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Héritage et résistance « I l court, il court Sarkosy, Sarkosy et son pre- mier ministre, ils courent, ils courent… » Le nouveau président de la République soigne sa « com », en short ou en costume, à vélo où sur un yacht, à Malte, Brégançon, Cannes, St Trop. ou l’Elysée, l’ancien vibrionnant ministre de l’Intérieur passe la rampe. « 24 heures Sarko », c’est la saga obligatoire des ondes audiovisuelles. La « Sar’com » s’occupe de tout. L’un de ses pre- miers objectifs est de débarrasser le nouvel élu du passif des droits de succession. Tout d’abord, l’hé- ritage politique. Le candidat de l’UMP a mené sa campagne sur la rupture politique avec le gouver- nement dont il fut le numéro 2. Les français ont pu vérifier rapidement les changements dans la com- position de son premier gouvernement. Fillon Premier ministre et Juppé Le numéro 2. Manque à l’appel Balladur, le géniteur, et nous avions la réforme des retraites du privé, du public et les régi- mes spéciaux en un. Quant à M me Simone Veil, créatrice de la loi sur l’IVG et combattante pour le respect des femmes, elle s’est vue remplacée par la grande prêtresse Christine Boutin, une manière d’exorciser une rupture menant vers le social. Ensuite, l’héritage de classe. Dans sa famille sociale, le président n’a pas de héros. Ou bien ils sont tour à tour, de Thiers à Pétain, antirépubli- cains, anti-Dreyfusards, croix de feu, liguistes et pétainistes. Le legs historique de la grande bour- geoisie c’est aussi « mieux vaut Hitler que le front populaire ». C’est Pucheu, éminent repré- sentant du patronat des Forges, ministre de l’Intérieur de Pétain qui choisit en 1941, 27 noms. 27 hommes pour être fusillés par les nazis à Chateaubriant. Pucheu, c’est la droite bour- geoise revancharde contre le Front populaire, les congés payés, le PCF, la CGT. A travers Pucheu, c’est toute une classe sociale qui livre aux nazis 27 héros dont 26 étaient communistes, élus, res- ponsables et syndicalistes CGT. Guy Môquet était l’un de ceux là, il avait dix sept ans et demi. Alors monsieur le Président, vous avez raison, la lettre de cet adolescent à sa mère, face à la barba- rie, doit être lue dans les écoles primaires et secondaires. Votre rendez-vous sur le plateau des Glières montrait votre sensibilité pour ses fem- mes et hommes qui ont payé de leur vie, leur amour de liberté, d’égalité, de fraternité et de solidarité. Leur mémoire est un patrimoine uni- versel. Alors pourquoi ? Quelles raisons pous- sent Sarkosy à mettre en place une politique qui a conduit la société de l’entre-deux-guerres à la grande crise de 29-30. Une récession qui fit le lit du nationalisme et des bourreaux de Guy Môquet. Une crise structurelle due à la suraccu- mulation du capital d’un côté et de l’autre à des économies sur les salaires, le travail et les dépen- ses sociales. Une situation démographique sem- blable aux deux périodes. Une population qui décroît et vieillit, conséquence de la guerre de 14-18 pour l’une, du « papy-boom » pour l’autre. Pour quelle cause M. Sarkosy prononce l’oraison funèbre du système de sécu- rité sociale ? Un plan construit par les forces de progrès issues de la Résistance et mis en place par le ministre communiste Ambroise Croizat. Votre « franchise » appliquée sur les médica- ments est une première étape du plan Medef visant à l’ouverture du « marché de la santé », aux assurances privées, et rompt avec les princi- pes d’universalité et d’unité du système de sécu- rité sociale créé à la Libération. Dans quelle intention, la « Sar’com » fait main basse sur l’information ? Alors que le Conseil national de la résistance souhaitait une réforme de l’entre- prise de presse afin d’obtenir des garanties pour que les journaux soient libres à l’égard du gou- vernement et à celui des puissances de l’argent. La « Sar’com » a pris le pouvoir Du licenciement de Genestar au départ de Colombani, la « Sar’com » a pris le pouvoir médiatique et ce, bien avant le 6 mai 2007. Les Lagardères, Dassault, Bouygues et autres Bolloré veillent à leurs intérêts de classe et n’ont « que faire » d’une information responsable et démo- cratique. Penser qu’on pourrait demain leur déli- vrer un label social… Mais voilà, monsieur le président, l’héritage, les acquis sociaux conquis de hautes luttes par les salariés ne se dilapident pas. Le rouleau compresseur de la « Sar’com » va se rendre compte qu’il existe des milliers de salariés, retraités, étudiants, associations, syndi- cats, qui s’opposent à la destruction de tout ce qui touche au progrès humain. Des hommes et des femmes qui résistent. Monsieur le président, demain, Guy Môquet et ses camarades seront toujours des héros. RÉDACTEURS-INFOGRAPHE / SECRÉTAIRES DE RÉDACTION / ICONOGRAPHES / TECHNICIENS DE PRÉPARATION / RÉDACTEURS-GRAPHISTES / PHOTOGRAVEURS P P h h o o t t o o g g r r a a v v e e u u r r “Ignorance est mère de tous les maux” Rabelais L’édito de Jean-François Ropert P1 Le Grand Dossier P2,3,4 et 5 Brèves P6 et 7 Le billet de Gilbert P8 SOMMAIRE 8 pages de Juin 2007/N°3 Une assemblée fraternelle en présence de Marc Norguez (secrétaire du SGLCE), Dominique Candille (secrétaire générale du SNJ/CGT) et J.F. Ropert (secrétaire de la section Photogravure) ainsi que de nombreux secrétaires des syndicats SNJ/CGT et SGLCE s’est tenue le jeudi 31 mai 2007 pour officialiser le basculement de 76 photograveurs dans la convention collective des journalistes et leur double appartenance au SNJ/CGT et au SGLCE.

