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Page 1/18 Janvier 2010 – Version de travail – V1.7 L’agenda territorial : faire du territoire un lieu et un temps de responsabilité partagée Un partenariat « société civile », « société de la connaissance », « société publique » et « société économique »

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L'agenda territorial : faire du territoire un lieu et un temps de responsabilité partagée

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Janvier 2010 – Version de travail – V1.7

L’agenda territorial : faire du territoire un lieu et un temps de responsabilité partagée

Un partenariat « société civile », « société de la connaissance »,

« société publique » et « société économique »

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Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles – Sénèque

Sommaire

TER-RES, l’essentiel en deux pages page 3 La démarche 5 Six points clés 5 Une dominante – Cinq enjeux 8 Pour mieux comprendre 10

Les fondamentaux 10 Les principaux ingrédients 10 La méthode 12 Le rôle de TER_RES 13 Quelques outils et savoir-faire 14 Le dispositif 15 Les affinités de pensées et d’actions 16

Concept

Partenaires

Contacts

o Jean‐ClaudeMairal,président:[email protected]‐AlainLaurent,déléguégénéral:[email protected] MartineThéveniaut,secrétaire:[email protected]‐ClaudineStanislas,trésorière:c.stanislas@apmm‐wmpa.org

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TER_RES, l’essentiel en 2 pages

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Le territoire : des temps et des lieux de proximité dans le grand brassage Comme les Etats, les sociétés, les personnes, les territoires peinent à traiter des problèmesimbriqués, trouver des solutions durables, avoir lesmoyens d’anticiper et faire converger desressources devenues rares. Les acteurs se fertilisent peu, s’ignorent, parfois s’opposent: larecherche, lepolitique, lespolitiques, lesorganisations, lescitoyens, les typesd’économie. Lesorganisationssontsouventverticales,cloisonnées.Etlesterritoiressubissent,fontdessacrificespeupayésderetouretsontlesvariablesd’ajustementdelamondialisation.Enbiencommeenmal.

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Le territoire : une histoire de « co » : -construction, -gestion, -responsabilité. Depuis la conception du projet territorial en amont jusqu’à l’évaluation et la capitalisation enaval, la co‐responsabilité va de lamaille la plus petite à l’écosphère, notre planète. Elle peutfaire converger de nouvelles logiques territoriales, qui s’enrichissent de la diversité et desdifférences,devenuescomplémentarités.Elledonnedu sens,elle implique,elleélargit labasedémocratique.Elle«territorialise».Leniveaudecompétencesdespartiescommedutouts’entrouveaugmenté.

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Le territoire : une capacité, un souffle, un dynamisme à réveiller et révéler o Pourquelessolutionsetleschangementsviennentdespersonneselles‐mêmes,o Quedessolutionsendogènesauxproblèmesactuelsetàvenirémergentetconvergent,o Quedes institution,despolitiques, desplans, des secteurs etc. s’articulent et, euxaussi se

rapprochent,convergent,reconnectent,réduisentlesfractures,o Quefinalementchacun,àsamesure,fassepartiedelasolutionetnonduproblème.

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apita

l TER_RES : des expériences variées, un engagement de chacun à son niveau. TER_REScapitalisedesparcoursprofessionnelsoupersonnelssurdesthèmescommelagestionintégrée (zones côtières), la gestion des collectivités et la formation des élus, le tourismeresponsable, la gouvernance territoriale, l’économie solidaire, l’environnement, ledéveloppementrural.

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TER_RES : un appui aux démarches territoriales et une valorisation par : o Unefacilitation:unprojetémergent,enrelanceouenpause,o Uneco‐évaluation:unprojetmaturedésirantprogresseretvalorisersesavancées.

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it TER_RES : l’agenda territorial, une stratégie territoriale concertée. L’agenda territorial traduit pratiquement cette co‐responsabilité: c’est une démarche deprogrès multi‐niveaux, structurée, intégrée et visant le long terme. Elle permet de connaître(identifier),comprendre(lesrelationsentrelesparties,lediagnostic)etagir(planifier,exécuter,évaluer,valoriser,essaimer).

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s COMPRENDRE - le lieu de sens, de relations, d’échanges et de gouvernance. o C’est aussi un concentré d’interdépendances et un système de relations, d’actions et de

représentations,o Unniveau idéal pour créerde l’animation,du sens, unedifférentiation,de la cohérenceet

desco‐opérationsinternesetexternes,o Le lieu des solidarités naturelles, de la proximité et des conditions d’établissement de la

confiance,o La bonne échelle pour identifier, relier puis traiter les problèmes avec des solutions

d’autonomisation.

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TRANSVERSALISER - filière vers territoire, thématiques vers problématiques. La gouvernance, le tourisme responsable, la micro et méso économie, l’économie solidaire,circulaire, l’environnement, la biodiversité, l’eau, la lutte contre la pauvreté, l’emploi,l’éducation, la reconnaissanceet lavalorisationdescultures, lagestionurbaine,«l’approche»«genre»,«jeunes»,lamobilitéetlestransports,lestemporalitéetlesbureauxdestempsetc.:lestransversalités sont lesportesd’entrée idéalesdessystèmesd’acteursouvertsmais limitésque sont les territoires.Mais tous les sujets partagés ou partageables sont éligibles puisqu’ilsseront,àdesdegrésdivers,connecteurs,moteurs,leviers,catalyseursetprétextes.

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SE RENDRE COMPTE - co-évaluer, capitaliser, diffuser et suivre. Ilnes’agitpasdemodéliser,d’appliquerdesrecettes,defaireducopier‐collerdel’unàl’autre,des’autoriseràpenserenlieuetplacede…etindiquerlebien,lemieux.Maisde(se)révélerlanécessité d’une culture de la relation, du faire ensemble, du faire avec, du faire en tenantcompte de... Pour éviter de «privilégier la mécanique aux valeurs éthiques et morales»(OusmaneSy,16décembre2009,AfricitésV)et,enmêmetemps,généraliserlesingrédientsderecettesforcémentspécifiques«auxlieuxetauxliens»(PierreVeltz).

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ce CHEMINER - 6 séquences, qui forment un tout intégré et cohérent.

1. Identification:unterritoirepartenaires’engage2. Diagnostic participatif et partagé: sur le terrain, avec les acteurs, des regards et des

légitimitéscroisés3. Consolidation: le diagnostic est approfondi, validé, les projets plus élaborés à travers

l’agendaterritorial4. Appréciation: le comment?, le pourquoi? et la valeur ajoutée de l’agenda sont rendu

public,débattudanslecadred’uneuniversitéterritoriale.Unjurydepersonnalitésémetdesrecommandationsetcautionneladémarche.

5. Valorisation:unprix«TERRITOIRESRESPONSABLES»distingue lesefforts, lesdynamiquesvertueuses.Ilpermetlaréalisationconcrèteetpratiquedel’agendaterritorialenengageantdespartenaires.

6. Formation,appuis, suivi: l’agendase réaliseet fait l’objetd’unsuivietd’unevalorisation.Les histoires sont vécuesmais aussi suivies, racontées et servir d’enseignements pour les«doctrinaires»etles«régulateurs»(PierreCalame).

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RÉALISER - Des résultats exemplaires, moteurs, catalyseurs. Si possible. Relier,faireconvergence,(re)donnerdusens,organiseret,decefait,autonomiser,multiplieretpérenniser.Car«silesproblèmessontmondiaux,lessolutionssontlocales»(KofiAnan).L’appuide TER_RES à la réalisation de projets exemplaires de l’agenda territorial doit permettre deconcilieroppositionsetcoopérations,cloisonnementsetintégrations,actionsdubas(initiativeslocales) et orientations du haut (dispositifs, conventions, politiques etc.), long terme et courtterme,urgenceet traitementde fond.Uncocktailderésultatsvisibles,utiles,palpablesetdeseffetsinduits,immatériels,pourdeschangementsdecomportements.

