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Parce que l’Afrique a besoin d’exemples #2 NOVEMBRE _2007 PRIX : 2000 F.CFA UN JEUNE AU POUVOIR Jean Louis Billon PR. N’DRI YOMAN LA LITTERAIRE DEVENUE MEDECIN MISS MATHÉMATIQUES L’ÉPOPÉE DES SŒURS ABALO DOSSIER SPECIAL CÔTE D’IVOIRE : DANSE AUTOUR DE L’OR NOIR ÉBURNÉEN CAS D’ENTREPRISE LA RESTRUCTURATION FINANCIÈRE DE LA SOTRA CONSEIL RESSOURCES HUMAINES DEVELOPPEZ VOS SAVOIR-FAIRE COMPORTEMENTAUX PERSO/VOYAGE CHOISIR SA DESTINATION POUR LES VACANCES

TYCOON N°2

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Parce que l'Afrique a besoin d'exemples

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Parce que l’Afrique a besoin d’exemples

#2 NOVEMBRE _2007 PRIX : 2000 F.CFA

UN JEUNE AU POUVOIRJean Louis Billon

PR. N’DRI YOMAN LA LITTERAIRE DEVENUE MEDECIN MISS MATHÉMATIQUES L’ÉPOPÉE DES SŒURS ABALO DOSSIER SPECIAL CÔTE D’IVOIRE : DANSE AUTOUR DE L’OR NOIR ÉBURNÉEN CAS D’ENTREPRISE LA RESTRUCTURATION FINANCIÈRE DE LA SOTRA CONSEIL RESSOURCES HUMAINES DEVELOPPEZ VOS SAVOIR-FAIRE COMPORTEMENTAUX PERSO/VOYAGE CHOISIR SA DESTINATION POUR LES VACANCES

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Connais-tu mon «bô(f)» pays… Qui se mire au clair maquisEnfoncé dans le cambouisSans jamais se dire Yaki !Notre avenir dans cette marmailleNous sourit-il parce qu’on s’enjaille ?En revanche ...

Connais-tu mon beau pays… Qui se mire couleur kaki…Kaki et carreauxGrands, de savoir et de convictionPétris de talent sans contrefaçonPasseront à l’actionSe mettront au travailSeule issue pour notre jeunesseA vos marqueurs !

AVANT-PROPOS

be u !Mon

FABRICE SAWEGNON

TIME HAS COME

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apays

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Vous avez aujourd’hui entre les mains le deuxième numéro de Tycoon. Merci pour l’accueil que vous avez réservé au premier numéro. Nous avons été inondé de messages de félicitations. Merci à vous, chers lecteurs et lectrices, qui l’avez déjà adopté. Votre enthousiasme est communicatif. Un soutien qui nous conforte dans notre idéal de reconstruction du système des valeurs. Dans une société en proie à la facilité et au découragement. Notre jeunesse a besoin d’être lucide sur les sentiers de l’exemplarité. Une jeunesse capable de défendre les valeurs professionnelles d’éthique et de déontologie. Une jeunesse que nous souhaitons décomplexée et outillée à gravir chaque jour davantage un échelon de la vie. L’exemple de Jean-Louis Menann-Kouamé, Inspecteur chez BNP Paribas nous réconforte. Ingénieur financier précoce, il fut, à 25 ans, Directeur de la Société de Gestion et d’Intermédiation, BICI Bourse (voir page 20). Les jeunes sont au contrôle. Un mandat qu’ils ne sont pas prêts de céder. Notre invité du mois, M. Jean-Louis Billon est un jeune au pouvoir. C’est surtout le bel exemple de succession réussie par un jeune à la tête du Groupe Sifca, dont l’histoire économique se confond à celle de la Côte d’Ivoire. A 42 ans, le Président de la Chambre de Commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire parcourt le pays pour défendre les intérêts des commerçants. Travailleur infatigable, son engagement est réel et ses prises de position sont courageuses (voir page 38). Union-Discipline-Travail. Que dire de plus? Chaque habitant de la Côte d’Ivoire doit faire siens ces trois (3) mots qui transportent une charge symbolique très forte. Dans la discipline, unissons-nous autour de cette tribune d’expression accessible à tous ceux qui veulent partager leur expérience. Humainement, professionnellement et intellectuellement. Pour donner une plus grande visibilité au travail. C’est le lieu de rappeler à nos hauts cadres d’entreprises, entrepreneurs, jeunes cadres dynamiques, associations d’étudiants et diplômés des Grandes Ecoles que Tycoon c’est l’affaire de tous. Ensemble, le rêve est possible ! Alors, si vous accordez une forte valeur au travail et que vous n’êtes pas dans Tycoon, posez-vous des questions.

Bonne lecture à toutes et à tous.

ÉDITO

5#2

fois

VENANCE KONAN

ARISTIDES NKENDA NKENDA

CONSEILLER À LA RÉDACTION

RÉDACTEUR EN CHEF

ARISTIDES NKENDA NKENDA

Mi ellcMer i !

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Sommaire

Parce que l’Afrique a besoin d’exemples

#2 NOVEMBRE_ 2007

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AVANT PROPOS

EDITO

CONFIDENTIEL

BUSINESS NEWS

LE HIT DE L’ACTUALITÉ

WAY

DEMAIN LEUR APPARTIENT

DE L’OMBRE à LA LUMIèRE

ON THE WAY

GURU

L’INVITÉ DE LA RÉDACTION

TÊTES D’AFFICHE

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Jean Louis MENNAN-KOUAMÉ, Inspecteur chez BNP PARIBAS (France)«Le succès est la sanction des sacrifices»

Marc Vincens WABI, Expert Comptable, Associé chez Deloitte & ToucheChez lui, excellence et humilité sont des quêtes permanentes

Dr. KOUAMÉ Konan Célestin, Directeur Général de la clinique le «Grand-Centre»«Quand j’ai vu pour la première fois le salaire de base d’un médecin, cela m’a révolté»

Miss Mathématiques 2007La fabuleuse épopée académique des sœurs ABALO

DIAHI Dagaud Norton Lewis, Enseignant à l’Institut GéniocratiqueQuotient Intellectuel (QI) Supérieur à 150

Jean Louis BILLON, PDG du groupe SIFCAUn jeune au pouvoir

Thérèse Aya N’DRI-YOMAN,Doyenne honoraire et Directrice Générale de la santéLa «Littéraire» devenue Médecin

Roch Bleyde COULIBALY,Directeur Général d’Alink Telecom«L’effort seul ne suffit pas, il faut avoir la culture des résultats»

Mon beau pays !

Mille fois merci !

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ConfidentielCONFIDENTIEL

TEXTES JEAN-HIPPOLITHE DRUIDE

news

ESPACE IMAGE RÉGIES.A.R.L au capital de 1 000 000 F.CFA2 Plateaux, 4ème Tranche - derrière Station Shell,Bd Latrille, Carrefour Las Palmas06 BP 627 Abidjan 06 - Côte d’IvoireTél.: + 225 22 42 67 45 • Fax : + 225 22 42 68 31e-mail : [email protected]

Directeur de la publicationFabrice SAWEGNON

Rédacteur en chefAristides NKENDA NKENDA

Conseiller à la rédactionVenance KONAN

Secrétaire de rédactionJean-Hippolithe DRUIDE

Directeur artistiqueCheick Oumar DIABY

IconographieAbed AMON, Jean-Michaël AOULÉ

RéviseurJosé AYITÉ

PhotographePascal GUÉRINEAU, Arsène ÉHOUMAN

Ont collaboré à ce numéroKouassi KONAN, Roselyne AKAPatrick MALANGA, Loïc Alain PATRICKEv. FRUITIER, Aurore AMANYKatty Gisèle TOURÉ, René SOUNGALO

Directeur régieÉric ADIGO

Responsable commercialeMarinette Ésika NDANGI

Responsable stratégie et développementLeticia N’CHO

CommercialeFanta TOURÉ

Conception graphique & réalisationEspace Image Régie

ImpressionTanghe Printing (France)

Tirage5 000 exemplaires

DistributionEdipresse

Récepissé20/D du 18 octobre 2007

Dépôt légalEn cours

Parce que l’Afrique a besoin d’exemples

#2 NOVEMBRE_2007

98 #2 #2

AFNET Internet ServicesInnove avec des e-boutiques

• MarketingChoisir votre stratégie marketing (suite)

• JuridiqueEnseigne commerciale, marques : les écueils à éviter.

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Pétrole de Côte d’IvoireDanse autour de l’or noir éburnéen !

Transport urbainLa restructuration financière de la SOTRA

Comprendre la bourse : cas de la BRVM Côte d’Ivoire (suite)

• Finances

• Fiscalité Code de déclaration à l’investissement (suite)

BAnQUE ATLAnTIQUE DE CôTE D’IVOIRE, BACIDEMISSION DU DIRECTEUR GENERAL ADJOINT

Le Conseil d’Administration de la Banque Atlantique de Côte d’Ivoire, BACI, Société Anonyme au capital de 7 (sept) milliards FCFA, a pris acte, le 27 juin 2006 de la démission de M. Lucien Konan de ses fonctions de Directeur Général Adjoint. Par ailleurs, le 02 octobre dernier, le Greffe du Tribunal de Première Instance d’Abidjan Plateau a enregistré le pro-cès verbal des délibérations du Conseil d’Administration daté du 1er décembre 2006, qui accorde sa confiance à M. Souleymane Diarrassouba, en le nommant à ce poste.

IVOIR OILDISSOLUTION ANTICIPEE

Aux termes du procès verbal d’Assemblée Générale Extra-ordinaire, du 26 février 2007, enregistré à Abidjan, le 12 mars 2007, l’actionnaire unique d’IVOIR OIL a décidé de la dissolution anticipée de la société et la transmission universelle du patrimoine de cette entreprise à cet action-naire unique conformément à la réglementation en vigueur. La déclaration modificative de l’immatriculation au RCCM a été effectuée le 30 mars 2007.

SIEMEnS nETWORKSSIGNALE SA PRESENCE EN CÔTE D’IVOIRE

L’équipementier, Siemens Networks SA veut apporter son expertise à la Côte d’Ivoire. Elle signale sa présence avec l’ouverture d’une succursale à Abidjan. Cette société est spécialisée dans la fourniture de services de gestion en relation avec les domaines de la télécommunication, la gestion et la transmission de données et les techniques liées etc.

UnIRIZ SA CAPITALDISSOLUTION SANS LIQUIDATION

C’est aux termes d’une décision extraordinaire en date du 14 septembre 2007, que l’actionnaire unique de la société UNIRIZ SA au capital de 110.000.000 de FCFA, a décidé la dissolution de la dite société. Celle-ci s’est faite sans liquidation, conformément aux dispositions de l’acte uniforme Ohada portant Droit des Sociétés commerciales.

L’Assemblée Générale Extraordinaire du 22 juin 2007 a décidé la dissolution anticipée de la société à compter de la même date et sa mise en demeure en liquidation amiable. M. Timité Kounadi Almamy a été nommé comme liquidateur. C’est à lui que revient la responsabilité de terminer les opérations sociales, réaliser l’actif, acquitter le passif et répartir le solde entre les associés.

COCA COLA WEST AFRICA LIQUIDATION AMIABLE

SOCIMATDEMISSION DE M. JAVIER DE BENITO

Le 28 Mars 2007, le Conseil d’Administration de la Société Ivoirienne de Ciments et Matériaux, SOCIMAT, a enregistré la démission de M. Javier de BENITO de ses fonctions d’Administrateur à compter du même jour. Le conseil a décidé de ne pas procéder à son remplacement.

BAYER CROP SCIEnCE CIKONÉ SÉFIHAIT MAMADOU NOMMÉ LIQUIDATEUR

L’Assemblée Générale Mixte des actionnaires de Bayer Crop Science Côte d’Ivoire, BCS-CI, Société Anonyme au capital de 3.585.170.000 FCFA a décidé de sa dissolution anticipée le 11 septembre 2007 et sa mise en liquidation amiable conformément à l’acte uniforme sur le Droit des sociétés commerciales, en application du Traité de l’OHADA. Au cours de cette AG, M. Koné Séfihait Mamadou, juriste fiscaliste a été nommé en qualité de liquidateur pour la durée de liquidation.

CORPORATE

DOSSIER SPECIAL

CAS D’ENTREPRISE

COMPRENDRE LA BOURSE

CONSEILS

Quelques pistes pour assainir la tresorerie d’une entreprise

GUIDE

UPDATE

AUTO

PERSO SANTÉ

PERSO SPORT

PERSO VOYAGE

TYCOON EVENT

AGENDA

POUR LA ROUTE

Cancer de la prostate : Ce que vous devez savoir

Révolution numérique : L’image en haute définition

Ferrari Modèle Dino : En route pour le rêve rouge

Comment un manager peut-il vaincre le stress par le sport ?

Vacances annuelles : Comment choisir sa destination ?

Le travail, rien que le travail

TéLéCOMMUnICATIOnSMTN RACHETE AROBASE TELECOM

La société de téléphonie, Arobase Telecom, pionnier dans le domaine du téléphone fixe sans fil, connaît d’énormes difficultés depuis quelques mois. De sources bien introduites, cette société vient d’être rachetée par la compagnie de téléphonie mobile, MTN. Par l’acquisition des pylones et des relais de cette entreprise, la maison jaune envisage une large couverture et l’amélioration de son réseau.

• Ressources humainesDéveloppez vos savoir-faire comportementaux

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BUSINESS NEWSBUSINESS NEWS

1110 #2 #2

Production de Pétroleune autre raffinerieà l’horizon

La Société nationale d’opérations pétro-lières de Côte d’Ivoire, Petroci, a signé un partenariat avec deux sociétés américaines pour la construction d’une raffinerie. Coût du projet : 700 milliards de FCFA. Energy Allied International et WCW International, deux sociétés basées au Texas, aux Etats-Unis, sont les nouveaux partenaires de la Petroci. Ces firmes ont déjà obtenu leurs permis d’exploitation. Avec une capacité de traite-ment de 60.000b/j, cette raffinerie sera par-mi les plus grandes installations d’Afrique. En outre, elle permettra à la Côte d’Ivoire de satisfaire à la demande sous-régionale.

Poste de côte d’ivoire :les bureaux de bouaké etkorhogo rePrennentdu service

Ministre des NTIC, Hamed Bakayoko a officiellement installé M. Bamba Amadou, le Directeur Régional de la poste et le receveur Mme, Irène Aya à Bouaké. C’était le 09 oc-tobre dernier. Après Bouaké, le Ministre s’est rendu le 10 octobre à Korhogo et à Ferké où il a également procédé à la réouverture des bureaux de poste de ces localités. La Direction Générale de la poste, par la voix de son premier responsable M. Michel Deignan, s’est engagée à la réouverture des bureaux de Man, Odienné et Touba avant la fin de l’année. Par ailleurs, elle compte rendre 72 bureaux et 4 directions régionales fonction-nelles en 2008. Par cet acte, le redéploiement de l’administration se met en marche.

A l’initiative de l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en Israël et du ministère des affaires étrangères, en collaboration avec le Cen-tre de Promotion des Investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI), une délégation d’entrepreneurs ivoiriens a séjourné du 12 au 23 novembre, en Israël, en Jordanie et en Turquie. Cette semaine ivoirienne s’inscrit dans le cadre du développement du secteur privé. Ceci pour accroître les investissements et les exportations. Selon M. Daniel Kedem, ambassadeur d’Israël en Côte d’Ivoire, les investisseurs ivoiriens, n’y étaient pas pour quémander, mais pour un échange d’ex-périence. C’est un partenariat Win Win. Ce sera pour ces hommes d’affaires ivoiriens de présenter d’autres aspects du pays qui pourront intéresser les investisseurs.

Programme de sortie de crisela côte d’ivoire signeun accord avec le Pnud

Jeudi 11 octobre dernier, le gouvernement ivoirien et le Programme des Nations Unies pour le Développement, PNUD, ont signé une convention visant à générer des fonds pour la sortie de crise. Selon cet accord, proposé par le PNUD en deux points, il s’agira de constituer un projet chargé de gérer le mandat de mobilisation de fonds qui s’élève à environ 437 millions de FCFA et un protocole d’engagement des parties (l’Etat de Côte d’Ivoire et le PNUD) pour la gestion des res-sources mobilisées. Au cours de cette table ronde, le Premier Ministre Guillaume Soro, a rappelé que la Côte d’Ivoire a tenu ses enga-gements vis-à-vis des bailleurs de fonds en remboursant 20 milliards de ses dettes cou-rantes. Par ailleurs, Il s’est engagé au nom du gouvernement à honorer 118 milliards de dettes restantes.

energie solaireles Premiers chauffe-eau solaires déjà en vente

L’évolution technologique est une réalité en Côte d’Ivoire. La société Hadep Solar System Solutions, filiale du groupe israélien Chromagen, leader mondial des chauffe-eau solaires a présenté ses tout premiers chauffe-eau solaires. Ils coûtent entre 750.000 et 2 millions FCFA, l’unité. Mais, C’est une révolution technologique. Selon M. Joseph Djindji, Directeur Général de Hadep, c’est un appareil qui, une fois ins-tallé, permet au bénéficiaire de jouir d’une commodité aux normes internationales et réaliser des économies.

le rePrésentant résidentdu fmi alerte :«la situation de lagouvernance en côte d’ivoireest PréoccuPante»

Le FMI s’inquiète des indicateurs de gouver-nance. «La situation de la bonne gouver-nance en Côte d’Ivoire est préoccupante», selon M. Philippe Egoumé, représentant résident du FMI. C’est ce qui ressort de la conférence de presse organisée par cette institution financière, le jeudi 11 octobre dernier à l’Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d’Economie Appliquée, ENSEA. D’après M. Philippe Egoumé, la bonne gouvernance, occupe une importance capitale dans la croissance économique et le développement. «Parmi les régions émer-gentes, a-t-il ajouté, l’Afrique subsaharienne a le niveau de bonne gouvernance le plus bas». Par ailleurs, il salué les efforts faits par la Côte d’Ivoire à travers son Secrétariat National à la Gouvernance et au Renforce-ment des Capacités, SNGRC.

ressources minieres :le sirPas se met en Place

Le comité d’organisation du Salon Inter-national des Ressources Minières, Pétro-lières Agricoles et Services (SIRPAS) a été présenté récemment au public ivoirien à l’Hôtel du district d’Abidjan. Il est composé de neuf (9) membres. Selon le gouverneur Djédji Amondji Pierre, président du comité d’organisation, sa cellule devra mettre sur pied un marché international dont le but est la relance des activités économiques de la Côte d’Ivoire et favoriser la rencon-tre des acteurs de cet espace avec des partenaires extérieurs. «C’est un salon de dimension internationale. Il y aura 500 stands» a affirmé M. Tapé Mambo Lucien, promoteur du SIRPAS.

LE CHIFFRE DU MOIS

760Les recettes douanières pour l’année 2007 pourraient atteindre 760 milliards de francs. C’est le colonel-major Gnamien Konan, le directeur général des Douanes, qui l’a annoncé le 25 août dernier, à l’Ecole des Douanes, au Plateau. Il attribue cette performance aux réformes qu’il a entreprises pour augmenter les recettes à l’importation. L’essentiel de ces réformes a consisté en la suppression des procédures manuelles par l’informatisation de toutes les opérations de dédouanement.

L’IMAGE DU MOIS

côte d’ivoire-israËlun Partenariat Win Win

Le lancement des travaux de réhabilitation du lycée français, Blaise Pascal a eu lieu, le jeudi 10 octobre dernier, en présence du Ministre de l’économie des finances Charles Diby Koffi. M. Derrien Bernan, Directeur Général de CMI, la société en charge de la réhabilitation, a affirmé que la première phase de l’ouvrage nécessite un pactole de 3,2 milliards de FCFA. La fin des travaux est prévue avant la rentrée 2008. A noter que la réhabilitation des écoles françaises fait partie des conditions de retour des bailleurs de fonds et de certaines institutions déloca-lisées. Pour accélérer ce retour, le Ministre de l’économie s’est personnellement engagé dans la réhabilitation des établissements de nos partenaires historiques.

cooPérationcôte d’ivoire-francela réhabilitation du lycée français demande3,2 milliards

transPort : bientôt unmagazine Pour les routiers

«Le Routier». C’est le titre du magazine des conducteurs de véhicules poids lourds, qui est dans les kiosques à journaux depuis le 24 septembre 2007. Sa devise : «S’informer pour mieux voyager». Hebdomadaire de 12 pages, il comporte des rubriques (l’Inter-view, le Chemin, le Clin d’œil, les Echos de la société, Partenaires du transport, vos Droits pratiques…) intéressantes. Cet organe de presse se veut un observatoire. Assainir le milieu du transport, par l’information, l’éducation des acteurs et des partenaires de ce secteur, est la mission principale qu’il souhaite atteindre. Par ailleurs, il permet-tra aux lecteurs de comprendre les réalités auxquelles les routiers sont confrontés. Mme Irène Bath, journaliste économique, directeur de publication de ce magazine vient ainsi combler un vide dans ce secteur.

transPort aérien :emirates, toujours une longueur d’avance

Voulez-vous voyager ? Le choix d’une com-pagnie aérienne ne s’opère pas de façon for-tuite. Choisissez le meilleur. Emirates ! Elle ne lésine pas sur les moyens pour satisfaire sa clientèle. Voyager avec cette compagnie est un véritable délice. Et pour cause ! Elle vient en plus du confort, d’ajouter le divertisse-ment et la communication à ses prestations. Les passagers ont, désormais, la possibilité de rester en contact avec leurs services et leurs familles par le canal d’un téléphone sa-tellitaire, ou recevoir des e-mails et des SMS à partir de petits ordinateurs portables. Emi-rates, a fait de l’épanouissement des passa-gers son credo. L’attention qu’elle accorde aux passagers justifie la création de clubs spéciaux, de «garde» d’enfants et salons pour enfants. En outre, elle met en avant l’assistance particulière des jeunes familles et des équipements pour les handicapés. Par ailleurs, Les préférences culturelles et alimentaires des passagers sont prises en compte.

milliards FCFA

Réfection du 1er pont de Yopougon-Sable pour le bonheur des populations

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LE HIT DE L’ACTUALITÉ

de gue lCoup Les médecins de Côte d’Ivoire ont observé, début septembre, un arrêt de travail illimité. Sans service minimum. Huit (8) jours durant, les services d’urgences de toutes les formations sanitaires d’Abidjan et de l’intérieur du pays ont été paralysés. Véritable calvaire pour les malades et leurs familles. Plusieurs cas de décès ont été enregistrés dans les hôpitaux publics et les maternités. Ce terrible appel au débrayage émane du Syndicat des Cadres Supérieurs de la Santé de Côte d’Ivoire, SYNACASS-CI. C’est le deuxième mouvement de protestation de l’année au motif d’atteinte à «la liberté syndicale» par la justice qui aurait nommé un administrateur provisoire pour gérer les activités syndicales des médecins. Serment d’Hippocrate ou d’hypocrite?

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LE HIT DE L’ACTUALITÉ

de cœurCoup L’initiative «Eduquer pour l’Avenir», programme de l’ONG internationale Save The

Children, envisage la réhabilitation des infrastructures et l’équipement de 315 écoles dans neuf (9) régions de la Côte d’Ivoire. Cette contribution permettra à 45 000 enfants de ces zones d’accéder pour la première fois à une éducation de base. Au mois de juin dernier, elle a entièrement rénové le groupe scolaire «N’douci Plateau» de l’IEP de Tiassalé I. Les enseignants ont également reçu une dotation en matériels pédagogiques et didactiques. Le montant de ce coup de cœur s’élève à plus de 6 millions de francs cfa par école. Un réel engagement pour la défense des droits de l’enfant. Elle apporte ainsi, à travers le monde, une amélioration immédiate et durable à la vie des enfants. TEXTE RENÉ SOUNGALO

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TEXTE JEAN-HIPPOLITHE DRUIDE

l’o.n.g « save the children »donne un couP de Pinceau aux écoles

greve des medecins ivoiriens :serment d’hiPPocrate ou d’hyPocrite?

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LE HIT DE L’ACTUALITÉ

ma erCoup Avec une moyenne de 19/20, l’Ecole Supérieure de Technologie, E.S.T Loko a été

désignée, pour la deuxième année consécutive, meilleur établissement de l’année. Le groupe Loko réussit même à placer cinq (5) de ses établissements dans le top 10 du classement des meilleures écoles supérieures. C’est au cours de la 2ème édition de l’évaluation des universités et grandes écoles privées de Côte d’Ivoire que les mérites de cet établissement qui a ouvert ses portes en 1945 ont été reconnus.142 grandes écoles sur 162 et 14 universités privées ont été inspectées par le comité chargé de l’évaluation. E.S.T Loko arrive en tête des 95 grandes écoles retenues. E.S.T Loko, fondée par M. José Dominique Loko, a réussi une fois encore, la prouesse de se positionner comme leader incontesté des Grandes Ecoles en Côte d’Ivoire. Véritable coup de maître !

