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DOSSIER HISTOIRE DES ARTS CLASSE DE 3° / SEQUENCE N°2 M. ARRIZABALAGA Thématique d’enseignement : Arts, Techniques et expressions / Lhomme et la machine Problématique : Les représentations artistiques du productivisme des années 30 Objet d’étude : « Les Temps Modernes » (1936) de Charlie Chaplin Partie 1 - Lauteur : Charlie Chaplin Charles Spencer Chaplin, Jr., dit Charlie Chaplin, est un acteur, réalisateur, producteur, scénariste, écrivain et compositeur britanique à Londres le 16 avril 1889 et mort le 25 décembre 1977 à Corsier-sur-Vevey, en Suisse. Par son jeu de mime et de clownerie, il a su se faire remarquer, devenir l'un des plus populaires acteurs d'Hollywood et réaliser des courts puis des longs métrages qui l'ont rendu célèbre. Charlie Chaplin fut l'un des personnages les plus créatifs de l'ère du cinéma muet. Réalisateur, scénariste, producteur, monteur, et même compositeur de la musique de ses films. Sa carrière a duré plus de soixante-cinq ans, du music-hall en Angleterre, jusqu’à sa mort, en Suisse. Inspiré par l'acteur burlesque français Max Linder, son personnage Charlot, pour les francophones, The Tramp (le vagabond) dans les pays anglo-saxons, apparaît pour la première en 1914. C'est un sans domicile fixe qui a des manières raffinées dignes d'un gentleman, muni d'une canne de bambou, coiffé d'un chapeau melon, vêtu d'une veste étriquée et d'un pantalon qui tombe sur des chaussures trop grandes. Cette allure lui vaut la réputation de « vagabond » misérable et roué, asocial et obstiné, révolté et sentimental. Après la crise économique des années 1930 et l'arrivée du parlant, Chaplin modifie son personnage, puis l'abandonne dans ses longs métrages des années 1940 et 50, dans lesquels il continue (sauf pour son dernier film) à tenir les rôles principaux, ceux de personnages à la fois comiques, révoltés et sentimentaux, dénonçant l'injustice. Cet engagement social lui vaut des accusations de sympathies communistes lors de la période du maccarthysme expliquant son exil vers la Suisse jusqu’à la fin de sa vie. Films notables : Le Kid, La Ruée vers lor, Le Crique, Les lumières de la ville, Le Dictateur, Monsieur VERDOUX Site officiel : www.charliechaplin.com (Biographie et Filmographie détaillées)

Thématique d’enseignement : Arts, Techniques et ...vsevolod.zaderatsky.free.fr/IMG/pdf/Les_temps_modernes-2.pdf · à Londres le 16 avril 1889 et mort le 25 ... Les lumières de

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DOSSIER HISTOIRE DES ARTS CLASSE DE 3° / SEQUENCE N°2 M. ARRIZABALAGA

Thématique d’enseignement : Arts, Techniques et expressions / L’homme et la machine

Problématique : Les représentations artistiques du productivisme des années 30

Objet d’étude : « Les Temps Modernes » (1936) de Charlie Chaplin

Partie 1 - L’auteur : Charlie Chaplin

Charles Spencer Chaplin, Jr., dit Charlie Chaplin, est un acteur, réalisateur,

producteur, scénariste, écrivain et compositeur britanique né

à Londres le 16 avril 1889 et mort le 25 décembre 1977 à Corsier-sur-Vevey,

en Suisse. Par son jeu de mime et de clownerie, il a su se faire remarquer, devenir l'un

des plus populaires acteurs d'Hollywood et réaliser des courts puis des longs

métrages qui l'ont rendu célèbre.

Charlie Chaplin fut l'un des personnages les plus créatifs de l'ère du cinéma

muet. Réalisateur, scénariste, producteur, monteur, et même compositeur de la musique

de ses films. Sa carrière a duré plus de soixante-cinq ans, du music-hall en Angleterre,

jusqu’à sa mort, en Suisse.

Inspiré par l'acteur burlesque français Max Linder, son

personnage Charlot, pour les francophones, The Tramp (le vagabond)

dans les pays anglo-saxons, apparaît pour la première en 1914. C'est

un sans domicile fixe qui a des manières raffinées dignes

d'un gentleman, muni d'une canne de bambou, coiffé d'un chapeau

melon, vêtu d'une veste étriquée et d'un pantalon qui tombe sur des

chaussures trop grandes. Cette allure lui vaut la réputation de

« vagabond » misérable et roué, asocial et obstiné, révolté et sentimental.

