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É D C A T O L U I N MAISO N D E Mise en scène Antoine Gindt Direction musicale Franck Ollu Scénographie Antoine Gindt et Carolina Espirito Santo Costumes Carolina Espirito Santo THE RAKE’S PROGRESS Igor Stravinsky Dossier pédagogique

THE RAKE’S PROGRESS - Réseau Canop逦 · Progress marque la fin de cette période néoclassique. Au début des années cinquante, face à l’impact grandissant des trois Viennois

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’ÉD CAT OL U I NMAISON DE

Mise en scèneAntoine Gindt

Direction musicaleFranck Ollu

ScénographieAntoine GindtetCarolina Espirito Santo

CostumesCarolina Espirito Santo

THE RAKE’S PROGRESSIgor Stravinsky

Dossier pédagogique

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Mise en scèneAntoine Gindt

ScénographieAntoine GindtetCarolina Espirito Santo

CostumesCarolina Esperito Santo

Direction musicaleFranck Ollu

THE RAKE’S PROGRESSIgor Stravinsky

Ce dossier pédagogique destiné aux professeurs a été réalisé parCaroline Jouffre,professeur de lettres relais de l’Inspection académique des Yvelines auprès de la Scène nationale de Saint-Quentin-en-Yvelines

Novembre 2009 2

I. Le compositeur : Igor Stravinsky

II. The Rake’s Progress1) Présentation générale2) L’argument3) Les personnages4) Les grands thèmes

III. Un opéra1) Les voix2) Le chef d’orchestre3) Les musiciens

IV. La mise en scène1) La scénographie2) Les costumes3) Le jeu des chanteurs

V. Ressources

Sitographie Bibliographie Discographie Iconographie

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I. Le compositeur Igor StravinskyCompositeur russe naturalisé français, puis américain, Igor Fiodorovitch Stravinsky, est né le 17 juin 1882 à Orianenbaum, près de Saint-Pétersbourg. Autodidacte, disciple de Rimski-Korsakov, ses premières œuvres portent l’empreinte de la tradition russe (Symphonie en mi-bémol dans la lignée de Glazounov, Sonate pour piano et violon en fa dièse qui évoque Rachmaninov) mais rapidement il s’émancipe. Contacté par Diaghilev, à la tête de la troupe des ballets russes installés à Paris, il connaît la gloire qui ne le quittera plus, avec trois ballets créés par ce dernier : L’Oiseau de feu (1910), Petrouchka (1911) et Le Sacre du printemps (1913) dont la création fit scandale, suite, notamment, à la chorégraphie de Nijinski (entre 1910 et 1913). Stravinsky quitte définitivement la Russie en 1914 et n’y reviendra qu’une fois, en 1962.

Avec Pulcinella (1920), d’après Pergolèse, débute la période dite « néoclassique » de Stravinsky. Cette période voit naître de nouvelles grandes œuvres comme Symphonie d’instruments à vent à la mémoire de Debussy (1920), L’Octuor (1922-1923), La Symphonie de psaumes (1929-1930) La Symphonie en trois mouvements (1945), Orphée (1947) ou La Messe (1948), mais aussi l’opéra bouffe Mavra (1922), l’opéra-oratorio Oedipus Rex. En 1951, l’opéra The Rake’s Progress marque la fin de cette période néoclassique.

Au début des années cinquante, face à l’impact grandissant des trois Viennois (Schönberg, Berg et Webern), Stravinsky peut apparaître comme le porte-parole de la « réaction » musicale. Il effectue alors sa volte-face et adopte un sérialisme très personnel. En témoignent le Septuor (1953), les Trois chants de Shakespeare (1953), In Memoriam Dylan Thomas (1954) et surtout le Canticum sacrum

(1956) et le ballet Agon (1957). Son style se fait dépouillé, d’une grande austérité et l’inspiration religieuse occupe une place importante, avec Threni (1958), Abraham et Isaac (1963) dédié à la nation d’Israël et chanté en hébreux, Introït ts Eliott in memoriam (1965) ou encore les Requiem Canticles (1966).

Pistes de travail Faire une recherche biographique . On de-mandera aux élèves de rédiger une courte biographie du compositeur. Ce travail mettra en avant le contexte historique et culturel de l’époque du compositeur et la place par-ticulière de The Rake’s Progress dans son œuvre. L’objectif est d’apprendre à sélec-tionner des informations et à les rédiger, et enfin de situer un artiste dans son époque. Pour éviter le copié/collé en guise de ré-daction, on peut demander aux élèves de répondre à quelques questions ciblées afin qu’ils aillent chercher et sélec-tionner les informations sur internet. Découvrir les œuvres célèbres d’un com-positeur. Afin de familiariser les élèves à la musique de Stravinski, on peut l’aborder par quelques extraits de ballets célèbres comme L’oiseau de feu, dont l’orchestre est dirigé par Stravinski lui-même et que l’on peut voir sur You Tube et des extraits du Sacre du printemps (sur le site http://films7.com/videos/nijinsky-le-sacre-du-printemps-stra-vinsky, extraits du ballet). Quant aux plus jeunes, la musique du compositeur peut être appréhendée par deux passages de Fantasia de Walt Disney : Le sacre du printemps dans la version de 1940 (création du monde et évolution du vivant) et L’Oiseau de feu dans la version de 2000. L’objectif est de faire dé-couvrir à la fois des morceaux célèbres qui participent à la culture des élèves et aussi de leur montrer que la musique peut être as-sociée à différentes formes artistiques…

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II. The Rake’s Progress

1) Présentation générale

C’est un opéra en trois actes et un épilogue, le livret est de Wystan Hugh Auden et Chester Kalman.

