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Thème 2 (E):
La monnaie et le financement de l’économie
Livre : chapitres 4/5 (P 74 à 113)
1 – Le financement de l’économie (P74/93)
Le but de ce 1er
point est de montrer qu’il existe pour les ménages, les entreprises et l’Etat,
des outils mis à leur disposition pour financer l’économie.
A – Les principes de financement de l’économie
1/ Besoins et capacités de financement
Document 1 P76
L'entreprise fait appel à de gros investisseurs pour financer son activité. Ici, Goldman Sachs,
une grosse banque américaine, qui devient actionnaire (=on détient une part du capital de
l’entreprise) de référence de cette entreprise.
Cette lever de fond apparaît indispensable pour développer l’activité de l’entreprise c’est-à- dire
créer de nouveaux jeux, attirer des salariés très qualifiés ou à fort capital humain et ainsi rester
leader.
On définira donc le financement de l’économie comme l’activité et les modalités utilisées
par les agents économiques pour se procurer les fonds nécessaires au développement de
leur activité.
On va donc voir apparaître dans le financement de l’économie la mise en relation d’agents à
capacités ou d’agents à besoin de financement.
Document 2 P76
On peut distinguer 2 types de comportements dans l’économie concernant les investissements
et les activités de financement :
Les agents à capacité de financement ou ACF : ce sont des agents dont les
revenus sont supérieurs aux dépenses et donc à leurs besoins de financement
autrement dit ceux dont le niveau d’épargne excède le niveau
d’investissement.
Les agents à besoin de financement ou ABF : c'est la situation inverse avec
des besoins de monnaie supérieurs à leur ressources car leur niveau
d’investissement excède leur niveau d’épargne.
Pour apprécier la situation des uns ou des autres, on va adopter 2 types de regard :
L’approche microéconomique : on se situe ici au niveau du comportement des acteurs et par exemple, certains ménages, s’ils achètent une maison sont considérés comme
des ABF et d’autres qui ont remboursé leurs crédits seront plutôt des ACF.
L’approche macroéconomique : on se situe au niveau de l’économie dans son
ensemble et globalement les ménages sont plutôt des ACF (épargne supérieure à
l’investissement). Par contre les entreprises ou l’Etat sont traditionnellement des
ABF …. et cette année encore plus avec les dégâts liés au Covid19 qui seront
financés sous forme de déficit public et donc de dette publique supplémentaire. Une
croissance économique négative ou récession de – 1.5% s’annonce pour 2020
contre +1.2 % de croissance qui était prévue.
Documents 3/4 P78
Ce schéma nous présente les relations qui existent dans l’économie entre les ABF et les ACF
dans le financement des investissements. Il est à connaître :
Les ACF offrent la monnaie de 2 manières différentes :
D'une part ils font des dépôts auprès des banques qui en utilisent
une partie pour accorder des crédits vers les ABF.
D'autre part ils ont la possibilité d'acheter des titres sous forme
d'actions ou d'obligations sur les marchés financiers.
Les ABF demandent la monnaie de 2 manières différentes :
D’une part, ils reçoivent les crédits accordés par les banques
D’autre part mais ils peuvent aussi émettre ou vendre des titres
aux ACF sur les marchés financiers sous forme d’actions et
d’obligations. Ce qui achète ces titres (les ACF) font ainsi des
placements financiers.
On retrouve cette logique dans le document 3 avec :
Des agents structurellement à capacité de financement : les ménages.
Des agents structurellement à besoin de financement : les sociétés non
financières (entreprises) et en plus depuis une 40aine d’années, les
administrations publiques centrales (l’Etat) avec le déficit public.
La France apparaît aujourd’hui dans ce document comme une économie en besoin de
financement qui dépend donc du reste du monde pour ce financer et notamment pour
financer le déficit de l’état.
2- Les taux d’intérêt, prix de la monnaie
Document 1 P78
Apparaisse ici différentes courbes concernant les taux d’intérêts dans l’union européenne avec de nombreuses variations à la hausse ou à la baisse.
