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Vue panoramique à 8 milles de Fort Franklin, T.N.-O. Peinture de George Back, 11-21 mars 1826. Bibliothèque et Archives Canada C93036. Traditions et innovations : Les chaussures des Athapascans du Nord Activités et projets en classe À propos de l’exposition : Traditions et innovations : Les chaussures des Athapascans du Nord retrace l’évolution de la chaussure fabriquée par les Athapascans du Nord, au cours de 200 ans : de la fin du XVIII e siècle, lorsque les Européens y furent exposés pour la première fois, à nos jours. Cette exposition reflète les travaux de recherche sur le terrain commandités par le Musée Bata de la chaussure. L’ethnologue Judy Thompson a étudié et documenté sur le terrain les traditions des Athapascans, en recueillant auprès des hommes et des femmes qu’elle a rencontrés sur place des informations concernant les étapes de fabrication de la chaussure traditionnelle, allant de la préparation des peaux jusqu’à la confection du mocassin. Ce module d’apprentissage a pour pierre angulaire les citations des Autochtones qu’elle a rencontrés concernant chaque étape de ce processus. Ces citations donnent aux élèves la chance de se familiariser avec cette riche culture par le biais de témoignages authentiques, et de saisir leur portée et leur importance à ce jour. À propos des activités : Bien que les enseignants soient en mesure d’utiliser cette exposition dans le cadre de divers niveaux d’enseignement, elle s’adresse tout particulièrement aux niveaux intermédiaires, lorsque les élèves canadiens étudient les peuples autochtones et en apprennent davantage au sujet de leur premier contact avec les Européens. Ces activités peuvent être effectuées individuellement ou faire partie d’un module, selon le choix. Chaque activité offre aux élèves la possibilité de mettre en pratique les connaissances acquises. Ressources additionnelles : Une bibliographie (en anglais) est fournie et propose une liste de livres appropriés à l’âge des élèves. Un glossaire contenant certaines des prononciations de noms propres et des explications de certains termes est aussi inclus.

Traditions et innovations : Les chaussures des Athapascans du …allaboutshoes.ca/images/fr/pdfs/teachers_resources/... · 2008-09-09 · innovations : Les chaussures des Athapascans

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Vue panoramique à 8 milles de Fort Franklin, T.N.-O.Peinture de George Back, 11-21 mars 1826.Bibliothèque et Archives Canada C93036.

Traditions et innovations : Les chaussures des Athapascans du Nord

Activités et projets en classe

À propos de l’exposition :Traditions et innovations : Les chaussures des Athapascans du Nord retrace l’évolution de la chaussure fabriquée par les Athapascans du Nord, au cours de 200 ans : de la fin du XVIIIe siècle, lorsque les Européens y furent exposés pour la première fois, à nos jours.

Cette exposition reflète les travaux de recherche sur le terrain commandités par le Musée Bata de la chaussure. L’ethnologue Judy Thompson a étudié et documenté sur le terrain les traditions des Athapascans, en recueillant auprès des hommes et des femmes qu’elle a rencontrés sur place des informations concernant les étapes de fabrication de la chaussure traditionnelle, allant de la préparation des peaux jusqu’à la confection du mocassin. Ce module d’apprentissage a pour pierre angulaire les citations des Autochtones qu’elle a rencontrés concernant chaque étape de ce processus. Ces citations donnent aux élèves la chance de se familiariser avec cette riche culture par le biais de témoignages authentiques, et de saisir leur portée et leur importance à ce jour.

À propos des activités :Bien que les enseignants soient en mesure d’utiliser cette exposition dans le cadre de divers niveaux d’enseignement, elle s’adresse tout particulièrement aux niveaux intermédiaires, lorsque les élèves canadiens étudient les peuples autochtones et en apprennent davantage au sujet de leur premier contact avec les Européens.

Ces activités peuvent être effectuées individuellement ou faire partie d’un module, selon le choix. Chaque activité offre aux élèves la possibilité de mettre en pratique les connaissances acquises.

Ressources additionnelles :Une bibliographie (en anglais) est fournie et propose une liste de livres appropriés à l’âge des élèves.

Un glossaire contenant certaines des prononciations de noms propres et des explications de certains termes est aussi inclus.

Projets et activités en salle de classe

La terre et ceux qui la peuplent

Niveau : 6e année

Préparation : Imprimer la carte et les citations, si nécessaire

Durée : 30 minutes

Matériel : Carte du Canada

Objectif :décrire les Athapascans du Nord avant leur contact avec les Européens, ainsi que les liens •étroits qui les unissaient au milieu naturel décrire l’attitude des Athapascans du Nord vis-à-vis de l’environnement•utiliserunevariétéd’outilsetderessourcesafind’étudierlesAthapascansduNord•

Description :Pour commencer :EntamerunediscussionafindedéterminercequeélèvessaventduSubarctique canadien, Au tableau, établir une liste à laquelle se référer plus tard. Où est-ce situé? Qui vivait là-bas avant l’arrivée des Européens au Canada? À quoi ressemblait l’environnement? Quels sont les animaux qui y vivaient? Quelles sont les implications de la vie en climat froid, dans une société prémoderne (vêtements, habitat, nourriture)? Comment les peuplesdesPremièresnationssurvivaient-ilsdanscesconditions?Ilsepeutquelesélèvesconfondent cette région avec l’Arctique qui, techniquement, se situe en amont de la limite de la zone arborée, un territoire occupé par les Inuits.

Présenter les Athapascans du Nord. Expliquer que le terme athapascan regroupe de nombreuses tribus occupant un vaste territoire de la région ouest du Subartique nord-américain, et couvrant une partie de l’Alaska, du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest, ainsi du nord de la Colombie-Britannique et de l’Alberta. (D’autres peuplades de langue athpascane, les Navajo et les Apaches, vivent dans le sud-ouest de l’Amérique.)

Imprimer ou montrer au projecteur la carte intitulée Répartition des tribus d’Athapascans du Nord tirée de Qui sont les Athapascans du Nord?, section de l’exposition Tradition et innovations : Les chaussures des Athapascans du Nord.

LetermeAthapascanestuneversionangliciséedunomquelesCrisdesboisdonnèrentaulacAthabasca,auCanada.LesAthapascans,quantàeux,préfèrentqu’onlesappelleDénés,quisignifie«peuple»dansleurlangue.LesDénésontencommununelangue,ainsiquedenombreuses caractéristiques culturelles.

