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JEAN-JACQUES GAUER LE SEIGNEUR DU LAUSANNE PALACE HUBLOT JEAN-CLAUDE BIVER MAINTIENT LE CAP CLASSE E MERCEDES-BENZ RÉINVENTE SA BERLINE ART BASEL 40 ANS DE GRAND ART ÉVASION AU SOLEIL POUR OUBLIER LA CRISE «J’AIME FAIRE RÊVER LES AUTRES» EMMANUELLE SEIGNER & Le magazine de la capitale du luxe — Genève Numéro 86 Printemps 2009 CHF 8.- / 6.- AFTER THE RAIN AUDEMARS PIGUET BEAU-RIVAGE BULGARI CLARINS FAUCHON FRANCK MULLER GIRARD-PERREGAUX GRAFF TIME HACKETT IWC JAEGER-LECOULTRE L.RAPHAEL RALPH LAUREN RICHEMOND VACHERON CONSTANTIN VOLVO WOOL & THE GANG

Trajectoire

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Numéro 86 du magazine trajectoire.

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JEAN-JACQUES GAUER

LE SEIGNEUR DULAUSANNE PALACE

HUBLOT

JEAN-CLAUDE BIVERMAINTIENT LE CAP

CLASSE E

MERCEDES-BENZRÉINVENTE SA BERLINE

ART BASEL

40 ANS DE GRAND ART

ÉVASION

AU SOLEIL POUROUBLIER LA CRISE

«J’AIMEFAIRE RÊVERLES AUTRES»

EMMANUELLESEIGNER

&

Le magazine de la capitale du luxe— Genève

Numéro 86Printemps 2009CHF 8.- / € 6.-

A F T E R T H E R A I N

A U D E M A R S P I G U E T

B E A U - R I V A G E

B U L G A R I

C L A R I N S

F A U C H O N

F R A N C K M U L L E R

G I R A R D - P E R R E G A U X

G R A F F T I M E

H A C K E T T

I W C

J A E G E R - L E C O U LT R E

L . R A P H A E L

R A L P H L A U R E N

R I C H E M O N D

V A C H E R O N C O N S T A N T I N

V O LV O

W O O L & T H E G A N G

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EN VUE

L’INVITÉPar Bertrand BEAUTÉPhotos Nicolas RIGHETTI/REZO

J ean-Jacques Gauer traverse le hall ensouriant, salue un ou deux clients, rec-tifie l’agencement d’un bouquet, sur-

veille la qualité de l’accueil. Le LausannePalace, c’est un peu chez lui. Il a su en quel-ques années relancer l’établissement léma-nique, aujourd’hui l’un des plus prestigieux dupays. Depuis treize ans qu’il dirige cet hôtel,Jean-Jacques Gauer l’a façonné à son image.Ses deux enfants ne sont pas là, mais safemme dirige le spa de l’établissement. Ilconnaît le nom de la plupart de ses clients etaime ce bâtiment Belle Epoque, devenu au fildes ans, «sa maison». Depuis août 2008,Jean-Jacques Gauer l’a même enrichi d’unerésidence secondaire: l’hôtel du Châteaud’Ouchy – propriété de la Loterie Romande –dont la gérance a été confiée au LausannePalace.

Fraîchement rénové, le Château d’Ouchya officiellement ouvert ses portes débutaoût. Pouvez-vous tirer un premier bilan?Ce château demeure un bâtiment mythique.

Avec le Jet d’eau de Genève, la cathédrale de Lausanne et le châteaude Chillon, il s’agit de l’une des constructions les plus photographiéesde l’Arc lémanique. En faire un hôtel-restaurant idéalement positionnésur les bords du lac représentait pour nous un grand défi. Aujourd’hui,nous sommes très satisfaits de cet investissement (environ 20 millionsde francs déboursés par la Loterie Romande, propriétaire de l’éta-blissement, ndlr), d’autant que les premiers chiffres nous ont souri.Nous avions prévu trois scenarii budgétaires: un bas, un moyen et unsupérieur. Pour l’instant, nous sommes clairement dans le haut de lafourchette envisagée, même s’il faut se méfier de l’effet de nouveauté.

N’est-il pas risqué d’ouvrir cet hôtel en pleine crise économique?En période de ralentissement de la demande, le Château d’Ouchy,avec ses quatre étoiles, apparaît peut-être mieux positionné que leshôtels cinq étoiles. Et puis, tout le monde m’avait dit: «Fais attention,personne ne viendra à Ouchy en hiver!» Finalement, et malgré la crise,décembre et janvier sont les meilleurs mois que nous ayons réalisésdepuis l’ouverture!

