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Editorial L’économie mondiale prolonge son cycle de croissance, à l’image de l’économie américaine qui devrait connaitre sa plus longue phase d’expansion jamais enregistrée (huit années consé- cutives). Le PIB mondial devrait ainsi progresser entre 2,8% et 3,4% sur 2017 selon les institutions supranationales, un niveau toujours nettement inférieur aux rythmes d’avant crise (2007-2008) mal- gré des efforts prolongés sans précédents de relances des états et de leurs banques centrales. L’inflation mesurée reste encore modérée en Europe (1,5%), aux Etats-Unis (1,7%) et en Chine (1,8%) malgré les pressions haussières sur les actifs réels dont l’immobilier. Les risques économiques et financiers internationaux sont en- core équilibrés alors que les autorités monétaires vont tenter de réduire leurs plans de soutiens sur la fin de l’année 2017 et le début 2018. Cette réduction qui s’impose aux banques centrales est d’abord liée aux distorsions des prix des actifs. Cet équilibre est donc aussi fragile. Les excès de liquidités accumulés depuis 2008 se déplacent en effet rapidement sur les marchés interna- tionaux, susceptibles de déstabiliser les marchés financiers. L’exercice sera donc délicat pour les banques centrales. Le premier effet de ces anticipations est une réappréciation de l’Euro avec la première réduction du programme de la BCE. La seconde est un affaiblissement du Dollar avec le ralentissement de l’inflation et le choc des catastrophes naturelles qui devraient différer les projets de remontées des taux d’intérêt de la Réserve Fédérale. Du coté des entreprises, les perspectives s’annoncent encore positives sur la fin de l’année, aux Etats-Unis et en Eu- rope, mais avec de fortes révisions à la baisse sur les perspec- tives de croissance des profits. La volatilité du marché des changes et les resserrements des politiques monétaires instillent une plus grande incertitude sur des valorisations élevées, cela pourrait aussi freiner la forte progression des indices des pays émergents. Sommaire Croissance Mondiale Chiffres et éléments clés pour le se- cond semestre 2017. (p2) Europe France. La rentrée sociale: quel prix pour quelles réformes? (p3) Royaume-Uni. Brexit: les enjeux pour l’économie britan- nique et l’Europe (p4) Amériques Etats-Unis. Un cycle expansionniste à bout de souffle ? (p5) LatAm. Une sortie de crise difficile (p7) Asie-Pacifique Chine. Un compromis délicat (p8) Asie. Inde et Indonésie (p9) Marchés Financiers La rentrée des Banques Centrales (p10) Matières Premières. Un temps tiède (p11) Tendances Septembre 2017

Tendances...tique robuste, la politique monétaire accommodante de la BCE et une croissance européenne porteuse (attendue proche de +1.8%). Les perspectives pour le reste de l’année

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Page 1: Tendances...tique robuste, la politique monétaire accommodante de la BCE et une croissance européenne porteuse (attendue proche de +1.8%). Les perspectives pour le reste de l’année

Editorial L’économie mondiale prolonge son cycle de croissance, à

l’image de l’économie américaine qui devrait connaitre sa plus

longue phase d’expansion jamais enregistrée (huit années consé-

cutives).

Le PIB mondial devrait ainsi progresser entre 2,8% et 3,4% sur

2017 selon les institutions supranationales, un niveau toujours

nettement inférieur aux rythmes d’avant crise (2007-2008) mal-

gré des efforts prolongés sans précédents de relances des états et

de leurs banques centrales.

L’inflation mesurée reste encore modérée en Europe (1,5%),

aux Etats-Unis (1,7%) et en Chine (1,8%) malgré les pressions

haussières sur les actifs réels dont l’immobilier.

Les risques économiques et financiers internationaux sont en-

core équilibrés alors que les autorités monétaires vont tenter de

réduire leurs plans de soutiens sur la fin de l’année 2017 et le

début 2018. Cette réduction qui s’impose aux banques centrales

est d’abord liée aux distorsions des prix des actifs. Cet équilibre

est donc aussi fragile. Les excès de liquidités accumulés depuis

2008 se déplacent en effet rapidement sur les marchés interna-

tionaux, susceptibles de déstabiliser les marchés financiers.

L’exercice sera donc délicat pour les banques centrales.

Le premier effet de ces anticipations est une réappréciation de

l’Euro avec la première réduction du programme de la BCE. La

seconde est un affaiblissement du Dollar avec le ralentissement

de l’inflation et le choc des catastrophes naturelles qui devraient

différer les projets de remontées des taux d’intérêt de la Réserve

Fédérale. Du coté des entreprises, les perspectives s’annoncent

encore positives sur la fin de l’année, aux Etats-Unis et en Eu-

rope, mais avec de fortes révisions à la baisse sur les perspec-

tives de croissance des profits. La volatilité du marché des

changes et les resserrements des politiques monétaires instillent

une plus grande incertitude sur des valorisations élevées, cela

pourrait aussi freiner la forte progression des indices des pays

émergents.