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1 Une approche intégrée : Analyse, Appréciation, Apprentissage, Amélioration

TER_RES en pratique : l’analyse transversale du développement durable des territoires à travers l’évaluation partagée de 4 démarches C’est le thème choisi par le Club Partenaires Pour Agir d’Entreprises Territoires et Développement (ETD) de l’inter-région Aquitaine/Midi-Pyrénées pour la période 2001 et 2002. 4 territoires sont choisis : un programme européen Leader + (Albret), le Pays Bourian, le Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne, une démarche « ville durable » (Lormont). A priori peu de points communs. Pourtant, la méthodologie, qui définit trois niveaux d’analyse (situation, tendance, bonnes pratiques), fonctionne parfaitement. Elle est participative, facilite l’expression et l’échange décloisonnés, considère les réponses institutionnelles (les politiques) au lieu des indicateurs classiques « pression », « état », « réponses ». « Il y a bien une méthodologie spécifique des clubs, dans la manière d’aborder les expériences, différente des autres méthodologies, et qui correspond aux besoins et attentes des acteurs des clubs. C’est une méthodologie du « sens » issu de l’interaction. Le sens produit est émergent et construit essentiellement au cours des interactions entre les animateurs des territoires et les membres du groupe. La démarche du club sur les expériences est plutôt appréciative : l’interprétation du déroulement des actions pour leur attribuer une « valeur » ou un « sens ». » (Pierre-Noël Denieul, sociologue). Investigations documentaires, analyses, réunions, entretiens mais aussi préparation amont sur les objectifs et les conditions d’une interaction entre animateurs TER_RES et acteurs. Le cadre doit être posé, la méthodologie expliquée et les moyens mobilisés. C’est à cette condition que l’évaluation partagée sera féconde. L’approche intégrée est l’unique façon de s’attaquer aux racines des difficultés. Elles sont nombreuses: visions sectorielles,cloisonnement et non clarification des compétences, transversalité de thèmes (environnement, qualité de l’air ou de l’eau,gouvernance,aménagementdu territoireetc.),empilementet confusiondesniveauxde responsabilités,absencede synergiesentre acteurs, concurrence institutionnelle, fractionnement des démarches et des procédures, opposition rural‐urbain ouintérieur‐littoral, inéquitéentre territoires,absencedevisionà long terme,approchesverticales‐thématiquesv/shorizontales‐ensemblesterritoriauxetc‐.Ilfautdoncrapprocher,relier,articuler,intégrer.

2 L’approche intégrée conduit à définir une qualité et responsabilité territoriales

TER_RES en pratique : Cerisy-la-Salle, Rencontre de prospective « Entreprises, Territoires : construire ensemble un développement durable ? » Ce colloque de Juin 2005, prestigieux, est l’occasion de produire une analyse de la place du territoire dans le livre De la parole aux actes. 67 expériences de développement durable dans l’entreprise (Walking the Talk, de Charles O. Holliday, Stephan Schidheiny, Sir Philip Watts, « le livre événement du sommet de Johannesburg »). Le territoire est en pointillé, à travers le développement humain, la pauvreté, les bassins de vie et d’emplois, les zones de chalandise et dans le cadre de programmes généraux (Global Compact Program) ou dans des projets plus ciblés. Quant aux contenus échangés lors du colloque (5 jours), ils donnent au mot « territoire » une mosaïque de significations résumée ainsi : « le territoire est d’abord un espace peuplé d’habitants, acteurs, usagers, qui construisent des localités et des temps partagés caractérisés par des mises en relation qui sont et produisent des signaux faibles et forts de changement ». Extrait : « Le territoire, au final, est un actif immatériel territorialisé ou un patrimoine collectif territorial, dont la principale ressource est relationnelle, du tacite à la garantie d’une qualité à priori qui passe par la confiance. Cette nouvelle entité, cohérente, doit faire l’objet d’une gestion managériale ou entrepreneuriale, à l’image du valenciennois, intégrant le processus d’évaluation au processus décisionnel. Au fond, la gestion de la relation entre l’économique, le social, la santé, l’éducation, l’énergie… est gage de survie . Elle évacue les questions mal posées et les visions binaires et fragmentaires. » Implicite ou explicite, le territoire existe. Il est complexe. C’est un nœud, un concentré de logiques entrecroisées dont il faut identifier les plus porteuses. C’est sur le terrain, ensemble, que ses évidences se dessinent.

Pourdéfinirlaqualitéetlaresponsabilitéterritoriales,TER_RESseréfèreàdesprincipesd’actions,descritères.Nigénériques(«économiserl’énergie»)nidétaillés(«X%d’économied’énergieélectriquenonsolaire»),ilstraduisentlaqualitéterritoriale.Ilsproviennentdetextesengageantsdehautniveau‐chartes,conventions,déclarationsetc.‐etforment,unefoisagencés,unréférentielinternational.Onytrouveparexemple:lagouvernancedémocratiquepourlePNUD(enamontdesOMD),ou,pourl’UNESCO,laconservationdupatrimoineimmatérieletdifférentstextesduPNUE,del’OMT,duConseildel’Europe,desRégionsd’Europe, du Forum Global‐Local, de la Commission Européenne Direction Général Développement etc. D’autres textespertinents seront intégrés par la suite. Il ne s’agit pas d’un référentiel maison de plus, d’une nième charte, d’un cadragesupplémentaire.C’estunesimpleagrégation.

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3 Il n’y a pas deux situations identiques : un diagnostic social partagé du territoire s’impose.

TER_RES en pratique : : la « bonne gouvernance » auto-évaluée, Octobre 2008, Mali, à Nambasso, N’Goron (sous l’arbre) et Ouala Bugu A la question « Qu’est-ce qu’un bon Chef de Village ? », 3 Chefs villageois de la région de Ségou répondent, en mai 2008 : « Parler avec la communauté, prendre en compte les suggestions des uns et des autres », « Savoir écouter et partager avec les autres membres du village », « Ecouter et bien s’entendre avec la population », « Travailler avec la population » ; « Souhaiter que tout le monde mange à sa faim », « Se préoccuper de la santé des habitants » ; « Voir loin » ; « Vouloir le bonheur de toute la communauté, partager son malheur », « Qui aime (souhaite) que le village avance, gagne plus » ; Qui est « obligé d’être à la hauteur » ; Qui « défend les intérêts du village ». Où l’on voit que les principes démocratiques mais aussi la co-responsabilité et des valeurs d’équité et de solidarité irriguent la gouvernance multi-dimensionnelle de responsables de la région malienne de Ségou. Les responsables maliens des villages savent ce qu’est une bonne gouvernance territoriale. Mais le référentiel qu’ils expriment est-il le même que celui des habitants ? TER_RES aident à la constitution de ces « images territoriales », qui sont autant de visions, légitimes, d’un même dessein : une maison commune où les locataires, les habitants, sont aussi propriétaires.

Le référentiel international de qualité et de responsabilité territoriales donne des repères, des orientations. Il a une vertupédagogique,mobilisatrice,médiatrice.Maislaréalitéterraincommande.Elleapporteunnouveausens,unenouvellehiérarchieet des indicateurs spécifiques. Une autre image, celle du territoire vécu, avec ses constats, ses problématiques et ses voiesd’amélioration.Cetautreréférentiel,contextuel,estélaboréinsituaveclesacteurslocauxparuneévaluationparticipative.C’estlegéniedeslieuxetdesliensquel’animateurTER_RESdoitcapter.Cettephasepeutsesitueraudépartouenfindeprogrammeouprojet,àuneétape,unerelancededynamique,uneprisederecul.

4 Croiser le vécu, le voulu, le « vivable » et le « viable » donne des clés de compréhension.

TER_RES en pratique : capter tous les signifiants du territoire Le réseau « a apporté des « lunettes »pour mieux comprendre : c’est l’intelligence qui permet de mieux voir de loin. Il nous a permis de voir beaucoup de choses d’une autre façon. Le réseau nous a permis de réaliser des micro-barrages, d’améliorer les conditions de vie du village et dans toute la région, de comprendre que l’eau est une ressource tarissable, d’utiliser des fruits qui se perdaient et d’en faire des confitures, de considérer la gazelle beira comme une richesse de la région et de travailler le bois pour réaliser des objets artisanaux. » (Daher Obsieh, 8 juin 2005, Paris, traduit par Amina Saïd Chireh) De 2002 à 2006, une approche bottom-up est expérimentée à Djibouti, dans la Corne de l’Afrique : ALTICOBA21, l’agenda 21 local tourisme issu des communautés de base. Des caravanes chamelières à vocation touristique créent des revenus largement diffusés dans le milieu local et, parce qu’elles s’inscrivent dans une démarche globale, sont à l’origine, indirectement, d’une diversification économique (artisanat, productions agricoles et valorisation locale - confitures -, micro-crédits solidaires etc.), d’un renouveau culturel, d’un dynamisme social et d’aménagements d’intérêt général tels des ralentisseurs de crues pour recharger les nappes phréatiques. ALTICOBA21, l’agenda 21 Local Tourisme Issu des COmmunautés de Base est un prototype. Son évaluation façon TER_RES aurait mis en exergue toutes ses qualités mais aussi ses points faibles, ses échecs. Notamment l’ancrage institutionnel. Des signaux existaient. Ils n’ont pas été captés, encore moins révélés par un débat, une parole libérée. Leterritoirevécudeshabitantsrecoupe‐t‐illesautresréalitésduterritoire?leterritoireplusvivablequ’ilssouhaiteraientouleterritoirevoulu,celuiquiaétéplanifié,organisé,misenpratiquepar lesresponsables?Cesdeuxterritoiressont‐ilssolidaires,ouverts,humanistes,garantissantlesconditionsdepérennitédelavie?Enunmotforment‐ilsleterritoireviabletelquedécrit,commedansunelettredemission,parleréférentielinternational?Vécu, voulu, vivable, viable (souhaitable) etc.: TER_RES soutient et valorise ce qui fera converger ces différentes réalités, ouimages, du territoire. Les résultats de cette convergence et les efforts pour y arriver signent la qualité et la responsabilitéterritoriales.