Vous souhaitiez racheter l’activité de location de pédalos situéeà proximité. Qu’en est-il?Devant le château, sur la rade, s’étendent des loueurs de bateaux.Leurs pédalos en plastique ne sont pas très esthétiques. J’avais doncimaginé reprendre la location pour en faire une terrasse qui aurait unpeu de classe et de style, avec des chaises longues évoquant une cer-taine nostalgie. Malheureusement, les propriétaires exigent un mon-tant sans rapport avec l’espace en question. Nous avons donc aban-donné pour l’instant cette opportunité. En revanche, nous avonsracheté, avec la société horlogère Blancpain (lire aussi en p. 66 l’inter-view d’Alain Delamuraz) un navire datant de 1934, baptisé l’Etoile duLéman. Ce bateau de plaisance nous permettra, dès l’été prochain,d’offrir à nos clients des croisières de prestige sur le lac.

Ces dernières années, l’hôtellerie romande a multipliéles investissements. Etaient-ils vraiment indispensables?Durant les années 1980-1990, l’hôtellerie suisse restait à la traîne desstandards internationaux. Un effort financier était donc absolumentincontournable pour la remettre à niveau. Avec les bénéfices engran-gés ces dernières années, les propriétaires ont consenti à de très grosinvestissements. Nous en sommes un exemple: nous avons dépenséplus de 60 millions de francs, ces quinze dernières années, pour ré-nover et aménager le Lausanne Palace. Une salle de conférence dedernière génération a ainsi vu le jour en 2004, ainsi que le «Red Club»,notre nightclub privé. Mais un hôtel de cet âge est, si j’ose dire,

«Nous allons adaptercertains prix à la baisse»Directeur général du LausannePalace et président des LeadingHotels of the World, Jean-Jacques Gauer reste optimistemalgré les difficultés du secteur.

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Jean-Jacques Gauer «En janvier, le taux d’occupation des Leading Hotels a diminué de 24% par rapport à 2008. Mais il ne faut pas dramatiser! Ce n’est pas la première crise que je vis, ni la dernière.»

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C’ est un grand cube noir que l’on aperçoit depuis l’autoroutederrière Nyon. Le grand H stylisé, logo de la marque, ornedéjà la façade de la future manufacture Hublot qui sera

opérationnelle en juin. Jean-Claude Biver gare sa Mercedes ClasseCL devant le chantier. La morosité économique n’entame pas sonénergie et son enthousiasme légendaire: «Ce n’est pas parce qu’il y aune crise que nous allons abandonner la construction de notre ave-nir!» La surface de 5’000 m2, sur 6 niveaux, abritera bientôt les ateliersavec, au sommet, la direction et l’administration.

En quelques années, depuis son arrivée en 2004 à la tête de Hublot,Jean-Claude Biver a réussi à ressusciter la marque, puis à multiplier sonchiffre d’affaires par six en trois ans et à l’imposer mondialementcomme un concurrent des plus grands acteurs du secteur. L’an dernier,Hublot a été racheté par le géant du luxe français LVMH (Tag Heuer,Zenith, Dior, Chaumet, etc.), pour un montant estimé à près de 500 mil-lions de francs. Une étape de plus, qu’il n’imaginait pas au départ, dansson parcours exceptionnel de serial-entrepreneur horloger. A 60 ans,Jean-Claude Biver aura réalisé la performance de relancer et de vendredeux marques horlogères à des grands groupes (lire l’encadré). Aprèsla visite du chantier, il a répondu aux questions de Trajectoire.

En quoi la crise change-t-elle la stratégie de Hublot?Dans ces périodes incertaines, nous devons bien sûr procéder à desajustements ici ou là sur le court terme, mais il faut faire attention à nepas déstabiliser le navire. Tout le monde ressent la baisse du vent,alors je fais comme les bons navigateurs: j’évite de bouger et j’opti-mise la répartition des charges. Avec la nouvelle manufacture, pour la-quelle nous avons investi 21 millions de francs, nous envisagionsd’engager 30 personnes, et atteindre un effectif de 150 employés à lafin de cette année. Le rythme des recrutements sera probablement unpeu ralenti, peut-être qu’il n’y en aura qu’une quinzaine cette année,mais cela ne remet pas en cause la stratégie à long terme. Tous les ac-

Jean-Claude Biver a transformé Hublot en unemarque d’envergure internationale. Le légen-daire patron tient bon la barre: la vente del’entreprise au groupe LVMH l’été dernier nelui fait pas changer de cap. Une manufacturede 5’000 m2 sera inaugurée en juin.

«Je regarderarement le moteurquand j’achète»

RENCONTRE

HORLOGERIEPar Gabriel SIGRISTPhotos Fred MERZ/REZO

Hublot enquelques dates

1980 Carlo Crocco fondel’entreprise et crée lamontre Hublot en or. Elleest habillée d’un braceleten caoutchouc, une pre-mière dans l’industrie.Hublot en fera une marquede fabrique.

