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.HOTMAIL.FRNICOLAS GEI GRI / 70436Y Novembre 2008 TITRE ……… MAITRE D’OUVRAGE Service ……. Étude du fonctionnement Isère Chantourne Torrents Syndicat Mixte pour le Schéma Directeur de la Région Grenobloise En rive gauche, entre Gières et Tencin ……………………….. État des lieux : rapport de phase 1

Étude du fonctionnement TITRE ……… Isère Chantourne

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.HOTMAIL.FRNICOLAS GEI

GRI / 70436Y Novembre 2008

TITRE ………

MAITRE D’OUVRAGE Service …….

Étude du fonctionnement Isère Chantourne Torrents

Syndicat Mixte pour le Schéma Directeur de la Région

Grenobloise

En rive gauche, entre Gières et Tencin

………………………..

État des lieux : rapport de phase 1

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Étude du fonctionnement Isère Chantournes Torrents : phase 1 état des lieux

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Sommaire

TABLE DES MATIERES ________

1. CONTEXTE ET OBJET 6

1.1. Le contexte de l’étude 6

1.2. Le système des Chantournes dans le Grésivaudan 7

1.3. L’objectif de l’étude 7

2. ÉTAT DES LIEUX INSTITUTIONNEL 9

2.1. Préambule 9

2.2. Les services de l’état 9 2.2.1. Direction Départementale de l’Équipement 9 2.2.2. Direction Départementale de l’Agriculture 10 2.2.3. Direction Régionale de l’Environnement 10 2.2.4. Service de Restauration des Terrains de Montagne (RTM) 10

2.3. Le Conseil Général de l’Isère 10

2.4. Les syndicats mixtes 11 2.4.1. Le Schéma Directeur de la Région Grenobloise 11 2.4.2. Le Pays du Grésivaudan 11

2.4.2.1. Présentation 11 2.4.2.2. Etude réalisée 12

2.4.3. Le Syndicat Mixte des bassins hydrauliques de l'Isère (SYMBHI) 14

2.5. L’intercommunalité 15 2.5.1. La communauté d’agglomération Grenoble Alpes Métropole 15 2.5.2. La communauté de communes du moyen Grésivaudan (COSI) 16 2.5.3. La communauté de communes du Balcon de Belledonne (CCBB) 16

2.6. Les communes 16

2.7. Les syndicats « spécialisés » 17 2.7.1. L’Association Départementale Isère Drac Romanche (ADIDR) 17 2.7.2. Les Associations Syndicale des digues et canaux de Tencin à Lancey et de Lancey à

Gières 17 2.7.3. Le Syndicat Intercommunal de l'Égout Collecteur 17 2.7.4. L’Association pour le Développement de l’Agriculture en Belledonne (ADABEL) 17 2.7.5. L’Association pour le Développement de l'Agriculture dans l'Y Grenoblois (ADAYG) 18

2.8. Les associations 19 2.8.1. La Fédération Rhône-Alpes des associations de protection de la nature (FRAPNA) 19 2.8.2. Fédération départementale de pêche et de protection des milieux aquatiques 19

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Sommaire

2.9. Synthèse 20

3. ÉTAT DES LIEUX DU MILIEU 23

3.1. Contexte géologique 23

3.2. Évolution démographique 24 3.2.1. Le Grésivaudan dans la région urbaine de Grenoble 24 3.2.2. L’évolution démographique de la zone d’étude 25

3.2.2.1. Évolution de la population 25 3.2.2.2. Structuration de l’habitat 26

3.3. L’organisation de l’espace 27 3.3.1. Développement historique 27

3.3.1.1. L’époque agricole 27 3.3.1.2. La Houille Blanche 27 3.3.1.3. Le développement des axes de circulation 28

3.3.2. Les usages actuels 28 3.3.2.1. Agriculture 28 3.3.2.2. Milieux naturels 29 3.3.2.3. Paysage 33

3.3.3. Développement actuel 34 3.3.3.1. Axes de développement 34 3.3.3.2. Évolution de l’espace 35

3.4. Les zonages réglementaires d’urbanismes (POS/PLU/SCOT) 36

3.5. Les zonages réglementaires liés aux risques naturels 36

3.6. Assainissement 37

4. ÉTAT DES LIEUX HYDRAULIQUES 38

4.1. État des lieux des connaissances hydrométriques et pluviométriques 38 4.1.1. Données disponibles sur la zone d’étude 38

4.1.1.1. Les données pluviométriques 38 4.1.1.2. Les données hydrométriques 41

4.1.2. Évaluation des incertitudes 42 4.1.3. Pluies représentatives sur la zone d’étude 42

4.1.3.1. Données sur la partie basse (vallée et contreforts jurassiques) 42 4.1.3.2. Zone de plus forte altitude (massif de Belledonne) 44

4.2. Présentation qualitative des différents éléments hydrauliques du secteur d’étude, fonctionnement et dysfonctionnements 45

4.2.1. Généralités 45 4.2.2. Descriptions des chantournes 45

4.2.2.1. La chantourne de Lancey à Gières 46 4.2.2.2. La chantourne de Tencin à Lancey 49

4.2.3. Arbres des écoulements 53 4.2.3.1. Bassin versant de la chantourne de Lancey à Gières 53 4.2.3.2. Bassin versant de la chantourne de Tencin à Lancey 57

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4.2.3.3. Description des torrents indépendants des chantournes 61 4.2.4. Conclusions 65

4.3. Analyse des debits 67 4.3.1. Généralités sur l’évolution du débit en fonction de la surface. 67 4.3.2. Application de la méthode sur la zone de projet 67

4.3.2.1. Les torrents majeurs 67 4.3.2.2. Les torrents mineurs et axes d’écoulement 69 4.3.2.3. Les écoulements urbains 70

4.4. Etat des lieux sur le transport solide 72 4.4.1. Généralités 72 4.4.2. Caractéristiques de la zone d’étude 73 4.4.3. Données disponibles 74

4.4.3.1. Etudes antérieures 74 4.4.3.2. Données sur la crue d’août 2005 77

4.4.4. Etude de la thèse de Stéphane Veyrat-Charvillon 78 4.4.4.1. Les concepts du fonctionnement torrentiel 78 4.4.4.2. Outils de modélisation disponibles en hydraulique torrentielle 80

4.4.5. Enquête de terrain 80 4.4.5.1. Implantation actuelle des plages de dépôt 80

4.5. Etat des lieux des connaissances en hydrogéologie 83 4.5.1. Géométrie de l’aquifère 83 4.5.2. Piezométrie et relation nappe – Isère 84

4.5.2.1. Généralités 84 4.5.2.2. Histoire des aménagements de l’Isère et impacts 84

4.5.3. Risque de remontée de nappe et relation nappe-chantourne 86 4.5.3.1. Données 86 4.5.3.2. Résultats AVP Isère : risque de remontée de nappe 87 4.5.3.3. Relation nappe – Chantournes 89

5. CONCLUSION 91

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Liste des tableaux

Tableau 1 : Communes de la zone d’étude .................................................................. 17

Tableau 2 : Synthèse institutionnelle ............................................................................ 22

Tableau 3 : Évolution relative du poids du Grésivaudan dans la région urbaine de Grenoble........................................................................................................................ 24

Tableau 4 : projets recensés sur la zone suite à la rencontre des différentes communes..................................................................................................................... 34

Tableau 5 : Etat d’avancement des zonages réglementaires :..................................... 36

Tableau 6 : Gestion de l’assainissement ...................................................................... 37

Tableau 7 : récapitulatif des données météo disponibles à proximité de la zone d’étude........................................................................................................................... 39

Tableau 8 : stations de mesure sur la section TPG (1987-1995) ................................. 40

Tableau 9 : Stations limnimétriques gérées par EDF ................................................... 41

Tableau 10 : Hauteurs statistiques sur la station de Saint Martin d’Hères ................... 43

Tableau 11 : hauteurs statistiques obtenus par lecture des cartes de pluie réalisées dans le cadre de la thèse d’Anne Kieffer-Weisse ......................................................... 43

Tableau 12 : torrent mineur traversant la commune du Versoud ................................. 55

Tableau 13 : Synthèse pour la chantourne de Lancey à Gières................................... 56

Tableau 14 : Synthèse pour la chantourne de Tencin à Lancey .................................. 60

Tableau 15 : Données hydrologiques des torrents majeurs ......................................... 68

Tableau 16 : Coefficients de Montana pour la station de Saint Martin d’Hères............ 71

Tableau 17 : Capacité théorique de transport en m3 .................................................... 75

Tableau 18 : Capacité de charriage.............................................................................. 76

Tableau 19 : Synthèse des aménagements ayant une influence sur le transport solide...................................................................................................................................... 81

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Liste des figures

Figure 1 : Évolution des différents indicateurs démographiques sur la région urbaine de Grenoble et le Grésivaudan .......................................................................................... 24

Figure 2 : Évolution comparée de la population totale entre différentes entités de la région Grenobloise........................................................................................................ 25

Figure 3 : Évolution annuelle moyenne de la population sur la zone d’étude par périodes......................................................................................................................... 26

Figure 4 : localisation du réseau de mesure TPG (1987-1995) extrait ......................... 40

Figure 5 : Chantourne de Lancey à Gières. Surface de BV drainé en fonction de la distance ......................................................................................................................... 46

Figure 6 : Chantourne de Tencin à Lancey. Surface de BV drainé en fonction de la distance ......................................................................................................................... 49

Figure 6 : Courbe de tendance de différents débits en fonction de la surface du bassin versant – torrents majeurs ............................................................................................ 68

Figure 7 : Courbe de tendance de différents débits en fonction de la surface du bassin versant – torrents mineurs ............................................................................................ 69

Figure 8 : Représentation graphique du concept de stabilité du système torrentiel (d’après Schumm, 1973 et Edward, 1978) ................................................................... 79

Figure 9 : Schéma de fonctionnement morphodynamique actuel de l’Isère................. 86

Figure 10 : Zone à risque de remontée de nappe – SOGREAH .................................. 88

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1. CONTEXTE ET OBJET

1.1. LE CONTEXTE DE L’ETUDE

La région urbaine de Grenoble s’étend sur 157 communes et concentre 626 000 habitants1. Cette région est fortement marquée par d’importantes contraintes topographiques puisque qu’alternent de larges vallées creusées par les rivières descendant des Alpes et des massifs montagneux abrupts. Depuis la ville de Grenoble, le contraste entre la plaine alluviale, située à environ 200 m d’altitude, les flancs verticaux des massifs de la Chartreuse et du Vercors, et les lances rocheuses de Belledonne est saisissant. La topographie s’impose comme un déterminant majeur dans l’usage de l’espace. De fait, le développement de la région urbaine s’est propagé préférentiellement le long des vallées qui bien que présentant la moins grande résistance à l’occupation humaine, restent marquée par le rythme de crues, parfois largement débordantes et pénalisantes. Ce développement historique s’est donc concentré sur les cônes de déjection des torrents affluents de ces rivières.

Néanmoins, au fil du temps, des espaces, plus ou moins inondables, ont dû être conquis pour assurer simultanément ou successivement le développement agricole, industriel et tertiaire ainsi que les besoins en logements en résultant. L’apparition d’endiguements assurant une protection, au moins théorique, contre les crues a eu tendance à couper les rivières principales de leurs affluents locaux, à caractère torrentiel essentiellement, ce qui a nécessité des aménagements complémentaires, parfois couplés avec les opérations de drainage et d’assainissement de la zone agricole nouvellement sécurisée.

C’est ainsi que depuis plus de 50 ans, le rayonnement de la région urbaine a conduit à une occupation progressive de zones historiquement marquées par des phénomènes dangereux pour l’homme et liés aux cours d’eau de toute taille.

Le secteur du Grésivaudan, constitué par la vallée de l’Isère en amont de Grenoble et par les balcons des massifs de la Chartreuse et de Belledonne, est emblématique de ce processus. Pendant que la population de l’agglomération urbaine croissait de 35%, celle du Grésivaudan doublait pendant la période 1968-1999, dans une zone où sur un échantillon de 9 communes, l’analyse des archives2 a conduit à considérer plus de 90 événements (hors glissement de terrains) ayant conduit à des dégâts aux biens et personnes. Les inondations torrentielles d’août 2005 en rive gauche ont mis en lumière des risques importants liés à l’association d’une infrastructure hydraulique âgée, créée dans un contexte où la présence humaine était moindre qu’aujourd’hui, et un développement démographique et économique soutenu.

1 Recensement INSEE 1999. 2 Source www.risknat.org, site du Pôle Grenoblois d’Études et de Recherche pour la Prévention des Risques Naturels.

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1.2. LE SYSTEME DES CHANTOURNES DANS LE GRESIVAUDAN

La plaine alluviale en rive gauche est bordée au sud-est par les coteaux de Belledonne et au nord-ouest par la voie ferrée (voir carte). L’Isère assure le drainage de l’ensemble du système. Cependant, depuis son endiguement, des dispositions spécifiques ont du être prises pour assurer ce drainage. Il est assuré par un réseau de fossés articulé autour de collecteurs principaux, larges fossés, appelés « Chantourne » qui prennent en charge l’assainissement et les ruissellements superficiels (ruraux et urbains) sur des portions de vallée d’une longueur comprise entre 5 et 15 km.

Dans ce système, les plus gros torrents sont chenalisés et disposent d’un rejet direct dans l’Isère. D’autres, plus modestes, sont directement collectés par les Chantournes. Les rejets d’eaux pluviales, d’origine urbaine, se font également dans les Chantournes.

1.3. L’OBJECTIF DE L’ETUDE

La zone d’étude est centrée sur la rive gauche du Grésivaudan, dans la zone la plus proche de la commune centre de la région urbaine.

Les communes concernées sont par ordre d’éloignement depuis Grenoble :

• Gières (partiellement),

• Murianette,

• Domène,

• Le Versoud,

• Villard-Bonnot

• Froges

• Champ-près-Froges

• La Pierre

• Tencin (partiellement)

Sur ce territoire, il s’agit de disposer d’une connaissance précise et actualisée du fonctionnement général du système comprenant l’Isère, les Chantournes, les Torrents, les zones productrices de ruissellement urbain et d’identifier les disfonctionnements existants et projetés du système global. Ce constat doit néanmoins déboucher sur la définition d’une approche méthodologique permettant de définir des parades contre des disfonctionnements actuels et d’identifier les bonnes pratiques à mettre en œuvre pour limiter les conséquences des disfonctionnements futurs.

Les thématiques abordées sont :

• Thématique hydrologique : caractérisation des apports d’eaux par les différentes sources de ruissellement identifiées et par les nappes

• Thématique hydraulique : identification et caractérisation de l’arbre des écoulements

• Thématique occupation du territoire : enjeu socio-économiques et environnementaux

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L’étude est donc phasée comme suit :

• Phase 1 : État des lieux et identification du degré de fiabilité de la connaissance acquise.

• Phase 2 : Conséquence des phénomènes.

• Phase 3 : Proposition méthodologique pour identifier les actions préventives et correctives des phénomènes et application à un secteur d’étude précis.

• Phase 4 : Propositions de mesures complémentaires

Le présent document présente l’analyse Phase1 : état des lieux .

Il s’articule comme suit :

• État des lieux institutionnel

• État des lieux du milieu

• État des lieux hydraulique

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2. ÉTAT DES LIEUX INSTITUTIONNEL

2.1. PREAMBULE

Le paysage institutionnel du Grésivaudan n’est pas unifié en termes institutionnels. De nombreux organismes interviennent sur son territoire, avec des compétences diverses et parfois de manière morcelée. Seuls quelques acteurs ont une envergure suffisante pour couvrir l’intégralité du territoire, mais sans prendre en charge l’intégralité des thématiques abordées dans le cadre de cette étude.

Nous présentons ci-après les intervenants pour les thématiques suivantes :

• Thématique Eau, décomposée en sous-thèmes :

o Thématique Isère

o Thématique Chantourne

o Thématique Torrents

o Thématique Ruissellement

o Thématique Assainissement

• Thématique Milieu, décomposée en sous-thèmes :

o Thématique milieu naturel et environnement

o Thématique agriculture

o Thématique urbanisme

o Thématique économique

o Thématique déplacement

Pour les besoins de cet état des lieux administratif, la zone d’étude est élargie aux coteaux de Belledonne de manière à pouvoir identifier les gestionnaires sur les bassins versants des torrents.

2.2. LES SERVICES DE L’ETAT

2.2.1. Direction Départementale de l’Équipement Actuellement sur le territoire de la zone d’étude la DDE n’intervient plus en tant que gestionnaire d’infrastructure. Son rôle se cantonne aux missions régaliennes pour les thématiques suivantes :

• Thématique Eau : affichage des risques

• Thématique Milieu (Urbanisme) :

1. Instruction des demandes d’urbanisme (permis de construire, certificat d’urbanisme, etc.) pour le compte de communes lui ayant confié cette mission

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2. Contrôle de légalité vis-à-vis des risques naturels des décisions des communes relatives aux demandes d’urbanisme

3. Contrôle de la prise en compte des risques naturels dans les documents d’urbanisme (PLU, POS, etc.)

2.2.2. Direction Départementale de l’Agriculture Elle assure la police des eaux.

2.2.3. Direction Régionale de l’Environnement Pour la thématique eau, la DIREN intervient en tant que gestionnaire de réseaux de mesure sur les cours d’eau permanents (quantité, qualité). A ce titre, elle accompagne les différents acteurs du secteur pour la connaissance des phénomènes liés aux événements hydrologiques, aussi bien en crue qu’en étiage.

Pour la thématique Milieu, la DIREN intervient sur les milieux naturels notamment en délimitant les zones remarques (ZNIEFF…).

2.2.4. Service de Restauration des Terrains de Montagne (RTM) Pour la thématique Torrents et Ruissellements, le RTM intervient en appui des collectivités dans un triple rôle de gestionnaire d’ouvrages, de conducteur d’opération et de conseil (assistance à maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre…).

2.3. LE CONSEIL GENERAL DE L’ISERE

Le Conseil Général intervient dans plusieurs domaines pouvant avoir un impact sensible sur le territoire étudié.

Sur la thématique Eau : le Conseil Général joue un rôle-clé pour les aspects Isère dans la mesure où il porte le Symbhi (voir par ailleurs). Le conseil général intervient également sur la sous-thématique ruissellement en tant que gestionnaire d’infrastructures routières.

Sur la thématique milieu : le Conseil Général a une politique très active dans ce domaine en particulier, sa politique des espaces naturels sensibles et la préservation des corridors biologiques. Cette orientation apparaît bien sur le projet Isère Amont porté par la Symbhi.

Le Conseil Général est également gestionnaire de patrimoine en ce qui concerne les collèges qui présentent un enjeu particulier vis-à-vis de la thématique Eau.

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2.4. LES SYNDICATS MIXTES

2.4.1. Le Schéma Directeur de la Région Grenobloise Un Syndicat Mixte pour l’élaboration du Schéma Directeur (SMSD) a été créé le 2 mars 1995 pour conduire la révision du schéma existant et suivre sa mise en oeuvre. Cette mission de suivi a été réaffirmée en juillet 2000 lors de l'approbation du Schéma Directeur, en anticipation de la loi Solidarité et Renouvellement Urbain adoptée en décembre 2000.

Le syndicat regroupe 202 communes, 18 communautés de communes et 2 communautés d’agglomération. Il travaille en étroite collaboration avec l'Agence d'Urbanisme de la Région Grenobloise, qui l'assiste dans la démarche de mise en oeuvre et de suivi du Schéma ; ainsi qu'avec l'ensemble des organismes participant au développement économique et urbain de la Région Grenobloise.

Au sein du schéma directeur adopté en juillet 2000 et ayant valeur de Schéma de Cohérence et d’Organisation Territoriale (SCOT), la région grenobloise est subdivisée en cinq sous-ensembles dont le Grésivaudan ; un découpage qui date du SDAU des années 70. Ainsi ce document a permis de cerner le territoire du Grésivaudan en terme de prospective territoriale, alors qu’aucune coordination politique sur ce territoire n’était effective.

Le SMSD intervient sur la thématique Milieu dans son ensemble.

2.4.2. Le Pays du Grésivaudan

2.4.2.1. Présentation

La structure associée est le syndicat mixte du pays du Grésivaudan. Le pays intervient essentiellement sur la thématique Milieu.

Le Pays du Grésivaudan (49 communes et 6 intercommunalités) s’inscrit dans la continuité du Contrat global de Développement du Grésivaudan (1997-2002).

Le Pays a vocation à fédérer les acteurs du territoire, à animer un projet, mais n’a pas de compétence opérationnelle ; il n’est maître d’ouvrage que pour lancer des études .

Sur la base d’une charte de Pays élaborée courant 2003, le préfet de région a reconnu le périmètre définitif du Pays du Grésivaudan par arrêté le 21 juillet 2004

La charte de développement durable est le document de référence qui énonce les orientations majeures à dix ans du projet commun du territoire en matière de développement socioéconomique, de gestion de l’espace et d’organisation des services.

Il inclut des objectifs tels que :

• « Protéger les paysages, critère de gestion de l’espace »,

• « Contribuer à économiser les ressources et réduire les nuisances »

La charte stipule que la maîtrise du foncier « est, dans le cas du Grésivaudan, un paramètre primordial pour permettre le respect des volontés énoncées, et pouvoir garantir sur le long terme protection, usages multiples, gestion de la ressource. Il s’agit là d’un enjeu majeur pour le territoire, tant au niveau de l’économie, des espaces

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naturels que de l’habitat. La forte attractivité du Grésivaudan et l’insuffisance de réserves foncières ne permettent pas aujourd’hui de répondre correctement à la demande de logements et entretiennent la tension du marché. ».

2.4.2.2. Etude réalisée

En 2007, le SMPG a missionné le RTM pour réaliser un état des lieux relatif aux risques liés aux crues des torrents du Pays du Grésivaudan. L’étude avait pour objectif de :

• Mettre en lumière les torrents les plus dangereux pour les activités humaines,

• Indiquer l’état d’avancement des actions de prévention et de protection contre les risques de crues torrentielles

� Connaissance de l’aléa

� Etude préalable à la réalisation de travaux d’aménagement

� Travaux d’aménagement

• Identifier les maîtres d’ouvrages intervenant, ou susceptibles d’intervenir, dans la gestion de ces risques

L’étude a permis de déboucher sur une série de propositions d’actions pour tendre à moyen terme vers gestion opérationnelle des risques organisée de manière concertée et rationnelle.

Proposition d’actions n°1 :

Réaliser une étude historiques complète relative aux crues ayant affecté le Grésivaudan par le passé. Cette analyse, confiée à un historien professionnel, devra s’appuyer sur un dépouillement exhaustif de toutes les sources d’archives disponibles (archives départementales, communales, paroissiales, des ponts et chaussés, des eaux et forêts, du service RTM. Etc.)

