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ISSN n° 2335-1047 N° 1754 – Dimanche 29 juillet 2018 – Prix : 10 DA TROU D’AIR DANS LA CROISSANCE PIB Les hydrocarbures perdent de l’élan Selon une étude du Boston Consulting Group L’Algérie attire de plus en plus les cadres étrangers Lire en pages 2-3 Enseignement supérieur Révision des moyennes d’admission, entre «improvisation» et stratégie Université d’été de l’Unpef à Boumerdès Opposition à la réforme du baccalauréat et annonce d’une rentrée sociale difficile Lire en page 5 «Wajib» d’Anne-Marie Jacir projeté à Oran La douloureuse fracture entre père et fils Baaziz à l’Opéra d’Alger C’est beau, subversif et chic ! Lire en page 16 Cheffe Sherazade, ambassadrice de l’art culinaire à Alger Mille et une saveurs pour conter la beauté de la cuisine algérienne Lire en page 17 Le Produit intérieur brut (PIB) de l’Algérie n’a augmenté que de 1,3% au 1 er trimestre de l’année. Une évolution trop faible qui ne cadre point avec les prévisions et les calculs du gouvernement qui, en matière de cadrage budgétaire de l’actuel exercice, a relancé la dépense et remis en cause la politique d’austérité qui a marqué les deux précédents exercices 2016 et 2017. LIRE EN PAGE 2 ELLE A ÉTÉ FAIBLE ET LENTE AU PREMIER TRIMESTRE François Jullien, agrégé de philosophie «Penser les cultures en termes d’écart et de ressources, pas en termes de similitude et de différence» Lire en pages 6-7 APRÈS LE DÉSAVEU DU FFS, DU RCD, DU FLN ET DE L’ARMÉE QUANT À SON PROJET DE CONSENSUS NATIONAL MAKRI CHEZ OUYAHIA POUR SAUVER LES MEUBLES LIRE EN PAGE 4

TROU D’AIR DANS LA - reporters-dz.com · les recettes en hydrocarbures ne sont plus ce qu’elles étaient il y a quelques petites années. D’ailleurs même le secteur semble

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Page 1: TROU D’AIR DANS LA - reporters-dz.com · les recettes en hydrocarbures ne sont plus ce qu’elles étaient il y a quelques petites années. D’ailleurs même le secteur semble

55,88% de taux de réussite Les mathématiques en tête avec 78,61% Sciences expérimentales

59,06 % Langues étrangères 56,06 % Gestion et économie 47,18% Lettres

et philosophie 47,08% 714 cas de fraudeLIRE EN PAGE 5

Phot

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ives

ISSN

n° 2

335-1047

N° 1754 – Dimanche 29 juillet 2018 – Prix : 10 DA

Le coach national est revenu sur son clash avec le journaliste Mâammar Djebbour

Madjer a dégainé contre la «manipulation»

L’ancien sélectionneur de l’EN, Aziz Derouaz,

à cœur ouvert pour Reporters«La FAHB n’a pas

Handball/l’Equipe nationale lance la CAN 2018 aujourd’hui (11h00) face au

Sept ans après le printemps de Jasmin

Le malaise social couve encore en Tunisie

Lire en pages 2-3

Reporters souhaite une bonne fête aux

travailleurs et informe ses lecteurs qu’il ne paraîtra pas

demain 1er mai

EDITION

A

coeur et livre ouverts avec

Tamazight, l’identité

et la femme...

LIRE EN PAGE 15

Concert historique d’Idir à la Coupole d’Alger

«La monnaie, le crédit et

l’adoption du

PharmacieUne « cellule de

veille » pour le suivi du médicament

LIRE EN PAGES 2-3 ET 4

AGRICULTURE

Blé tendre, ventre mou de la

Abdelhakim Hammoudi,

expert «Nous devons évaluer

ce que coûte à la � lière le manque d’organisation et d’ef� cacité des

ABDELWAHAB ZEKKARDirecteur général de l’Of� ce national

de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés

«Avec

l’ouverture de la station de la place

des Martyrs, nous pouvons

désormais relancer la

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VES UNE FILIÈRE INTERNATIONALE

QUATRE ENQUÊTES OUVERTES DES COMMISSIONS ROGATOIRES À L’ÉTRANGER

LIRE EN PAGE 2

TENSION PERSISTANTE SUR LA SITUATION FINANCIÈRE

DU PAYS

HORS DE QUESTION DE

COLLECTE DE L’ÉPARGNE INFORMELLE

LES BANQUIERS RAPPELÉS

À LEUR MÉTIERLIRE EN PAGE 5

SAHARA OCCIDENTAL

Monde du travailVers la

recon� guration du champ syndical ?

Conflits sociaux

Même vaincu, le terrorisme prend de nouvelles formes

LES MISES EN GARDE

DE BOUTEFLIKAImmigration clandestine

Pour

une

approche humaine et

POLAR/ DISPARITION Philip Kerr,

l’arme à gaucheLire en page 16

Quand le retard numérique pourrit (aussi) le climat

des affaires

CyclismeLagab remporte

PHOT

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NEW

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AGO de la FAF / Echange par mails entre l’ex-président

et l’actuel SG de l’instance

fédérale

RAOURAOUA COMPTE

LE SECTEUR DE LA SANTÉ DANS TOUS SES ÉTATS

Les médecins résidents lâchent

les gardes et passent au

«service zéro»

L’Italie invité d’honneur,

Education nationale / Examen de 5e année

Des taux de réussite de génies, des

syndicats perplexesLire en page 6

La contestation ne faiblit pas

PHOT

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Palestine, la conjugaison

des nakbas Lire en page 12

Festival de Cannes50 ans après mai 68, Godard encore

Marché de l’artVive l’artiste, salut l’agent

économique...Lire en page 16

VIE POLITIQUEMSP

Makri seul maître du

Mouvement

El IslahLe parti se lance

dans la course à la présidentielle 2019

FLNDjamel Ould Abbès :

« Je compte faire réélire notre candidat pour

LIRE EN PAGE 12

A bâtonsrompus avec Régis Debray

19 MAI, AU SOUVENIR DES ÉTUDIANTS

DE LA LIBÉRATIONUNE DATE PAS COMME

Hassan Rohani répond au Makhzen«En politique

étrangère, vous êtes dans

la catégorie ‘‘amateurs’’»

LIRE EN PAGE 4

MADJER PERSISTE, SIGNE ET BOTTE EN TOUCHE !

LIRE EN PAGE 18

Taux de réussite national : 56,88 %

Taux de réussite des � lles : 58,20 %BAC 2018

700 000 candidats dans wles salles d’examen

LIRE EN PAGES 2-3

Le chef de l’Etat préside un Conseil

des ministresRetrait de toute augmentation • de droits pour les documents

administratifsProjet de loi de création d’une •

Académie pour TamazightLes allocations financières •

remplacent le couffin du ramadanImportation, instauration d’un • droit provisoire de sauvegarde

Lire en page 7

DERNIÈRE MINUTE

Rolland-Garros 2018,c’est encore lui

NADALUn extraterrestre sur terre battue

LIRE EN PAGE 18

Solidarité avec la jeune joggeuse agressée

AUX SABLETTES, ON A COURU POUR

RYMA ET POUR TOUTES LES AUTRES !

Lire en page 7

Réforme de l’économie algérienneLe scénario alternatif du FMIFinance islamiqueRetard à l’allumage, Raouya à l’explicationLIRE EN PAGE 2

Réforme de l’économie algérienneLe scénario alternatif du FMIFinance islamiqueRetard à l’allumage, Raouya à l’explication

Russie 2018

Comme la France en 2002 et l’Italie

en 2010, l’Allemagne cède sa

couronne après le premier tour

Le champion

du monde au tapis

Groupe «H»/Les Sénégalais

à l’épreuve des Colombiens

cet après-midi

Les «Lions de la

Téranga», l’ultime

espoir africainLire en pages 12-13

Ses pays membres d’accord pour un relèvement de la

production dès juillet

L’OPEP augmente son débit

d’un million de barils/jour

LIRE EN PAGES 2-3

TROU D’AIR DANS LA

CROISSANCE

PIBLes hydrocarbures perdent de l’élan

Selon une étude du Boston Consulting GroupL’Algérie attire de plus

en plus les cadres étrangersLire en pages 2-3

Enseignement supérieurRévision des moyennes

d’admission, entre «improvisation» et stratégie

Université d’été de l’Unpef à BoumerdèsOpposition à la réforme

du baccalauréat et annonce d’une rentrée sociale dif� cile

Lire en page 5

«Wajib» d’Anne-Marie Jacir projeté à OranLa douloureuse fracture

entre père et � ls

Baaziz à l’Opéra d’AlgerC’est beau, subversif et chic !

Lire en page 16

Cheffe Sherazade, ambassadrice de l’art culinaire à Alger

Mille et une saveurs pour conter la beauté

de la cuisine algérienneLire en page 17Le Produit intérieur brut (PIB) de l’Algérie n’a augmenté que de 1,3% au

1er trimestre de l’année. Une évolution trop faible qui ne cadre point avec les prévisions et les calculs du gouvernement qui, en matière de cadrage budgétaire de l’actuel exercice, a relancé la dépense et remis en cause la

politique d’austérité qui a marqué les deux précédents exercices 2016 et 2017.LIRE EN PAGE 2

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RESS

Il affirme que le MSP n’a jamais appelé à l’intervention de l’Armée dans le champ politique

MAKRI RÉVISE SA SÉMANTIQUE !LIRE EN PAGE 4

ELLE A ÉTÉ FAIBLE ET LENTE AU PREMIER TRIMESTRE

LOTFI MOKDADLa photo en

toile de fond !LIRE EN PAGES 12-13

Le sommet des Brics s’ouvre aujourd’hui à JohannesburgPuissances montantes

et recherche d’un nouvel ordre mondial

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Le G20 avertit contre les effets de la guerre

commerciale

Quelles conséquences pour l’Algérie ?

LIRE EN PAGE 2

François Jullien, agrégé de philosophie«Penser les cultures en

termes d’écart et de ressources, pas en termes de similitude

et de différence»Lire en pages 6-7

APRÈS LE DÉSAVEU DU FFS, DU RCD, DU FLN ET DE L’ARMÉE QUANT À SON PROJET DE CONSENSUS NATIONAL

MAKRI CHEZ OUYAHIA

POUR SAUVER LES MEUBLES

LIRE EN PAGE 4

Page 2: TROU D’AIR DANS LA - reporters-dz.com · les recettes en hydrocarbures ne sont plus ce qu’elles étaient il y a quelques petites années. D’ailleurs même le secteur semble

ACTUJOURD'HUId i m a n c h e 2 9 j u i l l e t 2 0 1 82 ACTUJOURD'HUI d i m a n c h e 2 9 j u i l l e t 2 0 1 8 3

le point

brèves

commentaire

divers

l’entretien

baromètre

tendances

repères

verbatim

empreinte

up-down

bon à savoir

entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

le point

Hocine Necib, ministre des Ressources en eau : «Certes nous avons gagné la bataille de la mobilisation de l’eau mais il nous reste encore à mener une autre : celle de la gestion des ressources en place.»

La croissance hors hydrocarbures, elle a été de 2% par rapport au 1er trimestre 2017, tirée essentiellement par les secteurs de l’agriculture et la pêche, du bâtiment-travaux publics et hydraulique (BTPH), y compris services et travaux publics pétroliers et de l’industrie.

le point

A la peine PAR RACHID BELDI

L’économie algérienne peine à démarrer réellement, et les dernières chiffres enregistrés par l’Offi ce national des statistiques pour le compte du produit intérieur brut témoignent des diffi cultés à insuffl er au pays un rythme de croissance à la dimension des objectifs des pouvoirs publics. Ou encore des espérances populaires nourries des discours politiques à redondance. En dépit de l’ouverture des vannes de fi nancement dans plusieurs secteurs restés pendant près de deux années sous l’étreignoir de l’austérité, la production ne suit pas, et la consommation non plus. Encore moins les exportations qui peuvent encore attendre leur heure, même si l’interdiction d’importation qui frappe de nombreux produits aurait dù remuer un tant soit peu la mécanique du commerce extérieur du pays dans cette direction. Connu pour être un pays qui enregistrait les plus faibles taux de croissance parmi les producteurs de pétrole même lorsque ce dernier s’échangeait à des prix synonymes d’aisance fi nancière, l’Algérie risque d’avoir encore plus de mal à se débarrasser de cet incommodant statut en ces temps où les recettes en hydrocarbures ne sont plus ce qu’elles étaient il y a quelques petites années. D’ailleurs même le secteur semble pâtir de cette situation, puisqu’il a dù faire avec un recul de croissance de 2% lors des trois premiers mois de l’année en cours, ce qui est loin de surprendre, même si du côté des responsables, on se plaît toujours à énumérer les projets réalisés au profi t de la croissance. Certains secteurs hors-hydrocarbures ont, certes, fait nettement mieux, mais d’autres ont, par contre, continué à manger leur pain noir, n’affi chant aucun signe qui puisse augurer des lendemains meilleurs pour le PIB. Le retour aux dépenses pour de nombreux projets a été opéré par l’Etat, mais cela ne suffi ra visiblement pas à éveiller une dynamique de croissance dans un environnement économique resté trop longtemps en hibernation lorsque l’argent du pétrole était déversé à fl ots par dizaines de milliards dedollars pour des projets sans valeur ajoutée de productivité et ses vertus de croissance.

PétroleLe prix du panier Opep à plus de 73 dollars PAR FERIEL NOURINE

Dans un marché qui clôturait la semaine en hausse, le prix du panier de référence du brut de l`Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s’affi chait vendredi à 73,62 dollars, a indiqué l’Organisation sur son site web. Un prix également en progression par rapport à la veille où il s’était établi à moins de 73 dollars. Introduit en 2005, le panier de référence de l’Opep comprend quatorze types de pétrole: le Sahara Blend (Algérie), Girassol (Angola), Equateur), Zafi ro ( Guinée Equatoriale), Rabi light (Gabon), l’Iran Heavy (Iran), Basra Light (Irak), Kuwait Export ( kuwait), Es-Sider (Libye), Bonny Light (Nigeria), Qatar Marin(Qatar), Arab Light (Arabie Saoudite), Murban (UAE) et le Mery (Venezuela).A la clôture hebdomadaire de vendredi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a perdu 25 cents et s’est établi à 74,29 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, alors que sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet Crude » (WTI) pour la même échéance affi chait un prix de 68,69 dollars.Les prix sur le marché américain ont évolué dans une logique plutôt baissière par rapport à l’ouverture, et ce suite à la publication du rapport hebdomadaire de la société Baker Hughes, qui a indiqué que le nombre de puits de forage en activité s’élevait à 861 aux Etats-Unis, soit trois de plus que la semaine précédente.Cette progression laisse présager d’une augmentation de l’off re d’or noir sur le marché américain, déjà à un record, dans les semaines à venir. D’autre part, la Russie, un des trois plus grands producteurs mondiaux avec l’Arabie saoudite et les Etats-Unis, a affi rmé avoir augmenté sa production en juillet.Interrogé sur la possibilité d’une nouvelle hausse de production de l’Opep et ses alliés, le ministre russe de l’Energie, Alexandre Novak, a répondu que «tout pouvait être discuté». «En septembre, nous verrons comment seront équilibrées la production et la consommation en prenant en compte des facteurs comme la Libye et la production d’autres pays», a-t-il expliqué, cité par les agences russes. Pour rappel, 24 pays producteurs Opep et non Opep, ont convenu le 23 juin dernier à Vienne de limiter à 100% leur niveau de respect des engagements pris dans le cadre de l’accord de baisse qui vise à retirer du marché 1,8 million de barils/jour (1,2 million barils/jour pour les membres de l’Opep, 0,6 million barils/jours pour les producteurs hors Opep). Les pays signataires de la déclaration de coopération ont atteint un niveau de conformité de 121% en juin 2018. La prochaine réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole est prévue pour la dernière semaine de septembre à Alger.

PAR HAKIM OULD MOHAMED

Selon les données publiées par l’Offi ce national des statistiques (ONS), la croissance de l’écono-mie algérienne reste faible en dépit des budgets qui lui sont consacrés cette année. La loi de fi nances de l’actuel exercice pro-pose en eff et un budget consé-quent pour l’équipement, une tendance qui rompt avec deux baisses consécutives pour les dé-penses d’équipement, à raison de 16% en 2016 et de 27% en 2017. Dans les détails de la structure des dépenses d’équipe-ment de l’actuel exercice, les autorisations de programme re-tenues s’élèvent à 2 270 mil-liards DA (contre 1 397 milliards DA en 2017), tandis que les cré-dits de paiement inscrits pour 2018 s’élèvent à 4 043 milliards DA (contre 2 291 milliards DA en 2017). Force est de constater qu’à l’is-sue du premier trimestre de 2018, la croissance n’évolue que péniblement, mais surtout très loin des prévisions initialement établies. L’évolution du taux de croissance durant les trois pre-

miers mois de l’année a été bien plus faible que celle sur laquelle tablait le gouvernement : +4% sur l’année. Cette croissance in-férieure aux attentes s’explique notamment par les contre-per-formances du secteur des hydro-carbures et la baisse de la crois-sance dans certains secteurs hors hydrocarbures. Le premier tri-mestre 2018 a été caractérisé par un recul de la croissance dans le secteur des hydrocarbu-res avec une baisse de 2% par rapport au même trimestre de 2017. Quant à la croissance hors hydrocarbures, elle a été de 2% par rapport au 1er trimestre 2017, tirée essentiellement par les secteurs de l’agriculture et la pêche, du bâtiment, travaux pu-blics et hydraulique (BTPH, y compris services et travaux pu-blics pétroliers) et de l’Industrie. Certains secteurs hors hydrocar-bures qui réalisaient des crois-sances à deux chiff res ces der-nières années ont connu des baisses conséquentes. C’est le cas de l’agriculture, dont la croissance a été de 4,2% durant les trois premiers mois de l’an-née alors qu’elle était supérieure

à 8%, du BTPH qui a réalisé une croissance de seulement de 4,7% (y compris services et travaux publics pétroliers dont la crois-sance a été de 2%), alors que le secteur enregistrait des taux de croissance à deux chiff res au moment où la commande publi-que était au plus haut de ses ni-veaux. Le résultat des fi lières in-dustrielles est pour le moins mi-tigé avec, au tableau, un taux de croissance de 4,1% seulement. Sur les dix branches industriel-les, cinq ont connu une crois-sance positive.Il s’agit des fi lières des maté-riaux de construction (+12,1%), de l’eau et l’énergie (+8,2%), de l’industrie agroalimentaire (+6,1%), de la chimie, plastique et caoutchouc (+3%) et du bois, papier et liège (+1,8%). En re-vanche, la croissance a été néga-tive dans les autres fi lières in-dustrielles que sont les mines et carrières (-10,2%), industries si-

dérurgique, métallique, mécani-que et électrique (-7,4%), indus-tries diverses (-6,9%), les textiles (-1,1%) et les cuirs et chaussures (-1,1%). Pour les services mar-chands la croissance a été de 3,1%, alors que les tendances étaient disparates dans les servi-ces non marchands. A ce rythme, l’objectif fi xé par le gouvernement Ouyahia pour 2018 ne sera pas atteint à la fi n de l’année. Dans son exercice de cadrage budgétaire de l’actuel exercice, le gouvernement a dé-cidé d’augmenter fortement le budget d’équipement pour espé-rer un retour à la croissance dès cette année. L’Exécutif visait ainsi une croissance du PIB de 4%. Un objectif qui paraît déci-dément diffi cile à réaliser. Pour rappel, la croissance du PIB glo-bal a été de 1,6% sur l’année 2017, alors que la croissance hors hydrocarbures a été de 2,6%.

PAR FARID MESSAOUD

Bilan peu réjouissant de l’évolution généra-le d’un panorama de secteurs d’activités au 1er trimestre 2018 comme le montrent les conclusions concernant le PIB de l’Algérie, établies par l’Offi ce national des statistiques (ONS), reprises par l’APS. Ainsi, le PIB a pro-gressé légèrement dans certains secteurs et fl anchant dans d’autres. En chiff res, la crois-sance du Produit intérieur brut a été de 1,3% au 1er trimestre 2018 par rapport à la même période de 2017. Au premier trimestre 2018, la croissance dans le secteur des hydrocarbu-res a perdu de l’élan, baissant de 2% par rap-port au même trimestre de 2017. Quant à la croissance hors hydrocarbures, elle a été de 2% par rapport au 1er trimestre 2017, tirée essentiellement par les secteurs de l’agricul-ture et la pêche, du bâtiment-travaux publics et hydraulique (BTPH), y compris services et travaux publics pétroliers et de l’industrie. Quelle lecture peut-on en faire ? Le secteur pétrolier faisait fi gure de précurseur au ta-bleau des statistiques élaborées par l’ONS, il y a deux ans, enregistrant, au troisième tri-mestre 2016, par exemple, une performance de… 7,7%, contre une croissance négative de 1,4% au 3e trimestre 2015. Amine Mazouzi, alors P-DG de Sonatrach, se frotterait les

mains à la lecture de ces données. Et une bro-chette d’experts claironnait ces réalisations, estimant que Sonatrach revient de loin, après que la production eut fortement décliné, au point que certains en étaient venus à se de-mander si pareille situation ne risquerait pas de peser sur l’approvisionnement du marché domestique en produits pétroliers et de per-turber les exportations d’hydrocarbures. Mais pourquoi la production a-t-elle régressé ? La baisse est là et a même impacté les exporta-tions d’hydrocarbures. En proportion, la compagnie nationale des hydrocarbures a en-registré une baisse de 3% du volume (quan-tité) des exportations de pétrole au 1er tri-mestre 2018 par rapport au même trimestre 2017. Ce recul, fut-il léger, s’explique essen-tiellement par l’introduction de l’opération de processing à l’international qui consiste pour Sonatrach à louer les équipements d’un raffi neur dans un autre pays pour procéder aux opérations de raffi nage, permettant à la Sonatrach de récupérer les carburants obte-nus à un prix moins cher. En tout, 400 000 tonnes ont été raffi nées à l’extérieur durant les trois premiers mois de 2018, ce qui expli-que la baisse de la quantité exportée en pé-trole. Par ailleurs, les retards dans le lance-ment de plusieurs champs gaziers ont péna-lisé la croissance du secteur pétrolier. Le

champ gazier de Touat, d’une capacité de 12,8 millions de m3 par jour, devait être inauguré début 2017. Il a fi nalement été re-porté au premier trimestre 2018. Reggane Nord, d’une capacité de 8 millions m3 par jour a été inauguré fi n 2017, et Timimoun(5 millions de m3 par jour) devait être mis en production à compter d’avril 2018. Et c’est tout à fait logique, lorsque le démarrage de trois projets gaziers est décalé, cela a forcé-ment un impact signifi catif sur la croissance du secteur. Mais le plus inquiétant, c’est que la croissance a été négative dans les autres fi lières industrielles que sont les mines et carrières (-10,2%), les industries de sidérur-gie, métallique, mécanique et électrique (-7,4%), les industries diverses (-6,9%), les textiles (-1,1%) et les cuirs et chaussures (-1,1%). Cela tire forcément vers le bas le PIB. Selon des estimations établies par la Banque mondiale, la croissance du PIB de-vait s’établir à 2,2% pour l’année 2017. Mais elle peinera à franchir la barre de 2% en 2018-2019. Le FMI, lui, avait, indiqué dans de récents rapports que la croissance en Algé-rie devrait ralentir à 1,5% en 2017, puis re-culer à 0,8% en 2018, sous l’eff et de la com-pression projetée des dépenses publiques, avant de se redresser à moyen terme et re-monter à 2,4% en 2022.

PIB Les hydrocarbures perdent de l’élan

Elle a été faible et lente au premier trimestre

Trou d’air dans la croissanceLe Produit intérieur brut (PIB) de l’Algérie n’a augmenté que de 1,3% au 1er trimestre de l’année. Une évolution trop faible qui ne cadre point avec les prévisions et les calculs du gouvernement qui, en matière de cadrage budgétaire de l’actuel exercice, a relancé la dépense et remis en cause la politique d’austérité qui a marqué les deux précédents exercices 2016 et 2017.

Alors que de nombreux Algériens rêvent d’aller s’installer outre-mer, des cadres et des talents étrangers veulent tenter l’expérience professionnelle en Algérie.

PAR MERIEM KACI

Ces derniers sont même «de plus en plus attirés par l’Algérie», selon une enquête publiée par le Boston Consulting Group (BCG) sur la «mo-bilité des cadres dans le monde».Dans cette logique d’engouement grandissant des cadres étrangers, l’Algérie a fait un bond remarquable, se hissant ainsi de la 114e place (en 2017) à la 83e place (en 2018), dans un classement qui regroupe 197 pays et une enquête menée sur un échan-tillon de 366 000 personnes.Les talents qui ont manifesté leur in-térêt pour une expérience profes-sionnelle en Algérie sont issus des quatre coins du monde avec, en tête, les Tunisiens, suivis des Afghans, Bé-ninois et Saoudiens. Sur la même liste fi gurent également des Français, des Angolais, des Egyptiens, des Nor-

végiens et des Nigérians. Récem-ment, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, a fait savoir que le nombre de ressortissants étrangers exerçant en Algérie est de 90 000. Ces derniers sont en majorité des Chinois, des Turcs et des Egyptiens, exerçant pour la plupart dans le sec-teur du bâtiment. Si le nombre de cadres étrangers sou-haitant s’installer en Algérie aug-mente, celui des Algériens qui nour-rissent l’ambition d’aller chercher un emploi loin du pays continue lui aussi de grimper, note la même en-quête de BCG. « 84% des Algériens sont prêts à s’expatrier pour un em-ploi», précise le bureau, ajoutant que

ce taux était déjà de 83% en 2014.En outre, les Algériens qui rêvent d’aller s’installer sous d’autres cieux sont généralement âgés de moins de 30 ans, appartenant en majorité à la communauté universitaire, poursuit la même source. Ils sont motivés par les opportunités d’apprentissage et de formation, les possibilités off ertes pour le dévelop-pement de la carrière et la stabilité fi nancière des employeurs et le meilleur niveau de vie. Ces universitaires, relève le groupe de consulting, sont également pous-sés par des motivations personnelles, à savoir la découverte d’autres hori-zons, de nouvelles cultures ou un nouveau mode de vie. Et pour trou-

ver tous ces avantages, les Algériens interrogés privilégient la destination Canada, suivie de l’Europe (France, Allemagne, Royaume-Unis, Belgi-que), mais aussi des Etats-Unis. Les monarchies du Golfe sont également convoitées par nos universitaires, notamment les Emirats arabes unis et le Qatar. A noter que les personnes interviewées par BCG en Algérie se composent de 27% de femmes et 71% d’hommes, notamment des universitaires em-ployés dans les fi lières industrielles et manufacturières. Celles travaillant dans le secteur public ou l’administra-tion des aff aires sont «plus fortement» représentées dans l’enquête de Boston Consulting Group.

