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LE MAGAZINE DE LA VIE ÉCONOMIQUE DU LOIRET RÉFORME DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE LA COMPÉTENCE, CE FORMIDABLE LEVIER PATRICK POISSON, AFL ACTEURS ÉCO DE L’ www.loiretorleans-economie.fr 11 / INTERNATIONAL Le monde appartient à Caspeo 27 / INNOVATION Un atelier automobile… très mobile Crédits photo : ©Didier Depoorter 20 AVRIL / MAI 2019

très mobile - CCI Loiret · L’Insee Centre-Val de Loire a consacré une enquête à « la lente féminisation à la tête des entreprises ». Actuellement, 16 700 femmes dirigent

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  • LE MAGAZINE DE LA VIE ÉCONOMIQUE DU LOIRET

    RÉFORME DE LA FORMATION

    PROFESSIONNELLELA COMPÉTENCE,

    CE FORMIDABLE LEVIER

    ➜ PATRICK POISSON, AFL

    ACTEURSÉCODE L’www.loiretorleans-economie.fr11 / INTERNATIONAL

    Le monde appartientà Caspeo

    27 / INNOVATION

    Un atelier automobile…très mobile

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    N°20 AVRIL / MAI 2019

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    N°20 AVRIL / MAI 2019

    « Big bang », « révolution copernicienne », nombreuses furent les expressions utilisées par la ministre du Travail pour qualifier la nouvelle réforme de la formation profes-sionnelle. Énième épisode d’une réforme continue depuis la loi fondatrice de 1971 ou mise en place, en 2018, de nouvelles fonda-tions pour le pilotage et le développement de la formation professionnelle en France ?

    Les apparences sont souvent trompeuses. Oui, les arguments préalables et les études d’impact de la loi du 5 septembre 2018 puisaient dans les mêmes constats et les mêmes dérives à corriger : l’inégalité d’accès à la formation, la faible attractivité des formations en alternance, et notam-ment en apprentissage, la complexité du système de formation. La réponse apportée par le Gouvernement et l’Assemblée natio-nale est sans conteste en rupture.

    Trois défis clés

    Le défi de la responsabilité de l’entreprise. C’est le principe structurant. L’entreprise va, d’un côté, continuer à participer au financement du système de la formation professionnelle, via une contribution unique de nature fiscale, et est, de l’autre, très attendue sur le champ du dialogue social, sur l’ouverture des dispositifs internes de développement des compétences et sur

    son implication en matière de formation des jeunes par l’apprentissage.

    Le deuxième défi se situe du côté des bénéficiaires et de l’usage de leur compte personnel de formation (CPF). Une appli-cation numérique, à la manière de celles que nous utilisons chaque jour sur nos smartphones, rassemblera toutes les informations pour choisir et décider d’un départ en formation. Évidemment, elle ne rencontrera le succès attendu que si chacun se sent de plus en plus responsable de son employabilité.

    Le troisième défi repose sur un dialogue constructif, à l’échelle territoriale, en matière de gestion des emplois et des compétences. La proximité des solutions apportées, tant aux jeunes qu’aux actifs, aux entreprises et aux territoires, permettra la transformation de droits formels en un développement de compétences réel.

    Le monde économique, par filière et par territoire, est appelé à plus et à mieux se mobiliser au bénéfice de la compétitivité hors coût, dont la compétence individuelle et collective est une des variables clés. La loi du 5 septembre 2018 lui en donne les moyens et fixe le cap.

    Patrice Guézou, Directeur Général de Centre Inffo➜ www.centre-inffo.fr

    Une loi de combat

    Sommaire4

    Actualité

    7Territoire

    8Made in

    Loire&Orléans

    9Portrait

    10Environnement

    11International

    18Recherche

    19Création

    20Industrie

    21Reprise

    22Commerce

    23Développement

    24Hôtellerie

    25Service

    26Numérique

    27Innovation

    28Tourisme

    29Expert

    30Chiffres

    12 Dossier

    Réforme de la formation

    professionnelleLA COMPÉTENCE,

    CE FORMIDABLE LEVIER

    pour choisir son avenir professionnel

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  • ACTEURS DE L’ÉCO N°204

    Le nord-ouest de la métropole orléanaise est une zone stratégique pour le rayonnement et l’attractivité du territoire. Elle s’organise autour d’activités qui portent la croissance économique et concentre les instal-lations d’entreprises et les créations d’emplois. Le futur diffuseur de Saran- Gidy, sur l’A 10, va permettre une meilleure desserte de Pôle 45, une amélioration des conditions de circulation et le développement local du territoire sur lequel le projet verra le jour. « L’élargissement de l’A 10 et cet échangeur correspondent à de fortes demandes du territoire, explique Olivier Carré, président d’Orléans Métropole. Ces projets sont véritable-ment destinés à dynamiser le déve-loppement économique du territoire. Ils sont vitaux pour l’ensemble de l’Orléanais. »

    Trois partenaires financiers

    Le diffuseur de Saran-Gidy sera situé sur l’autoroute A 10, entre l’échangeur d’Orléans-Nord et les aires de service d’Orléans-Saran et Orléans-Gidy. Il permettra l’échange des flux entre l’autoroute A 10 et le réseau routier local. Il sera connecté à celui-ci via le nouveau giratoire réalisé par le Département pour renforcer la desserte du secteur et faciliter l’accès aux zones d’activités. La réalisation du diffuseur

    comprend la création de quatre bre-telles autoroutières, deux giratoires de connexion, un pont sur l’autoroute A 10, une gare de péage, un bassin de traite-ment des eaux. Ce projet représente un investissement de 35 millions d’euros HT. Il est cofinancé pour moitié par les deux collectivités partenaires du projet, Orléans Métropole et le département du Loiret, et pour l’autre moitié par Vinci Autoroutes (réseau Cofiroute).

    Une première phase réglementaire de concertation publique a été menée entre le 15 janvier et le 15 février 2019. Un bilan de concertation, arrêté par le préfet du Loiret, est en cours de réa-

    lisation et sera rendu public en mai 2019. La phase d’études détaillées sera suivie par la tenue de l’enquête publique, préalable à la déclaration d’utilité publique. Procédure régle-mentaire s’imposant à tous les grands projets, l’enquête publique constituera pour le public un second moment d’expression et d’information sur le projet et ses impacts. Le projet pourra alors être déclaré d’utilité publique par le préfet du Loiret et les travaux pour-ront débuter pour une mise en service prévisionnelle mi-2024. L’avancement du projet sera communiqué régulière-ment, notamment via le site internet www.a10-diffuseur-sarangidy.fr

    Le diffuseur de Saran-Gidy sur la bonne voie

    La convention pour le financement du futur diffuseur de Saran-Gidy, sur l’autoroute A 10, a été signée le 2 avril par Orléans Métropole,

    le département du Loiret et Vinci Autoroutes.

    ACTUALITÉ

    10 000 à 15 000

    VÉHICULES PAR JOUR estimation du trafic

    sur le diffuseur à sa mise en service

    2NOUVEAUX GIRATOIRES

    et 1 nouveau pont de franchissement

    de l’A 10

    3COMMUNES

    CONCERNÉES : Saran, Gidy et Cercottes

    3 ansD’ÉTUDES

    2 ansDE TRAVAUX

    C H I F F R E S - C L É S

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    ACTUALITÉ

    Réalisée auprès de 350 dirigeants d’entreprise du Loiret par Loire&Orléans Éco, l’étude révélée en février dernier montre que 2018 a été une année de croissance dynamique, avec une reprise d’activité confortée. Cependant, les effectifs n’ont que modérément progressé et les niveaux d’investisse-ment ont été quasi identiques à l’année 2017. Concernant les perspectives 2019, les dirigeants loirétains se projettent avec prudence mais envisagent néan-moins de consolider leurs effectifs salariés et de réaliser davantage d’in-vestissements. Les résultats détaillés de cette étude ont été présentés à l’occasion d’une conférence plénière auprès de 160 chefs d’entreprise et élus locaux, en partenariat avec la

    Banque de France – qui a également présenté les résultats de son étude réalisée à l’échelon régional – et la Caisse d’Épargne Loire Centre.➜ www.loiretorleans-economie.fr/

    L’étude réalisée par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) et Dev’up Centre-Val de Loire, l’agence régionale de développement économique, révèle que près de 69 % des cadres franciliens seraient prêts à venir vivre et travailler en région Centre-Val de Loire. À ce jour, la région compte près de 100 080 cadres et les entreprises rencontrent de fortes difficultés pour répondre à leurs besoins de recrutement.➜ www.devup-centrevaldeloire.fr/

    Perspectives, attractivité et féminisation

    L’Insee Centre-Val de Loire a consacré une enquête à « la lente féminisation à la tête des entreprises ». Actuellement, 16 700 femmes dirigent une entreprise en Centre-Val de Loire, principalement dans les secteurs de l’agriculture, des services et de l’hébergement-restaura-tion. Seules 14 % ont moins de 35 ans, mais les femmes qui viennent de créer leur propre entreprise ou de reprendre la tête d’une structure existante sont deux fois plus nombreuses à cet âge.➜ www.insee.fr/

    Loire&Orléans Éco a sondé les chefs d’entreprise du Loiret sur les tendances de l’activité passée et leurs anticipations pour 2019. Deux autres études récentes ont analysé l’attractivité de la région Centre-Val de Loire et la lente féminisation à la tête des entreprises.

  • ACTEURS DE L’ÉCO N°206

    ACTUALITÉ

    ➜ PerformanceAu programme des prochaines Rencontres Performance de Loire&Orléans Éco et de la CCI Loiret : Le bien-être au travail (16 mai), Les robots collaboratifs (6 juin), Le mécénat (13 juin), Implication du manager dans les processus RH (20 juin), Prévenir les troubles musculo-squelettiques (27 juin).

    ➜ TourismeLe Loiret voit la vie en roses. Le 7 juin à Bellegarde sera inaugurée la Route de la rose, qui regroupe une quinzaine de sites d’excellence de l’ouest à l’est du département.

    ➜ CommerceNouvelle étape des rencontres Perspectives Commerce avec une réunion autour de l’aménagement du point de vente, le 13 mai à la CCI Loiret.

    ➜ RencontresLe programme des Business&Co, rencontres d’affaires organisées par Loire&Orléans Éco, se poursuit. À noter sur les agendas : Nord-Loiret, bassin d’emploi de Pithiviers (23 mai), Territoires du Loiret, à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (20 juin), Giennois (25 juin).

