22
8EME CONGRES DE LUNL Pour rompre avec les inégalités : transformons léducation Texte dorientation Soumis au vote des adhérents 18 mars 2012

TO UNL 2012/2013

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Texte d'Orientation de l'Union Nationale Lycéenne - Adopté le 18Mars2012

Citation preview

8EME CONGRES DE L’UNL

Pour rompre avec les inégalités : transformons l’éducation

Texte d’orientation

Soumis au vote des adhérents

18 mars 2012

UNL – texte d’orientation 2

Le 8ème congrès de l’UNL s’ouvre dans un contexte politique crucial. Si nous ne savons rien de ce qui composera les années à venir -ni le nom du futur président de la République, ni ce qu’il fera- nous savons, en revanche, que la situation des lycéens a atteint un niveau critique. Pour les lycéens, c’est une certitude, le prochain mandat devra marquer une rupture avec les politiques éducatives et de jeunesse menées depuis dix ans. La politique libérale appliquée par les gouvernements successifs a consisté à détruire nos acquis sociaux, en défavorisant les plus démunis, dont les jeunes font partie. Les lycéens voient leurs conditions d’études et de vie se dégrader de jour en jour, et leurs perspectives d’avenir s’amoindrir. Le mandat de Nicolas Sarkozy et la crise ont aggravé cette situation. Pour justifier ses attaques à l’encontre de la population, le président de la République et son gouvernement se sont obstinément abrités sous l’argument d’une austérité prétendument nécessaire. L’injustice et le fatalisme ont été les maîtres mots de ce quinquennat. Pourtant, les lycéens refusent d’être une génération sacrifiée, et l’ont fait entendre à plusieurs reprises. Le constat est d’autant plus inquiétant que bien de lycéens ne réussissent plus à se projeter dans l’avenir. 25% des jeunes actifs sont au chômage, et l’on obtient son premier emploi stable en moyenne à 27 ans. Alors que plus que jamais, le diplôme est devenu notre seul bouclier face à la crise, il est alarmant de voir cent cinquante mille jeunes sortir chaque année du système éducatif sans avoir obtenu le baccalauréat. L’éducation est le premier outil pour faire progresser la société, mais celle-ci a été démantelée point par point. Si l’école républicaine que nous connaissions ne répondait toujours pas au défit de la démocratisation, celle d’aujourd’hui favorise

une élite, et reproduit les inégalités au lieu de les effacer. Les quatre-vingt-milles suppressions de postes, la mise en concurrence entre les lycées ou encore la réforme de la formation des enseignants ont été autant d’éléments constitutifs d’un message clair adressé aux lycéens par le gouvernement : « naissez au bon endroit, dans la bonne famille, ou débrouillez vous avec les moyens du bord ». Cette situation ne peut plus durer. Les lycéens le savent. Depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, nous nous sommes mobilisés, pas moins de cinq fois, pour défendre le Service Public d’Education et les conditions de vie des jeunes. Au jour le jour, notre syndicat porte haut et fort les aspirations des lycéens, pour les transformer en de nouvelles victoires. Lycéens, nous sommes convaincus qu’un avenir meilleur et qu’une éducation plus juste sont possibles. Une école de l’égalité, qui ne sélectionne pas en fonction de la provenance sociale, et qui permette à tous d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour s’en sortir. Une éducation qui mettrait fin au bizutage social que subissent les jeunes, et permettrait à tous l’accès à une qualification et aux études de leurs choix. Ce système éducatif, pour atteindre ces objectifs, devra être entièrement repensé. En premier lieu, le gouvernement devra s’atteler à la tâche d’y réinvestir des moyens financiers et humains, condition indispensable à toute réforme progressiste. Mais l’investissement éducatif ne saurait suffire à la réussite de ce système. Il faudra aussi que les lycéens, par la voix de leur syndicat, sachent peser pour mener une réelle révolution pédagogique. Que nous sachions faire de l’école, bien plus qu’un simple lieu d’apprentissage de connaissances, un lieu permettant à chaque élève de s’émanciper et de s’épanouir. L’UNL doit être un acteur incontournable sur les sujets qui nous concernent. Nous construirons le rapport de force pour conserver nos acquis et obtenir des victoires dans la période qui s’ouvre, en fixant les lignes jaunes à ne pas

UNL – texte d’orientation 3

franchir, et en inscrivant les revendications indispensables pour la réussite de tous dans le paysage politique. Enfin, nous lutterons pour que l’image et la place des lycéens dans la société soient celles qui leurs sont dues, celles de jeunes citoyens et actifs en formation, constituant ensemble l’avenir de la société. Cette nouvelle orientation veut répondre à ces aspirations. Celles de deux millions de lycéens qui souhaitent bénéficier d’un Service Public d’Éducation de qualité, offrant à chacun un droit à la réussite et à l’avenir.

I. Changeons le système éducatif Cela fait dix ans que les politiques libérales s’attaquent à l’ensemble des protections collectives : sécurité sociale, retraites, système hospitalier, Éducation Nationale… Les services publics ne sont perçus que comme des appareils coûteux dont il est nécessaire de tirer le plus d’économies budgétaires possibles. En seulement 5 ans, ce sont près de 80 000 postes de personnel éducatif qui ont été supprimés n’épargnant donc pas le service public d’éducation de la saignée budgétaire. Restant sourd face aux oppositions massives des lycéens, et de l’ensemble de la communauté éducative, le gouvernement a fait un choix politique clair : casser un système sensé donner à tous les futurs citoyens un même droit à l’avenir. Il a fait le choix de construire un système éducatif à deux vitesses favorisant la reproduction sociale des « biens nés », et plongeant les autres dans un décrochage scolaire certain. Le choix gouvernemental est insensé ! En effet, les coupes drastiques de moyens représentent un véritable coût social ! Outre le manque d’encadrement, c’est l’ensemble de la rénovation du système éducatif qui n’a jamais été rendue possible, laissant chaque année 150

000 jeunes sur le carreau. L’UNL revendique des moyens suffisants pour un meilleur encadrement au lycée mais également pour engager une véritable révolution du système éducatif. Elle inclurait une refonte des rythmes scolaires, une transformation des méthodes d’enseignement, ferait du lycée un lieu de vie à part entière, espace d’émancipation, permettant notamment à chaque jeune d’acquérir les outils nécessaires à la compréhension et l’analyse de la société. Autant de dossiers sur lesquels l’UNL entend porter la voix des lycéens par ses revendications et peser pour les faire appliquer. Le gouvernement, peut importe sa couleur politique, doit assurer ses responsabilités et prendre en compte les revendications des lycéens. Le système éducatif déjà en danger, perdra de manière quasi-irrémédiable tout son sens si nous continuons, aveuglément, dans la même direction politique.

A. Plus de moyens : une condition indispensable pour une éducation de qualité

77 000 postes d’enseignants ont été supprimés dans l’Éducation Nationale, 80 000 en comptant l’ensemble des acteurs de la communauté éducative. Ajoutons à cela la fermeture des IUFM ou encore les postes de Conseillers d’Orientation-Psychologue supprimés. Nous ne pourrons améliorer le système éducatif, et permettre aux lycéens de réussir dans la voie de leur choix, si les moyens ne sont pas en adéquation avec les besoins. Ainsi, l’UNL exige l’augmentation du budget de l’Éducation Nationale jusqu’au dépassement de celui de 2002.

Pour un meilleur encadrement : limiter le nombre d’élèves par classe

Avec la baisse des effectifs de personnel, nous assistons à une véritable crise de l’encadrement au lycée. Entassés à 35 voire 40 élèves dans les classes, on ne peut même plus

UNL – texte d’orientation 4

parler de conditions d’études décentes. Les classes surchargées entraînent le décrochage des élèves, notamment les plus en difficultés. Dans ces conditions, les enseignants n’assurent pas le suivi des élèves, et ne les font plus participer. Pour assurer des conditions d’étude de qualité, l’UNL considère qu’il est indispensable de poser le plafond du nombre de lycéens par classe à 25 au maximum en lycée général et à 20 en lycées professionnel et technologique. Ce nombre d'élèves favorisera le suivi personnalisé de chacun d’entre eux et la participation au sein de la classe. Ainsi, personne ne sera abandonné par l’institution scolaire. En réduisant les effectifs dans chaque classe, les enseignants pourront également mettre en place un système de demi-groupe, pour cibler précisément les difficultés des élèves et les aider à les résoudre. L’UNL revendique l’arrêt immédiat des suppressions de postes dans l’Education Nationale, et le lancement d’un plan pluriannuel de recrutement permettant un nombre supérieur d’enseignants par rapport à 2002. Ce plan comprend également l’embauche de personnel éducatif : CPE, surveillants, infirmières, médecins scolaires, assistantes sociales, COP etc. Ceux-ci participent également à l’accompagnement des lycéens dans la construction de leur parcours. La politique de réduction des coûts a aussi porté atteinte à l’offre de formation disponible sur le territoire. En effet, par manque d’enseignants, de nombreuses options ont été supprimées dans les lycées depuis plusieurs années. L’accroissement du nombre d’enseignants permettra un panel d'options plus conséquent dans les lycées permettant à chacun de suivre la formation qu’il souhaite.