PAR BOUZID CHALABI

Le ministère des Ressources en eau continue d’enregistrer des de-mandes de concessions d’exploita-tion de sources d‘eaux minérales. Les investisseurs dans ce créneau esti-ment que le traitement de leur dos-sier met trop de temps. Un état des lieux sur lequel s’est prononcé le mi-nistre des Ressources en eau, Hocine Necib, lors de son passage hier au Forum du quotidien «El Hiwar». Se-lon le ministre, les concessions d’ex-ploitation des sources qu’accorde son département sont soumises à des règles strictes. Citant, entre autres, le fait que ses services doivent eff ectuer deux prélèvements au niveau de la source qui font l’objet d’une deman-de d’exploitation, «l’un en période de basse eau et l’autre en période de haute eau, autrement dit la durée qui sépare le 1er du 2e prélèvement est longue et peut s’étaler jusqu’à près d’une année». Et de préciser que c’est un délai «nécessaire pour arriver à se

prononcer sur les caractéristiques physico-chimiques de l’eau de la source». Le ministre a, ainsi, rejeté d’un revers de main les accusations concernant «la lourdeur de l’admi-nistration» dans le traitement des dossiers. Soulignons, qu’auparavant, il a retracé toutes les avancées enre-gistrées dans son secteur ces dix der-nières années. «Certes nous avons gagné la bataille de la mobilisation de l’eau mais il nous reste encore à mener une autre : celle de la gestion des ressources en place», a souligné Necib. Et à ce titre il a tenu à faire savoir, concernant l’AEP, que «nous sommes passés en l’espace de quatre ans d’une moyenne de 120 l/jour par habitant à 180 l/j/ha», et fait part de «la livraison, en 2018, de cinq barra-ges et la mise en service de plusieurs transferts», citant entre autres, le plus important à ses yeux, celui qui concerne l’approvisionnement en eau potable de la wilaya de Mascara à partir de la grande unité de dessa-lement de Macta. A propos de dessa-

lement le ministre a rappelé le lance-ment prochain de quatre projets d’unités de dessalement d’eau de mer. Toujours dans le même registre, il a annoncé que dans le cadre de l’exploitation des eaux usées,«31 stations d’épurations vont entrer en service d’ici la fi n de l’année en cours. Concernant la stratégie en place pour une gestion effi cace des ressources, il a indiqué qu’elle repose sur trois axes : suffi samment de mo-bilisation, diversifi cation de la res-source et veiller à travailler de façon complémentaire. Et de souligner dans ce sens : «Nous demandons aux communes sans sociétés d’exploita-tion de s’impliquer davantage dans la gestion de l’AEP». Selon le minis-tre, elles seraient près de 300 dans ce cas de fi gure. Interrogé sur le dégel de certains projets, l’invité du forum a informé qu’une enveloppe de 90 milliards de dinars leur sera consa-crée. Ce dernier s’est aussi prononcé sur les raccordements anarchiques et les déperditions dues à la vétusté par

endroits du réseau d’AEP en place. «La multiplication des raccordements anarchiques occasionne beaucoup de pertes aux entreprises qui gèrent l’AEP. D’où l’intérêt de créer une po-lice des eaux», a estimé le ministre car «cela pourrait dissuader les auteurs des branchements illicites». Quant à la problématique des déper-ditions, «elle fait l’objet d’une atten-tion particulière de la part des socié-tés de gestion des AEP». Toujours à propos des réseaux d’AEP et leur ab-sence dans certaines zones urbaines du pays, notamment à l’est, Necib a rappelé que la crise va diminuer avec l’entrée en exploitation de systèmes de transfert. Pour l’aïd, le ministre a tenu a rassuré les ménages sur la dis-ponibilité de l’eau et que des quanti-tés suffi santes seront mises à leur disposition. Comme il a tenu à faire savoir enfi n que des instructions fer-mes ont été données aux entreprises d’exploitation et de gestion concer-nées de faire en sorte que l’eau ne manque pas dans les robinets.

Malgré le nombre important de marques sur le marchéLe créneau des eaux minérales toujours porteur

Selon une étude du Boston Consulting Group

L’Algérie attire de plus en plus les cadres étrangers

Page 3: TROU D’AIR DANS LA - reporters-dz.com · les recettes en hydrocarbures ne sont plus ce qu’elles étaient il y a quelques petites années. D’ailleurs même le secteur semble

ACTUJOURD'HUId i m a n c h e 2 9 j u i l l e t 2 0 1 82 ACTUJOURD'HUI d i m a n c h e 2 9 j u i l l e t 2 0 1 8 3

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sans détour

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à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

le point

Hocine Necib, ministre des Ressources en eau : «Certes nous avons gagné la bataille de la mobilisation de l’eau mais il nous reste encore à mener une autre : celle de la gestion des ressources en place.»

La croissance hors hydrocarbures, elle a été de 2% par rapport au 1er trimestre 2017, tirée essentiellement par les secteurs de l’agriculture et la pêche, du bâtiment-travaux publics et hydraulique (BTPH), y compris services et travaux publics pétroliers et de l’industrie.

le point

A la peine PAR RACHID BELDI

L’économie algérienne peine à démarrer réellement, et les dernières chiffres enregistrés par l’Offi ce national des statistiques pour le compte du produit intérieur brut témoignent des diffi cultés à insuffl er au pays un rythme de croissance à la dimension des objectifs des pouvoirs publics. Ou encore des espérances populaires nourries des discours politiques à redondance. En dépit de l’ouverture des vannes de fi nancement dans plusieurs secteurs restés pendant près de deux années sous l’étreignoir de l’austérité, la production ne suit pas, et la consommation non plus. Encore moins les exportations qui peuvent encore attendre leur heure, même si l’interdiction d’importation qui frappe de nombreux produits aurait dù remuer un tant soit peu la mécanique du commerce extérieur du pays dans cette direction. Connu pour être un pays qui enregistrait les plus faibles taux de croissance parmi les producteurs de pétrole même lorsque ce dernier s’échangeait à des prix synonymes d’aisance fi nancière, l’Algérie risque d’avoir encore plus de mal à se débarrasser de cet incommodant statut en ces temps où les recettes en hydrocarbures ne sont plus ce qu’elles étaient il y a quelques petites années. D’ailleurs même le secteur semble pâtir de cette situation, puisqu’il a dù faire avec un recul de croissance de 2% lors des trois premiers mois de l’année en cours, ce qui est loin de surprendre, même si du côté des responsables, on se plaît toujours à énumérer les projets réalisés au profi t de la croissance. Certains secteurs hors-hydrocarbures ont, certes, fait nettement mieux, mais d’autres ont, par contre, continué à manger leur pain noir, n’affi chant aucun signe qui puisse augurer des lendemains meilleurs pour le PIB. Le retour aux dépenses pour de nombreux projets a été opéré par l’Etat, mais cela ne suffi ra visiblement pas à éveiller une dynamique de croissance dans un environnement économique resté trop longtemps en hibernation lorsque l’argent du pétrole était déversé à fl ots par dizaines de milliards dedollars pour des projets sans valeur ajoutée de productivité et ses vertus de croissance.

PétroleLe prix du panier Opep à plus de 73 dollars PAR FERIEL NOURINE

Dans un marché qui clôturait la semaine en hausse, le prix du panier de référence du brut de l`Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s’affi chait vendredi à 73,62 dollars, a indiqué l’Organisation sur son site web. Un prix également en progression par rapport à la veille où il s’était établi à moins de 73 dollars. Introduit en 2005, le panier de référence de l’Opep comprend quatorze types de pétrole: le Sahara Blend (Algérie), Girassol (Angola), Equateur), Zafi ro ( Guinée Equatoriale), Rabi light (Gabon), l’Iran Heavy (Iran), Basra Light (Irak), Kuwait Export ( kuwait), Es-Sider (Libye), Bonny Light (Nigeria), Qatar Marin(Qatar), Arab Light (Arabie Saoudite), Murban (UAE) et le Mery (Venezuela).A la clôture hebdomadaire de vendredi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a perdu 25 cents et s’est établi à 74,29 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, alors que sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet Crude » (WTI) pour la même échéance affi chait un prix de 68,69 dollars.Les prix sur le marché américain ont évolué dans une logique plutôt baissière par rapport à l’ouverture, et ce suite à la publication du rapport hebdomadaire de la société Baker Hughes, qui a indiqué que le nombre de puits de forage en activité s’élevait à 861 aux Etats-Unis, soit trois de plus que la semaine précédente.Cette progression laisse présager d’une augmentation de l’off re d’or noir sur le marché américain, déjà à un record, dans les semaines à venir. D’autre part, la Russie, un des trois plus grands producteurs mondiaux avec l’Arabie saoudite et les Etats-Unis, a affi rmé avoir augmenté sa production en juillet.Interrogé sur la possibilité d’une nouvelle hausse de production de l’Opep et ses alliés, le ministre russe de l’Energie, Alexandre Novak, a répondu que «tout pouvait être discuté». «En septembre, nous verrons comment seront équilibrées la production et la consommation en prenant en compte des facteurs comme la Libye et la production d’autres pays», a-t-il expliqué, cité par les agences russes. Pour rappel, 24 pays producteurs Opep et non Opep, ont convenu le 23 juin dernier à Vienne de limiter à 100% leur niveau de respect des engagements pris dans le cadre de l’accord de baisse qui vise à retirer du marché 1,8 million de barils/jour (1,2 million barils/jour pour les membres de l’Opep, 0,6 million barils/jours pour les producteurs hors Opep). Les pays signataires de la déclaration de coopération ont atteint un niveau de conformité de 121% en juin 2018. La prochaine réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole est prévue pour la dernière semaine de septembre à Alger.

PAR HAKIM OULD MOHAMED

Selon les données publiées par l’Offi ce national des statistiques (ONS), la croissance de l’écono-mie algérienne reste faible en dépit des budgets qui lui sont consacrés cette année. La loi de fi nances de l’actuel exercice pro-pose en eff et un budget consé-quent pour l’équipement, une tendance qui rompt avec deux baisses consécutives pour les dé-penses d’équipement, à raison de 16% en 2016 et de 27% en 2017. Dans les détails de la structure des dépenses d’équipe-ment de l’actuel exercice, les autorisations de programme re-tenues s’élèvent à 2 270 mil-liards DA (contre 1 397 milliards DA en 2017), tandis que les cré-dits de paiement inscrits pour 2018 s’élèvent à 4 043 milliards DA (contre 2 291 milliards DA en 2017). Force est de constater qu’à l’is-sue du premier trimestre de 2018, la croissance n’évolue que péniblement, mais surtout très loin des prévisions initialement établies. L’évolution du taux de croissance durant les trois pre-

miers mois de l’année a été bien plus faible que celle sur laquelle tablait le gouvernement : +4% sur l’année. Cette croissance in-férieure aux attentes s’explique notamment par les contre-per-formances du secteur des hydro-carbures et la baisse de la crois-sance dans certains secteurs hors hydrocarbures. Le premier tri-mestre 2018 a été caractérisé par un recul de la croissance dans le secteur des hydrocarbu-res avec une baisse de 2% par rapport au même trimestre de 2017. Quant à la croissance hors hydrocarbures, elle a été de 2% par rapport au 1er trimestre 2017, tirée essentiellement par les secteurs de l’agriculture et la pêche, du bâtiment, travaux pu-blics et hydraulique (BTPH, y compris services et travaux pu-blics pétroliers) et de l’Industrie. Certains secteurs hors hydrocar-bures qui réalisaient des crois-sances à deux chiff res ces der-nières années ont connu des baisses conséquentes. C’est le cas de l’agriculture, dont la croissance a été de 4,2% durant les trois premiers mois de l’an-née alors qu’elle était supérieure

à 8%, du BTPH qui a réalisé une croissance de seulement de 4,7% (y compris services et travaux publics pétroliers dont la crois-sance a été de 2%), alors que le secteur enregistrait des taux de croissance à deux chiff res au moment où la commande publi-que était au plus haut de ses ni-veaux. Le résultat des fi lières in-dustrielles est pour le moins mi-tigé avec, au tableau, un taux de croissance de 4,1% seulement. Sur les dix branches industriel-les, cinq ont connu une crois-sance positive.Il s’agit des fi lières des maté-riaux de construction (+12,1%), de l’eau et l’énergie (+8,2%), de l’industrie agroalimentaire (+6,1%), de la chimie, plastique et caoutchouc (+3%) et du bois, papier et liège (+1,8%). En re-vanche, la croissance a été néga-tive dans les autres fi lières in-dustrielles que sont les mines et carrières (-10,2%), industries si-

dérurgique, métallique, mécani-que et électrique (-7,4%), indus-tries diverses (-6,9%), les textiles (-1,1%) et les cuirs et chaussures (-1,1%). Pour les services mar-chands la croissance a été de 3,1%, alors que les tendances étaient disparates dans les servi-ces non marchands. A ce rythme, l’objectif fi xé par le gouvernement Ouyahia pour 2018 ne sera pas atteint à la fi n de l’année. Dans son exercice de cadrage budgétaire de l’actuel exercice, le gouvernement a dé-cidé d’augmenter fortement le budget d’équipement pour espé-rer un retour à la croissance dès cette année. L’Exécutif visait ainsi une croissance du PIB de 4%. Un objectif qui paraît déci-dément diffi cile à réaliser. Pour rappel, la croissance du PIB glo-bal a été de 1,6% sur l’année 2017, alors que la croissance hors hydrocarbures a été de 2,6%.

PAR FARID MESSAOUD

Bilan peu réjouissant de l’évolution généra-le d’un panorama de secteurs d’activités au 1er trimestre 2018 comme le montrent les conclusions concernant le PIB de l’Algérie, établies par l’Offi ce national des statistiques (ONS), reprises par l’APS. Ainsi, le PIB a pro-gressé légèrement dans certains secteurs et fl anchant dans d’autres. En chiff res, la crois-sance du Produit intérieur brut a été de 1,3% au 1er trimestre 2018 par rapport à la même période de 2017. Au premier trimestre 2018, la croissance dans le secteur des hydrocarbu-res a perdu de l’élan, baissant de 2% par rap-port au même trimestre de 2017. Quant à la croissance hors hydrocarbures, elle a été de 2% par rapport au 1er trimestre 2017, tirée essentiellement par les secteurs de l’agricul-ture et la pêche, du bâtiment-travaux publics et hydraulique (BTPH), y compris services et travaux publics pétroliers et de l’industrie. Quelle lecture peut-on en faire ? Le secteur pétrolier faisait fi gure de précurseur au ta-bleau des statistiques élaborées par l’ONS, il y a deux ans, enregistrant, au troisième tri-mestre 2016, par exemple, une performance de… 7,7%, contre une croissance négative de 1,4% au 3e trimestre 2015. Amine Mazouzi, alors P-DG de Sonatrach, se frotterait les

mains à la lecture de ces données. Et une bro-chette d’experts claironnait ces réalisations, estimant que Sonatrach revient de loin, après que la production eut fortement décliné, au point que certains en étaient venus à se de-mander si pareille situation ne risquerait pas de peser sur l’approvisionnement du marché domestique en produits pétroliers et de per-turber les exportations d’hydrocarbures. Mais pourquoi la production a-t-elle régressé ? La baisse est là et a même impacté les exporta-tions d’hydrocarbures. En proportion, la compagnie nationale des hydrocarbures a en-registré une baisse de 3% du volume (quan-tité) des exportations de pétrole au 1er tri-mestre 2018 par rapport au même trimestre 2017. Ce recul, fut-il léger, s’explique essen-tiellement par l’introduction de l’opération de processing à l’international qui consiste pour Sonatrach à louer les équipements d’un raffi neur dans un autre pays pour procéder aux opérations de raffi nage, permettant à la Sonatrach de récupérer les carburants obte-nus à un prix moins cher. En tout, 400 000 tonnes ont été raffi nées à l’extérieur durant les trois premiers mois de 2018, ce qui expli-que la baisse de la quantité exportée en pé-trole. Par ailleurs, les retards dans le lance-ment de plusieurs champs gaziers ont péna-lisé la croissance du secteur pétrolier. Le

champ gazier de Touat, d’une capacité de 12,8 millions de m3 par jour, devait être inauguré début 2017. Il a fi nalement été re-porté au premier trimestre 2018. Reggane Nord, d’une capacité de 8 millions m3 par jour a été inauguré fi n 2017, et Timimoun(5 millions de m3 par jour) devait être mis en production à compter d’avril 2018. Et c’est tout à fait logique, lorsque le démarrage de trois projets gaziers est décalé, cela a forcé-ment un impact signifi catif sur la croissance du secteur. Mais le plus inquiétant, c’est que la croissance a été négative dans les autres fi lières industrielles que sont les mines et carrières (-10,2%), les industries de sidérur-gie, métallique, mécanique et électrique (-7,4%), les industries diverses (-6,9%), les textiles (-1,1%) et les cuirs et chaussures (-1,1%). Cela tire forcément vers le bas le PIB. Selon des estimations établies par la Banque mondiale, la croissance du PIB de-vait s’établir à 2,2% pour l’année 2017. Mais elle peinera à franchir la barre de 2% en 2018-2019. Le FMI, lui, avait, indiqué dans de récents rapports que la croissance en Algé-rie devrait ralentir à 1,5% en 2017, puis re-culer à 0,8% en 2018, sous l’eff et de la com-pression projetée des dépenses publiques, avant de se redresser à moyen terme et re-monter à 2,4% en 2022.

PIB Les hydrocarbures perdent de l’élan

Elle a été faible et lente au premier trimestre

Trou d’air dans la croissanceLe Produit intérieur brut (PIB) de l’Algérie n’a augmenté que de 1,3% au 1er trimestre de l’année. Une évolution trop faible qui ne cadre point avec les prévisions et les calculs du gouvernement qui, en matière de cadrage budgétaire de l’actuel exercice, a relancé la dépense et remis en cause la politique d’austérité qui a marqué les deux précédents exercices 2016 et 2017.

Alors que de nombreux Algériens rêvent d’aller s’installer outre-mer, des cadres et des talents étrangers veulent tenter l’expérience professionnelle en Algérie.

PAR MERIEM KACI

Ces derniers sont même «de plus en plus attirés par l’Algérie», selon une enquête publiée par le Boston Consulting Group (BCG) sur la «mo-bilité des cadres dans le monde».Dans cette logique d’engouement grandissant des cadres étrangers, l’Algérie a fait un bond remarquable, se hissant ainsi de la 114e place (en 2017) à la 83e place (en 2018), dans un classement qui regroupe 197 pays et une enquête menée sur un échan-tillon de 366 000 personnes.Les talents qui ont manifesté leur in-térêt pour une expérience profes-sionnelle en Algérie sont issus des quatre coins du monde avec, en tête, les Tunisiens, suivis des Afghans, Bé-ninois et Saoudiens. Sur la même liste fi gurent également des Français, des Angolais, des Egyptiens, des Nor-

végiens et des Nigérians. Récem-ment, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, a fait savoir que le nombre de ressortissants étrangers exerçant en Algérie est de 90 000. Ces derniers sont en majorité des Chinois, des Turcs et des Egyptiens, exerçant pour la plupart dans le sec-teur du bâtiment. Si le nombre de cadres étrangers sou-haitant s’installer en Algérie aug-mente, celui des Algériens qui nour-rissent l’ambition d’aller chercher un emploi loin du pays continue lui aussi de grimper, note la même en-quête de BCG. « 84% des Algériens sont prêts à s’expatrier pour un em-ploi», précise le bureau, ajoutant que

ce taux était déjà de 83% en 2014.En outre, les Algériens qui rêvent d’aller s’installer sous d’autres cieux sont généralement âgés de moins de 30 ans, appartenant en majorité à la communauté universitaire, poursuit la même source. Ils sont motivés par les opportunités d’apprentissage et de formation, les possibilités off ertes pour le dévelop-pement de la carrière et la stabilité fi nancière des employeurs et le meilleur niveau de vie. Ces universitaires, relève le groupe de consulting, sont également pous-sés par des motivations personnelles, à savoir la découverte d’autres hori-zons, de nouvelles cultures ou un nouveau mode de vie. Et pour trou-

ver tous ces avantages, les Algériens interrogés privilégient la destination Canada, suivie de l’Europe (France, Allemagne, Royaume-Unis, Belgi-que), mais aussi des Etats-Unis. Les monarchies du Golfe sont également convoitées par nos universitaires, notamment les Emirats arabes unis et le Qatar. A noter que les personnes interviewées par BCG en Algérie se composent de 27% de femmes et 71% d’hommes, notamment des universitaires em-ployés dans les fi lières industrielles et manufacturières. Celles travaillant dans le secteur public ou l’administra-tion des aff aires sont «plus fortement» représentées dans l’enquête de Boston Consulting Group.

PAR BOUZID CHALABI

Le ministère des Ressources en eau continue d’enregistrer des de-mandes de concessions d’exploita-tion de sources d‘eaux minérales. Les investisseurs dans ce créneau esti-ment que le traitement de leur dos-sier met trop de temps. Un état des lieux sur lequel s’est prononcé le mi-nistre des Ressources en eau, Hocine Necib, lors de son passage hier au Forum du quotidien «El Hiwar». Se-lon le ministre, les concessions d’ex-ploitation des sources qu’accorde son département sont soumises à des règles strictes. Citant, entre autres, le fait que ses services doivent eff ectuer deux prélèvements au niveau de la source qui font l’objet d’une deman-de d’exploitation, «l’un en période de basse eau et l’autre en période de haute eau, autrement dit la durée qui sépare le 1er du 2e prélèvement est longue et peut s’étaler jusqu’à près d’une année». Et de préciser que c’est un délai «nécessaire pour arriver à se

prononcer sur les caractéristiques physico-chimiques de l’eau de la source». Le ministre a, ainsi, rejeté d’un revers de main les accusations concernant «la lourdeur de l’admi-nistration» dans le traitement des dossiers. Soulignons, qu’auparavant, il a retracé toutes les avancées enre-gistrées dans son secteur ces dix der-nières années. «Certes nous avons gagné la bataille de la mobilisation de l’eau mais il nous reste encore à mener une autre : celle de la gestion des ressources en place», a souligné Necib. Et à ce titre il a tenu à faire savoir, concernant l’AEP, que «nous sommes passés en l’espace de quatre ans d’une moyenne de 120 l/jour par habitant à 180 l/j/ha», et fait part de «la livraison, en 2018, de cinq barra-ges et la mise en service de plusieurs transferts», citant entre autres, le plus important à ses yeux, celui qui concerne l’approvisionnement en eau potable de la wilaya de Mascara à partir de la grande unité de dessa-lement de Macta. A propos de dessa-

lement le ministre a rappelé le lance-ment prochain de quatre projets d’unités de dessalement d’eau de mer. Toujours dans le même registre, il a annoncé que dans le cadre de l’exploitation des eaux usées,«31 stations d’épurations vont entrer en service d’ici la fi n de l’année en cours. Concernant la stratégie en place pour une gestion effi cace des ressources, il a indiqué qu’elle repose sur trois axes : suffi samment de mo-bilisation, diversifi cation de la res-source et veiller à travailler de façon complémentaire. Et de souligner dans ce sens : «Nous demandons aux communes sans sociétés d’exploita-tion de s’impliquer davantage dans la gestion de l’AEP». Selon le minis-tre, elles seraient près de 300 dans ce cas de fi gure. Interrogé sur le dégel de certains projets, l’invité du forum a informé qu’une enveloppe de 90 milliards de dinars leur sera consa-crée. Ce dernier s’est aussi prononcé sur les raccordements anarchiques et les déperditions dues à la vétusté par

endroits du réseau d’AEP en place. «La multiplication des raccordements anarchiques occasionne beaucoup de pertes aux entreprises qui gèrent l’AEP. D’où l’intérêt de créer une po-lice des eaux», a estimé le ministre car «cela pourrait dissuader les auteurs des branchements illicites». Quant à la problématique des déper-ditions, «elle fait l’objet d’une atten-tion particulière de la part des socié-tés de gestion des AEP». Toujours à propos des réseaux d’AEP et leur ab-sence dans certaines zones urbaines du pays, notamment à l’est, Necib a rappelé que la crise va diminuer avec l’entrée en exploitation de systèmes de transfert. Pour l’aïd, le ministre a tenu a rassuré les ménages sur la dis-ponibilité de l’eau et que des quanti-tés suffi santes seront mises à leur disposition. Comme il a tenu à faire savoir enfi n que des instructions fer-mes ont été données aux entreprises d’exploitation et de gestion concer-nées de faire en sorte que l’eau ne manque pas dans les robinets.

Malgré le nombre important de marques sur le marchéLe créneau des eaux minérales toujours porteur

Selon une étude du Boston Consulting Group

L’Algérie attire de plus en plus les cadres étrangers

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24 HEURES AU PAYSd i m a n c h e 2 9 j u i l l e t 2 0 1 84

ACTUJOURD'HUI

24 HEURES AU PAYS

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ENVIRONNEMENT

PLANÉTARIUM

BOUILLON DE CULTURE

SPORTISSIMO

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C’est aujourd’hui que le président du MSP, Abderrezak Makri, rencontrera le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, pour lui exposer son initiative de consensus national. Le rendez-vous aura lieu au siège du parti du Premier ministre à Ben Aknoun.

PAR HOURIA MOULA

Annoncé il y a déjà une semaine, la rencontre revêt une importance capitale pour l’un comme pour l’autre. Mais surtout pour le chef du parti isla-miste, qui tente de convaincre les représentants du pouvoir, dont la réaction à cette démarche est dé-terminante pour sa survie. Et pour cause, l’absence de volonté dans les centres de décision d’accompa-gner l’initiative condamne automatiquement le projet de consensus, comme c’était d’ailleurs le cas pour celle qu’a proposée il y a cinq ans le FFS pour la reconstruction du consensus national. Que sera la réponse d’Ahmed Ouyahia ? Quelles seront ses positions sur l’appel à l’implication de l’armée ? À une transition économique, politique et sociale ? Et que dira-t-il à son invité concernant l’élection pré-sidentielle de 2019, qui constitue, selon ce dernier, une chance pour réaliser le consensus ?Autant de questions qui suscitent la curiosité des observateurs, très attentifs au tête-à-tête Ouyahia-Makri. Pourtant, à voir le contexte dans lequel il intervient, l’on est tenté de prédire une rencontre sans résultats. Il est presque tranché que le rendez-vous ne dépassera pas son cadre purement protoco-laire, ce qui contribuera, un tant soit peu, à mettre encore Makri sous les projecteurs. En eff et, le pré-sident du MSP se présentera chez Ouyahia avec le handicap d’avoir été désavoué par de nombreux acteurs politiques, dans l’opposition comme dans le pouvoir. Après le rejet diplomatique du FFS, qui s’est dit attaché à son projet de reconstruction du

consensus national, «seule alternative» à même de sortir le pays de la crise, le RCD a, lui aussi, expri-mé hier son avis, critiquant «une initiative sans is-sue» de Makri.Dans le camp du pouvoir, les «réserves» du secré-taire général du FLN, Djamel Ould Abbès, expri-mées publiquement lors d’un point de presse com-mun avec son hôte, avaient diminué les chances de réussite de l’initiative. Viennent par la suite les mi-ses aux points du général des corps d’armée, chef d’état-major de l’ANP et vice-ministre de la Défen-se, Ahmed Gaïd Salah, qui a rejeté toute tutelle sur l’institution militaire. «J’ai eu à préciser avec insis-tance que l’Armée nationale populaire (ANP), et une armée qui connaît ses prérogatives et agit dans le cadre de ses missions constitutionnelles», et qu’«en aucun cas, on ne peut l’entrainer dans des confl its partisans, politiques et des luttes stériles», avait déclaré Gaïd Salah.Aff aibli donc par ces positions qui vont toutes dans le sens du rejet, il serait diffi cile pour l’héritier de cheikh Mahfoud Nahnah de convaincre le RND.

Surtout lorsque l’on sait que son vis-à-vis n’est autre qu’Ahmed Ouyahia. Ce dernier, qui se défi nit comme «le soldat» du pouvoir, n’aura pas de mal à réaffi rmer ses positions de principe. Son soutien indéfectible au président Abdelaziz Boutefl ika fait qu’il est d’ores et déjà exclu qu’il trouve un consen-sus avec Makri concernant la présidentielle de 2019. Son grand respect pour l’institution militaire, qu’il encense à chaque occasion pour ses eff orts au niveau des frontières et sa mission de préservation de la sécurité nationale, le mènera à rejeter l’appel du président du MSP. Enfi n, même sur le plan éco-nomique, de par son poste de chef de l’Exécutif, il serait naïf de croire, voire d’envisager, qu’il parta-ge le constat négatif de Makri sur l’échec des poli-tiques menées sur le plan économique. C’est dire qu’en fi n de compte, la rencontre Ouyahia-Makri pourrait bien être le dernier coup dans le vent, du chef islamiste. Son image, qui séduit depuis quel-ques semaines peut en pâtir aujourd’hui au sortir de sa réunion avec le patron du RND. Attendons encore quelques heures pour voir…

La présidentielle de 2019 selon le MSPUne opportunité pour le changement

PAR AGHILAS SADI

Le Mouvement pour la société de la paix (MSP) s’exprime à nouveau sur la prochaine élection présidentielle prévues au printemps 2019. Dans une déclaration sanctionnant les travaux de son Conseil consultatif tenus vendredi et samedi à Alger, le parti estime que ce rendez-vous électoral est une opportunité pour le pays pour amorcer le changement politique. « Le Conseil consultatif estime que l’élection présidentielle de 2019 sont opportunité pour le changement et l’ouverture des horizons sur la base d’un consensus politique », lit-on dans le communiqué du parti rendu public hier. Ainsi, le MSP affi che davantage ses intentions de prendre part à cette élection. Poursuivant son analyse, d’abord, de la situation du pays, le Conseil consultatif du MSP rappelle son attachement à son projet de construire un consensus politique avec l’ensemble des acteurs politiques du pays. «L’initiative du MSP de construire un consensus national est une occasion à ne pas rater pour sortir le pays de la crise multidimensionnelles qui le secoue », peut-on lire dans le document de la formation politique d’Abderzak Makri qui appelle les partis politiques, les organisations de la société civile ainsi que les institutions de l’Etat à adhérer à ce projet. Par la même occasion, le MSP plaide pour le renforcement du front interne et la préservation de l’unité nationale pour faire face aux défi s de l’heure notamment en ce qui concerne la sécurité des frontières et l’immigration clandestine. Abordant la situation économique du pays, le MSP met en garde contre les retombées de la crise économique qui frappe l’Algérie depuis la chute des prix du baril en 2014. Pour le MSP, les chiff res que communiquent les diff érentes institutions de l’Etat sur la situation économique du pays témoignent sur la gravité de la situation que les gouvernements qui se sont succédés n’ont pas pu régler. En ce qui concerne l’aff aire des « 701 kg de la cocaïne » saisie au port d’Oran le mois mai dernier, le MSP appelle les pouvoirs publics à agir avec une fermeté exemplaire lorsqu’il s’agit de la lutte contre les fl éaux sociaux et la corruption. Enfi n, sur le plan international, le MSP a réaffi rmé son soutien indéfectible à la cause palestinienne en dénonçant la nouvelle démarche israélienne pour eff acer l’identité palestinienne.