    ALAIN SOUCHÉ

    ➜ EmploiSesame Emploi, site de la CCI Loiret, permet aux entreprises de déposer gratuitement leurs offres d’emploi, de stage, d’alternance et d’accéder à une CVthèque qui propose plus de 6 000 profils. ➜ www.sesame-emploi.fr

    ➜ INSTALLATIONLa construction de Citévolia, le premier bâtiment du quartier Interives est en cours d’achèvement. Le siège de la CCI Loiret s’y installera le 3 juinet sera notamment suivi de l’installation de l’équipe de Loire&Orléans Éco. Nous aurons l’occasion d’y revenir dans notre prochain numéro.

    ➜ LABEL

    C’est officiel : l’écosystème French Tech Loire Valley a obtenu début avrille label Communauté French Tech. Cette labellisation de la filière numérique régionale est une belle reconnaissance pour le collectif qui travaille sur le projet depuis plusieurs années.

    Traditionnellement, les deux mois avant la pause estivale sont riches en manifestations et informations. Voici quelques échantillons,

    sans la prétention d’être exhaustif en la matière.

    Avis de forte activité en mai et juin

    ➜ ErratumDeux malencontreuses erreurs ont été commises dans l’article concernant Alainé (page 20) dans notre dernier numéro. La surface logistique est de 350 000 m² et non 250 000 m². Le prénom du père de Denis Rose est René et non Bernard.

    ➜ Rendez-vousPrintemps très actif pour Afnor avec de nombreux ateliers et formations : DD/RSE/ODD (21 mai), En route vers la performance énergétique (23 mai), Formation norme ISO 9001 version 2015 (3 et 4 juin), Économie circulaire (13 juin), Découvrir les exigences de la norme ISO 45001 (20 et 21 juin), Comprendre les nouvelles exigences du marché de la formation professionnelle (25 juin), Management environnemental et perspectives cycle de vie (4 juillet).

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    TERRITOIRE

    C’était dans l’air depuis quelque temps, le rapprochement est effectif depuis la fin de l’année dernière : la CCI Loiret et la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA) partagent désormais les mêmes locaux à Montargis, dans une agence économique qui représente également Loire&Orléans Éco sur le territoire du Montargois et du Gâtinais. « Dans un contexte budgétaire difficile, la ratio-nalisation des moyens entre les deux chambres consulaires est une mesure d’efficacité, explique Frédéric Fontaine, responsable de la CCI Loiret à Montargis. Nous avons beaucoup de ressortissants communs avec la CMA et il était logique de nous retrouver dans un même lieu. Cette restructuration a été d’ailleurs approuvée par les élus de l’agglomération montargoise. » Du côté de la CCI, ce sont toujours les formalités qui dominent (CFE, visas à l’international) ainsi que l’accueil des

    créateurs. S’y ajoutent notamment des réunions thématiques destinées aux entreprises, des opérations menées dans le cadre de Loire&Orléans Éco (Acti’Déj, Business & Co) ou encore l’animation du club d’entreprises du pays de Lorris.

    « Apporter le meilleur service possible »

    Frédéric Fontaine comme son homo-logue de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, Patrick Rabin, sont les inter-locuteurs privilégiés des EPCI de l’est du département en matière économique. « Tous les services de la CMA sont pré-sents à Montargis, complète Patrick Rabin, dans les domaines de la création, de la transmission et du développe-ment des entreprises. Mes collègues interviennent sur des aspects tels que l’environnement ou les ressources

    humaines. Et je n’oublie pas les forma-lités, l’apprentissage, la formation, le centre d’aide à la décision. »

    Les équipes des deux chambres (9 sa-lariés au total) travaillent de manière harmonieuse depuis la fin de l’année dernière. « Nous sommes là pour nos clients, résume Frédéric Fontaine. Le travail se fait dans un bon esprit. Nous ne sommes pas en concurrence mais complémentaires, avec la volonté d’apporter le meilleur service possible. Le rapprochement des deux entités consulaires va permettre de mieux répondre aux demandes et de travailler en bonne intelligence sur les projets du territoire. »

    ➜ www.loiret.cci.fr➜ www.cma45.fr

    ALAIN SOUCHÉ

    À Montargis, un seul site abrite désormais les services de la CCI Loiret, de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat et de Loire&Orléans Éco. Dans un souci de rationalisation

    et d’efficacité pour les entreprises de l’est du département.

    Bienvenueà l’agence

    économique du Montargois et du Gâtinais

    MONTARGIS

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  • ACTEURS DE L’ÉCO N°208

    Mélanie est une communicante d’une quarantaine d’années, mère de deux enfants, dotée d’un goût prononcé pour l’écri-ture. En 2017, elle a cherché à élaborer un magazine destiné aux enfants de l’école élémentaire, favorisant l’accès à la lecture et la découverte de son cadre de vie. Le n°1 paraît en mars 2018. Il s’appelle Céleste et Lulu. Un choix délibéré d’associer ce périodique gratuit à deux personnages dont on retient facilement les prénoms !! Ce projet est un projet local, tant au niveau de l’équipe (illustrateurs, graphiste, imprimeur) que des sujets abordés. On y retrouve une BD et un « vrai/pas vrai » en lien avec l’actualité du terri-toire, deux « longues » histoires, des rubriques « activité manuelle », « coup de cœur lecture ou jeux éducatifs » et l’agenda du mois. Le tout en 24 pages. 10 numéros par an et le dernier vient de sortir. On le trouve dans 40 points de dépôt (mairies, bibliothèques, librairie, etc.). La famille du « magazine des enfants du coin » s’agrandit, autour de Sully-sur-Loire, issu d’une collaboration avec la Communauté de Communes du Val de Sully.

    Respect de l’environnement, authenticité, appartenance au territoire et bienveillance, des valeurs communes avec celles de Loire&Orléans !

    BÉATRICE LAIDIN

    MADE IN LOIRE&ORLÉANS

    La famille de Céleste et Lulu s’agrandit

    https://www.facebook.com/CelesteetLululemag/www.valdesully.fr

  • www.loiretorleans-economie.fr 9

    Julien Morin a des origines orléanaises, avec des parents entrepreneurs. Il était sans doute inscrit dans ses gènes qu’il le serait lui aussi et que, pour cela, il reviendrait dans la capitale régionale. Mais auparavant, ce diplômé de l’École du son a d’abord travaillé comme inter-mittent du spectacle et vendeur dans une enseigne de la grande distribution puis chez un opérateur en téléphonie. L’année charnière sera 2007 avec son mariage, son retour à Orléans et l’ouverture d’une franchise Cartridge World (une deuxième suivra, puis une troisième à Bourges). « La vente de cartouches d’encre et de toner pour les imprimantes a décliné fortement en 2015, avec la concurrence d’internet et de la grande distribution, commente Julien Morin. J’ai décidé de quitter la franchise en 2016 et j’ai dû fermer les magasins tout en gardant les dépôts-ventes pour les particuliers et en continuant l’activité pour les entre-prises avec la société Javvy, que j’ai créée cette même année. »

    Dans le même temps, Julien Morin pense à la diversification, en revenant aux sources de sa formation : le son. « J’avais envie de me consacrer à une activité avec un aspect de service très marqué. Bang & Olufsen était une marque que je connaissais et qui n’avait plus de revendeur dans la région Centre-Val de Loire. J’ai signé un contrat de distribution et j’ai opté pour un magasin-showroom situé dans le centre d’Orléans. » Bang & Olufsen, marque danoise prestigieuse de maté-riel hi-fi, a connu son heure de gloire dans les années 90, avant de décliner puis de reprendre du poil de la bête récemment en se positionnant sur le marché des systèmes audio, télévi-seurs et solutions domotiques haut de gamme, au design sophistiqué.

    En phase de reconversion

    « Mes plus grosses ventes se font sur rendez-vous, avec des clients souvent familiers de la marque, remarque

    Julien Morin. Généralement, elles se font en deux temps, entre leur domicile et le magasin. Avec leur caractère esthétique, les enceintes, téléviseurs, casques et oreillettes Bang &Olufsen sont de véritables éléments de décoration. De 200 à 70 000 euros, la gamme est large. Elle convient éga-lement à des professionnels comme des restaurateurs qui souhaitent investir à la fois dans le décor intérieur et dans l’ambiance sonore. » Membre actif des Vitrines d’Orléans et du club Entreprendre et réussir 45, Julien estime être aujourd’hui dans une phase de reconversion plutôt que de développement. À 40 ans, le voici en tout cas fidèle à une idée moderne de l’entrepreneuriat, celle de l’adaptation permanente à l’évolution du marché.

    ➜ www.javvy.fr ➜ www.bang-olufsen.com

    ALAIN SOUCHÉ

    PORTRAIT

    UNE TRÈS HAUTE FIDÉLITÉà l’entrepreneuriat

    Issu d’une famille d’entrepreneurs, l’Orléanais Julien Morin est à la tête de Javvy (vente et recharge

    de cartouches d’encre et de toner) et du magasin Bang & Olufsen (systèmes audio, téléviseurs

    et solutions domotiques haut de gamme).

    ➜ Julien Morin

    www.loiretorleans-economie.fr 9

    1979 naissance à Orléans

    2007 ouverture d’une franchise

    Cartridge World

    2016 création de

    la marque Javvy

    2017 ouverture du magasin

    Bang & Olufsen

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  • ACTEURS DE L’ÉCO N°2010

    Quand, en 1990, Patrick Griet prend les rênes de la menuiserie créée par son père, Michel, près de trente ans plus tôt, l’entreprise a déjà mis le cap vers l’agencement d’espaces professionnels. Une activité qui représente aujourd’hui une grande partie du chiffre d’affaires de Griet, à égalité avec l’agencement de véhicules utilitaires après la reprise d’une entreprise parisienne spécialisée dans ce domaine. À noter également que la menuiserie a racheté une autre entreprise qui lui permet de travailler dans le second œuvre. En 2007, Alice et Fanny Griet ont rejoint leur père au sein de l’entreprise, qui poursuit sa tradition familiale. « Fanny s’occupe plus principalement des achats et de la gestion de projet, explique Alice Griet. Pour ma part, je me charge des

    finances, du juridique et du commer-cial. » Au sein de Griet, 28 salariés, se trouve une équipe polyvalente avec un chef d’atelier qui peut s’enorgueillir de trente ans de fidélité à la menuiserie. Recruter ? L’entreprise aimerait le faire, mais on sait quelles difficultés cela représente actuellement.