5 Comprendre et agir : le Système de Garantie Collective, des voies de progrès débattues.

TER_RES en pratique : la responsabilité du tourisme dépasse largement le tourisme responsable (Rencontre Territoriale d’Auvergne, RTA 2008) C’est une des étapes régionales de la préparation de l’atelier 7 « Ancrage territorial et démocratie participative » menée par les Pactes Locaux (RIPESS 2009). Elle rassemble 21 structures très diverses : ATES (Association pour le Tourisme Equitable et Solidaire), Saïga (voyagiste naturaliste), Hommes & Montagnes, Visions du Monde, Voyageurs du Monde, Club Méditerranée, Fondation pour le Progrès de l’Homme, Cités-Unies France, Agence Française de Développement et le Ministère des Affaires Etrangères et Européennes-DgCiD, Agrisud International, CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie), Forim (Forum des Organisations de solidarité internationales issues des migrations), cellule FITS (Forums Internationaux du Tourisme Solidaire), cabinet Interstices, association nationale des Sites Remarquables du Goût, Clubs Partenaires pour Agir, Caritas, CRDP Languedoc-Roussillon, Université de Toulouse-le Mirail/Centre d’Etude du Tourisme et des Industries de l’Alimentation, Valeurs d’Afrique, Librairie-tartinerie de Sarrant, partenaires de coopération décentralisée du Mali, de Madagascar et de Bosnie, Source, ENITA, Centre Permanent d’Initiation à l’Environnement 63, Comité Régional Du Tourisme d’Auvergne, Coopérative Jeune Montagne et Parc Livradois-Forez. Tous ces acteurs se découvrent et échangent. La méthodologie de cette réunion, notamment les ateliers, permet de cristalliser plusieurs « du point de vue de ma logique, mon métier, ma vision, voici ce que je pense. »

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La RTA 2008 a été précédée par un travail d’écriture encadré, soutenu, encouragé, aboutissant à un ouvrage collectif « Le tourisme responsable, clé d’entrée du développement territorial durable » (Chronique Sociale, 2008). Que disent les auteurs-participants ? Ils notent l’importance : de s’ancrer dans le territoire et la culture, d’une vision et d’une planification stratégique, des acteurs clés (leaders, chercheurs de sens etc.), des alliances, de l’adossement et des partenariats, d’une bonne organisation, de l’harmonisation entre les cultures, mêmes techniques, des articulations et des synergies entre échelles, secteurs et territoires, de « susciter l’intérêt, rassurer par le sérieux et motiver par les valeurs » (l’intégrité, la transparence, la mesure, l’impartialité, la neutralité et l’humilité de l’évaluation), d’une évaluation juste, équitable, responsable et utile, de commencer « petit » mais « solide » (« la grande échelle permet une représentation d’une réalité peu étendue et, par conséquent, une action plus fine »), de s’inscrire dans la durée (une recommandation permanente, forte, sans appel), d’une relation visiteur/visité respectueuse de bien informer et de bien former. Une feuille de route qui, si elle était mise en application, changerait bien des choses. Les rencontres multi-acteurs, décloisonnées, sont d’autant plus productives qu’elles sont organisées. Ouvertes (multicolores) ou ciblées (monocolores), TER_RES alterne les deux modalités. Le croisement des avis des « familles d’acteurs » produit (dans le cas présent) ou étoffe l’agenda territorial issu du diagnostic partagé. Les universités internationales territoriales UNITER_RES sont le principal outil de valorisation. La première est prévue àl’automne2010enFrance,àFoix,Ariège.Cesévènementsalimententleréférentiel,rassemblentlesinitiatives,permettentdese(re)connaîtreet, surtout,donnent laparoleauxSuds.Le référentiel internationalest lecadre techniquepour la favoriseret lacapter.Ilestgrandtemps.LeSGCconcrétiselesregardscroisésportéssurunedémarche insituetpendantlesuniversités,desforumsrégionauxoudessituationsapprenantes.Laméthodeenglobedes«collègesd’acteurs»,unJurydepersonnalités,desprésentationsetdesmisesendébat.Unsiteinternetferaconnaîtrelesrésultatsd’unemanièrepédagogiquemettantenvaleurlesterritoiressystèmes,leurcaractère«moléculaire»etdes«bonnespratiques»décrites,expliquéesetcontextualisées.

6 Les résultats matériels se jouent sur le « soft » : un immatériel enrichi, recomposé.

TER_RES en pratique : des innovations, des décloisonnements, des articulations souhaitables, souhaités à Madagascar, Burkina Faso, Djibouti. • Madagascar, 1994, ONE (Office National de l’Environnement) : après analyses programmatiques et enquêtes de terrain, une politique de développement touristique compatible avec l’environnement (DTCE) est proposée. Le décloisonnement souhaitable à la base sera conforté et facilité si le même mécanisme existe au niveau des politiques. C’est donc une architecture inter-institutionnelle opérationnelle qu’il faut construire. Mais comment ? • Burkina Faso, 2008 et 2009. Une mission d’identification longue et soignée aboutit à une proposition globale, le programme « Burkina Qualité Tourisme et Développement », qui fait s’articuler une Plate-forme Multi-Acteurs nationale, des chartes régionales fondées sur la valorisation des identités et des opérations pilotes capitalisant sur des projets exemplaires et les outils existants de répartition équitable des recettes touristiques de sites remarquables. Mais il semble que ce positionnement, bien en ligne avec la politique nationale, ne trouve pas en l’Office National du Tourisme du Burkina, la structure demandeuse, le portage adéquat. Décloisonner est un combat. • Djibouti, Ardo, novembre 2009 : d’une situation-problème grave (la sécheresse) au territoire compris puis au territoire voulu. Deux réunions, à une semaine d’intervalle : les habitants et notables du territoire d’Ardo (Région de Tadjourah, Djibouti) se réunissent et réclament de l’aide. Les puits sont à sec, même le puits historique. Quelles solutions ? Si le volume diminue, comment faire pour que le volume ré-augmente ? En cas de sécheresse, quelle peut être la contribution de chacun pour que chaque espèce puisse vivre ? Car, au final, les solutions sont entre les mains de ceux qui vivent dans l’environnement. Et quelles solutions adopter pour arrêter l’eau des pluies ? La réponse est « accouchée » par l’animation. Les plantes [les « arbres »] sont des ralentisseurs naturels. « C’était une solution que tout le monde connaissait mais que personne n’avait exprimée ». La technique d’animation a atteint son but : passer d’un problème grave, ciblée, à une solution systémique, durable, qui fera de chaque épisode pluvieux une recharge maximale des aquifères et un gain net pour les plantes, les écosystèmes et les populations. Mais les racines sont profondes. Et c’est à une révolution que sont invités les habitants. Révolution par ailleurs amorcée par la sédentarisation. Ils y sont prêts, ce que l’animation TER_RES révèle, à la surprise des responsables. Un participant, Mohamed Houmed : « Nous sommes d’accord pour la réduction du cheptel. C’est la cause principale des problèmes évoqués. Nous voulons pratiquer l’élevage comme à la bonne époque. C’est une erreur. Les chèvres vont jusqu’à déraciner les plantes. Le constat est clair : avec le même pâturage, si nous avons 100 chèvres ou 10 le rendement n’est pas le même. Avec 10 chèvres, on a plus de profit. Aujourd’hui, on dépense trop car on achète beaucoup de nourriture pour le bétail. Pour le reboisement et la protection de l’environnement, il faudrait que après les pluies on s’occupe des espèces de la nature comme si c’était notre jardin. C’est cela qui fera une protection durable dans le temps. Je crois qu’à la base il faut un engagement de tout le monde pour avancer et avoir un résultat positif. » Ce n’est pas tout de partager un constat, un diagnostic, des solutions. Le plan d’action (l’« agenda territorial » de TER_RES) qui en découle doit être mis en oeuvre. Le territoire le peut-il ? TER_RES a pour défi de contribuer à mettre sur pied une task force d’appui capable d’aider le territoire à investir les marges de progrès identifiées. Les « partenaires - financeurs » joueront-ils le jeu ? L’action de TER_RES révèle, catalyse et permet notammentl’émergence d’un sens partagé ‐ vision, finalité et organisationcommunes‐grâceà l’animationdu«multi‐acteur» ingrédientdebasede lagouvernanceterritorialeourégionale (espacesetméthodes d’animation génératrice de participation, coproduction, recherche de thèmes fédérateurs etc.). Au‐delà, la valeurajoutéeàmettreàl’actifdelaméthodeTER_RESestaussi:

o Unepriseencomptedesfonctionsamont(lesétudes,l’animationdel’intelligencecollective,lesdiagnosticsinsituetc.)etaval(lacommunication, lapublicité, lemarketingetc.‐),toutcommelesfonctionsstratégiques(lacréation, l’innovation, l’analysedesvaleurs,lesmodesdecoopérationetc.);

o Ladynamisationetladiversificationéconomiques,siimportantesenmilieurural,danslesrégionsdemontagnesetcôtièreset,aussi,danslesterritoiresquiseconsidèrentpauvresendotations;

o Une meilleure cohérence et cohésion territorialesvia les territoires de projets, la transversalité des mandats des élus,l’agencementdesniveauxgouvernance,lescadresinter‐politiques,‐procédureset‐outils,etc.‐;

o Unecapacitéàamortir lescrisesfinancières,économiques,sociales,culturellesetenvironnementalesactuellesetfuturesenélevantleniveaud’endogénéité(proximité,localisation,circuitscourtsetc.);

o Unrééquilibragedeséchangeséconomiquesàtraversdesretombéesmaximisées(desfilièresdurableset/ouéquitables,uneautonomieénergétiqueetc.)danslecadred’unesolidaritéinternationalerenouvelée,émancipée.

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A l’actif du tourismela conservation, la mise en valeur économique et le développement à partir des patrimoines naturels,culturelsetsociauxdesterritoires.Aupassif :déséquilibresterritoriaux,économiquesetsociaux,saisonnalité,conflitsd’usage,servicesd’intérêtsgénérauxauseulprofitdusecteurtouristique,dégradationsetartificialisation,folklorisation,modificationsdescomportementsetc.Danstouslescas,etàtouslesniveauxdedéveloppementsocio‐économique,lesressources,lesidentitésetlesmodesdeviesontsouspression.Les transferts de compétences état‐régions mettent les exécutifs territoriaux en position délicate face au taux de fuite desrecettes/devises, à la réductiondesdéséquilibres et la cohésion territoriale via l’organisationet l’interconnexionde«pôles»,«sites»,«clusters»etautresinfrastructuresàvocationtouristiquerésidentielleouextérieure,l’aménagementduterritoireetlaconsolidation/extension des services (transports publics, énergie, eau, santé, communication) etc. Les nouvelles formes detourisme ‐ durables, solidaires, équitables, diffuses, éco‐, communautaire etc.mais aussi plus classiques, sociales, thermales,balnéaires,agri‐etc.–facilitentcettenouvellegouvernanceterritoriale.Ellessontplusprochesdesréalitéshumaines,sociales,culturelles et environnementales et donc plus incluantes. Mais la multitude de chartes et/ou labels majoritairementenvironnementaux (charte européenne du tourisme durable, green globe, écolabel européen «services d’hébergementstouristiques»,softmobility, clefverteetc.), laRSEdesgrandesmultinationalesdu tourisme (Accor,NF,etc.)et lesdifférentesnormes,dontlesnormesiso,diluentl’efficacité.

Laformation,lesdémarchequalitéetlesgarantiesdonnéesauxclients/consommateurs,l’aménagementduterritoire,lerespectdes normes et des règlements, la participation des acteurs locaux, les politiques du foncier, de l’habitat, du logement,d’équipements, de services etc. Les points de rencontre sont nombreux. L’approche territoriale de la question touristique estdoncincontournable.

Le tourismeestunoutilpuissant.Mais sonorganisationet samaîtrise sontdifficiles.Or lepérimètrede responsabilitédesopérateursetceluidel’autoritépubliquesechevauchent

Faire converger les finalités, les angles d’attaque et les outils

Lesdémarches touristiques responsables, solidaires,durablesetc.et leursoutils foisonnentetquestionnent.Des chartes,des«labels»,desengagementsetdesindicateursmaispasd’unité,decritèresreconnusetdemécanismesaccréditeurs.Lalisibilité,lacrédibilitéetlesrésultatssontamoindris.Ilfautinventeretcroisercequivient«d’enhaut»(desprincipes,descritères)etcequivient«d’enbas»(leprojetterritorialetlesprojets).L’enjeuméthodologiqueestmajeur.

Clarifier les approches qui font du territoire un acteur central

Articuler la filière touristique, les filières connexes (artisanat, agroalimentaire, équipement, batiment etc.) et les secteurstransversaux(foncier,environnement,cultureetc.):au‐delàdel’aménagement,plusquel’économie,mieuxqu’uneréparation.Le territoire est une brique de base de la gouvernance et un laboratoire de la co‐responsabilité économique, sociale,environnementaleetculturelle.Ils’agitdeleprouver.

Repérer les situations probantes et les mettre en valeur

Enbien,enmal,ellesgénèrentdesenseignementssurlacapacitédutourismeàêtrefacteurdechangementspositifs,vertueuxetexemplairesdanspratiquementtouslesdomainesdudéveloppement.

Partager la connaissance et la compréhension

L’objectif?Séparercequiestproblèmeduterritoireetcequifaitproblèmesurleterritoire.Cefaisantonajouteàuncataloguede solutionsetd’opérateursdésignés, la compréhensiondesélémentsdu systèmequi interagissent, souventenamont.Cettecompréhensionestessentielle.Elledoitêtreco‐construiteetpartagée.

Former, accompagner et soutenir les territoires dans les voies de progrès par une assistance à maîtrise d’ouvrage

Elles sont identifiées, pour chaque territoire, par le SystèmedeGarantieCollectivedeTER_RES.Nonpasunbrevetdebonneconduitemaisun«brevetdebonnedirection»,de«bonnespratiques».Pasencoreun«labelterritorial»etpeut‐êtrejamais,maisunereconnaissanceéquivalente,crédible.Etaprès?Ilreste,pourTER_RES,àparticiperàl’élaborationd’unetaskforce,unmécanismed’appuiterritorialquipermetted’investirlesmargesdeprogrès,denepasconsidérerletravailréalisécommelettremorte.Saura‐t‐onopérationnaliseretpérenniseruneréponseauxbesoins,quicomporte,aussi,del’ingénierieterritoriale

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Les fondamentaux «Identifier, penser et organiserses relations vitales endécloisonnant, tissant des liens internes et externes à partir de son capitalhumain, réalisantdesactions coordonnées,mettant enplaceunegouvernancemulti‐niveaux, faisant jouerproximités, solidarités etspécificitéstransforméesenatoutspourundéveloppementdurable.»(AlainLaurent)

L’approche de TER_RES est intégrée : analyse, appréciation, apprentissage, amélioration (1), Elle inclut une confrontation à un référentiel international de Qualité et Responsabilité territoriales (2) et la réalisation d’un diagnostic social du territoire qui exprime le génie des lieux et des liens (3). Les images croisées produites donnent des clés de compréhension (4) qui constituent la matière de débats informés entre pairs et experts (5). Les résultats sont à la fois immatériels (une compréhension de la complexité) et concrets (6). Partant d’une dominante historique, le tourisme responsable (7), où d’autres thèmes comme la lutte contre la pauvreté, la transversalité genre ou l’environnement, cinq enjeux sont à relever par TER_RES avec, pour et par ses partenaires (8).

(1)Ellepermetdetraiterl’aspectrelationneletlesinterdépendancesduterritoire,difficilesàrendreexplicite.L’urgenceduquotidien,laculturedelaconcurrence,lecultedel’individualité,lescloisonnementsdisciplinairesetlesprocéduress’yopposent.L’approcheintégréeest possible.Mais elle nécessitedeux ressources: des temps partagés et desméthodes de construction collectiveadaptées à chaquesituation et une condition: un mandat (ou une clause) de compétence générale, qui permet aux collectivités ou aux programmesd’intervenirdanslesdomainesoùilsl’estimentnécessaire.

(2)Lescritèresetorientationsdegrandsaccords internationaux–traités,chartes,engagements,manifestes,conventionsetc.‐, sontrassemblésdansun référentiel international, simplifiémaisexhaustif,quidéfinitun territoire responsable idéal : c’est le«territoireviable»danslaméthodologieTER_RES.