PAR NADIA BELLIL

La polémique créée par le président du mouve-ment pour la société et la paix (MSP), Abderezak Makri, à propos de sa proposition de «transition consensuelle» sous l’égide de l’armée continue à susciter des réactions d’hostilité. C’est au tour du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) d’exprimer un désaveu cinglant par rapport à cette démarche. C’est ainsi qu’à la faveur de la réunion de son secrétariat national, le parti donne d’entrée le ton. «L’implication directe de l’Armée dans la gestion de l’impasse actuelle ne peut consti-tuer une réponse crédible à la crise politique que vit le pays», est-il souligné dans un communiqué rendu public hier. Aux yeux du Rassemblement, «l’Algérie a besoin de jeter les bases d’institutions issues et contrôlées par la société dans un processus de démocratisation graduel et transparent adossé à une légitimité incontestable pour tourner la page de l’autoritarisme et du fait du prince». La formation de Mohcène Bellabes déplore, à ce propos, qu’«au lieu de revendiquer les conditions d’une compétition régulière et transparente pour garantir l’exercice de la souveraineté du peuple, des partis se revendiquant d’un système démocrati-que s’égarent dans des fausses et vaines pistes pour contourner cette condition sine qua non de toute sortie de crise». De son avis «le combat démocrati-que est une exigence permanente et intangible qui

a pour but le changement du système à l’origine du désordre socio-économique et de l’instabilité insti-tutionnelle qui menacent l’existence de la nation». Plus incisif, le RCD recommande à Makri que, «fau-te d’assumer leur part de cette exigence, celles et ceux qui se réclament de la démocratie devraient au moins éviter de compliquer la situation par des initiatives sans issues». Le parti a, par ailleurs, abordé la situation générale du pays, faisant un, constat d’un statu quo intena-ble : «Le pourrissement induit par la politique d’un statu quo basée sur les gestions et décisions occul-tes, érigées en règle de gouvernance, atteint la quasi totalité des rouages de la vie publique.» Le secrétariat national du RCD considère que «les ren-vois brutaux de cadres et les remous qui ont suivi le limogeage du DGSN renseignent sur la profon-deur du mal qui ronge de nombreuses institutions livrées à une forme de privatisation clanique qui décrédibilise toute annonce émise dans un cadre institutionnel». «Cette réalité porteuse de tous les dangers bloque de fait la vie nationale», estime-il, faisant remar-quer que «la justice et l’administration sont deve-nues les premiers freins pour le fonctionnement régulier d’un Etat de droit, le développement éco-nomique transparent et la redistribution équitable des richesses produites». Sur le plan des libertés, la formation de Bellabes dénonce «la condamnation à des peines de prison de citoyens qui affi chent leurs

opinions ou expriment leur réprobation devant la politique du gouvernement sur les réseaux so-ciaux», relevant que le fait que «des barons de la corruption revendiquent leurs emprises sur les or-ganes de l’Etat, est une autre facette de cette déri-ve». Sur le plan économique, le RCD critique «les entraves indécentes commises contre l’investisse-ment privé productif (qui) contrastent avec ce qui est admis par tous : l’urgence de diversifi er l’écono-mie nationale», pointant du doigt «les derniers dé-veloppements enregistrés dans les blocages dont est victime CEVITAL, avec une saisie illégale d’un matériel acquis dans le respect de la loi consacrent, de façon assumée, la primeur du pouvoir parallèle sur les lois et la réglementation de la République». «Les atteintes à la liberté de conscience et d’expres-sion, aux libertés syndicales et l’aggravation de la détérioration du climat des aff aires, font la une des rapports des organisations internationales des droits de l’homme, des instances internationales sur le droit du travail et des rapports sur l’état de l’investissement», déplore le RCD, soulignant que «le recours massif à la planche à billets malgré le redressement durable des prix des hydrocarbures ne peut être l’œuvre d’acteurs soucieux de l’avenir du pays. Le rétrécissement du pouvoir d’achat pour la majorité et l’accès inconsidéré à la rente pour les clientèles demeurent la constante de cette gouver-nance, malgré les avertissements de nombreux ac-teurs et experts nationaux et étrangers».

Le RCD à propos de l’initiative du MSP«L’implication de l’Armée n’est pas une réponse crédible à la crise»

Après le désaveu du FFS, du RCD, du FLN et de l’Armée

Makri chez Ouyahia pour sauver les meubles

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24 HEURES AU PAYS d i m a n c h e 2 9 j u i l l e t 2 0 1 8 5

ACTUJOURD'HUI

24 HEURES AU PAYS

FONDSÉCO

ENVIRONNEMENT

PLANÉTARIUM

BOUILLON DE CULTURE

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PAR WAFIA SIFOUANE

En effet, d’après le décret mi-nistériel signé par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifi que, la moyen-ne minimale d’admission à la fa-culté des sciences politiques est passée, cette année, d’un 12/20 à 11/ 20, ce qui a sérieusement dé-plu aux enseignants de cette fa-culté, qui dénoncent aujourd’hui une réelle « improvisation» de la part de la tutelle qui a, comme à son accoutumée, omis de consul-ter les principaux concernés. «Quand j’ai décroché mon bac au début des années 1980, je me suis rapproché de l’Institut natio-nal des sciences politiques, où pour s’inscrire il fallait répondre à un certain nombre d’exigences. Les bacheliers désireux rejoindre cet établissement devaient pré-senter un dossier assez lourd, avec leurs relevés de notes, des moyennes supérieures à 13/20, voire plus pour les matières es-sentielles. Maintenant les choses se sont réellement dégradées, d’autant que la moyenne mini-male d’accès à cette spécialité a déjà été réduite en passant de 13 à 12/20», dira Mohamed Rezig, coordinateur du Conseil national des enseignants du supérieur et enseignant en sciences politi-ques. «Nous sommes dans l’in-compréhension totale, vu que nul n’a été informé de cette déci-sion, ni le comité scientifi que de la faculté, encore moins les en-seignants», a-t-il fait savoir. En

plus de la rupture totale du dialo-gue, l’enseignant a déploré cette décision d’autant plus qu’il consi-dère les moyennes des bacheliers comme «gonfl ées». «Les syndicats du secteur de l’éducation natio-nale ont été unanimes à dire que les moyennes obtenues par les bacheliers ont été gonfl ées car elles sont loin de refl éter le réel niveau des élèves», a-t-il souli-gné. «Ces décisions improvisées, sans consulter au préalable les principaux concernés, mèneront l’université algérienne droit au mur. C’est à cause de ce genre d’attitudes et d’initiatives que l’université algérienne est ce qu’elle est aujourd’hui, gangré-née par la médiocrité et la vio-lence», déplore notre interlocu-

teur. Outre les sciences politi-ques, la moyenne d’accès aux études de vétérinaires a égale-ment été revue à la baisse en pas-sant de 15 à 14/20. Une mesure qui a pour objectif d’encourager les bacheliers à se diriger vers cette spécialité de plus en plus boudée. Quant aux écoles nationales su-périeures, la moyenne d’entrée est passée cette année de 14/20 à 14,50/20, une manière de faire baisser la pression sur ces écoles très convoitées, qui alimentent le secteur de l’éducation. Bien que cette décision ait déplu aux jeunes bacheliers, elle a été très bien accueillie par les profes-sionnels qui estiment qu’il s’agit d’un coup de pouce pour «la qua-

lité». Conscient de la forte de-mande sur certaines spécialités, à l’instar des hydrocarbures et l’aviation, le Premier ministre a suggéré une éventuelle hausse dans les moyennes d’accès dans les années à avenir et cela afi n d’éviter un risque de surcharge dans ces prestigieuses facultés. Pour ce qui concerne la spécialité de la langue amazighe, les bache-liers devront passer d’abord un entretien oral qui permettra l’évaluation de leurs niveaux. Il en est de même pour l’Institut national supérieur de musique, «un étudiant ne peut se spécialiser dans des études supé-rieures en musique s’il ne possè-de pas une base solide», a estimé Tahar Hadjar.

Université d’été de l’Unpef à BoumerdèsOpposition à la réforme du baccalauréat et annonce d’une rentrée sociale dif� cile

DE BOUMERDÈS KACI. K

La 7e édition de l’université d’été de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (UNPEF) s’est ouverte, hier, au niveau de la maison de jeunes Saïd- Senani de Boumerdès. C’est en présence de quelque 200 participants que le secrétaire général de l’Unpef, Sadek Dziri, a lu le discours d’inauguration, en évoquant le parcours du syndicat et son combat pour l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs, tout en œuvrant pour une école de qualité imprégnée des valeurs authentiques de l’identité nationale. En matière d’identité nationale, une polémique a surgi brusquement de l’assistance où quelques présents ont lancé «l’islam est notre religion et l’arabe notre langue», occultant sciemment la langue tamazight. La réponse du secrétaire général de l’UNPEF ne s’est pas fait attendre. «Si Benbadis était encore présent parmi nous, il aurait déclaré que l’islam est notre religion et l’arabe et tamazight nos langues», rétorquera-t-il, sous les applaudissements nourris de l’assistance. Un bref rappel de l’histoire sur les trois fondamentaux de l’identité nationale, Tamazight, l’islam et l’arabe, a calmé les esprits pour laisser place à une intervention relative à l’objet de cette rencontre : l’amélioration du système éducatif, la défense du pouvoir d’achat des travailleurs et la mise en place de meilleures conditions de travail, pour atteindre les objectifs d’une école de qualité afi n de relever les défi s actuels. Abordant la situation actuelle de l’école algérienne, le secrétaire général n’est pas allé par trente-six chemins pour dire qu’elle est encore loin de refl éter l’attente de la société en matière d’éducation et de formation. Il préconise une meilleure formation de l’enseignant, d’assurer toutes les conditions adéquates pour permettre à l’élève de mieux assimiler son cursus pédagogique, de mettre une œuvre un programme scolaire à les matières techniques auront une place prépondérante et de valoriser les éléments de l’identité nationale. Les contraintes liées aux activités syndicales ont été également soulevées par le secrétaire général lors de son intervention, en appelant à plus de liberté et à répondre aux revendications exprimées, motivées le plus souvent par le souci d’améliorer et l’école algérienne et le pouvoir d’achat des travailleurs. La réforme du Bac annoncée par la tutelle est rejetée par l’UNPEF. Le secrétaire général a déclaré s’opposer à la suppression des matières comme l’éducation islamique, les langues tamazight et arabe et la réduction du nombre de jours de l’examen du baccalauréat. Dans son discours le secrétaire général n’a pas omis d’exprimer le soutien de l’UNPEF aux pays arabes confrontés aux confl its, citant la Syrie, le Yémen, la Palestine et le Sahara occidental. En marge de l’ouverture de l’université d’été, Sadek Dziri a déclaré que la rentrée sociale prochaine s’annonce diffi cile au vu d’une multitude de problèmes sociaux non réglés, citant la baisse drastique du pouvoir d’achat des travailleurs, en appelant à un dialogue franc avec tous les partenaires comme solution. Concernant la protestation des candidats libres, qui revendiquent une autre correction des copies du Bac, il répondra qu’il n’existe pas de recours pour l’examen du baccalauréat et qu’il n’y a pas de centre d’examen spécialisé. Il rappellera que les copies du Bac sont corrigées deux fois, et éventuellement une troisième. Des conférences, des ateliers et des débats portant sur plusieurs sujets, entre autres «la mondialisation et son impact sur le secteur éducatif», «les critères d’une éducation de qualité», «les libertés syndicales, les acquis et les insuffi sances», seront traités et débattus lors de cette université d’été qui durera 3 jours au niveau du lycée Frantz-Fanon de Boumerdès.

ErratumDans l’édition n° 1753 du 28 juillet 2018, en page 6, une faute d’attention nous a fait apparaître, en illustration de l’article citant Youcef Aouchiche, directeur général de l’agence de voyages New Sun Travel, la photo du président de l’APW de Tizi Ouzou, qui porte le même patronyme homonymique. Nous présentons nos excuses aux concernés ainsi qu’à nos lecteurs pour cette regrettable erreur.

Près de 75% des nouveaux ba-cheliers ont procédé aux préins-criptions universitaires depuis le lancement de la plate-forme élec-tronique, jeudi dernier. Elles se poursuivront jusqu’à samedi 00h, selon les délais fi xés, a déclaré à l’APS une source du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifi que, précisant que «205 908 nouveaux bache-liers sur un total de 276 391 se sont inscrits sur la plate-forme nationale, soit un taux de 74,50%». Le nombre global des nouveaux bacheliers ayant accé-dé à la plate-forme nationale s’élève à «257 973 étudiants, soit un taux de 93,34%». Ce nombre inclut les bacheliers inscrits et non inscrits. Les étudiants qui ne se sont pas inscrits peuvent le faire avant la fermeture de la pla-te-forme, a indiqué la même source, ajoutant que «dans le cas où le délai est dépassé, les nou-veaux bacheliers peuvent s’ins-crire, dimanche et lundi, délai prévu pour l’opération de valida-tion qui suit les préinscriptions».

Pour ce qui est du choix des fi liè-res, une deuxième chance est ac-cordée aux étudiants n’ayant pas fait leur choix, et ce avant le lan-cement de l’opération d’orienta-tion. Plus de 65 000 étudiants ont accédé la plateforme consa-crée à cette opération, et ce, de-puis son ouverture, à travers tout le pays, tandis que plus de 3 500 étudiants s’y étaient inscrits. Les préinscriptions seront validées entre le 29 et 30 juillet, permet-tant également aux nouveaux ba-cheliers de modifi er leur précé-dente fi che de vœux pour être réorientés conformément à la se-

conde fi che de vœux. Les résul-tats des aff ectations seront an-noncés en ligne le 7 août, au soir après le traitement des choix dans la période du 31 juillet au 7 août. La deuxième étape des préinscriptions, de réorienta-tions, de concours et d’entretiens pour les domaines concernés aura lieu entre le 8 et 12 août. A ce propos, les étudiants ayant été orientés vers le domaine sciences et technologie (ST) doivent dépo-ser un certifi cat médical au ni-veau de l’établissement d’accueil et passer un entretien. Il s’agit des écoles supérieures d’ensei-

gnement, instituts de sciences et technologies appliquées, quel-ques cycles de licence et licence en imamat (prédication). Les cas d’échecs aux concours et entre-tiens ainsi que les demandes de réorientation seront traités entre les 13 et 16 août. Les résultats de l’orientation se-ront connus le 16 août. La plate-forme consacrée à l’hébergement sera ouverte du 8 au 15 août, tandis que les inscriptions défi ni-tives et le dépôt des dossiers des œuvres universitaires auront lieu entre les 2 et 6 septembre. La phase de traitement des cas ex-ceptionnels, par les établisse-ments de l’enseignement supé-rieur, et de réouverture des pla-teformes consacrées à l’héberge-ment, la bourse et le transport est programmée entre le 2 et le 16 septembre, dernier délai des inscriptions défi nitives au titre de l’année universitaire 2018-2019. Pour rappel, le dernier dé-lai des inscriptions défi nitives a été fi xé au 16 septembre 2018. APS

Rentrée universitairePrès de 75% des nouveaux bacheliers préinscrits

Enseignement supérieur

Révision des moyennes d’admission, entre « improvisation » et stratégieEn réponse à certains médias ayant annoncé la révision à la hausse des moyennes minimales d’admission dans certaines fi lières de l’Enseignement supérieur, Tahar Hadjar, premier responsable du secteur, ne s’est pas fait attendre pour démentir cette information, indiquant que si dans certaines fi lières les minimas n’ont pas changé, ils ont été revues à la baisse dans d’autres fi lières.

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ENTRETIENd i m a n c h e 2 9 j u i l l e t 2 0 1 86 ENTRETIEN d i m a n c h e 2 9 j u i l l e t 2 0 1 8 7

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Agrégé de philosophie, François Jullien étudie la langue et la pensée chinoises aux universités de Pékin et de Shanghai. Il forme le projet d’interroger à partir de la pensée chinoise les impensés de la pensée philosophique occidentale. C’est la première fois qu’en France une tentative aussi radicale de déconstruire la pensée occidentale est menée. A l’occasion de la parution de son dernier livre « Si près, tout autre » (Grasset), nous avons rencontré ce philosophe dont la parole singulière tranche par son audace sur la production philosophique française.

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR OMAR MERZOUG

Reporters : François Jullien, vous êtes philosophe de formation avec un parcours classique et, à un mo-ment donné vous bifurquez vers la

Chine, pourquoi ?

François Jullien : A l’Ecole normale supé-rieure, étant helléniste, j’ai fait le choix d’un ailleurs. On dit communément que nous som-mes les héritiers des Grecs, mais qu’en sait-on tant qu’on n’est pas sorti de cet héritage ? J’ai pour ma part souhaité sortir du legs grec pour prendre du recul par rapport à la pensée grec-que. J’ai choisi la Chine pour des raisons d’exté-riorité marquée. Pendant très longtemps, les deux continents se sont ignorés et ce jusqu’au XVIe siècle, en réalité jusqu’au XIXe. J’ai choisi la Chine aussi par rapport à la langue, j’ai choisi d’adopter le chinois pour sortir de l’espace lin-guistique indo-européen et de ses particularités linguistiques, tout ceci comme condition d’un ailleurs qui me permet de prendre du recul par rapport à la pensée européenne, découverte d’un dépaysement, d’un désemparement de la pensée. Comment pense-t-on quand on ne pen-se pas dans les termes de l’Etre, de Dieu, de la Vérité, de la Liberté, de tous ces grands thèmes de la philosophie européenne. Quand on quitte la langue dans laquelle ils sont articulés, com-ment pense-t-on ? et en même temps par effet de retour revenir sur la pensée européenne pour l’interroger dans ce qu’elle ne questionne pas, savoir ses partis pris implicites, ses choix en-fouis, ce qu’elle croit comme allant de soi, évi-dent mais qui, vu d’un dehors chinois, reparaît singulier, donc intéressant. Mouvement de Dé-tour/Retour pour essayer en fait, c’était mon projet à partir du dehors chinois de sonder l’im-pensé de notre pensée ; j’appelle impensé ce à partir de quoi nous pensons et que par là même nous ne pensons pas, ce à quoi notre pensée est adossée et à partir de quoi on pense mais qu’on ne peut penser.

Lorsque vous commencez à vous intéresser à la Chine, quelle était la

situation dans les études sinologi-ques en France ?

La Chine était inconnue en France et le chinois catalogué comme langue « rare ». Ce qui m’a séduit, c’est d’abord le fait que je n’en savais rien. La Chine était une page blanche. Pour la génération précédente, la tradition était chez les hellénistes de remonter vers le sanskrit1, tradi-tion illustrée par Georges Dumézil2 et Emile Benveniste3. Moi, j’ai fait le choix, non de la fi lia-tion, mais de la rupture, non pas le sanskrit mais le chinois. Lorsque je suis allé en Chine, il n’y avait pratiquement pas d’étranger, Mao venait de mourir, une Chine alors très peu fréquentée.

Comment votre réfl exion s’insère-t-elle dans la tradition des études

occidentales sur la Chine et d’autre part comment vos collègues philo-

sophes ont-ils réagi à cette interro-gation du dehors qui est la vôtre ?

Il y a, en effet, une tradition des études occi-dentales sur la Chine, la tradition des missions notamment, cette tradition a commencé par les premiers Européens qui y sont allés, c’est-à-dire les Portugais et les Espagnols au XVIe s., puis les Français un siècle plus tard. Je me situe dans cette fi liation occidentale, même si cela m’a été reproché, parce que ce sont des gens intelligents qui se posèrent la question : « Mais, qu’est-ce que la Chine nous fait penser ? ». Il y a une phra-se célèbre dans Montaigne4 qui, en substance, dit que ce nous apprenons de la Chine atteste que le monde est plus divers.Une phrase de Blaise Pascal que je cite souvent : « Lequel est le plus croyable des deux, Moïse ou la Chine ? »5, formule magnifi que mais qui est en même temps bancale puisque on voit bien ce qu’incar-ne Moïse, la grande fi gure du monothéisme, les commandements etc. et non pas Confucius ou Lao Tseu, mais la Chine. Espace de pensée dont Pascal ne sait quasiment rien si ce n’est la force d’objection qu’elle constitue par rapport à la pensée européenne. Il y a de très belles phrases aussi de Montesquieu quand dans « L’Esprit des Lois », il met en place son système des régimes politiques, monarchie, aristocratie, république, mais, dit-il, ce que j’apprends de la Chine ruine tout ce dispositif. Il y a une exception chinoise réfractaire à ce cadre-là après quoi il remet les choses plus ou moins d’aplomb, mais Montes-quieu admet : « Il y a une chose bien triste, c’est que la Chine ne se convertira pas ». Montesquieu a bien compris que le christianisme, qui se pen-se religion universelle, rencontre en Chine une résistance culturelle. Je trouve cela très intelli-gent. Cette tradition-là existe et elle m’importe. Après s’est constituée la sinologie universitai-re, et d’abord en France, cinquante ans plus tôt que le reste de l’Europe, Ce que je reproche à cette tradition universitaire, c’est qu’elle est mo-nographique, érudite, mais ne pensant pas. Une chose a été souvent mal reçue de mes collègues sinologues, c’est que pour moi la Chine n’est pas une fi n en soi, je n’éprouve pas une fascina-tion pour la Chine, j’en ai un usage. Les Chinois peuvent aussi être froissés par mon attitude. La Chine n’est pas la fi n de mon voyage, mon voya-ge n’a pas de fi n, il est entre la Chine et l’Europe, et son enjeu est de revenir sur la philosophie pour essayer de la remettre au travail, de la sortir de ses plis et de la déranger par l’intrusion de ce dehors chinois.

Comment vos contemporains ont-ils reçu vos travaux ?

De façon ambiguë à la fois parce que je suis sinologue, et ça se constate et par le fait que mon projet est philosophique et là, je fais plutôt cavalier seul.

Cela doit les dérouter quand même…

Cela les déroute, il faut bien en convenir. C’est même à cela que j’ai dû de ne pas entrer au Collège de France. Je suis en effet un produit impur, et mon projet ne vise pas à l’érudition, entendons-nous, l’érudition, il en faut, il n’y en a jamais assez, mais, à mes yeux, cette érudition doit être au service d’une aventure de la pensée. Pour moi l’un des enjeux est de sortir de la lan-gue de l’Etre, et l’une des premières choses que l’on apprend quand on s’initie au chinois, c’est qu’il n’y a pas de verbe « être ».

Comme en arabe…

Quand on sort des langues indo-européen-nes, oui. Je n’ai pas choisi l’arabe, car je souhai-tais une altérité marquée. Or comme on le sait,

les œuvres d’Aristote nous sont revenues par les Arabes, il y a une fi liation essentielle, tout ce qui nous est revenu de la science et de la philoso-phie antiques passe par l’Andalousie musulma-ne. Passer en langue arabe, c’est certes sortir de la langue indo-européenne, mais il n’y a pas d’al-térité de l’écriture. Il y a eu des langues idéogra-phiques dans le monde, mais seul le chinois l’est resté, et, d’autre part, l’Europe est en rapport continu avec le monde arabe, mais non avec la Chine. Là il n’y a pas d’infl uence. Dans le projet qui était le mien, choisir le chinois était plus per-tinent parce que marquant une extériorité plus nette.

Dans ce livre que vous publiez et qui est sobrement intitulé « Si près, tout autre » (Grasset), quelle est la

singularité de votre propos ?

C’est d’explorer ce qui peut en être de l’autre et d’abord de constater que l’opposé n’est pas l’autre, puisque l’opposé est mis en face et donc rangé. C’est de dire que ce qui semble proche, par exemple, le synonyme dans la langue, dissi-mule une fracture beaucoup plus forte puisque non pensée parce qu’enfouie sous la synony-mie. Prenons l’exemple de deux termes, plaisir et jouissance. D’après les dictionnaires, on nous dit que l’un est le synonyme de l’autre, qu’ils sont quasiment équivalents, la jouissance étant la plénitude du plaisir. Si on réfl échit un peu, on se rend compte que le plaisir arrivant à sa pléni-tude n’est plus un plaisir, il arrive à sa limite, et partant à son impossibilité et par là se renverse en souffrance. Ce n’est donc pas quand l’autre s’expose comme opposé qu’il est vraiment l’autre, mais c’est quand l’autre se dissimule dans la proximité (ici synonymie). Il y a une béance entre plaisir et jouissance alors qu’on les prend pour synonymes, voire l’un pour l’autre.

Est-ce, à vos yeux, l’autre ce pour-rait être le différent ?

Je ne réfl échis pas en termes de ressemblan-ce et de différence. Je ne compare pas. Ce serait plutôt en termes d’écart et de ressource. Je dé-fends les ressources d’une culture pour juste-ment récuser les concepts qui font couple com-me identité et différence, en venir aux concepts que je propose non pas de différence mais d’écart, non pas d’identité mais de fécondité, autrement dit de ressources.

De temps à autre, la France est le théâtre de fl ambées stigmatisant

l’autre, l’étranger, l’immigré, comment pensez-vous de tels

phénomènes ?

Il faut à mon sens penser les cultures en termes d’écart et de ressources. Pas en termes de similitude et de différence. Je ne demande pas l’assimilation, car c’est stérile. Mais il s’agit là d’une vraie question, non d’une mode.

Nicolas Sarkozy a osé créer un mi-nistère de l’Identité nationale ?

Que pensez-vous de ce thème de l’identité ?

Je m’étais exprimé à ce sujet dans un petit livre à l’occasion de la campagne présidentielle de 2007. Pour moi, on ne peut penser le divers des cultures en terres d’identité.

Serait-ce rater complètement le débat ?

Oui, c’est le thème du clash des civilisations lancé par Huntington6. Sérieusement, peut-on défi nir la culture française ? J’attends encore et toujours une défi nition. Je ne l’ai jamais

trouvée. Pour moi il n’y a pas d’identité euro-péenne. En revanche, la question est : qu’est-ce qui fait Europe ? Quelles sont les ressources de la culture européenne ? La question que je vou-drais voir débattue est la suivante : quelles sont les ressources de la culture française ?

Un étranger peut donc très bien s’inscrire dans le cadre de votre

question ?

Totalement. Il ne faut pas parler en termes d’appartenance. J’ai passé trente ans à explorer les ressources de la pensée chinoise, je ne me suis pas « sinisé ». Les ressources d’une culture sont à ceux qui les explorent, qui les exploitent. Ces ressources sont, il faut le noter, diverses et plurielles. Ce n’est pas l’idée unitaire corrélée à l’idée d’une origine mythique. Quand donc a commencé la France, bien malin qui me le dira. Il faut donc penser les cultures en termes d’écart et les explorer, sans quoi on les perdrait. J’ai es-sayé de penser les ressources de la langue et de la pensée chinoises par rapport aux ressources de la langue et de la pensée européennes et en même temps dans l’antre ouvert par écart pro-duire du commun.

Pourquoi ce délire de l’assimilation est-il toujours aussi vivace ?

Parce qu’il est confortable. Dans l’identité, on est dans le même alors que la culture ne cesse de muter, il suffi t d’ouvrir les yeux. On confond l’identité du sujet (j’ai une carte d’identité, je l’accepte), il s’agit là d’une identité singulière et subjective, puisqu’il y a un sujet qui naît et qui meurt, qui se constitue par iden-tifi cation comme Freud l’a montré, on confond cette identité avec l’identité culturelle qui, elle, est collective et objective. Ce qu’on constate avec une culture, c’est qu’il n’y a pas de point de départ et pas davantage de point d’arrivée. Le propre d’une culture c’est qu’elle se trans-forme, sinon elle meurt. Et lorsqu’il y a identifi -cation du point de vue culturel, c’est le pire qui puisse arriver. Emergent alors les fi gures du Leader, du chef, du duce. Quand une culture en arrive à cette identifi cation, alors c’est le fascis-me, l’aberration dans l’histoire. Evidemment, il y a ce mythe récurrent de l’unitaire, de l’identi-taire, mais il est faux, il suffi t pour s’en convain-cre de consulter l’histoire. Je défi e quiconque de défi nir l’identité culturelle française. L’iden-tité culturelle française, c’est l’écart. Est-ce que c’est La Fontaine ou est-ce Rimbaud ? C’est l’écart entre les deux et donc la mise en tension de l’un par l’autre et partant la confi guration produite par cette mise en tension qui fait qu’on relit La Fontaine à partir de Rimbaud. La culture française, est-ce René Descartes ou est-ce André Breton ? C’est l’écart entre les deux et en fi n de compte, quand on relit Descartes, on s’aperçoit qu’il est beaucoup plus divers qu’on ne le croyait. Tout notre travail est justement de défaire cet unitaire facile de rangement, car la pensée, elle, dérange.

