4
Laboratoire de l’agriculture (péri)- urbaine, Terres en villes qui a obtenu le statut d’Organisme National à Vocation Agricole et Rurale (ONVAR) en 2015, a saisi très tôt les nouveaux enjeux de la question alimentaire en agglomération et métropole. Il faut dire que ses membres l’ont interpelé régulièrement sur cette thématique. Une préoccupation constante pour un réseau particulier Terres en villes est un des rares réseaux français à rassembler dans une même enceinte des mondes différents, en l’occurrence le monde des collectivités d’agglomération et le monde professionnel agricole des chambres d’agriculture. De plus, le réseau comme nombre de ses membres entretient des rapports approfondis avec la société civile. Il accueille d’ailleurs dans ses commissions plusieurs associations franciliennes qui pilotent des programmes agri- urbains. Le réseau est un lieu d’échanges et de confrontations mais il est aussi un lieu d’observation, de connaissance, de coproduction de méthodologie et d’idées, un lieu ressources qui tire sa pertinence des travaux de ses membres, de son partenariat et de ses propres expérimentations. Il poursuit trois missions : Echanger les savoir-faire entre membres et partenaires Expérimenter en commun Contribuer au débat sur la ville, son agriculture et son alimentation Celle-ci sont mises en œuvre dans 5 grands chantiers : Chantier 1 : la co-construction des politiques agricoles périurbaines Chantier 2 : la protection et la mise en valeur concertée des espaces agricoles, forestiers et naturels périurbains Chantier 3 : l’économie agricole et la gouvernance alimentaire des agglomérations Chantier 4 : La prise en compte de l'agriculture et des espaces ouverts périurbains par la politique européenne Chantier 5 : La forêt périurbaine Terres en villes, le lieu ressource des projets et politiques agricoles et alimentaires des agglomérations et métropoles françaises décembre 2015 © SB - Terres en villes

Terres en villes,terresenvilles.org/wp-content/uploads/2016/07/Plaquette...Le projet ONVAR 2015 – 2020 conduit au bénéfice des agriculteurs comme tout projet financé par le CasDAr

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Terres en villes,terresenvilles.org/wp-content/uploads/2016/07/Plaquette...Le projet ONVAR 2015 – 2020 conduit au bénéfice des agriculteurs comme tout projet financé par le CasDAr

Laboratoire de l’agriculture (péri)-urbaine, Terres en villes qui a obtenu le statut d’Organisme National à Vocation Agricole et Rurale (ONVAR) en 2015, a saisi très tôt les nouveaux enjeux de la question alimentaire en agglomération et métropole. Il faut dire que ses membres l’ont interpelé régulièrement sur cette thématique.

Une préoccupation constante pour un réseau particulierTerres en villes est un des rares réseaux français à rassembler dans une même enceinte des mondes différents, en l’occurrence le monde des collectivités d’agglomération et le monde professionnel agricole des chambres d’agriculture. De plus, le réseau comme nombre de ses membres entretient des rapports approfondis avec la société civile. Il accueille d’ailleurs dans ses commissions plusieurs associations franciliennes qui pilotent des programmes agri-urbains.Le réseau est un lieu d’échanges et de confrontations mais il est

aussi un lieu d’observation, de connaissance, de coproduction de méthodologie et d’idées, un lieu ressources qui tire sa pertinence des travaux de ses membres, de son partenariat et de ses propres expérimentations.

Il poursuit trois missions :◊ Echanger les savoir-faire entre membres et partenaires

◊ Expérimenter en commun

◊ Contribuer au débat sur la ville, son agriculture et son alimentation

Celle-ci sont mises en œuvre dans 5 grands chantiers :

◊ Chantier 1 : la co-construction des politiques agricoles périurbainesChantier 2 : la protection et la mise en valeur concertée des espaces agricoles, forestiers et naturels périurbains

◊ Chantier 3 : l’économie agricole et la gouvernance alimentaire des agglomérations

◊ Chantier 4 : La prise en compte de l'agriculture et des espaces ouverts périurbains par la politique européenne

◊ Chantier 5 : La forêt périurbaine

Terres en villes,le lieu ressource des projets et politiques agricoles et alimentaires des agglomérations et

métropoles françaises

décembre 2015 © S

B -

Ter

res

en v

illes

Page 2: Terres en villes,terresenvilles.org/wp-content/uploads/2016/07/Plaquette...Le projet ONVAR 2015 – 2020 conduit au bénéfice des agriculteurs comme tout projet financé par le CasDAr

Des circuits courts à la gouvernance alimentaireLa thématique des circuits courts était une des trois1 grandes préoccupations du réseau à sa fondation en juin 2000 à Perpignan. Plusieurs de ses 6 membres fondateurs comptaient parmi les principaux territoires pionniers français en la matière  : Pays d’Aubagne, Y Grenoblois, Nantes métropole …