L’œuvre peut être traduite par La Carrière du libertin ou Le libertin ou encore l’histoire d’un roué. Elle a été composée de 1948 à 1951 et a été créée à Venise au théâtre de la Fenice, le 11 septembre 1951.

On peut lire sur le site http://www.lamediatheque.be/travers_sons/op_strv01.htm un article rédigé par Benoit van Langenhove :

« The Rake’s Progress (La carrière du libertin) est à la fois l’œuvre la plus longue de Stravinsky et sa dernière partition de son esthétique « néoclassique ». L’œuvre suivante, sa Cantate, marque son passage vers une intégration de la musique sérielle.

En accord avec l’époque où se situe l’action, la forme renoue avec l’opéra à numéros du XVIIIe siècle. Le Rake’s Progress se subdivise en une suite d’airs avec reprise et « da capo », d’ensembles (duos, trios,…), de chœurs, d’interludes et de récitatifs secco (accompagnés au clavecin ou par l’orchestre).

Le livret est une parfaite réussite d’architecture, d’équilibre et de symétrie. Il se partage en 3 actes de 3 scènes. Chacun des actes répond également à un schéma A-B-A, c’est-à-dire que la première scène de l’acte correspond à la troisième (jardin de Truelove au 1er acte, antichambre de Tom à Londres au 2e acte).

L’œuvre pose un curieux problème d’éthique artistique : le Rake’s Progress est-il un pastiche ou un plagiat ? Le compositeur semble y multiplier les « emprunts » de Bach à Gluck, de Donizetti et Bellini à Gounod et Verdi, en passant par Stravinsky lui-même et Rossini. Par contre, la source

stylistique est clairement revendiquée et avouée : c’est le Cosi fan tutte de Mozart, ainsi que le Don Giovanni pour la scène du cimetière et du final du 3e acte.

Lors de la création à Venise, les critiques italiens s’étaient précipités sur l’air d’Anne Truelove au premier acte pour illustrer la thèse du plagiat. L’argumentation aurait été solide si tous avaient choisi le même compositeur. Or c’était loin d’être le cas ! On le sait, l’œuvre de Stravinsky, durant les années 1930, a largement sacrifié aux archétypes néoclassiques. (…) Autre exemple de référence : à la fin de la 2e scène de l’acte 2, l’orchestre se donne l’habit de cour des « ouvertures » du XVIIIe siècle – ouverture dans le sens des Ouvertures (ou suites) pour orchestre de J.-S. Bach. À ce moment de l’histoire, Tom emmène solennellement son épouse vers son logis. Découvrant que la dame est porteuse d’une barbe, les passants se moquent de ce dernier.

Le troisième acte est le plus réussi de l’opéra. Après une scène d’enchère où les biens de Tom Rakewell sont dispersés à un train d’enfer, nous nous retrouvons dans un cimetière par une nuit sans étoiles. La référence au Don Giovanni de Mozart est évidente. Ici, c’est Nick Shadow qui joue le rôle du commandeur. Un an et un jour sont passés depuis la rencontre de Tom et de Nick. Ce dernier vient réclamer le prix de son pacte méphistophélique : la mort de Tom. Le prélude de la scène, lugubre, est orchestré pour les cordes (sans les contrebasses). Une sourde angoisse pèse sur le duo des deux hommes qui suit. Cette angoisse est marquée par un motif bâtit sur un rythme très serré de quatre triples croches en tierces ascendantes. »

Stravinski a trouvé son sujet chez le peintre britannique William Hogarth. En effet, il a eu l’occasion de voir les gravures satiriques du peintre, exposées à Chicago. Il s’agit d’une série de huit gravures (pour les voir, consulter le site indiqué dans les

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ressources) narrant les errements d’un garçon riche trop naïf.

