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Mes chemins de Traverse avec Saint Benoît-Joseph Labre (Tome II) Vue de Saint-Bertrand-de-Comminges depuis Valcabrère Toutes les photographies sont la propriété de : Raymond Martel, prêtre pour Les Amis de saint Benoît Labre sur le web. Tous droits réservés. http://amis-benoit-labre.site.voila.fr/index.html (1)

TOME II Mes chemins de Traverse avec Saint Benot … · Je me remémore un instant l’épisode qui m’a conduit à cet endroit et j’en éprouve une ... de prendre asile dans l’hôpital

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Mes chemins de Traverse avec Saint Benoît-Joseph Labre

(Tome II)

Vue de Saint-Bertrand-de-Comminges depuis Valcabrère

Toutes les photographies sont la propriété de : Raymond Martel, prêtre pour Les Amis de saint Benoît Labre sur le web. Tous droits réservés.

http://amis-benoit-labre.site.voila.fr/index.html (1)

INTRODUCTION La région du Comminges, aux alentours centrés sur l’agriculture dans cette grande vallée au pied de la chaîne pyrénéenne, s'étale sous des cieux au bleu d’azur parsemé de nuages floconneux, où la nature, à la fois ordonnée et sauvage, rayonne sous un soleil resplendissant. Je me suis surpris à méditer longuement devant ce superbe panorama absolument majestueux qui force l’admiration. Je me remémore un instant l’épisode qui m’a conduit à cet endroit et j’en éprouve une joie intérieure indescriptible. C’est plus qu’un voyage dans un pays dont le mystérieux passé occitan fascine, c’est un voyage spirituel, un pèlerinage au berceau de l’être qui guide mes pas et m’enseigne que l’homme accompli est celui qui voyage, le voyage enseigne la tolérance et transforme la façon de penser par les échanges et les contacts humains. Voyager c’est aussi aller à la rencontre des autres, dans leur vie quotidienne, leur habitat, leurs coutumes, leur langue et leurs différences. C’est l’une des plus douces impressions que j’aie ressentie dans mon voyage, dans ces régions montagneuses des Pyrénées orientales. Avec la vue panoramique sur cette nature environnante, qui dirige le regard, à travers les montagnes au col impressionnant, les vallées, les rivières et les cascades d’une pureté absolue. Là où se mêlent dans la légende locale, les vieilles pierres des édifices du passé, églises et monastères, ainsi que le vivant souvenir mystique imprimé en ces lieux et conservé en l’état aujourd’hui, de la visite du Grand Saint d’Amettes, notre Ami à tous, Benoît-Joseph Labre. Je vous laisse découvrir maintenant des lieux inédits, chers Amis du Saint, par la photographie de tous ses instants de vie, de promenades le long des sentiers et des chemins de traverse agréables, où j’ai retrouvé les traces du Saint Vagabond de Dieu.

De Boulogne-sur-Mer Didier Noël, le 6 novembre 2009

La Parabole du Bon Samaritain

Un docteur de la loi se leva et dit à Jésus, pour l’éprouver : Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? Jésus lui dit : Qu’est-il écrit dans la loi ? Qu’y lis-tu? Il répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi-même. Tu as bien répondu, lui dit Jésus ; fais cela, et tu vivras. Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : Et qui est mon prochain ? Jésus reprit la parole et dit: Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le chargèrent de coups, et s’en allèrent, le laissant à demi mort. Un sacrificateur, qui par hasard descendait par le même chemin, ayant vu cet homme, passa outre. Un Lévite, qui arriva aussi dans ce lieu, l’ayant vu, passa outre. Mais un Samaritain, qui voyageait, étant venu là, fut ému de compassion lorsqu’il le vit. Il s’approcha, et banda ses plaies, en y versant de l’huile et du vin ; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie, et prit soin de lui. Le lendemain, il tira deux deniers, les donna à l’hôte, et dit : Aie soin de lui, et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour. Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands ? C’est celui qui a exercé la miséricorde envers lui, répondit le docteur de la loi. Et Jésus lui dit : Va, et toi, fais de même.

Évangile Selon Saint Luc chapitre 10 versets 25-37

L’entrée de la ville avec en arrière-plan sur la colline, l’église paroissiale de la Nativité de la Sainte Vierge.