Sommaire

Croissance Mondiale Chiffres et éléments clés pour le se-

cond semestre 2017.

(p2)

Europe

France. La rentrée sociale: quel prix pour quelles réformes?

(p3)

Royaume-Uni. Brexit: les enjeux pour l’économie britan-

nique et l’Europe

(p4)

Amériques

Etats-Unis. Un cycle expansionniste à bout de souffle ?

(p5)

LatAm. Une sortie de crise difficile

(p7)

Asie-Pacifique

Chine. Un compromis délicat

(p8)

Asie. Inde et Indonésie

(p9)

Marchés Financiers

La rentrée des Banques Centrales

(p10)

Matières Premières. Un temps tiède

(p11)

Tendances

Septembre 2017

Page 2: Tendances...tique robuste, la politique monétaire accommodante de la BCE et une croissance européenne porteuse (attendue proche de +1.8%). Les perspectives pour le reste de l’année

Croissance Mondiale

2 QDA Research

Croissance Mondiale Chiffres et éléments clés pour le second

semestre 2017.

Les banques centrales prolongent leurs interventions avec un

rythme d’impression monétaire important et une croissance de

leurs bilans remarquable (+11% sur un an). Ces efforts entre-

tiennent la confiance et perpétuent la durabilité du cycle écono-

mique, forçant l’ensemble des prévisionnistes à revoir à la

hausse leurs projections de croissance sur 2017 et le début de

2018.

La croissance devrait se situer entre 2,5% et 3% sur 2017. La

baisse du dollar est ainsi favorable à l’économie américaine. En

Europe, l’extension du QE de la BCE, probablement jusqu’à la

fin 2018, accompagnée de taux d’intérêt bas, permet d’envisa-

ger une appréciation réelle du PIB de 1,9% sur l’année

(révision à la hausse: +0,3%). En Asie, les projections sont in-

changées (+4,4%). Seule l’Amérique Latine recule avec tou-

jours des pays en difficulté comme la Colombie ou le Brésil.

Facteurs toujours dominant des réunions internationales (G7,

G20): la réforme des déséquilibres structurels, la baisse de la

productivité et la difficulté à mieux redistribuer les gains de la

croissance issue des plans de sauvetages monétaires et du dé-

ploiement des nouvelles technologies.

La réforme des déséquilibres structurels participe aux efforts de

l’OMC a faciliter les échanges internationaux et la relance du

commerce international sérieusement attaqué depuis la grande

crise de 2007-2008.

La Banque Mondiale rappelle dans son dernier rapport que 42

mesures restrictives au commerce international (tarifs, règle-

mentations, restrictions) ont été adoptées entre la fin 2016 et

mai 2017 par les pays du G20, une tendance toujours en hausse.

La remise en cause de l’Alena participe à ce mouvement.

La plus puissante économie au monde, les Etats-Unis, centra-

lise l’attention des économistes. Les premiers signes d’un ralen-

tissement se confirment (immobilier, automobile, emploi). Les

catastrophes climatiques (Harvey, Irma) vont accentuer ce

mouvement à court terme, avec un rebond incertain.

C’est pourtant le secteur des technologies qui sera à suivre

après l’annonce d’une initiative conjointe franco-allemande de

s’attaquer aux résultats des entreprises non fiscalisées sur leurs

territoires d’activités.

Fig. 1: Total des Bilans des Banques Centrales (7 CB)

Table 2: Croissance Mondiale - Tendances (Sept.2017)

Fig. 3: Relance Monétaire et Déséquilibres Structurels

Fig. 4: Etats-Unis - Ventes Autos

Page 3: Tendances...tique robuste, la politique monétaire accommodante de la BCE et une croissance européenne porteuse (attendue proche de +1.8%). Les perspectives pour le reste de l’année

France

La rentrée sociale: quel prix pour quelles réformes ?

Une rentrée difficile pour le gouvernement: la période estivale

fut animée en terme de communication pour le nouveau gou-

vernement. Face à un calendrier de réformes dense et intense

(loi travail, pouvoir d’achat, taxe d’habitation…), les déclara-

tions contradictoires ont semé le trouble dans l’appréciation du

travail gouvernemental, coûtant des points de popularité pour le

nouveau Président. La baisse de la côte de popularité en 100

jours figure parmi les plus importantes depuis plusieurs décen-

nies. Le programme économique ne semble pas pour le mo-

ment générer un enthousiasme marqué auprès de l’opinion pu-

blique. L’enquête IFO auprès des entreprises ne relève pas

d’amélioration de la perception des entreprises.

Malgré un environnement initialement très favorable pour les

réformes: des conditions économiques en amélioration, une

majorité solide et une opposition quasi-inexistante, le nouvel

exécutif amorce cette rentrée dans une situation peu confor-

table. Les promesses électorales semblent tronquées ou repous-

sées et les pressions populaires et sociales montent (grèves en

septembre).

