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Thromboprophylaxie pendant la grossesse et le post-partum Céline Chauleur 1,2 , [TD$FIRSTNAME]Tiphaine[TD$FIRSTNAME.E] [TD$SURNAME]Raia[TD$SURNAME.E] 1 , [TD$FIRSTNAME]Jean-Christophe[TD$FIRSTNAME.E] [TD$SURNAME]Gris[TD$SURNAME.E] 3 1. CHU de Saint-Étienne, hôpital Nord, département d’obstétrique et gynécologie, 42270 Saint-Priest-en-Jarez, France 2. Université Jean-Monnet, EA 3065 groupe de recherche sur la thrombose, Saint- Étienne, France 3. Groupe hospitalo-universitaire Caremeau, CHU, centre d’exploration biologique des vaisseaux, des thromboses et de l’hémostase, laboratoire d’hématologie, EA 2992 « Dynamique des incohérences cardiovasculaires », 30029 Nîmes cedex 9, France Correspondance : Céline Chauleur, CHU de Saint-Étienne, hôpital Nord, département de gynécologie- obstétrique, avenue Albert-Raimond, 42270 Saint-Priest-en-Jarez, France. [email protected] Disponible sur internet le : La grossesse est une période à risque de maladie vascu- laire, maladie veineuse thromboembolique (MVTE) mater- nelle, d’une part, et pathologies vasculaires placentaires (PVP), d’autre part. Ces maladies sont grevées d’une morbi-mortalité maternelle et foetale majeure justifiant une politique de prévention primaire et secondaire active [1]. La MVTE, avec un taux de 1,1/100 000 grossesses, est la troisième cause de mortalité maternelle en France, mais dans un tiers des cas, les complications thromboemboliques pour- raient être évitées [1]. Presse Med. 2013; //: /// ß 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. en ligne sur / on line on www.em-consulte.com/revue/lpm www.sciencedirect.com ANTICOAGULATION Dossier thématique 1 Mise au point Key points Antithrombotic therapy and pregnancy The incidence of venous thromboembolism (VTE) during pregnancy is about one event per 1000 pregnancies and placenta-mediated pregnancy complications (PC) occurred in 15%. Knowing the biological combined with clinical risk factors would help to prevent problems during the pregnancy. Several antithrombotic therapies exist, including very recent ones but LMWH and aspirin are still molecules of choice. The women should be assessed for VTE and PC risk in order to improve the outcome. Points essentiels Une grossesse sur mille se complique d’un épisode de mala- die veineuse thromboembolique et 15 % d’une pathologie vasculaire placentaire. La connaissance de ces facteurs de risque biologiques et cliniques est indispensable à la prévention de ces maladies. Les thérapeutiques antithrombotiques sont nombreuses et certaines sont très récentes mais les HBPM et l’aspirine restent les molécules de choix pendant la grossesse. L’utilisation d’une stratification du risque thromboembolique et de pathologie vasculaire placentaire est souhaitable pour l’amélioration de la prise en charge. tome // >n8/ > / http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2013.06.003 LPM-2227 Pour citer cet article : Chauleur C et al., Thromboprophylaxie pendant la grossesse et le post-partum, Presse Med (2013), http:// dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2013.06.003.

Thromboprophylaxie pendant la grossesse et le post-partum

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Presse Med. 2013; //: ///� 2013 Elsevier Masson SAS.Tous droits réservés.

en ligne sur / on line onwww.em-consulte.com/revue/lpmwww.sciencedirect.com ANTICOAGULATION

Dossier thématique int

Pour citer cet article : Chauleur C et al., Thromboprophylaxie pendant la grossesse et le post-partum, Presse Med (2013), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2013.06.003.

