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La toyson d'or ou Lafleur des thresors , en
laquelle estsuccinctement ,
methodiquement traictede la pierre des [...]
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Trismosin, Salomon. La toyson d'or ou La fleur des thresors , en laquelle est succinctement , methodiquement traicte de la pierre des philosophes, de son excellence, effects et
vertu admirable, plus de son origine et du vray moyen de pouvoir parvenir à la perfection, enrichies de figures et des propres couleurs représe. 1612.
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'LA '" *
TOYSÒN DÒË.:"'•; OV
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LA F LE V R D ES THR £
SORS, EN LAQVELLE BST SVCC!N .
ctemcnt ôc méthodiquement traictc
de la Pierre des Philosophes, de son ex-
cellence >cfîccts & vertu admirable.
PLVS
DesonOriginc, &duvray moyen de pouuoirpacuenitàla perfection.
ENRICHIES J)E FIGVRES,ETI>ES
froftres Couleur représentéesaítMf,felo qu'ellesdowet
nécessairementarriver enla f rauque decebel Oetutrc*
ET ; ;.'_ï{tctftillìts desflus grtues mmmettis de ï'Jtnïtquiìt',tm ChaU
tleevsy Hébreux§ Jl égyptiens, jírxhes ,Grecst que La- „'tins , & títtres tÁHtbws; tpproiiuéz.
Pat ce Grand Philosophe S A L Ò M O NTRIS M OS IN Précepteur de Paracclse.
tr4dm& &JL\tm/mà en ïrsnçeis , <& commm^ja^Swmt de .
VéU^hrasefttrchàfqueChdfkrtfarL. i^^Ê^\
A PARIS* f
Chef; C H A TL\X l s . S Evius fct«W Si,
ïacques' deu^atlcç MíthumïSsr^*''^ •
|^^tì,mtii
A
TRES-HAVLT ET TRES-
ILLVSTRE PRINCE, MON-SEIGNEVR FRANÇOIS DE.
BOVRBON, PRINCE DE CONTY,
Souuerain de Chastcaù-Renaud, 8cTerres d'oultre & deçà la Meuze,Gouuerneur & Lieutenant Gcticraldu Roy aux Pays d'Anjou, Tou-raine ,& le May nc. &c.
^T^^^ONSElGNEVRyîl vif/Á o Ceux qui pouffez de quelque al-
jj ^kf/3 -5 tiere entreprisesortent inconfide-jfëSgggb^ rement les~Voeuzde leur conflìtce,
foubx^le graue tableau de maintes fantaisies,ne sedonnent rien moins enFexcexjnuentéd'~)>n
espritJort en bouche, qùl>ne ferme asseuraheede tout bon & heureux succe%j lesquelscene-dntmoìns decheusdecetteprospérité Vainement
esbauchee}sont maintes ois contraints dechan-
ger depropos, & iuger autrement , par l>n
desauantagepromptement.esmaillè sur la levé'vête des pafaons immod&wtíyqite le triste e»e-nement decette impressionne s'en ejìoitpromUidéplorant kloistrU coursdeleuserreuriconceuf
A ij
;\0. , w4«coírí-fot/ deHefoeraCequ'ils s'ejloient ìmagt~ne^dans"vn sommeil délicieux: lors qu'aumilieu de la carrière, cinglant fansy penser en
la plus haulte mer de leurs conceptions, on les
~yoid enleuer au gré des "VentsfcOmmë parles
ais.es cirées de quelque ambitieux Icarè,cbaîrmédes1ombres sombres de la ntescognoijjance,& courir risque tant de leur fortune que de
leur Trie ,sur le dos impétueux d'~vn Neptuneirrité par l'esmeutc desflots ennemi* de leur
bon-heur/jue les tefies sourcilleuses des "vagues
^vagabondes ont superbement ejleue^ iufqu'auCiel de leur misère, pour les précipiter dans les
golphes profonds des ondes insensées,se iouant
impunément du mal-heur de leur l>aijfèau.il n y a celuy d'eux qui se sentant k
deuxdoigtidu péage , ne perde iugement, & n'abandonne
au mesme temps lesresnes defa prudence ^powcéder aux acce^ "violens.d'l/ne telle esmotion,tellement altère^ des intempéries du désespoir,
que leurs premières brisées quittent la prise de
cette lice, entreprise pour s'opposer aux symp-tômes rigoureux de la tourmente-, foub s la tutel-
le confidente d'~vnnautonnier expert., (industrie
duquel difyutoit a force ouuerte de leur rejíede"vie, résignée entre ses mains , pendant qu'ils
faisoient trefue auec lesoin dé leur "voyage, pour
5 - .v>".receuoirdecemonflre impiteux, telle condition
de yiure ou de mourir, que la rigueur deses dis
grâces, leur oseroit tristement imposer.. Ainsi confus, &ia quasi reduiÉts aux ex-
trêmes soupirs £~vne nécessitéforceeJ.es\Alcyons.ioyeux auant*couriers desair sfauoniensparois-
fans surf áfpeEt rigoureuxde cesfortes secous-
ses Jeurfiftiecter lesyeux l>ers ~vnnauìre heu-
rcusement~voùé à la poursuite de leur salut, qui
reuoquant fort àpropos du sepúlchre effroyabledes eaux, cescorps atténuez^ & racheptex^au
prix de quelques ais brises, lesmijt t£l/ne fa-veur inespérée au bord de leurs prétentions. Le
naufrage euité lesfaict rentrer deplus belle, en
l'efquipage qu'ils estaient, au premier train de
leur ^Voyage, &> l'eftroicte bienueillance désa-
stres plut tranquilles, releuant leur esprits ia ter-
rajje^joub^lespuijsasefforts de l'apprèhenfio,leur ouure le chemin des lauriers 1/erdoyans,
qu'ils trouuerent enfin semez dans la ~Vi»epépi-nière de leur perseuerance.« Ce"vif Tableau de longue haleine^ représenté
sur le mesme théâtre de t imagination, recelle
frudemmentsoub'xje bandeau desa figure allé-
gorique ,"Vnmodelle esçaré de mes inquiétudes,
fouir mettre du tour ce mien labeur depeniblere-rfierçhei Ceux qui se sont heureusement fmr
6
itescdèsplaines mesdifantes en mesmesoccasions!,
se pourront bien passionner aux ejguillons de
mónsoucy, âpres auoir toufiours en crainte fon-de lesflots despointes acérées, mais l'ignorace^r~la timidité se rendront insensibles aux mouuemïs
de ma compajiion. Le seul Athlète dont la l>a->
leur & lafféurance sontsouuènt mis enpróye,
peut décider de nofire diffère d parla dextérité de
son expérience: site n'amisgoufiéde ces appas,te ne pourrois aufò iuger de l'amertume, &*
[abjynthe des ialoufès rigueurs nauroit pas at-
taqué la douce myrrhe de mes preferuatifs , fiILocéan dema confiance n auoit courbé l'efihinede mes trauauxfur lefable mouuant de leur té-
mérité:~vrày est que lecontentement & le loisirmont porté d?~Vnplein faut à cette récréation,
d'apprefier le 1>aisseauiïltne haute science pourroder toutes les cofies de ce large Vniuers , &*recueillir de chaque fleur des meilleurs Philoso-
phes , "V» cff'ain dedoux miel pour "Vousle pré-
senter : ou lesnochers de mes desseins enfante^dans la curiosité, &* commandans absolumentaux préparatifs dela Toysan ,se font seruis de
ma plume solaire, pour ramer plus légèrement
fur l'hprofcope "Véritable desbons Autheurs:&*
defaiSt mon eïfrit equippé, cemefembloit,suf-
fisamment deschoses nécessaires ( mais plufiojì
7 '/''7W-
tsblouy dentéspropres cqntenternens^sexfpf^.,.au bon"Vent qu'il amit iaconceude son labeur,-
fur la mer mesdifànte decemonde ,sans autre-ment preuoirl'effort dela tempefie, qui fmuoítde bien prés les pas incertains demafranchise,par l'indiscrete liberté des traits & morsures"Venimeuses.Sineliouluf-iepus^ enuelòppédeçesbrusquesrencontres, laisserpourtant enf rie he le
modestetrafic de mespretentios,contr opposantaux filets deleur rigueur,les rets consécutifs dema perfeuerance : mais à la fin succombantsoubs^lefaix importun de tant d'orages, te ~Vy(heure quete tombois entre les ceps calomnieuxdeleur présomption, & les"Voilesrompus dema
frégate^ abandonne^ au gré deniescenseurs,s'apprefioientà mon mal-heur U triomphe dema captiuitè. Cefut en, cette deniere table, quemon proche naufrage eut besoinde"Vosfaneurs,cefut en cecombatyn on £î/n a'vnjnya perteâe~veuècomme lesAndabates, mais d'i/nseulcontre tous où ie me "vysurpris, n ayant feu re-contrer fi soudain au secours de mes trauerfes,ïhomme tel quele Sophiste Cinique çherchoit
fi soigneusementenplein midy auf lambeau cu-rieux desesdésirs : maisfauiron de mon bon-
heur, m'ayant conduit,en cette partie inesgale,mx Ijlesfortuneesde yofiresomenance, 6«MU
A Hq-
8
gnmet nie retira duprecipice desmàl-l>eillanft
(plufiofi ncx à la censuredesatf ions humaines,
qu'humblement persuadera f aire mieux ) sitofique la nécessitéforçant la loy de ma discrétion,me tourna lesyeux fixement arreflez "Vers les
rayons br illans de "vofire puissancegénéreuse,
quifçeut au mèfme temps difitperles nuages deleur enuie,comme d'ifncsclatfoudroyant par la
feule mémoire de "vozgraues "Vertuz, me ren-dant l'air aufii fer ain,(y le trident dela marine
aufíi paisible qu'au paraduant. Si défia delturé
four la première fOPSde ces"vipèresdangereuses,lefief dema protection releue en hommage de
"Vojtrepieté i quepourrois- te motns faire en ce
second defiroìfl, que d'accourir aux mefmes'yaeu^jquimontdefiayne autrefois estéfalu-bresí A cesfins, Monseigneur, ie prosterne1esfrui0s nouueaux demon arbre\d'Hermès',aux pieds respectueux de"Vofire illustre Nom,
pour inspirer benìgnemeifur la simplicité de ces
lignes craintiues, lefòufle nécessairede "Vofireauthorité &> (agréable liqueur ae~Vosdouceurs,à cequele~yenin desharpies iniurieufès,glijfàntfortuitement fur le suc de mon ouùrage ,fèfuisse heureusementchanger en"viadesexquisest& dedoucefâueur. Mais comme lefubjc&eft
^importance 0* relevé, aufii a il besoinfom
faconduite d'Tnelumiereplus qu ordinaire ;&
comme la matière dont nous traictos, excelle les
autres filtres en qualité, leplus grandfruitt de
lagloire du monde y estant contenu , (essence
glorieuse desesmerueilles ne se peut maintenir
ensa perfection }qù en celle de"vofire~Vnique fa-neur , qui surpassées n race, engrace, en renom
&~Vertueux courage (excelleceáu monde, AÍais
quoy}fìie"voulois entrer en contestation de ces
deux circonstances i (impossible de m*n dessein
seroìtdela partie , t$* n oserois inuiter "Vofire
grandeur àpredreenbone part la source racour-
cie au petit pied de monfimple discours, fi (ex-
cczexcellcntde"vo%ltertuz royales n imitait la
clémence desgrands Monarques, qui se,mefca-
gnoijfâns "yolonitaìrement en ce qù ils font,moulent "Vn abrégé de leurs puissances pour les
entre- méfier auec la baffe efiofe du commu peu-, pie,se payans discrètement de la monnoye de nos
finceritez au poids ejgal de nos bonnes affe-, ítions , deforte que (intention suppléant noftre
défaut,guide la règle denos infirmites^fùr le cu*
be céleste de leurs fubmifii'tns. He qui f ans
crainte ou saspresoption aborderoitafseurementces essencesdìuines ,fi d'elles mefmes le rang ne
fetrans-formoìten Soleils de candeur & debon-
naireté ?Qmy que U prestance queles [Princes
'
io
entgaignéfur le reste des hommes, les pùiffèauec raison distraire de nofire communication,
toutesfois ceshauts Motsse panchent humaine-
ment deuersnous,& s'humilient en leur gran-deur, pour ejleuer nofire simple humilité À la
participation mystérieuse de leurs prudens se-
crets,sçachans assez<juela Clémence desgrandsest du ressortdeïadiuinité.Sur lemodelle deces
fermes appuys , tefiabliray la quadrature de
mes poursuites ,&* cimenterayl'anchre tr es-as-v
seuree de mes humbles supplications, pour es-lancer succinctement quelques crayons de mon
repos, en la protection de "Vofire oeil gracieux,
quigrauera benignementfur le front decouuert
de mon petit ouurage , (auguste authorité de
"Vofire illustre nom, maffeurant en iceluy de
tentreprise délectable demes "vaisseaux embar-
quexssoubsle Ciel de "Vosgrâces , attendant au
leuer d'~vnebénigne Aurores.'efioille j"auorablede ma nauigation. Quefilebon augure que te
lis en (effigie de Nofire doux~VÌfage, me re$j>odde (heureux euenement que Rostre bicn-~vcilla-
ce m'en promet, ie me croiray bienplus que for-tuné,de pouuoirfans enuie surgir au port &*en la "voye infaiïïib le decet Oeuure doré, qui sertde butte à tous les beaux esprits :fi dis-ie, Mon-
seigneur, liornmedonne^liberalementl 'entrée
»• /"ytutelairede"Voz dignesfauews ^ìendurayplu» ^
cetteapprehenfiodemesoubfmettreÀ la rigueurdesflots, puifqu'k (infiant les efcumeurs d,e,
ma réputation n auront plus lepouuoir démet-
tre à fond le max ny le timon de mon "Vaisseau,
"Voguêttpaisiblementfur(eau tranquille de "Voi^douceurs. Les Satyres de ce temps forceront leur
naturel pafiionné, à rechercher de la discrétion& dusilence en la ~Volonté de "Vos commande"
mens ,pour nese précipiter eux mesmes dans les
disgrâces de^Vosseuerïte^ , <& mes çï^ritsfon-dez sur tespérance de "vofire secours, fléchirontlesgenoux de leurs intentions deuant le "Vifima-peae "Vos Héroïques "Vertus j pour en éterniser
fidellement la mémoires a la postérité. Ce fera
doncfoubzle"voiledel/osgraces,que mes irré-
solutions, se résoudront au "voyage préparéjiecroyant pus désormais rencontrer aucun Caryb-
aequi puisse defioumer ma tramontane &* (es
guille nautique de mes desseins defònfëtierpar-
faitt ,franchifsant libremetsoubz (asyle de "Vo-
fire authoritè, (effroyable deítroit des censures
rigoureuses, & la brusque carrière deslangues
mefdisantes.La loy de mon deuoir imitant celledes Perses en la fidelle recognòijsance de leurs
Seigneurs, nepermettroìtìamais que iel/ous ap-
prochasse sans (humble frouifion dequelque fi-
euse offrande. Lal/oicy^ Monseigneur, que vap*
fends k "VozpiedsÇvoicy cette Toyso^hèritìerede
mes"Voeu^i)queiel>ouí lègue en derniere "Volon-
té, 0* dédie d'"vn coeurentier k lafbuuenance de
"}io%merites;à ~Vous,quiparóijpz ~vnoracle "Vé-
ritable en nofireFrance,&fòubs lequel com-
me "vn afire brillant elle a courageufement"Voire
miraculeusement trauerfé les nuages bazanez,
qui s'efforçaient £eclypser le Midy plus luisantde nofire beau Soleil. Que fi le doux prin-tépsde
nofire royal Orifon s'estpaisiblement maintenu
en (estât. d"~Vnbon- heur , au temps mesme le .
plus cuisant defa forte tempefie ,par la pruden-ce particulièrement admirables* nécessaire de
"vofireaduis:&fì~Vofire généreuse confiance a
retiré de nofire Zone , les cataractes orageuses
qui pensaient fondre fur (aggreable & odoran-
te fleur de nos Lys, que doif-ie craindre en mes
~Ve$fres Siciliennes de sinistre accident, "Vous
ayant pour appuy ?La ruine du Cielny le chaos
pefle-mejle de {yniuers,ne ni attireraient pMau moindre ressentiment de ses horreurs,fiie
puis obtenir en ma prière ïabry &* le couuert
de "Vofiresauue-garde. Ie (implore donc sur tou-
tes choses,ç*7*me présente à ~vo%jrandeurspour :
ceteffect, la "victime de mes supplications en
iamain,aucclesquelles & de "vofire faneur ie
conduiray ma nef au port délicieux defa fin dé-
sirée: mais a condition que combattant foub^"Vofire authorité, fy remportant "Vneheureuse"Victoire fur tous les mefdifans, il"Vous plaisereceuùirles defyoiiiUesde ce trophéeenfatisfa-ction demafidélité, laquelle ie conserueraysansfin aux "Voeu^perpetuels de "VosRoyales pet'sectionsjnarianthumblement k ceiujtedeuoir,
ledefirde prier toufiours Dieu pour"vofire pro-spéritéfy parsaicte conualefcence, me quali-fiant à cet ejfeft, tant que i'auray de "vie,
MONSEIGNEVJR.
De Paris cc zy.
Nouemb. \6nl
Vostrc tres- humblestres-obeissant& trcs-fidelc seruitcur L. I.
PRIVILEGE DTlOT.
OVIS PAR LAGRACE DE DIEV ROY
de France & de Nauai'ré,A.noz amcz &: seaux Cóseil-lers les gens tenans nostre
GoardcParlcmcntde Paris , & à tousnos aurres Iusticiers & Officiers, Salut.Nostre cher &: bienamé Charles Seuc-stre, marchand Libraire demeurant ennòstre ville de Paris, nous a faict hum-blement remonstrc^qu'il luy auroit estémis és mains vn liure intitulé, LaToyfond'or,oula fleur des Thresors enrichies défigures,fy recueillies desplusgrauesmonumens de (an-
tiquité , par ce grand Philosophe Salomon
Trifmofin Précepteur àe Paracelse , Traduictrd'Allemand en François par Z. I. Lequelil desireroit faire 'imprimer & mettre enlumière : mais il doubte qu'autre que"luy ou ceux ausqutls ledit suppliant au-roit donné charge de cefaire, sevoulus-sent ingérer de le faire imprimer, le fru-strât par ce moyen de sesfrais&tiauaux,s'il ne luy eftoit pourucu par nos let-tres fur ce conuenables. P O V R CEEST-IL désirantsubuenir à nos sub-iects félon 1'exigence des cas, voulans
ledit suppliant estre recompensé de sesfrais ,miscs, peines Sctrauaux, luy auós
pccmis&octroyéjpcrmettós&octroyós,par ces présentes d'imprimer oufairc im-
primer védre&distribuer par tout nostre
Royaume ledit liure fans qu'autre que le-dit suppliant ou ay ans causeou pouuoirde luy le puiste imprimer o u faire impri-mer védre &distribueriusqucsau termede fix ans, à compter du iour & datte de
rimpreífion,sur peine de confiscation Scd'amande arbitraire, & de tous defpcnsdom mages &cinterests enucrs luy: Vou* >
Ions en outre qu'en mettant, ou faisant
par luy mettre au commencement ou àía fin dudit liure ces présentes ou briesextrait diccllcs qu elles soiët tenues poursignifiées & venues à la cognoiflacc deto9sás souffrir ne permettre luy estre fait,mis ne doné aucun empeichemêt au có-trairc. CAR AINSY NOVS PLAI STIL estre faict , non obstant quelcon-ques lettres à ce contraires. Donné àParis le huictiesme iour d'Octobre, l'ande grâce mil six cens douzc,&: de nostre
Règne le troisicíme.PAR LE ROY.
POVSSEPIN.1
Prolopue. '-".' t
P R O L O G V E.
Lphidius à bon droict:estime l'vn des plus cetlcbres & recomman-dables à la Postéritéd'entre les ancies & íà-
ges Philosophes de son temps, nous
f>ropoíeen sesdiuins Escrits
'y
'que
a Contemplation ordinaire , consi-dération mystérieuse & lecture con-tinue ejes Aùtheurs approuuez, re-nommez , suffisamment pour tels
recommandez , & qui nous ònt à
qui mieux diuinement traicté de
cetCBÙure,admifable &non iamàisaííeziòuci y chanté hy reucrcvdcs
plus rares esprits , qui par curiosité
d^rie d'vn telíuict, ou par cûmpàs-
r^M'V^,-; .PfÒïoguiCyv'
...
:'$0Ví âf yok tarit d?áití#âuéuglecSy corîfômméí icjtèntps y òïrt bièrï
íàgcmeïit daigné: tjífàduîfe au iottè
quelque brillante cstmccìle de Tex-
ccUcncc de nostre Lion qui se co-
gnoist à la-patte , p our arres feuler
ment de l'ardente lumière qu'ils ò|ont retirée, ou pour fógcf peur lè
moins à peupresydela pierfc préci-euse par ì'cxamen de cét efehantillÔ
sacre : <íje sage dis-ie & preuoyanedocteur , dit que la fécnercliëdccé
Soleilterrestre, ìappòrté autàrìt óù
plus de fruicl: & dé cóntchtcrricntaux Hourriçons. doctement ésté-uez soubz la prouidéhtc tutéílç de
cette íìciencc sur-humainé & íarìs
doute céleste, amiàblcmént nourris
«áel^ggrçaìaicIaiá: àè fa mammèlîc
.'gisamóurbuïé & íauoureusc j qu'clie
peut de mespris te mesçontcrît|meCaux oreilles bijéarrçs de ccs('uoetes
ignorans'.-, qui a?oríîÌ eritendcirrêïtt
. Proliguer 5
aí&z raffis pour eìl iuge* peráfoeni-mét,& comptcndrç l'ç%ct à\n my-stère fi haut, fi graue & sérieux.-KlaVeue aíïicz subtile ppuç en voir lc su-
icct, nyle cerueaudçspy suffisam-ment tym,bré pòur arrester le prk d,çcette perle iivcstimablç:ains seuiçmet
nourris,estcuez&soJlikgez,raíTasiez,ou pour mieux dire; entretenus, dusucamer d'igtiorace,se rendet inca-
pables de viandes plus solides, ppu^vdigérer àpoinct nçmçôc íçrçmetttçà tout propos commç yn obiect dç-inanties ycux,rai;t de la Pierre des§$•
ges, que nous diíonslç Ciel dcfPKìt
lofëphes.Mais à ceux là ne c Q&ipillç^y:ieja-t
maùj ausside fempestrer! plgs -íajlfcdans les vagues replis, de U TfíífèlJdorec , non pas mefiric cpughei;<ïifmóindíé bout du doigt ft# dç^ Jç4ures feulement ce Dcdak ists|pují&bfjê de leur foible portée \ pp^tv
Aijt' •
4 Probogueìcc que ces Cèruellcsescerueliécs né
font pas appeliez au triomphe glo-rieux de cc degré d'honneur , pro-mis & asseuréaux âmes seulement
philosophes, non pas à tous venans,
ny s'embrouiller i'esprit, assez ca-
pricieux d'aillèurs , d'oser succer Ic
miel des délices dé nosiúdicicux EsAcrits : estant plus à propos ,vtilc&
profitable à ces testes ignorantes,d'en préférer lé fpuuenir du coustaumérite du goust , fans f exercer à ce
iabetir, ny faire quelque eípreuuc sichctiìte que ce soit, de nostre ope*íatiph diuinej ains plustost retirer du
Verger verdoyant de lioz précieusesHéípèridcs y le nez infructueux de
Xeiír insuffisance, incapable despro-
^èífitions trop subtiles pour leur
chef, de nostre oeuure excellente, à
íèígard disproportioïiné delcurs foi-
vbîcs pénsees.Nostre çcIestcMuíc nc famuíè pas
Prologue^ <
âuíïì aux caprices indifferéts de toutle monde en gros, ains en dctáil con-sidère les vns pour mcípriscr les au-tres ,faiíànt vn choix sortablc de ses
plus fauoriz Ôcde ceux qu ellppcutrccognoistre vrays enfansdelafcie-
ce, les appellant benignement aux
plus heureux rayons de sesrameaux*
dorez, aulieuqu'cllccfloigneles au-tres tant quelle peut de sesfoyers.
Prophanes napproche^Je nos thresorssacres^Aux efleusfeulementfametementconsacrez*
Rasis n'en pense pas moins au Trai-cte qu'il afaictdc la lumière des lu-
1mieres. Nulne doit,ce dict il,tant de?
spy présumer, sansespoir asseurëd'e-
courir, par lé blasme certain la honte
<ju'il mérite , estçndant sesdésirs audelà desimprudétes limites de fa ca-
pacité, pour puiser à son gré dans les
îbiblçs reííbrtsdc son débile esprit,l'essencç pure &nette desmixtips ad«
mirables, quoy qu'à euxinGO^nuesA iij
^::;Y-: . • ..protÇgue.-
idìés'tiàrfaicts Êlérnéns. Aùíïí qirìvfày p^rléir;téllés fortes degésy mtx-"ílt plusquUlsh-etëcíieillérontjfap-pf éíïerít plus de cpnftlsipn que de
(étìmtntéiiieritjplus ât brocar dsque*dé soulagement ,\pltís^íujccts mille
fëisi^l'apptélieiifiòh dVn triste cha-,
ftitátnt; íqú'áugáih diif rUict preme-làfàéyfèìtWíe'TCffoíiu ctiir d crla verged'/tpélîe ,l q\ii rcpíHten dciïx ïtlPts la
fôëMfi^ïiépfcíoinptio d-vnrogucíaùètîer p&ílabagdéttcdésarigtìeuri'aíihi&fctquìl^ènfò^^^Tc^alièr'fô'rïdiícbúrs ïmpórtûivhors^îés%tbictès- dosttii:esldc íoitf fíìstple*fouïïér,' poiíiríèpí cndrc ïmpirudém-
o&cnt ,'& àl'éfgal^d'vn vciicrábie cê-
lîeur;iés ïràí&s &îe^ portraict^c son
^ùWtablMu. ,
ìÌktâhtyâd'-iù^'lys- umb4fìeí /
pltë >ía BienÈeâcejpojlt éuitér:Ìc'bla£
.me-ervuenimé,^ laçéûstxre d"v;n pu-blic pnibragçux^ nous met dçuant
^csyeuxce poinct de modestici
jplmqùonne peut pnmidoit
: Ettele&hruìtquinesçayt,bégayer^ -
Auec cette autre colomne qui luyïifert d'éstattçOn & de íolideappuy,
'Exerce simplement cequela cognoiffanceVetonArt fadonné, fysavs expérience
Decequetucogno'vs*
Maisquoy,chacun doresnauanteia,,(cc temps misérable f èn iaict tant &tant acèroir c,& íe flatte tellement enson opinion, qu ilne trpUuc plus riéde trop chaud, queíamain darroga*ccneprenne impunément, pensantbien rencontrer en ce fieele deier,
quelques cicles dorez,0c plusaffeu*lementquc la febue au gasteau.