Après la crise économique des années 1930 et l'arrivée du parlant, Chaplin modifie son

personnage, puis l'abandonne dans ses longs métrages des années 1940 et 50, dans lesquels

il continue (sauf pour son dernier film) à tenir les rôles principaux, ceux de personnages à la

fois comiques, révoltés et sentimentaux, dénonçant l'injustice. Cet engagement social lui

vaut des accusations de sympathies communistes lors de la période du maccarthysme

expliquant son exil vers la Suisse jusqu’à la fin de sa vie.

Films notables :

Le Kid, La Ruée vers l’or, Le Crique, Les lumières de la ville, Le Dictateur, Monsieur VERDOUX

Site officiel : www.charliechaplin.com (Biographie et Filmographie détaillées)

Partie 2 – L’œuvre dans son contexte historique

Chaplin parcourt le monde pendant seize mois. De retour à New-York en 1932, il

observe les conséquences sociales et économiques de la Grande Dépression de 1929,

qui a laissé sept millions de personnes sans emploi en deux ans.

« Les temps modernes » se situe donc dans le contexte de la crise des années

trente. Suite au Krach Boursier de 1929, les États-Unis, le pays le plus industrialisé et

urbanisé de l'époque, sombrent dans une crise économique et sociale, rendant les

conditions de vie des classes ouvrières quasi-insoutenables.

Pour se protéger de la faillite, les grands entrepreneurs, mettent en place

l'organisation scientifique du travail : Le Taylorisme, instauré par Taylor, a pour

objectif de rendre le travail de l'ouvrier le plus performant possible, par exemple en

rationalisant le travail par la division des taches, ou par la mise en place de travaux

répétitifs afin d'éviter tous gestes inutiles.

En 1913, l’industriel Ford applique ce mode de production dans son usine

automobile de Détroit où il fabriquera le célèbre Modèle T. L’originalité du procédé

réside dans l’installation à mi-hauteur de corps d’homme d’un convoyeur qui déplace

d’un poste de travail à un autre le véhicule en cours de montage. Le travail étant

apporté à l’ouvrier, celui-ci n’a plus qu’à exécuter les opérations limitées et strictement

définies qui lui ont été allouées. Ce précédé est efficace : le temps de montage est divisé

par douze en 1920 !

Ce film se veut ainsi une satire sociale où Chaplin exprime sa rancœur contre la

vie mécanisée et standardisée, mettant en scène le personnage de charlot luttant

pour survivre dans le monde industrialisé. De plus, il s'agit du premier film,

ouvertement politique de Chaplin, dans lequel il apparaît comme une victime de la

société, mais osant se moquer à l'occasion de ceux qui l'opprime.

Il s’agit du dernier film de Chaplin avant le début de la seconde guerre

mondiale, il dépassait le drame individuel et annonçait la tragédie sociale. Ce n'était

plus la destinée d'un homme qui était en cause, mais le système social tout entier.

Chaplin y aborde ainsi des sujets comme le chômage et d'autres conséquences du

capitaliste. Il y démontre un mécanisme inhumain de la production ; cet

engagement lui a valu d’être taxé de communiste aux USA, et la diffusion de son film interdite en Allemagne.

<< Les temps modernes est bien est bien plus qu'une satire de la machine : c'est une vision

plus subtile de ce monde moderne où l'homme, jouet de la machine dont il ne connaît qu'un rouage,

de lois mystérieuses, de mouvements politiques dont il ignore la portée, sent le réel lui échapper et

poursuit comme une chimère un rêve qui devrait être à sa portée. Ce sévère réquisitoire est

exprimé par le chemin de l'art le plus accessible aux foules. Une comédie dont nous avions perdu la

qualité qui s'appelle la pantomime, art véritable qui se passe de faux artifices et n'appartient

qu'aux grands artistes>>.

Critique du Figaro, le 12 Février 1936

Partie 3 – L’œuvre dans son contexte culturel

« Les Temps Modernes » sortit en 1936, est le dernier film « muet » de Chaplin. Ce film est souvent perçu

comme l'une de ses plus grandes réussites cinématographique du célèbre cinéaste. Il n'intègre que quelques

scènes dialoguées, l'essentiel du film restant muet; on le classe ainsi dans la catégorie du film sonore.

Le cinéma sonore allie images en mouvement et son. Il convient de distinguer cette

expression de celle de cinéma parlant. En effet, la sonorisation n'est pas toujours passée par la

parole, notamment à ses débuts. En effet, dès les premiers temps du cinéma, même si les films

étaient essentiellement muets, leur projection était souvent accompagnée de sons : bruitages

réalisés en direct, bonimenteurs, systèmes expérimentaux de synchronisation sur disque,

musiciens d'accompagnement (illustration ci-dessous).