Pour apprendre : Entamer une discussion au sujet du milieu naturel de cette vaste région – surlaforêtboréaleoutaïga,avecsesétenduesdeconifèrestelsquesapins,épinettes,pinsetmélèzes,ainsiquesesmuskegsoutourbières.Leclimatsecaractériseparseshiversrigoureuxdurant six mois (avec des températures au-dessous de zéro) et des étés de courte durée. Les maringouins, mouches noires et phlébotomes (brûlots) y existent en abondance.

Imprimer ou montrer au projecteur les citations de George Blondin et de Richard Nerysoo, à la page d’introduction, ainsi que la section Qui sont les Athapascans du Nord?. Entamer une discussion sur ce que ces deux individus disent des liens profonds qui les unissent avec la terre. Noter que ces citations remontent au dernier quart du XXe siècle, longtemps après que la vie de leur peuple change de façon irrévocable avec l’arrivée des explorateurs européens. En quoi leur attitude envers le milieu naturel diffère-t-elle de nos propres rapports avec le milieu environnant? Les attitudes envers l’environnement sont-elles en train de changer? De quelles façons?

Ajouter de nouvelles données à la liste établie au cours de la première discussion.

Cliquez ici pour la citation de George BlondinCliquez ici pour la citation de Richard Nerysoo

Pour mettre en pratique : Avec l’ensemble de la classe, créer un arbre conceptuel afin de documenter les idées concernant les rapports des Dénés avec leur milieu environnant. Faire du remue-méninges pour trouver davantage d’exemples spécifiques, tels que : « vivre avec les animaux » procure la nourriture, les matériaux pour la confection de vêtements, pour la construction d’abris et la fabrication d’outils. Se reporter à la liste que vous avez continué à compléter au fil de la leçon, au tableau (tableau noir ou tableau-papier). Voir le Glossaire pour une définition du terme arbre conceptuel.

Projet d’étude : Demander aux élèves d’étudier un aspect particulier concernant les liens des Dénés avec leur milieu naturel, tel qu’il figure dans l’arbre conceptuel. Il est possible d’inclure des exemples contemporains, comme la mine Eldorado, le pipeline de la vallée du Mackenzie, ou encore la Loi sur le règlement de la revendication territoriale des Dénés et Métis du Sahtu. Les élèves peuvent présenter leurs découvertes sous forme de scénario en images ou de tableau, au choix.

Flore

Faune

Nourriture

Vêtements

Habitat

Environnement

Maringouins

Phlébotomes

Mouches noires

Orignal

Caribou

Cerf/chevreuil

Tendon

Fourrure

Forêt boréale

Cueillette

Conifères

Chasse

Peaux

Outils

Préparation des peaux

Armes

Structures en bois

Peaux pour les tentes

Éclairage

Chauffage

Dénés

Questions contemporaines

Réchauffement climatique

Revendications territoriales

Exploitation minière

Exploitation forestière

Pipelines

Étés de courte durée

Longs hivers froids

Climat

Arbre conceptuel – Les Dénés et leur environnement

Projets et activités en salle de classe

Nos mocassins sont issus de la terre

Niveau : 6e année

Préparation : Imprimer les images, si nécessaire; imprimer les Travaux en groupes 1-6 et la Feuille d’activité 1

Durée : 60 min. (introduction et Travaux en groupes); 60 min (présentations); 20 min (Feuille d’activité) = 140 min.

Matériel : Aucun

Objectif :décrire les caractéristiques du peuple athapascan du Nord avant le premier contact avec les •Européens, dont les relations étroites qu’ils entretenaient avec la natureanalyser l’impact des échanges entre les peuples des Premières nations et les Européens •sur le vêtement, en particulier la chaussureutiliserunevariétéderessourcesetd’outilsafind’étudierlesétapesdefabricationdes•mocassins des Athapascans du Nord

Description :Pour commencer : Entamer une discussion à propos des vêtements que les élèves portent. Commentont-ilsétéfabriqués?Parexemple,dequoia-t-onbesoinpourfabriquerunepairedepantalonsouunechemise?(fabricationdutissu,choixdutissu,fabricationdupatron,découpagedupatron,couturedesempiècementsàl’aidedefil,àlamachine,accessoiresdefermeturetelsquelesboutons,ornementation).

Passerenrevuelespointsfigurantdansl’arbreconceptueldel’activité1,concernantlerapportentre le milieu naturel des Dénés et leurs vêtements : animaux, climat et le vêtement. Imprimer ou montrer au projecteur des images d’orignal et de caribou, de la section Des matériaux issus de la terre, dans l’exposition Traditions et innovations : Les chaussures des Athapascans du Nord.ExpliquerquecesontlesanimauxdontseservaientlesDénéspourfabriquerlesvêtements et les mocassins.

Imprimer ou montrer au projecteur l’image du Chasseur gwich’in en tenue estivale, 1847, section intitulée « En ce temps-là » : Le vêtement estival traditionnel. Avant leur premier contact aveclesEuropéens,hommes,femmesetenfantsportaientdestenuesdeux-piècestellesquechemisesàmancheslonguesetdesrobes,ainsiquedespantalons-mocassins.Lirecettepageavecl’ensembledelaclasseetmettreenlumièrelecaractèrepratiquedupantalon-mocassinpour les gens vivant dans cet environnement.

Lemocassinentantqu’entitédistinctesepopularisaauXIXesiècle,unefoisquelesMétisetlatraitedesfourrurespermirentl’introductiondansleNorddenouvellesmodesvestimentaires.Imprimer ou montrer au projecteur les mocassins de la dernière section, La couture pour les enfants : Une tradition qui perdureafindemontrerauxélèvesdesexemplesdemocassinsfabriquésaprèslecontactaveclesEuropéens.

Pour apprendre : Au cours des Travaux de groupes suivants, les élèves apprendront que, dans la tradition, les animaux étaient chassés et dépecés par les hommes. Les femmes nettoyaient, grattaient, tannaient à la cervelle, puis fumaient la peau qui était alors prête pour la fabrication des vêtements. Les femmes cousaient les mocassins en perçant la peau de petits trous à l’aide d’une alêne, avant d’insérer dans ces trous le fil de tendon. Avant le contact avec les Européens, la décoration était réalisée avec des piquants de porc-épic, des graines et des plumes.

Diviser la classe en 6 groupes. Chaque groupe se servira de l’exposition virtuelle pour en apprendre davantage sur les étapes de fabrication traditionnelle des mocassins : préparation de la peau, tannage, fumage, décoration, préparation du tendon et couture. Chaque groupe utilisera les Travaux en groupes 1 – 6 : Nos mocassins sont issus de la terre pour obtenir des instructions pour naviguer dans l’exposition, trouver les informations et résumer leurs découvertes. Chaque groupe présentera ensuite le résultat de ses recherches à la classe. Les encourager à lire les citations au cours de leurs présentations.

