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INFOS FAMILLES Dépression d’un proche Comprendre et agir Dépression CHEZ LA PERSONNE ÂGÉE Quelques chiffres : Un à 2% des personnes de plus de 65 ans présenteraient un épisode dépressif majeur, et 13% à 27%, un épisode de dépression mineur. De plus, 40% des cas de dépression ne seraient pas diagnostiqués. Chaque année en France, environ 3.000 personnes de plus de 65 ans se suicident, la plupart d’entre elles étant atteintes de dépression. Demandez à la personne de se resituer dans un passé proche (au mieux une semaine avant) et non pas dans sa vie passée ou dans l’instant présent. Commencez les questions par : “il y a une semaine…” : Un test rapide pour vous aider à faire le point sur l’état de votre proche et sur vous-même Si la personne répond OUI à une ou plusieurs de ces questions, encouragez-la à consulter son médecin traitant. REPÈRES La dépression est difficile à comprendre pour l’autre, pour celui qui n’a jamais vécu cette expérience douloureuse. Pour vous aider à trouver la juste place aux côtés de la personne atteinte de dépression et que vous accompagnez, voici quelques repères : Comprendre : la dépression est une maladie fréquente qui peut toucher chacun d’entre nous. Elle n’est pas le signe d’un caractère faible ni une maladie honteuse, mais la conséquence de facteurs multiples qui ne sont pas toujours faciles à identifier. Repérer : s’informer pour ne pas confondre déprime et dépression. Soutenir : aider la personne à accepter de se soigner, l’aider au quotidien, au besoin parler avec elle de la mort, du suicide. Prendre soin de soi-même : ne pas s’épuiser, ne pas se décourager, ne pas culpabiliser en acceptant de l’aide pour l’autre et pour soi-même. PROMOTION DE L’AMÉLIORATION DES PRATIQUES PROFESSIONNELLES Dans le cadre du programme MobiQual Vous sentiez-vous découragé(e) et triste (envie de pleurer tout le temps, pas la force de vous lever ou de faire une activité habituelle, etc.) ? OUI NON Aviez-vous le sentiment que votre vie était vide (sentiment d’inutilité, impression que vous n’avez rien fait de bien dans votre vie, remords, etc.) ? OUI NON Aviez-vous l’impression que votre situation est désespérée (envie d’en finir avec la vie, je ne suis plus bon(ne) à rien, je suis un fardeau pour ma famille, etc.) ? OUI NON Vous sentiez-vous malheureux(se) la plupart du temps ? OUI NON Mise en œuvre : Société Française de Gériatrie et Gérontologie, avec le soutien de la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie. Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie Union Nationale de l’Aide, des Soins et des Services aux Domiciles. En collaboration avec : Union Nationale de l’Aide, des Soins et des Services aux Domiciles.

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Page 1: U a ˘ ˇ ˘ a ˆ a CHEZ LA PERSONNE ÂGÉE D˙...Son déménagement dans une institution est prévu dans un avenir proche. Elle prend plus de 4 médicaments ddifférents. Elle boit

INFOS FAMILLES

Dépression d’un procheComprendre et agir

DépressionCHEZ LA PERSONNE ÂGÉE

Quelques chiffres : Un à 2% des personnes de plus de 65ans présenteraient un épisode dépressif majeur, et 13%à 27%, un épisode de dépression mineur. De plus, 40%des cas de dépression ne seraient pas diagnostiqués.Chaque année en France, environ 3.000 personnes deplus de 65 ans se suicident, la plupart d’entre elles étantatteintes de dépression.

Demandez à la personne de se resituer dans un passé proche(au mieux une semaine avant) et non pas dans sa vie passéeou dans l’instant présent. Commencez les questions par :

“il y a une semaine…” :

Un test rapide pour vous aider à faire le pointsur l’état de votre proche et sur vous-même

Si la personne répond OUI à une ou plusieurs de ces questions,encouragez-la à consulter son médecin traitant.