Les huit gravures relatent les épisodes suivants :1. Le père de Tom Rakewell, avare, vient de mourir et Tom se prépare pour les funérailles. Les papiers qui jonchent le sol indiquent que Tom a déjà pris connaissance de son héritage. Derrière figurent Sarah Young et sa mère. La jeune fille tient une bague entre ses doigts, elle est éplorée, laissée de côté par son fiancé.2. Tom, vêtu en jeune aristocrate, vit dans un intérieur raffiné. Il est entouré de professeurs en tout genre.3. Tom a organisé une orgie pour lui et un ami dans un cabinet privé.4. Tom est arrêté par un huissier de justice qui tient son avis d’arrestation à la main. Ce sont les premiers signes de la chute. Au loin, la maison de jeu de White est touchée par la foudre.5. Tom a été sauvé de la prison par Sarah Young, il cherche à recouvrer de l‘aisance en épousant une vieille femme et sa fortune.6. Tom retourne dans une maison de jeu, il perd tout à nouveau.7. Il se retrouve, sidéré, en prison pour dettes. Sarah s’évanouit à la vue de sa ruine.8. Tom est désormais dans une maison d’aliénés, l’hôpital de Bethléem. Il est entouré d’enchainés et de démunis. Sarah Young tente de lui apporter le réconfort.

Stravinski garde le nom du héros, la jeune amoureuse éconduite et fidèle, une situation financière et sociale florissante, la scène d’orgie, le mariage de Tom avec une autre femme, la ruine finale et enfin l’internement dans un asile.

Saisir la portée satirique d’une œuvre : l’enseignant s’appuiera sur le travail pré-cédent pour mettre en relation la portée morale de l’œuvre de Hogarth et les cou-rants de pensée du XVIIIe à l’aide d’un corpus d’œuvres littéraires - Swift, Vol-taire ou Montesquieu. Les élèves analy-seront la dimension satirique des gra-vures. Ce travail permettra à la fois de réfléchir sur un mouvement littéraire et culturel et d’analyser ce qu’est une satire. Lire une gravure : les élèves choisiront une des huit gravures de Hogarth qu’ils décriront le plus précisément possible. Après ce premier travail d’écriture très descriptif, ils répondront dans un dével-oppement argumenté à la question : la gravure peut-elle se lire comme une petite scène d’une pièce de théâtre ? Comparer les tableaux et les gravures : William Hogarth a réalisé la série des tab-leaux de The Rake’s Progress (1733) puis la même série gravée (1735). On peut es-sayer de comparer les tableaux et les gra-vures afin de faire percevoir aux élèves ce qu’apportent spécifiquement à la satire les couleurs des tableaux et le trait des gravures. Ils pourront expliquer ce que chacune des techniques apporte au ser-vice de la visée satirique de Hogarth. Découvrir l’opéra en partant des gra-vures d’Hogarth : un travail d’écriture peut consister à imaginer un récit à partir des gravures (en ce cas, on n’aura pas donné le synopsis de l’opéra à la classe). Outre le travail d’écriture et la rédaction d’une nar-ration, les élèves seront amenés à réfléchir sur les sources d’inspiration d’un artiste : tableau, musique, faits divers…

Pistes de travail

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2) L’argument

On trouve le synopsis de l’œuvre sur le site précédemment cité.Acte IScène I – Le jardin de la maison de Trulove, au printempsLe jeune Tom Rakewell, gentilhomme impécunieux, est épris d’Anne Trulove. Le père de la jeune fille, propriétaire foncier, souhaite sincèrement le bonheur du jeune couple, mais il met secrètement en doute la force de caractère de Tom. Il estime ses soupçons fondés lorsque Tom refuse un emploi stable à la Cité. Tom s’en remet plus volontiers à la fortune. Un étranger, qui se présente sous le nom de Nick Shadow, arrive soudainement en annonçant le décès d’un oncle inconnu de Tom, qui lui aurait légué tous ses biens. Tom doit le suivre pour liquider cette succession. Shadow se propose comme serviteur et guide à travers les vicissitudes de la vie. La question de ses gages sera réglée en temps opportun – un an et un jour plus tard. Tom le rétribuera en fonction de la valeur à laquelle il aura estimé ses services. Tom prend congé d’Anne et de son père et promet de revenir vite.Scène II – Le bordel de Mother GooseShadow familiarise Tom avec les avantages de sa nouvelle prospérité. Bruyamment soutenu par des prostituées et de jeunes noceurs, Tom répète le catéchisme de son nouveau credo. Affublée du titre de Lady Bishop, Mother Goose préside la cérémonie. Le néophyte donne satisfaction jusqu’à ce qu’il évoque son amour pour Anne, et son regret du bonheur d’antan. Mother Goose l’incite à boire davantage, et les remords s’évanouissent. Les filles de joie l’aideraient de tout cœur à dissiper son chagrin ; mais Mother Goose réclame le jeune homme pour elle seule.Scène III – Le jardin de Trulove en automneLes mois ont passé et Anne est sans nouvelles de Tom. Elle pressent qu’il