Pour mettre en pratique : Aborder la Feuille d’activité 1 : De l’orignal au mocassin pour s’assurer que les élèves ont bien retenu les étapes.

Activité 2, Nos mocassins sont issus de la terre – Travail de groupe l

La préparation des peaux

Tout d’abord, on doit chasser et tuer un orignal (la chose la plus importante). On peutalors le dépecer. On doit faire très attention à ne pas percer des trous dans la peau,moins la peau est trouée, mieux c’est...

(Poldine Carlo. Nulato: An Indian Life on the Yukon. 1978:50)

TÂCHES DES GROUPES :

Aller à la section Des matériaux issus de la terre dans l’exposition Traditions etinnovations : Les chaussures des Athapascans du Nord.

Établir la liste des grands mammifères que les Athapascans utilisent pourfabriquer des vêtements. Les hommes étaient les chasseurs. Les femmespréparaient les peaux. Cliquer sur chacun des outils utilisés pour nettoyer lapeau, éliminer les poils et assouplir. Décrire leur utilité. Étudier la photo « Femmegrattant une peau d’orignal à Ndilo » dans la section La préparation et le tannagedes peaux. En outre, aller à la section Les premiers pas de jeune femme :L’apprentissage de la couture et observer la photo de Louise James grattant unepeau d’orignal.

Lire la citation qui la précède.

Résumer les connaissances acquises sur la préparation des peaux. Se préparer àprésenter les informations recueillies à la classe. Si possible, imprimer ou montrerau projecteur les images pour mieux illustrer la présentation.

Activité 2, Nos mocassins sont issus de la terre – Travail de groupe 2

Le tannage des peaux

« ...en ce temps-là, il y a bien longtemps, on ne disposait pas de vêtements fabriquésdans des usines. On devait tanner des peaux pour les fabriquer. »

(Rachel Robert, Fort McPherson, Territoires du Nord-Ouest, 1993)

L’étape suivante consiste à ouvrir la tête de l’animal pour en ôter la cervelle que l’onplace dans un contenant hermétique, et que l’on laisse reposer dans un endroit chaud.On la laisse pourrir. Elle prendra une couleur verte en près de deux semaines. L’acidequ’elle produit est essentiel au tannage... On apporte la peau à la maison et oncommence à la nettoyer.

(Poldine Carlo. Nulato: An Indian Life on the Yukon. 1978:50)

TÂCHES DES GROUPES :

Aller à la section Des matériaux issus de la terre de l’exposition.

Établir la liste des grands mammifères que les Athapascans utilisent pourfabriquer des vêtements. Les hommes étaient les chasseurs. Les femmespréparaient les peaux. Le tannage consistait à enduire la peau d’une solution afinde l’assouplir et de la préserver (l’empêcher de se décomposer). Lire le texte serapportant au tannage, ainsi que les citations qui le précèdent.

Résumer ce qui a été appris au sujet du tannage. Se préparer à présenter lesinformations recueillies à la classe. Si possible, imprimer ou montrer auprojecteur les images pour mieux illustrer la présentation.

Activité 2, Nos mocassins sont issus de la terre – Travail de groupe 3

Le fumage des peaux

« Ma mère tannait des peaux d’orignal et de caribou, puis les fumait, avant de lescoudre... »

(Louisa Bella Ross, Fort McPherson, Territoires du Nord-Ouest, 1991)

TÂCHES DES GROUPES :

Aller à la section Des matériaux issus de la terre de l’exposition.

Lire le texte et étudier la série de photographies du fumage d’une peau. Le fumageaccroît l’étanchéité. Il change aussi la couleur de la peau – plus la peau est laisséeau-dessus du feu, plus elle prend une teinte foncée.

Résumer ce qui a été appris au sujet du fumage. Se préparer à présenter lesinformations recueillies à la classe. Si possible, imprimer ou montrer auprojecteur les images pour mieux illustrer la présentation.

Activié 2, Nos mocassins sont issus de la terre – Travail de groupe 4

La décoration

« Quand une fillette... devient une jeune femme. Elle quitte la tente collective pouremménager dans sa propre tente, près d’un demi-mille à l’écart de tous. C’est alorsqu’elle doit suivre une formation intensive... Elle doit apprendre à coudre – à maîtriserles techniques de la broderie, de la couture des piquants de porc-épic et du perlage... lepremier ouvrage de couture est confié à une jeune femme habile de ses mains. Cetteformation est déterminante pour la vie adulte... L’apprentissage était oral, ni lecture niécriture, mais je me souviens encore aujourd’hui de tout ce qui m’a été dit lorsque moiaussi j’ai dû traverser cette période, lorsque j’ai fait mes premiers pas de jeune femme. »

(Mary Wilson, Fort Good Hope)

« J’ai commencé à coudre les piquants de porc-épic lorsque j’avais 13 ans, une foisdevenue femme... »

(Elizabeth Horesay, Fort Simpson)

TÂCHES DES GROUPES :

Aller à la section Les premiers pas de jeune femme de l’exposition.

Se rendre à la section intitulée Le décor en piquants de porc-épic. Avant le contactavec les Européens, comment le vêtement athapascan traditionnel était-il décoré?Lire le texte et étudier les photos, dont celle portant la légende « Travail en coursd’exécution ». Lire les citations qui les précèdent.

Résumer ce qui a été appris au sujet du décor en piquants de porc-épic. Sepréparer à présenter les informations recueillies à la classe. Si possible, imprimerou montrer au projecteur les images pour mieux illustrer la présentation.

Activité 2, Nos mocassins sont issus de la terre – Travail de groupe 5

La fabrication du fil

« ...Ma mère fabriquait tout. Quand un orignal était tué, elle en prélevait le tendon et lesuspendait pour sécher. Une fois séché, elle le séparait en fils. C’est comme ça qu’ellepréparait le tendon… Le tendon est généralement dur à l’avant et plus souple à l’arrière.On tord la partie dure pour obtenir une extrémité pointue. Ainsi, quand on perce un troudans la peau à l’aide d’une alêne, on insère cette extrémité au travers de la peau pour lacoudre. »

(Sarah Hardisty, Jean Marie River, Territoires du Nord-Ouest, 1994)

TÂCHES DES GROUPES :

Aller à la section intitulée Les matériaux traditionnels pour la couture et ladécoration.

