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LA RAGE DE VAINCRE ! Jean Kacou Diagou Parce que l’Afrique a besoin d’exemples #1 OCTOBRE _2007 HAROLD COFFI UN BON MANAGER NE DOIT PAS CONFONDRE POUVOIR ET AUTORITÉ IRIé LOU IRIé «J’AI DEBUTE AVEC CINQUANTE (50) MILLE FRANCS CFA» DOSSIER SPECIAL APPLICATION DE LA FACTURE NORMALISEE CAS D’ENTREPRISE CASH IVOIRE » OU LA DISTRIBUTION à L’IVOIRIENNE CONSEIL FINANCES LES OPÉRATIONS DE TITRISATION DE CRÉANCES PERSO SANTé LA HANTISE DE LA PROSTATE ? PRIX : 2000 F.CFA

TYCOON N°1

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Parce que l'Afrique a besoin d'exemples.

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LA RAGE DE VAINCRE !Jean Kacou Diagou

Parce que l’Afrique a besoin d’exemples

#1 OCTOBRE _2007

HAROLD COFFI UN BON MANAGER NE DOIT PAS CONFONDRE POUVOIR ET AUTORITÉ IRIé LOu IRIé«J’AI DEBUTE AVEC CINQUANTE (50) MILLE FRANCS CFA» DOSSIER SPECIAL APPLICATION DE LA FACTURE NORMALISEE CAS D’EntREPRISE CASh IVOIRE » OU LA DISTRIBUTION à L’IVOIRIENNE COnSEIL FInAnCES LES OPÉRATIONS DE TITRISATION DE CRÉANCES PERSO SAnté LA hANTISE DE LA PROSTATE ?

PRIX : 2000 F.CFA

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On dit de nos cadres qu’ils sont des élites !Je n’aime pas le mot « élite », il divise et catégorise.Il fait seigneurs et…gueux.Il ignore l’opportunité et la chance.Je n’aime pas le mot chance, il est passif.Attentiste et aléatoire.Il fait abstraction du travail et de la détermination.J’aime bien le mot détermination. Il est fondateur.Il se transmet.Par le partage.

J’aime le mot part-age. Il donne à chacun sa part. Quel que soit l’âge.Il est exemplaire.J’adore l’exemplarité. On devrait dire de nos cadres qu’ils sont des exemples.Qu’ils inspirent. Qu’ils sont la preuve que chacun doit croire en lui.Telle est notre quête.Bienvenue dans le monde Tycoon !

AVAnt-PROPOS

motsDes

FABRICE SAWEGNON

Leading by example

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Chers lecteurs, «tycoon*» est né. Le tout premier numéro, vous le tenez entre vos mains. C’est un magazine de conviction. Une tribune utilitariste. Voulue et conçue pour mettre en lumière le génie des exemples de réussite profes-sionnelle de notre société. Des locomotives crédibles jusque-là invisibles. Notre société affiche encore le visage orphelin d’une vraie élite. Puis-que nos sources d’inspiration et les exemples qui nous font rêver, nous les recherchons en occident. Bill Gates, patron de Microsoft, Michael Dell, à la tête de l’importante industrie informatique du même nom, etc. sont, entre autres, des exemples régulièrement cités. Ils méritent, à bien des égards, respect et considération. Très bien ! Cependant, nos modèles sont-ils ces bahutiers qui occupent la ville ? Ceux-là qui font plus de bruit que du bon travail? Il est temps que la « médiocratie » fasse place à la « méritocra-tie ». En faisant émerger ceux qui s’inscrivent dans un processus profes-sionnel qui fait appel à la créativité, à l’imagination et à l’efficacité.

Des hommes et des femmes capables d’entreprendre, d’innover et d’affronter des enjeux nouveaux. « Parce que l’Afrique a besoin d’exem-ples », comme l’affirme notre signature. Mais attention ! Comment reconstruire notre système des valeurs dans un contexte où, culturellement, ceux qui osent de choses magnifiques pré-fèrent rester planqués de peur que l’entourage ne crie à l’opportunisme ? Les bosseurs doivent désormais jouir tranquillement de la crédibilité qu’ils méritent. Ainsi, les médias qui se sont fait complices en privilégiant les sujets à scandales aux success stories doivent pouvoir s’écarter de la liste des condamnés. « Tycoon » s’approprie haut et fort cette démarcation. Fort heureusement, il existe des exceptions qui confirment la règle : M. Jean Kacou Diagou, Président du Groupe NSIA et patron des patrons de Côte d’Ivoire, nous rappelle que la panne des « best-pratices » n’est pas aussi sèche. Bienvenue dans le nouveau monde. Mais avant de prendre place, présentez vos modèles… s’il vous plaît. Bonne lecture à toutes et à tous !

éDItO

(*) Tycoon : Mot anglais dérivé du Japonais et qui signifie prince ou magnat

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dans le nouveau monde!bienve enu

VENANCE KONAN

ARISTIDES NKENDA NKENDA

CONSEILLER À LA RÉDACTION

RÉDACTEUR EN CHEF

ARISTIDES NKENDA NKENDA

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Sommaire

Parce que l’Afrique a besoin d’exemples

#1 OCTOBRE_ 2007

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AVAnt PROPOS

EDItO

COnFIDEntIEL

BuSInESS nEWS

LE HIt DE L’ACtuALIté

WAy

DEMAIn LEuR APPARtIEnt

DE L’OMBRE à LA LuMIèRE

On tHE WAy

GuRu

L’InVIté DE LA RéDACtIOn

tÊtES D’AFFICHE

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Harold Koffi, Directeur de la trésorerie et desInstitutions financières chez Ecobank« Un bon manager ne doit pas confondre pouvoir et autorité »

Arthur Moloko, Channel marketing managerWestAfrica chez nokia« Il faut récompenser la performance plutôt que l’effort »

Marguérite Abouet (Aya de yopougon)Une histoire incroyable, mais vraie !

Cynthia Akelé, titulaire du Descogef« Je suis motivée par le désir de toujours franchir un palier de plus »noël Sylvestre Guipié, titulaire du DescogefUne âme de conquérant

Jean Kacou Diagou, Pdt du Groupe nSIALa rage de vaincre !

Eugène zadi, 50 AnS Directeur de la communication du Groupe CIE/SODECI« La capacite d’écoute est fondamentale en Afrique »

Irié Lou Irié Colette, PCA de la FEnACOVICI« j’ai débuté avec cinquante (50) mille francs cfa »

Des mots…

Bienvenue dans le nouveau monde !

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ConfidentielCORPORAtE

DOSSIER SPECIAL

CAS D’EntREPRISE

COMPREnDRE LA BOuRSE

COnSEILS

GuIDE

uPDAtE

AutO

PERSO SAnté

PERSO VÊtEMEntS

PERSO REStO

tyCOOn EVEnt

AGEnDA

POuR LA ROutE

2 Plateaux, 4ème Tranche - derrière Station Shell,Bd Latrille, Carrefour Las Palmas06 BP 627 Abidjan 06 - Côte d’IvoireTél.: + 225 22 42 67 45Fax : + 225 22 42 68 [email protected]

Directeur de la publicationFabrice Sawegnon

Rédacteur en chefAristides NKenda NKenda

Conseiller à la rédactionVenance Konan

Secrétaire de rédactionJean-Hippolithe Druide

Directeur artistiqueCheick Oumar Diaby

IconographieAbed Amon, Jean-Michaël A.

RéviseurJosé Ayité

PhotographePascal Guérineau

Ont collaboré à ce numéroKonan KouassiRoselyne AkaPatrick MalangaLoïc Alain PatrickEv. FruitierAurore AmanyKatty Gisèle TouréRené Soungalo

Directeur régieÉric Adigo

Responsable commercialeMarinette Ésika Ndangi

CommercialeFanta Touré

Conception graphique & réalisationEspace Image Régie

ImpressionTanghe Printing (France)

DistributionEdipress

Dépôt légalEn cours

Parce que l’Afrique a besoin d’exemples

#1 OCTOBRE_2007

98 #1 #1

Mtn Côte d’IvoireLa Stratégie de MTN pour gagner le cœur des ivoiriens

Marketing : choisir votre stratégie marketingPar Sandrine Roland, Consultante en communication

Juridique : comment créer son entreprise ?Par Me Franck Taba, Avocat à la cour

Comment dissiper la hantise de la prostate ?

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Facture normaliséeLes commerçants sont-ils enfin entrés dans les rangs?

‘‘Cash ivoire’’ ou la distribution à l’ivoirienneUn partenariat win win !

A l’Ecole de la Bourse

Ressources humaines : faites le point sur votre employabilité Par Marie Agnès Tanoh Directrice CIFIP

Finances : les opérations de titrisationde créancesPar Serge Tidiane Diop, Directeur Associé AFRICA LINK CAPITAL

Fiscalité : Par Sery Criza

iphone : Encore plus de sensations

Aston Martin : Puissance et élégance

Look du manager moderne : costume cravate

Le repas d’affaires : mode d’emploi

L’Afrique du progrès

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ConfidentielCOnFIDEntIEL

TEXTES ROSELyNE AKA

news98 #1 #1

LE SECTEUR DE LA TéLéPhoNIEMoBILE EN DEUIL !L’EX-DG DE CELCOM tROuVE LA MORtDAnS LE CRASH DE KEnyA AIRWAyS

Au nombre des victimes ivoiriennes du crash d’un avion de la compagnie Kenya Airways, survenu, dans la nuit du vendredi 04 au samedi 05 mai dernier, à Douala au Cameroun, on compte Sery Cyriaque, ex-DG de Celcom. Un nouvel opéra-teur parmi les quatre (4) nouvelles sociétés annoncées. Sery Cyriaque venait de signer un accord de financement au Ca-nada. En route pour la signature d’un autre accord avec des partenaires italiens, la mort a croisé son chemin en plein vol. Sa disparition est à n’en point douter une grande perte pour le secteur des télécoms en Côte d’Ivoire.

CoTE D’IvoIREAuDIt DAnS LE SECtEuR PétROLIER

La Côte d’Ivoire a commandité un audit de son secteur pé-trolier pour mettre fin aux rumeurs d’opacité dans sa gestion, dénoncée par des associations de la société civile. Charles Diby Koffi, ministre de l’économie et des finances a estimé à 115 milliards la part des revenus pétroliers dans les recettes totales du pays, précisant que la production actuelle était de 40.000 à 50.000 barils/jour. M Bio-Tchané, Directeur Afrique du FMI a de son côté précisé que le pétrole représentait 5% des recettes totales du pays.

BoULANgERIERESPAtKO S’OFFRE LA PÂtISSERIE EynARD

Le pâtissier marseillais, Eynard, fondateur de la pâtisserie du même nom, sise à Cocody - Boulevard de France, l’a récemment cédée au Groupe Respatko dirigé par l’homme d’affaires, Vincent Tioko. M. Eynard tourne ainsi une page estampillée de quatre décennies d’histoire boulangère en terre d’Eburnie. Le nouvel acquéreur, spécialisé dans la restauration et la boulangerie, prévoit la rénovation et la création d’un nouveau cadre en plein air.

FINANCESMOnEyGRAM / OMnIFInAnCE : LE DIVORCE ?

Le divorce est-il consommé entre la structure de transfert d’argent, Moneygram dirigée par M. Kaucoud Daniel plus connu sous son nom de plume Fidel Djessa et Omnifinance de Jacob Amematekpo? A l’origine de la brouille, les deux parties s’accusent mutuellement, par médias interposés, de non-respect des conventions librement signées. Pour le pa-tron de Moneygram, Omnifinance veut l’asphyxier financière-ment. Ce que rejette en bloc M. Amematekpo. Si divorce il y a, la lune de miel financière aura fait long feu. Se muant très rapidement en une lune de fiel verbale.

Cinq milliards de FCFA, c’est la somme qu’il faut désormais à tout établissement financier qui souhaite exercer en Côte d’Ivoire. En rehaussant le montant du capital qui passe de 1,5 milliards à 5 milliards de FCFA, de nombreuses ban-ques envisagent déjà des fusions afin de supporter les coûts et d’être plus puissantes. Par ailleurs, des structures telles qu’UBA Bank, Access Bank, Diamond et Sky Bank ont reçu l’agrément de l’Etat ivoirien. Leur ouverture est pour bientôt. A noter que l’objectif des autorités ivoiriennes est de fixer le montant du capital à 10 milliards FCFA, d’ici décembre 2008.

BANQUE : LE CAPItAL D’OuVERtuRE PASSEA CInQ (5) MILLIARDS FCFA

FINANCES :ECOBAnK tRAnSnAtIOnAL AnD CORPORAtE (EtI), CèDE DES ACtIOnS

Eco Bank Transnational and Corporate, maison mère d’Eco Bank, cède 5 à 14% de ses actions à ses filiales en Côte d’Ivoire, au Mali et au Niger. Ces actions représentent 15 milliards FCFA. Première banque d’inspiration africaine, cette structure sera bientôt un groupe. Le conseil d’administration de la Banque Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) se réunira à ce sujet courant décembre.

INvESTISSEMENT :SIAt RACHEtE LES ACtIOnS DE LA CDDà 25 MILLIOnS D’EuRO

La Compagnie De Développement (CDD), organisme public anglais, a plié bagages. Mais avant, elle a pris le soin de cé-der son matériel et ses actions à la Société d’Investissement en Agro Tropical (SIAT). Le montant de cette opération est évalué à 25 millions d’Euro.

FINANCES :ICB GROuP, BIEntÔt à ABIDJAn

L’ex-ministre malaisien des finances et président d’Interna-tional Commercial Bank (ICB), M. Daim Zainuddin a, dans une lettre adressée au président Laurent Gbagbo, manifesté son désir d’investir en Côte d’Ivoire dans le secteur bancaire. Cet homme d’affaire a déjà ouvert des établissements finan-ciers au Sénégal, Ghana, Mozambique, en Djibouti, Gambie, Tanzanie et Sierra Leone.

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BuSInESS NEWS

Coopération Côte d’ivoire/Banque Mondiale et FMi : 100 Millions de dollars aCCordés à aBidjan pour sa dette.

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L a Banque mondiale (BM) et la Côte d’Ivoire ont trouvé un accord sur les arriérés de ce pays auprès de l’insti-

tution internationale qui pourrait faciliter une reprise des prêts et crédits à Abidjan. Cet accord a été conclu en marge des Assem-blées de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, en juin dernier, à Washington lors de discussions entre les responsables des deux institutions financières internationales et le ministre ivoirien de l’Économie et des Finances, M. Charles Koffi Diby. La Banque Mondiale va consentir un don de l’ordre de 100 millions de dollars au titre du pré-apurement des arriérés pour financer la démobilisation et la réintégration des ex-combattants et «la consolidation de la paix». En échange, les autorités ivoiriennes se sont engagées à en-tamer le remboursement des intérêts dus au titre de la dette avec pour objectif d’apurer entièrement les arriérés d’ici fin 2007 ou dé-but 2008. Cette mesure permet à la Banque mondiale de reprendre un programme d’as-sistance autorisant la Côte d’Ivoire à rece-voir de nouveau des prêts et crédits auprès de la Banque mondiale.

La Société de Transport Abid-janais (SOTRA) vient d’étoffer son parc automobile. Au début du mois d’août, elle a reçu 70 bus de marq ues KIA et Merce-des. Ils ont entre trois et quatre ans d’âge. Ce qui porte à cent quarante trois(143) le nombre d’autobus qu’elle a déjà ré-ceptionnés, depuis 2006, sur une commande de cent qua-

tre-vingt-neuf (189). Toutefois, il faut signaler que ces achats n’ont été possibles que grâce à l’emprunt obligataire auquel ont souscrit les autorités de cette entreprise, sous les aus-pices de la Banque Nationale d’Investissements(BNI). Les fonds récoltés s’élèvent à dix milliards deux cents millions de francs CFA.

la Côte d’ivoire possède d’énorMespotentialités Minières

Le chef du Gouvernement ivoirien a ren-contré le Dr. Dennis Mark Bristow, Direc-teur exécutif du groupe Randgold, lundi 4 juin 2007. A sa sortie d’audience, M. Bris-tow a déclaré que la Côte d’Ivoire possède d’énormes potentialités minières: « Nous sommes là essentiellement pour des vi-sites de courtoisie. Nous avons rencon-tré le ministre des Mines et de l’Energie. Aujourd’hui nous rencontrons Monsieur le Premier ministre pour lui rendre compte de l’état d’avancement de notre projet. C’est un projet de mine d’or dans la région de Tongon. Nous sommes en train de faire une étude de faisabilité. Présentement, il y a une importante équipe de Randgold sur place dirigée par le Directeur des projets

d’évaluation. Elle va se rendre sur le site pour faire les études détaillées. Parce que d’ici le mois de septembre, nous devons avoir une vue d’ensemble du projet qui va nous permettre de passer des commandes de certains équipements lourds. Parce qu’il faut de longs délais de fabrication de ces différents équipements. La mine de Tongon sera la troisième mine d’or que Randgold va développer en Afrique de l’Ouest après les mines de Morilla et de Loulo au Mali. Nous croyons au potentiel de la Côte d’Ivoire. Nous l’avons dit au cours d’audiences pré-cédentes aussi bien avec le Président de la République qu’avec le Premier Ministre, notre volonté d’investir ici en Côte d’Ivoire pour pouvoir développer ce potentiel ».

etat de Côte d’ivoire-sodeCi :le Contrat prend Fin en septeMBre

Vingt (20) ans. C’est la durée du contrat qui lie l’Etat de Côte d’Ivoire à la Société de Distribution d’Eau (Sodeci). Il expire à la fin du mois de septembre 2007. La direction générale du groupe Cie-Sodeci, a élaboré des stratégies pour convaincre l’Etat ivoirien de lui réi-térer sa confiance. Ainsi, un comité de pilotage a été mis sur pied. Il a

travaillé en commission dans le but d’élaborer un plan d’investissement sur 20 ans, allant de la période 2008 à 2028. Pour M. Basile Ebah, directeur général de la Sodeci, le plus grand défi demeure le renou-vellement du contrat entre l’Etat de Côte d’Ivoire et sa structure. A noter que le contrat, qui lie les deux parties avait été signé en octobre 1987.

aCCords de partenariat eConoMique (ape) :les industriels inquiets

L’Association Industrielle Africaine (AIA) et l’Union Grandes Entreprises in-dustrielles de Côte d’Ivoire (UGECI) rejettent le principe d’une ouverture réciproque

des marchés entre l’Union Européenne et différentes régions africaines. C’est au cours d’un atelier, les 09 et 10 mai derniers, sur la compétitivité que, M. Pierre Magne, président de l’AIA, a dénoncé les mauvaises dispositions de ces accords qui doivent normalement entrer en vigueur en 2008. Selon plusieurs observa-teurs et économistes, ils ne présentent aucun avantage

pour notre pays. Ces APE prévoient la suppression des barrières douanières et tarifaires. De l’avis du pré-sident Pierre Magne, notre économie ne dispose pas de structures qui nous per-mettent de nous ouvrir tota-lement sur l’extérieur. Aussi, a-t-il souligné, la disparition des barrières aidera au dé-veloppement du secteur informel, qui constitue déjà 80% de notre économie.

transport urBainla sotra reçoit 70 nouveaux Bus

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BuSInESS NEWS

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Côte d’ivoire teleCoMet orange veulent aCCroitre leur présenCe en Côte d’ivoire

Le Premier ministre Guillaume Soro a reçu en audience M. Marc Rennard, administra-teur de France Telecom et de Côte d’Ivoire Telecom le lundi 4 juin 2007. Il était accompa-gné de M. Bruno Koné, Directeur Général de Côte d’Ivoire Telecom. A sa sortie d’audien-ce, M. Marc Rennard a fait la déclaration suivante : « Nous sommes venus saluer Monsieur le Premier ministre. Nous avons fait un large tour du développement du pay-sage des télécoms, aussi bien ici à Abidjan que dans les parties rurales du pays, dans l’Ouest et dans le Nord. Je crois qu’on a eu un interlocuteur très à l’écoute, très au fait du développement de la Côte d’ivoire. Nous avons évoqué les voies et moyens de déve-lopper un contexte d’investissement durable pour le bien de l’ensemble de la population ivoirienne. C’est-à-dire amener le téléphone mobile ou fixe et l’internet le plus largement possible dans le pays. Je dois dire qu’on sort avec un peu d’optimisme sur les perspecti-ves de développement économique qui vont nous permettre, je l’espère à nous aussi, de nous développer aussi bien à Côte d’Ivoire Telecom qu’à Orange Côte d’Ivoire ».

energie : produCtion d`éleCtriCitéen Côte d’ivoire, la Cie Craintun déFiCit en 2007

Un responsable de la Compagnie ivoirienne d`électricité (CIE) a sonné l’alerte, jeudi 24 mai dernier. Et pour cause, en raison des aléas climatiques et des retards d`investissements, la production ivoirienne d`électricité, la plus importante d`Afrique de l`Ouest, pourrait être déficitaire en 2007. M. Bernardin Kouadio Kouamé, Directeur d`exploitation de la CIE, prévient : « Le déficit pourrait atteindre le quart de la production nationale, évaluée à 5.542 Gw. Nous arrivons à peine à satisfaire les besoins nationaux aux heures de pointe (19H/20H). Notre situation est précaire ». En 2006, la Côte d`Ivoire a produit 5.542 Gw d`électricité, dont 81% pour la consomma-tion locale et 19% exportés vers les pays voisins. Près des trois quart provient des centrales thermiques, le reste des barrages hydrauliques. Or, «les centrales manquent de gaz pour tourner» et «la pluviométrie, en baisse depuis trois ans, réduit de moitié la capacité des barrages», souligne M. Koua-mé, en déplorant le retard pris dans le plan d`investissement.

La flamme de la paix, le 30 juillet dernier, à Bouaké.

LE CHIFFRE DU MOIS

153C’est le rang occupé par la Côte d’Ivoire sur une liste de 163 pays les plus corrompus au monde. La Côte d’Ivoire arrive loin derrière le Nigeria qui est en 146ème position.

L’IMAGE DU MOIS

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LE HIt DE L’ACTUALITÉ

de cœurCoup La Fondation Orange-Côte d’Ivoire Telecom (OCIT) a procédé, mercredi 06 juin

dernier, à l’Institut National Ivoirien des Aveugles à yopougon (INIPA), à la remise de dons aux enfants malvoyants. Un car flambant neuf de 26 places d’une valeur de 25 millions de francs CFA pour le transport des élèves aveugles dans les diffé-rents établissements scolaires. La Fondation OCIT a également offert à l’INIPA du matériel didactique d’une valeur de 13 millions de francs CFA et doté le dortoir de 50 lits superposés et 100 matelas. Le président du Conseil d’Administration de la Fondation, M. Marc Rennard est venu spécialement de Paris pour la cérémonie. Les pensionnaires de l’INIPA ont choisi Mme Henriette Gomis-Billon, Secrétaire Gé-nérale de la Fondation comme marraine.

TEXTE PATRCK MALANGA

Fondation orange - Côte d’ivoire teleCoM

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LE HIt DE L’ACTUALITÉ

de gue lCoup Dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 juin 2007 dernier, le grand marché de Cocody, a brûlé. Des milliers de commerçants sont inconsolables. En une nuit, ils ont perdu le fruit de plusieurs années de durs labeurs. Cette catastrophe porte ainsi à 38 le nombre de marchés disparus dans les flammes depuis 1985 en Côte d’Ivoire. Ce qui représente environ deux (2) marchés par an. Ce fléau fait de nombreux dégâts et les enquêtes diligentées sont restées sans suite. u e

TEXTE JEAN-HIPPOLITHE DRUIDE

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inCendie du MarChé de CoCody

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LE HIt DE L’ACTUALITÉ

ma erCoup Le dernier roman d’Isaïe Biton Koulibaly, « Et pourtant elle pleurait », paru chez Frat

Mat Editions, est un best seller. 27 000 exemplaires de ce livre ont été écoulés en un an. Un record jamais atteint dans l’industrie de l’édition en Côte d’Ivoire où le tirage moyen est de 5 000 exemplaires. Quel est donc le secret de cet écrivain prolixe ?

ISaïE BITon KoulIBaly réalISE un rEcord

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tTEXTE PATRICK MALANGA

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dEMaIn lEur aPParTIEnT : • Harold Coffi

“Un bon manager ne doit pas confondre pouvoir et autorité” • Arthur André Dallys Moloko

“Il faut récompenser la performance plutôt que l’effort”

dE l’oMBrE À la luMIÈrE : • Marguerite Abouet

Une aventure incroyable, mais vraie !

on THE Way : • Mlle Cynthia Marie-France Akélé

“Je suis motivée par le désir de toujours franchir un palier de plus” • noël Sylvestre Guipié

Une âme de conquérant

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DEMAIn LEUR APPARTIENT

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DEMAIn LEUR APPARTIENT

Octobre 2004. Une crise sans précédent secoue la Côte d’Ivoire. Harold Coffi, jeune banquier de 31 ans, décide contre toute attente de quitter

JP Morgan Chase, à Dallas aux Etats-Unis. Un établissement financier classé parmi les cinq premières banques américaines. Son ambition est légitime. Son courage est audacieux. Sa motivation est un serment pour l’Afrique. Sa détermination est forte. « La détermination doit être la première qualité du jeune africain d’aujourd’hui », dixit Harold Coffi. « Je rentre ! », martèle-t-il. Il fait ce qu’il dit. Il rentre. S’installe définitivement et tranquillement dans une Côte d’Ivoire en pleine guerre. Une croix est mise sur cinq (5) années de gestion des paniers d’actions et des obligations dans cette banque américaine. Opiniâtre. Serein. Imperturbable. Il troque le rêve américain pour le rêve africain. Son assu-rance n’a d’égale que sa solide formation et son expérience professionnelle. Sa fa-mille et lui souhaitent reculer pour mieux sauter. Affronter des enjeux nouveaux. Le pouvoir d’achat va baisser. C’est une évi-dence ! Mais, comme pour toute omelette, il faut casser les œufs. Il accepte d’aban-

donner un salaire annuel plus que confor-table. Confiant. Harold Coffi a conscience des opportunités qui s’offrent à lui en Côte d’Ivoire et sur le continent africain. Il pos-tule dans d’autres pays africains dont le Ghana et le Sénégal. Lorsque l’offre d’Ecobank Côte d’Ivoi-re se présente. Il n’hésite pas une seule se-conde à se décider. Il est heureux de s’éta-blir sur la terre de ses ancêtres. « Après deux mois à Abidjan, je me sentais à l’aise malgré la crise ». Il intègre la banque au poste de Directeur Adjoint de la trésorerie. Quinze (15) mois plus tard, il obtient une promotion. Harold Coffi est, depuis mars 2006, le Directeur de la Trésorerie et des Institutions financières. Sur le marché ivoi-rien, Ecobank est la 3ème banque privée derrière la SGBCI et la BICICI. Ecobank Côte d’Ivoire détient entre 9 et 10% des parts de marché ivoiriens sur 19 banques existantes. Harold Coffi a eu le nez creux. Une audace professionnelle payante. Véritable leçon de courage administrée à tous ces diplômés africains ‘‘englués’’ dans des boulots au noir en occident et qui hésitent encore à retourner au bercail. Pour contri-buer à la marche en avant de l’Afrique.