L’unitaire, ce fantasme de l’unité, peut conduire aux pires déborde-

ments politiques ?

Oui, on le voit. L’Europe est inspirée par ça. Mais c’est par manque de confi ance en elle. Toutes ces tendances unitaires relèvent d’un symptôme de faiblesse, proviennent d’une per-te de puissance, d’un désarroi, d’où le repli identitaire.

Langue indo-européenne, langue notamment 1. des textes religieux hindous et boudhistes.G. Dumézil (1898-1986), spécialiste des 2. mythologies et des langues indo-européennes.Emile Benveniste (1902-1976), linguiste français 3. auteur notamment de Problèmes de linguistique générale (2 volumes).Voici la formule de Montaigne : « Dans le 4. royaume de la Chine, dont le gouvernement et les arts, sans la connaissance des nôtres et sans communication avec eux, surpassent nos exemples dans beaucoup de secteurs où ils excellent, et au sujet duquel l’histoire m’apprend combien le monde est plus vaste et plus varié que les anciens ni nous le concevons » Essais, III, chap. XIII, Gallimard éditeur.Pensées, section IX, 593.5. Samuel Huntington (1927-2008), professeur de 6. sciences politiques, a publié en 1993 un article, devenu un essai, intitulé « Le Choc des civilisations ».

François Jullien, agrégé de philosophie

«Penser les cultures en termes d’écart et de ressources, pas en termes de similitude et de différence»

La Chine n’est pas la fin de mon

voyage, mon voyage n’a pas de fin,

il est entre la Chine

et l’Europe.

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ENTRETIENd i m a n c h e 2 9 j u i l l e t 2 0 1 86 ENTRETIEN d i m a n c h e 2 9 j u i l l e t 2 0 1 8 7

le point

brèves

commentaire

divers

l’entretien

baromètre

tendances

repères

verbatim

empreinte

up-down

bon à savoir

entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

Agrégé de philosophie, François Jullien étudie la langue et la pensée chinoises aux universités de Pékin et de Shanghai. Il forme le projet d’interroger à partir de la pensée chinoise les impensés de la pensée philosophique occidentale. C’est la première fois qu’en France une tentative aussi radicale de déconstruire la pensée occidentale est menée. A l’occasion de la parution de son dernier livre « Si près, tout autre » (Grasset), nous avons rencontré ce philosophe dont la parole singulière tranche par son audace sur la production philosophique française.

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR OMAR MERZOUG

Reporters : François Jullien, vous êtes philosophe de formation avec un parcours classique et, à un mo-ment donné vous bifurquez vers la

Chine, pourquoi ?

François Jullien : A l’Ecole normale supé-rieure, étant helléniste, j’ai fait le choix d’un ailleurs. On dit communément que nous som-mes les héritiers des Grecs, mais qu’en sait-on tant qu’on n’est pas sorti de cet héritage ? J’ai pour ma part souhaité sortir du legs grec pour prendre du recul par rapport à la pensée grec-que. J’ai choisi la Chine pour des raisons d’exté-riorité marquée. Pendant très longtemps, les deux continents se sont ignorés et ce jusqu’au XVIe siècle, en réalité jusqu’au XIXe. J’ai choisi la Chine aussi par rapport à la langue, j’ai choisi d’adopter le chinois pour sortir de l’espace lin-guistique indo-européen et de ses particularités linguistiques, tout ceci comme condition d’un ailleurs qui me permet de prendre du recul par rapport à la pensée européenne, découverte d’un dépaysement, d’un désemparement de la pensée. Comment pense-t-on quand on ne pen-se pas dans les termes de l’Etre, de Dieu, de la Vérité, de la Liberté, de tous ces grands thèmes de la philosophie européenne. Quand on quitte la langue dans laquelle ils sont articulés, com-ment pense-t-on ? et en même temps par effet de retour revenir sur la pensée européenne pour l’interroger dans ce qu’elle ne questionne pas, savoir ses partis pris implicites, ses choix en-fouis, ce qu’elle croit comme allant de soi, évi-dent mais qui, vu d’un dehors chinois, reparaît singulier, donc intéressant. Mouvement de Dé-tour/Retour pour essayer en fait, c’était mon projet à partir du dehors chinois de sonder l’im-pensé de notre pensée ; j’appelle impensé ce à partir de quoi nous pensons et que par là même nous ne pensons pas, ce à quoi notre pensée est adossée et à partir de quoi on pense mais qu’on ne peut penser.

Lorsque vous commencez à vous intéresser à la Chine, quelle était la

situation dans les études sinologi-ques en France ?

La Chine était inconnue en France et le chinois catalogué comme langue « rare ». Ce qui m’a séduit, c’est d’abord le fait que je n’en savais rien. La Chine était une page blanche. Pour la génération précédente, la tradition était chez les hellénistes de remonter vers le sanskrit1, tradi-tion illustrée par Georges Dumézil2 et Emile Benveniste3. Moi, j’ai fait le choix, non de la fi lia-tion, mais de la rupture, non pas le sanskrit mais le chinois. Lorsque je suis allé en Chine, il n’y avait pratiquement pas d’étranger, Mao venait de mourir, une Chine alors très peu fréquentée.

Comment votre réfl exion s’insère-t-elle dans la tradition des études

occidentales sur la Chine et d’autre part comment vos collègues philo-

sophes ont-ils réagi à cette interro-gation du dehors qui est la vôtre ?

Il y a, en effet, une tradition des études occi-dentales sur la Chine, la tradition des missions notamment, cette tradition a commencé par les premiers Européens qui y sont allés, c’est-à-dire les Portugais et les Espagnols au XVIe s., puis les Français un siècle plus tard. Je me situe dans cette fi liation occidentale, même si cela m’a été reproché, parce que ce sont des gens intelligents qui se posèrent la question : « Mais, qu’est-ce que la Chine nous fait penser ? ». Il y a une phra-se célèbre dans Montaigne4 qui, en substance, dit que ce nous apprenons de la Chine atteste que le monde est plus divers.Une phrase de Blaise Pascal que je cite souvent : « Lequel est le plus croyable des deux, Moïse ou la Chine ? »5, formule magnifi que mais qui est en même temps bancale puisque on voit bien ce qu’incar-ne Moïse, la grande fi gure du monothéisme, les commandements etc. et non pas Confucius ou Lao Tseu, mais la Chine. Espace de pensée dont Pascal ne sait quasiment rien si ce n’est la force d’objection qu’elle constitue par rapport à la pensée européenne. Il y a de très belles phrases aussi de Montesquieu quand dans « L’Esprit des Lois », il met en place son système des régimes politiques, monarchie, aristocratie, république, mais, dit-il, ce que j’apprends de la Chine ruine tout ce dispositif. Il y a une exception chinoise réfractaire à ce cadre-là après quoi il remet les choses plus ou moins d’aplomb, mais Montes-quieu admet : « Il y a une chose bien triste, c’est que la Chine ne se convertira pas ». Montesquieu a bien compris que le christianisme, qui se pen-se religion universelle, rencontre en Chine une résistance culturelle. Je trouve cela très intelli-gent. Cette tradition-là existe et elle m’importe. Après s’est constituée la sinologie universitai-re, et d’abord en France, cinquante ans plus tôt que le reste de l’Europe, Ce que je reproche à cette tradition universitaire, c’est qu’elle est mo-nographique, érudite, mais ne pensant pas. Une chose a été souvent mal reçue de mes collègues sinologues, c’est que pour moi la Chine n’est pas une fi n en soi, je n’éprouve pas une fascina-tion pour la Chine, j’en ai un usage. Les Chinois peuvent aussi être froissés par mon attitude. La Chine n’est pas la fi n de mon voyage, mon voya-ge n’a pas de fi n, il est entre la Chine et l’Europe, et son enjeu est de revenir sur la philosophie pour essayer de la remettre au travail, de la sortir de ses plis et de la déranger par l’intrusion de ce dehors chinois.

Comment vos contemporains ont-ils reçu vos travaux ?

De façon ambiguë à la fois parce que je suis sinologue, et ça se constate et par le fait que mon projet est philosophique et là, je fais plutôt cavalier seul.

Cela doit les dérouter quand même…

Cela les déroute, il faut bien en convenir. C’est même à cela que j’ai dû de ne pas entrer au Collège de France. Je suis en effet un produit impur, et mon projet ne vise pas à l’érudition, entendons-nous, l’érudition, il en faut, il n’y en a jamais assez, mais, à mes yeux, cette érudition doit être au service d’une aventure de la pensée. Pour moi l’un des enjeux est de sortir de la lan-gue de l’Etre, et l’une des premières choses que l’on apprend quand on s’initie au chinois, c’est qu’il n’y a pas de verbe « être ».

Comme en arabe…

Quand on sort des langues indo-européen-nes, oui. Je n’ai pas choisi l’arabe, car je souhai-tais une altérité marquée. Or comme on le sait,

les œuvres d’Aristote nous sont revenues par les Arabes, il y a une fi liation essentielle, tout ce qui nous est revenu de la science et de la philoso-phie antiques passe par l’Andalousie musulma-ne. Passer en langue arabe, c’est certes sortir de la langue indo-européenne, mais il n’y a pas d’al-térité de l’écriture. Il y a eu des langues idéogra-phiques dans le monde, mais seul le chinois l’est resté, et, d’autre part, l’Europe est en rapport continu avec le monde arabe, mais non avec la Chine. Là il n’y a pas d’infl uence. Dans le projet qui était le mien, choisir le chinois était plus per-tinent parce que marquant une extériorité plus nette.

Dans ce livre que vous publiez et qui est sobrement intitulé « Si près, tout autre » (Grasset), quelle est la

singularité de votre propos ?

C’est d’explorer ce qui peut en être de l’autre et d’abord de constater que l’opposé n’est pas l’autre, puisque l’opposé est mis en face et donc rangé. C’est de dire que ce qui semble proche, par exemple, le synonyme dans la langue, dissi-mule une fracture beaucoup plus forte puisque non pensée parce qu’enfouie sous la synony-mie. Prenons l’exemple de deux termes, plaisir et jouissance. D’après les dictionnaires, on nous dit que l’un est le synonyme de l’autre, qu’ils sont quasiment équivalents, la jouissance étant la plénitude du plaisir. Si on réfl échit un peu, on se rend compte que le plaisir arrivant à sa pléni-tude n’est plus un plaisir, il arrive à sa limite, et partant à son impossibilité et par là se renverse en souffrance. Ce n’est donc pas quand l’autre s’expose comme opposé qu’il est vraiment l’autre, mais c’est quand l’autre se dissimule dans la proximité (ici synonymie). Il y a une béance entre plaisir et jouissance alors qu’on les prend pour synonymes, voire l’un pour l’autre.

Est-ce, à vos yeux, l’autre ce pour-rait être le différent ?

Je ne réfl échis pas en termes de ressemblan-ce et de différence. Je ne compare pas. Ce serait plutôt en termes d’écart et de ressource. Je dé-fends les ressources d’une culture pour juste-ment récuser les concepts qui font couple com-me identité et différence, en venir aux concepts que je propose non pas de différence mais d’écart, non pas d’identité mais de fécondité, autrement dit de ressources.

De temps à autre, la France est le théâtre de fl ambées stigmatisant

l’autre, l’étranger, l’immigré, comment pensez-vous de tels

phénomènes ?

Il faut à mon sens penser les cultures en termes d’écart et de ressources. Pas en termes de similitude et de différence. Je ne demande pas l’assimilation, car c’est stérile. Mais il s’agit là d’une vraie question, non d’une mode.

Nicolas Sarkozy a osé créer un mi-nistère de l’Identité nationale ?

Que pensez-vous de ce thème de l’identité ?

Je m’étais exprimé à ce sujet dans un petit livre à l’occasion de la campagne présidentielle de 2007. Pour moi, on ne peut penser le divers des cultures en terres d’identité.

Serait-ce rater complètement le débat ?

Oui, c’est le thème du clash des civilisations lancé par Huntington6. Sérieusement, peut-on défi nir la culture française ? J’attends encore et toujours une défi nition. Je ne l’ai jamais

trouvée. Pour moi il n’y a pas d’identité euro-péenne. En revanche, la question est : qu’est-ce qui fait Europe ? Quelles sont les ressources de la culture européenne ? La question que je vou-drais voir débattue est la suivante : quelles sont les ressources de la culture française ?

Un étranger peut donc très bien s’inscrire dans le cadre de votre

question ?

Totalement. Il ne faut pas parler en termes d’appartenance. J’ai passé trente ans à explorer les ressources de la pensée chinoise, je ne me suis pas « sinisé ». Les ressources d’une culture sont à ceux qui les explorent, qui les exploitent. Ces ressources sont, il faut le noter, diverses et plurielles. Ce n’est pas l’idée unitaire corrélée à l’idée d’une origine mythique. Quand donc a commencé la France, bien malin qui me le dira. Il faut donc penser les cultures en termes d’écart et les explorer, sans quoi on les perdrait. J’ai es-sayé de penser les ressources de la langue et de la pensée chinoises par rapport aux ressources de la langue et de la pensée européennes et en même temps dans l’antre ouvert par écart pro-duire du commun.

Pourquoi ce délire de l’assimilation est-il toujours aussi vivace ?

Parce qu’il est confortable. Dans l’identité, on est dans le même alors que la culture ne cesse de muter, il suffi t d’ouvrir les yeux. On confond l’identité du sujet (j’ai une carte d’identité, je l’accepte), il s’agit là d’une identité singulière et subjective, puisqu’il y a un sujet qui naît et qui meurt, qui se constitue par iden-tifi cation comme Freud l’a montré, on confond cette identité avec l’identité culturelle qui, elle, est collective et objective. Ce qu’on constate avec une culture, c’est qu’il n’y a pas de point de départ et pas davantage de point d’arrivée. Le propre d’une culture c’est qu’elle se trans-forme, sinon elle meurt. Et lorsqu’il y a identifi -cation du point de vue culturel, c’est le pire qui puisse arriver. Emergent alors les fi gures du Leader, du chef, du duce. Quand une culture en arrive à cette identifi cation, alors c’est le fascis-me, l’aberration dans l’histoire. Evidemment, il y a ce mythe récurrent de l’unitaire, de l’identi-taire, mais il est faux, il suffi t pour s’en convain-cre de consulter l’histoire. Je défi e quiconque de défi nir l’identité culturelle française. L’iden-tité culturelle française, c’est l’écart. Est-ce que c’est La Fontaine ou est-ce Rimbaud ? C’est l’écart entre les deux et donc la mise en tension de l’un par l’autre et partant la confi guration produite par cette mise en tension qui fait qu’on relit La Fontaine à partir de Rimbaud. La culture française, est-ce René Descartes ou est-ce André Breton ? C’est l’écart entre les deux et en fi n de compte, quand on relit Descartes, on s’aperçoit qu’il est beaucoup plus divers qu’on ne le croyait. Tout notre travail est justement de défaire cet unitaire facile de rangement, car la pensée, elle, dérange.

L’unitaire, ce fantasme de l’unité, peut conduire aux pires déborde-

ments politiques ?

Oui, on le voit. L’Europe est inspirée par ça. Mais c’est par manque de confi ance en elle. Toutes ces tendances unitaires relèvent d’un symptôme de faiblesse, proviennent d’une per-te de puissance, d’un désarroi, d’où le repli identitaire.

Langue indo-européenne, langue notamment 1. des textes religieux hindous et boudhistes.G. Dumézil (1898-1986), spécialiste des 2. mythologies et des langues indo-européennes.Emile Benveniste (1902-1976), linguiste français 3. auteur notamment de Problèmes de linguistique générale (2 volumes).Voici la formule de Montaigne : « Dans le 4. royaume de la Chine, dont le gouvernement et les arts, sans la connaissance des nôtres et sans communication avec eux, surpassent nos exemples dans beaucoup de secteurs où ils excellent, et au sujet duquel l’histoire m’apprend combien le monde est plus vaste et plus varié que les anciens ni nous le concevons » Essais, III, chap. XIII, Gallimard éditeur.Pensées, section IX, 593.5. Samuel Huntington (1927-2008), professeur de 6. sciences politiques, a publié en 1993 un article, devenu un essai, intitulé « Le Choc des civilisations ».

François Jullien, agrégé de philosophie

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Les souscripteurs au programme AADL 2013 de la wilaya de Tizi-Ouzou ont marché, hier, dans les artères de la ville des Genêts pour dénoncer haut et fort le blocage qui persiste depuis six ans du lancement des travaux de réalisation de ce projet. DE TIZI-OUZOU, S. OULARBI

Ainsi, ils regrettent les promesses verbales non tenues des responsables locaux au profi t des sous-cripteurs. Pis encore, les protestataires accusent les autorités locales de piétiner les décisions du ministre de l’Habitat qui a alloué une enveloppe très conséquente pour le lancement du program-me AADL2 dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Las d’at-tente, des dizaines de souscripteurs au programme AADL2013 ont décidé de battre le pavé en organi-sant une marche qui s’est ébranlée de la placette de l’ex-mairie de Tizi-Ouzou (hôtel de ville) au Centre-ville en empruntant le boulevard Abane-Ramdane (grande rue) pour rejoindre le siège de la wilaya. Une action à travers laquelle les protes-tataires ont dénoncé la politique de fuite en avant imposée par les autorités locales qui continuent à faire la sourde oreille et à négliger leur plateforme de revendications. « Nous exigeons le lancement de l’ensemble des sites retenus pour l’implanta-tion de ces logements avant la fi n de l’année en cours. C’est inadmissible que les autorités locales continuent de piétiner les décisions du ministre de l’Habitat qui nous a accordé une enveloppe bud-gétaire pour le lancement de ce projet. Ceci dit, il n’y a pas une bonne volonté de la part de nos res-ponsables locaux pour lancer ce projet et permet-tre aux souscripteurs d’avoir leur logement », a regretté le vice-président de l’association des sous-cripteurs AADL2, Abdesselam Cherfa, rencontré sur la place. Le même son de cloche chez la prési-

dente de l’association, Saliha Djouaher, qui a af-fi rmé que l’ensemble des sites retenus pour la réa-lisation de ce projet à travers la wilaya demeurent bloqués, à commencer par les 2 300 logements d’Azazga, qui ont fait objet d’opposition par les habitants du village Imlal. Ajoutez à cela le site de Oued Fali, Irdjen, Draâ El-Mizan, Draâ Ben-Khedda. « Il y a des souscripteurs qui ont payé 2 à 3 tranches, alors qu’aucune brique n’a été déposée pour le lancement des travaux. Où est notre ar-gent ? », lance un souscripteur. « Nous n’avons rien contre ce comité de village d’Imlal qui s’op-pose à la réalisation de 2 300 logements AADL. Mais du moment où nous avons su que les respon-sables locaux s’en lavent les mains, et ne répon-dent pas aux préoccupations de ce comité de vil-lage, nous sommes contraints en tant qu’associa-tion de nous imposer sur le terrain pour avoir une réponse à nos doléances qui s’articulent essentiel-lement au lancement de ce projet », a-telle insisté. D’après elle, hormis les 2 700 logements dont la cadence des travaux est à peine à 20%, tout est bloqué. « Nous exigeons le relogement des occu-

pants des bidonvilles de DBK pour lancer les 500 logements AADL 2013 dans cette localité. Nous demandons aussi l’accélération des études des sols par les bureaux d’étude », a-telle dit. A souli-gner que les protestataires ont brandi des pancar-tes sur lesquelles on peut lire : « Non au scénario AADL1 » ou « Respectez vos engagements ». D’ailleurs, les souscripteurs refusent de revivre le même scénario que ceux de l’AADL1. « Nous n’al-lons jamais accepter d’attendre 17 ans pour la li-vraison de nos logements ». Pour cela, ils appel-lent le premier magistrat de la wilaya à intervenir dans les plus brefs délais pour débloquer cette si-tuation. Les revendications des souscripteurs AADL 2013 s’articulent essentiellement sur l’ouverture des choix des sites pour l’ensemble des souscripteurs au mois de septembre prochain, comme cela été convenu. Ajoutez à cela le renfor-cement des chantiers par la main-d’œuvre et le respect de délais de réalisation et la publication des chiff res offi ciels des souscripteurs AADL 2013 pour chaque daïra, mais aussi pour les souscrip-teurs au programme de l’AADL 2001/2002.

OuarglaRécolte de plus de 5.000 quintaux de menthe verteQuelque 5.100 quintaux de menthe verte, réputée pour ses utilisations culinaire et thérapeutique, ont été récoltés à ce jour à travers la wilaya d’Ouargla durant la saison 2017-2018, a-t-on appris samedi auprès de la direction des services agricoles (DSA). La menthe, tout comme d’autres cultures du genre, à l’instar du safran, du persil et des graines de fenugrec qui connaissent une forte demande, est cultivée dans des exploitations familiales, au niveau de jardins et en culture intercalaire entre les palmiers, a expliqué à l’APS la chargée de la production à la direction de l’organisation, de la production et du soutien technique à la DSA. Cette production a été réalisée, sur 85 hectares traités à ce jour sur une superfi cie globale de 254 hectares dédiée à ce genre cultural, avec un rendement moyen obtenu de 60 quintaux à l’hectare (Q/ha), et concentrée notamment dans les régions d’Oued-Righ (Touggourt), telles que Blidet-Amor, Témacine, Mégarine, ainsi que dans les communes de Ouargla, N’goussa, Sidi-Khouiled et El-Hedjira, a précisé Mme Fatiha Boubekri. La menthe verte, qui s’adapte parfaitement aux conditions naturelles de la région (climat aride et salinité du sol), a donné l’an dernier une production de près de 15 400 quintaux sur une superfi cie de 254 hectares, avec un rendement de 60 Qx/ha. De l’avis de plusieurs spécialistes de la DSA, l’utilisation de cette plante, principal ingrédient dans la préparation du fameux thé saharien à la menthe, reste confi née à une consommation locale, en l’absence d’une stratégie claire de développement de cette culture. Pour ce qui est de la culture du persil, de type familiale également dans la région, la production a atteint cette saison 637 quintaux réalisée jusqu’ici sur 50 des 100 hectares qui lui sont réservés, a également fait savoir Mme Boubekri. Quant à la culture du safran (faux safran), généralement destiné à un usage culinaire, un agriculteur de la région de Goug dans la wilaya déléguée de Touggourt a réussi une expérience dans le domaine, première du genre dans la région, et a obtenu une production de près de 198 quintaux sur une superfi cie de 33 hectares, a révélé la chargée de la production à la DSA. La superfi cie globale des cultures de plantes aromatiques et médicinales dans la wilaya d’Ouargla, est de l’ordre de 517 hectares, dont près de la moitié (254 ha) dédiée à la menthe verte, 100 ha au persil, 100 ha au coriandre, le reste répartis entre le safran (33 ha), l’anis vert (22 ha) et les graines de fenugrec (8 ha), selon les données de la DSA. Cette superfi cie a donné lieu la saison écoulée (2016/2017) à une récolte globale de 18.547 quintaux, contre 6.569 quintaux obtenus à ce jour (saison 2017/2018) et répartis principalement entre la menthe verte (5.100 Qx), le persil (637 Qx), l’anis vert (221 Qx) et la coriandre (611 Qx).

Tizi-Ouzou

Marche des souscripteurs AADL 2013

DE BOUMERDÈS, KACI K.

Les plages de la côte de la wilaya de Boumerdès ont enregistré du 1er au 20 juillet une affl uence importan-te estimée à plus de 4,5 millions de vacanciers. La côte de Rocher Noir, longue de plus de 100 kilomètres, reste une destination privilégiée des amoureux de la grande bleue. En ef-fet, les plages de Boumerdès sont pri-ses d’assaut ces derniers jours par de nombreux touristes venus des quatre

coins du pays et même de l’étranger. Un fl ux hebdomadaire de plus de 200 000 estivants pouvant atteindre jusqu’à 300 000 les week-ends. Selon un bilan de la Protection civile, le nombre de vacanciers avoisine les 5 millions de vacanciers depuis le dé-but de la saison estivale. A cela s’ajoutent les campings et les camps de vacances installées dans certains endroits de la côte. Les 47 plages autorisées à la baignade longeant le littoral de la wilaya de Boudouaou-El

Bahri à l’ouest, vers la plage Afi r, sont prises d’assaut par les estivants qui privilégient la destination de l’ex-Rocher Noir. Les plages de Boumer-dès-Centre, Corso, Zemmouri El Ba-hri, Cap Djinet, Boudouaou-El-Bahri et les Salines de Dellys et Afi r restent les plus prisées. La sécurité, les amé-nagements opérés, la disponibilité des commodités y aff érentes sont autant d’atouts qui encouragent de nombreuses familles à choisir le litto-ral de la wilaya de Boumerdès, lequel

est doté, faut-il le rappeler, de belles plages au sable doré, des paysages pittoresques avec des forêts à proxi-mité, à l’exemple de Corso et Zem-mouri El Bahri. Le nombre de cas de noyade a sensiblement diminué par rapport à la même période de l’année passée, où il a été déploré 5 décès, et cela grâce aux dispositions prises en matière de surveillance des plages et les consignes de baignade prodi-guées depuis le début de la saison estivale.

Des piscines réalisées à coût de milliards sont restées fermées durant cette période de canicule. Cette si-tuation a suscité la colère des ci-toyens qui ne trouvent pas d’explica-tion si ce n’est de la mauvaise gestion ou une volonté de priver les enfants et les jeunes de ce loisir notamment durant cette période caniculaire. Ils pointent du doigt le responsable de l’Offi ce du complexe omnisport de Boumerdès. « Ce dernier fait fi des instructions

de sa hiérarchie et agit à sa guise en privant des milliers d’enfants et de jeunes de profi ter de ces piscines pour ne citer que celles des Issers, Ouled Moussa et Boumerdès », dé-noncent-ils en lançant un appel aux autorités compétentes pour inter-venir afi n de permettre aux enfants et aux jeunes de ces localités de fuir la canicule et de goûter aux plaisirs de la piscine durant cette période estivale.

K. K.

BoumerdèsPlus de 5 millions d’estivants sur les plages

Boumerdès Des enfants et des jeunes privés de piscine

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OranPlus de 9 600 emplois seront créés dans le tourismeen prévisiondes JM 2021Quelques 9 615 postes de travail directs seront créés dans le domaine du tourisme à Oran, en prévision des jeux méditerranéens (JM) qu’abritera la ville en 2021, a-t-on appris samedi de la direction locale du tourisme. Ces postes de travail seront le fruit de la réalisation de plus de 147 établissements hôteliers et touristiques, lancés au niveau de la capitale de l’Ouest du pays, en vue du rendez-vous sportif méditerranéen que l’Algérie accueillera pour la deuxième fois de son histoire, a précisé la même source. Les projets en question avancent à un «rythme soutenu», assure-t-on encore, et devraient être livrés dans les délais fi xés par les parties concernées. Trois établissements hôteliers, de diff érents niveaux de classifi cation, en plus d’un centre de Thalassothérapie, le deuxième du genre en Algérie, ont été inaugurés, la semaine dernière à Oran, à l’occasion de la visite du ministre du tourisme et de l’artisanat, Abdelkader Benmessaoud. Ces établissements renforcent la capacité d’accueil du parc hôtelier à Oran estimé jusque-là à 13 000 lits disponibles pour 168 hôtels exploités, rappelle-t-on. Cette dynamique que connaît Oran, une ville réputée comme étant un pôle touristique par excellence, contribuera dans la création de la richesse, d’où l’intérêt particulier accordé par le ministère du Tourisme à ce volet, en tentant de tirer profi t au maximum de l’organisation des jeux méditerranéen à «El-Bahia» dans trois années, pour donner une autre dimension au tourisme dans cette région qui aspire à devenir un modèle en Algérie en la matière. Cependant, et pour que les actuels et futurs acquis dans ce domaine soient exploités à bon escient, il faudra assurer notamment des services à la hauteur grâce à une main d’œuvre qualifi ée. C’est sur ce volet là qu’avait justement insisté le ministre lors de sa visite à Oran, mardi passé, en mettant l’accent sur la nécessité d’assurer une formation de premier ordre aux personnels devant être engagés au sein de ces établissements hôteliers et touristiques. A ce propos, le ministre a rappelé que son département dispose de trois instituts spécialisés dans la formation du personnel hôtelier. L’imminente inauguration de l’Ecole d’hôtelière à Oran, qui sera opérationnelle dès la rentrée sociale prochaine, tombe à point nommé pour assurer une formation professionnelle de qualité aux étudiants appelés à postuler pour les 9 615 nouveaux postes de travail directs dont va bénéfi cier le secteur à Oran en prévision des jeux méditerranéens. C’est aussi dans cette perspective que les instituts de formation professionnelle à Oran ont créé de nouvelles spécialités pour répondre aux besoins des futurs infrastructures hôtelières et touristiques, et qui seront désormais disponibles dès l’exercice prochain (2018-2019), souligne-t-on.

