territoire et développement social local (dossier)

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    G Bertin, Territoire et DSL. Documents.

    industrielle). Pour Alain Lipietz, cest une construction sociale

    fondamentale, le produit de la lutte des classes . Il nest pas

    neutre et ne doit pas rester un parent pauvre de lanalyse socio-

    conomique.

    On peut marquer quelques tendances qui influent sur cette

    notion :

    - le temps pass au travail tend diminuer :

    - dans la journe de travail,

    - dans le cycle de vie,

    - la production se tourne vers le service,- la dure de vie s'allonge,

    - le temps investi dans la formation et l'acquisition des

    qualifications augmentent,

    -une part plus grande de la population active est au travail,

    cache derrire les ralits du chmage,

    - la coupure nette entre travail et hors-travail, la rfrence

    comme mode intgrateur principal, tend s'effacer.

    Les mutations de notre socit amnent les exclus dfinir leur

    place de citoyens, leurs droits l'expression, la parole, au

    regard et l'action sur un terrritoire caractris par la mise en

    commun de:

    - l'apport des comptences et des savoir-faire des membres,

    - la rflexion avec les partenaires sociaux,- le dialogue avec les lus.

    A LA QUESTION QU'EST CE QU'UN HOMME ?

    LESPACERPOND ; UNTRAVAILLEUR (LES POLITIQUESSOCIALES INDUTRIELLESNAISSENT

    AUXMARGESDUTRAVAILETDANSLEDROITSOCIAL).

    LE TERRITOIRE ESSAIE DE BALBUTIER : UN CITOYEN.

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    DANS LA SOCIT FODALE LA DISTANCE STATUTAIRE ETAIT CONSACRE PAR LE DROIT

    (SOCITORDRES). LESDISTANCESGOGRAPHIQUESETLESDISTANCESSOCIALESSEFONT

    SUR DES FORMULES DE PROXIMIT : N'IMPORTE QUEL INDIVIDU EST POTENTIELLEMENT EN

    RELATIONAVECN'IMPORTEQUELAUTRE, ESEIGNEURADESRELATIONSDEFACEFACEAVEC

    N'IMPORTE LEQUEL DE SES SUJETS, VOIRE DES SERFS. LETERROIR C'EST UNE FORME

    D'ORGANISATION POLITIQUE, UNE CONOMIE PEU OUVERTE SUR L'EXTRIEUR, DES

    TECHNIQUES PARTICULIRES POUR L'AGRICULTURE ET L'ARTISANAT, UN SYSTME DE

    CROYANCE LOCALE, ET UNE LANGUE PARTICULIRE. LES TERROIRS SONT DONC DES

    COMMUNAUTSO LESFACTEURSD'IDENTIFICATIONDES INDIVIDUSFORMENTUNENSEMBLE

    FORTEMENTINTGR.

    LEPOLITIQUE, L'CONOMIQUE, LECULTURELCONCOURENTUNEDFINITIONINTGREDU

    LIENSOCIAL. CETTEFORMED'INTGRATIONESTCARACTRISTIQUEDESSOCITSRURALES.

    LA FORTE INTGRATION DE TOUS LES FACTEURS SOCIAUX DANS UNE MME CHELLE

    GOGRAPHIQUECARACTRISELERAPPORTTERRITORIALDANSLETERROIR.

    A LA QUESTION QU' EST CE QU 'UN HOMME ? LE TERROIR

    REPOND : C'EST UN MEMBRE DE LA COMMUNAUTE . ILN'YAPAS

    DE POLITIQUE SOCIALE DANS LES TERROIRS, L'INTGRATION TANT DONNE D'AVANCE

    INSCRITEDANSLESOL.

    Aujourdhui, tout en tant mrrques de ces reprsentations, les

    politiques sociales se dfont dans leur forme classique en se

    territorialisant.

    LA POPULATION ET L'EXCLUSION

    Pour la population la principale cause d'exclusion est le chmage

    : Le chmage est considr comme la priorit laquelle devraient

    se consacrer les hommes politiques. Or la population juge "pastrs efficace" ou "pas efficace du tout" l'action en ce domaine. Il

    existe un sentiment d'ingalit et d'exclusion qui dstabilise en

    profondeur les rapports sociaux. Il y a "dsenchantement libral"

    et absence de modles politiques alternatifs. Les scnarios

    politiques ou sociaux de rponse la crise deviennent

    imprvisibles tel point que 40 % des actifs se sentent en

    situation ou risque de vulnrabilit conomique et sociale,

    laquelle nourrit l'exclusion citoyenne. "PLUS PERSONNE N'EST A L'ABRI".

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    + 55 % disent avoir peur de devenir eux-mme des exclus, c'est

    dire des chmeurs de longue dure ou des personnes sans

    logements.