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR TECHNOLOGIQUE :EST LOKO, SANS PAREIL

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tTEXTE EV. FRUITIER

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DEMAIN LEUR APPARTIENT : • Jean-Louis MENANN-KOUAMÉ

“Le succès est la sanction des sacrifices” • Marc Vincens WABI

Chez lui, excellence et humilité sont des quêtes permanentes

DE L’OMBRE À LA LUMIÈRE : • Dr. KOUAMÉ Konan Célestin

“Quand j’ai vu pour la première fois le salaire de base d’un médecin, cela m’a révolté”

ON THE WAY : • Vanessa Akoua ABALO et Sidonie Amoin ABALO

La fabuleuse épopée académique des sœurs ABALO • DIAHI Dagaud Norton Lewis

Quotient Intellectuel (QI) supérieur à 150

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DEMAIN LEUR APPARTIENT

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Poignée de main franche. Le sourire toujours en coin. Le re-gard vif. A 31 ans, Jean-Louis Menann-Kouamé est un finan-cier alerte. Surtout, un perfec-

tionniste formé à la bonne gouvernance et commercialement dynamique. Dans son domaine, il passe allègrement d’un sujet à un autre, avec une facilité déconcertante. Il a fait le serment de conduire avec profes-sionnalisme les opérations financières qu’il a eu à mener. Son entourage le présente comme un fonceur qui a de l’audace et de l’action. Ses actes sont empreints de rigueur et de conviction. Resté très attaché aux aboutissements, Jean-Louis Menann-Kouamé affirme que «le manager efficace c’est celui qui conduit son équipe à l’attein-te des objectifs pouvant se traduire sur le terrain par des résultats concrets». Nommé Directeur de BICI Bourse à 25 ans, il était le plus jeune de l’équipe. Sans appréhension particulière, sa jeunesse était loin de consti-tuer un frein à l’accomplissement de la tâ-che liée à sa fonction. «Le respect de l’aîné ne doit pas exclure la rigueur dans la façon de conduire l’entreprise. Le discours doit rester le même quel que soit l’âge. C’est celui de la fermeté», soutient-il. Cependant, n’y a-t-il pas eu des moments de doute? Réponse : «C’est clair qu’à cet âge, on a toujours une petite crainte de ne pas être à la hauteur. Quand vous avez confiance en vous, vous y allez en ayant à cœur de

respecter les règles de procédures tout en veillant à la rentabilité de l’organisation que vous dirigez», conseille-t-il. Ayant été à la tête de cette société de bourse com-mune aux filiales de BNP Paribas en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Mali et au Burkina Faso, il sait l’importance des hommes qui animent une organisation. Quatre (4) ans durant, pour le compte de BICI Bourse, il a eu en charge la gestion de l’intermé-diation financière entre le marché financier de l’UEMOA (y compris la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières) et les autres acteurs que sont les épargnants (investisseurs institutionnels, petits porteurs), les émetteurs (Etats, entreprises)... A ce titre, Jean-Louis Menann-Kouamé et son équipe ont conseillé et exécuté les ordres de bourse de leurs clients. C’est l’ac-tivité de courtage. La deuxième activité clé de BICI Bourse est l’ingénierie financière qui consiste au montage d’opérations de mar-ché tels que les emprunts obligataires, les augmentations de capital, les fusions, les offres publiques d’achat (OPA), les offres publiques d’échanges (OPE), les offres pu-bliques de vente d’actions. A côté des opé-rations pour lesquelles BICI Bourse a reçu mandat des Etats (principalement l’Etat ivoirien à travers le Comité de Privatisation ou le Trésor Public), Jean-Louis Menann-Kouamé n’est pas peu fier d’avoir participé au montage d’opérations qui étaient des premières sur la jeune bourse régionale,

INGÉNIEUR FINANCIER PRÉCOCE, JEAN-LOUIS MENANN-KOUAMÉ FUT, à 25 ANS, DIRECTEUR DE LA SOCIÉTÉ DE GESTION ET D’INTERMÉDIATION, BICI BOURSE. DIPLÔMÉ DE LA PREMIèRE PROMOTION (1994) DE L’ECOLE NATIONALE DE COMMERCE ET DE GESTION, ENCG D’AGADIR AU MAROC (PAYS DONT IL A BÉNÉFICIÉ D’UNE BOURSE D’ÉTUDE), IL EST DEPUIS AVRIL 2006, à L’INSPECTION GÉNÉRALE DE BNP PARIBAS, EN FRANCE. TRèS ATTACHÉ à LA PROTECTION DE L’ÉDUCATION, IL A LE CŒUR EN CHARPIE LORSQU’ON ÉVOQUE LA DOULOUREUSE QUESTION DU SINISTRE DE L’ÉCOLE IVOIRIENNE. D’OÙ SA DÉCISION DE LANCER UNE ONG DÉDIÉE à L’ÉDUCATION POUR OSER UNE ÉBAUCHE DE SOLUTIONS à CE PROBLèME. FLASH BACK SUR LE PARCOURS D’UN AS DE L’INGÉNIERIE FINANCIèRE.

“LE SUCCES EST LASANCTION DES SACRIFICES”

TEXTE PATRICK MALANGA

JEAN-LOUIS MENANN-KOUAMÉ31 ANS INSPECTEUR CHEZ BNP PARIBAS (FRANCE)

DEMAIN LEUR APPARTIENT

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DEMAIN LEUR APPARTIENT

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telles que les OPA des sociétés Sicm et Socimat, l’augmentation de capital de Shell CI néces-saire au financement du rachat d’Agip CI, ou encore l’OPE suivie de la fusion entre Total CI et Elf Oil CI. Son modèle de manager c’est Marcel Zadi Kessy, PCA de la CIE/SODECI. Son concept de «management à l’africaine» l’intéresse puis-qu’il a été synonyme de réussite pour les deux filiales du Groupe Bouygues. Jean-Louis Me-nann-Kouamé pense qu’il faut tenir compte des réalités sociologiques du milieu où l’on évolue tout en respectant les standards inter-

nationaux de gestion d’une entreprise moder-ne. «Le développement ne peut pas se faire, affirme-t-il, en reniant nos us et coutumes». Sa devise, reprise comme une antienne, depuis les années collège et gravée en lettres d’or partout où il déploie la pensée, est: «Le succès est la sanction des sacrifices». Son ascension est fulgurante et sa carrière se cheville désormais à l’international. Depuis avril 2006, il est Inspecteur chez BNP Paribas. Et ce, après un test concluant, fin 2005, sur proposition de la Direction Générale de la BI-CICI, filiale de la banque française. Il n’oublie

pas d’où il vient et sait se souvenir des deux hommes clés dans sa jeune carrière : Kouassi Yao, son prédécesseur à la direction de BICI Bourse, et Ange Koffi, PCA de la BICICI. A Pa-ris, son contrat court sur trois (3) ans pour un total de neuf (9) missions d’inspection. Il fait partie des 130 inspecteurs venus de tous les pôles de BNP Paribas, dont la moyenne d’âge est d’environ 30 ans. Leur mission consiste à aller auditer les structures du groupe implan-tées dans 85 pays. Cela se traduit sur le terrain par un diagnostic et des investigations sur les sujets clés d’une filiale ou d’un département

donné afin de faire des recommandations permettant d’atténuer les différents risques de son activité. Jean Louis Menann-Kouamé a déjà des idées sur ce qu’il souhaite faire après son pas-sage à l’Inspection Générale de BNP Paribas. Notamment, pouvoir acquérir des connais-sances qui lui permettront d’être actif dans le financement des hydrocarbures. «Je pense que la Côte d’Ivoire est un pays en devenir en matière pétrolière. Je souhaite être de ceux-là qui auront une compétence avérée en matière d’opérations financières dans l’industrie pétro-

lière en amont et en aval à côté de collègues de la BICICI déjà compétents dans le finance-ment du café/cacao», confie-t-il. Fils d’enseignant et d’éducatrice, il se re-fuse à rester insensible à la liquidation actuelle de l’école ivoirienne engluée dans les eaux saumâtres de l’échec. Il crée en ce moment la Fondation Menann-Education qui aura pour objet de dénicher et d’accompagner dans les études à l’international de jeunes bacheliers méritants exclus pour des raisons diverses du système de bourses de l’Etat de Côte d’Ivoire. Une deuxième ONG s’intéressera à la protec-

tion de l’environnement. Le déversement en 2006 des déchets toxiques en Côte d’Ivoire en ayant été le déclic. Concernant la bonne gouvernance, Jean-Louis Menann-Kouamé pense que l’Etat doit donner l’exemple. La crise ivoirienne, selon lui, ne peut pas tout justifier. «Le jour où nous comprendrons qu’il faut respecter les deniers publics de même que les hommes et les fem-mes qui font marcher le pays, par leur travail, leur esprit d’innovation et de sacrifice, ce sera le début du décollage de la Côte d’Ivoire», affirme-t-il.

«le jour oÙ nous comPrendrons Qu’il faut resPecter les deniers Publics et les hommes Qui font marcher la machine, ce sera le début du décollage de l’afriQue»

DEMAIN LEUR APPARTIENT

BAC D MENTION ASSEZ BIEN, COLLÈGE JEAN MERMOZ D’ABIDJAN COCODYDIPLÔME D’INGÉNIEUR FINANCIER ET COMPTABLE À L’ENCG D’AGADIR,UNIVERSITÉ IBN ZOHR (MAROC)BICICIBICI BOURSE DIRECTEUR GÉNÉRAL BICI BOURSE & COFINCIINSPECTEUR CHEZ BNP PARIBAS (FRANCE)

JEAN-LOUIS MENANN-KOUAMÉ DIGEST

19941998

février 1999avril 1999

janvier 2002dePuis avril 2006

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DEMAIN LEUR APPARTIENT

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DEMAIN LEUR APPARTIENT

Simplicité, cordialité et ouverture. Telles sont les impressions que l’on a de prime abord de Marc Vincens Wabi. Mais ne vous y méprenez pas. L’homme se dit

de nature plutôt renfermée. Notre entretien est comme une thérapie pour cet expert comptable. Le jeune cadre est associé au sein de la représentation en Côte d’Ivoire de la firme Deloitte Touche Tohmatsu. C’est le premier cabinet d’audit parmi les qua-tre plus grands au monde (en anglais «Big four»), avec 23 Milliards de dollars de chiffres d’affaires. La recherche de l’excellence, un cata-lyseur. Comment décide-t-il d’embrasser ce métier ? Le déclic se produit au cours d’une réception familiale. Il y rencontre son actuel patron, René Edi. Sa personnalité le marque. «Il dégageait de l’autorité. Comme une aura de pouvoir, qui me fascinait. Cependant, il restait un homme simple et pondéré», se rappelle-t-il. Cette humilité impressionne le tout frais émoulu de l’enseignement secon-daire. D’humilité, il en avait fait l’expérience lui-même, en s’inscrivant en Terminale D après une 1ère C catastrophique. «La série C est considérée comme celle des élites. Je voulais figurer parmi les meilleurs. Mais

les mathématiques n’étaient finalement pas mon fort», reconnaît-il. Pragmatique, pour son orientation, il suit le conseil avisé d’un proche. Orienté en faculté de médecine, Marc Vincens Wabi décide d’éviter l’engre-nage des grèves répétitives à l’université d’Abidjan. Il renonce ainsi à une carrière mé-dicale. Il sait désormais la voie qui lui reste à suivre. Il présente avec succès le concours d’entrée à l’Ecole des Etudes Comptables Supérieures de l’INSET. A sa sortie, il obtient un poste d’auditeur assistant chez Deloitte France à Paris. Mais avant même de com-mencer, le bureau d’Abidjan l’appelle d’ur-gence. M. Edi lui dit à peu près ceci : « Nous avons besoin de vous pour un trimestre ». Rentré pour trois (3) mois, il y est encore. Son parcours est atypique. En moins de 5 ans, il passe tous les grades : d’Assistant1 à Superviseur. En 2001, il est détaché pour 18 mois chez Deloitte Touche Tohmatsu France. Quatre (4) ans plus tard, ce benja-min d’une famille modeste devient à 33 ans, associé du cabinet d’Abidjan. Jouer la carte de la proximité. En tant que dirigeant, Marc Vincens Wabi a un challenge : pouvoir gérer calmement les ressources humaines. Il apprend la diplo-matie. Son style franc et direct passe, hélas,

IL OBTIENT LE DIPLÔME D’ETUDES SUPÉRIEURES COMPTABLES ET FINANCIèRES (DESCF) FRANçAIS à 24 ANS ET COMMENCE AU BAS DE L’ÉCHELLE CHEz DELOITTE & TOUCHE EN 1997. IL VA ENSUITE GRAVIR TOUS LES ÉCHELONS DE CE CABINET D’AUDIT EN MOINS D’UNE DÉCENNIE.

CHEZ LUI, EXCELLENCE ET HUMILITÉ SONT DES

QUÊTES PERMANENTES

TEXTE KATTY GISÈLE TOURÉ

MARC VINCENS WABI34 ANS EXPERT COMPTABLE, ASSOCIÉ CHEZ DELOITTE & TOUCHE CÔTE D’IVOIRE

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auprès des employés, pour de la dureté. Il s’en défend. Pour lui, son tempérament peu expansif y est pour quelque chose. Raison pour laquelle il s’efforce de renforcer les liens avec son équipe. Comme au cours de cette mission en 2006 au Burundi, où l’atmosphère socio-politique est très tendue après les élections présidentielles

qui viennent de se tenir. Alors qu’il est prévu que l’expert comptable regagne la Côte d’Ivoire en laissant l’équipe sur place, il décide par so-lidarité de rester. Attitude hautement appréciée par ses collaborateurs. De temps en temps, il ne manque pas d’adresser des mots attention-nés à chacun. Même quand il est à l’étranger, il essaie de demeurer toujours proche de son équipe. Face à un client mécontent, son prin-cipe est de ne jamais balancer un collaborateur. «Avoir de l’autorité, c’est aussi et surtout pren-

dre ses responsabilités», précise-t-il. La plupart de ses décisions, en tant que responsable, sont prises au saut du lit. S’identifier à de vraies valeurs. Dans le do-maine professionnel, il y a deux personnes aux-quelles Marc Vincens Wabi désire ressembler à René Edi, bien évidement, et Amadou Raimi,

respectivement Président actuel de l’Ordre des experts comptables de Côte d’ivoire, et PCA de Deloitte France, Vice Président de Deloitte in-ternational. Modèles de ténacité, de courage et d’humilité. Le premier a su braver un contexte hostile à l’époque pour un noir qui désirait créer un cabinet d’audit. Le second, noir d’origine béni-noise, a pu s’imposer et jouir d’un crédit interna-tional indéniable dans une profession très élitiste. 3ème et dernier modèle : Félix Houphouët-Boigny, premier président de la Côte d’Ivoire dont un

portrait réduit trône sur son bureau. «Aujourd’hui, constate-t-il, tous les ivoiriens réalisent qu’il man-que beaucoup à notre pays (…) L’Afrique n’a pas souvent eu des modèles d’excellence. On a vu des gens qui n’étaient pas forcément excellents dans leur domaine, et qui ont été projetés au devant de la scène sans vraiment le mériter».

Marc Vinvens Wabi n’a pas peur d’afficher son ambition de représenter plus tard un exemple de réussite professionnelle. Il souhaite que son cabi-net se porte de mieux en mieux et devienne lea-der des services professionnels en Côte d’Ivoire. Le travail, la crédibilité et l’intégrité morale sont Trois (3) valeurs auxquelles il est fortement atta-ché. Il vise juste. Ces valeurs sont en effet les moins bien partagées sur notre continent. En les cultivant un peu plus, l’Afrique se porterait nette-ment mieux.

DEMAIN LEUR APPARTIENT

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DEMAIN LEUR APPARTIENT

«l’afriQue n’a Pas souvent eu des modÈles d’excellence. on a vu des gens, Qui n’étaient

Pas forcément excellents dans leurdomaine, et Qui ont été Projetés au devant

de la scÈne sans le mériter vraiment»

BACCALAURÉAT SÉRIE D, MENTION ASSEZ BIEN (LYCÉE MODERNE DE GRAND BASSAM)ETUDES COMPTABLES SUPÉRIEURES (INSET – YAMOUSSOUKRO)ECOLE SUPÉRIEURE UNIVERSITAIRE DE GESTION DE TOULOUSE 1 (FRANCE)ASSISTANT À DIRECTEUR DE MISSION SENIOR AU CABINET DELOITTE & TOUCHE – ABIDJAN CI ASSOCIÉ DE DELOITTE & TOUCHE CÔTE D’IVOIRE ASSOCIÉ GÉRANT DE DELOITTE & TOUCHE BÉNIN

MARC VINCENS WABI DIGEST

19911991 – 19951995 - 19961997- 2005

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DE L’OMBRE À LA LUMIÈRE

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DE L’OMBRE À LA LUMIÈRE

Quand j’ai vu pour la première fois le salaire de base d’un médecin, cela m’a révolté» martèle Dr. Kouamé Konan Célestin. Et pourtant, le des-

tin lui impose ce métier. Dr. Kouamé est aujourd’hui à la tête d’une officine privée primée en qualité et qui se classe juste derrière la PISAM et la polyclinique Hôtel Dieu. Il refuse, après neuf (9) ans d’études médicales, d’adopter une attitude stoïque face à la dure réalité salariale des méde-cins. Il doit, relever un autre défi après ce-lui à lui lancé par sa petite amie de lycée : vivre des fruits de sa profession. Il est longtemps averti par un signe des mys-tères de la vie. La révélation lui est faite en 1986. Dr. Kouamé est alors en troi-sième année de médecine à l’Université d’Abidjan Cocody quand il eut un songe. «Dans ce rêve, se souvient-t-il, je me suis retrouvé sans emploi à la fin de mes étu-des. Trois (3) mois après, j’ai eu à nouveau

le même songe». Selon lui, c’était le signe avant coureur du chômage qui le guettait à la fin de ses études. Dorénavant, tous ses stages pratiques sont orientés vers la création d’une officine privée. En 1988, il présente le concours d’Internat pour devenir Interne des hô-pitaux. L’échec visite brutalement, pour la première fois de sa vie, son «vocabu-laire scolaire et universitaire» non habi-tué à ce vocable. Avec abnégation et détermination, le jeune praticien rejoint la cité «Yop 1» d’Abidjan Yopougon, la plus grande commune de Côte d’Ivoire. Il y exerce alors comme médecin de cité. En 1991, Dr. Kouamé signe, à 27 ans, son premier contrat dans une entreprise de la place. «Conjointement, précise-t-il, je faisais des vacations dans plusieurs officines publiques (CHU de Treichville, PMI de Yopougon etc.), ainsi qu’à l’infir-merie dénommée cabinet médical Grand Centre».

DR. KOUAMÉ KONAN CÉLESTIN

TISSERAND DEPUIS L’ÂGE DE HUIT (8) ANS, LE PETIT CÉLESTIN KOUAMÉ KONAN BRODAIT AUSSI, SECRèTEMENT, LA NOBLE AMBITION DE DEVENIR UN AVOCAT DE RENOMMÉE INTERNATIONALE. POUR ATTEINDRE SON OBJECTIF, IL CHOISIT LA SÉRIE LITTÉRAIRE. MAIS, L’AMOUR D’UNE FEMME RÉORIENTE SON CURSUS SCOLAIRE. SELON ELLE, LA SÉRIE ‘‘A’’ EST RÉSERVÉE AUX FEMMES. IL SOUHAITE RELEVER LE DÉFI à LUI LANCEPAR SA PETITE AMIE D’ALORS. PARI RÉUSSI ! KOUAMÉ EST AUJOURD’HUI MEDECIN ET DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA CLINIQUE «LE GRAND CENTRE», 3ème CLINIQUE EN QUALITÉ EN CÔTE D’IVOIRE ET LAURÉAT DU PREMIER PRIX DE LA MAÎTRISE DE LA QUALITÉ 2007.

“QUAND J’AI VU POUR LA PREMIÈRE FOIS LE SALAIRE DE BASE D’UN MÉDECIN, CELA M’A RÉVOLTÉ”

TEXTE JEAN-HIPPOLITHE DRUIDE

45 ANS DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA CLINIQUE LE «GRAND CENTRE»(Prix Qualité 2006 et 1er Prix Maîtrise de la Qualité 2007)

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DE L’OMBRE À LA LUMIÈRE

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C’est le tournant de sa carrière profession-nelle. Puisqu’en 1992, il exprime aux res-ponsables de ce centre de santé primaire, le désir de devenir associé. Une proposi-tion favorablement accueillie. Désormais il applique la méthode sarkozienne : tra-vailler plus pour gagner plus. Avec une partie du fruit de son labeur, Dr. Kouamé achète des actions de l’officine. En juillet 1992, il obtient la Mention Ho-norable lors de la soutenance de sa thèse de Doctorat d’Etat en médecine. Il sollicite une autorisation auprès du ministère de la santé publique pour gérer un cabinet médical. En 1994, il est nommé directeur- gérant. L’envie de se hisser au sommet l’anime. Deux (2) ans plus tard, il obtient

une autorisation pour la transformation du cabinet en clinique médicale. La même année, il est nommé directeur général à l’issue d’une réunion du Conseil d’Admi-nistration. Convaincu qu’il «tisse» le bon parcours professionnel, le tisserand prend publiquement le pari de faire concurrence au Centre Hospitalier et Universitaire, CHU, de Yopougon qui vient d’être inauguré. Ses collaborateurs trouvent son ambition quelque peu démesurée. Dans la foulée, le président Henri Konan Bédié initie, en 1998, le prix d’excellence. Nombreux sont ceux qui souhaitent qu’il y participe. Mais, le médecin tisserand leur rétorque que «les structures en charge de ce prix frapperont à la porte de sa clinique. Parce qu’il est persuadé qu’elle jouit des vertus de travail et qu’elle est ointe par l’onction divine». En 2003, sa prophétie s’accomplit. Sa clinique reçoit un courrier du ministère de l’industrie par le biais de la Direction de la Promotion de la Qualité et Normalisation

(DPQN) pour prendre part à la compéti-tion qui lui a permis d’obtenir le prix de la meilleure clinique dans la catégorie qua-lité. La diversité des prestations (médecine générale, pédiatrie, gynécologie, rhumato-logie, ophtalmologie, gastro-entérologie, radiologie endoscopie, un cabinet dentaire, un laboratoire complet …) fait dire aux spé-cialistes en la matière que ce prix qualité est amplement mérité. Le «Grand Centre» reçoit en moyenne 85 patients par jour. Se-lon Dr. Kouamé, l’ascension que connaît sa structure est le fruit d’un bon management. «Nous avons trois (3) grands départements que sont : la direction administrative et fi-nancière, la direction commerciale et tech-nique, la direction médicale et scientifique.

Ces départements sont strictement gérés par trois (3) chefs qui, ont sous leur autori-té des chefs de services» explique-t-il. Un accent particulier est mis sur la communi-cation interne. «La bonne circulation de l’information nous a permis de surmonter plusieurs difficultés et même de les éviter», confie-t-il. Pour cet excellent médecin, atteindre un niveau professionnel exem-plaire nécessite trois choses : se faire confiance, faire confiance en Dieu et ho-norer ses engagements vis-à-vis de ses collaborateurs. «Ayez la vision et l’Eternel apportera la provision» dit la sainte Bible. Pour coller à ce verset biblique, la clinique le «Grand Centre» s’est engagée dans la démarche qualité afin d’obtenir ce mois de novembre, la certification ISO 9001 version 2000. Ce qui signifierait qu’elle répond aux normes des cliniques internationales. Un sésame pour revendiquer une autorisation des’ins-taller partout dans le monde.