L'ignorant accablededansson ignorance,Veutores discourir d?~V.nedoctescience, .
Pensantmestnesçámirt out cequi l nesçayfpàiiA un
8 TrologueiTellement eíuentez, que tenant
vn grand quartier dos caprices de la
Lune, ils íc rompent la teste àla pen-ser faire descendre auec sesinfluen-cesfur lc co rps de la Terre, mére des
ËlemenSjtnefme par vrt sentier qu'ilsne cognurentiamais >feulement ap-puyez fur les apparences naturelles
dyne curiosité concupiscible & dé-sireuse de npuueautez. Mais si tant
est que ignotì nulla cupido,félonie Phi-
losophe, quelle apparence pcuuentils conceuoir des effects transcen-dans de nostre bon Génie?
£eur Espritpluílegerqu"Vne legerenui,NépeutpM bienparler £~vnechoseinconnue.
Et non plus que les aueuglcs q u
népçuucnt pas iuger des couleursestans priuez de la vcuëj ainsi les
ignórans ne peuuent ils parler qu'enbeg%yát Ouïes pieds sbubz la table,dû Ciel desPhilosophes : Sitefataif»-
Prologue. r 5>
í^MternonJçli& Áugùrel éhTaChíy-lopèe.
•' .«';:"'
Quésidu Ciellafaueur fejtdonnee,Addonnctoy h cet Art précieux),
JPUÌAqued'ailleursellen'estordonnéeAux plus sçAuans quepar le don desCteux»
Aussi commenceroisic àfaire plusd'estatdeleurboniugcmcnt >s*ilssc
deùcloppoicnt de cette onéreuse re-
cherche, qui ne selaisseaysemét ma-nier à lïmportunitédc ces brusquesauortons de science. Tous ceux quî1'implòrent & présentent leur esquifà l'emboucheute de cc Golphc, n ar>riuent pas abord; & la pluspart deceux qui y font voile ou sémbar-
quet àce port, rencohtrét lc naufra-
ge au milieu du chemin. Apres milletrauaux les sagesArgonautes, con-duits eritre les ondes parla puissantemain déslongues Destinées, coqui-rent seulsen fin cette riche Toisonsla p ointe de la valeiir,armce & sécou-
:Mè,'. JPrologue.w«
,iue de lîndustriè, dç^éxpcrjtcnce <&£
la patience , vrays conducteurs At
la bonacc <cxpressèment requise à
ce diuin cf£cct-
^--r*-P^uci.quos acquisamajíit*
íuppiter i aut ardens euexit ad «triera- *virtus,:
'Wíe»iw"i^'4iín^foìnt-qwà:fis-ph^fdU0''
- ,. .,~\ riz, • -
_ <Ét-a.ceux que le Ciel tasdoucementM#r-
rh.x'
.
:_,.Aiiíïì.JEaqtiljp.our/àborderieetçc4^e renomnicej.qu'on dict -nostre...Cplchos ,rmieux preupir Je,naiifr>
.^ge,, :& remarquant, le ppinct ;des, vCausesnatur.etl.es,sçauoir au,boutdu. dojgt les:jplus, fameux .esbrits qu'enYpnt dcsueloppéles :rnéille^,rs Phi-
losophes denqs siécles -passez ,&
iifgeiv ÀX>.Jjja,yerite par la çpnçprdan-YCe^de leurs peintures; IcparçesiaurT; trènve ntìeles voys, tpus bâdezipourYVaeìdefçnsef esfcrpiiçede laiífer; feule-
«Xërst ôuuiit leurs litiges à tous ^ees
ignorânsiòfhryouéfueillèterd'fVme main sacrilège,Le prix denoscayersfans nofire priuilegeìNon ntin, retirez "vous,^vo^appm nefont puPour surprendre (óyfèau qui noussert derepas.
Lcs:Philosophes font curieux de
comuníquer auec leurs semblables,aussi ne parlent-ils que p ourles plussçaiiáts: ainsi nous lc maintien la Co-
'plaintc de "Natures*'«"! lafyais,iet'aytoutdict ,mdvisvtunelasçays,ienetaduanceenrien.
C'estpourquoy iustcmét ccníuiét ilsleurs liures,fiir peine de n y rie com-
prendre qu'y n suc de confusion &de perte de temps, f ils ne font plus
capables d'en cueillir le doux miel
pátmy tant d'autres fleurs.
Rosin cor\forme aux prëccdcnsautheurs,n'approuue pas non plus le
tèmps qu'ils y èmployent, les bapti-sant;du rio d'imbéCilles d^spritjpourfáppliqûér sibrùsquemétàcct essay,
"&,, xì Prologue. ,'r-:Jansla cognpifljance des choies queles Philosophes eri ont mis par esçrit,O u est l'a ccord là est la vérité, disentle Comte de Trcuise & le grand Ro-saire. Concordá.philosophosfy benètibi erit.
Sidetomtesdifeordstul/eux"Vo'trla concorde,JDessageslesaccordsaccordefans discorde.
Leíquels ont institué'pour fondc-;nient de cet Arr,v n principe naturel,-non pourtant familier mais par vne
opération & science caçhee:Cóbicn
qu'il soit manifeste & plus clair queleiour, que routes choses corporel-les prennent leur source & leur estte
dé la masse terrcstrc,;r<?ri<tf enim est ma-ter Elementorum ; deterra proçedunt fy adter-
ramreuertuntur,àid: le doctcurHermcs.
La terreeftlElément mèredetouteschoses,Que nourrice elle enceintdansfà matrice en-
closes.Comme le vase des générations^
aussi bien que leurs proprietez selonl'ordre du temps, parl'influcncc des
..Y Prologues 13
Cieux, (quiluy sértientde semence&Cde chaleur formatiuc à faire ger-mer & produire la matière) des Plá-
nettés, du Soleil, de la Luneoudes
estoilés?& ainsi des autres coníetuti-ucment auec les quatre qualitez dés
Elemens, qui se seruans de matricel'vn à rautre,se mouucnt fans cesse,&
auíqùels serapportent toutes chosescroissantes & naissantes auec vnc ori-
gine & forme particulière en leurs
propres substances, conformémentà la toute puissanceréí volonté diúi-
nc, qui les rendit ainsi des lc premierinstant & le commencement de l'ad-mirablè création du monde.
Tous les métaux aussimis au rangdes choses crées tiennet leur originedçlaterrc, mcredesElemés & nour-rice detouteschososjCome ià cy des-sus l'aupns nous déclare, auec vnc
matièrepro pr é & indiuiduc,deriueeqúatï<5í;quant desquatre proprictez
Ï4i , \ P.rMogtte,
deilÈlsrtìsnsypaf Influente concur-rence: d& la force des mctaux & les*
cbnionctions del^constellaitiion des
planètes; Aristote au 4. die sesMe-.
theores, est bien de mesme opinion,quand il enaintient & dict,QÛolc vif-
argent est bien meiíiaticre çammn-'
ne de tousìic&mctau/x,mais que la na-ture ramassepremieremet & vriiten-sêblc les matières des quatre Elemés
seuls, pour apres en composer vn
corpssuy uant l'cfícct&la propriétéde la matière, que les Philosophesnomment Mercure ou argent vif,nocommun oufaict par operatió natu-relle , ains ayát vnc forme parfaictedcl'oE & delargét, ouplustost deri-
uant des deux métaux parfaicts. Les
Naturalistes curieux de cpgnóistrelestât des minéraux en parlent assez
clair émet en leurs liures, sâsqu'il soit
icy besoin d'en escrire plus au lorig,finon que fur tetçe asseurcç cVsóUd*
Prologues Z§Î-básè soit proprement fondé le pri^cipe 6c í'artifice dé là pierre des íages,les cpmmeneemcns de laquelle sere«
trouuêt das le centre & le corps par-faict de laNature,qui rie rcleue d'au-
cun estre viuát; & d'elle mesme aussi
luy voyonsnous emprunter les seuls
moyens de fa parfaicte forme &lc
plus grad contenterncht de fa finale
perfection.
^s^E^Vottí appelle tous, Mignons.de là Nature*
\******
Je'yoitó appelle tousau douxsw demàyóix:
Yenexjbyn oeil'discretiugerdelapeinture,Ófteie"vou$ donneicy telleque ietduoiu
'.'.<'Stmeilleure elle efioit(meilleùre nepeut efire
L''entreprise d'autruyyvom (auriez debon coeur:
Qgyn Théâtre i'Amourface ce ieuparefire,
Suççantmodefiemenilesfleurs demonhumeur.
Vomy pourrez cueillir dans la "vigne dorée
lie monsacré "Verger,quelquegrain de~Verjm:
Matsfide longuemain la treille estf réparée,Cesaigreurs s'en iront fy ne reutendronfplm.
le nempefcheray pat le mondedemefdire,
Plufiofi "Veux-ie prés d'eux cette causeeuoquer:le lesprevs pour tcfmoins queie ne"Veuxrien dire,
Qui nesoit d"Vnbongoufi,fynonlesprouoquer.
Quiconque fera mieux il faut qu'il lepublie,"'Et donneceThresor à la postérité:Mais la discrétion ne aìctpus qu'il s'allie
D'yn"vicemedifantpleindetemerité.
Ze reprendre efiayféje mieux estdifficile,Et toufiottrs le Censeurtient quelquepafìion'.Mais tout considéré,qu'ils mordent file *filef:Ferme ieparéfiray debonne intention.
DE
La Toyson d'Or.
L ORIGINE DELA PIERRE DES SAGES,ET COMME AVEC ARTIFICE
elle peut cstrc reduite àíà perfection.
TRAITE' PREMIER.
ET TE Pierre des-Sa*i ges tire les purs Eicmens
( de son essencepar la voyc•asseureed'vnc nature fon-
dametairc, enlaqucllc ellefamandc*suiuant cc qu'en rapporte Hali,quâdil dict , Que cestc Pierre finflue &:s'imbibe entièrement sur des choses
croissantes &: profondes, seco^líu--tinant, congelant & rcsoluant sur la
ï# LaToysmlOr.Nature, qui rend cette chose meìl>
lcuré, plus parfáicte & de plus d'cf-
ficàcc, íelon leur ordre & le teps or-donc. Sur la voye & le modelle d'vn,tel artifice il faut qu'vn chacú s'appli-
.. que,& serepose fur cesprincipes na-'tureks'il désire receuoir secours &ai-de en so operatió par l'art de la Natu-
re, qui semaintient fi log temps & se
prcferue soy mesme iusques à ce quepar son art naturel ie temps vienne à
parfaire la droicte.forme desoninté-tion. Qrcetartisice n'est autre chose
, qu'vnc seule opération $t parfáictepreparatió des matieres,quc lá Natu-re sage& prouidéte en la mixtion decet ceuurea raicte: a.quoy conuientaussi la médiocre proportion & me-sureasseurec de cette opération auecyn iugement meur & prudence con-sidetee. Car cóbien que l'art sepuisseattribuer le Soleil & la Lune deuatvnnouueau commencemét poiurfairc
'' ' »' .'
LaToysmiOf...-. iffl '-';";cómé For, si n'est il neceflaire que del'art du secret naturel des matières mi
nçralcs; & fçauoir comme ils onr aux
.entrailles de la terre, le fohdemét de
leurs premiers principes : mais il esttreícertaí que l'art obtetue vne autre^
voyc que non pas la Nature, ayant a'
cctcffectvne toute autre & diuerse
opération. Il conuiêt aussi puis aprèsque cet artifice prouenát des rjrcce;-detes naturelles racines au commen-cemét de láNaturc produise choses
exquises,que laNature ne sçauroit ia-
mais d'elle mesme procréer ; car ilcít
vray qu'il n'est pas en fa puisiancede
pouuoir engendrer les choies de íoy
par lesquelles les métaux de la natureviennent à se procréer presque com-
me imparfaictSj&qúi cc neantmoins
incontinent âpres & còme en moinsde rien peuuent estre parfaicts, parles rares secrets del'artiste ingénieux:cc qui prouient de 1amatière teporcl-
%o ZaToyfônd'or.le de laNature, & qùiïert àl'artifice
des hommes lors qu'elle les foulagede seslibresmoy ésjpuis de nouucau .l'artifice luy ay de par son opération
téporeílc}mais de raço que cette for-
me accomplie puissepuis âpres cor-
respondre & se rendre conuenable
aux premières intétions de laNature;& à la derniere perfection de sesdes-seins. Et quoy qu'aucc grand artifi-ce cela sedoiuc raire, que la Pierre cydessusmentionnée retourne au pro-pre poinct de fa première forme,î'estre de laquelle elle puise desthre-sors delaNaturc,aussi que toutesformes substantielles de chasque chosecroissent de deux façons diucrses,brutallcment ou par métaux ; si estce qu'elles prouiennét toutes d'vne
puissance intérieure de la matière,horsinisrame de l'homc qui n'est au-cunement tenue &nereîcuçpoint,cóme les autres cho ses,de cette sub*
Zd Toysand*OrT atmissio terrestre &tép o relie. Mais présbien garde aussique la forme fubsta-ticlle ne se rapporte pas Òc ne peutcondescendre à la matière , n'estoit
qu'elle sefist par vnc certaine opéra-tion de quelque formcaccidcntaire:non toutefois que cela arriuc de faforce particulière, mais bien plustostdequclqu'autrc substácc operatiue,come eíîlcfcu ou autre séblablc cha-leur y reípondât a peu prcsjparfaictc-ment adioincte,qúiy doit opérer.
Nous prendrons la similitude d'vnoeufdé poulie, pour nous mieux ex-
pliquer &rédre nostre propositionplus intelligible, auquel existe la for-me substaticlle de putréfaction sansla forme accidentelle, sçauóir est vne
mixtion de rouge & de blanc, par laforce particulière d'vne chaleur in-terne & naturelle qui opère en cet
oeuf, quantest des poulies couuatcs:< Mais cobien que cet ceufsoitlaitìa-
;; r"~
B iij :t
"'iìH : LdT*óysònd'Òr.- .. \Y
-
tierède la poulie ,1aforme toutefois
n'y est point substantiellement òiïaccidentellement comprise, ainscn
puissance seulement, caria putréfa-ction qui est principesration, f engendre auec Tayde &parle moyen de la çhaìçuï.Calor agensin hu-
mido efficitprimo nio-rediné, fyinftcco albedine.
Tout de mesme en est-il de la ma-tière naturelle de la Pierre sus men-
tionnée, en laquelle n'existe pointla forme substantielle ny accidentel-le sansla putréfaction ou décoction,
qui 1arendent en puissance çc qu'elleest par âpres en effect. Reste mainte-nant d'entendre & dôner à cognoi-st re quelle habitude peut auoir ceste
putréfaction si nécessaire aux pro-créations &d'pù principalement elletire son origine.
La pourriture ou putréfaction fèV
gendre quelquefois parvne chaleur
extérieure, conferuee cn certain lieu
ZdTóysond'oiï zj fde sa nature chaleureux^ ou de l'ar-deur laquelle est attirée de quelque
moyen rendant humidité. Cette Pu-tréfaction se faict semblablementd'vnc froidure superstuc,lots que lachaleur naturelle vient à dépérir & íe
disperser , débiliter. & corrompred'vnc froidure fur abondate, ce quiest proprcmétpriuatió, car chasquechose s'abstient de la chaleur naturel-
le, & se faict asseurcment vnc telle
pourriture ért choses froides & hu-mides. Les Philoíophcsnetraictcntaucunement de cette putréfaction,mais bien de pourriturc,qui n'est au-tre chose qu'humidité ou siccité, parle moyen desquelles toutes chosessèches viennét asereíou dre, i oign atle feu auec l'cau, comme dict leTre-
uiíàn,pour rentrer de rechef &repré-dre leur premier estre, fur ce qu'ils^prétendent puis âpres selo le proprede leur nature arrester la perfection
Biiij
*4'
ZaToysan&Or. í-
de leur finale forme. '.YEn cette pourriturel'humidité se
réunit auec vnc siccité,no n toutefoistellement aride queia partie humi-de ne conserue peíle-mefle celle quiestseche quant &soy, & pourtantest-ce proprement vne compressiondes esprits ou certaine congélationdés matières. Mais lors qucl'humi-dc vient àsc désunir & faire entière
séparation du sec, il faut aussi tost di-straire la plus sèche partie & la rédui-re en cendres. Ainsi les Philosophesentendent que leur pourriture, sicci-
té, diruption ou dissolution & câlci-nation sefacent en sorte,que l'humi-de& le secnaturel se viennent à re-
joindre, dissoudre & réunir ensem-
ble par vne abondance d'humidité& desiccité, & par vne csgalepro-portiô de température ; à ce que plusfacilement les choses superflues &
corruptibles feuaporent $csoient ti-
Za Toysan d'Or. .''.*t:rées dehors comme vapeurs-inutiles& excréments fuligineux : Ne plusne moins que la viande prise dans l'c-
stomach s'assimile proprement & se
conuertit en la mesme substance de
la nature alimentée, lors qu'elle y est
par vne digestiuc & louable coction
assaisonnée, & que de la préparation& digestion faicteau ventricule elle
attire vne certaine vertu substáticlle
& humidite'conuenablc : Or par le
moyen de cet humide radical la na-
ture est conseruee & augmentee,leurs parties fuligineuses superfluesôc fur-abondantes co mme vn soul-
phre corrompu , rejettecs d'yccllés.Mais il faut remarquer que chacu-
ne desdites parties veut çstre ali-
mentée selon le propre de fa nature,en laquelle elle s'esiouit &c désire dedemeurer &cPnscrucrfonindiuidaen sesmesmes espèces. Gc que nous
deuons ^ussi bien entendre de h
jMf ZdToysoìïckOrl >
Pierre des Sages comme du Corpshumain, qui change en pureté de fa
substance , les formes inférieures &de différente condition ; par le mo-
yen de cc feu naturel &tcmpcré,quiest le vray gouuerneur & la seuleconduite de nostre grand vaisseau,rninòrignfs omniaterït.C'est le pilote Sd'hu-
mide radical ouïes natures diuerses
yiuent paisiblement, ou plusieurscontraires quajitcz & différends dis-cords composent des accotds d har-monie , assemblez par l'industried'vrie concoction neceíîairc & d'v-nc chaleur humidc,sesquels agissentd'vneesgalc proportion lur ces
Corps métalliques.
Ze Corpsdéguisetout enfa propre nature,Cequ'on luy "Veutdonner luy sert denourriture:
'Nofire oemre;en faict ainsi des métaux im-
pars aiêts,
Quelle efgalea(efgal desesRotsplusparfai£ls>
;--Y: -; ZdToyspndof. vy'':fyp:.S ÉCÓ N B TR. AI ÇTÉ. QEPKErt
sentant l'Oeuure desPhilosophespar lemo-
L faut sçauòir, dic$Moricn, que nostre
opération & l'Art
dont nous désirons
traicter prescntemét,lè diuisent en deux principales do-
ctrines, les extrçmitcz & les r%pyens
à$ Zd Toysand OrZ
desquelles s'attachent estroitcment,«'adhérant tellement l'vnc à l'autre
èi d'vne telle & réciproque entre-
fuite, que la fin immédiats de la pre-mière s'allie d'vn indiuisible chais 1
non, au commencement de la po-stérieure , & s'entre-suecedent mu-
tuellement l'vnTauttc, la derniereestant .aimablement prouoquee à
Timitatiodesmcsmes actions qu'el-le a pcu remarquer & attentiuement
considérer au précédent modelle decelle qui la deuanece de quelque es-
pace de temps -,6Vlors tout le ma-
gisterc est entièrement faict &par-faict , mais elles ne se pcuuent pasaccommoder en autre corps qu'enleur propre matierc.Or pour mieuxconceuoir cecy , & plus asscure-
ment, il est nécessaire de remarqueren premier lieu , que la Nature, se-lon G cber, fort de la première essen-
ce des métaux composez de Mer-»
Zd Toysaní Ou :ij>eurc & de Soulphre : laquelle opi-nion est suiuie de l'authorite deScr-rarius en fa question de l'Alchimie
&ij. chap. àsçauoirquçlaNatureprocede de la source & pure essencedes métaux naturels, laquelle prendaufeu vnc eau de putrefactio, qu'el-le mefle auec vne pierre fort blanche& subtile , la réduisant & resoudantcomme en bouillon & certaines va-
peurs efleuces dans les veines de laterre , qu'elle bat à force de mouuc-ment continuel pour la faire cuire &sevaporiser ensemble auec humidi-té & pareille siccité, qui seréunissent& coagulent de sorte qu'il s'en pro-duit certaine substance que n pus ap-pelions communémcntMcrcurc ou
Argent vif, lequel n'est autre chose
que la source &prcraiere matière des
métaux, corne si deuant l'aups nous
déja dit.Etpourcc lc mesme autheur«ercifie encor au lí.chapit.quc ceux
:%o- Zá ToysandOr. -
la qui veulent tin tant qu'il est loi-
sible & p o ssibìe,suy ure la Natu re,nedoiuent pas s'ayder de vif argent feu-
lemcnt,mais de vif argent & de soul-
phré toutenséble,lesquels encorne
Fautil pas mester seulement,mais aus-
si préparer quant Ôí^quant & assai-
sonner auec prudence ce que la Na-ture a produit & reduit en perpétuel-le confluence. O r est-il qu'auec telle
sorte de vif argent, la'Nature com-
mence sa première opération , &lafinit par le naturel des ruétaux, des-
quels elle s'est contentés pour l'cn-tierc perfection de son ceiìure, car el-
le aparachcué ce qui estoit dison de-
uoir& tout concédé à l'artifice , afin
depouuoir accomplir son intentionà parfairelaPierredes Philosophes &la former entièrement de son dernier
période & lustre plusparfaict rjausside faict est il certain que nous c|rné-
çonsl'ceuuresur les lieux où la Natu-
Zd Toysand'Or'. _3fre a mis son but & la derniere gloirede son ambition. TouslcsPhiloso-
phestiennét lc vray principe dcleuc
opération de la derniere fin du soleildes métaux, & confessent tous libre-ment que celuy qui prétend quel-que choie à la cognoissance de cet
oeuurc, ou qui parfaictement désire
procéder au comble deccr art natu-rel ? lc doit absolument Òcsansscru-
pule commencer par la fin & cessa-tion de la Nature , & ciì enfin elle
se repose ayant acquis la perfectionde sespretensions, sedésistant fur la
iouyssance finale de sesactions ordi-
naires. U faut donc prendre ce Soul-
phre & cc vif argent que laNature
aura reduit au nombre d'vne tres-pu-re&trçf nette forme, estant accom-
plie & douée d'vne reunion si sub-tile , qu'aucun autre ne lasçauroitsinaïuement préparer, quelque arti-
fice qu'il y apporte, qu oy quelaNa-
íjì la ToysanÌOr.
turc,comç dict est,póssedc finalemétcette matière par la génération for-
melle des métaux. Or cette matière
ainsi informée par la Nature »cOn-^
dmrn^ïïuricràìa perfection de son
pô1í\ct^&Tártificepârce moyen ré-
ussira au port du salut de sesdesseins,
par la force qu'elle reçoit propre-ment imbibée & appliquée en telle
matières laquelle les Alchimistes ad-
ioustetje Solpôur le faire dissoudre
o^istinguer desElemés,iusqu^sjjcie-
qu isâytacquisvnc nature subtile&
ípirîtûëll^, alâ^urëte^ës virslírgéts&cnlanature des soulphres : fi bien
quecellela donc est la plus prochematière , & qui retire le plus parlaproximité & voisinance auec l'Or,
pour receuoir la pure forme de cettePierre occultc,laquclle matière nous
appcllós\MercurimPhilofophorum, puis que
\\fejfdeux sosdicts sot ioincts & estroi-
ctement alliez l'vn à l'autre. L'opi-nioû
ZdToysonétOr. 33ftion d'Aristote ne répugne pointà cette cy, ains luy est du tout con-forme par l'aduis qu'il en donnoitau Grand Alexandre.Vpuiez vous,luy dict-ilj,adioustcr l'or auée les au-tres choses précieuseSjdotlesRoysfont ordinairement parez &: riche-ment coronnez, aumeritede no-stre Pierre ? ie vous aduertis quece Mercure est la matière seule &
chosevniqueà parfaire nostre scié-.
cc, iaçoitqúc le moyen de l'Ope-ration soit enueioppéde tant denoeuds & de diuersitez , que bien,
peu de pcrsônes sepeuuétasseurerd?auoir vn sauf-conduit de nostre
Roy pour atteindre le Centre de co
Labyrinthe tortu par le fauorablefilet d'vne douce Ariadne* Or cet-te obscure diucrsité ombragée demille chemins ambigus , & voiléed'vnc infinitéde nuages cípais t estvn vray coup de la main des Philo-:
'*> .