Saint-Bertrand-de-Comminges

Après l’espace saint Benoît-Joseph Labre à Labroquère, j’arrive enfin, dans la ville de Saint-Bertrand-de-Comminges. Dans ce département de la Haute-Garonne, ce lieu hautement chargé d’histoire semble de nos jours assez touristique la foule des touristes a envahi largement les artères de cette magnifique ville. La commune qui ne compte plus que 237 habitants, vit essentiellement du tourisme surtout sur la ville haute autour de la cathédrale, la ville basse vivant surtout de l'agriculture. Chaque année près de 80 000 touristes visitent les sites de « Lugdunum » et de Saint-Bertrand.

Le haut du chemin

Son accès, étant interdit à la circulation, c’est depuis le parking au bas de la colline que je gravis tranquillement le chemin en direction de la Cathédrale. Il fait un temps superbe et une température caniculaire de 37° à 40° au soleil. Sous les arbres, le chemin monte doucement vers l’entrée de l’antique rempart qui ceinture Saint-Bertrand. Bordé d’ombre, il me donne quelques instants de répit, face à cette chaleur difficilement supportable pour l’homme du Nord de la France que je suis.

La porte Majou avec son cachot au- dessus où fut enfermé trois jours, le Pèlerin d’Amettes. Vous pouvez apercevoir la petite ouverture avec le barreau central au centre de la porte.

On accède à l’intérieur de ce cachot par la petite porte située à droite près des feuillages, sur cette photographie.

Au bout du sentier, une des entrées de la ville, la porte Majou m’accueille et me laisse entrevoir la route ancienne qui mène tranquillement vers le milieu de la place principale au pied de la monumentale église paroissiale de la Nativité de la Sainte Vierge (autrefois Cathédrale). Au-dessus se trouve le petit cachot où notre Saint Ami Benoît-Joseph resta injustement enfermé durant trois jours. Je découvre ce petit réduit avec émotion où flotte encore aujourd’hui, une atmosphère unique, qui rappelle les circonstances très particulières de cet événement dans la vie du Saint. « Après son arrestation par les deux cavaliers à Labroquère, solidement entravé, sans aucun ménagement, il est conduit et enfermé dans l’étroit cachot sous l’une des portes de la ville : la porte Majou. Benoît, fidèle à son habitude et à sa foi, ne proteste pas et ne cherche pas à se défendre. Victime d’une injustice, il laisse la Providence décider de son sort. La malheureuse victime remise de ses blessures, le disculpa et le lava de tout soupçon, les autorités de la commune gênée devant leur méprise, lui permirent, pour le dédommager, de prendre asile dans l’hôpital local, où il resta quinze jours, le temps suffisant pour la victime de Labroquère, de se rétablir et de partir en compagnie du saint vagabond en pèlerinage à Notre-Dame-de-Montserrat en Espagne. »

Au-dessus de l’antique porche se trouve une des scènes de la nativité, ainsi que la représentation des douze apôtres.

Le porche édifié dans la seconde moitié du XIIe siècle.

L'ancienne cathédrale Sainte-Marie de Saint-Bertrand-de-Comminges» est aujourd’hui, l’église paroissiale de la Nativité de la Sainte Vierge. Saint-Bertrand, qui fut l’évêque de Comminges de 1083 à 1123, la fit édifier. L’édifice ne fut pas achevé du vivant de Saint-Bertrand, et en bien des années, l’église fut agrandie, embellie et connut des aménagements importants (2) au fil des siècles. Saint-Bertrand est située sur la très ancienne route du Piémont pyrénéen, voie de circulation et de vénération des reliques de l’évêque Saint-Bertrand, qui repose à l’intérieur de la Cathédrale, cette ville était le passage obligé des pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Bertrand fut évêque de l'ancien siège épiscopal du Comminges, cité qui commandait les routes des Pyrénées. Bertrand fut pendant un demi-siècle un pasteur énergique, dynamique et entreprenant. Il se préoccupait de ses fidèles, les visitant sans cesse avec attention et charité aussi bien au temporel qu'au spirituel. Les invasions des rois francs avaient presque tout détruit dans cette Occitanie. Bertrand parviendra à tout reconstruire et à y ramener la prospérité. Beaucoup des merveilleuses églises romanes bâties au flanc des monts pyrénéens sont de cette époque et ont été « inspirées » par lui, en particulier celle de la cité qui porte son nom, Saint-Bertrand-de-Comminges.

Les ruines romaines attestant d’une occupation du sol dès le Ve siècle.

Une ville construite de main de maître pour l’accueil des Pèlerins, où il règne un

calme monastique.

Notre Ami, à l’honneur ici dans ce saint lieu, commémore encore de nos jours le souvenir

très présent de sa visite.

La stèle au pied de la statue du Saint : Il passa quinze jours à soigner les malades dans l’hôpital de la ville après sa libération, il quitta Saint Bertrand en mai 1773, accompagné

du blessée qu’il avait secouru.