«atteindre un niveau ProfessionnelexemPlaire nécessite trois choses :se faire confiance, faire confiance

en dieu et honorer ses engagementsvis-à-vis de ses collaborateurs»

DE L’OMBRE À LA LUMIÈRE

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ON THE WAY

Deux sœurs, deux réussites. L’épo-pée des Abalo raconte une belle histoire académique à l’ivoirienne. Les sœurs Abalo sont des trésors. Ces espèces rares en voie de dis-

parition que l’on se doit de protéger pour le grand bonheur des scientifiques du continent. Tout un symbole. Elles viennent d’obtenir un résultat que jamais personne n’a pu produire depuis la création du concours «Miss mathé-matiques». Tour à tour, Vanessa Abalo a été prix d’excellence, prix d’honneur, prix mathémati-ques de la terminale C, avant d’en arriver au prestigieux prix de Miss mathématiques 2007. Elle a eu 18/20 au concours tandis que sa ca-dette, Sidonie, a obtenu 19/20. « La démarche avec laquelle les soeurs Abalo ont résolu les exercices dénote vraiment qu’elles ont du gé-nie », a révélé M. Hilaire Atindehou, Président du comité Miss Mathématiques. Vanessa a reçu pour récompense une somme de 500.000 FCFA offerts par la Société Mathématique de Côte d’Ivoire, SMCI, un ordinateur portable et une calculatrice et d’autres présents. Quant à Sidonie, sa soeur elle a perçu les mêmes lots, avec une somme de 300.000 FCFA. Ces ex-cellents résultats, elles les ont confirmés à leurs différents examens. Outre, ces résultats, on croirait qu’elles ne vivent que pour les mathématiques et rien que elle. Or, il n’en est rien. La mention très bien acquise au baccalauréat série C, montre que Vanessa excelle aussi dans les autres matières. Notamment en sciences physiques et en scien-ces de la vie et de la verre où elle a obtenu une moyenne de 16/20, etc. Avant le bac, elle a réali-sé ce même exploit au BEPC. Avec une mention très bien, sanctionnée par une note de 20/20 en mathématiques et en sciences physiques. A ces prouesses, il faut ajouter la mention bien au Bepc de sa sœur cadette Sidonie, qui corroborent tout

le bien qu’on pense d’elles. A côté des mathé-matiques qui exigent un investissement exclusif, nos nymphes, trouvent quand même le temps de s’adonner à d’autres occupations ludiques et spirituelles. Elles chantent dans la chorale et font aussi du théâtre au sein de la troupe de leur église. Encore méconnues du grand public, en devenant Miss mathématiques 2007, Vanessa et Sidonie, ont décroché leurs passeports pour de brillantes études universitaires. L’aînée s’est ré-cemment envolée pour la France où elle va pour-suivre ses études. Née le 19 septembre 1990 à Katiola, Centre Nord de la Côte d’Ivoire, Mlle Abalo Akoua Vanessa, contrairement à sa sœur cadette, n’est pas à son premier coup d’essai. En 2004, elle a occupé le quatrième rang. Après le Bepc, elle ne désespère pas et se met au travail. Vanessa vise une seule chose : le prix Miss mathématiques. En seconde, ses bons résultats en mathématiques, lui valent d’être nominée parmi les onze (11) élèves dont six (6) garçons. Parmi eux est sorti le critérium des as qui devait représenter la Côte d’Ivoire aux Olympiades Africains de Mathématiques. A ce titre, elle a bénéficié de quarante (40) jours de formation intensive par la SMCI. A la suite de ce stage, elle a été retenue parmi les quatre (4) représentantes à cette compétition internationale. Malheureusement, du fait de la guerre, le pays n’a pas pu y participer. En 2007, rebelote et elle l’emporte face à 124 concurrentes. Sidonie, sa sœur cadette de trois ans, est née le 17 juillet 1993 à Yopougon. Piquée aussi par ce virus, elle suit les traces de Vanessa et décide de faire mieux. Mlle Abalo annonce les couleurs dès l’école primaire. Depuis le cours élémentaire première année, elle n’a jamais perdu un point en ma-thématiques. Toujours première de la classe au Groupe scolaire «Les libellules» de la cité CIE. Sa sœur aînée y a fait ses armes. Major

de la commune de Yopougon, au concours d’entrée en sixième, elle rejoint sa sœur dans le prestigieux lycée de jeunes filles, Sainte Marie de Cocody. «Heureux que j’étais, je voyais en ma deuxième fille m’a remplaçante. Je lui faisais entièrement confiance. Ce fut, l’erreur à ne pas commettre. Ce moment de relâ-chement a eu pour conséquence une baisse de rendement, surtout en mathématiques», confie le père, M. Abalo Koffi, enseignant à l’Unité de Formation et de Recherche, UFR de mathéma-tiques et d’informatique à l’Université d’Abidjan Cocody. Il vit avec sa famille, à Yopougon, Port-Bouët II, l’un des quartiers populaires de la capitale économique, réputé pour ses milliers de maquis. Conscient de cet état de fait, il prend la résolution de la remettre au travail. Le résultat ne se fait pas attendre. Sélectionnée de son école pour participer au concours, elle obtient la plus forte note sur 219 filles en lice. Depuis l’année 2000, ce concours est orga-nisé chaque année, par la SMCI, en remplace-ment du défunt prix Félix Houphouët-Boigny de mathématiques. Il s’adresse aux jeunes filles des classes de troisième et de terminale C de tous les établissements secondaires publics et privés de Côte d’Ivoire. Le «Concours Miss Mathéma-tiques» vise à motiver et à encourager les jeunes filles à s’orienter de plus en plus vers les séries scientifiques où l’éclosion de nouveaux talents pourra aider à redynamiser la recherche scien-tifique dans nos pays. Les bienfaits de l’initiative de M. Hilaire Atindehou et de son équipe, se résument en ces lignes : «Éduquer un homme, c’est éduquer une seule personne, éduquer une femme, c’est éduquer toute une famille.» L’exemplarité au travail que viennent de démontrer les sœurs Abalo au concours Miss mathématiques et à leurs différents examens de fin d’année, augure de lendemains meilleurs pour l’avenir des sciences en Côte d’Ivoire.

LE DESTIN DES SŒURS ABALO SEMBLE INDISSOCIABLE. D’ABORD, LEUR ÉTRANGE RESSEMBLANCE FAIT DIRE QU’ELLES SONT «JUMELLES». ENSUITE, VANESSA ET SIDONIE SONT HAPPÉES PAR LE CULTE DES MATHÉMATIQUES. AVANT D’ATTEINDRE LEUR MAJORITÉ, CES SCIENTIFIQUES EN HERBE ONT REçU UN FORMIDABLE PRIVILèGE : L’ESTIME DES MAÎTRES. L’AÎNÉE, VANESSA A RÉUSSI AU BACCALAURÉAT SÉRIE C AVEC LA MENTION TRèS BIEN, TANDIS QUE SA SŒUR CADETTE, SIDONIE S’EN EST SORTIE AVEC LA MENTION BIEN AU BEPC. AUTRE POINT COMMUN : LES SŒURS ABALO SONT ANIMÉES PAR LE DÉSIR DE PERFECTION.

LA FABULEUSEÉPOPÉE ACADEMIQUEDES SŒURS ABALO

SIDONIE AMOIN ABALO, 14 ANSLAURÉATES DU CONCOURS MISS MATHÉMATIQUES 2007

3332 #2 #2

TEXTE KONAN KOUASSI

ON THE WAY

VANESSA AKOUA ABALO, 17 ANS

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ON THE WAY

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ON THE WAY

Le pouvoir d’un cerveau est grand, mais le pouvoir de plusieurs cer-veaux réunis est infini ». Celui qui s’exprime ainsi s’appelle Dagaud Norton Lewis. Le petit génie qui a eu

le Bac à douze (12) ans. C’était en 2001. Il a aujourd’hui 18 ans. Qu’est-il devenu après son record ? Le Team Work Tycoon l’a retrouvé à l’Institut Géniocratique qui porte son nom, sis à Cocody II Plateaux, Perles I. L’ambiance est surchauffée. Les cris stridents des gamins sont comparables à ceux qui émergent d’une mare de crapauds. C’est la récréation. Les petits sur-doués ont pris d’assaut la cour de l’école. Ils expriment la joie de vivre. Mais attention ! Ce ne sont pas des enfants comme les autres. Ils ont un QI élevé. Le vacarme va atteindre son paroxysme, quelques minutes plus tard, à l’ar-rivée d’Adèle Kouassi. Une consoeur qui offi-cie, sur Radio Côte d’Ivoire, une émission des tout petits. Cette atmosphère, n’entrave en rien notre entretien. Chuuuuut ! Rétrospective sur une vie météorique, mais parfois parsemée d’embûches. D’entrée de jeu, Norton Lewis re-fuse qu’on déroule le tapis rouge à ses pieds. Pourquoi ? Le «baobab intellectuel» a encore en travers de la gorge son voyage manqué aux Etats-Unis à lui promis par l’Etat de Côte d’Ivoire après son bac. En dépit de cette déconvenue, il a su rebondir. Il enseigne les mathématiques et les sciences physiques à l’Institut et prépare également cinq (5) diplômes d’ingénieur en électromécanique, informatique, électronique, électricité et Radio HIFI. Il est aussi admissible au Diplôme Universitaire de Technologie, DUT, option Informatique. La première partie de ce diplôme, il l’a obtenue au Centre de Forma-tion Continue des Informaticiens Profession-nels, CFCIP, d’Abidjan. Une branche de l’Ins-

titut National Polytechnique Houphouët Boigny, INPHB de Yamoussoukro. Par ailleurs, il vient de boucler un stage au Bureau National d’Etu-des Techniques et de Développement, BNETD, sur la gestion du patrimoine de l’Etat. Auteur du programme d’enseignement dispensé à l’Ins-titut Géniocratique, l’humilité et le respect sont ses atouts. Le malien Cheick Modibo Diarra, l’africain de la NASA et l’ivoirienne Hortense Dodo, professeur de biotechnologie à l’Univer-sité d’Alabama aux Etats Unis, sont ses modè-les. Ce sont eux qui lui permettent d’entretenir le rêve d’aller un jour au pays de l’Uncle Sam. C’est à trois (3) ans que son père découvre les aptitudes intellectuelles de son fils. Il est auto-matiquement inscrit au primaire. Il ne fait que trois (3) classes : CP2, CE2 et CM2. En 1996, Dagaud Norton Lewis obtient le CEPE à sept (7) ans. Mais il préfère étudier dans son milieu immédiat. A do-micile. En une année, il assimile les programmes des classes de 6ème, 5ème 4ème. Réussit avec brio l’examen du BEPC, en 1998. Ce jeune hom-me est le premier ivoirien a obtenir ce diplôme à neuf (9) ans. La même année, il reçoit à ce titre le prix de l’excellence des mains du président Henri Konan Bédié. Orienté au lycée classique d’Abid-jan, Diahi Dagaud préfère l’encadrement de son géniteur, enseignant de mathématiques. En 2000, il présente pour la toute première fois le baccalauréat série C. Il n’a que onze (11) ans. Il pèche par inexpérience. En 2001, il affronte à nouveau la Bac mais en prenant soin de chan-ger de série. Il décroche le Bac D. Mais sa joie est de courte durée. Quelques jours après la pro-clamation des résultats, Lewis est convoqué à la Direction des Examens et Concours, DECO. Les notes très élevées du jeune surdoué intriguent Mme Agnero, alors directrice de cette institution. Norton est invité à reprendre les épreuves dans

les bureaux de la DECO. Pourquoi ? Pour s’as-surer que cet enfant de seulement douze (12) ans est réellement l’auteur de ces copies irréprocha-bles. «J’ai eu mal. J’avais composé au même titre que les autres. Je ne comprenais pas pourquoi les autorités voulaient me faire reprendre le bac», s’in-digne-t-il. «C’est trois (3) jours après cette com-position, se rappelle-t-il, que mon succès a été confirmé». C’est un record incroyable, mais vrai. Les autorités ivoiriennes lui promettent une bour-se d’études aux Etats Unis. Mais, les attentats du 11 septembre 2001 annihilent les projets du jeune homme. L’accueil des étudiants étrangers est dé-sormais limité. Le Gouvernement ivoirien l’inscrit en prépa Bio, à l’INPHB de Yamoussoukro. Les cours avaient déjà débuté. Il demande une mise à niveau avant d’intégrer la classe des maths physi-ques. Survient la guerre. L’Etat se désengage. Le clou est ainsi enfoncé. Lewis ne baisse pas les bras. Il s’adresse alors à Educatel pour suivre des cours par cor-respondance. Il a aujourd’hui cinq (5) diplômes en préparation. Enseignement à domicile et à l’Institut. Programme quelque peu surchargé même pour un superdoué. Mais comment arrive-t-il à respecter tous ses engagements ? Très simple ! Son planning est strict. Rien ne lui échappe. «Je travaille sans répit. Mon seul temps de repos, c’est quand je dors. Ma force, c’est que je ne travaille pas plus durement, mais plus intelligemment», révèle Norton Lewis. Son projet immédiat, c’est l’obtention d’un terrain pour bâtir un Institut complètement informatisé digne des enfants surdoués. Faire de l’Institut qui porte son nom un Centre de Recherches, reste pour lui une réelle préoccupation. Ainsi, les surdoués du continent pourront se retrouver pour penser l’avenir de l’Afrique. Noble ambition !

DIAHI DAGAUD NORTON LEWIS. C’EST LE PETIT GÉNIE RÉVÉLÉ AU GRAND PUBLIC EN 1998 PAR NOTRE CONFRèRE, LANCINÉ FOFANA, JOURNALISTE SUR « LA PREMIèRE ». C’ÉTAIT AU COURS D’UNE ÉDITION DU JOURNAL TÉLÉVISÉ DE 20 HEURES. NORTON LEWIS AVAIT ALORS NEUF (9) ANS ET VENAIT D’AVOIR LE BEPC. TROIS (3) ANS PLUS TARD IL DÉCROCHE LE BACCALAURÉAT D AVEC LA MENTION BIEN. IL N’A QUE DOUzE (12) ANS. LA NOUVELLE FAIT LE TOUR DU PAYS. IL EST à CE JOUR, LE PLUS JEUNE BACHELIER DE L’HISTOIRE ACADÉMIQUE DE LA CÔTE D’IVOIRE. LES ANNÉES SE SONT ÉCOULÉES. BEAUCOUP D’EAU A COULÉ SOUS LE PONT. LE BAMBIN A GRANDI ET MÛRI. AVEC UN QUOTIENT INTELLECTUEL (QI) SUPÉRIEUR à 150, IL ENSEIGNE LES MATHÉMATIQUES ET LES PHYSIQUES à L’INSTITUT GÉNIOCRATIQUE. UNE ÉCOLE DES SURDOUÉS CRÉÉE PAR SON PèRE ET QUI PORTE SON NOM. IL PRÉPARE ÉGALEMENT CINQ (5) DIPLÔMES D’INGÉNIEUR.

QUOTIENT INTELLECTUEL (QI)SUPÉRIEUR À 150

DIAHI DAGAUD NORTON LEWIS18 ANS ENSEIGNANT À L’INSTITUT GÉNIOCRATIQUE (BÂCHELIER À 12 ANS)

TEXTE JEAN-HIPPOLITHE DRUIDE

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L’INvITé DE LA RéDAcTION • M. Jean-Louis BILLON, PDG du Groupe SIFCA, Société Immobilière et Financière de la Côte Africaine Un jeune au pouvoir

TêTES D’AffIcHES • Thérèse Aya N’DRI-YOMAN, Doyenne honoraire et Directrice Générale de la santé. La « littéraire » devenue médecin • Roch Bleyde COULIBALY, Directeur Général de ALINK TELECOM, «L’effort seul ne suffit pas, il faut également avoir la culture des résultats»

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guru#2

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L’INVITÉ DE LA RÉDACTION

JEAN LOUIS BILLON FAIT PARTIE DE CES ENFANTS QUI SONT NÉS AVEC UNE CUILLèRE EN ARGENT DANS LA BOUCHE. MAIS C’EST SURTOUT LE BEL EXEMPLE DE SUCCESSION RÉUSSIE PAR UN JEUNE à LA TÊTE D’UN GROUPE DONT L’HISTOIRE ÉCONOMIQUE SE CONFOND à CELLE DE LA CÔTE D’IVOIRE. TRAVAILLEUR INFATIGABLE, A 42 ANS, LE PRÉ-SIDENT DE LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE CÔTE D’IVOIRE PARCOURT LE PAYS POUR DÉFENDRE LES INTÉRÊTS DES COMMERçANTS. SON ENGAGEMENT EST RÉEL ET SES PRISES DE POSITION SONT COURAGEUSES. L’ESTIME ET LA CONFIANCE PLACÉES EN LUI GRIMPENT. ILLUSTRATION PARFAITE DE LA BONNE TENUE D’UN JEUNE AU POUVOIR. DANS CETTE ENTREVUE QU’IL A BIEN VOULU NOUS A ACCORDER, IL LèVE UN COIN DE VOILE SUR SA VIE PROFESSIONNELLE ET NOUS LIVRE EN EXCLUSIVITÉ LES SECRETS DE SON APPROCHE MANAGÉRIALE. ENTRETIEN.

42 ans, PDG du Groupe SIFCA(Société Immobilière et Financière de la Côte Africaine)

JEAN LOUIS BILLON

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UN JEUNE AU POUVOIR

Après une journée passée avec M. jean Louis Billon vous re-partez chez vous assommé par une bonne dose d’humilité. La courtoisie, la simplicité et le

respect d’autrui qu’affiche le maire de Da-bakala, quand on sait par exemple qu’en 2006 il a réalisé avec son groupe un chif-fre d’affaires consolidé de 135 milliards de FCFA et dégagé 10 milliards de bénéfices après avoir équilibré toutes les entreprises, prouvent que l’argent n’aime pas le bruit. M. Jean Louis Billon, 42 ans, ci-devant PDG du Groupe SIFCA et Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire est un jeune au pouvoir qui a la tête sur les épaules. « Certes je suis jeune. Mais ce que je n’aime pas entendre, c’est de dire qu’il est très jeune pour les responsabilités qu’il occupe. Il n’y a pas de responsabilités qu’on ne puisse pas confier à un jeune. Ailleurs

dans le monde, cela se voit tout le temps. Il est temps qu’on en prenne conscience en Afrique en général et en Côte d’Ivoire en particulier », rétorque-t-il. En 2001, il a 36 ans lorsqu’il prend la tête du groupe SIFCA, aujourd’hui spécia-lisée dans l’agro-industrie. Quinze entre-prises reparties entre la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigeria, le Bénin et la France sont sous sa férule. Quinze mille (15 000) sala-riés travaillent dans les secteurs de l’hévéa, l’oléagineux et le sucre. Ce pouvoir, il le partage avec toute son équipe. Il précise à cet effet qu’«il ne faut jamais oublier que seul on ne peut arriver à rien. Il faut savoir s’entourer et assurer la cohésion dans une équipe. Nous mettons un point d’honneur, poursuit-il, à travailler avec du personnel de qualité. Les Ressources Humaines nous préoccupent et nous nous attelons à créer les conditions pour avoir les meilleures.»

L’INVITÉ DE LA RÉDACTION

INTERvIEW ARISTIDES NKENDA NKENDA

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L’INVITÉ DE LA RÉDACTION

#2

Tycoon : M. Jean Louis Billon, vous êtes le PDG du Groupe SIFCA. Quelle est son his-torique ?JLB : La SIFCA est une entreprise très ancien-ne. Elle résulte de la fusion de deux entreprises : la Société Financière de la Côte Africaine et la Société Immobilière de l’Indénié. C’est pourquoi j’habite l’Indénié. Les deux structures étaient des entreprises coloniales dans les années 30 et 40. La Société Financière de la Côte Africaine était un comptoir anglais. En 1964, l’année de ma naissance, les actionnaires parmi lesquels, mon regretté père, Pierre Billon, en font une seule société baptisée SIFCA, Société Immo-bilière et Financière de la Côte Africaine. Elle se spécialise dans l’immobilier et le négoce des matières premières dont le café et le cacao. La SIFCA investit progressivement dans le secteur café cacao qu’elle abandonne en 1999 lors de la libéralisation de la filière, le riz, le secteur oléa-gineux avec l’huile de palme et l’hévéa avec la SAPH, aujourd’hui premier producteur de caoutchouc en Afrique.

En quelle année intégrez-vous le groupe ?Je rentre définitivement des Etats-Unis en 1995 et intègre, la même année, le groupe alors pré-sidé par mon père. Cette année-là, le groupe ra-chète « Cosmivoire », s’intéresse à « Palm-CI » et investit dans le secteur du sucre.

Quel fut votre premier poste ?J’ai fait mes classes au sein du Groupe. J’ai été tour à tour Secrétaire Général, Directeur Géné-ral et ensuite PDG.

En quelle année prenez-vous la tête du Groupe ?Mon père tombe malade en 2000. Les statuts sont vite modifiés pour que je devienne Direc-teur Général tandis que mon père demeurait Président du groupe. Quelques mois après j’ai fini par présider la SIFCA.

Quel rôle joue votre épouse à vos côtés ?Mon épouse, Mme Henriette Gomis-Billon, me soutient dans ce que je fais. Nous nous sommes retrouvés à Miami en 1994. Ma future épouse pré-parait son PHD en Relations Internationales. Je l’écoute beaucoup. C’est d’ailleurs la première personne qui me fait remarquer en 1997 des ris-ques de troubles à venir. Elle avait vu juste. Cela nous a préparés à mieux affronter la crise.

Quelle enfance a eue M. Jean Louis Billon ?J’ai eu une enfance heureuse aux côtés de pa-rents attentionnés entre Abidjan et Dabakala (Chef lieu du Département du même nom situé dans le Nord de la Côte d’Ivoire, NDLR). Mon père y est né. Je suis l’actuel Maire de Dabaka-la. D’ailleurs, toute la famille considère la maison de Dabakala comme le domicile familial et celles d’Abidjan comme des maisons de fonction. Je retiens surtout de mon enfance que nous avons eu une éducation stricte.

Et quelle signification donnez-vous à l’ex-pression éducation stricte ?J’ai reçu une éducation basée sur la discipline. Mes parents mettaient un point d’honneur à nous inculquer une bonne éducation. Ils es-timaient qu’il était impératif que nous soyons bien formés si nous voulions un jour reprendre l’entreprise en main et y faire notre bonhomme de chemin. Je pense que le plus grand patri-moine que l’on puisse laisser aux enfants, c’est une bonne éducation.

Y a-t-il un petit Billon en formation pour assu-rer la relève ? Quel genre de papa êtes-vous ?Mes enfants sont encore très jeunes. Je voyage beaucoup, mais je reste très attentif à leurs préoc-cupations et j’aimerais qu’ils reçoivent la meilleure éducation possible. C’est le plus grand patrimoine qu’on puisse leur laisser. De sorte qu’ils puissent s’adapter dans tous les milieux où ils seraient ame-nés à évoluer.

Parlez-nous un peu de votre cursus acadé-miqueJe débute mes études primaires au Nid de Coco-dy à Abidjan ; les études secondaires, au Collège Moderne d’Abidjan II. Ensuite au pensionnat de Bingerville. Mes meilleurs souvenirs d’école sont ceux du pensionnat. Ce n’est qu’à partir de la classe de seconde que je m’envole pour la France. Après ma maîtrise en droit des affaires, je me rends aux Etats-Unis pour me perfectionner en anglais. J’en profite pour passer une maîtrise de gestion en Commerce International. Je commence à l’univer-sité de Floride pour finir à Miami où se trouvait ma future femme, Henriette Gomis-Billon. C’était en 1994. Avant de retourner définitivement en Côte d’Ivoire en 1995, j’ai travaillé dans une usine de traitement de cacao à Milwaukee, la plus grande ville de l’Etat de Wisconsin, au Sud Est des Etats-Unis.

Le montant de votre salaire ?Mon salaire était de 40. 000 dollars à l’année. C’est-à-dire environ 20 millions de Francs CFA.

Et aujourd’hui ?(Rires)…Aujourd’hui en tant qu’actionnaire du Groupe SIFCA, je n’ose plus parler en terme de salaire mensuel ou annuel.

Parlez-nous de votre stratégie managéria-le pour vous adapter en temps de criseJe dois rendre hommage à la SIFCA. Parce que c’est une bonne structure de formation. Le fait qu’elle ait plusieurs entreprises, d’intérim en in-térim, vous vous faites forcément la main. Le Groupe a traversé des crises importantes de-puis le début des années 90. Lorsque le mar-ché a été difficile d’accès, il était malaisé de tra-vailler. A cela, il faut ajouter la baisse des cours des matières premières et l’environnement local défavorable. A partir de ce moment vous avez une énorme responsabilité vis-à-vis des sala-riés, des familles.

En même temps une responsabilité financière qui vous impose une rigueur dans votre appro-che managériale et dans vos rapports avec les banques et les fournisseurs.