Répondre à l’obsolescence du matériel scolaire

En plus des moyens humains, qui sont indispensables pour la réussite de tous, les

moyens matériels apparaissent tout aussi importants. Les lycéens étudient souvent dans des locaux qui nécessitent une rénovation, ne serait-ce que pour des raisons de sécurité élémentaires. Tous les jeunes, quelque soit leur situation territoriale, leur lycée, leur voie et leur filière, doivent bénéficier d'équipements récents et de qualité. L'accès à un ordinateur dans le lycée avec Internet doit, par exemple, être permis. Comme cela, tout ou partie de notre travail scolaire ainsi que de nos recherches pourra se faire dans les meilleures conditions. Il est essentiel d’enclencher la transition informatique de l’Éducation Nationale en investissant massivement dans les nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement (TICE). La situation est encore plus inquiétante dans la majorité des internats : locaux délabrés, souvent peu d’accès à Internet, pas de cadre de vie, pas de respect des normes de sécurité. L’UNL demande à ce que les lycéens en internat puissent bénéficier d’un cadre de vie favorable à leur réussite scolaire, mais aussi à leur émancipation avec des salles de vie. En somme, malgré les discours tenus par le gouvernement depuis plusieurs années pour justifier sa politique : toute réforme de l’éducation ne peut se faire sans les moyens adéquats.

B. Mener la révolution pédagogique pour une nouvelle vague de démocratisation de l’éducation !

La réussite des lycéens ne dépend pas seulement de leur encadrement. En effet, être placés au cœur de notre éducation, nous rendre acteurs de notre formation est une condition sine qua non à un lycée de l’égalité. La politique éducative, depuis plusieurs années, n’a pas eu vocation à repenser le rôle du lycée,

UNL – texte d’orientation 5

revoir les temps scolaires, ou à refonder le baccalauréat. Le gouvernement a même empiré l’état des choses en supprimant les IUFM qui assuraient pourtant une formation pratique aux futurs enseignants. Aujourd’hui, de prétendus « savoirs académiques » dominent le système éducatif, la réussite des élèves étant dès lors reléguée au second plan. Pourtant, les chiffres du décrochage scolaire augmentent chaque année. À la rentrée 2011, 223 000 lycéens étaient « perdus de vues » par le ministère, écrasés par ce système qui ne sait pas prendre en compte les spécificités et les difficultés de chacun. Un système où les jeunes sont sensés ingérer une somme de connaissances dictées par un enseignant sans interaction spécifique avec ce dernier, et sanctionnées par l’épreuve finale du baccalauréat. L’UNL a donc travaillé depuis plusieurs années à définir la révolution pédagogique, et à réfléchir à de nouvelles méthodes d’enseignement et d’interactions élèves – enseignants mettant les lycéens au cœur de leur éducation. Plus aucun lycéen ne doit venir au lycée à reculons, refusant une journée supplémentaire d’abreuvage de savoirs. De même, l’UNL a fait le choix de mettre l’accent sur les rythmes scolaires comme outils clé de la réussite. Comment demander à un lycéen de se concentrer sur son contrôle de 2h en mathématiques, alors qu’il vient déjà de passer 7h dans une salle de cours ? Enfin, il s’agit bien entendu de réformer le baccalauréat, puisque qu’il favorise aujourd’hui le bachotage sans évaluer la progression de l’élève au cours de son cursus scolaire. Mener la révolution pédagogique, c’est s’assurer qu’au-delà des moyen humains et financiers, chaque jeune pourra être placé au cœur de son éducation, c'est-à-dire participer lui-même à sa réussite. Mener la révolution pédagogique, c’est donner à chacun les connaissances et les compétences indispensables à son autonomie intellectuelle. Mener la révolution pédagogique, c’est donc

permettre à chaque jeune de réussir sans que cela soit déterminé par sa provenance sociale.

De nouveaux programmes et de nouvelles méthodes d’enseignement

Les programmes scolaires au lycée, rediscutés de manière très hâtive lors de la précédente réforme du lycée, ne correspondent pas à ce qu’il est techniquement possible d’enseigner en une année. Dans de nombreuses matières, les enseignants ne peuvent boucler leurs programmes à temps. L’UNL réclame donc que les programmes scolaires soient repensés, parfois allégés, mais surtout qu’ils soient bien plus axés sur les acquis méthodologiques, des travaux plus interactifs, afin que les connaissances s’acquièrent au cours d’un travail mené par l’élève et ne soient plus reçues passivement par ce dernier. Il s’agira également de décloisonner les matières pour assurer l’interdisciplinarité entre les enseignements. Cette évolution des programmes doit prendre en compte l’avis de l’ensemble de la communauté éducative, et notamment des usagers. Cette évolution nécessaire doit impérativement s’accompagner d’une formation des enseignants conséquente. Ce n’est apparemment pas l’avis du gouvernement. La récente suppression des IUFM a eu un impact déplorable sur la qualité des cours des nouveaux diplômés du CAPES. Ne recevant plus de formation pratique, des jeunes enseignants sont envoyés devant des classes surchargées, sans savoir comment enseigner. Le gouvernement a oublié qu'enseigner est un métier qui s'apprend. Qu'on ne peut décemment envoyer des étudiants tout juste diplômés devant 35 élèves, pour débiter des connaissances, sans savoir réellement les transmettre aux lycéens. L’UNL exige donc le rétablissement des IUFM, ou plus largement d’une structure qui formerait les jeunes diplômés du CAPES à la transmission effective et attractive des connaissances et des compétences, à la

UNL – texte d’orientation 6

gestion d’une classe, au suivi psychologique… Une proportion importante de stage doit donc être parallèlement réintégrée au sein de cette nouvelle formation. L’UNL souhaite le passage d’une pédagogie du « face à face » à une pédagogie du « côte à côte ». L’enseignant ne doit plus se positionner en personnage central qui transmet simplement son savoir, souvent de manière magistrale. Il doit pouvoir interagir avec les élèves, composer avec leur participation, leur permettre, à partir de quelques connaissances fondamentales, d’approfondir le cours notamment dans le cadre de travaux dirigés. Cette participation s’appuie également sur des recherches personnelles, qui peuvent être effectuées en groupes. Permettre aux jeunes d'être pleinement acteurs de leur éducation, c’est également développer les travaux en autonomie. Certains dispositifs existent déjà comme les TPE, mais il s’agirait de revoir la possibilité du choix des matières et de leur encadrement, nécessitant bien entendu plus de moyens humains. Par ailleurs, puisque les TPE sont évalués en Première, l’UNL demande à ce qu’ils soient rétablis en classe de Terminale pour permettre à tous les lycéens d'avoir pendant deux années de leur scolarité l'opportunité d'un réel travail de réflexion développant une émancipation intellectuelle. De plus, nous pourrions se familiariser avec la démarche avant d’être évalués. Enfin, l’UNL ne peut envisager de repenser les méthodes d’enseignement sans réfléchir à la question de l’évaluation. Le système actuel de notation ne note pas la progression des élèves. Il ne les fait pas non plus progresser, car il n’est pas parlant. Sans annotation par exemple, obtenir une mauvaise note est souvent perçu par les lycéens comme un couperet et les démotive à continuer leurs efforts. C’est pourquoi l’UNL demande de revoir l’évaluation au lycée. Nous revendiquons des grilles d’évaluation plus détaillées sur les critères, et rendue aux lycéens en même temps que leurs copies. Chaque lycéen pourra ainsi voir clairement quels sont ses acquis, ses faiblesses et ce sur quoi il a progressé. De plus, le contrôle des connaissances doit être régulier

au cours du trimestre pour que la moyenne de la matière soit significative. La « constante macabre » qui touche le système scolaire met en évidence la prédétermination des notes accordées. C’est pourquoi nous sommes favorables à l’évaluation par « contrat de confiance », remettant de la justice, de la confiance, et de la compréhension dans les rapports entre l’enseignant et les élèves.

Rénover les rythmes scolaires : une réforme indispensable pour allier pédagogie et vie au lycée

En 2011, le gouvernement a engagé une grande consultation de la communauté éducative sur les rythmes scolaires. L’UNL a salué cette initiative, soulignant néanmoins que revoir les rythmes ne peut être dissocié des questions budgétaires. Aujourd’hui les rythmes scolaires sur une journée, une semaine ou une année sont totalement inadaptés. Plus qu'un simple problème de rythmes chrono-biologique des lycéens, ils creusent les inégalités entre les élèves de manière flagrante. Certaines journées trop lourdes favorisent le décrochage. Aucun lycéen ne peut être attentif en cours au bout de sa neuvième heure. Qui plus est, les temps actuels ne permettent que très peu de pauses et pas d’espace pour développer la vie lycéenne. L’UNL s’est donc dotée d’un emploi du temps complet et équilibré. Nous demandons d’instaurer des journées de cours de 6h maximum, pour assurer une attention optimale des lycéens jusqu’à la fin. De plus, les temps de transports s’avèrent parfois très importants. Il nous apparaît donc essentiel de commencer la journée de cours à 9h. Pour assurer un équilibre biologique, nous voulons une vraie pause méridienne d’une heure et demie minimum assurant une réelle pause entre la matinée et l'après midi, ce qui permettra de plus, une reprise des cours en étant concentrés et efficaces. Au sein de la journée, nous souhaitons que les établissements s’organisent pour alterner des

UNL – texte d’orientation 7

cours considérés comme magistraux, avec des cours plus interactifs. L’attention des lycéens est donc sollicitée différemment tout au long de la journée. Les journées ainsi raccourcies permettraient la mise en place de deux heures de présence obligatoires au sein du lycée après les cours. Elles serviraient à favoriser l’aide scolaire et la vie lycéenne. Permettre à chaque lycéen de pratiquer des activités sportives ou artistiques dans le cadre du lycée éliminera les inégalités entre les familles qui pourraient financer ces activités à leurs enfants et d’autres qui n’en auraient pas les moyens. Alors que beaucoup n’ont pas les conditions réunis pour travailler chez eux, il nous apparaît essentiel d’utiliser ces deux heures pour développer l’aide aux devoirs, encadrée par des enseignants, et le travail en groupes d’entraide entre lycéens. Afin de ne pas tronquer le week-end et pour favoriser les activités extrascolaires nous réclamons qu’il n’y ait pas de cours organisés le samedi matin. De plus, beaucoup de lycéens doivent se déplacer durant le week-end. La fin des cours du samedi matin leur permettra donc de le faire sans trop de difficultés. Enfin, il ne faut pas négliger la question des vacances. L’alternance 7 semaines de cours pour 2 semaines de vacances effectives, est nécessaire pour que chacun puisse se ressourcer, s’émanciper, et rester efficace en cours. C'est donc face à cette nécessité que nous considérons que la réduction des vacances n'est pas nécessaire, et que nous nous y opposons fermement.