Lire le texte, examiner les photos de tendon et observer celle portant la légende «Mme Loutit séparant du tendon de caribou pour faire du fil ». Le tendon est trèssolide. Il gonfle lorsque mouillé, ce qui permettait de combler les perforationseffectuées lors de la couture, et rendait donc les mocassins plus imperméables.Lire la citation au-dessus de la photo.

Résumer ce qui a été appris au sujet du travail du tendon. Se préparer à présenterles informations recueillies à la classe. Si possible, imprimer ou montrer auprojecteur les images pour mieux illustrer la présentation.

Activité 2, Nos mocassins sont issus de la terre – Travail de groupe 6

La couture

« Je me souviens de ma grand-mère — quand elle m’a appris à coudre, elle disaittoujours : « Quand tu couds, tu dois faire de ton mieux, même si tu penses que lacouture ne sera pas visible. Si tu couds quelque chose pour quelqu’un d’un autre village,les gens, là-bas, vont inspecter l’envers de ton ouvrage afin d’en examiner les coutureset de voir si le travail a été bien fait. »

(Eliza Jones, koykon de Nelson, The Athabaskans, Richard K. Nelson 1983:21)

« Les fillettes doivent apprendre à coudre les mocassins et d’autres articles. Ellesdoivent s’asseoir et coudre et bien penser à ce qu’elles doivent faire, parce qu’un jour,elles auront besoin de savoir le faire. Il n’y aura pas de machines qui pourront leur direcomment découper les peaux. Quand j’ai commencé à apprendre, j’avais huit ans etcela m’a pris une semaine pour me confectionner une paire de mocassins. »

(Cruikshank, Julie. Athapaskan women: Lives and Legends. 1979:11)

TÂCHES DES GROUPES :

Aller à la section Les matériaux traditionnels pour la couture et la décoration del’exposition.

Lire le texte et étudier les photographies Fabrication de mocassins (peuplecarrier). Lire les citations qui précèdent.Résumer ce qui a été appris sur la couture. Se préparer à présenter lesinformations recueillies à la classe. Si possible, imprimer ou montrer auprojecteur les images pour mieux illustrer la présentation. Ne pas oublier d’incluredes photos de mocassins finis!

Activité 2, Nos mocassins sont issus de la terre – Travaux de groupes 1-6 - Réponses

Les points principaux à couvrir sont les suivants :

La préparation des peaux• Les animaux utilisés sont le caribou, l’orignal, le lièvre d’Amérique, le rat

musqué, le castor, la martre, la loutre, le mouton et la chèvre des montagnes etle boeuf musqué

• Orignal chassé et tué – hommes• Orignal dépecé, en prenant soin de ne pas trop trouer la peau avec les outils -

hommes• Peau étirée, épilée, nettoyée, séchée, grattée – femmes• Outils – écharnoir, grattoir, racloir

Le tannage des peaux• Les animaux utilisés dans la fabrication des vêtements sont le caribou, l’orignal,

le lièvre d’Amérique, le rat musqué, le castor, la martre, la loutre, le mouton et lachèvre des montagnes et le boeuf musqué

• Le tannage consiste à enduire la peau d’une solution afin de l’assouplir et de lapréserver (d’empêcher sa décomposition)

• La cervelle est prélevée de l’animal et laissée à pourrir• L’acide qui est produit est essentiel au tannage

Le fumage des peaux• La peau est cousue en forme de sac et suspendue au-dessus d’un feu de bois

pourri et de pommes de pin séchées• Le fumage contribue à l’étanchéité de la peau• Le fumage teinte la peau – plus la peau est fumée, plus sa couleur est foncée

La décoration• Le vêtement traditionnel était décoré au moyen d’autres produits issus de la terre

– poil animal, rémiges ou piquants de porc-épic, graines et plumes• Les femmes amassaient, triaient puis teignaient les piquants• Les rémiges et les piquants étaient souvent cousus à même la surface du

vêtement• Lorsque les jeunes filles devenaient femmes, elles apprenaient les techniques de

couture et de décorationLa fabrication du fil

• Le fil de tendon est tiré du tendon dorsal de grands animaux• Le tendon était nettoyé, séché et séparé en fines lanières pour servir de fil à

coudre• Pour coudre, il fallait le mouiller et le tordre• Un trou était percé dans deux empiècements de peau avec une alêne• L’extrémité dure du tendon était passée dans les trous

La couture• Une grande peau d’orignal pouvait servir à fabriquer 28 paires de mocassins• Les empiècements étaient découpés directement à vue d’oeil, ou en se servant

d’une vieille paire de mocassins comme de modèle• Les mocassins sont cousus sur l’envers, puis retournés à l’endroit• Les fillettes étaient encouragées à faire preuve de méticulosité et à exécuter un

ouvrage de qualité

Activité 2, Nos mocassins sont issus de la terre - Feuille d’activité 1

De l’orignal au mocassin

Voici des photographies illustrant les diverses étapes de fabrication des mocassins àpartir d’un animal. Ordonner les étapes en plaçant un chiffre de 1 à 8 à côté de chacunedes photos. Se servir du vocabulaire appris en classe pour décrire chaque étape.

Nom de l’élève : _________________________________________________

No _______Étape : ________________________

No _______Étape : ________________________

No _______Étape : ________________________

No _______Étape : ________________________

No _______Étape : ________________________

No _______Étape : ________________________

No _______Étape : ________________________

No _______Étape : ________________________

Activité 2, Nos mocassins sont issus de la terre - Feuille d’activité 1 – Réponses

De l’orignal au mocassin

Voici des photographies illustrant les diverses étapes de fabrication des mocassins àpartir d’un animal. Ordonner les étapes en plaçant un chiffre de 1 à 8 à côté de chacunedes photos. Se servir du vocabulaire appris en classe pour décrire chaque étape.

Nom de l’élève : _________________________________________________

No 3Étape: Tannage de la peau d’orignal

No 5Étape : Séparation du tendon pour lafabrication du fil à coudre

No 1Étape : Chasse à l’orignal

No 4Étape : Fumage des peaux d’orignal

No 8Étape : Mocassin fini

No 7Étape : Décoration du mocassin (décor enpiquants de porc-épic)

No 2Étape : Grattage d’une peau d’orignal

No 6Étape : Réalisation d’un modèle (patron)pour mocassin

Projets et activités en salle de classe

La décoration des mocassins durant la traite des fourrures

Niveau : 6e année

Préparation : Recréer un poste de traite; Imprimer La liste de marchandises de traite de la Compagnie de la baie d’Hudson (en anglais)

Durée : 90 min.