*'"C
[J
54 > LaToyson dor.
lophcs & tout exprez sagementdcsguiíécrainsi le tiennent Rosin,IcComte de Treuise , & tous les au-tres vnanimement, afin que cha-cun par la facilité de l'Ocuurc ne
paruienne indifféremment à cette
suprême marche , & ne vienne à
mespriser vn si précieux ioyau, Pa-
yant si facilement acquis, & com-me fans peine atteint au pério-de honnorable de nostre Ocuure
parfaict fur tous les autres oeu-urcs , quenous appelions àectef-fect vne Collection , à cause de lamultitude mise ensemble , ôc vneferme représentation de toutes leschoses que comprend la Nature.C'est pourquoy parlent ainsi les
Philosophes. [ Faictes sublimer ce
qui en peut rester, puis estant disti-
lé&communique , faictesencòrc
qu'il monte & descende,le dessei-
chantpar dehors & par dedans ] &
La ToysanÌOrl 55âiitrès doctrines infinies entrélaf-
seesdemesmcs aríìbagés& figuresAmphibologiques ^ qui doiuenttoutefois estre toutes ensemble , &
par çonionction fuyuies & abso-lument accomplies pour recueillircn finlefruictNectaréen de nostremoisson dorce:encore qu'il semble
qu'Alphidius, s'y vueillc aucune-ment opposer 3 en ces termes; [Ilfaut feauoir que quand nous sou-dons & congelons -,nous sublimos
aussi&alchymisons fans intermif-sion de temps, conioignansparcemoyé&purifians nostre O euurc/)Et^plus clairement encore en ce
qui fuyt.fQu/ind nostre Corps seraìcrtê dans l'eau & qu'il viendra à e~ftre rachepté , il sera incontinent
'• poïïrry , noir, ombrageux &ob-
scurcy,puisil s'esuanoiiira & deuië*dra comme de la chaux qui se su-blime &cxalce tost âpres] estât ainsi
G ij
3<î ,' "^y'íd Toyson]d%r\sublimé & dissoult auecresptitjil se
purifie, léqoel est yn principe & o-
rigine trcídigne d\ stre comparée àtoutes leïlhoses dé rvniuérs,quia-$ent vie,ouamé,efprit ou non, soitesminéraux viuâs & naissans^ésEle-méns & à leurs compositions, auxchoses froides & chaudes ^ aux oy«seaux ; <k fommaireméttout ce quipeutestre produit de la Terre ius-
qu'au Ciel j est contenu & coopèreen puissance à nostre Art. Ces deuxdoctrines cy dessus métionneessi-
gnifiént selon les Philosophes, cet-te femiúe noire & obscuréj :quLfeitde clef à toute l'oeuure,cV:qui doïbtdominer èn la force de nostre Pier-
> re j scauoir ehlanoircéur , baseaí-feuree de toutlesondementjou biécet homme qui est la forme de no-stre matière, laquelle nt>us compa-rons fo rt à propos au Soleil. Ccçysoit assezdit pour,yn cômeneemec
WTóyson d'Qr:'
fyde lapremiere doctrine de cet Art.
FIGVRE DEVXIE SME.
P. uj
s* Zd Toysoniòr,
DECLARATION DE L'OEV-
ure,comme il y faut procéderiusquesafafina-!le perfection ,par plusieurs Similitudes, figu-res, colloquesfy interprétations desPhiloso-
phes.
FIGVRE TROISIESME<
'" ". Zd Toysani Or. . 40 .T ROI SIE SME T RAI CT E'
dudict Oeuure.
É grád Génie de nostre
Siencc&pere de la plushaute & rare philoso-phie Hermès, s'efleuant
eif|sby mesme, & entretenant son
esprit sur l'operation de Tceuuredes Philosophes, eselòst en fin ces
paroles. [Cecy peut estre dict corne
vnefindumondc,ençequele ciel& la terre produisent bien ensem-ble , mais personne ne peut parleciel tí la terre çognoistre nos deuxdoctrines précédentes , voilées detât d'Hiéroglyphes,] Plusieurs aus-si paruenus au labeur y ont beau-
coup sué déuant que d'attrappetcette perfectipn, laquelle ayans at-
teinte, ils expliquent âpres, maisauec plus d'ambiguitez amphibo-logiques , & tellement confuses;
qu'onne lespeut comprendre^ parG iiij
4© £<*Toysond'Or.
leurs figures & similitudes ombra*
gees,ains,tròp obscures'pour ceux;
qui pèsent suiurc leurs pas, embraf-fans curieux cette mesme fortune,
pour estrc couronnez d'vne sem-
blable palme , puis qu'ils veulentaussicourir vne pareille risque. ||
La première similitude nous de-
monstre queDicu parsa toute-puifíàncc&linfini de sàbonté, acteêîa terre toute cigale,grasse &csecon-de , sans arènes, fans pierres , fans
montagnes, fans vallées, par lin-fluenee des astres & opération dela Nature , & neantmoins nous
voyons maintenant qu'elle ne re-tient rien de cet antique lustre, ainstellement desfiguree de fà perfe-ction qu apeine la peut on plus co-
gnoistre de ce qu'elle souloit estre,
changée en diuerses formes &figu«rcs extérieurement, de pierres foíM
tes,hautes motagnés & deprojfojrìv
La Toysand'Orí 41des vallées intérieurement, de cho-sesterribles & de couleurs commel'aìrain & les autres métaux. Quoyque toutes ces choses confuses écdiuerses se trouuent à présent au
corps de cette terre, fi prouient elleentièrement de fa première forme,lors que de treíìarge , grosse , pro-fonde & longue qu'elle estoit au
paráuaht, elle est reduicte en vn
grand & vaste espace par la conti-nuelle opération duSoleil,& que lachaleur s'y est tousiours conseruee
véhémente, ardente & vaporeuse,se méfiant confusément iuíquesau fond de ceste grosse masseauecla froideur & l'humidité qu'elle eurferrecn son corps, dont s'esteuettt
quelquesfois des vapeurs froides,nébuleuses,& aériennes, qui naifletde la mixtion de ces deux regimenscotraires, desquelles, renfermées Sc
a,rrçstees dans la terre splusieurs a.u-?
4* ,'
ZaToysond'Or.trcs vapeurs coníecutiucs naisTerit
par la longueur du temps, tellemétfortes fur la fin, qu'elle est souuentçontraincte de leur fairevoye pourles laissercxhalerpar i'ouuerture deson ventre , leur donnant malgtésoy libre passage, lors qu'elle eustbien désiré les pouuoir retenir dasles naturels cachots de sesplus pro-fondes cauernes, ou. plusieurs àîa
longue se retrouuant ensemble
peste m estc,faisoient tátost ammó-celer plusieurs parties de terre envrí lieu par la force assemblée de ses
exhalaisons ,& plusieurs autres enautres lieux. Mais comme les mon-
tagnes & les vallées ont esté rédui-tes à leur certaine fin,là principal-lement seretrouuc aussila terre au
meilleur p oint temperédes quatre
qualitez, chaleur, froideur, humi-dité &dccoction desscichcc,bouil-lte^ou aucunement diminuece 5or
ZdToysondOri 43en ces endroicts void-on l'airainle
meilleur & le plus pur. Pour cette
raison il est ailé à croire qu'és lieux
o ù la Terre est applank,iï n'y a poítsi grande quantité de vapeurs , nytant d'exhalailons sulphurecs , cc
qui la tient plus calme & en repos.Celle qui est grasse,fangeuse, & oùl'humidité d'en-haut seretire vers le
bas & au dedás,deuiét plus tédre &
molle,se châgeant en vne blácheut
extresmc,au moy é principalementd'vne siccité causee par la chaleurdu Soleil,qui la réd plus forre, pluscuite & plus endurcie âpres longueespace de téps. Mais vne terre cor-
ruptiblc,frangible,sablonneuse, &
qui encor aucunement tendre se
pend piece à pieec comme grappesde raisins , est ordinairement plusmaigre , & par conséquent ayantmpins de nourriture pour l'entre^-tieáde fa sùbstance,est plus tasdiuç
44 ' Zd Toysand'Or.
&a reccu trop peu d'humidité, bude vigueur alimenteuse , ce qui laréd béaucou p plus difficile à cuire,ne s'entrerenant que comme parformederoulleauxou autre matiè-re maladjancce. Or cette Terre nesepeut aisément réduire en pierre,si elle n'est extrêmement vaporeu-
* sc& remplie de grande humidité:mais il est bien nécessaire qu'auec ledessèchement des eaux qui prouictdes ardeurs véhémentes & conti-nu elles chaleurs du Soleiljl'humidi-téde la Terre s'y maintienne toul-iours : autrement cette Terre de-meureroit comme morne & corru-
ptible , & sedesferoit aisément parmorceaux. Ce qui toutefois n'a pasencor esté en içcllc endurci du tout& parfaict,peut àla longue deuenir& seréduire cn dure & forte pierre
par l'operation continuelle de lá
Nature assistéede la chaleur chiStK
La ToysanàOr. 41lcil &longue décoction continuel-le & sansintermiffion. Ainsi des su- Imees & des vapeurs susdites renfer-mées dans les pores de laTerre,lors \
qu'elles viennent à seioindrc aux ;
vapeurs aquatiques auec la substá-ce de cjuelque terre fort subtile, dí- 4
gerec ôcbien purifiée par 1avertusinfluence du Soleil, dés'autrespla-netes, & de tous les Ëlemés ensem-
ble,se peut réduire &mettre en oeu-ure le vif argent.
Mais dáutát qu'il pourroit retirerde quelque durté subtile ôc flam-
boyante, l'on sepetit bien seruir da
soulphre desPhiîosophes,de la for-ce & énergie duquel conclud fortbien ce grand Hermès, quand ildit
[que la vertu sera reçeue des supe- ,rieures ôc inférieures planètes , ôc
qu'auec fa force, il surpasse& pen c-tre toute autre force , mesmes ittf-
quès aux pierres précieuses,]
46••'*"' Zd Toysand Or.
FIGVRE Q VATRIESMEi
AVTRE SI M I LIT WË:
HErmes
le plus grâd Ouurier&le
premier maistre decetArr,dit que l'eaú de l'air, qui est entre leCiel Ôcla Terre , est la vie de chas-
que cKóse, car par le moyen de cesdeux particulières ^naturelles qua*
LdToysoniOr. or?litez, chaud & humide , il vrntcesdeux Eiemens contraires, l'Eau&rle Feu, comme vn milieu necesiaire
pour accorder ces deux çxtrcmi-tez Et JeCielcomenccàs'eselairciraussitost fur laTerre, que ccttc eau,s'est infuse d'cn-haut luy seruant desemence seconde introduite dansle coi de son ventre,dont elle a con-
çeuvne douceur corne de miel, &vnc humidité certaine,qui luy font
produire diuersitéde couleurs &dc
fruits,d'oú s'est esteué encor & çreucome par succession de lignetdansles vestiges de leurs secrettes voyes,vn arbre de hauteur ôcgrosseurad-mifâbie auec vn tronc argentin,quis'estend amplement 04 largementpar lès places , ôc les quantons dumonde. Sur les branches de cet ar-bre se reposoient diuerses fortes
d'oyseajgK , quis'enuoletent tousvers le iour ,puis y apparurent dés
48 Za Toysan'dOriCorn cilles en abondance , infiniré
d'autres èVrares proprietez encor s'yì'ëtfdïï ùoient , car il p o rtoit b eau-
còùp dé sortes de fruicts _,dont les
premiers estoient comme grainesmenues , & l'autre estappelleç de
tous les Philosophes teprafoliata^ la
troisièmeestoit d'or le plus pur, en-
trcmestéde force fruicts qu'on no-
me de íànré, resehaufant ce qui est
froid, rcfroidissát ce qui est chaud,,ôc ce qui a contracté par vne intem-
périe extraordinaire quelque cha-
leur ex'céfliue, rendant lc sec humi-de , &l'humiditésechcamoliíïàntce qui est dur,&raffermissantcequiest mol. Or toutes ces conuersions
de; contraires essences sont les plusasseurez pilotis de í'esperance denostre O euurejtofira òperatioestnaturarum
mutatio,disent ils communément.
Y. . x'.-#? .
Faire le corps eSfrit fy beff rit rendre Corps,Les "vifsf aire mourir fy remure lesmorts.
C'est
Za Toysan dOr. 49C'est la Pierre d'Aymát, le cercle
parfaictoûrepoíeagarádlepoinctdu magistere,&le commencementde la fin prétendue de tcut nostre
artifice.Cette maxime est vraie,queI'asscurance d'vn bon principe nesert pas peu à consolerles esprits aí-
seurez,qui s'embarquer ncatmoinsen crainte de nc pouuoir surgir au
havre de salut d'vne bonne espera-ce, sevoyant assaillis de tant de durs
efcueils qu'ils font le plus souuét a-
bandonner la prise aux meilleurs
Nautoniers. Sitoutcsfoisnousen-
uisagcós quelque doux Alcyon au
milieu de nostrcTourmente,nousnousasseurons au moins d'estre en-'
core demeurez en la vraye route d s
nosintentions,& par ce bon augu-re nous commençons à recognoi-stre ex~vngueleonemyle Lyon à la patte,corne l'on dit,respirans soubsle dut
faix de nos plus grands trauaux ga-D
50 La Toysan dOr.
ycmétsurmontez pari'cípcrancc ôc
l'aspectasseuré d'vn bon heureux ôcfauorablc commencement.
Dimidiumfatti qm benècoepit habet.
La clef noire des mutations roci-
proques de ces diuerses formes,ou-urele Cabinet des secrets naturels,
pour sóder la douceur ôcla maturi-té du fruict de lTslc Colch iquc,quegard et le Dragon, &lcLyondeuo-
rant,comparez à la poursuite deno-strcOeuurc.
Pour atteindre le but de nofire Sacrifice,ll faut par cfchclons entre-fuiure la lice,
S^aduançantpea à peu.
Salienus parle suffisamment de
la vaiicté & différence de cc fruict,nous faisant assezample mentiond'vne Herbe qu'il nomme en suircde plusieurs,Lunaticajç\'vne tige tou-te autre que les comunes,& qui tirefa racine d'vn métal tcrrien,rougiffántc e'n partie, mais enuironnéc
d'vnc noire coulcur,ou proprem eç
La Toysand'Orl 5rtachetée , facile toutefois à se cor-
rompre & se desfìgurer,come voú-lantadandônerses forces ordinaires
pour renaistre bien plus belle&plusparfáicte, aurciiouueau de sesplusriches fleurs venues à iuste tcrmc,la*
quelle septate deux heures âpres se
rencontrant soubs l'angle de Mer-
cure , se change au blanc parfaictd'vne trefpure Lune, & conuertie
derechef, selaissât bouillir quejquc
peu plus long temps par decoctio,en O r de telalloy qu'il change en fa
nature la Centiesmc partie de Mer-
cure -,mais or bien plus parfaict que»nc lc peut produire la force de la
Terre das sesminières métalliques.
Virgile endictautátaufixiesmcde
ses JEneides, parlât d'vn Arbre aux
rameaux d'Or qu'il faict recentrer à
son PrinceTroy ë durát seslongues-
nauigatios-, arbre de telle excellen-
ce qu'il ne mouroit iamais, qu vnD ij
<jz Zd Toysanfo/Jautre en renaissant continucllcm etde luy, & succedantau premier parla mulriplicatió de soy mesme ainsi
qu'vn autre Phenix,ne rentrast cnson lieu.
Figure 5.
Zd Toysand Or. 53
Troisiesme Similitude*
Auicenne traictant de lliumidi-té&de tò9sescffects,dit qucl'on ap-perçoit en premier lieu quelquenoirceur , lors que la chaleur faictson opération íur quelques corps,humides. C'est pourquoy les An-des Sages sasautremët deuèloppefl'ambiguité de leurs figures aenig-matiques, disét auoir aduise de loinvn brouillard qui s'esteuoit,enuir6-nant toute la terre & la rendant hu^-
midejús disent aussi auoirpreueula,grande impétuosité de la mer&l©concours abondant des eaux na-<
géantes fur toute la face de la terre,de telle sorte que la forme & lama->ticre destituées de leur force pre-mière ôc remplies de putrefactio,fVerront parmy les ténèbres mesm
csbranlcriusqu'au Roy delaTenS
qu'ils entêdrot ainsi crier c^lamëtéTçd'vnc voix pitoyable ôc pleine de
Diij
54 Zd Toysan d Or.
compassion. Celuy qui me rache-
ptcradcla seruitude de cctté Cor-
i'uptio,doit viurc auec moy à perpé-tuité tres-content,& régner glori-eux cn clarté &brillantc lumière pardessusmon siège Royal, surpastantmeíme&dcprix&d'honneurlcprc-cicux efclat de mon Sceptre doré.
-Le bandeau de la nuict mit fin à fa
çópíairiteparvn charmeux someil,mais fur le poinct du iour on vidsortir par dessus lapersonc du Royyne Estoille tres-rcplandissante,&lalumière du iour illumina lestenc-
bres,leSoleiiparoissâc radieux entreles nues ornées & embellies de di-uerses couîeurstlcs cstoilles brillâtes
penetroient, d'vne odeur tres-odo-
jiferante qui furpaíîoit toute sorte
<|ebausme,&prouenoitde la terreune belle clarté reluisante de rayosesçlatansi tout cc qui peut en finser-
uiç de contentemét ou de plaisir a*
Zd Toysand'Or. ïï
greableà vn grád Roy qui se veutdélecter aux rares nouueautez. LeSoleil aux rays d'or&la Lune argen^-tine entouras cette excelléte'Beau-tesefaisoient admirer de plusieursspectateurs,& ce Roy rauy en la cô-
templatio d'vn doux ressentimét sirtrois belles ôcmagnifiques Couró-
nesjdontil orna le chef de cette
grande Beauté',l'vne desquelles e-stoitde Fer,l'autre dArgenr, Ôclatroisicfme d'Or: puis on voyo it enfa main droicte vn Soleil, ôc septEstoilles à l'entour qui y ren doientvne tres-claire lueur jíà main sene-stre tenoit vne pomme d'Or, fur
laquelle reposoitvn pigeon blanc,
que la Nature estincellantc vint en-cor embellir d'Argent , & décorersesaistesd'Or.
Aristote dictque la Corruptions,d'vne chose est la vie ôdarenou-a-tio n d'vne autre : ce qui sep eut en-"
D iiij
5tf ZaToysondOrtédresurl'Art de nostre Magistere& preparatio dcshumiditez corru-
ptibles, renouueliees par cette sub-
stance humide, pour aspirer tous-
iours à plus de perfection , & à la
çótinuation d'vne plus longue vie.
Za ToysonÌOr. <<*
QuatriesmeSimilitude.
Enaldus dcmonstreeuidemmét la néces-sité ôcestroicte com-municatio qu'ont leschoies viues auec les
mortes, en ces mots.le veux, dictiï,&: entends que tousceux qui s'addonnent à nostre E-
studésérieuse,ôc qui désirent en-suiure absolument le mesme ordre& la piste que nous y auós tenue Ôcdciïmët obseruée à nostre cotente-
ment ,facët én sorte que les choses
spirituelles se corporalilent,& queles corporelles sespiritualisent aussi
par vnc réciproque conuersion ôc
dissipation de leurs premièresformes,afin d'en acquérir vneplusexcellente , se releuant de ce;tte
mprt?qui est la putréfaction, beau-
coup pi u&glorièux qu auparadtìat
$$' Zd Toysand Or. y
parynelegere & seule décoctionsPlusieurs autres des meilleurs Phi-
losophes, vnanimes en cette pro-position , nous payent tous de cesou semblables paroles, Saluefy gela,diílous ôc congelé, ou du,
Sifixumsoludsfdcidfque~)>oLtilefixttm,Et "volucrem firas ,faaet te "v'meretutum.
dict laFontains des Amoureux.
Rends la terre legere, fy donne poids au feu,Situ ~VevArencontrer ce qu'on rencontre peu.
Comme ia cy deíîus nous Fauonsrcmonstïéendiuers endroictsrimi-tans encor en cecy Senior qui nouscouie ainsi que font tousles autres,aux muances nécessaires des matie-
ïescontraires.[L'Esprit, dict il,de-liure le corps, ôcpar cette dclíuran-
cç lame se tire hors des corps, puïson reduit ce&mémes corps en Fame;
Ipe donc se chage en vn esprit, &
îeíprit de nouueau se faict corps.]
'^ ZaToysoniOrl f 9Car s'il demeure ferme au corps, Ôc
qu'il rende de nouueau les corpsde soy terrestres,massifs&grossiers,ípirituels par la force de ces esprits,c'est le but de nostre Oeuure: quç_si le mesme n arriue à ces corps me-
talliques,qu'ils ne perdent leur pre-mier& naturel estre, pour reprédre
plus de lustre Ôc de perfection ennostre Ouurage , la première ma-
tière destruicte en introduisant vncautre par génération, c'est en vain
trauailler,&dissiper sesveilles &son,
huillcpour abbayer âpres lc vent.
<>o Zd ToysanetOri
VNhome infortuné ,deschcu
desdouxzephyfs de sóbon-
heur,&r'enuoyéaux cruels suppli-ces d'vn Cloacque treí-ord,paroiCíbitaussy npïir qu vn More confit-
Zd Toysand Or. 61
mí, palpitant en son mal, ôc horsde son haleine,pour les rudes èf-
fortsqu'il emprunte de soy mesme,
n'espargriant rien de sesforces qu'iLne les employé au salut de fa vie, &à la deliurance de son,corps relègueauxintaictes prisés de ce bourbier
farìgcux & plein d'immondicitez:mais fa trop foible puissáce ne pou-uant seconder le voeu descs désirs
pour sortir de celíeu, ôc se voyantenvainauoir importuné leCielde
cris, &Paide de son industrie pourse dcuelopper d'vn si vilain cachot,il eut tout le loisir d'attendre en lamisère le dernier coup d'vne cruel-le mort, sansmendier plus auantìcsecours fauorable de quelque ame
bcncuolcpleinc de Charité, pourFattirer à la pitoyabl e com paffiô de
fonpiteuxdesordre; aussy sepou-uoit-il bieiï rcsoudre,quoy que parforce^ à finir tristement l'abregé de
<si La Toysond Or. .
les ioursfunestèment talonnez des
plus sombres malheurs de cét im-
monde ÔCténébreux Esgout, puis
que chacú se rédoit sourd aus abois
de fa Complainte , monstrant en
Ion endroit vn coeur plus endurcy& plein de felonnie,que n'eust pasfaict vn Rocher insensible.
D'~Vndésirésalut t Espéranceeflant "Vaine,Sobut nefspire plus quÀLtParque inhumaine^
Lors que tout Apropos "Vne ieune Beauté,Surumt àson secours pleine d'humanité*
CetteDame estoit belle par excel-lence&de corps&dc face, enrichiede superbes habits de diuerses cou-
leurs, ayát de belles plumes bláchcsmais bigarreescome celles d'vnPao
qui s'estendoiêt esgalemcnt sur son
dos, à la mercy d'vn vent bénin ôc
zephyrcfauorable,lcs assiérons en
cstoientd'Or cntrelassez de belles
petites graines. Sur son chef bien
La Toysand'Or. 6$
ajancê elle auoit vne tres-belle cou-ronne d'Or,& smicelle vne estoilic
d'Argent;àl'entour de.son col elle
porroit vn Carcan d'Or, dansle-
quel estoitrichement enchâssé vn
précieux Rubis d'excellent artifice,ie plus iuste prix ôcla valeur duqueln'eu st pas sçeu payer le plus grandrcuenu de quelque puissant Roy:Eile auoit aussiàcs soulliers dorezaux pieds, ôcd'elles'espandoit vncsotiesuc ôc tres-odoriferâte odeur.Tout d'abord qu'elle apperçcutccpauure désolé, d'vne Contcnanco
gaye & d'vn ioycux aspect, elle luytend la main, ôcle relcue de son ex-
trême foiblcsse, ia tellement desti-tué de ícs premières forces, qu'il nese pouuoit plus supportes ^ ny ga-rátir so corps pusillanime, dcfìa'sé-tant la terre: au péril éminent du íà- ,lut de fa vie il n'entend& n'attédpl*rie d'asséuré.que lc yray Rébus des
6Ìf Za Toysan ÌOrl
malheur misérables,m*—,—-"- --<—nullamlf>erdresalutem.Cc qu'estât recognu auxactiósim*.
bccillcs de nostre langoureux, cet-
te Dame s'aduancc esmeuë deco-
paffion, ôc lt retirantbcnignementd'vne telle infection,elle le nettoyé
pur ôc nctjluy faict présent d'vn bel
habit de pourpre,& l'emmeinc iuf
qu'auCielauecelle.Senior en parletout de mesme traictát de ce iub-
iect , voire erítore en termes bien
plus clairs.[Il y a, dict- il, vne chose
viuátc qui n'est plus mortcllc,a,yantvne fois esté confirmée &asscurec
de fa vie par vne eternelle Ôccon-
tinue multiplication.
Pigurc S«
Za Toyfin dOrl jj?y
Figure 3*
tìnquiesmeSimilitude!
Esphilûsophcspournêlaisserrien en arriére déce qu'ilsdoiuent hon-nestemét defcouurjr dès' ~'v
E''
66 LaToysond'Orlcet art, luy attribuent deux corps,sçauoir est le Soleil&la Lunc,qu'ifedisent estre la Terre ôc l'Eau. Cesdeux corps s'appellent aussi hom-me ôcfemme, lesquels cngendrétquatre enfans , deux petits hom-mes qu'ils nomment la chaleur ôc
froideur, & deux petites femmes
signifiées par le secôcThumide : deces quatre qualitcz , il ensorrvnc
cinquiesme substance, qui est la
Magnésie blanche , laquelle ne
porte aucune ride de fausseté furiefront. Et Senior poursuiuant plusaulohg cette mesme figure íacon-clud en cette sorte. [ Quand, dict
il, les cinq sont assemblez ensem-ble Ôcviennent à estre vne mesme
chose,la pierre naturelle sefaict lorsde toutes cesmixtions égales, qu'ônomme Diane.] Auiccnne àcepro-posjdict que fi nousppuuons par-uenir iusqu au cinquiesme, nous
Zd Toysan d'Or. £jobtiendrons ce que tous les Au-theurs appellët l'Ame du mode. Les
Philoíophesnous expliquétsoubzl'escorce de cette similitude l'efien-ce&le modclledeieur vérité parladémonstration d'vnOeuf, pour ce
qucdás só enclos ilyaquatrecho-fes asscmblees&eníéble coioinóïesla première desquelles est lé dessus
qui est la coquille, signifiant la ter-
re,& le blanc qui est l'eau ; mais la
peau qui est enrre l'eau &la Coquil-le estl'airqui diuise la terre.d'auccl'eaude iaune est ícfeu&a vne peaufort déliée tout à l'entour de soy:maisceluy laestl'air le plus subtil,
lequel est icyauplus intérieur du.
trcs-subtil,caril est plus adhérante
plus proche ôc voisin que n'est le
feu,repoussantlcfeu &I'cau au mi-lieu du iaune qui est cette cíquies-mcíubstance,de laquelle sera ror-v
mee ÔCengendrée la poullettcqui
68 Zd Toysandos.
croist par aprcs. Ainsi sont en vnoeuf toutes lcsforccs& vigueursauec la matière, de laquelle nature
parfáicte ôcaccom plie vient à estre
espuisec : or est il de mesme néces-saire que toutes ces choses se re-
trouucnt parfaictemét en nostre
Opcration.