Contre une semaine d'épreuves sanctionnant 15 ans de scolarité : réformer le baccalauréat général !

La révolution pédagogique ne prend pas en compte uniquement les programmes scolaires et les méthodes d’enseignements, elle tend aussi de manière plus importante à réformer en profondeur le baccalauréat. Actuellement, le bac est l'examen qui sanctionne, en une semaine, le fruit de 15 ans d'études. Cette

institution ne fait que favoriser le « bachotage » quelques semaines avant l’épreuve, et non une réelle maîtrise des connaissances et des compétences acquises au cours de notre scolarité. Il s’agit donc de sortir d’une épreuve sanction à la fin de la terminale, pour déboucher vers une épreuve plus juste, plus égalitaire et plus complète. La réforme du baccalauréat ne doit en aucun cas remettre en cause le caractère anonyme et national du diplôme. C'est pourquoi l’UNL refuse que le contrôle continu soit vu comme une solution miracle. Toutefois, la multiplicité des épreuves permettrait de répartir le poids de la note et d’assurer le droit à l’erreur des lycéens. Ainsi, l’UNL propose qu’il y ait, deux sessions en classe de première ainsi qu’en classe de terminale, en milieu et fin d’année. Cette réforme permettrait d’évaluer les lycéens tout au long de leurs années au lycée, et d’en finir avec cette semaine d’examens couperet à la fin de la Terminale. La démocratisation de l’enseignement secondaire et supérieur est une nécessité sociétale. Il faut tendre vers l’élévation générale du niveau de formation des jeunes. Contrairement à ce que les forces réactionnaires chantent à tue-tête, l’augmentation du nombre de bachelier ne signifie pas une « baisse du niveau ». Toutes les études, notamment celle de la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), prouvent au contraire que le niveau général du baccalauréat augmente. Relançons l’École, réformons là pour continuer le processus de démocratisation. Les objectifs sont simples : 80% d’une classe d’âge au baccalauréat et 100% d’une classe formée ! Pour ce faire, la réforme du baccalauréat est essentielle et ne peut être prise à la légère. L’UNL s’efforcera à porter la voix des lycéens sur ce sujet pour que le baccalauréat ne soit pas une fatalité, ni une dernière épreuve mais bien le commencement d’un nouveau parcours.

Contre la hiérarchisation des filières, revaloriser le lycée professionnel

UNL – texte d’orientation 8

Le gouvernement continue de penser que la filière professionnelle n’est qu’une voie de garage pour des lycéens dont l’échec serait inéluctable. C’est cette idée qui a orienté les politiques mises en œuvre depuis 5 ans. Alors que les lycéens en filière professionnelle subissent déjà durement le manque de moyens humains et matériels, ils ont subit de plein fouet une réforme du baccalauréat professionnel des plus inégalitaire. Le gouvernement a, en effet, décidé de concentrer la formation sur 3 années au lieu de 4 initiales, et ceci sans modifier les programmes. Cette aberration a conduit de nombreux lycéens à sortir du système éducatif, sous le poids du travail quotidien, le manque d’encadrement et des programmes interminables. Or sortir du système éducatif sans diplôme c’est être d’autant plus exposé au chômage. Les lycéens en voie professionnelle doivent bénéficier d'un enseignement de qualité, vivant et interactif afin d’acquérir et d’utiliser au mieux leurs connaissances et leurs compétences. Il est nécessaire de replacer le BEP comme premier palier de qualification au bout de deux années d'études, afin de réduire le nombre d'élèves sortant du lycée sans aucun diplôme. En plus des difficultés à étudier au lycée, les lycéens en filières professionnelles sont victimes du manque d'encadrement lors des stages. Certains employeurs exploitent outre mesure leurs stagiaires, en leur faisant effectuer des tâches qui ne sont pas de leur ressort. Face à ce constat alarmant pour les lycéens professionnels, il y a nécessité de faire respecter les droits des stagiaires, avec un réel suivi pédagogique effectué par les enseignants tout au long de la période de stage. L’UNL a publié en 2011 un Code du Travail des lycéens en voie professionnelle. Ce code est en effet indispensable pour permettre aux jeunes d’étudier, et d'apprendre leur futur métier, dans des conditions décentes. Les lycéens professionnels souhaitent être réellement reconnus comme acteurs de la société par leur travail au sein d’une entreprise en se voyant attribué un statut de lycéen stagiaire. Ce statut

doit comprendre notamment la rémunération de leur stage à 30% du SMIC. Enfin l’UNL exige de revoir les modalités des filières en apprentissage. Nous resterons pour autant intransigeants contre la possibilité pour un collégien de partir en apprentissage à 14 ans. Chaque jeune doit pouvoir avoir un certain bagage de connaissances, de compétences et d’ouverture pour choisir son orientation.

C. L’éducation à la citoyenneté : rôle de l’École de la République

Plus qu'un simple lieu d'apprentissage, le lycée se doit également d’être un lieu de vie et d'émancipation pour tous les lycéens. Quel meilleur lieu que l'école pour former les citoyens de demain ? Le lycée doit permettre à chacun de se responsabiliser, de fournir des grilles d’analyse de la société pour se forger une opinion propre, et ainsi d’être prêt à assumer pleinement son devoir citoyen. Pour se faire, chaque lycéen doit pouvoir bénéficier d’une réelle formation sur l’appareil démocratique et ses enjeux. C’est notamment pourquoi l’UNL entend redonner son importance à l’ECJS au lycée. Mais le lycée doit également développer la vie lycéenne. Ainsi, chaque jeune aurait la possibilité et la responsabilité de monter ses projets de manière autonome. Les lycéens pourraient également travailler, et même le plus souvent, de manière collective, pour favoriser le, « vivre ensemble », etc. Enfin, éduquer à la citoyenneté ne peut se passer du développement de la Démocratie Lycéenne. L’UNL tient à rappeler la place essentielle d’un tel système au sein des lycées qui permet aux lycéens d’être représentés, que leur voix soit portée à tous les échelons, pour peser sur les décisions, et qu’ils soient dès lors investis dans l’action citoyenne. Néanmoins, le système tel qu’il est aujourd’hui est encore très incomplet et l’UNL entend le rénover. Donner un véritable poids à la Démocratie lycéenne,

UNL – texte d’orientation 9

c’est reconnaître que les lycéens ont leur place dans les débats qui les concernent. En somme, changer le système éducatif, c’est favoriser l’émancipation de tous, au-delà de son cursus scolaire.

Développer l’ECJS, c'est donner une émancipation intellectuelle à chacun

La première étape serait de redonner une véritable place à l’ECJS. Cette matière se transforme dans la majorité des cas en séance de rattrapages des programmes d’Histoire et de Géographie pour combler les retards. L’UNL demande à ce que les cours d’ECJS soient effectifs dans tous les lycées, de la Seconde à la Terminale, et qu’un véritable programme y soit étudié. Ce programme doit contenir les fondements de l’appareil démocratique français mais aussi permettre des débats sur des sujets de société. Il s’agit d’impliquer les lycéens à la vie démocratique et à la société qui les entoure.

Favoriser la vie lycéenne pour permettre l’autonomie des lycéens

Le lycée est un lieu d’apprentissage, mais se doit également d’être un lieu de vie. Chaque lycéen doit pouvoir y mener les activités de son choix, mais aussi construire les projets qui l’intéressent. En développant la vie lycéenne, il s’agit déjà d’éliminer les discriminations entre les familles qui peuvent financer des activités extrascolaires à leurs enfants et ceux qui n’en auraient pas les moyens. L’UNL souhaite donc une multiplication des associations culturelles ou sportives (AS) au sein des lycées. Il faut donner aux lycéens les outils nécessaires à leur création : des locaux doivent être disponibles, ainsi que l’aide d’adultes référents. Ces associations auraient toute leur place dans les horaires que nous proposons dans notre réflexion sur les rythmes scolaires. Ces activités sont d’autant plus intéressantes lorsqu’elles sont organisées et animées par les lycéens eux même. En effet, le lycée doit être le lieu de l’émancipation, et cela se joue aussi quand les lycéens sont en responsabilité de

monter collectivement leurs propres projets. Il s’agit de laisser une autonomie aux jeunes dans le cadre du lycée, tout en assurant la présence d’équipes pédagogiques pour les accompagner. Le lycée, et l’Éducation Nationale dans son ensemble, se doit de favoriser par tous les moyens possibles, financiers, matériels ou moraux, les structures associatives émanant des jeunes ou de leur volonté. Dans ce cadre, nous réclamons le développement d’un Fond national pour la Vie Lycéenne réparti équitablement dans les établissements. L’UNL demande également la généralisation des Maisons des Lycéens. Elles sont le centre de la vie lycéenne, permettant aux projets collectifs d’émerger, et aux lycéens de s’organiser afin d’assurer son fonctionnement. Chaque institution doit donc en premier lieu ne jamais être une barrière à la création de MDL et surtout les favoriser. L’UNL rappelle également au gouvernement qu’il avait promis l’abaissement de la responsabilité à 16 ans pour les associations. Quelques années ont passé, et cette loi nécessaire n’a toujours pas vu le jour. De façon plus globale, il faut laisser des marges de manœuvre aux lycéens, par le biais des MDL, pour qu’ils puissent transformer le lycée en un véritable lieu de travail et de vie, où chacun à sa place. Enfin, le développement de la Vie Lycéenne serait également permis par un droit d’expression des lycéens plus important. En effet, plusieurs lycées en France se sont déjà dotés de leur propre journal, radio, ou toute publication et média qui sont une belle preuve du dynamisme de la Vie Lycéenne. Plus encore, ils témoignent d’une véritable démocratie au sein des établissements. Chaque lycéen peut partager son avis sur des questions de sociétés, de culture, ou plus globalement sur l’ensemble des rubriques décidées collectivement. L’UNL, forte de son partenariat avec des associations qui aident les journaux lycéens à se développer, demande à ce que tous les outils pour faciliter la création de médias lycéens soient mis à disposition dans les lycées.