Les perspectives économiques: la dynamique économique reste

pour le moment épargnée, soutenue par une demande domes-

tique robuste, la politique monétaire accommodante de la BCE

et une croissance européenne porteuse (attendue proche de

+1.8%). Les perspectives pour le reste de l’année sont positives

et la croissance sur l’année devrait se situer autour de +2%.

La perspective d’une réduction prochaine du QE de la BCE dès

début 2018 à 40 Mlds € par mois (équivalent à 4% du PIB)

conjuguée à la montée de la pression sociale sur le nouveau

gouvernement pourraient mettre à risque la reprise écono-

mique. La montée des risques politiques en Europe avec le

Brexit et les élections italiennes constituent également un fac-

teur de risque réel. En Italie, trois partis représentant près de

50% des intentions de votes incluent l’éventualité d’une mon-

naie alternative à l’Euro dans leurs programmes.

Quelles réformes pour quel équilibre budgétaire: la réforme

sur les revenus du capital, avec l’instauration d’une « flat taxe »

à 30% est l’une des plus importante sur le plan fiscal. Actuelle-

ment estimée à plus de 44%, cet abaissement d’impôt permettra

de se rapprocher de la moyenne des pays développés de 27%.

Le déficit budgétaire devrait atteindre 3% en 2018 conformé-

ment aux engagements européens.

Graph. 1: Confiance dans le programme politique

Graph. 2: Croissance du PIB et profitabilité des entreprises (%)

Graph. 3: Indice de compétitivité en Zone Euro

Graph. 4: Dépenses vs recettes de L’Etat et projections 2018

*moyenne (US, UK, All, Es, It, Jp)

3 QDA Research

Page 4: Tendances...tique robuste, la politique monétaire accommodante de la BCE et une croissance européenne porteuse (attendue proche de +1.8%). Les perspectives pour le reste de l’année

Royaume-Uni

Brexit: les enjeux pour l’économie britannique et l’Europe

Le Brexit, négociations et impacts économiques : quelques

mois après la fin d’un important programme d’achat d’actifs de

la Banque Centrale (QE de 60£ mlds en août 2016) l’économie

britannique montre de sérieux signaux de ralentissement, no-

tamment du côté de la demande domestique. Pilier de la re-

prise, les ménages semblent subir la hausse des prix importés,

les incertitudes liées aux négociations sur le Brexit et le ralen-

tissement de l’immobilier.

Au-delà de l’effet richesse, la baisse des prix de l’immobilier

met à risque la stabilité financière des ménages britanniques.

Ces derniers ont vu leur endettement grimper depuis 2008, pour

atteindre un nouveau record à plus de 155% des revenus dispo-

nibles contrairement au phénomène de désendettement observé

aux Etats-Unis et en Europe (100% des revenus disponibles

pour les deux autres zones).

L’immobilier, au centre des inquiétudes: La baisse de l’immo-

bilier, amorcée après le vote en faveur du Brexit s’est accélérée

depuis la fin de l’accommodation de la BoE. La baisse des flux

entrants de capitaux (cf. graphique ci-dessous) conjuguée aux

incertitudes politiques et économiques autour des négociations

sur le Brexit ont accéléré en 2017.

L’ajustement des prix était pourtant inévitable vu les niveaux

extrêmes atteints dans certaines régions du pays (Londres).

Enjeux politiques et commerciaux pour l’UE: la dégradation

des conditions économiques s’est accompagnée d’une deu-

xième vague de dévaluation de la Livre Sterling depuis

quelques mois, poussant la devise à des records historiques.

Une dévaluation de cette ampleur d’un partenaire de l’UE avec

une intégration économique forte, fragilise la cohésion euro-

péenne. Au-delà de sa dimension économique directe

(amélioration de la compétitivité prix et rééquilibrage du déficit

de la balance des paiements), ce mouvement des marchés des

changes intervient dans un contexte politique tendu en Europe.

Les débats sur les libertés de circulation des individus et des

travailleurs mettent en évidence les fragilités réelles de la cons-

truction européenne.

Sur le volet du commerce international, le UK présente depuis

plusieures années un déficit bilatéral important et structurel

avec le reste de l’Europe. Depuis la dévaluation, la situation a

évolué avec quelques pays, regagnant de la compétitivité avec

des exportations en hausse, le déficit est en phase de résorption,

Graph. 1: La dynamique de la consommation

Graph. 4: Livre Sterling contre balance commerciale avec l’UE Graph. 2: Prix de l’immobilier (%) et dettes des ménages (%)

Graph. 3: Migration au Royaume Uni par origine

4 QDA Research

Page 5: Tendances...tique robuste, la politique monétaire accommodante de la BCE et une croissance européenne porteuse (attendue proche de +1.8%). Les perspectives pour le reste de l’année

Etats-Unis

Un cycle expansionniste à bout de souffle ?

L’économie américaine est dans sa neuvième année de

croissance économique et prospère à un rythme soutenu,

bien épaulée par la consommation des ménages. Malgré

cela, le rythme de la normalisation monétaire reste lent.