La vague de chaleur persistante depuis cette fi n de mois de juillet a fait sortir des milliers d’habitants de la wilaya de Mostaganem et même des wilayas limitrophes de leurs foyers, tenaillés par la canicule, vers les plages du littoral. Comme chaque été depuis quelques années, des fa-milles entières prennent d’assaut les plages autorisées à la baignade pour s’off rir une place au soleil pendant une journée ou simplement le temps d’un après-midi. Cependant, ces mo-ments privilégiés de détente après une année scolaire pour les enfants et les examens de passage, sont gâchés par un phénomène exponentiel et qui échappe visiblement à tout contrôle de la part des autorités en charge de la gestion des communes côtières. Cette nouvelle « mode » est apparen-tée plus à un racket. La récente agres-sion à Bousfer Coralès-Plage, wilaya d’Oran, a provoqué une onde de choc

après la mort d’un paisible père de famille qui avait refusé de se faire racketter par de pseudo-plagistes. Elle aura été la goutte qui a fait dé-border le vase pour faire réagir fer-mement les pouvoirs publics par une prise de mesures. Sinon comment ex-pliquer l’intrusion d’énergumènes sortis de nulle part au moment fatidi-que à l’entrée des parkings pour le stationnement de la voiture de paisi-bles chefs de famille qui sont taxés à 100 DA la place. Et gare au mauvais payeur, car la sanction pourrait aller de l’insulte à l’agression gratuite et l’interdiction pure et simple d’accé-der à la plage. Les vacanciers n’auront pas d’autre choix que de se soulager des dinars exigés. Nous avons pu constater ces dépassements jeudi à la plage de Stidia, lors d’une sortie en famille. L’autre désagrément qui re-vient sur nos plages cette saison est la prolifération des solariums et autres

espaces de sable squattés par des pla-gistes sans scrupules et illégaux à l’af-fût du gain facile tiré d’une manne fi nancière importante que représente la location de transat et autres para-sols à des prix qui ne cessent de fl am-ber atteignant les 1 000 voire 1 500 DA la journée comme à Ouréah, Sa-blettes, Sidi Mansour, etc. Ces phéno-mènes sont répertoriés tout au long des plages de la wilaya et cela a pris

des proportions alarmantes avec l’augmentation du nombre de plages autorisées à la baignade qui passe à 34. Ceux qui habitent la région sou-haitent vivement le rétablissement de l’ordre dans tout ce secteur très sensi-ble du tourisme d’été, afi n de mettre un terme à ce qu’ils appellent une vraie «hogra» qui se répète chaque été.

E. O.

La wilaya de Relizane est placée en cinquième position à travers le territoire national dans l’exa-men du baccalauréat avec un taux de réussite es-timé à 52,69%. Quatre-vingt-deux établissements scolaires tous types confondus (10 lycées, 40 collè-ges et 32 écoles primaires) ont été primés par la wilaya. En eff et, la récompense et l’encouragement par l’administration scolaire des élèves qui ont fourni des eff orts durant l’année scolaire est une tradition qui remonte loin dans le temps. Elle a pour but d’inciter les élèves à persévérer et à tra-vailler davantage durant l’année suivante et de susciter quelque jalousie positive chez les moins bons apprenants pour les amener, eux aussi, à avoir envie de monter sur le podium et à être ap-plaudis par leurs enseignants et leurs camarades.

Dans le temps, les récompenses décernées aux mé-ritants étaient essentiellement des livres de littéra-ture que les bons élèves portaient fi èrement à bout de bras en revenant à la maison. Mais ces derniè-res années, les piles de livres se sont muées en té-léviseurs, en lecteurs DVD et en micro-ordinateurs. L’éventail de cadeaux s’est considérablement élar-gi. Et quand les modestes budgets des établisse-ments ne suffi sent pas à récompenser tous les ef-forts fournis, les directeurs de ces établissements mettent à contribution l’association des parents d’élèves et les présidents d’APC. Cette tradition de distribution de prix aux bons élèves, laquelle crée de la joie, de l’animation et un air de fête, est si louable que tout le monde s’y met : les APC, les wilayas, la présidence de la République, les asso-

ciations de parents d’élèves et même les associa-tions de quartiers. Mais c’est l’intention et le geste qui comptent. Dans les quartier où sont organisées des distributions de prix, on a vu des parents avoir les larmes aux yeux en voyant leurs enfants, qui venaient de décrocher leur examen de 5e, recevoir un prix, bien que modeste, des mains d’un respon-sable du quartier ou même de leur voisin de palier. Cette année, à Relizane, on assiste à la création d’un autre genre de distribution de prix. C’est la distribution de prix de la part de la wilaya aux enseignants et aux responsables de l’administra-tion de l’établissement scolaire. C’est une bonne chose et c’est tout le monde qui applaudit cette respectable initiative.

E. O.

DE TLEMCEN, EL HALLOUI TLEMÇANI

Ces derniers ont observé tour à tour un sit-in au niveau du siège de l’Agence nationale de soutien à l’em-ploi des jeunes (AnsejJ) à la cité Ibn Badis, Résidence El Widad à Imama, (Mansourah), l’Agence nationale de gestion du microcrédit (Angem) cité ensemble immobilier, ilôt 3 à Ima-ma, et la Caisse nationale d’assuran-ce chômage (Cnac) cité El Wouroud Bt A6, à Imama. A chaque halte de

protestation, le sit-in se transformait en meeting à l’occasion duquel, on en appelait à l’intervention du Chef de l’Etat : «Nounachidou ra’is el djoumhouria li mash douyounina wa a’fwina min el moutaba’at elqa-daiya » ( Nous prions le président Boutefl ika d’éponger nos dettes et nous soustraire aux poursuites judi-ciaires. Après avoir observé les sit-in devant les organismes concernés, les manifestants ont organisé une mar-che au niveau du boulevard princi-

pal d’Imama, boulevard 18-Février.Il faut souligner dans ce contexte que la ville de Tizi Ouzou a vécu en fi n de semaine un mouvement de protestation similaire de jeunes « en-trepreneurs » en faillite. A noter dans ce sillage, que la direc-tion de l’Ansej vient de rappeler, une nouvelle fois, qu’il n’y aura pas d’amnistie pour les mauvais payeurs. Mais un rééchelonnement leur est accordé. Si elle admet que des cen-taines de jeunes entrepreneurs ont

déposé des dossiers pour l’annula-tion des pénalités et le rééchelonne-ment des dettes, la Directrice géné-rale de l’Ansej, Samira Djaïder, in-siste sur le fait que « cela ne veut aucunement dire l’eff acement de la dette ». Par ailleurs, les mauvaises langues à la cité des Zianides disent que la nouvelle prison de Aïn Fezza, en voie de réalisation, est destinée, ou plutôt dédiée, aux « mauvais payeurs», notamment de l’Ansej.

MostaganemLe diktat des plagistes autoproclamés !

RelizaneDistribution de prix aux lauréatsdes examens de � n d’année

Tlemcen

Les promoteurs de l’Ansej, Angem et Cnac montent au créneauDes bénéfi ciaires des dispositifs Ansej, Angem et Cnac ont manifesté, ce jeudi, dans la matinée, à Imama, dans la commune de Mansourah. Brandissant des banderoles revendicatives, une cinquantaine de jeunes promoteurs scandaient des slogans pour réclamer l’eff acement de leurs dettes auprès des banques créancières et ce, depuis 2011 : «Douyounina kabira wa machari’ fachila» (Dettes importantes et faillite des projets), criaient à tue-tête et à l’unisson les manifestants.

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INTÉRIEUR/VUEd i m a n c h e 2 9 j u i l l e t 2 0 1 810

ACTUJOURD'HUI

24 HEURES AU PAYS

FONDSÉCO

ENVIRONNEMENT

PLANÉTARIUM

BOUILLON DE CULTURE

SPORTISSIMO

INTÉRIEUR/VUE

le point

brèves

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divers

l’entretien

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CONSTANTINE, HAMID BELLAGHA

Pour pallier tous ces désagréments, les orga-nisateurs des vols pour Djeddah ou Médine ont décidé de réserver un passage spécial pour les hadjis, leur assurant le transport direct de-puis la salle Ahmed Bey jusqu’à l’aérogare. Des directives ont été données à la gendarme-rie et à la police pour respecter à la lettre les consignes de sécurité. Le Directeur de la régle-mentation et des aff aires générales (DRAG) de Constantine nous parlera de plusieurs options pour qu’il n’y ait aucun retard enregistré du-rant les diff érentes formalités au niveau de l’aéroport, et c’est pour cela que les passagers pour l’Arabie Saoudite devront être plusieurs heures à l’avance à l’aéroport pour pouvoir, et dans les délais impartis, subir le contrôle des passeports, les consultations médicales, les fouilles sommaires, ainsi que le contrôle des bagages. La DRAG s’est employé à «chouchou-ter» les pèlerins inscrits sur les listes de l’Offi -ce national du hadj, au nombre de 244, plus les 23 de la liste supplémentaire issus du quo-ta des 1 000 passeports octroyés généreuse-ment par le président de la République. « Dans

l’ensemble, à part quelques cas, toutes les for-malités ont été accomplies comme il faut. Il faut espérer que pour les prochains vols, on puisse assister à cette organisation de part et d’autres, et pas seulement quand les autorités de la wilaya sont là», nous dira un douanier, visiblement enchanté du bon déroulement du vol inaugural pour le hadj à partir de l’aéro-port Mohamed-Boudiaf».Nous apprendrons sur place que le restant des pèlerins, « inscrits auprès des agences de voya-ges agréées, seront traités de la même manière, même si « on enregistre quelques cas de retard qui seront réglés au niveau du regroupement de la salle Ahmed-Bey, où les services des ban-ques, Air Algérie, Saudi Airlines et la DRAG, seront sur place pour parer à tout événement fâcheux » puisque les dernières retouches aux préparatifs du vol de vendredi ont été la répéti-tion à ceux qui vont suivre. Le wali a d’ailleurs souligné la nécessité, mardi dernier, de l’obli-gation aux pèlerins qui ont accompli plus d’un hadj auparavant, de se présenter auprès des banques pour payer l’impôt de 6 200 DA exigé par l’Arabie Saoudite.

Les douanes, cheville ouvrière des vols spé-ciaux, ont rappelé que pour passer leurs servi-ces, les médicaments psychiatriques en grand nombre sont interdits, sauf autorisation spé-ciale, ainsi que plusieurs instruments, jugés dangereux depuis les nouvelles instructions de

l’IATA. Concernant le pécule, toute somme d’argent dépassant 1 000 euros doit faire l’ob-jet de déclaration par son propriétaire, en plus du pécule réglementaire et 10 000 DA autorisés par la loi des changes en ce qui concerne les voyageurs pour les lieux saints de l’Islam.

LaghouatDébut du concours d’accès à l’Ecole des cadets de la nation chahid «Gourine Mohamed»

Le concours d’accès à l’Ecole des cadets de la Nation «Chahid Gourine Mohamed» de Laghouat (relevant de la 4ème Région militaire), réservée à l’enseignement moyen, a débuté samedi pour les candidats reçus à l’examen du fi n de cycle primaire. L’opération, qui s’insère dans le cadre de la sélection pour les écoles des Cadets de la nation en prévision de la saison scolaire 2018-2019, concerne 577 candidats en lice pour le pourvoi de 200 places pédagogiques, soit une moyenne de 3 candidats par poste, selon les organisateurs. Le concours de sélection se décline en trois étapes, la visite médicale, le test sportif et l’examen écrit dans les matières de langue arabe, langue française et mathématiques, a-t-on précisé. L’Ecole des cadets de la nation «Chahid Gourine Mohamed» à Laghouat, consacrée à l’enseignement moyen, a ouvert ses portes en début de l’année scolaire 2015/2016.

Constantine

Vol inaugural pour le hadj 2018En prévision du premier vol à partir de l’aéroport Mohamed-Boudiaf, et ceux qui suivront, la wilaya a décidé de mettre la grande salle Ahmed-Bey (ex-Zénith) à la disposition des futurs hadjis et de leurs familles, et ce à l’eff et d’éviter le phénomène de cohue à l’aéroport.

Les balades à bord d’embarcations artisanales durant l’été constituent une nouvelle tendance en vogue parmi les vacanciers sur les plages de la wilaya d’Annaba. Ainsi après les jeunes, notam-ment les amateurs de pêche qui étaient les pre-miers à utiliser les embarcations artisanales pour accéder aux zones rocheuses afi n de se détendre, cette activité s’est déployée ces dernières années pour devenir une tendance estivale «rentable» tant pour les propriétaires de bateaux que pour les vacanciers. En raison de l’attrait évident de va-canciers de tous âges pour les balades en mer, ce passe-temps récréatif et rafraîchissant s’est déve-loppé, selon Abdelhamid, propriétaire d’une em-barcation traditionnelle et son assistant Haroun, qui activent sur la plage d’El Kharouba (la Carou-be) d’Annaba, affi rmant que cette activité s’est imposée comme une nouvelle tendance attractive. Selon Abdelhamid et Haroun, les jeunes et les fa-milles avec leurs enfants n’hésitent pas à monter à bord de simples embarcations, parfois anciennes, pour voguer sur la mer et profi ter du charme des plages, source de bien-être et de tranquillité. Que

ce soit au niveau des plages d’Annaba, de Seraïdi ou de Chetaïbi, les allers et retours des embarca-tions ne s’arrêtent pas vu la demande, constituant une préoccupation supplémentaire pour les agents chargés de la surveillance des plages et ceux de la Protection civile qui veillent à la sécurité des va-canciers. Si le plaisir à bord de ces embarcations est assuré pour les passagers le long du littoral annabi, «la vigilance et la prudence restent de mise pour assurer la sécurité des estivants», esti-me Oualid, l’un des agents veillant à la sécurité des vacanciers sur la plage de Oued Boukrat dans la commune de Seraïdi, qui s’étend sur 1500 m. Il a ajouté que de nombreuses embarcations utili-sées par les vacanciers en mer ne garantissent pas les conditions de sécurité les plus élémentaires. A cet eff et, le même agent a évoqué l’absence de gilet de sauvetage dans la plupart de ces embarca-tions, outre l’ignorance de la majorité des esti-vants des règles de sécurité en mer, ce qui consti-tue une préoccupation supplémentaire et perma-nente pour les surveillants des plages qui guettent sans cesse le retour des embarcations pour s’assu-

rer que tout le monde est rentré à bon port. Ami-ne, un autre surveillant de plage à Oued Boukrat, abonde dans le même sens, soutenant que «le nombre croissant des estivants en quête de bala-des en mer fait que les propriétaires de ces embar-cations veulent se faire de l’argent rapidement, ignorant les règles de sécurité en mer et les condi-tions de sécurité relatives au nombre de passagers pouvant être accueillis à bord».

LE MOUVEMENT ASSOCIATIF À PIED D’ŒUVRE Compte-tenu de la hausse de la pratique de cette activité estivale, il est devenu patent d’organiser celle-ci et la soumettre aux conditions de sécurité nécessaires afi n de préserver la sécurité des va-canciers, estiment des jeunes aspirant à promou-voir des activités touristiques à Chetaïbi. Dans ce cadre, il est prévu d’organiser des excursions d’ex-ploration gratuites au profi t des jeunes touristes sur les plages de Chetaïbi, à raison de deux virées quotidiennes durant la saison estivale, pour dé-couvrir la région et ses attrayants sites maritimes, avec pour objectif d’améliorer les règles garantis-sant la sécurité des vacanciers. D’un autre côté, les propriétaires de ce type d’em-barcations imputent l’anarchie caractérisant cette activité à l’absence d’un port de plaisance à An-naba et de quais adéquats pour l’amarrage des bateaux de plaisance. A l’exception d’un quai fl ottant aménagé au ni-veau de la station balnéaire «Bouna Beach» desti-né aux jet-skis et canots pneumatiques, la majorité des embarcations amarrent au niveau des plages, a-t-on ajouté. Selon un certain nombre de proprié-taires activant sur la côte bônoise, et en attendant la création de quais pour les bateaux de plaisance, les balades en mer représentent une occasion d’admirer des paysages enchanteurs et d’explorer des sites marins et des grottes dans les zones ro-cheuses du littoral annabi. S’agissant des prix, ces derniers varient entre 400 et 600 DA par estivant pour une embarcation pouvant accueillir plus de 10 personnes et 1000 DA par estivant à bord d’un canot pneumatique parcourant de nombreuses plages avec, également à son bord, pas moins de 10 personnes.

AnnabaBalades en bateaux ; une tendance en vogue parmi les vacanciers

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PLANÉTARIUMd i m a n c h e 2 9 j u i l l e t 2 0 1 812 PLANÉTARIUM d i m a n c h e 2 9 j u i l l e t 2 0 1 8 13

RussieDes milliers de manifestants contre une réforme des retraitesDes dizaines de milliers de Russes ont participé hier à des manifestations organisées à travers le pays par le Parti communiste contre un projet de hausse de l’âge du départ à la retraite.A Moscou, 100 000 personnes, selon les organisateurs, environ 10 000 selon des journalistes, ont pris part à un rassemblement autorisé contre la réforme actuellement en lecture au Parlement. Dans les rues de Moscou, la foule entonnait des slogans tels que «Poutine, ne touche pas à nos retraites !» et brandissait des pancartes portant les mots: « Nous voulons vivre de nos retraites et ne pas mourir au travail.»Des manifestations ont eu lieu dans des dizaines d’autres villes, allant de l’Extrême-Orient à la Sibérie et à l’ouest de la Russie. A Saint-Pétersbourg, la deuxième ville du pays, environ 1.000 personnes se sont rassemblées sous des drapeaux rouges, certaines portant des portraits de Staline.A Novossibirsk, en Sibérie occidentale, l’agence de presse étatique Tass a mentionné 1.200 manifestants, citant la mairie.Cette opposition inhabituelle à une mesure soutenue par le président Vladimir Poutine s’est aussi exprimée à travers une pétition en ligne demandant l’annulation de la réforme, qui a recueilli 2,9 millions de signatures. Le parti communiste, souvent complaisant avec le Kremlin, s’y oppose également. M. Poutine, qui n’avait pas mentionné la question des retraites lors de la campagne qui a abouti à sa réélection en mars, a vu sa cote de popularité chuter à 64% en juillet, contre 80% en mai, selon le centre russe d’études de l’opinion (VTsIOM).« Beaucoup ont cru Poutine quand il disait qu’il n’y aurait pas de réforme des retraites. Mais c’était de la démagogie. Je suis très déçue de lui », a affi rmé Irina Ivanova, une manifestante de 49 ans à Saint-Pétersbourg. Le projet de loi envisage d’augmenter progressivement l’âge de départ.

PAR AGENCE FRANCE PRESSE

Les images la montraient s’appro-cher avec sa cousine Nour Tamimi de deux soldats israéliens appuyés sur un muret, dans la cour de sa maison à Nabi Saleh, un village du territoire pa-lestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans. Les deux jeunes fi lles leur demandent de quitter les lieux puis leur donnent coups de pied, de poing et des gifl es. Ahed Tamimi avait 16 ans au moment de son arrestation. Condam-née à huit mois de prison le 21 mars à l’issue d’un accord de «plaider coupa-ble», l’adolescente aux longues boucles blondes a fêté ses 17 ans en prison. Is-sue d’une famille connue pour sa lutte contre l’occupation israélienne, elle

avait déjà été impliquée dans une série d’incidents avec des soldats, dont les images avaient fait le tour du monde.Les Palestiniens louent en Ahed Tami-mi un exemple de courage face aux abus israéliens dans les territoires pa-lestiniens occupés. Cette semaine, un portrait géant de l’adolescente a été peint sur le mur de séparation construit par Israël en Cisjordanie. La peinture murale est l’œuvre de l’artiste de rue italien Jorit Agoch, qui apparaît mas-qué. Nul doute que l’adolescente, qui doit tenir une conférence de presse aujourd’hui chez elle, continuera de susciter des réactions contrastées même après sa libération. Le procès de l’ado-lescente devant un tribunal militaire a bénéfi cié d’une importante couverture

médiatique. Le président Mahmoud Abbas a salué personnellement son courage. « Il y a eu cette image symbo-lique d’une enfant se confrontant à un soldat israélien hyper-armé juste de-vant sa maison. Et le fait qu’elle ait été condamnée à une si lourde peine a sus-cité l’attention », explique Yara Hawa-ri, une militante palestinienne amie de la famille Tamimi. L’adolescente a éco-pé d’une peine presque aussi lourde -huit mois de prison- que le soldat is-raélien Elor Azaria condamné à neuf mois pour avoir abattu un assaillant palestinien blessé qui ne posait plus aucun danger. Pour les défenseurs des droits de l’Homme, l’aff aire Tamimi a permis de mettre en lumière les prati-ques des tribunaux militaires israéliens

et leur taux de condamnation très élevé -99%- de Palestiniens. La Cisjordanie étant un territoire occupé militaire-ment par Israël, les Palestiniens qui y résident sont jugés devant des tribu-naux de l’armée. « Ahed Tamimi va être libérée, mais des centaines d’en-fants palestiniens restent derrière les barreaux et ne bénéfi cient d’aucune at-tention », souligne le directeur de l’ONG Human Rights Watch en Israël, Omar Shakir, en dénonçant des « mau-vais traitements endémiques » pour les mineurs dans ce système. Comment Ahed Tamimi ressortira-t-elle après cette expérience carcérale? « C’est une enfant très forte. Je pense qu’elle sera renforcée » par cette expérience, estime Mme Hawari.

Icône de la cause palestinienne

L’adolescente Ahed Tamim sort aujourd’hui de prisonDevenue une icône pour les Palestiniens, Ahed Tamim, l’adolescente emprisonnée par Israël pour avoir frappé des soldats dans son village de Cisjordanie occupée, doit être libérée aujourd’hui après huit mois passés derrière les barreaux. Elle avait été arrêtée le 19 décembre 2017 quelques jours après avoir été fi lmée dans une vidéo devenue virale sur Internet.

Une cour du Caire a prononcé hier la peine de mort contre 75 islamis-tes dont des dirigeants des Frères mu-sulmans, le plus grand nombre de condamnations à la peine capitale dans une seule aff aire.Les juges ont, comme la législation l’exige, demandé l’avis consultatif du grand mufti d’Egypte sur ces peines, prononcées dans une aff aire liée à une manifestation violente en 2013. Après l’avis du mufti, les condamnés pour-ront faire appel. Après l’éviction le 3 juillet 2013 de Mohamed Morsi, pre-mier président élu démocratiquement en Egypte, le pays avait connu plu-sieurs mois de violences durant les-quels les forces de sécurité ont réprimé dans le sang les rassemblements de ses partisans. Le 14 août 2013, policiers et soldats avaient ainsi tué par balles plus de 700 manifestants pro-Morsi en fai-sant évacuer la place Rabaâ al-Adawiya et une autre du centre de la capitale. De hauts dirigeants des Frères musul-mans, comme Mohammed al-Beltaji,

Issam al-Aryane et Safwat Hijazi fi gu-rent parmi les personnes condamnées à mort hier, dont 31 ont été jugées par contumace. La cour a décidé de pro-noncer les jugements contre le reste des accusés dans cette l’aff aire où 713 personnes sont jugées au total, après

que le mufti aura donné son avis, le 8 septembre prochain. Les 75 islamistes dont le dossier est aux mains du mufti ont été reconnus coupables d’ « attrou-pement ayant perturbé l’ordre et la sé-curité ». Ils ont également été condam-nés pour avoir notamment mis la vie

de personnes en danger, résisté aux forces de police ainsi que pour «meur-tres avec préméditation» et vandalis-me. Le photojournaliste Mahmoud Abou Zeid, connu sous son pseudony-me Shawkan, fi gure parmi les accusés mais le tribunal a repoussé le prononcé de sa sentence. Il avait été interpellé le jour de la sanglante dispersion sur la place Rabaa al-Adawiya alors qu’il couvrait les évènements. Des ONG mi-litent depuis pour sa libération.Le chef de l’armée à l’époque des évè-nements, le général Abdel Fattah al-Sissi qui avait destitué M. Morsi, a en-suite été élu président en mai 2014, évinçant toute opposition de la scène politique. Les organisations internatio-nales de défense des droits de l’Homme accusent son régime d’être ultra-ré-pressif et d’instrumentaliser la justice pour étouff er toute opposition. Des centaines d’islamistes, y compris M. Morsi, ont ainsi été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs dé-noncés par l’ONU.

EgypteLe plus grand nombre de condamnations à mort prononcées dans une seule affaire

PAR ADLÈNE BADIS

Dans une déclaration commune, les présidents russe Vladimir Poutine, chinois Xi Jinping, sud-africain Cyril Ramaphosa, brésilien Michel Temer et le Premier ministre indien Naren-dra Modi ont fait part de «leur in-quiétude concernant les eff ets des mesures de politique macro-écono-mique prises dans certaines grandes économies avancées ». Ces mesures «peuvent causer une vo-latilité économique et fi nancière dans les économies émergentes et avoir un impact sur leur perspective de croissance », ont-ils prévenu. «Le système de commerce multilatéral fait face à des défi s sans précédent », ont-ils encore relevé, «soulignant l’importance d’une économie mon-diale ouverte qui permettrait à tous les pays et tous les peuples de parta-ger les bénéfi ces de la mondialisation ». Les cinq pays émergents ont égale-ment demandé «à tous les membres de l’Organisation mondiale du com-merce de respecter les règles de

l’OMC et d’honorer leurs engage-ments dans un système de commerce multilatéral ». Une mise en garde vi-sant directement les Etats-Unis, qui ont déclenché ces derniers mois les hostilités commerciales contre Pékin, Bruxelles et Moscou entre autres. Le président américain Donald Trump a notamment imposé des taxes douanières sur l’acier et l’alu-minium visant surtout la Chine et menace désormais de taxer de façon punitive la totalité des importations chinoises. En 2017, les Etats-Unis ont accusé un défi cit commercial de 376 milliards de dollars (323 milliards d’euros) avec la Chine, qu’ils sont bien déci-dés de réduire. Dans ce contexte, les présidents chinois et russe ont insisté sur la nécessité d’améliorer la coopé-ration entre Brics. Le président Xi a appelé le forum des cinq pays émer-gents, lancé en 2009 et qui représen-te 40% de la population mondiale, à «déverrouiller le potentiel énorme de (leur) coopération économique ». «Il est nécessaire que les Brics renfor-

cent leur partenariat stratégique » pour faire «de la prochaine décennie une autre décennie en or », a-t-il es-timé. Même topo pour Poutine qui estime que les Brics jouent «un rôle unique dans l’économie mondiale ». Ils contribuent à hauteur de 42% au PIB mondial et «cette part ne cesse de croître », s’est félicité le président russe. «En 2017, le commerce entre les Brics a augmenté de 30% et nous comptons développer encore plus ce partenariat », a-t-il assuré.

UNE CONVERGENCE BRICS-AFRIQUEDe nombreux pays africains soucieux de développer des relations avec les Brics ont été conviés à participer à ce sommet de Johannesburg. Le président de l’Union africaine (UA), Paul Kagame, a indiqué que le renforcement de la coopération avec les Brics dans les domaines de l’in-dustrialisation, de la paix et de la sé-curité contribuera au développement

du continent africain et améliorera les perspectives des jeunes. Le prési-dent rwandais, qui représentait l’or-ganisme continental au 10e sommet des Brics a estimé que «l’industriali-sation prend plus de sens lorsque l’on y ajoute de nouvelles technologies. Pour l’Afrique, le défi est de s’assurer que nous ne passerons pas à côté de la dynamique actuelle et qu’au contraire, nous la maintiendrons et nous l’augmenterons ». Pour Kagame «le renforcement de la coopération avec les BRICS contri-bue à la sécurité humaine à moyen et à long termes et à l’augmentation des avantages, notamment pour l’emploi des jeunes africains ». Le président de l’UA a dit que toutes les questions qui ont été soulevées pendant le sommet font partie de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. «Il y a clairement une convergence d’intérêts entre l’Afrique et les BRICS. Ce dont nous avons le plus besoin, c’est d’un mécanisme responsable de la mise en œuvre eff ective des do-maines convenus », a dit Kagame.