    Haro sur les poussières de bois

    Créée en 1961 à la Madeleine et installée depuis 1968 à Saran, l’entreprise se devait de déménager dans de nouveaux locaux. « Nous avions agrandi notre ancien bâtiment au fil des années mais dans celui-ci, situé en dehors d’une zone industrielle, nous étions de plus en plus à l’étroit, souligne Alice Griet. C’était l’occasion pour nous d’améliorer notre outil de travail et nous avons décidé d’emblée de faire appel à la Carsat Centre-Val de Loire. » L’objectif principal ? Construire un bâtiment qui prendrait en compte l’ensemble des risques professionnels auxquels sont exposés les salariés. La Carsat est intervenue en appui technique et a également accompagné financièrement l’entreprise avec un contrat de préven-

    tion. L’activité de menuiserie de Griet génère des poussières de bois et c’est d’abord dans ce domaine que des mesures ont été prises, en limitant leur présence par un système de ven-tilation. Une unité de dépoussiérage, située en dehors du bâtiment pour limiter le bruit, assure la filtration de l’air et son rejet à l’extérieur. Précisons également que les parois verticales et la toiture de l’atelier sont couvertes d’un bardage micro-perforé qui permet d’absorber les bruits. Enfin, l’accent a été mis sur la luminosité du bâtiment, obtenue grâce à une architecture adaptée. « Nous avons également veillé à avoir de la lumière naturelle dans l’atelier, les bureaux et les salles de réunion », complète Alice Griet. Avec d’importants investissements (bâtiment neuf, nouvelles machines numériques), l’entreprise est prête à poursuivre son développement, aussi bien dans le domaine de l’agencement que dans celui de l’aménagement de véhicule utilitaire, grâce à une équipe motivée et novatrice.

    ➜ http://groupe-griet.com/

    ALAIN SOUCHÉ

    ENVIRONNEMENT

    La menuiserie a déménagé dans

    un nouveau bâtiment à Ormes, conçu avec la Carsat Centre-Val

    de Loire. Le traitement des poussières et du bruit

    a été particulièrement pris en compte.

    ORMES

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    ➜ Patrick, Alice et Fanny Griet GRIET PREND AU SÉRIEUX

    les risques professionnels

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    INTERNATIONAL

    Le monde appartient

    À CASPEO« Je travaillais depuis un peu plus de douze ans au BRGM, explique Marie-Véronique Durance. Il y avait dans l’air l’idée d’externaliser l’activité qui tournait autour des logiciels. J’ai décidé de sauter le pas, avec Stéphane Brochot, en créant Caspeo, dans le cadre d’un essaimage. Un accord 100 % gagnant avec le BRGM. » Depuis 2004, les deux associés forment un tandem complémentaire qui partage la même vision de l’évolution de l’entreprise et des ressources humaines. L’idée de départ était d’apporter de l’aide aux industriels des matières premières, avec l’industrie minière au cœur de l’activité, comme c’est encore le cas aujourd’hui, même si le traitement des déchets et la valo-risation des ressources agricoles ont permis d’amorcer une diversification prometteuse pour l’avenir.

    « Notre premier client se situait au fin fond de l’Australie, raconte Marie- Véronique Durance. Aujourd’hui, le Kazakhstan constitue un marché très

    important pour nous, avec l’appui d’un distributeur qui opère à partir de la Russie. Caspeo est très dépendant du cours des métaux et de la géopolitique. Nous avons travaillé dans une cinquan-taine de pays depuis la création de l’entreprise, les destinations variant selon les années, de l’Afrique du Sud à la Turquie, en passant par l’Inde et l’Amérique du Sud. » Caspeo commer-cialise des logiciels et propose des services divers tels que conseil, forma-tion et audit d’usines, fort du dévelop-pement de compétences nouvelles en son sein. « La R&D est une composante essentielle de notre activité, précise Marie-Véronique. Nos ingénieurs ont une double compétence en process et en développement. »

    Fidèle d’Entreprendre et réussir 45

    « On peut envisager dans le futur que Caspeo étoffe son effectif : 15 à 20 sa-lariés, contre 8 actuellement, ce serait

    idéal. Par ailleurs, depuis quelques mois, nous disposons d’une personneen marketing et communication. Le nouveau site internet sera prêt pour nos quinze ans d’existence, à la fin du premier semestre 2019. » Dernièrement, Marie-Véronique Durance a reçu le prix de l’entrepreneuse de l’année au sein du club Entreprendre et réussir 45. Elle est fidèle à cette association de dirigeants depuis 2003 et y est très attachée : « C’est un club qui permet des échanges entre chefs d’entreprise, dans une ambiance à la fois sérieuse et conviviale. »

    ➜ www.caspeo.net/fr

    ALAIN SOUCHÉ

    Spécialisée dans la création et la commercialisation de logiciels, principalement pour les industriels

    du minerai, Caspeo est née d’un essaimage du BRGM.

    ORLÉANS

    ➜ Marie-Véronique Durance et Stéphane Brochot

  • ACTEURS DE L’ÉCO N°2012

    La loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel du 5 septembre 2018 donne une nouvelle impulsion à la formation professionnelle. Si la refonte

    de l’apprentissage figure parmi les points importants de la réforme, la notion de compétence se trouve désormais au cœur des enjeux. À la fois comme réel levier pour l’entreprise, pour former et recruter ses collaborateurs,

    et comme réponse à un marché de l’emploi en pleine mutation.

    DOSSIER

    ➜ Éric Bongibault

    RÉFORME DE LA FORMATION

    PROFESSIONNELLELa compétence,

    ce formidable levier DOSSIER RÉALISÉ PAR GAËLLE LEPETIT

  • www.loiretorleans-economie.fr 13

    Selon une récente étude OpinionWay*, les entreprises françaises peinent à trouver les compétences dont elles ont besoin pour se développer. Une PME sur deux se dit entravée dans sa croissance par ses difficultés de recru-tement. Parmi celles qui ne trouvent pas les bons profils, la plupart (41 %) adoptent une position attentiste. La deuxième réaction des chefs d’entre-prise consiste à recruter une personne en CDD ou en intérim, le temps de la mission ; la troisième à former des collaborateurs en interne. Et 4 % des PME renoncent au recrutement. Dans le Loiret, en 2018, sur près de 18 000 pro-jets de recrutement, 49 % ont été qua-lifiés de difficiles par les entreprises**. On comprend mieux, dès lors, pourquoi la notion de compétence est cruciale et se trouve au cœur de la réforme de la formation professionnelle. « Il est non seulement impératif que chaque entreprise identifie mieux ses besoins

    en compétences, mais qu’elle apprenne aussi à changer ses pratiques d’iden-tification des compétences parce que cela a un impact direct sur le dispositif de recrutement, tout comme sur les besoins en formation », analyse Frédérique Rué-David, coordinatrice régionale formation professionnelle pour le Medef Centre-Val de Loire. Un lien de cause à effet qui s’illustre par exemple dans le plan d’investissement dans les compétences (Pic), dans lequel les partenaires sociaux pilotent, comme elle le précise, « une meilleure qualification des besoins en compétences des entreprises, pour optimiser les achats de formation des demandeurs d’emploi ». Cette identification des besoins en compétences des entreprises du territoire, la Fédération française du bâtiment (FFB) Centre-Val de Loire en a fait l’un de ses trois axes stratégiques pour la formation professionnelle. « Nous allons mobiliser des dispositifs pour

    DOSSIER

    Marc Brugière - EDFEDF : valoriser le métier avant le cursus de formation« En région Centre-Val de Loire, EDF est une entreprise très industrielle : 17 % de la production française d’électricité y est assurée grâce, notamment, à nos quatre centrales nucléaires, décrit Marc Brugière, délégué Emploi à la délégation Centre- Val de Loire d’EDF. Les besoins en compétences liés à l’exploitation de celles-ci sont plutôt stables et prévisibles. En revanche, l’opération de maintenance d’envergure, ou "grand carénage", engagée pour dix ans nécessite, notamment pour nos sous-traitants, des compétences techniques en nombre plus impor-tant. » La principale difficulté, pour l’entreprise, réside dans l’attraction de jeunes candidats vers ses métiers. « Contrairement à une idée reçue, l’industrie recrute. Au sein d’EDF, nous avons 375 alternants dans la région, dont 90 dans le Loiret, et nous en recrutons chaque année entre 150 et 200, mais les filières BTS de

    maintenance industrielle, d’élec-tronique, qui existent et répondent à nos besoins, peinent à remplir leurs effectifs. » Une problématique commune à d’autres entreprises industrielles régionales de tous les secteurs, qui a favorisé la création d’un groupe de réflexion composé d’industriels, de la Région, de Pôle emploi… Parmi les premières pistes explorées pour séduire de jeunes candidats potentiels : mettre en avant le métier plutôt que la formation lors des forums de l’orientation, ou encore l’opération itinérante French Fab pilotée par Bpifrance. « Ce que nous attendons surtout de la réforme, souligne Marc Brugière, c’est qu’elle favorise une rapidité et une efficacité d’action davantage axée sur les besoins à court terme, puisque les besoins pérennes sont bien identifiés par l’offre de forma-tion. Nous recherchons des profils aux compétences équilibrées, à la

    fois sur les technologies de demain et sur les outils existants dans les entreprises. » Membre du futur opé-rateur de compétences (OPCO) aux côtés de l’UIMM et de l’UIC, l’entre-prise espère enfin, comme autres effets de la réforme, une régulation des coûts de la formation entre CFA.

    ➜ www.edf.com

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  • ACTEURS DE L’ÉCO N°2014

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    accompagner les chefs d’entreprise dans l’expression de leurs besoins, explique Cyril Debert, secrétaire général de la fédération, à la fois dans une dynamique spécifique à la branche et au territoire. Après dix années de décroissance constante, la reprise se double d’une pénurie de main d’œuvre, qu’on comble très partiellement en formant, notamment grâce à l’appren-tissage. » Une démarche qui s’appuie par ailleurs sur l’observatoire prospectif régional créé par les branches du BTP, dont la mission sera de quantifier et qualifier les besoins de demain.

