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RÉSUMÉS DES COMMUNICATIONS 29 SYMPOSIUM 8 Efficacité des TCC en groupe dans l’insomnie chronique et changements cognitifs émotionnels M. HAUTEKEETE, F. RULKIN, T. DANEL UPRES TEC (Université de Lille 3), Clinique de la Charité (CHRU de Lille). Problématique. Si les TCC ont largement montré leur efficacité dans la gestion des troubles du sommeil, les différents paramètres émotionnels et cognitifs accompagnant l’amélioration de la qualité de sommeil des patients ont été peu abordés. Nous avons retenu les croyances dysfonctionnelles relatives au sommeil ainsi que l’anxiété et la dépression souvent reliées aux troubles du sommeil. Méthode. Dix-sept patients insomniaques consultants au service de neurophy- siologie Clinique et de la Clinique de la Charité de Lille ont suivi une TCC de groupe dont onze à terme Dix-sept bons dormeurs sont appariés selon l’âge, le sexe et les situations sociales. Le programme TCC retenu de base classique est enrichi par la gestion de l’anxiété. Il comprend 8 séances hebdomadaires de 1 h 30/2 heures. Seize paramètres, dont le PSQI, mesurent la qualité du som- meil. Les croyances à propos du sommeil sont évaluées par le CAS, le niveau d’anxiété par la STAI (état et trait) et la HAD, le niveau de dépression par le BDI et la HAD. Résultats. La comparaison des groupes expérimentaux et contrôle avant prise en charge montre évidemment des différences significatives sur les mesures du sommeil en particulier pour ce qui est du PSQI. Les insomniaques sont aussi plus anxieux (STAT état et trait, HAD) et plus dépressifs (BDI et HAD) que les bons dormeurs. Les insomniaques ont plus de croyances dysfonctionnelles en particulier concernant leur manque d’habiletés face au manque de sommeil dont ils amplifient négativement les conséquences. L’analyse des effets de la thérapie montre une grande efficacité sur le sommeil lui-même et son évalua- tion subjective ainsi qu’une diminution des croyances dysfonctionnelles dont une analyse fine est très prometteuse. On constate une diminution de l’anxiété et de la dépression (NS pour celle-ci) complexifiée par une curieuse interaction âge X insomniaque/normale. Une analyse comparative avec les 6 sujets ayant abandonné ne montre aucune différence à l’échelle d’acceptabilité du traite- ment, une plus forte (mais NS) anxiété. La seule différence significative concerne leur niveau plus sérieux au départ de trouble du sommeil. Discussion. Les résultats sont à prendre avec précaution vu le faible nombre de su- jets. Ils confirment l’efficacité d’une prise en charge TCC de groupe des troubles du sommeil. Ils justifient aussi une intervention spécifique sur l’anxiété et la dépres- sion, qui, plus élevées que la normale, peuvent être abaissées par un ajustement du programme : les modifications introduites sont prometteuses mais trop légères pour obtenir un effet massif. Le rôle des croyances dysfonctionnelles est bien mis en évi- dence et l’introduction d’une gestion cognitive spécifique permet de réajuster effica- cement ces distorsions entretenant habituellement les troubles du sommeil. Enfin une question intéressante est apportée par cette curieuse interaction âge X niveaux d’anxiété — dépression qui justifierait une recherche spécifique. SYMPOSIUM 8 Trouble obsessionnel compulsif et comorbidité chez l’adulte : évaluation des changements après TCC de groupe L. VERA, C. MIRABEL-SARRON, C. MONIER, R. POINSOT, J.-D. GUELFI Centre Hospitalier Sainte-Anne, C.M.M.E., 100, rue de la Santé, 75014 Paris. La plupart des études sur les TCC confirment l’efficacité de ces stratégies sur les conduites obsessionnelles. Dans cette population a été démontré récem- ment une forte comorbidité qui soit est facteur de motivation pour le traite- ment (phobie sociale) soit est un obstacle pour la réalisation de la TCC. Nous avons voulu évaluer ces facteurs de comorbidité et leur impact sur le change- ment. Entre 2003 et 2004 nous avons suivi 34 patients à la C.M.M.E. en ambu- latoire et nous avons évalué la comorbidité. La thérapie est en situation de groupe, 12 séances assurées par 2 thérapeutes. L’évaluation a été réalisée par 3 évaluateurs indépendants : un clinicien véri- fiant les critères d’inclusion et évaluant l’humeur ; un psychologue évaluant le fonctionnement de la personnalité par le NEOP-R et évaluant le TOC (Y-BOCS) et un autre psychologue effectuant une psychométrie. La majorité des patients s’améliore significativement sur l’intensité des manifesta- tions d’anxiété, les affects dépressifs diminuent de manière variable d’un indi- vidu à un autre et la dimension neuroticisme s’améliore en fin de thérapie traduisant une amélioration du vécu anxieux. L’ensemble des résultats est présenté pour les 4 groupes suivis en TCC.