    + 54 % des salaris craignent de perdrent leur emploi dans les

    mois venir. L'exclusion n'apparat plus stigmatisante. La peur de

    l'exclusion touche les inclus. Le luxe suscite avant tout la rvolte

    (30 % ) plus que le rve (19 % )

    On aboutit la CRISE MORALE constate de nos jours.

    Incapacit du monde politique combattre l'exclusion :

    depuis le sicle dernier les choses n'ont pas chang en

    profondeur, les ingalits tant toujours trs grandes ".

    40 % des cadres et 61 % des ouvriers font ce constat pessimiste.

    " Les choses ont tendance aller plus mal "(70 % de la

    population).

    Les citoyens ont constat que leurs conditions d'existences

    taient de moins en moins lies leurs choix lectoraux, et de

    moins en moins dpendantes de leurs qualits personnelles. La

    pertinence du discours managrial sur la "comptence" et le

    "risque" qui assureraient la promotion des individus etprofiteraient l'ensemble de la collectivit, tendance

    s'affaiblir. La pauvret est de moins en moins considre comme

    un accident imcombant aux individus eux mmes, c'est la

    socit qu'elle est dsormais attribue (73 %), mais on observe

    en parrallle une ABSENCE D'ALTERNATIVES POLITIQUES. On constate une

    radicalisation d'attitude l'gard de la socit :

    -45 % veulent la changer compltement,

    -40 % la rformer,

    -11 % ne veulent pas la changer du tout.

    Mais la combativit sociale reste faible bien que vigoureuse. Le

    citoyen n'est pas rsign, il cherche des issues ses problmes. Il

    y a silence sur l'exclusion collective de fractions entires de la

    population vivant en France. On renie le mythe galitaire , on

    avalise une socit franaise plusieurs vitesses. L'exclusion

    rsulte d'un processus qui marginalise collectivement des

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    fractions entires de la population, implantes sur des territoires

    bien dtermins. ( Il n'y a pas de "pays pauvres" mais des "pays

    de pauvres"). La dangerosit est passe des classes laborieuses

    aux groupes oisifs, on assiste l'apparition d'un consensus entre

    les lus locaux et nationaux pour disperser les exclus, afin d'viter

    les explosions sociales (1992-1993).

    Trop tard, malgr le mot d'ordre gnral de rquilibrage, les

    territoires de l'exclusion sont bien l, et les exclus ne

    manquent pas de le rappeler.

    On voit bien :

    que les structures anciennes se dfont, que le rapport au travail

    cesse d'organiser la totalit de l'espace public. Par contre le

    monde en train de natre est encore en gestation :

    -Le territoire et l'insertion esquissent un monde social encore

    inconnu.

    -Les formules du lien social ne sont pas encore nonables.

    Dans ce manque de perception se glisse l'enjeu d'une

    reconqute o le politique et le religieux affirme la prtention

    en dire le sens. La conception du territoire est cet enjeu : lacapacit des socits rinvestir le lien social, le lien au

    territoire, comme espace public, lieu de formation de l'opinion

    publique et de la dcision collective par la discussion.

    Question : comment grer des lieux conus comme des espaces

    dans une logique de territoire ?

    La dfinition du territoire est un pralable dcisif.

    Lors de l'tape fondamentale de dfinition et de dlimitation du

    territoire tudier, surgissent, au sein des quipes sociales, des

    divergences qu'il est important de mettre plat pour reprer les

    cueils viter ou plus exactement les reprsentations premires

    qui risquent de faire obstacle et qui hantent tous les esprits, aussi

    bien celui de l'lve, que celui de l'enseignant, du dcideur ou du

    chercheur.

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    Les conceptions premires

    Voici quelques unes des conceptions qu'on peut reprer

    l'uvre lors de cette premire tape :

    - la tentation naturaliste : pour beaucoup, le territoire est

    assimil un milieu naturel, une tendue dont l'unit se dfinit

    partir d'un critre d'ordre naturel

    - le territoire la carte : pour d'autres, le territoire est une

    portion d'espace terrestre indtermin que l'on peut dfinir en

    fonction du thme, ou de contingences inhrentes la situation

    d'tude : "bassin versant" quand on s'intresse l'eau, canton

    parce que les statistiques disponibles sont l'chelle cantonale...

    - la perspective gocentre, (le territoire dfini par rapport soi),

    dans ce cas on se demande quel territoire on va choisir, entre

    plusieurs qui bien entendu ne concident pas !

    - le territoire "aire d'influence" : la perspective gocentre se

    croise parfois avec l'approche conomique en terme de filire ou

    de zone de chalandise, dans ce cas on dfinira le "territoire de

    l'exploitation", comme l'aire gographique de ses principaux

    fournisseurs ou clients, le "territoire du lyce" comme sa zone derecrutement...