COuRAGE. MOtIVAtIOn. DétERMInAtIOn. DES MOtS QuI SOnt PRIORItAIRES CHEZ HAROLD COFFI. tItuLAIRE D’un MBA, MAStER OF BuSInESS ADMInIStRAtIOn, OBtEnu à L’unIVERSIté DE DALLAS. CE JEunE BAnQuIER éMéRItE DéCIDE, En 2004, D’ABAnDOnnER un POStE JutEuX AuX EtAtS-unIS POuR REntRER S’InStALLER En AFRIQuE. IL A Eu LE nEZ CREuX. DEuX (2) AnS Et DEMI APRèS, IL ESt LE DIRECtEuR DE LA tRéSORERIE Et DES InStItutIOnS FInAnCIèRES CHEZ ECOBAnK.

“UN BON MANAGER NE DOIT PAS CONFONDRE POUVOIR ET AUTORITÉ”

TEXTE LOïC ALAIN PATRICK

HAROLD COFFI34 AnS Directeur de la Trésorerie et des Institutions financières chez Ecobank

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Ses nouvelles fonctions compor-tent trois parties. Il gère la liquidité. Ce sont les ressources pour financer les opérations de la banque. S’occupe de l’activité de change à partir d’une salle de marché dont l’espace se ré-sume aux outils utilisés pour passer les opérations. Il s’agit de l’achat et la vente de devises à partir de la salle de marché. Enfin, il gère les portefeuilles des ONG, Assurances et projets Gou-vernementaux. La trésorerie est un département très important pour la banque parce qu’elle participe à sa rentabilité.

Son approche managériale ? En tant que jeune responsable, il est plus difficile de se faire entendre. Il a choisi d’être à l’écoute de ses collabora-teurs. En même temps qu’il s’assigne des objectifs très clairs. « Cela passe par une gestion rigoureuse des res-sources humaines à votre disposition. C’est-à-dire être ferme et juste », ex-plique-t-il. Ferme, parce que acces-sible sans être laxiste. Juste, en ré-compensant les uns et les autres en fonction des résultats. Pour Harold Coffi le bon manager est celui qui applique une formule originale de lea-dership. « Essayer tous les jours de ti-rer le meilleur de ses employés. C’est le modèle américain », se souvient-t-il. Il fait la différence entre le pouvoir et l’autorité. Le bâton, le bâton, le bâ-

ton … ne peut pas être, selon lui, la bonne approche. « C’est ce qui occa-sionne généralement des départs », prévient-il. La motivation du travailleur n’est pas uniquement salariale. Le boulot est aussi une opportuni-té pour lui d’évoluer, d’apprendre. Le travail offre également un épanouisse-ment professionnel. « L’autorité don-ne au manager la capacité d’être un véritable leader. Il ne se focalise pas uniquement sur les tâches. Il essaye de comprendre le collaborateur qui fait le travail pour qu’il sorte le meilleur de lui. C’est très important. Parce qu’un

lien très étroit se tisse entre le direc-teur et son collaborateur. Avec cette approche, l’employé se surpasse et va même au-delà de ce qu’on lui de-mande. Cependant, l’autorité n’exclut pas la responsabilité. Il faut faire remar-quer que lorsqu’on est directeur et de surcroît de la trésorerie, on a une obli-gation de rentabilité, de bénéfice » pré-cise-t-il. Il admire Jack Welch, ex-DG de General Electric, pour son modèle de gestion qui consiste à être ferme et juste. Et aussi Michael Dell, parce qu’il a su créer de la valeur intellectuelle-ment. Il a eu l’audace de quitter très tôt l’école. Harold Coffi s’inscrit dans le regis-tre très sélectif des managers africains de la troisième génération. Un bel exem-ple de cadre africain à suivre.

« le Bon Manager essaye de tirer tous les jours le Meilleur de ses eMployés.

C’est le Modèle aMériCain »

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COLLÈGE JEAN MERMOZ D’ABIDJAN COCODyBAC MATHÉMATIQUES ET PHILO À ANGERS (FRANCE)MAÎTRISE À PARISMBA À L’UNIVERSITÉ DU TEXAS, À DALLAS AUX ETATS-UNIS GESTIONNAIRE DES PANIERS D’ACTIONS ET DES OBLIGATIONS CHEZ JP MORGAN CHASE À DALLAS, AUX ETATS UNISDIRECTEUR ADJOINT DE LA TRÉSORERIE À ECOBANK CÔTE D’IVOIREDIRECTEUR DE LA TRÉSORERIE ET DES INSTITUTIONS FINANCIÈRESÀ ECOBANK CÔTE D’IVOIRE

HAROLD COFFI DIGESt

etudes seCondaires199419982002

1999-2004

oCt. 2004 - Mars 2006depuis Mars 2006

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Il a le pas alerte. Son physique est im-pressionnant. Au fond de son regard se dégage une énergie forte. Ses pro-pos rassurent. Preuve qu’il est déter-miné à toujours gravir les échelons de notre société. Sur le plan strictement professionnel, Arthur André Dallys Mo-loko privilégie la performance à l’effort. «La performance résulte de la rigueur au travail. C’est pourquoi, il est préfé-rable de récompenser la performance plutôt que l’effort », soutient-il. Benja-min d’une famille de onze (11) enfants. Il fait tout à 120%. Le 10 avril 2006, Ar-thur Moloko intègre le puissant groupe finlandais, Nokia. Il a précédemment fait ses preuves dans deux sociétés de téléphonie mobile en Côte d’Ivoire: Orange et Moov.C’est au début de l’année 2006 que le cabinet de chasseur de têtes, « Afric Search », le contacte. Un poste est à pourvoir au sein du groupe Nokia. Les premiers entretiens, Arthur Moloko les passe à Dakar. Sa préparation est rigou-reuse. Résultats : sur une « Short List »

de quatre (4) candidats, ils sont deux (2) à être présélectionnés pour passer une série de tests au Maroc. Admis, il se rend à nouveau dans le Royaume Chérifien pour cinq (5) mois (d’avril à fin août 2006). Le 1er septembre, Ar-thur Moloko occupe officiellement, à Dakar, ses nouvelles fonctions : Chan-nel Marketing Manager West Africa chez le leader mondial de la vente des téléphones portables (38% des parts de marché). Il supervise, à ce titre, le marketing et la distribution dans treize (13) pays de la région ouest africaine. Il ne passe que 25% de son temps à Da-kar pour être présent sur toute sa zone de compétence. Il vit quelque chose de très fort. Mais, loin des projecteurs. Normal ! Il n’est plus en charge du sponsoring chez Orange Côte d’Ivoire. L’ancien chef de service marketing opérationnel et communication a quitté le groupe français en 2005. Un départ qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. « J’ai souhaité partir afin de réorienter ma carrière.

1M95. REGARD D’APLOMB. BARBE GRISOnnAntE. ARtHuR AnDRé DALLyS MOLOKO ESt LE PROtOtyPE DES JEunES Et DynAMIQuES CADRES AFRICAInS. DE JEunES LOuPS AuX DEntS LOnGuES. A 32 AnS, CE « MARKEtEuR MétéORIQuE » tOtALISE DéJà 10 AnS D’EX-PéRIEnCE PROFESSIOnnELLE. IL ESt tItuLAIRE D’un DIPLÔME D’InGénIEuR (BAC + 5) En COMMERCE Et MARKEtInG OBtEnu à L’InStEC.

“IL FAUT RECOMPENSER LA PERFORMANCE PLUTÔT QUE L’EFFORT”

TEXTE PATRICK MALANGA

ARTHUR ANDRÉ DALLYS MOLOKO32 AnS CHANNEL MARKETING MANAGER WEST AFRICA CHEZ NOKIA

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En terme de perspective, ce que Orange Côte d’Ivoire m’offrait n’était plus en har-monie avec mon avenir professionnel », explique-t-il sans remords. «La gestion de la carrière, poursuit-il, est person-nelle. L’entreprise vous mobilise et la motivation est personnelle. Il ne faut ja-mais confier sa carrière à une entreprise. C’est comme deux droites parallèles. Elles ne se touchent jamais ». Pour lui, il

avait réussi deux challenges majeurs : la mise sur pied de la direction marketing et le rebranding (changement de marque) d’Ivoiris à Orange qui a donné une forte valeur à la marque en Côte d’Ivoire. Ce sont les objectifs que leur équipe s’était fixés en intégrant l’entreprise en 2000.Arthur Moloko parle de l’expérience du rebranding avec beaucoup d’émotions dans la voix. La difficile problématique a consisté à définir l’approche marketing idoine qui permettrait de passer d’une

marque à laquelle les ivoiriens se recon-naissent à travers son radical « Ivoire », à une marque internationale en s’ap-propriant les valeurs. « C’est une expé-rience que je souhaite à de nombreux travailleurs au cours de leur carrière », affirme-t-il. En 2006, il participe au lan-cement de Moov Côte d’Ivoire. Il admire Bill Gates, patron de Microsoft, pour son esprit d’initiatives et Nelson Mandela,

ancien président d’Afrique du Sud, pour son humilité et son sens du pardon. Il croit fermement en Dieu qui reste son appui de tous les jours et compte sur le soutien de sa famille et de sa femme. Toujours soucieux de parfaire ses connaissances, Arthur Mo-loko prépare, en ce moment, un diplôme en qualité (Total Quality Management). Nul doute qu’il a encore une brillante carrière professionnelle devant lui.

Bon vent Arthur.

« il ne Faut jaMais ConFier sa Carrière à une entreprise. Ce sont deux droites

parallèles. elles ne se touChent jaMais.»

STAGE À NESTLÉ CÔTE D’IVOIREDUT EN GESTION COMMERCIALE, INSETASSISTANT MARKETING, « PRODUITS FOODS », CHEZ UNILEVERRESPONSABLE DES PROMOTIONS À « IVOIRIS » (ORANGE CI, PLUS TARD) QUITTE « ORANGE CI »PARTICIPE AU LANCEMENT DE « MOOV CI »CHANNEL MARKETING MANAGER WEST AFRICA CHEZ NOKIA

ARTHUR MOLOKO DIGESt

1997Fin 97Fin 97

juin 2000 20052006

1er septeMBre 2006

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Sourire éternel sur un visage an-gélique. Marguerite Abouet vit actuellement quelque chose d’incroyable, mais vrai. Sa BD, « Aya de yopougon », fait un

carton. Elle l’a écrit en s’ennuyant dans sa chambre de bonne. C’est devenu le nom par lequel on l’identifie. L’œuvre a traversé les frontières hexagonales. Elle ne tutoie la BD que depuis 2005. Mais, tout lui sourit. Fini les années de galère. Elle-même n’en croit pas ses yeux. « C’est une aventure in-croyable », s’exclame-t-elle. 35 000 exem-plaires du Tome I, paru en 2005 chez Gal-limard, déjà écoulés. 15 000 exemplaires du deuxième Tome, sorti en 2006 chez le même éditeur parisien, partis comme des cacahuètes. Les lauriers s’amoncèlent. Un diadème qui coiffe la jeune scénariste. La liste des récompenses est non exhaustive. Osons un bref récapitulatif : Prix du premier album à l’édition 2006 du festival de la BD d’Angoulême (France). Coup de cœur de la FNAC à travers toute la France. Invitée du très prisé JT de 20 heures sur France 2. Gros plan sur Canal +. Plusieurs articles parus dans la presse française et internatio-nale. Les anglais ont déjà racheté les droits d’édition. La BD est sortie à New york aux Etats-Unis chez Draw & Quarterling dont le siège est à Montréal au Canada. Son livre

est sélectionné parmi les cinq (5) meilleures BD. C’est une Limousine qui la récupère sur le tarmac de l’aéroport JFK de New york, en avril dernier. Elle prend part, pour la première fois, dans cet immense pays, au festival de la BD, « The Pen », présidé par l’écrivain Salman Rushdie. Un vrai conte de fée. Peut-on vraiment bouder son plai-sir face à cette situation aussi lumineuse, qu’inopinée ? Pas si sûr ! Elle garde tout de même la tête sur les épaules. Elle fait va-loir et servir de leçon la notion du triomphe modeste. Parce que pendant plus de vingt (20) ans elle a broyé du noir. Quelle histoire ! Marguerite Abouet rend le témoignage de sa vie, des heures durant, avec émotion et dignité. Dès le pre-mier contact, elle se signale par sa déter-mination à relever les défis les plus fous. Un mental qui l’a aidée à préserver sa dignité de jeune adolescente de 15 ans, vulnéra-ble et livrée à elle-même dans les rues de Paris, à partir de 1986. Trois ans après son arrivée en France. Marguerite Abouet est en classe de 4ème. Son oncle qui les a fait partir elle et son frère en France décide, sur un coup de tête, de rentrer définitivement à Abidjan. Nous sommes en pleine année scolaire. Marguerite et Antoine, le frère se retrouvent dans la rue. Son frère s’installe chez une tante. Elle passe un coup de fil

MARGUERITE ABOUET

AutEuR DE LA BAnDE DESSInéE à SuCCèS, « AyA DE yOPOuGOn », PARuE FIn 2005 CHEZ GALLIMARD, MARGuERItE ABOuEt MéRItE, à BIEn DES éGARDS, Qu’On S’AttARDE SuR SOn PARCOuRS Et S’ASSIGnE DE LE PORtER à LA LuMIèRE. A 35 AnS, CELLE Qu’On IDEntIFIE DéSORMAIS PAR LE tItRE DE SOn ŒuVRE tOtALISE PRèS D’un QuARt DE SIèCLE D’HIStOIRES BOuLEVERSAntES Qu’ELLE nOuS A LIVRéES LORS DE LA 3èME éDItIOn DE COCO BuLLES, Du 21 Au 24 JuIn DERnIERS à ABIDJAn (CÔtE D’IVOIRE).

UNE AVENTUREINCROYABLE, MAIS VRAIE !

TEXTE LOïC ALAIN PATRICK

35 AnS Scénariste de la BD à succès « Aya de yopougon »

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à Joëlle, une camerounaise chez qui elle était baby sitter. « Dès que je lui ai dit que j’étais dans la rue, elle a crié « Super ! » parce qu’elle était ravie de savoir qu’en venant vivre chez elle, j’al-lais davantage m’occuper de sa fille sans qu’elle n’ait à trop dépenser », se rappelle-t-elle. Un an plus tard, la situation se dégrade davantage. Elle quitte cette maison pour occuper une chambre de bonne à Boulogne (Paris). Son travail devient plus pénible. Elle ne s’occupe plus seulement d’un enfant, mais de triplés. Pour zéro franc. Son nouvel employeur (au noir) la rémunère par le gîte qu’elle occupe. Sans revenu, comment vivait-elle ? « Je me débrouillais pour manger », raconte-t-elle avec dignité. Et comment ? Des filles de bourgeois organisaient des soirées en-tres elles où chacune cotisait 5000 FF (500 000 Fcfa). Elle gagnait un peu d’argent en bossant sur l’organisation. Trois ans plus tard, en 1989, elle est en classe de Terminale lorsque tout se gâte à nouveau.

Elle rate son Bac A2. L’année d’après, elle est contrainte de travailler comme opératrice de saisie pour payer ses cours à 2500 FF dans une école à Bac. Elle partage alors une cham-bre de bonne avec sa cousine. Sa contribution mensuelle au loyer est de 400 FF. Pour gagner plus dans son boulot, elle est obligée de tra-vailler plus. Jusqu’à trois (3) heures du matin elle reste au bureau à taper sur des chèques. Emprunte ensuite les bus de nuit avec tous les clochards et le risque de se faire violer. A ces heures tardives de la nuit, certains hommes vi-cieux et pervers, en voiture, lui proposent sur son chemin de retour, à pied, de leur montrer un sein contre de l’argent. « Je suis très fière de me regarder aujourd’hui dans un glace et d’affirmer allègrement que j’ai pu résister face à l’argent qui déshonore. Alors que j’étais dans le besoin dans un environnement où il n’est pas toujours évident d’avoir la force et le courage de tenir », se réjouit-elle. Son éducation lui a permis de rester froide devant ces propositions indécen-tes. C’est l’année où elle décroche son Bac. Mais elle ne peut pas s’inscrire à l’Université parce qu’elle est sans papiers. A la préfecture,

elle s’entend dire qu’elle est dans une situation floue. « On m’a fait savoir qu’on ne pouvait ni me régulariser, ni m’expulser. Cela m’a révol-tée », se rappelle-t-elle. Elle continue de tra-vailler. Au noir. Elle garde les enfants. Les vieux. Le misérabilisme salarial brime sa conscience. Elle ne peut se plaindre nulle part. Elle est sans papiers. Heureusement qu’elle a la chance de circuler sans être ennuyée par les contrôles ino-pinés. La raison ? Elle va la connaître grâce à un policier qui, un jour, lui révèle ceci : « nous ne sommes pas racistes avec les jolies femmes ! » En 1994, elle esquisse son premier sourire. Une circulaire est publiée par l’Etat français auto-risant la régularisation des cas de personnes en situation irrégulière ayant totalisé plus de 10 ans de présence sur le sol français. C’est ainsi qu’el-le obtient sa carte de séjour. « J’ai poussé un grand ouf de soulagement. J’ai donc décidé que c’était fini la garde des vieux et des enfants », se souvient-elle. Mais, après cinq (5) années d’in-

terruption de cours, il est souvent difficile de les reprendre. Après une année en capacité de droit, elle fera une autre formation de deux (2) ans pour passer du statut de secrétaire juridique à celui d’assistante juridique. C’est ainsi qu’elle intègre un cabinet d’avocats à Noisy-le-Sec. Elle touche le SMIC qui était alors de 4000 FF. Elle passera ensuite cinq (5) ans (1999-2004) chez Bureau Genete Bouvier. Un cabinet d’avocats spécialisé dans l’immobilier. La naissance de « Aya de yopougon ». Dans toutes les chambres de bonne où elle est restée, elle a toujours consigné des phrases sur des bouts de papier. Elle écrit, à cette épo-que, explique-t-elle, pour ne pas devenir folle. « Ma vieille télé que je n’éteignais jamais de peur qu’elle ne se rallume plus avait explosé. Il fallait que j’écrive pour ne pas devenir folle dans le silence glacial de ma chambre », ex-plique-t-elle. Des histoires de son enfance en Côte d’Ivoire. Elle les raconte par la suite aux enfants de son frère, Antoine, qu’elle gardait. « Ils se marraient terriblement », se souvient-elle. Encouragée par ses neveux et des amis, Marguerite Abouet a dépoussiéré ses vieux

écrits. Au départ l’œuvre s’intitulait Akissi, la petite sœur d’Aya de yopougon. Sa propre his-toire. Elle fait lire ses écrits à Clément Oubreri, célèbre illustrateur français qu’elle a connu à travers un couple dont elle gardait les enfants. Il a adoré et s’est même proposé de faire des dessins. Elle a rédigé le synopsis, Clément a tenu à venir sur place à Abidjan pour s’impré-gner de plus près de la réalité de yopougon (banlieue abidjanaise) avant de réaliser les quatre (4) planches qui ont été présentées à Thierry Laroche, éditeur chez Gallimard. Une maison d’édition qui jusque-là ne faisait pas de la bande dessinée. Pendant une (1) heure, Marguerite Abouet a lu son projet devant les responsables de Gallimard connus pour leur rigueur. « Ils ont ri en face d’une jeune fille qui n’avait jamais rien fait auparavant. Soit ils rient, soit ils ne le font pas », précise-t-elle. Le projet a été accepté et Gallimard a immédiatement signé pour les prochains tomes.

En effet, Gallimard montait à l’époque une nouvelle collection intitulée, « Bayou », diri-gée par Joann Sfar, une grosse pointure dans l’univers de l’édition en France. Leur objectif, explique-t-elle, était de faire découvrir la BD à tous les publics. Mais il ne souhaitait pas en faire une collection pour enfants. Les cibles visées étaient les adolescents et les adultes. Elle a été obligée de tout réécrire en se souve-nant qu’elle avait des cousines, des parents à yopougon. C’est ainsi qu’est née l’histoire sai-sissante de la jeune fille, « Aya de yopougon », qui est différente de ses camarades à travers un comportement sans reproche. Lorsque le livre est sorti en France, sa patronne qui ne savait pas qu’elle s’appelle Marguerite lui de-mande : « Patricia, est-ce que tu connais cet-te Marguerite, une ivoirienne comme toi dont tout le monde dit du bien du livre ? ». Elle ne savait quoi lui répondre. Son premier chèque pour le Tome I fut de 11 000 euros, environ 7. 500 000 FCFA. Une somme à laquelle elle n’avait jamais rêvé auparavant. Le Tome II est sorti en 2006 et le troisième est prévu pour octobre 2007. Quelle histoire !

« je suis très Fière de Me regarder aujourd’hui dans une glaCe et d’aFFirMer allègreMent que j’ai pu résister FaCe à

l’argent qui déshonore. alors que j’étais dans le Besoin dans un environneMent oÙ

il n’est pas toujours évident d’avoir la ForCe et le Courage de tenir »

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Intelligente. Motivée. Disciplinée. Cynthia Akélé possède un potentiel intellectuel qui lui vaut l’estime de son entourage. Dans trois (3) ans, elle sera experte comptable. A moins de 30 ans. C’est un exploit pour

une jeune fille dans une corporation où les fem-mes sont rares. En juin dernier, elle est admise au Diplôme d’Etudes Supérieures de Comp-tabilité et de Gestion Financière (DESCOGEF). Cette grande admiratrice de la Secrétaire d’Etat américaine Condolezza Rice, a réussi à franchir le difficile palier qui donne accès au stage en entreprise en vue de l’obtention du diplôme d’expert comptable. Ce fut une des épreuves les plus difficiles de sa vie. « Je me souviens, raconte-elle avec un sourire en coin, que j’étais sérieusement malade lors de la présentation de l’examen du DESCOGEF. J’avais même rega-gné mon centre de composition en ambulance. Tout le monde était surpris. Certaines person-nes trouvaient que j’exagérais en venant com-poser malgré mon état de santé. Mais, mes examinateurs, m’ont remonté le moral ». Sa vision est prospective. Toujours avoir une lon-gueur d’avance. Un bref échange avec Cynthia Akélé vous suffit pour jauger la profondeur de sa pensée. « Je suis motivée par le désir de toujours franchir un palier de plus », confie-t-elle. C’est ce qui explique la rigueur avec la-quelle Cynthia mène ses études. Son physique qui lui confère l’image d’une fille fragile, n’est aucunement un handicap. Marie-France, ne se laisse pas impressionner par le défi redoutable

qu’impose chaque jour le besoin de l’autono-mie. Voilà, qui démontre une fois de plus qu’il faut toujours se donner les moyens d’atteindre l’objectif que l’on s’est assigné. Retirer l’aiguille d’une perfusion de ses veines pour affronter un examen, seules des personnes de la trempe de Cynthia peuvent réussir ce challenge. Elle rêvait d’être experte comptable comme, MM. Mabu-du Joël et Dognon Camille, ses modèles, qui lui ont insufflé la patience, le dynamisme et surtout la rage de vaincre. Préalables à toute réussite. Elle y est presque. Puisqu’elle est en cabinet pour un stage professionnel de trois ans. Son parcours jalonné de succès prend véritablement son envole en 1999, au Lycée moderne des jeunes filles de Bouaké, où elle s’illustre de fort belle manière, en décrochant le Baccalauréat série C. Cynthia s’inscrit à l’Univer-sité de ladite ville à l’UFR des sciences écono-miques en 2000. Après seulement une année, elle demande et obtient son transfert à l’Uni-versité d’Abidjan-Cocody. Née pour marquer, « la Petite » est irrésistible. En 2005, elle met du beurre dans ses épinards en réussissant sa maîtrise. Elle n’a que 22 ans lorsqu’avec l’appui de son père, Akélé Oponou Marc et de sa mère Mossoh Adrienne, Marie-France entre à l’Ecole de Commerce et de Gestion (ECG) d’Abidjan. Elle en ressort avec un Masters Business Ad-ministration (MBA). La vie de Cynthia Akélé, est une suite logique d’événements heureux. La preuve. Cette jeune fille est retenue pour inté-grer l’Ecole Supérieure de Commerce et d’Ad-

ministration des Entreprises (ESCAE), une des structures de l’Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INPHB). Prestigieuse école qui forme au Diplôme d’Expertise Comp-table et Financière (DECOFI), avec comme tran-sition, le Descogef. En effet, après un (1) d’étu-des théoriques, tous les auditeurs présentent le Descogef, qui est le passage obligé menant au diplôme d’expertise comptable. Contrairement à son collègue Guipié, Cyn-thia est un pur produit de l’Université d’Abid-jan et n’en rougit pas. Son cursus scolaire est ponctué de plusieurs stages, notamment, à la direction financière comptable de la CIE, la Loyale Assurance et dans un cabinet d’audit. Elle envisage de s’installer à son pro-pre compte dans le seul but d’aider les Peti-tes et Moyennes Entreprises (PME) à décoller véritablement. « Beaucoup reste encore à faire dans ce domaine. Les PME ne connaissent pas l’essor qu’elles auraient dû connaître » souli-gne-t-elle. Par ailleurs, cet enfant choyé à qui ses parents ont offert les conditions adéquates d’une réussite totale, conseille à tout entrepre-neur, de faire preuve de patience, de persévé-rance, d’humilité et d’honnêteté. « L’hypocrisie, la médisance, la jalousie, la haine, l’orgueil, sont des attitudes à bannir quand on veut être grand. Quand on veut être un Tycoon », conclut elle. Avec cette profondeur de pensée qui la déter-mine, c’est sûr qu’avec Cynthia Marie-France Akélé, l’excellence n’a pas encore dit son der-nier mot.