2004 Carlo Croccocherche un successeur etapproche Jean-ClaudeBiver, qui devient CEO.

2005 Jean-Claude Biverprésente une nouvelle col-lection avec le chrono-graphe «Big Bang»,applaudie dans le mondeentier et qui remporte unecascade de prix, dont le«Grand Prix d’horlogerie dela Ville de Genève».

2006 Hublot lanceHublotTV, une chaîne detélévision sur internet.

2007 Sortie d’une nouvelleBig Bang Plongeur avec unboîtier surdimensionnéde 48 mm.

2007 Première Big Bangentièrement fabriquée in-house.

2008 Rachat de la marquepar le groupe LVMH.

2009 Construction et inau-guration d’une nouvellemanufacture à Nyon.

PhotoJean-Claude Biver surle chantier de la nouvellemanufacture Hublot àNyon: «La crise ne remetpas en cause notre stratégieà long terme.»

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teurs du marché observent un tassement de la demande, en particu-lier sur les marchés qui dépendent du prix des matières premièrescomme la Russie, l’Ukraine ou le Moyen-Orient. Mais il faut relativiser:nous avons connu deux années record, et peut-être que nous revien-drons aux résultats de 2007 cette année. A l’époque, on sabrait lechampagne avec de tels chiffres!

Quel sera le rythme de production de Hublot avec la nouvellemanufacture?Nous allons à terme verticaliser 60 à 70% de la production, c’est-à-dire que sur 30’000 montres produites, 20’000 seront faites cheznous, le reste des mouvements proviendra toujours des fournisseursactuels. Pour donner une idée, en 2007, nous avions fabriqué 24’000montres. Nous rêvons d’arriver, à moyen terme, à 35’000 mouvementspar an, mais je ne pense pas qu’il faudrait aller au-delà de 40’000,même si la manufacture le permettrait techniquement! Il faut mainte-nir une certaine rareté dans notre gamme de prix…

Ces prix vont-ils d’ailleurs augmenter?Nos modèles vont de 5’000 francs à 1 million, voire plus. Le segment15’000-20’000 francs représente l’essentiel de nos ventes et nousvoulons renforcer la gamme supérieure: les modèles qui vont de 25’000à 50’000 francs. Cette montée en gamme se fera cependant sansperdre la base, c’est-à-dire que l’on trouvera toujours une Hublot à5’000 francs.

Souhaitez-vous développer les modèles féminins?Actuellement, ils représentent 35% des ventes, mais j’aimerais quecette proportion augmente car les femmes achètent plus souvent queles hommes!

Mais elles apprécient moins les montres mécaniques…C’est ce que l’on dit, mais tout évolue: il y a quelques années, lesfemmes ne pilotaient pas d’Airbus et ne conduisaient pas de trolley-bus... Quand une montre est belle, une femme l’achète, même si elle

est mécanique! Moi, je fonctionne comme çapour les voitures, je regarde rarement le mo-teur quand j’en achète une, je fais confianceau constructeur.

L’identité de Hublot se construit dansl’association de matériaux inédits. Allez-vous poursuivre dans cette voie mêmesi de très nombreux fabricants jouentdésormais aussi cette carte de la fusion?Ce n’est pas parce que beaucoup de musi-ciens se sont mis à la guitare électrique queCarlos Santana a arrêté de jouer: il reste unmusicien exceptionnel qui fait découvrir denouveaux sons avec son instrument. Nousn’allons pas changer d’identité parce que lesautres nous suivent. Au contraire, car s’ilsnous suivent, cela signifie que nous sommesleader et c’est une satisfaction!

Du skieur Bode Miller à la chanteuseAlicia Keys, de nombreuses personnali-tés sont «membres de la famille Hublot»,comme vous dites. Est-ce que celasignifie que vous leur offrez des montres?Nous ne donnons jamais de montres car per-sonne ne respecte ce qui est offert. Certainespersonnalités nous choisissent, et nous ensommes ravis. Alicia Keys et Lionel Richie ontrécemment acheté des montres Hublot dansnotre boutique à Monaco. Cristiano Ronaldoen a acheté une aussi. Mais nous ne capitali-sons pas publicitairement là-dessus.