Zd Toysand'Or, 69
Figure 9.
Sixiefme Similitudes
Es discours des plus dis-cre.s sonttousioursabi-
gUb,&lcurs graues eferits
tousiours entre-méfiesE ii)
yst'.' Là Toysond'Or.de quelque obscurité, s'entendant
si bien tous en ce serment solem-
nel, que leur volonté n'est pointmieux exprimée des premiers quedes autres. Et c'est mesme pour-
quoy Rosinus en ce poinct con-
forme aux Philosophes , n'expli-
que en FEnigme suyuant Fopcratiodel'Oeuure , que par la face qu'ildict auoir veue d'yne personnemorte , mutilée en plusieurs cn-droicts de son corps , & tous lesmembres d'iceluy diuiscz: mais le
gros de la masse ôc le tronc dudit
corps qui restoit encore entier pa-roissdit blanc comme sel, son chef
séparé des autres parties dudict
corps estoit d'vn bel or, auprès du-
quel estoit vn homme fort noir,^ mal composé de sesmembres, ha-
ure au regard & assezeffroyable de
veiie, q ui setenoit tout debout, le
visage tourné vers cc corps morr3
ZaToysoniOr. yt""
ayant en samain droictc vn coute»las tranchant des deux çostez au-,
cunemcntentremestédesangjdu-;
quel comme cruel &de touttépsnourry au carnage ôc à l'cffusion
dusanghumain il p renoitpour ses
plus grands esbats ôc pour les plusvoluptueuses délices de sesplaisirs,le meurtre violent Ôcl'assassinvo-
lontaire, mesme de sang froid detoutes sortes de personnes. Il m5-stroit en fa main gauche la formed'vn bulletin où cesmots estoientescrits: Ie t'aymeurtry ôc mis ton
corps en picecs, afin de te béatifier& te faire reuiurc d'vne pluslogue&plus heureuse vie,que tu n'as reí-
senty deuant que la mort eust con-
spiré contre toy par le tranchant
démoncípee;mais ie cacheray tateste à cc que les humains ne te
puissent cognoistre, ôcne te voyëtplus au mesme équipage mortel
E iiij'
y% Zd toysoniórl
que tu cstois au parauant,&brouii-
leray ton corps dans yn vase de
Terre où ici'cnseucliray,à ce qu'yestant en peu de temps pourry, il
puisse dauantage multiplier ôcrap-
porter quátité de meilleurs fruicts»
ZdToysoniOrl 7$
Figure 10,
'SeptiesnteSimilitude]
ES Oeuures d'yiiOuide poëte tres-excellent 6t grauePhilosophe, nousfbstt asseziuger 4c
74 Zd Toysand'0Ì\
íàcapacité ôcde la grande expcrié-ce ôcvrayc cognoissácc qu'il auoit
des effects merucilleux de nostre
Magnésie , nous mettant en ad-
uant la prudente preuoyance decesvseux Sages, qui sagement cu-rieux du renouueau de leurs iours
fur-annez, s'opposoient vertueux
par vn antidote souuerain ôc con-
trepoiío de la morr,auxdards enuc-nimez de ces fières Eumenides,
pestes cruelles de la vie, ôcde la co-
seruation du genre humain, sefai-sans volontairement démembrerle corps en maintes & maintes piè-ces , que l'on faifoit ainsi bouillir,
iusques à vne parfaite ôcsuffisante
décoction, pour changer la foibleconsistance de leur aage débile, enl'Estat naturel de force ôc de vi-
gueurs faisant en mourant rajeu-nir plus robustes,& leurs membres
espars ôçmis entant de picçes,plus
Zd Toyfon ((Or. 7$
cstroictement reioincts ôc réunis
ensemble.
QVEL EST LE PROPRE DE>
Id Nature par le<quelelleprend
son opération.
TRAICTE* QVATRIESMEl
E Prince de la Philoso-
phie Peripatctique ÔC
grád inquisiteur des re-cerches&curiositez na-
turelles , dict en ce qu'il a traicté dela Génération , quel'homme&lasemécepro duisent vn autre hom-
me, estât plus que certain que cha-cun & toutes choses engendrentleurs semblables, parla force ani-mée ôc secrètement particulière de
çhasque semence, qui rend touteforme viuantc chacune en son es-sence par plusieurs ôc diuers mo-
yens , mais principalement par lachaleur operatiuc Ôctempérée du
^$s ZaToysondOr.
Soleil, sansl'ay de insu seôcl'assistá-ccimmediatc duquel cette opéra-tion viuifiee n'agiroit aucun effet.Les Philosophes aussi réglez fur Ie
moule parfaict d'vne íagé Nature,font forcez ôccontraincts de mc-
dier vn secours fauorable à leursdesseins ôc en la recherche de leur
Oéuure,àIa discrétion de quelqueautre support, ôc d'vn ayde em-
prunté.Nulle choseìamaUfut detout poinctparfaiteSanslesupportèautruy,fy nese"vidbiéfaite.
Ainsi le dict la Nature en sa Com-
plainte , Si tu m'aydeie t'ayderay,
Commetufertóteferay.
Sil'artiste ne seconde les desseins
de la N ature,quoy qu'elle soit plei-ne de bonne intention , sine peutelle pourtant nous mettre au iour
& faire paroistre la volonté qu'ellea de soulager les hommes, &ìes ré-
drede tout poinct au sommet de
ZdToysondO/. 77;leur perfectiomtout nostre artificeaussi nc peut pas prospérer cn sesrccerchcs vaines, ains demeuret in-fructueuses Ôcinutiles íás lafaueur
que luy fait laNature. Ce qui nousmonstre bien qu'ils ont tousioursbesoin d'vn entr'ayde l'vn l'autre,
&quc nostre Art doibt régir la cha-leur auec la Téperaturc du Soleil,
pour produire cette susdite Pierre:mais la poursuite & le bon succezde toutes ces choses doiuent estreconsidérées de nos Sages Emula-teurs cn sept diuerses façons , quinousy ouurirótla porte pour nousintroduire benignemét aux Prolé-
gomènes nécessaires des parfaictesChaleurs.
7*. Zd Toysando ri
Figure ii»
REMÌÊRËMENT iíyfaut de nécessité prati-quer vne tellcChaleur,
qu'elle puisseattendrir,
amolli' & fondre le plus fort de la
ZaToysondOri 79
tcrre,cuisant ensemble ôc le gros Ôc
le dur parle feu tempéré d'vnc cor*
ruption,qui est lc commenccmët
de toute í'Oeuure , confirme des
bons Authcurs. Siputridum nonfuerit,
fundiautfolui nonpoterit,fy sisolutumnofue-'rit,adnihilu redigit»r,ç\i& fort bicnMO-
rien. Plat On ,Nota quodsmecorruptionepe-
netratiofiérinopotefioe'cft.ìquoy, dit-il,tu te dois efforcer de paruenir,qu'àla putrefactió.Apres lesquels lc Phi-
lo sophe ditn'auoiriamais veu ani-
mal croistre fans la putrefactio: fy
opmAlchymicúm,poursuit-il, in"Vanumerit
<»fianteafueritputridu.^jitmemdes dictaussi la mesme chose. [Si lc corpsn'est ruiné, demoly, du tout rom-
pu & corrompu par la putrefactio,cette occulte ôc scerette vertu de la
matière, ne se pourra tirer dehors,ny seconioindre parfaictementaucorps. Lc grand Rosaire çient cette
opinion de tant de bons Autheurs
8o Zd ToysandOr.
trcs-assçurée,la soustcnant commeinfaillible par cette figure Mcta-
phoriquc.[Nous tenons pourMa-xime véritable , que la Teste de
nostteArtestvn Corbeau,volantfans aistesen l'obscuritc de la nuictaussi bien qu'en la clarté du iour.]Mais par quel moyen clic sepuissefaire,Socratc t'en baille vn bon ad-
uis,parlant ainsi des premières cha-
leurs conucnables à la Corruptio.[Les permis ôc)$s petits trous qúifont les meates ôc les porcs de la
terre, s'duurir6t,afin qu'elle reçoi-uc cn soy la force ôc la vigueur tant
du feu que des eaux.
Figure 1%,
La Toysond'Or. gi
Figure ií.\
ECONDEMENT tclîôchaleur nous y est n ecef-sairc parla vertu de la-
quelle les ténèbres soiét
expulsées de la terre, le tout serap-portant au prouerbe de Senior. La
F
Si Zd Toyson d'Orl
chaleur, dit-il, rend toutes choses
blanches, ôc toutes choses bláchesdeuiennent âpres rouges: l'eau pa-reillement par fa vertu réd aussileschoses blanches, que le feu puisa-pres illumine , mais la couleurpc*n être lo rs ôctranfluit la terre subti-
lisée, corne le rubis par l'esprit tin-
gent du feu. A quoy conuient en-cor Fauthoriré de Socrate en cesmots : Esiouystoy quand tu verrasvnc lumière admirable sortir desobscures ténèbres.
LdfoysondQr! S3
Figure 13.";
Âehìlcur disposée;rap-porte chasquc chose afàDÎUSgrande pcrfectipn,'par la force secrètedont
eue peut animer lescorps aumoy cd'vn agent de pourriture. C'est
$4 Zd ToysondOr)
pourquoyMorien dict,que rie ne
serend animé qu'âpres la putrefa-ctio,§£que toute la force du magi-stère ne peut rien , si ectte corru*
ptionn'aprcecdé , ainsi que nousl'affirme ásseurcmet la Tourbc dcs
Philosophes, qui d'vn communconsentement attribue à ectte cha-
leur, la iurisdiction ôc le pouuoirde rendre les corps animez, en leurdonnant vnc essenceviuátc, âpresectte putréfaction ; de faire pleind'hurneurs ôc aqueux cc qui estoit
auparauât ferme&solidc,ou autressemblables & contraires operatios,par ce que la chaleur contient cette
propriété que de fixer ôcrésoudre,& qu'en cela est le noeud delama-
tiere,auquel apertement consistela perfectio deTouurier. A ce pro.-^
pos deupns nous estroictementobseruer comme vn précepte d'as-
seurancepoûr coceuoir vne dour
'Zd Toysand Or. %ç
ce appréhension de pouuoir obte-nir lc salaireprécieux ôc préméditéde nostre terre noire, le soluefy <rela,
quedisentsi souuent les bons au-theurs & ia de nous tant de fois rc-
çhanté.Cc n'est paspeu de cognoi-strele feu qui faict ectte putrefa-ctio &plusieurs beaux diuers effets
desquels dcpëd toute l'entree ôclaconclusion de nostre Saturne.
Si tu "Veux proptement cet Ouurdge abréger,Rends mol cequi est dur, fy lefixe leger.
Vit ce que l'csscncc de nostre Oeu-ure tire fa force de contraires quali-tez parfaictément vnies. Rails endict autant au traicté deslumieres,
parlant de la nécessité de cette mix-tion métallique. Persone, dictil,ne
Í>eutpas rédre legetc vne chose pc-
ateías receuoirl'ayded'vncchosesegere, non plus que tráfmuer vnechose peíânte,d'vne essencelegere,sànsl'entremise d'vn corps pelant,
Eiii
$$ Zd Toysond'Orl
Figure 14s
:V quatrìcsme la chaleur;purifie chassant de son
ífbuyer le moindre ob-
ject de quelque impureté. Calidà çc subiect dit qu'il faut lauer la
Zd ToysondOr. 87matière par vn Feu chaud, pourfaire vne apparente mutation: aussifaut il sçauo ir que les minérauxassortis ôc alliez ensemble deschc-ent promptemét de leurs premiè-res habitudes par la communica-tion réciproque de chacune de leur
propre influence en l'infuíion éga-lement dispersée par la totale mas-se de leur communauté , se des-
pouillans d'vn vestement parti-culier pour en faire puis âpres vne
proportió esgale ôc mesurée atoutle gros dclaminicre,& quittans lesmauuaifcs senteurs de leur infe-ction par lc moyen de nostre Eíi-
xirrenouuclléjduqucltraittefort à
propos Hermes,quand il dict qu'ilest. tres-necçssaire de séparer le.
gros du fiibtil, la terre du feu ôc le
raredel'espois. Il me vient à pro-pos de rapporter icy les concep-tions du traicté d'Alphidius qui ne
F iiij
88 ZdToysondOr.contredit cn rien ce que nous endisons. Vous cognoistrez par lalecture exacte de sesdoctes eserits,îe mesme aduis qu'il en a du tout íebiable à tant de bons& renommez
Autheurs, qui nous ont tous laisséhésitas au mesme chemin. La Ter-re , dict il, vient à sefondre, cornevne eau, de laquelle il sort vn fcù. "
O uy, puis que la terre contient en
foyiefeu , aussi bien que Pair estcotenu dans l'eau.Rasis no 9aducr-tit de mesme que certaines mollessesdel'artdoiuët preceder la par-fáicte opération de FOeuure, les-
quelles nous appelions ordinai-rement &fortàpropos, Modifi-cation , pour ce qu'il faut pre-mièrement fondre pour ren-dre la chose plus maniable, ôc quela matière soit reduicteen eau quiest mollasse, ôcprincipe de toutes
choses. Ex aquaomniáfimt:CC qui fc
Zd Toysand'Or! 89Ì
faict parla putréfaction: Car des le
commencement de cette mondi-ficatio on peut tirer quelque bon
prognostic ôcferme résolution de
la Pierre des Sages,si les plus sàles&diformes parties, come excremés
nuisibles ôcsuperflus à la pureté de
ce bel Oeuure, en sont entieremét
excluses ôcséparées.
? Zd Toysand'Or.
Figure 15s.
V cinquième la cha-leur s'esteue par lavertu du feu, & Fef-
prit caché de la ter-re fera fenuoyê à
Zd Toysan dOr. 91
l'Air. C'est ce que dict Hermès dasfa Table d'Esmeraudc cn ces rcr-
mes.Il monte suauement de la Ter-
re au Ciel, ôc derechef du Ciel il rc-descéd en Terre ,où lors ilrcçoit laforce de toute fprce.Puis cn vn au-tre endroict ÍFais lc gros subtil Ôcle subtil cspois,& tu auras la gloire.Et Ripla en sesiz. Portes, n'en dict
pas moins soubz vnc autre figure.Tirez les oyseaux du nid,& puis lesremettez dans le nid >qui est efle-ucr FEsprit de la terre , puis le ren-dre à la terre. A cc mesme subiectdisent les Philosophes, qu'ils reco-
gnoissét pour vn maistre de la fcié-ce ecluy qui peut tirer quelque lu-mière d'vne chose cachée. Moric-nus confirme cette opinion com-me sçauant, Ôctombant en mesmecadence que les autres, aux douxaccords desquels nostre colone sefortifie ôc s'aççorde.il tire délacer-
'5i Zá ToysandOr!ucllc de tant de différents &relcuez
cípritSjFindice le plus fort d'vnc pu-re vérité. [Celuy qui peut donner
soulagement à lame, la tirant horsde la putréfaction, sçayt vn des plusgrands secrets deFoeuure.] L'aduis
d'Alphidiusest icy tóbésurlames-me rencontre cn ces termes : Fais,
dictil,que cette vapeur monte en
haut, autrement tu n'en retirerasrien.
Zd Toysan d'Or! 9$
Figure líi
s À V sixicsine lors que la Cha-Jt\ leur s'est tant & potentielle-ment multipliée en la terre , qu'elleayt reduict les plus fortes parties
94 ZdToysondOr./vnies enséble&rendués pluslégercselle surpasse en pureté lésautrcsE-lemés: mais il faut que cette chaleursoit augmentée àl'cígal & propor-tion de la froidure dcfhomme. Ca-lidnousauthorisecn ectte opinio,Ôcnous donne asseuraíicc de main-tenir cc que nous cn auons iugé.[Estcins lefcu, dict il, d'vnc choseauec lc froid dequclquc autre cho-
se.] Si ne faut il pas pourtant quela frigidité excède plus d'vn degrécette chaleur naturelle, pour cc
qu'elle la suffoqueroit du tout, co-rne Iedict fort bien sur ce proposRaymond en la Théorique de sonTestament.
ZdToysoyíd'Or! j?|
Figure 17.
AVsepticsine ,1a chaleur tuë&
amortit la terre froide, A quoyle dire de Socratc peutfort bien cô-
licnir. Lors quela chaleur pénètre,
r$5 Zd Toyson d Or!
clic rend les choses grossières &tcr-
restres subtiles&spiritucllcs qui s'ac-
commodent à la matière, non pasàlaformc finale,nc cessantd'opérerauec elle moyennant cette chaleursusdicte.Ce que les Philosophes ap-
pellent plus ouuertemcnt, distiller
Î>arsept foisycntendát les sept cou-
cuts qui se font par la décoctioncontinuée dedans vn seul vaisseau&íàns y toucher , laissant faire la
Nature qui îcsdefliccV: meste d'elle
mesinc par sespoids naturels.
;V Caria SageNature,
Apprend sonpoids,sonnombrefy samesure.
Aquoy conformément pouuonsnous dire ainsi par lesOracles sacrezde leurs bouches vcritabies./ Tuassors diuisé ôcséparé les humiditez
corrompues, le tout fc faisant d'vne
sculcdécoction.
Figure i8j
LaToysonétOri 97
figure iS.
f A Ctòir au quatrieíme des PrO-JT\ uerbes donne vn autre wífeir
gnementjpour scauoír bien regirjSçtempérer la chaleur opportune &;
-" ""'"
G - YJ
$»8 ZdToysondOr!lc feu nécessaire à nostre pperatioíien cestermes dors que lc Soleil s'est
rétrograde , qui veut dire débilitéôc remis en fa première matière , ildemonstre le premier degré , quinous cstautantqu'vn vray signal de
pusillanimité infirme ôc imbccille,, acauscprincipallcmentdc la dimi-
nution de sachaleur naturelle,lors
qu'il esta la noirceur: puis il y avnOrdre de Fair auLió qui corrompecette première chaleur naturelle,
Faugmentant d'vn feu bruíknt Ôc
plus digérant que le feu commun,&ccttc ardeur excefliue demonstrelc second degré, qui prouient de la
trop grande chaleur du feu, par le-
quel nous entendons la putréfa-ction, qui est la priuation de la for-me: & derechef vn autre certain or-dre de Fair garçsié du troisiefme de-
gré siiyt de presses deux autrcs,nqn
pjU5bru£Unt,,mais:de qualité tena-
Za ToysaniOr! j$
peree,auec vne médiocre consti-tution de Pair& vn ordre mieux ré-
glé, changeant saviolence en reposÔctranquillité. Voyla le vray mo-
yédemcttrefinàroeuure&le sen-tier asseuremét fraye pour cultiuerla vigne d'espérance, èVparachcuerauec vn bon succez le chemin ia ba«
tu d'vn air délicieux & de prospéri-té.
& »j
roo ZdToysondOr!
OPERATION DIVERSE DEtoute cette Ouure compriseen quatre
briefs Articles aysezjt cn- _
tendre.
TRAICTÉ CINQVIESMB!
Article premier.
E premier eschellom
cstably des Alchimi-stes pour paruenirà la Cimcdorec denostre belouurage,
s'appelle des plus experts cn cet art
Hermetique,Solution,qui requiertselon Nature mesme, quele Corpssoit bouillyiusques à parfáicte co-
ction. Tout nostre magistere n'est
que çu'uc,Coque,coquetfyiterumcoque,ncc
tet&deat,Plustucuiras,plustu dissou-
dras, plus tu cuiras, plus tu blanchi-
Zd ToysandOr! IÒI
ras,&plus tu cuiras,plus tu rougiras:en fin cuis au cómencement,cuis au
milieu &cuis alafin,puis que cet ait
ne consiste qu'à cuire : mais dás vnc
cause doibtparfaire lacoction des
matières, c'est à dire dedans vn vif-
argét qui nous sert de cette matiete,& dans lc soulphrc qui est la forme:vòulánt plus clairement donner àentendre que l'argent vital qui se
congèle demeure adhérant au soul-
phre qui sedissoUt&luy est annexe.
lungeftecum humido fy habeb'vsmagifierium*Conucrtis i'eauenfeu , &le iec enhumide , enfin lesElemensles vns<lcdansles auttcs,&tu auras vne plá?che asseutec de cc que tu doibs pré-tendre de l'efquifamoureux de no-stre présent Òcuurc, Conuerteelementa
fy quodqutir'viinuenies.Les plus íçauantste promettent toute faucur, Ôcte lc
fondront quand tu voudras #si tu
Jpiís ìcì|noyen de ioindre lc Mer-
U;^S ""• 55»i ; r
%ot Zd Toysand Or.
cure &le soulphre ensemble. Orcetresolurió n'est autre chose qu'vnterrain Ordre de quelq; humidiréconiointeaúeclc sec, proprementappellec Purrefactiô,qui corrompetotallement la matière & la rend dutout noire. M orien luy donne sem-blable effect auec pareille nécessitedesà venue, pour eíperer quelque-chose de l'Ocuure, dont elle cn estla Clef & leleuain des Philosophes.SUriefi^dit-ilfpourry fy noircy, il nesedissoç-drdpMi fy s'il nesedissout,sonedunesepourrag'issrpàr tout le corps commeil doibt néces-sairementfaire ,ny le pénétrer fy le blanchir.
Ilfautmourirpourrcuiurc commelc grain dcblcd quine prodiïict&:ïié germe iamais à profit, si premiè-rement il ne meurt Ôcne sepourritdutòút.
Za ToysanÌOu m
figUYi 19'
Article second,
LEsccódrág estappelle Coagu-
lation, qui toutefois peut estredicte vnc mesme chose auec la So-lution , faiiaût meímes effects, b
G UT)
Ï04 Zd Toysandor!
diucrsitcqu'ópeut intermettre en-
tre-deux n'estant cauícc que de tant
soit peu de distance qu'il y a à parfai-re les mutatiosdes premières essen-
ces en natures diuerses,qu'on quali-fie de diuers nos pour s'opposer feu*
lemétàlacofusio des premières in-
tentions Ôcpour cn priuer les igno-ras & y amener les enfans de nostre
science à fa vraye cognoistáce. Cet-
te Coagulation doneques remet
denouueau Peau das vn corps, carcn ce congelant il sedissoult, & cndistoluantil secongelé , pournous
monstrerque le vif argent qui estvn dissoluant du íoulphre métalli-
que, & lequel il attire àsoy pour c-stre congelé, désire de nouueau seconioindreàl'humidiré radicale de
ce soulphre , ôc ce. soulphre dere-chef s'allie en son Mercure : ôc ainsid'vne amitié réciproque ne peuuëtils viurervn fansl'autre 3sarrestant.
ta Toysan<tàr. iófamiablemét en lemblc^ômeii estât
qu'vne nature5ainsi que tres-doctc-mcnt le publie Cahd soubz le norrïde tous les Philosophes dans les se-crets de son Alchimie, diíànt : Na-ture s'approche de nature, nature se
faiót semblable à naturc,nature s'es-
iouy t en fa nature, nature s'amandecn fa nature, nature sesubmerge ensanature5& seconioinct en sanatu-
re3nature blanchit nature, 6Vnature
rougit nature.Puis il adiouste,lage-íieratió seretient aucclagencratio,&Iagen?ratioserend victorieuse a-
ueclageneratió. A bó droict dóc di-sons nous que nostre Mercure sus-dit reccrchc tousiours l'alliáce de cc
soulphre pour luy seruir de forme,
duquel ilauroit este séparé aucctacd'indicibles regrets, corne ne pou-uantpatir la dissolution de deuxa-mants si parfaicts , que ce soulphrequi sert de forme au Mercure le fait
#>6 Id Toyson (COr. rreuenir a soy,& l'attire de l'eaíi de la
terre si tost qu'il s'é est des uny,afin
que de ce corps compose de matiè-
re qui est le Mercure, comme nous
auonsjadict:, & de forme qui est íe
soulphre 5nous en puissiós tirer vneessenceparfaicte, en laquelle on rc-
cognoisse ladiucrsité des couleurs
qu'il est besoin d'y voir,pourcc quela propriété deschoscs opérâtes nccómence plustost àsc changcr,quela pure conduitte & la seurc entre»mise de ces choses viuantes& ani-mées n'y íoiét prudemment régies&doctcment conduites parla maindes plus sçauants qui cnontjagou-uernele timon & la rame ->n'estant
pas peu de chose que de cognoistrevn bon pilote à traucrscr seurcmentcétre mer qui soit muny d'vn boa
vaisseau, c'est à dire trauaillant sur la
vraye matière & sçachant la portée& U mesure des chpscs opérantes j
La Toysond'Or, \<of
par ce qu'en la Solutionlc Mercu-re est faict íemblable aux operatifs,au lieu qu'en la Coagulation la cho-seest tolcrce, en laquelle sefcral'o-
peration. Mais il íe faut représenter
que cette science est fort à propos&parcxcclléce comparée aux ieuxàcs petits enfanSjparccquetoutartestiustemét nomme ieu,mais prin-
cipaJlcmet ccluy des \cttrcsj»dmiitt« *
«»•«»»,ausquels les bons esprits preii-, neritplaiíir, & les doctes autant de
contentemét sansjmcun ennuy queles enfans prennent dé goust auxchoies friuolcs selon leur portée, 8c
qui leur faict passer le temps àl'ayíc& fans appréhension d'aucune in-
commodité , comme la figure pré-sente nous en repreíentc naïueméc
robiect&lcportraìct.
i«8 Z* Toysan£ov.
ligure zo.
lArtìçle troìsiejmi.