Charlie Chaplin commence la préparation de ce film en 1934, en l'imaginant comme son premier film

parlant. Mais, finalement déçu du résultat, il décide de seulement y intégrer des effets sonores, afin de

suivre les importantes progressions du cinéma à cette époque.

Il déclara à propos des progrès techniques dans le cinéma « Je donne six mois au

parlant. Au maximum une année. Après ce sera terminé. » et ajouta même « Ajouter des

paroles à l'un de mes films reviendrait à ajouter de la peinture à une statue ».

Dans ce film, il revêtit pour la dernière fois, le rôle de Charlot. Cette dernière apparition du fameux

personnage au cinéma, est du au fait que selon Chaplin, '' Charlot ne peut être que muet ''.

Partie 4 – Présentation de l’œuvre

Les Temps modernes est une comédie dramatique américaine de Charlie Chaplin, sortie

en 1936. Il s'agit du dernier film muet de son auteur et le dernier qui présente le personnage

de Charlot, lequel lutte pour survivre dans le monde industrialisé. Le film est une satire du

travail à la chaîne et un plaidoyer contre le chômage et des conditions de vie d'une grande

partie de la population occidentale lors de la Grande dépression. Conditions imposées, selon Chaplin,

par les gains d'efficacité exigés par l'industrialisation des temps modernes.

Synopsis

Le Film « Les Temps modernes » montre la vie d'un ouvrier d'usine, employé sur une chaîne de production. Après

avoir été soumis à divers mauvais traitements (gavé par une machine ou contraint à visser des écrous à un rythme effréné

sur une chaîne de montage accélérée) Charlot est atteint d'une dépression nerveuse. Il est alors envoyé à l'hôpital.

Après son rétablissement, devenu chômeur, Charlot est arrêté, par erreur, pour avoir fomenté une

manifestation communiste, alors qu'il tentait en fait simplement de restituer un drapeau tombé d'un véhicule de livraison.

En prison, il ingère accidentellement de la cocaïne, la prenant pour du sel. Dans l'état délirant qui s'ensuit, il est

mêlé à une évasion à laquelle il met fin en mettant KO les autres condamnés. Il est alors acclamé en héros par les geôliers et

libéré. Pourtant il se sent heureux en prison et voudrait y demeurer. Libéré contre sa volonté, il découvre combien la vie est

rude, et rêve de retrouver sa confortable geôle après avoir provoqué une catastrophe sur un chantier naval.

Il rencontre alors dans la rue une orpheline (la «gamine»), qui fuit la police après avoir volé un pain pour se nourrir.

Pour sauver la jeune femme et retourner en prison, Charlot ment à la police et prétend être le voleur. Cependant, un témoin

révèle la supercherie et Charlot est libéré.

Rêvant d'une vie meilleure, Charlot obtient un emploi de gardien de nuit dans un grand magasin, introduit la gamine

dans celui-ci et tombe sur des cambrioleurs. Il se rend compte qu'il s'agit de ses anciens compagnons d'usine et sympathise

avec eux. Se réveillant le lendemain matin dans un tas de tissus, il est arrêté une fois de plus.

Dix jours plus tard, la gamine l'emmène dans une nouvelle maison au bord d'un étang, une cabane délabrée qu'elle

admet « ne pas être Buckingham Palace », mais qui fera l'affaire. Le matin suivant, Charlot apprend l'ouverture d'une

nouvelle usine et se rend immédiatement sur les lieux. Par sa faute, son patron est accidentellement piégé dans une machine,

mais parvient finalement à s'en extirper. Les autres travailleurs décident de mener une grève. Lançant accidentellement une

brique sur un policier, il est encore arrêté.

Deux semaines plus tard, il est relâché et apprend que la gamine a trouvé un emploi de danseuse dans un bar. La

jeune femme essaie de lui fournir un travail de chanteur dans ce même restaurant. Le soir, il devient un serveur efficace, et

bien que se trompant entre la porte «in» et «out» de la cuisine, il réussit laborieusement à servir un canard rôti. Pendant son

spectacle, il perd ses manchettes sur lesquelles la gamine avait écrit les paroles d'une chanson que le patron lui avait

demandé de chanter, mais se rattrape en improvisant un charabia et un numéro de pantomime. Sa représentation se révèle

un vrai succès. Quand la police arrive pour arrêter la gamine, recherchée par la police des mineurs, ils s'échappent à nouveau.