Par exemple, à partir de 2008, en tendance (c'est-à-dire sur de nombreuses années cumulées),
les taux d’intérêts ont beaucoup baissé en Europe et ils sont aujourd’hui historiquement très
bas (autour de 1%). Des taux en baisse traduisent souvent une économie en difficultés car «
baisser les taux d’intérêt permet de relancer l’économie ».
Ils sembleraient donc que dans certains secteurs, la baisse des taux puissent constituer un atout,
ici c’est le cas de l’immobilier : plus les taux baissent et moins les emprunts sont couteux.
Document 2 P78
Le taux d’intérêt va donc constituer un élément clef de la situation économique car il met en
relation des situations et des comportements différents.
Le taux d’intérêt représente ainsi le prix de la monnaie, c’est-à-dire la somme que doit
verser un emprunteur à celui qui lui a prêté ses fonds disponibles.
Ce taux d’intérêt est un pourcentage qui correspond à une fraction du capital emprunté :
pour un emprunt à 3%, chaque fraction de 100€ de capital emprunté entraîne le paiement de 3€
d’intérêt, en plus des 100 euros à rembourser.
Le taux d’intérêt fait donc intervenir 2 types d’agents économiques :
Un agent à besoin de financement qui représente la demande de monnaie : il décide d’investir sans en avoir les moyens et emprunte des fonds. L’ACF lui rend un service
qu’il va rémunérer sous forme de taux d’intérêt en payant ce que l’on appelle les taux
d’intérêt débiteur. Cela concerne au niveau microéconomique, les ménages, les
entreprises ou l’Etat. Le débiteur est alors celui qui a une dette auprès de son
créancier.
Un agent à capacité de financement dépose ses fonds auprès d’une banque ou achète
des obligations. Il représente l’offre de monnaie. Il décide de sacrifier une
consommation présente et mérite donc d’être rémunéré. Il rend ainsi un service et
perçoit en échange les taux d’intérêt que verse son débiteur (la banque ou celui qui vend
les obligations pour se financer). On dit qu’il touche des taux d’intérêt créditeurs (il
gagne de l’argent) et il représente ainsi le créancier. Les taux d’intérêt perçus
permettent d’augmenter à terme son pouvoir d’achat en récompense de son effort
d’épargne immédiat et d’une consommation différée. Le taux d’intérêt rémunère
aussi le risque qui est prit par l’ACF (c’est le risque de ne pas être remboursé).
Le niveau des taux d’intérêts dépendra aussi de la confiance que l’on accorde au débiteur :
plus il y a un risque et plus le taux d’intérêt est élevé.
Enfin, le taux d’inflation est très important pour déterminer le taux d’intérêt : plus
l’inflation est élevée (les prix augmentent) et plus il y a un risque de voir la monnaie perdre de
sa valeur (1 unité monétaire donnera en échange moins de biens ou alors pour avoir la même
quantité de biens il faudra donner plus d’unités monétaires).
En période d’inflation, il se peut donc que l’argent remboursé à ACF est perdu de sa valeur et
parfois, le taux d’intérêt est même négatif (voir Doc 4).
Document 3 P79
On retrouve ici une version des
comportements agrégés des ABF et
ACF au niveau macroéconomique,
c'est-à-dire au niveau de l’économie
dans son ensemble.
Cela représente le marché des fonds
prêtables avec tous les ABF (la
demande de monnaie) et tous les ACF
(l’offre de monnaie). C’est le lieu de la
rencontre entre offre et demande de
monnaie.
Le taux d’intérêt représente le prix de
la monnaie et résulte de la
confrontation entre l’offre et la
demande de monnaie et donc, de sa
plus ou moins grande rareté.
La demande de monnaie (= la demande de fonds prêtables par les ABF) et l’offre de monnaie
(l’offre de fonds prêtables par les ACF) varient en fonction du taux d’intérêt :
plus le taux d’intérêt augmente et plus l’épargnant (= l’offre de monnaie ou
comportement de l’ACF) augmentera son épargne en renonçant à une consommation
immédiate.
inversement, plus le taux d’intérêt augmente et moins le demandeur de monnaie sera incité à demander du crédit car les remboursements, avec les taux d’intérêt inclus,
seront plus élevés.
dans le cas contraire, quand les taux d’intérêt diminuent, l’offreur de monnaie est
moins incité à différer sa consommation et à épargner alors que le demandeur de
monnaie est incité à plus recourir au crédit car les remboursements seront moins
onéreux.
