1
08 CÔTE-D'OR LE BIEN PUBLIC Lundi 4 avril 2011 FILM POLICIER. Le Festival de Beaune s’est achevé hier soir sur une note internationale. UnGrandPrixpourunboncru C omment l’idée de l’histoire vous est-elle venue ? « Quand j’ai eu fini mes étu- des, je n’avais pas d’idée préci- se de mon avenir. J’ai com- mencé à beaucoup écrire et lire. Melbourne, où j’ai vécu pendant 10 ans, a une histoire criminelle riche et bien docu- mentée. J’ai été fasciné par la période du début des années quatre-vingt-dix. Les gangs de braqueurs étaient des pros. En face la section anti-braquage de la police vivait ses derniers jours. Les deux camps se dé- testaient, s’entre-tuaient. Ani- mal Kingdom est enraciné dans ce contexte particulier. » Votre premier film est un po- lar, pourquoi avoir choisi ce genre ? « J’aime tous les genres, le po- lar notamment. Mais c’est la criminalité en elle-même qui est fascinante. J’ai tendance à m’imaginer moi-même dans la peau d’un gangster. Que se passerait-il si tous les matins au réveil, je savais que ma vie est dangereuse, que je pour- rais être blessé ou tué si je com- mettais des erreurs ? » Dans votre film, vos person- nages sont identifiés à des animaux, le personnage de Barry par exemple, ressem- ble à un lion qui dirige le clan, quelle est votre intention ? « J’ai voulu faire un film sur une jungle où différents ani- maux évoluent. Il y a les dan- gereux prédateurs et les antilo- pes. Dans cette jungle, différents systèmes moraux sont mis en lumière. Mon film parle du conflit de ces systè- mes et de leurs chutes qui con- duit au chaos. Mon postulat de départ est : l’homme est un loup pour l’homme, mais j’ai voulu que mon film soit plus complexe que cela. » C’est votre troisième séjour en France, comment avez- vous été invité à Beaune ? « Grâce à mon distributeur français, Animal Kingdom a été projeté en décembre der- nier au festival international du film de Marrakech. C’est là- bas que j’ai rencontré les orga- nisateurs qui m’ont demandé de venir à Beaune. » Vous aimez la France ? « J’aime la gastronomie et le vin. La France est la maison spirituelle de la philosophie et de la littérature. C’est un pays où les gens manifestent et semblent passionnés par la politique. J’aimerais que les Australiens soient aussi réac- tifs que les Français. » Dernière question : si vous étiez un animal, lequel se- riez-vous ? « Une grenouille. J’ai une allu- re inoffensive. Je m’assois n’importe où et je ne fais rien. Mais j’ai une langue très puis- sante. » Le festival a livré son ver- dict. Porté aux nues : The man from nowhere, du Sud Coréen Lee Jeongbeom. De son côté, David Michôd re- part avec le Prix de la criti- que pour Animal Kingdom. L’Australien David Michôd a remporté le Prix de la critique. Photo LBP En novembre dernier, les caméras de M6 se sont invi- tées en Côte-d’Or, le temps du tournage de l’émission Un dîner presque parfait qui sera diffusée tous les soirs de cette semaine. Ils sont cinq. Cinq Côte- d’Oriens à avoir été sélec- tionnés par M6 pour parti- ciper, en novembre dernier, au tournage de l’émission culinaire phare de la chaî- ne : Un dîner presque par- fait. Et c’est à partir de ce soir que les téléspectateurs pourront découvrir sur leurs écrans les prestations d’Armelle, Romuald, Char- lène, Alice et Vincent. « C’est un peu flippant, on attend de voir ce qui a été gardé au montage, l’image que l’on va donner, et en même temps on a envie de partager cette expérience avec tout le monde », con- fie Charlène, qui a axé son menu autour du thème des vendanges. « J’ai servi des plats traditionnels bourgui- gnons », ajoute-t-elle. « J’ai notamment préparé des œufs en meurette au cré- mant. » De son aventure, elle garde le souvenir d’« une semaine intense, très prenante, où l’on vit plein de choses ». « C’est un peu une ambiance de colo- nie de vacances. Il y a beau- coup de moments “off”, c’est surtout de ces ins- tants-là qu’on profite. » De- puis le tournage, les cinq candidats côte-d’oriens sont restés en bon terme. Ils se sont même retrouvés lors d’autres dîners, cette fois hors caméras. Et s’ils connaissent déjà le résultat de la compétition, les télés- pectateurs devront eux at- tendre vendredi et la fa- meuse “cérémonie des notes” pour découvrir le ga- gnant ! CLOÉ MAKRIDES [email protected] INFO L’émission Un dîner presque parfait est diffusée sur M6, du lundi au vendredi, à 17 h 40. Un résumé de la semaine est proposé le dimanche, à 13 h 20. TÉLÉVISION L’heure du Dîner à la dijonnaise a enfin sonné Charlène est l’un des candidats de l’émission diffusée cette semaine. Photo SDR Les téléspectateurs devront attendre vendredi pour connaître le résultat de la compétition LE PALMARÈS 2011 Grand Prix : The Man from nowhere, de Lee Jeongbeom (Corée du Sud) Prix du jury ex-aequo : Bullhead, de Michaël R. Roskam (Belgique) et Il était une fois un meurtre (The Silence), de Baran Bo Odar (Allemagne) Prix spécial police : L’affaire Rachel Singer (The Debt), de John Madden (USA) Prix BIVB de la critique, deux films ex-aequo : Animal Kingdom, de David Michôd (Australie) et Bullhead (Rundskop), de Michaël R. Roskam (Belgique). Prix Sang neuf : L.A. I Hate You, d’Yvan Gauthier (USA) INTERVIEW AURÉLIEN MARTY