Etats-Unis Trump accepte l’invitation de Poutine de se rendre à MoscouLa Maison Blanche a indiqué vendredi que le président américain Donald Trump était ouvert à l’idée de se rendre à Moscou pour une visite offi cielle suite à l’annonce par le président russe Vladimir Poutine d’une invitation adressée à son homologue américain. «Nous sommes prêts à inviter le président Trump à Moscou, il a cette invitation, je lui en ai parlé. Je suis prêt à me rendre à Washington», a déclaré vendredi matin M. Poutine lors d’une conférence de presse à Johannesburg en marge du sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).Peu après, la présidence américaine a réagi dans un communiqué en précisant que «le président Donald Trump attend avec impatience de recevoir le président Poutine à Washington après la nouvelle année et il est ouvert à une visite à Moscou après la réception d’une invitation formelle». Le premier sommet des deux dirigeants s’est tenu le 16 juillet à Helsinki, au cours duquel les deux dirigeants s’étaient entendus sur de nombreux dossiers internationaux et l’avenir de la coopération bilatérale. Les deux présidents s’étaient mis d’accord également sur la multiplication des rencontres entre les responsables des deux pays pour approfondir le dialogue entre les deux parties. Le prochain sommet Trump-Poutine, initialement prévu pour l’automne à Washington, aura fi nalement lieu «l’année prochaine», avait annoncé mercredi dernier la Maison-Blanche.

Plusieurs hauts responsables en charge de l’organisation et de la supervision des législati-ves de mai en Irak devront répondre devant la justice de fraudes sur recommandation gouver-nementale, a indiqué hier une instance judi-ciaire.Début juin, le Parlement a limogé la Haute commission électorale qui a supervisé le scru-tin, remplaçant ses neuf membres par des juges en charge de réexaminer l’ensemble du proces-sus électoral.Après avoir reçu des recommandations gou-vernementales dans un rapport détaillé de 28 pages, dont l’AFP a pu consulter une copie, la commission des juges a limogé cinq responsa-bles. Ils «vont répondre devant la justice» d’accusations de fraude, indique le porte-pa-role de cette nouvelle commission, le juge Laith Hamza.Dans un communiqué, il explique que la com-mission a décidé de «limoger le chef de la com-mission électorale provinciale de Salaheddine (au nord de Bagdad) ainsi que ceux des com-missions ayant supervisé les votes en Jordanie et en Turquie». Les responsables des bureaux de vote des provinces de Kirkouk, au nord de Bagdad, et d’al-Anbar (ouest) sont également limogés, selon le texte.

Ces décisions, explique encore le juge Hamza, «ont été prises après que le comité gouverne-mental a communiqué ses recommandations, ayant constaté des contraventions, des fraudes et des faits de corruption».Dans son rapport, le comité affi rme ainsi avoir consulté des plaintes transmises à la commis-sion électorale, dont l’une accuse l’actuel mi-nistre du Commerce, Salman Ali Sahab, ainsi

que son frère, d’achat de voix. Cette plainte a été déposée par une liste concurrente dans la province d’al-Anbar. Le comité fait également état de rapport des services du renseignement sur des fraudes survenues en Jordanie, où la commission a annulé les résultats de 22 des 48 bureaux de vote, ainsi que de 16 bureaux en Turquie, sur recommandation gouvernementa-le. Le comité gouvernemental préconise encore

dans son rapport une nouvelle loi sur la com-mission électorale. Jusqu’ici, par tradition et conformément à la répartition confessionnelle et ethnique des postes, les partis politiques pro-posaient ses neuf membres --qui feront cette année tous l’objet de sanctions disciplinaires, selon le rapport. Le comité propose de les rem-placer dans la loi par des juges indépendants.Ces nouveaux développements pourraient en-core retarder la formation du futur gouverne-ment, au point mort depuis les législatives du 12 mai.L’Irak s’est lancé en juillet dans un recompte partiel des résultats de ce scrutin, marqué par une abstention record et la victoire du popu-liste Moqtada Sadr allié aux communistes sur un programme anti-corruption.Depuis, plusieurs alliances de listes ont été an-noncées, semblant indiquer qu’une majorité gouvernementale se dessinait, mais le recomp-te et le mouvement de protestation --notam-ment contre la corruption-- qui agite depuis trois semaines le sud de l’Irak y ont mis un coup d’arrêt.Une fois le décompte terminé, le nouveau Par-lement pourra se réunir, élire un président et alors seulement un gouvernement pourra être proposé.

IRAK De hauts responsables comparaîtront pour des fraudes aux législatives

Se disant unis contre la guerre commerciale de Trump

Les mises en garde des BricsLes dirigeants des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) réunis en sommet à Johannesburg ont dénoncé jeudi « les défi s sans précédent » qui menacent le multilatéralisme, en réponse à la guerre commerciale imposée par les Etats-Unis de Donald Trump.

Le photographe égyptien Mahmoud

Abou Zeid, hier, lors de son procès au

Caire.

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PLANÉTARIUMd i m a n c h e 2 9 j u i l l e t 2 0 1 812 PLANÉTARIUM d i m a n c h e 2 9 j u i l l e t 2 0 1 8 13

RussieDes milliers de manifestants contre une réforme des retraitesDes dizaines de milliers de Russes ont participé hier à des manifestations organisées à travers le pays par le Parti communiste contre un projet de hausse de l’âge du départ à la retraite.A Moscou, 100 000 personnes, selon les organisateurs, environ 10 000 selon des journalistes, ont pris part à un rassemblement autorisé contre la réforme actuellement en lecture au Parlement. Dans les rues de Moscou, la foule entonnait des slogans tels que «Poutine, ne touche pas à nos retraites !» et brandissait des pancartes portant les mots: « Nous voulons vivre de nos retraites et ne pas mourir au travail.»Des manifestations ont eu lieu dans des dizaines d’autres villes, allant de l’Extrême-Orient à la Sibérie et à l’ouest de la Russie. A Saint-Pétersbourg, la deuxième ville du pays, environ 1.000 personnes se sont rassemblées sous des drapeaux rouges, certaines portant des portraits de Staline.A Novossibirsk, en Sibérie occidentale, l’agence de presse étatique Tass a mentionné 1.200 manifestants, citant la mairie.Cette opposition inhabituelle à une mesure soutenue par le président Vladimir Poutine s’est aussi exprimée à travers une pétition en ligne demandant l’annulation de la réforme, qui a recueilli 2,9 millions de signatures. Le parti communiste, souvent complaisant avec le Kremlin, s’y oppose également. M. Poutine, qui n’avait pas mentionné la question des retraites lors de la campagne qui a abouti à sa réélection en mars, a vu sa cote de popularité chuter à 64% en juillet, contre 80% en mai, selon le centre russe d’études de l’opinion (VTsIOM).« Beaucoup ont cru Poutine quand il disait qu’il n’y aurait pas de réforme des retraites. Mais c’était de la démagogie. Je suis très déçue de lui », a affi rmé Irina Ivanova, une manifestante de 49 ans à Saint-Pétersbourg. Le projet de loi envisage d’augmenter progressivement l’âge de départ.

PAR AGENCE FRANCE PRESSE

Les images la montraient s’appro-cher avec sa cousine Nour Tamimi de deux soldats israéliens appuyés sur un muret, dans la cour de sa maison à Nabi Saleh, un village du territoire pa-lestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans. Les deux jeunes fi lles leur demandent de quitter les lieux puis leur donnent coups de pied, de poing et des gifl es. Ahed Tamimi avait 16 ans au moment de son arrestation. Condam-née à huit mois de prison le 21 mars à l’issue d’un accord de «plaider coupa-ble», l’adolescente aux longues boucles blondes a fêté ses 17 ans en prison. Is-sue d’une famille connue pour sa lutte contre l’occupation israélienne, elle

avait déjà été impliquée dans une série d’incidents avec des soldats, dont les images avaient fait le tour du monde.Les Palestiniens louent en Ahed Tami-mi un exemple de courage face aux abus israéliens dans les territoires pa-lestiniens occupés. Cette semaine, un portrait géant de l’adolescente a été peint sur le mur de séparation construit par Israël en Cisjordanie. La peinture murale est l’œuvre de l’artiste de rue italien Jorit Agoch, qui apparaît mas-qué. Nul doute que l’adolescente, qui doit tenir une conférence de presse aujourd’hui chez elle, continuera de susciter des réactions contrastées même après sa libération. Le procès de l’ado-lescente devant un tribunal militaire a bénéfi cié d’une importante couverture

médiatique. Le président Mahmoud Abbas a salué personnellement son courage. « Il y a eu cette image symbo-lique d’une enfant se confrontant à un soldat israélien hyper-armé juste de-vant sa maison. Et le fait qu’elle ait été condamnée à une si lourde peine a sus-cité l’attention », explique Yara Hawa-ri, une militante palestinienne amie de la famille Tamimi. L’adolescente a éco-pé d’une peine presque aussi lourde -huit mois de prison- que le soldat is-raélien Elor Azaria condamné à neuf mois pour avoir abattu un assaillant palestinien blessé qui ne posait plus aucun danger. Pour les défenseurs des droits de l’Homme, l’aff aire Tamimi a permis de mettre en lumière les prati-ques des tribunaux militaires israéliens

et leur taux de condamnation très élevé -99%- de Palestiniens. La Cisjordanie étant un territoire occupé militaire-ment par Israël, les Palestiniens qui y résident sont jugés devant des tribu-naux de l’armée. « Ahed Tamimi va être libérée, mais des centaines d’en-fants palestiniens restent derrière les barreaux et ne bénéfi cient d’aucune at-tention », souligne le directeur de l’ONG Human Rights Watch en Israël, Omar Shakir, en dénonçant des « mau-vais traitements endémiques » pour les mineurs dans ce système. Comment Ahed Tamimi ressortira-t-elle après cette expérience carcérale? « C’est une enfant très forte. Je pense qu’elle sera renforcée » par cette expérience, estime Mme Hawari.

Icône de la cause palestinienne

L’adolescente Ahed Tamim sort aujourd’hui de prisonDevenue une icône pour les Palestiniens, Ahed Tamim, l’adolescente emprisonnée par Israël pour avoir frappé des soldats dans son village de Cisjordanie occupée, doit être libérée aujourd’hui après huit mois passés derrière les barreaux. Elle avait été arrêtée le 19 décembre 2017 quelques jours après avoir été fi lmée dans une vidéo devenue virale sur Internet.

Une cour du Caire a prononcé hier la peine de mort contre 75 islamis-tes dont des dirigeants des Frères mu-sulmans, le plus grand nombre de condamnations à la peine capitale dans une seule aff aire.Les juges ont, comme la législation l’exige, demandé l’avis consultatif du grand mufti d’Egypte sur ces peines, prononcées dans une aff aire liée à une manifestation violente en 2013. Après l’avis du mufti, les condamnés pour-ront faire appel. Après l’éviction le 3 juillet 2013 de Mohamed Morsi, pre-mier président élu démocratiquement en Egypte, le pays avait connu plu-sieurs mois de violences durant les-quels les forces de sécurité ont réprimé dans le sang les rassemblements de ses partisans. Le 14 août 2013, policiers et soldats avaient ainsi tué par balles plus de 700 manifestants pro-Morsi en fai-sant évacuer la place Rabaâ al-Adawiya et une autre du centre de la capitale. De hauts dirigeants des Frères musul-mans, comme Mohammed al-Beltaji,

Issam al-Aryane et Safwat Hijazi fi gu-rent parmi les personnes condamnées à mort hier, dont 31 ont été jugées par contumace. La cour a décidé de pro-noncer les jugements contre le reste des accusés dans cette l’aff aire où 713 personnes sont jugées au total, après

que le mufti aura donné son avis, le 8 septembre prochain. Les 75 islamistes dont le dossier est aux mains du mufti ont été reconnus coupables d’ « attrou-pement ayant perturbé l’ordre et la sé-curité ». Ils ont également été condam-nés pour avoir notamment mis la vie

de personnes en danger, résisté aux forces de police ainsi que pour «meur-tres avec préméditation» et vandalis-me. Le photojournaliste Mahmoud Abou Zeid, connu sous son pseudony-me Shawkan, fi gure parmi les accusés mais le tribunal a repoussé le prononcé de sa sentence. Il avait été interpellé le jour de la sanglante dispersion sur la place Rabaa al-Adawiya alors qu’il couvrait les évènements. Des ONG mi-litent depuis pour sa libération.Le chef de l’armée à l’époque des évè-nements, le général Abdel Fattah al-Sissi qui avait destitué M. Morsi, a en-suite été élu président en mai 2014, évinçant toute opposition de la scène politique. Les organisations internatio-nales de défense des droits de l’Homme accusent son régime d’être ultra-ré-pressif et d’instrumentaliser la justice pour étouff er toute opposition. Des centaines d’islamistes, y compris M. Morsi, ont ainsi été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs dé-noncés par l’ONU.

EgypteLe plus grand nombre de condamnations à mort prononcées dans une seule affaire

PAR ADLÈNE BADIS

Dans une déclaration commune, les présidents russe Vladimir Poutine, chinois Xi Jinping, sud-africain Cyril Ramaphosa, brésilien Michel Temer et le Premier ministre indien Naren-dra Modi ont fait part de «leur in-quiétude concernant les eff ets des mesures de politique macro-écono-mique prises dans certaines grandes économies avancées ». Ces mesures «peuvent causer une vo-latilité économique et fi nancière dans les économies émergentes et avoir un impact sur leur perspective de croissance », ont-ils prévenu. «Le système de commerce multilatéral fait face à des défi s sans précédent », ont-ils encore relevé, «soulignant l’importance d’une économie mon-diale ouverte qui permettrait à tous les pays et tous les peuples de parta-ger les bénéfi ces de la mondialisation ». Les cinq pays émergents ont égale-ment demandé «à tous les membres de l’Organisation mondiale du com-merce de respecter les règles de

l’OMC et d’honorer leurs engage-ments dans un système de commerce multilatéral ». Une mise en garde vi-sant directement les Etats-Unis, qui ont déclenché ces derniers mois les hostilités commerciales contre Pékin, Bruxelles et Moscou entre autres. Le président américain Donald Trump a notamment imposé des taxes douanières sur l’acier et l’alu-minium visant surtout la Chine et menace désormais de taxer de façon punitive la totalité des importations chinoises. En 2017, les Etats-Unis ont accusé un défi cit commercial de 376 milliards de dollars (323 milliards d’euros) avec la Chine, qu’ils sont bien déci-dés de réduire. Dans ce contexte, les présidents chinois et russe ont insisté sur la nécessité d’améliorer la coopé-ration entre Brics. Le président Xi a appelé le forum des cinq pays émer-gents, lancé en 2009 et qui représen-te 40% de la population mondiale, à «déverrouiller le potentiel énorme de (leur) coopération économique ». «Il est nécessaire que les Brics renfor-

cent leur partenariat stratégique » pour faire «de la prochaine décennie une autre décennie en or », a-t-il es-timé. Même topo pour Poutine qui estime que les Brics jouent «un rôle unique dans l’économie mondiale ». Ils contribuent à hauteur de 42% au PIB mondial et «cette part ne cesse de croître », s’est félicité le président russe. «En 2017, le commerce entre les Brics a augmenté de 30% et nous comptons développer encore plus ce partenariat », a-t-il assuré.

UNE CONVERGENCE BRICS-AFRIQUEDe nombreux pays africains soucieux de développer des relations avec les Brics ont été conviés à participer à ce sommet de Johannesburg. Le président de l’Union africaine (UA), Paul Kagame, a indiqué que le renforcement de la coopération avec les Brics dans les domaines de l’in-dustrialisation, de la paix et de la sé-curité contribuera au développement

du continent africain et améliorera les perspectives des jeunes. Le prési-dent rwandais, qui représentait l’or-ganisme continental au 10e sommet des Brics a estimé que «l’industriali-sation prend plus de sens lorsque l’on y ajoute de nouvelles technologies. Pour l’Afrique, le défi est de s’assurer que nous ne passerons pas à côté de la dynamique actuelle et qu’au contraire, nous la maintiendrons et nous l’augmenterons ». Pour Kagame «le renforcement de la coopération avec les BRICS contri-bue à la sécurité humaine à moyen et à long termes et à l’augmentation des avantages, notamment pour l’emploi des jeunes africains ». Le président de l’UA a dit que toutes les questions qui ont été soulevées pendant le sommet font partie de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. «Il y a clairement une convergence d’intérêts entre l’Afrique et les BRICS. Ce dont nous avons le plus besoin, c’est d’un mécanisme responsable de la mise en œuvre eff ective des do-maines convenus », a dit Kagame.

Etats-Unis Trump accepte l’invitation de Poutine de se rendre à MoscouLa Maison Blanche a indiqué vendredi que le président américain Donald Trump était ouvert à l’idée de se rendre à Moscou pour une visite offi cielle suite à l’annonce par le président russe Vladimir Poutine d’une invitation adressée à son homologue américain. «Nous sommes prêts à inviter le président Trump à Moscou, il a cette invitation, je lui en ai parlé. Je suis prêt à me rendre à Washington», a déclaré vendredi matin M. Poutine lors d’une conférence de presse à Johannesburg en marge du sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).Peu après, la présidence américaine a réagi dans un communiqué en précisant que «le président Donald Trump attend avec impatience de recevoir le président Poutine à Washington après la nouvelle année et il est ouvert à une visite à Moscou après la réception d’une invitation formelle». Le premier sommet des deux dirigeants s’est tenu le 16 juillet à Helsinki, au cours duquel les deux dirigeants s’étaient entendus sur de nombreux dossiers internationaux et l’avenir de la coopération bilatérale. Les deux présidents s’étaient mis d’accord également sur la multiplication des rencontres entre les responsables des deux pays pour approfondir le dialogue entre les deux parties. Le prochain sommet Trump-Poutine, initialement prévu pour l’automne à Washington, aura fi nalement lieu «l’année prochaine», avait annoncé mercredi dernier la Maison-Blanche.

Plusieurs hauts responsables en charge de l’organisation et de la supervision des législati-ves de mai en Irak devront répondre devant la justice de fraudes sur recommandation gouver-nementale, a indiqué hier une instance judi-ciaire.Début juin, le Parlement a limogé la Haute commission électorale qui a supervisé le scru-tin, remplaçant ses neuf membres par des juges en charge de réexaminer l’ensemble du proces-sus électoral.Après avoir reçu des recommandations gou-vernementales dans un rapport détaillé de 28 pages, dont l’AFP a pu consulter une copie, la commission des juges a limogé cinq responsa-bles. Ils «vont répondre devant la justice» d’accusations de fraude, indique le porte-pa-role de cette nouvelle commission, le juge Laith Hamza.Dans un communiqué, il explique que la com-mission a décidé de «limoger le chef de la com-mission électorale provinciale de Salaheddine (au nord de Bagdad) ainsi que ceux des com-missions ayant supervisé les votes en Jordanie et en Turquie». Les responsables des bureaux de vote des provinces de Kirkouk, au nord de Bagdad, et d’al-Anbar (ouest) sont également limogés, selon le texte.

Ces décisions, explique encore le juge Hamza, «ont été prises après que le comité gouverne-mental a communiqué ses recommandations, ayant constaté des contraventions, des fraudes et des faits de corruption».Dans son rapport, le comité affi rme ainsi avoir consulté des plaintes transmises à la commis-sion électorale, dont l’une accuse l’actuel mi-nistre du Commerce, Salman Ali Sahab, ainsi

que son frère, d’achat de voix. Cette plainte a été déposée par une liste concurrente dans la province d’al-Anbar. Le comité fait également état de rapport des services du renseignement sur des fraudes survenues en Jordanie, où la commission a annulé les résultats de 22 des 48 bureaux de vote, ainsi que de 16 bureaux en Turquie, sur recommandation gouvernementa-le. Le comité gouvernemental préconise encore

dans son rapport une nouvelle loi sur la com-mission électorale. Jusqu’ici, par tradition et conformément à la répartition confessionnelle et ethnique des postes, les partis politiques pro-posaient ses neuf membres --qui feront cette année tous l’objet de sanctions disciplinaires, selon le rapport. Le comité propose de les rem-placer dans la loi par des juges indépendants.Ces nouveaux développements pourraient en-core retarder la formation du futur gouverne-ment, au point mort depuis les législatives du 12 mai.L’Irak s’est lancé en juillet dans un recompte partiel des résultats de ce scrutin, marqué par une abstention record et la victoire du popu-liste Moqtada Sadr allié aux communistes sur un programme anti-corruption.Depuis, plusieurs alliances de listes ont été an-noncées, semblant indiquer qu’une majorité gouvernementale se dessinait, mais le recomp-te et le mouvement de protestation --notam-ment contre la corruption-- qui agite depuis trois semaines le sud de l’Irak y ont mis un coup d’arrêt.Une fois le décompte terminé, le nouveau Par-lement pourra se réunir, élire un président et alors seulement un gouvernement pourra être proposé.

IRAK De hauts responsables comparaîtront pour des fraudes aux législatives

Se disant unis contre la guerre commerciale de Trump

Les mises en garde des BricsLes dirigeants des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) réunis en sommet à Johannesburg ont dénoncé jeudi « les défi s sans précédent » qui menacent le multilatéralisme, en réponse à la guerre commerciale imposée par les Etats-Unis de Donald Trump.

Le photographe égyptien Mahmoud

Abou Zeid, hier, lors de son procès au

Caire.

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BOUILLON DE CULTURE d i m a n c h e 2 9 j u i l l e t 2 0 1 8 15

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CINÉ PLAGEL’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) organise, avec d’autres partenaires, la 4ème édition de Ciné Plage, du 24 juillet au 18 août, au niveau des wilayas de Skikda, Tizi-Ouzou, Béjaïa, Ain-Temouchent, Chlef, Jijel et Alger. Chaque soir, deux séances sont au programme, l’une à 21h et l’autre à 00h. Accès gratuit.

Plage Azeffoun (Tizi-Ouzou), du 31 juillet au 4 aoûtMardi 31 juillet : «Le Hublot»/ «Mémoire de scène».Mercredi 1er août : «Hassan niya»/ «En attendant les hirondelles»/Jeudi 2 août : «Je te promets»/ «Les Vacances de l’Inspecteur Tahar».Vendredi 3 août : «Papillon»/ «Certifié Halal».Samedi 4 août : «Point de fuite»/ «Lalla Z’bida».

Plage Tichy (Béjaïa), du 6 au 10 aoûtLundi 6 août : «Afro Circus»/ «Jour de cendre».Mardi 7 août : «Tales of Africa»/ «En attendant les hirondelles».Mercredi 8 août : «Le silence du sphinx»/ «Deux femmes».Jeudi 9 août : «Khoud maâtak Allah»/ «Maintenant ils peuvent venir».Vendredi 10 août : «Iminig»/ «Jusqu’à la fin des temps».

Plage Terga (Ain-Temouchent), du 6 au 10 aoûtLundi 6 août : «Le Hublot»/ «Jour de cendre».Mardi 7 août : «Le Silence du sphinx»/ «En attendant les hirondelles».Mercredi 8 août : «Je te promets»/ «Le Clandestin».Jeudi 9 août : «Papillon»/ «Maintenant ils peuvent venir».Vendredi 10 août : «Iminig»/ «Hassan niya».

Plage Kotama (Jijel), du 14 au 18 aoûtMardi 14 août : «Point de fuite»/ «En attendant les hirondelles».Mercredi 15 août : «Je te promets»/ «Timgad».Jeudi 16 août : «Iminig»/ «Le Clandestin».Vendredi 17 août : «Le Silence du sphinx»/ «Maintenant ils peuvent venir».Samedi 18 août : «Papillon»/ «Lalla Z’bida».

Plage Marina –Ténès (Chlef), du 14 au 18 aoûtMardi 14 août : «Le Hublot»/ «Certifié Halal».Mercredi 15 août : «Le Silence du sphinx»/ «En attendant les hirondelles».Jeudi 16 août : «Je te promets»/ «Khoud maâtak Allah».Vendredi 17 août : «Iminig»/ «Tales of Africa».Samedi 18 août : «Point de fuite»/ «Timgad».

Alger (plage à déterminer), du 21 au 25 aoûtMardi 21 août : «Point de fuite»/ «En attendant les hirondelles».Mercredi 22 août : «Je te promets»/ «Timgad».Jeudi 23 août : «Iminig»/ «Le Clandestin».Vendredi 24 août : «Le Silence du sphinx»/ «Maintenant ils peuvent venir».Samedi 25 août : «Papillon»/ «Lalla Z’bida».

Cinéma à Ibn KhaldounLa salle Ibn Khaldoun (16, rue Docteur Saâdane, Alger-Centre) abrite des projections quotidiennes.

Du 30 juillet au 2 août : à 14h, «Maya l’abeille 2» ; à 16h, «Les Indestructibles» ; à 18h, «Deadpool 2» ; à 21h, «Ocean’s 8».

CINÉ-OFFICEL’Office national de la culture et de l’information (ONCI) organise une série de projections de films récents au niveau de ses différents espaces, et ce, du 16 au 31 juillet 2018. Il s’agit de «The Passenger» de Jaume Collet-Serra, «Gold» de Stephen Gaghan, «Lost city of Z» de James Gray, «Paddington 2» de Paul King.

Lundi 30 juilletSalle El Mouggar (Alger) : à 14h et 20h, «The Passenger» ; à 17h, «Lost city of Z».Salle El Atlas (Bab El Oued) : à 14h, «Gold» ; à 17h, «The Passenger».Salle Les Issers (Boumerdes) : à 14h et 17h, «Gold».Salle Ahmed-Bey (Constantine) : à 14h et 20h, «The Passenger» ; à 17h, «Gold».Salle Essaâda (Oran) : à 14h et 20h, «The Passenger» ; à 17h, «Lost city of Z».

Salle 8-Mai 1945 de Kherrata (Béjaïa) : à 14h, «Gold» ; à 17h, «Lost city of Z» ; à 20h, «The Passenger».

Mardi 31 juillet :Salle El Mouggar (Alger) : à 14h, «Paddington 2» ; à 17h et 20h, «The Passenger».Salle El Atlas (Bab El Oued) : à 14h, «Gold » ; à 17h, «The Passenger».Salle Les Issers (Boumerdes) : à 14h et 17h, «Gold».Salle Ahmed-Bey (Constantine) : à 13h30 et 15h30, «Paddington 2» ; à 18h, «Gold».Salle Essaâda (Oran) : à 14h et 20h, «The Passenger» ; à 17h, «Lost city of Z».Salle 8-Mai 1945 de Kherrata (Béjaïa) : à 14h, «Gold» ; à 17h, «Lost city of Z» ; à 20h, «The Passenger».

Mercredi 1er août :Salle El Mouggar (Alger) : à 14h et 20h, «The Passenger» ; à 17h, «Lost city of Z».Salle El Atlas (Bab El Oued) : à 14h, «Gold» ; à 17h, «The Passenger».Salle Les Issers (Boumerdes) : à 14h et 17h, «Gold».Salle Ahmed-Bey (Constantine) : à 14h, «Gold» ; à 17h, «Lost city of Z» ; à 20h, «The Passenger».Salle Essaâda (Oran) : à 14h et 20h, «The Passenger» ; à 17h, «Lost city of Z».Salle 8-Mai 1945 de Kherrata (Béjaïa) : à 14h, «Gold» ; à 17h, «Lost city of Z» ; à 20h, «The Passenger».

L’ÉTÉ DE L’ONCIL’Office national de la culture et de l’information (ONCI) organise une série de concerts dans ses différentes salles en Algérie tout au long de cet été.Théâtre de plein air Casif de Sidi Fredj, à 22h :

Dimanche 29 juillet : Massinissa, Wissem, Belkhir Chelfaoui.

Lundi 30 juillet : groupe Imzad, groupe Dzaïr, Foufou Piya.

Mardi 31 juillet : Nassim Djezma, Hayet Zerouk, Ayoub Medjahed.

Under Water BubblesL’Office national de la culture et de l’information (ONCI) organise une série de représentations de «Under Water Bubbles», un spectacle d’art visuel vivant combinant plusieurs disciplines. Du 27 au 29 juillet, il sera présenté à la salle Ahmed-Bey de Constantine à 21h.

Concerts

Concert de Nawel Mebarek, le jeudi 2 août à 20h au Palais de la Culture Moufdi-Zakaria d’Alger.

Spectacle intitulé «Rythmes et Couleurs d’Algérie», le lundi 30 juillet à 21h à l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaïh (Ouled Fayet).

Concert de L’Algérino, le jeudi 2 août à 19h à la Coupole du complexe Mohamed-Boudiaf à Alger. La première partie sera assurée par Warm-Up, R-One et Mehdee. Infoline : 0561626173/0561626176.

RencontresMahieddine Khelifa animera une rencontre-débat autour de son roman historique «Le Manuscrit –Histoire d’une famille juive en terre d’islam» (éditions

Gaïa), le samedi 11 août à 16h à la librairie L’Arbre à dires (48, boulevard Sidi-Yahia, Hydra, Alger). La rencontre sera suivie d’une vente-dédicace.