    De nouvelles modalités de formation pour les entreprises

    La réforme n’a pas modifié l’obligation de l’employeur d’adapter les salariés à leur poste de travail et de maintenir leur employabilité. En revanche, en substituant un plan de développement des compétences au plan de formation, elle permet désormais à l’entreprise

    d’y inclure différents types d’actions de formation, innovantes et multimodales, lorsqu’elles constituent « un parcours pédagogique permettant d’atteindre un objectif professionnel ». Cette nou-veauté marque une vraie rupture avec la vision, encore trop ancrée, qui sépare la formation du travail. Parmi les nouvelles formes reconnues : les actions de formation en situation de travail (Afest), particulièrement adap-tées pour former aux spécificités propres à l’entreprise et qui relèvent d’une ingénierie précise et d’un cadre formalisé. « Les entreprises vont devoir se pencher dans le détail sur la nature des compétences à acquérir, avec des objectifs clairs et ensuite évalués », précise Frédérique Rué-David. Se former avec un collègue, disposer d’un PC dans une salle dédiée au sein de l’entreprise, avoir recours aux Mooc (Massive Open Online Course ou formation en ligne ouverte à tous) ou encore au digital learning… sont autant de possibilités par exemple reconnues. Retenez enfin

    que si la réforme élargit le champ des actions de formation, elle renforce également leur valeur certifiante. Elle instaure, d’autre part, une solidarité entre grandes entreprises et TPE/PME. En effet, si toutes doivent contribuer au financement du plan de développement des compétences, seules celles de moins de 50 salariés pourront bénéficier de fonds mutualisés par leur opérateur de compétences (OPCO). Enfin, en lieu et place du 1 % formation et de la taxe d’apprentissage, les entreprises doivent s’acquitter d’une unique cotisa-tion (1,68 % de la masse salariale pour les entreprises de 11 salariés et plus, 1,23 % pour les autres).

    Un CPF à penser autrement

    Parmi les mesures phares de la réforme, effectives depuis le 1er janvier 2019 : un compte personnel de formation (CPF) crédité en euros, et non plus en heures comme c’était le cas depuis 2015. Soit, en résumé, 500 euros par an et par

    Patrick Poisson - AFLAFL : quand innovation rime avec qualification« Le métier de menuisier bois est en train de disparaître, pose d’emblée Patrick Poisson, fondateur et dirigeant d’AFL à Amilly et Courtenay, et pré-sident de la FFB Centre-Val de Loire. On a déjà connu une petite révolution il y a vingt ans avec l’abandon progressif des raboteuses et des toupies, l’arrivée du centre d’usinage, la programmation informatique, une industrialisation croissante des process, mais aussi la concurrence des grandes enseignes de bricolage et les nouveaux besoins des clients. » La riposte, pour l’entre-prise, a été d’innover. « Aujourd’hui, on obéit à des règles de certification très pointues, dans le domaine énergétique notamment, et on intervient sur des chantiers de haute technicité. Faire de la pose de fenêtre, de l’isolation nécessite d’avoir des poseurs qualifiés. Hélas, on en manque cruellement. » Innover a permis à AFL d’emporter un appel d’offres sur une opération très technique, bénéficiant de fonds

    européens, concernant la construction de dix-neuf immeubles à Saint- Jean-de-la-Ruelle. « Nous avons mis au point un pré-cadre avec fenêtre, qui offre un taux d’isolation record, déjà monté et contrôlé en atelier, pour lequel nous avons déposé un brevet. » Pour le chef d’entreprise, l’une des pistes pour remédier à la pénurie de profils adaptés peut passer par une iden-tification et un meilleur accompagnement des jeunes éloignés de l’emploi et/ou issus de quartiers prioritaires. À la condition aussi de former dans des filières dans lesquelles les entreprises ont des perspectives d’embauche. « La réforme ne produira ses véritables effets qu’en 2020. Dans le secteur du bâtiment nous sommes dans une

    dynamique positive et vertueuse pour l’apprentissage : le bâtiment emploie 2 500 apprentis dans la région. »

    ➜ http://afl-groupe.com/

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    « Nous sommes confrontés à une pénurie de main

    d’œuvre sur certains métiers qui demandent des compé-tences spécifiques », déplore Élisabeth Venot, responsable des ressources humaines chez Duralex International SAS à La Chapelle-Saint-Mesmin. L’entreprise est à la recherche de profils dans la maintenance mécanique et électrique : régleurs, chefs d’équipe, conducteurs de machines… « Lorsque nous intégrons de nouveaux salariés, nous mettons en place une formation interne adaptée », souligne Élisabeth Venot. Pour devenir autonome sur certains postes de travail, plu-sieurs années d’apprentissage « maison » sont nécessaires. C’est suite à ce constat sur la pénurie de candidats performants et opérationnels qu’est né, en mai 2018, le projet ambitieux de bâtir une action de formation « conducteur de machines » sur mesure, en partenariat avec Pôle emploi et le Conseil régional, qui a financé le projet. « L’objectif était de former des candidats puis de les recruter, indique Élisabeth Venot. Avec l’appui de Pôle emploi, nous avons donc sélectionné des profils sur la base des compétences, de la motivation et du savoir-être. » Dix candidats ont suivi le cursus de formation de septembre 2018 à décembre 2018, dans les locaux de l’entreprise, alternant les périodes de formation théorique,

    dispensée par des organismes externes, et les périodes de formation sur les postes de travail en production. Les stagiaires ont été encadrés par des tuteurs. « Ce projet a été une réussite : sept stagiaires ont été embauchés, dont quatre en CDI », précise Élisabeth Venot. Duralex envisage de renouveler l’expérience. Pour répondre à ses besoins en compétences, l’entreprise a par ailleurs mis l’accent depuis quelques années sur l’apprentissage : « Nous avons aujourd’hui cinq apprentis dans les secteurs de la logistique, de la maintenance mécanique et dans la supply chain. Également, pour que les jeunes postulent chez Duralex, nous intervenons dans les écoles pour présenter nos métiers. D’autres actions sont menées comme, par exemple, notre participation à la Semaine de l’industrie organisée par Pôle emploi en mars. » L’exigence de Duralex dans le choix de ses candidats et l’investissement dans leur formation s’avèrent payants. « Nous sommes vigilants à bien définir les compé-tences requises en amont. Nous nous engageons à former à un métier, à recruter en CDD ou en CDI. » Plus de trente postes sont à pourvoir chez Duralex. Les candidats motivés sont donc les bienvenus !

    [email protected]

    Élisabeth Venot - DuralexDuralex cherche des solutions face à la pénurie sur certains profils

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    PUBLI-REPORTAGE

  • ACTEURS DE L’ÉCO N°2016

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    Éric Bongibault - Pithiviers Nettoyage « Nous voulons des professionnels et investissons pour cela »C’est en misant sur la montée en compétences et le maintien de l’employa-bilité de ses salariés que Christophe Simonet, fondateur et dirigeant de Pithiviers Nettoyage il y a vingt-six ans et d’une agence à Montargis en 2010, a réussi à rendre attractive l’image des métiers de la propreté et à en faire une signature différenciante. « 145 collaborateurs travaillent ici, 57 à Montargis, et nous recrutons jusqu’à 60 personnes en CDD de remplacement en période estivale, explique Éric Bongibault, responsable des ressources humaines et du développement de Pithiviers Nettoyage. Nous sommes donc très vigilants et exigeants dans nos investissements en formation. » À l’arrivée, quasiment pas de turnover et une stabilité

    des équipes due à la fidélisation des salariés, gage de qualité pour les clients de l’entreprise. « Nous cultivons la volonté managériale forte d’accompagner nos équipes et de les adapter au matériel, qui évolue au fil des ans », complète Éric Bongibault. Soit, concrètement, une réunion d’intégration systématique pour chaque nouvelle recrue, doublée d’une journée de formation pour tout CDI et CDD de plus de six mois, comme le détaille le responsable : « Un formateur interne assure la formation à notre matériel, aux spécificités liées à chaque nouveau site mais aussi aux valeurs de l’entreprise ou encore à son historique, grâce à des jeux de rôle, des simulations techniques ou encore des vidéos sur tablette. » Des sessions de « mise à niveau » sont aussi programmées pour les salariés avec plus d’ancienneté. « Nous voulons des professionnels et investissons pour cela. » Les salariés sont ainsi en mesure de s’adapter à des process répondant à des cahiers des charges très précis, avec réactivité, ou encore de faire preuve de qualités de savoir-être. « De notre côté, nous nous attachons à fidéliser en proposant le plus possible le temps plein et le temps choisi, en veillant à la proximité domicile-emploi ou encore en favorisant le travail en journée sans coupure, car nous savons faire de la propreté en présence des utilisateurs. » Un contrat gagnant-gagnant.➜ www.pithiviersnettoyage.com

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    salarié, plafonné à 5 000 euros, destinés à financer une action certifiante. L’accès au CPF sera possible sur une applica-tion mobile qui permettra d’identifier une formation, ses taux de succès, ses débouchés et même de s’inscrire et de payer en ligne. Là encore, l’intérêt d’une co-construction du projet professionnel du salarié avec l’entreprise revêt toute son importance, comme le précise Frédérique Rué-David : « La monétisa-tion du CPF sous-tend une anticipation du salarié dans ses besoins de forma-tion, puisque le budget nécessaire au financement d’une formation prendra plus de temps pour être acquis. L’idéal reste que le salarié mobilise ses fonds vers des choix convergents pour lui et l’entreprise. Avec à la clé, pour le salarié, la possibilité de bénéficier de forma-tions plus longues et plus chères et, pour l’entreprise, d’avoir recours à un cofinancement et de générer ainsi des économies sur le plan de formation. » La Caisse des dépôts doit assurer progressivement la gestion technique et financière du CPF ainsi que le paie-ment des organismes de formation. Par ailleurs, les organismes paritaires

    collecteurs agréés (OPCA), jusqu’alors en charge du financement de la formation professionnelle des salariés, deviennent des opérateurs de compé-tences (OPCO) en octobre 2019. Il leur incombera d’accompagner les entre-prises de moins de 50 salariés.