La demande est donc une fonction décroissante du prix (le taux d’intérêt) : quand le prix
augmente, la demande diminue et inversement.
L’offre est une fonction croissante du prix : plus les taux sont élevés et plus l’offre
augmente et inversement.
Le prix de la monnaie est donc fonction de ces 2 comportements contradictoires et de la plus ou
moins grande rareté de la monnaie disponible sur le marché des fonds prêtables.
Document 4 P79
On distingue dans ce document les taux d’intérêt nominal et taux d’intérêt réel.
le taux d’intérêt nominal représente le taux d’intérêt exprimé en unités monétaires
auquel l’emprunteur a souscrit son crédit : par exemple 3% (j’emprunte 100 euros, je
paie 3 euros de taux d’intérêt en plus du remboursement de 100 euros). C’est donc le
taux qui intéresse celui qui emprunte au quotidien. C’est aussi le taux que présente les
banques à celui emprunte.
le taux d’intérêt réel : comme la monnaie perd de sa valeur, un emprunt à taux de 3%
contracté le 1er janvier permet au créancier de récupérer 103 euros le 31 décembre. Mais
si entre temps, l’inflation a été de 4%, un produit qui valait 100 euros le 1er janvier vaut
104 euros le 31 décembre. En récupérant 103 euros le 31/12, le créancier à perdu
approximativement 1% de pouvoir d’achat. Il ne peut plus consommer autant de
produits et il aurait mieux fait de commencer le 1er janvier et ne pas prêter ses fonds.
On retiendra donc approximativement le calcul suivant :
Taux d’intérêt réel = taux d’intérêt nominal – taux d’inflation.
La rigueur mathématique nous imposerait en fait de comparer ces 2 taux qui sont des suites
géométriques de la manière suivante :
Taux d’intérêt réel = taux d’intérêt nominal / taux d’inflation en % (voir TD P 91).
On peut donc bien avoir des taux d’intérêt réels négatifs en économie et celui qui :
- rembourse « gagne de l’argent » si les taux sont négatifs car il rembourse dans une monnaie
qui a perdu de sa valeur.
- a prêté « perd de l’argent » puisqu’il récupère des fonds qui ont perdu de leur capacité à
pouvoir être converti en pouvoir d’achat.
Conclusion : l’inflation favorise les emprunteurs et défavorise les prêteurs.
B – Le rôle des ménages dans le financement de l’économie
Documents 1/2/3 P80-81
Comme vu en début d’année ou dans la partie sur la protection sociale, les ménages perçoivent
ou paient les éléments suivants :
les revenus primaires avec les revenu du travail (salaires, droits d’auteur, honoraires)
+ les revenus du capital (intérêts des livrets, revenus des actions ou des obligations,
revenus de l’immobilier ou du foncier, placements divers) + les revenus mixtes
(revenus des agriculteurs, des artisans, des commerçants).
(moins) - les prélèvements obligatoires avec les impôts (TVA, impôt sur le revenu,
taxes, impôts locaux etc) et les cotisations sociales payées à partir du salaire brut
(maladie, retraite, chômage).
(plus) + les prestations sociales ou revenus de transfert qui permettent d’assurer les
risques vus dans le thème précédent, dans une logique d’assurance ou d’assistance
(retraite, maladie, chômage, famille, handicap, solidarité envers les plus démunis).
Le revenu disponible permet ainsi aux ménages de consommer ou d’épargner mais c’est
évidemment conditionné par leur niveau de revenu disponible. Leur épargne permet aux
ménages d’être structurellement au niveau macroéconomique, des ACF.
L’épargne se définit donc comme la partie du revenu non consommée.
Le taux d’épargne permet de calculer la proportion de l’épargne par rapport au revenu
disponible avec le calcul suivant : épargne/RD x 100 (en %). Tous les ménages ne peuvent
évidemment par épargner au même niveau, ce qui induit de fortes différences entre eux.
