salariés que des consommateurs semble être une priorité aussi importante que la formation initiale et continue des futurs salariés.

Les autres principales recommandations concernent :

■ l’attention portée aux conditions d’emploi des nombreux saisonniers pour renforcer l’attractivité et la qualification de ces métiers ;

■ l’attention portée aux conditions d’emploi dans les secteurs Hôtellerie-cafés-restauration et Vente de voyages (problèmes d’attractivité et de turn over) ;

■ la nécessité de veiller à la qualité de l’insertion dans l’emploi : le tourisme, gros pourvoyeur de métiers peu ou pas qualifiés, est une importante porte d’entrée pour des personnes peu ou non qualifiées en recherche d’emploi ;

Page 108: Synthèse - C2RP · 4 C2RP Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte Point méthodologique Différents

C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte108

■ l’information de la clientèle : accroître la diffusion des « éco-labels » ou des labels de tourisme durable, revoir les classements de tourisme dans un sens plus durable ;

■ le suivi de ces évolutions des emplois du tourisme dans le futur observatoire national des emplois verts ;

■ le renforcement de la recherche dans le tourisme durable.

Bonnes pratiques et initiatives en région La Chambre de Commerce et d’Industrie régionale s’implique auprès des professionnels en matière de développement durable en mettant son expertise au service des établissements d’accueil et de restauration depuis plusieurs années.

Afin d’accompagner efficacement les entreprises, les Chambres de Commerce et d’Industrie se sont dotées d’une ap-proche commune du tourisme durable et proposent une méthode originale, RESPECT. RESPECT est un pré-diagnostic de performance globale de l’établissement qui s’appuie sur les 4 piliers du tourisme durable : Economique, Social, Environ-nemental Ethique.

A noter : Dans le cadre des conventions régionales d’expérimentation signées au titre du plan national Métiers entre le Ministère en charge du développement durable et les régions, la problématique de la formation dans le tourisme durable est traitée par La Réunion (signature en mai 2011).

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109C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Les infos clésCONTEXTE

■ Une forte implication de l’Etat (Grenelle) et des Régions pour développer ces filières.

■ Une augmentation des producteurs et distribu-teurs « Bio » qui va de pair avec une augmenta-tion de la demande des consommateurs.

POINTS DE VIGILANCE

■ Une démarche de certification environnemen-tale des exploitations agricoles limitées par des contraintes économiques et fiscales.

■ Des difficultés à remplir certaines sessions de for-mation, d’où un risque de déficit d’emploi pour certains métiers.

IMPACTS EMPLOIS/METIERS

■ Pour 2014, en région Nord – Pas-de-Calais : 1 953 offres d’emploi prévues par Pôle emploi pour les agriculteurs salariés et ouvriers agricoles, 2 336 dans l’industrie agroalimentaire, et 398 dans le travail du bois, papier, imprimerie.

■ Mutation importante des métiers du fait des inno-vations techniques et des demandes sociétales en matière de préservation de l’environnement.

ATOUTS EN REGION

■ La présence de différents pôles de compétitivité sur le territoire (Agroe, pôle d’Excellence Régional Bois) est un atout pour soutenir le développement de ces filières.

■ Valorisation de la filière bois par des actions mis en place par le Conseil Régional.

■ Stratégie régionale favorable avec les leviers d’actions issues du COS « agriculture, paysage, maintenance des matériels ».

PRECONISATIONS

■ Renforcer la prise en compte du développement durable dans les formations et dans les missions de l’enseignement agricole.

■ Intégrer les exigences du développement durable dans la rénovation des référentiels de formation en particulier au travers des modules techniques.

■ Construire les formations professionnelles corres-pondant aux nouveaux métiers de l’économie verte.

■ Inscrire le développement durable comme axe prioritaire pluriannuel de la formation des person-nels.

■ Prévoir des actions de promotions des métiers de l’économie verte.

Agriculture - Agroalimentaire - Bois

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte110

Présentation de la filièreDans cette filière, on ne prendra en compte que l’agriculture durable ou biologique, l’agroalimentaire biologique, et l’exploitation forestière. On retrouve également la filière bois dans la filière biomasse énergie et le bâtiment.

L’agriculture biologique, est un mode d’agriculture qui se caractérise principalement par son refus d’utiliser des produits « chimiques » et qui cherche à renouer avec des pratiques traditionnelles (exemple : jachère).

L’agriculture durable se définit par une production agricole économiquement viable, socialement équitable, et qui ne nuit ni à l’environnement ni à la santé.