    L’apprentissage en prise directe avec les besoins du territoire

    Autre changement majeur induit par la réforme, la politique de l’apprentissage se veut plus en phase avec les besoins du territoire, la réalité économique de l’entreprise et les mutations du travail. D’abord, grâce à un financement revi-sité : ce sont les branches profession-nelles qui le piloteront selon le principe « un jeune = une entreprise = un contrat = un financement ». Les branches collecteront la cotisation unique (0,85 % de la masse salariale), qui sera ensuite fléchée vers les centres de forma-tion d’apprentis (CFA), en fonction du nombre de contrats signés avec les jeunes. Elles élaboreront par ailleurs les référentiels d’activités et de compé-tences des diplômes. Bénéfice de cette

    nouvelle organisation : une meilleure adéquation des formations avec les besoins des entreprises et du territoire, qui devront impérativement, comme le souligne Frédérique Rué-David, « être alimentés par les branches profes-sionnelles en termes de besoins, avec précision et dans une vision prospec-tive ». Pour Patrick Poisson, dirigeant d’AFL Group à Amilly et président de la FFB Centre-Val de Loire, l’apprentis-sage reste la meilleure des formations. « J’engage des apprentis tous les ans. Les jeunes apprennent la réalité du métier dans l’entreprise et c’est à nous, chefs d’entreprise, tuteurs, d’entretenir leur motivation, d’être présents et de nous impliquer. Il est crucial de bien penser et de repenser les filières d’apprentissage afin de ne pas former massivement des jeunes à des métiers qui vont se raréfier, à l’instar par exemple du métier de menuisier fabricant, bien distinct du cursus de formation de menuisier poseur, qui a le vent en poupe… »

    * Étude Opinionway société de portage salarial Jam - octobre 2018

    **Enquête Besoins en main d’œuvre - Pôle emploi

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  • ACTEURS DE L’ÉCO N°2018

    LA RECHERCHE,une philosophie de vie

    Physicien de formation, Pascal Brault a préparé sa thèse à l’observatoire de Paris-Meudon avant d’être recruté au CNRS en 1988 pour travailler sur l’in-teraction du plasma et des matériaux. « Je voulais devenir astrophysicien, faire de la recherche était une question de survie et, finalement, le sujet importe peu, indique-t-il d’emblée. Une fois recruté par le CNRS, tout s’est enchaîné naturellement. La recherche est quelque chose de l’ordre du néces-saire : c’est plus une affaire de "tripes" que de "cerveau" selon moi. » Le cher-cheur très enthousiaste vit un émer-veillement constant. La curiosité et l’envie l’animent au quotidien, quels que soient ses sujets de recherche. Et il en a exploré quelques-uns...

    Le soutien des pouvoirs publics

    Hier, il coordonnait un projet européen sur les piles à combustible dans le domaine de la mobilité propre. « J’ai aussi mené des recherches pour le projet d’ascenseur à hydrogène avec Otis, une première mondiale, en collaboration avec Orléans Val de Loire Technopole et le Cresitt. Une belle opération soldée par un succès, qui a fortement intéressé l’usine de Gien. » L’histoire se poursuit. Aujourd’hui, il s’investit dans des simulations sur le traitement de l’eau par plasma, avec ses collègues expérimentateurs. Pascal contribue aussi aux travaux de CVALO, la récente structure d’accom-pagnement qui aide au transfert de technologies vers les acteurs socio- économiques régionaux.

    La région Centre-Val de Loire est un soutien important pour le dévelop-pement de ces projets. Candidate au programme Territoires hydrogènes en

    2016, elle a notamment permis au projet régional Velhyre d’obtenir un accompagnement et des financements publics. « L’investissement de l’Europe dans l’hydrogène est très important. Sans elle, nous ne ferions rien dans ce domaine. Je suis très motivé par ce sujet, convaincu que c’est l’énergie d’avenir qui répond à différents para-digmes. »

    La poésie de la connaissance

    Pour le physicien, plus on apprend, moins on sait : « Les sujets de recherche sont inépuisables. Ce qu’on a fait il y a cent ans peut être remis en question

    à tout moment. Nous n’avons pas de certitudes définitives, c’est ce qui aiguise notre esprit de chercheur : avancer sans certitudes. » Son plus grand challenge est celui de trans-mettre cette joie de s’investir et de comprendre à celles et ceux avec qui il collabore. Les travaux sont souvent longs, parfois difficiles, et toujours le moteur de son opiniâtreté. Produire des connaissances en suivant le meilleur chemin… Quand la recherche côtoie la philosophie.

    FABIENNE BONVOISIN

    Pascal Brault est directeur de recherches au CNRS et chercheur au Gremi, le groupe de recherches sur l’énergétique des milieux ionisés de l’université

    d’Orléans. Son métier et ses sujets de recherche paraissent très complexes. Pourtant lui vit la science comme un chemin de vie.

    RECHERCHE

    ➜ Pascal Brault

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    ORLÉANS

  • www.loiretorleans-economie.fr 19

    Originaire de la Sarthe, Ludovic Hebert a souvent déménagé avant de s’installer à Nargis, non loin de Ferrières-en- Gâtinais. Designer en produits indus-triels, il a notamment travaillé pour un groupe dans la grande distribution, au rayon puériculture, avec spécialisation dans le textile. « Un fournisseur m’a ensuite engagé et j’ai passé quinze ans dans une entreprise du Val-d’Oise travaillant dans le monde de la puéri-culture. Après la reprise de la société, j’ai décidé de partir et de voler de mes propres ailes. J’ai toujours eu envie de créer mon entreprise. » Inutile de lui demander s’il a hésité longtemps avant de choisir son activité. Fin 2015, son plan de développement a été validé par la CCI et ses démarches auprès des banques, très difficiles, ont commencé. « Pour lancer Abidoo, je suis parti sur l’idée de la vente à domicile, sur le modèle Tupperware, inédit dans l’univers de la puériculture et adapté

    aux femmes enceintes. J’ai déposé la marque, dessiné la collection, choisi les fournisseurs et lancé la production. En juin 2016, mon site internet et ma page Facebook étaient prêts. »

    Textile, cosmétique et littérature

    En quelques mois, Ludovic Hebert a recruté une quarantaine de vendeuses à domicile, souvent de jeunes mamans, dont une à Orléans. Les résultats, depuis le début d’Abidoo, ne le satisfont pas totalement mais, fort du soutien inconditionnel de son épouse et de ses trois enfants, le créateur d’entreprise n’est pas du genre à baisser les bras. « J’ai un gros concurrent qui s’appelle Le bon coin. Mon site marchand me permet de couvrir toute la France mais ma priorité reste toujours la vente à domicile. »

    Au total, Ludovic Hebert propose 150 références en puériculture, ce qu’il juge encore insuffisant. Le textile y tient la plus grande place mais la cosmétique y côtoie également la littérature pour bébé. « Une plus grande diversification ? Peut-être. J’ai en tout cas des idées pour la suite, notamment avec des produits récurrents. J’ai tou-jours été passionné par la puériculture. C’est aussi une façon de tordre le cou aux idées reçues en montrant qu’un homme peut s’intéresser au monde de la naissance. J’ai voulu miser sur la qualité des matières en travaillant le design et l’ergonomie de chaque produit. Cette recherche de l’excellence, j’en suis persuadé, va payer à moyen et long termes. »

    ➜ https://abidoo.fr/

    ALAIN SOUCHÉ

    LA PUÉRICULTURE : un métier, une passion

    CRÉATION

    ➜ Ludovic Hebert

    NARGIS

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    En lançant Abidoo, la première marque de textile de puériculture distribuée à domicile,

    Ludovic Hebert, designer de produits

    industriels, a concrétisé son envie de création

    d’entreprise.

  • ACTEURS DE L’ÉCO N°2020

    KOMORI-CHAMBON ACCÉLÈRE

    dans l’emballage cartonFondée en 1887 par Louis Chambon, l’entreprise est implantée à Orléans La Source où sont conçues les machines au sein du bureau d’études. S’y trouvent également le service après-vente et le centre d’essais. La production, elle, est assurée à La Voulte-sur-Rhône près de Valence. Les sites comptent respecti-vement 51 et 35 personnes. Rachetée en 1989 par le groupe japonais Komori, l’entreprise a développé des technolo-gies innovantes et beaucoup investi en Europe. Laurent Bince, directeur général, pré-cise : « nous fabriquons des machines d’impression qui intègrent toute la chaîne de besoins de nos clients : impression, façonnage et système de palettisation. Le tout est réalisé sur une seule ligne et depuis une bobine de carton, ce qui per-met d’optimiser les coûts de production en achetant la bobine à un coût inférieur. Notre plus longue ligne de production fait 70 mètres et nous pouvons cumuler jusqu’à 12 unités d’impression. » Leurs clients ? Les grands de l’agro-alimen-taire (céréales, lait, jus de fruits, tabac), de la cosmétique, des détergents. « Nous concevons toutes nos machines sur mesure afin qu’elles s’adaptent aux

    emballages à imprimer, qu’il s’agisse de carton recyclé ou non, de produits luxueux ou de grande consommation. Nous dessinons les machines dans l’espace qu’elles occuperont chez nos clients et toute la programmation du procédé d’impression est réalisée au bureau d’études d’Orléans. » Hervé Réby, responsable marketing et communi-cation, aime à dire que 80% des pays du monde ont été clients de Komori- Chambon. Aujourd’hui, les machines prennent le chemin de l’Europe, l’Amérique du Nord, la Chine, l’Asie du Sud-Est et le Moyen Orient. Puis, pour dépanner les clients, c’est la magie d’Internet qui opère. « Nous avons accès à distance aux machines de nos clients grâce à un protocole de sécurité très strict. » Et Laurent Bince ajoute « c’est bien notre ingénierie qui fait notre force aujourd’hui, pouvoir gérer le carton de A à Z sur la chaîne où qu’elle soit. »

    Des recrutements en perspective

    Avec un chiffre d’affaires en constante progression - 14,6 millions d’euros en 2017, 16 millions en 2018 et un prévi-

    sionnel à 20 millions cette année – le groupe a embauché 12 collaborateurs depuis 2017, notamment des commer-ciaux avec une forte appétence pour l’industrie. « Ils doivent être avant tout créatifs, savoir inventer la proposition. Et nous cherchons, depuis un mo-ment, un automaticien électronicien globe-trotter », conclut Hervé Réby. Les projets à court terme consistent à réintégrer définitivement en France une catégorie de machines produites un temps au Japon, développer un vrai showroom et pour cela déménager à deux pas sur un site plus grand afin de créer un centre d’excellence valorisant les technologies. « Et enfin attaquer de nouveaux marchés, comme celui des packs en carton pour les boissons qui représente 1,2 million d’euros d’inves-tissement » conclut le directeur général, confiant.

    ➜ https://komori-chambon.com

    FABIENNE BONVOISIN

    ORLÉANSLA SOURCE

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    ➜ Laurent Bince

    INDUSTRIE

    Plus que centenaire, l’entreprise Komori-Chambon SAS propose des solutions complètes

    d’impression et de façonnage pour les emballages. Elle prouve, dans un univers industriel ultra

    concurrentiel, qu’elle a relevé le défi de la restructuration et reprend

    sa place de leader.