Une économie portée par sa consommation:

Le PIB américain a crû de +3.0% au 2ème trimestre 2017 en

rythme annuel, après avoir été revu de +1.4% à +1.8% au T1

2017. Cette croissance a été bien soutenue par la consomma-

tion qui y contribue à 2.28 points de pourcentage. Cette con-

sommation résulte de différents facteurs. Tout d’abord, une

partie des ménages a profité d’un effet richesse dû à l’impor-

tante valorisation des marchés actions et aux dividendes versés.

Les conditions financières avantageuses ainsi que la hausse de

leurs collatéraux (prix immobiliers et marchés aux plus hauts)

ont permis aux ménages de s’endetter. Enfin, l’emploi a été

soutenu ce qui, mécaniquement, augmente la consommation.

Le deuxième moteur de la croissance au T2 2017 a été les in-

vestissements non résidentiels (contribution de 0.58 point de

pourcentage). Après un fort ralentissement en 2015 et 2016, les

investissements ont été particulièrement importants dans l’ex-

ploration minière et de puis de pétrole ($19Mds).

Une dynamique de croissance durable ?

Malgré cette demande interne solide, des inquiétudes pèsent sur

la pérennité à moyen terme de cette croissance. Premièrement,

si l’on s’oriente vers la demande privée. Les investissements

dans le secteur pétrolier ont été conséquents sur les deux der-

niers trimestres. Or, au regard du faible prix du pétrole et des

cashs flows négatifs des sociétés de fracking, des doutes pèsent

sur la rentabilité de ces projets si les prix restent en dessous des

$50 le baril. Des inquiétudes portent aussi sur la consomma-

tion, principal moteur de la croissance aux Etats-Unis depuis le

milieu de l’année 2013. Soutenu par la politique monétaire

ultra accommodante de la Réserve Fédérale (FED), le niveau

d’endettement des ménages est important et a bien maintenu la

croissance (cf. graphique 1). Or la hausse des taux souverains

ainsi que le processus de normalisation de la politique moné-

taire pèseront sur les coûts d’emprunt et donc sur la part dispo-

nible des revenus alloués à la consommation ainsi que sur la

demande de nouveaux prêts. On constate déjà actuellement un

ralentissement du crédit total de la consommation en 2017 qui

est de $12.4Mds au mois de juin, après avoir atteint un niveau

de 27.5 Mds en septembre de 2015. Or si les salaires n’accélè-

rent pas, dans un cycle de désendettement, la consommation en

pâtira fortement.

Deuxièmement, les réformes annoncées lors de la campagne

présidentielle par le président Trump semblent de moins en

moins envisageables face aux réticences du Sénat, bien que

majoritairement républicain. Or ces réformes (taxe aux fron-

tières, abrogation de la Patient Protection and Affordable Care

Act...) sont nécessaires à la mise place du plan d’investisse-

ment et à la baisse des taux d’imposition annoncés lors de la

campagne. De plus, les ouragans ont provoqué d’importants

dégâts et des investissements publics seront nécessaires à la

restauration des infrastructures publiques. L’enveloppe budgé-

taire disponible se resserre donc.

Marché du travail et absence d’inflation :

La dynamique sur le marché du travail reste très bonne. Le taux

de chômage est estimé à 4.37% en juillet (inférieur à ces ni-

veaux d’avant-crise 2008) et se stabilise autour de son niveau

de plein emploi. Pour autant, malgré la diminution de l’offre de

la main d’œuvre, aucune pression sur les salaires n’est remar-

quée. Or cette accélération est nécessaire pour imprimer une

dynamique sur les prix. Le déflateur du PIB, mesure utilisée

par les membres de la FED pour estimer l’évolution des prix,

reste à un niveau faible (+1.4% en glissement annuel). La dyna-

mique à court terme est inquiétante (cf. graphique 2). Si le

rythme entre janvier et août se maintient, les prix à la consom-

mation augmenteront seulement de +0.36% sur l’année 2017 et

donc, seront bien en deçà de l’objectif des +2% de la FED.

Graph.1: Consommation et cycle d’endettement:

Graph. 2: Une inflation apathique:

5 QDA Research

Page 6: Tendances...tique robuste, la politique monétaire accommodante de la BCE et une croissance européenne porteuse (attendue proche de +1.8%). Les perspectives pour le reste de l’année

Etats-Unis

Un cycle expansionniste à bout de souffle ?

Le principal contributeur de la hausse des prix fut la hausse des

prix de l’immobilier or, les ventes sur le marché ralentissent

nettement. Dans l'immobilier neuf, les ventes ont chuté de

9,4% le mois dernier à 571.000 unités. Il s'agit de la plus forte

baisse du marché depuis l’été 2016. De plus, les stocks

d’invendus commencent à augmenter. La décélération de la

hausse des prix de l’immobilier observée depuis le début de

2016 devrait perdurer en 2017.