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Key points

Antithrombotic therapy and p

The incidence of venous thropregnancy is about one eventplacenta-mediated pregnancyin 15%.Knowing the biological combinwould help to prevent problemSeveral antithrombotic therapieones but LMWH and aspirin areThe women should be assessedimprove the outcome.

tome // > n8/ > /http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2013.06.003

Thromboprophylaxie pendant la grossesseet le post-partum

Céline Chauleur1,2, [TD$FIRSTNAME]Tiphaine[TD$FIRSTNAME.E] [TD$SURNAME]Raia[TD$SURNAME.E]1, [TD$FIRSTNAME]Jean-Christophe [TD$FIRSTNAME.E] [TD$SURNAME]Gris[TD$SURNAME.E]3

1. CHU de Saint-Étienne, hôpital Nord, département d’obstétrique et gynécologie,42270 Saint-Priest-en-Jarez, France

2. Université Jean-Monnet, EA 3065 groupe de recherche sur la thrombose, Saint-Étienne, France

3. Groupe hospitalo-universitaire Caremeau, CHU, centre d’exploration biologiquedes vaisseaux, des thromboses et de l’hémostase, laboratoire d’hématologie, EA2992 « Dynamique des incohérences cardiovasculaires », 30029 Nîmes cedex 9,France

Correspondance :Céline Chauleur, CHU de Saint-Étienne, hôpital Nord, département de gynécologie-obstétrique, avenue Albert-Raimond, 42270 Saint-Priest-en-Jarez, [email protected]

Disponible sur internet le :

regnancy

mboembolism (VTE) duringper 1000 pregnancies and

complications (PC) occurred

ed with clinical risk factorss during the pregnancy.s exist, including very recentstill molecules of choice.

for VTE and PC risk in order to

Points essentiels

Une grossesse sur mille se complique d’un épisode de mala-die veineuse thromboembolique et 15 % d’une pathologievasculaire placentaire.La connaissance de ces facteurs de risque biologiques etcliniques est indispensable à la prévention de ces maladies.Les thérapeutiques antithrombotiques sont nombreuses etcertaines sont très récentes mais les HBPM et l’aspirinerestent les molécules de choix pendant la grossesse.L’utilisation d’une stratification du risque thromboemboliqueet de pathologie vasculaire placentaire est souhaitable pourl’amélioration de la prise en charge.

La grossesse est une période à risque de maladie vascu-laire, maladie veineuse thromboembolique (MVTE) mater-nelle, d’une part, et pathologies vasculaires placentaires(PVP), d’autre part. Ces maladies sont grevées d’une

morbi-mortalité maternelle et foetale majeure justifiantune politique de prévention primaire et secondaire active[1]. La MVTE, avec un taux de 1,1/100 000 grossesses, est latroisième cause de mortalité maternelle en France, mais dansun tiers des cas, les complications thromboemboliques pour-raient être évitées [1].

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LPM-2227

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Pour citer cet article : Chauleur C et al., Thromboprophylaxie pendant la grossesse et le post-partum, Presse Med (2013), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2013.06.003.

C Chauleur, T Raia, J-C Gris

Les mécanismes de la constitution d’une thrombose veineuseont été décrits par Virchow, ils associent stase veineuse,hypercoagulabilité et effraction vasculaire [2]. Ces trois méca-nismes sont souvent concomitants, le rôle de chacun étant plusou moins prépondérant. Les effractions vasculaires sontprépondérantes au moment de l’accouchement, l’hypercoagu-labilité est un phénomène physiologique au cours de la gros-sesse et enfin la stase veineuse est la conséquence de la gêneau retour veineux des membres inférieurs occasionnée par lacompression utérine qui se manifeste par une réduction du fluxd’environ 50 % dès la 25e semaine de la grossesse [3]. Avec cecontexte favorable, la grossesse est responsable d’une aug-mentation de risque de six à 15 fois par rapport à une femme demême âge non enceinte [4,5], mais au total, la prévalence de laMVTE reste faible de l’ordre de 0,76 et 1,72 cas pour millegrossesses [2,4,6], ce qui correspond au risque annuel moyend’une femme de 50 ans, mais avec un risque de récidivepossible qui passe pour Pabinger et al. de 3,7 % en dehors à10,9 % durant la grossesse [7]. Les grossesses de ces femmessont également plus difficiles avec une augmentation desPVP [8].Si l’on souhaite prévenir ces événements, l’étape essentielleest l’identification des facteurs de risque cliniques et biologi-ques de ces pathologies mais aussi d’identifier les différentesmodalités thérapeutiques disponibles. Nous exposerons ici unesynthèse des données de la littérature sur les facteurs de risquecliniques et biologiques de la MVTE et des PVP (encadre 1).Concernant la MVTE au cours de la grossesse, depuis 2008 avecles études de Jacobsen et al. [9,10], les données sont plusétablies en revanche elles restent débattues sur les PVP. La