CORPS FRÊLE. PEtItE PAR LA tAILLE. GRAnDE PAR L’ESPRIt. CyntHIA MARIE-FRAnCE AKéLé ESt LE REFLEt PAR-FAIt DE LA JEunE FILLE InnOCEntE Et InSOuCIAntE Du LEnDEMAIn. MAIS, DERRIèRE CEttE IMAGE SE CACHE un « FIGHtInG SPIRIt » IMPRESSIOnnAnt. ELLE A un MEntAL DE GAGnEuSE. AMOuREuSE Du tRAVAIL BIEn FAIt, ELLE A OPté POuR LES FInAnCES Et PAR RICOCHEt, LA COMPtABILIté. ELLE FIGuRE PARMI LES DEuX IVOIRIEnS QuI Ont BRILLAMMEnt RéuSSI, En 2006, Et CE POuR LA PREMIèRE FOIS En CÔtE D’IVOIRE, LE DESCOGEF, DIPLÔME D’EtuDES SuPéRIEuRES DE COMPtABILIté Et DE GEStIOn FInAnCIèRE. OBtEnu à L’ECOLE SuPéRIEuRE DE COM-MERCE Et D’ADMInIStRAtIOn DES EntREPRISES, ESCAE DE L’InP HB DE yAMOuSSOuKRO. ELLE PRéPARE En CE MOMEnt, En CABInEt, LE DIPLÔME D’EXPERtISE COMPtABLE Et EnVISAGE DE S’InStALLER à SOn PROPRE COMPtE.

“JE SUIS MOTIVÉE PAR LE DÉSIR DE TOUJOURS FRANChIR UN PALIER DE PLUS”

MLLE CYNTHIA MARIE-FRANCE AKÉLÉ24 AnS titulaire du Diplôme Supérieur de Comptabilité et Gestion financière (DESCOGEF)

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TEXTE JEAN-HIPPOLITHE DRUIDE

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Ne baisse pas les bras, même si par-fois les choses ne se passent pas comme il faut », dit l’adage. Noël Guipié en est conscient. Travailleur infatigable, quelque peu insatiable, il

veut se hisser au sommet. En août 1998, il re-vient de Tunisie, avec dans la poche, une maîtrise en sciences de gestion, obtenue à l’Université de Sfax. Il est recruté, la même année, par le Ca-binet d’expertise Comptable et Conseil Interna-tional (CECI). Travailleur acharné, ses méninges le démangent. Il veut affronter des enjeux nou-veaux. Son père, M. Laurent B.Guipié ne peut que se réjouir. Il décide de l’envoyer étudier en Angleterre. Le refus de son fils est poli. En 2001, après trois ans en cabinet, il se tourne les pouces. Sur conseil de l’un de ses amis, il sollicite une inscription au Centre Africain d’Etudes Supérieu-res en Gestion-CESAG de Dakar. Après étude de son dossier, l’expérience acquise en cabinet joue en sa faveur. Il est retenu. L’argent prévu pour son voyage sert à financer ses études. En novembre 2002, il met le cap sur Da-kar pour suivre sa formation. Il est le seul de sa promotion à valider six (6) unités de valeurs (U.V) sur dix (10). C’est insuffisant pour obtenir le Des-

cogef. L’année suivante, Sylvestre Guipié doit valider les quatre (4) U.V résiduaires. Mais ses charges sociales l’obligent à revenir sur Abidjan pour travailler. Pris par ses nombreuses tâches, Noël Guipié ne se rend désormais à Dakar, que pour les examens de fin d’année. «En plein exa-men d informatique en 2004, raconte-t-il, j’avais bossé le logiciel bureautique à me rompre le cer-veau. Malheureusement, les épreuves portaient uniquement sur la Merise qui est une méthode d’analyse et de conception de données, qui était ma bête noire. J’ai rendu ma copie vierge et je suis sorti ». Il doit reprendre L’année. Cette matière qui avait ralenti sa course, lui permettra plus tard de réussir le Descogef. « J’ai dû suivre une formation accentuée pour arriver à bout de la Merise » rappelle-t-il. Revenu de Dakar, son patron lui confie davantage de responsabilités. Il n’a plus le temps d’aller suivre les cours. En décembre 2006, il se rend au Sénégal à deux se-maines de la composition. Mais trois jours après son arrivée sur la terre du M’bala, il est rappelé d’urgence par son patron. Et pour cause, la ges-tion du dossier fiscal de l’un des clients dont il a la charge. Il revient donc à Abidjan, plaider la cause de son chaland. La date de la compo-

sition est proche. Noël Guipié ne peut plus être à Dakar dans les délais. Il sollicite M. Bakayoko Losseyni, directeur du programme Descogef, yamoussoukro, qui avec l’accord du CESAG ac-cepte de l’inscrire comme candidat libre à l’Ecole Supérieure de Commerce et d’Administration des Entreprises-ESCAE de yamoussoukro. Il saisit cette occasion pour en finir une bonne fois pour toute avec ce diplôme. Véritable leçon de courage, pour un jeune homme qui n’avait plus le temps de se consacrer à ses études. Aujourd’hui récompensé par ses efforts, notre futur expert comptable affirme qu’« il est possible de travailler et aller à l’école. Le travail ne doit pas être un frein à nos aspirations ». Lorsque vous lui deman-dez les modèles qui l’inspirent, il vous répond automatiquement l’ivoirien Adoh Golé Mathieu, censeur de l’ordre des experts comptables ; le nigérien Hama Tini, directeur de mission au cabi-net international d’expertise comptable, MASAR (Sénégal) et le Burkinabé Mady Compaoré, di-recteur de l’Audit au groupe Atlantic. Noël Sylvestre Guipié envisage d’ouvrir dans un proche avenir, un cabinet d’expertise compta-ble. A ceux qui entreprennent, la vie offre toujours l’opportunité de réussir. Plein succès !

MAJOR DE SA PROMOtIOn Au DESCOGEF, SESSIOn DE DéCEMBRE 2006, nOËL SyLVEStRE GuIPIé, ESt En CABInEt POuR un StAGE PROFESSIOnnEL DE tROIS AnS, En VuE DE L’OBtEntIOn Du DIPLÔME D’EXPERtISE COMPtABLE Et FInAnCIèRE (DECOFI). C’ESt un éVénEMEnt. DEPuIS LA DéCEntRALISAtIOn DE CEttE FORMAtIOn BASéE à DA-KAR, C’ESt LA PREMIèRE FOIS QuE DES IVOIRIEnS RéuSSISSEnt à CEt EXAMEn. IL FORME AVEC CyntHIA AKéLé, LA PAIRE GAGnAntE. nOtRE éQuIPE DE REPORtAGE S’ESt REnDuE à yAMOuSSOuKRO SuR LES tRACES DE nOS LAuRéAtS. HéLAS ! ILS étAIEnt DéJà En StAGE à ABIDJAn.

UNE ÂME DE CONQUÉRANT

NOËL SYLVESTRE GUIPIÉ33 AnS titulaire du Diplôme Supérieur de Comptabilité et Gestion financière (DESCOGEF)

TEXTE EV. FRUITIER

«

Initié par les pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain ( UEMOA ), au sein du CESAG centre africain d’etudes supérieures de gestion , le descogef, fait son entrée en Côte d’Ivoire en 2005. Il est régi par le règlement n°12/2000/ CM/ UEMOA qui institue un système coordonné de formations, d’examens et de stages conduisant à l’obtention du diplôme d’expertise comptable et financière (decofi), commun aux États ouest africains. La première promotion (2005) était composée de huit (8) auditeurs et seul le béninois Iréné Okabwa avait décroché le sésame. avec 32 matières qui représentent environ 1000 heures de cours, le descogef s’obtient après une année théorique de 12 mois qui débouche sur un stage professionnel de trois (3) ans en cabinet ou en entreprise. Ce stage est suivi de la rédaction d’un mémoire.

LE DESCOGEF EN BREF

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On THE WAy

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l’InvITé dE la rédacTIon • M. Jean Kacou Diagou, Président du Groupe nSIA La rage de vaincre !

TêTES d’affIcHES • Eugène zadi, 50 AnS Directeur de la communication du

Groupe CIE/SODECI «La capacite d’ecoute est fondamentale en afrique» • Irié Lou Irié Colette, PCA de la FEnACOVICI «j’ai debute avec cinquante (50) mille francs cfa»

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l’InvITé dE la rédacTIon • M. Jean Kacou Diagou, Président du Groupe nSIA La rage de vaincre !

TêTES d’affIcHES • Eugène zadi, 50 AnS Directeur de la communication du

Groupe CIE/SODECI «La capacite d’ecoute est fondamentale en afrique» • Irié Lou Irié Colette, PCA de la FEnACOVICI «j’ai debute avec cinquante (50) mille francs cfa»

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L’InVIté DE LA RÉDACTION

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L’InVIté DE LA RÉDACTION

PAtROn DES PAtROnS, LE PCA DE LA COnFéDéRAtIOn GénéRALE DES EntREPRISES DE CÔtE D’IVOIRE (CGECI), M. JEAn KACOu DIAGOu, DIRIGE AuSSI AVEC unE MAIn DE FER DAnS un GAnt DE VELOuRS, SELOn SES PROPRES tERMES, LE GROuPE nSIA. DEuXIèME COMPAGnIE D’ASSuRAnCES En CÔtE D’VOIRE, LA HOLDInG COMPtE tREIZE (13) SOCIétéS REPRéSEntéES DAnS HuItS (8) PAyS AFRICAInS. En DIX (10) AnS, L’HOMME D’AFFAIRES AFRICAIn 2002 A RELEVé DES DéFIS, REnOuVELé LA COnFIAnCE AVEC SES PAR-tEnAIRES POuR MOntRER « LE VRAI VISAGE DE L’ASSuRAnCE ». DAnS un EnVIROnnEMEnt Où CEttE CuLtuRE n’ESt PAS éVIDEntE. IL A RACHEté En DéCEMBRE 2006, LA BIAO CI AFIn DE S’InSCRIRE DAnS LA MOuVAnCE DE LA BAnCASSuRAnCE.

59 ans, Président du Groupe NSIA

JEAN KACOU DIAGOU

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LE GOÛT DU RISQUE,LA RAGE DE VAINCRE !

L’entrevue avec M. Jean Kacou Dia-gou a lieu dans son bureau situé au 3ème étage de l’immeuble NSIA, rue Noguès d’Abidjan Plateau. À son secrétariat, l’accueil est chaleureux.

Nous ne nous attendons pas à être reçus par le maître des lieux. Surprise ! C’est lui-même qui nous reçoit. Debout, au milieu de la porte entrouverte de son bureau. Le téléphone porta-ble rivé à l’oreille. D’un geste de la main, il fait signe à l’équipe de reportage de Tycoon de le

rejoindre dans son bureau. Le matériel de no-tre reporter photographe, Pascal Guérineau, est impressionnant. En plus, c’est un « africain d’origine française ». C’est suffisant pour que les visiteurs trouvés sur les lieux concluent rapi-dement qu’il s’agit d’une équipe de journalistes de TV5 Monde. Il faut vite rectifier le tir. « Non, nous sommes du magazine Tycoon », avons-nous précisé presqu’en chœur. En franchissant le seuil de son bureau, la première image qui attire notre attention, c’est

cette grande photo accrochée sur une cimaise. M. Diagou est en tête à tête avec le Pape Benoît XVI. Il fait partie des privilégiés qui ont déjà ren-contré le nouveau chef de l’Eglise catholique. « J’ai suivi mon éducation primaire et secon-daire au séminaire. Je devais normalement être prêtre. Je dois tout à la religion catholique », confesse le maître de chœur qui a cinq (5) al-bums de chansons religieuses à son actif. Bienvenue dans l’univers du risque. « Sans le risque, il n’y a pas d’assurances », affirme-t-il.

InTErvIEW ARISTIDES NKENDA NKENDA

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tycoon : M. Jean Kacou Diagou, parlez-nous brièvement de votre cursus universi-taire.JKD : Après mon bac philo en 1967, j’obtiens en quatre (4) ans (en 1971), une licence en sciences économiques, à l’université d’Abid-jan. Ce qui équivaut à l’actuelle maîtrise. Je vais ensuite en France où je décroche, en 1972, le diplôme de l’Ecole Nationale d’Assurances de Paris. Je fais un stage de six (6) mois à l’UAP (Union des Assurances de Paris) qui me recrute comme jeune cadre. La même année, je retour-ne à Abidjan.

tycoon : Quel a été votre premier poste à votre retour en Côte d’Ivoire?JKD : Mon premier poste, je l’obtiens à la So-ciété Ivoirienne d’Assurances (SIA), une agence de l’UAP. J’avais 24 ans. J’ai été recruté comme chef de service « sinistres ». En 1976, L’UAP crée sa succursale en Côte d’Ivoire. Quatre (4) ans après, l’Union Africaine (UA) est créée. Je suis nommé directeur et non Directeur Général. Un adjoint au Directeur Général en quelque sorte. En 1983, je deviens le Directeur Général suite au dé-part de mon patron, M. Jean Marc Fiamma.

Vous créez en 1995, nSIA Assurances. Comment est venue l’idée de la naissance de cette compagnie d’assurances à capi-taux africains ?C’est l’aboutissement d’une succession d’évé-nements. Fin 91 et début 92, Je perds la confiance de mes patrons à Paris. L’argument avancé, c’est la mauvaise gestion. Ils soupçon-naient des détournements quelque part. Les audits n’ont rien donné. La tension étant forte parce que je ne me reconnaissais pas dans ces allégations, la confiance s’est rompue. Incapa-bles de me renvoyer sans motif. Pour me mettre à l’écart, ils me nomment vice président de la société. Je reste deux (2) ans à ce poste avant de demander à partir fin 94.

Considériez-vous votre nouveau poste comme une sanction, voire comme une voie de garage ? Est-ce à partir de là que naît l’idée de monter votre propre struc-ture?L’Union Africaine était pour moi comme ma pro-pre maison. J’y avais placé toute mon estime. J’ai participé à sa création. Après le départ de mon ancien patron, j’ai développé cette affaire. La plus prépondérante était l’assurance IARD (Incendie, Accident et Risques Divers). L’assu-rance vie commençait à peine. L’UAP voulait supprimer la branche assurance vie. J’ai de-mandé à mes patrons de me laisser gérer le dossier en leur promettant des résultats positifs. J’avais eu raison d’oser au regard des résultats

satisfaisants que nous avons enregistrés.En 1995, vous larguez les amarres pour porter sur les fonts baptismaux la nouvelle Société Interafricaine d’Assurances (nSIA) à capitaux africains. C’est un gros risque que vous prenez…Sans le risque, il n’y a pas d’assurances. Je suis certes majoritaire, mais je tiens à saluer une fois de plus les hommes d’affaires ivoiriens qui ont cru en cette aventure. Il faut le dire, ce fut une aventure. Au regard du marché des assurances à cette période tenu à 90% par l’UAP, les AGF, PFA, les Mutuelles du Mans. Il y avait très peu d’espace pour une nouvelle société.

Vous lancez nSIA assurances avec un ca-pital de 300 millions. Pouvez-vous rappeler les grandes étapes de cette aventure, se-lon vos propres termes ?Lancement en Janvier 1995. En Avril 1996, je rachète les filiales d’AGF en Côte d’Ivoire, AGCI et AGCI-Vie. En réalité personne n’en voulait. L’UAP et PFA ont refusé l’offre d’achat. Les res-ponsables recherchaient quelqu’un de crédible, selon leurs propres termes. Ils se sont tournés vers moi.

L’achat vous a sûrement coûté un franc symbolique ?Ah ! Non. Pas un franc symbolique (Eclat de rires)…J’ai essayé de rentabiliser cette affaire. C’est ce qui m’a permis de commencer à aller à l’extérieur du pays. Il faut comprendre que l’un de mes objectifs majeurs en créant la NSIA as-surances était d’attaquer le marché africain des assurances à travers un groupe. D’où le nom proposé à dessein à sa création : Nouvelle So-ciété Interafricaine d’Assurances. En 1998 nous attaquons le Bénin et le Cameroun en même temps. En 2000, le Gabon. En 2002, le Séné-gal. Le Congo Brazzaville en 2004. En 2005, le Togo et en 2006, une succursale a été installée en Guinée Bissau. Fin 2006, nous rachetons la Banque Internationale de l’Afrique de l’Ouest (BIAO).

Quelles sont les parts de marché du grou-pe nSIA en Côte d’Ivoire et en Afrique ?En Côte d’Ivoire nous avons fait à peu près 19 milliards de chiffre d’affaires sur 130 pour l’en-semble de la corporation. Ce qui représente à peu près 14% des parts de marché. Nous som-mes le 2ème Groupe derrière la Colina. Sur le plan africain, nous n’avons pas les statistiques. Si nous n’occupons pas la première place, nous sommes deuxième. Je pense que nous sommes en tête du classement.

Parlant justement d’assurances, est-ce que les africains ont cette culture ?

Malheureusement, non ! L’africain a la culture de la solidarité. Mais pas la solidarité marchande. L’africain pense que s’il a un sinistre, il y aura sa famille, son village pour voler à son secours. Quand une maison brûlait dans le village, c’est tout le village qui se mobilisait pour la reconstrui-re. Mais avec l’arrivée de l’économie moderne avec l’argent au centre des opérations, l’africain est devenu de plus en plus individualiste. On compte de plus en plus sur sa famille nucléaire ou sur soi-même. Plus personne n’ose prendre l’épouse et les enfants du frère défunt. C’est la société moderne qui oblige l’africain à penser de plus en plus en terme d’assurance. C’est à nous assureurs d’accompagner ce mouvement. Il faut expliquer aux populations que l’assuran-ce supplée la solidarité d’antan. Avec un contrat d’assurance le capital retraite est garanti. Alors qu’auparavant le vieux retraité était pris en charge par sa famille. Mais aujourd’hui, j’ai vu des gens mourir précocement tout simplement parce qu’ils n’avaient pas prévu leur retraite.

Est-ce que vous communiquez assez dessus ?(Il se redresse et pousse un soupir)… Ah ! Nous ne sommes pas seuls sur le marché. Il faudrait

que nous nous mettions ensemble. J’ai fait plu-sieurs propositions dans ce sens, nous atten-dons les réactions des uns et des autres.

Vous disposez de deux types de produits : les IARD (Incendie, Accident et Risques Di-vers) et produits Vie. Quel est votre produit phare ?Les sociétés IARD subventionnent d’une cer-taine manière le démarrage des sociétés Vie sauf en Côte d’Ivoire où la société Vie a déjà un certain chiffre d’affaires.

En tant que brillant manager puisque vous avez été désigné, en juin 2002, homme d’af-faires africain, comment procédez-vous au sein du groupe nSIA à la reconstruction de la performance des ressources humaines?J’exerce depuis de nombreuses années dans un secteur d’activité où l’homme est la ressour-ce principale. Certes il faut avoir les capitaux. Si on les a, c’est tant mieux. Mais, ne jamais oublier que l’homme demeure la première ri-chesse de l’entreprise. Plus vous avez des hommes qualifiés et performants, plus votre en-treprise sera performante. Et c’est sur ça que je capitalise. Vous avez dit vous-même que nous avons commencé avec un capital de 300 mil-lions. Aujourd’hui si la holding a un capital de 5,2 milliards, c’est le résultat du travail abattu par des hommes et des femmes compétents, performants, qui ont accepté que nous regar-dions dans le même direction. Ils ont ainsi fait

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« IL N’ Y A PAS DE VRAIE RIChESSE SANS ABNÉGATION AU DÉPART… PRIVILÉGIEZ LE LONG TERME. »

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tycoon : M. Jean Kacou Diagou, parlez-nous brièvement de votre cursus universi-taire.JKD : Après mon bac philo en 1967, j’obtiens en quatre (4) ans (en 1971), une licence en sciences économiques, à l’université d’Abid-jan. Ce qui équivaut à l’actuelle maîtrise. Je vais ensuite en France où je décroche, en 1972, le diplôme de l’Ecole Nationale d’Assurances de Paris. Je fais un stage de six (6) mois à l’UAP (Union des Assurances de Paris) qui me recrute comme jeune cadre. La même année, je retour-ne à Abidjan.

tycoon : Quel a été votre premier poste à votre retour en Côte d’Ivoire?JKD : Mon premier poste, je l’obtiens à la So-ciété Ivoirienne d’Assurances (SIA), une agence de l’UAP. J’avais 24 ans. J’ai été recruté comme chef de service « sinistres ». En 1976, L’UAP crée sa succursale en Côte d’Ivoire. Quatre (4) ans après, l’Union Africaine (UA) est créée. Je suis nommé directeur et non Directeur Général. Un adjoint au Directeur Général en quelque sorte. En 1983, je deviens le Directeur Général suite au dé-part de mon patron, M. Jean Marc Fiamma.

Vous créez en 1995, nSIA Assurances. Comment est venue l’idée de la naissance de cette compagnie d’assurances à capi-taux africains ?C’est l’aboutissement d’une succession d’évé-nements. Fin 91 et début 92, Je perds la confiance de mes patrons à Paris. L’argument avancé, c’est la mauvaise gestion. Ils soupçon-naient des détournements quelque part. Les audits n’ont rien donné. La tension étant forte parce que je ne me reconnaissais pas dans ces allégations, la confiance s’est rompue. Incapa-bles de me renvoyer sans motif. Pour me mettre à l’écart, ils me nomment vice président de la société. Je reste deux (2) ans à ce poste avant de demander à partir fin 94.

Considériez-vous votre nouveau poste comme une sanction, voire comme une voie de garage ? Est-ce à partir de là que naît l’idée de monter votre propre struc-ture?L’Union Africaine était pour moi comme ma pro-pre maison. J’y avais placé toute mon estime. J’ai participé à sa création. Après le départ de mon ancien patron, j’ai développé cette affaire. La plus prépondérante était l’assurance IARD (Incendie, Accident et Risques Divers). L’assu-rance vie commençait à peine. L’UAP voulait supprimer la branche assurance vie. J’ai de-mandé à mes patrons de me laisser gérer le dossier en leur promettant des résultats positifs. J’avais eu raison d’oser au regard des résultats

satisfaisants que nous avons enregistrés.En 1995, vous larguez les amarres pour porter sur les fonts baptismaux la nouvelle Société Interafricaine d’Assurances (nSIA) à capitaux africains. C’est un gros risque que vous prenez…Sans le risque, il n’y a pas d’assurances. Je suis certes majoritaire, mais je tiens à saluer une fois de plus les hommes d’affaires ivoiriens qui ont cru en cette aventure. Il faut le dire, ce fut une aventure. Au regard du marché des assurances à cette période tenu à 90% par l’UAP, les AGF, PFA, les Mutuelles du Mans. Il y avait très peu d’espace pour une nouvelle société.

Vous lancez nSIA assurances avec un ca-pital de 300 millions. Pouvez-vous rappeler les grandes étapes de cette aventure, se-lon vos propres termes ?Lancement en Janvier 1995. En Avril 1996, je rachète les filiales d’AGF en Côte d’Ivoire, AGCI et AGCI-Vie. En réalité personne n’en voulait. L’UAP et PFA ont refusé l’offre d’achat. Les res-ponsables recherchaient quelqu’un de crédible, selon leurs propres termes. Ils se sont tournés vers moi.

L’achat vous a sûrement coûté un franc symbolique ?Ah ! Non. Pas un franc symbolique (Eclat de rires)…J’ai essayé de rentabiliser cette affaire. C’est ce qui m’a permis de commencer à aller à l’extérieur du pays. Il faut comprendre que l’un de mes objectifs majeurs en créant la NSIA as-surances était d’attaquer le marché africain des assurances à travers un groupe. D’où le nom proposé à dessein à sa création : Nouvelle So-ciété Interafricaine d’Assurances. En 1998 nous attaquons le Bénin et le Cameroun en même temps. En 2000, le Gabon. En 2002, le Séné-gal. Le Congo Brazzaville en 2004. En 2005, le Togo et en 2006, une succursale a été installée en Guinée Bissau. Fin 2006, nous rachetons la Banque Internationale de l’Afrique de l’Ouest (BIAO).

Quelles sont les parts de marché du grou-pe nSIA en Côte d’Ivoire et en Afrique ?En Côte d’Ivoire nous avons fait à peu près 19 milliards de chiffre d’affaires sur 130 pour l’en-semble de la corporation. Ce qui représente à peu près 14% des parts de marché. Nous som-mes le 2ème Groupe derrière la Colina. Sur le plan africain, nous n’avons pas les statistiques. Si nous n’occupons pas la première place, nous sommes deuxième. Je pense que nous sommes en tête du classement.

Parlant justement d’assurances, est-ce que les africains ont cette culture ?

Malheureusement, non ! L’africain a la culture de la solidarité. Mais pas la solidarité marchande. L’africain pense que s’il a un sinistre, il y aura sa famille, son village pour voler à son secours. Quand une maison brûlait dans le village, c’est tout le village qui se mobilisait pour la reconstrui-re. Mais avec l’arrivée de l’économie moderne avec l’argent au centre des opérations, l’africain est devenu de plus en plus individualiste. On compte de plus en plus sur sa famille nucléaire ou sur soi-même. Plus personne n’ose prendre l’épouse et les enfants du frère défunt. C’est la société moderne qui oblige l’africain à penser de plus en plus en terme d’assurance. C’est à nous assureurs d’accompagner ce mouvement. Il faut expliquer aux populations que l’assuran-ce supplée la solidarité d’antan. Avec un contrat d’assurance le capital retraite est garanti. Alors qu’auparavant le vieux retraité était pris en charge par sa famille. Mais aujourd’hui, j’ai vu des gens mourir précocement tout simplement parce qu’ils n’avaient pas prévu leur retraite.

Est-ce que vous communiquez assez dessus ?(Il se redresse et pousse un soupir)… Ah ! Nous ne sommes pas seuls sur le marché. Il faudrait

que nous nous mettions ensemble. J’ai fait plu-sieurs propositions dans ce sens, nous atten-dons les réactions des uns et des autres.

Vous disposez de deux types de produits : les IARD (Incendie, Accident et Risques Di-vers) et produits Vie. Quel est votre produit phare ?Les sociétés IARD subventionnent d’une cer-taine manière le démarrage des sociétés Vie sauf en Côte d’Ivoire où la société Vie a déjà un certain chiffre d’affaires.

En tant que brillant manager puisque vous avez été désigné, en juin 2002, homme d’af-faires africain, comment procédez-vous au sein du groupe nSIA à la reconstruction de la performance des ressources humaines?J’exerce depuis de nombreuses années dans un secteur d’activité où l’homme est la ressour-ce principale. Certes il faut avoir les capitaux. Si on les a, c’est tant mieux. Mais, ne jamais oublier que l’homme demeure la première ri-chesse de l’entreprise. Plus vous avez des hommes qualifiés et performants, plus votre en-treprise sera performante. Et c’est sur ça que je capitalise. Vous avez dit vous-même que nous avons commencé avec un capital de 300 mil-lions. Aujourd’hui si la holding a un capital de 5,2 milliards, c’est le résultat du travail abattu par des hommes et des femmes compétents, performants, qui ont accepté que nous regar-dions dans le même direction. Ils ont ainsi fait

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pour que cette entreprise marche. Il faut savoir que pour qu’une entreprise marche, le leadership est très important.

nous vous prenons au mot. A propos de leadership, êtes-vous pour le pouvoir ou pour l’autorité ?Je comprends qu’en parlant du pouvoir vous fai-tes allusion au bâton. Non ! Je préfère parler de légitimité. Pour diriger, il faut avoir de la légitimité. C’est là où la notion de charisme a son impor-tance. Voyez-vous, il y a des gens qui, toute leur vie, ne seront jamais des chefs.