Finalement, arpentant une route à l'aube, on les voit se diriger vers un futur incertain, mais plein d'espérance.

Fiche technique du film

Titre original: Modern Times

Réalisation : Charlie Chaplin

Scénario : Charlie Chaplin

Sociétés de production : Chaplin - United Artists

Producteurs : Charlie Chaplin

Musique : Charlie Chaplin (emprunts musicaux : Hallelujah, I'm a Bum, Prisoners'Song (Massey), How dry am I, In

the evening by the Moonlight (Bland) et Je cherche après Titine (Duncan - Daniderff))

Photographie : Roland Totheroh, Ira Morgan

Montage : Charlie Chaplin

Pays : États-Unis

Format : 35 mm, 1,33:1

Genre : Comédie

Durée : 87 minutes

Dates de sortie : États-Unis : 5 février 1936 // France : 24 septembre 1936

Distribution

Charlie Chaplin : un ouvrier

Paulette Goddard : l'enfant

Henry Bergman : le patron du restaurant

Tiny Sandford : Big Bill/un ouvrier

Chester Conklin : le mécanicien

Hank Mann : le propriétaire du cabaret

Stanley Blystone : le père de la gamine

Al Ernest Garcia : le Président de l'Electro Steel Corp

Richard Alexander : un prisonnier

Cecil Reynolds : l'aumônier

Mira McKinney : la femme de l'aumônier

Murdock MacQuarrie : un prisonnier

John Rand : un prisonnier

Wilfred Lucas : le jeune officier

Edward LeSaint : le shérif

Sammy Stein : le contremaître

Juana Sutton : la femme qui a des boutons sur sa robe

Ted Oliver : l'assistant de Billows

Gloria DeHaven : une gamine (non créditée)

Partie 5 – Lecture de l’œuvre (Scène des Machines)

Problématique d’étude

Les représentations artistiques du productivisme des années 30

Comme exposé précédemment, le film « les temps modernes » de Charlie Chaplin s’intègre parfaitement

dans cette problématique d’étude. Charlie Chaplin y critique la société des années 30, notamment les rouages

du capitalisme et l’illustration de ce productivisme poussé à l’extrême : le travail à la chaîne.

Ce thème apparaît essentiellement dans la première partie du film.

Chaplin y montre un ouvrier, Charlot, soumis avec ses collègues à des

cadences de travail toujours plus contraignantes.

Le patron donne des ordres à son contremaître depuis son bureau pour

qu’il accélère le rythme : « Max, plus vite ! ». Un ingénieur invente même une

machine qui permettrait à l’ouvrier d’être nourri sans quitter son poste de

travail dont Charlot en sera le cobaye pour l’expérimenter.

L’ouvrier est déshumanisé comme le souligne également

la scène d’ouverture qui met en parallèle un troupeau de

moutons et des ouvriers sortant du métro pour rejoindre

leur usine, pressés car extrêmement encadrés par leur

direction.

Véritable critique de la société moderne, nous pouvons

constater à travers l'une des séquences les plus connues, « la

scène des machines » comment Chaplin s'emploie à mettre en

œuvre son sens critique à travers un comique populaire.

Des gestes répétitifs et pénibles sont parodiés : Charlot serre des boulons

à longueur de journée, à une cadence si infernale qu'il en devient fou.

Cette scène d'anthologie, véritable métaphore de l'exploitation des ouvriers,

montre Charlot littéralement dévoré par les énormes engrenages de la machine.

Chaplin fait une fois de plus appel à ses grands talents de scénariste mais aussi d'acteurs. Il va

largement user le registre satirique en tournant en ridicule les excès du travail à la chaîne, allant jusqu'à

mettre en scène les accidents de travail, et la folie liée aux conditions de travail.

Ainsi, Chaplin utilise le procédé de l'hyperbole pour dénoncer la cadence du travail à la chaîne, le

rendant tout de même incroyablement crédible. En effet, le film utilise de nombreuses exagérations, souvent

associées comme dans cette scène aux talents d’acteur de Chaplin : expressions, mimes, grimaces, gestuelle...

Fin musicien, Chaplin s’est employé avec l’assistance d’Alfred Newman, à souligner cette scène par

une bande sonore adaptée et illustrative.