Vous aviez pourtant lancé le concept,chez Omega, d’associer des marquesà des célébrités…Oui, c’était nouveau à l’époque, mais aujour-d’hui tout le monde le fait, donc cela a quel-que peu perdu de son impact. Si vous voyezGeorge Clooney porter une Omega, vousvous dites que c’est finalement normal puis-qu’il travaille pour eux! Par contre, si unecélébrité porte spontanément une Hublot,sans être payée pour le faire, c’est beaucoupplus crédible. Par ailleurs, dans notre gammede prix, nous nous adressons selon moi uni-quement à des célébrités: le grand chirur-gien, avocat ou architecte, ce sont des célé-brités à leur échelle. Cette catégorie depopulation ne se laisse pas facilement in-fluencer par des «people». Nous préféronsnous associer à des projets technologiquesou des exploits qui véhiculent des émotions,comme FusionMan (qui a traversé la Mancheavec une aile à réaction, ndlr) ou le team LunaRossa de l’America’s Cup.

Vos investissements en marketingont-ils augmenté?Ils représentent environ 20% du chiffre d’af-faires. Quand les revenus étaient plus faibles,cette proportion était plus importante. Notrenotoriété vient aussi des articles écrits surnous dans les journaux, du bouche-à-oreille,du buzz sur internet, qui fonctionnent beau-coup mieux que la publicité selon moi.

RENCONTRE HORLOGERIEJean-Claude Biver

Jean-Claude Biver

Né en 1949 au Luxembourg,Jean-Claude Biver arrive enSuisse à l’âge de 10 ansavec sa famille. Diplôméde l’Université de Lausanne,il commence son parcourschez Audemars-Piguet en1975, puis chez Omega, àBienne, jusqu’en 1981.

Il rachète ensuite, avecJacques Piguet, la marqueBlancpain alors endormie. Iltable sur la haute horlogeriemécanique alors que toutel’industrie ne parle plus quedu quartz. Pari gagnant, etla marque sera vendue en1992 au groupe Swatch.

Jean-Claude Biver reste àla tête de Blancpain jusqu’àfin 2003, puis rejoint Hubloten 2004. Il prend 20% ducapital, qui reste en majo-rité dans les mains de sonfondateur Carlo Crocco. Iltentera à plusieurs reprisesde racheter les parts dufondateur mais sans suc-cès, l’entreprise ayant rapi-dement pris une valeurénorme. L’ensemble del’entreprise est vendu àLVMH en 2008 pour unmontant estimé à500 millions de francs.

PhotoJean-Claude Biver dans samaison de la Tour-de-Peilz.

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Hublot a inauguré en décembre dernierun nouveau point de vente à Genève.Allez-vous développer ce réseaude boutiques en nom propre?Ces flagship stores sont gérés par nos dé-taillants et leur appartiennent. Nous n’avonsaucune expertise dans la vente de détail etnous confions cette mission aux profession-nels. Ces boutiques sont importantes carelles servent de vitrine à la marque, et per-mettent aux clients de se faire une idée del’univers de Hublot à travers toute la gamme.Nous avons actuellement 12 boutiques, etnous visons la trentaine d’ici à deux ans.

Pouvez-vous bénéficier de synergies avecles autres marques du groupe LVMH?Absolument, c’est l’avantage d’appartenir àune grande famille: on a beaucoup de cou-sins! Nous pouvons désormais envisager l’ou-verture de points de vente à New York, Tokyoou Shanghai, alors que tout seul cela auraitété difficile.

L’appartenance à un grand groupechange-t-elle autre chose?Au préalable, j’étais actionnaire minoritaire etje devais me soumettre à l’actionnaire majori-taire, donc pour moi cela ne change rien saufque je réfère à quelqu’un d’autre. L’intégrationdans un groupe assure une pérennité à lamarque, et la protège aussi éventuellementdes décisions de son propre management!

Mais vous n’aviez pas relancé la marquedans le but de la vendre…En effet, je voulais plutôt l’acheter, mais je n’aipas réussi. Chez LVMH, nous jouissons d’unegrande liberté d’action: je peux développermon esprit d’entrepreneur au sein du groupe.C’est d’ailleurs leur politique d’une manièregénérale.

N’est-ce pas un regret de ne pas achevervotre carrière à la tête de votre proprenavire?Je n’ai pas besoin d’avoir ce que j’ai déjà eu.Il y a un âge pour tout…

On entend ici ou là que vous pourriezaussi donner des conseils à d’autresmarques horlogères du groupe LVMH…Sans doute faites-vous allusion à cette ru-meur à propos de Zenith! Vous savez, je n’aiaucune envie de prendre un rôle de consul-tant. Je n’ai pas l’âme d’un professeur oud’un conseiller, je suis un créateur. Mais il estévident que si on me demande un avis ou desconseils, je serais heureux de les donner.Mais je ne souhaite pas prendre de respon-sabilités opérationnelles autres que Hublot.

Quelles sont les marques que vous aimez?J’aime bien Greubel & Forsey, Richard Mille.J’admire Patek aussi, comme tout le monde.Il ne faut pas que j’en cite plus sinon ceux quej’oublie vont me le reprocher!