Proposition d’actions n°2 :

Inciter les communes à transmettre systématiquement au service en charge de la prévention des risques torrentiels (DDE / SPR ainsi que le service RTM qui apporte un concours à l’Etat et aux collectivités dans ce domaine) les informations relatives à l’occurrence des phénomènes de crues.

Proposition d’actions n°3 :

Programmer la réalisation d’une carte des aléas, voire d’un PPR, pour les communes suivantes :

• A court terme : Vaulnaveys le Haut, Theys, Les Adrets, Hurtières

• A moyen terme : Moretel de Mailles, Le Moutaret, Venon

• A long terme : Chamrousse

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Proposition d’actions n°4 :

Réaliser une étude complète des enjeux susceptibles d’être menacés par les crues torrentielles comprenant notamment la localisation des enjeux publics, des réseaux, des infrastructures touristiques, des enjeux patrimoniaux etc.

Proposition d’actions n°5 :

Pour chaque bassin versant, aider à l’organisation de la surveillance et de l’entretien du lit du torrent et des ouvrages qui l’équipent. La clarification des responsabilités puis la désignation d’une structure responsable s’avère pour cela nécessaire. Cette structure fédératrice pourrait être un gestionnaire existant (communes, SITSE, SITOB ou une autre structure intercommunale) ou en devenir.

Proposition d’actions n°6 :

Pour chaque bassin versant, confirmer les structures désignées dans leur rôle de gestionnaire ou inciter à l’émergence de structures, nouvelles ou non, fédérant les différentes actions de protection contre les crues (surveillance, entretien, investissements etc.). Cette clarification permettrait d’assurer une mise en place efficace des actions de protection contre les crues torrentielles.

Pour les structures ne disposant pas de compétences techniques en vue d’assurer une gestion permanente des bassins torrentiels, prévoir la mise en place d’une assistance technique.

Proposition d’actions n°7 :

Définir, au niveau du territoire du SMPG, ou plus largement à l’échelle départementale, une structure responsable de l’archivage de toutes les études hydrauliques.

Proposition d’actions n°8 :

Mettre en place, notamment sur la base des récents travaux du LTHE et du Cemagref, un réseau de surveillance et de mesures hydrométéorologiques :

• Adapté au caractère torrentiel des crues des bassins concernés

• A la hauteur des enjeux exposés

Proposition d’actions n°9 :

Organiser des sessions d’informations, voire de formation, à l’attention des services techniques des collectivités territoriales, pour sensibiliser les agents aux spécificités des risques torrentiels.

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Proposition d’actions n°10 :

Inciter les maîtres d’ouvrage à recourir systématiquement aux compétences d’un expert dans le domaine des risques torrentiels pour :

• La rédaction d’un cahier des charges adapté à l’étude des bassins versants torrentiels

• Le choix d’un bureau d’études spécialiste compétent

• Le suivi et la validation des études réalisées.

Proposition d’actions n°11 :

Programmer la réalisation d’une étude d’aménagement globale et intégrant une problématique de transport solide pour les 24 bassins suivants :

• A court terme : ruisseau de la Maladière, ruisseau Salin, ruisseau de la Coche, ruisseau de Montfort, Torrent de Manival, ruisseau le Sonnant

• A moyen terme : ruisseau d’Alloix, ruisseau du Villard, ruisseau du Carré, ruisseau de Villard-bozon, ruisseau de Château Villin, ruisseau Bruyant, ruisseau le Cernon, ruisseau du Furet, ruisseau d’Hurtières, ruisseau des Granges, ruisseau de la Terrasse, ruisseau de Craponoz

• A long terme : ruisseau de Rebouchet, ruisseau du Papet, ruisseau de la Ville, ruisseau de la Perrière, ruisseau de Maupas, ruisseau de la Fourchette

Proposition d’actions n°12 :

Compléter cet état des lieux par une expertise, au cas par cas, des aménagements de protection réalisés à ce jour. Cette expertise devra conduire à déterminer le niveau d’efficacité actuel des équipements et les besoins en aménagements supplémentaires. Sa finalité est d’aboutir à une véritable enquête de programmation à la hauteur des phénomènes torrentiels prévisibles et des enjeux directement menacés sur le pays du Grésivaudan.

2.4.3. Le Syndicat Mixte des bassins hydrauliques de l'Isère (SYMBHI)

Le Syndicat Mixte des bassins hydrauliques de l'Isère (SYMBHI) a été créé par arrêté préfectoral le 26 mars 2004. Il a pour vocation de porter les études et les travaux de prévention des conséquences des crues de l'Isère, du Drac, et de la Romanche.

Son champ d’action a cependant été élargi à l'aménagement concerté des espaces naturels associés à la rivière pour un développement équilibré des activités économiques naturelles et de loisirs.

Le SYMBHI intervient sur tous les domaines de la gestion intégrée de bassin versant : préservation des milieux naturels liés à l'eau, gestion des problématiques d'érosion et de transports solide, qualité de l'eau des rivières…

Sa zone d’action dépasse largement la zone d’étude et n’est pas limité au périmètre de l’ADIDR.

Le SYMBHI comprend un collège des financeurs et un collège de membres associés. Ce dernier regroupe notamment 9 syndicats :

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• le SIAP : Syndicat intercommunal d'Assainissement Pluvial de la Tronche à Saint Ismier (Grésivaudan),

• le SITSE : Syndicat intercommunal des Torrents du Saint Eynard (Coteaux de Chartreuse),

• le Syndicat intercommunal d'assainissement du Lambroz et des Gouttes (Nord Isère),

• le Syndicat intercommunal d'aménagement du bassin hydraulique de Bièvre-Liers-Valloire,

• le Syndicat mixte d'aménagement du bassin de la Bourbre,

• le Syndicat intercommunal à vocation unique de la Fure,

• le Syndicat intercommunal d'aménagement hydraulique des 4 vallées du Bas Dauphiné,

• • le Syndicat intercommunal à vocation multiple de la vallée du Guiers,

• • le Syndicat intercommunal d'aménagement du Lavanchon.

Le SYMBHI intervient sur la Thématique Eau à l’exception de l’assainissement, et sur les thématiques Milieu naturel et Agriculture.

2.5. L’INTERCOMMUNALITE

2.5.1. La communauté d’agglomération Grenoble Alpes Métropole La Métro ou Communauté d’agglomération Grenoble Alpes Métropole est une intercommunalité à fiscalité propre qui associe 26 communes regroupant 396 792 habitants. 3 de ces communes sont dans la zone d’étude : Gières, Murianette, Domène.

Elle a dans ses compétences le développement économique, mais pas l’urbanisme. Toutefois, elle est largement concernée par la problématique des risques en général et ceux liés à l’eau en particulier.

La Métro est également gestionnaire des réseaux d’assainissement sur son territoire.

Le projet de la Métro a entre autres comme objectif de transformer le manque d’espace et les contraintes environnementales en atout et de repenser les interactions ville – montagne et d’éviter l’écueil de la banalisation liée à la péri-urbanisation.

Pour ce faire, le projet d’agglomération propose de :

• réaliser un schéma de valorisation et de gestion des espaces naturels agricoles pour renforcer leur multifonctionnalité (productions agricoles et forestières, préservation de la biodiversité, loisirs, protection contre les risques naturels, etc.) ;

• relier ces espaces aux espaces urbains en valorisant les modes doux ;

• travailler sur une vision partagée en matière de paysage au niveau de l’agglomération.

La Metro intervient sur les thématiques Ruissellement, Assainissement, Milieu naturel, Économique et Déplacements.

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2.5.2. La communauté de communes du moyen Grésivaudan (COSI) La COSI regroupe 10 communes des deux côtés de l’Isère : Bernin, Crolles, Lumbin, La Terrasse, Le Versoud, Villard-Bonnot, Froges, Champ Près Froges, Tencin, La Pierre. Ces 6 dernières communes font partie de la zone de la présente étude.

Un axe majeur de son action est le développement économique avec, entre autres, la zone d’activité de Crolles- le Bernin qui accueille la zone d’activité spécialisés dans les nanotechnologies. Elle s’occupe des zones d’activités communautaires (gestion, prospection, communication). Elle gère également divers équipements collectifs.

La COSI intervient sur les thématiques Économie et Déplacements.

2.5.3. La communauté de communes du Balcon de Belledonne (CCBB)

La CCBB regroupe également 10 communes situées en rive gauche de l’Isère sur les balcons de Belledonne. Il s’agit des communes de : Chamrousse, la Combe de Lancey, Laval, Revel, Sainte Agnès, Saint Jean le Vieux, Saint Martin d’Uriage, Saint Mury Monteymond, Vaulnaveys le Haut, Venon.

La CCBB a notamment les compétences pour le développement économique d’intérêt communautaire et pour la coordination de la politique agricole sur son territoire.

La CCBB n’intervient pas sur l’assainissement.

En outre, la CCBB a repris la compétence pour l’entretien des ruisseaux et des torrents dans la limite de la ripisylve.

Son territoire couvre donc essentiellement les bassins versant des torrents affluents rive gauche de l’Isère.

La CCBB intervient sur les thématiques Torrents, Urbanisme, Agriculture, Économie.

2.6. LES COMMUNES

Les communes de la COSI et de la CCBB restent compétentes pour la gestion de l’assainissement. Hors CCBB, elles sont également en charge de la thématique Torrents.

Dans le détail :

Assainissement Torrents

Gières METRO Gestion communale

Murianette METRO Gestion communale

Domène METRO Gestion communale

Le Versoud Gestion communale Gestion communale

Villard Bonnot Gestion communale Gestion communale

Froges Gestion communale Gestion communale

Champ près Froges Gestion communale Gestion communale

La Pierre Gestion communale Gestion communale

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Tencin Gestion communale Gestion communale

Tableau 1 : Communes de la zone d’étude

2.7. LES SYNDICATS « SPECIALISES »

2.7.1. L’Association Départementale Isère Drac Romanche (ADIDR) Dans la zone d’étude, l’ADIDR, créée en 1936, intervient sur l’entretien des digues de l’Isère. A terme, elle sera gestionnaire des ouvrages réalisés dans le cadre du projet Isère amont porté par le SYMBHI.

L’ADIDR est composée de 3 collèges ;

• Le conseil général de l’Isère

• Les communes concernées

• Les associations syndicales des digues et canaux.

L’ADIDR intervient sur la thématique Isère.

2.7.2. Les Associations Syndicale des digues et canaux de Tencin à Lancey et de Lancey à Gières

Les Associations Syndicales sont des associations de propriétaires, qui sont chargées de l'entretien des chantournes et fossés de la plaine de l'Isère. Les AS gèrent un territoire clairement défini sur l’emprise duquel elles disposent de la maîtrise foncière.

Sur ce territoire, les AS gèrent également certaines plages de dépôt des torrents se rejetant directement dans les Chantournes comme c’est le cas à Murianette.

Les AS interviennent sur la thématique Chantournes.

2.7.3. Le Syndicat Intercommunal de l'Égout Collecteur Ce syndicat a pour vocation de transfert des eaux usées des communes adhérentes sur le secteur d’étude vers la station d’épuration de Grenoble Aquapôle.

Le SIEC intervient sur la thématique Assainissement.

2.7.4. L’Association pour le Développement de l’Agriculture en Belledonne (ADABEL)

L’objectif principal de l’ADABEL est de fédérer l’ensemble des acteurs du monde rural pour développer et maintenir l’agriculture du massif de Belledonne dans ses différents rôles (économiques, paysagers, ...).

L’ADABEL veut une agriculture qui ne soit pas qu’un simple outil de production, mais également un outil de gestion du territoire.

Elle s’est fixé 8 axes de travail pour y répondre :

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• Gérer l’évolution de l’espace et du foncier

• Conforter et valoriser la production locale

• Faire connaître le massif de Belledonne et ses producteurs

• Favoriser les installations de jeunes et améliorer les conditions de succession

• Trouver des solutions pour répondre au besoin de main d’oeuvre des exploitants

• Être un lieu d’information et de coordination des actions agricoles du massif de Belledonne

• Représenter et faire prendre en compte l’agriculture dans les projets et la vie du massif de Belledonne

• Réfléchir aux conditions d’implication des agriculteurs dans les projets d’énergie renouvelables

L’ADABEL intervient sur la thématique Agriculture.

2.7.5. L’Association pour le Développement de l'Agriculture dans l'Y Grenoblois (ADAYG)

L'Association pour le Développement de l'Agriculture dans l'Y Grenoblois a été créée en 1984 par les collectivités intercommunales et les organismes consulaires pour définir et mettre en œuvre la politique agricole et forestière sur l’Y grenoblois.

L’ADAYG et ses membres mènent cette mission de développement agricole et forestier en :

• développant une agriculture et une filière bois à réelle dimension économique offrant des produits de qualité pour le marché local comme pour le marché extérieur,

• gérant un environnement de qualité combinant les besoins de la production et les autres usages de l’espace agricole et forestier,

• favorisant une agriculture et une filière bois reconnues par tous, prenant en compte les demandes des citadins.

L'ADAYG intervient sur 112 communes situées dans l'Agglomération Grenobloise, le Voironnais, le Grésivaudan, le Balcon sud de Chartreuse et le secteur sud. 79 de ces communes comportent une zone de montagne. On totalise sur ce périmètre 1600 exploitations pour une surface agricole utilisée (SAU) de 31 000 hectares.

L’association joue un grand rôle dans la préservation de la ceinture maraîchère Grenobloise, et notamment sur Gières-Murianette dans la zone d’étude.

L’ADAYG intervient sur la thématique Agriculture.

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2.8. LES ASSOCIATIONS

2.8.1. La Fédération Rhône-Alpes des associations de protection de la nature (FRAPNA)

Cette association est un partenaire des différentes démarches engagées sur les milieux naturels, et notamment du projet Isère Amont.

La FRAPNA intervient sur la thématique Milieu naturel.

2.8.2. Fédération départementale de pêche et de protection des milieux aquatiques

Cette association est un partenaire des différentes démarches engagées sur les milieux naturels, et notamment du projet Isère Amont.

La fédération de pêche intervient sur les thématiques Eau et Milieu Naturel.

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2.9. SYNTHESE

Les acteurs institutionnels présents sur la zone d’étude sont nombreux et présentent des antériorités variables.

Pour les thématiques purement hydrauliques, on note que les torrents et les ruissellements ne sont pas pris en charge de manière continue de leur origine à leur exutoire par une structure unique (syndicat de bassin versant). Il y a une discontinuité entre le territoire de la CCBB qui assure l’entretien des torrents sur les versants et les communes de la plaine, pourtant située dans une zone de risque hydraulique maximum, qui gèrent individuellement les torrents sur le territoire. Vers l’aval, les AS gèrent l’entretien d’un réseau qui nécessiterait peut-être une sérieuse remise à niveau.

Cet état de fait rend difficile une coordination efficace entre l’amont et l’aval et la mise en place d’un schéma d’aménagement cohérent avec les problèmes constatés sur tout le linéaire des torrents et notamment dans la plaine.

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Nom DDE DDA DIREN RTMConseil Général de l'

Isère

Syndicat Mixte pour le Schéma Directeur de la région Grenobloise

Pays du Grésivaudan Le SYMBHIGrenoble Alpes

MétropoleLa COSI La CCBB

Thèmatique Eau Affichage des risques Police des Eaux

Thématique IsèreGestionnaire de

donnéesConducteur d'opération

Thématique ChantourneConducteur d'opération

Thématique TorrentsGestionnaire de

données

Gestionnaire, Conducteur d'Opération, Appui/conseil

Conducteur d'étudesConducteur d'opération

Gestionnaire de pratrimoine, Conducteur d'opération

Thématique Ruissellement

Gestionnaire, Conducteur d'Opération, Appui/conseil

Gestionnaire de patrimoine, Conducteur d'opération

Conducteur d'opération

Gestionnaire de patrimoine, Conducteur d'opération

Thématique Assainissement

Gestionnaire de patrimoine, Conducteur d'opération

Thématique Milieu

Thématique milieu naturel et environnement

Mission régalienneConducteur d'opération

Mission régalienne Conducteur d'étudesConducteur d'opération

Conducteur d'opération

Thématique agricole Mission régalienne Conducteur d'étudesConducteur d'opération

Appui/conseil

Thématique urbanisme Mission régalienneGestionnaire de

patrimoineMission régalienne Conducteur d'études

Conducteur d'opération

Thématique économique Mission régalienne Conducteur d'étudesConducteur d'opération

Conducteur d'opération

Conducteur d'opération

Thématique déplacements

Gestionnaire de patrimoine, Conducteur d'opération

Mission régalienne Conducteur d'études

Gestionnaire de patrimoine, Conducteur d'opération

Conducteur d'opération

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Nom Les communes L'ADIDR L'AS Tencin Lancey L'AS Lancey-Gières L'ADABEL L'ADAYG SIEC FRAPNA Fédération de pêche

Thèmatique Eau

Thématique Isère

Gestionnaire patrimoine, Conducteur d'opération

Thématique Chantourne

Gestionnaire patrimoine, Conducteur d'opération

Gestionnaire patrimoine, Conducteur d'opération

Thématique TorrentsGestionnaire de

patrimoine

Thématique Ruissellement

Gestionnaire de patrimoine

Thématique Assainissement

Gestionnaire de patrimoine

Gestionnaire de patrimoine

Thématique Milieu

Thématique milieu naturel et environnement

Appui/conseil Appui/conseil

Thématique agricole Appui/conseil Appui/conseil

Thématique urbanismeConducteur d'opération

Thématique économiqueConducteur d'opération

Thématique déplacements

Tableau 2 : Synthèse institutionnelle

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3. ÉTAT DES LIEUX DU MILIEU

3.1. CONTEXTE GEOLOGIQUE

Le contexte géologique est extrait de : Etude d’un schéma de réhabilitation et de sécurisation des torrents de Belledonne suite aux crues des 22 et 23 août 2005 – Alp’Géorisques – Février 2007.

La géologie conditionne la morphologie, l’hydrogéologie et joue également un rôle sur l’hydrologie. Les caractéristiques des formations géologiques (perméabilité, sensibilité à l’érosion…) influent en effet sur :

• La relation pluie-débit

• Le transport solide

• Les caractéristiques géométriques de la nappe (profondeur, possibilité de remontée de nappe etc.)

La zone étudiée est installée sur trois régions naturelles qui se succèdent d’Ouest en Est : le Grésivaudan, les collines jurassiques, et le massif de Belledonne.

Le Grésivaudan est un lac glaciaire qui occupait la vaste dépression creusée dans les marnes calloviennes et oxfordiennes (« le sillon subalpin »). Ce lac est aujourd’hui comblé par des alluvions lacustres très épaisses. Les torrents et chantournes traversent cette plaine pour rejoindre leur exutoire.

Les formations jurassiques forment la succession de collines qui dominent le Grésivaudan à l’Est. Ces collines sont séparées du massif de Belledonne par une zone déprimée, creusée dans les schistes aaléniens. Les différents torrents ont profondément entaillé ces collines et ainsi créé des gorges étroites aux débouchés desquelles sont installées des communes, sur les cônes de déjection.

Le massif de Belledonne est constitué d’un ensemble de formations cristallophylliennes. Des formations quaternaires recouvrent largement le substratum, notamment dans la dépression des schistes aaléniens. Il s’agit généralement de moraines würmiennes, d’éboulis récents et de colluvions.

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3.2. ÉVOLUTION DEMOGRAPHIQUE

3.2.1. Le Grésivaudan dans la région urbaine de Grenoble L’analyse des données démographiques issues des recensements de l’INSEE pour plusieurs paramètres représentatifs de l’évolution socio-économique permet de mettre en évidence l’importance de la contribution du Grésivaudan dans le développement de la région urbaine.

Tableau 3 : Évolution relative du poids du Grésivau dan dans la région urbaine de Grenoble

1968 1975 1982 1990 1999 Population 9% 9% 11% 12% 14%

Population active 7% 7% 8% 9% Logements 11% 11% 12% 13% 14%

Logements individuels 24% 25% Logements collectifs 4% 5%

Le développement de cette zone spécifique a donc été plus rapide que la région urbaine elle-même. La différence du rythme étant particulièrement notable.

Figure 1 : Évolution des différents indicateurs dém ographiques sur la région urbaine de Grenoble et le Grésivaudan

Evolution de diifférents indicateurs démographiques sur la région urbaine de Grenoble et le Grésivaudan

80

100

120

140

160

180

200

1968 1973 1978 1983 1988 1993 1998

Date des recensements

Indi

ce n

orm

é pa

r ra

ppor

t à la

val

eur

75 =

inde

x 10

0

Région urbaine Population

Région urbaine Population active

Région urbaine Logements

Grésivaudan Population

Grésivaudan Population active

Grésivaudan Logements

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Pour le Grésivaudan, on peut noter un développement en deux phases :

• 1975-1990 : augmentation de la population totale plus rapide que la population active. Forte augmentation du nombre de logements.

• 1990-1999 : Réajustement du développement, avec des taux de croissance similaires pour les trois indicateurs choisis.

La population du Grésivaudan à doublé entre 1968 et 1999.

3.2.2. L’évolution démographique de la zone d’étude

3.2.2.1. Évolution de la population

Bien que ne faisant pas partie au sens strict de la zone d’étude, les balcons forment les bassins versants des torrents débouchant dans les Chantournes et l’Isère. Il est donc intéressant d’avoir des indicateurs sur cette zone.

Figure 2 : Évolution comparée de la population tota le entre différentes entités de la région Grenobloise

Evolution comparée de la population totale entre di fférentes entité de la région Grenobloise

80

100

120

140

160

180

200

220

1968 1973 1978 1983 1988 1993 1998

Années

Indi

ce n

orm

é pa

r ra

ppor

t à la

val

eur

75 =

inde

x 10

0

Région urbaine

Grésivaudan

Zone d'étude plaine

Zone d'étude balcon

Par rapport à la zone de référence Grésivaudan, jusqu’en 1999, la zone de plaine progressait moins rapidement que la moyenne de la zone, alors que les balcons progressaient plus rapidement.

D’une manière générale, le parc de logement a augmenté plus rapidement que la population.

Les résultats, commune par commune, laissent apparaître une diversité plus marquée de l’évolution démographique.

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Figure 3 : Évolution annuelle moyenne de la populat ion sur la zone d’étude par périodes

Evolution annuelle moyenne de la population sur la zone d'étude par périodes

-10.0%

-5.0%

0.0%

5.0%

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15.0%

20.0%

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Commune

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n %

2005-1999

1999-1990

1990-1982

1982-1975

1975-1968

Plaine Balcon

1968-1999 : croissance moyenne annuelle :- région urbaine : 1.1%- Gresivaudan : 3.2%- Aire d'étude globale : 2%- Aire d'étude "plaine" : 1.4%- Aire d'étude "balcon" : 4.3%

Sur le début de la décennie 1970, toutes les communes, à l’exception de celles les plus proches de Grenoble (jusqu’à Revel et au Versoud en particulier) et du cas particulier de Champ près Froges et de la Pierre sont en perte de vitesse.