Et, le plus difficile?Le plus difficile c’est le manque de visibilité au niveau de l’environnement dans lequel on évo-lue. On est souvent obligé d’être créatif et de travailler dans l’urgence. C’est très mauvais. Heureusement que les fondamentaux dans nos entreprises sont bons. De 1999 à 2002, les cours des matières premières sont bas. C’est à partir de ce moment que je décide de faire un travail de restructuration avec des amélio-rations légères apportées dans le process. Les meilleurs résultats de la SAPH, premier produc-teur africain de caoutchouc, évitent, pendant la crise, la catastrophe aux autres entreprises du groupe. J’en profite pour optimiser les usines, revoir le nombre de saigneurs par parcelle afin d’augmenter la production et arriver à l’équilibre malgré les cours bas. Et pour pouvoir survivre et sauver les autres entreprises du Groupe, ce travail a été fait partout.

Résultats ?La remontée des cours a permis, en 2006, d’équilibrer toutes les autres entreprises des

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« CERTES JE SUIS JEUNE. MAIS CE QUE JE N’AIMEPAS ENTENDRE, C’EST DE DIRE QU’IL EST TRÈS JEUNE

POUR LES RESPONSABILITÉS QU’IL OCCUPE.IL N’Y A PAS DE RESPONSABILITÉS QU’ON NE PUISSE

PAS CONFIER À UN JEUNE ».

L’INVITÉ DE LA RÉDACTION

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secteurs de l’oléagineux et du sucre. Le chiffre d’affaires est consolidé, au terme de l’exercice 2006, à 135 milliards de FCFA, avec 10 milliards de bénéfices dégagés. C’est tout simplement l’histoire de l’arbre qui ne cache plus la forêt.

Pourquoi le Groupe abandonne-t-il fin 99, la filière café cacao pour investir dans les sec-teurs de l’hévéa, l’oléagineux et le sucre ?La libéralisation du café cacao s’est faite sans mesures d’accompagnement ; sans un minimum de protection du marché local. Un réel problème s’est posé avec l’entrée dans le secteur des multinationales américaine, suisse et anglaise. Contre lesquelles une entreprise africaine ne peut entrer en compétition. Vous ne pouvez pas avoir recours à l’emprunt pour financer votre campa-gne et prétendre entrer en compétition contre un groupe qui s’autofinance, explique-t-il.

Comment avez-vous procédé pour juguler la «crise sucrière» occasionnée par le sucre de contrebande ?La lutte s’est faite par les salariés des entreprises sucrières qui exprimaient des inquiétudes légitimes par rapport à l’avenir de leur boulot. Puisque les salaires commençaient à être payés avec du retard. Ils ont protesté et l’Etat a eu une oreille attentive à leurs préoccupations. La Côte d’Ivoire s’autosuffit en production sucrière. L’engagement de l’autorité à juguler ce fléau a permis de réduire la baisse de la production qui avoisinait déjà les 30%. Ainsi donc, 70 000 tonnes de sucre de contrebande ont été bloquées aux frontières ivoiriennes. La campagne 2005-2006 a imprimé une remontée spectacu-laire. La production est passée de 57 000 tonnes à 74 000 tonnes nonobstant le fait que l’actif de la production sucrière soit établi en zone sous contrô-le des Forces Nouvelles. Les pertes en matériel et les vols de sucre enregistrés depuis le début de la crise dans les usines de production sucrière du Nord, constate-t-il, se chiffrent à plusieurs milliards de francs CFA. Je salue les employés qui ont refusé de partir afin de défendre et maintenir l’outil de tra-vail. Les usines ont pu tourner difficilement compte tenu de nombreux barrages érigés entre le Nord et le Sud. Je compte investir 4 milliards dans la filière sucre en 2007 dont 2 milliards en acquisition de matériels agricoles.

Quel regard portez-vous sur le secteur privé ivoirien ?Il faut offrir un environnement favorable à l’investisse-ment. Pour cela il faut la paix. La première des cho-ses c’est de retrouver l’Etat de droit dans le pays. La justice aujourd’hui n’inspire plus confiance à aucun investisseur. Lorsque des entreprises installées de-puis les années 40 comme Mobil sont obligées de partir, ce sont des signaux forts qu’il ne faut pas sous estimer. C’est pourquoi les forces de défense et de sécurité doivent aussi inspirer confiance. C’est Ma-chiavel qui disait qu’« il n’y a pas de bonnes lois sans bonnes troupes ». Aujourd’hui transporter les mar-chandises dans le pays relève de la prouesse. Des entreprises subissent chaque jour des infractions de ceux qui sont censés les protéger. Même par leur simple présence à tous ces nombreux barrages. On n’attire pas des mouches avec du vinaigre. Un in-vestisseur qui prend aujourd’hui la carte du monde,

regarde là où c’est beaucoup plus favorable et il s’y rend. En raisonnant de cette façon, il ira plus faci-lement au Ghana, au Nigeria, au Burkina Faso, au Sénégal mais pas en Côte d’Ivoire.

Votre secret?Le secret de notre approche est que notre mana-gement est humain. Nous sommes toujours fiers de constater que des personnes quittent le grou-pe mais pour imposer notre savoir-faire ailleurs.

Un commentaire sur le système éducatif ivoirien ?A propos du système éducatif en Côte d’Ivoire, il est malheureusement très sinistré. C’est très gra-ve pour le pays parce qu’on n’a pas conscience des conséquences futures que cette situation peut engendrer. Aujourd’hui beaucoup de jeunes

sortent de l’école et ne trouvent pas d’emplois pour deux raisons essentielles : d’un, il n’y a plus beaucoup de sociétés pour les embaucher et de deux, nombreux sont les chefs d’entreprises qui n’ont plus confiance en notre système éducatif. Ils préfèrent soit des cadres expatriés, soit des cadres nationaux formés à l’extérieur. Alors que dans les années 80, les étudiants trouvaient di-rectement de l’emploi à la fin de leur formation. Or depuis les années 89-90, l’école et l’univer-sité ont été déstructurées et n’ont plus retrouvé la discipline suffisante pour leur bon fonctionne-ment. Nonobstant le fait que la Côte d’Ivoire pos-sède de bons professeurs, les crises répétitives à l’université n’ont pas été le gage d’une bonne formation. Conséquence : aujourd’hui le monde de l’entreprise ne fait plus confiance au système éducatif ivoirien.

Pourquoi le challenge de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire compte tenu de vos nombreuses occupa-tions à la tête du Groupe SIFCA?Parce qu’à un moment donné, l’entreprise que vous dirigez est confrontée à des problèmes sur lesquels vous n’avez aucune prise. Et personne ne s’en plaint. La chambre de commerce constitue donc un bon véhicule pour faire entendre la voix de l’entrepri-se. Pour dénoncer, proposer sur tout ce que j’évo-quais à l’instant. Par exemple le système éducatif, l’environnement hostile à l’entreprise. IL faut changer ces choses pour espérer maintenir l’entreprise sur le long terme. Je m’y suis engagé pour que les choses changent en offrant plus de places à l’entreprise si l’on veut offrir un meilleur avenir à notre jeunesse en particulier et à la Côte d’Ivoire en général. Toutes les entreprises en Côte d’Ivoire sont menacées à cause de l’environnement juridique. Si ceux qui doivent ré-guler la compétitivité sont défaillants, à terme vous disparaissez parce que la compétition aujourd’hui est plus internationale que nationale.

La relance économique est-elle encore pos-sible en Côte d’Ivoire après toutes ces an-nées de guerre qui ont fortement fragilisé le tissu économique ?Je crois en l’avenir de la Côte d’Ivoire parce que c’est un pays qui a un potentiel énorme inexploité à cause des conditions qui ne s’y prêtent pas. Sur le plan agricole, il pouvait être une véritable puissan-ce agricole au même titre que le Brésil ou les pays d’Asie du Sud-est tels que la Malaisie, la Thaïlande ou l’Indonésie.

Quel commentaire à propos de l’invasion éco-nomique chinoise ?La Côte d’Ivoire devra faire attention à gérer ses res-sources naturelles, son environnement, ses matiè-res premières. Elle peut faire l’objet de nombreuses convoitises pour des intérêts globaux plus impor-tants, mais c’est à elle de savoir gérer et défendre sa position pour le présent et pour les générations futures. Aujourd’hui, la Chine s’intéresse beaucoup à l’Afrique. Il y a des choses qui sont bons à prendre chez les chinois. Mais pas tout n’est pas forcément bon pour nous. Il faut donc faire attention. C’est un pays qui a une croissance de l’ordre de 9%. C’est énorme ! Elle est certainement amenée à devenir la première puissance économique du monde. Il ne faudrait pas que ce soit à notre détriment. Elle a su elle-même se protéger pour se développer, il faudrait que nous sachions aussi le faire. Certaines industries chinoises se développent au détriment de notre em-bryon industriel. Je pense au textile, à la pêche.

La France qui perd de plus en plus pied en Afri-que. Un commentaire ?Je pense que pendant longtemps, les relations entre la France et l’Afrique ont toujours été complexées. Il est temps q’elles soient décomplexées. La France n’est pas en train de perdre pied en Afrique. C’est simplement qu’elle est aujourd’hui beaucoup plus tournée vers l’Europe. Compte tenu de l’enjeu qui est aujourd’hui européen avec l’entrée du bloc de l’Est dans l’Union Européenne. C’est un réel défi pour elle de développer avec les autres membres de l’Union cette partie de l’Europe. C’est ce qui fait croire que la France perd pied en Afrique.

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L’INVITÉ DE LA RÉDACTION

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« LORSQUE DES ENTREPRISES INSTALLÉES

DEPUIS LES AN-NÉES 40 COMME

MOBIL SONT OBLIGÉES DE

PARTIR, CE SONT DES SIGNAUX

FORTS QU’IL NE FAUT PAS SOUS

ESTIMER »

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L’INVITÉ DE LA RÉDACTION

#2

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THÉRÈSE AYAN’DRI-YOMAN

PÉDAGOGUE ATTENTIVE ET RIGOUREUSE, PR. THÉRèSE N’DRI-YOMAN, SPÉCIALISTE EN HÉPATO GASTRO-ENTÉRO-LOGIE, A EU UN PARCOURS ACADÉMIQUE INHABITUEL. ELLE S’ORIENTE EN MÉDECINE AVEC UN BACCALAURÉAT A4. LA «LITTÉRAIRE» DEVIENT, CONTRE TOUTE ATTENTE, LA PREMIèRE FEMME DOYENNE D’UNE FACULTÉ DE MÉDECINE AU SUD DU SAHARA D’EXPRESSION FRANçAISE ET TROISIèME FEMME DANS L’ESPACE FRANCOPHONE. DOYENNE HONORAIRE ET LAURÉATE EN 1985, à BRAzzAVILLE, DU PRIX AFRICAIN BEAUFOUR DE L’HÉPATO GASTRO-ENTÉRO- LOGIE POUR SES TRAVAUX RELATIFS à « LA LITHIASE BILIAIRE CHEz L’AFRICAIN », ELLE OCCUPE, DEPUIS OCTOBRE 2006, LE POSTE DE DIRECTRICE GÉNÉRALE DU MINISTèRE DE LA SANTÉ ET DE L’HYGIèNE PUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE.

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TÊTES D’AFFICHE

#246 #2

TEXTE KONAN KOUASSI

TÊTES D’AFFICHE

53 ANS Doyenne honoraire et Directrice Générale de la santé

IMPOSANTE

RIGOUREUSE

PRAGMATIQUE13

ème étage. Tour C. Cité administrative d’Abidjan Plateau. Pr. N’dri-Yoman, de son bureau, a une vue panoramique sur une bonne

partie de la ville d’Abidjan. Au premier contact avec cette mère de cinq (5) enfants, son phy-sique en impose. Elle a le mot juste. Comme disait La Fontaine : « le plumage se rapporte au ramage ». Médecin spontané et rigoureux, ses nouvelles fonctions au ministère de la santé et de l’hygiène publique consistent à assurer aux

populations ivoiriennes une sécurité sanitaire à travers l’animation, la coordination et l’évalua-tion des programmes de santé et plans d’ac-tions des différentes directions du ministère de la santé. Une mission délicate dans un pays qui sort de cinq (5) années de guerre. Enseignante émérite, son pragmatisme l’aide à faire face aux effets négatifs consécutifs à la vétusté des équi-pements sanitaires. Elle ambitionne d’améliorer la gestion du système sanitaire pour faire baisser le taux élevé de morbidité et de mortalité liées aux problèmes endémiques de santé publique :

sida, paludisme, tuberculose, ulcère de Burili, etc. Elle a dû travailler d’arrache-pied pour en arriver là ! Après son baccalauréat A4, obtenu au lycée Sainte Marie d’Abidjan Cocody, elle est promise à la profession d’enseignante de lettres. Pr. N’dri-Yoman ne l’entend pas de cette oreille. Elle s’oriente en médecine. C’est son rêve d’en-fant : soigner les malades. Elle a été influencée par son oncle paternel qui a exercé comme chirurgien. Auréolée d’une mention assez bien au bac et soutenue par de bonnes notes obtenues en mathématiques, la commission

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d’orientation accède à sa requête. En octo-bre 1973, elle rejoint les bancs de la faculté de médecine de l’Université d’Abidjan. Elle travaille des heures supplémentaires pour se mettre à niveau. Timide en amphithéâtre, elle préfère sollici-ter ses copines pour lui expliquer la physiologie, la génétique et l’anatomie. A la surprise générale,«la littéraire» passe la première année avec brio à la session de juin. Ses notes sont excellentes. «Tou-tes mes copines étaient ajournées à la session de juin. En dépit de cet échec partiel, elles se sont toutes rendues chez mes parents en mon absen-ce pour leur donner l’information. Elles étaient plus contentes que moi de mon succès», se souvient-elle. Elle n’a connu que la première session tout au long de son cursus universitaire. Première femme doyen de la fac de médecine. Pr. Thérèse Aya N’Dri-Yoman gravit les échelons de l’enseignement, sous la férule des professeurs Attia Yao et Manlan Kassi. Rigoureuse, sa capa-cité de travail impressionne. Les résultats aussi. En 1984, elle obtient sa maîtrise d’assistanat. L’année

suivante, c’est la consécration. Elle est lauréate, à Brazzaville, du Grand prix Beaufour d’hépato Gas-tro-entérologie africaine pour ses travaux relatifs à «La lithiase biliaire chez le noir africain : composition biochimique de la bile ». Elle poursuit sans tambour ni grelot sa carrière d’enseignante. La France l’ac-cueille, d’octobre 1987 à octobre 1989, pour un stage de renforcement en exploration fonctionnelle digestive. Revenue au pays, elle rejoint à nouveau la faculté de médecine. En 1992, à Libreville, elle est reçue à l’agrégation. Pr. N’Dri-Yoman savoure ce succès avec une pensée pour son regretté père qui, sept (7) ans plus tôt, en rêvait. En février 1998, sa carrière subit un coup d’accélérateur. Son chef de service décède et son adjoint est appelé à l’Organisation Mondiale de la Santé, OMS. Seule, à la tête de cette équipe, elle présente sa candi-dature pour porter la voix de son département au conseil d’UFR. Sur onze (11) places dévolues aux enseignants de rang A, Pr. N’dri-Yoman vient en deuxième position. Tenant compte de ce suf-

frage et bénéficiant de la réforme Saliou Touré des universités, cette femme à l’élégance discrète bri-gue le poste de doyen. Celle qui ne semblait pas faire le poids devant ses trois illustres concurrents, passe au premier tour à l’étonnement général. Elle devient ainsi la première femme doyen d’une fa-culté de médecine au sud du Sahara d’expression française. Cependant, son irruption inattendue à la tête de l’UFR, jusque-là tenue par les hommes, laisse sceptiques certains enseignants en interne. En témoigne, l’accueil timoré qui lui a été réservé à la première réunion du conseil d’UFR. Pire, cer-tains de ses collègues arrêtent de prendre part aux réunions. Arguant que : «cette nomination est une porte ouverte au laxisme, avec pour conséquence une chute des performances de l’UFR et la dévalo-risation (sic) de nos diplômes». Le nouveau doyen comprend à quel point une femme au pouvoir doit affronter le mépris souverain des hommes. Toutefois, elle a le soutien d’un bon nombres d’enseignants dont la plupart des maîtres, et surtout celle de sa famille. «Je

dois tout à ma famille et à mon époux. C’est un homme merveilleux, compréhensif et discret. Il est rare de voir un époux qui encourage son épouse à aller de l’avant.», explique-t-elle. Son style managérial se résume au tripty-que : Rigueur, concertation, et transparence. Sa recette est un savant mélange d’écoute, de convi-vialité et de fermeté. «Quand j’étais doyen, mon approche consistait à prôner le consensus après concertations avec les enseignants et les étu-diants. Cependant, s’il y a des résistances, j’argu-mente pour défendre mes idées avec conviction», confie-t-elle. Ses détracteurs ne vendent pas cher sa peau. Quelques mois plus tard, N’Dri-Yoman convaint par sa capacité à s’adapter au mieux aux contraintes que lui imposent les nombreux problèmes de son département. En dépit des événements sociopolitiques qui émaillent son mandat, lentement, mais sûrement, elle avance sur le chemin des réformes déjà enclenchées dans les autres UFR. Elle redynamise les stages

par l’introduction d’un «carnet de stage» ; l’appli-cation du système des Unités de Valeur (UV) et l’harmonisation des enseignements à l’aune des exigences de l’OMS. Des acquis qui insufflent une dynamique nouvelle aux étudiants. Autre innova-tion : en septième année, la première session des cliniques est ramenée au mois de mai et la se-conde au mois de juillet afin de permettre aux étu-diants de disposer d’une période de stage de per-fectionnement plus longue. Ces dispositions sont renforcées par l’introduction de nouveaux cours : méthodologie de la recherche, économie de la santé et management Ces nouvelles dispositions entraînent plus de fluidité dans le cursus univer-sitaire. Les amphithéâtres se décongestionnent de plus en plus avec moins de redoublements et plus de soutenances de thèse par les étudiants. Elle obtient le paiement des heures complémen-taires auprès de la présidence de l’Université pour le suivi des mémoires, thèses, etc., et mobilise les enseignants autour de la recherche médicale et de la pédagogie Les résultats au niveau de l’agré-

gation sont élogieux avec plus de 80% de taux de réussite du fait d’une meilleure organisation de l’environnement du concours. Tous ces résultats lui valent un second mandat qui a pris fin en fé-vrier 2004. «Une femme qui occupe un poste de responsabilité, précise -t-elle, doit mettre l’accent sur de petits détails qui ont de la valeur pour ses collaborateurs et pour ses administrés». Son seul regret, c’est de n’avoir pas pu organiser les journées médicales, après une décennie d’inter-ruption. Présidente du Conseil d’Administration de l’ONG «Aconda VS-CI», Pr. N’Dri-Yoman se bat pour mobiliser des moyens afin d’aider des malades du Sida à vivre décemment. Mère, elle reste très attachée à sa famille. «Même si par moment, ils se plaignent. Quand, je suis là , je fais l’effort de rattraper le temps perdu en don-nant le meilleur de moi-même. Par exemple, sou-vent, les dimanches, je pile moi-même le foutou comme toute bonne femme, pour mon époux». Médecin et femme africaine. Sacré parcours !

TÊTES D’AFFICHE

son irruPtion inattendue à la tÊte de l’ufr, jusQue-là tenue Par les hommes,

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TÊTES D’AFFICHE

LA « LITTERAIRE » DEVENUE MEDECIN

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TÊTES D’AFFICHE

Cocody les II Plateaux. Carrefour Las Palmas. Nous sommes au siège d’Alink Telecom. Il est 15 h00. Le vigile de garde nous ouvre la porte après le contrôle

d’usage. Un, deux, trois, quatre pas, et nous sommes dans le bureau de la secrétaire. Iden-tité déclinée. « Je préparais votre arrivée», nous confie Mme Yobouët Marie-Thérèse. Un instant de patience et la secrétaire nous introduit dans le bureau du patron. Sur sa ta-ble, une pile de dossiers traduit l’ampleur des tâches qui l’attendent. Mais, Roch Coulibaly, n’est pas prêt d’oublier l’échec qu’il a connu au bac I (il était en classe de 1ère) quelques an-nées en arrière. «J’avais fait un parcours sans faute. C’est pourquoi mon échec au bac pre-mière partie a été pour moi un choc psycho-logique terrible» se souvient-il. Un échec qui lui a permis de redoubler d’ardeur au travail, de mûrir. Ses loisirs sont le sport et le cinéma, il a une compréhension étonnante des choses. Sa passion pour le travail, il la tient de son géniteur, M. Coulibaly Kolo Jean. Cet entrepreneur et électromécanicien est à la fois son père et son modèle. Ce qu’il retient de lui : «si vous aimez le travail, vous êtes son allié. Si vous n’aimez pas bosser, alors basta !» Le travail. Et encore le travail. Rien que le travail. Ce mot revient constamment dans ses conseils. Le minimum qu’un employé puisse offrir à son entreprise, c’est l’effort. Mais au-delà de l’effort, il y a les résultats. «L’effort seul ne suffit pas, il faut également avoir une culture des résultats» affirme le premier responsable d’ALINK TELECOM. Manager avisé, le DG d’ALINK TELECOM ne pactise aucunement avec l’amateurisme. Pour toute action à mener, il privilégie «une approche projet». Dans son organisation,

tout procédé, découle d’un projet. Et c’est en fonction de cela qu’il définit ses priorités et établit son emploi du temps. Militant assidu du travail, il allie méthode et efficacité. « Il faut permettre à ses collaborateurs de mûrir. Leur faire comprendre qu’ils sont des pions dans un engrenage. La contribution des uns et des autres est importante pour la progression de l’entreprise » proclame-t-il avec fermeté. Une stratégie managériale basée sur la participa-tion de tous, par la responsabilisation. C’est un choix, qui permet à cette structure de tisser sa toile dans le domaine de la télécommunica-tion. Un domaine en plein essor. Juillet 2007, il accède à la tête de cette boîte. Quoi ? Même pas une année ? Oui ! Mais, ne lui jetons pas la pierre sans avoir lu ce qui suit. En 1991, il donne le signal fort de son avenir. En réussissant le baccalauréat série C, avec la mention bien, au lycée classique de Bouaké. La même année Coulibaly est orienté en maths supérieures spécialisées, à l’ Ecole Normale Supérieure des Travaux Publics, ENSTP, de Yamoussoukro. Après des années préparatoires, le pa-tron d’ALINK TELECOM, présente et réussit le concours d’entrée à l’Institut des Sciences et Techniques de Communication, ISTC. Il en ressort avec dans sa chemise, un diplôme d’ingénieur de transmission. Guidé par sa soif de se hisser au sommet, cet originaire de Katiola, passe et réussit le test d’entrée à l’Institut Supérieur Africaine des Postes et Té-lécommunications, ISAPT. Bleyde y obtient un Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées, DESS, en téléinformatique. Il intègre la société PRESTIGE TELECOM, une structure d’origine canadienne, avec la casquette d’ingénieur. Il y occupe successivement les postes de Direc-teur Technique et Directeur Commercial. Roch

Coulibaly part, ensuite aux Pays-Bas pour une formation de perfectionnement chez «Carrier To Carrier». Il y séjourne pendant deux (2) mois avant de regagner la Côte d’Ivoire. Sa société devient alors successivement filiale du Groupe Telecel International et ensuite du Groupe Atlantique, au sein desquels il participe et pilote de nombreux projets sur toute l’Afrique. C’est en 2005, qu’il est nommé Directeur Général d’un projet du Groupe ALINK TELE-COM au Libéria. Tout baigne, mais il doit partir. Son expertise est attendue ailleurs. Il est muté au Bénin, en 2006, où il occupe la même fonc-tion jusqu’en juillet 2007. Revenu au bercail, il est depuis cette date, le Directeur Général d’ALINK TELECOM en Côte d’Ivoire. Le dyna-misme dont-il fait preuve, lui a été insufflé par des collaborateurs et des professeurs haute-ment qualifiés. Détentrice d’une licence de l’interna-tionale, avec une présence dans onze (11) pays, le Groupe ALINK TELECOM, succède à AFRIPA TELECOM rachetée par le groupe ATLANTIQUE en 2004. C’est une entreprise qui intervient dans le domaine de l’Internet, la transmission des données, la voix sur Internet Protocole, IP. Sa cible : le secteur profession-nel et le grand public… Par la présence pana-fricaine du groupe, la structure de Roch Bleyde Coulibaly a un objectif bien précis : amplifier sa compétence pour satisfaire ses nombreux clients. Opérateur alternatif, ALINK TELECOM a contribué à faire bouger le secteur de la télé-phonie. Elle compte encore marquer les fêtes de fin d’année, par la mise sur le marché de nouveaux produits. En attendant, Roch Coulibaly ne ménage aucun effort pour mener à bien sa mission. Celle d’étendre l’influence de son entreprise à l’intérieur du pays.

