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Toxicomanie et infection à VIH en Afrique Sub-Saharienne Dr Leprêtre-IMEA-2008

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Toxicomanie et infection à VIH en Afrique Sub-Saharienne

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Drogues et infection à VIH(1)

• Toute substance modifiant le psychisme et le comportement peut entraîner une augmentation des prises de risque d’exposition sexuelle au VIH.(multipartenariat, non usage de préservatifs).

• Risque supplémentaire si usage de substances illégales (milieu de socialisation à risque, prostitution).

• Drogues psychostimulantes (cocaïne, métamphétamine)+++.

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Drogues et infection à VIH (2)

• Usage de drogues par voie veineuse et partage des seringues = risque majeur de transmission du VIH.

•   « bolus de virus » directement dans le circuit sanguin.

• transmission intense en cas de primo-infection (contaminations « en grappes »), cf charge virale élevée.

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Drogues non injectables

• l’usage d’alcool augmente les prises de risque de contamination sexuel par le VIH : une méta analyse de 20 études africaines retrouve une association entre usage d’alcool et séropositivité pour le VIH (Fisher et al (2007).

• 9 pays présentent les niveaux les plus bas de consommation d’alcool dans le monde (Tchad, Comores, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Soudan, Somalie), alors que le Burundi, le Nigeria, le Swaziland et l’Uganda ont un niveau très élevé de consommation d’alcool.

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Les nouveaux usages

• le rapport « the Drug Nexus in Africa » de l’UNODC en 1999  démontre que le trafic et la consommation de cannabis, mais également de cocaïne et d’héroïne et d’autre drogues n’est plus un problème marginal sur le continent.

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Production et voies de trafic (1)

• l’héroïne, produite en Asie, est acheminée vers l’Europe et les USA via l’Afrique de l’est . Le trafic d’héroïne touche surtout l’Afrique de l’est et du sud mais des voies de trafic passant par l’Afrique de l’ouest pour alimenter le marché nord américain existent.

• la cocaïne, produite en Amérique du sud, transite par l’Afrique de l’ouest : l’UNODC rapporte la saisie de 33 tonnes en 2005 et estime que 27% de la cocaïne entrée en Europe en 2006 a transité par l’Afrique de l’ouest.

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Production et voies de trafic (2)

• la cocaïne est acheminée vers l’Europe par bateaux et avions mais également par la route via les réseaux précédemment dédiés au cannabis.

• le transport intérieur est donc en développement avec pour corollaire l’introduction de ces nouvelles drogues dans les « corridors de transport » et l’apparition de marchés locaux.

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• Le 27 juin 2007, la gendarmerie sénégalaise a saisi 1,2 tonne de cocaïne sur une plage de M’bour, à

100 km au sud de Dakar. • Le 30 juin 2007, une autre cargaison de 1,2

tonne a été saisie dans une maison non loin du lieu de la première saisie. Sept

personnes ont été arrêtées.

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Les produits

• La cocaïne est donc de plus en plus disponible , sa consommation est rapportée au Burkina Faso, Ghana, Kenya, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Afrique du sud et Togo ; elle est en augmentation au Sénégal et dans les deux Guinée.

• L’héroïne est arrivée dans la région dans les années 80, les pays les plus consommateurs  sont le Kenya, l’île Maurice, la Tanzanie, le Mozambique et l’Afrique du sud.

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Usage de drogues par voie IV(1)

• Données UNODC: l ‘usage de drogues par voie IV existe dans 27 pays de la région dont 12 pays d’Afrique de l’ouest (Bénin, Burkina, Cap vert, Cote d’ivoire, Gambie, Ghana, Liberia, Mali, Nigeria,Sénégal, Sierra Léone, Togo).

• Il est documenté au Kenya, à Maurice, au Nigeria, en Afrique du Sud et en Tanzanie.

• on manque cruellement de données sur l’étendue de l’usage IV et la nature des produits injectés, alors que le phénomène semble s’accroître.

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Usage de drogues par voie IV(2)

(estimations IHRA 2008)

• Nombre d’Usagers de Drogues IV

• Vert clair : - de 5000.• Vert : 5000 à 10 000.• Vert foncé : + de 10

000.• Gris : pas de données.