L’économie américaine fait donc face actuellement à une situa-

tion assez particulière : malgré la baisse du taux de chômage,

l’inflation reste en-dessous de son rythme normal et contredit

donc la théorie de la courbe de Phillips. Cette courbe, du moins

sous sa première forme (1958), met en avant la relation entre le

chômage et les salaires réels (salaires en termes de pouvoir

d’achat). Une diminution (hausse) du taux chômage soutient

une hausse (baisse) des salaires réels. Le mécanisme prend ses

racines dans le pouvoir de négociation de l’employé et de l’em-

ployeur. Dans un contexte de faible chômage, un travailleur

peut plus facilement trouver un autre emploi. Il gagne donc en

pouvoir de négociation. Les nouveaux salaires (via renégocia-

tion salariale ou un nouvel emploi) auront tendance à être plus

élevés. Force est de constater que ce n’est actuellement plus

vérifié (cf. graphique 3), ce qui a des répercussions importantes

sur les prix, via la boucle salaire-prix, et donc sur la politique

monétaire. Les explications tiennent principalement de l’évolu-

tion structurelle du marché du travail et d’effets concurrentiels.

La désyndicalisation limite le pouvoir des négociations de la

main-d’œuvre et atténue donc les possibilités de hausse des

salaires lorsque le chômage est faible. L’intégration écono-

mique ainsi que le progrès technique sont deux autres facteurs

qui expliquent l’absence d’inflation actuelle aux Etats-Unis. Le

premier favorise la concurrence avec la main-d’œuvre étran-

gère et peut donc limiter la hausse des salaires dans les secteurs

demandeurs de main-d'œuvre peu qualifiée. Le deuxième favo-

rise aussi la concurrence, via un effet d’arbitrage entre robotisa-

tion et main d’œuvre, et peut donc freiner la demande pour

cette dernière.

Dilemme pour la Réserve Fédérale :

Jeudi, la publication des prix à la consommation et les revenus

horaires seront particulièrement suivis. L’inflation mensuelle

est attendue en hausse, soutenue par la montée des prix à la

pompe suite au problème d’approvisionnement des stations

services. Pour autant, cette hausse ne permettra pas d’insuffler

une dynamique durable sur les prix. Alors que l’économie est

déjà à sa neuvième année de croissance consécutive, les incerti-

tudes sur la dynamique des prix jouent un rôle majeur dans le

lent processus de normalisation monétaire. Nous attendons la

réunion de la FED le 20 septembre.

Harvey, Irma et demain?

Les deux ouragans, Harvey et Irma, ont causé des dégâts consi-

dérables au Texas et en Floride. Les estimations des coûts com-

mencent à s’affiner. La dernière estimation, celle du service

météorologie privé Accuweather, prévoit un coût de 290 mil-

liards de dollars soit 1.5 points de pourcentage du PIB des Etats

-Unis. La société AIR Worldwide, spécialiste dans la modélisa-

tion des impacts économiques des catastrophes naturelles, es-

time que les dommages s’élèveront à $125Mds. Une fenêtre

d’estimation qui reste importante, mais les tendances actuelles

sont plus à une diminution des estimations pour Irma, mais à

une augmentation des prévisions pour Harvey. Une estimation

moyenne de $210Mds correspondrait à 1.1 points de pourcen-

tage du PIB.

Ces catastrophes ont stoppé toute activité au sein des zones

inondées. L’effet sur la croissance en 2017 dépendra du mon-

tants des réinvestissements. Si ces derniers sont suffisants pour

compenser l’arrêt et la lente reprise de l’activité économique

alors l’effet sur la croissance sera neutre. Vendredi dernier, la

chambre représentative a accepté le paiement initial de

$15.25Mds pour soutenir le Texas; soit 7% des dommages esti-

més.

Graph. 3: Une croissance sans inflation

Graph. 4: Des dommages significatifs

6 QDA Research

Page 7: Tendances...tique robuste, la politique monétaire accommodante de la BCE et une croissance européenne porteuse (attendue proche de +1.8%). Les perspectives pour le reste de l’année

7 QDA Research

Amérique Latine

Une sortie de Crise Difficile

L’Amérique Latine est la seule région à ne pas avoir bénéfi-

cié d’une révision à la hausse de ses perspectives de crois-

sance sur 2017, c’est aussi la région du monde la moins dy-

namique (+0,9% sur 2017), pénalisée par des déséquilibres

structurels profonds et un environnement politique tou-

jours instable. Le rebond du Brésil sur le second trimestre

pourrait être la base d’une amélioration générale.

Brésil, Pays clé du redémarrage économique

L’économie brésilienne est la plus importante d’Amérique La-

tine avec plus de 200 millions d’habitants et un PIB qui repré-

sente 40% de la zone économique. C’est aussi le pays qui a

traversé la plus grave crise économique avec le Venezuela

entre 2013 et 2016, passant d’une croissance de +2,6% à une

contraction de 3,5% de son PIB. Le budget s’est dégradé sur

des niveaux records avec un déficit de 10% du PIB.

Les réformes nécessaires ne peuvent être implémentées sous la

pression des scandales politiques à répétition. De plus le Brésil

n’évolue pas dans un environnement stable car c’est l’ensemble

de la région qui souffre du recul des matières premières.