UNL – texte d’orientation 10

Promouvoir et améliorer la Démocratie lycéenne

Chaque année, depuis 5 ans, les mouvements lycéens témoignent de notre volonté d’être entendus. Chaque année depuis 5 ans, le gouvernement n’apporte que le mépris et l’ignorance aux besoins et attentes légitimes des lycéens. Révélateur fut le mouvement des jeunes sur les retraites ! Une fois de plus, la réponse qu’a donné le gouvernement, montre l’obstination conservatrice à refuser de donner aux jeunes la place qui leur est due dans la société. Il existe actuellement pour les lycéens quelques outils pour se faire entendre au sein de leurs établissements. Le principal est celui de la Démocratie Lycéenne. A l’échelon local, académique ou national, les lycéens peuvent donner leur avis sur les décisions qui ont des effets directs sur leurs conditions d’étude et de vie. Néanmoins, l’UNL rappelle que la Démocratie lycéenne telle qu’elle existe aujourd’hui est incomplète. Peu écoutées, peu connues, les instances relatives à la démocratie lycéenne ne sont que consultatives et n’ont donc qu’un poids symbolique. De plus, le manque de moyens alloués à la formation des élus et à la réalisation de projet rend un mandat souvent peu efficace et ne permet pas de changer concrètement la vie des lycéens. En ce sens, l’UNL réclame de tous ses vœux une véritable réforme de la Démocratie Lycéenne, comprenant plus d’information sur les enjeux, le renforcement du poids des instances, et surtout la création d’un véritable statut d’élu lycéen. Tout d’abord, la Démocratie Lycéenne n’a de légitimité que si elle est mise à la disposition de l’ensemble des lycéens. Actuellement, les taux de participation atteignent difficilement les 15%. Une preuve tangible que les lycéens sont très peu informés sur l’existence de telles instances, et surtout de leur utilité. L’Éducation Nationale doit donc faire preuve de plus de communication et d’ambition pour ces instances, en organisant à chaque rentrée une campagne d’information massive accompagnée d’un guide pratique. Cette campagne doit présenter le fonctionnement de l’ensemble des

instances lycéennes, mais également le rôle des élus et les enjeux de telles élections. Ensuite, nous proposons la mise en place d’une "journée citoyenne" banalisée et formatrice le jour des élections au Conseil de la Vie Lycéenne. Cette journée serait exclusivement réservée à des formations sur la Démocratie Lycéenne pour tous les lycéens et surtout à la diffusion des projets des différents candidats. Le CVL étant une instance très importante quant à la vie de l’établissement mais aussi aux conditions d’études, il apparaît relever du bon sens de faire en sorte que les lycéens puissent choisir en connaissance de cause les élus qui les représenteront et défendront leurs intérêts au lycée. Mais si les lycéens s’investissent dans la Démocratie Lycéenne, il faut que leur engagement ne soit pas vain et qu’ils puissent devenir de véritables acteurs de leur éducation. Aujourd’hui, il est facile de prétendre donner la parole aux jeunes, puis de passer outre leurs attentes, puisque le vote des élus lycéens n’est décisionnel qu’au Conseil d’Administration. L’UNL revendique que les instances de la Démocratie lycéenne, à tous les échelons, deviennent décisionnelles dans leurs champs de compétence. D’autre part, les élus sont souvent confrontés au manque de moyens pour pouvoir mettre en place leurs projets et pleinement exercer leur mandat. L’UNL demande donc à ce qu’un budget propre et suffisant soit alloué aux instances de la Démocratie Lycéenne, qui pourrait ainsi être utilisé par les élus pour dynamiser la vie lycéenne. Pour mener à bien leurs mandats, les élus ont également besoin d’une formation. Celle-ci doit être assurée par d’anciens élus de la Démocratie Lycéenne, les Directeurs Académiques de la Vie Lycéenne ainsi que d’autres représentants de la communauté éducative présents dans les conseils. La formation des élus au CVL est mentionnée dans les textes de la nouvelle Réforme du Lycée. L’UNL entend la rendre concrète, mais aussi l’élargir et l’adapter à l’ensemble des élus lycéens. D’autre part, il est nécessaire de mettre à disposition des élus les outils

UNL – texte d’orientation 11

nécessaires à exercer correctement leur mandat. Grâce à l’action de l’UNL, les circulaires de la Réforme du lycée instaurent que « les élèves élus bénéficient de conditions matérielles favorisant l'exercice de leur mandat», ce qui n’a malheureusement aucun impact sur les conséquences de leur investissement notamment sur leur temps scolaire. C’est pourquoi l’UNL demande un véritable statut d’élu lycéen (avec une carte spécifique) permettant notamment d'avoir un accès facilité aux établissements et de pouvoir justifier une absence nécessitée par l'exercice du mandat. Enfin, nous souhaitons augmenter le poids des lycéens dans les décisions prises au niveau national. Le Conseil Supérieur de l’Éducation (CSE), instance qui statue sur les textes qui concernent l’Éducation Nationale, ne compte aujourd’hui que 3 lycéens parmi 98 membres. En tant qu’usagers au quotidien, et directement touchés par les décisions prises dans ce conseil, nous demandons une augmentation du nombre de lycéens siégeant au CSE de 3 à 10 élus minimum. Ils pourront ainsi porter plus fort la voix de leurs camarades. De plus, pour que tous les lycéens s’approprient ces questions nationales et que la légitimité des représentants soit renforcée, le mode de scrutin doit être revu. Les 10 élus lycéens au CSE devraient être issus d’un vote au suffrage universel direct de l’ensemble des lycéens, et non des seuls élus CAVL.

Faire respecter les droits lycéens !

Éduquer les lycéens à la citoyenneté, c’est implicitement aussi les sensibiliser au respect de la loi. Mais qu’en est-il des administrations ou des professeurs qui tous les jours bafouent ou passent complètement outre les droits lycéens ? Prenons l’exemple du mouvement sur les retraites à la rentrée 2010, auquel les lycéens ont massivement participé : de nombreuses administrations ont procédés à une répression administrative pour faire taire le mouvement. L’UNL demande donc le respect et la clarification des droits lycéens existants ainsi que la création de nouveaux droits répondant

au manque criant de liberté d’expression et aux accusations non fondées. Tout d’abord, nous tenons à ce que les droits fondamentaux des lycéens soient réaffirmés. Les droits de réunion, d’affichage et de publication doivent être connus par l’ensemble des lycéens et respectés par les administrations. Il est inacceptable que des proviseurs se permettent de refuser une salle pour une Assemblée générale ou censurent des publications lycéennes alors qu’il retourne du droit d’expression même des lycéens. Tant que nos propos ne sont pas prosélytes ou partisans, et que nous respectons la pluralité, nous avons le droit de nous exprimer dans nos établissements, une condition essentielle de notre émancipation. Aussi, nous tenons à ce que chaque rentrée, les chefs d’établissement s’engage à connaître, reconnaître et respecter ces droits tout au long de l’année en signant une Charte des Droits Lycéens. Ensuite, pour permettre un débat collectif sur la vie de l’établissement, nous demandons à ce que les lycéens soient intégrés à la rédaction du règlement intérieur de l’établissement (comprenant celui de l’internat pour les lycées concernés) par la concertation de leurs représentants au CVL. Il est donc indispensable que les lycéens, par la voix de leurs élus, soient pleinement associés à son écriture pour qu’il soit approprié et accepté. L’UNL souhaite enfin transformer les conseils de disciplines en conseils pédagogiques. En effet, ceux-ci sont souvent envisagés seulement pour sanctionner un lycéen. Nous demandons à ce que les textes soient clarifiés, et que chaque lycéen puisse mieux assurer sa défense et avoir le droit l’erreur. Les sanctions doivent permettre aux élèves de comprendre leurs erreurs et non de les exclure un peu plus du système éducatif.

UNL – texte d’orientation 12

L'UNL s'engage pour l'égalité femmes/hommes.

Les inégalités femmes-hommes et le sexisme n’ont pas disparu de notre société. Ils conditionnent encore les

relations entre filles et garçons, fortement marquées par une domination masculine et un système patriarcal.