Trouble obsessionnel compulsif et comorbidité chez l’adulte : évaluation des changements après TCC de groupe

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Page 1: Trouble obsessionnel compulsif et comorbidité chez l’adulte : évaluation des changements après TCC de groupe

RÉSUMÉS DES COMMUNICATIONS 29

SYMPOSIUM 8

Efficacité des TCC en groupe dans l’insomnie chronique et changements cognitifs émotionnels

M. HAUTEKEETE, F. RULKIN, T. DANEL

UPRES TEC (Université de Lille 3), Clinique de la Charité(CHRU de Lille).

Problématique.

Si les TCC ont largement montré leur efficacité dans la gestiondes troubles du sommeil, les différents paramètres émotionnels et cognitifsaccompagnant l’amélioration de la qualité de sommeil des patients ont été peuabordés. Nous avons retenu les croyances dysfonctionnelles relatives au sommeilainsi que l’anxiété et la dépression souvent reliées aux troubles du sommeil.

Méthode.

Dix-sept patients insomniaques consultants au service de neurophy-siologie Clinique et de la Clinique de la Charité de Lille ont suivi une TCC degroupe dont onze à terme Dix-sept bons dormeurs sont appariés selon l’âge, lesexe et les situations sociales. Le programme TCC retenu de base classique estenrichi par la gestion de l’anxiété. Il comprend 8 séances hebdomadaires de1 h 30/2 heures. Seize paramètres, dont le PSQI, mesurent la qualité du som-meil. Les croyances à propos du sommeil sont évaluées par le CAS, le niveaud’anxiété par la STAI (état et trait) et la HAD, le niveau de dépression par leBDI et la HAD.

Résultats.

La comparaison des groupes expérimentaux et contrôle avant priseen charge montre évidemment des différences significatives sur les mesures dusommeil en particulier pour ce qui est du PSQI. Les insomniaques sont aussiplus anxieux (STAT état et trait, HAD) et plus dépressifs (BDI et HAD) queles bons dormeurs. Les insomniaques ont plus de croyances dysfonctionnellesen particulier concernant leur manque d’habiletés face au manque de sommeildont ils amplifient négativement les conséquences. L’analyse des effets de lathérapie montre une grande efficacité sur le sommeil lui-même et son évalua-tion subjective ainsi qu’une diminution des croyances dysfonctionnelles dontune analyse fine est très prometteuse. On constate une diminution de l’anxiétéet de la dépression (NS pour celle-ci) complexifiée par une curieuse interactionâge X insomniaque/normale. Une analyse comparative avec les 6 sujets ayantabandonné ne montre aucune différence à l’échelle d’acceptabilité du traite-ment, une plus forte (mais NS) anxiété. La seule différence significativeconcerne leur niveau plus sérieux au départ de trouble du sommeil.

Discussion.

Les résultats sont à prendre avec précaution vu le faible nombre de su-jets. Ils confirment l’efficacité d’une prise en charge TCC de groupe des troubles dusommeil. Ils justifient aussi une intervention spécifique sur l’anxiété et la dépres-sion, qui, plus élevées que la normale, peuvent être abaissées par un ajustement duprogramme : les modifications introduites sont prometteuses mais trop légères pourobtenir un effet massif. Le rôle des croyances dysfonctionnelles est bien mis en évi-dence et l’introduction d’une gestion cognitive spécifique permet de réajuster effica-cement ces distorsions entretenant habituellement les troubles du sommeil. Enfinune question intéressante est apportée par cette curieuse interaction âge X niveauxd’anxiété — dépression qui justifierait une recherche spécifique.

SYMPOSIUM 8

Trouble obsessionnel compulsifet comorbidité chez l’adulte : évaluation des changements après TCC de groupe

L. VERA, C. MIRABEL-SARRON, C. MONIER, R. POINSOT, J.-D. GUELFI

Centre Hospitalier Sainte-Anne, C.M.M.E., 100, rue de la Santé,75014 Paris.

La plupart des études sur les TCC confirment l’efficacité de ces stratégies surles conduites obsessionnelles. Dans cette population a été démontré récem-ment une forte comorbidité qui soit est facteur de motivation pour le traite-ment (phobie sociale) soit est un obstacle pour la réalisation de la TCC. Nousavons voulu évaluer ces facteurs de comorbidité et leur impact sur le change-ment. Entre 2003 et 2004 nous avons suivi 34 patients à la C.M.M.E. en ambu-latoire et nous avons évalué la comorbidité. La thérapie est en situation degroupe, 12 séances assurées par 2 thérapeutes.

L’évaluation a été réalisée par 3 évaluateurs indépendants : un clinicien véri-fiant les critères d’inclusion et évaluant l’humeur ; un psychologue évaluantle fonctionnement de la personnalité par le NEOP-R et évaluant le TOC(Y-BOCS) et un autre psychologue effectuant une psychométrie.

La majorité des patients s’améliore significativement sur l’intensité des manifesta-tions d’anxiété, les affects dépressifs diminuent de manière variable d’un indi-vidu à un autre et la dimension neuroticisme s’améliore en fin de thérapietraduisant une amélioration du vécu anxieux. L’ensemble des résultats estprésenté pour les 4 groupes suivis en TCC.