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6 OptionBio | Lundi 25 mai 2009 | n° 418-419
Un impact sanitaire similaire de l’épidémie de chikungunya à la Réunion et à Mayotte
épidémiologie
La mise à disposition de l’ensemble des données de l’épidémie de chikungunya à Mayotte et à la Réunion a permis d’extrapoler les mesures de surveillance et l’évaluation de l’impact sanitaire à l’ensemble des épidémies d’arboviroses.
Au mois de mars 2005, un message d’alerte transmis à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) signalait la présence d’une
épidémie de chikungunya aux Comores. Des dis-positifs de surveillance et des mesures de contrôle sanitaire ont alors été mis en place à Mayotte et à la Réunion. Les voyageurs venant des Comores et les médecins ont été tenus informés. Parallèle-ment, la lutte antivectorielle a été renforcée. À la Réunion, des conférences de presse ont permis de prévenir la population. Quinze jours plus tard, des cas suspects venant des Comores ont été signa-lés à Mayotte. Un cas confirmé biologiquement a même été rapporté à la Réunion à la fin du mois d’avril. Le BEH a décrit l’épidémie massive de chikungunya qui a suivi ainsi que les dispositifs de surveillance mis alors en place.
Un dispositif renforcé à la RéunionÀ la Réunion, entre avril et décembre 2005, une surveillance a été mise en place par les équi-pes de lutte antivectorielle dans les dix maisons avoisinant les cas signalés et chez les proches afin d’identifier les foyers de transmission. Pour participer au signalement, le réseau de médecins sentinelles, les laboratoires de biologie médicale et les malades eux-mêmes ont été recrutés. À la fin du mois de décembre 2005, le nombre de cas hebdomadaire passe de moins de 400 à plus de 2 000. À partir du mois de juin 2006, le dispositif de recherche active est renforcé avec des équi-
pes sur le terrain, et la zone de recherche autour d’un cas est portée à 100 maisons. L’ensemble des médecins, les pharmaciens, les urgences hospitalières et le Samu participent aussi au signalement initial.Les résultats de surveillance montrent un pre-mier pic en 2005 avec 450 cas (entre le 9 et le 15 mai 2005), puis une diminution de l’incidence avec une stabilisation autour de 100 cas par semaine (entre décembre et juin 2006). À partir du mois d’octobre, l’incidence augmente de nou-veau avec un second pic au début de février 2006, avec plus de 47 000 cas estimés. La décroissance de l’épidémie a été rapide au début, puis lente jusqu’à l’été 2007. L’épidémie a été déclarée officiellement terminée au mois d’avril 2007 et l’alerte a ainsi pu être levée. Au total, on estime à 266 000 le nombre de cas à la Réunion avec un taux d’attaque de 34 %, 222 cas graves et 44 cas de transmission materno-néonatale.
Et un système déficient à MayotteÀ Mayotte, le système de surveillance mis en place est basé sur le signalement réalisé par les médecins. Au début, seuls les cas suspects étaient signalés, puis le furent aussi les cas confirmés biologiquement, enfin les cas autochtones. Le taux d’incidence retrouvé était extrêmement fai-ble, ce qui a conduit à réaliser, d’une part, des enquêtes de séroprévalence à partir de sérums congelés de femmes enceintes et, d’autre part,
une enquête communautaire clinique ainsi qu’une étude de séroprévalence post-épidémique sur un échantillon représentatif de la population. Cette surveillance a permis d’identifier 63 cas au cours de l’année 2005. Aucun cas n’a été rapporté entre juin 2005 et janvier 2006. À la fin du mois d’avril 2006, 6 443 cas ont été recensés au total avec un taux d’attaque de l’épidémie estimé à 4 %. Six cas graves ont été décrits et neuf cas de transmission materno-néonatale signalés. Le dispositif de surveillance mis en place à Mayotte semble donc présenter quelques déficiences avec, notamment, une sous-déclaration des médecins et une limite de la surveillance réduite aux seuls malades consultants. Les résultats collectés s’avèrent très inférieurs à ceux des études réa-lisées en parallèle : ainsi, le taux d’attaque a été en réalité estimé à 38 %, soit 60 000 personnes infectées selon l’étude de séroprévalence.
Une différence liée au type de surveillanceL’impact sanitaire de l’épidémie est donc estimé similaire à Mayotte et à la Réunion. Les principa-les différences observées proviennent en fait du système de surveillance mis en place. |
OPHÉLIE MARAIS
médecin biologiste, Paris
Détection d’un marqueur de guérison chez les patients infectés par le virus de l’hépatite C (VHC)
hépatologie
L’infection par le virus
de l’hépatite C évolue
dans 60 à 90 % des
cas vers une hépatite chronique,
cause majeure de cirrhose et
de carcinome
hépatocellulaire.
Un nouveau test
sérologique a été
développé pour
la recherche d’un marqueur
spécifique de la guérison, soit
spontanée, soit sous traitement
antiviral, chez 200 patients
infectés par le VHC dans le
contexte d’une infection aiguë
ou chronique.
Les résultats montrent que
ce test pourrait avoir des
applications à titres diagnosti-
que et pronostique de la guérison,
les anticorps monoclonaux
anti-E1E2A,B/D.32.10
pourraient avoir un intérêt en
immunoprophylaxie anti-VHC chez
les transplantés hépatiques ou
dans le cadre du développement
de nouvelles formes vaccinales. |
BARBARA PETIT
Source : Communication lors des XIe journées de virologie, avril 2009, Paris, qui ont réuni 400 visiteurs. Prochain rendez-vous : avril 2010.
SourceRenault P, Sissoko D et al. L’épidémie de chikungunya à la Réunion et à Mayotte, France, 2005-2006 : le contexte et les questions de sur-veillance et d’évaluation posées. BEH 2008 ; 38-39-40 : 343-5.
© D
.R.
XIèmes Journées
Francophones
de Virologie
Avec le parrainage de la
Société Française de Microbiologie
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