REPÈRES

La dépression est difficile à comprendrepour l’autre, pour celui qui n’a jamais vécucette expérience douloureuse.Pour vous aider à trouver la juste place auxcôtés de la personne atteinte de dépressionet que vous accompagnez, voici quelques repères :

• Comprendre : la dépression est une maladiefréquente qui peut toucher chacun d’entrenous. Elle n’est pas le signe d’un caractèrefaible ni une maladie honteuse, mais laconséquence de facteurs multiples qui nesont pas toujours faciles à identifier.

• Repérer : s’informer pour ne pas confondredéprime et dépression.

• Soutenir : aider la personne à accepter dese soigner, l’aider au quotidien, au besoinparler avec elle de la mort, du suicide.

• Prendre soin de soi-même :ne pas s’épuiser,ne pas se décourager, ne pas culpabiliseren acceptant de l’aide pour l’autre et poursoi-même.

PROMOTION DE L’AMÉLIORATIONDES PRATIQUES PROFESSIONNELLES

Dans le cadre du programme MobiQual

• Vous sentiez-vous découragé(e) et triste (envie depleurer tout le temps, pas la force de vous leverou de faire une activité habituelle, etc.) ?

OUI NON

• Aviez-vous le sentiment que votre vie était vide(sentiment d’inutilité, impression que vous n’avezrien fait de bien dans votre vie, remords, etc.) ?

OUI NON

• Aviez-vous l’impression que votre situation estdésespérée (envie d’en finir avec la vie, je ne suisplus bon(ne) à rien, je suis un fardeau pour ma famille, etc.) ?

OUI NON

• Vous sentiez-vous malheureux(se) la plupart dutemps ?

OUI NON

Mise en œuvre : Société Française de Gériatrie et Gérontologie,avec le soutien de la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie.

Caisse nationale desolidarité pour l’autonomie

Union Nationale de l’Aide, des Soinset des Services aux Domiciles.

En collaboration avec : Union Nationale de l’Aide, des Soins

et des Services aux Domiciles.

Page 2: U a ˘ ˇ ˘ a ˆ a CHEZ LA PERSONNE ÂGÉE D˙...Son déménagement dans une institution est prévu dans un avenir proche. Elle prend plus de 4 médicaments ddifférents. Elle boit

La dépression a des origines multiples et encore mal connues,parmi lesquelles on distingue des facteurs biologiques, psychologiques et environnementaux (liés à l’environnementsocial ou familial).

Ainsi, certaines personnes dans des situations dites “à risque”ont un risque de dépression augmenté :

La personne vit seule, n’a plus de liens avec l’extérieur.

La personne vient de perdre un être cher ou son animal domestique.

Elle subit une perte soudaine de son autonomie du fait d’un accident,d’un problème de santé ou autre.

Son déménagement dans une institution est prévu dans un avenirproche.

Elle prend plus de 4 médicaments différents.

Elle boit de l’alcool en excès ou consomme une drogue.

Elle aide une personne proche dépendante.

Elle a déjà eu une dépression.

La dépression n’est pas un coup de cafard, une déprime passagère,mais une véritable maladie. La reconnaître précocement, c’estsoulager plus rapidement la personne en la soignant tôt. Si c’est le médecin qui établira de manière précise si votreproche souffre ou non de dépression, il vous est cependantpossible d’en repérer les signes.Une humeur, des réactions inhabituelles

La personne vous semble globalement “ralentie”.

Elle est constamment fatiguée, même quand elle ne fait pas d’effortparticulier.

Elle se sent constamment triste, voire désespérée, pleure sans raison.

Elle ne s’intéresse plus à rien de ce qui la motive d’habitude (musique,lecture, jeux, amis, actualités, jardinage, etc.).

Elle semble à la fois indifférente et irritable.

Elle se sent abandonnée, inutile, seule, a l’impression de n’avoirrien d’intéressant à dire, de n’être bonne à rien.

Elle se montre pessimiste, voit tout en noir.

Tout lui fait peur, elle n’arrive à plus rien faire, y compris ce dontelle a l’habitude ou alors avec beaucoup d’effort.

Elle a du mal à se concentrer, à fixer son attention.

Elle pense souvent à la mort, voire exprime une envie de mourir.