a besoin d’elle et se propose d’aller le rejoindre à Londres.Acte IIScène I – Chez TomBlasé, déçu, Tom cherche désespérément le bonheur. Shadow l’exhorte à épouser Baba la Turque, la nouvelle sensation de la foire de St Gilles ; il argue que l’on ne peut être heureux qu’en agissant librement, et que, pour être libre, il faut défier la tyrannie du désir et du devoir. Baba, la femme à barbe, représente l’antithèse du désir ; il ne lui devra rien. Elle est l’agent tout désigné de son bonheur. Tom se laisse convaincre par Shadow. Il courtise Baba et obtient sa main.Scène II – À LondresAnne trouve Tom, qu’elle voit arriver en berline. Elle le salue, mais il la prie de retourner chez elle et de l’oublier. Londres ne convient pas à sa bonté, à sa vertu. Anne proteste de son amour pour Tom et le quitte, écrasée de honte en apprenant que l’occupante impatiente de la berline est Baba la Turque, devenue son épouse. Tom guide Baba la Turque, voilée, devant les citadins qui se pressent et supplient Baba de se laisser entrevoir. Sur les instances de cette foule, elle se dévoile.Scène III – Chez TomBaba prend son petit-déjeuner avec Tom. Elle énumère les cadeaux reçus de ses innombrables admirateurs au cours de ses tournées triomphales à travers l’Europe. Tom l’exaspère par sa lassitude et son indifférence. Baba l’accuse d’être toujours épris d’Anne ; elle écume de rage et de jalousie. Tom étouffe ses plaintes ; puis il retombe dans le sommeil, ultime refuge devant l’ennui. Sur ces entrefaites, Shadow introduit chez lui une machine truquée, supposée transformer des pierres en pain. Tom se réveille et raconte à Shadow qu’il vient de rêver à ce genre de machine. Loin de se rendre compte que c’est un attrape-nigaud, il voit en elle le moyen d’enrayer la pauvreté et de faire le bonheur des

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indigents. Par cette bonne action, il espère redevenir digne de l’amour d’Anne. Il se propose de consacrer toute son énergie à collecter des fonds pour cette entreprise philanthropique.Acte IIIScène I – Chez Tom. Au printemps suivantL’escroquerie de Tom a émergé au grand jour, provoquant sa ruine en même temps que celle d’innocents qui ont investi dans son projet. Des citadins alléchés se pressent pour assister à la vente aux enchères de ses biens. Anne est arrivée, soucieuse d’avoir des nouvelles de Tom ; mais personne ne peut lui dire où il se trouve. Sellem, le commissaire-priseur, donne le coup d’envoi à la vente. Les enchères flambent, et sont portées à leur paroxysme lorsque Sellem offre un objet mystérieux : c’est Baba, qui aussitôt se rue à la défense de ses biens, inconsciente du temps écoulé depuis que Tom l’a réduite au silence. On entend Tom et Nick chanter des quolibets à l’adresse de Baba. Anne revient au son de ces voix. Baba lui confie que Tom aime toujours Anne, dont seul l’amour peut encore le sauver. Anne se précipite à la recherche de Tom. Baba se résout à remonter sur les tréteaux de la foire.Scène II – Un cimetièreUn an et un jour ont passé depuis que Shadow est entré au service de Tom ; et le voici qui réclame sa rétribution : l’âme de Tom. Une tombe est ouverte, fraîchement creusée. Shadow commence par offrir à Tom le choix de sa mort : par le poison, le fer, la corde ou le feu. Puis il lui propose de s’en remettre aux cartes pour décider de son sort. Shadow se dispose à tricher. Mais le souvenir d’Anne inspire Tom avec bonheur ; et il gagne le jeu. Furieux de voir que son astuce a été déjouée et que l’âme de Tom lui échappe, Shadow se venge en le frappant de folie.

Scène III – Un asile d’aliénésTom est enfermé dans un asile d’aliénés où il se croit Adonis. Anne lui rend visite ; il la prend pour Vénus, qu’il n’a cessé de chercher. Il lui demande pardon pour avoir si longtemps dédaigné son amour. Elle le réconforte et le borde en lui chantant une berceuse. Son amour n’a pas fléchi. Seulement, elle se rend compte que ce n’est plus elle mais bien Vénus que Tom convoite désormais ; aussi consent-elle tristement à rentrer chez elle avec son père. Tom se réveille et s’aperçoit que Vénus est partie. Son cœur se brise de désespoir. Les fous se lamentent sur la perte d’Adonis, l’amant de Vénus.

L’action se déroule dans l’Angleterre du XVIIIe siècle.

Pistes de travail

Saisir la symbolique des lieux. Les élèves noteront les différents lieux de l’action. Ils analyseront les différentes oppositions : ville/campagne, corruption/innocence, liées à ces lieux et expliciteront ce que ces oppositions dénotent. On pourra replacer cette opposition dans une perspective historique et littéraire en proposant des extraits de Rousseau ou de Balzac qui reprend dans de nombreux romans l’opposition ville/campagne et corruption/innocence.Étudier un genre : la tragédie. Les élèves partiront de leurs pré-acquis sur la tragédie classique, ils analyseront, à partir du synop-sis, le dénouement, le rôle de Shadow et le destin de Tom Rackwell. Dans un développe-ment argumenté, ils expliciteront en quoi cet opéra peut s’apparenter à une tragédie. Cela permettra de réinvestir des notions étudiées à l’occasion d’une tragédie.