Jusqu’à la moitié de la décennie 1980 on s’aperçoit que les grosses communes industrielles de la plaine sont de nouveau en croissance, mais de manière relativement modérée (Domène, Villard-Bonnot, Froges) ainsi que les communes les plus éloignées de la ville centre de l’agglomération (Tencin, balcons de Belledonne au-delà de Laval). En revanche, les communes les plus proches de l’aire d’influence de Grenoble affichent des taux de croissance moyens supérieurs à 3% par an.

Depuis la seconde moitié de la décennie 1980, les communes du Balcon ont maintenu leur croissance. Celles de la plaine ont connu une forte poussée dans les années 1990, mais la tendance pour le début des années 2000 semble faire apparaître un ralentissement de la croissance certainement dû à la raréfaction des réserves foncières, sauf au-delà de Froges. Un phénomène identique apparaît sur les balcons les plus proches de Grenoble. En revanche sur les balcons les plus éloignés, la croissance ne semble pas vouloir se démentir.

3.2.2.2. Structuration de l’habitat

Sur les communes de la zone d’étude ayant fait l’objet d’un recensement depuis 2003, on note une stabilisation de proportion de l’habitat individuel pour les résidences principales. La commune de Villard-Bonnot fait même apparaître une augmentation de la part du collectif.

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3.3. L’ORGANISATION DE L’ESPACE

3.3.1. Développement historique

3.3.1.1. L’époque agricole

Suite aux périodes glaciaires du néolithique, l’Isère enrichit la vallée par ses eaux instables et vagabondes. Elle permet une culture riche et diversifiée, à tel point que Louis XII, traversant le Grésivaudan en 1507 se dit « enchanté par la diversité de ses plantements, par les tours en serpentant qu'y fait la rivière Isère » et surnomme la région « le plus beau jardin de France ».

Cependant, les caprices du fleuve gênent l’activité humaine et l’Isère est endiguée au cours des siècles. L'endiguement de l'Isère ne sera sérieusement réalisé qu'entre 1852 et 1870 et les dernières brèches colmatées en 1945-48.

3.3.1.2. La Houille Blanche

Le XIXème siècle est le siècle d’une révolution industrielle sans précédent. Parmi les différents domaines concernés par les changements industriels de cette époque, la fabrication du papier est celui qui a touché la vallée du Grésivaudan, pour plusieurs raisons :

• La présence en grande quantité de bois, matière première pour la fabrication du papier (l’utilisation du bois pour la fabrication de la pate à papier a été découverte au milieu du siècle)

• La présence d’eau, nécessaire à la fabrication de la pate à papier. De plus, cette eau s’écoule sous forme de torrent, elle peut ainsi amener l’énergie.

• La proximité avec les moyens de transport car la voie ferrée vient d’être construite en 1863.

Trois papetiers se font donc concurrence sur la zone d’étude : Amable Matussière sur le Domeynon (Domène), Aristide Bergès sur la Combe et le Vorz (hameau de Lancey, à Villard Bonnot), Alfred Freydet sur le Laval (hameau de Brignoud, à Froges).

Cette révolution a transformé la vie de la région. Au milieu du XIXème siècle, l’économie se concentrait essentiellement sur la sériciculture et l’exploitation du chanvre. Dans la deuxième moitié du siècle, l’économie passe quasi entièrement par les papeteries, notamment celles de Lancey. La main d’œuvre n’étant bientôt plus suffisante, les entreprises font appel à des Espagnols, des Arméniens, des Polonais et des Italiens. On trouve encore aujourd’hui la trace de ces expatriés dans les noms de rue : Place de Pologne, Avenue d’Espagne…

L’utilisation des torrents va également amener la « Fée Electricité », comme l’appelle Aristide Bergès. Il crée en effet en 1898 la Société d’Eclairage Electrique de la Vallée du Grésivaudan. En 10 ans, il fait entrer l’électricité dans une grande partie des foyers de la vallée, fournie uniquement pour l’éclairage la nuit.

Cette révolution a donc énormément influé sur la vie des habitants de la vallée mais aussi sur l’aménagement des torrents provenant du massif de Belledonne. De nombreuses prises d’eau et de nombreux passages dans des canalisations ont été réalisés à l’époque, de manière à récupérer l’énergie du torrent et la transformer en énergie mécanique ou en électricité. Ces aménagements sont encore très visibles sur

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le site. La Combe de Lancey par exemple possède les vestiges des premières hautes chutes construites par Aristide Bergès.

3.3.1.3. Le développement des axes de circulation

La vallée du Grésivaudan est un axe de développement historique. Très tôt, des voies de transport ont été aménagées, et elle est aujourd’hui un important axe de communication entre la Savoie et le Dauphiné.

L’axe le plus important au niveau de la zone d’étude est sans aucun doute la RD 523. Elle forme un axe continu entre Grenoble et Chambéry, avec un tracé très rectiligne, et est construite tantôt en déblai, tantôt en remblai. L’urbanisation s’est faite tout d’abord entre la RD 523 et le pied du versant de Belledonne, puis s’est propagé de l’autre côté.

La voie ferrée est implantée en 1863 et permet le transport des produits fabriqués dans la vallée. Elle a été construite entièrement en remblai. Elle a donc un rôle d’endiguement secondaire des crues de l’Isère. L’endiguement réel du fleuve s’est réalisé simultanément à la construction de la voie ferrée et s’est poursuivi après.

En 1898, A. Bergès crée la Société du Tramway Grenoble-Chapareillan (TGC). La machine atteint la vitesse de 20 km/h. Une ligne de tramway est mise en service le 30 janvier 1898 entre Grenoble et Domène puis est prolongé petit à petit jusqu’à Froges en 1914. En 1948, le dernier tramway est supprimé et remplacé par des autobus.

Le développement s’est continué avec la création de l’autoroute, dont le tronçon Grenoble Chambéry date de 1978. Il est situé en rive droite de l’Isère.

3.3.2. Les usages actuels

3.3.2.1. Agriculture

Les activités agricoles du Grésivaudan sont représentées sur la zone d’étude :

- Maraichage / horticulture très présent de Gières au Versoud

- Boisement sen amont de Villard Bonnot

- Grandes cultures réparties de manière uniforme

- Vergers en amont de La Pierre

- Bois naturels en amont de Champs près Froges

A l’heure actuelle, la pression démographique et le durcissement réglementaire ont eu tendance à confiner l’agriculture soit en zone inondable soit sur les contreforts de Belledonne.

L’agriculture de la zone s’appuie sur un gros marché local (la région urbaine) et sur des terrains très fertiles dans la plaine alluviale. Le renouvellement des chefs d’exploitation est plus satisfaisant qu’ailleurs.

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Tableau 4 : Part de la surface agricole utile par l a commune

Commune Part de la surface communale en Surface

Agricole Utile (SAU)

Gières 22%

Murianette 37%

Domène 20%

Le Versoud 30%

Villard Bonnot 15%

Froges 10%

Champ près Froges 20%

La Pierre 38%

Tencin 27%

Domène, Villard Bonnot et Froges restent donc des communes très « urbaines ».

3.3.2.2. Milieux naturels

Forêt alluviale et milieux associés

La pression foncière, la pression agricole et urbaine, les emprises des projets d’infrastructure, ont nettement réduit les surfaces de forêt alluviale. Elle a connu une régression de 30 % en 20 ans et occupe aujourd’hui une superficie peu importante (15 % du fond de la vallée). Toutefois, elle abrite plus de 70% des espèces animales et la quasi-totalité des espèces végétales non cultivées.

A l’échelle de la vallée, elle assure le gîte, le couvert, le lieu de reproduction et de migration de très nombreuses espèces (pics, fauvettes, mésanges, loriots, hérons, chauves souris, …). La diversité de la végétation liée à des variations d’humidité du sol attire de nombreuses espèces d’oiseaux, notamment des oiseaux migrateurs.

Par ailleurs, la présence de la forêt alluviale est primordiale le long de l’Isère car elle constitue un corridor écologique longitudinal riche permettant des opportunités d’échanges entre plaine et coteaux.

Les milieux associés à la forêt alluviale (lisières, prairies, clairières…) sont aussi particulièrement propices à la diversité floristique : ils renferment des espèces végétales protégées au niveau national comme la nivéole d’été, ou régional comme la petite massette et la gentiane pneumonanthe.

Actuellement, du fait de la présence des digues, l’Isère ne déborde plus dans la plaine alluviale et n’assure plus un rôle de rajeunissement pour la forêt alluviale. Cette forêt n’est donc régie que par la hauteur et la fluctuation de la nappe alluviale, elle-même contrôlée en partie par l’Isère et donc soumise aux importantes modifications de son profil en long (enfoncement en amont de Brignoud). Ainsi, les peuplements alluviaux de bois tendre (saules blancs, aulnes glutineux et blancs…) évoluent vers une forêt alluviale de bois dur (frêne, chêne pédonculé, merisier à grappes…), qui est colonisée par des espèces collinéennes des versants comme le charme, le noisetier, l’érable plane, l’orme, le tilleul…

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Le mitage de cette forêt constitue également un facteur aggravant de cette évolution.

Sur la zone d’étude, les espaces alluviaux relictuels sont :

- Forêt de Gières – Muriannette en rive gauche

- Zone de La Pierre en rive gauche

Les boisements riverains des chantournes et des aff luents

Les affluents et les chantournes présentent parfois sur leurs berges une frange rivulaire boisée plus ou moins importante qui fait partie intégrante des milieux liés à l’eau et constituent des connexions transversales pour la faune et la flore (couloirs biologiques).

Cette frange rivulaire boisée a totalement disparu de la chantourne de Gières à Lancey, et reste très peu développée sur la chantourne de Tencin à Lancey (aval Vorz – confluence).

Les chantournes

Constat à l’échelle de la vallée

A l’échelle de la vallée, les chantournes les plus importantes présentent de fortes potentialités comme lieu de reproduction, de nourrissage et de grossissement des espèces piscicoles de l’Isère. Par la présence de zones de calme et végétalisées, elles peuvent également héberger un peuplement piscicole propre, ou d’abri en cas de crue ou de pollution sur l’Isère. En effet, certaines espèces de milieux lentiques, comme le brochet, ne peuvent se maintenir dans l’Isère et peuvent par contre développer à ce niveau des populations.

Ainsi, sur le Grésivaudan, les chantournes jouent pour la faune piscicole le même rôle que les affluents de l’Isère, à savoir de :

- Zone de reproduction, pour la truite notamment

- Zone de nourrissage pour les poissons et pour de nombreux oiseaux d’eau (canard colvert, foulque macroule, poule d’eau, héron cendré…)

- Zone refuge en cas de crue ou de pollution accidentelle de l’Isère

- Zones de vivier génétique pour les ruisseaux qui se jettent dans les chantournes et pour l’Isère.

Le peuplement piscicole autochtone potentiel des chantournes peut être très varié et présenter à la fois des espèces d’eaux calmes et d’eaux vives comme le brochet, le gardon, la truite fario, le chevaine, le goujon, la loche franche, le blageon, le vairon…

Cette grande diversité faunistique potentielle est aujourd’hui gravement altérée par une dégradation de la qualité de leurs eaux et / ou de leurs habitats (compte tenu de leur entretien – curage) et / ou raison de leur isolement de l’axe Isère du fait de leur confluence souvent perchée.

Pour la faune batracologique, les chantournes, comme les gravières, jouent également un rôle très important cat ce sont des milieux qui assurent à la fois une fonction de nourrissage, de refuge et de reproduction pour ces espèces. Ces milieux constituent donc un enjeu important car les populations de batraciens dans la vallée sont en forte régression et menacées par l’agriculture intensive, les comblements des trous d’eau et des mares temporaires où ils se reproduisent.

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Sur la zone d’étude

Le constat présenté ci-dessus s’applique plus difficilement sur la zone d’étude, notamment du fait que les chantournes du secteur sont bordés sur une grande partie de leur linéaire par des habitations et du fait de leurs faibles écoulements naturels actuels.

En particulier, la section terminale de la chantourne de Gières à Lancey, l’absence d’ombrage sur un linéaire important est certainement défavorable pour l’expression des potentialités de la chantourne.

Sur la chantourne de Tencin à Lancey, le manque d’eau semble le plus pénalisant.

Les corridors biologiques

Un corridor est une zone de passage privilégiée par la faune dans ses déplacements entre les différents éléments de son domaine vital. Ces zones (vallons, cours d’eau, haie, lisière forestière…) doivent répondre à certains besoins de l’animal :

- Cachette (par exemple, présence d’arbres tout au long du parcours),

- Recherche d’un environnement spécifiques (zone humide pour des batraciens),

- Distances à « découvert » entre deux zones de « calme » ou de « cachette » faible,

- Absence d’un obstacle difficilement franchissable (autoroute qui empêche le passage, seuil en rivière), etc.

La notion de corridor biologique s’applique surtout à la faune, mais elle concerne également la flore. Des populations isolées ou réduites de plantes ne seront pas viables à long terme si elles ne peuvent avoir des échanges avec d’autres populations.

A l’échelle régionale ou nationale, le Grésivaudan apparaît comme un vaste corridor biologique structuré par le cours de l’Isère accompagné de ses forêts alluviales et par ses massifs boisés bordant la vallée alpine. A une échelle plus fine d’autres corridors apparaissent.

Les corridors aériens

La vallée de l’Isère constitue un grand corridor aérien, axe de migration pour les oiseaux d’eau et les passereaux mais aussi pour les insectes et les chiroptères. Il est important que ces animaux puissent trouver des zones favorables pour une halte et des sources de nourriture à proximité.

Le plan d’eau du Cheylas et les plans d’eau de la boucle du Bois Français jouent en partie ce rôle notamment en créant un effet miroir pour l’appel des oiseaux.

Les chantournes participent à cet attrait de la vallée en fournissant à travers leurs bandes enherbées et la végétation aquatique de leur lit des lieux de nourrissage pour ces oiseaux.

Les corridors aquatiques

L’Isère constitue un corridor aquatique d’importance régionale qui offre quelques potentialités de développement de la biodiversité. Cependant, ce corridor est interrompu par la présence des seuils de Goncelin et de la Buissière qui se révèlent

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difficilement franchissables par les poissons et notamment par les principaux poissons migrateurs qui sont l’ombre et la truite fario.

De même, les échanges d’individus entre l’Isère et les affluents sont perturbés à l’heure actuelle, du fait que certaines confluences ne sont plus franchissables par la faune piscicole, suite à l’enfoncement du lit de l’Isère (Merdaret, Vorz, torrent des Adrets, combe de Lancey, chantourne de Gière à Lancey).

Le potentiel piscicole de la combe de Lancey reste important.

Les corridors biologiques terrestres

La forêt alluviale fait partie intégrante des éléments permettant le déplacement de la faune. En effet, la coulée verte formée par la forêt alluviale constitue un corridor biologique longitudinal en connexion avec les corridors biologiques des affluents qui permettent la liaison entre les massifs (Chartreuse – Belledonne) et le déplacement des espèces dans la plaine.

Les corridors transversaux terrestres entre Belledonne et Chartreuse, portés par les chantournes et les affluents de l’Isère, représentent des enjeux patrimoniaux à l’échelle régionale, mais également vis-à-vis de la sécurité routière. La conservation et le développement de ces corridors sont d’autant plus importants pour la faune que les possibilités d’échanges transversaux au cours de l’Isère sont limitées par les infrastructures routières et ferroviaires dont les tracés sont parallèles à l’Isère.

Le réseau des corridors biologiques dans la vallée du Grésivaudan présente actuellement de nombreux dysfonctionnements (fragmentation, isolement…) qui limitent leur rôle de migration de la faune et dont l’origine est la pression anthropique.

Sur la zone d‘étude, les corridors identifiés non fonctionnels à renforcer sont les suivants :

- Canal du Haut Tencin, confluence avec le Merdaret. Corridor longitudinal mettant en connexion Belledonne avec l’Isère. Toutes espèces concernées.

- Passage de la RD10 entre Brignoud et Crolles.

- Le Versoud. Corridor longitudinal pour espèces forestières et prairiales ((secteur de l’aérodrome)

- Passage de la RD11 entre Domène et Montbonnot. Corridor transversal pour espèces forestières et prairiales

- Corridor transversal de Murianette mettant en communication Belledonne avec l’Isère.

Ceux de La Pierre, et du Vorz (Villard Bonnot) restent fonctionnels et remarquables.

Les zones de protection

Les ZNIEFF :

- Type 1 de deuxième génération :

o Isère de Pontcharra à Villard Bonnot, comprenant notamment des boisements à la confluence Isère Chantourne Tencin-Lancey, dans le secteur du Château de Vorz et en amont de Champ près Froges

o Boisement du mas de l’ïle et boucle de la Taillat

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- Type 2 de deuxième génération :

o Cours moyen de l’Isère et ses annexes fonctionnelles sur l’intégralité de la zone d’étude.

Il n’y a pas d’arrêté de biotopes sur le secteur, ni d’Espaces Naturels Sensibles.

3.3.2.3. Paysage

Les grandes unités à l’échelle de la vallée

Le paysage sur la zone d’étude s’organise en bandes parallèles à l’axe de la vallée. Cette organisation longitudinale est renforcée par la différence forte qui existe entre les deux massifs montagneux de la Chartreuse, très vertical et minéral, et de Belledonne, qui s’amorce par des contreforts plus verdoyants.

Trois entités sont identifiables :

- Le coteau agricole et pavillonnaire de la Chartreuse : caractérisé par une bonne exposition, une agriculture diversifiée et un développement de l’habitat pavillonnaire. On y trouve une richesse de couleurs et d’ambiances

- Le sillon industriel de Belledonne : caractérisé par une économie industrielle et un habitat groupé le long de la route entrecoupé de zones industrielles. C’est la rive la plus étroite de la vallée où l’on trouve de nombreuses peupleraies destinées aux papeteries.

- La rivière boisée entre autoroute et voie ferrée : site des digues de l’Isère, elle constitue un élément important du paysage.

L’approche paysagère à grande échelle montre que le Haut Grésivaudan s’organise de façon longitudinale. Cependant, en s’approchant du cours d’eau, on remarque que son paysage change au fil de la vallée à la fois à cause de logiques naturelles et de logiques humaines.

La zone que nous étudions appartient à deux grandes des cinq unités définies lors de l’analyse globale dans le cadre du SYMBHI :

- Séquence boisée en amont de Champ près Froges

- Méandres périurbains en aval.

Les loisirs

D’un point de vue des loisirs, la section amont est assez peu mise en valeur sur la zone d’étude. Le lien entre les différentes sous-unités (Isère, Bois, Chantournes, Bourg, Coteaux de Belledonne) n’est pas mis en valeur et exploité.

La section aval a commencé à être mise en valeur, essentiellement dans le secteur de Murianette.

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Le patrimoine

Les édifices inscrits ou classés sont :

- Ruines du prieuré (Domène)

- Papeterie de Lancey (Villard Bonnot)

- Château de La Pierre (La Pierre)

- Manoir de Vaubonnais (La Pierre)

- Château de Tencin (Tencin)

A cela, on peut se poser la question si l’ensemble des ouvrages présents sur les chantournes, et dont la qualité est remarquable (ouvrages maçonnés…) ne peut pas constituer un ensemble cohérent de patrimoine témoin des aménagements qui ont été nécessaires pour exploiter la plaine alluviale. En cela les croisements des torrents majeurs et des chantournes sont très spécifiques.

3.3.3. Développement actuel

3.3.3.1. Axes de développement

Les projets cités ci-dessous sont à différents stades de maturation. Certaines ne sont pour le moment qu’à l’état d’ébauche et ne sont cités sans préjuger des contraintes liées notamment aux risques.

Tableau 5 : projets recensés sur la zone suite à la rencontre des différentes communes

Commune

Intercommunalité Projet

Gières

Communauté d’Agglomération Grenoble Alpes

Métropole

Pas de projet dans la zone étudiée

Murianette

Communauté d’Agglomération Grenoble Alpes

Métropole

ZA Murianette. La Métro est le maître d’ouvrage de cette opération. Elle doit être implantée entre la chantourne et la voie ferrée. Certains terrains ont déjà été achetés.

Domène

Communauté d’Agglomération Grenoble Alpes

Métropole

ZA Pré Charron. Chantourne amont Domeynon (ZA). Le long de la RD11k (logements). Ce projet est en discussion entre la commune de Domène et la Communauté d’Agglomération de Grenoble. D’une surface de 20 ha, elle est en cours d’étude de faisabilité. Le début des travaux est prévu pour le premier trimestre 2010.

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La Morte (logements). Barreau RD11g SUII.

Le Versoud Communauté de

Communes du Moyen Grésivaudan

ZA de l'Ile. Secteur Cote Belle (logements). Secteur Les Deymes (logements). Voirie de raccordement au pont de la Bathie depuis la RD523.

Villard Bonnot Communauté de

Communes du Moyen Grésivaudan

ZA de l'Ile. Ce projet doit permettre la restructuration des grandes industries de la papeterie. Secteur gare (habitat). Cité Berlioz (habitat). Hameau de Lancey (mixte).

Froges Communauté de

Communes du Moyen Grésivaudan

Friche ATOCHEM (mixte) Salle Polyvalente à proximité des stades (bordure Chantourne). Zone d'activité du Plan (logements). Ancien captage le long de la RD523 (mixte).

Champ près Froges

Communauté de Communes du Moyen

Grésivaudan

Bordure RD10A (logements) et les Vernaies (logements) aval RD523.

La Pierre Communauté de

Communes du Moyen Grésivaudan

La Perrière, amont RD523 (logements)

Tencin Communauté de

Communes du Moyen Grésivaudan

Importantes réserves foncières à vocation logement : - La Tuillerie - La Grande Maison - La ferme des Glairons

On s’aperçoit par ce tableau que la pression démographique est importante sur l’ensemble de la zone d’étude. De nombreuses zones d’habitation doivent en effet être développées à court ou moyen terme. De plus, ce secteur souhaite profiter de sa proximité de Grenoble pour créer de nouvelles zones d’activités pour un développement de l’activité tertiaire (et notamment dans les technologies de pointe).

3.3.3.2. Évolution de l’espace

A l’échelle du Grésivaudan, entre 1993 et 2003, l’urbanisation a grignoté 830 ha de terrains dont 690 ha pour l’habitat.

En particulier, sur le territoire de la COSI : 308 ha ont été prélevés sur la zone agricole, et 146 ha sur la CCBB (-8% des surfaces agricoles).

La baisse des disponibilités foncières à conduit a une réduction de 14% de la consommation moyenne d’espace par habitant depuis 10 ans (520 m²/habitant).