L’agriculture raisonnée cherche à trouver un équilibre entre les objectifs de productivité de l’agriculture moderne conven-tionnelle et les contraintes d’une agriculture respectueuse de l’environnement. L’agriculture raisonnée tend à se rappro-cher de l’agriculture biologique sans toutefois en adopter toutes les contraintes. (MEDDE, 2014)

Le développement d’une agriculture durable, telle que définie par le Grenelle, s’appuie sur un soutien à l’agriculture biologique et une évolution des pratiques du monde agricole pour réduire les impacts sur les écosystèmes (réduction du volume des intrants, valorisation des déchets, réduction des consommations d’énergies). (InterCarifOref, 2013)

L’agroalimentaire biologique comprend les emplois d’éco-énergéticiens pour la maîtrise énergétique et l’optimisation des bilans carbone et la distribution spécialisée en produits de l’agriculture biologique.

La filière agroalimentaire est complexe par ses multiples interactions : avec l’agriculture, les contraintes réglementaires (sécurité alimentaire, environnement), les modes de distribution ou encore les questions sociétales qui impactent les habi-tudes de consommation et les tendances du marché (du discount aux produits bio).

La filière bois comprend les métiers de la forêt, de l’exploitation forestière et de la première transformation du bois.

Contextes réglementaire et économiqueContexte réglementaire :

Le Grenelle a souligné l’importance du rôle de l’agriculture dans le maintien de la biodiversité, la baisse des émissions de CO2 (la part de l’agriculture s’élève à 19 % des émissions en France), et a rappelé l’obligation d’atteindre un bon état écologique des eaux d’ici 2015, conformément à la directive-cadre européenne sur l’eau. (CNDDGE, 2010)

Suite au Grenelle de l’environnement plusieurs mesures ont été lancés :

■ Plan Ecophyto 2018 qui vise à réduire les risques liés aux produits phytosanitaires.

■ Plan Objectif terres 2020 : « Ce plan définit les voies possibles d’une agriculture réinventée, conciliant performance économique et efficacité écologique ».

■ Programme Ambition bio 2017 : avec un objectif d’ici fin 2017 à la fois de doubler les surfaces et d’augmenter fortement la consommation française de produits issus de l’agriculture biologique. (InterCarifOref, 2013)

Contexte économique :

Au niveau national, fin 2012, 24 425 exploitations agricoles étaient engagées en agriculture biologique, soit une augmen-tation de 5,6 % par rapport à 2011 (1 290 exploitations supplémentaires). Les exploitations « bio » représentaient alors 4,7 % des exploitations agricoles en France.

La superficie en mode de production biologique était de 1 032 941 ha, dont 855 644 ha certifiés biologiques et 177 297 ha en conversion (17 % du total). Les surfaces conduites en bio représentaient fin 2012, 3,82 % de la surface agricole de France.

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111C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Le développement aval de la filière bio s’est également poursuivi en 2012. Ainsi, fin 2012, on dénombrait en France un total de 36 766 opérateurs (préparateurs, distributeurs et importateurs de produits bio). (Agence-bio)

En région pour 2012, on comptabilisait 275 exploitations bio, 7 774 ha bio soit 1 % de la Surface Agricole utilisé (SAU), 385 transformateurs de produits bio, et 122 distributeurs de produits bio.

La filière forêt-bois en Nord – Pas-de-Calais et Picardie représente plus de 50 000 propriétaires forestiers (privés et publics), 7 000 entreprises et 40 000 salariés. (Agence-bio)

Points de vigilance

Une démarche de certification environnementale des exploitations agricoles limitées par des contraintes économiques et fiscales.

Des difficultés à remplir certaines sessions de formation, d’où un risque de déficit d’emploi pour certains métiers.

Impacts emplois, métiers et compétences évalués ou estimésEmploi :

■ Filière agriculture : En région Nord – Pas-de-Calais, le secteur de l’agriculture et de l’environnement comptabilisent 33 310 emplois (Oref).En 2014, l’enquête BMO de Pôle emploi Nord – Pas-de-Calais, annonce une augmentation des recrutements pour l’ensemble de la filière IAA-agriculture de 12 % soit 662 projets supplémentaires, soit 1 953 offres d’emploi pour les agriculteurs salariés et ouvriers agricoles, 2 336 dans l’industrie agroalimentaire, et 398 dans le travail du bois, papier, imprimerie. (Pôle Emploi; CREDOC, 2014)

■ Filière bois : On compte en France, environ 450 000 emplois aujourd’hui. On estime que l’économie verte devrait créée environ près de 23 620 emplois pérennes à l’horizon 2020 dans la filière forêt bois, notamment dans les métiers d’ingénieur des eaux et forêts, sylviculteur, bûcheron. (MEDDE, et al., 2011)

■ Filière agro-alimentaire : En France, la création d’emplois dans l’industrie agroalimentaire et la distribution spécia-lisée en produits de l’agriculture biologique est donc estimée à 13 250. Avec ses 2 300 entreprises et 42 000 emplois, l’agroalimentaire est le premier secteur industriel du Nord - Pas-de-Calais. (Eco121)

Formations

En France : L’enseignement et la formation professionnelle aux métiers de l’agriculture, de la forêt, de la nature et des territoires représente le deuxième dispositif éducatif après l’Education nationale. L’enseignement agricole propose des formations allant de la 4ème au doctorat. Ses écoles forment des ingénieurs, des vétérinaires, des paysagistes, des en-seignants et des chercheurs. On compte 814 établissements d’enseignement technique et 20 écoles d’enseignement supérieur et plus de 300 000 jeunes et adultes formés en 2011-2012. (Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, 2014)

En région, pour l’année scolaire 2011-2012, on comptabilise 2 385 personnes en formation continue ou professionnelle dans les domaines de l’agriculture et de l’environnement. (OREF Nord - Pas-de-Calais)

Dans la filière bois, les métiers de la première transformation souffrent d’un déficit d’image. On observe des sessions de formation non remplies, malgré une facilité de recrutement des jeunes.