Détail de l’architecture de l’ancienne Cathédrale

Le tombeau d’Hugues de Castillon, évêque de Comminges. Il acheva en 1348 la

construction de la nef gothique et mourut en 1352. Sur la photographie, le remarquable gisant du troisième quart du XIVe siècle et sous la

dalle, en six panneaux la scène de ses funérailles.

Les reliques de Saint-Bertrand

Le tombeau du saint évêque Bertrand et ses reliques qui furent déposées dans cette châsse le 16 janvier 1309 par Bertrand de Got, évêque du Comminges, devenu pape sous le nom de

Clément V.

Les rues de Saint-Bertrand

Le charme enivrant des rues de Saint-Bertrand

L’homme du Nord souffre par 40° au soleil

Une prière à vos intentions, amis du Saint, et pour notre cher Père Raymond Martel

Monsieur Pierre François (3)

En ville haute, le petit coin de parapluies de Pierre François reste coloré avec sa gamme des plus diversifiées, classique mais aussi très fantaisiste. Dans la famille François, il faut dire que des parapluies, on en fabrique et on en répare. Depuis 1882, de père en fils, quatre générations se sont succédé à la tête de l'entreprise familiale située à Poitiers pour perpétuer une tradition locale et un savoir-faire ancestral. À Saint-Bertrand, cela fait maintenant 13 ans que l'échoppe a été créée et se veut être l'un des fleurons de l'artisanat local. Des faiseurs de parapluie, il n'en pleut pas tous les jours, ils ne sont que très peu en France à pratiquer ce vieux métier, en voie de disparition parmi tant d'autres. Maison de prestige pour travailler avec de grands couturiers et boutiques de luxe à Paris, elle propose toujours le traditionnel parapluie de berger en marge d'un rayon de parapluies originaux, profitables à une clientèle diversifiée au niveau du goût. Et dans la famille François, on est attaché à la qualité et à l'originalité. On exclut d'emblée toutes matières premières importées. C'est la règle. Après le 4 octobre, Pierre François fermera la boutique de Saint-Bertrand pour rouvrir à la mi-juin 2010.

Paradoxe amusant dans une région où il ne pleut que très rarement

FRANCOIS FRÈRES 31510 SAINT-BERTRAND-DE-COMMINGES

Tel : 05 61 95 82 86

Les vestiges de l’ancien théâtre romain à l’extérieur de la ville

En route en reprenant le chemin sous les arbres vers Valcabrère et Prades

Après la visite de la ville et de l’église, je décide qu’elle doit être complétée par la visite de l’Abbaye Saint-Just-de-Valcabrère située en bas de la colline à un kilomètre de Saint-Bertrand. L’Abbaye, par sa mise en valeur est tout simplement magnifique. L’endroit est encore assez méconnu des Pèlerins de nos jours. Je me suis promené tout autour du site, à l'extérieur comme à l’intérieur où j’ai apprécié l'architecture romane de ce magnifique édifice.

L’extérieur de l’Abbaye Saint-Just-de-Valcabrère Après ces instants merveilleux de rêve, l’heure avançant, je reprends la route du Piémont sur les pas de mon Ami Benoît-Joseph, avec un dernier regard sur la ville de Saint- Bertrand, située au loin, au sommet de sa colline verdoyante entremêlée de traces d’antiques voies romaines, qui descend en pente douce vers Valcabrère. Par la D117, je me dirige vers Prades située à 250 kilomètres en plein cœur du pays catalan, près du col de Puymorens, à la frontière entre la France et l’Espagne

Prades

L’église Saint Pierre à Prades

Le chemin de Benoît-Joseph, qui conduit à Prades en longeant la chaîne des Pyrénées

Nous savons très peu de choses au sujet de cette période de marche en compagnie de la personne qu’il a secouru, Benoît-Joseph a probablement pris la route de l’est et franchi le col de Puymorens (1920 mètres d’altitude), des villes en Pyrénées catalanes françaises, garde de nos jours un vibrant souvenir de son passage, ils auraient traversé les villes de Prades et Ille-sur-Têt, où des statues furent érigées en son honneur dans les églises paroissiales Saint-Étienne et Saint-Pierre puis franchi le célèbre col en passant par la ville d’ Ax-les-Thermes.