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Usage de drogues par voie IV(3)

• Estimations Groupe de référence des Nations Unis sur le VIH et l’usage de drogues injectables 2007 (Mathers, The Lancet, 24 septembre 2008) :

• Kenya : 30 264 à 231 231 UDIV• Maurice : 17 000 à 18 000 UDIV• Afrique du Sud : 262 975 UDIV• Afrique Sub-saharienne :534 500 à 3 022 500!!!

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Drogues et risque VIH (1)

• La transmission du VIH liée au partage du matériel d’injection est documenté dans quelques pays africains (Kenya, Nigeria, Tanzanie, Maurice, Afrique du Sud).

• une pratique à très haut risque de contamination par le VIH a été repérée en Tanzanie : la pratique du « flashblood » (injection de sang d’un usager venant de s’injecté de l’héroïne chez un usager en manque de produit)

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Drogues et risque VIH (2)

• Cette pratique est d’autant plus inquiétante qu’elle a été primitivement identifiée chez des prostituées. Les partenaires et les clients constituent alors une population « pivot » pour la dissémination du VIH. .

• L’usage de cocaïne et d’amphétamines augmente également le risque par le biais d’une augmentation des prises de risques sexuels (rapports non protégés, multipartenariat, échange de sexe contre des drogues).

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Prévalence du VIH chez les usagers de drogues (1)

• Les données sont limitées à l’Afrique de l’Est et du Sud, mais inquiétantes :

• Maurice vit une mutation épidémiologique : en 2001, 64% des nouvelles infections par le VIH étaient dues à une contamination hétérosexuel, en 2005, 90% des nouvelles contaminations étaient dues à l’usage de drogues par voie IV (7% 4 ans plus tôt !).

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Prévalence du VIH chez les usagers de drogues (2)

• Une enquête à Mombasa (Kenya) trouve une prévalence de 31.2% chez les injecteurs et de 6.3% chez les non injecteurs (C. Devau, 2006).

• A Zanzibar (Dahoma et al, 2006) on retrouve une prévalence de 26.2% chez les injecteurs et de 4.1 % chez les non injecteurs .

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Prévalence du VIH chez les usagers de drogues (3)

• A Dar es Salam, Timpson et al (2006) rapportent une augmentation des femmes UDIV en Tanzanie et une prévalence du VIH de 58% chez les femmes et 28% chez les hommes dans une enquête portant sur 417 UDIV.

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Prévalence du VIH chez les usagers de drogues (IHRA)(4)

• Taux de prévalence du VIH chez les UDIV

• Bleu clair: 0 à 20%• Bleu moyen 20 à 50%• Bleu foncé : + de 50%

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Prévalence du VHC chez les usagers de drogues

• Orange : 0 à 20%• Rouge : 20 à 50%• Carmin : + de 50%

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Les réponses sanitaires (1)

• Face à la redoutable capacité de transmission du VIH par l’injection intra-veineuse, une intervention précoce est de la plus haute importance en Afrique Sub-saharienne pour éviter un échappement du contrôle de l’épidémie.

• Seuls 3 pays ( Maurice, Tanzanie et Kenya) ont à ce jour, inclus un programme spécifique en direction des usagers de drogues dans leur programme national de lutte contre le VIH/SIDA.

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Les réponses sanitaires (2)

• Pour pallier au manque de données, indispensables à toute mise en place de programmes spécifiques, l’OMS et UNAIDS recommandent la mise en place d’études rapides type RAR( ‘Rapid assessment’ research methods).

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Les réponses sanitaires (3)

• les stratégies d’intervention efficaces pour limiter la contamination des usagers de drogues par le VIH sont maintenant bien connues et regroupées sous le vocable de « politique de réduction des risques ».

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Les réponses sanitaires (4)

• elles consistent en la mise en place :• de stratégies d’interventions promouvant le

contact avec ces usagers (outreach programmes) pour permettre des actions d’éducation communautaires et par les pairs.

• De programmes de fourniture de matériel d’injection et de préservatifs.

• De programmes de dépistage du VIH et d’accompagnement aux soins.

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Les réponses sanitaires (5)

• Intégration de programmes de soins du VIH et des hépatites dans les centres de soins existant pour toxicomanes.

• mise en place de programmes de substitution aux opiacés par ces centres.

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Sites internet utiles :

-OMS

-UNAIDS

-www.unodc.org/

-www.ihra.net/

-www.add-resources.org/

• -www.crisanet.org/• www.ccsa.ca/ccsa/• www.ofdt.fr• www.toxibase.org