Matériel : Marchandises de traite, étiquetées, et des « peaux de castor », le cas échéant; éléments de costume, si désiré

Objectif :analyser l’impact des échanges entre les peuples des Premières nations et les Européens •sur le vêtement, en particulier la chaussureexpliquer comment la traite des fourrures a rendu service à la fois aux Européens et aux •Athapascansutiliser une variété de ressources et d’outils pour étudier différentes perspectives historiques •sur l’impact du premier contact entre les Athapascans du Nord et les explorateurs européens

Description :Pour commencer : Demander aux élèves de choisir un article dans leur sac à dos, leur boîte à déjeuner ou leur pupitre, et de le dessiner rapidement sur une feuille de papier. Leur demander desepromenerdanslaclasseafindetrouverunautrearticle(saufdel’argent)qu’ilsaimeraientéchanger contre le leur. Sont-ils capables de négocier un échange équitable avec leurs camarades? Au bout de 5 – 10 minutes, faire cesser la « traite», pour parler de certains des échanges qui ont été effectués. Ont-ils été équitables ou pas? Pourquoi?

Entamer avec les élèves une discussion portant sur la vie des Athapascans du Nord avant l’arrivée des Européens. Expliquer que les marchands européens en Amérique du Nord étaient en quête de fourrures destinées à la confection de vêtements à la mode en Europe. Pour leur part, les Athapascans du Nord, dont les échanges étaient jusqu’alors effectués entre leurs tribus et avec d’autres communautés autochtones, étaient avides de marchandises importées d’Europe.

Montrer au projecteur la section La traite des fourrures pénètre le Nord - La fourrure en guise de monnaie, dans l’exposition Traditions et innovations : Les chaussures des Athapascans du Nord. Lire la citation.

Lire le texte qui suit la citation, ainsi que la section sur l’arrivée des Métis, L’influence des Métis.

Lire à la classe cette citation illustrant la perspective d’un marchand :

« Nous sommes français et nous sommes des gens biens... nous voulons échanger de la

viande et des fourrures contre des vêtements et d’autres articles que nous vous donnerons, dit Peter Pond… Il donna alors au fils du Chien de nombreux articles de qualité – un habit rouge, un haut chapeau orné de plumes, un gros chaudron, un mouchoir de tête, une grande tasse, une hache, un couteau, quelques aiguilles, du fil et du tabac. François Beaulieu (décrivant l’arrivée au Grand lac des Esclaves, en 1780, du marchand de fourrure Peter Pond,)

extrait de : The Book of Dene, gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, Service de développement des programmes, département de l’éducation, citation tirée du livre de Thompson, Judy. From the Land: Two Hundred Years of Dene Clothing. Hull, Québec : Musée canadien des civilisations, 1994, p. 43

Pourquoi les Athapascans du Nord étaient-ils habitués à la traite avant même l’arrivée des Européens? (En raison des routes de traite autochtones qui existaient déjà)

S’assurer de bien observer les objets de cette section, ainsi que ceux de celle intitulée Les premiers pas de jeune femme : La broderie, et Le perlage, afin de voir comment les femmes athapascanes du Nord inventèrent de nouveaux décors de mocassins, à l’aide de techniques et de matériaux nouveaux. Avec l’arrivée des Européens et l’établissement de la traite des fourrures dans le Nord, la plupart des vêtements athapascans du Nord furent progressivement remplacés par des tenues d’origine euro-canadienne. Toutefois, les chaussures importées d’Europe étant mal adaptées aux rigueurs du climat, les Athapascans du Nord continuèrent à porter les mocassins traditionnels.

Pour apprendre : Distribuer la Liste de marchandises de traite. Identifier les marchandises qui auraient pu être utilisées dans la fabrication de mocassins (perles, fil, lainage feutré (de Duffel), dentelle, aiguilles, pointes d’alêne, dés à coudre). D’après les deux premières colonnes (AR), déterminer combien de ces articles pouvaient être échangés contre une peau de castor. Remarquer que le système est basé sur les peaux de castor, car la valeur des autres peaux est calculée par rapport à celle des peaux de castor.

Établir un poste de traite dans la salle de classe. À l’aide de la Liste de marchandises de traite, choisir un certain nombre d’articles, puis les étiqueter en fonction du nombre de peaux qu’il faut pour les acheter. Créer de répliques de peaux de castor (morceaux de fausse fourrure, ou de papier -- faute d’autre chose). (Demander aux élèves de dessiner les articles qu’ils devront échanger.)

Pour mettre en pratique : Mettre les élèves deux par deux – un voyageur et un Athapascan du Nord. Leur donner suffisamment de temps pour préparer un jeu de rôles simulant un échange au poste de traite – voir l’exemple ci-dessous.

Mettre l’accent sur le fait que les deux parties doivent faire en sorte de respecter leurs connaissances respectives, et les articles à échanger. Le respect est très important au sein des cultures autochtones. Il est essentiel que les gens, les animaux et la terre soient traités avec le plus grand respect.

Exemple de jeu de rôles au poste de traite :

L’Athapascan du Nord interroge le voyageur au sujet des marchandises qu’il propose, p. ex. des perles. « Je n’ai jamais vu de perles comme celles-ci. À quoi servent-elles? Comment pourrais-je les utiliser? »

Le voyageur répond, en expliquant comment les utiliser. « Ce sont des perles. On peut les coudre sur n’importe quoi pour faire de beaux motifs de couleurs. On peut aussi les coudre assez rapidement. »

L’Athapascan choisit alors les articles qu’il ou elle désire, en énonçant clairement les raisons de son choix : « Je voudrais trois paquets de perles, un quart de livre chacun, en bleu, blanc et vert. Elles me serviront à orner mes meilleurs mocassins de beaux motifs de couleurs. »

Le voyageur pourrait demander : « Par curiosité, comment décorerais-tu tes mocassins autrement qu’avec ces perles? »

L’Athapascan pourrait rétorquer « Nous avons jusqu’ici toujours décoré nos vêtements et nos mocassins à l’aide de piquants de porc-épic. Nous utilisons les matériaux issus de la terre. »

Le voyageur doit alors demander le nombre exact de peaux nécessaires à l’acquisition des articles. « Pour trois paquets de perles, un quart de livre chacun, tu dois me donner trois peaux de castor. »

La transaction se passe en toute cordialité, et c’est alors au tour de deux autres élèves de commencer leur traite.

Projet d’étude : Demander aux élèves de présenter les résultats de leur recherche sur Internet concernant un poste de traite spécifique de la Compagnie de la baie d’Hudson ou de la Compagnie du Nord-Ouest.