Le document 2 met en avant 3 courbes :
pouvoir d’achat du revenu disponible : c’est l’évolution de la capacité des ménages
à pouvoir acheter des biens et services, en tenant compte de l’évolution comparée de
leur revenu et de l’inflation (donc gains ou pertes possibles de pouvoir d’achat).
taux d’épargne : voir définition précédente.
Dépenses des ménages en volume : c’est la variation de la quantité de biens et
services effectivement achetée par les ménages en comparant par rapport à l’année
précédente.
Pour 2016, on peut ainsi reformuler les chiffres suivants :
- Taux d’épargne : les français ont en moyenne épargné 14 euros pour 100 euros de revenu
disponible (échelle de droite).
- Evolution du pouvoir d’achat : le pouvoir d’achat des ménages a augmenté de 1.8% par
rapport à 2015, autrement dit, les ménages ont une capacité à dépenser qui est passée de 100
euros à 101.8 euros entre le 01/01 et le 31/12 par rapport à l’année 2015.
- Les dépenses en volume : les dépenses des ménages ont réellement augmenté de 2.2% en
2016 par rapport à 2015, cela veut dire que les dépenses des ménages ont été multipliées par
1.022 en 1 an.
Il existe ainsi un lien entre évolution du pouvoir d’achat, évolution de la consommation en
volume et taux d’épargne : logiquement, si la consommation en volume augmente plus vite
que le pouvoir d’achat, les ménages utilise une partie de leur épargne pour consommer plus et
il y a alors baisse du taux d’épargne (ou désépargne).
C – Le financement de l’investissement des entreprises.
Documents 1/2/3 P80-81
Le 1er document évoque un exemple de financement participatif (crowdfunding) pour la création
d’une nouvelle activité économique d’une personne qui change de secteur d’activité en passant
d’une carrière de juriste à celle d’agricultrice. Elle fait ainsi appel à des donateurs qui souhaitent
financer son projet. En échange, ils auront une remise sur tous les paniers de produits issus de la
production de l’entreprise.
Vidéo à regarder au lien suivant : http://dessinemoileco.com/les-differentes-sources-financement-dune-entreprise/
Texte intégral de la vidéo : http://dessinemoileco.com/wp-content/uploads/2015/01/Comment-les-entreprises-peuvent-elles-financer-leur-projet-_.pdf
Une entreprise peut utiliser 2 sources de financement (rappel dans le schéma 4 P 77) pour
pouvoir investir, financer de la recherche, mettre en place des innovations etc:
le financement direct : elle émet des titres sur les marchés financiers appelés actions ou
obligations.
le financement indirect ou intermédié: elle se positionne en situation d’ABF et elle sollicite un crédit auprès d’une banque (un intermédiaire financier).
Mais on peut aussi établir une autre distinction avec :
le financement interne : l’entreprise mobilise ses ressources propres grâce à l’épargne
qu’elle a mise de côté en amont en ne distribuant pas son profit. On parle alors
d’autofinancement. Elle peut aussi augmenter ses fonds propres en émettant des
actions (voir distinction ultérieurement).
le financement externe : elle peut solliciter des partenaires extérieurs en ayant recours au crédit bancaire ou en émettant des obligations (voir distinction ultérieurement).
On peut ainsi croiser :
financement direct interne : les émissions d’actions et l’épargne préalable
(autofinancement)
financement direct externe : les émissions d’obligations
Les PME ont tendance à se financer plutôt en privilégiant le financement indirect et bancaire.
Les grandes entreprises ont plutôt tendance à privilégier le financement direct par émissions
d’actions ou d’obligations.
Globalement, il existe donc les moyens suivants traditionnels :
crédit bancaire
crédit entre entreprises
émissions d’actions
émissions d’obligations
Mais de nouveaux moyens sont apparus :
les fonds d’investissement ou Business Angels (spécialisés dans le financement notamment des start up)
le financement participatif par le public
le financement par les pouvoirs public qui favorise l’essor des entreprises ; subventions,
garanties de crédit etc.