(3)Lediagnostic,participatifetpartagé,dessineuneautreimage,le«territoirevécu»,laréférencepourtouteslesautresévaluations.Elleestlajauge,lemètre‐étalonquipermetdemesurersuccès,échecs,voiesdeprogrèsduprojetterritorial.

(4)Quellessontlesconvergences(pointsforts),lesdivergences,lesfractures(pointsfaibles),lesmargesdeprogrèsentreleterritoirevécu par les personnes, le territoire viable (ou durable) recommandé par les accords internationaux, le «territoire voulu» par lesresponsablesduterritoire,leterritoiresouhaitéimaginéparleshabitantsetd’autresimagessignifiantes?Chacunede ces images, d’une légitimité incontestable, agit comme révélateur. Superposons‐les : laméthode fait bouger les lignes,révèledesproblèmes,rebatlescartesetpermetde(re)partirdansunmeilleursens.

(5)Avecl’UniversitédeToulouseII, l’associationmetenplacelesUNITER_RES, lespremièresuniversitésterritorialesinternationales,oùchaque familled’acteurs ‐Suds,Nords ‐exprimesesexpériences, sesavis, ses recommandations, àpartirdecasconcrets.CettefertilisationestleSystèmedeGarantieCollectivedeTER_RES.UnJurydepersonnalitésajoutedelaprofondeur,deladistanceetunegrandeexpérience.

(6)Lepartagedudiagnosticparl’animationdumulti‐acteurestlaclédel’efficacité.Endécoulentdeplusgrandescapacitésamont(laconception), capacités aval (l’appropriation, l’essaimage) et capacité stratégiques (l’innovation, la diversification socio‐économique,l’intégration, la subsidiarité active). Mais également une meilleure cohérence des actions, l’endogénéisation des moteurs dedéveloppement,parexemplelesecteurinformel,etlamaximisationdesretombéeslocalement.Ceseffetssontimmanquablessilesressourcesinternesetexternesduterritoiresontmobiliséespourcenouvelagendaterritorial.

(7) Le tourisme, outil puissant, doit être maîtrisé. Aujourd’hui, son périmètre de responsabilité s’élargit et chevauche celui desresponsablesterritoriauxetdesautresacteurs.Cettejonctionestessentielleetarticulelafilièreauterritoire.Lesarticulationsfilière‐territoire sont au cœur de la recherche‐action de TER_RES, qui, historiquement, a fondé une partie de ses compétences sur lathématiquedutourismeresponsable.

(8)

1. Faireconvergerfinalités,anglesd’attaqueetoutils2. Clarifierlesapprochesquifontduterritoireunacteurcentral3. Repérerlesexpériencesprobantesetlesmettreenvaleur4. Partagerlaconnaissanceetlacompréhensionpuisformer5. Accompagneretsoutenirlesterritoiresdansleursvoiesdeprogrèsparuneassistanceàmaitrised’ouvrage

Cette feuille de route est celle d’une stratégie territoriale concertée qui associe les acteurs du territoire, des animateurs detransversalitésethorizontalités(positionquelesacteurslocauxontdumalàadopter)etlespartenairesdu/audéveloppement.

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Les principaux ingrédients

Le territoire

Comprendre un territoire c’est en avoir une vision systémique où espaces, temps, logiques et facteurs se relient.

Le terme a un contenu différent selon les cultures et les langues.Simplement, un territoire est un système d’action géolocalisé où se développent des relations sociales, culturelles,économiquesentredeshabitants(natifs,adoptifs,migrants,visiteursetc.)quipartagentdespatrimoines,unvécu,unmême espace hérité et en devenir, des organisations aux fonctionnalités multiples (entreprises, collectivités, états,réseaux,d’entraide,filièresetc.),unenvironnementbiogéographiqueetunensembledeliensavecdesensemblesplusvastes,‐macro,oupluspetits,‐micro.

Cesrelationsetinterdépendances,dynamiques,formentuncapitalàchaquefoisdifférentoùsesituentlesgisementsde développement. En favorisant l’implication des premiers experts du territoire ‐ les «acteurs», les habitants ‐ onlibèredesforcescréatricesinsoupçonnées.Cellesdefemmesnesontpaslesmoindres.

La responsabilité

Le territoire souhaitable pense et organise ses relations vitales pour peu qu’il sache et puisse utiliser ses marges de manœuvre pour résoudre les problèmes vitaux des habitants et, en même temps, innover pour l’avenir. Comme pour un être vivant, la relation fait la fonction et la fonction l’organe. Or le souffle vital du territoire c’est avant tout son capital humain, social. C’est lui, en fin de compte, qui produit et hérite du territoire. Et c’est donc pour, par et avec lui que peut se réaliser un nouvel agenda : décloisonner, co-opérer, mettre en place une gouvernance multi-niveaux et une subsidiarité active, agir en proximité et en solidarité et transformer les spécificités locales en atouts. Les intrants nécessaires sont parfois infimes : un regard extérieur, une situation apprenante, un changement de perspective, une (re)mise à plat, des logiques recomposées, des évidences révélées, une formation transversale, un projet d’intérêt général. Le territoire est l’échelle du (bon) sens pour peu que des catalyseurs activent les réactions en chaîne de l’intelligence et de l’organisation collectives.

L’état normal des sociétés est la non-coopération, parfois la guerre. Le statut dominant est celui de compétiteur, de concurrent, voire d’adversaire. Chaque vérité, chaque pièce dumeccano,chaquelogiques’apposeauxautresets’impose.Endécoulentfragmentation,fractures,clivages,oppositionseninterneetenexterne,solutionstronquées.

Cette réalité, qui concerne les territoires, est peu traitée. Lesmondes qui en partagent les clés se croisent sans sefertiliser, entrer en résonance: recherche (géographie, urbanisme, culture, économie, environnement, sociologie,histoire etc.), politique et politiques (gouvernance, décentralisation, politiques publiques et politique territoriales,foncier, aménagement du territoire, infrastructures, grappes d’entreprises, croisement filière‐territoire, connectivité,

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intégration etc.), organisations (collectivités, communes, intercommunalités, conseils intercommunaux, dedéveloppementoudevilles,districts,régionsetc.),citoyens(habitants,usagers,consommateurs,bénéficiaires,acteursdudialoguesocial,bénévoles,motivés,engagésetc.)et techniques(planification,schémadecohérenceoudirecteur,gestionintégrée,projetsdeterritoire,agenda21local,budgetparticipatif,indicationsgéographiques,normesetc.)

Lafragmentationestpartout,souslepoidsd’unautremondeauqueltoutsesoumet:l’économiedite«demarché».

Le partage de la responsabilité En partant du terrain dans une logique ascendante, les problèmes sont révélés, posés, ou reposés, dans le bon le sens. TER_RES a la volonté de contribuer à ce que ces moments clés de déconstruction et de reconstruction soient les plus pertinents et les plus productifs et mènent au principe de co-responsabilité. Il y faut du savoir-faire car le passage du rôle d’expert à celui de facilitateur qui écoute, comprend, révèle, compose, aide à l’expression et à la formulation des solutions, est le point sensible de la méthode.

Le territoire est une co-construction. Le gérer est une co-gestion et donc une co-responsabilité.Uneco‐gestiondansunobjectifde«mieux»etde«bien»pour lesécosociosystèmes (les territoires)et le systèmeglobalnepeut‐êtrequ’uneresponsabilitépartagée.Orcettedernièren’estnispontanée,niinduite.Ilfautlatravailler,larendreévidemmentnécessaire,l’organiser,l’évaluer.

TER_RES

Créée en août 2009, l’association décloisonne et aménage des passages essentiels entre logiques antagonistes : opposition et coopération, fragmentation et intégration, actions du bas (les initiatives locales) et actions du haut (les politiques) etc. TER_RES soutient et valorise les territoires qui osent et s’inscrivent dans un agenda de progrès multi-niveaux, l’agenda territorial. En facilitant la compréhension, les évolutions de comportements ne viennent plus de mesures plaquées peu appliquées. Elles viennent des personnes elles-mêmes, dont la prise de conscience des enjeux locaux et généraux, et des liens à faire entre eux, est à l’origine du changement. En ce sens, l’agenda territorial mène à une rationnalité partagée à travers une stratégie territoriale concertée. Elle est aussi, et peut-être avant tout, une pédagogie de la citoyenneté.

Face aux défis d’aujourd’hui et de demain, les territoires, école de la responsabilité partagée, sont au pied du mur.«Ilfautcertespasseràl’action,maisledéficitd’actionvientdudéficitderéflexion»(Jean‐PierreElongMbassi,2006).L’actionn’étantqu’uneco‐actionetdoncuneco‐responsabilité, les temps qui inscrivent le changementdanslesdifférentsregistresnécessairessontdescycleslents d’innovation – théorisation – généralisationrégulation(PierreCalame,2008).