Des mutations importantes sont en cours et ont un impact direct sur les métiers et emplois. Les métiers se complexifient : la mécanisation se développe et des pratiques nouvelles, comme le développement des démarches qualité (certifications Iso, mesures agro-environnementales…) rendent les emplois de plus en plus qualifiés. (Nord Picardie Bois)

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte112

Une démarche de certification environnementale des exploitations agricoles appelée Haute valeur environnementale, devrait permettre de valoriser les pratiques favorables à l’environnement, mais la mise en œuvre récente et l’absence de contexte économique ou fiscal incitatif limite à ce jour son développement.

Préconisations ■ Renforcer le développement durable dans les formations et dans les missions de l’enseignement agricole.

■ Intégrer les exigences du développement durable dans la rénovation des référentiels de formation en particulier au travers des modules techniques.

■ Construire les formations professionnelles correspondant aux nouveaux métiers de l’économie verte.

■ Inscrire le développement durable comme axe prioritaire pluriannuel de la formation des personnels.

■ Prévoir des actions de promotions des métiers de l’économie verte (Conseil Régional Nord - Pas-de-Calais).

Bonnes pratiques et initiatives en régionDans le cadre du COS agriculture, paysage, maintenance des matériels, un des leviers et objectifs du CPRDFP est « La transformation écologique et sociale et le développement durable ».

Pour soutenir la filière agroalimentaire a été créé le Pôle d’Excellence Agroalimentaire Agroe.

Le Conseil Régional a mis en place une opération de valorisation de la filière forêt / bois. Plusieurs actions portées par le Conseil Régional s’inscrivent dans cette volonté d’action collective (Plan forêt régional, pôle d’excellence régional bois, la Trame Verte et Bleue et le Plan Climat).

Il a été mis en place un contrat de filière « Forêt-Bois du Nord - Pas-de-Calais et de la Picardie ». Parmi ces axes straté-giques on retrouve : accompagner la création et le développement d’entreprises régionales et favoriser l’évolution des emplois, des métiers et le développement des compétences. Pour cela il projette de mettre en place et suivre un obser-vatoire des emplois, métiers, compétences et formations, réaliser des actions de promotion des métiers, donner envie aux salariés en reconversion, aux jeunes notamment, de s’orienter vers cette filière, et poursuivre l’adaptation des dispositifs de formations. (Conseil Régional Nord - Pas-de-Calais)

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113C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Présentation de la filièreLa filière de la biodiversité se définit par les métiers dont l’activité principale est de contribuer à la connaissance, la gestion, la protection, la valorisation et la restauration de la biodiversité, et ceux contribuant à la prise en compte des enjeux de biodiversité et services écologiques dans les autres activités économiques. (Comité de domaine « Biodiversité et services écologiques », 2011)

Contextes réglementaire et économiqueLe Grenelle Environnement a vu la participation de tous les acteurs de la société civile. Le Pacte de solidarité écologique est né de cette dynamique et le plan de mobilisation en faveur des métiers de l’économie verte est le premier chantier réalisé dans ce cadre et mis en place par le ministère de l’écologie.

Il vise à adapter aux réalités ou perspectives de l’économie verte le marché de l’emploi et les services de la formation et de l’orientation. Le développement des métiers liés à l’économie verte s’appuie sur la mobilisation de l’État, des filières et des territoires.

Le plan a été lancé en septembre 2009, il comporte 11 comités de domaine (transports, automobile, énergies renouve-lables, eau-assainissement-déchets-air, métiers du bâtiment, agriculture et forêts, systèmes éco-électriques, raffinage-carburants-chimie verte, tourisme, métiers de la mer, biodiversité-services écologiques)

Le Comité sur « Les métiers de la biodiversité et des services écologiques » a mentionné comme l’une de ses priorités la structuration d’une filière des métiers de la biodiversité et des services écologiques pour les rendre lisibles et les valoriser.

Les infos clésCONTEXTE

■ Filière spécifique avec une entrée métiers et qui fait l’objet de nombreux travaux avec un objectif général de structuration de cette filière.

IMPACTS EMPLOIS/METIERS ■ Actuellement, estimation : 22 000 emplois dans la

biodiversité et les services écologiques en France et 40 000 à l’horizon 2020.