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3.4. LES ZONAGES REGLEMENTAIRES D’URBANISMES (POS/PLU/SCOT)

Le Schéma directeur du SMSD, adopté en 2000 fait office de SCOT. (cf. partie 2.4.1.)

Les communes de la zone d’étude disposent de POS ou de PLU.

3.5. LES ZONAGES REGLEMENTAIRES LIES AUX RISQUES NATURELS

Tableau 6 : Etat d’avancement des zonages réglement aires :

Commune PPRI Isère amont PPR Multirisque

Gières Approuvé (2007) Approuvé (2007)

Murianette Approuvé (2007) Approuvé (2006)

Domène Approuvé (2007) Prescrit (1998)

Versoud Approuvé (2007) Approuvé (2000)

Villard Bonnot Approuvé (2007) Approuvé (2008)

Froges Approuvé (2007) Approuvé (2006)

Champ près Froges Approuvé (2007) Approuvé (2006)

La Pierre Approuvé (2007) Approuvé (2000)

Tencin Approuvé (2007) Approuvé (2001)

L’ensemble de ces communes se situe sur le territoire du PPR Inondation de l’Isère dans la vallée du Grésivaudan en amont de Grenoble. Il est désigné sous le terme « PPRI Isère amont ».

Ce PPRI affiche la cartographie du risque inondation de la rivière Isère, calculée avec le débit de la crue de référence bi-centennale (c’est la crue historique de 1859 qui est prise comme crue de référence).

Il ne prend donc pas en considération les risques inondations liés au débordement des torrents, affluents de l’Isère. En effet, le type d’inondation entre une crue de l’Isère et une crue d’un torrent et très différent.

Cependant, des PPR Multirisques ont été prescrit ou approuvé sur l’ensemble des communes. Ceux-ci prennent en compte les risques liés aux torrents. Cependant, par manque de connaissance de l'aléa réel de certains cours d'eau (notamment les chantournes) la carte réglementaire a souvent été établie en mettant en place une bande théorique de risque fort, accompagnée des mesures appliquées sur cette zone.

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3.6. ASSAINISSEMENT

Tableau 7 : Gestion de l’assainissement

Commune Gestion

compétence assainissement

Etat des lieux des schémas directeurs

Type assainissement

Gières La Métro ? Unitaire dans le

Bourg. Séparatif au Japin.

Murianette La Métro ? Majoritairement

séparatif

Domène La Métro ? Majoritairement

unitaire.

Le Versoud Commune Schéma directeur

(2002) Majoritairement

séparatif

Villard Bonnot Commune Schéma directeur

existant

30% séparatif. 70% unitaire.

Disfonctionnements importants

Froges Commune Schéma directeur en cours (phase 3)

Majoritairement séparatif.

Champ près Froges Commune

Schéma directeur 2004. Approuvé

Majoritairement séparatif sur le haut

de commune. Majoritairement

unitaire sur le bas de la commune

La Pierre Commune

Schéma directeur 2003.

Travaux non engagés

80% unitaire

Tencin Commune

Schéma directeur 2004.

Première tranche de travaux réalisés

(2004-2007)

80% séparatif

Ainsi, pour les communes faisant partie de la Communauté d’Agglomération de la Région grenobloise, la compétence « assainissement » est prise en charge par la Métro. Pour les autres communes, intégrées à la Communauté de Communes du Moyen Grésivaudan, la compétence est restée communale. (cf. partie 2.5.2).

Les quartiers récents présentent dans l’ensemble un réseau séparatif. En revanche, les centres des bourgs ont encore un réseau unitaire, sauf dans les cas où les travaux du Schéma Directeur d’Assainissement ont été commencés (Tencin ou Le versoud par exemple).

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4. ÉTAT DES LIEUX HYDRAULIQUES

4.1. ÉTAT DES LIEUX DES CONNAISSANCES HYDROMETRIQUES ET PLUVIOMETRIQUES

4.1.1. Données disponibles sur la zone d’étude

4.1.1.1. Les données pluviométriques

Stations Météo France

Les données mises à disposition de la collectivité par Météo-France sont de plusieurs types :

• Station de type 0 : Station professionnelle avec observation humaine, sur place, de temps sensible. Données horaires disponibles à partir de H+1. Données quotidiennes disponibles à partir du lendemain à 8h.

• Station de type 1 : Station avec observation humaine, non professionnelle, ou à distance, de temps sensible. Données horaires disponibles à partir de H+1. Données quotidiennes disponibles à partir du lendemain à 8h.

• Station de type 2 : Station automatique de temps réel = transmission quotidienne des données. Données horaires et quotidiennes disponibles à partir du lendemain à 8h.

• Station de type 3 : station automatique temps différée = transmission et exploitation différées. Données horaires et quotidiennes disponibles au plus tard 45 jours après la fin du mois en cours

• Station de type 4 : station à relevé manuelle. Aucune donnée horaire n’est disponible. Données quotidiennes disponibles au plus tard 45 jours après la fin du mois en cours

• Station de type 5 : Station automatique ou poste à interrogation occasionnelle. La disponibilité des données est variable.

Une station de type 0 ou 1 est une station qui effectue des observations quotidiennes et régulières par du personnel formé à cet effet (type 0 ) et sur place, ou par du personnel non "spécialisé" (type 1 )

Une station automatique de type 2 ou 3 ou 5 effectue des mesures issues de capteurs et non des observations du temps comme le temps présent, les nuages... Elle n'effectue pas de mesures de temps sensible. Elle peut être équipée de systèmes permettant l'obtention des données en temps réel ou de systèmes d'enregistrement de type cassette.

Une station manuelle de type 4 fournit des mesures issues des relevés manuels. Ces relevés ont lieu en général une fois par jour, vers 06h UTC. Elles permettent d’acquérir une bonne connaissance de la pluviométrie saisonnière, mais permettent difficilement de comprendre les phénomènes orageux et le détail du déroulement d’une averse.

Les stations de type 0 à 3 permettent cette connaissance fine.

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Sur la zone d’étude, les données pluviométriques existantes sont :

Tableau 7 : récapitulatif des données météo disponi bles à proximité de la zone d’étude

INSEE NOM OUVERTURE FERMETURE TYPE ALTITUDE38002406 LES ADRETS (PRAPOUTEL) 01/12/2004 4 135538005001 ALLEMOND 01/10/1958 4 127038005002 ALLEMOND 01/10/1916 31/12/1950 4 72238006001 ALLEVARD 1878/01/01 4 49538163001 LA FERRIERE (FOND-DE-FRANCE) 01/06/1931 4 108238163002 LA FERRIERE (LA-FERRIERE) 01/01/1955 4 93038163003 LA FERRIERE 01/01/1906 30/11/1955 4 81538163004 LA FERRIERE 01/05/1949 30/11/1954 4 214138334001 REVEL 01/01/1930 4 63038395001 SAINT-HILAIRE (ST-HILAIRE) 01/11/1964 4 97038395002 SAINT-HILAIRE 01/01/1931 31/10/1964 4 115038395003 SAINT-HILAIRE (STHILAIRE) 01/03/1901 31/12/1910 4 92038421001 SAINT-MARTIN-D'HERES (GRENOBLE - SMH) 01/04/1968 5 21238501001 TENCIN 01/01/1913 4 23638504001 THEYS 01/01/1905 4 61538527001 VAUJANY 01/01/1907 4 77238527002 VAUJANY 01/01/1930 30/09/1958 4 152038529001 VAULNAVEYS-LE-HAUT 01/09/1968 31/12/1974 4 35538529002 VAULNAVEYS-LE-HAUT 01/01/1905 30/04/1963 4 109538529003 VAULNAVEYS-LE-HAUT 01/05/1930 31/08/1968 4 41438538001 LE VERSOUD 01/01/1973 31/12/1999 4 22038538002 LE VERSOUD (GRENOBLE - LVD) 01/06/1999 1 22038567001 CHAMROUSSE 01/11/1988 30/09/1998 4 165038567002 CHAMROUSSE 01/09/2002 2 173073230002 SAINT-COLOMBAN-DES-VILLARDS (ST COLOMBAN DES) 01/11/1984 4 1100

Nota : la station des Adrets ne couvre que la saison hivernale.

On dénombre 11 points de mesures à un pas de temps journalier encore en service (12 en saison hivernale) et 2 points de mesure à pas de temps horaire ou mieux.

A ces données là, on peut ajouter les données ponctuelles de la station de Saint Martin d’Hères et celles du refuge de la Pra en période de gardiennage (poste non référencé par Méteo-France).

Les résultats statistiques fournis par Météo France sont fournis ci-dessous :

Poste météorologique

Période de fonctionnement

Altitude P24h 10 ans (mm)

P24h 100 ans (mm)

Maximum des précipitations

observées

Allevard > 1949 495 m 65.1 86.8 77.0 le 24/10/1980

Font de France > 1948 1082 84.5 110.5 105.5 le 14/09/1975

Theys > 1950 615 m 70.2 92.5 81.0 le 01/09/1994

Tencin > 1954 236 m 67.3 87.8 77.3 le 14/10/1983

Aérodrome du Versoud + Saint Martin d’Hères

1946 - 2000 210 m 74 99 -

Revel > 1948 630 m 70.7 94.8 79.5 le 21/12/1991

Chamrousse > 2002 1730 m - - -

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Stations arrêtées

Dans le cadre du projet de recherche TPG (Transect de Pluviographes pour l’analyse et la modélisation de Gradients d’intensité en altitude), visant à caractériser les effets orographiques sur les pluies entre Lyon et Fond de France, des postes pluviométriques ont été mis en place sur le massif de Belledonne :

Figure 4 : localisation du réseau de mesure TPG (19 87-1995) extrait

Sur la zone d’étude, les stations concernées sont :

Numéro de la station Nom de la station X (m en lambert II) Y (m en lambert II) Altitude en m P13 Froges 880.2 2039 230 P14 Goncelin 885.1 2038.8 780 P15 Les Berts 886.1 2037.65 940 P16 Chalets de Pipay 888 2036.2 1350 P19 Prapoutel 887.2 2035.2 1580 P18 Haut Pipay 889.2 2036.15 1820 P20 Chalet des Fanges 981.2 2036.9 1670

Tableau 8 : stations de mesure sur la section TPG ( 1987-1995)

Ces stations équipées de pluviomètres non chauffants permettent néanmoins une bonne estimation des pluies sur la période mai-octobre.

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L’exploitation de ces données dans l’optique d’une compréhension des phénomènes pluvieux sur Belledonne reste à faire.

Il peut être intéressant également, dans le cadre d’un renforcement de l’équipement pluviométrique sur Belledonne, de réutiliser certains sites déjà utilisés pendant le TPG de manière à réintégrer dans l’historique de la nouvelle station les données de l’ancienne.

A titre indicatif, la pluie décennale 24h estimée à la station des Hau ts de Pipay est de plus de 120 mm ce qui est nettement supérieur aux 60-80 mm obtenus par ajustements sur les postes actuellement en service.

Travaux de recherche sur les pluies sur la zone d’é tude

Les travaux suivants proposent des valeurs spatialisées pour les pluies pour différentes périodes de retour et sur différents pas de temps :

• Étude des précipitations exceptionnelles de pas de temps court en relief accidenté (Alpes françaises). Modèle de cartographie des pluies extrêmes. Anne Kieffer-Weisse, 1998, ENSHMG.

• Cartographie des pluies extrêmes du département de l’Isère, A. Djerboua, 2005, INPG-LTHE.

4.1.1.2. Les données hydrométriques

Il n’existe actuellement aucune station limnimétrique en service sur la zone d’étude. Seules des stations limnimètriques gérées par EDF ont été exploitées ou sont en service dans la zone d’étude. Les données de crues sont cependant souvent indisponibles ou imprécises.

Nom du cours d’eau Localisation de la station Période de mesure Données disponibles

Le Sonnant Le pont de Venon Station EDF puis station HMG Inconnues

Ruisseau de Vaulnaveys

Les Allas 1982-1997 Débits mensuels et

journalier. Incertitudes sur les crues et étiages

Le Doménon Les Eaux 1983-1988

Le Pleynet Fond de France 1962-1981

Le Gleysin Gleysin 1959-1968

Le Bréda Allevard 1962-1967

Le Bens Arvillard 1931-1964

débits mensuels complets +

débits d’étiage (QMNA)

Tableau 9 : Stations limnimétriques gérées par EDF

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4.1.2. Évaluation des incertitudes En ce qui concerne les données pluviométriques, deux postes de type horaire sont présents sur la zone d'étude ou dans le bassin versant correspondant :

� Le Versoud, poste automatique installé à une altitude de 220m. Il récolte des données depuis le 1er juin 1999.

� Chamrousse, poste automatique installé à une altitude de 1730m. Il récolte des données depuis le 1er septembre 2002.

Ainsi, outre les erreurs classiques dues aux pluviographes ou à leur environnement (mauvaise implantation du pluviographe, pertes dues au sur-remplissage des augets lors de fortes pluies, débordement du pluviographe lors de l'évènement etc.) ces deux postes posent surtout le problème du nombre d'années disponibles.

En effet, les modèles statistiques mis en place sur des échantillons pluviométriques ont besoin d'un minimum de données de base. Meteo France considère en général qu'au moins 10 ans de mesure sont nécessaires pour obtenir des résultats fiables. De plus pour une période de retour donnée, un échantillon d’une taille minimum de 3 ou 4 fois moins que le nombre d'années de la période de retour est nécessaire. Ainsi pour obtenir des résultats satisfaisants pour une hauteur de pluie de période de retour centennale, un échantillon de 25 à 35 ans de mesure est nécessaire (avec des méthodes statistiques adaptées : méthode du renouvellement, loi GEV)

Ainsi, l'installation de ces postes était indispensable car la connaissance pluviométrique actuelle sur le massif de Belledonne est limitée. Cependant, ces postes ne possèdent à l'heure actuelle pas un temps de mesures suffisant pour être traités de manière satisfaisante.

En conclusion, à l’heure actuelle, les connaissance s pluviométriques sur la Vallée de l’Isère et le massif de Belledonne sont t rès largement insuffisantes . Deux postes horaires ont été installés depuis quelques années mais ils ne sont pas suffisants pour obtenir une connaissance fine des évènements de la région. On estime qu’une douzaine de postes répartie à différe ntes altitudes (dont certains sur les hauteurs) semble raisonnable pour obtenir c ette connaissance.

4.1.3. Pluies représentatives sur la zone d’étude Le site de l’étude possède la caractéristique d’une grande disparité d’altitude, entre les parties basses de la vallée de l’Isère (autour de 200 m) et les sommets du massif de Belledonne (autour de 2500 m). Cette disparité va bien entendu inclure un fort gradient pluviométrique en fonction de l’altitude.

4.1.3.1. Données sur la partie basse (vallée et contreforts jurassiques)

Les bassins versants concernés par l’étude ont des temps de réaction relativement courts (de l’ordre de quelques heures). Il est donc nécessaire d’obtenir des renseignements pour des pas de temps de type horair e.

Le mémoire de thèse d’Anne Kieffer Weisse propose une méthodologie de traitement des données de pluies disponibles. Ce travail est une première étape afin de proposer une cartographie des hauteurs d’eau pour des pluies extrêmes sur des pas de temps courts dans les Alpes. Elle traite les données pluviométriques de 463 pluviomètres et 90 pluviographes.

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Elle propose de choisir par grande région des Alpes françaises, une saison à plus fort risque. Dans notre zone d’étude et pour des pluies de durée inférieures à 6 heures, la saison à plus fort risque est la période entre les mois de juin et d’octobre. Ensuite, seules les données pluviométriques de cette saison seront traitées par une loi de Gumbel.

Notre secteur d’étude se situe non loin d’une station pluviographique à Saint Martin d’Hères. La station est située à une altitude de 210 m. 23 années de mesure (1968-1989) ont été traitées par Anne Kieffer-Weisse.

En suivant la méthode décrite ci-dessus, Anne Kieffer Weisse a obtenu les hauteurs statistiques suivantes :

Tableau 10 : Hauteurs statistiques sur la station d e Saint Martin d’Hères

Temps pour T = 10 ans pour T = 100 ans

1h 22.8 mm 32.7 mm

2h 29.4 mm 42 mm

3h 33.3 mm 47.2 mm

6h 39.3 mm 55.5 mm

12h 52.2 mm 73.8 mm

24h 66.6 mm 98.1 mm

La rédaction de cette thèse a permis l’obtention de cartographie des champs de pluies centennales pour des pluies de différentes durées. Les valeurs extrapolées de la cartographie pour la zone d’étude sont les suivantes :

Tableau 11 : hauteurs statistiques obtenus par lect ure des cartes de pluie réalisées dans le cadre de la thèse d’Anne Kieffer- Weisse

Temps Hauteur extrapolée T = 100 ans

1h 35 mm

2h 45 mm

3h 54 mm

6h 60 mm

12h 80 mm

24h 105 mm

Rappel : Ces hauteurs de pluie pourront être utilisées en première approche sur la zone d’étude, pour autant qu’on se limite à la zone alluviale et aux collines des premiers contreforts de Belledonne .

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4.1.3.2. Zone de plus forte altitude (massif de Belledonne)

Pour les zones à une altitude plus élevées, ces données ne pourront être utilisées : en effet, la différence d’altitude influe de manière importante sur les quantiles de pluie. Cependant, en l’absence de données de la station de Chamrousse, trop récente, nous n’avons pas de données pluviométriques satisfaisant es pour les zones à haute altitude.

A titre d’exemple, l’évènement d’août 2005 peut être une bonne représentation des épisodes pouvant se produire sur cette partie du bassin versant de la zone d’étude.

L’épisode d’août 2005 est une situation de « retour d’est ». Il est lié à une dépression venant de Grande-Bretagne qui a été déviée vers la Méditerranée où elle s’est saturée en humidité avant de remonter vers les Alpes. Sa trajectoire a alors évolué d’Est vers le Nord et elle s’est condensé sur les versants exposés du Nord des Alpes françaises le 21 août, produisant des précipitations pendant deux jours. Les précipitations étaient très élevées sur les versants ouest et nord-ouest des reliefs au-dessus de 2200 m. Elles étaient moins importantes dans les parties intermédiaires des bassins versants. Enfin, dans la vallée de l’Isère, il ne pleuvait pratiquement pas.

Les données suivantes ont pu être récoltées, sur les quelques stations existantes :

Poste pluviométrique Altitude

Précipitations du 21/08/05

(mm)

Précipitations du 22/08/05

(mm)

Cumul des précipitations

Refuge de la Pra

2109 m 174 126 300

Chamrousse 1730 m 100 60 160

Le Rivier 1270 m 79 68 147

Fond de France 1082 m 92 60 152

Revel 630 m 44 16 60

Theys 615 m 26 15 41

Allevard 495 m 16 10 26

Tencin 236 m 23 12 35

Aérodrome du Versoud 220 m 25 7 32

Ainsi, ces données mettent en évidence une forte disparité spatiale des précipitations sur la zone d’étude, avec des précipitations croissantes avec l’altitude :

• La période de retour est bien inférieure au décennal, voir au quinquennal sur les postes de plaine et d’altitude inférieure à 1000 m.

• La période de retour des précipitations en altitude est difficilement quantifiable en raison de l’insuffisance des points et des durées de mesure. Selon des analyses ponctuelles du Cemagref et de Meteo-France, elle serait de l’ordre du centennal, voire au-delà, sur deux jours.

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4.2. PRESENTATION QUALITATIVE DES DIFFERENTS ELEMENTS HYDRAULIQUES DU SECTEUR D’ETUDE, FONCTIONNEMENT ET DYSFONCTIONNEMENTS

4.2.1. Généralités

On peut distinguer sur la zone d’études plusieurs types d’écoulement, d’amont en aval :

• Les torrents majeurs . Il en existe 6 : Le Ruisseau de Doménon (Domène), le Ruisseau de la Combe de Lancey, le ruisseau de Vorz et le ruisseau de Laval (commune de Villard Bonnot), le ruisseau des Adrets (commune de Froges et Champ près Froges) et le Torrent de Merdaret (commune de Tencin). Ils puisent leur source au sein du massif de Belledonne. Ils ont donc un bassin versant (de l’ordre de la dizaine de km²) et une longueur d’écoulement relativement importants. Ils se jettent directement dans l’Isère (mis à part le torrent du Merdaret qui se jette dans une chantourne)

• Les torrents mineurs. Ils représentent la majorité des écoulements arrivant aux chantournes. Ils proviennent des formations jurassiques formant le contrefort du massif de Belledonne. Leur bassin versant possède une superficie allant jusqu’au kilomètre carré.

• Les axes d’écoulement. Ils proviennent des pieds de versant au-dessus de la zone urbanisée. Ils sont souvent repris par le système d’assainissement de la commune.

• Le réseau d’assainissement. Selon les communes, le réseau est de type séparatif ou unitaire. Il permet la récupération du ruissellement urbain et des petits axes d’écoulement évoqués ci-dessus. Ils se jettent dans les chantournes.

• Les chantournes . Notre secteur d’étude se limite à deux chantournes : le Canal Cheminade, appelé aussi chantourne de Gières à Lancey et la chantourne de Tencin à Lancey. En amont de la zone d’étude passe également le canal du haut Tencin mais cette chantourne n’est pas étudiée dans le présent rapport.

4.2.2. Descriptions des chantournes Usage original

Le système des chantournes est typique de la vallée du Grésivaudan. Ces canaux ont été créés à la fin du XIXème Siècle pour canaliser les eaux des torrents et drainer la nappe en direction de l’Isère. Les chantournes sont les fossés principaux de cet ancien système de drainage. Elles sont en eau en permanence.

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Usage actuel

Aujourd’hui, les chantournes récupèrent les eaux pluviales des zones urbanisées situées à l’amont ainsi que les torrents mineurs. Le niveau d’eau est moins constant qu’auparavant, surtout dans la chantourne la plus à l’aval. Ceci est dû à la baisse du niveau de la nappe phréatique.

Le paragraphe suivant donne une description plus détaillée des deux chantournes de notre secteur d’étude : la chantourne de Lancey à Gières et celle de Tencin à Lancey.

Une des différences fondamentale entre les deux chantournes est leur position par rapport à la voie ferrée. En effet, la chantourne amont est situé tout le long de son cours au pied de la voie ferrée. Son champ d’inondation est par conséquent déconnecté de celui de l’Isère et l’influence des crues du fleuve ne se fait sentir qu’à l’aval. La chantourne aval quant à elle franchit la voie ferrée environ à mi-parcours. Elle est donc beaucoup plus sensible aux crues de l’Isère, ce qui conduit à la prendre en compte dans le cadre du projet d’aménagement Isère Amont.