<Lagestionintégréedeszonescôtières,patrimoineprofessionneldeTER_RES,estuneillustrationdelagestiondessystèmesd’acteur(ci‐contreetpageprécédente)

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La méthode

Le processus complet et intégré dans l’approche « Co-évaluation » de TER_RES

1. Identification du territoire Recherche,permanent‐Lemoyen?undossierpréalable,unappelàprojet,unemanifestationd’intentionouunefiched’identification.

2. Diagnostic participatif et partagé in situ Les «regards croisés», 1mois ‐ Un diagnostic territorial partagé se construit, à partir d’images territoriales. Cetteévaluationsocialeduterritoireestà labasede lamesured’écartsd’unepartentre lesproblèmes, lessouhaitset lessolutionsexprimésparleshabitantset,d’autrepart,lesstratégies,politiquesetprojetsélaboréspoureux,parfoishorssolethorscontexte.Lediagnosticpartagédégagedesvoiesdeprogrès.

3. Consolidation Poursuiteduchantier,2à6mois‐leterritoireapprofonditlediagnostic,éventuellementlerestitueetconsolidelepland’action.Ilconstruitsonagendaterritorial.

4. Appréciation ex situ UniversitéInternationaleTerritorialeUNITER_RES,3jours‐Desfamillesd’acteurs(responsablesterritoriaux,acteurséconomiques, universitaires, experts, consommateurs etc.) échangent avec des représentants du territoire sur lediagnostic,laconsolidationetl’agendaterritorial.Onapprécieautantlaqualitéduprocessusquecelledupland’action.UnJurydepersonnalitésaccréditelerésultatfinal,quitraduitlaGarantieCollectivequeTER_RESmetaupoint.

5. Valorisation Siteinternet,attributiond’unprixetcérémonie,médias‐Cesoutilsontunevocationdevulgarisationetdepédagogie.Ondoitcomprendrelavaleurajoutéedel’approcheterritoriale.

6. Formation, appuis, suivi Formation,projets,suivi,1à3ans‐L’agendaterritorialadéfinidespriorités.Ils’agitdelesrendreeffectives,concrètes,enmobilisantlesappuisetressourcesnécessaires.C’estunenjeu.Unsuiviannuelpermetdesoutenirladynamiqueetderendrecomptedesavancées.

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Le rôle de TER_RES

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Quelques outils et savoir-faire

< TourismeResponsableetTerritoiresestledocumentdecadragedel’AidePubliqueauDéveloppementfrançaiseenmatièredetourismeresponsable.Danscedocumentcollectif,quin’estpasuneproductionlabelliséeTER_RESmaisdontlecontenuenaétéinspiré,l’articulationfilièretourisme‐territoireestparticulièrementtravaillée.

< Fin2009,plusieurstextesinternationauxontétérepéréspourfairel’objetd’unesynthèsepermettantdedéfinirunRéférentielinternational«QualitéetResponsabilitéTerritoriales». D’autresserontagrégésaprèsenavoirexaminélapertinence.

< En2008,unatelierterraindedeuxjoursaTeriyaBugu,auMali,étéprécédéd’unevisiteplusdiscrète,courtoiseetprolongéedanslestroisvillagesducercledeBlaprocheduhameauetducentretouristique.Lesenquêtesterraincomplètentlesregardscroisésdesréunionstypes.Ilestimportantqueleterritoirevécu(ressenti)sesitueaucœurdudiagnosticparticipatifetpartagédeTER_RES.Maisàcetteoccasion,desélémentsduréférentielinternationaldequalitéetderesponsabilitéterritorialesontétécaptés.Lesmairesetleschefstraditionnelsavaientparlé,d’unemanièrelucideetsansconcession.Sureux‐mêmes.

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Le dispositif Mieux comprendre quelques outils

Les membres historiques

o LecabinetBEIRA.CFP,initiateurdeladémarche,soutientladémarchedeTER_RESdepuislesorigines.Ilnebénéficiebiensûrd’aucunsfondsdeTER_RESmais,aucontraire,enaétélepremierfinanceur(1008‐2009).Ilpropose,structure,metenplaceetfaitconverger.

o LeCentre deValorisation du CETIA (Centre d’Etudes du Tourisme, de l’Hôtellerie et des Industries de l’Alimentation, site de Foix) deToulouseII,hébergeleprogrammeintégré«ReconnaissancedelaQualitéTerritoriale»développéensoutientechniqueetscientifiquedeTER_RES.LecentreestaussilecœurdesUniversitésInternationalesTerritorialesUNITER_RES.

o L’AssociationdespopulationsdesMontagnesduMonde (APMM)parsacharte,viseundéveloppementharmonieux fondésuruneexploitationmaîtriséedesressources,lareconnaissancedesdroitsdespopulationsdemontagnedanslagouvernancelocaledeleursterritoires,unaccèséquitableauxbienssociaux,servicesetéquipementset lerespectet lamiseenvaleurdes identités,culturesetspécificitésdelamontagne.Lachartedel’APMMestunebriqueimportantedelaconstructiondeTER_RES.

o L’AssociationNationaledesPactesLocaux,collectifdepersonnes‐ressourcesetd’organisationsdepuis1998puisassociationen2005cherche à «promouvoir, consolider, améliorer, relier toutes les formesde coopérationqui sepréoccupentd’ancrer le changementdanssonenvironnement territorialethumain»,enmatièredecohésionsociale,développement local,économiesolidaire,dialoguesocialterritorial,tourismeetterritoire,développementdurable,démocratieetparticipationcitoyenne,interculturalité,évaluation.

o L’AssociationdesVoyageursetVoyagistesEco‐responsables (VVE) apourobjetd’agirpar tous lesmoyens légauxpour fédérer lesénergies en matière de tourisme éco‐responsable et durable. VVE apporte un regard critique sur le verdissement d’une filièreéconomique,letourisme.

Les premiers partenaires

o LeMinistère des Affaires Etrangères et Européennes (France) et Agence Française de Développement (AFD), co‐financeur de la

premièreUNITER_RES2010.

o LaPlate‐formeCoopérationetTourismeresponsable,issued’unevolontécommunedefavoriseretdesusciterdespartenariatsdansle domaine du tourisme responsable, vecteur de développement durable des territoires, de valorisation des patrimoines et depromotiondeladiversitéculturelle.

o L’Associationof LocalDemocracyAgencies (ALDA), qui a son siège à Strasbourg,œuvrepour la protectiondes droits de l’homme,l’affirmationdeladémocratie,ledéveloppementlocaletlaparticipationdescitoyensdanstouslesaspectsdelagouvernancelocale.L’Associationaétéétablieen1999àl’initiativeduCongrèsdesPouvoirsLocauxetRégionauxduConseildel’EuropeafindecoordonnerleréseaudesAgencesdelaDémocratieLocale,actifdepuis1993.

o Le Forum Local Global, né à l’initiative de participants au séminaire d’octobre 2008 organisé à Dakar sur le thème «l’approcheterritorialedudéveloppement,politiquedecohésionenAfriquedel’Ouestetactioninternationaledescollectivitésterritoriales»offreuncadrepourfaciliterlesliensentrediasporas,institutionsetpaysd’origine,réfléchirautourdespratiquesdestémoinsetacteursdedéveloppementmutuel, déterminer les plus‐values envisageables et l’impact territorial, dans l’objectif de construire ensemble desprojetséconomiquesviables.

o LeCentred'Information, deDocumentation, d'Etude et de Formationdes Elus (CIDEFE), organismede formationdes élus sur desquestionsposéesdansl’exercicedeleursmandats.Lesformationssontnationalesoudécentraliséesetconjuguentanalysesprésentéespardesélus,descadresterritoriaux,desjuristes,desuniversitairesetc.etéchangesd’expériencesentreparticipants.

Les parties sollicitées (janvier 2010)

o LaCommissionEuropéenne,DirectionGénéraleduDéveloppement

o LeComitédesRégions(Europe)etleConseildel’Europeo LeMinistèredelaCultureetdelaCommunication(France)o LeMinistèredel’Ecologie,del’Energie,dudéveloppement

durableetdelaMer(France),o LeMinistèredel’espaceruraletdel’aménagementdu

territoire(France)o LaCaissedesDépôtsetConsignations(France),

o L’OCDEo LePartenariatpourleDéveloppementMunicipal(PDM)o L’InstitutAfricaindelaGouvernance(IAG)o LeForumGlobald’AssociationsdeRégions(FOGAR)o LesorganismesduSystèmedesNations‐Unies:PNUD,

UNESCO,OMTo Cités‐UniesFranceo CoordinationSudo Agrisud

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Les affinités

Jean-Christophe Deberre (membre du Comité de Parrainage de TER_RES)

Auniveaulocal,l’impactdelamauvaisegouvernancesurlapopulationetsursaconfiancedanslesinstitutionspubliquesest direct. Le territoire local est l’espace de vie, d'apprentissage de la citoyenneté, de la confrontation concrète desdifférents intérêts et légitimités, de cohabitation inter ethnique, de gestion des relations entre la société et sonenvironnement, espace enfin de nombreuses dynamiques économiques, comme l’échelon de base demobilisation desacteursdelagouvernancequ’ilconvientdeconsolideretd’organiser.