    - le territoire comme un isolat : une fois dfini, le territoire a

    souvent tendance tre considr comme une le, isol de

    l'extrieur, non intgr dans des rseaux, peru son seul niveau

    d'chelle.

    - la confusion entre opinion (les reprsentations premires des

    diffrents individus) et concept (labor par une communaut de

    chercheurs) : il arrive souvent que face la diversit desreprsentations, la dfinition retenue soit le rsultat d'une

    tentative de synthse visant concilier tous les points de vue ou

    d'un rapport de forces imposant l'un d'entre eux, sans qu' aucun

    moment on les ait confronts aux travaux des chercheurs

    spcialistes de ce sujet.

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    Le concept de territoire : l'apport des sciences sociales

    Si le concept de territoire a t depuis longtemps utilis par les

    sciences politiques, les travaux d'thologie (sur le territoire des

    animaux) ont contribu rintroduire de faon nouvelle les

    notions de territoire et de territorialit dans les sciences humaines

    et sociales : la philosophie, l'anthropologie, la sociologie, la

    gographie, pour ne citer qu'elles, s'en sont empares

    rcemment. Certes leurs approches ne concident pas, mais

    toutefois une forme de consensus apparat.

    Le gographe Di Mo retient quelques points essentiels : "le

    territoire tmoigne d'une appropriation la fois conomique,

    idologique et politique (sociale donc) de l'espace par des

    groupes qui se donnent une reprsentation particulire d'eux

    mmes, de leur histoire, de leur singularit." Tout espace n'est

    donc pas territoire, et la plupart des territoires contemporains

    sont en cours de recomposition. Le territoire, c'est d'abord une

    ide, la volont d'un groupe social de tisser du lien social

    localis, de crer des solidarits l'chelle locale, de se vouloir

    co-auteur d'un dveloppement de proximit.

    "L'intense actualit" de ces nouveaux territoires ne signifie pasqu'il n'ont pas de pass, ce pass, omniprsent dans les hritages

    qu'il a laisss, est mobilis, recompos, par les acteurs au service

    de leurs stratgies actuelles de construction territoriale.

    Le territoire se repre diffrents niveaux d'chelle de l'espace,

    "du champ de la localit l'aire de l'Etat-nation, ou celle des

    entits plurinationales", ces diffrentes chelles s'embotent

    mutuellement et la pratique du changement d'chelle est

    primordiale pour lire l'chelon local.Le territoire est "multidimensionnel" : espace "vcu", espace

    "social", conjuguant les dimensions identitaire, symbolique,

    politique, temporelle, il "participe de trois ordres distincts" :

    - l'ordre de la matrialit, de la ralit concrte de la "terre",

    - l'ordre de la psychologie individuelle, de la "relation

    existentielle de l'individu son espace"

    - l'ordre des "reprsentations collectives sociales et

    culturelles".

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    Il apparat donc qu'une quipe sociale n'a pas vocation dfinir

    "son" territoire. Son premier mouvement doit tre de se mettre

    l'coute de ce qui se passe au niveau des acteurs locaux, de

    reprer les stratgies et les solidarits l'uvre localement et

    l'chelle laquelle elles tentent de s'organiser. On comprendra

    que le territoire ainsi dfini requiert une mthode d'approche qui

    permette de saisir la dynamique sociale et spatiale et de

    conjuguer sans les exclure les diverses dimensions. Or si, sur le

    terrain social, les divergences sont nombreuses pour dfinir le

    territoire, l'unanimit, gnralement, se ralise beaucoup plus

    vite autour de la mthodologie.

    La lecture de paysage a quelque chance de contribuer

    l'approche renouvele du territoire si le paysage est "interprt"

    comme "signe et signature de l'action d'un groupe social", comme

    "image symbolique du territoire" au mme titre que les autres

    images produites par les divers acteurs du territoire. Do

    reprage des images symboliques loeuvre.

    De l'inventaire...Frquemment, en dpit de la ncessit proclame d'une

    approche globale, on en revient trs vite, la mthode

    analytique, on dcoupe l'objet d'tude, en sous units spatiales,

    ou en sous thmes que l'on rpartit entre les groupes sociaux. La

    perspective est donc celle d'un inventaire. Or, l'inventaire

    juxtapose des faits, fournit au mieux des constats Le plus souvent

    organiss selon la catgorisation binaire classique "atouts -

    contraintes"). L'accumulation d'informations sur le territoirepermet d'crire une monographie dtaille, de faire une

    exposition, bref de produire du "savoir sur" le territoire. Mais ce

    savoir, digne dintrt, n'est pas du mme ordre que celui qui

    entre en jeu dans un diagnostic. La reprsentation classique

    "informative" du savoir social risque fort de se mettre

    fonctionner comme obstacle la construction de savoirs oprants,

    mobilisables dans les oprations d'valuation et de prise de

    dcision.