Regrettez-vous la consolidation du marché horloger autourdes grands groupes?Cela ne me paraît pas mauvais que des marques qui font 250 millionsde francs de chiffre d’affaires soient mises sous toit. Mais c’est parailleurs excellent qu’il y ait beaucoup de petits horlogers indépen-dants qui réalisent entre 10 et 100 millions de chiffre d’affaires. Et il yen a beaucoup en Suisse, plusieurs centaines!

Qu’appréciez-vous le plus en Suisseet où avez-vous préféré vivre?J’aime la terre nourricière de ce pays, et sa beauté. Il suffit d’aller àZermatt pour voir le plus beau design terrestre! J’apprécie aussi quele système suisse facilite le travail: il y a très peu d’administration etde lourdeurs. En France ou en Allemagne, on dirait qu’ils font exprèsd’empêcher les gens de créer des entreprises. Il y a beaucoup d’en-trepreneurs ici, et c’est pour cela que le pays se porte si bien. J’ai ha-bité à Pully, à Cortaillod, à Villette, au Brassus et à la Tour-de-Peilz. J’aiadoré le Brassus, c’est là que j’ai le plus de souvenirs, avec La Tour-de-Peilz où j’ai la chance d’habiter aujourd’hui. ——

Big Bang roseBoîte en or rouge, lunetteen or rouge sertie de 48baguettes rose saphirs,cadran blanc, braceletcaoutchouc-alligator rose,mouvement HUB 4300self-winding mouvementchronographe.32’900 francs

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GUIDE

BEAUTÉPar Geneviève RUIZ

Beauté:les meilleuresadresseslémaniquesNotre sélection commentéedes «beauty bars» dela région, afin de démarrerle printemps dans une formeresplendissante.

Médecine esthétique

A l’institut Forever, dont le propriétaire est le fameux dermato-logue Luigi Polla, la beauté est appréhendée de façon médi-

cale. Si l’on ne pratique pas la chirurgie esthétique dans cet étab-lissement haut de gamme, on fait appel à des méthodes plussophistiquées que dans des salons traditionnels. Une douzaine detypes de lasers différents permettent notamment de traiter la cou-perose, les taches brunes ou l’acné; des peelings améliorent la qua-lité de la peau et des injections de Botox luttent contre les rides. Cessoins effectués sous supervision médicale séduisent également laclientèle masculine.

FOREVEVER INSTITUTRue du Rhône 561204 GenèveT. +41 22 319 09 60www.forever-beauty.com

Sagesse ayurvédique

O riginaire d’Inde, l’ayurveda est considéré tout à la fois commel’une des plus anciennes philosophies, médecines et sciences

du monde. Au somptueux Spa du Lausanne Palace, on recourt auxpréceptes de cette sagesse millénaire pour embellir et relaxer. Lessoins sont tous précédés d’un test sensoriel, qui permet de définirquelles huiles essentielles vont rééquilibrer la peau, le corps et l’es-prit du client. Quant aux massages, ils procèdent à des mouvementsde stimulation spécifiques visant à rétablir les sept chakras, lescentres d’énergie spirituelle.

LAUSANNE PALACE & SPAGrand-Chêne 7-91002 LausanneT. +41 21 331 31 31www.lausanne-palace.com

Rituels exotiques

L e Spa des Cinq Mondes du Beau-Rivage Palace est un endroitde sérénité absolue. Sur fond de musique relaxante et de sen-

teurs subtilement aromatiques, ses esthéticiennes proposent dedélicieux rituels de soins, inspirés de différentes régions du monde.Parmi ceux-ci, on relèvera le rituel du Siam, qui comprend un bainjaponais d’arômes et de fleurs, ou encore le gommage à la purée depapaye, suivi d’un massage balinais. A moins que l’on ne préfère lerituel du Maghreb, qui commence par un gommage au savon noir,suivi d’un enveloppement à la crème de Rassoul, puis d’un massageoriental. Sur réservation, des programmes de bien-être peuvent êtreorganisés sur plusieurs jours.

BEAU-RIVAGE PALACEPlace du Port 17-191006 LausanneT. +41 21 613 33 33www.brp.ch

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L’amour des plantes

L orsque Jacques Courtin-Clarins ouvre le premier institut Clarinsà Paris en 1954, il a compris avant tout le monde l’efficacité

d’une méthode de soins basée sur les plantes et les huiles essen-tielles, appliquées à la peau avec des techniques manuelles spéci-fiques. Cinquante ans plus tard, les clients de ces salons rouge etblanc continuent de profiter de cette combinaison unique de pro-duits d’aromathérapie et de phytothérapie appliqués en massages.Les instituts Clarins sont présents à cinq endroits à Genève, dontdeux avec Spa.