On pourrait nommer cette musique descriptive ou narrative (à l’image des poèmes symphoniques ou des

musiques de ballet) tant de nombreux phénomènes sonores accompagnent les actions de la scène :

o La Cadence rapide du travail est illustrée par un Tempo Rapide (Allegro/Presto)

o Le bruit des outils est figuré par l’utilisation d’un Métallophone

o La tension croissante de la tâche à accomplir est illustrée par un motif dissonant (désagréable à

l’oreille, sonnant faux) et une densité sonore crescendo (de plus en plus forte)

o La Chute de Charlot dans les rouages est accompagnée par un coup de Cymbale

o La Scène des rouages se distingue et se caractérise par une musique très enfantine, proche d’une

berceuse ou d’une musique féérique, interprétée au carillon (glockenspiel)

o A l’issue de cette scène, quand Charlot perpétue l’action consistant à visser les boulons, un court motif

dans un registre aigu apparaît à la flûte traversière, renforçant le caractère burlesque.

o A la « remontée » de Charlot, le mécanisme arrière de la machine est soutenu par un changement de

rythmique (on passe du binaire au ternaire, formule accélérant peu à peu)

o A la sortie des rouages, illustrant un Charlot quelque peu « sonné », la musique devient plus légère,

plus enlevée avec quelques accentuations dynamiques visant à soutenir son action…

A travers son film « Les Temps Modernes », Chaplin utilise ses

nombreux talents cinématographique (réalisateur, compositeur et acteur)

pour exprimer ses idées politiques : dénoncer ce qui pour lui, est un tort

dans le monde de son époque : le productivisme, le travail à la chaîne et

les conditions de vie des ouvriers.

Il va par l'utilisation de différents registres : le satirique, le

comique bien évidemment, mais aussi le pathétique, notamment lors d'une

scène où l'on peut voir une famille se séparer à cause des problèmes de

chômage. Chaplin a toujours considéré que le rire était une arme de

dénonciation très redoutable.

« Les Temps modernes » est un film de transition vers le cinéma parlant que va rejoindre Charlie

Chaplin avec son film suivant « Le Dicateur ».

Pour garder sa place de leader dans le monde du cinéma de cette époque, il y intégra

tout de même quelques éléments sonores grâce à l’évolution des technologies de l’époque

(machines tels le Chronophone, le Vitaphone) : bruitages, bande sonore plus aboutie, scènes

légèrement dialoguées et interprétation d’une chanson (The Nonsense Song) ce qui

d’ailleurs aurait pu être une autre problématique de ce dossier ou approche de cette œuvre

:

L’homme et la machine (Projet histoire des Arts Etablissement scolaire Saint-Genès, DNB 2014)

L’évolution des machines et des technologies : Du Cinéma Muet au Cinéma Parlant.

Partie 6 – Œuvre d’ouverture : « Detroit Industry »

o Auteur : Diego Rivera

o Date : 1932-1933

o Dimension : 5,39 m X 13,71 m

Il s’agit d’une partie d’une fresque monumentale de 27 panneaux couvrant 433 m²

o Lieu de conservation: Institut des Arts de Détroit

o Thème : industriel et politique

Type/école :

« Muralisme » : mouvement artistique né au Mexique dans les années 1920, caractérisé par la

réalisation de grandes peintures murales portant souvent un message politique

Le travail à la chaîne a suscité de nombreuses œuvres d’art, qu’elles soient satiriques (Les Temps modernes

de Ch. Chaplin), ou lyriques voire épiques, comme ces fresques murales de Diego Rivera, réalisées en 1932-1933.

L’importance historique de cette œuvre tient d’abord au fait que c’est Edsel Ford, président de l’entreprise

depuis 1919, qui a permis sa réalisation. En tant que président de la Commission municipale de Detroit, le fils

d’Henry Ford a accordé 10 000 dollars à Diego Rivera pour mener à bien ce projet. Il interviendra

régulièrement, au sein de la commission, pour donner son avis sur les esquisses que lui présentera l’artiste.

Diego Rivera a en effet préparé minutieusement son travail, en multipliant les visites des usines de la

Rouge River, pour étudier les installations industrielles, notamment les chaînes de montage. Comme dans

l’usine, il a représenté les ouvriers, disposés en poste de travail le long de la chaîne de montage. Ils vissent

et assemblent les pièces qui leur arrivent sur le convoyeur. Cette œuvre est donc une description relativement

fidèle du système de production fordiste.

Rivera a parfaitement rendu l’impression du mouvement des machines qui imposent leur cadence aux

hommes. Les ouvriers se penchent, tirent ou poussent les pièces en train d’être assemblées. Leurs postures et

les gestes semblent tous coordonnés, comme s’ils étaient les pièces d’une grande machine. Rivera voulait

montrer que les machines et les hommes ne faisaient qu’un dans le système fordiste, et qu’ils formaient un «

grand héros collectif ». C’est une vision héroïque du travail ouvrier.