3) Les personnages

On remarque que les personnages portent des noms transparents qui renvoient à

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leur personnalité : Anne Trulove ou le vrai amour, Tom Rakewell ou le débauché, le roué, Nick Shadow ou le fantôme, Mother Goose ou l’oie (qui n’est pas blanche).• Trulove, basse• Anne Trulove, sa fille, soprano• Tom Rakewell, soupirant d’Anne, ténor• Nick Shadow, baryton• Mother Goose, tenancière de maison close, mezzo-soprano• Baba la Turque, femme à barbe dans un cirque, contralto• Sellem, commissaire-priseur, ténor• Gardien de l’hospice, basse• Prostituées, mauvais garçons,domestiques, citadins, aliénés, chœurs

Pistes de travail Étudier les noms des personnages. Les élèves commenceront par traduire les noms des personnages de The Rake’s Progress. Ils commenteront la portée symbolique de ces noms. Ils pourront étudier dans un second temps le sens des patronymes connus en littérature : Candide, Pangloss dans Candide de Voltaire ; Thomas Diafoi-rus, Géronte chez Molière ; Claude Gueux chez Hugo ou encore Chérubin chez Beau-marchais. Enfin, l’enseignant les invit-era à comprendre que ces symboles con-struisent des typologies de personnages. Étudier un personnage. On peut choisir le personnage central de l’opéra : Tom Rakewell. On pourra insister sur ses moments de doute, son mal de vivre après avoir suivi Nick. On mettra en valeur la dimension initiatique de la « carrière » de Tom, une initiation vers le mal et la corruption. L’objectif sera de nu-ancer les conclusions tirées suite à l’étude des personnages : si Tom appartient à la ty-pologie des faibles, des naïfs, il trouve un peu de profondeur psychologique par ses doutes et ses rêves.

4) Les grands thèmes

L’œuvre s’inscrit au Carrefour du mythe de Don Juan et celui de Faust.a) Points communs et oppositions avec le Don Giovanni de MozartLes protagonistes féminins portent le prénom d’Anne dans les deux cas. Ce sont des femmes aimantes, sincères et fidèles. Anne Trulove est cependant plus proche de Dona Elvire avec qui elle partage un amour éternel qui se veut salvateur pour le héros. Les jeunes filles sont éconduites par un fiancé instable et infidèle. Le thème central de l’œuvre est la vie d’un débauché comme dans Don Giovanni. La scène du cimetière rappelle celle de l’invitation à dîner du Commandeur.

Par ailleurs Tom est bien loin de Don Giovanni : il paraît plus une marionnette inerte et passive qu’un grand séducteur. Ses seuls exploits de séducteurs se résument à une initiation dans une maison close et à un mariage avec une femme à barbe. Tom Rakewell se laisse influencer par Nick Shadow, son mauvais génie dans l’opéra, tandis que Don Giovanni est le seul instrument de sa propre perte comme c’est le cas pour Tom dans les gravures de Hogarth.b) L’influence de Faust de GoetheSi Tom peut être comparé à Faust pour sa faiblesse, Nick Shadow peut l’être à Méphistophélès. Il est une figure diabolique qui voudra acheter l’âme de Tom. La partie de cartes de la scène II de l’acte II se joue avec le diable. Ne pouvant admettre sa défaite, Nick se venge en le frappant de folie. Tout au long de l’opéra, Nick incarnera le mal : il entraîne Tom dans la maison de Mother Goose ; il propose le mariage avec Baba la Turque ; c’est encore lui qui vient présenter la machine « à pains », dernier instrument de la chute de Tom.

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Nick est celui qui sépare Tom d’Anne, qui corrompt moralement Tom puis qui provoque la chute sociale et économique. À la fin, Tom n’est plus lui-même : après avoir tout perdu, il perd encore la raison et son identité.

La scène finale durant laquelle Tom retrouve Anne, sa « Vénus » peut faire penser aux relations passionnées de Faust avec Hélène. Par contre, Marguerite sauvera son âme de Méphistophélès alors qu’Anne finira par s’éloigner avec son père. Hélène et Vénus sont deux figures archétypales de la féminité et de la mythologie.

On peut consulter une analyse plus fouillée de l’influence de ces deux mythes sur le site indiqué dans les Ressources à la fin du document cf. source n°5.c) Les références bibliquesOn peut en saisir deux : l’une qui renvoie à la multiplication des pains et l’autre au jardin d’Éden.