Massages et acupuncture

E légantes orchidées, lumière tamisée et mobilier minimaliste,l’équipe de thérapeutes et d’esthéticiennes de l’espace Spa du

Président Wilson veille à embellir ses clients à l’intérieur comme àl’extérieur. Spécialité de la maison, les traitements anti-cellulite àl’aide de massages spécifiques et de drainages lymphatiques. Lessoins du corps et du visage, dont certains sont conçus pour leshommes, utilisent les cosmétiques de la marque australienne Su-dashi, entièrement à base d’huiles essentielles naturelles. Un soinspécial d’acupuncture du visage permet également de fortifier et derajeunir les muscles du visage.

SPA DU PRÉSIDENT WILSONQuai Wilson 471201 GenèveT. +41 22 906 66 66www.hotelpwilson.com

Griffe internationale

«N ous pouvons faire des miracles, à condition que nos clientsnous réservent une à deux heures de leur temps.» C’est ce

que l’on peut lire sur le site de L. Raphael, l’incontournable espacede beauté genevois. Cette griffe internationale de l’esthétique a dé-veloppé depuis vingt ans toute une gamme de produits sophistiquésen collaborant étroitement avec des médecins. Au programme: trai-tements revitalisants pour le corps et les cheveux, thérapies anti-âge, épilation laser ou encore maquillage haute définition. Rénovéen automne dernier, ce salon situé à la rue du Rhône évoque l’am-biance feutrée d’une boutique de luxe.

INSTITUT L. RAPHAELRue du Rhône 151204 GenèveT. +41 22 319 28 28www.l-raphael.com

INSTITUTS DE BEAUTÉCLARINS & SPAA l’hôtel IntercontinentalChemin du Petit-Saconnex 7-91209 GenèveT. +41 22 740 46 27

Centre commercial ManorChemin Neuf 41222 VésenazT. +41 22 752 05 50

INSTITUTSDE BEAUTÉ CLARINSRue du Rhône 501204 GenèveT. +41 22 311 05 30

Rue de la Terrassière 231207 GenèveT. +41 22 735 80 74

Centre commercial de La PrailleRoute des Jeunes 101227 CarougeT. +41 22 301 38 67www.clarins.ch

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DESIGN

INTÉRIEURPar William TÜRLERPhotos Thierry PAREL

Duretés diaphanes

O n y pénètre comme dans une grotte, le long d’un couloir quise rétrécit jusqu’à se confondre avec la porte d’entrée. Lamaison de Maria-Carmen Perlingeiro, en région genevoise,

ne ressemble à aucune autre dans le voisinage. Son concepteur,l’architecte brutaliste Leonardo Ricci, ancien directeur de l’Ecole d’ar-chitecture de Florence, a préféré les pentes douces de rampes trans-versales aux traditionnels escaliers intérieurs. Seules quelques mar-ches menant à la piscine subsistent à l’extérieur, donnant à l’ensembleune ambiance très «Jacques Tati», selon les mots de l’occupantedes lieux.

Dans chaque recoin de cette étonnante propriété de 1’000 m2, bâtiedans la seconde moitié des années 1950, transparaît la personnalitéouverte et généreuse de Maria-Carmen Perlingeiro. Les sculptures enalbâtre de l’artiste se mêlent aux plantes d’intérieur et côtoient lesœuvres d’artistes divers, notamment celles de son ami Tunga. A celas’ajoute un mobilier rétro provenant quasi exclusivement de marchésaux puces genevois des années 1980.

Née à Rio, Maria-Carmen Perlingeiro décide de se consacrer dès sonarrivée en Suisse, il y a vingt-trois ans, au travail exclusif de l’albâtre,une pierre qui la fascine pour ses imperfections, de même que poursa capacité si particulière à filtrer la lumière. Elle fait venir cette rochepar tonnes entières de Volterra, en Toscane. Selon les séries, diversobjets de la vie quotidienne se détachent de ses sculptures, des ci-seaux aux cols de chemise. Beaucoup sont simplement traverséesd’un trou doré, à l’image d’une peau percée. Ses œuvres investissentl’habitat et s’y intègrent parfaitement, un peu comme si l’atelier de tra-vail situé à l’étage inférieur se prolongeait dans toutes les pièces.

Ces objets entrent en quelque sorte en compétition avec la maisonelle-même. La pierre y est omniprésente, dehors comme dedans, no-tamment au travers des murs constitués d’une remarquable compo-sition de formes et de couleurs rouillées. «C’est un langage architec-tural que nous connaissons bien au Brésil, relève l’artiste. Et dire qu’àl’époque où nous avons trouvé la maison, avec mon mari Pavel Urban,elle était sur le point d’être détruite. Les anciens propriétaires la trou-vaient trop froide et moderne…» ——

01L’artiste brésilienne dans sonlumineux atelier de travail.