Projets et activités en salle de classe

Si habile à l’ouvrage

Niveau : 6e année

Préparation : Imprimer Si habile à l’ouvrage : L’histoire de Klin-ni-go-ne-dja-e et la Feuille d’activité 2 – Si habile à l’ouvrage

Durée : 60 min.

Matériel : Crayons de couleurs ou marqueurs

Objectif :montrer que la fabrication et la décoration des mocassins font partie des traditions vivantes •du peuple dénécréer des objets bidimensionnels pour communiquer des pensées, des sentiments et des •idées

Description :Pour commencer : Imprimer ou montrer au projecteur les citations que les élèves ont jusqu’à présent rencontrées dans ce module. Leur demander de sélectionner certains des thèmes évoqués dans ces citations (relations avec la terre, fabrication du vêtement traditionnel à partir de matériaux disponibles dans le milieu naturel, grand respect de la qualité d’exécution, traite de marchandises d’un commun accord).

Demander à plusieurs élèves de lire à voix haute pour la classe Si habile à l’ouvrage : L’histoire de Klin-ni-go-ne-dja-e.

Pour apprendre : Parler ensemble de l’histoire. Quels sont les rapports connexes que l’on peut établir avec les thèmes évoqués dans les citations? En quoi les actions de Klin-ni-go-ne-dja-etémoignent-ellesdesliensquil’unissentàlaterre?Commenta-t-ellemisàprofitlesmatériauxdontelledisposait?Commentcettehistoirereflète-t-ellel’importancequelesAthapascans du Nord accordent à l’aptitude d’une femme en matière de la confection de beaux vêtements superbement exécutés?

Les femmes athapascanes ont adapté et transformé les styles de leurs chaussures : du pantalon-mocassin aux mocassins, jusqu’aux mukluks. Montrer au projecteur la section Une diversité de styles : La chaussure athapascane d’hiver au XXe siècleafindevoirdesmukluks,un style populaire de chaussure chez les Athapascans du Nord. Il s’agit en effet d’un style qui a été aussi copié et adapté dans d’autres parties du monde.

Montrer au projecteur la section L’expression individuelle et lire les passages illustrant combien l’art de la couture est toujours des plus respectés dans la société dénée. Les mocassins présentés dans cette section ont été fabriqués au cours des quarante dernières années. Nombre d’entre eux ont remporté des prix ou reçu des mentions honorables à l’occasion du concours commandité par le Musée Bata de la chaussure en 1987, intitulé The Decorated Moccasin (Le mocassin décoré). Pour être admissibles, les créations devaient avoir été tannées

de façon artisanale et cousues au tendon. Plusieurs catégories de décor des empeignes (dessus des mocassins) étaient représentées, telles que : Perlage, Décor aux piquants de porc-épic, Broderie et Capitonnage en poil d’orignal.

Résumer l’impact de ce changement sur les styles de chaussures dénés en demandant aux élèves de travailler en petits groupes et d’accéder aux sections «En ce temps-là : Le vêtement estival traditionnel; De nouveaux matériaux porteurs de styles changeants; et Les premiers pas de jeune femme : La broderie, Le perlage, ainsi que Le capitonnage en poil d’orignal. Leur demander de remplir ensemble la Feuille d’activité 2 – Il y a bien longtemps, Hier et aujourd’hui, en se servant de la liste d’idées et en ajoutant de façon individuelle toutes les autres idées qui leur viennent à l’esprit. Certaines des idées pourraient correspondre à plus d’une catégorie; c’est la raison pour laquelle le diagramme d’Euler a été fourni pour organiser les idées.

Discuter des résultats de cet exercice avec l’ensemble de la classe. Quelles sont les habiletés qui ont survécu? Quels ont été les apports de la culture européenne? Quelles sont les caractéristiques totalement nouvelles?

Pour mettre en pratique : Distribuer la Feuille d’activité 3 – Si habile à l’ouvrage. Demander aux élèves de créer leur propre empeigne de mocassins, en s’inspirant des illustrations de ceux ayant remporté un prix ou reçu une mention honorable. Remarquer que beaucoup de motifs sont d’inspiration florale, témoignant des liens étroits qui unissaient encore les femmes dénées à la terre.

Activité 4 – Une histoire

Si habile à l’ouvrage : L’histoire de Klin-ni-go-ne-dja-e

Klin-ni-go-ne-dja-e était une jeune fille qui venait de se marier. Un jour, alors qu’ellecousait, elle déclara : « Je n’ai plus envie de coudre des mocassins. » Elle avait dit celaen plaisantant, car elle avait toujours du coeur à l’ouvrage et savait tout faire. Mais lesgens du campement, qui l’entendirent, jugèrent que c’était mal pour une jeune fille quivenait juste de se marier de dire une telle chose. C’est alors qu’ils décidèrent de luiprendre tous ses vêtements et de la laisser geler, à la merci du froid. Tous s’étaient misd’accord pour lui prendre ses vêtements et tout ce qu’elle possédait d’autre. Lorsque lesgens du campement partirent, ils recouvrirent les feux de neige pour qu’elle ne puissepas se réchauffer. La partenaire de Klin-ni-go-ne-dja-e, une autre jeune fille, fut ladernière à partir. Elle dit à Klin-ni-go-ne-dja-e, « Avant de quitter mon campement, je t’ailaissé un petit morceau de tendon et un petit feu brûlant sous la neige. »

Klin-ni-go-ne-dja-e s’en partit à la recherche du tendon et du feu et les trouva. Elle fit ungrand feu pour se réchauffer et, à l’aide du tendon, fabriqua un collet pour attraper lescorbeaux. Elle attrapa un corbeau et le dépeça. Elle se préleva le tendon des pattes ducorbeau. Elle attrapa encore plus de corbeaux et se fabriqua des vêtements avec leurspeaux. Avec le tendon des corbeaux, elle fabriqua des collets pour capturer des lapins.Elle en attrapa beaucoup et se servit de leur fourrure pour se confectionner desvêtements. Elle avait maintenant de quoi se nourrir et se vêtir. Parfois, elle capturait desporcs-épics. Avec le tendon des pattes de lapin et les piquants de porc-épic, ellefabriqua encore plus de belles choses. Elle décida alors de partir s’installer ailleurs, enbordure d’une rivière. Un beau jour, deux jeunes hommes descendirent la rivière encanot et la trouvèrent. Mais la jeune fille s’enfuit. Les deux garçons lui crièrent derevenir, ce qu’elle fit. Quand les deux jeunes hommes virent toutes les belles chosesqu’elle avait fabriquées et entreposées dans des sacs, ils décidèrent de l’épouser, maiselle essaya de les décourager en disant : « J’ai été mariée une fois déjà, et je n’ai aucundésir de l’être à nouveau. » C’est alors que les jeunes hommes, qui étaient partenaires,lui dirent : « Nous t’épouserons tous les deux ». Klin-ni-go-ne-dja-e accepta.