Danscecontexte,unobjectifessentielestdefavoriserlacomplémentaritéentrel’Étatetleniveaulocalcommefacteurderestauration de la légitimité et de l’efficacité de l’action publique en s’appuyant sur l’articulation entre les différentsniveaux(local,national,régional,global).Leniveaulocalcontribueauxdynamiquesderefondationdel’actionpubliqueetdedéfensedel’intérêtgénéral,etàcellesdelaparticipationetdel’appropriationcitoyenne.

(7èmeForumGlobal,«GlobalForumonReinventingGovernment»,atelier«Gouvernancelocaleetdécentralisation»,Vienne,26‐29juin2007).

Jean-Louis Guigou Leshommeset les femmesdeprogrèsdoiventse réjouir!LesMéditerranéensaussi.MmeElimorOstrom,Professeuràl’Université d’Indiana vient de recevoir le prix Nobel d’économie pour ses travaux sur la gestion collective des bienscommuns(gestiondesressourcesnaturelles,eau,bruits,prairies,paysages.Sathèseestquel’Etatetlemarchépeuvents’avérer moins efficaces pour gérer les biens collectifs que les usagers eux‐mêmes «à condition que ces derniersparticipentactivementàlacréationderèglesetàleurapplication».[…]

Cettethèseestéblouissanteetconsisteàdirequeledomainedel’économieestluiaussiternaire:lesbiensprivés(régulésparlesmarchés),lesbienspublics(régulésparlapuissancepublique)etlesbienscollectifs(régulésparlesusagersetleursorganisations).Ainsi, les sociétéscomme laRussiedoiventévoluerplutôtvers le secteurprivé; LesUSAvers le secteurpublicetlaFranceverslesecteurcollectif.Eneffet,laFrancehypercentraliséeneconnaitqueleshôpitauxprivésouleshôpitaux publics, les écoles privées et les écoles publiques. Il y manque le développement du secteur collectif(environnement,santé,école....).

LeMéditerranéemesembleconstituerunlieuprivilégiépourymettreenapplicationcettethèsedel’équilibre(cohérenceet harmonie dans l’Islam). Les sociétés du Sud ne veulent pas perdre leurs secteurs collectifs (terre, eau...). Je lescomprends.C’estcequ’EdgarMorinappelledespolitiquescivilisationnelles.

(Jean‐LouisGuigou,DirecteurGénéraldel’IPEMED,HumeursMéditerranéennes,22Octobre2009http://www.ipemed.coop/spip.php?article219#forum11)

Aziz El Khazzar Cetteapprocheprendenconsidérationtouteslesliaisons,touteslesinteractionsenoeuvredansunterritoire.Ils’agitdoncdedépasseruneprocédureanalytiquepour laquelle les interactionsentre lespartiesenprésenceseraientassez faiblespour être négligeables et donc d’adopter une démarche large est diversifiée capable d’ouvrir l’économie à lamultidimensionnalité.C’estnotammentàtraverscesrelationsd’interdépendancesquedépendralamiseenplaced’unebonnegouvernance.C’estàtraverslesliensetlesinteractionsentrelesdifférentsacteursquelagouvernancepeutêtreappliquée.

(«Gouvernanceetapprocheterritoriale:pourunenouvellestratégiededéveloppement»,UniversitéAbdelmalekEssaadi,FacultédesSciencesJuridiques,EconomiquesEtSociales,Tanger,Maroc,24‐27Mai2004)

Richard Laganier, Bruno Villalba et Bertrand Zuindeau Commentledéveloppementdurableest‐ilsusceptibledetransformerleterritoirequiadécidéd'enêtreporteur?Etnouspensons que c'est la dimension matérielle et fonctionnelle du territoire qui s'avère la plus concernée. Comment lesrapports entre acteurs sont‐ils supposésévoluer ? Etnous touchons ici ladimensionorganisationnelle du territoireenappréhendantcettedernièreparlanotiondegouvernance.(«Ledéveloppementdurablefaceauterritoire:élémentspourunerecherchepluridisciplinaire»,Développementdurableetterritoire,Dossier1:ApprochesterritorialesduDéveloppementDurable,miseenlignele1septembre2002.http://developpementdurable.revues.org/document774.html)

Chef Orens Lyons, de la nation Onondaga et de la Confédération iroquoise*

Nous,peuplesautochtones,disonsquenous faisonspartiesdecettevie;ainsi cequevousappelezdes«ressources»sontpournousdesrelations.Toutestdanslafaçondontonlesconsidère.*LorsduForumdespeuplesautochtonesdelaCommissiondudéveloppementdurabledesNationsUnies

(MichelSauquet,L’intelligencedel’autre,ECLM,Octobre2007)

Wangari Muta Maathai, prix Nobel de la Paix 2004 L’Afrique a besoin d’une aide internationale pour améliorer sa position économique.Or, l’aide étrangère qu’elle reçoitrelève surtout de l’assistance thérapeutique : secours d’urgence contre la famine, aide alimentaire, contrôle desnaissances, campsde réfugiés, forcesdemaintiende lapaix,missionshumanitaires. Iln’yapratiquementpasd’argentpour le développement humain durable : éducation et formation, développement des infrastructures, production

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alimentaire,aideàlacréationd’entreprises.Iln’yapasunsoupourlesinitiativesculturellesetsocialesquidonneraientauxindividusunecertaineprisesurleurvieetlibéreraientleurénergiecréatrice.

(«LaKényaneWangariMutaMaathai:auxarbres,citoyens!»,proposrecueillisparEthiirajanAnbarasan,Courrierdel’UNESCO,décembre1999).

Jean-Claude Mairal (membre fondateur et président de TER_RES)

Une interaction entremondial et local est en train de se déployer. Pas une parcelle de nos territoires n'échappe auxconséquencesdecesenjeuxetdéfisplanétaires.Decefait,etplusquejamais,lescollectivitésdoivents'engagerdansdesactionsdecoopérationetdesolidaritéinternationale.Lacoopérationdécentraliséeestainsiunélémentàpartentièredudéveloppementlocal.C'estunengagementpourunemondialisationcitoyenneetpourlapaix.

En effet, par la mobilisation des acteurs de son territoire autour d'une politique et de projets de coopérationinternationale, les collectivités locales participent chaque jour à laconstructiond'une autremondialisation: celle del’êtrehumain,celleducitoyen.C'estunactedesolidaritéinternationalevis‐à‐visdenosfrèresduSudetunenjeusocialetpolitiquesurnospropresterritoires.(«Uneautremondialisation:celledel’êtrehumain,ducitoyen»,interviewdeJean‐ClaudeMairal,29Janvier2008,http://pcfauvergne.elunet.fr/index.php/trackback/3405)

Philippe Meirieu

Ils’agit,parl’approchesystémique,depermettreauxindividusdecomprendrecommentfonctionnelevastemondedanslequelilssetrouvent;ils’agitaussideleurmontrercomment,defaitetquoiqu’ilsenpensent,ilsdisposentd’unpouvoirbienréeld’agirsur lemondeetcela,tantauniveaulocalqu’auniveaunationalouplanétaire.Chacundoitsepercevoircommeunélémentsolidairedansunvastesystèmeoùtoutagitsurtoutetoùnuln’estcondamnéàl’impuissanceouàlapassivité.C’estunchangementradicaldeperspectivequiestvisé,l’acquisition,àtraversunenouvelleméthode,d’unenouvelleposture.