Un grand prix pour un bon cru

  • Upload
    ore9242

  • View
    70

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Un grand prix pour un bon cru

08 CÔTE-D'ORLE BIEN PUBLIC

Lundi 4avril 2011

FILM POLICIER. Le Festival de Beaune s’est achevé hier soir sur une note internationale.

UnGrandPrixpourunboncru

Comment l ’ idée del’histoirevousest-ellevenue ?

« Quand j’ai eu fini mes étu-des, jen’avaispasd’idéepréci-se de mon avenir. J’ai com-mencé à beaucoup écrire etlire. Melbourne, où j’ai vécupendant10ans, aunehistoirecriminelle riche et bien docu-mentée. J’ai été fasciné par lapériode du début des annéesquatre-vingt-dix.Lesgangsdebraqueursétaientdespros.Enface la section anti-braquagede lapolicevivait sesderniersjours. Les deux camps se dé-testaient, s’entre-tuaient.Ani-mal Kingdom est enracinédanscecontexteparticulier. »Votrepremier filmestunpo-lar, pourquoi avoir choisi cegenre ?

« J’aime tous les genres, lepo-lar notamment. Mais c’est lacriminalité en elle-même quiest fascinante. J’ai tendanceàm’imaginer moi-même dansla peau d’un gangster. Que sepasserait-il si tous les matinsau réveil, je savais que ma vieest dangereuse, que je pour-raisêtreblesséoutuésijecom-

mettaisdeserreurs ?»Dansvotre film, vosperson-nages sont identifiés à desanimaux, le personnage deBarry par exemple, ressem-bleàunlionquidirigeleclan,quelleestvotre intention ?« J’ai voulu faire un film surune jungle où différents ani-maux évoluent. Il y a les dan-

gereuxprédateursetlesantilo-pe s . Dans ce t t e jung l e ,différents systèmes morauxsontmisen lumière.Monfilmparle du conflit de ces systè-mesetdeleurschutesquicon-duit au chaos. Mon postulatdedépart est : l’hommeestunloup pour l’homme, mais j’aivoulu que mon film soit pluscomplexequecela.»C’est votre troisième séjouren France, comment avez-vousété invitéàBeaune ?« Grâce à mon distributeurfrançais, Animal Kingdom aété projeté en décembre der-nier au festival internationaldufilmdeMarrakech.C’estlà-basque j’ai rencontré lesorga-