ATOUTS EN REGION ■ La région Nord – Pas-de-Calais mène de longue

date une action volontariste sur la biodiversité avec notamment la mise en place d’une straté-gie de trame verte et bleue dès 2001.

■ Une étude de 2011 a permis de faire apparaître les enjeux en région en termes de problématiques emploi-formation sur la biodiversité ainsi que de nombreuses pistes d’actions concrètes pour avancer sur le sujet.

Biodiversité

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte114

Ce secteur de la biodiversité et des services écologiques mobilise plus 22 000 emplois aujourd’hui en France (et 40 000 à l’horizon 2020), sans que l’on puisse vraiment les caractériser de façon précise.

Parmi les travaux engagés, l’ATEN et l’AFPA se sont vus confier une étude métiers visant la structuration d’une filière pro-fessionnelle « biodiversité » au niveau national. Cette commande comprend la réalisation d’un référentiel des métiers de la biodiversité et une analyse de l’emploi et des besoins en compétence. Les résultats de ces travaux sont en ligne sur le site http://metiers-biodiversite.fr/ qui comprend un répertoire des métiers, un dictionnaire des compétences, l’inventaire de l’offre de formation et des fiches prospectives par famille de métier.

Impacts emplois, métiers et compétences évalués ou estimés en régionLa région Nord – Pas-de-Calais, où les enjeux de la biodiversité sont accrus, mène de longue date une action volontariste. Précurseur, elle met en place une stratégie de trame verte et bleu dès 2001.

Une étude spécifique (ADEO, 2011) réalisée en 2011 a permis d’appréhender les problématiques emploi-formation de la filière à travers deux objectifs :

■ Recenser l’offre de formation aux métiers de la biodiversité en région et les projets d’adaptation en cours ou à venir.

■ Identifier les besoins d’évolution de l’offre de formation nécessaires pour prendre en compte l’évolution des mé-tiers et capitaliser sur les projets de formation innovants.

Cette étude a retenu en termes de périmètre une définition différente du comité de filière national : ■ Métiers de la biodiversité à proprement parler. ■ Métiers impactés par la protection de la biodiversité.

L’étude a fait apparaître : ■ L’importance de la transversalité des savoirs. ■ La nécessité de développer une meilleure connaissance mutuelle des différents métiers. ■ L’intérêt de définir des socles communs de compétences pour améliorer la lisibilité sur les savoir-faire et les connais-

sances. ■ L’importance du travail de terrain dans les formations pour faire réellement évoluer les pratiques. ■ Des besoins de professionnalisation conséquents sur les métiers propres de la biodiversité autant que sur les métiers

connexes. ■ La nécessité de favoriser une meilleure compréhension des vrais enjeux de la biodiversité.

Des pistes de travail sont également proposées :1. Affiner la connaissance de la situation professionnelle des étudiants formés en écologie pour éviter le surdimensionne-ment de l’offre de formation par rapport aux réelles perspectives d’emploi.

2. Initier une désegmentation des formations en écologie et des autres formations supérieures, notamment les formations en gestion de projet.

3. Étudier les opportunités de développement ponctuel de formations naturalistes en formation continue.

4. Favoriser l’acquisition d’un socle commun sur la compréhension de l’écologie, ainsi que la promotion des pratiques et modes d’exploitation alternatifs dans les formations agricoles initiales.

5. Développer les visites de terrain afin de lever les freins à l’évolution des pratiques.

6. Mettre en place une animation régionale des organismes de formation sur l’ingénierie pédagogiques en matière de biodiversité afin de renforcer sa prise en compte dans les formations et d’harmoniser les approches.

7. Renforcer la connaissance du végétal dans les formations de travaux paysagers.

8. Explorer les opportunités d’adaptation des formations d’urbanisme et d’aménagement.

9. Sensibiliser les élus aux outils et pratiques de préservation de la biodiversité.

10. Sensibiliser les citoyens et les jeunes aux enjeux de la biodiversité, au fonctionnement des écosystèmes et aux poli-tiques publiques de préservation de la biodiversité.

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115C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

a transition écologique constitue un fort accélérateur de ces mutations pour un grand nombre de secteurs professionnels (bâtiment, transports, nature et biodiversité, éner-gies…) mais aussi de façon transversale (comportement responsable des entreprises et des administrations, affichage environnemental des produits de grande consomma-tion…).