Encadré 1

Revue de la littérature

Une revue de la littérature a été entreprise pour identifier lesfacteurs de risque de MVTE et de PVP ainsi que les différentesstratégies thérapeutiques disponibles. Les recherches ont étéréalisées dans Medline et Cochrane Library entre 1980 et 2013,avec pour mots clés : deep-vein thrombosis or thromboembolism or

pulmonary embolism and pregnancy, prophylaxis, epidemiology,deep-vein thrombosis or thromboembolism or pulmonary

embolism, guidelines, thrombophilia and pre-eclampsia, foetalloss, placental abruption and intra-uterine growth restriction,anticoagulants and pregnancy, antithrombotic and pregnancy,graduated compression stockings and pregnancy, intermittent

pneumatic compression and pregnancy, folic acid and pregnancy,antiplatelet therapy and pregnancy, LMWH and pregnancy,danaparoid and pregnancy, tissue plasminogen activator and

pregnancy, thrombin inhibitors and pregnancy, fondaparinux and

pregnancy, dabigatran and rivaroxaban and pregnancy,prophylaxis, guidelines, and pregnancy.

seconde partie de la prévention de ces événements morbidespasse par la mise en route d’un traitement, prophylactique oucuratif. Nous exposerons ici les dernières recommandations surl’usage des agents antithrombotiques et les outils d’aide à ladécision disponibles [8,11].Ces événements thromboemboliques peuvent survenir tout aulong de la grossesse et sont dans 85 % des cas des TVP [9], dansles deux tiers des cas des TVP se produisent en anténatal maisen revanche environ 60 % des EP surviennent dans le peri-

partum ou le post-partum [4]. Dans plus de 50 % des throm-boses de la grossesse et du post-partum, un facteur de risqueest identifié mais dans un cas sur quatre, aucun facteur derisque clinique ou biologique n’est trouvé.

Facteurs de risque de MVTELes risques cliniques décrits sont très nombreux et sont résumésdans le tableau I, si certains sont indiscutables d’autres parmanque d’homogénéité des définitions [9,10,12–15]. Les plusimportants sont les antécédents personnels de MTVE indépen-damment d’un facteur héréditaire, surtout en absence defacteur déclenchant, avec un risque de récidive comprisentre 10 et 20 % par an. L’OR chez la femme enceinte seraitcompris entre 10 et 25 (17–36) [14,15]. Le risque est à évalueren fonction du caractère unique ou multiple des antécédentsthromboemboliques, de l’association à d’autres facteurs derisque et enfin de la présence d’un facteur déclenchant tran-sitoire ou non [16,17]. Les antécédents familiaux : le risque desurvenue d’une thrombose pourrait atteindre 50 % lorsquel’événement familial est associé à une thrombophilie biolo-gique [18]. Mais indépendamment de toute thrombophilie, ilsconstituent un risque qui se situe entre 2,5 et 7,6 mais il s’agitde données qui n’ont pas été recueillies chez les femmesenceintes [19].Concernant les risques biologiques, la présence d’une throm-bophilie au cours de la grossesse majore le risque de thrombose[20], l’OR est de 51,8 [38,7–69,2] [14]. Les anomalies hérédi-taires concernent environ 15 % à 20 % de la population et sontmises en évidence dans près de 50 % des cas de femmes quiont un antécédent thromboembolique veineux [21,22]. Lesdonnées concernant ces facteurs constitutionnels et leurs impli-cations dans la MVTE sont résumées dans le tableau II [23].Parmi les déficits acquis, les plus fréquents sont les anticorpsantiphospholipides (APL), les anomalies biologiques compren-nent la présence d’anticorps anticardiolipides de type IgG et/ouIgM et/ou d’anticorps anti-b2GP1 de type IgG ou IgM et/ou unanticoagulant lupique. Ce syndrome est majoritairementdécouvert après le premier épisode thrombotique [25]. Lalocalisation de l’événement thrombotique est variable en fonc-tion de l’anomalie identifiée, les anticoagulants lupiques sontplus à risque de MVTE artérielle ou veineuse (OR compris entre5,7 et 9) que les anticorps anticardiolipides [26,27]. Pour lesanticorps anticardiolipides, ils augmentent surtout le risque