TECHNICIENS DE PRÉPARATION / RÉDACTEURS-GRAPHISTES / … · 2013. 11. 18. · Du licenciement de Genestar au départ de ... nel, photograveur-journaliste au Figaro) a expliqué

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Héritageet

résistance«Il court, il court Sarkosy, Sarkosy et son pre-

mier ministre, ils courent, ils courent… »Le nouveau président de la République soigne sa « com », en short ou en costume, à vélo où sur unyacht, à Malte, Brégançon, Cannes, St Trop. oul’Elysée, l’ancien vibrionnant ministre del’Intérieur passe la rampe. « 24 heures Sarko »,c’est la saga obligatoire des ondes audiovisuelles.La « Sar’com » s’occupe de tout. L’un de ses pre-miers objectifs est de débarrasser le nouvel élu dupassif des droits de succession. Tout d’abord, l’hé-ritage politique. Le candidat de l’UMP a mené sacampagne sur la rupture politique avec le gouver-nement dont il fut le numéro 2. Les français ont puvérifier rapidement les changements dans la com-position de son premier gouvernement. FillonPremier ministre et Juppé Le numéro 2. Manque àl’appel Balladur, le géniteur, et nous avions laréforme des retraites du privé, du public et les régi-mes spéciaux en un. Quant à Mme Simone Veil,créatrice de la loi sur l’IVG et combattante pour lerespect des femmes, elle s’est vue remplacée par lagrande prêtresse Christine Boutin, une manièred’exorciser une rupture menant vers le social.

Ensuite, l’héritage de classe. Dans sa famillesociale, le président n’a pas de héros. Ou bien ilssont tour à tour, de Thiers à Pétain, antirépubli-cains, anti-Dreyfusards, croix de feu, liguistes etpétainistes. Le legs historique de la grande bour-geoisie c’est aussi « mieux vaut Hitler que lefront populaire ». C’est Pucheu, éminent repré-sentant du patronat des Forges, ministre del’Intérieur de Pétain qui choisit en 1941, 27noms. 27 hommes pour être fusillés par les nazisà Chateaubriant. Pucheu, c’est la droite bour-geoise revancharde contre le Front populaire, lescongés payés, le PCF, la CGT. A travers Pucheu,c’est toute une classe sociale qui livre aux nazis27 héros dont 26 étaient communistes, élus, res-ponsables et syndicalistes CGT. Guy Môquetétait l’un de ceux là, il avait dix sept ans et demi.Alors monsieur le Président, vous avez raison, lalettre de cet adolescent à sa mère, face à la barba-rie, doit être lue dans les écoles primaires etsecondaires. Votre rendez-vous sur le plateau desGlières montrait votre sensibilité pour ses fem-mes et hommes qui ont payé de leur vie, leuramour de liberté, d’égalité, de fraternité et desolidarité. Leur mémoire est un patrimoine uni-versel. Alors pourquoi ? Quelles raisons pous-sent Sarkosy à mettre en place une politique quia conduit la société de l’entre-deux-guerres à lagrande crise de 29-30. Une récession qui fit le litdu nationalisme et des bourreaux de GuyMôquet. Une crise structurelle due à la suraccu-mulation du capital d’un côté et de l’autre à deséconomies sur les salaires, le travail et les dépen-ses sociales. Une situation démographique sem-blable aux deux périodes. Une population qui

décroît et vieillit, conséquence de la guerre de14-18 pour l’une, du « papy-boom » pour l’autre. Pour quelle cause M. Sarkosy prononce l’oraison funèbre du système de sécu-rité sociale ? Un plan construit par les forces deprogrès issues de la Résistance et mis en placepar le ministre communiste Ambroise Croizat.Votre « franchise » appliquée sur les médica-ments est une première étape du plan Medefvisant à l’ouverture du « marché de la santé »,aux assurances privées, et rompt avec les princi-pes d’universalité et d’unité du système de sécu-rité sociale créé à la Libération. Dans quelleintention, la « Sar’com » fait main basse surl’information ? Alors que le Conseil national dela résistance souhaitait une réforme de l’entre-prise de presse afin d’obtenir des garanties pourque les journaux soient libres à l’égard du gou-vernement et à celui des puissances de l’argent.

La « Sar’com » a pris le pouvoirDu licenciement de Genestar au départ deColombani, la « Sar’com » a pris le pouvoirmédiatique et ce, bien avant le 6 mai 2007. LesLagardères, Dassault, Bouygues et autres Bolloréveillent à leurs intérêts de classe et n’ont « quefaire » d’une information responsable et démo-cratique. Penser qu’on pourrait demain leur déli-vrer un label social… Mais voilà, monsieur leprésident, l’héritage, les acquis sociaux conquisde hautes luttes par les salariés ne se dilapidentpas. Le rouleau compresseur de la « Sar’com »va se rendre compte qu’il existe des milliers desalariés, retraités, étudiants, associations, syndi-cats, qui s’opposent à la destruction de tout ce quitouche au progrès humain. Des hommes et desfemmes qui résistent. Monsieur le président,demain, Guy Môquet et ses camarades seronttoujours des héros.

RÉDACTEURS-INFOGRAPHE / SECRÉTAIRES DE RÉDACTION / ICONOGRAPHES /TECHNICIENS DE PRÉPARATION / RÉDACTEURS-GRAPHISTES / PHOTOGRAVEURS

PP hh oo tt oogggg rrrr aaaa vvvv eeee uuuu rrrr“Ignorance est mère

de tous les maux” Rabelais

L’édito de Jean-François Ropert P1

Le Grand Dossier P2,3,4 et 5

Brèves P6 et 7

Le billet de Gilbert P8

SOMMAIRE

8 pages de Juin 2007/N°3

Une assemblée fraternelle en présence de Marc Norguez (secrétaire du SGLCE), Dominique Candille (secrétaire générale du SNJ/CGT) et J.F. Ropert (secrétaire de la sectionPhotogravure) ainsi que de nombreux secrétaires des syndicats SNJ/CGT et SGLCE s’est tenuele jeudi 31 mai 2007 pour officialiser le basculement de 76 photograveurs dans la convention collective des journalistes et leur double appartenance au SNJ/CGT et au SGLCE.

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Jacques Salat : Avant d'entrer enpresse, quelle vision avais-tu du syndica-lisme et connaissais-tu le monde de lapresse ?Maud Baronnet : Par les discussionsavec mes parents (nous vivions àMontreuil, 93) j'avais quelques avis sur la politique et le syndicalisme, sans plus. Mais les premières manifestationsauxquelles j'ai participé étaient celles de novembre-décembre 1995 sur laremise en cause des régimes spéciauxdes retraites. Ma mère travaillant commesecrétaire de rédaction au bulletin municipal de Montreuil, les métiers de la presse ne m'étaient donc pas totalement inconnus.