On voit dans le document 2 que sur 100 euros de financement octroyés en France, le crédit
c'est-à-dire le financement indirect ou intermédié en représente plus des 3/5 (62 euros sur
100) contre 38 euros (un peu moins des 2/5) pour le marché, c'est-à-dire le financement direct
par émissions d’actions et d’obligations.
Distinction entre actions et obligations
ACTIONS OBLIGATIONS
Titre émis par un ABF pour financer
un investissement et drainer de la
monnaie vers lui.
Titre de propriété : le capital social de l’entreprise est divisé en fractions
appelées actions. Chaque actionnaire
est propriétaire d’une fraction de
l’entreprise à hauteur du nombre
d’actions qu’il possède. Si le capital
est divisé en 1 million d’actions et que
j’en détiens 100.000, je suis
propriétaire de 10% du capital de
l’entreprise.
Revenus : l’actionnaire perçoit alors une fraction du bénéfice de l’entreprise
à hauteur du capital détenu. Ce revenu
s’appelle le dividende (10% des
actions = 10% du bénéfice).
L’actionnaire peut aussi revendre ses
actions à la bourse et réaliser une plus-
value si le prix des actions vendues est
supérieur au prix des actions achetées
(stratégie de spéculation). Il peut aussi
revendre à perte (moins value). Le
cours de l’action (son prix) varie en
fonction de l’offre et de la demande
de titres à la bourse.
L’actionnaire a un pouvoir de
décision car il vote au sein du conseil
Titre émis par un ABF pour financer
un investissement et drainer de la
monnaie vers lui.
Titre de créance : celui qui achète une obligation détient un titre de créance.
Il est l’ACF et prête ses fonds à l’ABF
qui a émis (crée) l’obligation.
L’obligataire détient ainsi une créance
et l’obligation constitue un emprunt et
donc une dette du débiteur qui
s’engage à rembourser à l’échéance
de l’obligation. L’émetteur d’une
obligation est généralement une
entreprise ou un Etat (obligations
d’Etat).
Revenus : l’obligation donne droit à un revenu appelé taux d’intérêt perçu
annuellement par l’obligataire (ACF)
et versé par l’émetteur de l’obligation
(ABF). Ce taux d’intérêt constitue une
fraction du capital en % (par exemple,
rendement à 3 %). A l’échéance de
l’obligation, l’obligataire reçoit aussi
le remboursement du capital emprunté
par l’ABF qui avait émis les
obligations.
L’obligataire a la même capacité à
revendre les obligations à la bourse
avant d’attendre l’échéance de
d’administration des actionnaires avec
le principe suivant : 1 action = 1 voix.
Celui qui a la majorité absolue des
actions est donc détenteur du pouvoir
réel.
remboursement. La valeur de cette
obligation varie aussi en fonction de
l’offre et de la demande et donc, le
prix varie au jour le jour, d’où la
possibilité de réaliser des plus-values
(gains) ou des moins values (pertes)
par rapport au prix d’achat.
L’obligataire reste un créancier, il n’a
donc aucun pouvoir et ne vote pas
pour les prendre les décisions qui
concernent l’entreprise.
Le document 3 présente le schéma suivant P83.
L’entreprise réalise une production (par exemple, une boulangerie qui vend du pain), elle a
besoin de consommations intermédiaires pour fabriquer ce pain (farine, sel, eau, levure,
énergie pour le four, remboursement des emprunts, assurance des locaux …).
On calcule alors sa valeur ajoutée = valeur de la production (calculée par le chiffre
d’affaires) – (moins) valeur des consommations intermédiaires.
Rappel : on calcule le chiffre d’affaires par la formule suivante : prix d’un produit x par la
quantité vendue.