Cela est dû à quoi ?Parce que cela n’est pas dans leur caractère. Ils peuvent être de très grands techniciens dont les compétences sont unanimement reconnues, mais ils ne pourront jamais diriger les hommes. Même s’ils s’entêtent à occuper coûte que coûte le poste.

Partageons votre expérience. Comment avez-vous acquis votre légitimité ?Il faut dire qu’à propos de légitimité, premiè-rement : c’est moi qui ai créé mon entreprise. Deuxièmement, ceux qui rejoignent notre équipe, reconnaissent en nous un certain nombre de qua-lités de manager et de compétence. Il faut enfin savoir conduire les hommes. Et c’est le plus dif-ficile à faire lorsqu’on n’a pas les prédispositions pour. Il y a plusieurs méthodes pour conduire les hommes. Certains transforment leurs sociétés en camp d’entrainement militaire. Tandis que d’autres dirigent avec un peu plus de souplesse. En ce qui me concerne, mon approche c’est celle qui consiste à avoir une main de fer dans un gant de velours. Je sais où je vais. Celui qui veut aller avec moi doit aller dans le même sens. Mais, je ne suis pas brutal. J’essaye de convaincre d’abord. La méthode de la conviction. C’est le partage des objectifs. Chez moi, c’est le management partici-patif par objectifs. D’abord, il y a les objectifs. Car, il n’y a de bon vent que pour celui qui sait où il va. Si vous n’avez pas d’objectifs, vous ne savez pas où vous allez. Cet objectif peut être bon ou mauvais. Mais si ceux qui doivent travailler avec vous n’adhèrent pas à cet objectif, vous ne pour-rez pas l’atteindre. Le mot participatif est pour moi très important. Il faut que les gens participent à l’élaboration des objectifs. Et qu’ils y croient et y adhèrent. Une fois que l’adhésion est acquise, vous n’aurez plus à exercer une quelconque coer-cition. Sauf bien entendu quelques réglages qui s’imposent afin de ramener parfois les gens dans le droit chemin.

Comment s’opère le choix de vos hommes ?En général dans notre groupe, il existe un comité de sélection des candidatures. A laquelle partici-pent la direction des ressources humaines et la direction concernée par le poste à pourvoir. Après que nous avons défini ensemble le profil, ils reçoi-vent les candidats. Après la sélection, les trois (3) meilleurs profils sont proposés à la direction géné-rale qui procède à une autre interview en présen-ce du jury précédent. On compare les notations des uns et des autres pour choisir le meilleur. Le

choix est collectif. Quand nous avons des difficul-tés, nous sollicitons les services des cabinets de recrutement. Mais ils ont l’obligation de nous sou-mettre au moins trois (3) candidatures.

Le recrutement des membres de votre fa-mille au sein du Groupe obéit-il aux mêmes critères ?Evidemment. Tous les salariés de notre groupe passent devant le comité de sélection et la direc-tion générale. C’est la règle. Maintenant, pourquoi voulez-vous que je refuse un emploi à mon fils ou à ma fille qui a le profil? S’il (ou elle) a les compé-tences, pourquoi pas?

L’entreprise, c’est avant tout faire des béné-fices. Comment procédez-vous pour optimi-ser vos ressources financières ? Êtes-vous pour le bilan des compétences par exem-ple ?Nous avons une fiche de notation qui nous permet d’évaluer notre personnel. Il s’agit ici de vérifier que les objectifs ont été atteins dans les délais.

Quel est l’effectif du groupe ?Il y a environ 1000 salariés dans le groupe dont 400 à la banque.

Lorsqu’une crise éclate. Comment gérez-vous les conflits interpersonnels au sein du groupe?Je privilégie le dialogue. A travers la discussion, j’essaye de comprendre le pourquoi de cette si-tuation. Et si je suis moi-même impliqué dans le conflit, je cherche une personne qui peut nous rapprocher pour que la discussion ait lieu. Si je ne suis pas impliqué, j’essaye d’être le plus juste possible avant de situer les responsabilités. Mais, il faut toujours expliquer.

Selon vous, M. Diagou, c’est quoi un bon manager ? (Il hésite un instant et éclate de rires)… Je pense que le bon manager c’est celui qui sait entraîner son équipe avec des objectifs précis, clairs et en toute transparence. Mais qui reste rigoureux, ferme.

Quel est votre modèle ?Pour moi, il n’y a pas de management spécifique-ment africain. Même si les économies africaines sont différentes de celles des pays occidentaux. Je suis dans un secteur qui est tellement spécifi-que et qui n’a pas à ce jour, en ce qui me concer-ne, de vrais devanciers pour avoir un modèle. En Europe, mon modèle c’est Claude Bébéar, le pa-tron du Groupe AXA. Pour la simple raison qu’il a débuté avec une toute petite mutuelle et il en a fait la deuxième compagnie au monde.

Pourquoi l’idée d’une Bancassurance tradui-te par le rachat de la BIAO Côte d’Ivoire ?Nous n’avons rien inventé. Dans le monde en-tier, le développement de la banque et des as-surances passe par le rapprochement des deux métiers. La banque a une clientèle que souvent l’assureur ne peut pas facilement atteindre. Les assureurs touchent plus facilement les entrepri-

ses que les particuliers. Il faut beaucoup d’éner-gie pour développer un réseau de particuliers. La création des réseaux de proximité coûte cher. En passant par le réseau bancaire on vend facile-ment à des particuliers des produits d’assuran-ces. Le réseau bancaire bénéficie des garanties que lui apporte l’assureur pour développer ses affaires. Ainsi à travers un package, on arrive à vendre à un client des produits à la fois bancaires et d’assurances. C’est une espèce de guichet unique. Aussi voudrais-je dire que désormais la BIAO ne s’occupera plus uniquement des gran-des entreprises internationales. Elle va s’intéres-

ser aux PME et PMI, socle de développement d’un pays et aux particuliers. Elle fera des cré-dits à tous ceux-là. Etant redevenue une banque nationale, la BIAO doit aider au développement national.

Parlons à présent d’organisation patronale. En 2005, 10 ans après avoir lancé nSIA as-surances, vous êtes élu à la tête du Conseil national du Patronat Ivoirien (CnPI). Vous devenez donc le patron des patrons de Côte d’Ivoire. L’objectif de votre organisation, selon les termes de votre discours, est de « poursuivre, finaliser et mettre en œuvre la restructuration du CnPI ». Le CnPI est devenu la Confédération Générale des En-treprises de Côte d’Ivoire (CGECI). La res-tructuration n’était-elle pas possible sans le changement de dénomination ?Le CNPI était un conglomérat de groupements

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L’InVIté DE LA RÉDACTION

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« CERTES IL FAUT AVOIR LES

CAPITAUX. SI ON LES A, C’EST

TANT MIEUX. MAIS, NE JAMAIS

OUBLIER QUE L’hOMME

DEMEURE LA PREMIÈRE

RIChESSE DE L’ENTREPRISE »

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d’entreprises. Assureurs, banquiers, pétroliers, transitaires, etc. Neuf (9) au total. C’est pourquoi nous l’avons appelé « Conseil du patronat ». La confédération a une autre configuration. En ce sens qu’elle garde ces groupements, mais ouvre l’adhésion aux entreprises individuelles, aux associations des petites et moyennes en-treprises et bien d’autres associations d’entre-prises. Nous avons donc affaire ici à un éventail beaucoup plus large.

Vous souhaitez aussi que la confédération soit désormais, pour ce qui est de la com-munication, la porte parole unique du sec-teur privé légaliste et légal. On peut penser M. Diagou que vous lancez des pics à ceux que vous soupçonnez de parler souvent à votre place…Nous ne lançons pas de pics. Nous constatons simplement qu’il y en a qui parlaient à notre place et qui n’avaient pas vocation à le faire.

Vous voulez parler de la Chambre de Com-merce et d’Industrie de Côte d’Ivoire ?Pour nous, la Chambre de Commerce et d’In-dustrie de Côte d’Ivoire est une émanation de l’Etat. Pour moi, elle ne peut pas être le défen-seur des entreprises privées. Seule la CGECI est l’interlocutrice de l’Etat et des autres par-tenaires sociaux. Les organisations syndicales l’ont si bien compris que nous avons établi avec elles un dialogue permanent.

Vous avez aussi parlé d’un plan de sortie de crise à proposer au gouvernement de Côte de d’Ivoire. Où en est-on, M. Diagou ?La restructuration de la CGECI est à sa phase fi-nale. Nous avons des chargés d’études pour les secteurs des impôts, la douane, l’économie d’une manière générale et le social. Ses commissions

logées au conseil d’administration étudient en suite leurs supports. Un responsable chargé de la communication va nous rejoindre d’ici peu. Après la construction de notre site web, nous irons un peu plus loin avec l’édification du siège de l’entre-prise ou de l’entrepreneur de Côte d’Ivoire.

Quels sont les réels problèmes rencontrés par les entreprises de Côte d’Ivoire ?Les entreprises veulent résister jusqu’à la fin de la crise. C’est une épreuve très difficile pour elles. Les entreprises se sont réadaptées en créant de nouveaux produits. La sortie de crise se fait attendre. En dépit des efforts, les entre-prises commencent à s’essouffler.

Les grands chantiers de la CGECI ?Nous devons réfléchir à long terme sur le dévelop-pement de l’économie ivoirienne vu par les entre-prises. Nous allons faire intervenir des chercheurs sur ce vaste chantier. Nous devons pouvoir dire ce que doit être l’économie ivoirienne en 2040, 2050. Ensuite le proposer au gouvernement comme plate-forme d’exécution pour une vision prospective de la Côte d’Ivoire. À plus court ter-me, nous avons l’intention de proposer aux chefs d’entreprises des PME et PMI une plate forme de formation permanente en management, en par-tenariat avec HEC de Paris et le MEDEF, afin de renforcer leurs capacités dans la gestion.

Le 08 mai dernier, lors de l’assemblée gé-nérale mixte de la CGECI, à l’Hôtel tiama d’Abidjan Plateau, vous avez souhaité que la signature des Accords de Partenariats Eco-nomiques (APE) prévue fin 2007 soit différée le temps de mettre en place un espace qui permette aux entreprises de s’adapter. Pour-quoi les entreprises ivoiriennes craignent-el-les de ne pas pouvoir tenir dans ce nouveau

système économique ?Il y a des entreprises en Afrique de l’Ouest qui n’ont pas d’inquiétudes à se faire. Parce que tout est bénéfique pour elles dans ces accords. Trois (3) pays : le Ghana, le Nigeria et la Côte d’Ivoire qui sont considérés comme des pays intermé-diaires auront des contraintes trop fortes sur leurs entreprises du fait de l’ouverture de ce mar-ché. Alors que les autres ont encore la possibilité de protéger leurs économies pendant X temps. Nous souhaitons, surtout pour les ivoiriens qui viennent de traverser une crise importante, le redressement de nos entreprises de sorte qu’el-les soient à niveau par rapport aux entreprises extérieures qui vont déverser sur nos marchés des marchandises à bas prix et détruire les en-treprises et les emplois locaux. On le voit déjà sur le plan local avec le textile à bas prix qui envahit nos marchés avant même qu’on ne soit ouvert. Tout simplement parce que les produits chinois et autres ont envahi la sous région.

un petit mot à l’endroit de la jeunesse ?Je dirai à la jeunesse de ne pas céder à la facilité. C’est-à-dire : la violence, la recherche du gain fa-cile. Il n’ ya pas de vraie richesse sans travail. Sans abnégation au départ. Je souhaite que les jeunes ivoiriens intègrent mieux l’esprit d’entreprise qui a fait défaut à notre époque. Qu’ils essayent de prendre plus de risques en créant eux-mêmes des entreprises. Mais ils doivent retenir qu’il y a beaucoup de sacrifices à faire au départ. Savoir qu’on doit avoir comme leitmotiv: la rigueur. Il ne faut pas confondre chiffre d’affaires et bénéfice. Notre grand défaut, C’est le manque de patience. L’africain privilégie trop le court terme. L’entreprise n’aime pas le court terme. Si vous voulez réussir une entreprise, il faut penser long terme. Et quand on pense au long terme, on est obligé de faire des sacrifices au départ.

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L’InVIté DE LA RÉDACTION

#1

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tÊtES D’AFFICHE

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EUGÈNE ZADI

JAMAIS DEuX (2) SAnS tROIS (3). EuGènE ZADI, DIRECtEuR DE LA COMMunICAtIOn, Du MARKEtInG Et DE LA DO-CuMEntAtIOn Du GROuPE CIE/SODECI, nE FAIt PAS MEntIR CE DICtOn. IL ESt LE CADEt DE DEuX FIGuRES EM-BLéMAtIQuES DE L’unIVERS PROFESSIOnnEL IVOIRIEn : MARCEL ZADI KESSy, PCA Du GROuPE CIE/SODECI Et PR. BERnARD ZADI ZAOuROu, AnCIEn MInIStRE DE LA CuLtuRE, EnSEIGnAnt CHERCHEuR à L’unIVERSIté D’ABIDJAn COCODy Et AutEuR DE PLuSIEuRS ŒuVRES tHéÂtRALES Et DE RECuEILS DE POèMES. En MAtIèRE DE MODèLE, EuGènE ZADI n’A DOnC PAS Eu à CHERCHER LOIn SES REPèRES. MAIS, IL A LuI-MÊME CREuSé SES PROPRES SILLOnS. En DéPIt DES PRéJuGéS.

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tÊtES D’AFFICHE

#1

TEXTE AURORE AMANy

50 AnS Directeur de la communication du Groupe CIE/SODECI

DISCRET

PASSIONNÉ

EFFICACE

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tÊtES D’AFFICHE

Sa carrière professionnelle débute par le journalisme en 1985. C’est avec la voix empreinte d’émotion qu’il rappelle ces moments. De 1985 à 1987, après avoir fait ses armes à

Ivoire Dimanche, le magazine de Fraternité Ma-tin, il retourne à l’université de Montréal au Ca-nada. Cette fois encore, il ne finira pas ses étu-des puisqu’il partira avant d’avoir obtenu son Master en Sciences Politiques option analyse des systèmes politiques. C’est un cénacle qu’il connaît bien. Quelques années auparavant, il y a décroché son Bachelor. En 1990, il est de re-tour sur les berges de la lagune Ébrié. Il ne se défait pas du virus de la presse. Mieux, c’est le printemps de la presse. La Côte d’Ivoire a repris avec le multipartisme. Eugène Zadi souhaite prendre la parole afin de participer au débat dé-mocratique naissant.

Il lui faut une tribune d’expression. Il crée son journal : Le regard. La courbe de vie de ce support médiatique chute rapidement. Il met la clé sous le paillasson. Une expérience brève et difficile. Mais, exaltante et enrichissante. Les choses auraient pu, selon lui, se passer autre-ment, si « les politiciens avaient soutenu à cette époque la presse libre qui voulait accompagner la démocratie sainement ». Après la fermeture de son journal, grâce au coup de pouce d’un ami, il est engagé comme pigiste à l’agence Reuters. Il intervient parallè-lement sur les magazines de la CIE et de la SODECI. A cette époque, avec l’avènement du multipartisme et la floraison des titres de jour-naux sur le marché de la presse ivoirienne, les entreprises éprouvent le besoin de communi-quer. Cette réalité, explique-t-il, s’est imposée à elles. « Pour la première fois, un interlocuteur autre que l’Etat, la presse, était face aux entre-prises. Il fallait dialoguer avec les médias», sou-tient-il. Mais, dialoguer avec la presse était une expérience nouvelle pour la CIE et la SODECI qui avaient (elles l’ont toujours) le monopole de la transformation, de la distribution et de la com-mercialisation de l’eau et de l’électricité en Côte d’Ivoire. Feu Gbalouan Séri, alors Directeur Gé-

néral de la SODECI, et Loïc Darcel, Directeur Général de la CIE, en professionnels avisés, comprennent que « la communication fait partie des principaux outils du management de l’en-treprise moderne ». Ces deux hommes lui of-frent son premier contrat dans le groupe. Nous sommes en 1992. Et depuis, Il n’a pas cessé de gravir les échelons. Douze (12) ans après, en 2004, il est nommé Directeur de la commu-nication, du marketing et de la documentation du groupe CIE/SODECI. Mais, tout n’a pas tou-jours été rose pour lui. Et pourquoi ? Parce qu’il est le cadet de Marcel Zadi Kessy. Leur grande ressemblance en rajoute aux difficultés qu’il rencontre. Longtemps, reconnaît-il, les gens ne l’ont vu que comme le « petit frère du patron ». Mais aujourd’hui, il en parle avec philosophie : « je pense que c’est un travail sur le temps. Je me suis dit, ce n’est pas parce que les gens ont

quelque chose contre moi qu’ils ont une telle opinion. Mais, c’est comme cela en Afrique. J’ai choisi comme moyen de riposte le travail. Il faut que je bosse plus, et être plus rapide que les autres pour éviter qu’une erreur venant de moi ne rejaillisse sur mon frère ». Eugène Zadi a su tirer le meilleur de cette douloureuse expérience pour se hisser au poste qu’il occupe actuelle-ment. « Les frustrations, j’en ai subi. Mais avec l’âge, il faut savoir relativiser les choses. Il faut se référer au passé avec un esprit apaisé pour pouvoir en tirer des leçons », conseille-t-il. Sosie en plus jeune de ses frères aînés, c’est très souvent que des personnes qu’il croise sur son chemin le confondent soit à Marcel Zadi Kes-sy soit au Pr. Bernard Zadi Zaourou. La ressem-blance est frappante. C’est avec un large sourire qu’il décrit qu’une fois au Congo, un ministre l’a pris pour Marcel. Au Cameroun, c’est un cinéaste qui l’a confondu avec Bernard. Communicateur émérite, Eugène Zadi avoue qu’il s’est formé au métier de communicateur au fil de ses nombreu-ses lectures. « J’ai une bibliothèque d’ouvrages sur la communication », confesse-t-il. La com-munication de proximité de Thierry Libaert est le dernier livre qu’il a lu sur le sujet. Le département qu’il dirige s’est imposé comme mot d’ordre, le

travail à l’émergence d’une culture d’entreprise. Une approche empruntée à M. Marcel Zadi Kes-sy. « C’est la seule manière, selon lui, de drainer dans un même courant les 3.300 salariés de la CIE et les 1.500 de la SODECI avec des opinions divergentes ». Son travail au quotidien ne consiste pas seulement à établir et entretenir le lien avec la presse et l’opinion. Il faut aussi communiquer en interne. Là-dessus, le programme d’Eugène Zadi est le suivant : « les salariés du groupe, environ 5.000, doivent comprendre les mis-sions qui leur sont assignés pour y adhérer et pouvoir les mettre en œuvre ». Pour cela, pour-suit-il, il faut que l’information circule de part et d’autre. Etablir un contact entre les dirigeants et la base. Objectif final. Empêcher tout mou-vement contraire aux orientations que donne la direction. Les outils qui traduisent en actes

cette stratégie sont : L’énergie magazine et La source, respectivement journal d’entreprise de la CIE et de la SODECI. En outre, les séminai-res, les rencontres récréatives permettent à tout le personnel de se retrouver et d’échanger sur l’avenir des deux (2) sociétés. La connaissance et la maîtrise de toutes ces données permettent à Eugène Zadi et à son équipe de 25 membres de contenir les passions. Il expérimente lui-même au quotidien cette stra-tégie sur son équipe. « Je suis proche de mes collaborateurs, je connais chacun d’eux. Je les écoute beaucoup parce que la capacité d’écou-te est fondamentale en Afrique », souligne-t-il. C’est en véritable équipe, au sens noble du ter-me, que se fait le travail. De chacun de ses col-laborateurs, il attend des résultats précis. Mais, il estime que « mieux que la pression seule, la confiance peut permettre aux uns et aux autres de donner le meilleur d’eux-mêmes ». Un autre sujet qui le passionne, c’est la vie et toute la littérature qui concerne l’ancien pré-sident français, François Mitterrand. « Il a quand même passé quatorze (14) ans au pouvoir et il a marqué la gauche française ». C’est en ces termes qu’il justifie son intérêt pour tout ce qui touche à cet homme.

« Mieux que la pression seule, la ConFianCe peut perMettre aux uns et aux autres de

donner le Meilleur d’eux-MÊMes ».

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« LA CAPACITE D’ECOUTE EST FONDAMENTALE EN AFRIQUE »

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Si quelqu’un m’avait prédit mon ascension actuelle, je ne lui aurais pas accordé de crédit. Parce que mon père n’a jamais permis que j’apprenne à lire et à écrire », iro-

nise Irié Lou Colette, PCA de la FENACOVICI. Une fédération qui regroupe huit cent trois (803) coopératives reparties sur toute l’éten-due du territoire ivoirien. Et pourtant, en 1981, elle est à la tête d’une seule structure : la Coopérative de Distribution des Produits Ali-mentaires de Treichville(CODIPRAL). A cette époque, Mme Colette Irié Lou Irié en veut ter-riblement à son père de ne l’avoir pas scolari-sée. Néanmoins, elle décide de puiser au plus profond d’elle-même la force nécessaire pour trouver les moyens de sa survie. Son objectif principal est d’assurer son quotidien et gérer ses petits besoins. C’est l’exemple typique d’une self made woman : « J’ai débuté avec cinquante mille (50.000) francs CFA. Il ne faut forcément pas avoir un pactole pour débuter une affaire », soutient-elle. Priorité : une gestion rigoureuse. Son pe-tit commerce fait son bonhomme de chemin. Cette mère de deux(2) enfants n’est pas prête à dormir sur ses lauriers. Elle nourrit et sou-met l’idée de réunir plusieurs femmes au sein d’une coopérative. Dans un premier temps, el-les sont Sept (7) à y adhérer. C’est le chiffre de la vie. Une nouvelle vie peut enfin commencer pour elle. En 1998, la CODIPRAL obtient son agrément pour étendre ses activités. Elle a un avantage. De nombreuses épreuves de la vie ont forgé en elle un fighting spirit qui l’aide à

relever des défis les plus fous. Les expériences acquises à travers son « parcours de combat-tante » lui donnent une longueur d’avance. Elle esquive avec tact et franchit avec dextérité les obstacles de la vie. S’inspirant des coopérati-ves existantes. Son modèle fut Feue Nanti Lou Rosalie. Loin d’être égoïste ou égocentrique, elle éprouve fortement et manifeste sérieuse-ment le besoin d’apporter son expertise à un plus grand nombre de femmes. Sa détermina-tion, son leadership original et sa vision faite d’anticipation convainquent plus d’une. Le vo-lume de ses activités s’intensifie. En 2001, la FENACOVICI voit le jour. Elle vient de réussir la prouesse de regrouper mille(1000) commer-çantes. Les années se succèdent mais ne se ressemblent pas pour cette native d’Iriéfla (vil-lage fondé par son grand père dans la région de Gohitafla). C’est la consécration pour elle dans le secteur du vivrier. Aujourd’hui, elle compte plus d’un million d’adhérents et environ soixante dix (70) ca-mions de dix(10) tonnes de vivriers convoyés chaque jour sur les cinquante neuf (59) mar-chés de la FENACOVICI. Principale pour-voyeuse en vivriers du pays, elle possède cent quatre(104) coopératives dans la seule région de Daloa. Avec la création du Marché Interna-tional du Vivrier d’Abidjan (MIVA), le 10 mars dernier, et sa présence dans certains pays comme le Ghana, le Togo, le Gabon, le Mali… la FENACOVICI atteint une dimension qui dé-passe toute prévision. Le succès d’une entreprise reposant sur la qualité du personnel, la PCA de cette fé-

dération s’est entourée d’une équipe com-posée de cadres supérieurs, de comptables, d’agents commerciaux et d’un service qui s’occupe de la vente. « J’ai également nommé des délégués départementaux et régionaux, des représentants dans tous les villages où nous sommes implantés » affirme Irié Lou. Sa stratégie managériale basée essentiellement sur la confiance en ses collaborateurs, semble payante. « Je suis satisfaite du travail que mes collaborateurs abattent. Je leur fais confiance et ils me le rendent bien » ajoute-elle visible-ment comblée. Par ailleurs la vision qu’elle a du secteur du vivrier s’articule autour de deux(2) grands axes : la transformation et l’irrigation. « Si nous arrivons à transformer nos produits, c’est cer-tain que l’Afrique mangera à sa faim et si nous maîtrisons l’irrigation, la ménagère arrêtera de gémir », explique-t-elle. Avant de poursuivre, nous avons expérimenté l’irrigation sur un demi-hectare, nous y avons récolté quinze (15) tonnes de vivriers. Et de conclure : « c’est pourquoi je fais de l’irrigation mon combat ». Pour réaliser cette noble ambition elle compte sur l’appui de ses partenaires, parmi lesquels figurent en bonne place les Etats-Unis, la Chine, le Canada et le Japon. En attendant, Irié Lou Irié Colette qui, au plus fort de la crise ivoirienne entraînant une hausse vertigineuse des prix, bravait tous les obstacles pour ap-provisionner les marchés, continue l’implan-tation de la FENACOVICI en Côte d’Ivoire et dans la sous région. C’est clair, seul le travail bien fait paie.

FRAnCHIR LES OBStACLES DE LA VIE. RéuSSIR COntRE VEntS Et MARéES. CHACun DE nOuS DOIt SE BAttRE POuR y PARVEnIR. AFIn DE GAGnER LE PARI D’EXPRIMER Au GRAnD JOuR CE Qu’IL y A DE MEILLEuR En SOI. MÊME SI L’On nE SAIt nI LIRE, nI éCRIRE. CE PARI, MME IRIé LOu IRIé COLEttE, PRéSIDEntE Du COnSEIL D’AD-MInIStRAtIOn DE LA FéDéRAtIOn nAtIOnALE DES COOPéRAtIVES Du VIVRIER DE CÔtE D’IVOIRE (FEnACOVICI), L’A RéuSSI. SOn LEItMOtIV : SE SuRPASSER… EnCORE SE SuRPASSER POuR tOuCHER LE SOMMEt.