E tròisie'me degré desNa*
turalistes, est la Sublima-
tion , par laquelle la terre
maíliue & grossière seco»
, la Toyson(tOr. io9uertit en son contraire humicîe,& sê
peut aysèment distiller âpres qu'elleest changée cn cette humidité: carlîtost que l'eau s'est réduite & rangéeson par influxion dans fa propre ter-
re, elle rctiét aucuneméc desia la qua-lité de l'air,s'csteuant peu à peu &en«fiât la terre retenue iusques alors au
petitpicd pour fa siccite beâce & dé-
mesurée, corne vn corps copacte Scfort pressé , laquelle ncantmoinsyreprend sesesprits & s'estend plus au
large par l'influéce de cette humeur
qui s'imbibe dedans, & s'entretient
{>arson infusion dedans ce corps so-
ide cn forme d'vne nue poreuse, &
Î>arcjlleà cette eau qui surnage danS
'oeuf, c'est à dire l'ame de la cíquicLme substance que nous appelleronsauccboíinc raiíbn t'mftHSyfçrmentumjt*wV»««
,o/f»^pour estre la matière la plusnécessaire & la plus approchante d©la Pierre des Sages ; d'autant que «U
TÏO ZaToysond'Or.cette Sublimation il en prouient des
cendres,lesquelles proprcmét ( mais
fur tout moyennant l'asiistancc de
Dieu , íans la bonté duquel rien neréussira ) s'attribuent des limites &mesures du feu , esqu elles il est clos
cV cóme de remparts naturels enfer-
liié.Ripla en parle ainsi & du rneíme
sens que noUs:Pàis,dit il,vn feu dans
ron verre, c'est à dire dás la terre quile tient enferme. Cette briefueme-
àhode dont nous t'auons libérale-
ment instruict , me semble la pluscourte voye& lavraye Sublimation,
Philosophique , pour paruenir àla
perfection de ce grauc labeur, fort 4
propos comparé pour fa pureté &candeur admirable, au rnestier ordi-naire des femmes, c'est à dire, au la-
uoir, qui a cette propriété de rendre
infiniment blanc , ccquiparoissoitén efTectauparauátsale& plein d'or-
dur cs^corriine là suiuantc figure te le
LaToysoni'Ori ;íxtfera parfaictement cognoìstre.Maisencore premièrement te vtux-ie adri.
moncstcr que ic ne suis point seul
qui donne mcfínes cítccts ànostre
Ócuurc, qu'au mcsticr des femmes,
n'y ayant rien de si commun dâsles
meilleurs Authcurs que cette vrayesimilitude. Luduspueroruml'appcllejfàt££defemme& ie»d'enfantin ce que 1escn-fans remouillent & veautrentcnl'or-durc de leurs cxcrcmens, rcpreíeri-tant cette noirceur tirée des propresmixtions naturelles de nostte corpsminerai, fans autre opération d'arti-fice que de son feu chaud & humi-
de, digérant évaporant ; laquellenoirceur & putréfaction est. net-
toyée par la blancheur qui vient a-
pres y prendre place se faisant mai-son nette expurgeant de toute or-dure cette première couche impar-faite , de mcsrne que la^femme seicxjt d'vriçlexiue ^d'vneîcbirç cagi
tii LaToysoniOr.pour rendre à son enfant la netteté
requise a íón entière coníeruation.
Ztrtìcle Qnatrìtsmi.
LEdernier de nos articles aduer*
tic Jc lecteur que l'eau se doitdesor-
LaToysoniOr. njdésormais séparer & diuiser de la
terre, puis serejoindre & remettre
ensemble de nouueau, afin que ces
deux coìrps estroictémét vnis soiét
vn homogenee,si ferrez &allicz en-semble que la séparation ne s'en
puisse pi9faire: Telle doit estre aussi
î'intentiònde l'ouuricr, autrementson labeur vainement entrepris ne
prendroit iamais fin,ains demeurâttousiouts en mesme estât, ne laisserroitric à son Autheiif qu'vnregretplein d'ennuis d'estre serf d'igno-rance , n'ayant eu le pouuoir dere-duire son oeuurc cn l'vnion natu-relle d'vn seul corps composé dechoses différentes , desquelles né-cessairement s'est-on seruy à la con-struction de ce rare Edifice jneplusne moïs que le sage Architecte, quidressevn bastiment de diuerses ma-
tieres,auquel neátmoins tant de v&-rietez n'enfantent en i'idec o^mê ^"' "~ "' '" "" "
H .•"-,-
H4 L* Toysan <tOr.
seule & principale fin, qui est le ba-
stiment & vn tout assemblé de di-
ucrísesparties cstroitcmét vny dans
vn corps compassé de plusieurs in-strumens.
Ce quisepeut donc dire de no-
stre composition & des proportiôsqu'il y faut obscruer, est succincte-
mêt cópris en la brieue méthode deces quatre Articles precedcns, fans
s'alambiquer autremet l'csprit, ren-du confus & csgare' par les sentiers
entrelassez des vestiges ambigus,& des discours hyperboliques de
tant d'Autheurs qui n'en parlentqu'à tastons ; de forte qu'ils fonterrer les autrcsmòins aduiscz,íoubsle voile ignorant de mainte obscu-
rité, retenant cn ceruclle ceux quiíbnt altérez & qui seicttent à corpsperdu dans la fontaine fans cognoi-ftrelefóndsjsitostquele Soleil lui-
sant faict briller de ses rays quelque
LA ToysoniOr„ v«j
superficie j si que desia se promet-tât tout au moins des Monts dorez,
puis qu'il leur rid ainsi, ils trauaillent
âpres tous pantclans pour le penser
surprendre, & prendre la Lune aux
dents, dont ils se repentent tout à
loisir ôc du peu de prcuoyance de
leur bouillante témérité'.Odi papilles precocisingenij.La. patiéce viét
à fin de toutes choses , mesmesdés
plus arducs,lcsquclles font ordinai-
rement déplus de queste & de rc-
cerche, par ce que dìfjlcilia quapulchra.C'est pourquoy laTourbc dictj
Paticmmét & continuellement: les
autres, wc tetádeat.EtAugurel,
P«« patience enfìdellecompagne,
Toufìottrs tefuyw ,0* tousumrsRaccompagne.
ïï ij
.ntf^ La Toysonior.
Figure izi
DuGouuentetttentduFfH,
s A Prés tous ces Articles, nous a-XJL uons àtraictcr de la vraye ma-
tière de bien & méthodiquement
LA Toyson iOrl liy
gouuerner le feu: cn la proportion ejéPde ses dcgrcz,la cognoissanee du-
quel nous est si nécessaire, que fans
cette science toute nostre opcratioserendroit inutile: asseurez mesme-
mcntd'auoirchoiíy la réelle matiè-re & de íçauoir le moyen dé la se-
mer cn terre désirée, cela n'est rien,
puisque,
Qmmanque d"Vn manquede toute chose
Vno auulsonon déficitalter.
Vn seulporreaule "visagedifforme.
d'autant qu'on cípie de plus prés Icmoindre vice, qui suffit pour ternir& tenir toute k gloire en bride de
quelque homme geneteux, quròiine le loue de toutes fes vertus, qu'ils'est acquis par sesgraues mérites.C'est donc pourquoy.
L eSageinquisiteurnedoibtderien doubter^,
Btqmnçsçaìtpastwt3nefcaytl'oeuuregoufteri.Hii] ;
jjfc La Toysan (torl
Vn régime èxfeu parfaibT:'toeconomieiQ ui regleles erreurs dlme errante alchimie:
C'est lefdel ^gent quidisposedetout,
Etquiférmef^uflientlèjiege tusquáu bout:
Cep làsèulporte-clef denoftre Citadelle^
Quipourgarderson RoyfaiSl. bxtnesent'mellti.
Pontanus nous cn sçayt bien que
dire,quanddvne sienne Epistrc il
nous veut rendre sages a ses périls,( si les fautes d'autruy nous peuucntarrester,) qui par ce seul défaut s'es-
longnoit à perte de vcuëde sesdes
scíns,n'auançeànt non plus ion ceu-
urcen deux cens diuerses fois qu'ille recômençajattache ncantmoinssurbonne & deufe*matière, ques'ilir'eust.iamais rien faict. Cette igno-
. rance luy cousta-eher & de temps&dedelpens , quoy qu'il ne fustquetrop muny de belle patience requirseen ce labeur : mais le feu naturelnécessaire à ce beau corps, ne lar-dant de ses faucurs ^ il fut disgracié
. LaToysoniOrl hgide íà prospérité, autant de fois qu'ilvoulut persister en son premier ar~
rest, tant ce gouuerneur & perc defamille peut au timon réglé & auxressorts de ce riche vaisseau : Fort à
propos en pouuons nous donc icy
parler,&dcseouurir en peu demotsce qu'il nous en serapermis d'escri-re. Lors qu'vne chose s'appreste àla
chaleur, ce doibt estre de telle forte
qu'on n'y puisse recognoistre aucu-ne émotion perceptible,ains feule-ment vn changement de son ordre
naturel, comme ecluy qui côuicntau Soleil, auquel cette chaleur scdoibt du tout rapporter; qui est au*tant que si nous vous disions qu'v-nc chose terrestre & fans esprit, se
peut rendre animée par le moyentcftçnc chaleur naturelle & confor-me âcelle du Soleil & de la Lune,non exccífiue ny bruíìáte, ains seu-lement médiocre, & à rcígal d'm
H iiij
ïiô LaToysonâ'OK
corps bien tempéré. O r de quelles
quaîitcz font ces deux principauxastres célestes, Senior le ,demóíhe,
quand il dict que le Sblcïl,cst d'vne
chaleur modérée, & la Lune froide
& humide,mais commemoins par-faicte elle monte en haut aspirant à
son biê& empruntât de la plus no-
ble partie ce qui luy mâqúe^át qu'àla fiii elle paroist autant en force &c
en vertu, queceluyqui lesluyafa-
uorablementcómu'niqueeSjfi q u'ils
agissent puis aprcs csgallemenr sur
les corps de leurs célestes infiuéccs,&les r emplissent abondamment de
leurs douces lumières. Orcomme
la chaleur &l'humidité font les ge-nerations , & partant neceíiairesa
nostrc fin,disent tous les Autheurs,fut lesquels s'est asseuréFlamcl cn so
Sommaire Philosophiqíie.Car chaleur & humidité L
£fìnourritu.re entérite.
Zd Toyson iïOr. iz*De toutes chosesdecemonde'..'.
^4yanfyie,furcemefonde,Commeanimaux & Végétaux,Btsemblablement minéraux.
Chaleur debols & decharbon,
CeUneíeureflptistropbony!-
Cesont chosestrop ~\iolentesyEt nefòntpdffi nourrissantesQue cellequi du Soleu~ì>ient*jb.
Laquelle chaleur entretient,chacune chosecorporelle,Pour autant qu'elle efl naturelle.
Aussi les attachos nous si estroicte--
mentaumagi'sterc desAnciens,qucpar la renouation de ces deux mo-
yens , nous espérons faire sortir les
rayons tousbrillans denostrcbeau
Soleil,venant rafraischir son amou-reuse ardeur dans le sein argentin?desaLuneespuree , dont nous vo-
yons saillir mille petits soleils , c'està dire infinis, & qui sepeuuent fansfin multiplier -,or cela est la vrayePierre des Sages. '[
iiz La ToysaniOf.
L'cschelledes Philosophes fourmonter à la cognoissance de cette
gloire,descouurc entièrement queldoibt estrelefeu de nostre Magi-stcre,& de quelle mesure TAme des
Philosophes veut estreentretenue,
nousénproduirós comme en pas-sant quelques diuersitez d'opiniós:il est bié dict cn ce lieu fus nomme*,
quela chaleur ouïe feu requis àcet
ouurage, est compris cn vne forme
vndquc , mais c'est trop succincte-ment dire cc qui en est, ^«»»&*•«*«eJfc
hhoto,obscurusfio.
Qwind mon discours trop courtsertla briej'uete3te ~viens& deuiensserf detoute obscurité.
Nousnous cfclaircirons de cc dou-
fc>te,&dirons maintenant que quel-
ques vns de la Tourbe, veulent quela Chaleur du premier appareil ou
du premier régime, se doiue aucu-
nement rapporter ! la Chaleur de
La Toysand'Orl ïïf
quelque poulie couuante : autres la
veulent deuoir estre semblable à la
Chaleur du corps humain,& telle
que la parfaicte coction ou dige-stion des viandes enuoyees àl'esto-
machla désire , pour conuertir en
substance du corps & cn nature ali-
mentée, la qualité &: quantité né-
cessaire des choses nourrissantes:
d'autres encolla veulent rendre es-
galle à la chaleur du Soleil, qui lelo
les objects produit des contraires
I effccts,quoy qu'im muablc cn fa na-I ture , ainsi que faict nostre Pierre
susdicte, qui sans aucúe o p eratio se
pcutparachcucr,changeât son pre-mier estre & se laissant mourir pourreuiure , àtaide de celuy quiluy acauséla mort; pour ce que le feu des
Philosophes retient les efTects du
/ Scorpion qui porte la mort&la vie,tuât par son venim celuy auquel lúymcínie appliqué sur la playc donne
ïi4 La Toyson£ Or.
le dyctame de guarison. Lefeútropviolentruine ce qu'il rencontre , le
médiocre raffraischist, & dissipe in-
sensiblement ce qu'il veut entrete-nir Screleucr de son humidité. Ainsi
IcdictCalld, minor ignis omnia terìt.
C'est le moyen d'espérer vne loiia-ble fin dés le commencement du la-
beur entrepris,que de luy donner lachaleur téperee, laquelle fans brus-ler p enetresi viuement iusques dansles entrailles de ce corps massif qu'clle amollit fa dureté & le faict ployerà toutes sesvolontez, comme l'eau
qui caue à la longue & par la conti-nue de fa patience les plus fermes
Rochers, çe qu'elle ne feroit iamaisàforceouuerte. La matière altérée&c posément eschauffee ne retient
plus son lustre qu'en puissance, &
changeant son beau teinct , elle secouure d'vn voile obscur infinimét
noir, qui la rend comme lepreuse&
La Toyson£ Or. ri5
pourrie par tout lc corps : aussi la
Fontaine des Amoureux rappel-le elle lors, Ormescl&Plomb des
Philosophes.Quantum mutatus ab illo.
On le cognoifl plus enfa deformtte.
Mais le temps ameine-tout, difíï|reau z. changement les ténèbres om-
brageuses , & retire en fa saison son
corps attedié des cachos noirs de fi
longue prison, luy redonnant vnc
nouúellcforme affranchie poureccoup de cette pourriture,de laquel-le nettoyé' il reprend plus luiíànt
qu'il n'estoit, l'agreable face de son
enbonpoinct.
Et íf"V» More parfaiEl il deuient Cygneblanc. ~ry "
La vraye chaleur requise àces ef-fects ne doit estre ny plus ny moinsardente que celle du Soleil, c'est à
dire médiocre & tcmperce,poùr cc
J46 La ToysonÀOf.
que le feu lent est espérance de ía»
lut, & parfaicttoutes choses ,dict laTourbe : mais cetre Chaleur néces-saire êsprincipes altcràtifs de nostre
operatió est au Signe des Iuméaux,& quâdles couleurs font venues aublanc la multiplication doibt paroi-stre , iuíques à ccqu'vne parfaicteíìccité secognoistè à laPicrre. Or ne
peut on mieux iuger si cc signe dé-bonnaire y domine , que quandprincipalement la chaleur de nostrefeu n'est en rien différente de celledu Soleil, car c'est ceste la qui y estfur toute autre requise, pour la gra-de fy m patie qu'il y aentre lesd eux,cotraircs en eux meímes & sechan-
geât selon les signes plus violés ou
plus doux quilesgouucrnent,natu«rcllcmét toutefois ôc fans aucun ar-tifice. Mais si tost que la Pierre estdesséchée & sepeut réduire en pou-dre, le feuiusques icy médiocre &
Xrf Toysond'Or. a 1*7
îemperé doibt rcprcndreses forces
&plus ardcmmét agir íutçc corps,à ce que par son ardeur augmentéeil luy puisse faire changer d'habit, 8e
muersàrobcbiâchc envnc déplushaute couleur plus voyante & plusvermeille, qui font les liurees ordi-
naircs& les riches vestemens de no--
stre grand Roy, deliuré delaprisondas laquelle si long temps il s'estoic
veu serré & en grande souffrance,
parla diligente p oursuitte de son ri-delle gouucrneut qui l'en retira. Le
dernier degré de là chaleur íesttel
que celuy qui règne foubzle Signeardent du Lion plus eselatant & fu-rib ond que tous les autres, car c'estlors que le Soleil est le plus vehe-mêt cn son plus haut degré de cha-leur & qu'il est efleué en la plus hau-te dignité de son céleste domicile.
V oila suffisammét traicté,pour labriefucté que nous recherchons do
- 2$ La Toysan £Óf.
nostre Institution Philosophique«du moyen qu'il faut tenir & estrqi-ctcmenttfbsemer au gouuerncmétdu feu des Philosophes,fans lequeltu trauailleras en vain, quiconquefois qui voudras essayer la derniere
piece, pour remporter la meilleure
.perfection de cet ceuure : il te doibt
neantmoinssuffire de ce que noust'en auons dict,plus clairement queíì le discours estoit enueloppé de
plus longues paroles yCitu m'entensie t'en deseouure assez,à la patte on
cognoist le lion,&l'ouurier à son
ouuragc.
Des
La toyson <fÒr. iz?
~&£S COVLEVRS NECESS^fi
r es qui se demonstrenien laprepara-iionde cette Pierre.
Lusieurs Áutheursde nostre labeur sesemblent contredi-re & çlestruirc l'vnl'autre en la diuersi-tc'dc leurs opinioSi
&quincsonderòitdepresleur co-
mùne intention, où si les plus sça-uàns he prcuoyoient des mieux à
quel dessein cette variété , ils pour-roient bien long-temps suer a tirer
vne essence d'esprit de leurs subtili-
tez,tantl'escorcenoueuse de leurseserits doubteux est forte à esmon-deren toutes ses parties>& princi-palement lors qu'ils veulent traicterdes couleurs de nostre O cuure,des-
qucllcs succinctement nous dirons
quelq-chose:n'ayant pas toutefois
entrepris de les déduire toutes , &l
-' ';. ^—r ~W~~~';-~
JJO LaTòysoniïÓrlretirer de leurs cachotsl'vne âpresl'autre pour les mettre cn lumière,ains feulemet nous croyronsnousestre assez desgagez de nos pro-?rhesscSjsinous en tirons des plus ap-parentes & qui retiennent les autres
p our s'en scruir légèrement aux af-faires de simple conséquence en
leurgouuernemét, pour fonderiesecret de ces testes plus meures &
qui conduisent entièrement l'oeco-nomic &l'estat important de leur
Seigneur, par l'intclligéce desquel-les nous cognoistrons asseurementcc qui est mcíme reseruc au cabinetle plus íacré & plus intérieur d'vn
Roy si preuoyarit pour nous en ser-uir ail besoin , fans rechercher desmoindres offices de íàCour,la char-
ge & les qualitez qu'y péuuent ob-tenir les officiers des moyen escou-
leurs. Miraldus i'vn de ceux de Ja
Tourbe desPhilosophes, dict fur
La Toysan<sOrï ijihostie propos, ayant cticeste que-stion collige' íc consentement de
tous les autres bons Autheurs,qu©nostre Corps Métallique noircit ~j-deux fois , blanchit deux fois , ôc
rOÏÎgit aussideux fois , bh nio-rescit,bis
J,aïbescitybis«ífce/cìr,quilontles perma-• nétes & principales couleurs j châ-
geant à mesure de lá chaleur plusou moindre : car il est tres-certain.
qu'on y cn recognoistvncjnfinitc" d autres,mais pour ce qu'elles luy
; sont accidcntelles,nous ne les mét-ros pas enligne de coptc,de peur débrouiller les ceruelles legeres aussibien que le papier , & que tant dé
•couleurs que vous vous pourriezimaginer, dépendent entièrementdécès ttòiscy dessus spécifiées , &îcùrenhent enfinsurlà Symmctric,proportiònneéde ì'vné de nos sou-
uèrâinés.EtnfeíJ passés fâjsonque;lesAúthcurs par Yuìf^kmó de qùcl-
Ijl La Toysonétoit
que J&iricVAntousiasme racourcis-scnt cette diucrsité au nombre ter-naire mystique & deïsié ou s'abou-,tit le terme glorieux dé toute félici-te. Entre ces trois pourtant (pourne te rie celer de nostre bricfueM c-
thodc)qui soties principales &per-manétes du Roy terrestre Scrnetal'-
lique des philosophes,no*éí? pour-rons bié discerner quelques autresdifférentes & entremestecs,lcsqucl«les neantmoins nous taisons indu-
strieusernent & de faict délibéré,
pOUÍ n'estr eque couleurs imparfai-tes & non de telle nature & coníl-ftenec qu elles soient digncs,atteri-dumesmement nostrecópendicu-sc intention , dlestre mises au rangde nos trois permanentes , noir,blanc, &rouge, pour les nommerselon léurrang,lesquelles absolu-
meiïî: & immédiatement compren-nent toutes les accidentelles qui y
La Toysonétotí ÎJJ ^
puissent arriuenpartât n'est il autre-métbesoin d'en cscrirc autre chose,sino que pour le contentement des
plus eut icux,n09pro duisiôs les eau-lés qui nous pemient honnestémétmouuoir à passer soubs silence lenombre gênerai de celles qui pa-f oissent ics vncs succcstìuement auxautres entre les principales susmen-tionnées , pource que leurs effectsfont de si peu d'cffecì:, àheígardaumoins des permanentes (nostre ceu-tirc naturelle n'agissant rien en vain)& leurs couleurs si peu apparaissan-tes , que s'escoulâtcomme insensi-blcmét 6c quasi hors de v euë, nousles laissons plus soudainemét quel-les mefmes n enous quittent, car el-
léSiS*y arrestent dyne desmarchc íî
legere, que l'ombre a péíftc de leursubstácc seulcmét n y paróist,qu'el-les ne s'cfuan^) uifíet àussitost dâsle
~: vaisseaud'yn jpás e%al àl'ineôstáee;
134 Ld Toysan,£ Or. yC'est pourquoy de s?arreìter pluslong temps à discourir de chafqucespèce & de leur propriété particu-lière , ce seroit n'auoir autre chosea faire yòç prendre l'incertain pourla chose certaine , car de toutes cescouleurs qui viennent à pas tardifs&àuectantde lcntitude qu'on ne
lespeutayíement discerner , nous
n'y voulós asseoir nostre plumc,at»téntiuc à des desseins plus releués,ains seulement fur quelqu'vne iau-ïiastrèSSd de légère couleur , mais
qúj retire apeu prés fur la blanche ur
parfaicte deuarit la derniere rou-
geur, pour cc que celle la demeureassezlong temps visible cn la matie-
re,la comparant à la legeretc des au-
tres, & pour cette raison les Philo-
sophes luy font ils tenir place demesine principauté qu'aux autres,latenant au rang des couleurs neces-toes j non pas,difîe, qu'elle sarre-
Ld Toyson £ Or. 155stc dans le vaisseau si longuement<ç|ueles trois, qui y demeurent per-manentes en la matière l'espace de
quarante iours chacune, mais poùrautant qu'âpres cesautres la, elle s'ytient le plus: lesquelles on a compa-rées aux 4. Elcmens quiinfluent&dominent fur les corps autanihu-
mainj; que minéraux ; la noirceur àla Terre qui est Ic plomb des Phi- '
;••'losophes & la base ferme pour as-
, seurcrlcfaix des áutres,la blâchcur à
í èáu, qui sert de sperme àla femmedu Ciel pour la génération i la iau-
;', nastre à l'âir, qui est le père de la vie;& la rougeur au feu qui est la fin de
l'ceuure & sa derniere perfection.La nòïrc qui s'apparoit deux fois
aussibié que la rouge, est beaucoupcn crédit entre les plus fameux,pource qu elle porte la clef pour ouurirla porte à qui bon luy semble des
couleurs,ayantynfáu qui iuy àdmi-4 Iiiij
.%$$'• ld Toysan£ôf>riistrè toutes sesnécessitez & de quifeule elle réleue aussi, tenant les au-tres soubssaloy, car sâqs réelle onne peut espérer aucun heureux ef-fectdé toute l'cntrcprise : son hu-
meur n'est pas si farouche ny si durà plier que la rougeur, ains beau-
coup pi9maniable & ayséà traicter,
ne demande pour tous mets qu'v-jie douce chaleur qui puisse rairel'òuuerturc duleuain corrompu,selaistat vain ère àla patiece& àfíiumi-lité piuftost qu'à la rigueur & à laviolence d'vnrudegouuerheur quidíssìperoittoutau lieu de 1amen-der. Senior scruat de Ioy àplusieursbons Autheurs qui tous approuuet^volonté fur le poinct que nous
traictons^s'açcorde à riostfe aduis,
quád ilremôstrc en ses escrits , que|a parfâictedeçoctio dela matière sedoibt entretenir drvnç: chaleur tem-
pérée çanr que leçoibcaiàpourry se
LdToyfònd'ÔK'
137
sb1%euanouy & ayt cède son rang a,vne autre teinture. Puis donc quec'est le feu (*au rapport delaCom^
plainte de Nature parlant ainsi : Lç
feu est noble & fur tous maistre, Ecest cause de faire naistre, Par fa cha-
leur &doner vie&c.)qui tiet la main
àroeuure&le dispose k son plaisir,comme vn fidclle Truchement de
qui l'çeuure préd langué du chemin
qu'il luy faut asscurcmét tenir :ie ne
m'estonne plussiles docteurs de la
grande Tourbe ontannOncé parla.doctrine de Lucas vn de leurs asso+
ciez,qu'ils font grande estime de?
i'omiriér qui çognoist le feu & lesfaisons de le violéter. [ Gardez vous
bien, dict il, d'vnfeuquisoitÈropfort pour vn commençemêt.] Quefideuant le temps, il est trop violet& hòrsdéses mesures,Ubruilcrace
quUdeuroit pourrir, principc de la
yic , & la peine inutile ne nous rap»
3}3 Ld Toysand'Or.
pprtero.it qu'vnextrême regret cô-
fus&deíplaisir indicible d'vn salairevainement attendu par vne voyc il-licitedc violence, cause de rebellio& d'opiniastreté. C'est ce que dict
fort à propos Marie Prophète. [Lefeu fort, garde de faire la conion-
-ction] & la vraye dissolution de lanature. Et en autre lieu elle dict en-cor: [Le fcìi fort, teinct le blanc cn
rouge depauotchâpestre. Aquoys'accorde le Treuisan quand il dict,
que le feu doux & tempéré parfaictroeuurcjáu lieu que le violent le de-itruict.Sidòncen toutes choses lafin de toute, entreprise est considé-rable dés son commencement, encette cy principalement se doibt-on rendre plus attentif, par ce queíî tu ne fcays la reigle de ton féu,cn
ehasque saiíon,qúi est le plus grandheurclc tes pretensions & qui mei-ne entièrement l'ccuure 4 sep erse-
La Toysond'Or. ïj$ction, c'est faict de ton labeur, caren la còghoïssancc de Tordre descouleurs cosiste tout lepoinctd'v-
'
ne graue Sciéce & de iarbrc d'Hcr-
mesjíeló les Philosophes qui nousenchantétsisouuét cette diuinelé--
ÇOn. ^íesnojbrumfibenescisysùfficiettibitnercurius & ignis.