Les métiers sont déjà en train de changer en profondeur. Si certains métiers sont directement liés aux éco-activités (protection de l’environnement, gestion des ressources naturelles), tous les métiers sont concernés. (MEDDE, et al., 2013) Les établissements publics et privés modifient l’organisation du travail et influent sur la palette de compétences requises pour exercer leurs métiers, parfois à la marge (sensibilisation à l’éco-citoyen-neté pour les métiers du tourisme) ou de façon plus radicale (apprentissage d’un nouveau procédé de fabrication plus efficace énergétiquement). De nouvelles complémentarités entre professionnels de secteurs différents apparaissent: ainsi certains professionnels du bâtiment doivent intégrer des connaissances relevant de l’efficacité énergétique ou de la préservation de la biodiversité (génie écologique). Cette hybridation de compétences issues de disciplines jusque-là cloisonnées ne cor-respond pas stricto sensu à un nouveau métier. (Obs. régional de l’emploi - formation en PACA, 2013) A terme, tous les emplois, métiers, filières, activités, professions seront au minimum « verdis », par inté-gration de compétences liées à des façons plus durables de produire ou de gérer. (MEDDE, et al., 2013)

En France les politiques publiques tentent de faire de cette « contrainte » une opportunité de dévelop-pement économique. Le processus à l’œuvre allie destructions et créations d’emplois, et les travaux de prospective nationaux restent interrogateurs sur le solde à terme. Le ministère du Développement durable a identifié 18 filières industrielles vertes stratégiques. (Obs. régional de l’emploi - formation en PACA, 2013) En région Nord - Pas-de-Calais, et dans le cadre de l’expérimentation pour le développement des métiers de l’économie verte, 4 filières avaient été identifiées : la performance énergétique et environ-nementale des bâtiments, les énergies renouvelables, le recyclage-valorisation matière et le transport durable.

Les travaux relatifs aux emplois et métiers dans l’économie verte mettent en avant les tendances de fond autant que les incertitudes, ce qui se traduit pour l’emploi par l’obligation d’anticiper et d’accompagner les transitions tout en ménageant la souplesse nécessaire aux adaptations au fil du temps. La question de l’adaptation des emplois (en termes quantitatifs) et des métiers (en termes qualitatifs (leurs compétences nécessaires, leurs gestes professionnels…) à l’économie verte revêt une diversité d’aspects qui la rend particulièrement complexe. (MEDDE, et al., 2011)

Cinq objectifs doivent ainsi être atteints :

■ former en nombre et en niveau suffisant la main d’œuvre capable de créer ou d’utiliser les nouvelles écotechnologies

Cela nécessite de créer ou fortement transformer des formations et des diplômes et d’en recruter ou former les formateurs ; de mettre une priorité forte sur la formation à la recherche et à l’innovation ainsi que sur la formation des innovateurs à la création d’entreprise ; d’œuvrer aux allers-retours constants entre pôles compétitifs et structures d’enseignement…

L

ConclusionConclusion

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte116

■ former en nombre et en niveau suffisant la main d’œuvre capable de répondre à la demande issue des politiques publiques en faveur de l’écologie

Cette demande suscitée par des investissements nouveaux ne s’adresse pas forcément à des « éco-compétences » émergentes : les énergies renouvelables, ou les bâtiments à « énergie positive » vont recourir à des éco-compétences mais aussi à des compétences classiques…

■ constater ou anticiper la création de nouveaux métiers

D’une façon générale, les nouveaux métiers sont rares et leur émergence lente, souvent liée à de nouvelles technologies. Avec la transition verte, les métiers de demain seront plutôt des métiers d’au-jourd’hui en évolution, faisant appel à un élargissement du socle de compétences et qui exigeront des réponses toujours nouvelles de l’appareil de formation. Voici quelques exemples d’activités pro-fessionnelles qui font appel à des connaissances « nouvelles » adaptées au contexte du développe-ment durable : agriculteur bio, diagnostiqueur en qualité de l’air intérieur, déconstructeur d’appareils électroniques, ingénieur sur véhicules électriques ou hybrides,… On peut même s’attendre dans les toutes prochaines années au développement d’une filière existante mais encore peu représentée en dehors des emplois publics ou associatifs, celle des métiers de la biodiversité et du génie écologique.

■ anticiper les mutations engendrées, ou tout au moins accélérées, par le passage à l’économie verte, notamment dans l’industrie

Dans ces secteurs impactés par la hausse du coût de l’énergie ou la lutte contre les gaz à effet de serre, des pertes d’emplois sont probables. Pour pallier ces difficultés, toutes les analyses promeuvent le renforcement de la formation professionnelle continue, la professionnalisation des services de l’orientation et de l’emploi sur les filières en baisse ou en croissance, la structuration des mutations au niveau du bassin d’emploi avec une implication forte des collectivités territoriales, l’intégration de davantage de compétences transversales et transférables dans la formation pour permettre aux individus de rebondir, la validation des acquis de l’expérience comme voie utile d’accès à la certifi-cation des compétences du salarié…

■ « verdir » l’ensemble des métiers dans le sens où demain on « éco-concevra », on « éco-construira », on « éco-gérera »

D’ores et déjà la plupart des métiers s’enrichissent de connaissances, compétences et gestes du-rables : responsabilité sociétale des entreprises dans la formation en management ; changement cli-matique dans l’enseignement en tourisme ; analyse de cycle de vie dans la formation des ingénieurs ; biodiversité dans la formation en urbanisme ; éco-mobilité dans la formation tant des ingénieurs des transports que des logisticiens ; gestion des déchets dans les formations en travaux publics ; etc. Plus le changement sera anticipé, plus les conditions de passage à une économie verte seront facilitées. (MEDDE, et al., 2011)

Page 117: Synthèse - C2RP · 4 C2RP Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte Point méthodologique Différents

117C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

ADEME. [En ligne] http://www.ademe.fr.