L’excédent brut d’exploitation (EBE) constitue la part de la valeur ajoutée créée par
l’entreprise qui lui revient lorsqu’elle a payé :
les salaires et cotisations sociales employeur
les impôts et taxes
L’EBE est donc un indicateur de la performance de l’entreprise et de « ce qui lui reste » après
avoir payé les 2 principaux postes de dépenses.
l’EBE (Excédent brut d’exploitation) permet ensuite plusieurs affectations :
on peut l’utiliser pour investir et se financer soit même par « autofinancement ».
on peut le distribuer en tant que « profit » aux propriétaires de l’entreprise sous forme de
dividendes d’actions.
on peut le « mettre de côté » sous forme d’épargne pour un investissement futur par « autofinancement »
D – Le financement et les conséquences de l’intervention de l’Etat
1/ Déficit et dette publique
Documents 1/2 P84
L’Etat est un agent économique indispensable qui intervient dans de nombreuses situations. Ses
misions se sont progressivement amplifiées tout au long du XXème siècle, avec une accélération
dans le dernier ¼ du siècle dernier. On peut citer l’éducation, la défense, les forces de l’ordre,
la justice, la culture, les missions sociales liées à la solidarité etc.
L’Etat fonctionne donc avec des recettes publiques qui lui permettent de financer des dépenses
publiques.
Le budget de l’Etat est donc un document comptable, voté par le Parlement (Assemblée
nationale + Sénat) qui présente les recettes publiques et les dépenses publiques.
La situation budgétaire peut donc être double :
Recettes – dépenses > 0 d’où excédent budgétaire
Recettes – dépenses < 0 d’où déficit budgétaire.
Pour 2019, après les mesures destinées aux évènements des GJ (gilets jaunes), les chiffres se
sont dégradés par rapport à ce qui apparait dans le livre.
Les comptes de l’Etat français sont structurellement déficitaires depuis 1974. Il n’y a pas eu une
année en excédent budgétaire et les déficits cumulés alimentent donc la dette publique.
Un déficit accru peut donc provenir :
d’une hausse des dépenses, comme c’est le cas avec la crise actuelle.
d’une baisse des recettes : la croissance a été moins forte que prévu, comme ce sera le
cas cette année avec une croissance prévue de 1.1% et qui risque de devenir négative
avec une baisse de -1.5%. Une catastrophe annoncée avec chômage et hausse des
inégalités.
- recettes : 229.3 milliards d’euros (impôts +
taxes)
- dépenses : 338 mds d’euros
- déficit : 108.7 mds d’euros (229.3-338).
- charge de la dette : 41.2 mds d’euros.
- poids de la charge de la dette : 11.4%, ce qui
signifie que pour 100 euros de dépenses publiques,
11.4 sont consacrés à rembourser les ACF qui ont
financé la dette de l’Etat en achetant des titres
publics.
Pour 2020, les dépenses prévues étaient de 343.7 mds d’euros et le déficit à 93.1 mds mais c’était
avant les évènements du confinement et la crise du Covid19. La situation cette année va être
catastrophique avec une explosion gigantesque des dépenses et du déficit donc de la dette publique
puisque le déficit est financé par emprunt auprès des ACF… et qu’il faut rembourser un jour !
Documents 3/4 P85
La dette publique française représentait 98.5% du PIB en 2017 c'est-à-dire que la dette cumulée
et non encore remboursée représentait presque la totalité d’une année de création de richesses
(de production) en France.
En extrapolant, il faudrait que l’ensemble du pays travaille 1 année sans être rémunéré et sans
bénéfice pour que la totalité de la dette puisse être remboursée.
La dette publique augmente parce que pour financer le déficit public, il faut que les pouvoirs
publics, en position d’ABF, puissent émettre des titres publics achetés par les ACF et
récupèrent ainsi les fonds pour pouvoir continuer à fonctionner et financer toutes ses missions
(vues dans le document 1 P 84).
Le niveau de dette publique est élevée en France, très supérieur à celui de l’Allemagne (63.9%
en 2017) ainsi qu’à la moyenne des pays de la zone euro (89.8% en 2017). Il est néanmoins
inférieur à celui de l’Italie avant crise COVID19 (153% du PIB) ce qui en dit long sur la
catastrophe qui attend ce pays amené à dépenser des sommes gigantesques aujourd’hui sans en
avoir les moyens et uniquement par un déficit et une dette publique explosive.