Dès 2001, un premier questionnaire chercha à identifier les actions des membres en faveur des circuits courts et à identifier les bonnes pratiques et les besoins. Le séminaire d’Agen en 2004 donna la parole aux consommateurs et un partenariat avec l’Université Aix-Marseille 1 permit en 2006 et 2007 d’approfondir la connaissance des circuits courts et les actions conduites dans les agglomérations du réseau. L’idée était alors de produire un guide Terres en villes pour favoriser le développement des circuits courts d’agglomération. Les deux journées nationales fort réussies de Saint-Etienne en mai puis de Lille en décembre 2007 préparaient cette rédaction.

Novembre 2007

Mais un constat et une proposition réorientèrent l’action du réseau. Il apparut en effet assez vite que le réseau ferait œuvre plus utile en travaillant sur les spécificités du marché urbain et sur les leviers aux mains des collectivités pour rapprocher l’offre agricole de proximité de la demande urbaine plutôt qu’en produisant un énième guide en faveur des circuits courts. Dans le même temps, à la faveur du partenariat européen avec le réseau des régions Purple et le réseau des départements de l’Arc Latin, la Diputacio de Barcelona proposa à Terres en villes de l’aider à mettre sur pied un projet Interreg IIIB Med axé sur " la gouvernance de la chaine alimentaire ". Rururbal associa deux membres du réseau (l’ADAYG/Pays voironnais et la communauté d’agglomération d’Aix-en-Provence) ainsi que Terres en villes qui réalisa notamment les études sur la gouvernance alimentaire de l’agglomération iséroise et de l’Y Grenoblois. Les questions de l’agriculture de proximité, de l’économie civile, de l’accessibilité sociale à une alimentation de qualité, du genre et la démarche participative furent au cœur de Rururbal. Aix-en-Provence

1 - Les deux autres sujets étaient l’organisation de la politique agricole périurbaine et la

question foncière

inventa la halle demi-gros et le Pays Voironnais initia plusieurs actions alimentaires en faveur de publics spécifiques qui préfigurèrent les axes de son futur programme Leader. Enfin le réseau prit conscience des enjeux alimentaires et de leurs exigences méthodologiques.

Parallèlement, à la faveur de l’initiative catalane, Terres en villes proposa en 2008 au réseau rural français (RRF) dont l’association était membre, de réaliser un état des lieux de la gouvernance alimentaire des agglomérations françaises à la faveur du premier appel à propositions du RRF. La bonne idée fut de réunir des sensibilités différentes (APCA, Trame, la FNCuma, la FNCivam/Alimentera) mais aussi de privilégier une conception large du périmètre de la gouvernance alimentaire, bien au-delà de la seule filière économique. Le projet bénéficia de l’appui ponctuel de l’Inra. Ce premier état des lieux français de la gouvernance alimentaire des agglomérations révéla la réémergence de la thématique dans l’action publique territoriale, sa profonde segmentation en plusieurs champs et systèmes d’acteurs. Elle mit aussi en exergue la faiblesse à l’époque des liens entre les travaux des collectifs d’agriculteurs et la question alimentaire territoriale mais aussi entre l’action intercommunale (aménagement et agriculture) et celle de la ville centre (social et nutrition/santé). Ces travaux ont été valorisés lors du séminaire du réseau rural français à Bordeaux et sont encore très souvent cités.

Au tournant des années 2000/2010, le réseau parlait dorénavant de " circuits de proximité (produit ici, consommé ici) et de gouvernance alimentaire  ". Plusieurs de ses membres investissaient le champ alimentaire en mobilisant d’autres procédures européennes  : Leader comme l’intercommunalité lorientaise et les chambres consulaires du Morbihan qui affichaient leur volonté de mettre en place une filière alimentaire de proximité (2008), ou Urbact comme la ville de Lyon.

Jusqu’en 2013, Terres en villes poursuivit l’approfondissement de la thématique de diverses manières : ◊ Il défendit l’approche territoriale des circuits courts dans le groupe de travail Barnier.

◊ Il apporta son appui  à plusieurs partenaires  : opération partenariale lancée en 2011 avec la Région Nord–Pas-de-Calais et trois agglomérations pour définir et mettre en œuvre le dispositif CAAP’Agglo (Contrat Périurbain Agriculture et Alimentation d’agglomération), participation très active à la rédaction du livre blanc de l’IUFM, appui au réseau rural PACA en faveur du projet agricole et alimentaire local.

Page 3: Terres en villes,terresenvilles.org/wp-content/uploads/2016/07/Plaquette...Le projet ONVAR 2015 – 2020 conduit au bénéfice des agriculteurs comme tout projet financé par le CasDAr

◊ Il innova en co-organisant avec le Pays du Mans les 1ères Rencontres européennes des programmes Leader périurbains et dédia un atelier aux relations entre alimentation et territoire.