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    ... l'approche problmatise.

    Le diagnostic du territoire dbouche sur des prises de dcision

    (dans la perspective, sur des projets de rorientation des choix

    stratgiques des collectivits). La valeur et l'efficacit des

    solutions prconises dpendent essentiellement du degr de

    pertinence du problme pos au dpart. Dans un diagnostic, c'est

    le moment de la construction du problme qui est dcisif. Dans la

    vie en effet, les problmes ne se prsentent jamais tous faits, ils

    doivent d'abord tre construits. On ne peut pas construire un

    problme, en se mettant en position d'observation "neutre", do

    lanalyse de limplication, les journaux institutionnels comme

    outils etcsans questionnement, et en accumulant le maximum

    d'informations sur un sujet. La construction d'un problme

    suppose de "relever des traits singuliers, des points

    remarquables, des vnements cruciaux, de les organiser en un

    systme cohrent et d'en discuter en quipe les implications

    possibles. Alors seulement vont natre des hypothses qu'il faudra

    tester".

    Il s'agit d'abord de cerner la problmatique centrale du territoire.La (r)introduction rcente du concept de "territoires" (le pluriel

    est important) dans le champ de l'amnagement, n'est pas simple

    effet de mode, elle correspond une nouvelle faon de poser le

    problme du dveloppement social local. Le "territoire" marque

    l'avnement de la dimension sociale et culturelle, fait place au

    vcu, aux reprsentations des hommes, la dimension

    symbolique, il vhicule des valeurs nouvelles : "contrat naturel",

    dmocratie de proximit, dveloppement solidaire et durable.Pour dgager les caractristiques du concept, on pourra tirer

    grand profit d'une analyse compare de cas divergents, par

    exemple : un terroir en cours de dstructuration, une zone

    industrielle des annes 1960-70, un technopole, une communaut

    de communes forte dynamique socio-spatiale etc... En d'autres

    termes, il s'agit de rpondre la question :

    quelles conditions peut-on dire qu'il y a "territoire" ?

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    Il y faut au moins, un groupe social enracin dans un espace,

    mais cela ne suffit pas, il faut que ce groupe ait tiss et produise

    dans le prsent de la cohsion sociale. Cette cohsion se fonde

    sur de l'identit collective construite partir du patrimoine

    naturel et architectural, de l'histoire, et d'activits emblmatiques

    du prsent. Elle se traduit dans l'image construite du territoire,

    qu'amnagements paysagers, logos, publicits, contribuent

    laborer et diffuser. Il y faut une synergie des actions et des

    stratgies des acteurs au service d'un projet de dveloppement

    solidaire, plus forte que les tentations centrifuges, il y faut une

    institutionnalisation politique ?... etc.

    Au lieu de l'inventaire thmatique, peu gnrateur d'hypothses

    d'action novatrices, il parat prfrable d'entrer dans un

    territoire par une srie de problmes pertinents qui dclinent un

    questionnement central du type : cette portion d'espace est-elle

    en train de devenir un territoire ? quelles solidarits se mettent en

    place ? Lesquelles faudrait-il dvelopper pour permettre un

    dveloppement durable ?

    Une rponse : LA SOLIDARITE

    1. SOLIDARISME: Doctrine qui fait de la solidarit le principe de la

    morale, de la politique et de la science conomique, considres

    comme normatives. (voir L. Bourgeois, Morale de la solidarit / 1907).

    SOLIDARITE:

    A/ PREMIER SENS :

    Devoir moral d'assistance et dpendance rciproque. Devoir

    moral d'assistance entre les menbres d'une mme socit, en

    tant qu'ils se considrent comme un seul tout: J'ai le premier

    emprunt aux lgistes le terme de solidarit pour l'introduire dans

    la philosophie, c'est--dire suivant moi dans la religion: j'ai voulu

    remplacer la charit du chistianisme par la solidarit humaine, et

    j'ai donn de cel mes raisons dans un gros livre.

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    (Pierre Leroux, La grve de Samarez, Tome I, p 254).

    Il s'agit "de l'humanit" 1840. Il y distingue d'ailleurs la solidarit

    au sens de la dpendance rciproque, et la solidarit comme

    devoir. Dpendance rciproque, caractre des tres ou deschoses lis de telle sorte que ce qui arrive l'un d'eux retentisse

    sur l'autre ou sur les autres. Terme de sens extrmement large et

    trs employ, surtout depuis Auguste COMTE: Lorsque cette

    solidarit spontane de la science et de l'art aura t

    organise... (Discours sur l'esprit positif, 22).