J.S. : Travaillant à « Week-End » depuishuit mois, que penses-tu de l'organisationsyndicale au niveau de la région pari-sienne et dans ton entreprise ?Maud B. : C'est assez compliqué (lesstructures) mais c'est l'aboutissementd'une histoire syndicale. Il est clair que lesyndicalisme repose sur un investisse-

ment personnel et qu'il y a plein de cho-ses à faire. Au niveau du plateau rédactionnel à « W.- E. », l'activité syndicale est quasi-ment nulle. Mes seuls contacts sont avecla permanence et les copains (photogra-veurs) de l'imprimerie de CIPP où sontenvoyés les fichiers de « Week End ».Pour avoir un rapport direct avec le syn-dicat, peut être faudrait-il créer un réseaupar un internet personnel pour éviterl'isolement dans les petites structures ?

J.S. : Le stage syndical a-t-il répondu àune partie de tes questions ?Maud B. : J'ai trouvé un grand intérêtsur l'historique des corporations, sur lamutuelle, la sécurité sociale et ce quele syndicalisme a apporté au monde dutravail (en particulier le Code du tra-vail). Les structures syndicales pari-siennes : c'est très (trop) compliqué !mais on peut s'investir dans les comi-tés d'entreprise qui sont de bons outilspour se former.

A l’initiative de la section photogravure

du SGLCE un stage

de formation syndicale de base

(d'accueil) a été organisé, début avril à

Blanqui, pour donner auxnouveaux camarades embauché(e)s (oui, çaexiste encore en presseparisienne ! - ndr) les premiers éléments d'information et de réflexion sur les structu-res en place dans la CGT et en particulier sur la « pièce de bœuf « quesont devenues aujourd'hui les structuresdans le Livre au niveauparisien.

À la suite de ce stage,une fois la pâte desneurones quelque peu retombée, une partie de ces jeunes camaradesstagiaires a bien vouluaccepter un entretiendans lequel ils (elles)nous ont fait part deleurs appréciations et leurs points de vue sur le monde de la pressedans lequel ils (elles)sont, pour la plupart d'entre eux (elles),aujourd'hui inexorable-ment plongé(e)s.

Thierry Fronty (codirec-teur du stage avec JoséStatibène) nous précisera quelles ont étéles motivations de la section phogravure pourl'organisation de ce stage, et apporterases commentaires toujours pertinentssur le déroulement de cette session.

J. Salat

Le Grand Dossier

FORMATION SYNDICALE

2

Maud Baronnet(33 ans)

Formation :Bac philo, arts plastiques ; licence d'arts plastiques.Divers petits boulots ; expérience malheureuse en IUFM.Période de chômage ; par les ASSEDIC, fait un stage de 9 mois (une année scolaire) à MEDIAGRAF : obtient lediplôme d'opérateur « micro-édition industriel ».

Parcours professionnel :En 2002, est embauchée 3 mois au quotidien hippique « Paris-Turf » à Bercy puis aujournal « Week End ».Quitte la presse, pour travailler pendant quatre ans comme graphiste au journalmunicipal de Sevran (93), jusqu'en août 2006.Retour en presse : après un mois au journal « L'Humanité », retourne à « Week End », délocalisé à Aubervilliers (à côté des anciens locaux de « France-Soir ». Embauchée depuis huit mois, Maud y travaille aujourd'hui en contrat à duréeindéterminée (CDI) sous le statut de journaliste stagiaire - rédacteur graphique.

LES INTERVENANTS

José Statibene - co-directeur du stage (ex secrétaire photograveur, retraité du journalL'Equipe) était chargé de l'histoire du mouvement ouvrier et des métiers du Livre.Thierry Fronty - codirecteur du stage (photograveur au Monde Ivry), était chargé d'expli-quer l'évolution des structures du CILP, et des structures de la section photogravure, de sonfonctionnement démocratique.Laurent Mardelay (secrétaire de la section photogravure, chargé du secteur rédaction-nel, photograveur-journaliste au Figaro) a expliqué son expérience dans son secteur.Laurent Bouyrie (secrétaire de la section photogravure, chargé des imprimeries, photo-graveur à Roissy-Print) a traité de l'évolution du secteur impression.Fabrice Nicolle (codirecteur de Médiagraf) a brillamment traité de la transversalité destechniques et de la nécessité de construire un syndicat adéquat.Christian Laigner (ex secrétaire photograveur et retraité de Roissy Print) nous a parlédes structures de la catégorie.Christine Gurruchaga (secrétaire générale de la MNPL) nous a dressé un tableau plusque complet des organismes sociaux de la profession .Gilbert Bonhomme (secrétaire photograveur) à exprimé les droits et devoirs des syndi-qués ainsi que la cotisation.Sébastien Leroux (photograveur-journaliste au Figaro) nous a donné l'envie de participermassivement aux initiatives de la « commission loisirs ».

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Jacques Salat : Quelle vision du syndicalisme avais-tuavant d'entrer dans la vie active et connaissais-tu le mondede la presse ?Loïc Beulz : Ma première expérience de contestation a étéau collège Rabelais de Saint-Maur par une grève de solida-rité à la mort de Malik Houssekine après les répressions poli-cières. À Estienne, j'ai participé aux manifs étudiantes contreles projets Lang, Beyroux (déjà !-ndr). Le milieu de la presse ne m'était pas inconnu puisque mongrand-père maternel (Jacques Rondeau) a été cadre photo-graveur à « France Soir » jusqu'en 1980 et ma tante(Josiane Benassy.) travaillait au journal « L'Équipe ». Dans le labeur, c'était mal perçu d'être syndiqué si l'on vou-lait garder sa place, surtout dans les petites boîtes.J.S.. : Maintenant depuis quelques temps en presse, que

penses-tu de l'organisation syndicale vécue de l'intérieur ?Loïc B. : Franchement, la pratique syndicale en presse,

c'est un gros foutoir ! On est vite confronté à des désillusionset on a du mal à trouver des repères. Au J.O., une des der-nières boîtes où la chaîne de production est complète, on ala chance de pouvoir discuter avec les camarades d'autresservices. Nous sommes actuellement en pleine restructura-tion et les photograveurs font des propositions vraimentconcrètes, alors que les autres catégories réagissent surtoutpour la sauvegarde de leurs effectifs.J.S. : Que t'a apporté le stage syndical que tu viens de suivre ?Loïc B. : La bonne connaissance des structures est indis-pensable si l'on veut retrouver ses repères et avoir des discussions positives avec les copains des autres services(souvent curieusement mal à l'aise sur ces sujets) où l'on a plus l'impression que chacun cherche plus à tirer la couverture à soi que d'être vraiment solidaires.

Loïc Beultz(34 ans)

Formation :À Estienne, obtient le brevet de techni-cien de qualification sur la chaîne graphi-que puis un BTS de spécialisation enphotogravure (1987-1990). À la sortie,stage spécifique « Photoshop « à « Graphocom », l'école de la Chambre

typographique à Ivry (94).