nisateurs qui m’ont demandédeveniràBeaune.»Vousaimez laFrance ?« J’aime la gastronomie et levin. La France est la maisonspirituellede laphilosophieetde la littérature. C’est un paysoù les gens manifestent etsemblent passionnés par lapolitique. J’aimerais que lesAustraliens soient aussi réac-tifsque lesFrançais. »Dernière question : si vousétiez un animal, lequel se-riez-vous ?«Unegrenouille. J’aiuneallu-re inoffensive. Je m’assoisn’importeoùet jene fais rien.Mais j’ai une langue trèspuis-sante. »

Le festival a livré son ver­dict. Porté aux nues : Theman from nowhere, du SudCoréen Lee Jeongbeom. Deson côté, David Michôd re­part avec le Prix de la criti­que pour Animal Kingdom.

L’Australien David Michôd a remporté le Prix de la critique.Photo LBP

En novembre dernier, lescaméras de M6 se sont invi-tées en Côte-d’Or, le tempsdu tournage de l’émissionUn dîner presque parfaitqui sera diffusée tous lessoirs de cette semaine.

Ils sont cinq. Cinq Côte-d’Oriens à avoir été sélec-tionnés par M6 pour parti-ciper, en novembre dernier,au tournage de l’émissionculinaire phare de la chaî-ne : Un dîner presque par-fait. Et c’est à partir de cesoir que les téléspectateurspourront découvrir surleurs écrans les prestationsd’Armelle, Romuald, Char-lène, Alice et Vincent.

« C’est un peu flippant, onattend de voir ce qui a étégardé au montage, l’imageque l’on va donner, et enmême temps on a envie departager cette expérienceavec tout le monde », con-fie Charlène, qui a axé son

menu autour du thème desvendanges. « J’ai servi desplats traditionnels bourgui-gnons », ajoute-t-elle. « J’ainotamment préparé desœufs en meurette au cré-mant. » De son aventure,

e l l e g a r d e l e s o u v e n i rd’« une semaine intense,très prenante, où l’on vitplein de choses ». « C’est unpeu une ambiance de colo-nie de vacances. Il y a beau-coup de moments “off”,

c’est surtout de ces ins-tants-là qu’on profite. » De-puis le tournage, les cinqcandidats côte-d’orienssont restés en bon terme.Ils se sont même retrouvéslors d’autres dîners, cette

fois hors caméras. Et s’ilsconnaissent déjà le résultatde la compétition, les télés-pectateurs devront eux at-tendre vendredi et la fa-meuse “cérémonie desnotes” pour découvrir le ga-gnant !

CLOÉ MAKRIDES

[email protected]

INFO L’émission Un dînerpresque parfait est diffuséesur M6, du lundi au vendredi,à 17 h 40. Un résumé de lasemaine est proposé ledimanche, à 13 h 20.

TÉLÉVISION

L’heure du Dîner à la dijonnaise a enfin sonné

Charlène est l’un des candidats de l’émission diffusée cette semaine. Photo SDR

Lestéléspectateursdevront attendrevendredi pourconnaître lerésultatde la compétition

LEPALMARÈS2011Grand Prix : The Man from nowhere, de Lee Jeongbeom(Corée du Sud)Prix du jury ex­aequo : Bullhead, de Michaël R. Roskam(Belgique) et Il était une fois un meurtre (The Silence), deBaran Bo Odar (Allemagne)Prix spécial police : L’affaire Rachel Singer (The Debt), deJohn Madden (USA)Prix BIVB de la critique, deux films ex­aequo : AnimalKingdom, de David Michôd (Australie) et Bullhead(Rundskop), de Michaël R. Roskam (Belgique).Prix Sang neuf : L.A. I Hate You, d’Yvan Gauthier (USA)

INTERVIEWAURÉLIENMARTY