    B/ DEUXIEME SENS :

    Devoir moral inter-gnration qui est cens rsulter de ce fait

    que les gnrations prsentes ont une dette l'gard du pass.

    La solidarit-fait, la solidarit-devoir, ne confondont jamais l'une

    et l'autre ;ce sont des contraires, mais il est indispensable de

    constater la premire pour appercevoir la ncssit morale de la

    seconde. (Philosophie de la solidarit, p.13).

    En un sens unilatral: Sur le cadran d'une montre, l'aiguille des

    minutes entrane ou conduit l'aiguille des heures, sans que celle-ci

    conduise l'aiguille des minutes. En d'autres termes, le mouvement

    de l'aiguille des heures est solidaire de celui de l'aiguille des

    minutes, tandis que le mouvement de l'aiguille des minutes est

    indpendant de celui dde l'aiguille des heures.(Cournot, Trait, Ch.VI

    52.

    Cet emploi du mot s'accorde mal avec l'tymologie. Il est

    cependant trs usuel pour dsigner la dpendance qui existe

    entre les gnrations successives dans une socit. Autrement dit

    pour reprsenter l'ide d'Auguste COMTE, d'aprs laquelle dans

    chaque phnomne social, surtout moderne, les prdcesseurs

    participent plus que les contemporains (Politique positive, discours

    prliminaire, ch.I, p.364).

    Mais lui-mme dsigne plutt cette dpendance sous le nom de

    continuit, et rserve celui de solidarit la dpendance qui

    rsulte d'actions rciproques: cette continuit ncessaire

    manifeste mieux que la simple solidarit combien la vie collective

    est seule relle, la vie individuelle ne pouvant exister que par

    abstraction. Le vrai sentiment social, d'abord de solidarit, et

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    puis surtout de continuit... Une telle continuit successive

    caractrise davantage la vraie religion que la solidarit actuelle.

    En conclusion Chaque gnration doit rendre gratuitement la

    suivante ce qu'elle-mme reu de la prcdente, d'o les sens

    suivant:

    -Devoir de solidarit,

    -Solidarit devoir,

    -Solidarit.

    -

    Le rapport au territoire doit donc tre examin sur ces critres

    devenus instruments dvaluation destins penser les

    spcificits de chaque territoire. Il peut tre le lieu dun nouveaudynamisme.

    Territoires ou communauts de devenir, lalternative

    dune mutation ?

    Quand on dit territoire quoi pense-t-on ? A une reprsentation

    cartographique qui va accomplir ce contre Sens : la carte est le

    territoire (sans les encombrants indignes). A quelles choses,quelles circulations, quels flux, quels quipements ; le bonheur

    des techniciens et gestionnaires. Quelle procdure, quel guichet,

    quelle subvention, quelle influence le petit jeu des petits pouvoirs.

    Quand on dit territoire on peut penser communaut humaine,

    celle qui lhabite et y engage son destin en commun dans le Sens

    du bien commun. Voil le champ des affaires humaines ouvert. Il

    ne reste plus qu renouveller les comptences mal prpares

    une telle dcouverte.

    La mise en oeuvre des politiques publiques se heurte bien

    souvent un dfaut dappropriation par les acteurs locaux.

    On doit en dduire immdiatement quil y a une divergence

    dapprciation entre ceux qui mettent en oeuvre les politiques

    publiques et ces acteurs locaux tel point quils ne peuvent les

    faire leur.

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    On assiste malheureusement des jugements rapides

    stigmatisant le manque de comptence, dhonntet,

    responsabilit des responsables locaux.

    De cette disqualification nat le doute sur la question du choix

    des interlocuteurs locaux. On voit merger alors lhypothse que

    la population serait, elle, favorable une appropriation de la

    politique publique et quil faudrait trouver dautres reprsentants

    qui seraient le gage de sa participation.

    Concrtement ce sont les lus qui sont remis en question et

    particulirement les maires.

    Or il y a un problme fondamental qui chappe lanalyse cest

    celui du champ dapplication des politiques publiques.

    LA LOGIQUE DE TERRITOIRE.

    La tendance est bien souvent dfinir un territoire sur lequel vasappliquer la politique publique.

    Chacun sapplique dcouper le territoire selon ses propres

    rationalits. On assiste une profusion de dcoupages : pays,

    bassins hydrographiques, bassins de vie, demploi, parcs, zones

    de services qui se superposent aux communes, communauts de

    communes, syndicats de communes, dpartements, rgions...

    En gnral sont associs un territoire et une procdure, cette

    dernire justifiant le dcoupage et le territoire dlimitant le

    champ local dapplication de la procdure.

    Nous sommes l dans un schma traditionnel de lamnagement

    du territoire o la structure rationalisante de la procdure est

    destine structurer rationnellement le fonctionnement du

    territoire.