Ces inégalités, nous les retrouvons dans notre vie quotidienne, en premier lieu au lycée. Avec par exemple, la

question de l’orientation de l’élève qui est influencée selon le sexe. Et cela se retrouve dans l'ensemble de la

société, à tous les niveaux. Nous le voyons dans l’entreprise au moment de l’embauche, au niveau de la

rémunération : à travail et compétences égales, une femme est en moyenne payée 27% de moins qu’un

homme. Mais aussi dans la vie politique ou au sein des ménages.

Depuis ces dernières années, les atteintes aux droits des femmes ont été trop nombreuses et la condition des

femmes dans la société n'a pas beaucoup évolué. Partout en France, des centres d’IVG, des plannings familiaux

et des maternités ferment, faute de financements suffisants. L’accès à la contraception n’est pas gratuit, les

violences faites aux femmes n’ont pas cessé.

Ne pas voir les fortes inégalités dans la société, c’est ne pas prendre en compte la moitié de la population.

Nous sommes convaincus que l’éducation doit jouer un rôle important pour casser les stéréotypes

profondément ancrés dans notre société. C’est dès l’école qu’il faut cesser de répéter les mêmes erreurs, en

enseignant le respect, la tolérance, et en mettant tous les lycéens, quel que soit leur sexe, sur un pied d’égalité.

II. Garantir à chaque lycéen un droit à l’avenir, c'est garantir une société plus juste La situation des jeunes dans la société n’a jamais été très enviable, mais elle n’a fait qu’empirer ces cinq dernières années. Avec la crise, mais surtout les politiques de rigueur injuste qui l’ont accompagnée, le chômage des jeunes actifs s’élève désormais à 25 %. Difficile dans ces conditions de se dire, lorsque l’on est lycéen, que l’on obtiendra facilement une place stable dans le monde du travail à l’issue de ses études. La stigmatisation de la jeunesse s’est elle aussi aggravée. Le discours permanent du

gouvernement Fillon sur l’immaturité des lycéens a hélas trop porté ses fruits : la société nous regarde aujourd’hui d’un trop mauvais œil, puisque nous serions soit manipulés soit inconscients. Mais pour que les jeunes reprennent confiance en leur avenir, il faut avant tout que l’État reprenne confiance en sa jeunesse. La considération de la jeunesse, et les conditions éducatives qui nous sont proposées, doivent donc être repensées. Car l’école de la république, au-delà de sa fonction de transmission de connaissances et de compétences à tous les élèves, doit permettre à chacun de se voir assurer un véritable droit à l’avenir. Pourtant, coupes budgétaires après coupes budgétaires, politiques libérales après politiques libérales, l’égalité des droits n’existe plus. Le mandat présidentiel qui se termine à été celui du tout-pour-les-riches. Riches financièrement et riches en matière de position sociale. Plus que jamais, le lycée d’aujourd’hui ne s’adresse qu’aux âmes bien nées, et ne joue

UNL – texte d’orientation 13

plus son rôle d’ascenseur social. La politique éducative élitiste menée depuis des années à naturellement accentué ce phénomène. Si « tous les hommes naissent égaux en droit », c’est en premier lieu à l’école d’assurer cette égalité. En choisissant la voix du syndicalisme de transformation sociale, l’UNL porte le projet d’une école destinée à transformer la société. Une école qui apporte à chacun un niveau de qualification lui permettant d’évoluer sereinement lors de sa vie future, participant pleinement à la marche vers le progrès social.

Garantir un accès égalitaire à l’éducation

La situation financière des élèves ne doit pas être une condition de leur réussite. « L’égalité des chances » clamée par le gouvernement, masque les véritables problèmes. Elle est censée placer chaque élève sur la même ligne de départ, à l’heure où les déterminismes sociaux sont pourtant exacerbés. L’origine sociale conditionne encore trop l’orientation scolaire. Les élèves souffrent de lacunes et du manque d’investissement dans le système éducatif. L'expérience montre que trop souvent, ce sont les élèves issus des classes populaires qui sont les plus touchés par ces restrictions budgétaires, alors même que ce sont ceux qui en ont le plus besoin. A l’égalité des chances, l’UNL oppose l’égalité des droits. Nous ne nous contenterons pas de la simple équité proposée par le gouvernement pour encourager la méritocratie. La ligne de départ n’est pas la même pour tous. Assurer l’égalité des droits consiste donc en des politiques adaptées à chacun, à un suivi plus personnalisé de l’élève. Il en va des moyens financiers jusqu’à la pédagogie appliquée mais les solutions sont nombreuses. De l’accès à une éducation gratuite de qualité sur l’ensemble du territoire, jusqu’à la possibilité pour les lycéens de bénéficier ou non d’aide scolaire, les facteurs qui peuvent avantager ou désavantager des lycéens par rapport à d’autres sont multiples. L’UNL s’attelle donc à cibler et dénoncer ces inégalités. A l’heure où

les écarts sociaux se creusent, l’École de la République ne peut pas faillir à sa mission et se doit de donner à chaque lycéen tous les outils qui lui sont nécessaires pour réussir.

Mettre fin aux inégalités territoriales

L’accès à l’éducation n’est pas le même sur tout le territoire. Que l’on vienne du cœur d’une grande ville ou de sa banlieue, d’un milieu urbain ou d’un milieu rural, le même lycée ne nous sera pas proposé. Le choix des filières et des options sera différent, imposé par la provenance territoriale. Le temps de transport pour se rendre au lycée peut être lui aussi un fort discriminant. Cette situation inégalitaire à été accentuée par le démantèlement de la carte scolaire initié par le gouvernement Fillon. Faute de moyens et de sectorisation, le phénomène d’école à deux vitesses s’accentue. Les lycées les mieux côtés peuvent désormais sélectionner leurs élèves en fonction de leur niveau, et non plus de leur provenance, au détriment de tous les autres. Mécaniquement, le fossé social séparant les lycées d’élites des lycées en difficulté se creuse jour après jour. La reproduction sociale à l’école affaiblit tous les élèves et la société dans son ensemble. La mixité, elle, permet à des lycéens de tous horizons d’apprendre le vivre ensemble, de progresser de manière collective, ce qui ne peut être que bénéfique. Pour remédier à cette situation l’UNL demande la mise en place d’une nouvelle sectorisation permettant une meilleure mixité sociale et un accès pour tous à la formation de son choix. Cette nouvelle sectorisation doit prendre en compte le niveau économique, social, culturel, et la position géographique des élèves. Elle doit permettre un mélange entre les élèves qui proviennent de divers milieux sociaux. Une meilleure mixité sociale passerait également par le développement des lycées polyvalents. Ces lycées rassemblent des lycéens de toutes les voies et filières, permettant plus de partages entre des jeunes aux parcours différents. Ils participent à

UNL – texte d’orientation 14

l’abolition de certains préjugés, comme celui de l’opposition entre lycéen en voie professionnelle et celui en filière Scientifique. L’accès à l’égalité territoriale ne relève pas uniquement des compétences du Ministère de l’Education Nationale. Il faut l’accompagner d’un système de transport développé et adapté, desservant particulièrement les lycées et les lieux culturels. Certaines filières des lycées technologiques et professionnels se font plus rares que d'autres, il faut alors une prise en compte des bassins de formation pour que tous les élèves aient le droit d’accéder à la formation de leurs choix. L’UNL demande donc la mise en place d’un Pass’ Transport. Ce Pass’ comprend la gratuité des transports scolaires. Il assurerait également des tarifs très réduits l’ensemble des transports pour accéder facilement à tous les espaces permettant l’émancipation et l’épanouissement des lycéens. Certains lycéens, pour suivre la formation de leur choix, sont parfois obligés d’étudier loin de leur domicile. Des internats existent dans certaines villes. Cependant ils sont encore trop peu nombreux et pour beaucoup en mauvais état. L’UNL souhaite donc que les internats existants soient rénovés et qu’en soient construit de nouveaux à proximité des lycées fréquentés par une part importante de lycéens qui viennent de loin.

Mettre fin au financement des établissements privés pour garantir l’égalité et la laïcité

À la fin de la sectorisation vient s’ajouter le problème de la privatisation de l’école. La casse de l’école publique a fortement incité les milieux sociaux les plus aisés à placer leurs enfants dans l’enseignement privé. Le financement par l’État d'écoles privées ne fait qu’amplifier ce phénomène. Les lycées privés sont un danger pour l’égalité. Ils favorisent la reproduction d’une élite aisée, en capacité de payer pour faire étudier ses enfants dans de bonnes conditions, et empêchent la mixité sociale. Ils bénéficient de moyens qui ne servent qu’à une

infime partie des lycéens. Le budget consacré à l’école privée doit être réorienté vers l’éducation publique, et les lycées privés sous-contrat doivent passer sous le statut public. L’abrogation de la loi Debré de 1959, facilitant le financement des établissements d’enseignement privé par l’État, est la première étape indispensable à ce processus. Cette mesure profiterait également à la Laïcité, remise en cause par des établissements privés à 98% confessionnels. Aucun territoire, quel qu’il soit, ne doit échapper à la règle de la laïcité dans les écoles publiques, quelques soient les spécificités historiques qui y sont liées. Dans cette logique, il n’est pas tolérable de constater que le concordat d’Alsace-Moselle, qui rend obligatoire l’enseignement du culte religieux dans les établissements de ce territoire, s’applique encore au XXIème siècle. L’UNL exige son abrogation immédiate.