4.2.2.1. La chantourne de Lancey à Gières

Description

Cette chantourne longue d’environ 7 km draine l’ensemble des bassins versant de petites et moyennes tailles descendant du massif de Belledonne dans cette partie (bassin versant total : environ 20 km²).

Figure 5 : Chantourne de Lancey à Gières. Surface de BV drainé en fonction de la distance

Surface de BV drainé en fonction de la distanceC

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0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000

Distance (m)

Surface (km²)

Les points de calcul correspondent aux ouvrages de franchissement de la chantourne.

Entre Villard-Bonnot et Domène, la chantourne s’écoule le long de la voie ferrée.

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Photo 1 : Chantourne de Lancey à Gières – Vue amont-aval de la confluence avec le ruisseau du Versoud

Ainsi, le remblai de la voie ferrée envoie les eaux en cas de débordement vers la rive gauche. Plusieurs points de débordement peuvent donc être observés sur la commune du Versoud, d’amont en aval :

• La rive droite en aval de la confluence avec le ruisseau du Rivet

• Le quartier de la Plaine

• Le quartier des Contamines, (au niveau de la confluence avec le ruisseau du Versoud et de la route d’accès à l’aérodrome)

Arrivé dans Domène, le canal forme un coude à 90° e t passe sous la voie ferrée. Ce passage, peu efficace d’un point de vue hyraulique, pose des problèmes de débordement en amont de l’ouvrage.

Photo 2 : Chantourne de Lancey à Gières – Traversée de la voie ferrée – Commune de Domène

Voie ferrée

Confluence avec le Versoud

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Au niveau du rond-point, la chantourne conflue avec le « canal de la Chantourne », autre fossé drainant de la plaine agricole entre la voie ferrée et l’Isère. Puis la chantourne passe en dessous d’un ouvrage sous dimensionné permettant le passage du torrent du Domeynon (qui se jette directement dans l’Isère). Le quartier des Eymards et surtout la rive gauche à l’aval de cet ouvrage ne sont pas à l’abri des débordements de la chantourne.

La chantourne traverse ensuite les installations sportives (terrains de tennis, foot) puis la zone industrielle de Chenevières. Cette zone présente une vulnérabilité aux inondations.

Photo 3 : Installations sportives Photo 4 : Zone industrielle

Le canal finit son parcours à travers des terres agricoles puis se jette dans le méandre de l’Isère en amont de Gières.

Analyse qualitative

Quelques problèmes de qualité de l’eau peuvent également être signalés le long du parcours, dus à des rejets d’eaux usées sur la commune de Domène :

• Un rejet d’eaux usées a été repéré un peu en amont du passage de la chantourne sous la voie ferrée.

• Un rejet d’eaux usées a été repéré dans la zone industrielle des Chenevières (en rive gauche). En rive droite, un réseau unitaire débouche dans la chantourne.

• Un dernier point de rejet d’eaux usées a été repéré juste à l’amont de la confluence de la chantourne dans l’Isère.

Analyse quantitative

Une modélisation du lit mineur de la chantourne a été réalisée pour différents débits. Elle a permis de définir les débits de débordement par tronçon.

Remarque : Cette modélisation a pour seul objectif d’obtenir une approximation des débits capables dans les chantournes. Dans ce but, seul le lit mineur a été modélisé. Il n’est en aucun cas question de connaître l’emprise d’une zone inondable par les chantournes.

A COMPLETER

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La chantourne traverse des zones naturelles d’expansion de crues. On peut citer par exemple le secteur de plaine entre les communes de Domène et du Versoud, au niveau de l’exutoire du ruisseau de la Masse. Cependant, du fait de la croissance démographique et économique du Grésivaudan, ce secteur devrait être transformé en une zone artisanale, ce qui va réduire les possibilités d’écrêtement de crue et avoir une incidence sur les hauteurs d’eau à l’aval.

4.2.2.2. La chantourne de Tencin à Lancey

Description

La chantourne de Tencin à Lancey est plus longue que la précédente : plus de 9 km, pour un bassin versant total de plus de 15 km².

Figure 6 : Chantourne de Tencin à Lancey. Surface de BV drainé en fonction de la distance

Surface de BV drainé en fonction de la distance

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0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000

Distance (m)

Surface (km²)

Elle longe la voie ferrée sur la totalité de son cours. Quatre des six torrents majeurs franchissent cette chantourne : les torrents des Adrets, de Laval, de Vorz et de la Combe de Lancey.

Il faut également ajouter un torrent mineur, qui franchit la chantourne de Tencin à Lancey pour aller se jeter dans une autre chantourne : il s’agit du ruisseau de Hurtières, sur la commune de la Pierre. L’ouvrage de franchissement du torrent est sous-dimensionné.

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Photo 5 : Chantourne de Tencin à Lancey - Franchissement du Ruisseau de Hurtières

D’une manière générale, dans sa partie amont, la chantourne traverse des zones agricoles (communes de Tencin, La Pierre et Champ près Froges). Les ouvrages sont globalement représentés par de hautes arches en pierre. Ces arches possèdent une bonne capacité et une bonne qualité, par opposition à certains secteurs, notamment en rive droite de l’Isère, comme sur la chantourne de Meylan, où les ouvrages sont souvent constitués de cadre béton.

Photo 6 : Chantourne de Tencin à Lancey – Exemple d’ouvrage de franchissement sur la partie amont

Les premiers problèmes apparaissent sur la commune de Froges. Ainsi l’ouvrage de franchissement en dessous du torrent des Adrets est constitué de deux petites ouvertures dont l’une est entièrement occupée par un collecteur d’eaux usées. L’ouvrage est donc sous dimensionné. Les terrains en amont et en aval de l’ouvrage peuvent dont être touchés par des débordements de la chantourne.

Les problèmes suivants apparaissent surtout entre les franchissements des torrents de Vorz et de Laval. Entre les deux, des débordements peuvent avoir lieu au niveau de la Cité Desglières. L’ouvrage du ruisseau de Vorz est également sous-dimensionné, formant un obstacle à l’écoulement des eaux et favorisant les débordements en amont.

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Photo 7 : Chantourne de Tencin à Lancey – Traversée de la Cité Desglières

Entre le torrent de Vorz et le château de Vorz, la chantourne est globalement bien encaissé. Elle a en effet été creusée dans le cône de déjection du torrent.

Un peu plus en aval, des problèmes de débordement peuvent également apparaître au niveau du lotissement Berlioz, pour les maisons les plus proches de la chantourne. Il en est de même tout le long de la chantourne à l’aval au franchissement de la voie ferrée (quartier La Perrière etc.)

A ce niveau, la chantourne réalise un coude à 90°et l’ouvrage de franchissement est sous-dimensionné.

Photo 8 : Chantourne de Tencin à Lancey – Passage sous la voie ferrée.

Sur la dernière partie, la chantourne possède des berges bien plus hautes. Elle ne devrait pas poser de problèmes de débordement par la chantourne. L’Isère en crue peut néanmoins provoquer un remous dans la chantourne. Dans l’étude d’AVP du projet Isère Amont (SOGREAH – BRL Ingénierie – GAY Environnement), la cote à l’état projet de l’Isère au niveau de la confluence avec la chantourne est estimée à 224.73 m.

La chantourne finit sa course dans l’Isère.

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Photo 9 : Chantourne de Tencin à Lancey – Confluence avec l’Isère.

Analyse qualitative

Tout comme dans la chantourne aval, des rejets d’eaux usées ont été repérées lors de la reconnaissance de terrain.

• Au sud de la commune de Tencin, un rejet d’eaux usées a été repéré au niveau du quartier de « La Cité »

• Sur la commune de la Pierre, un rejet d’eaux usées est repéré sur un fossé de drainage affluent de la chantourne, qui récupère les eaux de l’axe d’écoulement nommé LP01

• Au niveau de la limite communale entre Le Champ près Froges et Froges, un collecteur d’eaux usées est rejeté directement dans la chantourne.

• Sur la commune de Froges, plusieurs problèmes de rejets d’eaux usées ont été repérés. En réalité, l’ensemble des torrents mineurs et axes d’écoulement arrivant sur la commune sont repris par des réseaux d’assainissement unitaire. On dénombre ainsi 4 rejets de réseaux unitaires entre les franchissements du ruisseau des Adrets et du ruisseau de Laval.

• Ce problème persiste sur la commune de Villard Bonnot. Quatre rejets de réseau séparatif eaux usées ou unitaire sont ainsi localisés entre les franchissements du ruisseau de Laval et du ruisseau de Vorz, 3 autres entre le ruisseau de Vorz et le ruisseau de la Combe de Lancey et encore 2 avant le rejet dans l’Isère.

Ainsi, la chantourne de Tencin à Lancey récupère tous les torrents mineurs et fossés pluviaux de sa zone d’apport mais elle reprend également une partie des réseaux d’eaux usées de la zone. De nombreux problèmes de qualité sont donc visibles. Ceci est aggravé par l’abaissement du niveau de la nappe phréatique (cf. partie 4.5 sur la connaissance en hydrogéologie) qui a asséché la chantourne.

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Analyse quantitative

Une modélisation du lit mineur de la chantourne a été réalisée pour différents débits. Elle a permis de définir les débits de débordement par tronçon.

Remarque : Cette modélisation a pour seul objectif d’obtenir une approximation des débits capables dans les chantournes. Dans ce but, seul le lit mineur a été modélisé. Il n’est en aucun cas question de connaître l’emprise d’une zone inondable par les chantournes.

Sur la partie amont, soit sur la commune de Tencin, la chantourne a globalement une capacité de 6 m3/s. Sur la traversée de la commune de La Pierre, la capacité est réduite à 4 m3/s. Enfin, sur toute la partie aval (globalement les traversées de Champ près Froges, Froges et Villard Bonnot, la chantourne ne dépasse pas une capacité de 3 m3/s, voire moins en certains points (au niveau du stade de Froges par exemple).

La crue de référence pour l’Isère est la crue de 1859, considérée comme bi-centennale. Dans cette configuration, l’influence d’une crue de l’Isère sur la chantourne se fait sentir sur plus de 3 km, soit jusqu’au niveau de la Cité Desglières (entre les franchissements du ruisseau de Laval et du ruisseau de Vorz).

En règle générale, on peut en conclure que la capacité de la chantourne baisse de l’amont vers l’aval. On peut cependant retenir la valeur suivante :

Capacité moyenne de la chantourne de Tencin à Lance y : 3 m 3/s.

4.2.3. Arbres des écoulements Les planches « Arbres des écoulements » partie Nord et partie Sud viennent illustrer les propos de cette partie. De plus, le cahier des fiches des écoulements vient compléter le fonctionnement des différents cours d’eau. L’ensemble des données disponibles et repérées sur le terrain y est référencé.

4.2.3.1. Bassin versant de la chantourne de Lancey à Gières

Les communes concernées sont : Muriannette, Domène et le Versoud, ainsi qu’une petite partie sud de Villard Bonnot.

Remarque : sur la commune de Gières, les axes d’écoulement (notés G01 à G04) sont repris par un réseau unitaire qui se jette directement dans l’Isère et non directement dans la chantourne.

� Commune de Muriannette

Les axes d’écoulement M01, M02 et M03 sont repris indépendamment de la chantourne, dans un autre fossé de drainage qui rejoint l’Isère. Le M01, appelé ruisseau de Pisse Vieille, représente la limite communale entre Muriannette et Gières. Le M03, appelé ruisseau de l’Essarton, peut poser des problèmes de débordements. Le ruisseau est en effet très contraint dans la plaine et de nombreux ouvrages sont sous dimensionnés. Une zone de débordement privilégié est repérée en rive droite, au niveau des Besses.

Les axes d’écoulement M05 (Ruisseau de la Briot) et M06 sont repris par le réseau d’assainissement pluvial. Ils ne présentent pas de problème particulier.

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Le plus important ruisseau de la commune est le Ruisseau de Muriannette (M04). Il a fait l’objet d’une étude détaillée réalisée par Cédrat Développement (Sept. 2001). Globalement le lit a une capacité suffisante pour la crue liquide la crue décennale. Cependant, de nombreux petits ouvrages de franchissement ont une capacité pus faible que le lit du cours d’eau. Des débordements localisés peuvent donc apparaître régulièrement sur le ruisseau. De plus, le risque d’embâcles est important.

Peu avant le franchissement de la RD 523, le ruisseau fait un coude vers la droite. Des débordements peuvent avoir lieu en amont de ce point en rive gauche. Dans ce cas l’eau va s’écouler jusqu’à un point bas, situé le long de la RD 523.

Photo 10 : Ruisseau de Murianette Ouvrage avant le coude

� Commune de Domène

Le ruisseau du Rivet (code : D01) représente la limite communale entre Murianette et Domène. Il récupère les eaux d’une partie du réseau d’assainissement pluvial, dont les eaux de l’axe d’écoulement D02. A l’apex de cône de déjection, le ruisseau fait un coude vers la droite. Des débordements ont déjà eu lieu. Une zone de stockage est située juste au pied du versant, au niveau du quartier le Rivet. Ensuite, le cours d’eau présente un lit perché au dessus du niveau du terrain naturel entre cette zone et le franchissement de la RD 523. Pour finir, l’ouvrage de franchissement de la D11 est sous dimensionné.

Les D03, D04 et D05 sont des petits axes du versant du Bois de Layes. Ils rejoignent un réseau unitaire au niveau de la RD 523, qui se jette dans la chantourne.

Les axes nommés D07, D08 et D09 interceptent les eaux du versant de Courbament. Ils sont pris en charge par le réseau pluvial, non sans possibilité de débordement avant leur entonnement.

� Commune de Le Versoud

La commune du Versoud est implantée à l’arrivée de nombreux torrents mineurs, aux débits très irréguliers. Le tableau suivant rassemble ces ruisseaux ainsi que leur bassin versant.

En cas de débordement, les écoulements

prendront ce tracé.

Ruisseau de Murianette

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Tableau 12 : torrent mineur traversant la commune d u Versoud

Nom du ruisseau Code

Surface du BV (km²)

Remarques

Ruisseau de la

Masse V01 0.46

Limite communale entre Domène et Le Versoud. Fossé à ciel ouvert sur toute la traversée de la zone urbaine (sauf arche pour le franchissement de la RD 523).

Ruisseau de l’Etape

V02 0.32

Des débordements possibles en amont de la RD 523, ainsi qu’à l’entrée du village, où il fait un coude à 90° Un rejet d’eaux usées a été repéré peu avant son débouché dans la chantourne.

Ruisseau de

Riveratte V03 0.48

Forme un coude à l’entrée du village. Des débordements peuvent se produire en ce point, en rive gauche, ainsi qu’à l’entonnement pour le DN 600 (permettant le passage sous la RD 523).

Ruisseau du Versoud

V05 3.45

Le plus gros ruisseau de la commune. De nombreux ouvrages sur son cours sont sous-dimensionnés (limitant pour Q10). L’ouvrage de franchissement de la RD 523 est un point haut. Les eaux débordantes peuvent alors suivre la route dans les deux directions ou emprunter la route longeant le ruisseau à l’aval. Présence d’un bassin de rétention / décantation (quartier des Deymes).

Ruisseau du Rivet

V07 0.36 Le ruisseau n’a pu être trouvé sur la traversée de la zone habitée.

Ruisseau du Pruney V08 0.58

Pénètre en zone habitée par un coude à 90° vers la droite. Ainsi, des débordements ont lieu au niveau du coude en rive gauche, s’écoulant vers le point bas (stockage au niveau du remblai de la RD 523). Après le coude, le torrent surplombe nettement les habitations en rive gauche (dont une école) Le ruisseau récupère les écoulements des tronçons V09 et V10. Des débordements peuvent apparaître à ce point. Le franchissement de la RD 523 est également sous dimensionné. Le ruisseau se termine dans un fossé drainant, qui constitue le point de naissance de la chantourne.

Outre ces torrents mineurs, des écoulements de pied de versant doivent être pris en compte sur la commune.

Le bassin versant de l’écoulement V04 est d’environ 23 ha. Il est repris par un réseau d’assainissement par un entonnement (DN600), où des débordements sont possibles. Ensuite le réseau pluvial rejoint le ruisseau de Riveratte (V03) en souterrain au niveau du franchissement de la RD 523.

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Les axes V09, V10 (le Ruty), V11 (la Carrelière) et V12 (la Lunette) ont un fonctionnement similaire entre eux. Les deux premiers rejoignent le ruisseau de Pruney et les deux autres convergent pour rejoindre le fossé longeant la RD 523. Des débordements sont possibles au niveau de chaque passage en souterrain ; les points sensibles sont notamment la Rue Lamartine, les lotissements en contrebas, le terrain de foot.

� Commune de Villard Bonnot

Une petite partie du sud de la commune est située dans le bassin versant de la chantourne. L’axe d’écoulement VB01 est ainsi récupéré par le réseau pluvial au niveau du quartier de Chantemerle. Ce réseau rejoint le point de départ de la chantourne, sur la commune du Versoud.

Synthèse

Le tableau suivant regroupe l’ensemble des écoulements recensés sur le bassin versant de la chantourne aval.

Tableau 13 : Synthèse pour la chantourne de Lancey à Gières

Code Nom Nature Surface BV (km²) Exutoire

M01 Ruisseau de Pisse Vieille

Torrent mineur 0.82 Chantourne

M02 / Axe

d'écoulement 0.04 M03

M03 Ruisseau de

l'Essarton Torrent mineur 0.38 Chantourne

M04 Ruisseau de Muriannette

Torrent mineur 2.05 Chantourne

M05 Ruisseau de

la Briot Axe

d'écoulement 0.08

M06 / Axe

d'écoulement 0.10

Chantourne via un réseau

d’assainissment

D01 Ruisseau de

Rivet Torrent mineur 0.79 Chantourne

D02 / Axe

d'écoulement 0.21 D01 via

assainissement

D03 / Axe

d'écoulement 0.09

D04 / Axe

d'écoulement 0.10

D05 / Axe

d'écoulement 0.12

Chantourne via un réseau

d'assainissement

D06 Ruisseau du Domeynon

Torrent majeur 46.8 Isère

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D07 / Axe

d'écoulement 0.22

Chantourne via assainissement

D08 / Axe

d'écoulement 0.14 D07

D09 / Axe

d'écoulement 0.19 Chantourne

V01 Ruisseau de

la Masse Torrent mineur 0.47 Chantourne

V02 Ruisseau de

l'Etape Torrent mineur 0.32 Chantourne

V03 Ruisseau de

Riveratte Torrent mineur 0.48 V05

V04 / Axe

d'écoulement 0.24 V03

V05 Ruisseau du

Versoud Torrent mineur 3.45 Chantourne

V06 Cote Belle Axe

d'écoulement 0.26 ?

V07 Ruisseau du

Rivet Torrent mineur 0.36 Chantourne

V08 Ruisseau de

Pruney Torrent mineur 0.58 Chantourne

V09 / Axe

d'écoulement 0.14 V08

V10 Le Ruty Axe

d'écoulement 0.13 V08

V11 La Carrelière Axe

d'écoulement 0.12 V12

V12 La Lunette Axe

d'écoulement 0.40 Chantourne

VB01 / Axe

d’écoulement 0.15

Chantourne via assainissement

4.2.3.2. Bassin versant de la chantourne de Tencin à Lancey

Les communes concernées sont : Villard Bonnot, Froges, Champ près Froges, La Pierre et Tencin.

Remarque : Le linéaire de la chantourne débute sur la commune de Tencin. Une autre chantourne existe en parallèle de la chantourne étudiée. Elle est située entre la voie ferrée et l’Isère. Elle n’est pas étudiée dans le cadre de cette étude. Ainsi, sur l’ensemble des torrents présents sur la commune de Tencin, seuls les ruisseaux de la Ferme de Garra (T01) et Ruissseau de la Tuilerie (T02) sont compris dans la zone d’étude. La cartographie présentée a néanmoins été réalisée de manière exhaustive.

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� Commune de Villard Bonnot

La commune de Villard Bonnot se situe au niveau de l’exutoire de trois des six torrents majeurs provenant du massif de Belledonne : Ruisseau de la Combe de Lancey, Ruisseau du Vorz et Ruisseau de Laval. Ils sont répartis sur toute la longueur de la commune.

Le ruisseau du Bois Rossin est un axe d’écoulement affluent du ruisseau de Vorz. Son lit est très mal identifié, notamment sur les 100 derniers mètres, où il a totalement disparu.

Entre ces trois torrents, des petits axes d’écoulement sont repris par les réseaux d’assaisissement de la commune, en général unitaires. Ces cours d’eau temporaires drainent des petits bassins versant sur les zones situées immédiatement en amont de la plaine. Sont concernés :

• Le Meary (VB03) : Débordement possibles au niveau de l’entonnement vers une conduite DN500 du réseau d’assainissement (unitaire).

• Le Dorgeval (VB06) : Débordements au niveau de l’entonnement dans le réseau pluvial, surtout en rive droite.

• La Pépinière (VB07) : ce cours d’eau semble avoir une capacité insuffisante. Des débordements sont assez fréquents au niveau ou juste en aval de la RD 290a et au niveau de l’entonnement dans le réseau pluvial.

� Commune de Froges

La commune de Froges est délimitée au nord et au sud par deux torrents majeurs : le ruisseau de Laval au sud et le ruisseau des Adrets au nord. Entre les deux, des petits bassins versant sont récoltés par des torrents mineurs ou des axes d’écoulement. Les deux premiers sont des axes d’écoulement mineurs. Les suivants sont plus importants (ils sont présentés et pris en compte dans le Plan de Prévention des Risques Naturels Prévisibles de Froges).

L’axe d’écoulement F01 délimite la zone qui sera récoltée par le ruisseau de Laval.

Le ruisseau de Mas (F02) longe l’usine ATOCHEM. Un bassin de rétention tamponnant une partie des eaux du réseau pluvial de la commune possède son exutoire dans le ruisseau de Mas, juste à l’aval de l’usine.

Le Ruisseau du Plan (F03) possède un petit bassin versant mais son débit peut être augmenté par les eaux du Ruisseau du Bocard lors d’un débordement. Son propre bassin versant comporte de nombreuses voiries. Le ruisseau est busé sous le rond point de la RD523 puis ressort à l’air libre à l’aval pour se jeter dans la chantourne.

Le Ruisseau du Bocard (F04) débouche dans la plaine sur un petit cône de déjection, presque entièrement déblayé par l’installation du poste électrique de RTE. Il est donc busé par une conduite sous dimensionnée pour passer l’installation. Il rejoint ensuite le réseau pluvial communal. Le réseau ressort à l’air libre à l’aval de la RD 523 et se jette dans la chantourne.

Le ruisseau de Recourbin (F05) est issu d’un bassin versant plus vaste que les précédents (70 ha). Il débouche dans le même ruisseau pluvial que le ruisseau du Bocard, non sans débordement le long de la RD 523. Un réaménagement complet de cours d’eau est envisagé par la commune, avec notamment une liaison directe du ruisseau avec la chantourne, de manière à délester le réseau pluvial déjà saturé et éviter les débordements actuels.