Le noir efl lepremier quifaiElhreche aultaif-seau.
Le blanc lesuyt depréshumide corne"V»eeau,
\Et lerouge encouleur tient la derniere pláeèì
Baldc en la Tourbe parlant des
mefmcs couleurs que nous deuons
cstroictcmcnt obseruer, nous ad->
uertit de cuire nostre compositioniuiqucsàcequenouslavoyons de-
uenir blanche,laquelle apres il faut
esteindre dans du vinaigre , par le-
quel il entend l'eau mercuriale de la
matière qui est le feu & l'eau philo-fbphale. Et aquaestignheomburenssidem
*4<> £<* Toyson'£Orí
ww^tí^íww^fíjciisétîe grand Roíàire
& la Tourbe :^1ua nostrafortior estigné•quiafacit decorporeaurimerum^iritum^quod
igntsfacerenonpàtest?di& encore Geber
à mcsmc fin. Il faut sçauoir aussisé-
parer le noird'auec le blanc, car la
blâchcur est vn signe approchât de
la fixatiô. Or ne les peut on mieux
distinguer que par vn feu deCalci-*nation , puis que fans l'addition ôc
multiplication de la chaleur fur la
clpuce temperie de cellequiapre-cedé& dominé fur la noirceur dy-ne corruption , la diuision de nos
dcgrezcje couleur ne se peut ayse-ment faire.Ce qu'ayant en fin obte-tíu par Vindustric d'yn tel feu, il no*
f reste vn gros de terre,que plusieursontappcllépcredela matière , en
,forme d'vne terre noire & ru4e,jju'ils nommentlcurSarurne,TV«wM
0rosèm0t nìgíam^vnc terre lépreuse,poiirrie^&noirc, que quelques au-
L*Toysm£ór'. Ufctres appellét le monde infcrieur^a-
quelíe ne sepeur plus méfier aucc la
purc&rsubtile matière de cette Picr»rc , car il faut séparer du subtil le
gros, & du rare l'espoisjcc qui sefaitcn descuisant sansy toucher ny desmains ny des pieds, pour ce que^magnumsemetìpsumsoluit, sesépareôcdiui-sedc soy mcsme, disent RaymondLulle & le fteuisan: L'Hortulan sutla tabled'csmeraudedictlcmcsme,
[Tu separeras>c'està dire dissoudrascar la dissolution est la separatio des
parties,] & qui sçayt sart de dissou-
drc,ìl est parucnuausecretjselóRa-sis.Or c'est là le refrain que no 9chá-
tentians cessetops les bons Philo-
sophes , lors qu'ils nous aduisentíîsouuét que léíougc & le blanc doi-
uent estre retirez du noir, & lors en
luy ne trouue on plus rien de sur-abondant ayát resigné foute íà for-ce aux susdictes couleurs, & á'eJfc
tfi LaToysan£Or.
Î>lùsáussifubicct à diminution,ains
ctoùt par âpres serend conformeau rouge tretparfaict i & c'est pour-quoy lé veulent ils tirer à force &véhémence de feu , au dire mesmede la plus faine part des doctes delaTourbe.Lors que les couleurs,di-sentils,vicnnent de plus en plus à semuer & altérer , le féu sedoibt plusViolemment augmenter qu'au pa-râuant fans craindre désormais qu'ilpuisse rien gaster, car la matière s'af-fermit fur le blanc,au temps duquell'amc se ioinct inséparablement a-
)Uecle corps,& les esprits descendusdu Ciel cn cette terre ne s'en depar-
'-
tcntplus. Ainsi nous le certifientles paróllcs du Philosophe Lucas.
[Quand nostre Magnésie , dict il,, s'est transmuée au blanc, elle appel-
lelcsesprits àsoy quilauoientdé-laissée , desquels elle ne se sépare
plus.] £e Maistrc des Philosophes
La Toyson£ Or. HÏ
jbíermes passeplùs,outre,& dit qu'iln'est ia nécessaire de parachcucr la
Magnésie blanchc,iuíques à cc quetoutes ses couleurs soient accom-
plies , lesquelles sesous-diuisent en
quattre diuerses caux,c'est àsçauoirde Tvne à deux & trois à vne,la der-niere desquelles parties conuientàla chaleur , ctstès trois autres à l'hu-miditc.
Retiens aussi pour asseuré queles eaux susdites font les poids des
Philosophes,, &cesmesmés poids,sont les couleurs de la matière,&lcstrois couleurs principales sont lestrois feux des Philosophes-, naturel,non naturel & contre Nature.
La comparaison que font les A-matcurs de la sciéce,dc nostre Ocu-
ure,à la vigne,n'est point trop horsde propos, ic la proposeray succin-ctement pour n'ennuyer' le Lecteurbeneuole.Ilfaut sçauoiíqueleSar-J
Ì44 LaTèysonèòrlmet ôulà vjgnequi en cstlc su'Cj6ttomme la couleur blâchc de la ma-
tière , sera tiré' hors de fa quinte es-sence ámais ion vin seraparàchcuéau troisiesinc degré selon la vrayé
proportion, car il s augmente en ladécoction & seforme cn là pulueri-saîion , qui sont les seuls moyens
pour comprendre cn soy le com-mencement & la fin de cette pépi-nière naturelle. C'est pOurquoy au*cuns de nos docteurs nous ontlais-
^sê par escrit, que le Cuiurc Philoso-
i*phal sera du tout parfaict en septjours, par lesquels nous entendonsles sept couleurs métalliques, dontla rougeur parfaicteest la derniere jd'autres neluy prolongent son ter-me de perfection plus aduant quedequattre ioufs, qui se peuucntrapporter aux quattre couleurs prí-cipalcs que plusieurs luy attribuent
seuleniét, Sçdesquelles principale-ment;
Là toysond'Or. .14$niêtìt ckpend toutel'Oeuiirc-, d'au-tres ne luy donnent que trois iours,
qui font termes attribuez aux trois
plus fortes & plus nécessaires cou-leurs permanentes en la matière -9&c
quelques autres encor moins espar-gnans le temps & le liurans abon-ne mesure, luy asseurent charitable-ment yn an entier pour se rendrehors de turcilé -}&pouuoir absolu-ment âpres vserdetous íes droicts^fans autre gouùerneur que de fa dis-cretio capable d'entretenir vn mode
çlc sesbiens faicts & liberalitez : Çeterme d'an pour sortir hors de page,sepeut encor accómoder aux qua-tre faisons de l'annec , cVaux quatreelemés,qui n'ont paspeudedroictfur nostre matière. Aquoy serend
dutoutcoformcleiugemcnt qu'enfaict ÀlphidiuSjsuiuidc plusieurs au-tres de la mesmesociété, iugeant lafin de l'ceuure par la fin des quatre
K
14.6 La Toyson£or.
temps dci anncc,au printcmps,àl'c-'sté, á l'auto mne & à l'hy uer, p ourcc
que derechef lan est composé des
quarte íaisos: Plusieurs autres l'abrc-
gent en vn iour , qui est le tempsde la décoction parfaite, métapho-
riquement parlant, car vn an philo-
sophai est tout le temps presiny de
la dccoctio, qui en vnc semainc,quicn vn mois. Arnauld,Raymond,Gc-ber , l'Hortulain & Augurel parlâtde trois ans,par ce que chaíque cou-leurcst coprise pourvn an. Toutes
lesquelles diucrsitez serapportent àvn mesme but & à vn mesme sens,
parla doctrine,expericnce & dexté-rité des plus capables qui la sçauent „mais qui recellét tousiours en leur ar-riére cabinet le tempSjlesnoms &lamaticre:cc que ne peuucntpas com-
prendre les ignorans, ausquels sage-ment parce moyen les Sages inter-disent la vénérable entrée de leurs
LaToyson£Or'. *47Escholes mystérieuses, comme Pla-ton defcndoit absolument la com-munication de son éloquence diui-
nc, à ceux qui n'auoicntla cognois-sancc des Mathématiques. Pratiqueestroictement obseruee des Philo-
sophes en l'administration de leurceuurc pénible, ne la communiquâtpar leurs ambiguitez qu'à la capacitédes fils de la Scicncc,& àla sonde di~
ligéte des esprits rcleuez & cntédusen telles choses : que s'ils ne sont pastcls,iU ne s'en doiucnt point mcstcr,ains plustost s'cstoigncr du sucil decette portefascheuse pour eux, de
peur d'y chopper trop lourdement& donner du nez enterre.
Proculhincrfrocnleste prophanì.
Kij
§4$ LaToysoníOr.VS^LJf PROPRIETE' DÉ TOVz
te ïoeuure &• deTentière prépara-tion dela Pierre.
Traifté Sixìesme.
A Calcinatiô ou de-albatió entre les Phi-
losophes tiendra lë
rang qu'vn bon pè-re de famille faict cn
vne lignée , à laquelle il pouruoitdé sesnécessitez, aussi luy font ils te-
nir le premier degré de son O éco-nomie dés le commencement de
l'eeuurc,&Iuy cotinuantle principalhonneur de cette charge fur i'entic-readministratio de nosmctaux,ius-
ques à cc que par fa discrétion pre-uoyante, son vicc-gouuerncuresta-bli pour les rager chacun en son dc-
uoir, les ait reduits à la fin honora-ble de leur perfection. Or ayant icyiubicct de ttaicter dccettcDealba-
La Toyson£òr. í/frtio &Ie loisir d'en dire quelque cho-
sc,il no'faut remarquer que les Phi-
losophes en establistcnt de trois fa-
ços, dont les deux premières appar-tiennent au corps, la troisicsme a l'e-
íprit. La première est encor vne prc-paratio de l'humiditc froide qui pre-serue le bois des iniures du f cu,qu ils
appellent leur Saturne, par ce queSaturne faict la cogclation des sper-mes : & de celle préparation deue-ment faicte, nous conceuons cn la-me le bon succès d'vn heureux co-mencement. La seconde est vne hu-
midité'grasse qui rend lé bois susce-
ptible du feu, & cobustiblc,laqueUeon dict estre Thuilc visqueuse des
Philosophes, & qui vient âpres la
corruptiomor cette huile la est celle
qui donne la teinture, & le premiéitmenstrue philosophai Ôcleur pre-mier vaisseau. Maisla troisiesme est
corome yne incinération de terre_.-, _ _^ ii|
î$o. La Toyson£orl
seichc,qui est au blanc,douee d'vnc
pUre,vraye,fixc & subtile humidité,qui ne rend aucune flamme, ne lais-sant neantmoins de se former vn
corps clair,transparét,luisant, & dia-
phane cómc vn verrc,qui est la pure& parfaicte blanchcur,& la margue-rite des Philosophcs,& leur Or blâc,& la moitié de l'ceuure : aussi que laCalcination ne leur est autre chose
que purement blanchir. Quandodeal-
hatumfuerit aurum^postdenizrationem eiwsjno.-minaturaurum noíìrum, ffrcalx nof^ra,^ ma-
gnefìa nopra^ aqua perfndnensy ài ct sub tile-
ment Moricri.Tôila dOnc la maniè-re de calciner selon les philosophes,parlé moyen d*vnc eau permanenteou d'vn vinaigre fort qui est la quin-tessence de la matière &i'amede laPierre. Mais notons cn passant queles métaux participent tous de cette
humiditéradicalcjlaquellc n'est rien
qu'vn commencement de toutes
choses mollcsiaufli est-ce pourquoi
La Toysan£0r. - 151tient on asseurémentla Calcinatión
des Philosophes,n'estreautrc chose
que la blancheur, & là purgation ècla restauration de la chaleur naturel-
lc:ou vn indice parfait, deuoyemét,disturbation &expulsion d el'humi-
dité superflue,& vne attractio d'vnc
ighec humidité, qui est cette blan-
cheur pure que nous nommons
Soulphre interne des philosophes,
séparant le soulphre accidentai &sur-
perfluquiest la corruption 7autre-
ment vne douce liqueur,dc laquelleprouiennent la substance animée de
nostre Ocuure, la quintessence sou-
ucrainc detoutboheuri lemeilicur
esprit & la vie, desquelles est tirée la
parfaicte rougeur, &rheureuscfin
dcl'Ocuure. Or cette liqueur se fait
ordinairement aucc l'eau desPhilo-
sophcs,qui est proprement la subli-
mation ou resolution des Cages, ou
l'cxaltatia &la blancheur,& leur eau''""J " '"
*r «-•..-
K mj
$£*-• La Toyson£wí
permanefttc.-mais de telle forée par^ticuliere, qu'elle change bien tost ladure siccité en vn souple Ôcmania-
ble amollissement, tirant dehors la
quintessence, qui est la Pierre admi-rable des Sages, & le M creure vege-?tal qui sépare & conioinct les Ele-
mens. Ce quiarriue principalementá^causeque la partie que la violencedii feu a consommée & compriméeensemble est deuenue, subtile par l'e-
íprir,qui est vne eau resoluante & v-ne humidité des corps corrompusauec vne chaleur amassée &annexeeauec l'efprit & radicale humeuritou-sesIcfquesscs cho sesfont vne racinede tous les Elernés Philosophiques,lesquels il faut refaire denouueaua-
pres la corruption, qui sont cesqua-tre couleurs parfaictes, dontlatou-
gc est la derniere.
Etpitiftecomientparbonfins,;
séparer les quattreElmars,
LdtoysonSor. ïjj:.>Lesquestomnouueaux.tuferas,Et puis enoeuurelesmettras.
dict sagcmét la Fontaine des Amou»réux de Science. Orla sublimâtiorí
scnomme vne vapeurterricnne plusgrossière, mais fubtillcment faite crivne humidité d'eau & instammatio
ou humidité del'air,aucc chaleur de.feu bien tempéré , laquelle chaleur
cause absolument la mutatiô Òcchá*
gement nécessaires des Eleuicns ; &
quiconque sçait cette mutuelle con-
uersiondesvns aux autres, celuy laest asscurément dans la parfaicte vo-
ye , cn laquelle il trouuera ce qu'il yTcherche dans la quintessence espuí-.scédes Elcmcns entiers, &nerete-nans plus de leurs immundicitez su-
perflues & sales ordures. Or cette
quintessence est vne humidité ope*ïatiuc d'excellente nature , laqucllçdòhne lustre à tous les quattreElc-ínens í^ns çstre comprimée ,les tr|%
154 La Toyson£ Or.
muans en fà propre nature de quin-tessence , & cela s'appelle l'ame dumonde comprise entoures choses,
que nous nommons auífi les Feudes
Philosophes. C'est encor la vraye fi-xation de laquelle parle Gcbcr. Rie,dit-il, ne deuiendra ferme, soit qu'ilreçoiue quelque lumière, ou deuiê-névnc belle & pénétrante substan-
ce, car delà viét le soulphre des Phi-
losophes, & la cèdre qui cn est tirée,fans la Lune qui est toute lamaistrise
Sídetrcs-grandeffect , car en icellcsecon fer ue vne eau de métaux , la-
quelle sercsiouyt au corps qu'elle a-nime & rend viuant : cc qui est vnemixtion de blanche & rouge teintu-
re, & vn esprit figurant, car la Lunecotient obscurément en soy la tein-ture duSoleiI,qu'elIe produit en for-me de soulphre rouge sur la fin dcladécoction ,1e tout par le moyen delame du monde & le feu des Philo-
LaToysan£0y. 155sophcs qui faict tout de soy mesme.PJuíìeurs noirceurs &corruptions se
trouuent encor cn cette ablution,
par le feu chaud qui purifie toutes
choíes,& blanchit les choses noires,
lesquelles vnes fois amorties & re-duictesà néant,rendent en meímc
temps la.vie à la matière, en laquelleon cognoist vne pure &entierc cha-leur entremcílee d'vne douce humi-dité des métaux, desquels la matièreteincte reçoit force & vigueur.
La putréfaction tant desirce detous les PhilosopheSjCommcrAmcpremière de leur meilleure estude,fera parfaicte & accomplie, lors quemanifestement elle serabrisce& dc-struitc de fa première forme&d' vne
couleurnoitc,quideuicn.t blancheattirât Ic secret cn dehors par lacor-
ruptio, car cc qui estoit cache aupa-rauant icclle se monstre en cuideceÒc;se rachepte de la mort, tant on
156 Ld Toyson£ Or.donne de pouuoir sur nostre ouura-
gcà l'esscncc noire du soulphre des
Philosophes. C'est aussicc que dictArnauld de Villcneufuccn son Ro-saÌrc:H»Míí opemperfefiio, est nature permumtatia. se tout ne consistant qu'en la.
coucrsion de diuerses naturcs.Ray-mondenla Théorie de son Testa-ment cn est de mesme aduis [ Larr,
dict-il, de nostre magisterc depenctde la corruption. ] Etdifsoluimm,zd'ioustcil encore ycumputrefa6iionibm.Et-cn vn autre cndroict,il dict que qui-conque sçaytic moyen de pouuoirdestruire, c'est à dire , dissoudrel'or,il est paruenu iusqu au sccrct.Et,no-ftre pierre, poursuit-il tousiouts, nesetrouuciamais que dans le ventrede la corruption. Lapa noster nmquaníinuenitur nist in 1/entre corruptionum. La
Tourbe des Philosophes y contri-
bué aussi ces mcfmcs par o Iles. [ La
pourriture, disent ils, est le premier
La Toyson £Orl î$7
ascendant&la plus belle esperâce de
toute l'cèuure, laquelle descouurc &
met en veuë le plus haut mystère de
cette opération.] Qui est principale-ment vne certaine distinction &
vraye conuersion des Elcmens,
En leur essencetfr premièrematière,D*où secollige &peut yò,ir soemrc entière*
C'cstde cc changement duquelnous aduertissent si souucnt ceuxde cette docte Tourbe apres tantd'autres ancics. [Change les Elemés,& ce qui est humide fais le deuenirsec & ferme.] Lesquels passasencor
plus outre, asseurent que la matière& cc qui endepend est, comme ilfaut preparec, lors que le tout est
/" deùcmét pulucmé& ne faict qu'vncorps ensemble j qui pour cet effectaussiest fort à propos nommé Con»
-f ionction des philosophes.Considc-rc donc encore vne fois que la Cai-cination sefaict cn vain, si quelque
158 La Toyson£0r.
poudre n'en est tirée dehors, la-
quelle est l'eau des Philosophes, di-
cte Cendre d'Hermès ou pouldrede Mercure, selon mesine que nousle monstre Augurcl cn ces termes.
LyEau que i'entends extérieurement,
, D'~)>nepouldre a ïefpece proprement.^
La décoction est aussivne des prin-cipallcs êc nécessaires parties quedoiuent rechercher ceux qui sça-
uentcmploicrla fleur de leur meil-
leure vacatió sur les essaysde nostre
magistere. Albert lc grand est biende cet aduis entre les autres Philoso-
phesqui n'é font pas moins d'estat,mais puis qu'il s'est le premier pré-senté dcuâtmesycuXji'cnrapportc-ray les párolles. De tous les Arts,dictil,mcsme des plus parfaits, nous
h'ensçauonspasvnquidc plus présimite la naturc,quc celuy des Alchi-mistes , à cause de la décoction &
La Toyson£Or. 159formation qui secuisent cn vne eau
rougc& ignec des métaux,tirans de
prés les viues quaîitcz du Soleil &tant soit peu de la nature ;aussi est- ce
vne assation & cómuncdissolutiondes Philosophes, dontl'humiditése
consommera peu à peu aucc le. fcu*H~clair:mais il faut bien prendre garde,que l'csprit qui est ainsi aride &c des-íciché du corps,ou ne correspondraplus audit corps, ou bien il ne seraencor assezdu tout espuré & parfait.
La Distillation des Philosophes,autrement appclléc Clarification,
apporte vngrandaduanccmcntàîaconclusion de nostre ouuragc,qucnous disons estre vne certaine puri-ficatió de quelque matière aucc vnehumidité radicale , lesquelles ióin-ctes font espérer aux Sages vne findesirce de toutel'oeuurc ; moyennâtcette coagulation, l'alliahce parfai-cte sesàict & la conception du foui-
Î<6C* Ld Toyson£Ôf. ,
phrenoti vulgal , & Corbeau Où
du Faucon d'Hcrmes,qui se tient
tousiours,(dict-il,auec leTrcuilan)au bout des montagnes * c'est a.dire,fur la superficie du mctal, quand ilest Sfiritui niger non lirens , l'esprit noir St
non brustant^criantsans cesse:le íuisleblâc du noir & le rouge cJuCitrin.La rencontre que í ay faict d'vn bel
Enigme fur cet Oyscau>me l'a faictrecueillir le trouuant assezsortablc ànostre subiect, cn mémoire duquelil a esté doctement cóposé; puis quela curiosité modeste de nostre ceu*tirc mystique y est comprise ,i'en fc-
ray libéralement part a la souuenan-cc & au mérite du lecteur bcneuolc*
Enigme»
f habite dans lesmons, &parmy la planure*Père deuant quefils ì ay mamere engendré, .
Et ma mèrefans pèreensesflancs ma porté,SansauoirnU- besoina aucunenourriture.
Hermaphrodite sua £l>ne &* £ autre nature,
Dupluè
La Toysan'd'or. \6i
Du plusfort le "vainqueur, du momdre surmontés
Etnese trame rien dessousle Cìell/outê,
Des beau, defi bon, & parfaire figure.'
Enmoy, dans moy,sans moy^naistl'nestrangáOyfeau, * \t
Qui desesosnon osse bastit 1/n tombeau.Ousans aijles ~Volant, mourant se reuifie,
Et denature Fart en ensuyuantla loy,il semétamorphose à la fin en~vn Roy,Six autressurmontant £'admirable harmonies
Le Rosaire nous parle auíli de la Co*
agulatió qu'il compare au Corbeau
qui voleíans aiflcs,laquelle se faict
principallemét par la dissolutio cau-
sée de la chaleur3& parla congelatiocaùsecpar la froideur , qui sont les
deux moyens de la parfaicte généra-tion. Hermès parlant de quellçcha-leur toute rceuure se peut entretenirdict en fa Table d'Emeraude, que 1cSoleil en est lc père, la Lune cn estia mcrc,&: lcfeu tiers lc gouueriifunnous remostrant que fa force, *
Esttoate parfaiSle & entière,Quand dretourne enterre arriére.
H % La Toysan £ Or.
Et lors que par degrez cet Elixir viéca se muer en terre ferme , laquellepuis âpres peut scruir à tant de diuer-sesopérations qu'on ne les peut nó-brcr , fur quelque corps propicequ'on la veille appliquer : Et pourcette raison la pouuons nous aussi
comparer a vne aire bien fournie,
qui conseruc seurcment tous les
grains qu'on luy présente, & faict
profit de toutes choses , commenostre Art estant parfaict conuer-tit tout ce qui rapporte & approchede fa nature en fameíme nature , &faict estant secouru de fuffisans ma-
teriauxjdesbastimens admirables &
dignes d'vn parfaict Architecte duSoleil.
'Ld Toysand'Or. ï-6*
DE LA DIVERSE OPERATIONde sO euttre, de la "variété desnoms, &
desSimilitudes dont "vsentles Phi- -
lofophpsencetArt pourla préparation £.i*
celle Oeuure.