  • www.loiretorleans-economie.fr 21

    REPRISE

    UN JEUNE RESTAURATEUR

    en forêt d’OrléansValentin Petit a repris l’Auberge de la Rive du Bois l’an dernier. À 25 ans seulement,

    il témoigne à la fois d’humilité et d’ambition.

    Originaire de Boiscommun, Valentin Petit n’avait pas spécialement prévu d’être à la tête de sa première affaire dans sa région d’origine. Et certainement pas dès l’âge de 24 ans. Non, après un pas-sage par l’Angleterre, ce titulaire d’un bac pro Service et commercialisation avait plutôt l’intention de se perfec-tionner en Suisse. Seulement voilà, il y a eu cette opportunité de reprendre l’Auberge de la Rive du Bois à Chambon- la-Forêt. Valentin Petit, après réflexion, et fort de l’aide de la CCI et d’amis entrepreneurs, a décidé de tenter l’aventure. Il connaissait d’ailleurs l’éta-blissement, géographiquement proche de ses racines, pour y avoir travaillé pendant deux ans et demi en tant que serveur, à la sortie de sa formation.

    Après une fermeture d’environ six mois, l’auberge a rouvert en mai 2018. « Les débuts ont été difficiles du point de vue de nos prestations, avoue Valentin Petit. Mais la fréquentation a été bonne, le restaurant étant une véritable institution dans la région. Je voulais le moderniser tout en gar-

    dant son esprit. Cela signifie travailler de bons produits, offrir des assiettes plutôt copieuses et apporter un certain raffinement dans la présentation des plats. »

    « Asseoir notre notoriété »

    À l’Auberge de la Rive du Bois, le plus jeune dans le personnel, c’est le patron. « J’attache beaucoup d’importance à l’esprit d’équipe, souligne Valentin Petit. Nous avons une clientèle très diver-sifiée mais nous pouvons faire mieux, avec celle des entreprises. C’est un véritable défi que de plaire à l’ancienne clientèle du restaurant et d’en attirer une nouvelle. » La carte, Valentin Petit l’a voulue plus resserrée qu’autrefois. Un menu de la semaine est proposé, dans l’esprit brasserie, aux côtés de menus découverte et gourmet.

    « Pour l’heure, mon objectif est d’asseoir notre notoriété dans un endroit convi-vial, où l’on mange bien. Je préfère servir trente convives en assurant un excellent service plutôt que cinquante

    pour lesquels notre prestation serait moins bonne. » Valentin a bien l’inten-tion de poursuivre son chemin, sans excès de prétention, ce qui n’exclut pas une certaine ambition pour l’avenir. Sur place, à Chambon-la-Forêt, il existe des possibilités d’agrandissement de l’établissement. Alors pourquoi, par exemple, ne pas caresser l’idée de faire coexister dans l’auberge deux cuisines différentes ? Mais chut, Valentin ne nous a rien dit.

    ALAIN SOUCHÉ

    ➜ Valentin Petit

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    CHAMBON-LA-FORÊT

  • ACTEURS DE L’ÉCO N°2022

    Ancien gendarme, Grégory a constaté, souvent impuissant, pendant dix ans la multitude et même la hausse progres-sive des cambriolages. « Cela m’a rapi-dement donné envie de me reconvertir dans la sécurité, explique le jeune gérant. J’ai suivi une formation technique de deux mois au siège, sur les produits ainsi qu’en administration des ventes et gestion, puis je me suis lancé ! » Entre sa décision de changer de métier et son installation, il lui aura fallu seulement six mois… Une reconversion express pour ce créateur d’entreprise qui n’avait pas de temps à perdre. « J’ai aussi eu un vrai coup de chance car ce local est le premier que j’ai visité. J’ai tout de suite vu le potentiel. J’ai signé immédiatement. » Depuis, tout

    s’enchaîne pour lui sur le même tempo et avec la même dynamique.

    Des équipements reconnus par les assurances

    Alarme, vidéoprotection, fumigène, contrôle d’accès, coffre-fort, domo-tique… Installé depuis janvier dernier, Grégory Valognes propose tous ces systèmes à ses clients, particuliers, collectivités, entreprises et commerces. Les équipements sont tous certifiés APSAD, ce qui permet à l’entreprise de pouvoir aussi protéger des sites sensibles comme les banques et les bijouteries. « Avec Vivre en paix, les clients ne souscrivent pas d’abonne-ment. Nous étudions ensemble leurs

    besoins, ils achètent le matériel, nous l’installons. Ensuite les clients pilotent et contrôlent absolument tous leurs appareils à distance, depuis l’appli-cation sur leur smartphone. Et en cas d’intrusion, pas besoin de procéder à une levée de doute, ils appellent immé-diatement les gendarmes. »

    De fortes perspectives de développement

    Grégory Valognes sait qu’il travaille sur un marché concurrentiel mais croit en la qualité et la fiabilité des équipements qu’il propose, tous fabriqués exclusi-vement en Italie. Sa clientèle, composée pour moitié de particuliers et de professionnels, apprécie les conseils et le sur-mesure. « Le système de fumigène que nous proposons marche très bien. En moins de 4 secondes, la pièce se trouve envahie d’une fumée inoffensive pour les hommes et le mobilier mais qui neutralise totalement les voleurs. On ne vole que ce que l’on voit… Les cambrioleurs rebroussent immédiatement chemin. » Seul repré-sentant de la franchise dans le nord de l’Hexagone, sa prospection dépasse les frontières du département. Son prévi-sionnel se chiffre à 300 000 euros de chiffre d’affaires pour cette première année d’activité. Il a recruté un agent commercial et, pour honorer son carnet de commandes, Grégory sait qu’il lui faudra recruter deux autres commerciaux dans les six prochains mois ainsi qu'un technicien installation d’ici trois mois, pour ne se consacrer qu’aux études. Pleinement satisfait des premiers mois d’activité, Grégory goûte au plaisir d’être son propre patron. Ne comptant ni ses heures ni les kilo-mètres qu’il parcourt, l’indépendance est sa nouvelle source d’épanouissement.

    FABIENNE BONVOISIN

    VIVRE EN PAIX,on en rêve tous…

    Grégory Valognes a créé son commerce Vivre en paix en plein cœur de Pithiviers, place du Martroi. Une franchise dédiée à la sécurité

    des particuliers et des entreprises.

    PITHIVIERS

    COMMERCE

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    ➜ Grégory Valognes

  • www.loiretorleans-economie.fr 23

    ➜ Magalie Grandjean

    Il y avait en France une carence du marché dans le secteur des services à la personne : aucun service ni produit ne permettait une externalisation totale de la gestion privée. Pour remédier à ce manque, entourée de spécialistes du web, d’experts comptables et de gestionnaires de patrimoine, la Greno-bloise Sandrine Rieussec a décidé de créer son activité de e-services à domi-cile, qu’elle a développée rapidement en franchise avec un réseau national de gestionnaires. Proxy Papers est né ainsi et la jeune société compte désormais neuf agences sur le territoire français.

    À la tête de l’une d’entre elles, une autre Grenobloise, Magalie Grandjean, installée depuis plusieurs années dans le Loiret, à Bray-Saint-Aignan, a saisi cette opportunité qui correspondait, pour elle, à un changement de vie radical. « J’ai travaillé pendant dix-sept ans dans une chaîne de restauration

    qui m’a permis, en tant que cadre, d’acquérir une grande autonomie professionnelle. J’ai estimé qu’il était temps pour moi de travailler à mon compte, afin notamment de rééquilibrer mes vies professionnelle et privée. » À 37 ans, cette maman de trois enfants a donc sauté le pas et s’est dirigée vers le service à la personne. « Dans l’élaboration de mon projet, je me suis rendue compte très vite que je gagne-rais à bénéficier des ressources et des moyens d’un réseau. Le concept de Proxy Papers correspondait totalement à ce que je souhaitais faire. »

    Proximité et confiance

    Proxy Papers propose à ses clients particuliers de les décharger de la gestion de leurs documents (adminis-tration, projet immobilier, dossier de prêt ou d’assurance, retraite, sinistre, etc.) avec l’aide d’un gestionnaire de

    données personnelles, telle Magalie Grandjean, qui les visite à domicile, trie, numérise et classe leurs papiers sur un espace privé et sécurisé en ligne, accessible à tout moment depuis un PC ou un appareil mobile. « Le but est de faciliter le quotidien des gens en simplifiant la gestion de leurs papiers, confirme Magalie Grandjean. Le service s’adresse à toutes sortes de public, les seniors notamment, avec des offres spécifiques, mais pas seulement. »

    Cela ne fait que quelques mois que Magalie s’est engagée dans cette nouvelle activité mais elle peut d’ores et déjà exprimer sa satisfaction. « J’aime la proximité et accompagner les gens en entrant dans leur vie. C’est une activité riche en partage humain, où la confiance joue un rôle essentiel. »

    ➜ www.proxy-papers.fr

    ALAIN SOUCHÉ

    DÉVELOPPEMENT

    LE E-SERVICE À DOMICILE facilite le quotidien

    Changement de vie radical pour Magalie Grandjean, qui a rejoint

    la franchise Proxy Papers. Elle a ainsi pu rééquilibrer vie

    professionnelle et vie privée avecune activité qui la passionne.Cré

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    BRAY SAINT-AIGNAN

  • ACTEURS DE L’ÉCO N°2024

    Avec son concept de boutique-hôtel haut de gamme, l’établissement

    orléanais élargit progressivement sa palette de services pour ses clientèles

    d’affaires et de loisirs.

    ➜ Pascal Desbois

    HÔTELLERIE

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    Depuis son ouverture en janvier 2016, Empreinte Hôtel & Spa est devenu un « lieu de vie » incontournable à Orléans, comme l’avaient souhaité Lydia et Pascal Desbois au lancement de leur projet. Plus tôt, ils avaient décidé, à 35 ans, et d’un commun accord, de changer de cap professionnel en devenant maîtres de leur destin avec la gestion d’un hôtel en Sologne, une aventure qui a duré huit années. « Mais dès 2011, confie le couple, nous avons commencé nos recherches pour nous installer dans la capitale régionale. Nous voulions ouvrir un établissement dans le centre d’Orléans et profiter du dynamisme d’une ville qui avait un fort potentiel de développement. » Avec l’idée d’un hôtel où chacune des chambres raconterait une histoire, 70 % d’entre elles offrant une vue sur le fleuve royal. « C’est du haut de gamme, notamment par l’étendue des presta-tions que nous proposons aux clients. Un hôtel de charme, face à la Loire, qui est dans les prix du marché. »

    Lydia et Pascal Desbois savent per-tinemment qu’il leur faut sans cesse évoluer, être toujours prêts à s’adapter, ne cesser de se réinventer tout en restant à l’écoute de leurs clients.