L’enjeu des échanges commerciaux est déterminant pour la

reprise économique, il sera donc nécessaire de stabiliser le mar-

ché des changes emporté dans une succession de dévaluations

entre 2014 et 2016. La récente amélioration est encore fragile,

portée par des flux financiers internationaux importants (plus

de 74 milliards de dettes ont été émises au premier semestre, le

troisième montant le plus élevé jamais enregistré).

Un début de reprise se confirme mais il devrait rester modeste

sous la nécessité de travailler à l’amélioration des finances pu-

bliques (notation junk BB, outlook neg. S&P).

La production industrielle s’est stabilisée sur des niveaux bas.

L’Amérique du Sud souffre également des tensions au Vene-

zuela, autre poids lourd de l’économie sud américaine.

Table 1: Croissance Amérique Latine

Fig. 2: Brésil - Budget (% du PIB)

Fig. 3: LatAm—Les Dévaluations

Fig. 4: LatAm - Industrie

Page 8: Tendances...tique robuste, la politique monétaire accommodante de la BCE et une croissance européenne porteuse (attendue proche de +1.8%). Les perspectives pour le reste de l’année

Chine

Un compromis délicat

Depuis le début de l’année la Chine a su suivre sa ligne con-

ductrice. La plupart des données économiques sont allées

officiellement dans le sens escompté par le gouvernement

chinois et la PBOC qui tente de stabiliser le pays jusqu’à la

réunion du parti communiste chinois en octobre. Le scepti-

cisme s’est pourtant emparé des investisseurs qui doutent

que la dynamique de régulation de l’endettement et du sys-

tème financier chinois coexiste avec la croissance actuelle.

L’apparente stabilité de l’économie chinoise sur T2 avec un

PIB officiel à 6.9% rassure les marchés. La tendance semble

forte pour T3. Les ventes dans les secteurs clefs (notamment

immobilier, même si paradoxalement les prix continuent de

faiblir dans les grandes villes) semblent tenir malgré les an-

nonces de mesures de resserrement monétaire et de régulation

du crédit par la PBOC ; Un paradoxe ésotérique puisque ces

deux dynamiques sont divergentes.

La PBOC est prise en tenaille dans un dilemme cornélien :

entre un resserrement monétaire qui ralentirait la croissance, ou

conserver une politique accommodante au risque de continuer

de mettre à risque une économie dont le système financier est

instable (surendettement, « shadow banking »).

Pour l’instant, la PBOC choisit une solution à court terme :

maintenir une politique monétaire inchangée jusqu’au congrès

quinquennal de cet automne et garantir ses prévisions de crois-

sance supérieures à 6.5% afin d’assurer la transition politique.

Celle-ci avantage en effet l’apparence avec des signaux forts,

mais dans les faits, les actes restent modérés. On observe que

les taux interbancaires ont été relevés, notamment pour stabili-

ser la monnaie et les réserves de change, mais avec parcimonie.

Le crédit décélère ainsi modestement, et l’endettement de

l’économie perdure.

De la même manière les annonces se multiplient sur la régula-

tion du système financier, mais celles-ci restent assez margi-

nales et ciblées. Lors du congrès national des métiers de la fi-

nance en Chine, le président Xi Jinping avait d’ailleurs pris

exceptionnellement la parole à ce sujet, dans une parfaite cam-

pagne de communication. En contrepartie le yuan s’est tout de

même renforcé de plus de 5% face au dollar américain depuis

le début de l’année. Le changement de formule de calcul de son

taux de référence par rapport au dollar encourage cette hausse.

En parallèle de nombreux risques de détérioration persistent.

Exogènes en ce qui concerne le commerce extérieur, les rela-

tions géopolitiques tendues avec l’Amérique de D. Trump et les

tensions avec la Corée du Nord. Mais également internes, avec

une perte de vitesses des indicateurs de prix, et l’incertitude des

investisseurs suites aux annonces de régulation du système

bancaire chinois.

L’interventionnisme du gouvernement chinois vient donc col-

mater le manque à coup de subventions et de travaux d’infras-

tructures, propulsant artificiellement le prix des métaux au plus

haut.

Graph. 1: Décélérations forte des prix de l’immobilier:

Graph. 2: Des réserves de change stables

Graph.3: Un crédit résilient

8 QDA Research

Page 9: Tendances...tique robuste, la politique monétaire accommodante de la BCE et une croissance européenne porteuse (attendue proche de +1.8%). Les perspectives pour le reste de l’année