La machine à « pains » présentée par Nick dans la scène III de l’acte II est censée transformer des pierres en pain. On y voit une allusion directe à l’épisode de la Bible durant lequel le Christ multiplie les pains dans le désert. L’extrait ci-dessous est tiré de la Bible de Jérusalem :

1413 L’ayant appris, Jésus se retira en barque dans un lieu désert, à l’écart ; ce qu’apprenant, les foules partirent à sa suite, venant à pied des villes.14 En débarquant, il vit une foule nombreuse et il en eut pitié ; et il guérit leurs infirmes.15 Le soir venu, les disciples s’approchèrent et lui dirent : « L’endroit est désert et l’heure est déjà passée ; renvoie donc les foules afin qu’elles aillent dans les villages s’acheter de la nourriture. »16 Mais Jésus leur dit : « Il n’est pas besoin qu’elles y aillent ; donnez-leur vous-mêmes à manger. » –17 « Mais, lui disent-ils, nous n’avons ici que cinq pains et deux poissons. » Il dit :18 « Apportez-les-moi ici. »19 Et, ayant donné l’ordre de faire étendre les foules sur l’herbe, il prit les cinq

pains et les deux poissons, leva les yeux au ciel, bénit, puis, rompant les pains, il les donna aux disciples, qui les donnèrent aux foules.20 Tous mangèrent et furent rassasiés, et l’on emporta le reste des morceaux : douze pleins couffins !21 Or ceux qui mangèrent étaient environ cinq mille hommes, sans compter les femmes et les enfants.Matthieu 14,13-21

Tom a ce désir d’être un dieu et de créer, de transformer la matière, de venir en aide aux pauvres pour regagner l’amour d’Anne mais ce désir se double de cupidité.

Le jardin d’Éden est évoqué avec le jardin des Trulove au début de l’opéra. Il est le lieu de l’amour et de l’innocence. La toile peinte du spectacle reproduite ci-dessous renvoie à l’univers du jardin avec deux amoureux et une maison en arrière-plan. Le jardin est le bonheur, le salut ; il est associé au printemps dans une atmosphère idyllique que l’on ne retrouvera qu’à la fin de l’opéra. Cet Éden s’oppose à la ville, au monde, au péché.

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d) Les références mythologiquesOn s’en tiendra aux personnages d’Adonis et de Vénus. Adonis est un jeune homme d’une exceptionnelle beauté, aimé à la fois de Vénus (Aphrodite), la déesse de l’amour et de Proserpine (Perséphone), la déesse des Enfers.

Pistes de travail Comprendre l’intertextualité d’une œu-vre. Afin que les élèves saisissent les ré-férences littéraires de The Rake’s Progress, il convient de donner un corpus aux élèves comprenant le Don Juan de Molière et en particulier (III, 5), (IV, 8) et (V, 5 et 6) où Don Juan rencontre la statue du com-mandeur ; (IV, 6) où Élvire tente encore de sauver Don Juan. Le mythe de Faust sera abordé par la lecture d’extraits de Goethe ou l’écoute du Faust de Gounod. Enfin la lecture de la Genèse et l’extrait de l’évangile selon Saint Mathieu présenté ci-dessus, compléter-ont cette approche. Si l’objectif premier est la pleine compréhension de l’œuvre The Rake’s Progress, l’objectif suivant est de saisir la notion d’intertextualité, inhérente à toute œuvre artistique. Approfondir un thème littéraire. Si on veut développer le thème du pacte avec le diable, on peut s’appuyer sur Le Miracle de Théophile de Rutebeuf (XIIIe siècle, Saint Théophile est soumis aux tentations di-aboliques), de Balzac et La Peau de chagrin ou encore d’Oscar Wilde et Le portrait de Dorian Gray.

III. Un opéra1) Les voix

Dans un opéra ou dans toute œuvre lyrique, les voix s’expriment en solo, en duo (ou plus) ou en formation de groupe : le chœur. Les voix se divisent en 6 grandes catégories : trois pour les femmes (Soprano, Mezzo-soprano et Contralto) et trois pour les hommes (Ténor, baryton et

basse). Dans les deux cas, on va de la voix la plus aiguë à la plus grave.

Pistes de travail

Apprendre à écouter : on peut commencer par l’écoute de plusieurs extraits afin de faire reconnaître aux élèves les différentes voix et les personnages. Acte I morceau n° 3 : Tom « here I stand… Since it is not by merit, acte I morceau n° 5 : Shadow “fait Lady, gracious gentlemen”, acte I morceau n° 19 : Anne “My father ! Can I desert him… I go, I go to him”.

2) Le chef d’orchestre

On rappellera le rôle du chef d’orchestre aux élèves : guider les musiciens et on leur demandera de voir comment il dirige les artistes (mains, baguettes, grands gestes…).

3) Les instruments

On pourra observer d’autant plus aisément l’orchestre et le chef d’orchestre que la scénographe les place sur scène face aux spectateurs. On aura donc loisir de compter le nombre de musiciens (petit ou grand ensemble), de noter la localisation des différents instruments de part et autre du chef (où sont les cordes frottées, les cuivres, les percussions…), et d’étudier plus en détail la composition précise de l’ensemble (combien de violons, d’alto…)

IV. La mise en scène1) La scénographie

Le plus étonnant sans doute dans le dispositif scénique est l’emplacement de l’orchestre. Lors d’un opéra, il figure dans la fosse d’orchestre sous la scène et le spectateur ne perçoit que le haut du chef d’orchestre de dos. Or l’orchestre figure au fond de la scène devant un mur blanc. Il

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faut se représenter deux lignes formant un angle droit pointant vers le fond de la scène. Ces lignes sont en réalité un muret blanc sur lequel évoluera le chœur.