'Est vn dire comun en-trelcs Philosophes queceluy la scayt industri-eusement vn excellentChef-d'ceuure des mé-
taux & serend des plus grands mai-stres cn cet Art,qui peut esteindrc&amortir la viuacité du mercure : si nese faut il pas pourtant arrester furcette lettre si crue, qu'il ne soit au-cunemét besoin d'y gloser quelquesens,parce qu'ils traictent tous di~uersement de leur mercure. Nousmettrons cnaduâtpour l'entree deleurs controueríes mercuriales , ce
qu'en dict Senior, par la préférencequeluy donne son nom fur les au-
Lij
[64 £<* Toyson d'Or.
cresAutheurs. [Nostre feu , dict-il,est vne eau ,mais lors que tu pourrasapproprier vn feu à vn autre feu, &cvn mercure à vn autre mes cure,cettcsciccete suffira pour la fin glorieusede tes prétendons.] Vous voyez co-
meilappellc ce vif-argent vn fcu&vne eau, & qu'il est nécessaire que ccfeu soit faict par le moyen d'vn au-tre feu.Il dit encore que l'ame serati-rée dehors par la pourriture, qui estla noirceur &. première couleur du
parfaict Ehxír , laquelle s'influe derechef dans ce corps mort pour luyfaire part de son esprit & lc faire re-uiure & ressusciter, à cc que le Sagephilosophe possède puis apres ,&
l'Esprit & le corps paisiblement en-semble de son ceuurc parfaict. C'estce que dict encore la Tourbe parlâtde leur Mercure qu'ils appellent leur
féq. [Prenez,dict-elle,l'espritnoirn on brustant, auçclequel il saur dis
La Toysan d'Ori \C%foudre & diuiser les corps:cet Espric
-
est tout feu, dissqluant toutes sortes
de corps par fa propriété ignée , ôc
les diuisant aucc sessemblables en
essence.]Plusieurs autres tiennent que ce
Mercure est proprement appellequintessence, l'ame du monde, es-
prit , eau permanente , menstrue,Ôcd'vne infinité d'autres nôs qui luyrapportent tous selon la diucrsitédesesessects , auquel ils donnent tant
dcforcc& de vertu , que sàusl'afli-stanec de cette ame viuifiee,le corpsde nostre vaisseau, c'est à dire la ma-tière noire qu'ils appellent lc Dra-
gon deuorant fa aueii; , qui est ii
propre humidité, n'obtiendroítia-maisla vie ,& ne feroit paroistre au-cun signe de b on effect. Prens, di-sent-ils , cc vif argent, 6cce corps de
Magnésie noire , ou quelque soul-
phre pur &cnon bruflc,que tu doibs
L. iij
X&6 La Toyson £ Or.
pulueriser & comprimer dans vn vi-
naigre tres-fort : mais tu n'y rcco-
gnoistras aucune apparence de châ-
gement ny mutation des couleurs
pcrmanentes,qui font les noire,blâ-che & rouge,toutcs trois tres-neces-
saires, si le feu n'est de la partie qui leyieniie àblanchir, & ne s'approchede cette composition , carc'estluyseul qui sereserue cette propriété,^quilc sçait bien gouuerner , luy fai-sant receuoir vne rougeur au dedâs,
laquelle , dict la Tourbe des Philo-
sophes ,peut dcuenir en or, setrans-muant en certain Elixir dont on es-
puise vne eau , qui sert à plusieursteintures , donnant la vie & la cou-leur à toutes celles qui luy sont rap-
Í)ortees.Maiscommela noirceur est
e premier qu'il faut cognoistre en
ì'ouurage , &qui sert tellement de
marche-pied aux autres, qu'elles ypçuuent asseoir fixement quelles
Ld Toyson£oi. \Sy
qu'elles soient leurs entiercsdemar-
ches, car puis que celle là a precedé,toutes les autres y peuuent venir aí-
seurérnent,auíïiles contiét elle tou-tes en pm(ï'a.n.ce. Qujcmquecolor,dit ArV
TL^.U.\d^p0fi nigredinem apparebitjaudabilisest.
Et quand tu verras ta matière noirscie,resiouis toy & te console cntoymesme, pource que c'est le comme-cement del'ceuure. Au grand Rosai-re des Philosophes il dict encor, quetoute la perfection de cette scienceconsiste au changement de la natu-
re,qui ne sepeut faire que par le che-
min que luy fraye h cureusemet ect-
teplanche noire tant desircc,sans les
vestiges de laquelle ccíéroit , com-
me l'on dict, compter fans son lío-
ste , auec lequel il scroit force de
recommencer vne autre fois , &
faire estât' de l'autre comme de cho-senon aduenuc. Mais si tu peux ap-perecuoir dans ton vaisseau IcsouL*
168 La Toyson£ Or.
phre noir duquel nous traictòns ÍCÏ3
<stnostrioperisperfi£tio.,& vne attente in-
faillible d esautres voyes nécessaires.Voici ce qu'en estime cette graue& preuoyântc Tourbe , à sçauoir,
que la couleur Citrinc &c la rougequi. paroissent extérieurement , lanoire estant ia paíïee pour faire ou-
uerturc à celles qui la fuiucnt, fontextrêmement bonnes ôc pleinesde bon succès , apres lesquelles vne
autre couleur purpurecfort précieu-se & de grande espérance furuient,
qui rend tout asseuré l'heurcux eue-
nement du triomphe , ou de la ma-
gnificence promise à nostre Roy:&cette couleur est lc meilleur&le plus
pur Mercure qui nous fournit les
plus exquises teintures de nostre ma-
gistere toutes remplies d'vne tres-
iiia'ue odeur. Or toutes ces belles ôc
excellentes propriétés iustement o-
ctroyees à ce digne Mercure ade*
La Toyson £0r. t&$monstrcnt clairement l'estime qu ê
doiuent faire les SagesPhilosophes,
lesquels luy attribuent aussi d'vne
comune voix non seulement l'hon-
neur d'vn bon & fauorabie com-
mencement, mais encor croy ent-iîs
qu'il préside heureusement à la per-fections totale cóclusion del'ceu-
ure, tirant de son essencevn vray re-
mède à toutes lágueurs, & le réguleglorieux de la félicité humaine,ap-puyée des fermes pilotis de son rare
pouuoir & cimentée de la subtile vi-vacité de cet esprit volant.
Hermès ce grand Prince des phi-
losophes n'ignorant rien des chosesnaturelles qui sepeúuent apprédre,yatantrecognu de propriétés, quercxccllenccyde ce Mercure a portéion esprit au delà de toutes les loua-,
gesquonpeut modestement don-ner avn corps mineral,pour le fauo-ïiserd'vn éloge glorieux refpondlt
Ï70 £<* Toyson d'Or,
à ses propres mérites & mcrueillcu-scs perfections. Voulant donc parvn abrégé métaphorique dcscri-
rc succinctement les particulières
proprietcz de ce susdict mercure , il
vse de cesmots. slemesuis,dict-il,donné de garde d vn Oyseau , l'ap-
pellant ainsi pourcc qu'il est cíprit&
corps, premier né de la terre,
Trescommunìtrescdchc,tres~vdìtresprecieux,Ccnseruant^destruisant t bon & malicieux^Commencement & fin de toute créature^ &c.
car la corruption &: la noirceur sontîccômencemcnt & la fin de touteschoses.Ce qu'Augurcl en ía chryso-pec confirme encor fort à*proposquâd il parle de cet O yseaunoir dis-soluât les corps par ces vers suiuans.
Et qui plttí estcettenature efforceQui d'amollir cesdeux métaux s'efforce,Mn toute choseest naturellement^
La Toysand'Or. ijiEn luy donnant fin & commencement.
Les axiomes & principes naturels
nous asseuransquc la corruption v-
niuerícllc est lc sperme commun, lc
ciment & la semence propre à tou-
tes générations.Mais en fin pour re-
uenir au naturel de nostre Oyíeau,nous deuons remarquer en luy &rc«
cognoistre vne telle prcuoyan-ce, qu'il a bien l'industrie d'esquiuer& prcuoir cc qui luy est contraire,
prenant son voltantost au signe du
Lion ou de l'Escrcuisse,& tantost au
signe du Charriot & duCapricorne.Mais si âpres tant de subtiles fuites,tu lc peux arrester & corriger de ses
legeretez retenant secours de fa vi-stesse , tu pourras obtenir à iustetil-tre d'âphytcose perpétuelle de foreriches minéraux,& iouyr àlonguesannées de maintes choses précieu-ses, dont l'cxquisc valeur ne t'estoitencor venue à parfaite cognoissácc.
lyz Ld-Toyson d'Or.
L'ayant cn finaïrcstc tu le peùx di-uiser & séparer en diuerses parties,,íìiíànt en forte que tu t'en puisse re-seruer quelque part,laquelíe tu ferasabbaisser iusques cn fa terre mortc&j
pourrie, aussilòng temps que cet es-
prit volatil luy vienne aydcràse re-
mettre sus pieds par fa forte nature,la décorant-encor d'vnc variété debelles couleurs agréables , qui sontindices trcscertains de fa Clarifica-tion : & lors que tous ces retours
luy font artiuéz les bons Autheurs
l'appellent, laTerrc & le Plomb des
Sages, de laquelle on peut heureu-sement vscr , ayant acquise cette
propriété que d'eschauffcr lc vais
íeaud'Hermes,c'estàdire,du Mcr-
cure,& distiller en temps & lieu, parnombre ou certaine distribution dela partie, qualifiant cette terre spiri-tualisec de diuers noms selon la íuç-eesston des Couleurs Scies diucrse*
La Toysan£oi, 173
opérations de cet esprit volant sans
aifles, en sublimant & rectifiant ius-
ques au fond toute la masse qui se
decroiítjpuisse purifie, & rend de
plus en plus son teinct plus beau,
iusqués a ce qu'elle ayt atteint la pre-mière perfectióbláchc aueclaquei-le elle subit la mort vne autre fois,
pourretournerderechef, &tost a-
presàvneplus glorieuse vie, qui estd'vnc teinturerouge.Fais encor pu-tréfier cc corps & lc puluerise ius-
qués à ce quel occulte & caché quiest le rouée intérieur vienne à sedc-móstrcr & manifestera Veue d'oeil:
puis diuise & dissouls les elemens,de telle sotte que tu les puisse reioin-rc & réunir félonies occurrences, &c
puluerise derechef le tout tant quela chose corporee& matérielle, dc-
uienne.cn son essencc animée & spi-rituelle : ce qu'estant cómodementfaict il te faut encor retirer lame du
174 La Toyson£ Or.
corps que tu rassembleras &: rectifi-eras à son Esprit.
Ce gentil messager des Dieux Mer-cure plein d'inuentions & de subti-lités ainsi tourné de toutes parts,s'est acquis force lustre, duquel ilfaict librement & largement esgalcportion à ses associez & plus pro-ches voisins -,comme à Venus, à la-
quelle il donne vne blancheur,àvlu-
pitertrop violent il modère & dimi-nue les forces, rend Saturne endur-
cy, & faict que Mars s'amollisse,donne à la Lune vne couleur Citri-ne , & resouît tous les corps en vne
parfaicte eau, de laquelle on espuisela vraye íource d'vne admirable ver-tu : ce que le Treuisari déclare ou-uertementen la pratique de son li-ure de la Philosophie naturelle des
métaux , de sorte qu'il nous suffira
d'enuoyer les lecteurs à ce qu'il endescrit pertinemment, sansnousy
LdToysan£ór. iy%arrcster plus long temps.
Les Philosophes encor nous en-
seignent fur le doigt lesmoyensnc-cessaires de paruenir aux prépara-tions du soulphre noir, iusques â la
première nature du rouge, qu'ils ap-pellent distillation , tant qu'elle ar-riuc à vne gomme oléagineuse &
aquatique, incobustible, fort péné-trante , & du tout semblable au
corps , laquelle à cet essect est de
plusieurs nommée l'amc , pour cc
qu'elleYÌuific,conioinct, insère ôcrend les Natures cn Esprit. Ce soul-
phre ainsi réduit, surpasse en excel-lence tous les prix Ôc les valeurs
qu'on luy sçauroit donner , aussil'ont ils grandement prisé ôc qua-lifié d'vn éloge d'honneur,quandiIsluy ont prerogatiuement attribué lcrare nom de laict de vierge ou de
pucelle,Uc"yirgineum9quireuient au-cunement à la forme de quelque
'tj$ Là Toyson£orl
gomme rouge, toute d'or ôc ressé-
blant à l'eau des Philosophes, tres-
replendissan te', qu'il faut coaguler,
communémentappellee des Sages,
tint~lurasapienti£,teinture admirable de
Sapience, ou le feu vif des couleurs
permanentes 5vne ame èc vn esprit
quis'efìcnd loin par fa vertu seren-
dant volatil, ou íe retire & restreint
quád il luy plaist,d'vne teinture fixe
dans sesindiuidus,c'est à dire dans fa
nature propre & homogenee.Ce Mercure non vulgal est encor
appelle Soulphre rougi; , gommed'or, or apparent,cofcpi désiré, or
singulier, eau de sapience, terre d'ar-
geat jtetre blanche, air de íapienec,
(remarquezque1 enfant des Philo-
sophes est ne dans Fair ) lors princi-palement qu'il a receu vne insigne& parfaicte blancheur. Toute laTourbe des Philosophes arresteeíuj ks circonstances qui doiuent
paroistre
Là Toyson£ or. ìyf
pâíoistre sur la surface Ôcsur le corpsentier de leur fruict,en a légué cc m-
gement. 11faut,disent ils, íçauoic
qu'on ne peut tendre l'or au rouge,qu'il n'ait passé premièrement aublanc apres U corruption >pourecqu'il n'y a point de voyc aux deux
extrémité! de l'oeuurc que par la blâ
cheurqui en est lc milieu 5afin quevo* obseruiez toutes les règles qu'ilfaut tenir en cette méthode , puisque le désordre ôc le ectre de confu-
sio,quise faictplustostsuiurc parlesestafiers de la désolation que desa-uâteourcurs de consolation tsteuezsoubs la prudente discipline d'vn or-dre nécessaire à cette opération. Ortoutes ces couleurs , quoy qu'ellessoient d'vnc mesme nature, & sere-trouuent succcsiiuement en vn mes-me subiect, sitrainét-elles pourtantdiucts effects , car il est Vray que le
blanc sera faict noir par le rouge, Ôi-' :
'M
178 ^ La Toyson£0r.
que d'vne eau pure la couleur cristalline paroistra du rouge citrin,toutcs
séparées de quclq ; seefetc vertu par-ticulière. Moricn te fraye fur les re-
plis de son liure,traictant de la trans-mutation des métaux metaphori-quemét, la proportion & les degrezque tudoibs rechercher cn la com-
position de ton labeur : JR^dict-il,"**fumtis rubens fumum album capiat/tc deorsumamhos effunde &<coniunge\gi, fumec roUPje
doibt comprendre la blanches lesioindre toutes deux ensemble. LeCode de toute vérité dict aussifur lcmesme suiect: [blanchissez le rouge,ôc rougissez lc blanc , car c'est toutl'art ,1e commencement & la fin.]Senior parlant encor de cette varié-té des couleurs, nous donne à enté-dreaux paroles íuiuantcs, lc grand
profit & nécessite d'iccllcs.C'est vne
chose admirable que de considérer
les belles fonctions ôcles nobles fa-
La Toyson£0r. 179étions de cet esprit mcrcurial,lcquclsituviensàietter pardessus les trois
autres defaillans, il porte aide & se-
cours au blanc, ôcpar dessusle citrin& le rouge, il le rend aussiparsáicte-
ment blanc qu'vne couleur de Ivs
ou argentine, puis il aide &donáecouleur au rouge par dessuslc christ,le rendant commealbastrc. Moricnforme ôc conforme son iugementfur lc fidellc rapport des plus expertscn cette scicncc,authoriíant par son
opinion cc qu'ils cn onttraicté , lasentêce desquels a puis apresgrauc-ment passéen arrest de maxime irre-uocable. Prens garde , dict-ii, aucitrin parfaict qui sedcueloppc peuà peu de cette citrinité , pour sedonner & acquérir vne plus am-
ple ôcrclcucc augmentation de rqu*
gcur,s'estánt au préalable demis pre-mièrement d'vne forte & puissantenoirceur qu elle auoit obtenue cn fa
M ij
i8o Là Toyson£ Or.
première saiso, pour scruir de terresde base ôcfondement asseuréà la se-mence de toute l'oeuurc.
De tous ces Théorèmes irréfra-
gables solidement soudez enl'idccdes plus fameuxArchitcctes qui ontheureusement entrepris la fabriqueindustrieuse de cette exccllétcPier-
re,&cizclec de leur ouurierc mainen cube de Hermès, nous pouuonsfacilement comprendre , Que fordes Philosophes est tout autre quel'or commun ouTargent, son plusproche suiuant ôc premier arniula-tcur de saperfection, combien quela similitude qu'en donnét lcsíàgcsenfans de la science, semble pourtâtauoir quelque communicatió & fa-milière conionction auec l'or ôcTar-
gent c6mun,aussì bicqu'aucclcs au-tres métaux, qui manquer cn essectde la mcsitic pureté &pcrfcctí 6 des
pl'hauts en coulcur,maissemblablcs
Ld Toyson£ór, Ì3icn puissance tcdant tous auec lc téps .ôc le soin preuoyant de la nature à íamesme faucur Ôcdegré de qualité su-
prême de leur Roy tres-luisât, quoyque plusieurs Authcuts soiét d'opi-nion que les métaux impurs demeu-rct tousiours tels, fans iamais arriucrà plus haut lustre, &quc lc plomb re-tient tousiours du plomb,toutcfoisno'voyosquercxccllêce del'oeuurcest souuét comparée à.ces inférieurs& imparfaictí métaux, pour Tasfini-té réciproque qu'ils ont ensemble,sinon d'eftect, au moins d clpoir ôc
deípcrance.Considérez cc que fort àpropos
pourconfirmet noz escrits cn rap-porte Senior , parlant des impar-faicts, qui neantmoins prétendentquelque iour de venir au pair dès
Í>lusparfaicts, n'estans deuancez de
cur essenceplus noble, que de pri-
mogeniturc & de temps feulementsM iij
j-8-ì Ld Toyson£0r.
ayans autrefois esté moindres en dé-
coction, d'extraction aussi vile , ÔCd'estoffc autant abiecte que la com-
position naturelle des imparfaicts,les plus parfaicts restans originairesôc fans aucune différence de nobles-seà la commune semence Ôcprinci-
pes vniuersels de ces abiects & sor-dides métaux. Ie fuis, dict il, vn fer,{scseruât d'vneProsopopoeepourlcfaire parler d'vn iargon plus que mé-
tallique) vn fer, disie dur Ôcsec, maistel cn puissance & vertu , que chose
aucune rie sepeut csgaller à moy,caric suis vne coagulation au vif- argentdes Philosophes, ] La Tourbe dictaussi que lc Cuiurc ôc lc Plomb dc-uiendront vne pierre prccicusc,quâ-lifiáht meímc la plus noble Ôcpàr-faicte couleur deì'ceuurc ôc l'ceuuremesme du no de cuiurc -,aussi disentils encor que le plomb est lc cômen-
cément de leur vray magisters a&
Ld Toyson£Or. 185fans lequel rien ne peut estre faict.Autât en ont ils exposé d'y n plombrouge faict cn vn blanc ou vn Ve-nus de Mars. Etd'vn plomb blanc,{ont ils continué ) tu cn feras vneteintutc blanche, qui est le soulphrelunaire, ôclors ton labeur seraia pas-séde la noirceur &parucnu au blâc,secodeliurcc des officiers de nostre
Roy ,&le milieu proportionné del'artificc. Et c'est pourquoylcPhi-losophe nous a enseigné qu'il n'y arien de plus voisin ou qui s'appro-chc'plusdc for & de íà nature , queleplombjcn cc qu'en luy consistela vie, & qu'il attire àsoy tous les se-
crets. Mais il ne faut pasprendre cesbelles qualitez, de si pres à la lettre,
ny rechercher au plomb commuaces rares prééminences , auquel ces.
vertuz ôc proprictez ne se pcuucnctrouuer,, ains feulement cn celuy
qu on appelle dcsPhilosophcs3d'au~M ùij:
184 La Toyson£oi.tant que parla facilité de sa putréfa-ction & de Finfcction delaterrepu-ante, il obtient de Fauantagc sur lesautres métaux ?c'est pourquoy ontils tous dict auec Raymond Lulle,
que fans la putréfaction l'oeuurc neíe peut faire, qui est l'eau, le feu & laclef de la parfaite Magnésie. A cettemesme fin Moriël'a doctement Cjp-
parcal'arscnicjàrorpimétiàlatutie,àlaterrepourrie&au soulphre puât,à tout venin, poison ôc pourriture,pour la correspódâcc qu'ila aucc ceschoses \ puis encor à*d'autres corpsquine font point p ourtât du nôbredes min eraux, ains qui cn retiennétseulement quelques complexions,comme au sang & plusieurs autressemblables de telle qualité ; & finale-ment à ctiuerses matières minérales,coin m e au sel,alum ôcautres, toutesces varietez luy estât attribuées pour
lagrande&apparcte diucrsité qu'il
La Toyson £0r. 1S5
tient cn sescffects, proprement rap-
portez à chasque eípecc particulière
decescorps suíhómez. C'cstpour-
quoy dit Gebcrt, que leur Pierre est
cxtraióte des corps métalliques pré-
parez aucc leur arsenic , c est à dire
aueclacorruption. Et Calid cn son -J
miroir des Scercts. Vngefolium toxico;
Oingts, dict il ,1c fucillet de venim,
qui dénote encor ceste susditepu-tréfaction.
Mais fur toutes choses Alphidiusnousaducrtitde bien prédregarde,d'entretenir &gouucmer prudcmótvn corps animé, Ôcvne Pierre presq;morte, qui est ceste noirceur, car cniceux cn tát que tels, no9n'y retrou-
uerosaucunc voye,aucune proposi-tióny dclíberatió de nostte cnqUc-ste. pour ce que leurs forces ne s'aug-. -- n n - • » ttmetet nullcmct,ainsau cotraires an-neantissent pcrceptiblemét fans au-
cun fruict, s'estant débilitées & an-
ÏÎ6 La Toysand'Or.
neanties, comme dict est, parla pri-uationquilcuraduicntdc leur cha-leur naturelle , laquelle se diminue
iuíqucs à la mort destituée de toutessespremières functiòs. Que si pour-tant tu leur penses donner vn rropgrand feu , pour empescher que lachaleur qui les nourrit ôc entretient,ne périsse, ta matière deuiendrarou-
ge deuant que de noircir, qui est la
priuation de la vic,&ce faiíant tu au-ras perdu toute ta peine : c'est pour-quoyiltefautayderd'vnfcutrcs-lét&naturcllcmétbicn disposé, afin de
reuifierccquela priuatio auroit dé-bilite par sa violêcc dommageable.Car comme dict Ripla cn sesdouze
portcs,ccnt troisicfme chapitre.Gar-de tousiours que par trop grandechaleur, tes corps ne soient inciné-rez en poudre seicheyrouge ôc inuti-
le, mais taschc à ton possible de les
pouuoir rendre en poudre noire se-
£1 Toyson£Or. 187blablc au bec des corbeaux, au bain
chaud,oubienennostre fient, les
tenantauant toutes choses cn cha-
leur humid eiusques à cc que quatrevingt nuicts soient passées,ôc que la
couleur noire apparoisseen to vais-
seau,qui est cc premier sel des Philo-
sophes, ôcvne teinture attirât com-me certain sel alcaly ôcautres saumu-res des corps,laquclle setransmuantsubtilement és choses attirées , elledeuiendra pareille aux essences na-turelles des natures métalliques.
Orles autheurs traictent diucrse-ment de la variété tant de leurs Pier-res que de leurs ícls, d'autant que la
plus grande partie cn constitue detrois fortes cnla perfection de I'oeu-ureenticre : i'en prends àgarand ôc
pour tcfmoignagc asscuré de ma theíe la proposition descrite au grandRosaire cn ectte sorte. TressmtUpiie$yty tressalessunt, ex quibm totnm magisterkm
ÍÏÏS Ld Toysan£0r.
confistit. Lucas Rodargire en traicteencor assezamplement en fa disso-lution philosophique, arresté íur cemesme nombre ternaire. Mais il nefaut pas oublier que Raymon Lullc
appelle ces trúissels^ trois méstrués,trois vases,trois vifs argés,trois soùl-
phrcs,& trois feùx^qui ne font autre
chose, àproprement parler, & non
plus h y perboliquementcn philoso-phe obscur, que la couleur noire, hblanche ôc la rouge, lesquelles fonttirées des essences naturelles de lamatière deuë. Lcssufdicts sels8onttant de puissance fur les parfaictes essences de nostre magistere, que Se-nior dict cn ccstcrmes:N ostre corpsdeuiendra premièrement y ne cen-
dre, qui severra réduite cn sel, puisen fin paruiendrapar son operationdiuerse àvne mesure ôc degré tres-
parfaict du Mercure des Philoso*
phes,
La Toysan £0r. 11$
Mais d'entre tous les selsest à no>-
terpour l'instruction ôctotalcfabri-
q ue de l'çeuurc,que 1armqniac prin-cipalement y tient le premier lieu;,
surpassant en excellence l'impuretcôc l'eflence moins noble de tous les
autres^qui pourCèt essectíc rrouuét
beaucoup moins propres à nostre
ouuragc, ainsi que nous l'asscure A-ristoteen plusieurs endroictsdeses
ceuurcs,nous induisant par la diserte
plume , a nous seruir seulement duIci armoniac cn nostre opération,d'autant qu'il s'est naturellement ac-
quis l'art de dissoudre les corps,lcsar-mollir Ôcles animer. Or rien n'cst-il
animé,ny nay ny cngcndré,sinon au-
près la corruption,commc dict Mo-
rien, qui est ectte couleur noire, oucc selarmoniac,&rcsprít noir dissol-uant les corps.LaTourbc y adíousted'abondant encores cesparoles, cô-firmant nostre affirmatiue. Ilfaut,
19© LdToyson£oridict elle, entendre ôcparfaictemenefçauoir, que les corps ne prendrontaucune teinture , que l'éíprit pre-mièrement caché dedâs seur ventre
qui est encor cet esprit noir, n'ésoittiré dehors: ce qu'estant faict,il cnviendra vnccáu&vn corps qui estsemblable à la naturc,humaine &spi-ritucllc,car elle contient alors corps,ame& esprit, laquelle estant d'vneessence Ôccouleur délice , ne peutparfaictemet teindre cette grosseurrcftestre,si elle n'est subtilisée par cet
esprit ôc rendu semblable à luy, mais
l'csprit d'vnc natutc aquatique estteinteen Elixir,qui pour cet effect
produira vne blanche, rouge, pure&enticrc fixatió d'vnc couleur par-faicte Ôcteinture penetrâte, laquellesemesseentre rous les métaux, ainsi
que lc Mercure céleste se ioinct à
chacune planète ôcseréd de leur na-
ture, s'estât approche de quelqu'vn
Ld ToysondyOr. . 191de sesassociez nobles ou:imparfaits.