Parcours professionnel :Stage (2 mois) dans le labeur à Montrouge (Quadri Offset).

Embauché à Nanterre (92) chez « Modern Graphique » (30salariés), payé au Smic (8 000 f) pendant 2 ans. -Service militaire (10 mois) à l'imprimerie de la Marine natio-nale à Houilles (95) ; retour à la vie civile, à Montrouge enCDD (6 mois) ; chômage ; puis trouve un emploi dans uneentreprise familiale de trois personnes à Saint-Maurice (94)où il fait du flashage de nuit pendant 5 ans jusqu'en 1998pour 9000 f/mois. Par une entreprise d'interim, est embauché à Graphotech(Paris XVe) pendant 8 ans jusqu'en 2006. Il est licencié etaprès un passage à l’ ASSEDIC, il obtient une formation àMEDIAGRAF, entre à Offprint (Roissy-en-France, 95) puis au Journal Officiel (Paris XVe) où il est permanent à tempscomplet aujourd'hui.

Jacques Salat : Avant ton entrée en presse, avais-tueu quelques contacts avec le monde syndical ?Rose-Aimée Curot :Pratiquement aucun contact, et ma vision du syndica-lisme était celle que je m'étais faite au travers les médias.Mais j'ai participé aux manifs contre le CPE. De plus, mafamille n'avait aucun lien avec ce secteur professionnelsauf l'oncle de mon père (Jean Curot) qui a été profes-seur d'impression à l'école d'Alembert.

J.S. : Aujourd'hui, tu es embauchée au « TV Mag »; quepenses-tu de cette organisation où professions et syndi-cats sont intimement liés ? Rose-Aimée C. : J'avais eu quelques informations surces structures qui m'avaient été données lors de monstage à « L'Herald Tribune ». C'est vrai, ces structures ontun côté rassurant et m'ont permis d'obtenir un CDI, maisça n'a pas été facile d'après les copains qui travaillentavec moi. Aujourd'hui, je suis embauchée comme secré-taire de rédaction/rédacteur infographe mais je dois aussi

faire un stage à l'école des journalistes de la rue duLouvre (CFPJ). Maintenant je tourne sur des horairesréguliers, ce qui m'arrange bien car je prends le train tousles jours pour rejoindre mon domicile à côté d'Évreux(Eure).

J.S. : Que t'a apportéce stage syndical debase ?Rose-Aimée C. :Toutes ces notionssont encore pour moiassez floues et je n'aipas tout compris. Deplus, j'étais complète-ment perdue avec l'annonce de cesinnombrables sigles…(rassures-toi, tu n'espas la seule ! - ndlr.).

Rose-Aimée Curot(21 ans)

Formation :Un BEP Arts graphiques obtenu en 3 ans au lycée Garamond de Colombes (92) ;dans le cadre duBEP, effectue un stage de 5 semainesau quotidien américain « HeraldTribune », au service photogravure,

sous le tutorat de Pascal Lebègue (aujourd'hui secrétairede la photogravure-ndr) ; au lycée Jean Monnet de

Garches (92) obtient un bac pro « productions graphiques « (2002-2003).

Parcours professionnel :En septembre 2005, entre pour un mois au « Monde « à Blanqui ; fait ensuite un remplacement au journal « Les Échos » ; puis au J.O. jusqu'en février 2006, date à laquelle elle entre à l'hebdomadaire « TVMagazine », supplément TV du « Figaro » du samedi. En janvier 2007, est embauchée en CDI, l'hebdo étantdevenu entre-temps la propriété du groupe AGPI (épargne et retraite).

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Le Grand Dossier (suite)

FORMATION SYNDICALE

Jacques Salat : Pourquoi t'es-tu orientée vers uneécole de dessin ? Et avant ton entrée en presse, avais-tuquelques idées sur ce milieu professionnel et son implica-tion au niveau syndical ?

Laure Chanteloup : Deux voies m'ont toujours attirées : le dessin et la pâtisserie : finalement je suis alléedans une école de dessin mais j'aime toujours faire desgâteaux ! Habitant à Orléans et n'ayant aucun parent dans lapresse , c'est pour moi un milieu que je découvre totalement.

J.S.. : Travaillant depuis quelques mois en presse pari-sienne, que penses-tu de l'organisation professionnelle etsyndicale ?Laure C. : Changer d'entreprises permet d'acquérir une

expérience professionnelle très intéressante et de faireconnaissance non seulement avec les différents maté-riels utilisés mais surtout avec les gens qui y travaillentqui m'aident et m'apportent beaucoup d'explications.L'inconvénient majeur est que, pendant toute cettepériode de permanence, je ne peux faire absolumentaucun projet d'aucune sorte.

J.S. : En fonction de l'expérience aujourd'hui acquise,qu'as-tu pensé du stage syndical auquel tu as participé ?

Laure C. : C'était bien, j'y ai appris beaucoup de cho-ses. Mais il y en a tellement qu'on les oublie trop vite. Jepense qu'il aurait fallu aborder beaucoup moins de sujetspour qu'on puisse en retenir davantage !

Laure Chanteloup(21 ans)

Formation :Entre à 15 ans au lycée de dessin et des Arts graphiques de Corvisart (rueCorvisart, à Paris XIIIe) ; fait un stage à « l'Imprimerie nouvelle » à Orléans ;passe son CAP puis à 19 ans, obtientavec mention le bac de DECG (dessina-

teur d'exécution en communication graphique).

Parcours professionnel :En recherche d'emploi pendant un an ; travaille deux moisdans la publicité (« Paris-Vendu «) ; fait un remplacementau quotidien régional « La République du Centre » à Saranprès d'Orléans (Loiret) où sa famille habite. Elle y postulemais sa candidature est refusée.Sur les conseils de son amie Dorothée (qui comme elle afait Corvisart et travaille à « L'Équipe »), entre à « France-Soir » en juillet 2006 à Aubervilliers. Quatre jours plus tard,déménagement du titre dans le XVIIe : elle y reste 6 mois.Aujourd'hui, permanente, en attendant un poste fixe.

Jacques Salat : Quelles étaient tes relations avec lemonde de la presse et le monde syndical avant de teretrouver à « Boétie Compo »?