Devant le muret, au centre de la scène, une estrade, blanche elle aussi, carrée avec deux petits escaliers placés en diagonale (devant et au fond). Deux des côtés de l’estrade sont parallèles aux deux murs du fond.

Cette forme de l’estrade est reprise par un autre parallélogramme blanc, plus petit, suspendu dans le fond et pouvant figurer une source lumineuse.

Au-dessus du muret blanc, un rideau noir.

On saisira ce dispositif dans cette photographie prise dans la scène III de l’acte III alors que le commissaire-priseur vend aux enchères les biens de Tom.

En dehors de cette estrade blanche, on notera deux chaises type Knoll, blanches, elles aussi, et des tableaux suspendus dans l’appartement de Tom, une fois qu’il est marié avec Baba. Ces tableaux sont des natures mortes, des oiseaux ; ils côtoient un cadre vide : est-ce la métaphore de la vacuité de la vie de Tom et la facticité de leur couple ?

Si on revient à l’estrade, elle permet de mettre en valeur un personnage (Mother Goose seule, allongée dans une position lascive, offerte aux désirs des hommes), ou de séparer certains personnages (Acte II, scène II, Tom est aux côtés de Baba à jardin tandis qu’Anne est à cour : l’estrade métaphorise tout ce qui les sépare désormais).

Un dernier procédé est employé dans la scénographie : une toile illustrée d’un dessin en noir et blanc descend des cintres devant l’estrade à chaque changement de décor, soit 7 dessins en tout qui renvoient aux six lieux différents de l’opéra (le jardin de la maison des Trulove, une maison close, la maison de Tom à Londres, une rue, un cimetière, une maison de fous). Le dessin de gauche évoque le jardin des Trulove et le temps du bonheur.

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En arrière-plan de la photographie de droite, on peut découvrir un intérieur dans lequel un homme fait face à une femme autour d’une table ; cela figure le couple Tom-Baba chez eux, sans qu’aucune tendresse ne se dégage du couple.

Outre ce qui est constitutif au décor, deux accessoires sont importants :

– un dessin tenu par Nick qui présente Baba à Tom et ce un peu à la manière des médaillons des femmes aimées d’antan ou des médaillons réalisés pour les rois et qui leur présentaient les reines putatives. Ici le dessin prend une teneur ironique.

– la carte de la Dame de cœur brandie par Nick lors de la scène dans le cimetière comme on le voit ci-dessous.

Quant aux jeux de lumière, on remarquera surtout le carré blanc suspendu qui s’éclaire pour former d’abord un clair de lune puis une flèche.

2)Les costumes

Les costumes reprennent le jeu sur le noir et blanc sensible dans toute la scénographie. Classiquement, les teintes claires (imperméable beige et robe blanche pour Anne, tenue crème de Tom au début et dans l’asile) renvoient au bien et à la pureté tandis que les teintes sombres sont plutôt du côté du mal et de la perversion (robe noire de Baba, tenue sombre de Mother Goose, de Nick bien sûr.). On remarquera que Tom, si il est tout habillé de blanc dans le premier acte, revêt une chemise sombre dès l’acte II. Il ne retrouve une tenue claire que dans la dernière scène alors qu’il est devenu simple d’esprit.

Les musiciens sont eux aussi habillés de blanc, tenue peu traditionnelle chez les musiciens en concert.

Les costumes sont résolument modernes et simples. Ils ne renvoient pas à cet Angleterre du XVIIIe siècle évoqué par Stravinsky dans son opéra. Les hommes portent polo et costume ou manteau trois quarts, les femmes présentent des vêtements plus variés. Anne fait penser à une jeune fille des années 1960 avec une

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robe droite à ceinture, sans manches et col rond, bandeau dans les cheveux lâchés. Mother Goose s’exhibe dans un pantalon et une veste moulants, en cuir ; Baba, femme publique et mondaine, arborent une robe longue noire, décolletée, un bibi bleu nuit assorti à une étole légère.

Le seul personnage qui offre une note de couleur chaude – de l’orange – est le commissaire-priseur Sellem.

3)Le jeu des chanteurs

On peut trouver le jeu des chanteurs assez statique. Tout tourne autour de l’estrade : tantôt les acteurs y sont allongés ou assis, tantôt ils s’y accoudent, tantôt ils se dressent de part et d’autre du socle.

On marque les oppositions entre les personnages en les séparant par l’estrade. Nick Shadow figure souvent debout – position de dominant- ou tout du moins derrière Tom pour rendre sensible son influence, la façon qu’il a d’agir sur Tom. Dans la scène I de l’acte I, Tom fait des gestes immédiatement repris par Nick comme s’il en était l’instigateur. Tom est comme une marionnette qui agit sous l’impulsion de Nick. Chez Mother Goose, on relève une attitude comparable : Nick est derrière Tom, tout proche et l’incite à la débauche. Il se positionne en voyeur, un peu pervers.