IL EST INVISIBLE ET SECRET. JAMAIS D’INTERVIEWS. MAIS POUR TYCOON, IL A ACCEPTÉ DE SE DÉVOILER. ROCH BLEYDE COULIBALY EST UN EXEMPLE DE RÉUSSITE PROFESSIONNELLE. IL COMPTABILISE NEUF (9) ANS D’EXPÉRIENCE. ACTEUR CHÉVRONNÉ DU SECTEUR DES TÉLÉCOMMUNICATIONS, IL PASSE, SELON SES PROCHES, POUR UN «CAÏD». MÉTHODIQUE AU TRAVAIL, SA RIGUEUR, SA PROMPTITUDE ET SON PARCOURS ATYPIQUE LUI ONT VALU D’ÊTRE AUJOURD’HUI DIRECTEUR GÉNÉRAL D’ALINK TELECOM CÔTE D’IVOIRE. AUTRE FLEURON DU GROUPE ATLANTIQUE.

“L’EFFORT SEUL NE SUFFIT PAS, IL FAUT ÉGALEMENT AVOIR

LA CULTURE DES RÉSULTATS”

TEXTE JEAN-HIPPOLITHE DRUIDE

ROCH BLEYDE COULIBALY37 ANS Directeur Général de ALINK TELECOM

TÊTES D’AFFICHE

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CORP ORATEDOSSIER SPEcIAL : • Le pétrole de Côte d’Ivoire Danse autour de l’or noir éburnéen

cAS D’ENTREPRISE : • Transport urbain La restructuration financière de la SOTRA • @fnet Internet Service innove avec des e-boutiques

cOMPRENDRE LA BOURSE : • à l’école de la bourse avec la BRVM

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cONSEILS : • Marketing, Juridique, Ressources Humaines, Fiscalité et Finances

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DOSSIER

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DOSSIER

dossier special :

Pétrole de Côte d’Ivoire

TEXTE ARISTIDES NKENDA NKENDA

GUERRE DES CHIFFRES. POLÉMIQUE AUTOUR DE LA MANNE PÉTROLIèRE. LES RAISONS DE CE BALLET ÉNERGÉ-TIQUE : L’OR NOIR DE CÔTE D’IVOIRE EST MONTÉ EN PUISSANCE. LES RECETTES PÉTROLIèRES EN CASH NOUR-RISSENT PLUS D’UN HOMME. DOUzE COMPAGNIES DÉTENTRICES DE PERMIS SONT INSCRITES AUPRèS DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’OPÉRATIONS PÉTROLIèRES, PÉTROCI. POUR LES SPÉCIALISTES, LE PÉTROLE DE CÔTE D’IVOIRE EST DE TRèS BONNE QUALITÉ. UNE RAISON SUPPLÉMENTAIRE D’ESPÉRER POUR UN PAYS QUI ASPIRE LÉGITIMEMENT DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES à DEVENIR LA ROTTERDAM D’AFRIQUE. MAIS, LES AUTORITÉS IVOI-RIENNES SOUTIENNENT BEC ET ONGLES QUE LA TERRE D’EBURNIE N’EST TOUJOURS PAS, à CE JOUR, UN GRAND PAYS PÉTROLIER. TYCOON OSE UN DÉCRYPTAGE AFIN DE DÉMÊLER L’ÉCHEVEAU DANS CE QUIPROQUO D’APO-THICAIRE. VISITE AU CŒUR D’UN SYSTèME QUE L’ON ACCUSE, à TORT OU à RAISON, D’OPACITÉ.

DANSE AUTOUR DE L’OR NOIR EBURNÉEN !

Début mars 2002. C’est la renais-sance du pétrole ivoirien. La Côte d’Ivoire, qui a commencé à produire du pétrole en 1980, devient le seul Etat de l’UEMOA exportateur net

de produits pétroliers. L’exploitation pétrolière offshore dénommée Espoir (bloc CI-26), qui a rouvert en 1997, produit son premier baril de pé-trole. Une production prévue pour atteindre 10 000 barils par jour. Tous les acteurs du projet res-pirent et célèbrent le succès de la prospection. A la tête du consortium chargé des fouilles du champ Espoir, la société anglaise CNR Ranger Oil (58,67% des parts), le groupe Tullow (21,33%) et l’entreprise d’Etat Pétroci (20%). Tous ont savouré l’instant. Les réserves du gisement sont estimées à 81 millions de barils de brut. Un semestre plus tard, la guerre éclate. L’on se demande comment le gouvernement va abattre de la besogne. Une bonne partie de la production du binôme café cacao, sur lequel re-pose essentiellement son économie, lui échappe à cause de la partition de fait du territoire. Pour de nombreux économistes, c’est son indus-trie pétrolière qui devient l’élément clé du pays. Confirmation, s’il en était encore besoin, que le pétrole est un enjeu certain pour les économies

mondiales. Notamment au niveau des rapports géopolitiques ou géostratégiques. Fort du succès de 2002, les autorités pu-bliques annoncent l’ouverture d’un autre champ pétrolifère plus important pour 2004. Le champ Baobab (bloc CI-40). Il est situé à environ 50 km au Sud-Ouest d’Abidjan et à 10 km au Sud-Ouest du champ Espoir. Un gisement en eau profonde allant de 950 à 1 700 m. Sa mise en production, à partir d’août 2005, permet à la production ivoirienne de pétrole d’atteindre un

niveau record dépassant les espoirs des plus optimistes. Il plafonne à 80 000 barils par jour, fin mars 2006, contre 40 000 en janvier 2006 et environ 21 000 en juillet 2005. « Le champ Baobab est le meilleur », fait observer M. Manou Dadjé Abraham, ingénieur géologue pétrolier. Le rêve est donc en train de prendre forme. Les ex-portations de produits pétroliers progressent de 43%, à 1.515 milliards de FCFA. Une production pétrolière réputée de très bonne qualité. Par ailleurs, en novembre 2005, c’est le pic de la production mondiale (Peak Oil). Pro-fesseur Kenneth Deffeyes de l’Université de Princeton, aux Etats-Unis l’avait prédit. Il fait tout de même remarquer que cette production devrait décliner, pour ne plus jamais remonter. Fin décembre 2006, seulement cinq (5) des 10 puits du champ Baobab sont en activité suite à la venue du sable. La production baisse. M. Faustin Allangba, Directeur de l’Ingénierie et de la Production chez Pétroci se rappelle dans le n°17 du bulletin interne de l’entreprise d’Etat que la production du champ Baobab a dé-marré, début août 2005, avec quatre (4) puits. Le 20 Août, 10 puits sont en activité. Le site pétrolier atteint un rythme de plus de 50 000 barils par jour. Et ce, deux (2) semaines durant.

Tout le reste de l’année 2005, Baobab crache en moyenne 45 500 barils par jour. Malheu-reusement, au début de l’année 2006, après la mise en production des puits Driling Center South, les équipements de détection de sable indiquent une très forte production au niveau des puits DCS-P8, P9 et DCN-P4. Fin octobre 2006, un cumul de plus de 1200 tonnes de sa-bles est déjà recueilli. Conséquence : l’opéra-teur s’est résigné à fermer cinq (5) puits ayant une forte propension à produire du sable.

En avril 2005, la Pétroci, peut-être à titre préven-tif, décide d’investir au Texas. La société d’Etat achète le champ pétrolier Bay Springs à Jas-per dans l’Etat du Mississipi avec une capacité de 80 000 barils par jour pour un coût de 3,5 millions de dollars (1 750 000 000 FCFA). Le contrat est signé par Sun Machinery, agissant pour le compte de la Pétroci et de la société Rockwall, propriétaire du puits. Les autorités ivoi-riennes comptent ainsi tirer de la filiale américaine Pétroci-USA (Bay Springs) 15 milliards de FCFA de bénéfices en cinq (5) ans. De plus, le Directeur Général de la Pétroci d’alors, M. Zadi Gourenne qui séjournait deux (2) semaines aux Etats-Unis, aurait également négocié un deuxième champ pétrolier au Texas.

LES DETENTEURS DES PERMISPETROLIERS EN CÔTE D’IVOIRE

La Pétroci enregistre 12 compagnies dé-tentrices de permis pétroliers. Ce sont : Yam’s Petroleum de l’architecte, Pierre Fakhoury. Il dispose de cinq (5) blocs : CI-110 près de San Pédro et CI-111, à la frontière du Libéria, près de Tabou. Les trois (3) autres sont à la frontière ghanéenne autour du bloc CI-100 dont les trois

poches à hydrocarbures : kudu, Eland et Ibex. La compagnie Energetic du sud africain, Mazwi Yako, ancien membre de la direction de l’ANC. Elle détient les blocs CI-12 et CI-104, avec les champs Entente et Grand Lahou. La compagnie Devon contrôle les blocs à gaz CI-01 et CI-11. Vanco a les blocs CI-101 et CI-40 à la frontière du Libéria. Tullow Oil qui serait en ce moment en pleine négociation pour acquérir deux (2) blocs près d’Abidjan possède déjà CI-107 et CI-108. Edison Gas est propriétaire du CI-24.

le gouvernement entend fairebénéficier les régions PétrolifÈres

des recettes d’exPloitation.

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DOSSIER

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DOSSIER

Cheikh Abdullah Bin Saeed al-Thani qui préside Al-Thani a le bloc CI-105 au large de Grand-Lahou. CNR dispose du champ Espoir. Foxtrot est l’affaire de Bouygues, Enerci, GDF avec l’iranien Mondoil. Oranto Petroleum a CI-305 dont 63% ont été cédés au russe Lukoil. CI-202 appartient C&L Natural Ressources, filiale du diamantaire Chaim Lebovits. Les blocs Ci-301 à Jacqueville, CI-302 et CI-303 dans la région d’Adiaké appartiennent à Jarikuma, dirigé par Tony Pandolfo en association avec le groupe Marsaaf. Selon des sources proches de la Pétroci, il ne resterait plus que quatre (4) blocs encore disponibles : CI-300 (onshore) entre Fresco et Grand Lahou ; CI-112 (offshore profond), fron-tière du Libéria et CI-109, devant Sassandra et le CI-400 derrière les gisements Foxtrot (gaz) et Espoir (huile). Les chinois, les russes et les iraniens sont les négociateurs les plus actifs.

GUERRE DES CHIFFRES AUTOURDE LA MANNE PÉTROLIèRE

Le gouvernement ivoirien affiche une cer-taine discrétion sur les chiffres dans ce secteur. «Le pétrole ne nous donne pas encore la man-ne financière qu’on croit avoir. Nous sommes à un niveau moyen de production de 40.000 à 50.000 barils par jour», déclarait à Abidjan fin mai 2007, le ministre de l’économie et des

Finances, Charles Diby Koffi. Un chiffre confir-mé par le président Gbagbo lors d’une récente interview accordée à la télévision ivoirienne. Il affirme que les recettes du pétrole sont de 700 milliards de 200 à 2006 Cependant à Abidjan, nombre d’observateurs estiment de leur côté, la production ivoirienne actuelle à au moins 80.000 barils par jour. En soulignant toutefois que des problèmes techniques (ensablement des puits notamment) limitent son expansion. La modestie des chiffres gouvernementaux nourrit les polémiques sur l’opacité de la ges-tion des revenus pétroliers. «Avec la mévente du cacao, des observateurs des performances économistes de la Côte d’Ivoire se posent alors des questions sur l’origine des ressources qui alimentent les caisses de l’Etat?». Aussi, des voix se lèvent-elles pour réclamer un audit pour «savoir à quoi sert» l’argent du pétrole.

En mai, le gouvernement ivoirien a annoncé le lancement d’un audit de son secteur pétrolier pour répondre à ces soupçons. La Banque mondiale a également annoncé en février le lancement d’un audit sur le sujet. «Le déve-loppement du secteur de l’extraction pétro-lière constitue une opportunité pour le pays», estime la BCEAO, tout en jugeant «primor-diale» l’amélioration de son «cadre de gestion et de contrôle» pour qu’il puisse servir pleine-

ment de levier à la relance de la croissance» de la Côte d’Ivoire.

UNE DEUXIEME RAFFINERIE A ABIDJAN

A New York où il se trouvait, fin septembre, pour prendre part, pour la première fois depuis son accession à la magistrature suprême, à l’Assemblée Générale des Nations Unies, le chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, a rencontré trois (3) émissaires de la compa-gnie Energy Allied International. Avec à leur tête le Président du Conseil d’Administration, M. Mike Nassar. Au menu des discussions : la construction, à Abidjan, d’une deuxième raffinerie de pétrole capable de traiter 60 000 barils par jour. Essentiellement du brut en provenance de Côte d’Ivoire, d’Angola, de la Guinée Equatoriale et du Nigéria.

Depuis novembre 2003, sous le mandat du Général Olusegun Obasanjo, le Nigeria met à la disposition de la Côte d’Ivoire une alloca-tion de 30 mille barils par jour. Le N°1 ivoirien a demandé la reconduction de cette subvention qui a permis à la Société ivoirienne de raffinage (SIR) de réaliser des performances historiques. Mieux, il a souhaité une augmentation de ce volume. Mais attention de ne pas se noyer dans cette roche liquide carbonée.

en 2002, la côte d’ivoire, Qui a commencé à Produire du Pétrole en 1980, est devenu le seul état de l’uemoa «exPortateur net

de Produits Pétroliers».

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QUAND LA FAILLITE PARAÎT INÉLUCTABLE, LA RESTRUCTURATION FINANCIèRE SE TROUVE ÊTRE UN PROCESSUS INCONTOURNABLE DE «RÉSURRECTION». LA PREUVE CHEz LE NUMÉRO 1 EN MATIèRE DE TRANSPORT PUBLIC EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE.

Au cours de la période 1998-2004, la SOTRA a vécu une véritable « tra-versée du désert », au point de vue financier, qui s’est traduite par un dé-séquilibre de la structure financière et

un parc d’autobus vieillissant et insuffisant. Désé-quilibre de la structure financière. La SOTRA était confrontée à d’énormes difficultés financières. En témoigne la situation de pertes des capitaux propres de la société (FCFA -10,58 milliards) en raison d’un niveau de déficits cumulés de près de FCFA 33,5 milliards au 31 décembre 2004. Le ni-veau de surendettement matérialisé par un stock de dettes financières relativement asphyxiant, se situait à FCFA 22,26 milliards. La trésorerie dégra-dée à près de FCFA -2,5 milliards fin 2004. Parc d’autobus vieillissant et insuffisant (300 contre 1500 initialement). Pour satisfaire la de-mande de la mégalopole abidjanaise, dont la po-pulation est passée de 2,9 millions d’habitants en 1998 à près de 4 ,5 millions d’habitants en 2006. Les perspectives à l’horizon 2010 (6 millions d’habitants) représentent un véritable défi pour la SOTRA. En 2001, le transporteur public de la ville d’Abidjan, amorce son redressement, à la faveur de la mise en place d’un nouveau management, avec à sa tête M. ATTEY Philippe, l’actuel direc-teur général. Cet ex-Banquier, doté d’une vision avant-gardiste et empreinte d’ambition, s’attèle à reconfigurer l’organigramme de l’entreprise et à élaborer un plan décennal d’investissements. Il confie dès 2004 au Consortium composé de BNI Finances (Filiale du Groupe BNI) et de Afri-ca Merchant Bank (Département Banque d’Affai-res de la Banque Belgolaise) avant d’être substitué par Africa Link Capital, une banque d’affaire pri-vée ivoirienne, le soin de définir et d’accompagner l’entreprise dans un processus de redressement, qui s’articule autour de deux (2) volets : Le volet financier et le volet opérationnel. Le volet financier se caractérisant par l’élaboration d’un Plan de Restructuration Financière et le volet opérationnel, par la mise en place d’un Plan de Redressement Opérationnel. Le Plan de Restructuration Financière : Dans sa mise en application, ce plan prévoyait cinq ob-jectifs clés pour assainir la structure financière de la société :• reconstituer les capitaux propres par l’absorp-

tion des pertes nettes cumulées ;

• restaurer la capacité d’endettement par la réduction du stock de Dettes à terme ;

• assainir les postes de BFR (Besoins en fonds de roulement) ;

• rééquilibrer la situation de la trésorerie ;• accroître substantiellement le niveau des

investissements par des financements à moyen terme (Emprunt obligataire par appel public à l’épargne).

Impact du Plan de Restructuration Financière Cette restructuration a permis, la reconstitution des capitaux propres de la société à hauteur de FCFA 5,31 milliards fin 2004, contre un niveau de FCFA -10,58 milliards avant restructuration. Opé-ration effectuée par l’absorption totale des pertes nettes cumulées de FCFA 35,51 milliards, grâce à un mécanisme d’abandon de dettes rétrocédées de l’Etat. Par ailleurs, la restauration de la capacité d’endettement par la réduction du stock de det-tes à terme de 60% pour se situer à FCFA 8,81 milliards, contre FCFA 22,26 milliards initialement, a insufflé un dynamisme certain à cette entreprise. Le niveau d’endettement à terme de la SOTRA représente 25% du total du bilan post restructura-tion, contre 81% au 31 décembre 2003. L’amélioration de la trésorerie par l’assujet-tissement de la SOTRA à la TVA et le retour de la confiance des Banques et des investisseurs sont à mettre à l’actif de ce Plan de Restructu-ration Financière. En outre, le retour des bailleurs de fonds dans l’entreprise, s’est matérialisé par la mobilisation de ressources d’un montant de FCFA de 12 milliards de FCFA en 2007, grâce notam-ment au succès de l’emprunt obligataire. Cette levée de fonds a permis à la SOTRA d’encaisser la somme de 10 milliards de FCFA. Une première pour une entreprise privée de la sous-région ! Le Plan de redressement opérationnel. Etape nécessaire à la consolidation du Plan de Res-tructuration Financière. Déploiement de ce Plan autour de quatre objectifs stratégiques fixés par le Management :• renouvellement des matériels roulants ;• alignement des standards de gestion sur les

normes internationales de la profession. But : meilleure maîtrise des charges d’exploitation et sécurisation renforcée des actifs de l’en-treprise ;

• modernisation de la gestion du réseau (intro-

duction d’un Système Automatisé d’Aide à l’Exploitation (SAAE), d’une nouvelle billetti-que). But : assurer une meilleure régulation du réseau, une fiabilité accrue des recettes et enrayer la fraude ;

• développement du transport lagunaire. But : améliorer sensiblement la vitesse moyenne commerciale et reconquérir des parts de marché ;

• amélioration de la capacité de production «in house» des Ateliers Centraux (construction de Bateaux bus et montage d’autobus) ;

• changement de positionnement stratégique en opérant une rupture dans sa démarche commerciale et financière. But : améliorer son offre et sa qualité de service dans le cadre d’un plan de modernisation cohérent.

IMPACT DU PLAN DE REDRESSEMENT• L’augmentation du parc d’autobus. Arrivée

de 400 autobus neufs TATA financés par un prêt bilatéral ($ 21,8 millions) entre l’Etat de CI et l’Etat indien, qui sera rétrocédé à la SO-TRA. Acquisition supplémentaire en 2007 par la SOTRA, de 69 autobus iraniens et de 143 autobus koweitiens pour pallier la vétusté du matériel et satisfaire à sa mission de transport public concédé par l’Etat.

• L’achat de 120 autobus iraniens au titre de 2008, devrait venir renforcer le niveau du parc.

• La réalisation du programme d’investisse-ment (SAAE, nouvelle billettique, biométrie, construction de gares lagunaires et terrestres).

• A terme, une amélioration des performances techniques grâce au renouvellement du parc permettra. Augmentation de la production kilométrique, baisse du taux de pannes aux 10 000 Kms, baisse du coût kilométrique des charges directes. Performances actuellement en dessous des standards internationaux.

• De bonnes perspectives de recettes d’exploi-tation. La hausse du parc d’autobus permet une projection de CAHT de l’ordre de FCFA 36 milliards en 2007, suivi d’une progression de 6,2% en moyenne sur les 5 années à venir. A l’horizon 2012, FCFA 43,5 milliards de CAHT.

• Un retour à l’équilibre financier.• Un renforcement du Know-how des Ateliers

Centraux de la SOTRA, déjà reconnu dans la sous- région.

CAS D’ENTREPRISE

TRANSPORT URBAIN :

TEXTE AFRICA LINK CAPITAL

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CAS D’ENTREPRISE

LA RESTRUCTURATIONFINANCIÈRE DE LA SOTRA

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Afnet Internet Services, spécialisé dans la fourniture d’accès Internet (FAI) et de services Web auprès des particuliers et des entreprises en Côte d’Ivoire et en Afrique de

l’Ouest, a fêté ses 10 ans d’existence, en octobre dernier, avec ses deux (2) Afnet Shop. Juste un coup de fil et Mlle Léa Tano, assistante marketing accepte de nous recevoir. Rue de l’Industrie, Zone 3. L’immeuble Afnet connaît une animation particulière. Ouvriers et techniciens sont à la tâche. L’édifice fait sa toi-lette. Ce remue-ménage inhabituel annonce un évènement. Lequel ? Très vite nos préoccupa-tions trouvent une réponse. @FNET services Internet se prépare a célébrer ses 10 années d’existence. Mme Delphine Rey, responsable Marketing chez @fnet, se souvient de cette époque héroïque où l’entreprise à peine née fait face à de nombreuses difficultés de tous ordres. L’entreprise a souvent touché le fond. On a même pensé à renoncer à créer @fnet tant l’environnement socio-économique était peu favorable. Elle a été mise sur pied trois (3) mois avant le premier coup d’état militaire. A l’origine ce n’était qu’une agence. Il a donc fallu batailler ferme, faire une bonne communication pour réussir à s’imposer dans le domaine de l’Internet. La qualité et l’efficacité ont fait le reste.

A LA RENCONTRE DE LA CLIENTÈLE Les Afnet Shops existent depuis Septembre 2006 et reçoivent entre 300 et 400 visiteurs par semaine. Créer une boîte est une chose .Mais seules, la qualité des prestations et une politique marketing dynamique déterminent son suc-cès. Relever la tête après des déboires, relève

presque de l’exploit, surtout dans un contexte un peu spécial comme celui de la Côte d’Ivoire. Par l’ouverture des Afnet Shops, le N°1 de l’hébergement d’adresses e-mails en Eburnie veut se rapprocher davantage de sa clientèle, via les hyper marchés Cap Sud (Zone 4) et Sococé deux (2) Plateaux. « Plus besoin de chercher longtemps pour trouver un iPod, un PDA, des clés USB, des lecteurs MP3, MP4 etc. Toute la crème de la haute technologie est présente dans nos rayons » affirme Mlle Léa Tano, assistante marketing. La clientèle d’Afnet Shop est consti-tuée à 70% d’entreprises, et de personnes ayant un fort pouvoir d’achat. Les e-boutiques d’Afnet sont ouvertes 7 jours sur 7, de 9h00 à 19h30. Les jours fériés et les dimanches, elles ferment à 11h. Outre les produits high-tech et accessoires de l’Internet, les abonnements sont également effectués aux guichets d’Afnet Shop. Une délo-calisation qui permet à chaque client d’être au cœur de l’innovation technologique et d’avoir par ailleurs, un accès plus facile aux produits d’@fnet Internet services.

UN SECTEUR INEXPLOITÉ @fnet Internet services ne compte pas s’ar-rêter en si bon chemin. Constatant le nombre de personnes et sociétés, à la recherche d’un appareil de dernière génération, il envisage de conquérir les territoires encore inexploités de l’intérieur du pays. «Nous souhaitons ouvrir plusieurs agences dans toutes les grandes vil-les de la Côte d’Ivoire» soutient Mme Delphine Rey. En un (1) an seulement, Afnet a réussi à fidéliser ses clients et faire d’eux des adeptes et des inconditionnels des e-boutiques comme M. Florent Adoubi, responsable d’un cyber café,

rue Lumière zone 4 C. Interrogé en pleine visite sur le site d’@fnet shop, il affirme rechercher le dernier iPhone d’APPLE. Avant de poursuivre, «je ne peux pas passer un seul jour sans visi-ter les @fnet Shops. Cela me permet, d’être en contact permanent avec les nouveautés des NTIC». La création de @fnet Shops est un réel motif de satisfaction pour les nombreux clients d’@fnet Internet services. Par le truchement de ces boutiques, ils évitent de longs jours d’attente pour acquérir un produit high tech commandé à l’extérieur du pays.