Cyril L. : Je connaissais assez bien ce milieu car monpère était journaliste (à « France-Dimanche ») et mamère correctrice au journal « Le Monde ». J'avais unetrès bonne vision du syndicalisme que j'estime indispen-sable pour les salariés. Mais j'ai surtout une aversionpour l'idéologie ultralibérale et je pense qu'on ne peutfaire de syndicalisme sans politique dans l'affrontementspécifique des salariés contre les patrons.

J.S. : Depuis quelques mois dans la production, cettenouvelle expérience professionnelle a-t-elle répondu àtes attentes ?

Cyril L. : Après des années de galère, bien sûr ce nou-veau travail m'a redonné confiance en moi : j'ai rencontrédes gens qui ont su me faire confiance, c'est pour moitrès important, j'ai envie de confirmer et je ne voudraismaintenant pas les décevoir. J'ai aussi découvert dans cetravail de nouveaux aspects dans l'utilisation de la PAO.

J.S. : Le stage que tu viens de suivre t'a-t-il apportéquelques éclaircissements sur l'organisation syndicale ?

Cyril L. : Absolument, les quelques notions que jeconnaissais par ma famille ont été précisées dans cestage en ce qui concerne les relations qui existent entreles diverses strates de la CGT, la fédération et le syndi-cat du Livre. Je comprends mieux ce qui se joue entreles différentes catégories. Je pense que les photogra-veurs ont raisond'être inquiets,car au lieu decombattre cha-cun de son côté,ils se position-nent résolumentpour la créationd'un grand syndi-cat de la commu-nication qui mesemble le plusefficace pour ladéfense des inté-rêts de salariés.

Cyril Lachkareff :(32 ans)

Formation :Au lycée Michelet de Vanves, obtientun bac A2 (lettres/langues vivantes :allemand, anglais) ; entre pour 2 ans àl'AFEDAP (école de préparation auxArts appliqués et Beaux Arts) ; objec-teur de conscience (par conviction),

parmi les derniers appelés du contingent (1975), il estemployé pendant 20 mois comme documentaliste-archi-viste aux éditions françaises d' « Amnesty International ».

Parcours professionnel :Vacataire au théâtre municipal de Vanves (2000-2001) ;une année scolaire de formation PAO au CFDAA(centre de formation des arts appliqués) ; en 2002, faitun remplacement 6 mois comme maquettiste à « TV7Jours » à Levallois (92) ; nouvelle formation en 2003 sur la théorie de la couleur appliquée à la peintureavec le GRETA (éducation nationale) ; puis maquettistepigiste à la mairie de Vanves (6 mois) ; après deuxannées de galère, grâce à un copain de lycée (ThomasB.), depuis octobre 2006, fait un remplacement enpresse à Boétie Compo au quotidien économique« Les Échos ».

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QUELQUES QUESTIONSÀ THIERRYJacques Salat : Un stage syndicald'accueil a été organisé par la sectionphotogravure : quelles en ont été les prin-cipales motivations ? Thierry Fronty : Tout d'abord, nousnous sommes retrouvés avec un apportde nouveaux photograveurs (hommes etfemmes) venus d'horizons profession-nels divers, souvent sans histoire syndi-cale pour les plus jeunes, ou méconnais-sant les structures de presse pourl'ensemble. Il nous a semblé que les sta-ges généralistes prévus par les structuresde la CGT étaient justement trop « géné-ralistes » pour permettre à ces camara-des d'avoir le décodeur immédiat pourpouvoir comprendre ce qui se passedans notre profession. Surtout dans cettepériode troublée où tout le monde dit toutet son contraire.Le secrétariat photograveur m'a chargé

d'organiser une session spécifique pources camarades afin qu'ils puissent com-prendre rapidement les enjeux desdébats syndicaux actuels souvent opaques pour le novice.

J.S.. : Combien de temps a-t-il duré etn'y a-t-il pas risque de doublon avec lesautres stages syndicaux organisés par leSGLCE ?Thierry F. :L'idéal eût été qu'il dure 3 ou 4 jours maisla disponibilité des stagiaires est difficile àobtenir parce que la section photogravureavait choisi de faire appel au volontariatde manière à ne pas rogner sur le créditdu droit à la formation. Après tout, donnerde son temps pour se former syndicale-ment est déjà une manière de se formerpuisque l'activité syndicale, comme touteactivité humaine, est basée sur du tempspersonnel donné à la cause que l'ondéfend.La démarche de la catégorie photogra-vure est extrêmement claire quant à laformation SGLCE. Nous avons fait celapour répondre à une urgence à la foisnumérique et structurelle dans le cadred'une évolution difficile de notre syndicat,le SGLCE. Nous avons abordé des

sujets qui n'auraient pas été abordésdans des stages généralistes (et heureu-sement). Ce stage n'a pas vocation à sesubstituer aux stages SGLCE mais bienau contraire, de donner envie d'aller plusloin. Mais pour cela il nous a sembléindispensable de répondre aux questionsimmédiates de nos jeunes camarades :la compréhension des structures et deleurs évolutions.Je suis moi-même membre de la com-mission éducation syndicale du SGLCEet, à ce titre, un fervent défenseur de laformation syndicale généraliste et inter-professionnelle définie par le CCEO(commission confédérale d'éducationouvrière). Ce stage est tout sauf uneaventure corporatiste, j'y ai veillé person-nellement.

J.S. : Combien y avait-il de stagiaires etqui étaient-ils (ou elles) ?Thierry F. :Une quinzaine de stagiaires, majoritaire-

ment des femmes. Des jeu-nes ou moins jeunes, tousavec des bagages impres-sionnants (écoles profes-sionnelles, beaux-arts,expériences en arts graphi-ques, infographies, éditions,etc.). Certains avaient desnotions syndicales, d'autrespas du tout.

J.S. : Quels ont été rapide-ment les principaux sujetsabordés ?Thierry F. :Tout d'abord il a fallu donnerles premiers soins. Unepetite introduction pour don-

ner l'explication des rapports de classe :qu'est-ce qu'un patron, qu'est ce qu'unsalarié, qu'est-ce qu'un salaire et qu'est-ce que la lutte des classes ? (Ah bon, jecroyais qu'elle n'existait plus-ndr).Ensuitenous avons abordé l'histoire de la lutted'émancipation des ouvriers, en général,et dans le Livre en particulier. Puis nousavons fait un historique détaillé avecschémas à l'appui des alliances et ruptu-res dans le CILP depuis 1992 jusqu'à lacréation d'Info'com et du SIP.Le deuxième jour fut consacré à l'expé-rience de notre catégorie dans l'activitésyndicale des 2 secteurs (rédaction etimpression) et sur la nécessité de conser-ver ce lien qui nous donne force syndi-cale et justification professionnelle.Médiagraf àa été réaffirmée commegarante de ce lien indispensable à notreavenir professionnel et syndical.La vie interne de la catégorie à été détail-lée, notamment la permanence sanslaquelle aucun de nous ne serait là pouren parler et qui nous est pourtant contes-tée aujourd'hui dans certaines entrepri-ses, par le patronat (normal) mais aussipar d'autres catégories ou syndicats(moins normal).Les droits et devoirs des syndiqués ont

été aussi abordés, notamment en ce quiconcerne la participation à la commissionloisirs, les organismes sociaux et, biensur, la formation syndicale à venir.