“J’AI DEBUTE AVECCINQUANTE (50) MILLE

FRANCS CFA”

TEXTE JEAN-HIPPOLITHE DRUIDE

MME IRIÉ LOU IRIÉ COLETTE51 AnS PCA de la FENACOVICI

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tÊtES D’AFFICHE

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CORP ORAtEdoSSIEr SPEcIal : • Application de la facture normalisée Les commercants sont-ils enfin entrés dans les rangs ?

caS d’EnTrEPrISE : • « Cash ivoire » ou la distribution à l’ivoirienne Un partenariat win win ! • Entreprise citoyenne et implication sociale : La stratégie de MTN pour gagner le cœur des ivoiriens

coMPrEndrE la BourSE : • à l’école de la bourse avec la BRVM

5352 #1 #1

conSEIlS : • Marketing, Juridique, Ressources Humaines, Fiscalité et Finances

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CORP ORAtEdoSSIEr SPEcIal : • Application de la facture normalisée Les commercants sont-ils enfin entrés dans les rangs ?

caS d’EnTrEPrISE : • « Cash ivoire » ou la distribution à l’ivoirienne Un partenariat win win ! • Entreprise citoyenne et implication sociale : La stratégie de MTN pour gagner le cœur des ivoiriens

coMPrEndrE la BourSE : • à l’école de la bourse avec la BRVM

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conSEIlS : • Marketing, Juridique, Ressources Humaines, Fiscalité et Finances

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DOSSIER

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DOSSIER

dossier special :

application de la facture normalisée

TEXTE ARISTIDES NKENDA NKENDA

Au PREMIER tRIMEStRE DE L’AnnéE En COuRS, L’APPLICAtIOn DE LA FACtuRE nORMALISéE A COnnu BIEn DES REMOuS. RéSIStAnCES, VOLtE-FACE DES COMMERÇAntS…M. FEH KESSé, DIRECtEuR GénéRAL DES IM-PÔtS ESt MOnté Au CRénEAu : « LA MAFIA COntRE L’éCOnOMIE nE PASSERA PAS », AVAIt-t-IL MARtELé. LA MESuRE PAR AILLEuRS InSCRItE DAnS L’AnnEXE FISCALE DE LA LOI DE FInAnCES 2005 ESt-ELLE AuJOuRD’HuI EntRéE DAnS LES MŒuRS DES IVOIRIEnS ?

les commercants sont-ilsenfin entrés dans les rangs ?

Fin juin 2007. Il y a bien longtemps qu’on n’entend plus parler de la fac-ture normalisée. Les commerçants de Côte d’Ivoire semblent être en-trés dans les rangs. La fronde enga-

gée au premier trimestre de l’année en cours a tourné court. Mathieu K., cadre dans une en-treprise de la place vient de faire ses emplettes du mois chez le boutiquier habituel. Non loin de son domicile. Sa commande mensuelle n’a pas changé. Mais, sa facture a augmenté de près de 20%. Le kilogramme de lait concentré sucré, par exemple, est subitement passé de 1000 FCFA à 1250 FCFA. De nombreux autres produits de première nécessité subissent eux aussi le contre coup de cette inflation inopinée. En réponse à sa plainte, le boutiquier brandit la facture normalisée. Il change de magasin pour s’assurer que son voisin de boutiquier ne lui fait pas une entourloupe. C’est le même son de cloche partout. « Nos fournisseurs de gros et de demi-gros ont augmenté les prix. Ils impu-tent ce changement à l’application de la fac-ture normalisée », soutiennent-ils en chœur. Les fournisseurs expliquent ce renchérissement du coût de la marchandise par les frais de fabrica-tion de la facture normalisée.

Pour la Direction Générale des impôts l’argument ne tient pas la route. Des balises existent pour éviter d’éventuels problèmes qui résulteraient des coûts anarchiques suscepti-bles de rebuter les commerçants. « Pour éviter d’entendre des prétextes du genre : « on n’en veut pas parce que les facturiers nous coûtent aujourd’hui beaucoup plus cher », nous avons négocié en leur permettant de fixer leurs prix. Mais, avec une limite à ne pas dépasser pour éviter que l’application de la nouvelle mesure entraîne un renchérissement du coût de la mar-chandise », a expliqué M. Feh Kessé. Malheu-reusement la hausse des prix est réelle.

genèseLa loi de finances pour la gestion 2005 a institué en son article 27, l’obligation de délivrance d’une facture normalisée et sécurisée par tous les opé-rateurs économiques en Côte d’Ivoire. Entrée en vigueur le mardi 1er novembre 2005, la fac-ture normalisée doit être obligatoirement délivrée par toutes les PME, PMI et toutes les grandes entreprises soumises au régime du réel normal d’imposition ou du réel simplifié. Les petits com-merçants, les artisans, les micros entreprises qui paient les taxes municipales ou l’impôt synthé-tique n’ont pas systématiquement l’obligation de délivrer des factures normalisées pour leurs ventes au détail ou leurs prestations. C’est le cas par exemple pour les petits commerçants de quartier ainsi que des ventes à l’étalage sur les marchés. Cependant, ils doivent exiger à l’achat des factures normalisées de leurs fournisseurs. Cette procédure fait donc que la quasi-to-talité des opérateurs économiques sont concer-nés par la mesure. Qu’ils appartiennent au sec-teur formel ou informel. Sont exemptés par la loi, au regard de son article 129, les conces-sionnaires de service public de l’eau, de l’élec-tricité et de téléphone. Les entreprises de vente à rayons multiples dont les opérations au détail

donnent lieu à la délivrance de tickets ou tickets de caisse dans les supermarchés, les pharma-cies, les compagnies aériennes, les entrepri-ses pétrolières bénéficiant des dispositions de contrat de partage de production, les stations service uniquement pour leurs opérations de vente de carburant, la poste de Côte d’Ivoire, les banques, les compagnies d’assurances, les concessionnaires de service de transport pour leurs opérations couvertes par la concession, les entreprises n’ayant pas d’installations pro-fessionnelles en Côte d’Ivoire. Mais, l’obligation de délivrer la facture normalisée ne signifie pas impérativement que la TVA doit être facturée.

opération Coup de poingLe premier à faire les frais de la fronde enga-gée au premier trimestre de l’année en cours par le Collectif des Commerçants de Côte d’Ivoire qui s’opposaient à l’application de la facture normalisée est leur 1er Vice-président, Ibrahim Reda. Installé à bord d’un vol régulier de la Com-pagnie Royal Air Maroc, l’homme d’affaires a été « expulsé », selon des sources policières, vers son pays d’origine le Liban. Le Ministre de la Sécurité d’alors, le commissaire division-naire Dja Blé, qui a pris le décret qui a frappé M. Reda l’a justifié au motif « d’entrave au fonctionnement de l’Etat de Côte d’Ivoire pour désobéissance aux lois ivoiriennes ayant ins-tauré la facture normalisée ». Un autre décret aurait été pris pour lui interdire le séjour sur le sol ivoirien. Il aurait même vivement protesté lors de son transfert contre cette procédure. Car, selon lui, il est de nationalité ivoirienne depuis quelques années. Imperturbable, la détermination de M. Feh Kessé à briser la fronde est inébranlable, selon des sources proches de la Direction Générale des Impôts. Invité, en début du mois d’avril, de la rédac-tion du quotidien pro gouvernemental, « Fra-

ternité Matin », il a réitéré cette volonté : « la grève des commerçants ne m’effraie pas. La seule qui pourrait m’ébranler résulterait du non payement des fonctionnaires de ce pays. La facture normalisée est un instrument de lutte contre la fraude ». Face à ce qu’il qualifie d’incivisme fiscal, il reste catégorique : « Je ne laisserai pas faire. Des individus s’enrichissent en appauvrissant l’Etat. C’est une mafia contre notre économie qui se met en place… Mais cette mafia ne passera pas », a-t-il martelé après son retour d’Europe, samedi 17 mars dernier.

l’oBligation de délivrer la FaCturenorMalisée ne signiFie pas iMpérativeMent

que la tva doit Être FaCturée

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DOSSIER

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DOSSIER

dossier special :

application de la facture normalisée

TEXTE ARISTIDES NKENDA NKENDA

Au PREMIER tRIMEStRE DE L’AnnéE En COuRS, L’APPLICAtIOn DE LA FACtuRE nORMALISéE A COnnu BIEn DES REMOuS. RéSIStAnCES, VOLtE-FACE DES COMMERÇAntS…M. FEH KESSé, DIRECtEuR GénéRAL DES IM-PÔtS ESt MOnté Au CRénEAu : « LA MAFIA COntRE L’éCOnOMIE nE PASSERA PAS », AVAIt-t-IL MARtELé. LA MESuRE PAR AILLEuRS InSCRItE DAnS L’AnnEXE FISCALE DE LA LOI DE FInAnCES 2005 ESt-ELLE AuJOuRD’HuI EntRéE DAnS LES MŒuRS DES IVOIRIEnS ?

les commercants sont-ilsenfin entrés dans les rangs ?

Fin juin 2007. Il y a bien longtemps qu’on n’entend plus parler de la fac-ture normalisée. Les commerçants de Côte d’Ivoire semblent être en-trés dans les rangs. La fronde enga-

gée au premier trimestre de l’année en cours a tourné court. Mathieu K., cadre dans une en-treprise de la place vient de faire ses emplettes du mois chez le boutiquier habituel. Non loin de son domicile. Sa commande mensuelle n’a pas changé. Mais, sa facture a augmenté de près de 20%. Le kilogramme de lait concentré sucré, par exemple, est subitement passé de 1000 FCFA à 1250 FCFA. De nombreux autres produits de première nécessité subissent eux aussi le contre coup de cette inflation inopinée. En réponse à sa plainte, le boutiquier brandit la facture normalisée. Il change de magasin pour s’assurer que son voisin de boutiquier ne lui fait pas une entourloupe. C’est le même son de cloche partout. « Nos fournisseurs de gros et de demi-gros ont augmenté les prix. Ils impu-tent ce changement à l’application de la fac-ture normalisée », soutiennent-ils en chœur. Les fournisseurs expliquent ce renchérissement du coût de la marchandise par les frais de fabrica-tion de la facture normalisée.

Pour la Direction Générale des impôts l’argument ne tient pas la route. Des balises existent pour éviter d’éventuels problèmes qui résulteraient des coûts anarchiques suscepti-bles de rebuter les commerçants. « Pour éviter d’entendre des prétextes du genre : « on n’en veut pas parce que les facturiers nous coûtent aujourd’hui beaucoup plus cher », nous avons négocié en leur permettant de fixer leurs prix. Mais, avec une limite à ne pas dépasser pour éviter que l’application de la nouvelle mesure entraîne un renchérissement du coût de la mar-chandise », a expliqué M. Feh Kessé. Malheu-reusement la hausse des prix est réelle.

genèseLa loi de finances pour la gestion 2005 a institué en son article 27, l’obligation de délivrance d’une facture normalisée et sécurisée par tous les opé-rateurs économiques en Côte d’Ivoire. Entrée en vigueur le mardi 1er novembre 2005, la fac-ture normalisée doit être obligatoirement délivrée par toutes les PME, PMI et toutes les grandes entreprises soumises au régime du réel normal d’imposition ou du réel simplifié. Les petits com-merçants, les artisans, les micros entreprises qui paient les taxes municipales ou l’impôt synthé-tique n’ont pas systématiquement l’obligation de délivrer des factures normalisées pour leurs ventes au détail ou leurs prestations. C’est le cas par exemple pour les petits commerçants de quartier ainsi que des ventes à l’étalage sur les marchés. Cependant, ils doivent exiger à l’achat des factures normalisées de leurs fournisseurs. Cette procédure fait donc que la quasi-to-talité des opérateurs économiques sont concer-nés par la mesure. Qu’ils appartiennent au sec-teur formel ou informel. Sont exemptés par la loi, au regard de son article 129, les conces-sionnaires de service public de l’eau, de l’élec-tricité et de téléphone. Les entreprises de vente à rayons multiples dont les opérations au détail

donnent lieu à la délivrance de tickets ou tickets de caisse dans les supermarchés, les pharma-cies, les compagnies aériennes, les entrepri-ses pétrolières bénéficiant des dispositions de contrat de partage de production, les stations service uniquement pour leurs opérations de vente de carburant, la poste de Côte d’Ivoire, les banques, les compagnies d’assurances, les concessionnaires de service de transport pour leurs opérations couvertes par la concession, les entreprises n’ayant pas d’installations pro-fessionnelles en Côte d’Ivoire. Mais, l’obligation de délivrer la facture normalisée ne signifie pas impérativement que la TVA doit être facturée.

opération Coup de poingLe premier à faire les frais de la fronde enga-gée au premier trimestre de l’année en cours par le Collectif des Commerçants de Côte d’Ivoire qui s’opposaient à l’application de la facture normalisée est leur 1er Vice-président, Ibrahim Reda. Installé à bord d’un vol régulier de la Com-pagnie Royal Air Maroc, l’homme d’affaires a été « expulsé », selon des sources policières, vers son pays d’origine le Liban. Le Ministre de la Sécurité d’alors, le commissaire division-naire Dja Blé, qui a pris le décret qui a frappé M. Reda l’a justifié au motif « d’entrave au fonctionnement de l’Etat de Côte d’Ivoire pour désobéissance aux lois ivoiriennes ayant ins-tauré la facture normalisée ». Un autre décret aurait été pris pour lui interdire le séjour sur le sol ivoirien. Il aurait même vivement protesté lors de son transfert contre cette procédure. Car, selon lui, il est de nationalité ivoirienne depuis quelques années. Imperturbable, la détermination de M. Feh Kessé à briser la fronde est inébranlable, selon des sources proches de la Direction Générale des Impôts. Invité, en début du mois d’avril, de la rédac-tion du quotidien pro gouvernemental, « Fra-

ternité Matin », il a réitéré cette volonté : « la grève des commerçants ne m’effraie pas. La seule qui pourrait m’ébranler résulterait du non payement des fonctionnaires de ce pays. La facture normalisée est un instrument de lutte contre la fraude ». Face à ce qu’il qualifie d’incivisme fiscal, il reste catégorique : « Je ne laisserai pas faire. Des individus s’enrichissent en appauvrissant l’Etat. C’est une mafia contre notre économie qui se met en place… Mais cette mafia ne passera pas », a-t-il martelé après son retour d’Europe, samedi 17 mars dernier.

l’oBligation de délivrer la FaCturenorMalisée ne signiFie pas iMpérativeMent

que la tva doit Être FaCturée

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DOSSIER

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DOSSIER

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M. Ouattara Lamine, porte parole du collectif des syndicats et as-sociations des commerçants et opérateurs économiques de Côte d’Ivoire a demandé pardon

à l’Etat. C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a animée, vendredi 23 mars. « Je suis pour la facture normalisée. L’Etat est dans son droit élémentaire. Le collectif souhaite un renforcement du cadre de concertation entre la Direction Générale des Impôts et lui. L’indulgence de l’autorité est souhaitable », a-t-il préconisé. Le même jour, l’Union Culturelle Libanaise Mondiale, section Côte d’Ivoire a rencontré la Direction Générale des Impôts. A l’issue de la réunion, un cadre de concertation dénommé « Comité Mixte » a été créé. Objectif ? Concilier les différentes positions en cas de différends

de la Fraude à la tva à la FaCture norMalisée estaMpillée d’un stiC-Ker ou un holograMMe Marqué à Chaud.

Impôt sur la consommation qui s’applique à tous les produits et prestations de services, à l’exception de certains produits alimen-taires d’origine naturelle, les médicaments, les livres, les journaux. Le commerçant, l’in-dustriel ou tout autre prestataire de services fixe ses prix en y incluant la TVA. Et c’est en

achetant les produits et les services que le consommateur paie la TVA. Les collecteurs qui sont les commerçants et autres vendeurs doivent dans la pratique reverser intégra-lement à l’Etat cette taxe payée entre leurs mains par les consommateurs. Le fait de ne pas reverser cette taxe à l’Etat est la fraude à la TVA. Un fléau qui atteint, selon la Direction Générale des Impôts, des proportions inquié-tantes, notamment avec le développement du secteur informel avec une manifestation à face multiples : les achats et les ventes sans factures ; l’utilisation de plusieurs carnets de factures ; la fraude au numéro de compte contribuable ; la délivrance de factures ne portant pas les mentions obligatoires : nom, adresse, numéro de compte contribuable, ré-gime d’imposition.

Selon des statistiques proches de la Direction Générale des Impôts, la fraude à la TVA est chaque année d’au moins 140 milliards de nos francs. Désormais, précise M. Feh Kessé, la fabrication d’une facture normalisée estam-pillée d’un sticker marqué à chaud obéit à des règles, des normes. En particulier la numérota-tion en série interrompue. « C’est-à-dire que si vous avez un premier facturier qui part de un (1) à cent (100), le deuxième doit partir de cent un (101) à deux cents (200), ainsi de suite. Ce qui permet lors du contrôle d’exiger toutes

les factures de vos achats. Nous maîtrisons ainsi le système d’édition et de numérotation. C’était le point clé. Et c’est cela qui gêne. Parce qu’auparavant, qu’est-ce qu’on faisait ? Vous allez dans une boutique, en guise de facture vous recevez des bouts de papier. Le boutiquier achète un carnet de reçus au commerce qu’il remplit et vous tend. Mais quelle valeur comp-table a ce document ? Nous avons donc décidé de ne pas interdire la confection des factures normalisées, mais les imprimeurs devraient se faire agréer. Les conditions sont simples. Il faut d’abord être connu de l’administration fiscale, donc avoir un compte contribuable et être en position régulière vis-à-vis de l’impôt. Puis il faut avoir les arguments techniques pour fabriquer la facture ». Au niveau de la fixation des prix de fabrication de la facture normalisée, la Direction

Générale des impôts a mis des balises pour évi-ter d’éventuels problèmes qui résulteraient des coûts anarchiques susceptibles de repousser les commerçants. « Ils allaient dire : on payait nos carnets avant à 1000 FCFA, maintenant l’on nous demande de les payer à 1200 FCFA. Donc, on n’en veut pas. Nous avons négocié en leur permettant de fixer leurs prix, mais avec une limite à ne pas dépasser pour éviter que l’application de la nouvelle mesure n’entraîne un renchérissement du coût de la marchandise », a-t-il expliqué.

Mea-culpa du collectif des syndicatset associations des commerçants

selon des statistiques proChes de ladireCtion générale des iMpôts, la Fraude

à la tva est Chaque année d’au Moins140 Milliards de nos FranCs.

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L’évolution du commerce alimentaire de détail en Côte d’Ivoire, qui se modernise par rapport à la boutique traditionnelle, a motivé la décision du groupe Prosuma de créer une chaîne

de petits supermarchés baptisée « Cash Ivoire ». Sur les enseignes des magasins, des banderoles revendiquent les prix les plus bas sur les produits de grande consommation à travers le slogan : «Prix K.C, le moins cher, c’est ici ». Treize (13) magasins libre-service franchisés « Cash Ivoire » d’environ 250 à 300 mètres carrés, sont implan-tés aussi bien au cœur des quartiers, des gran-des agglomérations, que dans certaines localités du pays. Ces établissements de tailles moyen-nes attirent environ 500 visiteurs les jours ouvra-bles et 1000 les week-ends et veilles de fêtes.

Les « Cash Ivoire » proposent à la clientèle 2000 à 3000 références. Par ce partenariat initié par le groupe Prosuma, il s’agit d’inciter les ivoiriens à s’insérer dans le métier de la distribution de type moderne et en libre service climatisé permettant d’offrir une large gamme de produits frais ou réfrigérés. Deux types de contrats juridiques en-cadrent ce partenariat : un contrat de franchise commun à l’ensemble des libres-services régit le

droit d’utiliser l’enseigne « Cash Ivoire » qui ap-partient à Prosuma. Sont attachées à l’utilisation de cette enseigne, toutes les actions publicitaires relatives aux « Cash Ivoire ». Le commerçant bé-néficiaire acquittera de ce fait une « Redevance Franchisée ». Un contrat de « gérance libre » ré-git les relations entre Prosuma et le commerçant bénéficiaire d’un « libre-service » dont le fonds de commerce appartient à Prosuma. Dans ce cas, le commerçant paie une redevance gérance-libre pour l’utilisation du fonds de commerce. Lorsque celui-ci appartient en propre au commerçant, il n’y a pas de contrat « gérance-libre ». La société Prosuma est le fournisseur exclusif des « Cash Ivoire » et apporte à la commercialisation et à la gestion des superettes une expérience capi-talisée en quatre (4) décennies. Un service spé-

cialisé de Prosuma, est dévolu à l’encadrement des « Cash Ivoire ». Cela passe par le choix des emplacements des magasins, l’agencement des surfaces de vente, le suivi des commandes, des livraisons, des ventes, des promotions, des rè-glements, etc. Ainsi, les partenaires se mettent à l’abri des surprises désagréables et sont en me-sure d’adopter en commun d’éventuelles mesu-res de redressement.

La gestion et ses résultats relevant de la res-ponsabilité du commerçant, celui-ci est tenu au respect de la législation économique et so-ciale en vigueur (impôts divers, CNPS) et au rè-glement des charges domestiques (loyer, eau, électricité, téléphone, etc.). Le groupe Prosuma ne compte pas limiter le nombre de « Cash Ivoire » à l’existant. En raison de l’augmentation de la demande et de la bonne tenue des premiers magasins, plus d’une vingtaine d’implantation est envisagée pour l’avenir et sur l’ensemble du territoire. Avec un savoir-faire à l’école des supermar-chés (Hayat, Cash Center, Trade Center, Leader Price) du groupe Prosuma, les libres-services de type « Cash Ivoire » sont outillés pour se positionner comme des superettes

de moyenne gamme urbaines de proximité et branchées. Cette tendance va se renforcer avec de nouveaux référencements permettant d’offrir une gamme variée de produits à une clientèle de plus en plus exigeante. « Notre souhait, c’est de voir fleurir les magasins de type « Cash Ivoire » dans toutes les localités du pays » a confié l’un des promoteurs des magasins «Cash Ivoire ».

« inCiter les CoMMerçants ivoiriens à s’insérer dans un seCteur d’aCtivité oÙ

ils sont quasiMent aBsents et renForCer sa notoriété auprès de la petite Clientèle »

« CASH IVOIRE » OU LA DISTRIBUTION À L’IVOIRIENNE

TEXTE KOUASSI KONAN

LE GROuPE PROSuMA A CRéé, DEPuIS 1996, unE CHAÎnE DE SuPEREttES DE PROXIMIté BAPtISéE « CASH IVOIRE ». DES MAGASInS FRAnCHISéS. OBJECtIFS : InCItER LES COMMERÇAntS IVOIRIEnS à S’InSéRER DAnS un SECtEuR D’ACtIVIté Où ILS SOnt QuASIMEnt ABSEntS Et REnFORCER SA nOtORIété AuPRèS DE LA PEtItE CLIEntèLE.

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CAS D’ENTREPRISE

UN PARTENARIAT WIN WIN !

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CAS D’ENTREPRISE

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ENTREPRISE CITOYENNE ET IMPLICATION SOCIALE :

CAS D’ENTREPRISE

TEXTE JEAN HIPPOLITHE DRUIDE

En SE COMPORtAnt COMME unE EntREPRISE CItOyEnnE, Mtn CÔtE D’IVOIRE, à tRAVERS SA FOnDAtIOn S’ESt EnGAGéE à SOutEnIR LES POPuLAtIOnS, En ŒuVRAnt POuR LEuR BIEn ÊtRE. LE LAnCEMEnt OFFICIEL DES ACtIVItéS DE LA FOnDAtIOn Mtn A Eu LIEu LE 16 JuIn 2007.

La stratégie de MTN pourgagner le cœur des ivoiriens

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Pourquoi MTN, société de télépho-nie mobile créée en mai 2006, s’implique-t-elle, à travers sa Fon-dation, dans les secteurs d’activi-tés tels que la santé, l’éducation et

le développement communautaire ? Réponse : une stratégie pour s’investir résolument dans le développement durable et, donner, en retour aux communautés et populations qui contribuent chaque jour à consolider son image de marque. En s’investissant dans le développement communautaire, la Fondation Mtn CI se veut une entreprise citoyenne et pionnière sur le chantier du développement durable en Côte d’Ivoire.

PRIORIté SAnté La Fondation MTN a fait de la santé une priorité. Elle s’est, récemment, fortement enga-gée aux côtés de l’Association Ivoirienne des Dialysés et Insuffisants Rénaux (AIDIR) pour d’une part, se faire l’écho de la prévention de l’insuffisance rénale, et d’autre part, attirer l’at-tention des pouvoirs publics et les personnes de bonne volonté sur les besoins matériels, fi-nanciers et logistiques que nécessite la prise en charge des malades. « Nous ne pouvons pas nous désolidariser des problèmes que vivent les populations. La dialyse coûte excessivement chèr et dure en moyenne cinq (5) heures par jour», confie le secrétaire général de la Fonda-tion, Jocelyn Adjoby. Elle a été l’un des princi-paux sponsors du premier téléthon de la Ligue Ivoirienne contre le Cancer (LICC). Son apport s’est chiffré à environ 40.000.000 de francs CFA et a permis de couvrir les frais d’organisa-tion du téléthon, le dîner gala ainsi que la séan-ce de dépistage. L’action de la Fondation MTN ne s’arrête pas à ce niveau. Elle a entrepris de procéder à une campagne de sensibilisation et de dépistage d’autres maladies chroniques tel-les que l’hypertension artérielle, le diabète, etc., avec un premier focus sur l’hypertension arté-rielle en partenariat avec un institut spécialisé. Au titre du second semestre 2007, elle a décidé de participer à une initiative visant à informer les ivoiriens sur leur santé.

ASSIStAnCE AuX FEMMES RuRALES La Fondation MTN a récemment offert un camion de 10 tonnes à la Fédération Nationale des Coopératives du Vivrier de Côte d’Ivoire (FENACOVICI) dans le but de faciliter le trans-port des produits vivriers. Elle a par ailleurs as-sisté la FENACOVICI lors du lancement du Mar-ché International du Vivrier d’Abidjan (MIVA). Selon M. Jocelyn Adjoby, la présence de la Fondation aux côtés des populations est une manière de les assister en milieu rural, et ce, afin de faire reculer la pauvreté. Un partenariat a été signé avec le PNUD en matière de déve-

loppement communautaire aux termes duquel MTN CI s’est engagé à financer les dossiers proposés par le partenaire stratégique qu’est le PNUD. La COPRODIGO, coopérative basée à Gohitafla a été la première bénéficiaire de ce partenariat et a reçu le montant de 16.800.000 FCFA octroyé par la Fondation.

SCHOOL COnnECtIVIty PROGRAM Faisant du bien être et de l’épanouisse-ment des ivoiriens une préoccupation majeure, MTN avec l’appui de ses partenaires, intervient également dans le domaine de l’éducation. Avec des objectifs essentiellement orien-tés vers la recherche et la construction d’un monde meilleur, l’entreprise aux racines afri-caines, vient de mettre sur pied un programme dénommé « School connectivity program » ou « projet génération numérique », visant à facili-ter l’accès aux Nouvelles Technologies de l’In-formation et de la Communication (NTIC), aux élèves des établissements secondaires à tra-vers le pays par l’installation de salles internet clés en main. Pour le lancement de la première phase de ce projet le Lycée classique d’Abid-jan a été retenu. Ce choix selon les respon-sables de la Fondation MTN, n’est pas fortuit dans la mesure où cet établissement est un lycée d’excellence où a été formée une bonne partie de l’élite ivoirienne. Au-delà du lancement du « projet généra-tion numérique » le choix de cette école, est la consécration de l’excellence comme l’aspiration des leaders de demain. Ainsi, la Fondation MTN ambitionne de rendre fonctionnelle chaque an-née une demi dizaine de centres multimédias dotés d’une connexion internet. Cette initiative se fera avec l’aide de partenaires. Dans ce do-maine vital du développement qu’est l’éduca-tion, cette action est la matérialisation de la res-ponsabilité sociale et de l’engagement de MTN auprès des communautés.