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    On ne peut pas ne pas remarquer la prolifration des procdures

    et des dcoupages territoriaux si bien que le mme lieu peut tre

    le thtre de plusieurs dcoupages, plusieurs procdures et

    quelques fois sur le mme thme (par exemple lamnagement

    du territoire).

    Cest l le signe dune crise qui est lie la mutation profonde

    de notre poque.

    Lanalyse des stades dvolution des socits humaines jointes

    la prospective de la mutation actuelle peut se rsumer ainsi

    (travaux de lInstitut Cohrences) :

    Le premier stade est celui des socits archaques dont le lien

    est un lien dappartenance fond sur les affects et sur des

    rapports dinclusion/exclusion. Le "territoire" est le champ de

    lappartenance (on appartient au territoire comme il vous

    appartient).

    Le second stade est celui des socits primaires dont le lien est

    un lien de cohabitation fond sur les rapports matriels de

    production et dhabitation avec une priorit pour les soucis de

    subsistance et de scurit. Le territoire est de nature physique et

    il est le lieu de ressources et de protection.

    Le troisime stade est celui des socits secondaires dont le lien

    est un lien didentification fond sur ladoption de rfrencescommunes notamment dans la modlisation du fonctionnement

    collectif. Les territoires sont plus dordre juridique en tant que

    champ de validit dune rgle communment adopte et

    contribuant la dfinition de lidentit collective.

    Arrtons nous l un instant sur ces premiers stades pour noter

    que lvolution nlimine pas les stades antrieur mais permet de

    les investir dans des niveaux dvolution et de maturit humaine

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    suprieurs par lesquels il est alors possible den assurer une

    certaine matrise.

    Notre civilisation a atteint depuis longtemps le stade secondaire

    et cest bien par la rationalisation quelle a permis daccder un

    certain niveau de matrise.

    Cependant la crise actuelle fait apparatre une disjonction entre

    les niveaux.

    Les reprsentations et rgles secondaires semblent devenir

    impuissantes pour matriser le niveau factuel plus matriel et les

    dfaillances de ce dernier (crise conomique, chmage) le

    rendent impuissant rguler le stade archaque qui merge dans

    nos banlieues comme en Europe et ailleurs.

    Il y aurait beaucoup dire sur les sources de ces dfaillances,

    cependant on observera que la prolifration des procdures et

    des dcoupages territoriaux tous plus rationnels les uns que les

    autres, semble tre une raction leur perte demprise sur lerel. De ce fait on peut se demander si dans certains cas il ne

    sagit pas principalement de tentatives demprise. Le jeu

    consisterait alors pour chacun de tenter dimposer son dcoupage

    pour y placer sa ou ses procdures et y exercer un pouvoir.

    Ds lors on est moins tonn de la disqualification des

    reprsentants lus, lus eux par les populations. Ils reprsentent

    en effet un rel humain qui ne correspond pas aux modles et auxrationalits que lon veut imposer dautant plus fortement que

    lon en ressent la carence.

    La raison devient quelquefois source de draison et les

    "mesures" prises, vecteurs de dmesure cest--dire de perte de

    contact avec la ralit des hommes vivant sur les territoires.

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    Cependant il nous faut introduire une explication ce

    dysfonctionnement, aggrav sans cesse par les tentations de

    rparation toujours par les mmes moyens (encore plus de ce qui

    est cause du problme).

    Cest celle de la mutation qui nous vient et qui est dpassement

    du stade secondaire.

    Nous rentrons dans une nouvelle re dont les cls sont toutes

    diffrentes et on peut se demander si le phnomne prcdent

    nest pas le signe dune rsistance ce dpassement, la socit

    relle tant par certain aspect en avance par rapport ceux qui

    veulent lui appliquer des formules devenues inadquates.

    La logique de territoire est devenue trop souvent lexpression

    dune tentative sans issue de retrouver une matrise perdue.

    LA LOGIQUE DE COMMUNAUTE.

    La premire considration faire est quune politique est pardfinition affaire de la cit (polis) et son caractre public renforce

    le fait quelle concerne la communaut.

    Localement la cit est soit une ville soit un pays mais toujours

    une communaut humaine, cest cela le champ que lui conteste

    implicitement la logique de territoire.

    La seconde considration est lie au fait quil y a dans notre paysune certaine rticence par rapport au terme de communaut,

    rapidement associ ce que nous avons signal comme socit

    archaque. Cest une position dont les fondements seraient

    justifier au-del de la ptition de principe et qui a pour

    inconvnient de masquer lessentiel et particulirement

    lessentiel de la mutation actuelle.

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    Disons le clairement nous entrons dans lre des communauts

    de devenir

    Une communaut de devenir se conoit comme le

    rassemblement dhommes lis par le devenir quils partagent.