Inflation indienne

L’inflation est devenue un véritable sujet de préoccupation en

Inde, celle-ci ayant subi de très fortes variations au cours de ces

derniers mois. S’élevant à un niveau de 3.81% en mars, elle n’a

fait que chuter jusqu’à 1.54% en juin, pour ensuite rebondir à

2.36% en juillet, puis à 3.36% en août. Ce changement de dyna-

mique suit une baisse des taux directeurs de la Reserve Bank of

India (RBI), le taux repo est passé de 6.25% à 6% le 2 août

dernier. Cette baisse n’explique cependant pas la montée de

l’inflation, qui ne s’est pas faite en quelques

jours. L’explication serait plus saisonnière que structurelle et se

remarque en regardant le détail du calcul. C’est la composante

alimentaire qui aurait, de par sa forte volatilité, fait chuter

l’inflation pour ensuite la faire rebondir en juillet. Plus précisé-

ment, la partie centrée sur les légumes serait la plus forte varia-

tion de cette composante alimentaire, passant de -16.5% en juin

à -3.6% en juillet. En zoomant une nouvelle fois, le détail de la

partie « légumes » nous indique que les variations récentes de

la composante sont localisées, particulièrement sur deux ali-

ments : les oignons et les tomates. L’augmentation récente du

prix des tomates résulterait en partie d’une baisse de l’offre,

notamment par la destruction de cultures suite à des protesta-

tions. Les tomates et les oignons, avec les pommes de terre,

sont des aliments très consommés en Inde, où la composante

alimentaire est la principale source de dépense (près d’un tiers

des dépenses de consommations). L’inflation est attendue à la

hausse pour la fin de l’année 2017, et pourrait retrouver des

niveaux proches de ceux visés par la RBI (4%). Ce rebond de

l’inflation pourrait remettre en question la tendance à la baisse

régulière des taux par la RBI depuis 2012.

Au-delà de cette inflation, dont les niveaux récents sont très

volatiles, une baisse notable de la croissance est observable en

Inde, contrecoup notamment de la démonétisation de novembre

2017. Elle s’est élevée à 5.7% (rythme annuel) sur le deuxième

trimestre, après 5 mois de baisse continue.

Baisse des taux surprise en Indonésie

Contre toute attente, la Banque Centrale d’Indonésie a décidé

de baisser ses taux le 22 août dernier, à 4.5%. Cette baisse est la

première depuis le mois d’octobre 2016, dans une situation où

l’inflation indonésienne à certes diminué en juillet (passant de

4.37% à 3.88%), mais qui reste malgré tout dans l’objectif de la

Banque Centrale (3% à 5%).

Cette baisse des taux aurait en réalité comme cible la crois-

sance. Celle-ci tourne depuis 2015 autour de 5% (rythme an-

nuel), et peine à décoller. Depuis son accession au pouvoir en

2014, le président Joko Widodo s’est fixé un objectif de crois-

sance à 7% annuel, elle semble cependant freinée par une con-

sommation timide. Des taux d’intérêts plus faibles pourraient

donc stimuler cette consommation, et avec elle la croissance. Il

faut cependant que l’Indonésie garde en vue les créances dou-

teuses, qui sont certes à un niveau relativement faible (3% des

créances totales), mais en légère augmentation depuis 2013.

Une stimulation du crédit non maîtrisée pourrait porter préju-

dice à la stabilité économique au lieu de la stimuler.

Asie

Inde et Indonésie

Graph. 3: Indonésie - Inflation, Taux d’intérêts, et croissance

Graph. 1 : Inde - Taux d’Inflation

Graph. 2 : Inde - Indice des prix de composante alimentaires

9 QDA Research

Page 10: Tendances...tique robuste, la politique monétaire accommodante de la BCE et une croissance européenne porteuse (attendue proche de +1.8%). Les perspectives pour le reste de l’année

Marchés financiers

La rentrée des Banques Centrales

Les marchés obligataires

Les marchés obligataires (dettes souveraines et privées) sont en

hausse depuis le début de l’année affichant une performance de

plus de 7% en 2017. La surperformance se concentre coté amé-

ricain avec une performance agrégée de plus de 3.4% portée

par la dette privée et notamment du type spéculative (+6.3%).

Cette dernière profite de la baisse des primes de risques (un

effet portage toujours important avec un taux moyen à plus de

5.6%). En Europe, les indices larges sont stables, le taux de

portage étant quasi nul, l’effet prix fut limité sur l’ensemble de

l’année avec des taux souverains quasi-inchangés. Le marché

du crédit reste néanmoins dynamique en terme d’émission ac-

compagnant le resserrement des primes de risques (en baisse de

près de 1% sur les obligations spéculatives en euros).

Focus sur les CAT Bonds: La saison des ouragans a créé de la

volatilité sur les marchés financiers en ce début de mois, avec

deux phénomènes climatiques importants de catégories 4 et 5.

En plus des répercutions humanitaires et sociales, l’impact éco-

nomique, encore difficilement quantifiable, semble lourd, no-

tamment dans les Caraïbes. Le marché secondaire des primes

d’assurances, utilisé par les réassureurs pour neutraliser le

risque est sous pression. Les obligations indexées sur les catas-

trophes naturelles (CAT bonds) ont chuté fortement, présageant

d’une contribution importante du secteur, notamment aux Etats

-Unis (entre $150 à $350 Mds). Face à cette situation, plusieurs

assureurs (comme Scor) songent à se retirer de ces marchés.