J.S. : Comment s'est déroulé le stage etquelle a été la participation des stagiairesaux discussions?Thierry F. :Certains stagiaires sont naturellementparticipatifs, pour ceux là c'est assezfacile de se faire une idée. Certains sonttimides et s'expriment peu, ce qui ne veutpas dire qu'ils n'en pensent rien, bien aucontraire, mais il est difficile pour nous dese faire une idée de leur ressenti.Le relais des délégués d'entreprises estindispensable pour faire vivre les notionssyndicales élémentaires que nous étionschargés de distiller.L'ambiance était studieuse et, au vu de ladensité de notre dossier, je n'ai vu per-sonne dormir. Nous n'avons eu à déplo-rer aucune insulte, jet d'objets conten-dants, menaces de mort ou autreincompréhension du genre.Le repas du midi à « La Touraine » étantà la fois un moment de décontraction etde découverte de stagiaires qui s'expri-ment plus facilement devant une entre-côte-frites que devant un dossier d'étude.

J.S. : Penses-tu organiser prochaine-ment un stage d'un niveau supérieur ?Thierry F. :Non, bien sûr, car comme nous l'avionsspécifié préventivement, cette sessionrépondait à un besoin exceptionnel. Lesstages à venir seront assurés par leSGLCE, auxquels je participerai bienentendu, mais dans le cadre généraliste.Ces stages sont, pour le plus urgent :Accueil (2 jours) ; Niveau 1 (unesemaine).

J.S. : Quelles conclusions (rapides)tires-tu de cette session ?Thierry F. :Chaque fois que l'on met un stage enplace, on a l'impression d'en apprendreau moins autant que les stagiaires.J'avais fait le choix de déléguer au maxi-mum les sujets abordés.Les camarades intervenants sont tousvenus avec des dossiers hyper completset documentés, ce qui a donné unerichesse absolue à cette session.Pour tout dire, en suivant les interven-tions, l'idée me venait qu'il faudrait quetoute la catégorie suive ce stage, si nousle pouvions, parce que tout le monde yapprendrait quelque chose.Sur la partie « Histoire du Livre » et «actualité syndicale », il me semble qu'unebonne partie de notre stage pourrait êtreutilisée plus largement dans le SGLCE.Dans chaque catégorie, de jeunes cama-rades ont besoin d'un éclairage rapide etimmédiat, le mieux serait de le faireensemble. Il faudra y réfléchir.

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Huma/S.G.P.Les élections au D.P. et au C.E.se sont tenues le mois dernier ;Sandrine Mauritius a été éluesecrétaire du comité d'entreprise.

Off-PrintIl a été annoncé au comité d'entreprise du 21 mai, l'impression d'une partie du « Bild » (120 000 ex. environ) àpartir du mois de novembre 2007 ;l'autre partie serait imprimée dans une imprimerie Riccobono.

Roissy-PrintUn accord a été signé concernantle « technicien de préparation »,validant le début du décloisonne-ment avec les rotativistes, la pré-sence de 4 photograveurs sur les5 techniciens de préparation à l'ef-fectif et la signature d'un C.D.D.pour Eric Roberge.

Boétie CompoUn accord de positionnementprofessionnel dans les rédactions et du basculement au statut journaliste est signé. La direction n'a pas jugé opportun de faire passer lesfuturs journalistes dans l'entitéEchos-S.A. Tout reste à fairepour que Boétie compo intègrel'U.E.S. (union économique et sociale) déjà existante.

Paris-TurfUn an après le basculement denos camarades sous la conven-tion journaliste, des problèmesd'organisation notamment duservice « images » sont posés…

Pluralisme 1Les éditeurs confirment leurdésengagement des imprimerieset semblent qualifier Riccobonopère&fils comme l'imprimeur àtout faire.

Pluralisme 2Les éditeurs soutenu par lesdirections d'imprimeries tententd'utiliser pour la gestion des fluxl'incontournable revendeur de matériel, Monopresse.

Fête de l’HumaNotre rendez-vous fraternelannuel sera comme d’habitudele jeudi soir précédent la fête.

Le Monde IvryUn accord est en passe d'êtresigné sur l'organisation destechniciens de préparation. Ildevrait permettre de revenir àune situation apaisée et normali-sée des rapports avec la direc-tion de cette entreprise. Lerecours à notre bureau de pla-cement est à nouveau légitimé.

C.I.P.P.La mise en place du techniciende préparation est toujours ensuspend. Sieur Riccobono esttrès occupé dans son nouveaurôle d'imprimeur privilégié ;beaucoup de bruit autour de lamise en place de « C.I.P.P.2 «dans le nord de Paris.

Week-End« Week-End »: La direction dujournal « Week-end » a décidéde mettre celui-ci en location-gérance par les Editions enDirect, éditeurs de titres hippi-ques du sud de la France. Aterme, un changement de lieude fabrication et de statut de cetitre semble envisagé.

GallarguesL'imprimerie du « Figaro » pour lesud de la France a démarré. Leposte de technicien de prépara-tion obtenu à Gallargues sembleplus souvent occupé par les infor-maticiens ou l'encadrement. Le « technicien de préparation », lui,glisse progressivement vers lestâches d'imprimeur-rotativiste.