Mettre en place un Service d’Aide Scolaire pour répondre aux besoins de chacun

Le développement des cours complémentaires, de l’aide aux devoirs etc. organisé par des entreprises privées, augmente également les inégalités entre les lycéens. L’État soutient financièrement ces entreprises, en déduisant d’impôts leur clientèle. Pourtant, celles-ci entretiennent la reproduction sociale par le niveau de vie. L’UNL propose la suppression des avantages fiscaux concernant ces entreprises. L’éducation Nationale doit au contraire garantir à tous l’accès à de l’aide aux devoirs et des cours de soutien gratuits, dans le cadre d’un Service d’Aide Scolaire au sein du lycée. Ces heures d’aides sont notamment comprises dans la réforme des rythmes scolaires proposée par l’UNL, à partir de 16h30. Les bénéfices de la suppression des avantages fiscaux exposée précédemment seraient réinvestis au sein des lycées publics pour favoriser ce service d’aide scolaire.

A. L’école doit permettre l’ascension sociale

UNL – texte d’orientation 15

L'un des rôles fondamentaux de l’École de la République, est de permettre une égalité des droits afin d’assurer la réussite de tous. La crise a accentué les inégalités sociales entre les ménages, et les a exacerbées entre les élèves. Un des principaux remparts face à cette crise, c’est la qualification de la jeunesse. Pourtant, au lieu d’investir dans l’éducation, le gouvernement a préféré détruire ce Service Public en laissant les inégalités entre les lycées et entre les élèves se creuser. L’institution scolaire ne joue donc plus son rôle d’ascenseur social. Cette destruction programmée de l’Éducation favorise la reproduction sociale laissant aux plus aisés les moyens de s’en sortir, tout en laissant les autres sombrer dans leurs difficultés. Le lycée du XXIème a gardé un trop grand nombre de ses fondements élitistes, datant de l’époque de Jules Ferry. Dans cette école, un élève, qu’il soit issu d’une famille défavorisée ou aisée, n’aura pas le même droit à la réussite. Ce sont les élèves provenant des classes sociales les plus en difficulté qui font les études les plus courtes. À l’inverse, ceux qui disposent, dès leur naissance, d’un patrimoine économique et culturel jugé suffisant pour ce système, auront les outils en main pour réussir dans cette éducation nationale. C’est à l’école de la République de palier aux inégalités de capital culturel et économique. Pour assumer son rôle d’ascenseur social, elle doit permettre à chacun d’acquérir un socle commun de compétences et de connaissances solides, pour s’en sortir dans la société. Pour cela, il s’agit bien sûr de changer les méthodes d’enseignement, de réduire le nombre d’élèves par classe ou de rénover les rythmes scolaires pour ne pas laisser un seul élève à l’écart. Mais combattre la reproduction sociale passe également par l’augmentation des aides sociales, ou par un accès égalitaire de chaque lycéen à la culture. Ce combat, c’est encore obliger l’État à amener tous les jeunes dans le milieu scolaire jusqu’à 18 ans, et à mettre en place un véritable service public d’orientation.

Pour une véritable gratuité du service public d’éducation

Personne ne devrait concevoir l’éducation comme une charge. Pourtant, les inégalités entre les familles sont criantes à chaque rentrée, alors qu’il faut par exemple acheter les fournitures scolaires. Beaucoup de ménages doivent faire d’énormes sacrifices pour pouvoir fournir à leurs enfants le matériel dont ils ont besoin au lycée. Ces inégalités sont la preuve d’un système d’aide sociale qui n’est plus adapté. Le système de bourses et les aides de rentrée stagnent alors que le coût de la rentrée augmente chaque année. L’UNL demande donc une augmentation des aides scolaires, des bourses et des aides de rentrée, en valeur et en nombre. Cette augmentation est nécessaire pour que tous les lycéens aient le même droit à la réussite et que la charge financière qu’ils génèrent ne soit un frein ni pour eux ni pour leurs familles. En effet, donner plus aux familles qui en ont le besoin, c’est améliorer le quotidien de nombreux lycéens, et donc empêcher leur échec scolaire pour des raisons économiques. De plus, nous exigeons la gratuité totale des manuels scolaires sur l’ensemble du territoire. Ils sont en effet un support pédagogique indispensable. L’UNL a déjà obtenu de plusieurs régions cette gratuité, mais sa généralisation devient maintenant une nécessité. La rentrée scolaire devient de plus en plus dure à porter pour de nombreuses familles. L’UNL souhaite instaurer l’école véritablement gratuite, laïque et obligatoire, et exige la gratuité des fournitures scolaires ainsi que des trousseaux professionnels. Tout le matériel serait fournit par les lycées, faisant disparaître le poids de ce coût sur les familles.

Pour une scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans

L’Éducation Nationale doit assumer pleinement son rôle : celle d’amener tout élève au niveau

UNL – texte d’orientation 16

du baccalauréat. Alors que 150 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans diplôme, une scolarité obligatoire jusqu’à dix-huit ans, et un accompagnement personnalisé de tous les lycéens dans leur cursus s’imposent. La scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans, quelque soit la voie choisie, permettra également d’augmenter le niveau global de qualification des jeunes, et donc faire progresser l’ensemble de la société.

Mettre en place un Service public d’Orientation pour que celle-ci relève du choix des lycéens.

Pour permettre l’ascension sociale, il faut s’assurer que chaque jeune puisse être bien informé et suivi sur son orientation, et qu’il ne se ferme aucune porte. L’UNL souhaite tout d’abord revaloriser la place des COPSY (Conseiller d’Orientation Psychologue) dans les établissements scolaires. Faute de COPSY, certains lycéens se voient mal orientés et en échec, car la filière qu’ils ont choisi, par défaut, ne leur convient pas. Il faut donc embaucher un nombre suffisant de COPSY pour permettre au minimum 2 rendez-vous par année scolaire, de la quatrième à la Terminale, pour construire notre orientation et étudier toutes les voies nous intéressent. En parallèle, l'UNL demande une nouvelle formation de ces COPSY, pour permettre un réel suivi individualisé des élèves. Pour que chaque jeune puisse anticiper son orientation et sa réussite dans la suite de ses études, nous proposons la mise en place de journées d’immersion chaque année, de la classe de la 4ème à la Terminale. Enfin, il peut arriver de faire des erreurs dans ses choix d’orientation. C’est pourquoi l’UNL veut décloisonner les filières et les voies pour permettre la réorientation. Cela serait également permis par un véritable tronc commun entre les filières dans les classes de Première et de Terminale. Un lycéen en réorientation pourrait alors suivre

convenablement son année, sans devoir trimer toute l’année pour rattraper les connaissances fondamentales qu’il n’étudiait pas l’année précédente.

Permettre à chacun un accès à la culture pour lutter contre la reproduction sociale

L’accès à la culture est un des principaux critères discriminatoires qui affecte les lycéens dans leur émancipation, leur réussite scolaire et professionnelle. Entre les familles qui auraient les moyens financiers, et la possibilité, de fréquenter les différents lieux culturels, les inégalités se reproduisent de générations en générations. Quant aux départs en vacances, les inégalités sont d’autant plus flagrantes. L’Etat doit donc garantir à tous un accès égal à la culture, au sein du lycée mais également le faciliter dans la société, pour que chaque lycéen, quelque soit le capital culturel qu’il possède par sa famille, puisse s’épanouir et réussir. Le lycée, en tant que lieu de vie et d’émancipation, doit proposer à tous des sorties scolaires permettant de faire le lien entre les cours et le monde qui nous entoure. Celles-ci donnent la possibilité d’avoir accès à des activités culturelles que tous n’ont pas l’occasion de pratiquer, faute de moyens. Tout aussi importants, les voyages scolaires sont l'occasion de découvrir des cultures diverses, d’échanger, de voir de nouveaux horizons et donc élargir notre vision du monde, ce qui n’est pas toujours possible dans la sphère privée. Malheureusement, ces voyages ne sont pas accessibles à tous, le coût étant souvent élevé, créant une sélection financière entre les familles. Pour en terminer avec ce système inégalitaire et permettre à tous de s'émanciper, il est nécessaire de mettre en place un voyage obligatoire au minimum dans le cours des 3 années passées au lycée. Ce voyage devra être financé par l’État dans le respect du principe de gratuité du Service Public d’Éducation. Il faut non seulement mettre en place ces actions ponctuelles durant la scolarité des lycéens, mais également encourager les initiatives et les associations culturelles tout au

UNL – texte d’orientation 17

long de l'année afin de faire du lycée un véritable lieu de vie et de solidarité. Plus loin que dans le simple cadre de l’établissement scolaire, les lycéens expriment le besoin de profiter d’espaces culturels dans lesquels ils n’ont pas toujours l’occasion de se rendre. La création d’un Pass' Culture, pour offrir à tous un accès gratuit aux musées, théâtres, salles de concert, etc. est une réponse à apporter. L’accès à la culture ne peut être détaché de celui au transport. La revendication d’un Pass’ Culture n’est donc pas déconnecté du Pass’ Transport que nous proposons, exposé précédemment, qui comprend notamment un tarif très réduit sur l’ensemble des transports pour tous les lycéens. Permettant ainsi d’accéder aux lieux culturels. Si tout au long de l'année il faut encourager une politique culturelle accessible à tous, il ne faut pas oublier que le temps des vacances d'été et les activités pratiquées pendant cette période marquent et développent les inégalités entre les élèves. Certains lycéens n'ont pas la possibilité de partir en vacances faute de moyen. Plutôt que de choisir la carte de la simplicité, qui consisterait à supprimer injustement des vacances, une politique d'aide aux départs doit être mise en place par l’État à l’échelle nationale ; ainsi qu’au niveau régional favorisant les échanges entre les régions. Les vacances doivent être des temps d'émancipation et non des temps créant toujours plus d'inégalités sociales.