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Le ruisseau du Maquis (F06) est un cours d’eau temporaire. Il récupère les eaux du versant mais aussi des voiries et lotissements alentours. Il est collecté dans un DN 400 sous l’usine Pechiney. L’entonnement peut provoquer des débordements et une inondation de l’usine ainsi que du centre de secours. En outre, il peut recevoir des eaux parasites des deux ruisseaux à proximité : le Recourbin et le Merdaret.

Le ruisseau du Merdaret (F07) rejoint le torrent majeur des Adrets à l’entrée de la zone urbanisée. Les principaux points de débordement du ruisseau se situent en dehors de la plaine alluviale, au niveau des différents franchissements de la RD286.

� Commune de Champ près Froges

Outre le ruisseau des Adrets, torrent majeur qui fait la limite communale entre Froges et Champ près Froges, le ruissellement du versant est récolté par plusieurs axes d’écoulement.

Le ruisseau de Bruyant (CF05), à la limite communale entre Le Champ près Froges et la Pierre, est indépendant des réseaux d’assainissement et se jette directement dans la chantourne. Au niveau de la zone urbanisée, le ruisseau peut déborder au niveau du passage sous la RD523. La route n’est à cet endroit pas remblayée, les eaux vont donc s’écouler sur la route pour rejoindre une dépression située un peu en aval, en rive gauche.

Deux autres axes sont repris par des réseaux de drainage. Les Eymins (CF03) est alimenté par le ruissellement sur le replat des Eymins. Il débouche sur la « Ferme Poulet » dans un fossé bien dimensionné transitant dans le lotissement des Joncs. Ensuite, il passe en souterrain jusqu’à la traversée de la RD523. Des débordements ont déjà eu lieu à ce niveau, entrainant une inondation de la plaine en amont de la RD523.

L’axe d’écoulement nommé Champalud (CF04) est également repris par un fossé de drainage au niveau de la RD523. Il existe une dépression juste en amont de la route, dans laquelle se stocke les eaux débordées lors du franchissement de la départementale.

Enfin, un axe d’écoulement dispersé (noté CF02) peut être noté en dessous du replat du Châtelard. Les eaux passent le RD 250 et viennent s’accumuler en pied de versant (entre la RD250 et la RD523) sans exutoire défini.

D’un point de vue qualitatif, on note la présence d’un réseau unitaire qui longe la RD523 puis la limite communale avant de se jeter dans la chantourne.

� Commune de la Pierre

Trois cônes de déjection peuvent être remarqués sur la commune de La Pierre : ceux du ruisseau du Bruyant (présenté dans la commune de Champ près Froges), du Ruisseau de Château Vilain (appelé aussi Ruisseau de Nan) et du ruisseau de Hurtières (ou ruisseau de La Pierre). L’importance du cône du ruisseau de Hurtières témoigne d’une activité torrentielle passée plus intense qu’actuellement.

Le ruisseau de Hurtières (LP05) se jette dans la chantourne en parallèle, située à l’aval de la voie ferrée. Nous allons cependant le présenter. Il n’apporte donc pas ses eaux à la chantourne de Tencin à Lancey.

Ce ruisseau peut déborder au niveau du pont de la mairie, qui possède une capacité plus faible. Dans ce cas, un ruissellement sera observé en rive gauche et en rive droite jusqu’à la RD 523. Plusieurs habitations sont concernées. A l’aval de la voie ferrée, l’Association syndicale Drac/Isère/Romanche a réalisé un bassin de décantation pour faciliter l’entretien de la chantourne.

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Dans une moindre mesure, le ruisseau de Château (LP02) Vilain présente les mêmes caractéristiques que le précédent. Des débordements en pied de versant peuvent atteindre les habitations. Une zone de dépression est en effet visible entre ce ruisseau et l’axe d’écoulement LP01.

L’écoulement LP04 est parfois appelé ruisseau de « Préverger ». Il déborde fréquemment par obstruction des grilles d’entrée dans le réseau souterrain au niveau de la route d’accès au château. Ainsi les eaux empruntent la route et rejoignent le point bas correspondant au lotissement situé entre cette route et la RD523.

Un dernier axe d’écoulement a été identifié (LP03). Il rejoint un fossé de drainage à l’aval de la RD523.

� Commune de Tencin

Seule une partie de la commune est situé dans le bassin versant de la chantourne de Tencin à Lancey. Ne sont donc concernés que les ruisseaux de la Ferme de Garra et de la Tuilerie. Ceux possède un cours à ciel libre jusqu’à la confluence avec la chantourne.

Synthèse

Le tableau suivant regroupe l’ensemble des écoulements recensés sur le bassin versant de la chantourne amont.

Tableau 14 : Synthèse pour la chantourne de Tencin à Lancey

Code Nom Nature Surface BV Exutoire

VB02 Ruisseau de la Combe de

Lancey Torrent majeur 17.52 Isère

VB03 Le Meary Axe

d'écoulement 0.33

Chantourne via assainissement

VB04 Ruisseau du

Vorz Torrent majeur 32.5 Isère

VB05 Ruisseau de Bois Rossin

Axe d'écoulement

0.29 VB04

VB06 Le Dorgeval Axe

d'écoulement 0.24 VB04 via réseau

d'assainissement

VB07 La Pépinière Axe

d'écoulement 0.32

VB08 Ruisseau de

Laval Torrent majeur 32.26 Isère

F01 Axe

d'écoulement 0.09 VB08

F02 Le Mas Axe

d'écoulement 0.36

Chantourne via assainissement

F03 Ruisseau du

Plan Axe

d'écoulement 0.06

Chantourne via assainissement

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F04 Ruisseau du

Bocard Torrent mineur 0.52 F05

F05 Ruisseau de Recourbin

Torrent mineur 0.82 Chantourne via assainissement

F06 Ruisseau du

Maquis Axe

d'écoulement 0.31 Chantourne via assainissement

F07 Ruisseau du

Merdaret Torrent mineur 0.42 CF01

CF01 Ruisseau des

Adrets Torrent majeur 16.62 Isère

CF02 Ruisseau du

Châtelard Axe

d'écoulement 0.25 ?

CF03 Eymins Axe

d'écoulement 0.67 Chantourne

CF04 Champalud Axe

d'écoulement 0.13 Chantourne

CF05 Ruisseau de

Bruyant Torrent mineur ? Chantourne

LP01 Axe

d'écoulement 0.08 Chantourne

LP02 Ruisseau de

Château Vilain Torrent mineur 0.80 Chantourne

LP03 Axe

d'écoulement 0.21 Chantourne

LP04 Axe

d'écoulement 0.37 Chantourne

LP05 Ruisseau de

Hurtières Torrent mineur 3.21 Autre

chantourne

T01 Ruisseau de la Ferme de

Garra Torrent mineur 0.98 Chantourne

T02 Ruisseau de

la Tuilerie Torrent mineur 0.89 Chantourne

4.2.3.3. Description des torrents indépendants des chantournes

Remarque : cette partie ne décrit que les écoulements liquides et les problèmes de débordement déjà apparus.

� Ruisseau de Doménon

Ce torrent majeur possède un bassin versant d’une superficie de 45.5 km². Le haut du bassin versant est composé de hauts sommets du massif de la chaîne : la Croix de Belledonne, la Grande Lance de Belledonne et le Pic du grand Doménon. Il possède plusieurs tronçons artificialisés :

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• Un passage en souterrain au droit des papeteries de la Gorge jusque sous la Place Matussière et la Rue Charles de Gaulle.

• Ensuite, le torrent est chenalisé entre des digues de différentes natures jusqu’à sa confluence avec l’Isère.

Problèmes hydrauliques

Plusieurs ouvrages posent des problèmes de capacité. L’ouvrage au-dessus de la voie ferrée présente un entonnement, avec une capacité de 60 à 70 m3/s, tout comme le pont du prieuré, un peu à l’amont.

Lors de la crue de 2005, le ruisseau a débordé en deux points : en rive droite, juste à l’aval de la voie SNCF, inondant les lotissements des Vernes et de Pré Bouchet, et en rive gauche, au niveau du lotissement des Chenevières, suite à des ruptures de digue. La crue a amené une quantité très importante de matériaux qui se sont déposés en lit majeur, ensevelissant des voitures ou des parties d’habitation.

La crue de 2005 a été particulièrement désastreuse à cause des ruptures de digue qui a permis le dépôt de matériaux dans des lotissements relativement récents.

Photo 11 : Brèche dans la digue au niveau du lotissement des Chenevières (photo prise vers 8h du matin)

Photo 12 : Engravement et laisse de crue en rive droite

Source : Institut des Risques majeurs – Sebastien GOMINET - http://www.irma-grenoble.com/04risques_isere/00commune_evenements_fiche.php?id_evenements=2459

Depuis cette crue, une plage de dépôts d’une capacité de 5000 m3 a été construite juste en amont de la zone urbaine (cf. partie 4.4. sur le transport solide)

� Ruisseau de la Combe de Lancey

Il draine un bassin versant de 16.5 km², de moyenne à haute montagne, correspondant à une vallée allongée et relativement étroite. Il prend sa source au lac de la Grande Sitre, tandis que son principal affluent en rive gauche (le ruisseau du Mercier) provient du lac de Crozet.

A l’entrée dans Lancey le ruisseau est busé pour passer sous les papeteries puis sous la Place de Pologne. Il réapparait à l’aval de la RD 523, avec un lit perché sur son cône de déjection, dont les berges ont été renforcées. Le torrent passe ensuite sous la voie ferrée puis au dessus de la chantourne, puis reprend son cours dans les alluvions avant de déboucher dans l’Isère.

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Problèmes hydrauliques

• En amont immédiat et au niveau de l’usine actuelle des papeteries de Lancey, la section du cours d’eau est diminuée par rapport à la section amont. Ainsi des débordements sont à craindre au niveau des installations industrielles et de la RD 165 (qui sépare l’ancien site et le nouveau site des papeteries).

• Au niveau de la Place de Pologne et de la traversée de la RD 523 un peu en aval, le pont possède une capacité très faible (de l’ordre du débit quinquennal). De plus, le lit à l’aval est perché ; ainsi lorsque des débordements ont lieu à ce niveau, l’eau ne peut regagner le lit du torrent. Elle s’écoule en rive droite jusqu’à la chantourne. En rive gauche elle emprunte les rues jusqu’à aller se bloquer dans une copropriété, située dans l’axe d’une voirie et cernée de murs à l’amont de la voie ferrée ou elle s’écoule le long du torrent pour rejoindre la chantourne en en empruntant le passage routier sous la voie ferrée.

• Un rejet d’eaux usées semble possible dans le torrent entre la RD 523 et la voie ferrée.

Photo 13 : Carrefour de la RD 165 et de la RD523 lors de la crue d’août 2005 inondations en provenance de l’entrée du tunnel sous les papeteries

Source : Institut des Risques majeurs – Sebastien GOMINET http://www.irma-

grenoble.com/04risques_isere/00commune_evenements_fiche.php?id_evenements=2467

� Torrent de Vorz

Ce torrent possède un bassin versant de 32.5 km². Il prend sa source à 2100 m dans le cirque glaciaire de Boulon. Le cours du torrent a été aménagé juste en amont de son cône de déjection. Une plage de dépôt d’un volume utile de 10000 m3 barre le lit à la cote 260 m.

Entre cet ouvrage et le pont de RD 523, le lit est creusé sur le cône de déjection avec des berges boisées pouvant fournir des matériaux propices à la formation d’embâcles sur les ouvrages de franchissement : pont des Bergers et pont de la RD 523.

Entre le RD 523 et la voie ferrée, le lit perché est endigué. Quelques points faibles sont constatés sur les digues.

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Problèmes hydrauliques

• La capacité du lit entre la RD 290 et la RD 523 est inférieure à la crue centennale. En cas de débordement en rive droite, l’eau ne pourrait revenir dans le torrent : elle s’échapperait vers les zones urbanisées puis descendrait vers la chantourne en envahissant les zones construites centrées sur le point bas topographique où se situe le busage de Dorgeval.

• L’ouvrage sous la RD 523 est également sous dimensionné. Les eaux seront piégés en rive droite et en rive gauche par les cuvettes en amont de la chantourne, puis évacuées progressivement par cette dernière. Les volumes en jeu sont considérables. En rive droite la majorité des zones concernées sont urbanisées ou à urbaniser.

• Des problèmes de rejets d’eaux usées sont à signaler au niveau de la RD 523.

� Ruisseau de Laval

Ce ruisseau représente la limite communale nord de Villard Bonnot. Il prend sa source dans les éboulis de la Pointe du Sciallet, à 2312 m d’altitude.

En arrivant sur la commune de Villard Bonnot, le cours d’eau est en partie busé dans la traversée des papeteries Lystil et présente de fortes variations de sections.

Problèmes hydrauliques

• Des risques d’embâcles sont à anticiper au niveau des papeteries. De plus, la capacité du lit ne permet pas le passage de la crue centennale.

• Le pont sous la RD 523 présente une capacité inférieure à la crue décennale. Les débordements s’échappent alors en zone urbanisée, de manière plus importante en rive droite qu’en rive gauche (sur la commune de Froges, lieu-dit Brignoud).

• A la traversée d’Elf Atochem, le torrent majoritairement perché, possède des rives plus basses qu’en amont de l’usine. Il est traversé par deux passerelles qui ont déjà causé par le passé l’inondation d’une partie des installations de l’usine pétrochimiques suite à un embâcle.

� Ruisseau des Adrets

Ce torrent fait la limite communale Nord avec la commune du Champ près Froges. Il prend sa source à la cime de la Jasse (2478 m) dans un haut bassin constitué de rochers nus, de lande et d’éboulis. Il draine ensuite un bassin à vocation rurale, mais où se trouve également implantée la station de Prapoutel et le village des Adrets et ses nombreux hameaux dispersés.

A l’entrée du torrent sur la zone urbanisée de la commune de Forges, il reçoit en rive gauche les eaux du Merdaret. Il est ensuite couvert sur une cinquante de mètre au niveau de la traversée de la RD 523. Il se trouve chenalisé et enjambé par plusieurs ouvrages aux gabarits variés.

L’ensemble de son bassin versant représente une superficie de 16.6 km² (incluant le ruisseau du Merdaret).

Problèmes hydrauliques

• Le chenal au-delà de la RD 523 n’offre pas une capacité suffisante pour une crue centennale, du fait de la présence de ponts (passerelle Raffin et pont de la Rue d’Alsace) et d’un endiguement insuffisant.

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• En amont de la voie SNCF, la rive droite est plus basse que la rive gauche.

• Le pont de la RD523 possède une capacité très proche de la crue centennale. Cependant, une sédimentation de 0.5 m à ce niveau réduirait d’un tiers sa capacité.

• Comme pour les autres torrents, en cas de débordement, des axes d’écoulements secondaires se constitueraient le long des voiries avec diffusion vers les propriétés riveraines. Les eaux seraient ensuite évacuées vers les chantournes.

� Torrent du Merdaret (Tencin)

Ce torrent possède un bassin versant d’environ 35 km², de forme très élargie sur les hauteurs. Le haut du bassin versant est découpé par la Roche Noire (qui surplombe la station de ski des Sept Laux) le grand Rocher et la Crête Luisard.

Problèmes hydrauliques

• Suite à la crue torrentielle du 2 Juillet 1987, un barrage à rétention de matériaux avec une plage de dépôts a été réalisé à l’amont du Château de Monteynard. Une réfection des digues a été mise en place à l’aval du barrage dans la traversée de Tencin et à l’aval de la RN 523 pratiquement jusqu’à la voie ferrée. La plage de dépôts est curée tous les 2 à 3 ans.

• Le pont de la RD 523 possède une capacité insuffisante pour laisser transiter la crue centennale, d’autant plus en cas d’engravement du lit.

• A l’aval de la voie ferrée, le risque de rupture de digues est relativement important. En effet, les digues ont été rehaussées en déposant sur les berges les matériaux caillouteux pris dans le lit qui a été curé. Les matériaux n’ont pas été compactés. Les terrains concernés sont agricoles, avec un habitat diffus.

• Enfin, le pont de la voie communale, au niveau de l’ancienne scierie du Pont Rouge, possède également une capacité faible, de l’ordre de la crue décennale. En ce point, les enjeux restent faibles.

4.2.4. Conclusions Le fonctionnement global de la zone est le suivant :

• Les torrents majeurs sont indépendants du système des chantournes et se jettent directement dans l’Isère. Ils présentent tous des sections hydrauliques inégales, avec des zones de débordement prévisibles pour des crues de l’ordre du décennal.

• Les chantournes sont le point de rejet pour l’ensemble des autres écoulements de la zone. Les torrents mineurs se jettent dans la chantourne après un parcours souvent couvert lors de la traversée des zones urbanisées. Les axes de ruissellement sont repris par l’assainissement de la commune pour rejoindre la chantourne.

• Comme indiqué précédemment, une grosse partie du système d’assainissement des communes a pour exutoire la chantourne ; il en est de même que le réseau soit séparatif pluvial ou unitaire. Des problèmes de qualité des eaux sont apparus. La chantourne de Tencin à Lancey est plus

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sensible à ce phénomène du fait d’apport d’eau fraiche des torrents plus faible et de la forte occupation des berges.

Cette partie a permis de constater que certains problèmes sont récurrents d’un ruisseau à l’autre et d’une commune à l’autre. Les plus importants sont les suivants :

• De nombreuses installations industrielles anciennes sont présentes sur les torrents majeurs, en amont de la zone urbanisée. A cet endroit, le torrent est en général couvert. Lors de fortes crues, les ouvrages peuvent se révéler insuffisants.

• Les torrents majeurs sont confrontés à des problèmes d’engravement du lit, ce qui diminue leur capacité et augmente la fréquence de débordement. Ce point sera développé dans la partie transport solide (cf. paragraphe 4.4)

• A l’aval de la RD 523, les torrents sont dans la plupart des cas en lit perché, limité par des digues de protection. Dans le cas où ces torrents débordent, l’eau ne peut revenir et s’écoule par les voiries des communes, pour être finalement récupérée par la chantourne qui constitue le point bas du système global. De plus, dans certains cas, les digues présentent des points de faiblesse. Ce fonctionnement est valable autant pour les torrents mineurs que pour les torrents majeurs.

• Les torrents mineurs ont souvent été très contraints par l’urbanisation de la plaine. Ils ont ainsi des parcours présentant une très mauvaise hydraulicité (coude à angle droit, lit perché avec habitations en contrebas, entonnement nombreux).

• Les torrents mineurs et les axes d’écoulement présentent de manière récurrente des points de débordement au niveau des entonnements pour la reprise dans le réseau d’assainissement. Ainsi, la RD 523 est la plupart du temps un point de débordement. Selon le remblaiement de la route à l’endroit du débordement, l’eau va soit être stockée en amont de la route, inondant les terrains alentours, soit s’écouler par-dessus la route et rejoindre des points bas plus en aval.

• Généralement, le débouché des torrents ou des fossés dans la chantourne se fait par un ouvrage hydraulique réduit. Ceci facilité le stockage en amont dans des zones tampons naturelles et permet ainsi de diminuer et d’étaler les apports vers la chantourne. A l’heure actuelle, ces zones tampons ont tendance à diminuer, du fait de la pression de l’urbanisation. Ceci risque donc à terme de poser des problèmes au niveau du milieu récepteur.

• De nombreux riverains ont signalé le problème récent de pénurie d’eau sur la chantourne amont. Ce manque d’eau a engendré une disparition de la faune et une dégradation de la qualité, due essentiellement aux rejets d’eaux usées, qui constitue maintenant la majorité des eaux rejetées par temps sec. Cette observation sera développée dans la partie concernant l’hydrogéologie (cf. partie 4.5)

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4.3. ANALYSE DES DEBITS

4.3.1. Généralités sur l’évolution du débit en fonction de la surface. Les paramètres essentiels qui influent sur le débit de crue de fréquence donnée pour un bassin versant sont :

• La surface

• La pluviométrie

• La nature géologique du bassin versant

Dans une région restreinte, où on peut supposer que « géologie » et surtout « pluviométrie » varient peu, il est possible d’étudier l’évolution du débit de crue de fréquence F en fonction de la surface du bassin versant. La quasi-totalité des études montrent qu’en première approximation, le débit QF de fréquence F varie comme une fonction puissance de la surface : QF = a.Sb

Le terme b est inférieur à 1, ce qui traduit l’amortissement du débit de pointe de crue en fonction de la surface du bassin. Le coefficient « a » est lui une variable régionale intégrant essentiellement « pluviométrie » et « géologie ».

4.3.2. Application de la méthode sur la zone de projet Dans le contexte de la Vallée du Grésivaudan, il est possible de supposer la pluviométrie similaire, pour une altitude équivalente. En ce qui concerne la géologie, il faut séparer les deux grandes formations : le massif cristallophyllien de Belledonne et les formations jurassiques.

Ainsi, une étude sur l’évolution du débit en foncti on de la surface du bassin versant peut être menée, à condition de séparer :

• Les torrents majeurs, issus du massif de Belledonne

• Les torrents mineurs, issus des contreforts jurassi ques.

En ce qui concerne l’étude des réseaux d’assainissement, peu de données sont disponibles. Nous allons donc proposer une méthode classique de détermination des débits de pointe en milieu urbain, à savoir la méthode rationnelle .

4.3.2.1. Les torrents majeurs

Le tableau suivant rassemble les données disponibles sur ces torrents. Ces données sont issues d’analyse hydrologiques et non de mesures.

Remarque : ce tableau ne prend pas en compte les incertitudes sur les calculs de débit réalisés. Ils regroupent uniquement les valeurs annoncés dans les différentes études qui ont été répertoriées.

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Tableau 15 : Données hydrologiques des torrents maj eurs

Nom du torrent Code

Superficie du bassin

versant (km²)

Q10 min (m3/s)

Q10 max (m3/s)

Q100 min (m3/s)

Q100 max (m3/s)

Adrets CF01 16.6 5 14 21 35

Combe de Lancey VB02

17.5 5 15 22 35

Laval VB08 32.3 8 23 35 55

Vorz VB04 32.5 8 25 35 55

Merdaret T03 35 9 25 38 58

Domenon D06 45.6 10 30 45 108

Le graphique présentant les débits en fonction de la superficie du bassin versant est présenté ci-dessous :

Pour les torrents provenants du massif de Belledonne

0

10

20

30

40

50

60

70

80

0 10 20 30 40 50

Superficie du bassin versant (km²)

Déb

it (m

3/s)

Q10 minQ10 maxQ100 minQ100 maxPuissance (Q100 min)

Figure 6 : Courbe de tendance de différents débits en fonction de la surface du bassin versant – torrents majeurs

Les coefficients de corrélation des courbes de tendance sont très proches de 1. On obtient les équations suivantes :

Q10 min = 0.58.S0.75

Q10 max = 1.74.S0.74

Q100 min = 2.43.S0.77

Q100 max = 4.81.S0.70

Ces équations peuvent donc être utilisées en première approximation.