    Plus prcisment on doit le comprendre comme une communaut

    de Sens, Sens partag, Sens du devenir, Sens des valeurs

    communes, Sens des logiques et rationalits culturelles, Sens

    dune vocation collective, Sens dun dveloppement, Sens dune

    volution progressive. Sens du bien commun.

    Ce qui est mis en commun, lien fondateur, cest le Sens dans

    lequel chacun peut sengager. Le Sens du bien commun nest pas

    dabord une "chose" commune mais la direction dans laquelle le

    bien de chacun est recherch.

    Lge des communauts de devenir est aussi lge du Sens. Cela

    veut dire que dornavant lessence du politique, cest le Sens de

    la communaut de devenir. Une politique publique se dfinit, au

    fond, par le Sens dans lequel elle cherche faire progresser unecommunaut de devenir et, dans sa forme, par des modalits qui

    doivent tre propres cette mme communaut. Cest le principe

    de lappropriation.

    Pour quil y ait appropriation dune politique publique il suffirait

    de sassurer que son Sens est bien celui du devenir de la

    communaut, exprim par exemple par sa logique de

    dveloppement. On peut esprer effectivement dune politiquepublique locale quelle soit pertinente par rapport la

    communaut de devenir, cohrente par rapport son

    dveloppement et performante dans la mesure o elle concoure

    positivement ce dveloppement.

    Pour quil y ait appropriation active il faut en plus que la

    communaut de devenir en arrive se faire auteur de son devenir

    et donc quelle sapproprie activement les politiques publiques.

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    On arrive l sur la question de la matrise par la communaut de

    devenir de cette appropriation.

    Il faut comprendre quune mme communaut de devenir est

    constitue par des personnes et des groupes humains dont la

    maturit et la capacit de matrise vis--vis du bien commun est

    diffrente. Cela nous amne considrer que chaque

    communaut de devenir se dote dans son histoire dune

    structure, dune distribution des rles et de reprsentants lus

    pour ce qui est des communauts dmocratiques. Nous en

    arrivons nouveau au problme de la qualification, pour

    lappropriation active des politiques publiques, des reprsentants,

    lus de ces communauts de devenir, que la logique de territoire

    et de procdure tend disqualifier.

    A ce stade, il faut prciser de quelles communauts de devenir il

    sagit avant den venir la faon dont la logique de communaut

    doit sappuyer sur les structures existantes quitte les faire

    voluer.

    Une communaut de devenir a une histoire, quelle soit ancienne

    ou jeune. La considration de cette histoire est indispensable la

    pense du devenir et tout projet qui sy investi. Dans notre

    pays, comme beaucoup, la communaut politique de base est la

    commune, comme son nom lindique.

    Il est de bon ton de stigmatiser le nombre "excessif" decommunes. Cest dautant plus certain pour les logiques de

    territoire qui y voient une emprise qui fait obstacle leurs vues.

    Les communes peuvent cependant tre associes en

    communauts de communes au tout autre groupement dans la

    mesure o il sagit de former entre elles des communauts de

    devenir.

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    De mme quune communaut de devenir nannule pas, bien au

    contraire la diffrence de chacun, de mme la personnalit de

    chaque commune reste, engage dans son devenir propre, tout

    en restant engag dans le devenir commun.

    Nous touchons l une "thorie des ensembles" des

    communauts humaines qui nest en aucun cas celle de la

    juxtaposition ou du dcoupage de territoires.

    A ce propos il faut noter quil se constitue aujourdhui des

    communauts de Sens sinon de devenir entre les villes du monde,

    entre des groupes humains qui nidentifient plus forcment leur

    unit ou leur identit un territoire physique et quil y a dj un

    dploiement nouveau o la coalition des intentions humaines

    forme des communauts plus ou moins fugaces il est vrai mais

    qui dessinent de nouveaux types de structuration du politique.

    Les espaces du politique (et des politiques publiques) ne seront

    plus seulement des espaces physiques ou mme juridiques.

    Le dveloppement dInternet, pour ceux qui sont attentifs ce

    qui se dveloppe massivement, en est un laboratoire foisonnant.

    Il nest par contre pas interdit quune communaut de devenir,

    communaut de Sens par essence, se dote de cadres

    identificatoires, sancre dans des territoires physiques et mme

    vive de forts sentiments dappartenance. Il ny a l rien

    darchaque, ni de rgressif dans la mesure o ce ne sont pas desfondements de la communaut mais des modes dexpression et

    de ralisation.

    Ds lors aussi les cits, les communes, les pays, dans leur

    volution, deviennent des communauts de devenir ou

    dcouvrent quelles le sont. Cest trs exactement le phnomne

    qui se produit, de faon balbutiante quelquefois, mais aussi de

    faon plus systmatique avec la gnralisation des questions de

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    dveloppement ou lmergence dinterrogations locales sur le

    bien commun.