AUTRES PRODUITS Autres ingrédients du succès d’@fnet Inter-net services : la diversité de ses produits. Ob-jectifs : attirer vers @fnet Shop, le maximum de clients et permettre le libre choix. Cette société n’aurait probablement pas connu le rayonne-ment qu’elle connaît, sans une politique d’inno-vation. Dream Net ADSL. Le tout dernier service de connexion Haut Débit d’@fnet Internet ser-vices, autorise une vitesse allant de 64 kbps à plus de 512 kbps, tant en réception de données qu’en émission. Voice Line, Caméléon, avec une validité de 90 jours à compter de l’activation, ces services prépayés de téléphonie sur Internet permettent d’appeler à l’étranger à des coûts très réduits. Par ailleurs, ces cartes permettent une simplicité de gestion de votre compte sur le site d’@fnet Internet services. Les e-boutiques d’@fnet sont une véritable innovation dans le do-maine de l’Internet en Côte d’Ivoire. Mais, avec l’avancée ultra rapide des NTIC où l’obsolescen-ce des appareils est un souci permanent. Afnet devra relever le défi de l’approvisionnement de ses boutiques dans les délais.

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CAS D’ENTREPRISE

TEXTE JEAN HIPPOLITHE DRUIDE

LES FOURNISSEURS D’ACCèS INTERNET (FAI) NE SE COMPTENT PLUS SUR LES DOIGTS D’UNE SEULE MAIN. LES PRODUITS DÉRIVÉS DE L’INTERNET AUSSI. CES COMMERçANTS EN LIGNE ONT DE L’IMAGINATION FERTILE POUR TOUCHER LEURS CIBLES. SUR LE TERRAIN, PAS DE PLACE POUR LES AMATEURS. AFNET INTERNET SERVICES L’A SI BIEN COMPRIS QU’IL S’EST ENGAGÉ DANS L’OUVERTURE D’AFNET SHOP. UNE NOUVELLE FENÊTRE QUI A POUR OBJECTIF: CLIQUER QUOTIDIENNEMENT SUR SA CLIENTèLE, AMÉLIORER LA QUALITÉ ET L’EFFICACITÉ DE SES PRESTATIONS.

CAS D’ENTREPRISE

@FNET INTERNET SERVICESINNOVE AVEC DES e-BOUTIQUES

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ABOU KHASSIM MAR DIOPChargé du Développement du Marché

Cas de la BRVMCôte d’Ivoire (suite)

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COMPRENDRE LA BOURSECOMPRENDRE LA BOURSE

LE PÔLE PUBLIC Le Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Finan-ciers est une émanation directe de l’UMOA. Il représente l’Autorité du marché, il protège les épargnants et à ce titre, il garantit la sécurité du marché grâce à ses divers pouvoirs réglementaires en matière de décision (sur les opérations à autoriser et les acteurs à habiliter), mais également en terme de contrôle, d’enquête et de sanctions !

La mission du Conseil Régional est prévue comme suit par l’article 1er de la Convention portant création du Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers qui précise : ‘‘il est créé, dans le cadre de l’Union Monétaire Ouest Africaine, un organe dénommé Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers, chargé d’une part, d’organiser et de contrôler l’appel public à l’épar-gne et, d’autre part, d’habiliter et de contrôler les intervenants sur le marché financier régional’’. Le CREPMF est investi d’une mission générale de protection de l’épargne investie en valeurs mobilières, produits financiers négociables en bourse et en tout autre placement donnant lieu à une sollicitation de l’épargne de l’UEMOA.

A ce titre, il est seul habilité à :• réglementer et à autoriser les opérations du marché• formuler le cas échéant, un veto sur l’introduction des sociétés à la

cote de la BRVM, • habiliter et contrôler l’ensemble des structures privées du marché,

notamment la BRVM, le DC/BR, les intervenants commerciaux (SGI, les SGP, les Conseils en Valeurs Mobilières, les Apporteurs d’Affai-res, les Démarcheurs) et les Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières.

LE PÔLE PRIVÉ Ce pôle privé comprend les deux structures centrales du marché dont la présence sous-régionale est garantie par l’implantation d’An-tennes nationales de bourse (ANB), et d’intervenants commerciaux. La BRVM est chargée d’organiser et d’assurer la bonne fin des tran-sactions sur les valeurs mobilières et d’en informer le public.

Pour ce faire, elle accomplit les missions suivantes :• l’organisation du marché ;• la cotation et la négociation des valeurs mobilières ;• la publication des cours et des informations boursières ;• la promotion et le développement du marché des valeurs mobilières.

La BRVM a en charge l’admission, la cotation des valeurs qui permet d’afficher chaque jour un cours pour chaque valeur (action ou obligation) obtenu de la confrontation journalière de l’offre et de la demande de titres matérialisées par les ordres d’opération des inter-médiaires en bourses (méthode du fixing), la diffusion des informations boursières et travaille à la promotion du marché financier.

Au sein de l’UEMOA, les règles du nouveau marché régional ont innové en imposant que les valeurs mobilières soient dématérialisées pour leur assurer une circulation sécurisée sous une forme scripturale c’est-à-dire par inscription en compte : les titulaires des actions et obli-gations ouvrent des comptes titres auprès des Teneurs de comptes agréés par le CREPMF (SGI et Banque-Conservateur) pour les repré-senter auprès des structures du marché dont ils sont adhérents.

Le DC/BR remplit une double fonction de Con-servateur Central de titres, puisqu’il gère le stock de titres de tous les SGI et de Banque de règlement en s’assu-rant du dénouement des opérations (paiement es-pèces/encaissements, livraison/transfert de ti-tres….) ainsi que le ver-sement des dividendes et intérêts sur titres.

Il assure les missions sui-vantes :• la centralisation de

la conservation des comptes courants des valeurs mobilières pour ses adhérents ;

• le règlement et la livrai-son des opérations de Bourse, en organisant pour chaque SGI, la compensation valeur par valeur entre les titres achetés et vendus ;

• le règlement des soldes résultant des compensations relatives aux opérations de marché et le paiement des produits (intérêts, dividen-des etc.) attachés à la détention des valeurs mobilières ;

• la mise en action du Fonds de Garantie en cas de défaillance d’un opérateur.

La BRVM et le DC/BR sont représentés dans chaque Etat de l’UEMOA par une Antenne Nationale de Bourse (ANB), qui s’attelle à diffuser au plan national les informations du marché dans leur pays tout en y travaillant à la promotion de la bourse. Les ANB ont pour missions :• d’assister les acteurs locaux du marché (SGI, Emetteurs, Investis-

seurs et autres acteurs);• d’assurer la diffusion des informations du marché au niveau national;• d’organiser la promotion locale du marché financier;• de représenter la BRVM et le DC/BR auprès des autorités adminis-

tratives nationales. LES ACTEURS COMMERCIAUX Les SGI, Sociétés de Gestion et d’Intermédiation Les S.G.I. sont les principaux animateurs du marché, elles bénéficient de l’exclusivité de la négociation des valeurs mobilières cotées à la Bourse et assu-rent en grande partie la conservation des titres, pour le compte de leurs clients. Elles sont constituées en sociétés anonymes ayant le statut d’établissement financier. Elles sont incontournables et ont le monopole des transactions boursières (c’est à dire achat ou vente d’actions). Une personne ou une entreprise désirant acheter des ti-tres s’adresse obligatoirement à une SGI qui est l’interface unique entre le client et la bourse, ou le client et le DCBR. La SGI joue éga-lement un rôle de conseil financier auprès des entreprises, et monte des opérations de financement sur le marché financier régional.

Trois types de S.G.I. sont constitués :• les S.G.I. de réseau sont créées par des institutions financières telles

que les banques ;• les S.G.I. de place émanent d’un ensemble d’opérateurs d’un même état ;• les S.G.I. indépendantes ont pour origine l’esprit d’entreprise de

groupes de sociétés et/ou de personnes physiques.

LES SOCIÉTÉS DE GESTION DE PATRIMOINE (S.G.P.) Les S.G.P. sont des personnes morales qui, par le biais de pla-cements et négociations en bourse effectués par les S.G.I., intervien-nent de manière discrétionnaire dans la gestion des titres qui leur sont confiés sur la base d’un mandat de gestion établi avec leurs clients. Ces sociétés ne doivent pas détenir les titres et/ou les fonds de leurs clients.Les Sociétés de Gestion de Patrimoine sont habilitées par le Conseil Régional. Leur capital social minimum est de quarante millions (40.000.000) de Francs C.F.A. et leurs fonds propres minimums ne peuvent être inférieurs, pendant le cours de leur existence, à quarante millions (40.000.000) de Francs C.F.A.

LES APPORTEURS D’AFFAIRES Il s’agit de personnes physiques ou morales qui transmettent les ordres de leurs clients aux S.G.I. et/ou qui mettent en relation leurs clients avec les S.G.I. ou les S.G.P., pour l’ouverture d’un compte de titres et pour les conseils en placements ou la gestion sous mandat. Ils sont habilités par le Conseil Régional.

LES CONSEILS EN INVESTISSEMENTS BOURSIERS Ils ont pour rôle d’orienter le choix de leurs clients sans se substi-tuer à eux quant à leurs décisions finales. Ils sont habilités par le Conseil Régional.

LES DÉMARCHEURS Les démarcheurs ont pour métier de faire des offres de service ou de donner des conseils, de façon habituelle, en vue de susciter la souscription, l’achat, l’échange, la vente de valeurs mobilières ou, la participation à des opérations sur ces valeurs. Ils sont habilités par le Conseil Régional.

LES CONSERVATEURS Les banques de l’Union sont habilitées à exercer les activités de teneurs de compte et de compensateurs pour le compte des clients. Elles sont soumises, dans le cadre de ces activités au contrôle du Conseil Régional.

LES ORGANISMES DE PLACEMENT COLLECTIF EN VALEURS MOBILIèRES (OPCVM) La gestion collective des valeurs mobilières s’effectue au niveau des OPCVM, regroupés en Sociétés d’Investissement à Capital Varia-ble (SICAV), en Fonds Communs de Placement (FCP) ou toute autre forme d’organisme de placement collectif en valeurs mobilières agréé par le Conseil Régional.

Téléphone : +225 20 21 57 42 • 20 21 57 68 • 20 31 56 20 Télécopie : +225 20 33 23 04 • 20 22 16 57Adresse Géographique : Av. Joseph Anoma, Face Banque de l’HabitatAdresse postale : 01 B.P. 1878 Abidjan • Côte d’IvoireMessagerie électronique :HYPERLInK «mailto:[email protected]» [email protected] HYPERLInK «mailto:[email protected]» [email protected]

ADRESSES UTILES

contacts du crePmf

Téléphone : +225 20 32 66 85 • 20 32 66 86 Télécopie : +225 20 32 66 84Adresse Géographique :Avenue Joseph Anoma, rue des banques Adresse postale : 01 B.P. 3802 Abidjan 01/ Côte d’IvoireMessagerie électronique : [email protected]

contacts de la brvm et du dc/br

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SANDRINE ROLANDConseil en Stratégie de Communication

www.intuition.ci

CHOISIRVOTRE STRATÉGIEMARKETING (suite)

CONSEIL MARKETING

commentrealiser votre choix ?

Gardez une longueur d’avanceDans les années 1990, on parlait beaucoup de « leader du marché ». Aujourd’hui, les condi-tions du marché changent à une vitesse époustou-flante. Un certain nom-bre de facteurs contri-buent à cet état de fait : la technologie, les goûts des consommateurs, la mode, les nouvelles ten-dances, l’influence des médias, etc. si vous vou-

lez que votre entreprise survive en ce 21ème siècle, vous devez faire les bons choix en fonction de votre marché cible. Vous aurez besoin de vous concentrer sur tout ce qui donne une valeur unique à votre entreprise et aussi sur tous les bénéfices qui comblent les besoins de vos cibles ; et vous devez faire cet exercice en gardant à l’esprit que vous devez exceller comparativement à vos concurrents.

Votre stratégie marketing ne peut demeurer statique. Ce qui est unique aujourd’hui sera galvaudé demain, voire indésirable après-demain. L’ingrédient vital d’une stratégie marketing dynamique est le suivant : s’efforcer continuellement de découvrir de nouvelles et meilleures façons d’apporter de la valeur ajoutée à vos cibles marke-ting et de conserver votre proposition USP unique.

Tout au long de la mise en œuvre de votre stratégie marketing, vous apprendrez de nouvelles choses sur les besoins de vos cibles, et sur l’adéquation de votre proposition USP. L’implémentation de votre stratégie doit être un processus continu durant lequel vous de-vrez améliorer sans cesse votre proposition pour satisfaire vos clients acquis et potentiels, et conserver votre avantage concurrentiel. Vous apprendrez tout au long de ce processus à reconnaître ce qui fonc-tionne et ce qui ne fonctionne pas et vous procéderez ainsi aux ajus-tements nécessaires.

les erreursa eviter

Se tromper de cible Le point le plus important de toute stratégie marketing est de vous assurer que vous avez défini le bon marché cible au sein duquel vous commercialiserez vos produits et services. Vous pouvez avoir une proposition traduite en messages tout à fait convaincants, vous exceller dans l’articulation et la mise en avant des avantages de vos offres.

Malheureusement, si vous n’avez pas identifié en premier lieu la bonne cible ou si vous n’avez pas bien compris les besoins de la cible, vous échouerez très certainement. Assurez-vous donc de sélectionner le segment de marché qui présente le profil adéquat pour ont une forte propension à acheter vos produits et services. Vous n’aurez alors plus qu’à formuler correctement votre propo-sition et la diriger directement vers ces consommateurs.

Demeurer statique Pour réussir sur votre marché, vous devrez rester en phase avec les changements des préférences des consommateurs et les changements dans les modèles de comportement d’achat. Vous devez aussi vous maintenir au niveau des changements irréversi-bles et constants de la technologie et d’autres facteurs externes forts.

Si vous ne faites pas l’effort de progresser, d’avancer conti-nuellement, les concurrents viendront entamer votre part de mar-ché, recruter vos gros clients ou conquérir les nouveaux territoires que vous visez, avant que vous ne puissiez avoir une chance de réagir.

Manque de focus La plus grosse erreur est de vous arrêter de rester concentré sur votre marché. Vous devez vous assurer de toujours offrir la valeur ajoutée et les bénéfices uniques dont vos clients ont besoin et attendent de votre entreprise.

Quittez des yeux votre «ballon marketing» et votre stratégie tombera à plat face contre terre !

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MAÎTRE fRANcK TABA Avocat à la Cour Consultant en droit des affaires

MARIE AGNÈS TANODIRECTRICE CIFIP

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CONSEIL RESSOURCES HUMAINES CONSEIL JURIDIQUE

Je ne comprends pas, mon ex-collègue et moi avons la même formation, nous sommes de la même promotion, il n’est pas meilleur que moi et pourtant

c’est lui qui a obtenu le poste». Très souvent, vous nous faites part de cette

situation lors d’un entretien de recrute-ment ou en marge d’un séminaire. Sa-chez, que l’évolution professionnelle d’un individu se fait sur les savoir-faire comportementaux. Pour faire progresser une personne dans l’entreprise, à compétence tech-nique égale, le choix se portera sur les critères liés à la personnalité et au com-portement de l’individu.

Les qualités morales ou le partage des valeurs ont une importance majeure. Elles ne sont pas toujours exprimées clairement mais elles sont toujours prises en compte dans les attentes des supé-rieurs hiérarchiques. Pour effectuer un choix entre deux collaborateurs, le ma-nager, de façon plus ou moins implicite, s’interrogera sur votre respect ou non des qualités morales partagées au sein de l’entreprise. Le souvenir d’un doute possible sur l’une des valeurs (honnê-teté, sincérité, ...) sera rédhibitoire. Viennent ensuite les aptitudes intel-lectuelles constatées au quotidien. Elles vont permettre au manager d’apprécier à la fois votre justesse de jugement, votre capacité à assumer des décisions, à faire preuve de rigueur, à émettre des critiques positives et/ou tirer des leçons de vos échecs. L’écart entre deux collaborateurs se creusera encore davantage quant le manager aura à apprécier les compor-tements et compétences relationnels, à

ne pas confondre avec les compétences d’encadrement qui elles aussi seront évaluées. Les comportements relationnels sont des comportements attendus dans la re-lation avec autrui. Ce qui importe ici c’est tout autant la qualité de la relation avec l’autre que le désir d’entretenir avec lui une relation de qualité. Avoir l’esprit d’équipe, être capable

d’apports constructifs lorsque vous tra-vaillez au sein d’une équipe, savoir écou-ter votre interlocuteur et le comprendre même si vous ne partagez pas ses points de vue, savoir transmettre votre savoir-faire, être capable de vous montrer le plus souvent enthousiaste. Enfin, seront appréciés vos compor-tements ‘‘témoins d’implication’’. Tous les plus non écrits qui font que l’individu ne se contente pas d’apporter juste que ce qui est attendu mais s’inscrit durable-ment dans une démarche de progrès. Toutes les situations qui permettront d’apprécier sa disponibilité, sa participa-tion active, son implication et sa motiva-tion. À ce stade nous ne sommes plus dans le ‘‘savoir’’ mais dans le ‘‘vouloir’’. Pour le supérieur hiérarchique, l’en-semble de ses savoir-faire comporte-mentaux sont les indicateurs des niveaux d’engagement et de maturité profession-nelle du collaborateur. Ils déterminent sensiblement l’évolution professionnelle.

Pour être crédible dans sa fonction, un cadre cherchera donc, dans un pre-mier temps, à vérifier ses compétences techniques. Très vite, pour devenir lé-gitime et pouvoir évoluer dans la struc-ture, le cadre s’emploiera à acquérir et développer les savoir faire relationnels et comportementaux. Ses motivations et son ambition professionnelle garantiront durablement sa réussite.

L’enseigne et la marque qui constituent les premiers signes distinctifs sous lesquels l’entreprise commerciale incline normalement à se présenter au public puis à offrir des pro-duits et des services, ne peuvent cependant être librement utilisés au sein de l’espace africain harmonisé du droit des

affaires. Les usages du commerce, appuyés par les textes en vigueur recommandent en effet de la précaution vis-à-vis des tiers, et même à l’égard de ses propres associés.

PROTECTION DES TIERS ET DROIT DE PRIORITÉOutre les investigations (pour le moins fastidieuses) à effectuer près les greffes des tribunaux de commerce, l’usage effectif d’un nom commercial doit être précédé d’une recherche d’antériorité auprès des organismes assurant le relais au plan local des attributions dé-volues à l’office africain de la propriété intellectuelle (*). Ces démar-ches, auxquelles les professionnels avertis invitaient les opérateurs économiques bien longtemps avant l’entrée en vigueur du dispositif prévu par le droit communautaire africain, font désormais partie inté-grante des réflexes inspirés par le texte suscité qui dispose que «la société ne peut prendre la dénomination d’une autre société déjà im-

matriculée au registre du commerce et du crédit mobilier».Ceci est également vrai pour le bénéfice d’une marque de produits et services, dont la priorité est réservée en principe à l’entreprise qui en dé-tient l’usage le plus an-cien, et qui en pratique en détient l’inscription la plus ancienne, confor-mément au droit classi-que de la concurrence qui prend en compte la préoccupation des en-treprises opérant dans un même secteur d’acti-vités, à savoir éviter que la confusion ne naisse dans l’esprit du public et préserver au mieux les facteurs essentiels à l’individualisation et à l’évaluation de leur pa-trimoine.La loi consacre ces dé-marches en stipulant que «le fonds de com-merce comprend obli-gatoirement la clientèle et l’enseigne ou le nom commercial.Ces éléments sont dis-tingués sous le nom de fonds commercial».

Ainsi, pour se mettre à l’abri d’une action des tiers destinée à ob-tenir le retrait d’une dénomination ou d’un label, il convient de se résoudre à l’accomplissement des sondages susvisés ; il est tout autant indiqué de coupler ces pistes avec la consultation des fichiers informatiques des directions générales des impôts, et de veiller éga-lement à un examen minutieux de la base de données des journaux d’annonces légales. Toutefois, malgré le recours aux règles qui précèdent, il existe un paradoxe flagrant à l’épreuve du terrain : il est un fait que les ins-truments administratifs de leur application par les services officiels habilités n’offrent en réalité qu’une protection très relative, puisque l’intervalle qui sépare la demande d’une recherche d’antériorité de la réponse officielle de l’OAPI peut atteindre en moyenne les six (06) mois lorsque les opérateurs économiques s’en remettent purement et simplement à l’administration. Il est évident que les premiers pas de l’entreprise en affaires et le dynamisme qui l’accompagne ne sau-raient s’accommoder de cette disharmonie entre la loi et la pratique instituée par ceux-là mêmes qui sont les initiateurs du droit en vi-gueur. En attendant la mise en place d’un mécanisme plus cohérent, la preuve des justificatifs des formalités ci-dessus serait susceptible de réduire le risque d’une condamnation à des dommages intérêts en cas de conflit élevé par les tiers pour non respect de leur droit de priorité. Il faut aussi noter que la protection étant territoriale, il va de soi que les entrepreneurs qui se retrouvent en compétition au-delà de l’espace africain sus énoncé devraient renforcer leur protection sur les autres marchés (l’OAPI n’a pas ratifié l’accord dit de Madrid qui assure une large couverture territoriale aux parties signataires).

LA PRUDENCE CI-DESSUS RECOMMANDÉE EST PAR AILLEURS DE MISE à L’ÉGARD DES ASSOCIÉS.Dénomination commerciale et nom patronymique des associésLorsqu’une société commerciale fait précéder ou suivre sa dénomi-nation du nom patronymique d’un ou de plusieurs associés (ex. : «Dupont investment et associés», «Investment limited company Du-pont »), en principe l’usage dudit nom se détache de son titulaire et fait corps avec la société qui est connue comme telle aux yeux du pu-blic ; c’est la solution qui semble être consacrée par le droit comme il suit : «Sauf dispositions contraires du présent Acte Uniforme (sur le droit des sociétés commerciales), le nom d’un ou plusieurs associés ou anciens associés peut être inclus dans la dénomination sociale». Pour couper court à tout risque de conflit en cas de dissentiment entre associés ayant pour conséquence le départ de l’associé dont le nom patronymique est accolé à la dénomination sociale, il paraît judicieux de conclure un pacte (en même temps que l’élaboration des statuts) aux termes duquel la question sera tranchée.Enfin, l’usage du nom patronymique d’un associé peut, dans cer-tains cas entraîner un changement radical de la nature des risques encourus par l’intéressé. Il en est ainsi des sociétés en commandite simple (moule combinant les aspects de la Sarl et de la Société en nom collectif) : la loi énonce que «dans les sociétés en commandite simple, le nom d’un associé commanditaire ne peut être incorporé à la dénomination sociale, à défaut ce dernier répond solidairement et indéfiniment des dettes sociales».Le standard de mesures découlant de l’observation des prescriptions sus mentionnées est, en matière de boussole juridique, ce que le compte d’exploitation prévisionnel représente pour l’équilibre bilan-ciel à terme d’une entreprise commerciale.

Enseigne commerciale, marques : les écueils à éviter

«

DEVELOPPEZVOS SAVOIR-FAIRE COMPORTEMENTAUX

«ce Qui imPorte ici c’est tout autant la Qualité de la relation avec l’autre Que le désir d’entretenir avec lui une

relation de Qualité.»

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SERGE TIDIANE DIOP Directeur Associé

AFRICA LINK CAPITAL

CONSEIL FINANCES

De nombreuses entreprises, dans la situation post crise actuelle, se heurtent à des tensions de tréso-rerie qui risquent d’obérer leur développement, et ce malgré un modèle économique cohérent.

CONTEXTE. PLUSIEURS FACTEURS PEUVENT TRADUIRE CES DIFFICULTÉS DE TRÉSORERIE. Un niveau des postes du Besoin en Fonds de Roulement (BFR) relativement élevé, issu en général, de délais de règlement clients élevés (supérieur à 60 jours), du gel de la dette fiscale et sociale, et du rallongement des délais de paiement fournisseurs.De fortes tensions de trésorerie, liées au déséquilibre de la struc-ture financière de l’entreprise, le Fonds de Roulement (FR) étant en général dans ce type d’entreprise, insuffisant ou inexistant pour financer le BFR. Et également, en raison de l’insuffisance des flux d’exploitation dégagés par l’entreprise.

Cette situation induit des risques majeurs en terme d’approvision-nement et de surcoût pour l’entreprise d’une part, mais aussi de risque d’Avis à Tiers Détenteur (ATD). A contrario, elle constitue un «finance-ment» à risque, l’entreprise finançant ses besoins par le rallongement des délais de paiement de la dette d’exploitation.