Klin-ni-go-ne-dja-e et ses deux époux s’en allèrent dans la montagne. Les deux jeuneshommes chassèrent ensemble et tuèrent des caribous. Klin-ni-go-ne-dja-e empaqueta legibier et prépara les peaux pour construire une maison. Elle sécha la viande et, quand lemois d’août fut venu, et que la fourrure de caribou fut prête, elle tanna les peaux pour enfaire des vêtements. À l’automne, Klin-ni-go-ne-dja-e et ses deux maris repartirent endirection de la rivière pour s’y établir. Ils disposaient alors d’une abondance devêtements et de nourriture, car Klin-ni-go-ne-dja-e était si habile à l’ouvrage.

Tel que raconté par Richard Marten, gwich’in de la région de la rivière Peel, àl’anthropologue Cornelius Osgood.

Source: Thompson, Judy. From the Land: Two Hundred Years of Dene Clothing. Hull,Québec : Musée canadien des civilisations, 1994

Activité 4 – Il y a bien longtemps, Hier et Aujourd’hui

Noms des élèves : _____________________________________________________________

Liste d’idées

Utilisation de la peau de caribouUtilisation de la peau d’orignalUtilisation du tendon pour la coutureTanange des peaux à la cervelleFabrication de mocassinsUtilisation de piquants de porc-épicUtilisation du capitonnage en poil d’orignal

Utilisation de perlesFabrication de mocassins à rabat de chevilleFabrication de bottes (mukluks)Utilisation de la broderie au fil de soieFabrication du pantalon-mocassinUtilisation d’étoffe de laine

Il y a bien longtemps (avant le premier contact

avec les Européens)

Hier(après le premier contact

avec les Européens)

Aujourd’hui

Activité 4 – Si habile à l’ouvrage – Feuille d’activité 3

Si habile à l’ouvrage

Je puise mon inspiration dans la nature, simplement en observant toutes les fleurs sauvages lors de mes promenades en été, en allant cueillir les baies sauvages, ou enmarchant avec mes parents lors de nos déplacements estivaux. Il suffit de bienregarder, car les jolies fleurs sont vraiment abondantes. - Rose Cli Tsetso, Fort Simpson, Territoires du Nord-Ouest, 1993.

Les moccassins présentés ci-dessous ont remporté des prix ou reçu des mentions honorables lors d’un concours commandité par le Musée Bata de la chaussure en 1987, intitulé The Decorated Moccasin (Le mocassin décoré). En vous inspirant de ces créations de femmes dénées, créez à votre tour un beau motif pour orner l’empeigne (le dessus) d’une paire de mocassins. Dessinez le motif de votre choix, puis replissez-le à l’aide de crayons de couleurs ou de marqueurs. Rédigez un bref commentaire expliquant les raisons pour lesquelles vous avez choisi ce motif.

J’ai choisi ce motif parce que :________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Nom de l’élève : _______________________________________________________________

Glossaire

Aînés – Au sein des communautés autochtones, le savoir et la sagesse étaient transmis de génération en génération par les aînés. Ils étaient hautement respectés en raison de leur expérience et de leur sagesse, et faisaient office de guides et de conseillers pour les membres de la communauté.

Alêne – Un outil pointu servant à percer des trous dans le bois ou le cuir.

Arbre conceptuel – Un arbre conceptuel consiste en un diagramme ayant pour point de départ une idée centrale, à partir de laquelle des idées nouvelles et connexes se ramifient. En se concentrant sur des idées-clés, puis en repérant les idées qui s’en ramifient et les liens entre ces idées, on peut comparer et ordonner les connaissances afin de mieux enregistrer et acquérir les informations nouvelles.

Athapascan – Un terme qualifiant de nombreux groupes occupant un vaste territoire allant des régions subarctiques ouest de l’Amérique du Nord, couvrant diverses parties de l’Alaska, du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest, ainsi que du nord de la Colombie-Britannique et de l’Alberta. (D’autres peuples parlant la langue athapascane, les Navaho et les Apaches, vivent dans le Sud-ouest américain.)

Broderie – Travail de décoration impliquant l’utilisation de l’aiguille et de fils de soie, de coton, d’or, d’argent, ou de tout autre matériau, pour orner les tissus, le cuir, le papier, etc.

Le capitonnage en poil d’orignal – Une technique décorative inventée au début des années 1900 par Mme Boniface Lafferty, femme métis. Cette technique implique la teinture de poils d’orignal blanc qui sont ensuite posés en petites touffes sous un point de bouclette. Les poils sont alors étalés d’un côté et de l’autre du point et coupés à l’aide de ciseaux pour donner un motif bombé et soyeux.

Décor en piquants – Les tiges blanches étaient teintes, aplaties entre les dents et cousues sur la peau au moyen d’une variété de techniques complexes.

Déné – Le terme de prédilection pour qualifier les Athapascans. Signifie tout simplement « peuple » et se rapportant aux Autochtones occupant l’ouest des Territoires du Nord-Ouest canadien. Les Dénés parlent différentes langues athapascanes : gwich’in, esclave du Nord, esclave du Sud, dogrib et chippewa.

Écharnoir – Fabriqué à partir de l’os du tibia d’un grand animal, tel le caribou, et utilisé pour ôter la chair sur l’envers de la peau.

Forêt boréale – Une zone forestière continue, formée de conifères et s’étendant sur près de 10 000 kilomètres de par l’Amérique du Nord et l’Eurasie. Au Canada, elle est délimitée au nord par la frontière de la zone arborée et au-delà par la toundra arctique; au sud, elle est bordée par la forêt subalpine et par les massifs forestiers de la Colombie-Britannique, les surfaces pastorales des provinces des Prairies, ainsi que les forêts de l’Ontario et du Québec.

Grattoir – Outil pour éliminer les poils et assouplir la peau.

Klin-ni-go-ne-dja-e – (Kl_n-n_-g_-nay-dj_-ay) Bannie de la communauté, Klin-ni-go-ne-dja-e tire parti de toutes ses aptitudes afin de survivre. Héroïne du récit gwich’in « Si habile à l’ouvrage ».

Lainage feutré (de Duffel) – une étoffe de laine grossière fabriquée à l’origine dans la ville de Duffel, en Belgique.