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4.3.2.2. Les torrents mineurs et axes d’écoulement

De la même façon que pour les torrents majeurs, l’ensemble des données récoltées (issues d’analyse hydrologique seule) en ce qui concerne les débits des torrents mineurs peut être rassemblés sur un graphique :

Pour les torrents provenant des formations jurassiques

0

2

4

6

8

10

12

0 1 2 3 4

Superficie du bassin versant (km²)

Déb

it (m

3/s)

Q10 minQ10 maxQ100 minQ100 maxPuissance (Q100 max)

Figure 7 : Courbe de tendance de différents débits en fonction de la surface du bassin versant – torrents mineurs

Comme pour les torrents majeurs, ces intervalles ne prennent pas en compte les intervalles de confiance des débits estimés dans les études analysées.

Les coefficients de corrélation des courbes de tendance sont corrects mais présentent une plus grande dispersion. Par cette méthode, on peut donc obtenir les relations suivantes :

Q10 min = 0.82.S0.44

Q10 max = 1.88.S0.64

Q100 min = 3.44.S0.42

Q100 max = 5.47.S0.48

Cette méthode permet donc d’obtenir un intervalle satisfaisant pour le calcul des débits décennaux et centennaux en fonction de la surface du bassin versant sur l’ensemble de la zone d’étude. Elle peut être utilisée en première approximation.

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4.3.2.3. Les écoulements urbains

Ces écoulements ne peuvent pas être comparés aux torrents décrits ci-dessus. En effet, les bassins d’apport sont de petite taille et en grande majorité imperméabilisés.

On va donc utiliser une méthode de calcul générale, à savoir la méthode rationnelle. Celle-ci s’écrit :

6,3).,(.

)(AtcTIC

TQ =

avec : Q(T) = débit de pointe pour la période de retour T (m3/s) C = coefficient de ruissellement

I(T,tc) = intensité de la pluie de projet pour la période de retour T et une durée de l’épisode pluvieux égal à tc (mm/h)

A = superficie du bassin versant (km2)

L’intensité de la pluie de projet est déterminée par la loi de Montana :

I(T,tc) = a(T) tc-b(T)

avec : I(T,tc) = intensité de la pluie (mm/h)

a(T) et b(T) = coefficients de Montana pour la période de retour T

tc = temps de concentration du bassin versant étudié (h)

Depuis 2003, l’ouvrage « La Ville et son Assainissement : Principes, Méthodes et outils pour une meilleure intégration dans le cycle de l’Eau » édité par le CERTU recommande l'utilisation de principes nouveaux dans la conception de l'assainissement, principes qui sont en rupture avec ceux présentés dans l'Instruction de1977.

En ce qui concerne la pluviométrie, l’Instruction Technique de 1977 découpait la France métropolitaine en 3 régions homogènes. Des coefficients de Montana pouvaient être appliqués directement aux zones de la région considérée. Dans l’ouvrage de 2003, « le découpage en trois zones de la France Métropolitaine qui était utilisé dans l’Instruction Technique de 1977 n’est pas repris dans cet ouvrage ». Ainsi, pour calculer les coefficients de Montana pour différents pas de temps, « il conviendra d’utiliser les données des stations météorologiques locales ». C’est pour cette raison que nous allons utiliser les résultats de la thèse soutenue par Anne Kieffer-Weisse.

Nous avons donc calculé les coefficients de Montana à partir des hauteurs statistiques calculées sur la station de Saint Martin d’Hères pour des pluies de 1 à 6 heures et pour des pluies de 1 à 12 heures.

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Tableau 16 : Coefficients de Montana pour la statio n de Saint Martin d’Hères

Pluies de 1h à 6h Pluies de 1h à 12h

a (mm/h) b a (mm/h) b

10 ans 23.29 0.696 23.04 0.679

100 ans 33.41 0.705 33.01 0.686

Pour la pluie centennale, les résultats de la thèse d’Anne Kieffer Weisse peuvent également être ajustés afin d’obtenir des coefficients de Montana. Les résultats sont les suivants :

Pluies de 1h à 6h Pluies de 1h à 12h

a (mm/h) b a (mm/h) b

36.02 0.693 35.83 0.683

Tableau 16 : Coefficients de Montana centennaux aju stés sur les résultats de la thèse d’Anne Kieffer Weisse

Le paramètre b, facteur régional et sans unité est relativement similaire dans les différents calculs, ce qui est tout à fait cohérent.

Au vu de la taille des bassins versants considérés, on prendra plutôt les coefficients de Montana calculés à partir des pluies de 1h à 6h .

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4.4. ETAT DES LIEUX SUR LE TRANSPORT SOLIDE

4.4.1. Généralités

Le transport solide est bien souvent un élément prépondérant dans l’étude des phénomènes hydrauliques des cours d’eau de montagne. En effet, la présence des matériaux peut aggraver l’aléa occasionné par les crues de deux manières :

• Augmentation de la ligne d’eau due à un transport de matériaux dans le lit,

• Augmentation du risque d’embâcles au niveau des ouvrages.

La principale source de transport solide dans un torrent de montagne est le charriage de matériaux. La morphologie des torrents descendant du massif de Belledonne est liée à ce phénomène. En effet, un torrent de montagne est en général structuré en 3 parties, plus ou moins conséquentes :

• La partie amont est appelée bassin de réception . Elle est généralement à forte pente et possède un double rôle : concentrer les eaux, et constituer une zone d’apport en matériaux solides. Cet apport dépend donc de la nature des sols, de la couverture végétale, de la présence de falaises ou d’éboulis…

• La partie centrale du bassin versant correspond au chenal d’écoulement . Le bassin versant est en général plus étranglé. Le torrent a déjà récupéré la majorité du bassin versant et se trouve souvent encaissé, avec une forte pente. Les matériaux sont donc charriés.

• La partie aval du bassin versant est le cône de déjection . Il constitue l’exutoire du torrent dans la vallée principale. La pente diminue de manière significative, ayant pour conséquence le dépôt des matériaux transportés. Ainsi, les terrains sont en général surélevés par le dépôt successif depuis des milliers d’années. Néanmoins, lors d’une crue importante, le cône de déjection est une zone présentant un aléa important. En effet, une crue peut amener un volume très important de matériau solide qui se dépose n’importe où sur le cône. De plus, le cours d’eau peut tout à fait changer de lit entre le début et la fin de la crue.

Dans le cas du massif de Belledonne, le bassin de réception est boisé, ce qui limite l’érosion générale et donc l’apport de matériau solide. Néanmoins, des glissements de terrain ça et là permettent l’arrivée de matériaux dans les torrents. A l’inverse, des zones naturelles de dépôt sont remarqué le long des torrents. Dans leur partie aval, les chenaux d’écoulement ont été souvent aménagés, les torrents ont même été enterrés au passage de plusieurs industries (papeteries notamment) et les cônes de déjection sont en partie aménagés avec un torrent chenalisé. Des plages de dépôt ont été créées sur certains torrents.

Le transport solide théorique peut être quantifié par des calculs empiriques : Loi de Lefort, relation de Peter Meyer. Ces relations permettent une connaissance approchée des débits de mise en mouvement des particules et de la capacité maximale du cours d’eau de transport par charriage. Il est important de rappeler que les résultats obtenus donnent un ordre de grandeur de valeurs théoriques .

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4.4.2. Caractéristiques de la zone d’étude

Le contexte géologique décrit plus haut a une influence sur la formation du transport solide sur les torrents du massif de Belledonne et des formations jurassiques.

• Des glissements de terrain d’une grande ampleur sont possible dans les moraines qui tapissent les versants jusqu’à 1200 m d’altitude.

• Des glissements de terrain plus modestes peuvent affecter les moraines et l’altération des formations de jurassique moyen et inférieur. Les gorges empruntées par les torrents sont des sites très favorables à l’apparition de ces phénomènes.

• Des glissements se produisent dans les formations liasiques des gorges des différents cours d’eau. Ces phénomènes sont susceptibles de provoquer ou de favoriser des embâcles dans ces gorges.

• Les placages morainiques ainsi que les nombreux matériaux présents sur les cônes de déjection des cours d’eau, de leurs affluents ou des couloirs d’avalanches constituent une source d’apport importante en matériaux solides pour les cours d’eau étudiés.

• La tectonique et la lithologie ont permis l’apparition d’une morphologie particulière. On observe d’Ouest en Est la succession :

- D’un versant à pente soutenue (versant ouest des collines jurassiques)

- D’une zone à pente plus douce (la dépression aalénienne)

- D’un massif escarpé (Belledonne stricto sensu) marqué localement par une dépression sud-ouest nord-est abritant de nombreux lacs.

Les glissements de terrain sont une source de matériaux transportables par les torrents en crue. Cependant, la configuration en trois parties (le massif de Belledonne, la dépression aalénienne et les collines jurassiques) peut laisser penser au fonctionnement global suivant en ce qui concerne le transport solide :

1. Des matériaux sont érodés sur les versants du massif de Belledonne par des torrents aux pentes escarpées.

2. Ces torrents débouchent dans la dépression aalénienne où les pentes sont plus douces. Les matériaux peuvent alors se déposer et le transport solide dans le cours d’eau est relativement faible.

3. En passant à travers les collines jurassiques, le cours d’eau peut de nouveau se charger en matériaux facilement transportables. Ces matériaux peuvent alors se déposer sur le cône de déjection du torrent, au niveau de la zone urbanisée.

Ainsi la majorité du transport solide arrivant sur le cône de déjection provient des premières collines jurassiques et non des versants du massif de Belledonne au sens strict. Ceci est d’autant plus vrai que seuls 6 de ces torrents puisent leurs sources dans le massif cristallophyllien, à savoir :

• Le ruisseau de Domeynon

• Le Ruisseau de la Combe de Lancey

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• Le Ruisseau de Vorz

• Le Ruisseau de Laval

• Le Ruisseau des Adrets

• Le Ruisseau du Merdaret

4.4.3. Données disponibles

4.4.3.1. Etudes antérieures

Plusieurs des études antérieures récupérées auprès des différents organismes traitent de la question du transport solide. Il s’agit d’études sur certains des bassins versants du secteur :

• Torrent du Versoud – Etude hydraulique – Geoplus – Mars 2004

• Etude d’aléa du ruisseau de l’Essarton – Cedrat Développement – Juillet 2002

• Etude hydraulique du bassin versant de la Muriannette – Cedrat Développement – Septembre 2001

• Etude d’un schéma de réhabilitation et de sécurisation des torrents de Belledonne suite aux crues des 22 et 23 août 2005 – Torrent de Lava, Vorz, Combe de Lancey, Domeynon – Alp’Géorisques – Février 2007

Enfin, nous avons également pris connaissance d’une thèse intitulée :

Elaboration d’une méthode de prédiction du volume m aximal d’une lave torrentielle – Géomorphologie torrentielle, topogra phie de terrain et stéréophotogrammétrie sur photographies aériennes d ’archives – Stéphane Veyrat-Charvillon – Thèse soutenue le 9 Décembre 2005. Cette étude est décryptée dans une autre partie (cf. 4.4.4.)

Il convient de préciser que la quantification d’un débit solide et des volumes mis en jeu est souvent difficile. En effet, de nombreux paramètres entrent en jeu : débit liquide, pente, granulométrie, présence (ou non) de zones actives d’apport en matériaux etc.

Voici les conclusions de ces différents rapports.

Ruisseau de l’Essarton :

Ce ruisseau possède une forte capacité de charriage mais un apport limité. Dans sa partie amont, le fond du lit mineur est constitué de calcaires marneux, formant une roche dure. Il ne fournit donc pas de matériau. Les berges sont constituées de dépôts morainiques plus facilement mobilisables, mais elles sont bien boisées et donc plus stables. La zone de transition entre la roche dure et les moraines constitue un plan de glissement privilégié et des glissements de berge peuvent se produire. Ils sont la source principale du transport solide de ce cours d’eau.

Un peu en aval, le ruisseau est busé à trois reprises. Ces passages limitent donc le transport des matériaux les plus grossiers qui sont stockés en amont. Ainsi le pied de versant est protégé d’une arrivée massive de matériau.

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Entre la RD 291 et le pied de versant, des glissements de berge peuvent également avoir lieu. C’est la principale source de matériau pouvant venir sur le cône de déjection et le volume mobilisable est estimé à 100 m3.

Ruisseau de la Murianette :

Comme pour le ruisseau de l’Essarton, l’ensemble de la zone de réception est boisé et les seules possibilités d’apport sont les glissements de terrain en pied de ravine. Le fond des ravines est en général directement sur le socle calcaire. De plus, des phénomènes de lave torrentielle sont possibles dans la partie amont du bassin étant donné la forte pente observée. En effet, au-delà d’une pente de 40 %, la part des matériaux dans le torrent devient majoritaire par rapport au débit liquide.

Le chenal d’écoulement du torrent de Murianette débute à l’altitude 500 m et se termine à la plage de dépôt mis en place par RTM. La plus grande partie du chenal (entre la CD 291 et le cône de déjection) est situé dans des gorges encaissées.

Au niveau du cône de déjection, de nombreux ouvrages sont traversés, le risque d’engravement est donc fort.

La plage de dépôt RTM se situe en amont immédiat du cône de déjection. Sa capacité est d’environ 60 m3 et joue un rôle important lors de petites crues (elle peut se remplir presque entièrement après un gros orage). Elle est curée environ une fois par an.

Il existe également un piège à matériaux en aval du village, avant le rejet dans la chantourne.

Un bilan des capacités de charriage des différents tronçons peut être dressé, en fonction de plusieurs types d’évènements :

Volume annuel

moyen Volume pour une crue

décennale Volume pour une crue centennale

Bassin de réception Environ 1000 m3 Environ 3000 m3 Environ 10000 m3

Chenal d’écoulement 250 à 500 m3 400 à 800 m3 1500 à 2500 m3

Cône de déjection 75 à 150 m3 100 à 200 m3 300 à 600 m3

Tableau 17 : Capacité théorique de transport en m 3

Remarques : il s’agit d’ordres de grandeur de capacité théoriques de tran sport

1. Sur le bassin de réception , le volume indiqué ici correspond à la capacité de charriage du torrent. Mais la disponibilité des matériaux n’est pas avérée. Elle ne peut que résulter de la concomitance d’une crue et d’un phénomène de glissement de terrain de grande ampleur.

2. Le chenal d’écoulement : ce volume représente également la capacité de transport du torrent à cet endroit. Ainsi, il apparait que le chenal d’écoulement peut jouer un rôle limitant au regard du transport solide. Les matériaux déplacés mais qui ne peuvent être transportés dans le chenal se déposent à l’entrée. Pour une crue centennale, une valeur médiane de 2000 m3 peut être prise en compte comme capacité de charriage jusqu’au cône de déjection.

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3. Cône de déjection : le volume calculé correspond à la capacité de charriage du torrent au niveau du dernier tronçon où l’on peut visualiser un lit « naturel ». De plus, cette portion est moins pentue. Ainsi, la différence de capacité de charriage entre le chenal d’écoulement et le cône de déjection se dépose à l’entrée de celui-ci. Au niveau de la partie urbanisé, on retiendra les ordres de grandeurs suivants pour la capacité de transport :

On peut synthétiser les résultats par les points suivants :

Tableau 18 : Capacité de charriage

La plage de dépôt installée par RTM juste en amont du cône de déjection possède une capacité d’environ 60 m3. Elle se révèle insuffisante pour un évènement décennal. Pour une crue centennale, il resterait un surplus d’environ 1500 m3 à stocker à l’entrée du cône. Cela conduirait au comblement pratiquement complet du torrent après la plage de dépôt. Pour les petites crues, la plage de dépôt joue un rôle positif en limitant le charriage. Enfin, elle permet de piéger les flottants et de limiter ainsi les risques de création d’embâcles à l’aval.

Torrent du Versoud

L’historique des crues sur le torrent du Versoud ne montre pas d’exemple de dégâts occasionnés par du transport solide. Toutefois, des calculs ont été menés pour avoir une connaissance théorique sur le débit de début d’entrainement et la capacité maximale de transport solide du torrent.

Le bassin de réception possède des pentes fortes (minimum 8.5 %), le transport solide est donc potentiellement très important.

La présence d’un seuil un peu en amont des premières maisons crée une rupture de pente (8.5 à 2.9 %). Le dépôt pourrait donc se faire à cet endroit.

D’après les calculs, en crue centennale, 2000 m3 sont susceptibles d’être déposés en amont du seuil. Cela correspond à la différence entre la capacité de transport en amont (2500 m3) et la capacité en aval (500 m3) Ce dépôt entrainerait un comblement total du lit du torrent. Plus à l’aval, le torrent possède une pente plus forte et le dépôt est relativement faible.

Une plage de dépôt a été réalisée dans les années 60 par les services RTM, de manière à éviter l’engravement de la chantourne, exutoire du torrent du Versoud. Cette plage de dépôt peut également servir de bassin de rétention.

Le volume disponible est d’environ 1300 m3. Le débit de fuite avant déversement est de 2.8 m3/s. Au niveau transport solide, la plage de dépôt a donc une capacité suffisante pour le volume charrié par le torrent sur la zone urbanisée. Du poitn de vue écrêtement, les débits inférieurs à la période de retour quinquennal ne seront

Capacité de charriage

Annuel Crue décennale Crue centennale

Volume charrié 110 m3 150 m3 500 m3

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quasiment pas influencés (débit de fuite supérieure au débit d’entrée). Le bassin possède un rôle d’écrêtement pour les crues de période de retour entre 5 et 10 ans. Pour les crues supérieures, le bassin devient transparent. La période de retour exacte de déversement de la plage dépend également de la quantité de matériau déposé au fond.

4.4.3.2. Données sur la crue d’août 2005

L’étude d’Alp’Géorisques permet de faire un point précis du fonctionnement de la crue du mois d’août 2005 sur 4 des principaux torrents de la zone d’étude : Vorz, Laval, La Combe de Lancey et Domeynon. Ainsi des données ont pu être récoltées en ce qui concerne le transport solide lors de cet évènement.

De manière générale, le transport solide a consisté principalement en une érosion latérale des berges sur de très nombreux secteurs. L’enfoncement du lit est difficile à quantifier mais semble néanmoins être resté faible.

Torrent de Laval

Deux sites principaux de dépôts ont été notés lors de la crue de 2005. Environ 1200 m3 se seraient déposés bien en amont de notre zone d’étude (replat « des îles ») et environ 100 m3 à l’exutoire du torrent dans l’Isère.

Ainsi environ 1300 m3 de matériaux auraient été transportés lors de la crue.

Torrent de Vorz

Ce torrent a subi un très fort transport solide lors de la crue de 2005.

• Environ 14000 m3 ont été déblayés à Villard Bonnot : 10000 m3 dans la plage de dépôt à la sortie des gorges et 4000 m3 dans le bassin de décantation à l’aval du bourg.

• En amont de la zone d’étude, plus de 13500 m3 supplémentaires se sont déposés.

Au total, la crue de 2005 a transporté plus de 27500 m3 de matériaux sur l’ensemble du linéaire du torrent de Vorz.

Torrent de la Combe de Lancey

Une étude SOGREAH estime à 20000 m3 la quantité de matériaux charriés lors de cette crue, répartie de la manière suivante :

• 18000 m3 sur le site des papeteries

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• 1000 m3 dans la partie aval du lit

• 1000 m3 sur divers autres sites

De plus, un certains nombre de dépôts en amont de la commune de Villard Bonnot n’ont pas été curés. Le volume supplémentaire est estimé à 3500 m3.

Au total, la crue de 2005 a transporté plus de 23500 m3 de matériaux sur l’ensemble du linéaire du torrent de la Combe de Lancey.

Torrent du Doménon

Au niveau du Domène, environ 3000 m3 de matériaux se sont déposés à la confluence du torrent avec l’Isère. Sur la partie amont du torrent, de nombreuses zones de dépôts ont été relevés, cumulant un volume de matériaux charriés de plus de 16000 m3.

Au total, la crue de 2005 a transporté plus de 19000 m3 de matériaux sur l’ensemble du linéaire du torrent du Doménon.

4.4.4. Etude de la thèse de Stéphane Veyrat-Charvillon

Cette thèse a pour objectif de déterminer les indices utilisables dans l’élaboration d’une méthode de prédiction du volume d’une lave torrentielle. Elle se base pour ceci sur l’étude d’un bassin versant (zone test) et l’applique ensuite à deux autres bassins versants du même style.

4.4.4.1. Les concepts du fonctionnement torrentiel

Il faut en premier lieu comprendre le fonctionnement des systèmes torrentiels, et pour cela comprendre les mécanismes de dépôt et de reprise des sédiments. Le graphique suivant présente un schéma conceptuel qui met l’accent sur les mécanismes de stabilité et d’instabilité des bassins versants. Ainsi, trois facteurs principaux déterminent la déclenchement du transport solide :

• Des paramètres physiques du bassin versant

• Des variables sédimentaires

• Des facteurs hydrométéorologiques

La description détaillée de chacun de ces éléments permet de comprendre pourquoi la recharge sédimentaire est l’élément-clé du fonctionnement torrentiel.

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Figure 8 : Représentation graphique du concept de s tabilité du système torrentiel (d’après Schumm, 1973 et Edward, 1978)

Les paramètres physiques : facteur de prédispositio n permanent

Les variables du bassin versant prises en compte sont généralement la taille du bassin versant, la pente moyenne, celle du cône de déjection, les paramètres géologiques et environnementaux. Pour simplifier, cela représente la sensibilité du bassin versant à la production de sédiments. A une échelle de temps courte, ces facteurs peuvent le plus souvent être considérés comme constant (d’où la représentation horizontale sur le graphique ci-dessus).

Les variables sédimentaires : facteur principal d’i nstabilité

La charge sédimentaire disponible pour le transport constitue le principal facteur d’instabilité. C’est la production de débris, mis au service du torrent, c’est-à-dire venant s’accumuler dans le réseau de drainage torrentiel, qui va déterminer une grande partie de la sensibilité du système. Dans le schéma, la pente de la droite augmente en fonction de la recharge sédimentaire jusqu’à atteindre le seuil d’instabilité et donc le déclenchement du transport solide vers l’aval.

Les variables hydrométéorologiques : facteur ponctu el et temporaire d’instabilité

On voit sur la figure qu’en fonction de l’ampleur de l’évènement pluvieux, le seuil d’instabilité pourra être atteint (point 1 sur la figure) mais cela dépend aussi des deux autres éléments du schéma : les caractéristiques du bassin versant et la recharge sédimentaire. Cette dernière variable est donc la plus déterminante puisque si le chenal est fortement chargé en matériaux meubles, l’ensemble du système est proche de l’instabilité et une pluie de faible ampleur aura la capacité de déclencher un évènement de transport solide.