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Tableau I

Facteurs de risque cliniques significatifs de maladie veineusethromboembolique (MVTE) [12–14]

Facteurs de risque cliniques OR IC 95 % Nature du risque

Âge > 35 ans 2 [1,1–2,3] Anténatal

Obésité IMC > 30 5 [2,1–13,5] Postnatal

Tabac 2 [1,3–5,5] Anté/postnatal

Multiparité > 2 1,5 [1,2–3] Postnatal

Immobilisation 7,7 [3,2–19] Anté/postnatal

Procréation médicaleassistée

4 [2–9,4] Anténatal

Prééclampsie, RCIU, HRP 2 à 5,8 Postnatal

Grossesses multiples 2 [1,2–4,5] Anténatal

Hémorragie dupost-partum

1 à 4 ?

Race noire 1,4 [1,2–1,6] Anté/postnatal

Race asiatique 0,7 [0,5–0,9] Anté/postnatal

Groupes A et AB 2 [1,3–4,3] Anté/postnatal

Césarienne urgente 4 [3–5,3] Postnatal

Diabète 3 [1,4–8,9] Anténatal

Lupus 8,7 [5,8–1,3] Anté/postnatal

Maladies inflammatoires 6,7 [4,4–10] Anté/postnatal

Antécédent personnelMVTE unique

25 [17–36] Anté/postnatal

Antécédent familial 7,6 ? ?

IC : intervalle de confiance ; IMC : indice de masse corporelle ; RCIU : retard decroissance intra-utérin ; HRP : hématome rétroplacentaire ; MVTE : maladie veineusethromboembolique.

Tableau II

Facteurs de risque constitutionnels de maladie veineusethromboembolique (MVTE) : synthèse des principales études[5,22–24]

Facteurs de risque biologiques OR Intervalle de confiance

Déficit en antithrombine 5 [1,3–17]

Déficit en protéine C 5 [2,2–10,6]

Déficit en protéine S 3 [1,5–7]

Polymorphisme hétérozygotedu facteur V Leiden

3 à 9 [5,4–12,7]

Polymorphisme homozygotedu facteur V Leiden

34 à 80 [9–120]

Polymorphisme du gène dufacteur II 20210A hétérozygote

1,2 à 10,8 [2,5–18,8]

Polymorphisme du gène dufacteur II 20210A homozygote

26 [1,2–559]

Polymorphisme MTHFRhomozygote C667T

0 à 5 ?

Déficit combiné facteur V et II 25 à 107

Pour citer cet article : Chauleur C et al., Thromboprophylaxie pendant la grossesse et le post-partum, Presse Med (2013), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2013.06.003.

Thromboprophylaxie pendant la grossesse et le post-partumAnticoagulation

artériel avec un risque compris entre 1,3 et 6,6 [26,27]. Mais cesétudes n’ont pas été réalisées chez la femme enceinte.

Facteurs de risque de PVPLa prévalence de la PE est comprise entre 3 à 8 % desgrossesses [28,29] et celle de l’HRP est entre 5 et 15 %.Concernant les MFIU, la prévalence est différente en fonctiondu terme considéré, on retrouve des valeurs comprises entre3 % à 5% [29]. Pour les FSC, 9 à 13 % des patientes présente-ront une perte foetale [28], 5 % des patientes seront concer-nées par au moins deux FSC et 1 à 2 % auront trois FSC et plus[28,30]. Le RCIU correspond à un poids de naissance inférieur àcelui des courbes de référence, la prévalence est compriseentre 3 et 10 % de la population en fonction des critères de

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sévérité. Au total, on estime qu’environ une grossesse sur dixest susceptible de se compliquer par une de ces pathologies[28,31].Bon nombre de facteurs de risque cliniques sont communs àceux exposant les femmes au risque de MVTE. L’âge surtoutsupérieur à 40 ans, l’obésité, le tabac, le diabète, l’HTAchronique, les antécédents personnels de MVTE, la primipa-rité, les grossesses multiples, et enfin les femmes noires sontplus exposées aux risques de PVP. Les OR pour ces différentsfacteurs sont compris entre 2 et 5 [32,33]. C’est encorel’antécédent de PVP qui expose à un risque de récidivemajeur [34], d’autant plus si l’événement était sévère.L’OR pour la PE est compris entre 7 [6,5–7,6] et 40 [12–