Une politique de financement non harmonisée, en raison de la pluralité de partenaires financiers, avec pour incidence :• un recours à des financements d’urgence inadaptés (ressour-

ces à court terme), pour la plupart des cas, au cycle de conver-sion des actifs ;

• la nécessité de garantir en général, à hauteur de 100% de ris-ques courus, les lignes de financement court terme ;

• une disparité de taux d’intérêt induite par une appréciation de risques différenciés par les Banques (charges financières importantes).

SOLUTIONS. METTRE EN PLACE UN PLAN GLOBAL DE RESTRUCTURATION DE LA TRÉSORERIE POUR ASSURER LA CONTINUITÉ DE L’EXPLOITATION.Deux objectifs sont visés :• la réduction du niveau des postes du BFR par l’élaboration de

mesures d’apurement des stocks d’arriérés ;• l’assainissement de la trésorerie par la définition d’une stratégie

de financement optimal.

MISES EN OEUVRE. CONSOLIDATION DES STOCKS D’ARRIÉRÉS DE CRÉANCES ET DE DETTES D’EXPLOITATION ET MISE EN PLACE D’UNE STRUCTURE DE FINANCEMENT OPTIMAL.• Réduction des postes du BFR.

• Mise en place de me-sures de traitement des arriérés clients (plan d’apurement progressif, titrisation, affacturage, etc.…)

• Mise en place d’une véritable stratégie de gestion des créances clients en vue de l’op-timisation du cash. Amélioration des pro-cédures (négociation des contrats, factu-ration, recouvrement, politique de réduc-tion des crédits aux clients).

• Mise en œuvre de mesures de traitement des arriérés liés à la dette d’exploitation (plan d’apurement de la dette d’exploita-tion, avec des termes acceptables pour les tiers concernés et compatibles avec les cash flows de la société).

ASSAINISSEMENT DE LA TRÉSORERIE. CONSOLIDATION à MOYEN TERME DES ENGAGEMENTS COURT TERME AYANT FINANCÉS L’ACTIF IMMOBILISÉ. • Mise en place de lignes de financement adapté aux cycles de

conversion des actifs.• Approfondissement des relations bancaires par une réduction

du nombre de partenaires financiers.• Harmonisation des termes et conditions des financements

(baisse des charges financières).• Renforcement des fonds propres par des mesures de capitalisation.

Bien entendu, la définition et la mise en œuvre des mesures de restructuration de la trésorerie nécessitent une approche globale et ordonnancée qui ne peut être menée à bien sans la confiance retrouvée entre le Management de l’entreprise, les Banques, les Administrations.

Les cabinets de Conseil Financier et les banques d’affaires disposent généralement, de toute l’expertise requise pour accompagner les entreprises dans les problématiques aussi complexes.

QUELQUES PISTES POUR ASSAINIR LA TRESORERIE D’UNE ENTREPRISE

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CONSEIL FISCALITÉ

2.2. Les avantages accordés

a) Avantages fiscaux

Investissement compris entre 500 millionset 2 milliards de francs CFA

L’exonération porte sur les impôts et taxes suivants :

• Impôts sur les bénéfices industriels et commerciaux ;• Contribution des patentes et des licences.

Investissement supérieur ou égalà 2 milliards de francs CFA

L’exonération porte sur les impôts et taxes suivants :

• Impôts sur les bénéfices industriels et commerciaux ;• Contribution des patentes et des licences ;• Contribution foncière des propriétés bâties.

Ces exonérations sont réduites à 50% puis à 25% des taxes et impôts normalement dus respectivement l’avant dernière et la dernière année de bénéfice des avantages.

b) Avantages douaniers

Les entreprises agréées bénéficient, au titre de la réalisation de leur programme d’investissement relatif à la création et au développement d’activités, des avantages suivants :

• application d’un droit d’entrée (droit de douane et droit fiscal d’entrée) unique et préférentiel de 5% portant sur les équipe-ments et matériels, ainsi que sur le premier lot de pièces de rechange, pour un montant d’investissement compris entre le seuil inférieur et le seuil supérieur ;

• exonération des droits d’entrée (droit de douane et droit fiscal d’entrée) portant sur les équipements et matériels ainsi que le premier lot de pièces de rechange, pour un montant d’investis-sement au moins égal au seuil supérieur ;

• exonération de la TVA sur les matériels de production industriel-le destinés à une activité exonérée de TVA ou à la prestation de santé (article 9 annexe fiscale 2004).

c) Durée des avantages

La durée des avantages accordés est fonction du lieu de réa-lisation de l’investissement. A cette fin, le territoire ivoirien est divisé en deux zones dénommées A et B.

• la zone A comprend le département d’Abidjan ; 5 ans• la zone B comprend tous les autres départements. 8 ans

2.3. La recevabilitéde la demande d’agrément

Pour bénéficier des avantages liés au régime de l’agrément à l’investissement, les entreprises doivent :

• formuler une deman-de d’agrément selon le modèle défini par arrêté du Ministre de l’Industrie et du Commerce ;

• être légalement constituées ;

• présenter une déclaration fiscale d’existence et, en cas de développe-ment d’activité, une demande de quitus fiscal adressée au Directeur Général des Impôts ;

• présenter une description du projet selon un formulaire défini par arrêté du Ministre de l’Industrie et du Commerce ;

• produire un inventaire exhaustif des matériels, biens d’équipe-ments et pièces de rechange pouvant être admis au bénéfice des avantages selon un modèle défini par arrêté du Ministre de l’Industrie et du Commerce ;

• fournir une autorisation administrative d’exercice ou d’exploita-tion pour les professions réglementées.

Le dossier d’agrément est adressé en 10 exemplaires au Centre de Promotion des Investissements en Côte d’Ivoire (CE-PICI), qui en accuse réception dans les huit jours ouvrables qui suivent son dépôt, et en fait une transmission dans les quatre jours ouvrables à la Direction du Développement Industriel.

Le bénéfice de l’agrément est accordé par le gouvernement, sur avis de la Commission Technique des Investissements, dans un délai de quarante cinq jours au plus tard, à compter de la date de dépôt du dossier de demande auprès des services compé-tents.

Passé ce délai maximum, l’entreprise requérante bénéficie d’office de l’agrément et est habilitée à déposer une demande en régularisation auprès des services compétents déterminés par décret.

Le bénéfice des avantages liés au régime de l’agrément est subordonné au respect par l’entreprise de l’ensemble de ses obligations fiscales.

Maître JÉRÔME ANGORANJURISTE ET FISCALISTE ASSOCIÉS

CODE DE DÉCLARATIONÀ L’INVESTISSEMENT (suite)

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PERSO • Santé : Cancer de la prostate : ce que vous devez savoir • Sport Comment un manager peut-il vaincre le stress par le sport ? • Voyage Vacances annuelles : Comment choisir sa destination ?

guideUPDATE • Révolution numérique L’image en haute définition • Auto ferrari Modèle Dino En route pour le rêve rouge

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POUR LA ROUTE Le travail, rien que le travail

TYcOON EvENT

AGENDA DU MOIS DE NOvEMBRE

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La marque Humax nous présente aujourd’hui un tout nou-veau modèle (le premier dans son genre) puisqu’il intègre un disque dur. Le Humax LP32-TDR1 est un écran LCD

de 32» avec une résolution de 1366×768. HD Ready, ce télévi-seur possède une entrée HDMI et 2 emplacements RGB. Mais ce qui fait le plus de cette télé, est l’intégration d’un disque dur interne d’une capacité de 160Go avec possibilité d’enregistrer en HDD jusqu’à environ 100 heures.

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UPDATEUPDATE

REVOLUTION NUMERIQUE

la PremiÈre télé lcdavec disQue dur intégré

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Pioneer vise le contraste le Plus Performant

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écrans Laser. Mitsubishi, avec Arasor In-ternational et Novalux, travaillent sur une nouvelle manière d’afficher des images sur un écran. Il s’agit «tout simplement» d’uti-liser des rayons laser, en lieu et place de la classique ampoule aux vapeurs de mer-cure, dans les rétroprojecteurs utilisant la technologie DLP.Déjà en 2006 le fabricant

avait annoncé que la technologie au laser pour les télés serait dévoilée en 2007. Mais finalement il faudra attendre 2008.La technologie laser semble présenter de bien bonnes performances en terme de luminosité et de profondeur. A en croire le fabricant, les couleurs sont plus impres-sionnantes, la vitesse d’affichage est éga-lement largement supérieure à celle des LCD et Plasma actuels, ce qui permet une meilleure qualité d’affichage.

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TEXTE RENÉ SOUNGALO

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Sony vient d’an-noncer la sor-tie d’un nouvel

écran LCD, le Bravia S3000. HD-Ready, ce modèle possède un an-gle de vue de 178°, une connectique hybride analogue/digital (DVB-T) et 3 prises HDMI. Ce modèle sortira d’abord en 40» puis 32» et plus tard en 20» et 46». Ap-prêtez-vous !

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Page 39: TYCOON N°2

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Page 40: TYCOON N°2

AUTO

FERRARIModèle DINO EN ROUTE POUR LE REVE ROUGE

79#2

ON CONTINUE DE TRAVAILLER D’AR-RACHE PIED CHEz FERRARI à LA MISE AU POINT D’UN NOUVEAU COUPÉ D’EN-TRÉE DE GAMME, QUI SE SITUERAIT EN DESSOUS DE LA F430 APPARAÎTRAIT EN 2009. INNOVATION DE TAILLE, CE MODèLE POURRAIT RESSUSCITER LE PATRONYME DINO, APPOSÉ SUR DES COUPÉS V6 ET V8 DANS LES ANNÉES 70. POUR L’HISTOIRE, LE DESIGNER SAHIN S’EST AMUSÉ à IMAGINER CE à QUOI POURRAIT RESSEMBLER UNE HÉRITIèRE MODERNE DU XXIè SIèCLE DES LÉGEN-DAIRES DINO FERRARI. DINO, DU PRÉ-NOM DU FILS D’ENzO FERRARI, EM-PORTÉ PAR LA MALADIE EN 1956 à L’ÂGE DE 24 ANS A INSPIRÉ LA CRÉATION D’UN CONCEPT-CAR EN IMAGE DE SYNTHèSE. AUTO D’ALLURE STYLÉE, MODERNE, DY-NAMIQUE ET ORGANIQUE, LA FUTURE ROUGE EST CE QUE L’ÉCURIE APPELLE DÉJà «LA STORIA DI UN MITO ITALIANO». CE MYTHE ITALIEN SUR LE PLAN TECH-NIQUE, PROFITERAIT D’UNE MOTORISA-TION EN POSITION CENTRALE ET TRANS-VERSALE ARRIèRE, DÉVELOPPERA PLUS DE 200 CHEVAUX AVEC UN PROGRAMME D’USAGE MASSIF DE FIBRES DE CARBO-NE POUR LE CHÂSSIS ET LES PANNEAUX DE CARROSSERIE, CETTE VINCI SPORT NE POURRA OCCASIONNER QUE DE BEL-LES SENSATIONS SUR PISTE !

TEXTE RENÉ SOUNGALO

Page 41: TYCOON N°2

81#2

PERSO SANTÉ

#280

Pr. SANGARÉ SÉGAUrologue et Enseignant à l’UFR des SciencesMédicales de l’Université de Cocody Abidjan

l’avis duspécialiste

INCONTINENCE :le malade urine par regorgement.Résidu post-micitonnel très important

Le cancer de la prostate est un cancer qui prend sa souche dans l’organe du même nom. Il entraîne le chan-gement des cellules de l’organisme qui se mettent à proliférer de façon

anarchique. Cette prolifération anarchique des cellules finit par former une masse appelée tu-meur maligne. Lorsqu’une tumeur cancéreuse est présente dans la prostate, il est possible de ne pas en avoir conscience. Car, elle évo-lue très lentement. Par contre, chez certains hommes, la tumeur pousse rapidement et se propage aux autres parties du corps. La prostate étant une glande qui fait partie de l’appareil génital masculin. Sa sé-crétion contribue à la formation du sperme, fluide transportant les spermatozoïdes. Elle se situe en dessous de la vessie et devant le rectum. Sa taille est normalement celle d’une noix, mais avec l’âge, la prostate aug-mente souvent de volume. Cette augmen-tation crée des perturbations chez plus de la moitié des hommes de plus de 60 ans. Il s’ensuit donc que tout changement de la prostate peut être cause de difficultés à uriner ou à éjaculer. Des symptômes iden-tiques peuvent cependant avoir d’autres

causes, telle qu’une infection ou une affec-tion non cancéreuse appelée hyperplasie prostatique bénigne (HPB) dont nous avons parlé dans le précédent numéro. Bien que les causes exactes du cancer de la prostate soient mal connues, certains facteurs de risque y sont cependant asso-ciés. Un facteur de risque est quelque chose qui augmente les chances d’une personne de développer une maladie. Le vieillisse-ment constitue le principal facteur de risque du cancer de la prostate. Les antécédents familiaux jouent également un rôle. Avec un père ou un frère atteint du cancer de la pros-tate, les risques de développer la maladie sont de deux (2) à trois (3) fois supérieurs à la moyenne. L’alimentation peut également constituer un facteur de risque. Les hommes qui consomment beaucoup de graisses ani-males, en particulier les graisses de la viande

rouge, sont plus à risque que les hommes qui en consomment moins. Ainsi, lorsqu’un homme éprouve des difficultés à uriner (diminution du jet urinaire ou jet interrompu), souffre d’une éjaculation douloureuse, d’une douleur tenace dans le dos, les hanches ou le pelvis ou a du sang dans l’urine ou le sperme, il doit consulter son médecin traitant. Si le mal persiste, il vous enverra chez un urologue pour passer des tests et suivre le traitement nécessaire. La plupart des cancers se développant dans la zone périphérique postérieure de la prostate peuvent donc être accessibles au toucher rectal. Avec le doigt, il palpe et apprécie le volume de la prostate, la régu-larité des contours (irrégularité ou grosseurs inhabituelles) et la consistance de la glande. La prostate normale étant souple, s’il perçoit une induration localisée ou étendue, suscep-tible de dissimuler un cancer. Le médecin le complète par un des tests sanguins en mesurant le niveau de l’antigène spécifique prostatique (PSA), une protéine produite par la prostate. Le niveau de PSA plus élevé que la normale peut indiquer la présence d’une tumeur. Toutefois, une élévation du niveau

de PSA peut être due aussi bien à une in-fection plus courante, comme l’hypertrophie bénigne de la prostate qu’à un cancer. Pour en avoir le cœur net, il préconise une biopsie pour faciliter le diagnostic. Tous ces tests permettent d’opter pour un traitement allant d’une simple surveillan-ce à un traitement plus radical entraînant une ablation de la prostate (prostatectomie) et radiothérapie. «Le cancer de la prostate décelé tôt, offre plus d’options thérapeuti-ques», conseille Pr. Sangaré. L’âge, l’état de santé et les désirs des patients sont des éléments importants dans la décision d’opérer un cancer de la prostate. En effet, l’opération a pour but d’enlever la tumeur et espérer ainsi la guérir définitivement. Or, les chances de guérison dépendent beaucoup de l’importance du cancer, c’est-à-dire de son extension. S’il est strictement localisé

dans la glande, sans avoir franchi l’envelop-pe qui entoure la prostate, les chances de guérison sont grandes. Mais, plus le can-cer est étendu, plus les chances de guéri-son sont minces. L’opération consistant à l’ablation totale de la prostate, peut être à l’origine de cas d’impuissance ou d’incon-tinence. Dans ce cas, il se peut que le mé-decin recommande d’enlever totalement la prostate pour les hommes de moins de 70 ans ayant un cancer de la prostate, dont on pense qu’ils vont vivre encore pendant 10 ans au moins, si leur état de santé le permet et s’ils acceptent le risque d’être impuissant ou incontinent. Certains urologues proposent une ra-diothérapie pour les hommes de plus de 70 ans dont l’état de santé ne permet pas l’opération et pour ceux qui ne veulent pas risquer d’être impuissants ou incontinents. Les risques liés à la chirurgie ou à la radio-thérapie surpassent les bienfaits que l’on peut en attendre. Ils recommandent donc une «attente vigilante» lorsque le cancer n’est pas agressif.Tout traitement étant sus-ceptible d’entraîner des effets secondaires, il est souhaitable de discuter des différentes possibilités de traitement avec vos méde-cins. Assurez-vous que vous comprenez bien les risques, les bienfaits et les chances de succès.

cancer de laprostate (suite)ce que vousdevez savoirLE CANCER DE LA PROSTATE EST UN MAL PERNICIEUX AUQUEL PEU D’HOMMES ÉCHAPPENT APRèS LA CINQUANTAINE. EN REVANCHE, UN CANCER DE LA PROSTATE DÉPISTÉ TÔT OFFRE AU PATIENT PLUS DE CHANCE DE GUÉRISON. A L’INVERSE, UN CANCER DIAGNOSTIQUÉ à L’ÉTAPE MALIGNE EST INCERTAIN. ALORS, ATTENTION à VOTRE PROSTATE ! PR. SANGARÉ SÉGA, UROLOGUE ET ENSEIGNANT CHERCHEUR à L’UFR DES SCIENCES MÉDICALES DE L’UNIVERSITÉ D’ABIDJAN NOUS DONNE QUELQUES CONSEILS.

TEXTE KONAN KOUASSI

« le cancer de la Prostate décelé tôt, offre Plus

d’oPtions théraPeutiQues »

Le toucher rectal

Page 42: TYCOON N°2

Dr OULÉ OCTAVE GUILLAUMEMédecin au Centre National

de Médecine Sportive (CNMS)

Marcory groupement foncier ce Jeudi 30 Août, nous avons rendez-vous avec le méde-cin en chef du (CNMS), sis à l’INJS. Déjà à l’entrée de

l’institut, un match de football d’une grande intensité oppose, le centre des vallées de Marcory à celle des médecins du CNMS. Le panneau d’affichage marque deux buts à zéro pour les médecins. Nous sommes fier à l’idée de rencontrer le médecin soignant des stars du basketball ivoirien. Sa secrétaire nous fait signe de le rejoindre à la salle de consultations. Première surprise. Entre deux consultations, l’homme se rend régulière-ment sur la pelouse pour assurer les soins des blessés du match. Deuxième surprise. Il vient de troquer son jogging pour sa blouse blanche afin d’honorer notre rendez-vous. Quand nous prenons place à ses bureaux, il nous sourit grandement. Il comprend tout de suite que nous avons percé un mystère : celui de son double emploi. Par ailleurs, il est également, médecin officiel, de l’équipe nationale de basket-ball de Côte d’ivoire et de l’institut. Ses patients nous ont pris pour un de ses étudiants ma-lades. Mais l’ambiance détendue et la fami-liarité favorisent l’entretien. Stéthoscope au cou, ouvert et détendu, ce médecin sportif habitué lui-même à gérer le stress du double emploi, pense «qu’il est important d’écouter ses désirs et de retrouver une notion de jeu, de plaisir dans la pratique sportive rien que pour la santé». Il entre dans le vif du sujet tant il est intéressé par le sujet. «Le stress est devenu un élément à part entière de la vie professionnelle. Le vaincre, procure un bien-être sur soi même, mais surtout sur le cadre strict du travail».

VAINCRE LE STRESS PAR LE SPORT L’antidote conseillé aux personnes stressées se résume aux activités physiques sportives dites accessibles : la régénération, le relâchement, voire la relaxation. En effet, le docteur Oulé pense que «Le stress entraîne des pathologies psychosomatiques et des dégâts de diverses natures». Il ajoute que l’American Institute of stress conclut après étude que « Plus de trois quart des chefs d’entreprise sont stressés et plus de deux tiers d’accidents sont dus au stress » dans le monde.

CHOISIR UNE DISCIPLINE Sans apriori, pratiquer une discipline sportive est d’abord une motivation. Mais elle est source d’efficacité dans le domaine professionnel. En effet, produire des efforts physiques, peut générer un dynamisme général. L’activité sportive procure la pléni-tude. C’est le cas des sports d’endurance pratiqués de façon légère et individuelle, mais aussi de la natation, le tennis et des sports de mains ou de contact (Basket-ball, handball, Volley-ball). Pendant que le plaisir rend les efforts moins pénibles au football ou Rugby par exemple, les arts martiaux ou le judo ont un double avantage d’apprendre à se dé-fendre, mais surtout à la concentration et à la maîtrise de soi. Au delà de ces dis-ciplines, certaines par contre sont plus indiquées pour une baisse de tension : le cyclisme, le rallye, le golf, la pétanque, la marche.

LA MOTIVATION EST INDISPENSABLEAU SPORT La volonté de pratiquer le sport, passe par la décision d’aider son organisme à s’adapter à l’effort physique. Car, vouloir et pouvoir, sont deux décisions fondamentales pour tout athlète.

POURQUOI EST-IL PARFOISSI DIFFICILE DE S’Y METTRE ? Certains n’aiment pas le sport et cela n’a rien d’anormal. D’autres renâclent car ils ne considèrent le sport que sous son an-gle utilitaire. Or, lorsque l’on décide de faire des efforts, cela implique une certaine per-sévérance, une lutte contre la douleur qui procure ensuite, par sa dimension rituelle, le sentiment d’être purifié et régénéré.

POURQUOI NE PAS ARRÊTERAU BOUT DE QUELQUES SÉANCES ? Dr. Oulé Octave Guillaume constate lors de ses coachings sportifs, un progrès rapide des personnes stressées. Ces dernières évoluent progressivement et stabilisent leur santé par de simples procédés de bien-être : la respiration (par le ventre), la relaxation (méthode de Jacobson), le vide mental (trai-ning autogène de Schultz), apprennent à faire baisser, par soi-même, le niveau de tension et d’intensité de stress.

COMMENT INTÉRESSERUN MANAGER AU SPORT ? L’essentiel pour un manager, est de prendre à la fois du plaisir à pratiquer un sport, et celui d’être dans un domaine qui produit généralement du plaisir. Mais il ne faut pas écarter son envie de pratiquer le même sport que son collègue ou un déci-deur par exemple. On peut, sans dramatiser, lui laisser le choix de pratiquer du golf, mais après un avis médical.

COMMENT DEVENIRUN MANAGER CHAMPION ? L’expérience montre que la motivation de devenir un champion à elle seule n’est pas suffisante. Elle doit être accompagnée d’un intérêt très fort, voire même d’une vé-ritable passion pour une discipline sportive.Cependant, une bonne hygiène de vie, une activité physique régulière, un sommeil répa-rateur et une alimentation équilibrée, assu-rent une meilleure résistance au stress. A cela il faut ajouter le sens de l’hu-mour, le rire, l’amour, la sexualité épa-nouie. N’est-il pas aussi utile de devenir soi-même, de réussir sa vie familiale et professionnelle ?

8382 #2 #2

PERSO SPORT

commentle manager peut-il vaincre le stresspar le sport ?SENTIMENT DE DÉBORDEMENT, ANXIÉTÉ, AGRESSIVITÉ, VIE FAMILIALE MISE ENTRE PARENTHèSE, MAIS AUSSI FATIGUE CHRONIQUE, SOMMEIL PERTURBÉ, MAUX DE TÊTE RÉPÉTITIFS, MAL DE DOS, AUGMENTATION DE LA CONSOMMATION DE CAFÉ ET POUR FINIR, ABSENTÉISME, … VOUS ÊTES STRESSÉS ! DOCTEUR OULÉ OCTAVE GUILLAUME, MÉDECIN AU CENTRE NATIONAL DE MÉDECINE SPORTIVE (CNMS) SIS à L’INSTITUT NATIONAL DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS (INJS), ANCIEN BASKETTEUR, PRÉSIDENT DE LA COMMISSION MÉDICALE DE LA FÉDÉRATION IVOIRIENNE DE BASKETBALL, PRESCRIT UNE ORDONNANCE ANTISTRESS POUR LA RÉUSSITE DE LA VIE PROFESSIONNELLE VIA LE SPORT.

TEXTE RENÉ SOUNGALO

l’avis duspécialiste

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4

1/ MODÈLE EP PEQUIGNET MOOREA CHRONOGRAPHE 2/ MODÈLE EP PEQUIGNET MOOREA TROIS AIGUILLES 3/ MODÈLE EP PEQUIGNET MASSAÏ 4 & 5/ MODÈLES EP PEQUIGNET SORELLA

PLATEAU 28 BOULEvARD DE LA REPUBLIQUE – TEL : 20 21 21 45 . ZONE 4 : Prima – 21 24 20 14

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Joaillier - Créateur

Page 44: TYCOON N°2

LE MAROC

87#2

PERSO VOYAGE

vacances annuelles :COMMENT CHOISIR SA DESTINATION ?