B. Pour une prise en compte réelle de la voix la lycéenne dans la société

D’années en années, les attaques gouvernementales à l’encontre de la jeunesse s’amplifient. Plus loin encore, c’est la société toute entière qui lui porte un regard stigmatisant, refusant de laisser aux jeunes la place qui leur est due. Quand un gouvernement ne cesse de détruire les acquis de la jeunesse,

reste sourd et aveugle face à ses aspirations, immobile face aux inégalités croissantes et la considère comme manipulée ou inconsciente, la jeunesse ne peut plus avoir confiance en l’avenir, ni en la société. En parallèle, les outils d’émancipation laissés aux lycéens restent très faibles. Nos moyens d’expression sont limités, la prise en main de notre santé inexistante. Futurs citoyens en formation, les lycéens ont pourtant besoin d’une plus grande autonomie pour accéder sereinement à la vie adulte, et pour ne plus être des laissés pour compte. Face à cette situation, l’UNL réaffirme la nécessité d'écouter les jeunes et de leurs donner la place qui leur revient. Exclure, d’une manière ou d’une autre les lycéens, et plus généralement les jeunes de la société, c’est s’enfermer dans un déni de la réalité de la France d’aujourd’hui.

La santé n’a pas de prix !

Le coût de la santé ne cesse d’augmenter, et certains lycéens ne peuvent de ce fait pas toujours se soigner. L’orientation politique choisie par le pouvoir en place, bradant les services publics et le système de protection sociale, a obligé certaines familles à faire des sacrifices pour pouvoir se soigner. Les lycéens sont parmi les premières victimes de cette politique. En plus de subir, au même titre que leurs parents, des difficultés financières pour subvenir à leurs besoins sanitaires ; ils ne sont pas autonomes vis-à-vis de leur santé. Pour plus d’égalité, chaque lycéen devrait pouvoir bénéficier de consultations avec des professionnels de santé, au sein même du lycée. Pour cela, un nombre suffisant d'infirmier(e)s et de médecin scolaires doit être embauchés, permettant la présence d’un médecin dans chaque établissement et d’une infirmerie ouverte en permanence. La mise en place d’un poste de psychologue scolaire à temps plein dans chaque lycée est également une réelle nécessité, permettant un meilleur accompagnement des élèves qui en expriment

UNL – texte d’orientation 18

le besoin. De plus, il est indispensable que les lycéens puissent prendre contact facilement avec un(e) assistant(e) social(e) afin d’assurer un suivi de la situation des élèves et la mise en place d’aide en fonction des problèmes sociaux existants. Si l’école doit être un lieu de vie privilégiant un accès facilité et égal à la santé, il ne faut pas oublier qu’à l’extérieur du lycée, la gratuité doit être aussi de mise. C’est pourquoi, nous demandons la mise en place d’un Pass’ Santé qui permette à tous d'accéder à des soins gratuits et anonymes, d’avoir recours à la contraception et d’être suivi régulièrement. L’UNL choisissant la voie du progrès social ne peut que s’opposer aux attaques des libéraux contre les plannings familiaux qui sont des lieux pourtant indispensables sur l’ensemble du territoire. Ces attaques renforcent toujours plus les inégalités entre les lycéens, en conséquence pour les supprimer il faut investir massivement dans un service public de santé accessible pour tous.

Le droit de vote à 16 ans, vers une réelle prise en compte des aspirations de la jeunesse.

Les lycéens possèdent des outils trop limités pour s’exprimer : certains droits fondamentaux accordés aux citoyens sont refusés aux lycéens pour le seul motif que nous ne sommes que lycéens ! Ainsi, l’expression de notre mécontentement, notamment durant les mouvements sociaux est bien souvent réprimée. Contrairement à ce que semble croire le gouvernement et une part de l’opinion publique, les lycéens ont le droit de s'exprimer et d’être pris en compte sur les sujets qui les concernent. Cela implique donc déjà les questions éducatives et de jeunesse, puisqu'ils passent les trois quart de leur semaine au lycée, mais bien entendu sur l’ensemble des sujets de société qui pourraient les toucher. Le désintérêt de la politique, et la déception envers les dirigeants que l’on observe depuis ces dernières années, sont symptomatiques d’un malaise démocratique et social. Ce malaise provient essentiellement des mesures

contraires aux intérêts communs, menées à l'encontre du mouvement social et de la volonté de la population, dans le seul but de privilégier ceux qui ont déjà tout. Cette crise démocratique s’est traduite par l’abstention de masse que l’on a connue lors des élections précédentes. En particulier, la jeunesse, parmi les principaux moteurs des mouvements sociaux, reçoit une attention de moins en moins grande de la part des pouvoirs publics. Pour l'UNL cela ne fait aucun doute, les lycéens ont une place à prendre dans le débat public et doivent avoir des moyens démocratiques pour faire entendre leur voix : le droit de vote à seize ans est ainsi primordial. L'UNL porte et continuera à porter ce projet pour que la jeunesse ait enfin ce moyen d'expression et la possibilité de demander des comptes aux responsables politiques. Le droit de vote à 16 ans implique et incite à la révolution du système éducatif comme présentée précédemment dans l’ensemble de notre projet. Si le lycée remplit son rôle d’émancipation, de préparation à la citoyenneté et d’apprentissage du vivre ensemble alors chaque lycéen sera en pleine possession de tous les outils pour voter en connaissance de cause. Nous donnerons tord à tous ceux qui, comme avant 1944, voudraient faire croire que les lycéens seront manipulés par leurs parents ou leurs professeurs, au même titre que les femmes par leurs maris et leurs curés. Les jeunes ont déjà maintes fois montré leur capacité de s’organiser, de construire des revendications et de monter des projets collectivement, que ce soit au quotidien dans leurs lycées que parfois en descendant dans la rue. Enfin, déplacer le droit de vote à l’âge de 16 ans fera naître un nouvel électorat, très exigeant, qui obligera les politiques à enfin s’intéresser véritablement aux préoccupations des jeunes et formuler des propositions concrètes pour garantir notre droit à l’avenir.

UNL – texte d’orientation 19

III. Face aux incertitudes des lycéens, un outil : le syndicalisme Parce que nos conditions de vie et d’étude ne cessent de se dégrader, les lycéens ont plus que jamais besoin de s’organiser et d’amplifier leur rapport de force. Dans ce contexte d’incertitudes, et dans cette période politique charnière, l’UNL doit, plus que jamais, être un bouclier au service de tous les lycéens. Plus que la défense de nos simples intérêts, nous voulons transformer la société. Face aux conservateurs et aux libéraux, qui bradent notre éducation et assombrissent notre vie future, nous nous plaçons dans le camp du progrès social. Permettre à chaque jeune d’accéder à une qualification, c’est donner un droit à l’avenir pour tous les lycéens, mais c’est également construire une société mieux formée et plus émancipée. Notre seule boussole sera notre efficacité. Pour cela, notre démarche est celle d’un syndicat en phase avec son milieu, et présent quotidiennement auprès des lycéens. En militant au jour le jour, nous forgeons une analyse syndicale répondant au mieux aux aspirations des jeunes. Ce n’est qu’en touchant l’ensemble des lycéens que nous pourrons au mieux les défendre et les représenter. Pour remplir nos objectifs, nous utiliserons tous les leviers à notre disposition pour améliorer radicalement notre situation.

A. L’UNL : une démarche progressiste

L’UNL, changer l’école pour transformer la société

L’UNL est un outil de transformation sociale. L’éducation nous apparaît comme le meilleur moyen pour changer profondément la société. Nous nous battons pour une éducation qui forme des citoyens, des futurs actifs, faisant pleinement comprendre les enjeux sociétaux qui nous entourent. Cette éducation doit garantir l’autonomie et l’émancipation de tous, dans l’optique de faire progresser la société toute entière. Avec l’ensemble du mouvement social, nous marchons vers une société plus juste et égalitaire. Nous nous engagerons concrètement dans la lutte contre les discriminations, estimant tout d’abord que c’est l’école qui doit casser les schémas de reproduction sociale. Le lycée doit être un lieu où l’on apprend le vivre ensemble, qui donne à tous un même droit à la réussite. La sensibilisation à cette thématique, tant dans nos cours que dans la mise en place d’une réelle mixité sociale, est nécessaire pour atteindre une société assurant l’égalité des droits .

Une démarche internationaliste

La transformation sociale ne doit pas s’arrêter aux frontières de la France. Notre cause est universelle. L’exemple du printemps arabe et des mobilisations de jeunes à travers le monde depuis 2011 a confirmé que les aspirations de la jeunesse dépassaient les frontières. C’est pourquoi nous devons soutenir les jeunes ayant le désir d’une démocratie réelle et d’une éducation de qualité. Partout dans le monde, les jeunes, et particulièrement les lycéens, sont confrontés à des problématiques convergentes. Ces derniers mois, les gouvernements libéraux de toute l’Europe se sont organisés pour dicter des plans de rigueur touchant en premier lieu la jeunesse et l’éducation. Pour y faire face, les lycéens européens devront faire entendre une même voix pour défendre une école qui ne paie pas les pots cassés d'une crise qu'ils n'ont pas souhaités. L’engagement internationaliste de l’UNL, notamment au niveau européen dans

UNL – texte d’orientation 20

l’OBESSU, consiste également à partager les différentes expériences éducatives des lycéens du monde entier pour en tirer le meilleur. Nous développerons toujours mieux notre investissement à l’international. À la construction européenne devra s’ajouter l’exigence d’une politique éducative commune, permettant une harmonisation par le haut des conditions d’études des élèves. Nous participons également à des projets européens citoyens. Ces derniers visent à améliorer la reconnaissance de la jeunesse et de sa voix dans l’Europe. Ces actions ont pour but de renforcer les relations internationales de l’UNL car c’est par l’internationalisme et l’action collective que le progrès verra le jour.