    La logique de territoire, on le constate, se nourrit plus "dintrt

    gnral" que de bien commun.

    Les communes ou communauts de communes sont ainsi les

    lieux propices lmergence dune re de communauts de

    devenir.

    Leur histoire se relit avec lclairage dune culture propre qui

    saccomplit dans une vocation, malgr les incertitudes et les

    errances et qui trouve l les potentiels et les racines dune

    projection dans le futur et des moyens dy parvenir.

    Ce sont les cls dune appropriation active des politiques

    publiques.

    La logique de communaut qui se cherche, sexprimente et se

    dploie dj, y trouve ses mthodes et ses bases.

    Sagissant toujours de concourir une progression, une volution

    humaine, alors le cheminement a quelque chose voir avec un

    certain apprentissage, une certaine pdagogie (macro-

    pdagogie). Cest la base dune mthode dappropriation active

    des politiques publiques qui conoit et dessine les processus

    culturellement fonds, permettant pour chaque politique publique

    :

    - une appropriation active de la connaissance des problmes en

    question, ancre dans la culture propre,

    - une appropriation active de lengagement selon les voies de la

    culture propre,

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    - une appropriation active de la recherche de solutions et des

    modes de ralisation selon les faons "culturelles" de travailler.

    Nous laisserons de ct le problme de la multiplicit des

    communauts particulires engages dans une communaut de

    devenir plus large sachant quil faut avoir recours pour cela une

    macro pdagogie diffrencie pour engager lappropriation active.

    Venons en la question souleve prcdemment de la

    qualification des reprsentants lus dans de tels processus.

    Tout dabord on reconnatra que tous les lus nont pas une

    conscience parfaitement claire de leur responsabilit dans une

    communaut de devenir. Cependant nous voulons insister sur le

    fait quon en trouve plus lintuition et lengagement dans cette

    population que du ct des tenants des logiques de territoire.

    Ainsi de nombreuses expriences montrent que dans lesprit il est

    souvent possible de sengager aujourdhui dans de telles voies.

    Reste le problme de laide apporter pour que les rles soientde mieux en mieux assums et notamment par le biais des

    mthodes dappropriation active.

    Le principe de considration (thique de la considration qui

    nest pas celle de la complaisance pour autant) voudra que pour

    toute mise en oeuvre locale dune politique publique on considre

    dabord la communaut de devenir que cela concerne. Cela peut

    dailleurs entraner dans certains cas un travail prparatoire deconstitution ou reconstitution dune telle communaut.

    Considrer la communaut de devenir concerne, cest se

    proccuper de sa culture propre, de sa vocation et du sens de ce

    devenir.

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    Cest aussi considrer la faon dont cette communaut sest

    dote de structures et de rles qui constituent larchitecture de

    toute communaut civilise.

    Le rle de llu (maire) et son conseil est ds lors tabli ainsi que

    celui de toutes les instances de la socit constitue, en

    particulier les services municipaux et les secteurs spcifiques

    concerns par chaque problmatique.

    Le processus dappropriation active ne peut pas ne pas intgrer

    les diffrents rles culturellement significatifs sauf participer

    leur disqualification.

    Bien sr, il faudra apprcier les difficults, les obstacles

    inhrents toute pdagogie (maeutique) mais cest le rle et le

    service que peuvent apporter ceux qui ont la charge de la mise en

    oeuvre des politiques publiques .

    Il y a l pour les services de lEtat de nouvelles perspectives.

    Lmergence de lre des reprsentations ncessitait un Etatcapable de cadrer, de structurer les territoires au service des

    communauts en volution.

    Lmergence de lre du Sens et des communauts de devenir

    justifierait un Etat capable daider les responsables des

    communauts de devenir, les anciennes et les nouvelles a mieux

    matriser ce devenir et y inscrire toute politique publique.

    Le nouveau rle rclame en priorit cette fois une comptence

    dingnierie humaine, celle des rles et celle des communauts

    pour assumer ce service public. Mais lEtat naurait-il pas alors lui

    aussi trouver dautres fondements, en avant de la socit

    risquant sinon de se retrouver en retard et bientt en conflit.

    La culture du service qui sy trouve, ds lors quelle sait

    sactualiser, en constituera la meilleure ressource.

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    Sources utilises.

    Gilly et Jung , Proximit secteurs territoires, CNRS. 2004.

    Atelier ESPACE DIVERGENCE REFLEXION : Le terroir des captifs, 2004.

    Bertin Georges et al : Dveloppement local et intervention

    sociale, LHarmattan, 2003.

    Nifle, Roger, Intervenir, Le Journal Permanent de L'Humanisme

    Mthodologique, 2004.