151], selon la sévérité [35]. La présence d’antécédentsfamiliaux pourrait également augmenter le risque avec unOR proche de 3 [36]. Pour les facteurs biologiques, lesdonnées sont très largement débattues [23,31,37]. Lesnombreuses méta-analyses montrent une augmentationmodeste ou nulle du risque de PVP en cas de thrombophilieou parfois compte tenu des prévalences faibles pour certai-nes anomalies constitutionnelles, les données sont insuffi-santes pour conclure [23,31,37]. Elles sont résumées dans letableau III. Les anomalies acquises en présence d’une PVPentrent dans la définition du SAPL. Il est aussi retrouvé chez10 à 40 % des femmes ayant subi des fausses couches àrépétition [23,25,38].

3

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4

Tableau III

Récapitulatif sur thrombophilie et pathologie vasculaire placentaire (PVP) [23,37]

PEOR

IC à 95 %

HRPOR

IC à 95 %

FSC précoceOR

IC à 95 %

FSC répétéeOR

IC à 95 %

MFIUOR

IC à 95 %

RCIUOR

IC à 95 %

AT NS NA NS NS 5,2[1,5–18,1]

NA

PC NS NS NS NA NS NA

PS NS NS NS NA 20[3,7–109]

NA

FV Leiden hétérozygote NS NS 1,7[1,09–2,6]

1, 5 à 2,7[1,4–5,3]

2[1,1–3,7]

NS

FV Leiden homozygote NS NS 2,7[1,3–5,6]

1,9[1,01–3,6]

NS NS

FII hétérozygote NS NS 2,5[1,25–5]

NS NS NS

MTHFR C667T 1,4[1,07–1,8]

NS NS NS NS NS

Anticorps anticardiolipides 2,7[1,65–4,5]

NS 3,4[1,3–8,7]

5[1,8–14]

3,3[1,6–6,7]

6,7[2,7–17,7]

Anticoagulants lupiques NS NS 3[1,03–8,5]

NS NS NS

OR : Odd ratio ; IC : intervalle de confiance ; NS : non significatif ; NA : non attribuable ; PE : prééclampsie ; FSC : fausse couche ; MFIU : mort foetale in utero ; RCIU : retard de croissanceintra-utérin ; AT : déficit en antithrombine ; PC : déficit en protéine C ; PS : déficit en protéine S ; FV : mutation du facteur V ; FII : mutation sur le gène de la prothrombine ; MTHFR :mutation homozygote du gène MTHFR.

Pour citer cet article : Chauleur C et al., Thromboprophylaxie pendant la grossesse et le post-partum, Presse Med (2013), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2013.06.003.

C Chauleur, T Raia, J-C Gris

Moyens thérapeutiques

De nombreux moyens thérapeutiques existent et ont étéutilisés chez la femme enceinte : les bas de contention recom-mandés chez les patientes à risque [39], l’acide folique dans lecadre de l’hyperhomocystéinémie bien qu’il ne diminue pas lerisque de récurrence [40], l’aspirine, l’héparine non fractionnée(HNF), les héparines de bas poids moléculaire (HBPM), leshéparinoïdes, les antivitamines K (AVK), les inhibiteurs sélec-tifs, antithrombine dépendant, du facteur Xa et enfin lesinhibiteurs directs de la thrombine [41]. L’aspirine à desdoses comprises entre 50 et 100 mg par jour a montré unbénéfice faible pour la prévention des récidives de certainesPVP sans tératogénicité évidente [29,42]. Son utilisation estrecommandée le plus précocement possible et jusqu’à35 semaines pour limiter le risque hémorragique maternelbien que dans les différentes recommandations internationalesles anesthésies locorégionales sont autorisées sans précautionparticulière [43]. Les HNF et HBPM ne traversent pas le placentaet il n’y a pas de passage dans le lait offrant ainsi une sécurité