—. Mars 2012. Analyse retrospective des interactions du développement des biocarburants en France avec l’évolution des marchés français et mondiaux (productions agricoles, produits transformés et coproduits) et les changements d’af-fectation des sols. Mars 2012.

—. 2012. Chiffres clés Déchets. 2012.

—. 2013. Hydrogène et piles à combustibles pour le développement des territoires. Assises de l’Energie - Grenoble : s.n., 2013.

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121C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

Agriculture biologiqueC’est un mode d’agriculture qui se caractérise principalement par son refus d’utiliser des produits « chimiques » et qui cherche à renouer avec des pratiques traditionnelles (exemple : jachère). En agriculture biologique la fertilisation fait appel à des substances d’origine organique, animale ou végétale et à quelques minéraux répertoriés sur une liste. Elle prend aussi en compte l’environnement et des pratiques agricoles adaptées.

Agriculture durable (également appelée agriculture soutenable) C’est l’application à l’agriculture des principes du développement durable. Il s’agit donc d’assurer la production de nourriture, de bois et de fibres en respectant les limites écologique, économique et sociale qui assurent la durabilité dans le temps de cette production. Elle ne porte pas atteinte à l’intégrité des personnes et des êtres vivants. L’agriculture durable limite l’usage de pesticides qui peuvent nuire à la santé des agriculteurs et des consommateurs, elle vise à pro-téger la biodiversité.

Agriculture raisonnée C’est un système de production agricole dont l’objectif premier est d’optimiser le résultat économique en maitrisant les quantités d’intrants, et notamment les substances chimiques utilisées (pesticides, engrais) dans le but de limiter leur impact sur l’environnement.

BiogazLe biogaz est le gaz produit par la fermentation de matières organiques animales ou végétales en l’absence d’oxygène. Cette fermentation appelée aussi méthanisation se produit naturellement (dans les marais) ou spontanément dans les décharges contenant des déchets organiques, mais on peut aussi la provoquer artificiellement dans des digesteurs (pour traiter des boues d’épuration, des déchets organiques industriels ou agricoles, etc.).

Biomasse énergieLe terme de biomasse énergie désigne l’ensemble des matières organiques d’origine végétale (algues incluses), animale ou fongique (champignons) pouvant devenir source d’énergie par combustion (ex : bois énergie), après méthanisation (biogaz) ou après de nouvelles transformations chimiques (agrocarburant).

Chimie du végétalLa chimie du végétal découle de l’application du principe d’utilisation de matières premières renouvelables. C’est une filière qui inclut l’ensemble des acteurs intervenant dans l’élaboration de produits biosourcés : produit non alimentaire, partiellement ou totalement issue de la biomasse.

Chimie verteLa chimie verte a pour but de concevoir des produits ou des procédés chimiques permettant de réduire ou d’éliminer l’utilisation et la synthèse de substances dangereuses et néfastes pour l’environnement ou l’utilisation de ressources rares. Elle vise au développement d’une chimie plus respectueuse de l’environnement et de la santé des personnes, des rive-rains et des consommateurs.

Compteur communicant LinkyLe compteur « Linky » est un compteur télé paramétrable et communiquant, capable de stocker et véhiculer de l’infor-mation. Linky est développé par ERDF, principal gestionnaire du réseau électrique de distribution en France.

CRE (Commission de Régulation de l’Energie)C’est une autorité administrative indépendante chargée de veiller au bon fonctionnement des marchés de l’électricité et du gaz en France.

Déchets organiques ou biodéchets Ce sont des déchets issus de ressources naturelles animales ou végétales.

Digestat Résidu issu du processus de méthanisation de la matière organique.

GlossaireGlossaire

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte122

Ecoconception Conception d’un produit, d’un bien ou d’un service, qui prend en compte, afin de les réduire, ses effets négatifs sur l’envi-ronnement au long de son cycle de vie, en s’efforçant de préserver ses qualités ou ses performances.

Eco-Innovation L’éco-innovation se définit comme l’ensemble des innovations (techniques, conceptuelles, méthodologiques) qui contri-buent directement ou indirectement à une amélioration de l’état de l’environnement. L’environnement étant pris au sens large, incluant les ressources naturelles (air, eau, sols, milieux), la biodiversité, le changement climatique, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, le cadre de vie et le développement durable de la société.

Énergie des gradients de salinitéCette technologie consiste à exploiter le gradient de salinité entre l’eau de mer et l’eau douce.