PARtEnAIRES Et OBJECtIFS 2007Deux valent mieux qu’un et l’union fait la force, a-t-on coutume de dire. La Fondation MTN, pour réussir le pari de contribuer efficacement à l’effort de reconstruction et de développement, a envisagé plusieurs partenariats notamment avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le SAMU. Ainsi avec l’appui du SAMU, la Fondation MTN projette la construction d’un centre de repos sur le site du Centre d’hémodialyse de Cocody. Cette année encore, l’AIDIR figure en bonne place sur l’agenda de la Fondation. Cet-te association bénéficiera pour la rentrée pro-chaine, des kits scolaires pour certains enfants malades et les enfants de parents malades, re-tenus sur la base de critères sociaux. « Cette action est justifiée par le fait que l’insuffisance

rénale rend pratiquement invalide. Nous vou-lons apporter une aide aux parents souffrant de cette maladie » affirme M. Jocelyn Adjoby. La Fondation MTN envisage également d’offrir des kits scolaires aux enfants des villages SOS ainsi qu‘à ceux nés de parents réfugiés suivis par l’UNHCR. La Fondation MTN est également en discussion avec la Fondation Elizabeth GLA-SER et compte bientôt sceller un partenariat en vue de contribuer efficacement à la lutte contre le SIDA dans la petite enfance.

RESSOuRCES Comment arriver à réaliser un program-me aussi ambitieux demandant d’importants moyens ? Selon M. Jocelyn Adjoby, MTN CI met à la disposition de sa Fondation un budget équivalant à 1% du bénéfice après impôt. Ce-pendant, les actions et œuvres citées ci-dessus ne sont pas réalisées avec les seuls moyens de la Fondation. Cette dernière tente de nouer des partenariats stratégiques en vue de créer des sy-nergies, pour réaliser des actions dont peuvent bénéficier un plus grand nombre de personnes. C’est avec le soutien de ses partenaires straté-giques que la Fondation MTN compte mettre en œuvre des projets conjoints en faveur des po-pulations. En outre, M. Jocelyn Adjoby a donné un aperçu des règles de fonctionnement de la Fondation dont l’organe décisionnel, le Conseil d’administration est composé de « parrains », personnalités choisies dans la société civile. Cet organe joue un rôle central dans les choix straté-giques et la sélection des projets.

JOCELyN ADJOBySecrétaire Général de la Fondation MTN

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CAS D’ENTREPRISE

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Rôle de la bourse

COMPREnDRE LA BOURSE

Il faut tout d’abord démystifier la Bourse : de même que la nature a horreur du vide, l’économie n’apprécie pas l’inutile. ne croyez pas que la Bourse n’est qu’un lieu de spéculation, la spéculation est la face immergée de l’iceberg, car la Bourse a

avant tout un rôle économique de premier ordre. Pour se financer, les entreprises ont deux solutions : soit emprunter de l’argent, soit émettre des actions. Lorsqu’el-les choisissent cette deuxième solution, elles ont besoin de pouvoir rencontrer les investisseurs, leur vendre leur projet. C’est pour cette raison que la Bourse existe : comme sur un marché traditionnel, où des commerçants rencontrent des consom-mateurs, la Bourse est un marché où les sociétés rencontrent les investisseurs. Et pour pouvoir les séduire, il faut leur proposer de la liquidité c’est à dire leur offrir la possibilité de revendre facilement ce qu’ils ont acheté.

Comment fonctionne la Bourse ?Comme nous venons de le voir, la Bourse est un marché, un lieu de rencontre où les acheteurs côtoient les vendeurs. Il y a transaction lorsqu’un vendeur propose pour un titre un prix équivalent à celui d’un acheteur. Longtemps, la co-tation a eu lieu à la «criée» : réunis autour de la corbeille au Palais Brongniart, les agents de change transmettaient leurs ordres, un coteur ayant pour rôle de déterminer le prix

d’équilibre de titre afin que les transactions s’opèrent. Cette période est révolue depuis la fin des années 80, la Bourse de Paris est aujourd’hui informatisé avec le fameux sys-tème CAC (Cotations Assistées en Continu), logiciel qui a d’ailleurs été acheté par d’autres bourses étrangères. Pour une même valeur, les ordres d’achat et de ventes sont re-groupés au sein d’un carnet d’ordre informatique :

expliCations :Dans la colonne Demande, nous avons 2 ordres pour un total de 200 titres à 42 euros (que l’on appelle la limite) , suivis par l’ordre d’achat de 500 titres à 41 euros, etc. Si vous souhaitez acheter des titres de cette action, vous pouvez en acheter 100 à 43 euros et si vous en voulez 200, vous devrez alors en acheter 100 à 43 et 100 à 43,2 euros. La meilleure limite à l’achat est à 42 euros, la meilleure limite à la vente est à 43 euros. Lorsqu’un ordre d’achat est passé à un cours supérieur ou égal à la meilleure limite à la vente, alors il y a une tran-saction. Lorsqu’une transaction a lieu, elle est ensuite dépouillée :

si vous êtes acheteur votre compte sera débité et vous recevrez des titres en contrepartie. Afin de donner aux investisseurs un indicateur reflétant la tendance du marché, les bourses ont créé des indices : en France, le plus connu est le CAC40, il rassemble les 40 plus grandes valeurs françaises. Quand la majeure partie de ces titres montent, le CAC progresse et inversement. Les autres indices les plus suivis par les boursiers sont le Dow Jones (indice des grandes valeurs US), le Nasdaq (indice des valeurs US de technologie) ainsi que le Nikkei (indice japonais). Nous les examinerons plus loin.

ABOU KHASSIM MAR DIOPChargé du Développement du Marché

DEMANDE OFFRE

2 200 42,00 43,00 100 1

1 500 41,00 43,20 120 4

3 110 40,90 43,50 500 1

1 1000 40,00 43,80 25 1

5 500 39,00 44,00 200 3

Nombre Quantité Cours Cours Quantité Nombre

nombre :Quantité :

Cours :

nombre d’ordres en cours à ce niveau de prixnombre de titres demandés / offertscours des proposés à l’achat (demande) ou à la vente (offre)

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Dans le but d’éviter la reproduction dans la région des graves crises bancaires des années 80 et pour développer les échanges entre les pays

membres de notre zone, le projet de création d’un Mar-ché Financier Régional est conduit par la BCEAO à par-tir de 1993 alors qu’existait déjà la Bourse des Valeurs d’Abidjan (BVA), depuis 1973. En juillet 1996, les Etats de l’UEMOA (les 8 pays d’Afrique de l’Ouest ayant en commun le Franc CFA) instituent le Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF) en qualité d’organe de tutelle et de régulation du Marché Financier Régional (MFR) de l’Union. A la fin de la même année, en décem-bre 1996, un groupe d’actionnaires privés sont réunis pour la constitution des deux structures centrales du marché sous forme de sociétés anonymes :

• la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) • le Dépositaire Central Banque de Règlement (DC/BR)

Les activités opérationnelles de la BRVM et du DCBR démarrent effectivement le 16 septembre 1998.

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CAS DE LA BRVM CÔTE D’IVOIRE

Comment le Marché Financier Régional (MFR) est-il organisé ?

COMPREnDRE LA BOURSE

Le MFR est composé d’un Pôle public où nous retrouvons le CREPMF et d’un Pôle privéoù se regroupent la BRVM, le DC/BR et les Acteurs commerciaux.

EMETTEURS

INVESTISSEURS

BOURSE REGIONALE DES VALEURS MOBILIERES

CONSEIL REGIONAL(C.R.E.P.M.F)

DEPOSITAIRE CENTRALBANQUE DE REGLEMENT

ANTENNE NATIONALE DE BOURSE

CONSERVATEURSS.G.I.

leP

ub

licP

ôle

Pri

OR

GA

NES

CEN

TRA

UX

INTE

RV

ENA

NTS

COM

MER

CIA

UX

OPCVM

Sociétés de gestionde patrimoine

Apporteurs d'affaires

Liens de tutelle

Prestations de services Flux financiers

Démarcheurs

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SANDRINE ROLAnDConseil en Stratégie de Communication

www.intuition.ci

CHOISIR VOTRESTRATÉGIE MARKETING

COnSEIL MARKETING

questions FrequeMMent posees

Qu’est ce qu’une stratégie marketing ? Une stratégie marketing ce n’est pas un plan marketing. Une stratégie marketing implique la fixation d’objectifs réalistes, mesu-rables et ambitieux que selon vous votre entreprise peut atteindre de façon pertinente. Dans votre stratégie marketing, chaque ac-tion que vous choisirez de mener devra être complètement dédiée à atteindre ces objectifs.

Qu’est ce qu’un plan marketing ? Un plan marketing synthétise toutes les actions qui ont été définies pour atteindre les objectifs stratégiques. Il inclut aussi un planning (chronogramme) de mise en œuvre de l’implémentation de ces actions. En d’autres termes, le plan schématise la manière dont la stratégie sera atteinte.

Pourquoi la plupart des entreprises n’ont pas de stratégie ? La grande majorité des entreprises de tous les secteurs d’ac-tivité ont tendance à traiter leur promotion comme le font leurs concurrents. Elles ont donc tendance à faire la promotion des ca-

ractéristiques de leurs produits/services de façon uniforme, elles créent des sites web communs et flous, el-les créent des signa-tures fades et font des promesses sages sans engagement réel.Elles le font parce que c’est facile. Elles le font aussi parce que leurs déci-deurs sont tellement imprégnés de leurs pro-duits et services qu’ils pensent que ce sont les meilleurs compara-tivement aux offres des concurrents et décident d’en parler à leur façon, sans que cela soit perçu de la même manière par les cibles visées. Elles le font aussi parce qu’elles observent les actions de leurs concurrents et tombent dans le piè-ge du mimétisme. Ce qu’elles devraient plutôt faire, c’est se différen-cier en concevant des promesses tangibles et émotionnelles uniques, accessibles qui leur confèrent un réel avan-tage concurrentiel.

CoMMent le realiser ?

formulez votre vision La première chose à faire est de décider du but ultime à attein-dre. Chaque entreprise aura des objectifs stratégiques par rapport à sa situation spécifique. Quel que soit l’objectif fixé, il est vital que toute l’activité de l’entreprise soit «drivée» par la stratégie mar-keting afin d’atteindre cet objectif. Vous pouvez vouloir doubler votre chiffre d’affaires en l’espace de 12 mois, vous pouvez vouloir maximiser la valeur de votre entreprise en l’espace de 3 ans, vous pouvez vouloir accroître votre part de marché de 30% en 6 mois, etc. vous ne pourrez atteindre, voire surpasser ces objectifs que si vous suivez une stratégie bien pensée et méticuleusement implé-mentée. Avec 100% de votre effort marketing dédié aux besoins de votre marché cible, sur la base de cette stratégie, vous avez de très grandes chances de réussir. Si le but est mal fixé ou que le marché cible est mal identifié, votre marketing sera médiocre au mieux et inutile au pire.

choisir la bonne stratégie marketing Votre entreprise peut acquérir un réel avantage concurrentiel si vous choisissez une stratégie marketing qui la différencie de toutes vos entreprises concurrentes. Il n’y a (hélas) aucune formule magi-que pour ce faire. Vous ne pouvez pas tout simplement emprunter ou importer une stratégie dans votre entreprise et espérer que cela fonctionne. Il ne tient qu’à vous de définir la stratégie la mieux appropriée pour votre cas. Il existe cependant un certain nombre de facteurs clés qui vous aideront à déterminer la bonne stratégie. Tout d’abord, vous avez besoin de connaître précisément le profil de vos clients et prospects cibles, leur situation, leurs attentes et leurs besoins, les raisons qui justifient ces attentes et ces besoins, et le moment où ces attentes et besoins se manifestent. Vous de-vrez être assez confiants pour définir une proposition dite «Unique Selling Proposition – USP »1 qui viendra satisfaire complètement ces attentes et ces besoins. Vous devrez ensuite tester cette pro-position auprès de votre cible. Une fois que cela sera fait, vous aurez besoin d’analyser les résultats et les utiliser pour affiner la proposition USP de la façon la plus appropriée jusqu’à ce que vous soyez sûre qu’elle convient parfaitement.

Implémenter votre stratégie Vous devriez seulement penser à implémenter votre stratégie quand vous êtes sûr que vous avez formulé la bonne proposition USP. L’implémentation consiste à transmettre votre offre à votre marché cible à travers vos actions de communication, vos cam-pagnes promotionnelles, votre réseau de distribution, etc. Il est important que vous puissiez identifier les espaces où votre pro-position fonctionne le mieux afin que vous puissiez la mettre en marché rapidement et agressivement, c’est seulement de cette façon que vous acquerrez une position inattaquable vis-à-vis de vos concurrents.

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à suivre...

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MAÎTRE francK TaBa Avocat à la Cour

Consultant en droit des affaires

Création d’entreprise : QUELLE FORMULE CHOISIR ?

COnSEIL JURIDIQUE

Le droit commun des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique est formé par l’Acte Uniforme portant sur le même objet, issu du traité de l’OHADA (Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires) auquel l’Etat de Côte d’Ivoire est

partie. En ce qui concerne la réglementation imposée aux entre-prises non expressément visées par cet Acte Uniforme – en par-ticulier celle qui régit les entreprises individuelles ou coopératives commerçantes, les sociétés à objet civil ou les professions régle-mentées – d’autres règles spécifiques de notre droit national conti-nuent de s’appliquer.

Pour opérer le choix de la formule économico-juridique la plus appropriée, encore faut-il comprendre la philosophie qui sous-tend chacune des possibilités de fonctionnement offertes par la Loi aux opérateurs qui désirent entreprendre. Très schématiquement, ex-ception faite du cas des professions réglementées (libérales ou autres), il est aisé de comparer respectivement les entreprises di-tes de subsistance et celles de croissance.

i - Ainsi, on peut classer au rang des entreprises de subsistan-ce, toutes les affaires réalisées dans le but de procurer à leurs créateurs les ressources nécessaires à la stricte couverture des besoins primaires (logement, alimentation, déplacement, protec-tion sanitaire, notamment). En un mot, si la création d’entreprise répond au souci de «s’en sortir» à travers une activité commerciale de détail ou de semi gros et d’assumer les charges récurrentes de la vie domestique (que l’on décide d’exercer seul ou de s’attacher les services de salariés), il convient d’opter pour l’une des struc-tures prévues par notre droit national ; on choisira par exemple le moule de l’entreprise individuelle dont la mise en œuvre est dé-pouillée de toute lourdeur administrative et dont le coût de créa-tion administrative est tout à fait raisonnable (achat d’imprimés à mentions sommaires, inscription au registre du commerce et du crédit mobilier du lieu d’exercice, déclaration fiscale d’existence en vue de l’obtention d’un compte contribuable, et levée d’un code importateur en cas de besoin. Bien entendu, si l’on emploie du personnel au titre de l’activité commerciale, d’autres démarches tout autant simplifiées devront être engagées ; il en est ainsi des déclarations auprès des organismes sociaux et du travail).

Au plan de l’analyse juridique, le cadre de l’entreprise indivi-duelle présente un autre atout non moins négligeable qui a été introduit en droit interne ivoirien depuis l’entrée en vigueur du traité de l’OHADA. En effet, alors qu’auparavant la totalité des biens de celui qui assumait l’exercice d’une activité commerciale à titre individuel – appelé commerçant personne physique – pouvait être saisie en cas de mauvaise exploitation, il est aujourd’hui possible de soustraire son patrimoine aux aléas de la vie des affaires, en séparant son patrimoine personnel de celui affecté à ses affaires (dans cette hypothèse, l’opérateur économique sera néanmoins tenu de rédiger des statuts, soumis à la formalité de l’authentifica-tion et aux diverses formalités fiscales et de publicité).

Cette option n’est pas exhaustive au regard des différentes activités prévues en droit interne, loin s’en faut … elle permet sim-plement de présenter un critère indicatif de choix.

ii - Si, en revanche, l’exercice d’une activité d’affaires s’inscrit dans la perspective de réa-liser un investissement profitable à taux de va-leur ajoutée important, il est clair que le choix à opérer devrait être ef-fectué en tenant compte du cadre normatif insti-tué par l’Acte Uniforme sur le droit des socié-tés commerciales et du groupement d’intérêt économique. Les pos-sibilités d’organisation de l’entreprise sont les suivantes :

• la société anonyme ;• la société de fait ;• la société à respon-

sabilité limitée ;• la société en commandite simple ;• la société en nom collectif ;• la société en participation ;• le groupement d’intérêt économique.

La forme la plus aboutie de l’entreprise de croissance est sans conteste la société anonyme qui convient idéalement aux projets qui ont vocation, à terme, à être largement ouverts aux bailleurs de fonds ; cette forme devrait être retenue pour des entreprises qui ont l’ambition d’atteindre des seuils d’envergure. Pour les structures à forme de P.M.E. (petite et moyenne entreprise) ou de P.M.I. (petite et moyenne industrie), on conseillera le recours alternatif au cadre juridique de la société à responsabilité limitée, à celui de la société en commandite simple ou encore à celui de la société en nom collectif.

Lorsque deux ou plusieurs investisseurs souhaitent réaliser un projet particulier en mettant en commun leurs connaissances, leurs technologies et leurs ressources dans le but de partager les risques et les bénéfices, mais tout en conservant chacun leurs individualités économique et fiscale propres, il sera judicieux de créer une société en participation, ce d’autant que la Loi applicable dispense les sous-cripteurs de cette formule de tout formalisme, les « statuts » n’étant pas divulgués aux tiers ni n’étant assujettis à aucune procédure d’authentification notariale.

Enfin, si des individus ou des sociétés opérant dans des secteurs d’activité identique veulent améliorer leurs conditions de fonctionne-ment respectives, notamment en vue de rationnaliser leurs procédu-res et de limiter au minimum les déperditions administratives et finan-cières, il sera conseillé de choisir le format du groupement d’intérêt économique.

Telles sont, à ce jour, les solutions possibles en Côte d’Ivoire.

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MARIE AGNES tAnOHDirectrice

CIFIP

FAITES LE POINTSUR VOTRE EMPLOYABILITÉ.

Faire régulièrement le point sur vos compétences et votre valeur ajoutée afin de vérifier votre niveau d’employabilité c’est-à-dire votre capacité à vendre au mieux, à tout mo-ment, votre expertise et votre contribution à l’entreprise, tel est le conseil que l’on pourrait donner à toute personne qui

souhaite progresser professionnellement.

En effet, il existe de nos jours une incompréhension majeure entre employeurs et employés, source de fréquents conflits et de démobili-sation de l’employé. Dans un environnement complexe et compétitif, le marché du travail et les relations employeurs employés changent radicalement. L’entreprise n’est plus en mesure de proposer des plans de carrière si chers aux salariés.

Le manque de visibilité ne permet plus de construire une politique de ressources humaines axée sur l’évolution du salarié en fonction du diplôme et de l’ancienneté. C’est à chaque employé de construire son parcours professionnel, de devenir le principal acteur, d’acquérir, de développer sans cesse les compétences qui lui permettront d’évoluer et de savoir faire reconnaître son employabilité professionnelle.

Alors comment faire ? Tout d’abord, nous vous recommandons fortement de faire un constat lucide de votre contribution, de vos compétences et sa-voir le présenter de façon argumentée.

Trop souvent nous ren-controns des candidats qui nous vendent le titre de la fonction occupée, le positionnent dans l’organi-gramme ou l’entreprise. Or le passage dans une en-treprise renommée ou une fonction occupée ne don-ne que peu d’indications sur vos compétences réelles. Convaincre votre interlocuteur de l’intérêt de votre candidature ne passe pas par ‘‘voilà qui je suis’’ mais par ‘‘voilà com-ment je peux contribuer, ce que je peux apporter à votre entreprise’’. La première étape pour évaluer votre employabi-lité est donc d’apprendre à mieux vous connaître, repérer vos qualités com-me vos points faibles. On citera à titre d’exemple votre aptitude à la prise de décision, votre niveau

d’efficacité dans l’action, votre esprit d’initiative mais aussi votre réac-tion aux critiques ou votre adaptabilité, ... Cette autoévaluation de votre personnalité vous sera très utile pour mieux comprendre vos succès comme vos échecs et préparer vos entretiens. La deuxième étape passe par une réflexion pour faire le point sur votre activité et la réalisation d’un diagnostic sans complaisance aucune sur votre contribution professionnelle.

Qu’est ce que j’apporte au quotidien ? Quelle est ma valeur ajoutée dans l’environnement où je me situe ? Qu’est ce que je fais actuellement ?

Pour aider à répondre au plus juste, commencez par définir la raison d’être de l’unité dans laquelle vous travaillez, puis définissez l’utilité de votre poste dans cette unité. Exercez vous à répondre à la question à quoi sert votre poste ? Non pas ce qui se fait dans le poste mais à quoi il sert. Vous pouvez enfin rédiger une fiche de description de vos missions réellement exercées sans vous contenter de celles transcrites dans votre fiche de poste.

Votre mission clairement représentée et formulée vous permet d’identifier votre contribution aux orientations de l’entreprise, à la stra-tégie, à la productivité voire la rentabilité ou la qualité des services, ... Par cette démarche vous venez ainsi de faire le bilan de votre activité et de cerner les faits significatifs de votre contribution. Votre performance s’évaluera quant à elle par rapport aux résultats obtenus. Pour cette activité, quels ont été vos résultats ? En fonction de quel objectif ? Cer-nez ce que vous apportez au quotidien à votre entreprise, présentez les résultats, démontrez votre valeur ajoutée. Pour cela servez-vous éventuellement des conclusions de vos entretiens d’évaluation annuel-le. Bien préparés et bien argumentés, ils sont des moments clefs qui permettent de valoriser au plus juste vos contributions.

Pour aller plus loin dans l’analyse de votre niveau d’employabilité et l’élaboration de votre projet professionnel, il vous faudra enfin sa-voir identifier vos compétences, c’est-à-dire les capacités que vous mettez en œuvre pour faire face à la réalisation de vos objectifs.

Une méthode d’analyse classique des compétences optera pour une identification du SAVOIR ; du SAVOIR-FAIRE et du SAVOIR ÊTRE. Nous vous recommandons de renforcer l’analyse de vos compétences en identifiant en sus et d’abord le VOULOIR-FAIRE (ce que la personne a envie de faire) ; le POUVOIR-FAIRE (ce que l’entreprise lui donne l’op-portunité de faire) et le SAVOIR-FAIRE qui regroupe les savoir-faire profes-sionnels, les savoir-faire relationnels et les savoir-faire managériaux.

Quel est mon profil ? Quels sont mes qualités, mes points faibles ? Quelle est la raison d’être de mon poste ? Quelles sont les activités que j’exerce réellement ? Quel est mon niveau de contribution au développe-ment de l’entreprise ? Qu’est ce que je sais faire ? Quelles sont les com-pétences que je mets en œuvre pour réaliser mes objectifs ? Voilà la liste des questions qui vous permettent de rédiger votre projet professionnel. Il ne vous restera alors qu’à le vendre. À ce stade, il s’agit de savoir inté-resser vos interlocuteurs, les considérer comme vos clients. Réfléchissez à ce que vous pouvez leur apporter, repérez les attentes de l’entreprise.

Ne cherchez pas d’abord ce que l’entreprise peut faire pour vous mais ce que vous pouvez faire pour elle. Tel est l’état d’esprit qui assurera votre employabilité.

COnSEIL RESSOURCES HUMAINES

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SERGE TIDIANE dIoP Directeur Associé

AFRICA LINK CAPITAL

Les opérations deTITRISATION DE CRÉANCES

COnSEIL FINANCES

technique assez peu répandue en Afrique sub-saharienne. Pourtant, elle demeure un outil efficace de gestion.

La Titrisation est une technique financière permettant à une entité cédante (banques, entreprises, Etat) de vendre une partie de ses créances (créances commerciales, prêts hypothécaires, etc.) en les transformant en titres liquides et négociables (billet de trésorerie, Titre de Créance Négociable, certificats d’obligation).

Cadre légal inexistant dans la zone uEMOA Le marché financier régional de l’UEMOA ne s’est pas encore doté d’un cadre juridique adapté aux opérations de titrisation (étude juridique en cours d’élaboration). En conséquence, les opérations de titrisation ne peuvent être menées telles qu’elles se pratiquent sur les marchés européen et/ou américain (opérations réalisées en bourse). Ainsi, la plupart des opérations réalisées dans notre espace économi-que porte essentiellement sur les opérations de Titrisation de dettes publiques (les dettes étant converties en obligations du Trésor), sous une forme privée.

Opportunités pour les entreprises, les banques et les Etats Les avantages de la pratique de la Titrisation doivent être analy-sés en tenant compte des divers intervenants sur les marchés finan-ciers, à savoir les entreprises, les banques et institutions de crédit et les Etats.

Pour les entreprises La titrisation présente de nombreux attraits aux entreprises dans la mesure où elle leur permet de consolider leur bilan en faisant sortir des dettes et d’améliorer la gestion des ratios-clefs de performance. Cette technique permet également aux entreprises de bénéficier d’une source de financements diversifiée.

Pour les banques et les institutions de crédit Le principal avantage de la Titrisation résulte du transfert, vers d’autres parties, des risques liés au prêt, libérant ainsi des fonds propres pour des crédits qu’elles ne seraient pas, sinon en mesure d’octroyer. Cette technique est utilisée également comme un outil de gestion actif/passif et constitue une source de diversification de finan-cements pour les banques et institutions de crédit.

Pour les Etats La titrisation est utilisée comme levier financier pour les Etats, en réponse aux tensions de trésorerie que connaissent leurs finances pu-bliques. Elle permet de recycler la dette des Etats. Les possibilités sont vastes pour faire de la titrisation une source pérenne de refinancement par allègement des arriérés intérieurs et extérieurs. Les Etats de notre es-pace économique ne sont pas restés en marge dans l’attente d’un cadre légal adéquat pour structurer des opérations de Titrisation de créances.