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4.4.4.2. Outils de modélisation disponibles en hydraulique torrentielle

Lorsque le mode de transport se fait par charriage, des formules hydrauliques permettent le calcul de la capacité maximale de transport (citées plus haut). L’application de ces formules suppose que les matériaux soient présents en excès dans les chenaux, afin d’atteindre systématiquement la capacité maximale de transport.

Les laves torrentielles quant à elles ne peuvent pas être modélisées par des formules hydrauliques. D’autres types de modèle font à l’heure actuelle l’objet de recherches.

En somme, des méthodes et formules globales ont été définies dans diverses régions montagneuses pour fournir des outils de prédiction facilement et rapidement disponibles. Le terme global se réfère à l’échelle du bassin versant. Il s’agit de relations statistiques et empiriques entre le volume de sédiments déposés par des évènements torrentiels et des paramètres caractérisant le bassin versant. Actuellement ces modèles sommaires constituent les seuls outils disponibles.

La caractéristique commune de ces modèles est leur caractère régional, puisqu’ils sont empiriques et s’appuient sur le traitement statistique de données présentant des particularités régionales. Bruchot et al. ont ainsi établi une formule empirique sur la vallée de la Maurienne en 2000. Elle permet le calcul du volume centennal.

2.06.1100 )2.(...49.0 += SNVIGIAV bd

Avec : V100 = volume centennal (m3) Ad = Surface du bassin versant (km²) Ib = Altitude du relief IG = Indice géologique SNV = Surface de sol sans végétation

Il convient de signaler que la relation proposée sur seulement 12 individus ne présente pas une bonne corrélation (R² = 0.3) entre les variables choisies et l’estimation du volume réel des évènements torrentiels.

4.4.5. Enquête de terrain

4.4.5.1. Implantation actuelle des plages de dépôt

Sur l’ensemble de la zone d’étude, plusieurs zones de dépôt ont été aménagées. Il existe également des bassins de décantation, qui ont pour rôle d’écrêter les débits lors d’une crue et qui peuvent également se remplir de matériaux solides. Enfin, des pièges à matériaux ont parfois été installés en amont de la zone urbanisée.

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Tableau 19 : Synthèse des aménagements ayant une influence sur le transport solide

Commune Cours d’eau Type d’ouvrage Observations

Tencin Torrent du Merdaret

Plage de dépôts

Situé au niveau du Château de Monteynard - 1990

La Pierre Ruisseau de

Hurtières Bassin de

décantation

Plage de décantation à l’aval de la voie ferrée. Gestion : AS de

Tencin à Lancey

La Pierre LP 04 Piège à

matériaux (x 2) 1 piège à matériaux + une grille

La Pierre Ruisseau de

Château Vilain Piège à

matériaux

Franchissement de la RD 562 par un cadre plus petit que les cadres amont et aval. Dispositif de mise en vitesse à l’amont.

Le Champ Près Froges

Eymins Piège à

matériaux (x 2)

Fossé béton rectangulaire 1.6x1.5 cloisonné par des buses

DN 800. Peut fonctionner comme plage de dépôt, à l’aval

d’une zone critique

Froges Ruisseau de Recourbin

Plage de dépôts

Volume utile : environ 2000 m3. Première phase d’un

aménagement visant à séparer les eaux du torrent des eaux

pluviales. A terme, il est prévu un exutoire direct du torrent vers

la chantourne.

Froges Ruisseau du

Plan Pièges à matériaux

Plage de dépôts de bonne capacité

Villard Bonnot Le Dorgeval Piège à

matériaux

Tête de buse aménagée avec dispositif d’écrêtement – Volume

restreint – Sensibilité au transport solide

Villard Bonnot Ruisseau de

Vorz Plage de dépôts

Volume utile de 10000 m3 Curage tous les 2 ans environ,

tendance à l’augmentation de la fréquence depuis 2005

Villard Bonnot Ruisseau de

Vorz Plage de

décantation Volume estimé à 4000 m3 –

Gestionnaire : AS Gières Lancey

Villard Bonnot Le Meary Piège à

matériaux Tête de buse avec grille de

protection

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Le Versoud La Carrelière Piège à

matériaux

Tête de buse DN 400 complété par un piège à matériaux (V < 1 m3) et une grille de

protection

Le Versoud Le Ruty Piège à

matériaux

2 pièges reliés par une descente d’eau – Commandent

l’entonnement d’un collecteur DN 300

Le Versoud Ruisseau du

Versoud Plage de

décantation

Volume théorique de 1200 à 1500 m3 Gestionnaire AS Gières

Lancey

Le Versoud V04 Piège à

matériaux Tête de canalisation aménagée

Domène D08 Piège à

matériaux

Canal béton rectangulaire recouvert d’un caillebotis se

terminant par une fosse. Départ par un DN 500

Domène D07 Piège à

matériaux Ouvrage piège de 1 à 2 m3 –

Double entonnement

Domène Torrent du Domeynon

Plage de dépôts

A l’amont de la zone urbanisée. Volume utile : 5.000 m3

Domène Ruisseau du

Rivet Plage de dépôts

/

Muranette Ruisseau de Murianette

Plage de dépôts

A l’aval de l’église. Volume utile : 60 m3 + piège à matériaux

Murianette Ruisseau de Murianette

Plage de décantation

Entretien par AS Gières Lancey tous les 2 à 3 ans – Volume

utile : 150 à 200 m3

Murianette Ruisseau de Pisse Vieille

Plage de dépôts

/

Muranette Ruisseau de Pisse Vieille

Plage de décantation

Mis en place avant la reprise du ruisseau dans le réseau pluvial

de Gières

Gières G03 Piège à

matériaux

Gières G02 Piège à

matériaux

Gières G01 Piège à

matériaux

Trois petits axes d’écoulement de pied de versant, qui se rejette

dans le réseau unitaire. Des pièges à matériaux sont installés pour éviter un apport solide dans

le réseau unitaire.

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Les axes d’écoulement locaux sont dans l’ensemble nettement moins sensibles au transport solide que les cours d’eau descendant des collines jurassiques ou de Belledonne.

Dans l’ensemble, on peut dire que les pièges à matériaux et les plages de dépôts jouent un rôle positif dans le cas de crues fréquen tes (inférieures à la crue décennale). En revanche pour des crues plus importantes, elles sont insuffisantes.

4.5. ETAT DES LIEUX DES CONNAISSANCES EN HYDROGEOLOGIE

De nombreuses données concernant l’hydrogéologie ont été étudiées dans l’étude SOGREAH / BRL Ingénierie / GAY Environnement - Elaboration de la phase AVP du projet intégré « Isère amont » - Etude hydrogéologique.

4.5.1. Géométrie de l’aquifère

D’après la géologie du site, l’Isère et les chantournes s’écoulent au sein de la Vallée du Grésivaudan, qui est comblée par des dépôts alluvionnaires quaternaires.

L’épaisseur de ces dépôts dépasse généralement 100 m. Ils sont irréguliers et lenticulaires : les modifications du cours de l’Isère sont à l’origine d’une stratification entrecroisée des alluvions, caractérisée par la présence de chenaux et de grandes lentilles de sable et graviers très perméables.

Le remplissage alluvionnaire est constitué de haut en bas par :

• Une couverture de limons superficiels . Il s’agit d’un mélange de terre végétale, de sable, d’argiles et de galets déposés par l’Isère lors des épisodes de crue. L’épaisseur de cette couche est inférieure à 5 mètres. Cette formation est peu perméable.

• Un cordon, plus ou moins épais d’alluvions grossièr es. Ces alluvions se présentent sous forme de dépôts lenticulaires et montrent de grandes hétérogénéités granulométriques. On y trouve des galets pouvant atteindre des dimensions de l’ordre du décimètre aussi bien que des lentilles d’argiles. Les galets et les sables grossiers sont prédominants : les sables fins, limons et argiles ne se rencontrent que sous forme de lentilles intercalées au sein d’éléments plus grossiers. L’épaisseur totale de cette formation et de 10 à 30 m. Ces terrains de bonne perméabilité contiennent la partie supérieure de la nappe alluviale .

• Un tapis discontinu de sables fins, parfois argileu x, connus sous le nom de « sablons » . De répartition et d’épaisseur variable, ces sables présentent une perméabilité assez faible et contiennent la partie inférieure de la nappe .

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• Des argiles compactes, gris bleu, finement litées . Cette formation très épaisse joue un rôle hydrogéologique essentiel puisqu’elle constitue un mur imperméable pour la nappe alluviale.

• Des formations grossières de profondeur .

Les torrents issus du massif de Belledonne (mais aussi de la Chartreuse en rive droite de l’Isère) sont à l’origine de cônes de déjection à la granulométrie très hétérogène : blocs, cailloux, graviers emballés dans une matrice sablo-argileuse voire localement argileuse. La circulation d’eau dans les cônes de déjection se fait préférentiellement dans les chenaux de matériaux grossiers, c'est-à-dire les anciens lits des torrents.

4.5.2. Piezométrie et relation nappe – Isère

4.5.2.1. Généralités

Globalement, au droit de la plaine, le toit de la nappe se situe à une profondeur de 1 à 5 m par rapport au sol mais s’approfondit sur les bordures, notamment au niveau des cônes de déjection.

Dans l’ensemble du Grésivaudan, l’axe d’écoulement est oblique par rapport à l’axe de la vallée. Ceci traduit le fait qu’en étiage, la nappe est surtout alimentée par les flancs des vallées et drainée par l’Isère.

Deux zones s’individualisent : la zone axiale de part et d’autre de l’Isère et la zone latérale, plus éloignée, en rives droite et gauche. La zone axiale est fortement liée à la hauteur d’eau dans l’Isère qui va soit alimenter, soit drainer la nappe. Cette dynamique varie dans l’espace et dans le temps. La zone latérale est influencée par l’alimentation des versants et notamment des cônes de déjection. La limite entre ces deux zones n’est pas stable dans le temps.

La nappe connaît une période de hautes eaux liées à celles de l’Isère entre les mois de mai, juin et juillet, et une période basses eaux plus variable dans le temps, entre octobre et février. Le battement moyen de la nappe est de l’ordre de 2 m.

4.5.2.2. Histoire des aménagements de l’Isère et impacts

Avant l’endiguement du XIXème Siècle, l’Isère divaguait librement dans la Combe de Savoie et le Grésivaudan, en y déposant ses alluvions et en érodant les terres. Son style était tressé jusqu’à quelques kilomètres en amont de Grenoble. Dès le XIXème Siècle, les effets de l’endiguement de l’Isère conduisent à une partition de sa plaine inondable en deux espaces :

• Un espace fixé, externe à la digue, maintenu en dehors des transferts provenant du chenal.

• Un espace interne aux digues, à forte réversibilité où l’énergie mécanique de l’eau est concentrée : les mouvements de l’eau y acquièrent une très grande vigueur. L’amplitude de la variation d’eau y est accrue, les hauteurs d’eau

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élevées en période de crue y entrainant des processus d’érosion et de sédimentation importants.

L’endiguement a eu pour effet de contenir les matériaux venant de l’amont ; il en a donc résulté un exhaussement du fond du lit avec apparition de nombreux bancs de galets. Cet exhaussement a été à l’origine d’une remontée du niveau de la nappe alluviale, transformant les terres en marécages. De plus, les crues importantes de cette période ont entrainé des ruptures de digue.

L’endiguement a donc été complété par les interventions suivantes :

• Création des chantournes pour drainer les eaux marécageuses de la plaine

• Extraction de granulats dans le lit dès le début des années 1950 : 9.000.000 m3 de matériaux ont été extraits entre 1950 et 1972

• Coupure de la boucle du Bois français. Réalisée dans les années 1970, elle a provoqué un enfoncement du lit de l'Isère de plus d'1,4 m au droit des travaux, et de 80cm au pont de Brignoud, 6 km en amont

Photo 14 : Coupure du méandre du bois français – Août 1967

Ainsi, dans la plaine du Grésivaudan, l’incision du lit de l’Isère est un phénomène marquant de la deuxième moitié du XXème siècle. Plusieurs études ont été entreprises sur la nappe suite aux évolutions des années 70-80, car l’abaissement de la ligne d’eau de l’Isère a fortement perturbé l’équilibre nappe/rivière, le cours d’eau n’alimentant plus mais drainant la nappe.

Une comparaison des profils de l’aquifère entre Froges et Grenoble, de 1969 à 1973 montre une baisse des niveaux pour les deux périodes, de hautes et basses eaux, de l’ordre du mètre . Les piézomètres utilisés sont proches de la rivière. Ce type de profils a été effectué à l’époque sur tout le Grésivaudan ; ils indiquent cette même évolution au début des années soixante-dix.

Sur notre zone d’étude, cette chute des hauteurs moyennes est plus ou moins importante selon la situation des piézomètres. Globalement les moyennes annuelles se sont abaissées entre 0.5 et 1.5 m entre 1969 et 1973. Seuls les piézomètres proches de Grenoble et ceux situés à proximité d’un point d’alimentation autre que

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l’Isère (cône de déjection notamment) sont restés stables. Les plus forts abaissements sont situés en rive droite, en amont de l’ancienne boucle du bois français.

La quasi-généralisation de la baisse de cette partie du Grésivaudan (la zone latérale de la nappe a également été touchée) montre l’importance du phénomène. Elle indique également que la mise en place d’un aménagement tel qu’une coupure de méandre et son action consécutive doivent prendre en compte les déséquilibres déjà présents. Ainsi, sur l’Isère, les conséquences de la coupure de la boucle du Bois Français ont été aggravées par le processus d’incision dû aux extractions de granulats effectuées dans le lit de la rivière.

Depuis les années 1990, en aval de Brignoud, le lit a tendance à remonter (dépôts de graviers et sables).

Figure 9 : Schéma de fonctionnement morphodynamique actuel de l’Isère

Ainsi, le niveau d’eau dans les chantournes a suivi la tendance du niveau de la nappe. A l’heure actuelle, le niveau d’eau est très bas surtout dans la chantourne amont, ce qui explique les problèmes de qualité qui apparaissent en certains endroits.

4.5.3. Risque de remontée de nappe et relation nappe-chantourne Cf. Annexe : cartographie des remontées de nappe - SOGREAH

4.5.3.1. Données

Des piézomètres ont été installés non loin de l’Isère afin d’affiner la connaissance de cette nappe. Plusieurs se situent non loin de notre secteur d’étude :

• Le piézomètre P8 – Etang de Lumbin : il se situe en rive droite de l’Isère, en face de la commune du Champ près Froges

Zone d’étude

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• Les piézomètres E1, E2 et E3 : ils se situent en rive gauche de l’Isère, un peu à l’amont de la confluence du ruisseau des Adrets dans l’Isère, sur la commune de Champ près Froges

• Les piézomètres G1, G2 et G3 : ils se situent en rive gauche au niveau de l’A41, en face de la commune de Villard Bonnot

• Le piézomètre P9 – Boucle du Bois Français : il se situe en rive droite de l’Isère juste en aval de l’ancien méandre du Bois Français, en face de la commune du Versoud (au niveau de l’aérodrome Grenoble le Versoud)

• Les piézomètres I1 à I3, qui se situent en rive gauche, à la limite entre les communes de Muriannette et de Domène

Ces piézomètres sont placés sur les plans joints en annexe.

4.5.3.2. Résultats AVP Isère : risque de remontée de nappe

Des modélisations ont été réalisées lors de l’étude : Elaboration de la phase AVP du projet intégrée « Isère amont » - Etude hydrogéologique pour évaluer le risque de remontée de nappe sur différents secteurs au niveau de la Vallée du Grésivaudan. Le code de calcul utilisé est Feflow qui simule les écoulements tridimensionnels au sein de la nappe et de la zone non saturée.

Les résultats de cette étude ont été synthétisés en trois catégories :

- Les zones où le risque de remontée de nappe est limité

- Les zones où il existe un risque de remontée de nappe mais où les enjeux sont limités (peu ou pas de construction à l’heure actuelle)

- Les zones où il existe un risque de remontée de nappe et où l’enjeu est plus important (présence de constructions).

Le risque de remontée de nappe est déclaré lorsque la nappe remonte à moins de 50 cm en dessous du terrain naturel.

Sur la zone d’étude (rive gauche de l’Isère entre Gières et Tencin), un risque de remontée de nappe avec enjeu significatif a été déterminé au niveau de la limite communale entre Domène et Muriannette.

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Figure 10 : Zone à risque de remontée de nappe – SO GREAH

La zone à risque concerne un banc de 80 m de large comme on peut le voir sur l’extrait de la carte ci-dessus. La cote atteinte par la nappe se situe à 20 – 30 cm sous le TN.

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4.5.3.3. Relation nappe – Chantournes

Chantourne amont :

Les piézomètres E1, E2 et E3 se situent de part et d’autre de la chantourne amont. Les hauteurs mesurées sont donc représentatives du niveau d’eau de la nappe au niveau de la chantourne.

Les résultats des levés piézométriques de ces trois points depuis 1 an et demi sont rassemblés dans le tableau suivant :

E1 E2 E3

2007 2008 2007 2008 2007 2008

Janvier 226.08 226.75 225.95 226.66 225.61 226.00

Février 226.32 226.45 226.16 226.39 225.96 225.86

Mars 226.85 226.46 226.76 226.30 226.23 225.95

Avril 226.60 226.89 226.43 226.69 226.19 226.33

Mai 226.60 226.95 226.43 226.82 226.19 226.51

Juin 227.26 227.57 227.15 227.38 226.78 227.16

Juillet 227.20 227.21 227.12 227.12 226.66 226.69

Aout 226.86 226.61 226.76 227.12 226.37 226.13

Septembre 226.24 226.19 225.78

Octobre 226.19 226.08 225.75

Novembre 225.95 225.83 225.56

Décembre 226.87 226.58 226.24

La page suivante présente le graphique des trois piézomètres ainsi que la cote du radier de la chantourne aux environ des piézomètres.

Le piézomètre E3, plus proche de l’Isère possède une variation un peu différente des deux autres piézomètres ; il dépend plus du niveau d’eau dans l’Isère.

Les piézomètres E1 et E2 semblent plus représentatifs des hauteurs d’eau de la nappe sur la partie axiale. Ainsi, elles donnent une idée de la hauteur de la nappe au niveau de la chantourne.

Ainsi, la chantourne possède en règle générale un niveau minimum d’eau, dû à la hauteur de la nappe. Ce niveau peut monter jusqu’à plus d’un mètre en pé riode hautes eaux. Cependant, en période de basses eaux d e la nappe (pendant les mois d’hiver), le niveau de la nappe passe en desso us du radier de la chantourne et celle-ci se retrouve donc à sec. Ceci explique donc les problèmes de qualité des eaux remarqués par endroit sur la chantourne amont.

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Hauteur piézométrique

225.00

225.50

226.00

226.50

227.00

227.50

228.00

oct.-06 janv.-07 avr.-07 août-07 nov.-07 févr.-08 juin-08 sept.-08

Date

Pla

fond

de

la n

appe

(m

NG

F)

E 1

E 2

E 3

Cote de fond chantourne

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5. CONCLUSION

Ce rapport présente un état des lieux complet des différentes problématiques de la zone d’étude, à savoir le pied de versant du massif de Belledonne, rive gauche de l’Isère entre Gières et Tencin.

Le contexte institutionnel a été présenté de manière exhaustive. Cette partie a permis de mettre en relief la complexité d’action au sein du territoire.

Un état des lieux du milieu a été réalisé. Il permet de comprendre ainsi l’ensemble des éléments qui influent sur le système Isère – Chantournes – Torrents : géologie, histoire, démographie, urbanisme etc.

Enfin, une présentation complète de l’hydraulique a été réalisée, prenant en compte l’arbre des écoulements au sein de la zone, les enjeux qualitatifs et quantitatifs, le transport solide, la relation avec les eaux souterraines.

Ainsi, le système Isère – chantournes - torrents possède un fonctionnement complexe mais homogène sur la zone d’étude, et plus généralement sur la vallée du Grésivaudan (rive droite et rive gauche de l’Isère).

A l’origine, les chantournes ont été creusées pour assécher la zone de marécage du lit majeur de l’Isère, qui s’est formée suite à la remontée de la nappe due à l’endiguement du lit de l’Isère. Les chantournes ont donc permis l’exploitation agricole des terres fertiles du lit majeur du fleuve.

Elles ont rapidement occupé un second rôle, à savoir l’évacuation des eaux pluviales des zones urbaines situées en pied de versant, ainsi que des torrents provenant des contreforts jurassiques du massif de Belledonne.

Aujourd’hui, les chantournes cumulent de nombreux rôles :

• Exutoire des eaux pluviales de la zone urbaine et des torrents mineurs

• Evacuation des eaux lors de crues : les chantournes sont le point bas du système. Lors de crues importantes des torrents majeurs (ou mineurs), les eaux qui sortent de leur lit empruntent des axes secondaires d’écoulement (en général les voiries) et rejoignent les chantournes, de manière plus ou moins directe.

• Participation aux corridors biologiques : Les chantournes sont des espaces naturels rares au sein de zones urbaines. Les eaux stagnantes leur confèrent un caractère particulier : zone de reproduction pour les invertébrés et les amphibiens, frayère pour les truites etc.

• Partie du patrimoine de la vallée du Grésivaudan. Ce patrimoine est également représenté par une agriculture très diversifiée, la présence des industries anciennes

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A l’heure actuelle, plusieurs problèmes se posent sur ces chantournes :

• Dans la chantourne amont, la baisse du niveau de la nappe induit une perte du caractère permanent des écoulements de surface. Des problèmes de pollution sont alors apparus en de nombreux endroits. En effet, les eaux usées qui étaient avant diluées par les eaux permanentes se retrouvent maintenant être les seuls écoulements par temps sec, transformant ainsi la chantourne en égout à ciel ouvert.

• Ce problème de quantité et de qualité influe sur le rôle de corridor biologique : la chantourne est de moins en moins un site de reproduction pour les invertébrés, amphibiens ou poissons.

• Lors de périodes pluvieuses, les chantournes peuvent se retrouver saturées par les eaux provenant des torrents et inonder des terrains proches. Seulement, la pression démographique importante de la région induit une urbanisation continue des rives des chantournes.

Ainsi, les questions auxquelles des réponses devront être apportées peuvent être posées comme ceci : Que doit-on faire des chantournes ? Comment créer un principe d’aménagement durable et cohérent de l’ensemble de la zone entre le pied de versant et l’Isère ? Quelle politique d’urbanisation mettre en place à l’échelle de la vallée pour prendre en compte les considérations économiques, sociales et environnementales dans leur ensemble ?

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