pour le foetus et l’enfant [44]. Les nombreux avantages desHBPM (ostéoporose, TIH, stabilité, surveillance biologiqueréduite. . .) par rapport aux HNF font qu’elles leur sont mainte-nant préférées dans la prévention et le traitement de la MVTEen cours de grossesse [11]. Les AVK passent la barrière pla-centaire et exposent donc le foetus à des risques malformatifs[16]. Leurs usages sont maintenant limités aux patientes porte-uses de valves mécaniques et au post-partum [11]. Les hépa-rinoïdes ne traversent pas la barrière placentaire, il n’y a doncpas de toxicité foetale, ils sont recommandés en premièreintention en cas de TIH. Les inhibiteurs sélectifs, antithrombinedépendant, du facteur Xa : le fondaparinux est le seul sur lemarché. Il ne passe pas la barrière placentaire. Il existe unnombre limité d’études publiées sur l’usage du fondaparinuxchez la femme enceinte. Son utilisation n’est à réserver qu’auxallergies sévères aux HBPM [11]. Trop peu d’études sur lesinhibiteurs directs de la thrombine existent et il s’agit desituations exceptionnelles chez la femme enceinte [45]. Lesdonnées sont insuffisantes pour évaluer la sécurité de cesproduits au cours de la grossesse et restent à utiliser dans

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Tableau IV

La maladie veineuse thromboembolique (MVTE) : synthèse des recommandations thérapeutiques françaises SFAR 2005 et ACCP9e édition, 2012 [11,46]

Thrombophilie et grossesseSFAR 2005

CHEST 2012 Grade

Patientes sous traitementpar anticoagulants

G Traitement curatif par HNFau 1er trimestre puis HBPM le restede la grossesse

HBPM toute la grossesseou 75 % de la dose adaptée au poids

2C

PP AVK 3 mois Reprise anticoagulant

ATCD unique de MVTE + facteurdéclenchant transitoire

G Pas de traitement anticoagulant systématique Surveillance 2C

PP HBPM prophylactique 6 à 8 semaines AVK ou HBPM prophylactique 4 à 6 semaines

ATCD unique + facteur déclenchant(grossesse ou oestrogènes)

G ? HBPM prophylactiqueou HBPM intermédiaire

2C

PP HBPM prophylactique 6 à 8 semaines AVK ou HBPM prophylactique 4 à 6 semaines

ATCD unique idiopathique G HBPM prophylactique 3e TDébut avant si facteurs surajoutés ou4 à 6 semaines avant le momentde la survenue de l’événement

HBPM prophylactiqueou HBPM intermédiaire

2C

PP HBPM prophylactique 6 à 8 semaines AVK ou HBPM prophylactique 4 à 6 semaines

ATCD unique + thrombophilie G HBPM prophylactique 3e TDébut avant si facteurs surajoutés ou4 à 6 semaines avant le momentde la survenue de l’événement

HBPM prophylactiqueou HBPM intermédiaire

2C

PP HBPM prophylactique 6 à 8 semaines AVK ou HBPM prophylactique 4 à 6 semaines

ATCD familiaux + thrombophilieà haut risque(déficit combiné ou homozygoteV, II)

G Traitement curatif par HNF au 1er T puis HBPMle reste de la grossesse pour AT et SAPL

HBPM prophylactiqueou HBPM intermédiaire

2B

PP AVK 3 mois AVK ou HBPM prophylactique 4 à 6 semaines

ATCD familiaux + autresthrombophilies

G Variable en fonction del’anomalie biologique

Surveillance 2C

PP AVK ou HBPM prophylactique 4 à 6 semaines

Thrombophilie sans ATCDperso ou familiaux

G ? Surveillance 2C

PP SurveillanceAVK ou HBPM prophylactique 4 à 6 semainessi déficits combinés ou homozygotes

Ac antiphospholipides+FSC répétées ou tardive

G Aspirinejusqu’à 35 semaines+HBPM

HNF prophylactique ou dose intermédiaireou HBPM prophylactique + aspirine

1B

ATCD prééclampsie ou hautrisque de prééclampsie

G Aspirine Aspirine 1B

ATCD : MFIU ou HRP ou RCIU G Aspirine ?