Mais encor faut il cógnoistrc quela perfection de toute la maistrise,
dcpenddc cc poinct vnique , qu'ilfaut tirer lc soùlpre hors du corps
parfaict ayant vne nature fixe, carie
sourphrccstlatrcs-âçiénc Ôctressub-
tilc partie dû sel cry ítallin, de saucur
douce, délectable au goust,& d'hu-
midité aromatique, lesquels estans
par l'espace d'vn an dedâs lc feu, pa-roistrot tousiours corne circfódue,ôc partant s'en tient quelque partiedans le vif-argét,lctcignâtenvnortrcspur,&pour ce l'humidité ou eau
que l'on tire des corps des métaux,
s'appelle l'ame de cette Pierre , ca-chée dans ladictchumiditéjcar cetteeau est dicte esprit, ôc la vertu dudit
esprit se dictamc ôc teincturç , quiteint &fixc toute ladite eau en puror. Mais lc Mercure ou la force ôc
vigue ur d'icclui s'appelle aussiesprit,
tyt La Toysan£òr,
quand il a tire à soy la nature sulphu»rcusc, & la terre aride est le corps, ôcle corps de la quintessécc, ôc l'cxtrc-me& absolue teïture,qui est la vrayeessence & nature parfaicte s'emparâtde toutes formes. Orquoyqucccstrois ne prouiennet que d'vnc seule
racine, si ont ils ncantmoins difíe-
rcntcs&indiffcrentcsoperationSjlesnoms desquels sont infinis, selon lescouleurs qui apparoissent, ôc si le
toutreuientavn,sçauoir à cette fi-nale rougeur, seseruant comme dechaifnons attachez si artistement lesvns aux autres, qu'on n'y peut reco-
gnoistre aucune fin absolue , ainsl'vne finissant son action ordinaire ,l'autre la recommence , par cc quefrimaforma drstruEla introducitur iterum alid;,dict à cc propos Raymond , lequell'appelle encor cn son Testament,
Çatenaieaurata,op\ est la société du vi-
sible aucc l'inuisiblc, ôc qui lie cn sé-
ble
La toyson£0x. "' ';1>J
bîctôus les quatre ElemenSi. -
c'estLibellechaishedorée,Que ï'ay circulant décorée.
dict la Complainte de Nature. A rai»'son dequoy Iean de Mehun cn fowRomant de la Rose, l'appelle paillar-de , par ce qu'elle seconioinct indif-feremet à toutes les formes les vncs
âpres les autres.
LES VERTVS ADMIRABLES
&'forces fur-humaines decette noble Tein-ture ,succinctement rapportées en la
derniere partie de nostre Instituatïo briesue& facile Àcom-
prendre.
ES teintures, les plusexquises sot volotiersles mieux reçeué's, sc-vIon l'vsagc des faisons
qui leur donne la vor
gue ôc lc cours entre les hommes,
,{94 La toysond'Or.
par ]c désir non mcsprisable, ains
plustost tres-louable des esprits mo-destémenteuricux du prix inestima-ble de quelque honorable nou-
ueauté,tant pour les cmolumés quitalonnent de prés cette curiosité,
que pour les honneurs préméditez& les bienséances séantes & conuc-nablesàleurs hónncstetez , qui les
espient en fin d'vn bon succez en l'é-tierc posscssiodes doux fruits pleinsde félicité. Çc sont les deux plus fer-mes ressorts^ les moyens plus appa-reils pour chatouiller iusques au vifd'vne douce espcrâce& d'vnc calmebonace les airs fauoniens ôc du toutfauòrables à la paisible promptitudedcnossòuspirs, que les profits &lcscontentements de sauourcr à pleinfonds, quelque obiectmeurcment
5prôpoíe,dansl:idee de nos conec-
ptionsjpremicremét méditées qu'at-tachées fixement aux agraphes du
N La Toysan£ok *àfbon heur Ôcde fhonrieur de cettedélectable iouyssanec. Orsi naturel*íernet nous souspiroris apres la chp-se autant àymable que dignementaymec ôcdésirée pour les causesprí-cipàlerrièntcy dessus mentionnées}
àplûs forte raison dcuons nous aspi-rer à la p offcstìon parfaicte de nostremcrucillcuseteinture* Mais pour cc
que malayscmcntnous pouuos no*
portera la recherche pénible d vnechose incognue y veu principale*nìét que la réelle Ôcactuelle cónois*sanecdoit premiercmét estre occu-*
pee dans les destours sinueux d'vncviuc imagination , quelle se puissesolidement tenir &c arrester aux
grcphcsauantcouricrcs d'vnc hon-neste amitié,& que les fés communssoient préalablement diuertis à bfénscognoistrcla chose aymablé dcuât;
quelle soit aymec-, ic traicteray ctt
peu de mots ,& selon nostre portéeN ij .
tp 6 . La Toyson£Orl
des mets délicieux de nostre ouura-
ge tissu de la science naturelle , ifluc
& fomentée dans la consciece pureôc nettedes sages anciens, que ie di-
rois volontiers Mages efìcuz à cet"
office par préférence authorisce de
la diuinité, & aux sacrées conceptiosde l'arbre mystérieux qui les a fauori-
sez d'vn si souuerain baumç:afin que
par la vraye cpgnoissance de ses rares
raretez ôc quaîitez particulières,
chasque ame vertueuse glorieuse-ment esmeuc des raisons efleuces
íoubz le vol aduantageux de ectte
glorieuse teinture, serende aussi tost.
iescípritsamoureusemét épris de fa
grandeur admirée, que lesaiílcs dc-
bônaires d'vnc courtoise Renom-mée retientaux gages ordinaires deía fidélité; pou r annoncer à tous les
•sagcsíestime qu'elle faict elle mes-
me de ['excellence de sesobiects, de
tout téps vénérables aux yeux plus
Ld Toyson.£ Or. *9?clairs voyans ôc mieux iugeans de
l'odeur tresíuauc d'vnc telle har-
monicda douceur de laquelle châgcles vagues ondoyantes d'vnsidoub-
tcux naufrage , ïòubmis à la mercyde maintes craintiucs irrésolutions,en Phare d'allégresse asseuree,par les
guiílcnautique de leur dextérité,si
tostquelc tournoy de cet esquif fra-
gile , mais de sentier vaisseau, main-
tesfoiseschoué,aborde enfin h'eu-
rcuscmantauportde salut Ôcde cô-
solationsoubz les voiles rians ôc la
docte côduict des fameux-pilotes ôc
beninsAlcyons des Istes Iasoniqucs:ce qui faict que leurs coeurs îa tousrauis dans les Mausolcs làcrcz d'vníainct Anthousiasme fixement arre-stez aux doux artraicts d'vnc tellemémoire , font fumer lés Autels deleur ardente deuotïó dans leTcmpled'honneur ôc de recogrtoissanec pary n acte bien-veillant d'vne pieuse' • N iij •
ïîfa» La Toysond'Órl
humilité, en signe d'allégresse corn'*
plcttede leur contentement extati-
que t céleste Ôc surpassant la surface
appáréte des humaines contempla-tions , dont lés graues ideés font
feulement capables dcpouuoir es-leucr iusqu'a la cime sourcilleuse des
plus hauts monts ouurercicux , lesessences formées de leur intelligen-ces , par là viuc effigie òc tiaïuc rc-»
présentation d vn soleil terrien ra-
yonnant icy bas autât que le céleste,
auprès duquel mesme sesbrillâts es-clairs portent p eu de lumière dans lccoeur des humains, qui luy sot àquimieux paròistre l'hommage qu'ilsluy doiucnt, leur représentant auxvirsessansde sesmoites ardeurs, les
atomes vniuerscls de l'image de fa
gloire, dans les angles délicieux desminières terrestres par lesprofohdcs
pcrípectiucs 6c sublimes propor-Jligsd'vnart mystique. Philosopha
L4Toyfon£<)*,;^ 13^,
que §cdu tout admirable.
Iediray donc de nostre Teintured ont i'cíprit anim és'est en forte ren-du parfaict,qu'il parfaict entictemétles couleurs plus parfaictes,
Etqu'autre semblableasaytNesepeuttrouuerd'alloy,Qùensa propreessence:SurpassantheureusementDesesesfectsmesmement,La pureexcellences
De cette viuc source les íàges aneiésont prudement puisé quatre pointsremarquables , extraicts d'vn plusgrad nombre de sespropres vertus:mais quoy ?vertus si rcleuccs de ma-ximes infailliblcs,que laNattire mes-me y portant quelque enuic, sem-bloit quasi se former vn ombrageen la difficulté de lui signer pour ap*probation de tant de qualitcz ae-
quiícs,N isr
i«b LA toyson £Or.
Par~ynacmiìescement<& libre ^"VolontairesCettepuissancecnitout toute hors £ ordinaire.
, ïl est vray qu'elles sont telles quelà plus part ne les pouuantpas bien
coprendrc,luy refusent cette croan-
ce,corame chose impossible Ôchors
-d'vne conception naturelle-.de sorte
que l'ignoráce grossière de ces testes
legeres, ne voulant recognoistr e en
autruyeequi surpasse leur commu-
ne opinion , pensent tenir en bride
les minutes surhumaines de ces per-fections^ leur riucr le cloud d'vn si
gïâd priuilege parlesarrests de quel
que ame incrédule,
Soubs lefoi ble compas £~vne "Vaine apparence^.Si fessent d'vn b on heur,&ji Cexpérienceîfe leur monstroit au doigt cette présomption.
Oìijre rcleuoient le nez d'outrecui-dance à ces âmes b'ijcarres, empoi-íonees d'vn scrupule volage, & d'vn
errçtnî plus que panique ôc profane..
La Toyson£Of. *ëìau grand mespris de nostre magiste-reunais que disie,nonpas,ains plut-tost à la confusion de la césure phre-nctique de tantdeceruelles legere-met tymbrecs furl'enclume mal po-lie d'vn monde entier de zoïlesia^loux,
Q ui ne tiennent autre "vie,.Que dela àetraSlion:Mais la sainêteaffeEliori,Dont cet art diuinïenuie,
< Consentquesanspastion,le l'ayme n aymont i'enuie.
aei 'LdToysok£of.
EXPOSITION PARTICVLIE~yre desejfeóts merueìlleux de ìa"Vraye
médecine des Philosophes re~
digexen quatreremar-
quesgeneraUs.
E premier poinctdesa perfection est des
preferuer la personede quelque maladie
quiluypuissc arriuer;en son entier estât Ôcsalubre con-
ualcsccnccjluy communiquant cet-
te bonne &parfaitc diípositionius-
qua quelque nombre mesme des
descendans de fa postérité, & chas-sant entièrement par saprcuoyanteopération,les causesmenaçantes de
nosmaúx qui pourroient iournclle-ment accabler &mattcr nostre fra-
gile infirmité, fans le prompt remè-de & íouuerainc précaution de ce
dyctame singulier. Calid cn son mi-
roir dessecrets d'Alchimic^it queK
Ld Toysan£àrl: *©)lc mòndifie les corps de leurs mala-
dies accidéntalcs, &conseruclcurs
faines substances en l'cnticrc pro-
spérité exempte dé toute alteratio
imparfaicte.Lé second accomplit ôcrcndpâr^
fait lé corps desmétaux Vselo là cou-'leur de la médecine : car si elle est au
blánCjcllcles transmuera tous en lu-ne fine, ôcsi au rouge,en soleil tres-
parfaict.Le troisiesme change toute sorte
depierres en pierres précieuses, àmesure de la décoction qu'aura ac-
quise nostre Tusditte médecine,ladecuisant parTaictement.
Lc quatriesme decuit tout verre,&lc rend aussicn pierre précieuse de
quelque couleur que l'on voudra,selon que la médecine aura esté plusou moins decuicte^oomméaux au-tres precedens poincts, il est iá re-
marqué. .;'.. ."
'â04 £* Toyson£0r.L'Geuurc mystique de nostre
Pierre estant parfaict & du tout ac-
compli est vn don de Dieu si pré-
cieux,qu'il surpasse en sesmerucilles
les plus admirables secrets des scien-
ces du monderpour cette cause auíît
l'appcllons nous âpres tant d'autres
, bonsAutheuiSjlcthreíorincompa-rable des thresors. Platon fartant pri-sé, que qui,dict il, s'est acquis ce do
da Ciel, il tient tout lemeilleufdu
monde en ía possession, estant par-úenuau comble des richesses, ôc au
thresor des medecines^es Philoso-
phes luy donnent la,vertu de guérirtoutes sortes de personnes détenues
de ligueurs ou autres maladies quel-les qu'elles soient : pris en breuuagevn peu chauffé & messe dans du vin
ouauec eau tirée de quelque simple
&quiay tla propriété d'ayder à chaf-
qúemal, on sera du tout guery cn
ynÌQur,s'il n'y a qu'vn mois qu'on
LaToysòn£pri *efen soitaffligé,en douzeiours s'il y a
vnan,&envnmois,silemal est in-
ucterc : duquel la dose ne doit passerlc poids d'vn grain pour cn vser vti-
lemcnt, car plus grande quantité
pourroit plus nuire que proffiter.Les hy dropiques en sont guéris ,1c? ;
paralitiqucs,lcprcux,ictcriqucs,apo*
plectiqucs,Iliaques jéthiques, dé-
moniaques, insensez 6V:furibonds;ceux qui sont suiects aux trcmblc-mens de coeur, aux fleures, mal ca-.
duc, fremissemet de membres, dou-leurs d'estomach , defluxions tantd esy eux que de toutes les parties du
corps,intérieures Ôccxtericurcs;cct-te médecine rend Fouycbonnc,forTtific lc coeur, restablit les membres
imparfaicts cn leur entier, chasse dw
corps toutes apostumes, fistules,vl-cercs j cn fin pour abréger, c'est vn
vraybaurac contre toutes sortes de
mauxjôí vn singulier prescruatif des
iòf ^«* toysonstor.'infirmitcz corporelles, f csioUyflarkl'cfprit, augmentant les forcés, eòn*semant laieuriesse, chassant la vieil-lcssc&lcs demónSjtcmpérâtlés qtìa-litez, lé fan g h*cstant plus suj ect à íà
pùtréfaction,lcflegme n'ayàht áu-
cúncpuissâce fur les autres humeurs,. lacholcre fans violêce ny prompti-
tude passionnée,U melancholic nédonìinant qu cn sonlieu ôcrécepta-cle ordonne d c la nature: bref cn cetcëuutc on void du toutaccom'ply le
grad secret ôc le thresor incoparabledcspl' rares secrets de tous les Philo-
sophes. Senior dit que ccttcproic-ction,rajeunitrhome,lc rend dispos& ioyeuxjl'cntrctcnant cn parfaicteíantéiufques à dix aagcs.C'est pour-quoy Ôcnon íâns raison Hippocrat,Gàlicn , Constantin , Alexandre,Auiccnne & plusieurs autres célè-bres ôcfameux médecins ,1'ont pré-fères à tous leurs medicamens 3í'ap-
La Tùysbn£<)/. J&07
pellans médecine parfaictc embau-me vniuerícl,
En second lieu nous tenons pourmaxime arrestee par les expéri-ences qu'en ont faict les Authcurs,
quellechâgeles métaux imparfaitsen pure luné& soleil tres -parfaict,rendant mesme l'argét cn bel or tret
pur, plus haut Ôcplus entier que le
naturel, constant ôc permanent en
íàcouleur,substance & pesanteur.Pour lc troisiesme il esttres-cer-
tain que cette pouldre , faict ôc en-
gendre d'autres pierres précieusespar fa proiection fur lespierres com-munes liquéfiées , les rendant pluscxccllétcs que leur naturel ne porte,comme ìaipes, hyacinthes , coralsblanc ôcrouge, smaragdes, çhryso-lites, saphirs,crystalins , cscarbòu-
clcs, rubisjtopases, chry sopases, dia-
mans,& toutes autres différentes es-
pèces de pierreries , qu'elles ren^t
*,9? 2-atoyson£or.
beaucoup meilleures Ôcsurpassante*en force & vertu les naturelles , quecette médecine peut toutes liqué-fier par fa propriété.
Et pour lc quatriesme ôc dernier
poinct de nostre magistere, il a.cette
vertu, que de secommuniquer aux
animaux végétaux , & en tous corpsinfimes pour les rendre parfaicts,n'yayâtmeímcfi simple reptile icy bas
qui ne seruc de clairo résonnât pourannoncer la gloire de ce prix cxccl*
lent, duquel mesme si vous appli-quez tant soit peu fur quelque verrebrise & rompu, il sedécoupe, & dé-
part incontinent en toutes sortes de
couleurs, qu'il purifie selon fa déco-ction -,car quand il est permanentau verd , elle fera des csrneraudés,s'il paruienta Ja couleur de l'arc cnCiel qui paroist au vaisseau deuantlc blanc, iífcra des opales, si au Sa-turne , il produit des diamans, ôefi
au rouge,
LaToyson£Or. / i.09au rouge , des cscarbouclés.
Mais de peur que les Sages ne por-tent quelque cnuic à ma plumc,d'a-uoir sinaïrucmcnt,&peut estre tropauiourà leur gré dépeint le tableau
des Philosophes, qu'ils ont tant om*
bragé de passagesobscurs,qucles fê-
tes étrclassecs de leurs figures hiéro-
glyphiques ne sepeuucnt dccouurir
que par les sensrassisde nos prudens
OcdipcSjlaíciécc desquels franchis-
sâtlcsEnygmcsialouxde cc Sphinxd'ignorancc,trop ambigus pour desmoindres ccruellcsquc nos Daucs
arguts Ôcsubtils en la science d'vne
vraye philoíophic,les a to9hcureuse-ment deliurez des cruelles misèresde la nécessité, iouissantpaiíiblcmécdu Royaume parfaict non plus deThcbcs seulement , mais du Roymesme ôc des puissances de la terrevniucrsclle , par la dissolution d'vnnoeud vray ement G ordien, propo-
O
lío La Toyson£Or.
séés cartels de deffi de cc monstre
importun,&par la preuoy âcc hono-rable de leur esprit, recompésc d'vnsi grand prix que de posséder toutcc que lc mode tient le plus cher crises thresors, à l'cndroit desquels lçvoeu de Platon est accomply, d'auoiren fa republique des PhilosophesRoys Ôcdes Roys Philosophes pourrégnerpaisibicmét. Pour euiterdis-
ie,laiuste reprimende de nos graucsdocteurs,ieferay fin à cc discours,
puisqu'aussi bien la règle des pro-portions de nostre quarré Géomé-
trique , congédie ectte facile instru-ction de parler plus log temps, nous
permettant d'y imposer silence , ôcclorre nos escrits par l'authorité dumiroir tresluisant des Secrets de Ca-
lid.[Qui l'aura sçeuc,dict il,la sçachc& qui ne l'aura sçcuë , nc la pourrasçauoir:] Aussi croyons nous auoirassezviucment burinépour lc préfet
La Toysan d'Òr, zii
les vifs lincamens de cette bricfue
mcthode,au gré des plus sçauans,à là
prudence desquels ic remets librc-
mct la césure de mes defectuositez^s'ils y cn recognoisset quelque mar-
que descrite jlesprians ncantmoins
parles voyes ordinaires de ma sim-
plicitéjdc prédre en bóne part l'inte-tio de mes pieux desseinsqui n'aurotiamais autre désir que de pouuoirtousiours profiter au public.
CONCLVSI ON'
'Ouuragelcplusparfaictj1
le plus recomcndablc ôc
jlcplusderequcstc,cst ce-
luy la qui comble sonou-urierdes iouyffancésde ce qu'ilpcuesouhaitter àson ytilité, ôc qui com-
batpour la deffence de son maistre
prcuoyant contre les attaqués im-
portunes de hndigence , merc desO ij
aia, LaToyson £0r.
inuentionSj desquelles les hommesse seruent seulement pour réduireau petit pied cette peste publique^ennemie coiurce de toute rhumainefélicité. Or si parlefort contrcpoiíode cet homicide venin , l'homme
dissipe ôc exhale heureusement les
vapeurs de sessouffrances, pour sa-uourertout à loysir , les biens queluy íuggere vtilcment le labeur desesmains ménagères, par l'industried'vn bel esprit, curieux de rendre &
tesmoigner quelque bien-veillantdcuoir de charité au besoin de son
compagnon de plus grossière estof-
fc, & conséquemment de sens plushebetc ôc depluslourdiugcmcnt,àce qu'il lc puisse releucr du doubtcdcfuccobcraux piégés langoureux;de la nécessité , par ^excellence de;
quelque art chasse-soin ; chaíqúe
personne vaincue d'vnc iournalierc
expérience des artistes effects d'vn lî
Ld Toyson£ Or. X13
digne ouuricr,ícrcucrc en soy mes-
me, &louc cn ce qu'il peut l'authcur
de cette inucntion , qui conscruc
l'cntteticn de la vie humaine : de-
meurerions nous brutalisans íàns
Voir fumer de l'ardeur de nos coeurs
des victimes consacrées à la viue
mémoire de nostre teinture admi-
rable, quiréd son possesseur hors du
pair de tousses hommes, l'cstcuantau sómct de la félicite? deuiendrionsnous cn cc bon-heur stupides ôc in-sensibles aux honneurs deus à cetccuure sublime? veu que lc silencemal séant ôc trop ingrat de nostrebouche indiserctemét muette , au-roit en cet endroit mauuaise gracc;sid'auanturc ce défaut ne se youloit
purger sur la crainte raisonnable ôc
apparente d'auoir la langue moins e-
loqucntc que le subiect nous pour-roit foutnir de matière en affluence,ou file dcsplaisir d'en discourir trop
O iij
3.14 •&* toyson £0r.
peu, ne rctcnoit noz lcurcs béga-yantes aux termes spécieux d'vncmodeste taciturnitc : car cn cc cas
i'cxcuse d'vnc insuffisance préten-due, trouueroitlieudâsnosescrits,
quey que mal ay sèment singratitu-de si visible de la mescognoissanced'vn artifice,si grand ôc si parfaictqu'il n'y a rien cn cc val sub-lunairc
qui s'y puisse cígaler,sc peut honne-stemét couuriràl'abry de quelquevainc raison deuâtto 9
lesiudicieux,
qui condamneront tousiours d'ana-
, theme public, ceux qui blasphéme-ront contre la vraye essenceôc rcçllcnature de cet oeuurc admirable,
Image tr.es-parfaiEí dela diuinité,Que le Cielaux humainsa béninsuscité,De beau, deprecieux f de rare, &* d'excellece.
Mais pour ce qu'il n'est pas à pro-pos de prophaner lcsmargucrites,lcs
Sages Philosophes trcs-aduisez3n en
La Toysan£ Or. 2.15ontaussi traicté que par figures eny^
gmatiques,cn paroles obscurcs,col-locutions & dialogues hyperboli-
ques,ou similitudes ombragccSiasia
qu'vne si belle perle ne peut estrecontaminée des holocaustes impursde personnes abiectes , ôc non san-ctifiées selon que lc requiert ce tres-fâcre mystere.Lcs ames pusillanimesn'osent pas entreprédre de suer log-temps apres les pas de la Vertu, pourlcurfébîcrdc difficile acccz& de pé-nible coquest, au lieu que les espritsgénéreusement nais ôc ne degenc-rans dcl'aigle légitime, qui regarded'vnc veucasscurcc les rayons duSo*
lcii, quelques brillans qu'ils soient,ne recuisent iamais pour aucune ap-préhension des chemins espineux:Aussi l'honncur prenât plaisir a cetteviuc poursuite , les conduit par lamain apres maintes trauersej, & neles quitte point qu'ils ne soient airi-
O iii|
tló - La Toysan£Or]
uezauhautdu Mont de leurs félici-
tez, pòur triompher heureusement
delafcrtillcmoiíìò ôcdes labeurs en-
semencez dans lc terroir de leur pcr-seuerâce, qui vient enfin à bout des
palmes glorieuses. La valeur des Ar-
gonautes ne peut estre diuertic de
leur célèbre entreprise par les Syr-thes périlleux qui les vouloient fru-
strer du bon-heur de leur coquette,
qu'ils ne la poursuiuissent à la pointede la constance, soubslaqucílc leur
vertu serendoit immortelle: aussine
furent ils deceus du doux fruict de
leur gloire espcrec,puisqucle tepsameinc-tout leur remit à la longueentre les mains le ioyau précieuxqu'vne amc casanière n'eust osé se
promettre ny mettre lc voile au vent
souhs l'inccrtain des ondes insensé-
espour la dcipoìiille honorable d'vn
íi riche butin. Autât en pouuos nous
juger de nostre ceuurcj le choix se
Ld Toyson£0r. 2,17faict des Nautonniers eíleus a cet-
te affaire dans lc conseil des Cieux,encor n'y abordent ils &nercmpor-tent qu'âpres vn 15g trauail,appuyc
depatiencepouramoîlirle coeur de
nostre Pierre,quisçayt bien diuiser
de la commune&confúsc O écono-
mie de ce large vniucrs, ceux qu'ellev eut retenir à sesgages, ôc sedonnerà eux apres auoir premièrement ôcmeurcmét examiné leurs conscien-ces ou prudemment tiré les vers dunez de leur discrétion, pour en fairevn ferment propice à fa grâdeur : carelle prend son temps pour se laisservaincre à la fidclle perseuerancè deces sagesCaualliers de la Toysó,aus-quels seuls elle secommuniquc,nonindifferamment 1 tous ,& non tous-iours encor, ains en certaine saison,
puisqu'elle attend son temps ; queles espics blonds tournent à maturi-
té, que lc ftuiòì: de la terre se soit ia
a,i8 %* Toyson £0r.
coníerué plusieurs annecs , ÔCqueles ccrueaux posez de ses cohéritiers
soient capables de ce dot nuptial.
Car Geber di6i que 1/icux estaient,Les Philosophes qui l'auoient:Et toutefois en leur "yieux iours,Ils iouyrent de leurs amours.
Auquel aagc principalement Iá
prudcnce&la vraye preud'hommie,ouiamaisjse rendent familières des
hommes, quidoiuent en ce temps
grisonnant auoirfaict banquerouteauxvestemens d'vnc trop prompteieunesie. Et c'est pourquoy Seniordict que Thomme d'esprit ôcde bon
iugement peut aysèment compren-dre le yray moyen d'aborder heu-reusement au Cap d'espérance decet art,lorsqu'il se donnera tout à
faict ôcfans discontinue à la lecturedes bons Authcurs y par lc moyen
desquels il seraiUuminé , ôctrouucra
Ld Toyson£oi. 2.1}
l'entree facile pour paruenir eti fin.à la vraye cognoissanec de cc diuinSecret: ainsi le tient quelque moder-ne autheur cn cc quatrain íuiúant,conformément à tous les bons c£fais de la vraye science.
Souuent le poilgrison deliure les Oyfèaux,Que le Saturnien loge dans nos 1/aifseauxxEtla~viuacitédu Mercure ~Volage,Ne sedompte iamais quedans Veífirit dusage,
FIN.