    Tourisme d’affaires ou de loisirs, Empreinte Hôtel & Spa déploie ses armes de séduction avec la volonté d’être facilitateur pour ses clients. Et cela vaut aussi pour les nombreux événementiels organisés au sein de l’établissement, sachant que l’espace bar et le spa sont ouverts 7 jours sur 7. Empreinte Galerie, de son côté, est tout entier tourné vers les séminaires, manifestations et cocktails. « Nous offrons un cadre calme et chaleureux, propice au travail. L’espace privatisé de 110 m² avec lumière du jour n’accueille qu’un seul séminaire à la fois. La salle est modulable et peut accueillir de 35 personnes assises à 90 personnes pour un cocktail. »

    Un éventail de services

    Autre prestation proposée depuis le 1er mars : une navette, qui s’ajoute à un éventail de services déjà bien étoffé. « Orléans est une ville que nous aimons (Pascal y est né et son épouse est

    originaire de Chartres, NDLR), nous sommes heureux de travailler dans un bâtiment qui a une histoire et de contri-buer au dynamisme économique de la métropole, explique Lydia. Nous tenons à participer à la vie commerçante du quartier Châtelet, dont nous sommes une des composantes. Nous sommes adhérents des Vitrines d’Orléans. »

    Cette volonté de s’inscrire dans le paysage orléanais et d’y laisser son empreinte se retrouve dans les brunchs organisés le dimanche, où sont privi-légiés les bons produits locaux. Avec ce concept de boutique-hôtel, Lydia et Pascal Desbois, qui n’étaient pas destinés à devenir hôteliers, insufflent leur passion à une équipe qui compte 14 personnes, symbolisant une image conviviale et professionnelle d’une ville dont l’image de « belle endormie » appartient définitivement au passé.

    ➜ www.empreinte-hotel.com/fr

    ALAIN SOUCHÉ

    EMPREINTEHÔTEL & SPA

    ne cesse dese réinventer

    ORLÉANS

  • www.loiretorleans-economie.fr 25

    So’Link Conseil est situé dans la rue Bannier à Orléans, là où se trouvent de nombreuses agences immobilières. Le cabinet ressemble à sa créatrice, Sophie Martin Palmato, qui revendique son indépendance et met en avant les notions de réseau et d’humanisme. Au début de sa carrière professionnelle, elle s’est retrouvée un peu par hasard dans le domaine bancaire, du côté d’Artenay, où elle a beaucoup appris. « J’ai assimilé tous les rouages de la banque en passant notamment par les pôles marketing puis informatique. J’adorais ce que je faisais. »

    Deux enfants plus tard et après treize ans de bons et loyaux services dans la banque, il est temps pour elle, à l’âge de 38 ans, d’explorer de nouveaux horizons. « J’ai démarré chez moi, reprend Sophie Martin Palmato, le 1er mai 2015. Je me suis installée rue

    de la Bretonnerie un an et demi plus tard, puis rue Bannier en septembre 2018. So’Link Conseil n’est pas une agence immobilière, c’est un cabinet d’accompagnement bancaire, immo-bilier et de patrimoine. »

    Un concept nouveau

    Benoît Masson, l’un des deux apprentis de So’Link Conseil, a des mots très précis à propos de sa dirigeante : « Sa personnalité est complètement en phase avec sa société. C’est quelqu’un qui dégage un grand charisme, qui explique les choses de façon claire et qui sait écouter. Avec So’Link Conseil, elle a créé un concept nouveau avec trois aspects primordiaux : l’approche humaine, le conseil pointu, le réseau important. C’est la recette du succès du cabinet. » Un portrait qui corres-pond sans aucun doute à l’image que renvoie Sophie Martin Palmato, même si les compliments la feraient rougir. « Je choisis les programmes que je vends et mon flux d’entrée est d’abord lié à la recommandation, explique-t-elle. Je pars toujours de la découverte bancaire et j’apporte ensuite ma philosophie en gestion de patrimoine. J’ai besoin d’échanger et de partager un état d’esprit avec mes clients. Au fond, je me considère comme une sorte de médecin de la banque. »

    Aujourd’hui, près de quatre ans après sa création, So’Link Conseil, avec une équipe de quatre collaborateurs, est à la croisée des chemins concernant son développement. Mais quoi qu’elle fasse à l’avenir, il n’est pas question que Sophie Martin Palmato déroge aux valeurs qui ont orienté sa vie, y compris professionnelle.

    ➜ https://solinkconseil.com

    ALAIN SOUCHÉ

    SERVICE

    SO’LINK CONSEILn’est pas une agence immobilière

    Sophie Martin Palmato a créé So’Link Conseil en 2015. Un cabinet d’accompagnement

    bancaire, immobilier et de gestion de patrimoine

    qui s’appuie sur les valeurs et la philosophie

    de sa créatrice.

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    ➜ Sophie Martin Palmato

    ORLÉANS

  • ACTEURS DE L’ÉCO N°2026

    Baptiste Meftahi et John Devos sont les fondateurs de Projet I/O. Tous deux ont eu des vies professionnelles remplies avant de se challenger lors du Startup week-end de Bourges, en 2016. Grands gagnants de l’édition, c’est là que tout commence, avec l’idée d’un interphone connecté baptisé Bonjour+. Au départ, c’est une idée de Baptiste, issue d’une expérience personnelle. « Mon inter-phone n’a pas fonctionné, se souvient Baptiste. Ce besoin est tellement courant qu’il m’a fallu chercher une solution. J’ai rencontré John lors du stage Création de la CCI du Loiret. »

    John a travaillé dans l’univers de la vente pour de grandes enseignes, avec une progression de carrière l’amenant à manager des équipes importantes puis à devenir le campus manager de la Wild Code School (WCS) Orléans. Baptiste, lui, a travaillé cinq ans dans les télécoms en Grande-Bretagne, est très calé en gestion d’entreprise mais commençait à s’ennuyer ferme dans l’informatique. « Si le job de tes rêves n’existe pas, alors crée-le ! » : le leitmotiv de Baptiste a fait mouche chez John. Ils enchaînent les afterworks, travaillent en mode nomade et croisent la route de Melissa Araoune, qui leur prête des bureaux pour quinze jours (ça dure finalement huit mois) et leur met à disposition des ressources tech-niques chez Apside. Depuis, Mélissa a rejoint les associés pour s’occuper du marketing.

    Simplicité et performance

    Mais revenons-en au cœur du projet. Quel est le concept de cet interphone connecté ? « C’est très simple, explique John. Le client installe une plaque Bonjour+ équipée d’un QR code sur son interphone et télécharge l’appli-cation Bonjour+. En cas d’absence, les livreurs scannent le code QR avec leur

    mobile et entrent en relation avec le résident, qui reçoit une alerte vocale, sms ou vidéo par l’application. » On est loin du visiophone en Wifi et, grâce à ce produit, la startup est sélectionnée par le réseau Village by CA pour participer au CES Las Vegas. Elle remporte le concours du village francophone – avec le seul produit du CES sans électro-nique ! – et valide la solution auprès de professionnels. La société Decayeux, qui fabrique des boîtes aux lettres depuis plus de cent ans, leur propose une collaboration sur le salon, un contrat qui devrait aboutir ce mois-ci.

    Capitaliser sur l’humain

    Les trois entrepreneurs aux tempéra-ments différents s’entendent à merveille sur un point essentiel : le capital humain. Ils recrutent trois développeurs de la

    WCS en stage, qu’ils embauchent rapidement, puis deux autres stagiaires. « Nous avons constitué l’équipe sur des personnalités partageant nos valeurs et qui nous semblaient complémen-taires, précise John. L’équipe est très soudée, épanouie et solidaire. On a même tendance à la freiner car elle s’investit à la même hauteur que nous, créateurs ! » Projet I/O réalisait déjà en mars la moitié de son objectif de chiffre d’affaires pour l’année et 2019 devrait entamer le processus d’une levée de fonds pour Bonjour+. Les associés, souriants, font confiance à leur capacité à s’adapter.

    ➜ https://www.projet.io/

    FABIENNE BONVOISIN

    L’INTERPHONE nouvelle génération

    NUMÉRIQUE

    La startup Projet I/O conçoit et développe des solutions innovantes et sur mesure et accompagne ses clients dans leur transformation numérique. Ses créateurs ont mis

    au point un interphone connecté qui fait grand bruit dans le monde de l’innovation.

    ORLÉANS

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    ➜ Baptiste Meftahi

  • www.loiretorleans-economie.fr 27

    INNOVATION

    « Votre temps est précieux et votre travail vous en prend beaucoup ! Vous ne voulez pas passer votre peu de temps libre chez le garagiste, alors utilisez le garage sur votre lieu de travail. Un gain de temps et d’organisation pour un prix concurrentiel. » Ainsi est présentée sur son site internet l’idée qui a prévalu à la naissance de Mécaminute. Jérôme Bediou, garagiste à Beaugency, est à l’origine de l’idée d’atelier mobile. Avec l’aide de Christophe Alluard, dirigeant de la société de carrosserie industrielle S4C, un prototype est construit avec un pont élévateur dans une structure mobile, testé lors de compétitions automobiles. Deux autres associés ont rejoint le projet : Simon Abraham, salarié chez Nékoé, et Arnaud Lopez, dirigeant de l’entreprise Workshop Mobile.

    Tout est en place pour lancer Mécami-nute, une marque déposée en octobre 2018. « Notre cible, ce sont les salariés

    sur leur lieu de travail, explique Jérôme Bediou. Notre atelier mobile peut par exemple être présent pendant deux jours sur le parking d’une entreprise, après accord avec son dirigeant et/ou son comité d’entreprise. Les salariés n’ont plus alors qu’à prendre rendez- vous pour que l’on puisse intervenir sur leur véhicule. » Un atelier mobile est actuellement opérationnel, un autre le sera en juin prochain et un troisième début 2020.