G : grossesse ; PP : post-partum ; MFIU : mort foetale in utéro ; HRP : hématome rétroplacentaire ; RCIU : retard de croissance intra-utérin ; HBPM : héparines de bas poids moléculaire ;HNF : héparine non fractionnée ; AVK : antivitamines K ; AT : antithrombine ; MVTE : laladie veineuse thromboembolique.ANAES :Traitement curatif : HBPM 100 unités anti-Xa/kg/12 heures.Traitement préventif : HBPM enoxaparine 4000 UI ou dalteparine 5000 UI uu HNF : 5000 UI toutes les 12 heures.Aspirine 100 à 160 mg/j jusqu’à 35 semaines.ACCP :Traitement curatif : HBPM : adaptée en fonction du poids soit dalteparine 200 U/kg ou tinzaparine 175 U/kg une fois/jour ou dalteparine 100 U/kg/12 h ou enoxaparine 1 mg/kg/12 h.Traitement prophylactique : HBPM : dalteparine 5000 U, tinzaparine 4500 U, enoxaparine 4000 U/24 h.Traitement intermédiaire : HBPM : enoxparine 4000 U/12 h ou dalteparine 5000 U/12 h.

Pour citer cet article : Chauleur C et al., Thromboprophylaxie pendant la grossesse et le post-partum, Presse Med (2013), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2013.06.003.

Thromboprophylaxie pendant la grossesse et le post-partumAnticoagulation

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Pour citer cet article : Chauleur C et al., Thromboprophylaxie pendant la grossesse et le post-partum, Presse Med (2013), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2013.06.003.

C Chauleur, T Raia, J-C Gris

des situations exceptionnelles et sévères d’allergie aux HBPM[11]. Les nouvelles formes orales comme le dabigatran (inhi-biteur direct par voie orale de la thrombine) et le rivaroxaban(inhibiteur direct par voie orale du facteur Xa) sont des molé-cules de petites tailles avec un effet tératogène chez l’animal etrestent à proscrire chez la femme enceinte [11].

Recommandations de prise en charge de cespatientesLa prise en charge de ces nombreuses patientes reste complexeprincipalement en raison du faible nombre d’études randomi-sées chez la femme enceinte. Plusieurs situations n’ont pas deréponse dans la littérature et, dans beaucoup de situations, lesniveaux de preuve sont donc faibles. Chaque pays a développéses recommandations. Il existe donc de nombreuses recomman-dations françaises et internationales, qui ont été publiées[8,11,16,46,47]. Les contradictions sont nombreuses, nousnous intéresserons aux recommandations françaises(2003 puis 2005) et aux dernières de l’American College of

Chest Physicians Evidence-Based Clinical Practice Guidelines

(ACCP) (9th édition, 2012). Elles s’intéressent à la préventionde la MVTE mais également à celle des PVP, nous les avonssynthétisées sous forme de tableau (tableau IV). Dans toutes cesrecommandations disponibles, les niveaux de preuve sont faibleset bon nombre de situations ne sont pas décrites ou encorecontradictoires comme le cas du déficit en antithrombine qui estune situation à haut risque pour beaucoup de recommandationsmais pas pour l’ACCP. Dans la mesure où les consensus français etnord-américain reposent sur une littérature dont le niveau depreuve est faible (peu ou pas d’étude randomisée dans lecontexte de la grossesse), il n’est pas surprenant de constaterces divergences entre ces deux conférences. En revanche, danstoutes ces recommandations, il existe un consensus fort pourlimiter la recherche de thrombophilie aux patientes sélection-nées. En France, celui-ci sera réalisé si présence d’un antécédentpersonnel proximal non provoqué ou d’antécédents familiaux dupremier degré si déficit en AT, PC, PS ou homozygote ou doublehétérozygote pour facteur V et II [48].Le second point commun entre ces recommandations est quetoutes les patientes devraient être dépistées en préconceptionnelet pendant les grossesses. Mais compte tenu de tous les éléments

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ConclusionsLe dépistage en préconceptionnel et pour toutes les grossessesde ces patientes par un interrogatoire est l’élément détermi-nant de leur prise en charge. L’adoption d’une pratique consen-suelle est susceptible d’améliorer la morbi-mortalité en limitantles excès et carences thérapeutiques. L’aide fournie par lesoutils de stratification du risque de MVTE et de PVP pourraitpermettre de répondre à cette attente et ainsi améliorer leursprises en charge.

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Déclaration d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de conflitsd’intérêts en relation avec cet article.

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Pour citer cet article : Chauleur C et al., Thromboprophylaxie pendant la grossesse et le post-partum, Presse Med (2013), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2013.06.003.

C Chauleur, T Raia, J-C Gris

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