◊ Il élargit son regard  au-delà du (péri)urbain grâce au réseau rural français : un premier projet circuits courts avec l’APCA et la FNPNR (Fédération Nationale des Parcs Naturels régionaux) entreprit d’analyser l’articulation des stratégies territoriales circuits courts conduites dans trois grands territoires constitués d’une agglomération et d’un parc naturel régional. Le projet " Pour un SCoT rural de Qualité territoriale  " déterminant pour diversifier le partenariat, prit en compte les spécificités du rural, les enjeux des ressources et rétro-innovations alimentaires territoriales et défricha la problématique de la planification alimentaire (atelier de Nègrepelisse).

 Enfin le réseau peaufina son argumentaire en faveur du projet agricole territorial et de la prise en compte de l’alimentation. Le projet AgriSCoT conduit par Terres en villes avec le Certu se prononça en faveur du projet agricole local. La recherche-action Formes Agraires, Formes Urbaines (FAFU) conduite avec le soutien de la DATAR fit prendre conscience que la question alimentaire participait à redéfinir les formes urbaines et agri-urbaines. Et le séminaire annuel de Lille (2012) permit de relativiser l’impact des stratégies circuits courts, d’étudier concrètement les combinaisons circuits courts et circuits longs de proximité et de commencer à questionner les combinaisons production pour la proximité et production pour l’expédition.

Économie agricole et gouvernance alimentaireEn 2013, les administrateurs ont donc logiquement choisi de faire du chantier 3 " Économie agricole et gouvernance alimentaire " la première priorité du réseau. Faisant le bilan de ces huit années d’intervention à l’occasion de la 1ère rencontre nationale «  Relier politique agricole et politique alimentaire dans les agglomérations françaises » co-organisée en novembre 2013 avec la Chaire Unesco Alimentations du Monde Supagro Montpellier, Terres en villes a acquis la conviction que le réseau ferait œuvre utile en aidant à l’émergence de la question alimentaire territoriale, en dotant les membres et partenaires des outils méthodologiques nécessaires à la co-construction de projets alimentaires locaux, et en contribuant à une meilleure prise en compte du territoire dans les politiques agricoles et alimentaires locales, régionales, nationales et européennes.2

Pour cela le réseau devait se structurer en lieu ressource, en «  plateforme  » pour reprendre le terme contemporain, en faveur du projet/politique agricole et alimentaire d’agglomération et de métropole3.

La nature statutaire hybride du réseau, le partenariat recherche patiemment tissé, les références acquises, la reconnaissance grandissante et les sollicitations des membres pour les assister crédibilisent cette stratégie.

La stratégie Lieu ressource et ses 5 grands projetsPour Terres en villes, la stratégie Lieu ressource vise à prendre en compte autant que faire se peut l’ensemble de la question alimentaire (système alimentaire territorial, gouvernance, politique et projet alimentaire), l’ensemble de ses champs (filière alimentaire, nutrition/santé, accessibilité sociale, culture et gastronomie, environnement, urbanisme et aménagement…), l’ensemble des acteurs (collectivités et Etat, agents économiques dont agriculteurs, monde de la société civile) et à couvrir l’ensemble des compétences souhaitables d’un lieu ressource/plate-forme : production de connaissances, observation et parangonnage, recherche-action, expérimentation, formation, évaluation, capitalisation, information, appui et assistance à maîtrise d’ouvrage, contribution politique.Et cette stratégie doit être confrontée systématiquement à la pratique. C’est pourquoi le réseau apporte un appui ou une assistance à maîtrise d’ouvrage à ces membres et principaux partenaires: actuellement évaluation de la charte agricole de Lorient agglomération, appui pour la délibération cadre Agriculture et Alimentation de la Métropole Européenne Lilloise, opération CAAP’Agglo du Nord-Pas de Calais, interventions lors de formations CNFPT et CAP rural…

2 - Interventions à Cerisy, au Forum de l’économie positive du Havre, dans plusieurs séquences

d’Expo Milano, au 7ème colloque Aesop de Turin, dans les formations du CNFPT ou de Cap

rural, obtention du statut d’Onvar…

3 - Comme l’appui apporté en 2014 à Lille Métropole pour évaluer son action en faveur de la

restauration collective

© S

B -

Ter

res

en v

illes

Page 4: Terres en villes,terresenvilles.org/wp-content/uploads/2016/07/Plaquette...Le projet ONVAR 2015 – 2020 conduit au bénéfice des agriculteurs comme tout projet financé par le CasDAr

Concrètement, cette stratégie articule 5 grands projets de la thématique alimentaire qui sont :

◊ Le projet "GouvAlim II" (2015 – 2017) financé par la Fondation Carasso est centré sur la gouvernance alimentaire. Il privilégie les échanges entre acteurs des agglomérations les plus avancées, acteurs des agglomérations désireuses de se doter d’une politique alimentaire, experts Terres en villes et scientifiques partenaires.