Énergie éolienne en merL’énergie éolienne est l’énergie du vent dont la force motrice est utilisée dans le déplacement de voiliers et autres véhi-cules ou transformée au moyen d’un dispositif aérogénérateur en une énergie diversement utilisable. Une éolienne offs-hore ou officiellement éolienne en mer fonctionne de la même manière qu’une éolienne terrestre, mais est implantée au large des côtes pour mieux utiliser l’énergie du vent afin de produire de l’électricité grâce à une turbine.

Energie fataleCe terme désigne la quantité d’énergie inéluctablement présente ou piégée dans certains processus ou produits, qui parfois - au moins pour partie - peut être récupérée et/ou valorisée. Ce terme désigne aussi l’énergie qui serait perdue si on ne l’utilisait pas au moment où elle est disponible.

Énergie houlomotriceL’énergie des vagues ou énergie houlomotrice est une énergie marine utilisant la puissance du mouvement des vagues de houle. Plusieurs principes existent pour exploiter l’énergie des vagues et de la houle : soit par des installations fixes sur la côte, soit par des installations mobiles à proximité des côtes ou plus au large.

Energie hydrolienneL’énergie hydrolienne désigne l’énergie cinétique véhiculée par les courants marins ou fluviaux. Les hydroliennes sont des turbines destinées à transformer l’énergie cinétique des courants en électricité ou en fluide sous pression.

Energie marémotriceElle est issue des mouvements de l’eau créés par les marées et causés par l’effet conjugué des forces de gravitation de la Lune et du Soleil. Elle est utilisée soit sous forme d’énergie potentielle - l’élévation du niveau de la mer, soit sous forme d’énergie cinétique - les courants de marée.

Energie thermique des mersCette technologie consiste à exploiter une différence de température d’au moins 20°C entre les eaux superficielles et les eaux profondes de l’océan.

ExternalitéDans une économie de marché, les interactions entre les agents économiques (particuliers, entreprises...) font géné-ralement l’objet d’une contrepartie en monétaire. Il existe cependant des cas où cette contrepartie n’existe pas : un agent reçoit un avantage d’un autre agent sans payer en échange ou bien il subit un dommage sans que sa perte soit compensée.

Dans les deux cas, les effets sont extérieurs au marché, c’est pourquoi on parle d’externalités.

Gaz fatal Il s’agit d’un gaz provenant d’un procédé industriel et souvent gaspillé, par exemple le gaz des torchères des industries chimiques et pétrolières.

HydrogénoducUn hydrogénoduc est une canalisation industrielle qui achemine de l’hydrogène (plus précisément du dihydrogène), sous forme liquide ou gazeuse.

Intermodalité Elle consiste à combiner plusieurs modes de transports sur un même trajet, à utiliser différents types de véhicules pour se rendre d’un point A vers un point B.

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123C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte

La comodalité est une notion introduite par la commission européenne pour atteindre un optimum dans le système de transport par une utilisation efficace de tous les modes de transports.

Internet des ObjetsLe nom « Internet des Objets » (« Internet of Things » ou simplement IoT en anglais) fait partie de ces expressions à la mode qui, par conséquent, en deviennent un peu suspectes. L’expression désigne en fait la place de plus en plus grande que prennent les automatismes distribués à base de capteurs, senseurs, actionneurs communicants (par exemple le télé-phone, la voiture, l’alarme, le ballon d’eau chaude…) dans presque tous les secteurs de l’économie. On parle habituel-lement d’applications « Machine to Machine » (machine to machine ou M2M en anglais).

Label QualiSol et QualiPVLes labels qualité énergies renouvelables visent à certifier un service qualifié et répondant à une charte adaptée au domaine certifié. Cette charte est principalement axée sur la qualité de l’installation et non plus sur le matériel installé. Pour l’énergie solaire il en existe deux :

■ Label « QualiSol » : Qualisol est l’appellation pour la qualité d’installation des systèmes solaires thermiques.

■ Label « QualiPV » : QualiPV est l’appellation pour la qualité d’installation des systèmes solaires photovoltaïques raccordés au réseau.

Matériaux compositesLes matériaux composites sont produits à partir de fibres végétales subissant une transformation mécanique. En France, les fibres végétales utilisés pour leur production sont principalement le lin et le chanvre. Les matériaux composites s’adressent particulièrement aux marché du bâtiment, de la construction, du transport et des loisirs.

MécatroniqueLa mécatronique est la convergence de la mécanique et de l’électronique.

MéthanisationC’est une technologie basée sur la dégradation par des micro-organismes de la matière organique, en conditions contrôlées et en l’absence d’oxygène (réaction en milieu anaérobie, contrairement au compostage qui est une réac-tion aérobie).

Mix énergétiqueLe mix énergétique, ou bouquet énergétique, est la répartition des différentes sources d’énergies primaires consommées pour la production des différents types d’énergies.

PhytoépurationLa phytoépuration est un système de traitement des eaux utilisant les propriétés biologiques de plantes macrophytes ou microphytes et de la microfaune qui les accompagnent.