DÉCOMPRESSER, ÉVACUER LE STRESS, SE RESSOURCER, RECHARGER LES BATTERIES. TOUT SIMPLEMENT SE REPOSER. NÉCESSITÉ VITALE, ME DIREz-VOUS. SI NOUS AJOUTONS à NOTRE LISTE L’ÉVASION, QU’EST-CE QUE CELA VOUS INSPIRE ? LES VACANCES, BIEN SÛR ! LES VOYAGES, BIEN ÉVIDEMMENT.

TEXTE KATTY GISÈLE TOURÉ

86 #2

PERSO VOYAGE

Sous nos tropiques, les vacances ne riment pas forcément avec les voyages. S’offrir un séjour dans un réceptif hôtelier ou se payer un billet d’avion n’est pas à la portée

de toutes les bourses. Il vous faut, cependant, aménager de temps à autre des parenthèses d’évasion. Le rythme trépidant de la vie mo-derne nous amène de plus en plus à s’y met-tre. Lorsque vous en sentez le besoin, visitez des parents au village, séjournez chez des amis dans une autre ville. Faites du tourisme (intérieur ou international). Bref, tout ce que vous pouvez imaginer. Mais, bou – gez ! Mais le choix de votre destination doit être mûre-ment réfléchi, en prenant en compte plusieurs paramètres.

PRÉFÉREz LES DESTINATIONS OÙL’ON VOUS PROPOSERA LES BILLETS D’AVION à MEILLEUR COÛT. Surtout qu’il vous faut prévoir, en plus, vos dépenses personnelles concernant l’hé-bergement, la restauration, l’achat de souve-nirs, etc.… La vie reprendra son cours dès

votre retour. Par conséquent, ayez à l’esprit qu’il est inutile de vous mettre en situation de difficulté financière pour vous offrir un voyage au cours duquel vous êtes supposé recher-cher la sérénité. Achetez donc votre billet en tenant compte du fait que les tarifs peuvent varier en fonction de la durée du séjour, de l’affluence (basse ou haute saison) et des pé-riodes de promotion, etc.

AVOIR UN MINIMUM D’INFORMATION SUR LE PAYS à VISITER ESTABSOLUMENT NÉCESSAIRE Bien avant le jour du départ, prenez le temps de vous informer sur les réalités loca-les, afin d’éviter tout désagrément pendant votre séjour. Par exemple, au point de vue de la culture (convenances, code vestimentaire, us et coutumes) ou du climat. Savoir les ni-veaux de températures vous permet d’empor-ter les effets vestimentaires adéquats.

LES FORMALITÉS AVANT LE DÉPART Assurez-vous d’avoir votre visa avant l’achat du billet d’avion. S’y prendre assez tôt

car, pour les pays qui ont une politique de réduction de leur immigration, les démar-ches en vue de l’obtention du visa peuvent constituer un véritable parcours du com-battant. N’oubliez pas non plus d’avoir un passeport et un carnet de vaccination à jour. Par mesure de prévention, assu-rez votre voyage. Certaines compagnies aériennes proposent des packages assez intéressants. Enfin, en ce qui concerne les devises, vous pouvez évidemment voyager avec du liquide (en F cfa ou en monnaie locale) ou des traveller’s chèques. Si vous possédez une carte de crédit, vous pour-rez l’utiliser pendant votre séjour dans les grandes surfaces, les hôtels et les restau-rants. Rappelez-vous que les agences de voyage peuvent vous conseiller, mais c’est à vous de vous investir totalement dans la préparation de votre voyage pour en tirer entièrement les bénéfices. Au départ d’Abidjan, certaines destinations sont très prisées actuellement. Nous vous en propo-sons trois dont le choix ne fera pas trop souffrir votre budget.

Dubaï est une destination qui intéresse particu-lièrement les commerçants et les hommes et femmes d’affaire. Le tourisme d’affaire y est en effet très développé. Et pour cause ! Les bouti-ques détaxées pratiquent des prix imbattables (on trouve tout et moins cher) et c’est le centre mondial de négoce de l’or de 18 à 24 carats.Pour y passer des vacances à prix raisonnable, nous vous conseillons d’y aller entre Juin et Septembre. Pendant cette saison, le billet d’avi-on et le séjour en hôtel reviennent moins cher. Le hic, c’est la température ambiante qui ne descend jamais en dessous de 36°C, et peut même atteindre 45°C en Juillet /Août. Fort heu-reusement tous les hôtels, restaurants, centres commerciaux, musées et moyens de transports sont climatisés. Cela ne vous laisse que peu de latitude pour les excursions en pleine nature. Les températures varient de 10 à 48°C le long de l’année. Pour l’été vous aurez besoin de lunettes de soleil, de vêtements en coton léger et de lainages pour les lieux climatisés. Pour l’hiver, des vestes légères ou des pulls suffiront.

Le visa touristique, gratuit, est attribué pour deux mois à votre arrivée. Les cartes de crédit (Visa, Master card, Diners Club et American Express) sont acceptées partout, notamment dans les hôtels, les restaurants et les magasins.

Attractions touristiques Excursions : différents circuits vous sont propo-sés pour découvrir la ville, le désert, les mon-tagnes et les Emirats voisins - Une croisière le long du bras de mer traversant la ville de Dubaï à bord d’authentiques petits voiliers arabes.Visites : le Fort Al Fahidi (abritant le Musée de Dubaï) – Le Palais de Sheikh Saeed – Le «Héritage Village» (Village des traditions) – Le Diving Village (Village de la pêche à la perle) - Le «Héritage House» (Résidence datant des années 1890, reflétant l’architecture, la décoration intérieure et la vie familiale des émiratis aux temps jadis).

Tarif du billet A/R à destination de Dubaï :• en classe économique : 556 300 Fcfa• en classe affaire : 1 466 700 Fcfa

Il est à signaler qu’au Maroc, l’importation et l’exportation de la devise locale sont interdi-tes. Le climat variant selon les régions, il faut prévoir des vêtements légers pour l’été et les journées sur la côte, et des vêtements chauds pour l’hiver, la montagne et les soirées sur la côte.

Attractions touristiques Casablanca. A visiter : La mosquée Hassan II (L’une des plus grandes et des plus spec-taculaires du monde) – La Place Mohamed V, où l’on découvre la très impressionnante architecture maure.Marrakech. Située dans une oasis de la fertile plaine de Haouz, près des hauts sommets de l’Atlas, cette ville est entourée de paysages majestueux inoubliables. A visiter : Les festivals

et marchés célèbres avec leurs fameux souks où l’on trouve une grande diversité d’articles.Agadir. Caractérisée par sa culture et son architecture citadine différentes de celles du reste du pays, Agadir est une ville de la côte marocaine où le climat est très doux tout le long de l’année grâce à une brise permanente soufflant de l’Atlantique. Elle est bordée, sur 10 Km, par une belle plage de sable fin.Fez. Fondée en 789, c’est la ville la plus antique du Maroc. A visiter : La place Nejjarine et sa fontaine – Les mosquées Andalouse et de Er Rsif – Le Palais Royal – L’Université de Karaouine, plus ancienne que celle d’Oxford.

Tarif du billet d’avion A/R à destination de Casablanca entre 300 et 500 000 Fcfa pour 2 semaines à 1 mois.

L’AFRIQUE DU SUDPour cette destination, nous vous conseillons de souscrire à une assurance voyage cou-vrant vos éventuels frais médicaux car, en la matière et contrairement aux autres pays africains, l’Afrique du Sud suit les règles européennes. Dès votre arrivée, il est mieux d’échanger vos devises à l’aéroport interna-tional de Johannesburg. Cela vous coûtera bien moins cher que de le faire dans une ban-que ou un hôtel. Le climat varie du subtropical au tempéré. Emportez donc des vêtements chauds et en coton.

Attractions touristiques A visiter à Johannesburg :– Le Randburg Waterfront : l’une des cinq at-tractions populaires à voir absolument. On y trouve un lac artificiel bordé d’un bon nombre de magasins, de restaurants et de marchés aux puces.

- Le Gold Reef City : ville entièrement recons-truite selon les plans originaux d’une mine datant de l’époque de la ruée vers l’or. Vous pouvez y observer le processus complet d’extraction de l’or. – Le village culturel de Lesedi – Le monument de Woortrekker – La mine de diamant de Cullinan – Le parc national de Kruger – Sun City (Grand complexe proposant sports et loisirs).A visiter au Cap : La réserve naturelle de la Pointe du Cap – Robben Island : aujourd’hui musée et mémorial national, la prison de Rob-ben Island fut utilisée pendant près de 400 ans pour l’isolement des prisonniers politi-ques. Le plus célèbre d’entre eux fut Nelson Mandela, premier Président de l’Afrique du Sud démocratique.

Tarif du billet d’avion A/R à destination de Johannesburg : 615 000 Fcfa pour 2 mois.

TROIS DESTINATIONS PHARES1

DUBAÏ

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Page 45: TYCOON N°2

LE PAVOISEMENT AUX COULEURS NA-TIONALES, ORGANISÉ à L’OCCASION DU 47èME ANNIVERSAIRE DE L’INDÉ-PENDANCE DE LA CÔTE D’IVOIRE, LE 07 AOÛT, A VU LA PARTICIPATION DE NOMBREUSES PERSONNALITÉS. PAR-MI ELLES, M. SANSAN KAMBILÉ, RE-PRÉSENTANT LE PREMIER MINISTRE ; LE MINISTRE MICHEL GUEU ET LE COLONEL LÉKPELI. L’AMBIANCE DÉTENDUE EST PERCEPTIBLE SUR LE PLATEAU TÉLÉ CO-ANIMÉ PAR YOLANDE KOUADIO ET SOUM SAINT FÉLIX. L’INVITÉ N’EST AUTRE QUE LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DU CEPICI, M. SILUÉ DOADA. L’ÉMISSION VISE à IN-CITER à L’INVESTISSEMENT. DANS LA COUR DE L’INSTITUTION, DES PAS DE DANSES TRADUISENT L’ESPOIR D’UNE CÔTE D’IVOIRE QUI RENAÎT. « CÔTE D’IVOIRE IS BACK ! », PEUT-ON DIRE. TOUJOURS DANS L’OPTIQUE DE S’INS-CRIRE DANS LE PROCESSUS DE RE-CONSTRUCTION DE LA NATION IVOI-RIENNE, L’ORDRE DES ARCHITECTES DE CÔTE D’IVOIRE, AVEC à SA TÊTE M. GUILLAUME KOFFI A ORGANISÉ LE PREMIER SALON DE L’ARCHITEC-TURE, « ARCHIBAT 2007 ». EVèNEMENT REHAUSSÉ PAR LA PRÉSENCE DU PRÉSIDENT LAURENT GBAGBO. « IL N’Y A PAS DE VRAIES RICHESSES SANS AB-NÉGATION », EXPLIQUAIT RÉCEMMENT M. JEAN KACOU DIAGOU DANS UNE INTERVIEW (TYCOON #1). CE QUI JUS-TIFIE LE REFUS DU GROUPE NSIA DE FAIRE DANS LA DENTELLE QUANT à SA PARTICIPATION AU COMBAT D’APRèS CRISE. ATTEINDRE CET OBJECTIF, DEVIENT UNE RÉALITÉ LORSQU’ON A DANS SES RANGS DES PERSONNES TELS QUE, JEAN AÏMAN, OUATTARA LANCINÉ, FRÉDÉRICK AKA. NON LOIN DE LA TABLE « NSIA VIP », LE MAIRE D’ATTÉCOUBÉ, M. DANHO PAULIN DISCUTE AVEC SES PLUS PROCHES COLLABORATEURS. LES MAÎTRES DE CÉRÉMONIE, EKRA LOUISE BERNARD ET SON COMPLICE ERIC LOGO ONT LE TEMPS DE CLORE AVEC ASSU-RANCE. LE VENT DE LA RENAISSANCE SOUFFLE. CÔTE D’IVOIRE TELECOM L’A SENTI. PAS QUESTION POUR LE DIRECTEUR GÉNÉRAL, M. BRUNO KONÉ DE LAISSER FILER TOUTES LES OPPORTUNITÉS DE CHALLENGE VISANT à RECONQUÉRIR SA CLIEN-TèLE. IL FAUT RELOOKER LA BOÎTE. LE NOUVEAU LOGO CÔTE D’IVOIRE TELECOM A DONC ÉTÉ PRÉSENTÉ AU GRAND PUBLIC QUI EST REPARTI CONTENT.

TEXTE EV. FRUITIER

YOLANDE KOUADIO, M SILUé DAODA. MME cHAZEL ET SOUM SAINT féLIX

LE cOLONEL LEKPELI ET M. SILUé DAODA.

CÔTE D’IVOIRE IS BACKTYCOON EVENT

89#288 #2

TYCOON EVENT

M. BRUNO KONÉ

M. DANHO PAULIN à L’EXTRÊME GAUCHEMM. JEAN AÏMAN, OUATTARA LANCINÉ, FRÉDÉRICK AKA

MME EKRA LOUISE BERNARD ET M. ERIC LOGO

À PARTIR DE LA GAUcHE LE GéNéRAL GUEU MIcHEL, M SILUé DAODA. LE cOLONEL LEPKELI

M. SILUé DAODA ET SANSAN KAMBILé

Page 46: TYCOON N°2

91#2

ARCHIBAT 2007A L’OCCASION DE LA JOURNÉE MON-DIALE DE L’ARCHITECTURE ET DE L’HABITAT, L’ORDRE DES ARCHITEC-TES DE CÔTE D’IVOIRE, A ORGANISÉ SON PREMIER SALON DE L’ARCHITEC-TURE ET DU BÂTIMENT DÉNOMMÉ, ARCHIBAT 2007. CETTE ÉDITION S’EST TENUE DU 02 AU 06 OCTOBRE DER-NIERS, à L’HÔTEL IVOIRE ET AVAIT POUR THèMES : « CONCEVOIR ET RE-CONSTRUIRE UN MEILLEUR CADRE DE VIE EN CÔTE D’IVOIRE, ARCHITECTU-RE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE ». OBJECTIF : RÉÉCRIRE UNE NOUVELLE PAGE DE L’ARCHITECTURE DE L’UR-BANISME DE LA CONSTRUCTION ET DE L’HABITAT EN CÔTE D’IVOIRE.

TEXTE EV. FRUITIER

L’arrivée du chef de l’Etat sur le site de l’exposition et visite guidée des stands

Le Ministre Hamed Bakayoko en compagnie deM. Guillaume Koffi, président de l’Ordre des Architectes

De nombreux partenaires au développement ont répondu présents

L’Ordre des Architectes au grand complet

M. Guillaume Koffi,président de l’Ordre des Architectes

Le Ministre des NTIc tenant entre ses mainsle Magazine édité à cette occasion

TYCOON EVENT

Page 47: TYCOON N°2

1er ANNIVERSAIRE CIDP-TOYOTA

13#2

PUBLI-REPORTAGE

Monsieur fabrice Desgardin au coursde son allocution.

Les Princesses et leur vaisseau du désert.

Les Princesses préfèrent le Hilux 4x4 double cabine.

Le robuste Land cruiser HZJ en situation.

Dépaysement total pour cette soirée du 25 Septembre dernier. Métamorphosé, en désert sahélien, le parking extérieur de CIDP, boulevard de Marseille, a servi de cadre, dans une ambiance de clair de lune, à la première soirée anniversaire du retour de TOYOTA sur le marché ivoirien.

Guidés par douze ravissantes hôtesses, véritables «Princesses du Désert», plus de 400 invités étaient conviés à découvrir les derniers modèles de pick up TOYOTA, mis en situation sur des dunes de latérite, exaltant ainsi les qualités légendaires de robustesse et de franchissement de la marque.

Au cours de son allocution de bienvenue Monsieur Fabrice Desgardin, Délégué Général du Groupe CFAO en Côte d’Ivoire, remerciait « les Autorités et les nombreux clients présents pour leur confiance, tout en soulignant la performance de TOYOTA qui se hisse, dès sa première année de présence, au 2ème rang des marques distribuées», sans cacher les ambitions de CIDP d’être, dès 2008 au premier rang, à l’instar du constructeur au plan mondial.

La fête s’est prolongée par un buffet à thèmes variés qui a ravi l’assistance.

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AGENDA DU MOIS DE NOVEMBRE

LES 39è ASSISES DE L’UNION DE LA PRESSE FRANCOPHONE (UPF) SE TIENDRONT DU 3 AU 10 NOVEMBRE PROCHAINS, à ABI-DJAN, CAPITALE ÉCONOMIQUE DE LA CÔTE D’IVOIRE. CES ASSI-SES RÉUNIRONT DES JOURNA-LISTES ET PATRONS DE MÉDIAS

DE 125 PAYS. LES JOURNALIS-TES DÉBATTRONT SUR LE THè-ME : « MÉDIAS, DÉMOCRATIE, PAIX ». POUR SÛR, LA GRANDE QUESTION DE LA SÉCURITÉ DES JOURNALISTES DANS L’EXER-CICE DE LEUR FONCTION SERA ENCORE à L’ORDRE DU JOUR.

PRESSE FRANCOPHONE, UPF au bord de la lagune Ebrié

DU 8 AU 15 NOVEMBRE 2007, LA CÔTE D’IVOIRE VA ABRITER, UN SALON INTERNATIONAL DES RESSOURCES MINIèRES, PÉTRO-LIèRES, AGRICOLES ET DES SER-VICES (SIRPAS). CE SALON SERA

UN VILLAGE EXPO OÙ SONT AT-TENDUS 200 EXPOSANTS ET PRèS DE 2000 VISITEURS PAR JOUR. CET ÉVèNEMENT CONSACRÉ AUX RESSOURCES NATURELLES SE TIENDRA AU GOLF HÔTEL.

RESSOURCES NATRURELLES :Le SIRPAS rentre en action

LA QUATRIèME SEMAINE MONDIALE DES HAUTES TECHNOLOGIES DE L’EAU ET DE L’ENVIRONNEMENT, DÉNOMMÉE WATEC 2007, SE TIENDRA DU 30 OCTOBRE AU 1ER NOVEMBRE à TEL AVIV. LA PRÉSENCE DES IVOI-RIENS à CET ÉVèNEMENT MONDIAL EST CONFIÉE AU GROUPE HADEC, DIRIGÉ PAR M. JOSEPH DINDJI. UNE OCCASION POUR LES OPÉRATEURS ÉCONOMIQUES IVOIRIENS DE REN-FORCER LA TOILE DE PARTENARIAT AVEC ISRAëL.

WATEC 2007 UNE TOILE DE PARTENARIAT AVEC ISRAEL

LA LIBÉRALISATION DE L’ESPACE AUDIOVISUEL. C’EST LE COMBAT QU’ENVISAGENT DE MENER LA MAISON DE LA PRESSE D’ABID-JAN ET SES PARTENAIRES, AU COURS DE LA 2èME ÉDITION DU SALON DES MÉDIAS DE LA

COMMUNICATION ET DES NTIC, PRÉVUE DU 21 AU 24 NOVEM-BRE 2007. L’ÉDITION DE CETTE ANNÉE A POUR THèME : « PLU-RALISME AUDIOVISUEL : PAIX ET DÉVELOPPEMENT »

AUDIOVISUEL LE COMBAT DE L’UNJCI

Parce que l’Afrique a besoin d’exemples

#2 NOVEMBRE _2007 PRIX : 2000 F.CFA

UN JEUNE AU POUVOIRJean Louis Billon

PR. N’DRI YOMAN LA LITTERAIRE DEVENUE MEDECIN MISS MATHÉMATIQUES L’ÉPOPÉE DES SŒURS

ABALO DOSSIER SPECIAL CÔTE D’IVOIRE : DANSE AUTOUR DE L’OR NOIR ÉBURNÉEN CAS D’ENTREPRISE

LA RESTRUCTURATION FINANCIÈRE DE LA SOTRA CONSEIL RESSOURCES HUMAINES COMMENT

INTEGRER UN NOUVEAU COLLABORATEUR ? PERSO/VOYAGE CHOISIR SA DESTINATION POUR LES VACANCES

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Depuis que l’Afrique est devenue indépendante, la question ré-currente que tout le monde n’a cessé de poser a été de savoir comment amorcer le dévelop-

pement du continent. Tout a été essayé. Toutes les expériences ont été tentées. Mais aucune n’a marché jusqu’à présent. Certains Etats ont opté pour la rupture avec l’ancien colonisateur, pen-dant que d’autres choisissaient une étroite colla-boration avec lui. Certains Etats ont expérimenté

le libéralisme économique, pendant que d’autres appliquaient le marxisme-léninisme, le socialisme scientifique, le socialisme autocentré, le socialisme à économie de marché, le maoïsme, le castrisme, le titisme, l’Ujamaa avec Julius Nyéréré, bref, tout a été tenté. Et absolument rien n’a encore marché. Est-ce à dire que l’Afrique est absolument réfrac-taire au progrès et au développement ? Finira-t-on par donner raison à M. Nicolas Sarkozy ? Dans les années 80, l’essayiste camerounaise Axelle Kabou s’était demandée si la vérité n’était pas qu’en réalité les Africains ne voulaient pas du développement. Il est difficile de lui donner entiè-rement tort, tant il est vrai que par certains de nos comportements, nous donnons souvent l’impres-sion de faire tout ce qui est opposé au développe-ment. On peut citer les innombrables tracasseries qu’ont inventées les administrations africaines pour freiner tout projet innovant, les omniprésents

barrages des forces de l’ordre qui ralentissent les échanges commerciaux, démontrant ainsi qu’en Afrique on n’a pas encore compris que le temps est vraiment de l’argent, certaines pesanteurs de nos traditions, la corruption, certains investisse-ments onéreux mais totalement inutiles, etc. L’Afrique refuse-t-elle vraiment le dévelop-pement. Cela a peut-être été possible dans l’in-conscient de certains de nos devanciers. Mais la génération actuelle d’Africains veut avoir toute sa place dans la société mondiale qui se construit.

Elle veut apporter sa pierre à la construction de cette société, au même titre que les autres. Ils existent, ces africains qui veulent effacer cette image misérabiliste qui est collée à leur continent et qui oeuvrent à cela. Où se pose donc le pro-blème ? A notre avis, le problème est que l’une des meilleures recettes pour accéder au développe-ment est celle que nous expérimentons le moins. Et cette recette n’est rien d’autre que le travail. Le travail bien fait. Le travail qui produit. Lors-que l’on suit les parcours des personnes qui ont réussi, aussi bien chez nous qu’ailleurs dans le monde, l’on se rend compte que le plus souvent, le succès est venu au bout de l’effort et de lon-gues années de travail acharné. Certes, le mi-lieu familial joue souvent un rôle important, tout comme les capacités intellectuelles des uns et des autres. Mais quels que soient les atouts dont

l’on dispose au départ, il est difficile d’atteindre la réussite sans un travail acharné. Mais malheureusement dans nos pays afri-cains, le travail est rarement valorisé. Trop sou-vent les réussites que l’on exhibe sont celles is-sues du népotisme, de la tricherie ou même de la malhonnêteté. Et ce sont ces exemples que l’on montre aux jeunes, l’avenir de nos pays. Et de ce fait, dans nos différents pays africains, les jeunes cherchent tous à prendre des raccourcis, plutôt que de travailler comme les générations qui les

ont précédés. Il est évident qu’aucun pays ne peut avancer de cette façon. Il n’y a qu’à regar-der les autres pays qui, étant au même niveau de développement que nous il y a à peine cinquante ans, se sont développés de façon spectaculaire. Dans ces pays, l’accent a été mis sur le travail. Et les exemples montrés aux jeunes sont ceux de personnes ayant réussi par leur travail. C’est à cela que s’attelle Tycoon depuis sa création. Mais les choses iraient encore mieux si tous nos Etats s’inspiraient de cet exemple. Que l’on va-lorise le travail, le goût de l’effort. Que l’on prime ceux qui travaillent et réussissent, afin que leurs exemples servent d’émulation à tous les autres. C’est tout simple. N’avez-vous pas remarqué que les télévisions africaines n’offrent la plupart du temps que de la musique et de la danse ? L’Afrique a assez dansé. Elle a assez chanté. Il est temps qu’elle se mette au travail.

VENANCE KONAN

dans nos Pays africains, le travail est rare-ment valorisé. troP souvent les réussites Que l’on exhibe sont celles issues du néPotisme, de la tricherie ou mÊme de la malhonnÊteté

POUR LA ROUTE…

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rien quele t vra aille t vra ail

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