Le Café littéraire et philosophique de Tizi-Ouzou accueillera, le lundi 30 juillet à 14h au café-restaurant Aminel (7, boulevard Stiti, Nouvelle Ville, Tizi-Ouzou. En face de la Société Générale), les poètes Hadjira Oubachir et Ali Akkache. La rencontre sera agrémentée de musique interprétée par Mouloud Nat Ahmed.

- A l’occasion de la sortie en Algérie, le 20 août prochain aux éditions Casbah, de son nouveau roman «Khalil», Yasmina Khadra animera une rencontre suivie d’une séance de dédicaces, le samedi 25 août à 18h à la Bibliothèque Mohamed-Elkabbati de Sidi Bel-Abbès (en face du CEM Ibn Zeydoun, route de la gare ferroviaire).

MedinaticMedinatic (sise au Centre algérien du développement du cinéma, CADC, à El Achour à Alger), espace de culture et de loisirs, est ouverte tous les jours, de 18h à 00h. L’accès est de 300 DA pour les adultes et gratuit pour les enfants.

Sessions intensives d’arabe algérien et moderne

Le Centre d’études diocésain –Les Glycines (5, chemin Slimane Hocine, Alger) propose un enseignement de l’arabe algérien et de l’arabe moderne, dans le cadre de sessions intensives et pour lequel les inscriptions sont ouvertes. Une session intensive de septembre (60 heures), du 16 septembre au 4 octobre 2018. Les cours sont ouverts aux niveaux débutants et intermédiaires. L’inscription se fait par mail sur : [email protected].

ExpositionsJusqu’au 24 août à l’hôtel Sofitel Hamma Garden (Alger), exposition intitulée «Transe» de Said Debladji. L’exposition est visible de 10h à 22h.

Jusqu’au 15 août au Centre des arts et de la culture du Palais des Raïs –Bastion 23 (23, boulevard Amara Rachid, Bab El Oued, Alger), exposition «Regard» de Nasreddine Brahami.

Du 29 juillet au 22 août à la galerie Baya du Palais de la Culture Moufdi-Zakaria d’Alger, exposition «La terre est mon village» de Hamsi Boubeker.

Jusqu’au 12 octobre à l’Institut français d’Alger, exposition intitulée «Machine théographique» du plasticien-architecte Liess Vergès.

La fondation Zaphira-Yacef organise, en partenariat avec le ministère de la Culture et en coopération avec plusieurs pays, une exposition-événement intitulée «Route de la soie et du savoir» au Palais de la culture Moufdi-Zakaria et au Centre des arts et de la culture du Palais des Raïs –Bastion 23, et ce, du 15 mai au 15 août 2018. Le Palais de la Culture abrite tous les objets venus des pays partenaires. Le Bastion 23 accueille l’exposition «Spice of life» de l’artiste peintre Zaphira Yacef.

Concours Jeune Artiste PeintreSociété Générale Algérie organise la 6e édition de son concours «Jeune artiste peintre» et lance un appel à candidature en direction des jeunes artistes peintres algériens. Ouvert du 1er avril au 31 juillet 2018, ce concours s’adresse à tous les amateurs d’art ou jeunes artistes, âgé de 45 ans maximum au 31 décembre 2018, et résidant en Algérie. L’œuvre présentée doit être entièrement conçue et réalisée par l’artiste lui-même. Les candidats désirant participer doivent envoyer leur CV ainsi qu’une photo (JPG 200 DPI) de leur toile avant la date du 31 juillet 2018 à : [email protected]. Le règlement de ce concours est disponible sur : www.societegenerale.dz. Un jury composé de personnalités et d’experts du monde artistique désignera les trois (03) meilleures œuvres lors d’un vernissage organisé à cet effet. Les douze meilleures œuvres vont illustrer l’agenda et le calendrier de l’entreprise pour l’année 2019 et une exposition collective sera organisée pour présenter les réalisations des jeunes peintres.

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BOUILLON DE CULTUREd i m a n c h e 2 9 j u i l l e t 2 0 1 816

D’ORAN, FAYÇAL MÉTAOUI

«Wajib» (devoir), projeté au 11e Festival international d’Oran du fi lm arabe, raconte l’histoire de Shadi (Salah Bakri), qui vit en Ita-lie, et qui rentre à Nazareth pour assister au mariage de sa soeur Amal (Maria Zreik). Il aide son père Abou Shadi (Mohammad Bakri) à dis-tribuer les cartons d’invitation. En cours de route, et d’une maison à une autre, la discus-sion entre Shadi et Abou Shadi s’intensifi e. Shadi découvre une ville rattrapée par la saleté et l’ennui. Il découvre «le mauvais goût» dans les choix de son père notamment en matière de musique et d’accessoires de fête. «Vous écoutez depuis quarante ans la même chanson», lui dit-il à propos d’un titre populaire sollicité lors des fêtes de mariage. La discussion s’anime lorsque Shadi évoque sa mère, partie vivre aux Etats Unis avec un autre homme. Amal apprend que cette mère ne peut pas assister à son mariage parce que son époux est malade. Abou Shadi dit à son fi ls qu’il entend inviter Roonie, un Is-raélien. Shadi explose de colère. «Tu sais bien qu’il est du Shabak (service intérieur palesti-nien) et qu’il a été à l’origine de l’emprisonne-ment de beaucoup d’entre nous», crie-t-il. Le père explique que Roonie est son ami. «Je vis ici et je sais ce que je fais. Toi, tu es ailleurs», réplique Abou Shadi. Ce débat de vivre avec les Israéliens dans une ville à majorité arabe (75 000 habitants d’orgine arabe dont 35 % de

chrétiens) existe à Nazareth. Mohammad Bakri et Marie Zreik, présents à Oran, font partie des Arabes de l’intérieur (les Arabes de 1948).

«LES PALESTINIENS INVISIBLES»«Je posais la question à mon père : pourquoi vous vous êtes éparpillés ? Et pourquoi avez vous accepté d’être des orphelins ? Mon père n’avait pas de réponse, il pleurait.» Le Palesti-nien de la diaspora demande à son père : «Pour-quoi avez vous quitté le pays ?» Le père pleure aussi. Il n’y a pas de diff érences entre les dou-leurs palestiniennes. Anne-Marie Jacir a mis son doigt sur cette blessure béante entre le père, pacifi que, qui veut vivre dans sa patrie, et son fi ls qui est une partie intégrante de lui. Un fi ls qui refuse de se soumettre et veut la digni-té. Il est prêt à vivre dans un pays étranger que d’exister écrasé dans son propre pays », souli-gne Mohammad Bakri, l’un des plus grands co-médiens palestiniens, actuellement, lors d’un débat avec la presse, à l’hôtel Royal, à Oran. La fracture entre Shadi et Abou Shadi est ouverte. Les diff érences de vue entre le fi ls et le père sont portées par une voiture, devenue un vrai personnage dans le fi lm. Mohammad Bakri a confi é avoir rompu avec son propre père à cau-se de l’idée de cohabiter ou pas avec les Is-raëliens. «Nous ne nous sommes pas parlés pen-dant dix ans. Je me suis réconcilié avec lui

lorsqu’il est tombé malade. Mon père est plus important que la politique. Ce qui me rend heureux aujourd’hui est que moi et mon fi ls partageons les mêmes points de vue. Je com-prends l’attitude du personnage que j’ai campé dans le fi lm, mais je ne sympathise pas avec ses positions», a-t-il relevé. Maria Zreik a relevé que les jeunes Palestiniens suivent les pas des parents et des grands-parents. «Mais, je ne nie pas qu’un confl it existe avec nos proches. Nous sommes plus révoltés. Nous voulons tout chan-ger et vite. Nous pensons avoir cette force de pouvoir imposer le changement. Les plus âgés tempèrent nos ardeurs», a déclaré la jeune co-médienne. Anne-Marie Jacir, qui est née en Arabie Saoudite et qui vit aux Etats-Unis, est entrée, dans «Wajib», dans l’intimité des Pales-tiniens de l’intérieur ou «les Palestiniens invisi-bles», ceux qui tentent de vivre malgré les pri-vations de droits. «Le citoyen que je suis ne peut pas décider de son sort s’il n’est pas juif. Comment puis-je vivre avec cet Etat ou être Abu Shadi dans le fi lm «Wajib» alors qu’on

nous dit qu’on ne fait pas partie de cet endroit alors que je né dans cette ville. Eux sont venus d’Europe. Ils sont des invités indésirables. L’Etat juif est raciste. Mais, il y a des possibili-tés de compréhension. Je ne veux pas jeter les juifs en mer. Je ne suis pas Hitler. Moi, j’aime les gens y compris les juifs mais dans l’équité, la justice, le droit et l’humanité. Qui es-tu donc pour occuper ma maison et m’ordonner de la quitter ?», s’est interrogé Mohammad Bakri. Il est préférable, pour lui, de creuser la pierre par une aiguille que de percuter sa tête contre cette même pierre. «Petit à petit, une fêlure apparaî-tra et les soleil entrera pour illuminer la grot-te», a-t-il souhaité. Anne-Marie Jacir, qui n’a pas pu faire le déplacement à Oran, s’est déjà illustrée par deux autres fi lms «Lama Shouftak» (Quand je t’ai vu) et «Milhou had al bahr» (Le sel de la mer). Deux longs métrages qui plon-gent dans les profondeurs de l’âme palestinien-ne avec détails et sans grands discours. Il n’y a pas mieux que le cinéma pour mettre en lumiè-re les douleurs muettes.

PAR KHEDIDJA ARRAS

Ceux qui ont cru à tort que Baaziz a perdu son public sont priés d’aller accor-der leurs violons ailleurs. Vendredi soir, à l’opéra Boualem-Besaiah, dans une salle comble et survoltée, l’artiste a ap-porté un chantant démenti à ceux qui l’ont vite «casé» dans la rubrique «has been». S’il s’est juste un peu assagi et a pris quelques kilos, il a, en revanche, dé-montré que son répertoire n’a pas pris une seule ride et qu’il passe d’une géné-ration à l’autre. Sans diffi culté. Parmi ceux qui sont venus à Ouled Fayet re-prendre ses refrains d’il y a vingt ans et plus et l’applaudir à tout rompre, il y en avait qui ont à peine l’âge d’être sortis du lycée. Et si d’aventure vous leur posiez la question comment connaissent-ils par cœur les textes de l’artiste éternellement «protest song», ils vous feront les yeux ronds pour ne pas vous traiter de crétin. Baaziz, ça traverse le temps comme rien et ça reste contagieux. Pour les jeunes comme pour les pré-retraités venus le voir avec leurs gamins et gamines, belles mères et cousins et dérouler avec lui, sous un feu roulant de youyous et d’ac-

clamations, le répertoire que l’on connaît tous, «Wine kountou ki kouna», «Je m’en fous», «Roméo et Juliette», «Algérie mon amour» et d’autres titres qui, on en a eu la preuve par l’Opéra d’Alger, ce vendre-di soir, resteront gravés dans l’histoire de la musique algérienne moderne. Baaziz, qui n’a pas eu à aller chercher son public – c’était pour lui son astre étincelant en cette soirée d’éclipse lunaire- s’est ma-gnifi quement souvenu des chers dispa-rus. Son père, à qui il a rendu un bel hommage avec des mots simples, celui d’un digne fi ls, puis, les autres, ceux qui comme Maatoub et Hasni sont morts pour une Algérie vivante, qui vacille par-fois mais ne capitule jamais. Dans la sé-quence culte aux anciens ou à ceux qui ne sont plus de ce monde, l’artiste qui n’a pas manqué de se «performer» dans un décor marin – une sorte de cabane de pê-cheur – et obligé ses artistes, comme lui d’ailleurs, à troquer le costume de scène ordinaire contre le tricot à rayures des marins pêcheurs, a proposé une version bien à lui de «Ezine el Fassi», après s’être, bien sûr, excusé, auprès des «puristes», le mot ayant été de lui, il s’est replongé avec légèreté et brio déconcertant dans

les belles profondeurs du patrimoine ma-ghrébin. Toujours dans la rubrique «tri-bute», Baaziz a eu le génie reconnaissant d’appeler sur scène le directeur de l’opé-ration, Noureddine Saoudi, pour le re-mercier de l’avoir aidé à organiser son concert dans cette salle désormais mythi-que alors qu’elle vient d’ouvrir ses por-tes, il y a quelques mois seulement, et le repousser à nouveau vers ses racines. Monsieur Saoudi a alors gratifi é le public de quelques couplets du répertoire classi-que algérien, entre hawzi et chaabi, tou-jours en phase avec Baaziz qui l’a chau-dement ovationné en même temps qu’une assistance qui n’a pas manqué de l’ac-compagner en choeur. On vous laisse deviner le reste ; une salle en délire pour une soirée de fi n juillet comme on aimerait tant en avoir en cette Algérie si surprenante de diversité et de vie. Et une phrase signée Monsieur Saou-di toujours : «Je suis fi er d’accueillir ici Baaziz, notre artiste…» Petit rappel de protocole. Baaziz devait à nouveau se produire hier samedi dans la même salle de l’opéra Boualem-Besaiah sous le patro-nage du ministre de la Culture Azzeddine Mihoubi.

Baaziz à l’Opéra d’Alger

C’est beau, subversif et chic !

«Wajib» d’Anne-Marie Jacir projeté à Oran

La douloureuse fracture entre père et � lsTout se passe à Nassirah (Nazareth). La Palestinienne Anne-Marie Jacir a choisi cette ville historique, où se trouve la plus grande église du Moyen-Orient, la basilique de l’Annonciation, pour tourner un fi lm où il est question de relation entre un père et son fi ls.

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BOUILLON DE CULTURE d i m a n c h e 2 9 j u i l l e t 2 0 1 8 17

ACTUJOURD'HUI

24 HEURES AU PAYS

FONDSÉCO

ENVIRONNEMENT

PLANÉTARIUM

BOUILLON DE CULTURE

SPORTISSIMO

INTÉRIEUR/VUE

le point

brèves

commentaire

divers

l’entretien

baromètre

tendances

repères

verbatim

empreinte

up-down

bon à savoir

entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

PAR NADIR KADI

L’initiative du musée national du moudjahid d’El Madania, lancée au mois de novembre 2017, visant à collecter d’éventuels documents, témoignages de premières mains ou récits sur des parcours de moudjahid connus ou moins connus, a été débattue, hier, au cours d’un point d’évaluation organisé par le directeur de l’institution dépendante du ministère des Mou-djahidine , en présence des médias et des ca-dres du secteur de l’agriculture.Le responsable du musée, Mustapha Bitam, souligne à cette occasion que ce projet de col-lecte qui comptabilise déjà près d’une quaran-taine de rencontres, se poursuivra durant en-core une année ou deux sur l’ensemble du ter-ritoire national, estimant que «la situation, près de cinquante-cinq ans après l’indépendan-ce, devenait aujourd’hui urgente. Notre travail est de réunir tout ce qui concerne la révolution algérienne. Nous sommes dans une course contre la montre. Car tous les jours une partie de notre histoire disparaît ». Il pré-

cise à ce sujet que la mission du musée natio-nal du moudjahid était notamment «de conser-ver et de protéger les documents d’époques », ajoutant que «les informations et témoignages sur la révolution doivent être conservés par les musées », affi rmant dans ce sillage que «notre but n’est pas d’écrire l’histoire mais bien de la protéger ».

Le directeur du musée national du moudjahid, a en ce sens fait savoir que le projet de collectes des documents se fait en collaboration avec l’ensembles des secteurs, en faisant ainsi état de la tenue, depuis près d’un an, de rencontres avec des cadres des ministères de la Culture, de l’Education nationale ou encore de la Jeunesse et des Sports et de la Formation professionnel-

le. Mustapha Bitam ajoutera que l’invitation des responsables du secteur de l’agriculture avait « pour objectif de lancer et de faciliter la collectes de témoignages auprès des moudjahi-dine ou des familles de résistants issus des ré-gions, ou de professions liées à l’agriculture et à la terre en mettant en exergue le fait que «la Révolution avait avant tout était portée par les agriculteurs». Expliquant que cette initiative du musée, lancée avec l’accord du ministère, restait ouverte à tous ceux qui veulent contri-buer à enrichir la mémoire nationale.La rencontre aura, par ailleurs, était l’occasion d’aborder brièvement la situation du musée, ouvert pour rappel en 1984 et fi gurant aujourd’hui parmi les plus fréquentés du pays. Et en ce sens, il apparaît au regard des déclara-tions de son directeur, qu’il doit aff ronter les mêmes diffi cultés que les autres institutions.« Nous sommes le seul musée à ouvrir tous les jours. Les six derniers mois nous avons reçu la visite de 250 000 personnes. Mais nous n’avons que deux guides, alors qu’il en faudrait davan-tage ».

PAR SIHEM BOUNABI

Cheffe Cherazade, une personnalité culi-naire emblématique qui œuvre à promouvoir l’art de la cuisine algérienne partout dans le monde, était présente, hier à Alger, pour le lan-cement de son livre en Algérie intitulé « Ma cuisine algérienne», publiée en 2017 aux édi-tions Solar à Paris.Véritable star sur les réseaux sociaux et les chaînes satellitaires, de son vrai nom Cheraza-de Laoudej, la cheff e a confi é que le lancement du livre en Algérie n’était en fait qu’ «un pré-texte, pour partager son amour pour la cuisine algérienne et la nécessité de la faire connaître sur le plan international», lors de la conférence de presse, animée dans la matinée d’hier à l’hô-tel du Val, à El Biar. Etait présent à ce lancement de prestigieux in-vités du monde de la culture et de grands noms du monde culinaire, dont la très médiatisée Cheff e Mercotte, connue du grand public de-puis 2012, en tant que membre du jury de l’émission culinaire, en compagnie du chef Cy-ril Lignac à l’émission «Le Meilleur Pâtissier» diff usée sur M6.La conférence de presse était en fait un atelier cuisine où la cheff e algérienne s’est prêtée au jeu de questions-réponse tout en cuisinant une «barania», un plat du terroir, présentée dans un dressage esthétique et moderne. La salle em-baumait l’alléchant parfum de l’oignon cara-mélisé, les effl uves de cannelle et de curcuma titillant les sens olfactifs, tel un prélude à l’éveil des papilles pour une séance de dégustation où la cuisine devient le symbole d’un art qui éveille tous les sens.La cheff e, tout en présentant les détails de sa recette, contait avec une verve digne du pré-nom qu’elle porte les diff érentes histoires liées à l’origine de «barania». Sur ce don de conteuse, elle confi e que «j’ai été très infl uencée par ma grand-mère. J’adorais les moments que je passais avec elle où elle me racontait des histoires sur les plats qu’elle cui-sinait ». Ajoutant : «Je trouve que si on a envie que les autres aiment ce que l’on fait, qu’il adopte ce que l’on est en train de faire dans une démarche de transmission. ll faut savoir leur faire aimer en leur racontant et partageant cet-te amour pour la cuisine algérienne.»

FAIRE RAYONNER LA CUISINE ALGÉRIENNE DANS LE MONDE

La cheff e souligne à propos de cette histoire que «c’est une belle histoire. Une histoire mil-lénaire. Les gens ont aimé écouter, savourer et apprendre cette cuisine à travers cette démar-che de mille et une histoires, de mille et une recettes et mille et une saveurs.» Concernant, l’ouvrage qu’elle présente à Alger, la cheff e

algérienne explique que c’est sa deuxième pu-blication en France. Le déclic est venu du fait que les livres sur la cuisine algérienne sont quasiment inexistants en France et à l’étran-ger à part un ou deux titres. Estimant à ce pro-pos que «lorsqu’on fait la promotion de la cui-sine d’un pays c’est la promotion du pays lui-même, car la cuisine fais partie intégrante de notre identité ».Cheff e Cherazade affi rme que son ambition à travers ses diff érentes démarches est de « ra-conter l’Algérie et raconter l’histoire de cette

cuisine. Je trouve qu’on a une cuisine millé-naire, on a une passion pour cette cuisine, mais personne ne la connaît à part nous. En plein ère de la mondialisation, la cuisine algé-rienne n’a pas la place qu’elle mérite. Certes, on a le savoir-faire, mais il nous faut aussi le faire savoir » Dans ce sillage, Cherazade Laou-dej estime que « c’est à nous de faire connaître la richesse de notre patrimoine, qu’il soit culi-naire ou de tout autre domaine. Pas seulement en tant qu’individus, mais tous ensemble nous pouvons œuvrer à faire rayonner notre cuisine et notre pays ». « Il y a une demande qui exis-te, les gens sont friands de découvrir les cuisi-nes d’autres pays et la cuisine algérienne peut apporter énormément à la cuisine mondiale par son histoire, sa saveur et plein de belles choses», a-t-elle affi rmé. La conférence de presse a été suivie dans l’après-midi par une séance de vente/dédicace de son nouveau livre à la librairie l’Arbre à dire et d’un diner gala caritatif à l’hôtel du Val, en partenariat avec le réseau Nada, pour la protection de l’enfance, afi n de soutenir le projet de créer un foyer pour les enfants à Al-ger qui sera appelé «Foyer du cœur».Cheff e Sherazade, est médecin de formation qui a grandi entre Oran et Tlemcen. Elle vit entre l’Algérie et la France. Chroniqueuse cu-linaire sur France 2, choisie en tant que cheff e des représentants de la cuisine du Maghreb sur «Bein gourmet » elle est aussi présente sur la chaîne privée algérienne Samira TV.Parmi ses projets, la cheff e a annoncé l’ouver-ture de son restaurant parisien à Montparnas-se dédié à la cuisine algérienne, avec un point d’honneur à transmettre la beauté et l’âme de l’Algérie, notamment en faisant intervenir des artiste designers à l’instar de Karim Sergoua pour la conception d’une vaisselle typique-ment algérienne ancrée dans la contempora-néité, tels des joyaux où la gourmandise convie les gourmets à découvrir les mille et une saveurs algériennes. Pour conclure, la cheff e confi e aux présents son ingrédient se-cret pour la réussite de ces recettes : « L’ingré-dient secret, c’est l’amour. La cuisine est avant tout une histoire d’amour et de partage et l’amour est aussi l’ingrédient principal pour la réussite d’une recette savoureuse.»

Préservation de la mémoire à travers les témoignages sur la révolutionLe musée national du moudjahid fait le point sur sa collecte

Cheffe Sherazade, ambassadrice de l’art culinaire à Alger

Mille et une saveurs pour conter la beauté de la cuisine algérienne L’art culinaire algérien était à l’honneur durant toute la journée d’hier avec une immersion dans l’univers de cheff e Sherazade, véritable ambassadrice de la cuisine algérienne dans le monde, qui a réussi à transmettre et à partager son amour pour un «savoir-faire qui a besoin de se faire savoir».

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SPORTISSIMOd i m a n c h e 2 9 j u i l l e t 2 0 1 818

JAJ-2018 / TriathlonL’Egyptien Ismaïl et la Tunisienne Fatoum sacrésL’Egyptien Seïfeddine Ismaïl et la Tunisienne Syrine Fatoum se sont adjugés l’or des épreuves du triathlon comptant pour les 3es Jeux africains de la jeunesse JAJ-2018 d’Alger, disputées samedi au complexe Olympique Mohamed-Boudiaf. L’épreuve de natation s’est disputée sur une distance de 750 m et celle du vélo sur 18 km, alors que la course à pied était de 5 km. Chez les garçons, Ismaïl a dominé les courses avec un chrono total de 01h 03:47, devant le Zimbabwéen Mathiew Denslow (1h 04:30) et le Mauricien Remy Gérard (01h 05:08). «Les courses étaient vraiment compliquées dès le coup d’envoi en présence de plusieurs pays qui visaient l’or. Pendant les épreuves, j’étais en colère car j’ai eu un problème mécanique de vélo et il fallait attendre presque 30 secondes pour le régler. Je suis très heureux pour ce sacre qui était dur à réaliser», a expliqué à l’APS Ismaïl, déjà champion d’Afrique de triathlon en titre. Dix athlètes ont participé aux épreuves des garçons dont deux Algériens. Il s’agit de Mohamed Islam Abed et Oussama Boulghlegh. Abed a terminé la compétition à la 6e place avec un chrono de 01h 11:37, tandis que son compatriote Boulghlegh s’est contenté de de la 9e place avec un temps de 01h 18:14. La médaille d’or des fi lles a été remportée par la Tunisienne Syrine Fatoum qui a dominé les courses avec un temps de 01h 11:32. La médaille d’argent a été obtenue par la Zimbabwéenne Andie Kuipers (01h 13:16), alors que le bronze a été décroché par la Marocaine Kanoun Karima (01h 14:07). ‘’Je suis très heureuse. Les courses étaient très compliquées et disputées en présence de plusieurs joueuses connues sur la scène continentale. J’ai rencontré quelques diffi cultés au vélo car à la base je suis formée pour la natation mais j’ai su gérer les diff érentes situations. Je profi te de l’occasion pour féliciter les organisateurs pour tous les moyens mobilisés depuis notre arrivée’’, a dit Fatoum. La compétition des fi lles a enregistré la participation de huit athlètes dont deux Algériennes, à savoir Fella Sebai et Chaîma Bouras.Sebai a obtenu la 6e place (01h 23:03), alors que sa compatriote a terminé à la 7e position (1h30:35). «L’arrivée des JAJ en Algérie a constitué une occasion propice pour former une équipe nationale de triathlon. Il faut que vous sachiez que la majorité de nos athlètes sont spécialisés en natation et ont trouvé des diffi cultés au vélo. Il s’agit de la première participation algérienne à une échéance internationale de haut niveau. Je tiens à féliciter nos athlètes pour les résultats enregistrés car nous avons commencé les entraînements deux mois seulement avant le début de la compétition», a expliqué l’entraîneur national de triathlon, Djaff ar Amouche.

PAR SAÏD B.

Les six boxeurs algériens enga-gés dans la 3e édition des jeux Afri-cains de la Jeunesse (JAJ-2018) ont réalisé un carton plein lors des fi nales qui ont été disputées vendredi à la salle omnisports de Bordj El Kiff an, en se parant, tous, de la médaille d’or. Et il a bien raison, le directeur technique national (DTN) Mourad Meziane de se réjouir de ces résultats exceptionnels. «Nous avons engagé six athlètes dans cette compétition, quatre garçons et deux fi lles. Non seulement ils ont atteint la fi nale, mais ils ont tous remporté l’or. C’est tout simplement du 100% en termes de réussite et je ne peux qu’être sa-tisfait de ces résultats», a-t-il dit.C’est Yasmine Khatir, qui a annoncé la couleur pour le noble art algérien en dominant la Centrafricaine Nda-rata Amandine Josepha chez les 54 kg (4-1) avant que sa compatriote Leila Semrani ne fasse de même en surclassant la Tunisienne Sama Laâd-jili (3-2). Chez les garçons, et en pré-sence du ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Hattab, Hichem Maouche bat en fi nale le Marocain Badr Berhili chez les 52 kg pour ar-

racher l’or. Soit la troisième médaille en vermeil après les deux des fémini-nes. Par la suite, c’est tour à tour, Ah-med Djamel Fassi (69 kg), Farid Douibi (75 kg) et Mohamed Amine Hacid (91 kg), de remporter leurs fi -nales respectives pour terminer la soirée avec un total de six médailles d’or pour notre pays. Une véritable fi erté que de voir ces résultats excep-tionnels de la part de nos jeunes pu-gilistes qui ont montré tout leur sa-voir-faire et surtout une grande mar-ge de progression.

DU CAIRE À ALGER

D’ailleurs, ces résultats rappellent très bien les neuf médailles (2 or, 3 argent, 4 bronze) décrochées par la sélection juniors (garçons) aux cham-pionnats arabes 2018, clôturés le 5 juin dernier au Caire (Egypte). Tout heureux au moment de recevoir la délégation algérienne à son retour d’Egypte, le DTN, Mourad Meziane, savoure ces performances. «Nos ath-lètes sont relativement jeunes, car appartenant encore à la première an-née juniors. C’était d’ailleurs la pre-mière compétition internationale

pour la plupart d’entre eux. C’est donc un exploit que d’avoir remporté autant de médailles» a-t-il indiqué. Ironie du sort, quatre des dix boxeurs algériens ayant disputé ces cham-pionnats arabes se sont également distingués lors de ces joutes africai-nes de la jeunesse qui viennent de se terminer hier à Alger. C’est dire que la boxe algérienne peut bien compter sur sa relève pour peu que tout un chacun y mette du sien pour les aider à réaliser d’autres exploits dans les prochaines joutes dont les champion-nats du monde de la catégorie, pré-vus à la fi n de l’année.