Les indices actions: grandes tendances

Les marchés actions ont atteint de nouveaux records, poussés

par les marchés américains +11.5% (notamment les valeurs

technologiques, Nasdaq +19%) et émergents (Chine +26%,

Inde et Brésil +23%). En Europe, malgré une reprise écono-

mique plus robuste qu’anticipé et des conditions monétaires

accommodantes, les actions restent en sous-performance.

Le marché des changes

Le Dollar est le grand perdant de 2017, en baisse contre les

principales monnaies, pénalisé par le ralentissement écono-

mique, les incertitudes politiques et récemment les catastrophes

naturelles. Les devises émergentes sont en hausse de +9% et

l’euro +13%. A noter également la récente appréciation de la

Livre +3% en indice pondérée des échanges commerciaux. Ces

grands rééquilibrages sur les changes devront affecter les dyna-

miques de croissance actuelles avec une contribution positive

aux Etats-Unis et moins favorable pour la Zone Euro. Pour

cette dernière le niveau bas des taux d’intérêt permet de main-

tenir les conditions monétaires favorables.

Graph. 1: Prime de risques d’obligations privées (%, not. BBB)

Graph. 4: Taux de changes effectifs USD et EUR Graph. 2: Indice global des obligations CATastrophes (USD)

Graph. 3: MSCI monde en monnaies locales et bénéfices

10 QDA Research

Page 11: Tendances...tique robuste, la politique monétaire accommodante de la BCE et une croissance européenne porteuse (attendue proche de +1.8%). Les perspectives pour le reste de l’année

Situation mitigée pour les matières premières qui tardent tou-

jours à trouver une situation soutenable. Les volatilités sont

fortes sur ce début d’année, et la légère amélioration des éner-

gies n’est pas assez durable pour que ce marché soit à nouveau

équilibré. Les métaux sont dans le vert (effet saisonnier et ré-

formes sur l’économie chinoise). L’excès d’offre dans les 3

secteurs (énergies, métaux et agricoles) reste le sujet principal

de cette année 2017.

AGRICULTURE. On recense un nombre faible de matières

agricoles positives dans leurs variations de prix depuis janvier

2017 à août. Le sucre (-32%) et le jus d’orange (-31%) sont les

«worst performers». A l’inverse, le blé et le riz effectuent les

meilleures performances avec respectivement +6% et +36%.

Le temps non favorable à la production de maïs au Brésil au

printemps 2016 avait bénéficié aux Etats-Unis en termes de part

de marché. Cette année, changement de situation, les deux plus

importants exportateurs de maïs se préparent à une confronta-

tion. Du côté brésilien, les productions sont nettement supé-

rieures aux années précédentes dû aux meilleures conditions

météorologiques en 2017 et à une baisse des inquiétudes face

aux sécheresses (blé :+2%, céréales (sauf riz et blé) :+41.2%,

riz : +11.1%, total graines agricoles : +35.8%). Du côté améri-

cain, il y a aussi une hausse des productions mais moins pro-

noncée avec +3.4% en total des graines agricoles, mais une

baisse pour le blé (-14.6%). (Chiffres comparées à 2015/2016,

source : USDA, juillet 2017). Ces prix restent toujours faibles

pour les agriculteurs.

METAUX. Les prix des métaux sont au plus haut.

Le secteur des métaux suit l’activité économique mondiale et

notamment la production industrielle. Cette dernière croît mo-

destement (+1.2%) à échelle mondiale mais affiche une forte

progression sur le marché chinois (+2.8% ytd). Les politiques

de soutien de l’activité menées par le gouvernement (pollution,

ralentir les capacités de production etc.) profitent aux métaux.

Certains métaux affichent des niveaux de prix inédits depuis

plusieurs années. Cette situation attire de nouveaux investisse-

ments chez les producteurs de minerais, en vue d’augmenter

leur production et profiter de meilleurs profits.

PETROLE. Le pétrole se stabilise sous les 50$, et commence à

trouver un équilibre (45$-50$). L’OPEP n’est plus aussi impor-

tante qu’auparavant, les réunions n’ont plus d’effet sur le mar-

ché. De plus, les productions non-OPEP compensent les efforts

engendrés par les OPEP. Notamment aux États-Unis, la produc-

tion augmente (9.53 millions de barils par jour) avec une activi-

té de forage de gaz de schiste croissante (août : 940 puits ac-

tifs). Les stocks de pétrole n’affichent pas d’importantes varia-

tions, la demande croit mais à un rythme inférieur à celle de la

production. Il y a un excès d’offre sur le marché mondial. Les

coûts de production diminuent et le faible prix du pétrole ne

dérange pas les producteurs américains. Situation différente

pour d’autres régions, notamment le Venezuela, qui souffrent

de ces niveaux bas des prix, causant un ralentissement des in-

vestissements et donc des tensions économiques dépendantes

de pétrole.

Matières Premières

Un Temps Tiède...

11 QDA Research

Graph. 3: Production et Stock de Pétrole US

Graph. 1: Variation Prix des Matières Premières (janvier-août 2017)

Graph. 2: Indice des Prix des 6 Métaux Principaux

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Léopold Kurek

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