Polymères biosourcésIl s’agit de polymères naturels issus de ressources renouvelables de plantes, d’algues ou d’animaux. Ces polymères sont issus de polysaccharides (amidon, cellulose, chitosane, pullulane), de protéines (collagènes, gélatine, caséine,…) ou de la lignine. Les champs d’application des trois grandes familles de polymères sont :

■ Issus de la faune et la flore : emballages légers et sacs, agriculture (filets de protection, paillage, …)

■ Issus de la polymérisation : emballages, textiles

■ Issus des micro-organismes par fermentation : emballages rigides, vaisselle (gobelets jetables)

Pouvoir ou potentiel méthanogène Cela correspond à la quantité de méthane produit par un substrat organique lors de sa biodégradation en condition anaérobie.

Rémanents forestiers et bocagersCe sont des morceaux bois laissés sur le terrain après une exploitation forestière. Ils sont constitués de branches de dia-mètre plus ou moins important, de brindilles et de feuilles (ou aiguilles).

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C2RP ■ Synthèse des travaux nationaux et régionaux sur l’emploi, les métiers et les formations dans l’économie verte124

Réseaux électriques intelligentsLa plateforme technologique européenne sur les « Smart Grids » définit les réseaux électriques intelligents comme: « un système électrique capable d’intégrer de manière intelligente les actions des différents utilisateurs, consommateurs et/ou producteurs afin de maintenir une fourniture d’électricité efficace, durable, économique et sécurisée ».

Solaire photovoltaïque (ou PV)Il produit de l’électricité par le biais de cellules exploitant l’effet photoélectrique.

Solaire photovoltaïque à concentration (ou CPV pour « Concentrated PhotoVoltaic »)C’est une variante du PV où des lentilles optiques concentrent la lumière sur des cellules photovoltaïques en nombre plus restreint mais qui affichent de plus hautes performances.

Solaire thermique (dit de « basse température »)Il vise à convertir le rayonnement solaire en chaleur pour un usage généralement domestique (eau chaude sanitaire, chauffage ou rafraîchissement solaire).

Solaire thermodynamique (ou CSP pour « Concentrated Solar Power ») Il consiste à concentrer (grâce à des miroirs) le rayonnement direct du soleil pour chauffer à haute température un fluide dont la chaleur sera soit directement utilisée, soit convertie en électricité.

STEP (Stations de Transfert d’Energie par Pompage) Ce sont des installations hydroélectriques constituées de deux retenues d’eau à des hauteurs différentes et reliées par un système de canalisation. Ce système permet de générer ou de stocker de l’électricité en fonction de l’équilibre offre-demande, du parc de production et des demandes du réseau en services systèmes (et notamment la régulation de fréquence). Cette technologie réunit à ce jour près de 99 % de la puissance de stockage installée dans le monde. (ENEA Consulting, 2012)

Transport en commun en site propreIl s’agit d’un transport en commun qui emprunte une voie ou un espace qui lui est réservé (train, métro, tramway, bus sur voies réservées).

Véhicule décarbonés Le concept de « véhicule décarboné » regroupe des véhicules conçus pour être le plus faiblement émissifs possible en CO2.

Véhicule hybrides Un véhicule hybride est un véhicule qui utilise au moins deux sources d’énergie différentes pour se déplacer. Générale-ment, on désigne par voiture hybride une voiture qui recourt à un carburant et à l’électricité pour se mouvoir au moyen de deux moteurs : l’un thermique, l’autre électrique.

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UNION EUROPÉENNEL e C 2 R P e s t c o f i n a n c é par l’Union européenne. Fonds social européen

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C2RP, Carif-Oref du Nord-Pas de Calais, partenaire des acteurs de l’orientation, de

la formation et de l’emploi

Le C2RP, Centre Régional de Ressources Pédagogiques et de développement de la qualité de la formation accompagne à l’élaboration et la mise en œuvre des politiques régionales dans le domaine de l’orientation, de la formation et de l’emploi.

Son activité s’articule autour de trois grands axes.

� L’observation, orientée vers l’aide à la décision des institutions et des Partenaires Sociaux en s’appuyant sur des outils de diagnostic, de prospective et d’évaluation.

� L’accompagnement des acteurs des réseaux, par l’animation, les échanges de pratiques et la professionnalisation.

� L’information sur les métiers, l’emploi, la formation et les dispositifs auprès des professionnels de la formation et de l’orientation.

Le C2RP vient en appui aux porteurs du Fonds social européen et aux instances institutionnelles régionales sur les politiques communautaires. Il assure l’animation technique des instances du CREFOP et apporte son expertise sur ses champs de compétence.

C2RP50 Rue Gustave DeloryImmeuble « Le Vendôme »59000 LilleTél. : 03 20 90 73 00www.c2rp.frContact :C2RP - Pôle ObserverCourriel : [email protected]

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