Quand il brandira la machine à transformer les pierres en pain, il apparaîtra sur le muret tel un deus ex machina.

Enfin dans la scène finale, à l’asile de fous, Tom est à terre, semblant malaxer, modeler de la terre. Se prend-il pour un pygmalion qui voudrait donner vie à sa Vénus ? Est-il retombé en enfance et joue-t-il ?

Pistes de travail Comprendre les choix du metteur en scène. On demandera aux élèves de justi-fier le parti pris du metteur en scène qui situe l’action dans un monde moderne et non dans celui d’une Angleterre du XVIIIe. Analyser la scénographie. Les élèves identifieront les éléments du décor, diront s’ils leur paraissent matière à jeu ou seulement écrin du jeu. On les invitera ainsi à devenir des spectateurs critiques. Analyser le jeu des chanteurs. Les élèves noteront les places occupées par les personnages dans l’espace scé-nique, les jeux de regard, la façon dont ils caractérisent leur personnage. Rédiger un article de presse. Les élèves réaliseront une critique du spectacle sous forme d’article, dans laquelle ils feront la synthèse des trois analyses précédentes.

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Sitographie

• Site où l’on peut télécharger l’opéra, certains airs ou la totalité :– http://www.qobuz.com/telechargement-album-mp3/Igor-Stravinski-The-Rake-s-Progress-Integrale/Classique-Opera-integrale/Igor-Stravinski-Musique-moderne/Naxos/default/fiche_produit/id_produit-0747313326624.html• On y trouve la description d’un tableau acquis par Le Louvre représentant le jeune Tom Rakewell– http://www.louvre.fr/media/repository/ressources/sources/pdf/src_document_53751_v2_m56577569831204175.pdf• Les 8 gravures qui inspirèrent Stravinski :– http://www.artoftheprint.com/artistpages/hogarth_william_arakesprogresscompletesetofeight.htm• Cinq des huit gravures avec une description précise et quelques explications (qui diffèrent d’ailleurs parfois par rapport au site précédent) :– http://www.wittert.ulg.ac.be/fr/flori/opera/hogarth/hogarth_roue.html• Site où on a accès au livre de Andrea Fabiano À travers l’opéra : parcours anthropologiques et transferts dramaturgiques à partir de la page 134 à 148 :– http://books.google.fr/books?id=Y5MkbI24-98C&pg=PA138&lpg=PA138&dq=william+hogarth+et+la+carri%C3%A8re+d’un+libertin&source=bl&ots=ivM1RPzvCM&sig=lAuFt1xdREDLnlbQChZyKrDjK7Q&hl=fr&ei=9kGqSsb7N5ONjAf8k6HqBw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=6#v=onepage&q=william%20hogarth%20et%20la%20carri%C3%A8re%20d’un%20libertin&f=false

V. Ressources

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Bibliographie

• Marcel Marnat - Starvinsky, Éditions du Seuil.• Alexandre Tansman - Igor Stravinsky, Éditions! Écrit en 1947, jamais réédité depuis sa parution, l’ouvrage d’Alexandre Tansman sur Igor Stravinsky est le fruit de l’amitié développée entre les deux musiciens à la faveur de leur exil américain, à Hollywood, durant la Seconde Guerre mondiale. Guidé par une intime connaissance de l’œuvre de Stravinsky, il offre une analyse critique d’une acuité et d’une humanité inégalées parmi les innombrables essais consacrés au compositeur russe. Pour Tansman, la « révolution réactionnaire » imprimée par Igor Stravinsky (1882-1971), sa quête insatiable – et exemplaire – d’une perfection purement musicale, fait de lui l’un des géants de l’art occidental, l’égal d’un Bach ou d’un Léonard de Vinci.

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Discographie Version dirigée par le compositeur• Anne Trulove : Judith RaskinTom Rakewell : Alexander YoungFather Trulove : Don GarrardNick Shadow : John ReardonMother Goose : Jean ManningBaba la Turque : Regina SarfatySellem : Kevin MillerChœur Sadler de l’Opéra du Pays de GallesRoyal Philharmonic OrchestraDirection : Igor StravinskyEnregistré à Londres en juin 1964. SONY CLASSICAL SM2K 46 299Versions de référence• Anne Trulove : Dawn UpshawTom Rakewell : Jerry HadleyFather Trulove : Robert LloydNick Shadow : Samuel RameyMother Goose : Anne CollinsBaba la Turque : Grace BumbrySellem : Steven ColeChœur et Orchestre de l’Opéra de LyonDirection : Kent NaganoEnregistré à l’Opéra de Lyon en juillet 1995 et mars 1996. ERATO 0630-1271-2• Anne Trulove : Deborah YorkTom Rakewell : Ian BostridgeFather Trulove : Martin RobsonNick Shadow : Bryn TerfelMother Goose : Anne HowellsBaba la Turque : Anne Sofie von OtterSellem : Peter BronderMonteverdi ChoirOrchestre Symphonique de LondresDirection : John Eliot GardinerEnregistré à Londres en juin 1997. DGG

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