Comprendre

Repérer les signes de dépression

Des signes physiques inhabituelsLa personne se plaint de douleurs inhabituelles et qui résistentaux traitements (maux de tête, maux de ventre, douleurs dansles articulations, etc.).

Elle a l’impression de manquer d’air.

Elle dort mal, trop ou pas assez (elle se réveille très tôt le matinpar exemple).

Elle n’a plus envie de manger et maigrit ou, au contraire, elle ades accès de boulimie.

Si plusieurs de ces signes se manifestent en même temps et surdeux semaines, vous pouvez suspecter la survenue d’une dépressionet encourager votre proche à consulter un médecin.

Encourager la personne à se faire soignerAu besoin, vous pouvez l’aider à prendre rendez-vous, l’accompagner,voire prendre contact directement avec son médecin traitant si la situation vous semble urgente. Parlez-lui de ce qui vous inquiète, sanslui cacher les éventuelles démarches que vous entreprenez.

Une fois le traitement prescrit (pharmacologique ou non), vous pouvezl’aider à le suivre, en sachant que les effets des médicaments ne sontpas immédiats et que le traitement doit être prolongé, même si la personne se sent “guérie”. Le traitement ne doit pas être arrêté brutalement ni sans avis médical.

Être présent au quotidienIl s’agit pour vous de trouver la juste place auprès de votre proche. C’estsouvent difficile, n’hésitez pas à demander de l’aide.

Aider sans infantiliser. Faire preuve de bienveillance, d’écoute, de patience. Même si elle vous semble y être indifférente, une personne qui souffre de dépression est très sensible à toutes lespetites attentions que vous lui porterez.

Encourager et valoriser ses efforts, sans reprocher ni noyer la personne sous de multiples “bons conseils”, au risque de renforcerses sentiments de culpabilité et d’impuissance.

Proposer - sans jamais imposer - des activités à faire ensembleet encourager la reprise d’activités qui lui faisaient plaisir.

Rassurer, en répétant au besoin que la dépression est une maladiequi touche beaucoup de monde et dont on guérit.

Laisser la personne faire à son rythme, sans oublier qu’une personnedépressive se fatigue très vite.

Soutenir

Accepter de parler de la mort, du suicideLes idées de mort, de suicide sont des signes de la dépression. Ellespeuvent être verbalisées par la personne ou s’exprimer au travers decomportements qui peuvent alerter. De toute façon, oser en parler avecla personne contribue à les “désamorcer”. Des questions simples peuventsuffire :“Tu souffres beaucoup, en arrives-tu à penser au suicide ?”, “As-tu réfléchi à des moyens de le faire ?”, “As-tu pensé quand le faire ?”.

Si vous pensez qu’il existe un risque suicidaire, rester auprès de lapersonne et contacter un professionnel de la santé ou un numéro d’urgence.

CONTACTS UTILES• SUICIDE ÉCOUTE : 01 45 39 40 00• SOLITUDE ÉCOUTE : www.cylex-france.fr/solitude+écoute.html• SOS AMITIÉ : www.sos-amitie.org/Liste-des-postes• LE CENTRE MÉDICO-PSYCHOLOGIQUE (CMP) le plus proche de chez vous

La dépression est une longue maladie. Pendant toute cette période,vous aurez à partager la souffrance de votre proche. Prendre soin devous-même vous permettra d’être capable de soutenir votre prochejusqu’au bout. Votre épuisement, votre lassitude peuvent se transformeren colère, en agressivité.

- N’hésitez pas à vous informer, à demander de l’aide si vous voussentez impuissant, fatigué, ou vous-même dépressif.

- N’oubliez pas de prendre du temps pour vous-même (détente, activitéspersonnelles, etc.).

DES IDÉES FAUSSES

Il est faux de penser que :- parler du suicide à quelqu’un peut l’inciter à le faire.- les personnes qui veulent se suicider ne donnent pasd’indication à leur entourage sur leur intention avantde le faire.

- les personnes qui expriment un désir de se suiciderne le font que pour attirer l’attention. Huit personnessur dix en parlent avant de passer à l’acte !

Prendre soin de soi-même