02 Les rampes à l’entrée de lamaison. Vers le bas, ellesmènent au jardin et à l’atelier.

En empruntant celles du haut, on accèdeau rez-de-chaussée.

03 La même rampe un étage plushaut; en haut à droite s’alignent

des trophées de chasse de PavelUrban, mari de Maria-Carmen. A gauche,les peintures sont l’œuvre de Carlos Vergaraet d’Elizabeth Jobim.

Entre ses sculptures à based’albâtre et les murs de rocheapparente de sa splendidemaison genevoise, l’artistebrésilienne Maria-CarmenPerlingeiro vit entouréede pierre.

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04Le salon, au rez-de-chaussée, avec desmeubles vintage.

Contre la fenêtre, on distingueles «Ardoises» de Maria-CarmenPerlingeiro.

05 Intitulée«Calistemon»,cette œuvre a

été réalisée en 1980 parl’artiste brésilienne.

06 En haut, l’œuvre en cuivre est signée Tunga.Sur l’étagère, on distingue diverses créations de M.-C.Perlingeiro: «Montagne percée» en albâtre et or, «Lips»

en marbre, ainsi que des ardoises en plexi et en fil doré. La sculp-ture en marbre noir est de Sergio Camargo. A côté, celle en fer«Amilcar» est l’œuvre de l’artiste brésilien Castro.

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07 La maisonen hiver.

09 Mèche de cheveuxet peigne de Tunga.La chaise est uneM. Breuer.

08 «Piercings» enalbâtre et or,un classiquede Maria-CarmenPerlingeiro.

10 Détail surles «Ciseaux».

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PLAISIRS

CIGAREPar Véronique ZBINDENPhoto Fred MERZ/REZO

B uena Vista? Non, Lausanne HabanaClub. C’est le nom du petit groupe depassionnés qui se retrouvent réguliè-

rement au Lausanne Palace, entre deuxvolutes bleutées, pour sacrifier à leur passioncommune. Alain Delamuraz, vice-présidentde Blancpain, a allumé la première étincelle,en compagnie de son vieux complice, ledirecteur de l’établissement Jean-JacquesGauer (lire en page 12).

Un club de cigares, pourquoi donc?Tout est parti d’une envie de convivialitéentre amateurs de bonne chère et de bonscigares, en 2006. Nous sommes aujourd’huiune soixantaine de membres et nous nousretrouvons régulièrement au Lausanne Palace

Alain Delamuraz:«Partagas m’a scotché»Formé dans l’hôtellerie deluxe, il est devenu l’une deséminences de Blancpain, foude bonne chère et de complica-tions, ami de quelques stars età jamais fils de... Il vit,surtout, une histoire d’amouravec la moiteur torrideet les parfums de La Havane.

COMMUNIQUÉ

Winston Churchill – BlenheimEn hommage à Sir Winston Churchill, ancien premier ministre britannique,aficionado de cigares corsés, comptant parmi les plus illustres fumeurs decigares de l’Histoire mondiale. Winston Churchill est né en 1874 dans lecadre historique de Blenheim Palace – cadeau de la Nation reconnais-sante à son ancêtre John Churchill, premier duc de Marlborough, pour leséclatantes victoires qu’il remporta sur les ennemis de la Couronne. Jouantou rêvant dans le labyrinthe baroque des couloirs sans fin de Blenheim, lejeune Winston puisa sans doute l’inspiration qui allait guider ses propresactions sous les portraits et les tapisseries relatant les nombreux faitsd’armes de son glorieux ancêtre. Il déclarera plus tard: «J’ai pris deux dé-cisions importantes à Blenheim. D’abord celle de naître, ensuite celle deme marier. Je suis très satisfait des résultats de chacune de ces décisions.»

«Winston Churchill» Cigars est l’unique marque, autre que Davidoff, pro-duite dans sa manufacture en République dominicaine; elle comprendquatre modules, baptisés d’après des lieux symboliques de la vie deChurchill: «Blenheim» est l’un de ces prestigieux modules. Chaque cigareséduit par le mélange épicé et très aromatique qu’il doit à la sélection destabacs utilisés. Ces tabacs sont issus de plantationssélectionnées en République dominicaine, au Pérou,au Nicaragua et en Equateur; ils partagent tous desorigines cubaines. Nourrie au soleil équatorien, lacape souligne par sa couleur sombre et ses multiplesarômes le caractère unique de ce cigare corsé.

Davidoff – Rue de Rive 2, Genève – T. 022 310 90 41 – www.winstonchurchillcigars.com

A U T O U R D U C I G A R E

dans la bonne humeur, autour de nos goûtscommuns.