Laine grossière – Étoffe de laine de densité moyenne, originaire de Stroud, Gloucestershire, en Angleterre, au cours des XVIIIe et XIXe siècles. Un article de traite populaire parmi les Autochtones d’Amérique du Nord.

Mocassin – Un type de chaussure dont la semelle souple et l’empeigne, ou une partie de cette dernière, sont d’une seule pièce, à l’exclusion des éléments décoratifs ou fonctionnels. Ce type de chaussure comprend de nombreuses variantes qui se différencient par la construction de leur talon et leurs coutures sur l’avant-pied.

Muskeg – Un marécage dont le fond est constitué de roche ou d’argile à blocaux, rempli de sphaigne et de déchets végétaux décomposés.

Pantalon-mocassin – Pantalons avec mocassins rattachés.

Peau – Enveloppe extérieure du corps de grands animaux, tels que la vache, l’orignal, le caribou ou le buffle. Utilisée pour la fabrication d’articles divers.

Pelleterie – Peau de mammifère non apprêtée, comportant encore sa fourrure.

Perlage – Les perles de verre de fabrication européenne étaient fort prisées par les peuples autochtones d’Amérique du Nord. Ils les échangeaient contre des fourrures, des peaux et d’autres articles. Les perles ont très vite remplacé les piquants de porc-épic en guise d’ornements pour les vêtements et les chaussures.

Piquants de porc-épic – De nombreux Autochtones d’Amérique du Nord les utilisaient pour décorer les vêtements, les chaussures et d’autres articles en peau, avant le premier contact avec les Européens.

Premières nations – Le terme Premières nations fit son apparition dans les années 1970 pour remplacer le terme « tribu » ou « Indiens ». De nombreux Autochtones préfèrent de nos jours ce terme, ou celui de « Peuples des Premières nations », à celui d’Indiens. Ce terme n’est toutefois pas utilisé pour qualifier les Inuits ou les Métis.

Racloir – Un long outil en os utilisé pour éliminer les racines des poils de la peau, généralement après que tout le poil a été ôté au couteau.

Taïga – Au Canada, correspond à la région septentrionale de la forêt boréale.

Tannage – Procédé de préparation des peaux d’animaux avant leur utilisation : le tannage empêche la peau de pourrir et l’assouplit de façon permanente. La peau est tendue, grattée, trempée et parfois fumée.

Teinture à la cervelle – Le procédé consistant au trempage répété d’une peau nettoyée dans une solution à base de cervelle animale.

Tendon – Le tendon de la patte ou du dos d’un grand animal comme le caribou ou l’orignal. Une fois séparé en lanières, il se transforme en un fil solide. En gonflant, le tendon comble les perforations effectuées durant la couture à l’alêne, contribuant ainsi à l’étanchéité du vêtement.

Bibliographie

Blondin, George. Yamoria the Lawmaker: Stories of the Dene. Edmonton: Newest Publishers, 1997. Heine, Michael. 1999.

Byron through the Seasons: A Dene-English Story Book. Written by the children of La Loche and friends. Saskatoon, Sask.: Fifth House and La Loche Library Board, 1990. Produced by students and teachers in LaLoche, this attractive resource highlights aspects of Dene culture that were vital in the past and are still important today.

Campbell, Marjorie Wilkins, Nor’westers: The Fight for the Fur Trade. Tandem Library, 2003.

Dene Games. A Culture and Resource Manual. Traditional Aboriginal Sport Coaching Resources. Vol. 1. Yellowknife, NT: Sport North Federation.

Farrell-Racette, Sherry. The Flower Beadwork People. Saskatoon: Gabriel Dumont Institute, 1991. Métis Peoples origins and their past and present lifestyles. Bold colour illustrations show homes, celebrations, clothing and occupations past and present.

Farnham, Katherine. Beaver, Beads and Pemmican: Canada’s Fur Traders Canadian Social Sciences Ltd., 1987. The book provides a chronological, textbook style look at the fur trade as it occurred across Canada. It features maps, drawings and archival photos.

Hall, Judy, Tepper, Leslie and Thompson, Judy. Threads of the Land: Clothing Traditions from Three Indigenous Cultures. Hull : Musée canadien des civilisations, 1994.

Love, Ann and Drake, Jane. Kids Book of the Far North. Toronto: Kids Can Press, 2000.

Thompson, Judy. From the Land: Two Hundred Years of Dene Clothing. Hull, Québec: Musée canadien des civilisations, 1994.

Sites Web :

La traite des fourrures :

www.ainc-inac.gc.ca – cliquez sur Education, the Kid’s Stop under ‘Information’

www.civilization.ca – rechercher « traite des fourrures »

http://www.hbc.com/hbcheritage/learning/explorers/

www.pc.gc.ca/yorkfactory

www.pc.gc.ca/rockymountainhouse

www.pc.gc.ca/fortgarry

www.pc.gc.ca/stjames

www.pc.gc.ca/fur

Dénés :

http://www.civilization.ca/aborig/threads/thred01e.html

http://epe.lac-bac.gc.ca/100/205/301/ic/cdc/old_crow/index.html

http://www.ece.gov.nt.ca/Divisions/kindergarten_g12/Legends/Legends_Index.htm

Questions contemporaines :

http://www.firstnationsdrum.com/history/fall98_hist1.htm

http://www.deline.ca/claims/index.html

http://www.dominionpaper.ca/canadian_news/2006/05/08/dene_tha_t.html

Animaux de la forêt boréale :

http://www.cdli.ca/CITE/boreal_forest_animals.htm

Il est fortement recommandé aux enseignants de se référer au manuel des enseignants portant sur les Déné Kede (Dene Kede Teacher’s Manual, proposé en anglais) pour de plus amples renseignements sur le sujet et pour prendre connaissance de la perspective dénée :

Dene Kede — Education: A Dene Perspective, Dene Kede Curriculum Guide. Yellowknife: Northwest Territories Education Development Branch, 2003

http://www.ece.gov.nt.ca/Divisions/kindergarten_g12/curriculum/Dene%20Kede%20Curriculum%20Document/Dene%20Kede%20Teacher%20Resorce%20Manual.pdf

D’excellents renseignements pour la constitution d’un programme d’apprentissage jumelé, ainsi que des informations sur des thèmes en rapport avec ce module, sont aussi disponibles (en anglais) à :

http://www.ece.gov.nt.ca/Divisions/kindergarten_g12/curriculum/Dene%20Kede%20Curriculum%20Document/Thematic_Units_intro.htm