France-SoirDans cette entreprise qui sortd’un conflit long et douloureux(on se souvient de la lutte dessalariés contre un repreneursans scrupule et tueur d’em-plois) les élections profession-nelles auraient pu être un testréconfortant pour un syndicalisme unitaire.Au lieu de ça, les représentantsd’Info’com-cgt en jouant la cartede la désunion, ont démobiliséles salariés, lassés des rivalitésintersyndicales.Le flou et la désinformation ontété entretenus sur la manièred’organiser le premier tour.Leurs manœuvres pour s’assu-rer l’exclusivité et leur refus dedialoguer avec les autres sala-riés, la sur-représentation dansla liste CGT des ex-ouvriers duLivre au détriment des journalis-tes a entraîné un dégoût et undésintérêt bien compréhensiblesdes salariés de la rédaction.L’abstention fut très importanteau 1er tour.Au 2è tour, 3 postes sur 4 ontété attribués à des candidatsnon-syndiqués. Un seul postede suppléant a été attribué à laCGT.Une belle démonstration d’auto-mutilation de la part de noscamarades d’Info’com-cgt, dommage que dans leur chute,ils entraînent toute la CGT et lessalariés qui lui font confiance.Il est plus que temps de se res-saisir et de construire un syndi-cat CGT unitaire de l’informationet de la communication écrite.La victoire est à ce prix.

BREVES

Une poule découvre un couteau...En 2004, la Filpac organisait 2 jours sur la presse.C’est à cette occasion qu’un document qualifié d’im-portant fut adopté par une assemblée constituée dereprésentants nationaux. Il consacrait une nouvellequalification celle d’« éditeur-réalisateur » (appellationabandonnée depuis). Toute la Filpac devait fairesienne cette revendication. La section photograveur de presse s’est abstenue lors du vote, après avoir longuement expliqué que les bouleversements technologiques et surtout la révolution numérique touchaient toute notre profession, qu’il était importantde revoir l’ensemble des qualifications, et bien évidem-ment celle de l’image et de son rôle rédactionnel.

Début 2005, la section photograveur s’appuie sur sa déclaration « Imaginons et illustrons notre avenir dans les sièges éditoriaux » pour négocier un avenir professionnel, pour les photograveurs travaillant dans les sièges éditoriauxet les imprimeries.2007, l’Impac sort un dossier sur la mort de la photogravure et sur la nécessitépour les photograveurs de se repositionner dans les rédactions...Il n’est jamais trop tard, en sachant que l’image ne se réduit pas à Photoshop.

CLARATION DES PHOTOGRAVEURS DE PRESSE

accord du 30 novembre 2004 confirme le positionnement

ofessionnel des photograveurs presse, du prépresse éditorial

jusqu’à la production de la forme imprimante.

présente déclaration concerne uniquement la partie des

photograveurs travaillant dans les sièges éditoriaux, compte

u des accords intervenus dans les imprimeries sur le rôle et

s fonctions des photograveurs (techniciens de préparation), sur le flux numérique et CTP.

IMAGINONS ET ILLUSTRONS NOTRE AVENIR DANS LES SIÈGES ÉDITORIAUX

POUR UNE POLITIQUE RÉDACTIONNELLE DE L’ILLUSTRATION

urquoi publie-t-on, dans la presse écrite, des photographies, des illustrations ?

De la réponse apportée dépend l’identité graphique des quotidiens et de leur existence même. Contrai-rement à la « presse magazine » où l’information iconique joue souvent un rôle leader, la presse quotidien-ne continue de considérer la photo comme une image venant illustrer un texte écrit sans elle, décorer une page.

Alors que l’univers de l’information dispose de fonds iconographiques, de technologies de communication et de rapidité de transmission qui

uniformisation visuelle de la écrite. La recherche de la « moyenne », « passe partconformiste et convenante pdans l’ensemble des quotd’informations générales, ajola standardisation des maquedes articles.

Que dire de la photo vue au jde 20 heures et imprimée edans le quotidien du lendema

Sortir de cette uniformisationdes quotidiens pluriels pour u

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La TribuneLa charge de travail en infogra-phie reste toujours aussi consé-quente d'autant que le position-nement dans les secteurs dit « multimédia » se pose de façoncriante. Le manque de définitionsur la qualification d'iconographeempêche l'ouverture de ce sec-teur vers le traitement chromati-que des illustrations. Les élec-tions D.P./C.E. auront lieu enjuin. Pour la première fois, uneliste C.G.T. se présente, unrédacteur-infographe issu denos rangs (St. Saulnier) seracandidat.

L’EquipeLes formations de rédacteur graphiste et d'iconographe ontdémarré au C.F.P.J. et se font enrelation avec Médiagraf. La répar-tition des camarades nouvelle-ment journalistes dans les diverspôles rédactionnels est établie.Les trois premiers rédacteurs gra-phistes ont rejoint début mai leplateau de « France Football ».Médiagraf assurera la formationdes rédacteurs-iconographes duDESK/Photo.Fin mars 2007, les élections professionnelles au journal « L'Equipe » ont eu lieu.1 titulaire + 1 suppléant en D.P.pour l'UFICT-CGT /1 titulaire + 1suppléant en C.E. pour l'UFICT-CGT /5 titulaires + 5 suppléantsen D.P. pour le SNJ/SNJ-CGT4 titulaires + 4 suppléants enC.E. pour le SNJ/SNJ-CGT

Le Monde BlanquiAprès l’eviction de Jean-MarieColombani, les salariés CGT duMonde ont déclaré être trèsinquiets de la situation danslaquelle se trouvait l’entreprise,refusant que l’élection du futurprésident du groupe provoqueune nouvelle crise. Ils restentvigilants sur les repercussionsque cela pourrait avoir sur lasociété éditrice du Monde.

Levallois CompoLa décision du groupeLagardère d’une dématérialisa-tion de l’ensemble des titres depresse magasine entraîne ledépart volontaire et programméd’une centaine de personnes àHFA(Hachette, Fillipacchi,Associés). Au JDD, remous à lasociété des rédacteurs sur lesproblèmes déontologiques liésaux élections (RapportsLagardère-Sarkozy).

Le FigaroLes élections professionnelles sesont déroulées le 15 mars 2007.Les discussions avec Infocompour la mise en place d'une listecommune ont été tendu mais laCGT s'est présenté unie. Nousavons réussi à avoir deux élustitulaires sur huit au C.E. , dontun chez les journalistes,maisaucun en DP à 3 voix près.Depuis la situation avec Infocoms'est dégradée avec commeconséquence la perte de notrereprésentation au CHSCT.

J.D.C.Malgré une lutte formidabled’unité et de combativité, lessalariés de J.D.C. Torcy seretrouvent face à un dramesocial et humain après le retraitde Quebecor et l’absence d’unnouveau repreneur. Un compro-mis a été signé afin de limiterles conséquences de cet arrêtd’activité sur les salariés decette entreprise et obligeantQuebecor à les indemniser.