Racontez-nous votre première fois…Tout d’abord, précisons que je n’ai jamaisfumé la cigarette et que celle-ci est au cigarece qu’est la montre à quartz à la haute horlo-gerie, le coca au bordeaux ou le MacDo ausaucisson vaudois. Voire le sexe tarifé àl’Amour! J’ai trouvé dans les grands cigaresla même âme et la même authenticité quedans la haute horlogerie. On parle dans lesdeux cas de manufacture, de rareté, de luxe,d’artisanat, de noblesse… Ma toute premièrefois remonte à mes années d’études à l’Ecolehôtelière de Lausanne. Nous avions eu lachance d’assister à une présentation de ZinoDavidoff. Sa démarche m’a fasciné, j’ai aiméle travail de l’homme, l’idée de déguster descigares à la manière des vins, l’influence destabacs, des terroirs et du savoir-faire…

Et par la suite?L’une de mes tantes – l’écrivain Noémi Favre– est partie vivre à Cuba en 1970. C’était pourelle une histoire de convictions. Politique-ment, c’est vrai, nous ne sommes pas sur lamême longueur d’onde, mais si l’on se met àparler d’architecture, d’art de vivre, que demerveilles à découvrir! Je suis retourné plu-

sieurs fois à Cuba, toujours avec le mêmeéblouissement. Parmi les différentes manu-factures que j’ai visitées, celle de Partagasm’a complètement scotché. J’y ai relevé tantde points communs avec l’art horloger. Toutesles étapes de la production d’un cigare, à par-tir de la sélection des feuilles, sont le fait d’unseul torsador, de même que l’on assemble en-tièrement un mouvement de la même main.

Quels sont vos goûts en matièrede cigares?Mes premiers cigares étaient des Partagas etmon module préféré aujourd’hui est le Chur-chill – Upmann ou Roméo et Juliette. C’est undouble clin d’œil à mon histoire, car mon pèrefut un grand admirateur de Churchill, figuremythique dans la famille, et j’ai travaillé pourma part plusieurs années au Savoy, à Londres,qui fut le QG de Churchill pendant la guerre.

Le cigare se marie-t-il bien avec un alcoolou certaines saveurs?Je l’associe volontiers à un vieux rhum brun.Ou au goût du chocolat noir, les grands crusd’Equateur, par exemple, où j’ai vécu.

Qu’évoque pour vous le cigare: est-il liéà certains lieux ou atmosphères?C’est d’abord un art de vivre. Il y a une pa-

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Alain Delamuraz «J’associe bien sûr le cigare à Cuba, cet humidor permanent à ciel ouvert, où l’on fume en mangeant et où l’on mange comme on vit et comme on crée.»

renté évidente entre la gastronomie, le goûtdes beaux produits et l’excellence horlogère.

Blancpain est proche des Relais & Châteauxet des Leading Hotels of the World: chaqueannée, nous récompensons les meilleurs éta-blissements en leur offrant des montres. Noussommes partenaires du Bocuse d’Or, con-cours international prestigieux de cuisine, etcomptons de nombreux chefs étoilés Miche-lin parmi nos fidèles clients, de Ducasseà Philippe Rochat. Je crois que tout cela par-ticipe d’une même passion, de l’exerciced’arts cousins, horlogerie et gastronomie.Passion, émotion, authenticité: pas de réus-site sans que ces trois critères soient réunis…

Cela dit, j’associe bien sûr le cigare à Cuba,cet humidor permanent à ciel ouvert, où l’onfume en mangeant et où l’on mange commeon vit et comme on crée. A défaut de Cuba,j’apprécie une température agréable, despalmiers et tout ce qui correspond au pays

d’origine des cigares: une terrasse ou un ba-teau. Le cigare est synonyme pour moi detemps libre et d’agrément, idéalement d’ex-térieur ou de lieux aérés. Nous (Blancpain etle Château d’Ouchy) avons racheté un vieuxbateau de sauvetage des années 1930 refaità neuf et créé une table d’hôtes flottante,idéale à cet égard, qui nous attend dans leport d’Ouchy. Dès les beaux jours, je me ré-jouis d’emporter quelques étuis à bord…

Une petite anecdote, pour conclure?Je me souviens d’une période tendue à Berneoù tout le Conseil fédéral avait été prié de sedéplacer à bord de voitures blindées. Monpère avait raccompagné Elisabeth Koppdans la sienne et par courtoisie avait éteintson cigare. Après l’avoir ramenée à bon port,il a voulu rallumer son cigare, mais s’esttrompé de bouton: au lieu d’appuyer sur l’al-lume-cigare, il a déclenché l’alarme et ra-meuté toutes les sirènes et voitures de policeà des lieues à la ronde... ——