A noter aussi les niveaux de dette publique gigantesque aux EU : 136% du PIB en 2017 et au
Japon : 235% du PIB !!!
Voir le compteur de la dette publique française : http://www.dettepublique.fr/
Activité débat du document 4 : au retour en classe.
Voir vidéo technique du débat : https://youtu.be/7jgw-aIwVqM
Voir fiche débattre : https://lyceeduruy.fr/ses/files/2020/03/fiche_oral_debattre.pdf
2/ Relance et effet d’éviction
Documents 1/2/3 P85-86
Le 1er
document évoque un plan de relance des dépenses publiques évoqué par le Président
Sarkozy en 2008, au moment de la Crise des Subprimes, qui entraina une panique boursière,
puis une crise financière et économique.
Les mesures actuelles qui permettent de faire face au Covid19 vont s’inscrire dans une même
logique.
Relancer l’économie, c’est utiliser la hausse des dépenses publiques (réalisées par l’Etat)
pour accroitre le niveau de l’activité économique et ainsi favoriser la croissance
économique.
Une politique de relance peut ainsi se justifier en période de crise importante pour limiter le
chômage ou l’effondrement de l’offre. Ex aujourd’hui avec le Covid19 : prendre en charge
massivement l’indemnisation du chômage partiel dans les entreprises dont la production s’est
arrêtée. L’objectif est le suivant: faire en sorte que le revenu des ménages se maintienne pour
favoriser la demande.
Cette approche de la relance par la demande valorise alors le rôle des dépenses publiques
comme élément qui influence l’activité économique : c’est la logique keynésienne.
John Maynard Keynes (économiste anglais, 1883-1946) est l’auteur qui a théorisé le rôle de la
relance par la demande.
Son approche a été énoncée après la Crise de 1929, quand la demande mondiale s’est effondrée
et que le chômage a explosé dans toutes les grandes économies.
Son analyse a été par exemple mise en œuvre par Roosevelt entre 1933 et 1938 avec les Grands
Travaux du New Deal, pour lutter contre la Grande Dépression. Elle a aussi été appliquée en
Allemagne par les Nazis avec des plans de dépenses publiques dans les infrastructures et
l’industrie de guerre.
On constate qu’il existe des effets contradictoires de la politique de relance sur l’activité
économique (voir les conclusions (1) et (2) qui suivent.
Par ailleurs, la dépense publique a un effet multiplicateur selon les keynésiens : la somme
injectée par l’Etat au départ dans l’économie va susciter en cascades de nombreuses
vagues de dépenses successives qui entrainent une création de richesses supérieure à la
sommes injectée au départ.
Il y a alors hausse de l’activité économique (1).
Mais la relance keynésienne présente aussi des effets d’éviction : lorsque l’Etat finance son
déficit par un emprunt public et par l’émission de titres publics (obligations) sur les marchés
financiers, les ACF achètent alors ces obligations. Une partie de l’épargne des ACF, et donc de
l’offre de monnaie, se dirige vers le financement de la dette publique et non plus vers le
financement des activités de financement des entreprises privées. L’offre de monnaie est
alors plus rare pour ces derniers, d’où un effet d’éviction qui se traduit par une hausse des
taux d’intérêt pour les investisseurs privés. Ces taux plus élevés, en rendant l’investissement
privé, en décourage une partie, d’où baisse de l’investissement des entreprises.
Il y alors baisse de l’activité économique (2).
Les conclusions (1) et (2) sont donc bien contradictoires.
Le document 3 représente graphiquement cet effet d’éviction.
La hausse de la demande de monnaie (celle
des ABF) à offre inchangée (des ACF)
accroit la rareté de la monnaie et cela
entraine une hausse des taux d’intérêt.
L’investissement, plus coûteux à financier,
devient moins rentable. Par ailleurs, les
entreprises peuvent être incitées à placer
leurs capitaux plutôt que d’investir et ainsi,
offre leur monnaie en profitant de taux
d’intérêt créditeurs plus rémunérateurs.
Une dette publique incontrôlée peut donc
affecter le volume global de
l’investissement privé dans le pays.