A titre d’exemple, les opérations de Titri-sation pratiquées sur le marché financier de la zone UEMOA remontent à 1991 et portent essen-tiellement sur la Titrisa-tion de dettes publiques (les dettes étant conver-ties en obligations du Trésor). Les titres en vie sont récapitulés dans le tableau ci-après.

titrisation de dettes publiques vis-à-vis des banques L’Etat de Côte d’Ivoire, en particulier, a réalisé trois opérations majeures à savoir :• la Titrisation de dettes

vis-à-vis des banques commerciales (SGBCI, BIAO, BICICI et CO-FINA) dans le cadre du Programme d’Ajuste-ment du Secteur Financier initié en 1991 ;

• la Titrisation des dettes de la Caisse Autonome d’Amortissement vis-à-vis des opérateurs économiques locaux, en 1993, d’un mon-tant de FCFA 170 milliards ;

• la Titrisation de la dette publique intérieure en février 2007, d’un montant de FCFA 32 milliards sur une durée de 5 ans au taux de rémunération de 4% par an.

Les opérations de Titrisation s’inscrivent donc inéluctablement dans le paysage financier de l’espace UEMOA, en raison de la né-cessité pour nos Etats de réduire les déficits publics et trouver une solution aux arriérés vis-à-vis du secteur privé (plus de FCFA 1 500 milliards); pour les banques et autres institutions prêteuses, de re-profiler leurs bilans et ainsi, relancer leur politique de prêts (dont le financement hypothécaire en particulier) ; enfin, pour les entreprises nationales, régionales et internationales, l’opportunité de se voir offrir des instruments de plus en plus adaptés à la sophistication des dif-férents marchés. Comme nous le voyons, un clin d’œil est donc fait à l’endroit des Autorités Administratives et Politiques du marché, qui ont d’ores et déjà entamé les réflexions sur les contours juridiques de ce type d’opérations, et dont les acteurs attendent avec impatience les conclusions.

Emetteur Montant Date Durée Taux Encours

Burkina (BIB, BICIA - B, BFCI)

(Titre en vie)

11 800 01-oct-94 15 ans 3% 15 552

(FCFA millions) d'émission d'intérêt (FCFA millions)

Sénégal (CNCAS) 8 250 01-dec-95 15 ans 1% 4 640

Sénégal (BST) 4 544 20-fév-99 15 ans 4,50% 1 806

Total 24 594 21 998

TITRISATION DE DETTES PUBLIQUES VIS-À-VIS DES BANQUES

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COnSEIL FISCALITÉ

La loi n° 95-620 du 3 août 1995 portant Code des Inves-tissements fixe deux régimes d’incitation aux investis-

sements :

• le régime de déclaration ; • le régime d’agrément à l’investissement.

Ces régimes de faveur qui accordent des avantages fiscaux et douaniers aux entreprises qui en bénéficient, ont été conçus en vue d’encourager l’investissement privé d’accroître la produc-tion nationale.

1. RéGIME DE DéCLARAtIOn à L’InVEStISSEMEnt1.1. LES COnDItIOnS D’éLIGIBILIté Au RéGIME DE LA DéCLARAtIOn

a) Les secteurs éligibles Sont éligibles, l’ensemble des secteurs d’activités, à l’exception : • des Bâtiments et Travaux Publics ; • du Commerce ; • des transports • des Services bancaires et financiers.

b) Les opérations éligibles Sont éligibles, les opérations de création d’activité. La créa-tion d’activité est la réalisation d’un nouveau projet par une en-treprise.

c) Les seuils éligibles Le régime de la déclaration à l’investissement est applicable à toutes les entreprises exerçant leurs activités dans le cadre des secteurs concernés, sans limitation de seuil.

1.2. LES AVAntAGES ACCORDéS

a) Avantages fiscaux Les entreprises admises au régime de déclaration qui réali-sent une opération de création d’activité, bénéficient au titre de leur programme d’investissement de l’exonération des impôts et taxes suivants :Impôt sur le bénéfice industriel et commercial ou impôt sur le bénéfice non commercial ; Contribution des patentes et des li-cences. Ces exonérations sont réduites à 50% puis à 25% des impôts et taxes normalement dus respectivement l’avant dernière et la dernière année de bénéfice des avantages.

b) Durée des avantages La durée des avantages accordés est fonction du lieu de réa-lisation de l’investissement. A cette fin, le territoire ivoirien est divisé en deux zones dénommées A et B. • la zone A comprend le département d’Abidjan ; (5 ans) • la zone B comprend tous les autres départements. (8 ans)Le non-respect des dispositions fiscales d’assiette et de recou-vrement, entraîne de plein droit la déchéance du régime de dé-claration à l’investissement sans préjudice des pénalités prévues par le Code Général des Impôts.

1.3. La recevabilité de la demandePour bénéficier des avantages liés au régime de la déclaration

à l’investissement, les entreprises doivent déposer un formulaire dûment rempli, qu’el-les auront préalable-ment retiré auprès du Centre de Promotion des Investissements en Côte d’Ivoire.

Dans les deux jours ouvrables qui suivent la réception de la déclara-tion, le Centre de Pro-motion des Investisse-ments en Côte d’Ivoire délivre une attestation de dépôt. L’attestation de dépôt permet de bénéficier de plein droit des avantages fiscaux relatifs au régime de la déclaration. La jouis-sance des avantages reste subordonnée à la réalisation effective des investissements, constatés par les services compétents.

2. Régime de l’agrément à l’investissement2.1. Les conditions d’éligibilité au régime de l’agrément

a) Les secteurs éligibles Sont éligibles, l’ensemble des secteurs d’activités, à l’exception :• des Bâtiments et Travaux Publics ;• des Services bancaires et financiers.

b) Les opérations éligibles Sont éligibles, les opérations de création et de développe-ment d’activité qui s’entendent comme suit :• la création d’activité est la réalisation d’un nouveau projet par une entreprise ;• le développement d’activité est la réalisation par une entreprise d’un projet d’extension, de diversification ou de modernisation dans les conditions définies par la loi.Les activités d’extension, de diversification ou de modernisation doivent faire l’objet d’une comptabilité distincte dont les modali-tés seront précisées par arrêté.

c) Les seuils éligibles Le critère de seuil comprend un seuil inférieur et un seuil su-périeur dont les montants sont fixés comme suit :• seuil inférieur : montant d’investissement compris entre 500 millions de francs CFA et 2 milliards de francs CFA ;• seuil supérieur : montant d’investissement supérieur à 2 mil liards de francs CFA.Ces montants comprennent les immobilisations brutes et s’en-tendent : hors TVA récupérable et hors fonds de roulement.

Maître JÉRÔME anGoranJuriste Fiscaliste

à suivre...

Code de déclarationÀ L’INVESTISSEMENT

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PErSo • Santé : Comment dissiper la hantise de la prostate ? • Vêtements Look du manager moderne : costume cravate • Resto Le repas d’affaires : mode d’emploi

guideuPdaTE • iphone Encore plus de sensations • Auto aston Martin Modèle DB9 Puissance et élégance

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Pour la rouTE L’Afrique du progrès

Tycoon EvEnT

aGEnda du MoIS d’ocToBrE

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uPDAtE

ENCORE PLUSDE SENSATIONS

AVAnCéES tECHnOLOGIQuES

Le déjà célèbre téléphone « tactile », iPhone d’Apple est accompagné d’un vent de folie. La marque californienne a débarqué aux USA en Juin 2007. Sa conquête européenne est prévue pour la fin d’année. Compatible Mac et PC, l’iPhone présente un écran lumineux, un profil élancé et pur, sans antenne externe. Fonctionnant sous une version allégée de Mac OS X, l’iPhone est proposé en deux versions : 4 Go et 8 Go de mémoire Flash. Ses dimen-sions (115 x 61 x 11,6 mm) rappellent celles d’un assistant personnel. Ses 135 g se rappro-chent du poids moyen d’un Smartphone. Doté d’un terminal entièrement recouvert d’un écran tactile de près de 9cm de diagonale avec une résolution de 480 x 320 pixels, elle se traduit par des couleurs vives, des graphiques précis et des mouvements fluides.L’écran ne nécessite pas de stylet : l’interface a été conçue uniquement pour une utilisation au doigt. Une seule touche reste présente : celle d’accès au menu principal. L’iPhone ne com-porte pas de GPRS intégré, mais un Widget (mini-application représentée par une icône) qui donne accès à Google Maps.

apple supriMe lestouChes du MoBile

Pour répondre aux besoins d’échange de messages, l’iPhone propose les SMS et le courrier électronique. Comme sur de nombreux Smartphones, une collection de messages s’affiche - disposition pratique per-mettant de choisir ceux auxquels vous souhaitez répondre. Vous souhaitez avoir recours à une autre fonc-tion pendant que vous utilisez la messagerie, vous pouvez aisément retourner au message abandonné. De plus, l’une des plus fascinantes fonctions de l’iPhone est sa messagerie vocale. Elle fonctionne un peu comme un dossier SMS en affichant le nom du correspondant ou son numéro de téléphone, ainsi que l’heure. Une simple pression du doigt sur un message permet de l’écouter instantanément. La qualité des photos est excellente, avec des couleurs vives et des contours d’objets nets. L’iPhone a une autonomie de 8 heures en conversation, 24 heures en lecture de musique, 7 heures en visionnage vidéo et 6 heures en navigation Internet. En mode veille, l’autonomie promise est de 10 jours environ.

iphone

TEXTE RENÉ SOUNGALO

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uPDAtE

Il n’y a pas plus contraignant qu’un transfert de conte-nu de mémoire. D’un appareil photo vers un iPod ou un ordinateur, on est souvent pris par le temps et le lieu. Le “Rapid Transit USB Transfer Devise” de chez Herrington propose la solution la plus pratique quel-que soit le lieu du transfert. Ce petit boitier, vous per-mettra, par le biais d’une double connexion USB, de transférer tous les fichiers de votre appareil photo vers votre iPod, par exemple, en toute liberté, avec un taux de transfert relativement élevé (2,5 secondes pour transférer une photo de 2 Mo ou 12 minutes pour transférer une vidéo de deux heures).De plus, pour les possesseurs d’iPod, vous pouvez transférer par ce biais tous les titres achetés légalement sur iTunes vers cinq personnes au maximum. Rapid Transit fonc-tionne à l’aide d’une batterie rechargeable sur secteur, ou via un port USB.

rapid transit usB transFer devise : le plus siMple transit de MéMoire

Dans la catégorie des bala-deurs numériques à écran LCD couleur, Packard Bell lance son nouveau Vibe 350. Avec une Mémoire interne de 1 Go. Ecran 1.8», 65000 couleurs Tuner FM, et doté d’une batterie lithium-ion re-chargeable garantie sur un an, il support plusieurs for-mats de fichiers MP3-WMA-WMA DRM-WAV-M-JPEG-JPEG. De plus, il contient aussi une fonction dictapho-ne. Ce Vibe 350, reconnaît la plupart des formats audio, même les fichiers WMA pro-tégés. Il dispose aussi d’un port USB OTG lui permettant de communiquer avec un appareil photo numérique pour rapatrier et visionner vos photos sur le Vibe 350 sans passer par le PC.

paCKard Bell lanCe sonBaladeur nuMérique viBe 350 1 go

Votre ordinateur occupe le centre de votre vie numérique. Votre téléviseur occupe le centre de vos loisirs audiovisuels. Mais qu’en est-il, si vous souhaitez regarder des clips vidéo, des bandes-annonces, des podcasts, des photos ou des vidéos youTube sur votre téléviseur ? Avec un disque dur de 40 Go et dans un nouveau modèle de 160 Go, Apple TV propulse iTunes, et plus encore, sur grand écran !

La télécommande EWOO de Zikplay sert à contrôler un iPod et gérer sa bibliothèque dans iTunes. Livrée avec une station d’accueil pour iPod qui se relie au PC ou Mac par un port USB, sa belle connectique se complète d’une sortie audio optique, RCA et d’une S-Vidéo, la base faisant office de recharge du baladeur. Pour une meilleure ges-tion des fichiers l’EWOO possède un écran LCD couleur de 1,8» ainsi qu’une molette de navigation ressemblant à l’iPod. Son fonctionnement est assuré dans un rayon de 30 m et sa batterie lui permet de tenir 10 jours sans recharge.

apple tvla révolution sera télévisuelle

ZiKplay eWoo, pour Contrôler ipod et itunes

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AutO

ASTON MARTINModèle DB9 PuISSAnCE Et éLéGAnCE

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PREMIER MODèLE à SORtIR DES nOu-VEAuX AtELIERS, LA DB9 SERA PRO-PuLSéE PAR un V 12 DE 6 L QuI AVOISI-nERA LES 450 CH. L’InnOVAtIOn SERA L’un DES POIntS FORtS AVEC BEAu-COuP D’ALuMInIuM, Du MAGnéSIuM, DES POIGnéES DE PORtES EnGLOBéES DAnS LA MASSE Et DES PORtES QuI S’OuVREnt à 12°. POuR AéRER CEttE CAtHéDRALE D’ALuMInIuM, LE CA-POt ESt AGRéMEnté PAR DES OuïES, OuVERtuRES QuE L’On REtROuVE AuSSI, tRADItIOn OBLIGE, SuR LE FLAnC DES AILES AVAnt. CÔté PER-FORMAnCE, LA DB9 AttEInDRA LES 300 KM/H DAnS LA VERSIOn CABRIOLEt. LA DB9 VOLAntE ESt POuR SA PARt COM-MERCIALISéE En FRAnCE DEPuIS LE MOIS D’AVRIL. QuAnD On COntEMPLE LA DB9, On VOIt En ELLE, SOn ASPECt SAuVAGE, PRÊt à En DéCOuDRE. LA FACE AVAnt REPREnD DES OPtIQuES CARénéES, LOGéES SOuS unE BuLLE DE VERRE. CES DERnIERS EnCADREnt unE LARGE CALAnDRE, En FORME CARACtéRIStIQuE DE «CHAPEAu DE GEnDARME». SOuS CE LOnG CAPOt PREnD PLACE «LA SALLE DES MACHI-nES», ABOnDAMMEnt REMPLIE PAR un SOMPtuEuX Et nOBLE V12, 5.9. LA POuPE, PLutÔt SuGGEStIVE, ESt à LA FOIS REBOnDIE Et EFFILéE. SOuS LES LOnGS FEuX tRAVERSéS PAR un BAnDEAu ASSORtI à LA tEIntE DE LA CARROSSERIE, PREnnEnt PLACE DEuX GénéREuSES SORtIES D’éCHAP-PEMEnt. LA tRèS EXCLuSIVE AStOn MARtIn DB9 A tOut D’un BOLIDE FuRtIF, Qu’IL ESt RARE DE POuVOIR ADMIRER. MAIS LA BELLE AnGLAI-SE S’ESt LAISSéE CAPtuRER !

TEXTE RENÉ SOUNGALO

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PERSO SANTÉ

comment dissiper la hantise de la prostate ?

SOS, J’AI DES DIFFICuLtéS DE MICtIOn ! JE n’ARRIVE PAS à uRInER. J’AI PEuR QuE CE SOIt LE DéBut D’unE HyPERtROPHIE BénIGnE PROStAtIQuE. CEttE CRAIntE GRAnDISSAntE InSPIRE LES PRéJuGéS SuR CEttE AFFECtIOn DE LA PROStAtE. LA MALADIE SE SOIGnE ! D’IMPORtAntS PROGRèS tHéRAPEutIQuES AVEC LA MuLtIPLICAtIOn DE nOuVEAuX tRAItEMEntS (MéDICAMEntEuX, CHIRuRGICAuX Ou PHySIQuES) Ont été MIS à LA DISPOSItIOn DES PAtIEntS. CEPEnDAnt LA HAntISE DEMEuRE. C’ESt POuR MEttRE FIn à tOut CEt A PRIORI QuE nOuS AVOnS DéCIDé DE LEVER CE COIn DE VOILE SuR CEttE PAtHOLOGIE En VOuS DOn-nAnt DES COnSEILS POuR y éCHAPPER.

TEXTE KONAN KOUASSI

La prostate est au carrefour de la sphère

génito-urinaire

Prostate

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Pr. SANGARÉ SéGAUrologue et Enseignant à l’UFR des SciencesMédicales de l’Université de Cocody Abidjan

L’angoisse que les préjugés relatifs aux affections de la prostate nous inspirent est telle qu’une majo-rité d’hommes croit encore que « l’opération » de cette glande est

synonyme de perte de la virilité. Ce qui expli-que qu’un bon nombre d’entre eux rechigne à se faire consulter ou à se faire opérer.

Cette affection bénigne survient chez l’homme à partir de 50 ans. A plus de 70 ans, le risque augmente. Une personne sur trois est concernée dans le monde. Environ 39% des interventions au service d’Urologie du CHU de Treichville, selon le Professeur Sangaré I. Séga, urologue et enseignant à l’UFR des sciences médicales de l’Université de Cocody Abidjan.

Anatomie de la prostate. La prostate est une glande faisant partie de l’appareil géni-tal masculin. Elle est située en dessous de la vessie et devant le rectum. Sa taille est nor-malement celle d’une noix. Avec l’âge, elle augmente souvent de volume (1,6 g/an entre 25-30 ans : 15-20g contre 0,4g/an entre 36-60 ans). Elle sécrète 10 à 15% du volume total du sperme, fluide qui transporte les sperma-tozoïdes. La prostate entoure la partie initiale de l’urètre, le canal par où l’urine s’évacue de la vessie. Elle n’a donc aucun rôle urinaire mais entraîne des symptômes urinaires parce qu’elle a traversé par l’urètre et peut le com-primer quand elle augmente de volume. Cette glande est le siège d’affections qui se décline en trois grands types : cas d’origine infectieu-se ou inflammatoire (prostatite), tumorale béni-gne (adénome) ou maligne (cancer). Toutefois, l’Hypertrophie Bénigne Prostatique (HBP) ou adénome est l’affection la plus répandue.

Facteurs épidémiologiques et leurs trai-tements. L’hypertrophie de la prostate ou adénome, sans signe de malignité entraîne à des degrés divers, l’obstruction de la vidange vésicale. C’est la principale cause des troubles mictionnels de l’homme âgé. Les personnes âgées de plus de 50 ans sont les plus exposés. Le vieillissement favorise l’adénome. Parmi les autres facteurs incriminés dans la survenue du phénomène, on peut citer l’incidence raciale, les facteurs génétiques héréditaires, l’influence de l’activité sexuelle, l’alimentation et l’envi-ronnement. Les conséquences de l’obstruc-tion de la vidange vésicale sont des troubles urinaires dont l’impact sur la qualité de vie du sujet n’est plus à démontrer. Ces troubles se traduisent par des envies pressantes d’uriner parfois accompagnées de fuite d’urine, suivis

d’un accroissement de la fréquence des mic-tions et/ou des apparitions de mictions noctur-nes souvent caractérisées par une nécessité « de pousser » pour uriner. Une faiblesse du jet et une miction qui n’en finit pas. Ces signes doivent vous amener à votre médecin traitant. S’il n’arrive pas à circonscrire la mal, il vous en-verra chez un urologue (spécialiste outillé pour ce type de pathologie). Lui seul est habilité à infirmer ou confirmer vos doutes. Lorsque la gêne est légère, une simple surveillance an-nuelle peut suffire. La décision d’un traitement pouvant être remise à plus tard. En présence de complications (rétention aiguë d’urine ou impossibilité d’émettre des urines détenues dans la vessie, hématurie (présence de sang dans l’urine), infection urinaire, insuffisance rénale, calcul vésical, etc.), un traitement est envisagé. Il s’appuie sur les résultats d’explo-rations complémentaires poussés. Il s’agit des échographies (de la prostate, de la vessie et des reins), des tests sanguins (créatinine PSA) ou urinaire (ECBU). Un taux élevé du PSA indi-quera une biopsie de la prostate en vue d’une meilleure évaluation diagnostic.

Face à toutes ces manifestations, le Pr. Sangaré recommande donc « une expecta-tive armée » qui décidera d’un traitement mé-dical (des extraits de plantes, un inhibiteur de la 5 alpha réductase, des alpha bloquants) ou chirurgical (endoscopique ou à ciel ouvert), selon l’intensité des troubles. La chirurgie endoscopique (incision cervicoprostatique, résection transurétrale ou cunéiforme de la prostate) s’adresse aux adénomes dont la grosseur est inférieure ou égale à 40 g. Celle à ciel ouvert (adénomectomie transvésicale et rétropubienne) est indiquée pour une HBP de plus de 50 g.

Conseils d’usageLa sexualité étant un pan important de la qua-lité de vie de l’homme et, connaissant l’impact des troubles urinaires sur sa vie affective, so-cioculturelle et professionnelle, le Pr. Sangaré estime qu’il s’avère impérieux que tout homme de plus de 50 ans consulte son médecin pour un examen annuel de sa prostate. Parallèle-ment à cet examen annuel, il est recommandé d’éviter des situations pouvant mener à une congestion pelvienne (la constipation, les stations assises prolongées, les longues ré-tentions d’urines, etc.), de surveiller votre ali-mentation (éviter les repas trop épicés et trop riches en graisses) et pratiquer régulièrement une activité physique (jogging, la marche, la gymnastique).

PERSO SANTÉ

« il s’avèreiMpérieux que tout hoMMe

de plus de 50 ans Consulte son MédeCin

pour unexaMen

annuel de sa prostate »

l’avis duspécialiste

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PERSO VÊTEMENTS

Look du managermoderne :

COStuME CRAVAtE

VOuS VOuLEZ OuVRIR DES PORtES. COnVAInCRE un DéCIDEuR. En PLuS D’un CV Ou un DOSSIER IMPRES-SIOnnAnt, FAItES AttEntIOn à VOtRE FAÇOn DE VOuS VÊtIR. MÊME SI L’HABIt nE FAIt PAS LE MOInE, IL PERMEt DE LE RECOnnAÎtRE. CISS St MOïSE, StyLIStE-MODéLIStE, DIRECtEuR GénéRAL DE « tROPIC 105 », SPéCIALIStE En COuPE DE COStuME nOuS DOnnE LE DRESS CODE.

TEXTE RENÉ SOUNGALO

CISS ST MOïSEStyliste Modeliste

Abidjan Treichville, Avenue 21 rue 23. Nous avons rendez-vous avec le jeune manager de « Tro-pic 105 » à ses bureaux. Lors-qu’il nous rejoint, Ciss St Moïse

est superbement drapé dans son costume beige à rayures assorti d’une cravate. C’est l’exemple du cordonnier qui sait se chausser. « La tenue est la première carte de visite du manager. C’est à travers elle qu’il captive l’at-tention de sa clientèle », soutient-il. Il va plus loin. Son costume a la même couleur que sa voiture. Un détail, peut-être anodin, mais qui en dit long sur la rigueur qu’il s’impose. Il nous révèle au cours de l’entretien qu’il a bien voulu nous accorder qu’il existe différents types de look en fonction des sec-teurs d’activité. Le manager moderne est un puriste. On retrouve ce dandy dans tous les secteurs d’activités. Principalement dans le domaine de la communication, il n’a pas de couleurs spécifiques. Il choisit celles qui lui permettent de se distinguer des autres. Cependant, la tendance chez les banquiers, c’est le gris anthracite, le bleu nuit et les autres variations du gris avec la chemise blanche toujours de rigueur. Le puriste a un goût beaucoup plus raf-finé. Son style est strict. Il est regardant sur les détails. Prêt à en payer le prix. C’est un client assidu des ateliers de la haute couture. « Le manager doit apprendre à s’habiller se-lon les circonstances. Smoking, nœud pa-pillon, chemise blanche à col cassé à l’oc-

casion des diners galas. Son habillement donne un cachet spécial à l’évènement. En plus du smoking, le manager doit avoir au moins deux costumes noirs. Il est adapté à toutes les circonstances. C’est le costume passe-partout : mariage, entretien d’embau-che, funérailles… » Conseille Ciss St Moïse. L’âge n’a aucune incidence sur le choix du puriste.

COMMEnt EntREtEnIR VOtRE COS-tuME ?

L’image du manager moderne a un coût. L’entretien des vêtements aussi. Ne soyez donc pas surpris de voir votre costume rétré-ci ou défraichi parce que vous aurez sollicité les services de votre voisin lavandier. Il vous est plutôt conseillé un pressing professionnel qui se chargera d’un nettoyage à sec et d’un fer à repasser conventionnel. La machine à laver n’est pas non plus l’approche idéale. La conservation des finitions prendra un coup. Vous avez cassé ou perdu un bouton ? En règle générale, l’intérieur du costume, en satin ou en polyester contient un bouton de rechange enfilé pour ce genre d’imprévu. Au cas où vous vous retrouvez sans bouton de rechange, rendez vous dans une mercerie pour vous procurer le bouton identique. Un costume ne se range pas n’importe où et n’importe comment. Compte tenu du fait qu’il s’abîme vite. Il est conseillé de le ranger dans une housse à costume en pre-

nant soin avant tout de l’accrocher délica-tement sur un cintre en bois de préférence pour protéger les plis conventionnels et de le protéger par un grand sachet plastique.

COMMEnt EntREtEnIR LES ACCES-SOIRES DE VOtRE COStuME ?

Les cravates doivent toujours être pliées et rangées délicatement dans un fourreau à cravate. Les boutons de manchettes doivent aussi se ranger dans un coffret à manchettes pour garder leur aspect argenté ou plaqué or. Quant aux chemises, si elles sont blan-ches et 100% coton, il serait préférable de les faire nettoyer au pressing afin de conser-ver l’éclat de leur blancheur. Pour les chemi-ses à manchettes, il faut veiller à suivre les mêmes plis au repassage. Venons-en aux chaussures. Elles complètent la beauté et l’allure d’un costume. Il faut avant tout insister sur la conser-vation des chaussures en y introduisant cha-que fois un embouchoir. N’omettez pas de vous chausser à l’aide d’un chausse pied. Cela permettra une conservation du cuir de la partie arrière, si la chaussure est 100% cuir. Au cas où la chaussure est purement confectionnée en Daim, n’hésitez pas à la rafraichir régulièrement avec une bombe à Daim. Etes-vous un manager ou rêvez-vous de l’être un jour ? Le costume vous sera alors indispensable. Mais il nécessite aussi des sacrifices !

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PERSO VÊTEMENTS

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le repas d’affaires :mode d’emploi

LE REPAS AutOuR D’unE tABLE AVEC DES COnVIVES ESt PAR EXCEL-LEnCE LE tEMPS Où LES QuALItéS DE SAVOIR-VIVRE Et DE BOnnES MA-nIèRES SOnt tEStéES. COMMEnt nE PAS COMMEttRE D’IMPAIRS ?