LE MJS PRÊT À AIDER LES ATHLÈTESEn tous cas, du côté du ministère de la Jeunesse et des Sports, M. Hattab, qui a assisté à ces fi nales vendredi

dernier, a bien montré toute sa vo-lonté d’aider les sportifs s’étant illus-trés dans ces joutes africaines de la jeunesse. D’après M. Hattab, «la préparation des athlètes ne doit pas s’arrêter pour autant» car ils doivent «continuer à travailler» pour bien préparer d’autres importantes échéances, comme les jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ-2018), prévus au mois d’octobre pro-chain en Argentine. Mais pas seulement, puisque le MJS pense d’ores et déjà aux jeux Olympi-ques (seniors), prévus en 2020 à To-kyo (Japon), ainsi qu’aux jeux Médi-terranéens de 2021 à Oran. «Ces jeu-nes représentent l’avenir du sport al-gérien. Il faut donc les accompagner, pour les aider à progresser, car ils sont les futurs représentants des couleurs na-tionales», a conclu le ministre. Sans commentaire.

JAJ-2018

Avec 6 médailles d’or, nos pugilistes con� rment leur progressionAprès l’exploit de nos boxeurs juniors aux Championnats arabes 2018, au mois de février dernier, avec les neuf médailles décrochées(2 or, 3 argent, 4 bronze), nos jeunes pugilistes viennent de confi rmer lors de ces Jeux africains de leur catégorie, qui ont pris fi n hier, que la relève est bien là.

La 10e et avant-dernière journée de la 3e édition des Jeux afri-cains de la jeunesse (JAJ-2018) qui se déroule du 18 au 28 juillet à Alger, a permis à l’Algérie de décrocher pour la seule journée de vendredi une moisson «record» avec 52 nou-velles médailles, dont 20 en vermeil, 12 en argent et 20 en bronze. A une journée de la fi n des JAJ-2018, l’Al-gérie conforte solidement sa 2e place au classement général avec un total de 216 médailles dont 69 or, 64 ar-gent et 83 bronze, derrière l’Egypte la grande dominatrice des jeux d’Al-ger. Pour la journée de vendredi, la boxe, la lutte, et les sports de boules ont été les grands pourvoyeurs de médailles pour l’Algérie. La Boxe s’est illustrée en engageant 6 boxeurs dont 2 fi lles en fi nales dans leur catégorie respective, et qui ont réussi tous à remporter leur combat. Les sports des boules ont tiré leur épingle de jeu en rafl ant un total de 17 médailles (5 or, 7 argent et 5 bronze), tout comme la lutte libre qui a terminé en beauté cette compétition en décrochant 9 médailles dont 5 en or et 4 en bronze. Le Karaté-do s’est également illustré dans la catégorie du Kumité (garçons et fi lles) en décrochant 4 médailles

dont 1 en or brillamment gagnée par Oussama Baha Eddine Zitouni - 76 kg) en battant en fi nale l’Egyptien Abderrahmane Mohamed. L’athlé-tisme sur lequel on fondait beaucoup d’espoirs a dû attendre la dernière journée de la compétition pour sau-ver la face et glaner ses premières médailles en vermeil respectivement au saut en hauteur grâce à Bilal Afer (2,06m) et à la marche par Said Khoufache (49:5.11) Il est à signaler que deux marcheurs seulement étaient sur la ligne du départ. Sur les onze fi nales programmées vendredi au stade Bateau-Cassé de Bordj El-

Kiff an (Alger) 4 podiums ont été ob-tenus par les athlètes algériens en portant leur total à 8 médailles (2 or - 3 ar - 3 br) lors des jeux d’Alger. Le tennis n’a pas raté l’occasion de s’il-lustrer lors de cette avant dernière journée des JAJ-2018 en apportant son lot de médailles aussi bien à la discipline qu’au total général de l’Al-gérie. C’est la star montante du tennis algé-rien, Lynda Benkaddour, qui s’est pa-rée de l’or en dominant en fi nale la Marocaine Sara Akid par 2 sets à 0 (6-4, 6-3), alors que Youssef Rihane, n’a pu imiter Lynda en perdant de-

vant le Marocain Yassir Kilani par (2-0 : 6-3, 6-4). Le tennis algérien a complété son lot de médailles par une médaille de bronze œuvre du duo «Youcef Ricane-Ryad Anseur» au tableau double garçons. En handball, le sept algérien n’a pu relever le défi devant l’ogre égyptien nettement su-périeur dans tous les compartiments de jeu. Les Pharaons ont dominé cette rencontre de bout en bout (12-10) à la mi-temps et (28-21) au coup de sif-fl et fi nal. Les «Verts» récoltent tout de même une médaille d’argent dans un tournoi marqué par une faible présence de pays. Le canoë-kayak a glané également 6 médailles dont 2 en argent, permettant à cette disci-pline de fi gurer au tableau des mé-dailles. En football, la sélection algé-rienne des U-15, a terminé le tournoi au pied du podium après sa défaite devant le Cameroun (1-0) en match de classement pour la médaille de bronze. Les Verts nettement handicapés au niveau du gabarit, ont engrangé une expérience qui leur sera utile à l’ave-nir. Les JAJ-2018d’Alger prendront fi n ce samedi avec le déroulement de la dernière épreuve à savoir le triath-lon, et de la cérémonie de clôture.

JAJ-2018 (10e journée)

Moisson record pour l’Algérieavec 52 médailles dont 20 en vermeil

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SPORTISSIMO d i m a n c h e 2 9 j u i l l e t 2 0 1 8 19

ACTUJOURD'HUI

24 HEURES AU PAYS

FONDSÉCO

ENVIRONNEMENT

PLANÉTARIUM

BOUILLON DE CULTURE

SPORTISSIMO

INTÉRIEUR/VUE

le point

brèves

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divers

l’entretien

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verbatim

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up-down

bon à savoir

entretien

sans détour

fi lm d'un jour, fi lm de toujours

à utiliser pour le sport dans les divisions et autres

Les joueurs de l’USM Alger aborderont leur match de ce soir, à 20H face à l’équipe rwandaise de Rayons Sports au stade Tchakker de Blida, avec la détermination d’empocher les trois points et se qualifi er aux quarts de fi nale de la Coupe de la CAF. Le match sera offi cié par un trio d’arbitres burkinabé, composé de Juste Ephrem Zio, Seydou Tiama et Drissa Modeste Sessouma.PAR SAÏD B.

Avec deux victoires, dont une en déplacement et un nul sur le terrain kenyan de Gor Mahia (Tanzanie), l’USM Alger est leader du groupe « D » de la phase des poules de cette compétition avec un total de 7 points. Elle est suivie des Kenyans de Gor Mahia (5 points), Rayon Sports (3e - 2 points) et enfi n Young Africains (4e - 1 point). En cas de vic-toire, ce soir, face à cette formation rwandaise, les Rouge et Noir assureront leur qualifi cation aux quarts de fi nale avant de jouer leurs deux derniers matchs respectivement face aux Youngs Africian en déplacement le 29 juillet en cours et devant Gor Mahia en Algérie le 28 août prochain. Il faut savoir qu’un véritable marathon attend les joueurs de l’entraîneur français, Thierry Froger, eu égard à ses engagements dans les diff érentes compétitions avec un déplacement le 4 août en Irak pour jouer leur premier match de la Coupe de l’Union arabe de football puis le début du championnat d’Algérie prévu le 10 août prochain, sans oublier les deux matchs restant de cette phase des poules de la Coupe de la CAF. Et c’est ce qui explique pourquoi les joueurs et les staff s des Rouge et Noir veulent impérativement gagner le match de ce soir face

à Rayon Sports pour assurer leur qualifi cation aux quarts de fi nale avant la fi n de cette phase des poules.

DE L’IMPORTANCE DE LA QUALIFICATION AUJOURD’HUI

Comme l’indique si bien Mohamed Rabie Mef-tah, « la qualifi cation est importante car elle permettra aux membres du staff technique de faire tourner l’eff ectif pour la suite des matchs mais aussi, à certains de mes coéquipiers de purger leurs suspensions et être d’attaque pour la suite de notre aventure ». Question eff ectif, le coach Forger ne va certai-nement pas changer l’équipe pour aborder le match de ce soir puisqu’on s’attend à ce qu’il utilise les mêmes joueurs qui ont gagné le der-nier match à Kigali face à cette même forma-tion de Rayon Sports il y a une dizaine de jours. Ainsi, on devrait avoir Zemmamouche dans les bois. En défense, on retrouverait sûre-ment Meftah, Cherifi , Chafai et Benyahia. Au milieu ce serait Bouderbal, Chita, Meziane et Koudri ou encore Benguit alors qu’en attaque, on aura sûrement en pointe l’inévitable Yaya. En tout cas, seul le coach détient le véritable «

onze » rentrant de cette partie déterminante pour les Rouge et Noir face à cette équipe de Rayon Sports qu’il ne faut sûrement pas sous-estimer. D’ailleurs, Meftah le dit bien en ces termes : « Dire que les trois points sont déjà acquis est une grosse erreur. Il ne faut pas sous-estimer cette équipe rwandaise qui jouera sans aucune pression. Ce qui veut dire que nous devrons être très vigilants », tient à faire remarque le défenseur usmiste. De son côté, Chita indique que « l’ambiance est conviviale et le groupe est bien concentré sur ce match qu’il faut nécessairement gagner pour en fi nir avec la qualifi cation aux quarts de fi nales ».

LES RWANDAIS OPTIMISTES

Côté adverse, l’équipe de Rayon Sports est à Alger depuis vendredi. Elle devrait eff ectuer son ultime séance d’entraînement hier à l’heure du match au stade Mustapha-Tchaker de Blida. Selon l’attaquant Diawara : « Nous avons les moyens de battre l’USMA. Cette équipe nous a battus chez nous et nous devons donc prendre notre revanche. » Quant au coach de l’équipe, Fernandhino, il fait re-marquer : « Nous avons une idée sur cette équi-pe de l’USMA et nous allons faire de notre mieux pour gagner au fi nal. »

Coupe de la Confédération africaine

(4e journée) : le programme

Programme des rencontres de la 4e journée de la phase de poules de la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF) prévues dimanche :

Groupe A :AS Vita Club (RD Congo) - Aduana Stars

(Ghana)Raja Casablanca (Maroc) - Asec

Mimosas (Côte d’Ivoire)

Groupe B :Union sportive de Songo (Mozambique)

- El-Hilal (Soudan)Al-Masry (Egypte) - RS Berkane (Maroc)

Groupe C : CA Renaissance Aiglons (Congo) -

Djoliba AC (Mali)Williamsville AC (Côte d’Ivoire) -

Enyimba (Nigeria)

Groupe D :USM Alger (Algérie) - Rayon Sports

(Rwanda)Young Africans (Tanzanie) - Gor Mahia

(Kenya)

NB : les deux premiers du groupe se qualifi eront pour les quarts de fi nale

prévus en septembre prochain.

CAF / Stade Tchakker de Blida aujourd’hui à 20h

L’USM Alger déterminée à gagner face aux Rayons Sports du Rwanda

« JSK 1946/1996, Asmi tervah » ou « JSK 1946/1996, la Joyeuse Saga des +Kanaris+ » est le titre d’un nouveau fi lm documentaire sur la Jeunesse sportive de Kabylie, club de football le plus titré d’Algérie. Réalisé par Abderrazak Larbi Cherif, ce fi lm qui sera diff usé en avant-première lundi prochain à la maison de la Culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, retrace à travers des té-moignages en français et un commentaire du réa-lisateur en tamazight sous-titré en français, 50 ans d’un parcours parsemé de gloires et de réussi-tes du club de football algérien. «Dans ce docu-mentaire, j’ai voulu expliquer comment a été créé le club en 1946 sous le système colonial et com-ment il a vite commencé à réaliser de bons résul-tats avant d’interrompre son activité en 1956 suite à l’ordre du Front de libération nationale (FLN) aux équipes, toutes disciplines confondues, de boycotter les compétitions», a indiqué à l’APS son réalisateur. Le fi lm aborde ensuite la reprise à l’indépendance nationale en 1962 avec l’an-cienne ossature de la JSK qui a été renforcée par des éléments algériens de l’ancien Olympique de Tizi-Ouzou (OTO). C’était alors le début d’une as-cension fulgurante pour la JSK qui, a cette épo-que, jouait en 3e Division. A partir de 1968, le club phare de la Kabylie accède en deuxième di-vision et, une année plus tard 1969, à la première division. «A partir de cette date, +la machine JSK+ s’est mise en branle sur le chemin de la gloire», rappelle M. Larbi Cherif qui grâce à un montage de séquences de matchs récupéréés des archives de la Télévision algérienne, de photos et de témoignages, fait revivre les moment forts de ce parcours de 50 ans, à commencer par le pre-

mier titre gagné par cette équipe, celui de cham-pion d’Algérie en 1973. «1973 est une date im-portante parce que c’est et à partir de là que la JSK enchaîne titres et trophées», a ajouté le réali-sateur qui cite d’autres dates dont 1977 où l’équipe décroche le doublé (coupe/champion-nat), puis 1981 avec sa première Coupe d’Afrique contre Vita Club, la seconde de l’histoire du pays après celle du MC Alger qui a ouvert les portes du continent au football algérien en 1976. Ce docu-mentaire de 90 minutes raconte comment la JSK a pris son envol jusqu’à 1996, année qui marque le début du «déclin» de la JSK. M. Larbi Cherif a fait le choix de ne pas évoquer cette «période de déclin», d’abord pour une raison technique, «car le fi lm, de 90 minutes risquait d’être trop long», et aussi pour ne montrer de la JSK que sa période faste. «Parler de l’époque actuelle c’est comme mettre à l’ombre cette période de réussite et de gloire de la JSK. Par ailleurs, il s’agit d’une étape de la vie du club marquée par beaucoup de polé-miques», a-t-il argué.

« SAGA DES KANARIS », PARCOURS D’UNE ÉPOQUE QUI FAIT TOUJOURS RÊVER-

Le réalisateur de «JSK 1946/1996, ou la Joyeuse Saga des Kanaris», un passionné de football, veut à travers son fi lm et son choix de s’arrêter à 1996, n’évoquer que les pages de gloire des Jaune et Vert. «Je voulais qu’il soit un fi lm positif qui ras-semble. Raconter une époque qui nous a fait rê-ver», a-t-il expliqué. «C’est un peu un fi lm, pour

moi et tous ceux qui ont connu cette période de gloire de la JSK, expliquer à ceux qui ne l’ont pas connue qu’il fut un temps où la JSK était un grand club et que le football algérien était d’un bon ni-veau». Le documentaire, que le réalisateur à eu l’amabilité de permettre à l’APS de visionner, s’ouvre sur des séquences de buts, marquées par la JSK, de trophées remis, et de scène de suppor-ters déchainés, en liesse dans des stades archi-combles. Séquences émouvantes qui, comme un voyage dans le temps, plongent le téléspectateur dans l’époque glorieuse de ce club, rappelant sa grandeur. Suivent des témoignages d’anciens joueurs de la JSK dont deux membres fondateurs que le réalisateur a réussi à recueillir, à savoir Ali Benslama et Moh-Lounes Madiou enregistrés en 2014 et décédés entre-temps. Les noms et témoi-gnages d’Amar Haouchine, Ramdane Djezar, Ali Belahcene «Tchipalo», Driss Koli, Mouloud Iboud, Rabah Menguelti, Arezki Maghrissi, Rachid Dali, Ali Fergani, Amara Mourad, Kamel Abdeslam, Rachid Adane, Moussa Saïb, et autres joueurs, s’égrainent le long du fi lm qui rappelle ceux qui ont fait la grandeur de la JSK. Outre ces témoi-gnages, pour réaliser son documentaire entamé en 2013, Larbi Cherif a pu obtenir des archives de la Télévision algérienne même s’il est resté sur sa faim n’ayant pas pu trouver des enregistrements de certains matchs, notamment euro-africains, qu’il aurait souhaité exploiter. Il a aussi récupéré d’autres archives chez d’anciens joueurs, des pho-tos notamment et chez Mustapha Rafai auteur d’un livre sur la JSK, utilisant également des ar-chives de presse. «La Joyeuse Saga des Kanaris» titre de ce documentaire qu’on peut contracter en

JSK, ce qui explique l’entorse à la langue de Mo-lière, faite par le réalisateur, en écrivant Canaris avec un K, consacre une part belle à l’arrivée d’Abdelkader Khalef à la tête de la JSK. Ce «lé-gendaire» président a donné un nouveau souffl e au club en recrutant les meilleurs joueurs d’Algé-rie dont Ali Fergani, Kamel Abdesslam, et Djamel Menad et en engageant des entraineurs étrangers. «Il a ainsi professionnalisé l’équipe qui, à cette période faisait ses stages à l’étranger, soit bien avant les autres clubs algériens». Le recrutement de l’entraîneur polonais Stefan Zywotko qui a formé avec Khalef Mahieddine, un duo d’entraî-neurs «unique» dans les annales du football algé-rien pour avoir duré 15 an, une stabilité qui a été bénéfi que, «a permis de moderniser le club qui s’était mis aux normes internationales du football de l’époque», a observé Larbi Cherif. Et comme on ne peut parler de la JSK sans citer l’un de ces grands supporters qui la suivait partout pour ses match et qui même malade n’hésitait pas à faire des milliers de kilomètres rien que pour les soute-nir et les voir jouer, ce documentaire aborde l’at-tachement du grand chanteur et poète disparu, Matoub Lounes au club phare de la Kabylie, avec des témoignages d’anciens joueurs et un extrait d’archives où l’enfant de Taourirt Moussa parle de son équipe de football qu’il a chantée et adu-lée. Le message que le réalisateur, qui a déjà pro-duit et réalisé quatre documentaires (Kamel Ha-madi l’Art en fréquences, 17 octobre 61 le Sang du fl euve, Tahar Djaout, un poète peut-il mourir, et cheikh El Hasnaoui de la Maison blanche à l’océan bleu), veut transmettre à travers ce docu-mentaire est celui d’espoir.

Il sera diffusé en avant-première à la Maison de la Culture Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou«JSK 1946/1996, ou la Joyeuse Saga des Kanaris», documentaire sur le club phare de la Kabylie

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PAR AGHILAS SADI

Le ministre des Aff aires étrangè-res, Abdelkader Messahel, s’est en-tretenu à Washington avec le Secré-taire américain d’Etat adjoint pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, David Satterfi eld, a indiqué hier, le ministère des Aff aires étrangères dans un communiqué. L’entretien, qui s’est déroulé en marge de la conférence ministérielle sur les liber-tés religieuses, « a constitué une op-portunité pour les deux parties d’aborder l’état de la coopération al-géro-américaine », précise la même source. MM. Messahel et Satterfi eld «se sont félicités de la volonté parta-gée des deux pays de renforcer et de densifi er cette coopération dans tous les domaines ». La situation en Afri-que du Nord ainsi que les derniers développements de la situation en Palestine ont fait l’objet d’un « échan-ge de vues » entre les deux parties, conclut le communiqué. Notons que les relations entre l’Algérie et les Etats-Unis ont connu un saut qualita-

tif au lendemain des attentats terro-ristes du 11 septembre 2001. Satis-faits par la manière avec laquelle l’Algérie a lutté contre le terrorisme, les Américains avaient exprimé leur souhait de bénéfi cier de l’expérience algérienne. Eff ectivement, depuis cette date, les deux pays s’échangent les informations sur les activités ter-roristes au Sahel, en Libye et même au Moyen-Orient. Les experts sécuri-taires américains se rendent réguliè-rement en Algérie pour rencontrer leurs homologues algériens. Les deux parties tiennent des réu-nions et animent ensemble des ren-contres régionales et internationales traitant les questions sécuritaires et la lutte contre le phénomène du ter-rorisme. Commentant la coopération sécuritaire entre les deux pays, le se-crétaire d’Etat américain adjoint, John Sullivan, a déclaré le 28 juin dernier lors des travaux de la 5e ses-sion du dialogue algéro-américain sur les questions sécuritaires et la lutte antiterroriste que « les Etats-Unis sont fi ers de coopérer avec l’Al-

gérie pour faire face à la menace ter-roriste et approuvent sa disponibilité à partager son expérience acquise en matière de lutte contre le fl éau du terrorisme avec d’autres pays ». Ajou-tant que son pays était également reconnaissant envers l’Algérie « pour son leadership dans la restauration de la paix et de la sécurité dans la région, particulièrement en Libye et

au Mali, et pour ses eff orts au niveau du Forum global de lutte contre le Terrorisme (GCTF) ». En avril de l’année dernière, les deux pays ont signé un Traité d’entraide judiciaire en matière pénale. Ce traité compor-tait de nombreux outils relatif à la récolte des dépositions ou déclara-tions des témoins, la présentation de documents, de dossiers et autres élé-

ments de preuve, la localisation ou l’identifi cation de personnes ou d’ob-jets, la remise de documents juridi-ques, le transfert temporaire de per-sonnes en détention pour témoignage ou autre assistance, l’exécution de mandat de perquisition et de saisie, ainsi que l’assistance à l’identifi ca-tion et au recouvrement des produits ou instruments de crime.

BOUIRA Mise en échec d’une tentative de kidnapping d’une jeune handicapée moteur à Ahl Laksar Une tentative de kidnapping d’une jeune handicapée moteur a été mise en échec vendredi soir dans la commune d’Ahl Laksar (30 km au sud-est de Bouira), grâce à l’intervention des citoyens de la ville, a-t-on appris samedi de sources sécuritaires. L’incident a eu lieu vendredi à 20h30 au niveau de la ville d’Ahl Laksar, lorsqu’un jeune de 35 ans a tenté de kidnapper la jeune femme âgée d’une trentaine d’années, a-t-on indiqué. «La victime était à l’intérieur du véhicule de son frère, qui allait lui chercher des médicaments dans une pharmacie de la ville, avant que le ravisseur ne commette son acte ignoble», ont précisé les mêmes sources. Au moment de la tentative, la victime a lancé des cris de détresse, ce qui a attiré l’attention des citoyens et des riverains, qui sont intervenus immédiatement pour arrêter le kidnappeur. Les citoyens d’Ahl Laksar l’ont poursuivi à bord de voitures et ils ont réussi à l’arrêter 10 km à la sortie de la ville, a-t-on ajouté. Aussitôt alertés, les services de la Gendarmerie nationale ont procédé à l’arrestation de l’auteur de la tentative de kidnapping. Une enquête a été ouverte par les mêmes services pour déterminer les circonstances exactes de l’incident, a-t-on encore révélé.

Situation sécuritaire en Afrique du NordM. Messahel s’entretient avec un haut responsable américain

PAR HAKIM LALOUI

Parmi les ressortissants algériens partis en Russie pour assister à la Coupe du monde de football, vingt-neuf y sont restés, mais dans les centres de rétention. Les autorités russes leur reprochent d’avoir tenté de franchir illégale-ment les frontières de ce pays pour rejoindre d’autres pays, a indiqué, vendredi à l’APS, le porte-parole du ministère des Aff aires étrangè-res, Abdelaziz Benali Cherif. Interrogé au sujet des informations selon lesquelles nombre de ressortissants algériens seraient en détention en Russie, Benali Cherif a répondu qu’« il s’agit

de 29 ressortissants algériens qui ont eff ectué le déplacement en Russie dans le cadre de la Coupe du monde et qui ont, depuis, tenté de rejoindre clandestinement d’autres pays fronta-liers de la Russie, notamment la Finlande, l’Ukraine et la Biélorussie ». Il a précisé que ces Algériens se trouvaient actuellement dans « des centres de rétention et non des centres péniten-tiaires à Saint-Pétersbourg, Kyborg, Kalingrad, Belgograd et en Biélorussie », et ce après avoir fait l’objet d’arrestations par les autorités rus-ses pour « tentative de franchissement illégal des frontières de la Fédération de Russie », a-t-il expliqué. Selon les autorités russes, « cette

situation concerne des centaines de ressortis-sants d’autres nationalités et le nombre des res-sortissants algériens est de loin inférieur à celui des ressortissants des autres pays, notamment arabes et africains », a ajouté le porte-parole du MAE, affi rmant que les représentations diplo-matiques algériennes en Russie ont agi « en prenant contact directement avec certains d’en-tre eux et certaines de leurs familles en entre-prenant les démarches nécessaires auprès des autorités russes à plusieurs niveaux pour s’en-quérir de leur nombre exact, des lieux et des conditions de leur rétention, de s’assurer du traitement qui leur est réservé et enfi n pour

examiner les modalités d’assistance et de règle-ment prompt de leur situation en vue du rac-courcissement des délais de leur rétention pro-visoire.Ces actions visent leur « rapatriement en Algé-rie dans les meilleurs délais, une fois les procé-dures administratives et d’identifi cation ac-complies », fait remarquer la même source, as-surant que « l’ambassade d’Algérie et les servi-ces centraux du ministère des Aff aires étrangè-res demeurent mobilisés pour suivre avec toute l’attention requise, la situation jusqu’à son dé-nouement par le rapatriement rapide et sans délai de tous nos ressortissants ».

Pour avoir tenté de franchir illégalement les frontières de ce pays29 Algériens dans des centres de rétention en Russie

PAR RABAH SERRADJ

Ce scrutin présidentiel qui enga-ge l’avenir du pays pourrait avoir un eff et sur l’accord de paix de 2015 et aussi sur l’ensemble de la situation au Sahel. Le président sortant et can-didat à un second mandat, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) se présente pour sa propre succession. Son prin-cipal opposant, Soumaïla Cissé, qui fi gure en bonne position parmi les autres 23 challengers, tentera de créer la surprise. Plus de huit mil-lions de Maliens sont appelés aux ur-nes pour ce premier tour. Alors que le sortant IBK prône la continuité, les partisans de son principal opposant Soumaila Cissé craignent la fraude. Non pas un bourrage d’urne mais une orientation délibérée de la prési-dentielle. La situation sécuritaire au Mali reste l’une des préoccupations majeures des Maliens et des pays voi-sins. Malgré l’intervention de troupes étrangères dans le Nord, la situation sécuritaire reste tendue. Au dernier jour de campagne, vendredi, les ex-trémistes se sont invités dans le dé-bat par la voix du chef de la princi-

pale alliance du Sahel, liée à Al-Qaïda, le Touareg malien Iyad Ag Ghaly, dirigeant d’un des groupes qui s’étaient emparés de tout le nord du pays en 2012. « Ces élections ne sont rien d’autre que la poursuite d’un mirage et nos peuples n’en ré-colteront que des illusions, comme ils en ont pris l’habitude », a-t-il dé-claré dans une vidéo. Les premiers résultats de cette élection sont atten-dus dans les 48 heures et les résultats offi ciels provisoires le 3 août au plus tard, avant un éventuel second tour le 12 août. Dans un pays qui compte une vingtaine d’ethnies subsiste une inquiétude chez les Maliens d’un éventuel troisième tour dans la rue.

L’OPPOSITION DÉNONCE UN RISQUE DE FRAUDE

Il est attendu du vainqueur une re-lance de l’accord de paix, signé à Al-ger en 2015 par le camp gouverne-mental et l’ex-rébellion à dominante touareg, dont l’application accumule des retards. Un accord qui reste la

seule référence politique de conver-gence entre les Maliens. Les violen-ces ont non seulement persisté, mais se sont propagées du nord vers le centre et le sud du pays, sous état d’urgence quasiment sans interrup-tion depuis novembre 2015. La vio-lence a gagné même certains pays voisins, au Burkina Faso et au Niger, se mêlant souvent à des confl its in-tercommunautaires. Comme en 2013, l’Union européenne a déployé une mission d’observation électorale au Mali. Dirigée par l’Ita-lienne Cécile Kyenge, elle est censée être l’un des outils garantissant la sincérité des résultats. Qu’adviendra-t-il s’ils sont contestés par l’opposition ? Pour assurer la sé-curité sur la plus grande partie du territoire, plus de 30 000 membres des forces de sécurité, nationales et étrangères, sont mobilisés. Dans le Nord, où l’Etat est peu ou pas pré-sent, les groupes armés signataires de l’accord participeront également à la sécurisation du vote. Outre les deux favoris, parmi les principaux prétendants fi gurent l’an-cien chef de gouvernement de transi-

tion, Cheick Modibo Diarra, astro-physicien de métier, et l’homme d’af-faires Aliou Boubacar Diallo. Le taux de participation est traditionnelle-ment bas dans les élections au Mali, sensiblement inférieur à 50%, au premier tour de l’élection présiden-tielle. La campagne a été marquée par une polémique sur les listes élec-

torales, l’opposition dénonçant un risque de fraude en raison de diver-gences entre le fi chier ayant servi à l’établissement des cartes d’électeurs et celui mis en ligne. Mais le gouvernement assure qu’il n’existe qu’un seul fi chier, expliquant les anomalies par un problème de serveur informatique.

Premier tour de l’élection présidentielle aujourd’hui

Mali : vers un duel IBK-CisséLes Maliens sont appelés, aujourd’hui, à élire leur président de la République dans un contexte de fragilité lié à la situation sécuritaire, notamment au nord du pays.