L’indépendance syndicale, condition indispensable pour représenter les lycéens.

Si l’UNL se doit de défendre efficacement son milieu, elle ne saurait le faire sans permettre à chacun de ses membres de la faire progresser. Sept-mille adhérents, ce sont sept-mille lycéens qui décident de l’orientation de leur syndicat, et des lignes qu’il doit tenir. Débats, contributions, votes internes sont autant de gages permettant un fonctionnement démocratique de l’organisation, condition indispensable à la pertinence de notre discours. Si en respectant la liberté de parole de chacun, nous appliquons un idéal ; la démocratie, c’est aussi permettre à l’UNL de fédérer en son sein. Démocratiques, c’est naturellement que nous devons garantir notre indépendance. L’UNL ne peut représenter les lycéens que parce que ce sont eux même qui déterminent ses prises de position. Défendre notre indépendance, c’est choisir comme seule boussole l’intérêt des lycéens. C’est avoir toute notre légitimité, quel que soit le contexte, pour se saisir des sujets qui nous concernent et augmenter ainsi notre rapport de force.

B. Augmenter le rapport de force

Depuis sa création, l’UNL n’a eu de cesse de progresser. Chaque année, elle s’affirme un peu plus comme premier interlocuteur lycéen auprès des pouvoirs publics et de la société. Le récent mouvement contre la réforme des retraites lui a donné une place de porte voix incontestable des lycéens au sein du mouvement social. Les deux dernières élections au CSE ont conforté cette position, démontrant notre légitimité à représenter notre milieu. Cette légitimité devra croître toujours plus. Pour ce faire, nous devrons confirmer notre assise électorale, et développer constamment l’outil militant qu’est l’UNL. Pour imposer une rupture, l’UNL devra partout faire entendre la voix des lycéens, et utiliser tous les outils utiles à la construction de son rapport de force. En marchant sur ses deux jambes, l’une dans la rue et l’autre dans les instances de la démocratie lycéenne, nous mettrons tout en œuvre pour remporter des victoires.

Militer au plus proche de tous les lycéens

Les fédérations sont les bases de l’UNL. Il est indispensable que partout en France, dans chaque ville, chaque lycée une fédération soit implantée. Celle-ci à le devoir de défendre localement, et d'irriguer plus globalement le milieu lycéen des revendications que l'on porte. C'est en militant au quotidien dans les instances lycéennes mais aussi dans nos établissements lorsque cela est nécessaire que nous pourrons gagner des victoires et faire respecter la voie lycéenne, par des mobilisations, réunions ou encore interpellations. Notre syndicat se structure avant tout dans les lycées et dans ses fédérations. Cette base est indispensable pour correspondre toujours à notre démarche : celle d’être au plus proche des lycéens. Notre travail militant au quotidien doit ainsi constituer la colonne vertébrale de l’organisation.

UNL – texte d’orientation 21

L’UNL est un outil de protection pour les lycéens. Afin d’assurer ce rôle, elle doit toucher la totalité de son milieu, sur l’ensemble du territoire, dans toutes les voies et filières du lycée. Pour cela, les fédérations devront être en permanente dynamique, et adopter une stratégie de construction pour s’implanter dans toujours plus d’établissements. Cet objectif de massification de l’organisation est nécessaire pour faire progresser notre rapport de force à toutes les échelles – locales, fédérales, nationales. Cette protection quotidienne implique également une démarche de défense individuelle des lycéens. Nous devons tout mettre en place pour faire appliquer les droits gagnés par les lycéens. Pour cela, nous devrons développer les permanences syndicales dans toutes les fédérations et affiner la connaissance des droits lycéens par chacun de nos adhérents.

S’implanter dans les instances de la démocratie lycéenne pour emporter des victoires

Une des bases du rapport de force de notre organisation est aussi sa représentation à tous les échelons de la démocratie lycéenne. Notre poids et notre représentativité sont déterminés par nos résultats électoraux, notamment au CSE. Ces résultats sont la traduction de la pertinence de notre discours, de notre connexion au milieu lycéen, mais également une condition déterminante à l’efficacité de notre action syndicale. Mais nous ne considérons pas les instances de la démocratie lycéenne comme un simple outil de représentativité. Nous ne nous investissons pas dans ces instances pour défendre un drapeau, mais bien parce que nous pouvons y trouver des victoires. Dans les lycées, dans les académies et au niveau national, nos élus ont pour objectif de défendre efficacement l’intérêt de tous les lycéens. Pour cela, nous devrons tenir des formations des élus lycéens et continuer de

coordonner notre réseau d’élus, afin que nos mandats répondent pleinement aux attentes de notre milieu.

C. Une période charnière

Le contexte politique et social actuel est rempli d’incertitudes pour la jeunesse. Nous ne savons pas de quoi sera constitué notre avenir, mais nous vivons un présent bien peu enthousiasmant. Ainsi, nous sommes convaincus de l’urgence d’un changement de cap radical dans les politiques menées. Cette rupture ne saurait se faire sans l’action de l’ensemble des acteurs du progressisme, et sans faire peser le rapport de force du mouvement social.

Nous ne payerons pas une crise pour laquelle nous ne sommes en rien responsables !

La crise et sa gestion par les libéraux ont réduit nos capacités de projection dans l’avenir. Les politiques de rigueur, entraînant notamment la casse de notre système éducatif, ont aggravé les conditions d’insertion socioprofessionnelle des jeunes. En parallèle, les responsables de la crise, les ultra-riches, continuent de s’enrichir et profitent de cadeaux fiscaux sans morale. Les lycéens ne sauraient supporter plus longtemps de devoir payer une crise pour laquelle ils ne sont en rien responsables. Nous ne savons pas quel sera le ferment de la politique économique de demain. Jusqu’où ira la crise ? L’austérité continuera-t-elle ? Quelque soient les formes qu’elle pourrait prendre, nous devrons, militants du progressisme, nous y opposer. À l’inverse, nous souhaitons participer à l’émergence d’un nouveau modèle de société. Une société pérenne, reposant sur l’investissement dans l’avenir, dans la jeunesse et dans l’éducation plutôt que de penser à court terme, en empêchant notre accès aux diplômes et au monde du travail.

Nous devons nous saisir de la période présidentielle pour rompre avec le passé !

UNL – texte d’orientation 22

2012 : Pas un seul lycéen ne votera FN !

Les partis extrémistes connaissent un essor particulier depuis ces dernières années et ce dans le monde entier. En

France, la montée en puissance du Front national nous inquiète. Nous nous souvenons du triste résultat de l’élection

présidentielle de 2002 qui a vu Jean-Marie Le Pen atteindre au 2nd tour et nous observons avec inquiétude sa forte

cote dans les sondages pour l'élection présidentielle.

Nous devons rappeler que le nationalisme n'est pas une solution et aucun lycéen ne doit céder à ces sirènes. Elles attisent la haine de l'étranger, le racisme et toutes autres discrimination toutes plus dangereuses les unes que les autres. Et contrairement à ce que voudrait nous véhiculer le Front National, il n’a pas pour but de défendre l’intérêt des classes populaires. Mais au contraire c’est un danger pour les acquis sociaux, les libertés et la démocratie.

Notre rôle est primordial pour avertir les lycéens et éviter qu'ils tombent dans ce piège. L'UNL a toujours refusé de

parler avec le FN ou n'importe quel autre parti antirépublicain.

Nous devons au quotidien, informer les lycéens du risque que l'extrême droite représente et faire qu’en 2012, aucun

lycéen ne vote pour Marine Le Pen.

Dans cette période d’élections présidentielles et législatives, l’UNL doit pleinement jouer son rôle de syndicat lycéen pour obtenir de nouvelles victoires. Si nos revendications et notre démarche ne changeront naturellement pas en fonction des résultats électoraux, nous devons saisir l’enjeu syndical que compose ce temps politique. Pour aller chercher les victoires là où elles se trouvent, et imposer ses revendications dans le paysage, l’UNL devra d’abord ancrer son rapport de force et préparer le milieu lycéen à mener de nouveaux combats. Nous devrons ensemble identifier les projets éducatifs et les grands axes à porter pour être les moteurs du progrès social. Nous devrons également préparer le terrain des élections présidentielles, en interpellant tous les candidats, pour être en phase avec notre milieu et être reconnu par chaque potentiel futur gouvernement comme le premier interlocuteur lycéen. Ainsi, nous bâtirons la charpente de nouvelles victoires, et nous préparerons les lycéens à un affrontement avec le gouvernement s’il n’engage pas de politiques éducatives et de jeunesses ambitieuses.

Ainsi, la période est remplie d’inconnues, et sème l’incertitude pour les lycéens. L’avenir proche comme plus lointain de notre génération reste indéterminé. C’est à nous, lycéens et syndicalistes, de nous en saisir pour que notre vie future et notre éducation soient meilleures. L’UNL est l’unique organisation pouvant prétendre représenter la totalité d’une classe d’âge, puisque l’immense majorité des 15-18 ans passent par le lycée. Cet atout, nous devons nous en servir pour affiner jour après jour notre discours, et structurer la masse des lycéens afin d’enrichir notre rapport de force. Dans cette période charnière, l’UNL devra plus que jamais affirmer ses objectifs syndicaux : défendre les droits des lycéens, et en gagner de nouveaux, pour faire progresser les conditions de vie et d’étude de notre génération, et ainsi connaître une société plus juste et égalitaire.