Politique salarialeUne première réunion a eut lieuentre les organisations syndicalesCGT et le SPQN. Le président duSPQN propose de différencier lesnégociations salariales entre lessalariés des sièges éditoriaux etdes imprimeries. Le but est d’avali-ser de manière sociale la sépara-tion entre éditeur et imprimeur.Bizarrement, une proposition demise en place d’une commissionpour travailler sur les indices(INSEE) spécifique à la professiona été sortie du chapeau.

I.H.T.Les élections ont eut lieu le 21 et22 mai, confirmant la confiancedes salariés pour la CGTRésultats :Délégués du personnel2 titulaires et 2 suppléants élusDélégués au C.E.1 titulaire et un suppléant élusP. Bertrand devient secrétaire du C.E.

BREVES

Communiqué

Jacques Salat, Pierre Perrin, SophieLacaze, Alain Stern et Vincent Dursenont décidé d'arrêter leur collaborationavec le journal fédéral et ontdemandé l'insertion d'un communiquédans l’Impac du mois dernier. La cen-sure n’ayant pas permis le passagede ce communiqué nous vous en fai-sons connaître la teneur dans ce 8 pages.

« C’est avec un vif regret vis-à-visdes travailleurs du Livre, du Papier etde la Communication, mais en touteindépendance et connaissance decause que cette décision a été prise.Il faut cependant préciser que la parti-cipation au comité de rédaction desplus anciens d’entre eux (voir photo)durait depuis plus d’une à deuxdécennies, et qu’elle devait normale-ment s’arrêter au prochain congrèsfédéral à la fin 2007.Il n’est pas inutile également de rap-peler qu’après la fusion en 1986 desfédérations du Livre et du Papier quidonna naissance à la Filpac, la publi-cation fédérale « Impac » a pris lasuite logique de « l’Imprimerie fran-çaise ». Sous l’impulsion d’HervéRopert, rédacteur en chef pendantplus de quinze ans, le principe fon-damental a été d’une part, d’éviterde publier de longs discours, et d’au-

tre part, d’être au plus près des mili-tants et des syndiqués, en abordantles sujets et les problèmes dans lesdomaines les plus concrets. Ce principe n’est aujourd’hui plusd’usage: les sujets « brûlants » sontvolontairement devenus des « chas-ses gardées », et un décalageimportant existe désormais entrel’édition de grandes déclarations etles difficultés quotidiennes rencon-trées par les militants de la CGT surle terrain face aux réalités des offen-sives patronales.»

Fait le lundi 19 février 2007

Envoyé ce jour au directeur de lacommunication de la Filpac avec

demande d’insertiondans la publication fédérale Impac

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DIRECTION DE LA CATÉGORIE :Jean-François ROPERTGilbert BONHOMME

Pascal LEBÈGUE (trésorier)

COMMISSION IMPRESSION :Laurent BOUYRIECOMMISSION S. ÉDITORIAUX :Laurent MARDELAY

LE BILLET DE GILBERT

Une petite lueur ?Pourtant, rien ne l’annonçait,

ces dernières semaines latension qui traverse nos sphères

syndicales, et nos entreprises depresse s’est même peu à peu trans-formée, pour dépasser les limites del’acceptable.

Le débat, la confrontation d’idées oud’orientations stratégiques ont vitedérapé et glissé vers des coups bassystématiques. La transformation ou la création de syn-dicat en région parisienne n’y changerien, au contraire tout se complique. Denouveaux sigles plus tendances com-posent un comité inter formé de 4 syn-dicats de la FilpacIl y a 2, 4, 6,7… CGT qui visent le mêmepublic, ont bien du mal à se parler etencore plus à s’entendre. Des négocia-tions se multiplient sur des sujets identi-ques avec des délégations différentes.Des accords parfois contradictoires sontsignés sous le sigle CGT pour le bon-heur des directions qui appliquent à lalettre la bonne devise : « diviser… »On assiste parfois à une espèce declientélisme régional…(si tu viens cheznous…) rien de bon pour les syndi-qués, rien de bon pour la CGT etencore moins pour les salariés.Dans les entreprises les guéguerresfratricides se poursuivent, s’ampli-

fient… Notre fédération dit ne pasprendre partie et prépare son VIe

congrès.Le patronat se frotte les mains, que diredes autres organisations syndicalesprésentes pour le moment dans lesseuls secteurs éditoriaux ? Sous la baguette de grands communi-cants, on assiste à de belles campa-gnes de promotion, avant la naissanceavec tambours et trompettes, d’organi-sations CGT multiples, variées et biensûr divisées. Nous sommes bientôt enJuin on attend tous les soldes…

Le ciel syndical s’assombritDans les centres éditoriaux, un anaprès les accords,les formations ache-vées, les premiers basculements dansla convention collective des journalistessont effectifs. La signature d’un nou-veau contrat de travail s’accompagnesouvent du passage dans la sociétééditrice. Nos camarades prennentleurs marques dans leurs nouvellesfonctions, mais à l’approche des pre-mières élections professionnelles le cielsyndical s’assombri de nouveau, lesvolontés de leadership des uns ou lesreplis corporatistes des autres ressur-gissent pour mieux se neutraliser etc’est la CGT qui trinque. Les exemplesdu Figaro, de L’Equipe, de France-Soir… sont à étudier, à analyser dans

nos instances. Ce sont des exemplesterribles, qui montrent surtout notregrande capacité d’autodestruction.Dans les centres d’impression, les édi-teurs tentent de tirer les marrons du feuen demandant des réductions de coûtet en se désengageant des moyens deproduction. Ils imposent un rythme sou-tenu à une nouvelle phase de moderni-sation, l’emploi est de nouveau sur lasellette. Nos camarades découvrent lesjoies du fonctionnement de deux syndicats CGT.Que va-t-il se passer au moment durenouvellement des mandats électifs ?Pourtant tous, nous annonçons notrevolonté d’unir et rassembler dans l’inté-rêt du plus grand nombre de salariés. Bizarrement, il aura fallu attendre lescore impressionnant de notre nou-veau président*, pour apercevoir unepetite lueur, un petit filet de lumière pas-sant dans l’entrebâillement de portescloses depuis plusieurs mois. Unecommunication « moins » appelle à seressaisir et à dépasser les divisions afinde construire l’unité indispensable pourfaire bloc contre les mauvais coups quis’annoncent.Même si elle est encore bien faible, ilnous est impossible ne pas voir cettelueur et de s’en rapprocher, d’autantque pour une fois, aucune condition ,àla construction de cette indispensableunité.*Les dernières élections présidentielleset le résultats des candidats dits deGauche ou antilibéraux doivent tousnous faire réfléchir au désastre de ladésunion.

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