Vous devez négocier une affaire, conclure ou fêter un contrat, ou vous désirez tout simplement pas-ser un agréable moment avec des relations d’affaires ? Le faire au

cours d’un repas auquel vous convierez vos partenaires est tout indiqué. En effet, selon Florence Le Bras, auteur de « Le guide du savoir-vivre » aux Editions Marabout, le re-pas d’affaire est la circonstance idéale pour une discussion informelle autour d’une bonne table, permettant ainsi d’amorcer une bonne négociation. C’est aussi l’occasion privilégiée au cours de laquelle vous pourrez observer votre vis-à-vis afin de découvrir ses points fai-bles et ses points forts. Cependant, comme dans toute situation de vie en société, et ici encore plus qu’ailleurs, un minimum de règles de bienséance se doit d’être observé.

CHOIX Du REStAuRAntIl se fera d’abord en fonction du standing. Sou-venez-vous que le motif essentiel de votre dé-marche est celui de faire plaisir, en offrant un repas dans un cadre des plus agréables. Choi-sissez donc un grand restaurant où vous aurez entre autre l’avantage de la discrétion. Ensuite, préférez celui où l’on vous proposera une carte ouverte. Les restaurants à carte spécialisées sont à éviter afin de limiter les fautes de goût. Vous pouvez toujours, avant la réservation, de-mander à votre invité ses préférences concer-nant le type de restaurant. Réservez par l’in-termédiaire de votre secrétariat, qui n’omettra pas de confirmer le matin du rendez-vous.

ACCuEIL DES InVItéSSi vous devez aller chercher vos invités, vous arriverez évidemment ensemble dans l’établis-

sement. Dans le cas contraire, soyez le premier sur les lieux avec cinq à dix minutes d’avance. Il n’est en aucun cas question, pour vous, d’arriver en retard. Si possible gardez- vous de vous atta-bler aussitôt ; il peut vous être proposé un petit salon pour votre attente, ou à défaut, le bar. Quel que soit le cas, dès leur arrivée, il est poli de vous lever pour accueillir ceux que vous attendez. Un apéritif ne peut être ensuite commandé que sur leur avis, sinon passez directement à table. Par ailleurs, que ce soit au moment de vous mettre à table ou pendant le repas, sachez qu’ il ne vous faut jamais abandonner vos hôtes pour aller saluer une connaissance que vous aperce-vez dans le restaurant ; faites-lui plutôt un petit signe de la main. Vous ne pouvez vous permet-tre de saluer, sans toutefois oublier de présenter brièvement votre ou vos accompagnateurs, que si vous passez à proximité. Dans la même logi-

TEXTE KATTy GISÈLE TOURÉ

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PERSO RESTO

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que, demandez à ce que l’on vous change de place lorsque vous reconnaissez quelqu’un à une table voisine de celle que vous devez occuper.

PLACEMEnt DES COnVIVES Cette tâche est en général allouée au maître d’hôtel (pour ce faire, il serait préférable d’informer d’avance celui-ci de la qualité de vos invités). S’il est occupé momentanément à une autre table, vous pouvez vous en charger; vous ne vous assiérez cependant qu’après avoir installé les autres. En la matière, une règle immuable : l’invité ne doit en aucun cas être placé dos à la porte ; par courtoisie, vous devez lui permettre d’avoir une vue d’ensem-ble de la salle. S’il est seul, vous serez installé face à face. S’ils sont plusieurs, celui qui est hiérarchiquement supérieur sera en face de vous, les autres à vos côtés.

COMMAnDE Elle ne sera jamais faite à l’avance car, a priori, vos goûts ne sont pas ceux des autres. Commandez sur place en vous référant à la carte. Soyez attentif à ce qu’elle soit distribuée aux autres avant vous, tout en les priant de faire leur choix. Le vôtre doit être rapide sans donner l’impression d’étudier minutieusement la carte. Si vous êtes un habitué, vous pou-vez faire des suggestions à vos invités, car ils doivent en principe se laisser guider par vous. Mme Sonia Mascaretti , patronne du restau-rant ‘‘La Case Ébène’’ à Abidjan (sa clientèle fait partie des plus huppées de la place), re-commande cependant d’ éviter de suggérer à des hôtes étrangers des mets auxquels ils ne sont pas habitués, sous le prétexte de les faire goûter à la gastronomie du pays. Vous risqueriez de constater malheureusement que votre démarche, pourtant bien intentionnée, n’a pas l’effet escompté. Certaines papilles gustatives sont en effet réfractaires dans un premier temps aux saveurs exotiques.

LES VInS La carte des vins vous est présentée aus-sitôt après celle des mets. Même si vous n’êtes pas amateur de vin, offrez-en. Assurez-vous que votre choix convient à vos compagnons. En revanche, une femme doit par courtoisie, laisser le soin à son invité masculin de choisir. Si vous n’êtes pas connaisseur, vous pouvez vous en remettre au maître d’hôtel ou au som-melier.Pour inviter les autres à commencer leur plat, interdisez-vous le traditionnel « bon appétit ». « Faites l’impasse » sur l’entrée et le dessert, non seulement pour ne pas gêner vo-tre partenaire, s’il est pressé, mais aussi pour éviter d’être soupçonné de saisir l’occasion de vous empiffrer. Néanmoins, imitez-le, s’il en fait la commande. Cependant, dans les repas d’affaire, il est recommandé de s’en tenir au café ou au digestif.

uSAGE Du PORtABLE Au cours d’une conversation importante, il est assez désagréable d’être interrompu par des coups de fil. S’il vous est difficile de fer-

mer votre portable, arrangez-vous avant votre rendez-vous pour que ces appels intempes-tifs soient limités. Il serait encore mieux de les transférer sur messagerie ou de confier votre appareil à votre secrétaire.

RèGLEMEnt DE L’ADDItIOn Dans le domaine des affaires, c’est obliga-toirement celui qui invite qui paye, mais il faut user de tact et de discrétion. Pour cela, lorsque le restaurant les accepte, il est mieux d’avoir sur soi sa carte bancaire ou de crédit. En tant qu’habitué, il vous est aussi possible de signer simplement une facture qui sera ensuite ache-minée à votre secrétariat pour règlement ulté-rieur. Vous pouvez aussi vous assurer au préa-lable que l’addition ne vous soit pas apportée à table. Au moment opportun, prétextez d’aller vous laver les mains par exemple, pour passer régler à la caisse. Cela a l’avantage de vous permettre de vérifier la note et, si vous êtes une femme, d’éviter la situation embarrassante où votre invité se sentirait obligé d’insister pour prendre la note en charge. Vient le moment du départ. Vous l’amorcerez en concluant votre conversation.

SI VOuS ÊtES L’InVIté• Soyez ponctuel. Il ne vous sera toléré que cinq minutes de retard. Ne décommandez que pour raison de force majeure. Dans ce cas, prévenez le restaurant. Le principe est de se laisser guider :• A table, attendez que l’on vous demande de vous asseoir en vous indiquant votre place.• Attendez que l’on vous invite à manger avant de commencer votre plat.• Demandez si nécessaire à celui qui vous invi-te de vous recommander des mets. C’est vous qui donnez le signal départ en vous levant à la fin de l’entretien.• Avant de vous séparer, n’oubliez pas de dire simplement « merci ».Le repas d’affaire est régi par tout un ensem-ble de règles de politesse et de savoir- vivre, en passant par les bonnes manières et l’étiquette. Raison pour laquelle, comme le souligne Mme Sonia Mascaretti, il peut être un couteau à dou-ble tranchant. Si vous êtes loin d’être un aficio-nado des convenances, il vaudrait mieux vous limiter strictement au cadre de l’entreprise. En effet, ce serait dommage de perdre la face en voulant faire bonne figure.

LES RèGLES éVOLuEnt Certaines règles de savoir-vivre peuvent subir l’épreuve du temps, suivant l’évolution des mœurs. Elles deviennent pour ainsi dire périmées et sont supplantées par de nouvel-les, soit parce qu’elles étaient dictées par des codes et conventions qui tiennent de traditions désormais dépassées, soit parce que l’on constate que leur application conduit finale-ment au contraire de leur intention, soit enfin par simple souci pratique. En ce qui concerne le repas d’affaire nous vous proposons quelques exemples :• Le vin peut se commander au verre :

l’alcool est de moins en moins consommé pen-dant le repas. Boire un cru en mangeant n’est plus synonyme de raffinement. Bien au contrai-re, vous courriez le risque d’être soupçonné d’alcoolisme. La sobriété est donc de mise. Levez les éventuels scrupules de vos invités en passant la commande le premier avant de leur en proposer.• Le vin rouge peut se consommer avec du poisson.• La discussion professionnelle peut dé-marrer d’entrée de jeu : Les contraintes horai-res de chacun peuvent être telles qu’il serait inu-tile de perdre du temps. Mettez à profit l’attente des mets commandés pour déjà commencer.• La dame qui invite se doit de régler la note.• Le choix d’un restaurant luxueux n’est plus systématique : il peut se faire au jugé, en optant plutôt pour un restaurant de standing moyen ou un restaurant spécialisé ou typique, en fonction de l’importance du contrat à signer, de la nationalité de votre partenaire, etc ... En plus, vous risqueriez moins d’être suspecté de gaspiller l’argent de votre entreprise.

QuELQuES BOnnES MAnIèRES à tABLE La serviette : Elle est disposée, soit sur votre assiette, soit dans l’un des verres. Vous ne la déposerez à moitié dépliée sur les genoux qu’avant de commencer à manger. La position des mains : Les mains, et non les coudes, se placent sur la table, de cha-que côté des couverts. L’eau : elle ne vous sera proposée qu’après les vins, au moment de servir les plats. Abs-tenez-vous de boire avant d’avoir mangé. Les cocktails sont servis à la demande. Evitez d’être bruyant : Parlez d’un ton égal. Appelez les serveurs d’un petit doigt levé. S’ils tardent à réagir, vous pouvez ajouter un discret « s’il vous plait ». S’il vous faut éternuer, faites-le le moins bruyamment possible, la main devant le visage. Se moucher en dehors de la table. S’abstenir de fumer.

SONIA MASCAREttIGérante Case Ébène

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PERSO RESTO

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Bridge Bank Group Côte d’Ivoire développe un partenariat avec les PME-PMIBRIDGE BAnK GROuP CÔtE D’IVOIRE, A ORGAnISé un SéMInAIRE DE FOR-MAtIOn, JEuDI 22 SEPtEMBRE DER-nIER, à LA SALLE ABISSA II DE L’HÔ-tEL SOFItEL. AnIMé PAR LE PR. ALLA KOuA, Du CEntRE IntERnAtIOnAL DE FORMAtIOn D’EtuDES DE RECHER-CHES DE COnSEIL Et D’ASSIStAnCE (CIFERCA), CEttE REnCOntRE A Vu LA PARtICIPAtIOn DE nOMBREuX RES-POnSABLES DES PME-PMI. DuRéE DE LA FORMAtIOn : unE JOuRnéE. ELLE A PORté ESSEntIELLEMEnt SuR LA DéFInItIOn DES COnCEPtS DE GES-tIOn Et DE MAnAGEMEnt, L’étuDE DES PRInCIPAuX OutILS DE GEStIOn COMMERCIALE, COMPtABLE, FInAn-CIèRE Et HuMAInE.

ECRAn Et VIDéO PROJECtEuR, KAKé-MOnOS, RétRO PROJECtEuR Et CA-MéRA. LE DéCOR ESt PLAnté. DAnS LA FRAÎCHEuR DE LA SALLE ABySSA II DE L’HÔtEL SOFItEL, M. tHIERnO DIARRA, DIRECtEuR DES EXPLOItA-tIOnS DE BRIDGE BAnK, EXPLIQuE AuX AuDItEuRS LE COntEXtE Et L’IMPORtAnCE DE L’ORGAnISAtIOn D’un SéMInAIRE. L’InItIAtIOn DE CEttE SéAnCE DE FORMAtIOn EntRE DAnS LE CADRE DE LA POLItIQuE DE FIDéLISAtIOn DES CLIEntS EntAMéE PAR BRIDGE BAnK. SELOn LE DIREC-tEuR DES EXPLOItAtIOnS, L’InStI-tutIOn FInAnCIèRE AMBItIOnnE DE DéVELOPPER un VéRItABLE PARtE-nARIAt AVEC LE CŒuR DE CIBLE (LES PME-PMI). « nOuS PEnSOnS DOnnER LES MOyEnS à CES RESPOnSABLES D’EntREPRISES En LEuR tRAnSMEt-tAnt LES OutILS D’unE BOnnE GES-tIOn », AFFIRME-t-IL. ACCOMPAGnER LES PME-PMI DAnS LEuRS ACtIVItéS En LEuR APPORtAnt LE FInAnCE-MEnt. MAIS AuSSI, En PERMEttAnt unE MEILLEuRE ORGAnISAtIOn, PAR L’AMéLIORAtIOn DE LEuR OutIL DE GEStIOn. BRIDGE BAnK A RéuSSI à CRéER un éCHAnGE FRuCtuEuX En-tRE LES DIFFéREntS PARtICIPAntS. LE DéJEunER OFFERt à tOuS LES AuDItEuRS, n’A AuCunEMEnt PER-tuRBé LE PARtAGE D’EXPéRIEnCES, POuRSuIVI à tABLE. SAtISFAIt DE CE SéMInAIRE, LES PARtICIPAntS Ont tOut SIMPLEMEnt SOuHAItéS QuE, LEuR BAnQuE InStItutIOnnALISE CEttE InItIAtIVE. RAPPELOnS QuE BRIDGE BAnK GROuP CÔtE D’IVOIRE, EXERCE SuR LE tERRItOIRE IVOIRIEn DEPuIS 2002.

TEXTE EV. FRUITIER

Pr. alla Koua en pleine explication des méthodes de gestion

M. Thierno diarra face à la presse

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TyCOON EVEnt

MM. Bohoussou didier, Pr. alla Koua et latiff rogen

Mme Ba-Gomis Maïmouna

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Echange de carnets d’adresses entre les participants

TyCOON EVEnt

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MM. Latiff Rogen, Brou allouette Honoré, Brou Kouamé et okaingni o. louis

M. Pascal Wadja

Mme Kouamé françoise

M. coulibaly Peha Jean-Michel Mlle coffi Brenda lynnMM. adanminakou yannick et aubert Gbeuly

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TyCOON EVEnt

L’IVOIRIEnnE DE DIStRIButIOn DES tABACS (IDt), DéSORMAIS REPRé-SEntAnt En CÔtE D’IVOIRE DE LA BRItISH AMERICAn tOBACCO (BAt) A InAuGuRé SES LOCAuX SIS à VRIDI, VEnDREDI 07 SEPtEMBRE DERnIER, En PRéSEnCE DE M. JOnAtHAn DESSOuZA, éMISSAIRE Du CéLèBRE CIGAREttIER. C’ESt DAnS unE AM-BIAnCE FEStIVE, QuE MM. ABOuBA-KAR FOFAnA, DG D’IDt, JOnAtHAn DE BAt Et LE REPRéSEntAnt Du 1ER MInIStRE Ont LIVRé LEuRS ALLOCu-tIOnS. COnSCIEntS DE LA MISSIOn DIFFICILE QuI LES AttEnD, LES RES-POnSABLES DE CEttE StRuCtuRE Et M. JOnAtHAn DESSOuZA Ont AP-PRéCIé LES COnSEILS PRODIGuéS PAR LE REPRéSEntAnt Du PREMIER MInIStRE. LES EMPLOyéS VISIBLE-MEnt HEuREuX, n’Ont PAS BOuDéS LEuR PLAISIR. C’ESt PAR unE VISItE DES LOCAuX QuE LA CéRéMOnIE D’InAuGuRAtIOn A PRIS FIn.

TEXTE EV. FRUITIER

le dG aboubacar fofana et M. Jonathan dessouza. En arrière plan, le staff Managérial de IdT

discours du représentant

du Premier Ministre

allocution du dG aboubacar fofana Quelques membres de la famille IdT

Inspection des entrepots avec le représentant du Premier Ministrevisite guidée des locaux par aboubakar fofana le dG

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IDT (Ivoirienne de Distribution des Tabacs)Inaugure ses locaux à Vridi

M. Jonathan dessouza, représentant de BaT

Page 92: TYCOON N°1

aux candidats, de saisir les CV et lettres de motivation en ligne afin de postuler aux offres d’emplois ou d’être remarqués par un recruteur.

aux employeurs, de trouver des candidats, poster des offres d’emplois et de gérerdes campagnes de recrutement en ligne.

aux freelance, d’offrir leurs services en mettant leurs tarifs, expériences et disponibilités.

aux chefs de projet, de poster ou de trouver un projet qui les intéressent.

JobAfrique est le seul site de recherche d’emploi en Afrique qui permet d’accéder à des services de recrutements personnalisés.

JobAfrique permet :

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La rentrée à l ’heure

4

1/ Modèle eP PeQUIGNeT MooReA CHRoNoGRAPHe 2/ Modèle eP PeQUIGNeT MooReA TRoIS AIGUIlleS 3/ Modèle eP PeQUIGNeT MASSAÏ 4 & 5/ ModèleS eP PeQUIGNeT SoRellA

PLATEAU 28 BOULEVARD DE LA REPUBLIQUE – TEL : 20 21 21 45 . ZONE 4 : Prima – 21 24 20 14

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Joaillier - Créateur

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AGENDA DU MOIS D’OCtOBRE

VEnDREDI 07 OCtOBRE 2007, à 11 HEuRES, LES ASSOCIéS DE LA SOCIété IVOIRIEnnE DE tRAnS-FORMAtIOn DE L’ALuMInIuM, SItRALu, SEROnt En ASSEM-BLéE GénéRALE, Au CABInEt HOEGAH Et Etté, AVOCAtS AS-SOCIéS, SIS Au PLAtEAu, RuE PIERRE SEMARD. COnVOQuéS PAR M. JOSEPH yAO KOFFI, EXPERt-COMPtABLE DIPLÔMé,

DéSIGné PAR L’ORDOnnAnCE n° 617/2007, REnDuE LE 12 FéVRIER 2007, PAR MOnSIEuR LE VICE-PRéSIDEnt Du tRIBu-nAL DE PREMIèRE InStAnCE D’ABIDJAn, LES ASSOCIéS DE LA SItRALu VOnt DéLIBéRER SuR LA SItuAtIOn DE CEttE SOCIété Au 30 JuIn 2007 AFIn DE PREnDRE LES MESuRES QuI S’IMPOSEnt.

Assemblée Générale de la SITRALU

LE SALOn DE L’ARCHItECtuRE Et Du BÂtIMEnt, ARCHIBAt 2007, SE tIEnDRA Du MARDI 02 Au SA-MEDI 06 OCtOBRE PROCHAInS à L’HÔtEL IVOIRE, EX-unIOn POS-tALE unIVERSItAIRE (uPu). LES PROMOtEuRS SOnt à PIED D’Œu-VRE POuR ASSuRER un SuCCèS tOtAL à CEt éVènEMEnt. CEttE éDItIOn A POuR tHèME : « COn-CEVOIR Et COnStRuIRE un MEILLEuR CADRE DE VIE En CÔtE

D’IVOIRE, ARCHItECtuRE Et Dé-VELOPPEMEnt DuRABLE ». ELLE A Eu LIEuE à L’OCCASIOn DE LA JOuRnéE MOnDIALE DE L’ARCHI-tECtuRE Et DE L’HABItAt.« COn-CEVOIR Et COnStRuIRE un MEILLEuR CADRE DE VIE En CÔtE D’IVOIRE. ARCHItECtuRE Et Dé-VELOPPEMEnt DuRABLE ». IL ESt ORGAnISé à L’OCCASIOn DE LA JOuRnéE MOnDIALE DE L’ARCHI-tECtuRE Et DE L’HABItAt.

ARCHIBAT 2007Les organisateurs à pied d’œuvre

LA DAtE Du 27 SEPtEMBRE ESt OFFICIELLEMEnt DéCRétéE PAR LES nAtIOnS unIES POuR LA Cé-LéBRAtIOn DE LA JOuRnéE MOnDIALE Du tOu-RISME. CEttE AnnéE, LE MInIStèRE Du tOuRISME Et DE L’ARtISAnAt A DéCIDé Qu’Au COuRS DE LA DEuXIèME DéCADE Du MOIS D’OCtOBRE, tROIS VILLES (KORHOGO, AGBOVILLE Et MAn) ABRItEnt à CEt EFFEt DES MAnIFEStAtIOnS éCLAtéES. unE OCCASIOn MISE à PROFIt PAR LE MInIStRE IVOIRIEn Du tOuRISME Et DE L’ARtISAnAt, SIDIKI KOnAté Et SES COLLABORAtEuRS POuR PASSER En REVuE L’OFFRE tOuRIStIQuE, LES GRAnDES AMBItIOnS Du CABInEt POuR DE REPOSItIOnnER LA DEStInAtIOn CÔtE D’IVOIRE.

Journée Mondiale du Tourisme 2007Korhogo, Agboville et Man

LA COnFéREnCE AnnuELLE DE LA FéDéRAtIOn IntERnAtIO-nALE DES ARCHIVES DE téLé-VISIOn (FIAt), SE tIEnt Du VEn-DREDI 12 Au LunDI 15 OCtOBRE, à LISBOnnE Au PORtuGAL. CEttE COnFéREnCE VERRA LA PARtICIPAtIOn DE DIX (10) RES-POnSABLES En CHARGE DES ARCHIVES DE téLéVISIOn DE PAyS FRAnCOPHOnES (BénIn, BuRKInA FASO, CÔtE D’IVOIRE, GABOn, MAuRICE, MAuRItAnIE, MADAGASCAR, MALI, nIGER, Sé-néGAL).

FIAT 2007La RTI conviée

à ce grandrendez-vous

L’éCOLE SuPéRIEuRE DES HAutES EtuDES tECHnOLOGI-QuES Et COMMERCIALES (HE-tEC), ORGAnISE un SALOn DES GRAnDES éCOLES. OBJECtIF : AIDER LES étuDIAntS DAnS LE CHOIX DES FILIèRES. CEttE REnCOntRE AVEC LES étu-DIAntS A LIEu Du 25 SEPtEM-BRE Au 06 OCtOBRE Au SEIn DuDIt étABLISSEMEnt, SIS Au PLAtEAu DOKuI.

HETECA la rencontredes étudiants

Page 96: TYCOON N°1

#1

POuR LA ROUTE…

du progrès

A Dakar, M. Nicolas Sarkozy, le

nouveau chef de l’Etat français

a rappelé aux jeunes d’Afrique

que leurs ancêtres, occupés à

regarder le soleil se lever et se

coucher n’ont inventé ni la roue, ni la poudre

à canon, et n’ont découvert ni l’Amérique ni

l’Australie. Il a dit précisément ceci aux jeunes

d’Afrique : « le drame de l’Afrique, c’est que

l’homme africain n’est pas assez entré dans

l’Histoire. Le paysan africain qui, depuis des

millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal

de vie est d’être en harmonie avec la nature,

ne connaît que l’éternel recommencement du

temps rythmé par la répétition sans fin des mê-

mes gestes et des mêmes paroles. Dans cet

imaginaire où tout recommence toujours, il n’y

a pas de place ni pour l’aventure humaine, ni

pour l’idée de progrès. »

Sans vouloir entrer dans une polémique

stérile, nous voudrions dire à M. Sarkozy que

s’il peut y avoir du vrai dans ce qu’il dit, il est

bon qu’il sache que l’histoire des peuples n’est

jamais linéaire ou immobile ad vitam æternam.

Les peuples peuvent être au firmament à un

moment donné de l’Histoire, puis connaître par

la suite la déchéance. Qu’il regarde dans l’his-

toire de son propre pays. Les recherches des

savants tels que Cheikh Anta Diop ont large-

ment démontré qu’il fut un moment dans l’his-

toire des hommes où les Africains étaient les

peuples les plus avancés. Il y eut par la suite la

régression et la déchéance. Oui, c’est vrai, au

moment où l’Europe inventait tout ce que nous

connaissons aujourd’hui, nous courions pieds

nus dans nos forêts et savanes et propulsions

nos pirogues à la seule force de nos muscles.

Mais l’Afrique a changé. Celle dont parle

M. Sarkozy, celle qui ne connaît ni le progrès, ni

l’aventure n’existe plus. Aujourd’hui l’Afrique inno-

ve, crée. Ils existent, ces Africains qui cherchent,

qui découvrent, qui inventent. Ils sont dans la

haute finance, dans les affaires, dans la science,

dans l’industrie, dans les nouvelles technologies

de l’information. Ils sont dans tous les domaines

et partout, ces Africains. En Europe, en Amérique,

en Asie, en Afrique. C’est de ces Africains que

Tycoon a choisi de parler chaque mois.

96

les peuples peuvent Être au FirMaMent à un MoMent donné de l’histoire, puis ConnaÎtre par la suite la déChéanCe.

l’Afrique

Page 97: TYCOON N°1

VENANCE KOnAn

Il est vrai qu’ils ne sont pas encore suffisam-

ment nombreux pour impulser un vrai décollage

de notre continent, mais les choses évoluent. Ce

qui manque à nos pays, ce sont de vrais poli-

tiques de formation des élites. Presque partout

sur la continent l’école est sinistrée, et le goût de

l’effort rarement encouragé. Il serait temps que

nos dirigeants y pensent. Les nouveaux « dra-

gons » d’Asie ne sont pas passés par un autre

chemin pour combler leur retard sur l’Europe et

l’Amérique. Plus personne ne met aujourd’hui en

doute le fait que dans quelques années, les plus

grandes puissances économiques et technolo-

giques au monde seront asiatiques.

L’Afrique est certes en retard aujourd’hui.

Mais répétons-le, l’histoire des peuples n’est

pas figée pour l’éternité. Il nous appartient de

réorienter nos politiques afin que nous puissions

un jour chanter ces vers d’Aimé Césaire puisés

dans son « Cahier d’un retour au pays natal » :

« Et nous sommes debout, mon pays et moi, les

cheveux dans le vent, ma main petite maintenant

dans son poing énorme, et la force n’est pas en

nous, mais au-dessus de nous, dans une voix

qui vrille la nuit et l’audience comme la pénétran-

ce d’une guêpe apocalyptique. Et la voix pro-

nonce que l’Europe nous a pendant des siècles

gavés de mensonges et gonflés de pestilences,

car il n’est pas vrai que l’œuvre de l’homme est

finie que nous n’avons rien à faire au monde que

nous parasitons le monde qu’il suffit que nous

nous mettions au pas du monde mais l’œuvre

de l’homme vient à peine de commencer et il

reste à l’homme à conquérir toute interdiction

immobilisée aux coins de sa ferveur et aucune

race ne possède le monopole de la beauté, de

l’intelligence, de la force et il est place pour tous

au rendez-vous de la conquête et nous savons

maintenant que le soleil tourne autour de notre

terre éclairant la parcelle qu’à fixée notre volonté

seule et que toute étoile chute de ciel en terre à

notre commandement sans limite. »

POuR LA ROUTE…

L’AFRIQUE EST-ELLE RÉFRACTAIREAU DÉVELOPPEMENT ?

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