    Un fort potentiel de développement

    Les associés de Mécaminute sont très optimistes quant à l’essor de leur acti-vité. « Nous allons nous cantonner au Loiret pour les deux ou trois premières années, assurent Arnaud Lopez et Christophe Alluard, avant d’aller plus loin. Nous sommes conscients qu’il

    s’agit d’un marché mature et que le potentiel de développement est énorme. L’idée, dans le futur, est d’avoir une tête de réseau et un atelier mobile par département, en tablant le plus possible sur des clients récurrents. »

    Les interventions et travaux possibles concernent le diagnostic, le contrôle, la révision, l’entretien de la batterie, l’éclairage, la distribution, les pneus, etc. « C’est un beau projet industriel local, à partir d’une innovation et offrant un nouveau service, avec un aspect envi-ronnemental important, résume Simon Abraham. Il faut maintenant que nous sécurisions le modèle et nous sommes d’ores et déjà à la recherche d’un mécanicien et d’un chef de projet. »

    ➜ https://mecaminute.fr/

    ALAIN SOUCHÉ

    Un atelier automobile…TRÈS MOBILE

    ➜ Jérôme Bediou

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    BEAUGENCY

    Quatre associés ont créé Mécaminute,

    avec un concept de garage qui se déplace à la demande, sur les sites des entreprises. Un projet innovant,

    au fort potentiel de développement.

  • ACTEURS DE L’ÉCO N°2028

    Briare, C’EST DU

    GRAND ART !Le château de Trousse-Barrière à Briare a été construit par Paul Yver, gendre de Jean-Félix Bapterosses, dirigeant des Emaux de Briare et administrateur de la Faïencerie de Gien, entre 1890 et 1895. « Il a été acheté par la commune en 1974 et rénové avec une aide du Frac Centre, raconte Frédéric Gardinier, actuel adjoint au maire de Briare pour la culture. Il est ensuite devenu un centre d’art contem-porain et d’expositions, un des piliers de la politique culturelle et touristique de Briare menée pendant les mandats de Jean Poulain, dont nous sommes les héritiers. » Ajoutons que le site abrite deux résidences d’artiste qui sont occupées en permanence (plasticiens, photographes, réalisateurs…).

    « Le château compte deux espaces d’exposition, reprend Frédéric Gardinier. Une grande galerie pour les profes-sionnels et une petite destinée à des expositions de moindre envergure. Nous jouons ainsi sur deux tableaux,

    avec des professionnels et des ama-teurs éclairés. Nous sommes ouverts à tous types d’art, avec des peintres, sculpteurs, graveurs, dessinateurs, etc. » Pour Frédéric Gardinier, issu d’une famille briaroise et lui-même artiste-peintre : « Le château est devenu un lieu fédérateur à l’échelon régional. Ce qui est symptomatique est que les artistes en résidence choisissent assez souvent de s’installer ensuite à Briare. » Si le site connaît aujourd’hui une telle notoriété, nul doute qu’il le doit aussi à son agent du patrimoine, Florence Semence, fidèle au poste depuis juin 1982 et dont Frédéric Gardinier dit qu’elle a « un œil très exercé pour les accrochages ».

    Un riche programme d’expositions

    La commission culture de la ville de Briare gère les volets spectacles et expositions. Le théâtre de l’Escabeau est aussi un acteur important du

    territoire, avec des représentations théâtrales, des concerts, des stages pour enfants et un festival de quatre jours fin octobre, début novembre. « La vie associative et culturelle est très développée à Briare, confirme Frédéric Gardinier. À côté du château de Trousse-Barrière, il ne faut pas oublier l’auditorium Jean Poulain avec ses 280 places, qui est une véritable salle de spectacle. »

    Pour en revenir au château, le programme des prochains mois est particulièrement riche. À commencer par une exposition pédagogique autour de l’œuvre multiforme de Léonard de Vinci, qui occupera tout le château du 10 mai au 2 juin. Elle sera suivie de la célébration des vingt ans de la section dessin-peinture, une association fondée par des passionnés, du 8 au 30 juin. Durant l’été, ce sont les peintres Paul Santoleri et François Kenesi qui seront mis à l’honneur, avant de nouvelles expositions à la rentrée autour du japonisme, de la Loire…

    ➜ www.villedebriare.fr

    ALAIN SOUCHÉ

    ➜ Frédéric Gardinier

    TOURISME

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    Le château de Trousse-Barrière

    a été construit à la fin du XIXe siècle à Briare, en lien avec

    le développement industriel de la ville.

    Le château est aujourd’hui un centre d’expositions

    et abrite deux résidences d’artiste.

    BRIARE

  • www.loiretorleans-economie.fr 29

    EXPERT

    Les nouvelles institutions représentatives du personnel dans l’entreprise

    Dans le but d’assurer un meilleur dialogue social, l’ordonnance « Macron » n° 2017-1386 du 22 septembre 2017 a récemment modifié en profondeur les institutions représentatives du personnel au sein de l’entreprise. Au plus tard au 1er janvier 2020, toutes les entreprises comptant au moins 11 salariés

    depuis 12 mois consécutifs, devront avoir mis en place un Comité social et économique (CSE).

    ➜ Une instance représentative uniqueL’ordonnance précitée a créé une instance unique de représen-tation du personnel dans l’entreprise : le CSE. Dès sa mise en place, le CSE emporte la suppression des anciens Délégués du personnel (DP), du Comité d’entreprise (CE) et du Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).

    L’approche n’est pas totalement nouvelle puisqu’une entreprise pouvait déjà opter pour une Délégation Unique du Personnel regroupant plusieurs institutions représentatives. La loi « Rebsamen » du 17 août 2015 avait généralisé cette Délégation Unique du Personnel à toutes les institutions, pour les entre-prises à l’effectif de moins de 300 salariés.

    La création du CSE conduit désormais à un nombre moins important de représentants à élire, mais également à un nombre d’heures de délégation plus faible.

    ➜ Quand et comment mettre en place le CSE ?Le CSE existe pour toutes les élections professionnelles organisées depuis le 1er janvier 2018, et devra être mis en place avant le 31 décembre 2019 au sein de chaque entreprise ou de chaque établissement distinct.

    Avant cette date butoir, le chef d’entreprise n’est tenu d’orga-niser la mise en place du CSE qu’à l’expiration des mandats de DP ou de membres du CE, élus pour 4 années, avec une possibilité de prolonger ces mandats pendant une durée maximale d’un an. Les membres du CSE seront toujours élus pour 4 années, mais le nombre des mandats successifs est désormais limité à 3, sauf pour les entreprises dont l’effectif est compris entre 11 et 49 salariés.

    Les listes de candidats doivent comporter une représentation équilibrée des hommes et des femmes correspondant à la part de chaque sexe dans chacun des collèges électoraux.

    ➜ Quels sont les changements notables liés à l’introduction du CSE ?

    Alors qu’avant l’ordonnance « Macron », le CHSCT devait être mis en place dans les entreprises comptant au moins 50 salariés, une commission santé, sécurité et conditions de travail n’est obligatoire au sein du CSE que dans les entreprises d’au moins 300 salariés.

    Du point de vue des ressources financières du CSE, à l’instar de l’ancien CE, le budget de fonctionnement et le budget des activités sociales et culturelles continueront à coexister. En revanche, s’il était antérieurement interdit d’utiliser le budget de fonctionnement pour des activités sociales et culturelles et réciproquement, l’ordonnance « Macron » de septembre 2017 permet désormais de transférer chaque année une partie du reliquat d’un budget à l’autre.

    Enfin et surtout, innovation atypique et forte de potentialités, un Conseil d’entreprise peut être mis en place par accord collectif, pour regrouper les attributions du CSE avec une compétence spécifique pour négocier, conclure ou réviser un accord d’entreprise ou d’établissement (sauf ceux soumis à des règles particulières), avec ou sans délégué syndical. Ce Conseil d’entreprise peut ainsi devenir la véritable institution de la négociation collective en entreprise jusqu’alors réservée aux organisations syndicales.

    Dans la phase actuelle transitoire, les nouvelles institutions représentatives du personnel exigent, tant pour leur mise en place que pour leur fonctionnement, un accompagnement du chef d’entreprise par un avocat.

    N’oubliez pas : l’avocat sait guérir et … prévenir !

  • ACTEURS DE L’ÉCO N°2030

    CHIFFRES

    Créations d’entreprises Défaillances d’entreprises

    UN CHIFFRE À RETENIR

    20 000C'est le nombre d'apprentis que compte la région

    Centre-Val de Loire en 2018 et qui préparent un des 350 diplômes accessibles par la voie de l’apprentissage. 40 Centres de Formation

    d’Apprentis les accueillent sur l’ensemble du territoire régional.

    Source : Région Centre-Val de Loire, Le guide de l'apprentissage

    ADMINISTRATION I Loire&Orléans Éco - 14 boulevard Rocheplatte - 45000 Orléans - 02 38 21 35 40 I DIRECTEUR DE LA PUBLICATION I Emmanuel Diaz I RÉDACTION EN CHEF I Alain Souché - 02 38 21 35 40 - [email protected] I COORDINATION & RÉDACTION I Fabienne Bonvoisin, Fatimata Diallo, Pierre-Élise Dumuis, Béatrice Laidin, Gaëlle Lepetit, Alain Souché I SECRÉTARIAT DE RÉDACTION I derédac I CONCEPTION I goodby.fr I PHOTOS I Didier Depoorter, Loire&Orléans Éco I IMPRESSION I Prévost Offset I ROUTAGE I Dautry Tromas I PUBLICITÉ I Sylvia Fromenteaud - 02 38 21 35 42 [email protected] I TIRAGE I 28 000 exemplaires I ISSN I 2497-8507

    Permis de construire commencés

    4T 2018Variation sur un trimestre

    Variation sur un an

    Logements commencés (nb) 737 31,1 % -25 %

    Locaux d’activités commencés (m2) 46 146 -1 % -51 %

    Source : Direction Régionale de l’Équipement

    Taux de chômage

    3T 2018(estimations provisoires)

    Variation sur un trimestre

    (en point)

    Variation sur un an

    (en point)

    Loiret 8,8 0,3 -0,2

    Centre-Val de Loire 8,6 0,2 -0,4

    France métropolitaine 8,8 0 -0,5

    Source : Insee, taux de chômage localisés et taux de chômage au sens du BIT

    Commerce extérieur4 derniers trimestres1T 2018

    > 4T 2018

    Région Centre-Val de Loire

    Loiret Part

    Loiret

    Exportations 19 789 8 916 45,1 %

    Importations 18 911 8 701 46,0 %

    Solde 878 215 -

    En millions d’euros - Source : Douanes

    Opinion des ménages - Niveau national

    Moy.* Janv.