(«Éduqueràl’environnement:pourquoi?Comment?»,ForumfrancophonePlanet’ERE2,18–23novembre2001,UNESCO–France)

Edgar Morin Partoutestreconnuelanécessitédel'interdisciplinarité,enattendantqu'onreconnaissecelledelatransdisciplinarité,quecesoitpourl'étudedelasanté,delavieillesse,delajeunesse,desvilles.Maislatransdisciplinaritén'estunesolutionquedanslecasd'uneréformedepensée.Ilfautsubstituerunepenséequirelieàunepenséequidisjoint,etcettereliancedemandequelacausalitéunilinéaireetunidirectionnellesoitremplacéeparunecausalitéenboucleetmultiréférentielle,que la rigidité de la logique classique soit corrigée par une dialogique capable de concevoir des notions à la foiscomplémentaires et antagonistes, que la connaissance de l'intégration des parties dans un tout soit complétée par laconnaissancedel'intégrationdutoutàl'intérieurdesparties.(CongrèsdeLocarno,30avril‐2mai1997:AnnexesaudocumentdesynthèseCIRET‐UNESCO)

Pierre Rabhi Lemomentestvenuparconséquent,au‐delàdetoutes les fragmentations issuesd’unevisionerronée,decontribueràl’avènementd’uneperceptionunitairedu réel etde la réalitépour inspirer le rapport à soi, à l’autreet à lanature.L’accélérationdesévènementsetdessignesquienvahissentl’histoireimmédiatemettentenévidencequenousn’avonspasd’autrechoix.(PierreRabhi,www.mouvement‐th.org/index.php/mvt/visions_reflexions,2007)

Gérard Ruiz (membre du Comité de Parrainage de TER_RES)

C’est pourquoi nous avons décidé de créer cette association [Association pour le Développement Durable du Bassind’Arcachon]àl’échelleduBassin,carc’estbienàcetteéchellequelesprojetsdevrontêtreanalysés,discutés,encouragésoucombattus.C’estaussiàcetteéchellequedoits’engagerunelargeconcertationavectouteslesassociationsquidansleurchampd’interventionparticipentauxéquilibressociaux,économiques,etenvironnementauxquisontl’objetmêmedudéveloppement durable. Chacun dans son champ de compétence civique, doit participer ainsi, de façon efficace, à lavigilanceàl’égarddetoutpouvoirétabli.

Ils’agiraparlarigueuretl’objectivitédenosanalysesetparlavaleurdenosargumentsdepouvoirfaireensortequ’undialogue s’instaure avec les élusduBassinpourqu’ils puissent intégrernos remarqueset propositionsdans lesprojetsqu’ilsentendentdévelopper.C’estainsiqueceladonneensuiteledroitdes’opposerouvertementàtoutprojetouchoixquiseraitcontraireaudevenirdenotrecadredeviequotidienetàladéfensedel’intérêtgénéraldenosconcitoyens.

[…]Enfin,notredémarcheconcerneautant lesprojetsendirectiondelasociétécivilequelaparticipationauxchoixdesélus par le biais de la démocratie participative. Il conviendradoncdepromouvoir le plus largementpossible, pardesactionsappropriéeslesidéesquifontdudéveloppementdurableuneréalitéenaidantàaméliorerlecomportementdechacundenous.

(Présentationdel’associationA2DBAsurhttp://www.a2dba.org/spip.php?article22)

Joël de Rosnay

Laméthodeanalytiqueafaitéclaterlacomplexitédumondeenunesuccessiondedisciplines.Indispensablepourfonderlascience, la démarche analytique ne suffit plus pour expliquer la dynamique et l’évolution des systèmes complexes, lesrétroactions,leséquilibres,l’accroissementdeladiversitéoul’auto‐organisation.Ilétaitdoncnécessairequ’émergentde

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nouvelles méthodologies d’organisation des connaissances face à la complexité du monde. C’est ainsi qu’est néel’approche systémique. Complémentaire de l’approche analytique, elle s’applique à des domaines variés allant de labiologieàl’écologieenpassantparl’informatique,lesréseauxdecommunication,l’éducation,lapsychiatrie,lessciencesdumanagementoul’économie.

(FedericoCasalegno,«Unevisiondufutur:dialogueavecJoëldeRosnaysurlacoévolutionentretechnologieetsociété»,Ciberlegendan°3,2000).

Ousmane Sy Le paradoxe aujourd’hui, c’est que l’Afrique est riche alors que les Africains sont pauvres. L’Afrique doit vivre de sespropresressources.Aujourd’huileséluslocauxsontlesseulsresponsablespublicsquiontuneréelleproximitéavecletissuéconomiqueleplusvivantducontinent,c’est‐à‐direl’économieinformelle.Cesecteurestqualifiéd’informelquandonleregarde des niveaux international ou national.Mais dès qu’on est au niveau local, c’est une économie réelle avec dessourcesde revenus, c’est celuiqui fait vivre leplusdegensaujourd’huietqui emploie leplusdemaind’œuvre.Si lesadministrationslocalesrentrentendialogueaveccesecteurinformel,créentlesconditionsinstitutionnellesfavorablespour que ce secteur puisse exprimer son potentiel, c’est un des voies les plus prometteuses pour dynamiser leséconomieslocales.Etsurlabasedeséconomieslocalesdynamiques,onpeutconstruiredeséconomiesnationalessolides.Voilàpourquoijepenseaujourd’huiquelelocalestl’avenirdel’Afrique.

(«Lelocalestl’avenirdel’Afrique»,Lalettredusecteurpublic,n°89,18‐24décembre2009)

Mohamed Taleb

Les territoires existent – cette existence est même l’une des condition de la vie sociale, à moins de croire dans cecauchemar qu’est la «cyber‐ville‐monde» –, mais leurs frontières sont beaucoup moins précises que ce que nouspourrions penser. Les frontières juridiques, administratives, institutionnelles, économiques, fiscales, politiquesentrecroisent les frontièresnaturelles, culturelles, psychologiques et imaginaires. Ces entrecroisements dessinent unemultiplicité qui est un acquis de l’histoire sociale, pour peu que les différences ne deviennent pas des différends. Celasignifie que pour éviter les replis sur soi, sur les supposées frontières de son supposé territoire, il est nécessaire deréhabiliteravecforceetintelligenceladimensionuniverselledulocal.

(«Culture(s)etterritoire(s).Ré‐enchanterlelocal»,revueTerritoiresn°452,novembre2004)

Jacques Theys Le thème de la transversalité nous conduit très naturellement au principal argument qui milite finalement pour uneapprocheterritorialedudéveloppementdurable,celuideladémocratie.L’approcheterritorialen’apaseneffetpourseulavantaged’êtreconcrèteetd’essayerdetrouverdessolutionspragmatiquesàdesproblèmesdelaviequotidienne.Elleestaussilaseuleàpouvoirprendreencompteunenjeucentralquiestceluidel’intégrationdesinégalitéssocialesetécologiques.

(«L’approcheterritorialedudéveloppementdurable,conditiond’unepriseencomptedesadimensionsociale»,23septembre2002)

Florence Vaivre

Ainsi,l’organisationàévaluersesitueàlacroiséedetroiscomposantesquel’étudeduconceptdeterritoirenousapermisdemettreenévidence : l’objetspatialcommefondementdestratégiesterritorialisées, l’objetsocialautourdesnotionsd’acteurs, de besoins et ressources territorialisés, l’objet politique comme outil de mise en œuvre de choix collectifsterritorialisés.L’imbricationétroiteentrelestroiscomposantesetlecaractèreévolutifdel’intégrationterritorialenousoriententversuneapprochesystémiquedecephénomène,raisonnementqui«s’appuiesuruneapprocheglobaledesproblèmesoudessystèmesquel’onétudieetseconcentresurlejeudesinteractionsentreleséléments».(«L’intercommunalitéproduit‐elleduterritoire?»,inLesterritoireslocauxconstruitsparlesacteurs,textesréunisparChantalGillette,EmmanuelleBonerandietYassamineTayab,journéed’étudesGéophile‐ENSLettres&SciencesHumaines,2000)

Pierre Veltz Par ailleurs, le territoire s'impose toujours à l'économie productrice. Il reçoit les équipements de façon encore fortdurable, ilqualifieunedemandedeconsommationdiversifiée,évolutiveetexigeante, il assureunemploi flexibleetdequalité, notamment dans les villes ou sur les pôles de formation. De plus, le territoire local peut favoriser la qualitérelationnellerequiseetêtreporteurdecesvaleursdeconfianceetderéactivité,vecteursdecompétitivitééconomique.Ilconstitueleterrainprivilégiésurlequelpeuventsedévelopperdurablementuncircuitrelationnelfondésurdessolidaritésculturelles ou professionnelles, un partage d'expériences qui accélère les processus d'apprentissage nécessaires àl'adaptation et l'innovation, une flexibilité opérationnelle de l'emploi et de l'activité qui permet de réagir aux aléastechniques,commerciauxouenvironnementaux.(SoniaGuelton,http://www.espacestemps.net/document453.html,extraitdelarevuePouvoirsLocauxn°56demars2003,àproposdulivre:PierreVeltz,Deslieuxetdesliens–Leterritoireàl’heuredelamondialisation,l’Aube,2002.)