L’intérieur de l’église Saint Pierre

La statue du Saint dans l’église Saint Pierre à Prades

La vierge Noire de l’église Saint Pierre à Prades

La mise au tombeau

L’entrée de l’église Saint Pierre

Et de là débouchèrent vers une ville du nord-est de l'Espagne Puigcerdà, d’après le chanoine Francois Gaquère : « Les voyageurs passèrent par Barcelone, où ils purent vénérer, à la Cathédrale, les reliques de Sainte Eulalie, et où un aumônier fut ému par la piété de Benoît. De là, ils se dirigèrent vers ce qui était le but principal de leur pèlerinage commun, à l’autre extrémité de la péninsule ibérique.

Eglise Saint Pierre à Prades

Les rues et la fontaine de Prades

Leur première étape importante fut Montserrat. La « montagne de la scie », découpée d’innombrables dents, flanquée de rochers fantastiques et de colonnes coiffées, domine la plaine catalane. Au cœur du massif, dans une vaste anfractuosité, est bâti le monastère(4), (L'abbaye Sainte-Marie-de-Montserrat est une abbaye bénédictine autonome située sur le massif montagneux de Montserrat en Catalogne espagnole) qui attire encore aujourd’hui chaque année de nombreux Pèlerins vers la Madone. Là, en effet, est vénérée une antique statue de la Sainte Vierge (noire), qu’auréolent de nombreuses légendes.

La vierge de Montserrat Benoît s’arrêta ensuite à Manrèse, dans la grotte où Ignace de Loyola, fondateur de l’ordre de la Compagnie de Jésus,(6) se retira durant une année pour méditer, et à Saragosse, il y vénéra à la Cathédrale du lieu, Notre-Dame- du-Pilier.

Notre-Dame-du-Pilier « Nuestra Señora del Pilar »(7) À Burgos, il logea quelque temps dans l’hospice de San-Juan, destiné aux pèlerins et desservi par les religieux Augustins. Il y vénéra, le Saint Christ de Burgos. Il alla ensuite en l’église San-Gil vénérer un second très ancien, Saint Christ.

Le Christ de Burgos

Et c’est ainsi que Benoît-Joseph « le Saint Français », le Pèlerin de la grâce arriva à Santiago, au terme d’un périple incroyable en suivant la route du « Camino Francés » (la route des Français), semé d’embûches et de difficultés de toutes sortes. La ville célèbre du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle(5), le tombeau du fils de Zébédée et de Marie Salomé, le frère de Jean l’Evangéliste, l'apôtre Jacques-le-Majeur, lui ouvrait ses portes. C’est ce à quoi nous invite aussi Saint Benoît-Joseph Labre. En tant que Saint patron des pèlerins, il désire, dans l’intercession de la mère de Dieu, déclencher l’amour de l’Eucharistie et nous sanctifier chaque jour à travers elle à ouvrir toutes grandes les portes au Christ.

NOTES :

(1) Toutes les photographies sont la propriété de : Raymond Martel, prêtre pour Les Amis de saint Benoît Labre sur le web. Tous droits réservés. (2)http://www.galaxidion.com/home/catalogues.php?cpg=1&sortOrder=relevance&author=&title=l%E2%80%99Anthologie+de+la+Soci%C3%A9t%C3%A9+des+po%C3%A8tes+fran%C3%A7ais (3) Saint-Bertrand-de-Comminges. Un petit coin de parapluies http://www.ladepeche.fr/article/2009/09/29/682975-Saint-Bertrand-de-Comminges-Un-petit-coin-de-parapluies.html (4) http://www.abadiamontserrat.net/ (5) http://pedagogie.ac-toulouse.fr/culture/religieux/compostelle.htm

http://www.saint-jacques.info/

Vers 1161, est créé l’ordre de Santiago, qui associe l’idéal chevaleresque et le culte du Saint. Au fil des siècles, le culte de Saint-Jacques ne cesse de se développer en Espagne. Au cours du Moyen- Age, la vénération s’étend à l’ensemble de la chrétienté. Pèlerinage régional au IXe siècle, St-Jacques voit son développement freiné au Xe siècle par l’insécurité des routes à cause des raids musulmans ; mais la reconquête aux XIe et XIIe siècles permit une rapide expansion qui draina d’immenses foules vers Compostelle. En Espagne même, le chemin de Puente-la-Reina jusqu’à St-Jacques s’appelait le "camino francès", la route des Français. Mais les itinéraires n’étaient pas fixes, les jacquets pouvaient bien sûr passer de l’un à l’autre. (6) http://www.ajmanresa.cat/ http://www.jesuites.com/missions/spiritualite/manrese.htm (7) http://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_de_Nuestra_Se%C3%B1ora_del_Pilar_de_Saragosse