◊ Le deuxième projet, la recherche-action interrégionale PSDR4 Frugal (FoRmes Urbaines et Gouvernance ALimentaire - 2015 à 2019), est centré sur le système alimentaire métropolitain durable. Elle a pur but d'accroître la connaissance scientifique et méthodologique nécessaire à la conduite de politiques territoriales qui intéressent des domaines très variés : flux économiques, partage de la valeur ajoutée, logistique, partenariat public/privé, gouvernance et et inititatives citoyennes, formes agri-urbaines, évolution des systèmes d'exploitation système alimentaire métropolitain, durabilité, articulation des politiques publiques...

◊ Le projet ONVAR 2015 – 2020 conduit au bénéfice des agriculteurs comme tout projet financé par le CasDAr. Il consiste à évaluer et renouveler les modalités d'implication des agriculteurs et du dévelop pement agricole dans l'élaboration de projets alimen taires territoriaux promouvant l’agro-écologie. Conduite en partenariat avec l’APCA et les chambres d’agriculture, cette action est également liée à la gouvernance alimen taire territoriale. Le quatrième projet, le projet de mobilisation col lective pour le développement rural (MCDR) "Ré seau national pour un projet alimentaire territo rial co-construit et partagé (Rn PAT) " (2015 – 2018), est centré sur le dispositif du PAT créé par la Loi Avenir de l’Agriculture et de l’Alimentation. Il s’adresse à l’ensemble des territoires français.

◊ Le projet de mobilisation col lective pour le développement rural (MCDR) « Ré seau national pour un projet alimentaire territo rial co-construit et partagé (Rn PAT) » (2015 – 2018), est centré sur le dispositif du PAT créé par la Loi Avenir de l’Agriculture et de l’Alimentation. Il s’adresse à l’ensemble des territoires et acteurs français. Copiloté par Terres en villes (chef de file) et l’APCA, ce projet associe dans sa conduite, l’ADCF, la FNAU, quatre universités ainsi que la chaire Unesco Alimentations du Monde Supagro Montpellier et le Conseil départemental du Gard. Il poursuit 4 axes :

» Axe 1 – Mettre en réseau les partenaires et autres acteurs en faveur de la co-construction du projet alimentaire territorial

» Axe 2 – Proposer une démarche de co-construction du projet alimentaire territorial

» Axe 3– Approfondir les thèmes stratégiques d’un projet alimentaire territorial

» Axe 4 – Capitaliser les résultats du projet pour mieux transférer et faire perdurer la démarche

◊ Enfin le cinquième projet dont Terres en villes est l’acteur référent pour la thématique alimentaire, est le projet de MCDR intitulé CAPDOR-PSDR «Capitalisation et Diffusion des Connaissances issues des dispositifs de Recherche partenariale sur le développement agricole et rural» piloté par l’INRA. Il complète l’implication du réseau dans le projet PSDR4 Frugal.

Les apports du réseau, lieu ressource

◊ C’est en 2016 que cette stratégie prendra pleinement effet puisque démarre actuellement la recherche action PSDR 4 FRUGAL et se met en place le réseau national pour un Projet Alimentaire co-construit et partagé (Rn PAT).Terres en villes, plateforme des projets et politiques agricoles et alimentaires des agglomérations et métropoles françaises vous propose :

◊ De capitaliser et échanger grâce notamment aux nombreux ateliers et séminaires des projets Carasso, Frugal et du réseau national pour un projet alimentaire territo rial co-construit et partagé (Rn PAT),

◊ De vous informer régulièrement sur les évolutions des projets et politiques agricoles et alimentaires,

◊ De vous aider à comprendre les évolutions et mutations en mettant à votre disposition les résultats des recherches-actions et expériences auxquels Terres en villes, ses membres et partenaires participent,

◊ De comparer les démarches et outils méthodologiques proposés par les uns et les autres ainsi que les innovations des acteurs des agglomérations et métropoles,

◊ De co-construire et expérimenter ensemble,

◊ De vous aider à vous former,

◊ D’évaluer vos actions et politiques.

Terres en villes précisera ses propositions à l’occasion d’une prochaine manifestation dédiée à l’Alimentation et la Ville que le réseau organisera en 2016.

Pour en savoir plusSerge Bonnefoy, secrétaire technique [email protected]

Sandrine Dauphin, chargée de [email protected]

www .terresenvilles.orgSite Frugal et Rn Pat en construction

© SB - Terres en villes