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J.-B. Pontalis Un jour, le crime

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J.-B. Pontalis

Un jour, le crime

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C O L L E C T I O N F O L I O

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J.-B. Pontalis

Un jour, le crime

Gallimard

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© Éditions Gallimard, 2011.

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Jean-Bertrand Pontalis, membre de l’Association psycha-nalytique de France, est l’auteur de nombreux essais etrécits. Il a animé pendant vingt-cinq ans la Nouvelle Revue depsychanalyse et dirige aux Éditions Gallimard deux collections,« Connaissance de l’Inconscient » et « L’un et l’autre ». Il areçu en 2011 le Grand Prix de littérature de l’Académie fran-çaise pour l’ensemble de son œuvre.

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À Antoine Billot

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La violence, partout, dehors

Je déteste la violence et voici que jem’apprête à écrire un livre sur le crime. Si je ladéteste tant, cette irruption de la violence, c’estque je la redoute et tente de m’en protéger, telun enfant qui, après que sa mère a bordé soi-gneusement son lit, se croit assuré d’être à l’abridu cauchemar.

Je vois dans la violence une menace. Elle peutêtre muette. Dans la rue des passants vous croi-sent, vous bousculent parfois, ferment brusque-ment la porte de l’immeuble, du magasin oùvous alliez pénétrer. Agrippés à leur téléphoneportable ou les oreilles branchées sur leur bala-deur, ils vous ignorent, nient votre existence,vous « néantisent », aurait dit Sartre. Vous êteshors de leur champ visuel, de leur perceptionauditive, ils sont aveugles et sourds, vous êteshors champ. La violence, je la vois déjà àl’œuvre dans cette indifférence aux autres siproche de la haine, en ceci qu’elle vise àdétruire ce qui n’est pas soi.

La violence quotidienne, banale, peut s’expri-

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mer plus ouvertement. Il m’arrive de la rencon-trer le jour dans mon quartier pourtant paisible :deux automobilistes qui éructent des injures, uncouple qui s’invective, un fou qui soliloque ens’en prenant à la terre entière. Mais il existe unautre temps de la violence qui est celui de lanuit : les sirènes des voitures de police, le débutd’incendie d’un immeuble voisin, les péta-rades des motos ou ce coup de téléphone, il ya des années de cela, que je n’oublierai jamais,m’extirpant brutalement de mon sommeil, quim’annonçait la mort de ma mère.

Oui, je déteste la violence et je dois bienreconnaître qu’il y a de la violence dans cettedétestation.

Aujourd’hui, 19 avril 2010, à Boissy règneun calme absolu. Ciel limpide ; un soleil quiréchauffe sans brûler ; pas le moindre bruit, lesavions qui habituellement survolent à basse alti-tude la maison pour rejoindre l’aéroport distantde quelques kilomètres sont interdits de vol ;pas de vent, les feuilles des arbres encore ten-dres en ces premiers jours de printemps frémis-sent à peine. Je regarde les deux marronniersaccolés l’un à l’autre — un frère et sa sœur quirépugneraient à se quitter — et le bouleau unpeu frêle mais il va se renforcer, et le hêtrerouge au fond du jardin qui empêche la seulecouleur verte de triompher. La glycine le longdu mur commence sa floraison, j’en respire le

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parfum. J’écoute le chant des oiseaux, on diraitqu’ils se répondent, qu’ils échangent des nou-velles, et c’est la gaieté même. J’observe par lafenêtre ouverte deux merles au bec jaune quise déplacent en sautillant et, pas loin d’eux, unlapin qui pour une fois n’est pas, oreilles dres-sées, sur le qui-vive, mais broute tranquillementles herbes de la pelouse.

Oui, c’est le calme absolu, un calme qui n’évo-que pas la paix des cimetières mais celui d’unevie qui ignorerait toute forme de violence, la vieà l’état pur ; une vie musicale.

J’ai dit : pas de bruit strident. Mais d’oùrésultent-ils aujourd’hui, 19 avril 2010, ce silenceet ce calme ? D’un énorme nuage produit par unvolcan d’Islande doté d’un nom que je ne par-viens pas à prononcer comme s’il défiait aussi lelangage articulé. D’une masse sombre et mobiledont les experts en tout genre connaissent malla trajectoire, dont on ne sait pas trop évaluer ledegré de toxicité des particules qu’elle trans-porte. Dans ce nuage qui nous surplombe etpoursuit sa route au rythme des vents qui lepoussent, dans cette masse menaçante je vois lamétaphore d’une violence généralisée, incontrô-lable et sans nom. Cette fois-ci la source estl’éruption d’un volcan éloigné de nous. Le plussouvent la source souterraine est chez l’homme.Et soudain, ça explose, ça ravage, ça anéantit.

Comme elle me paraît fragile, alors, illusoire

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l’harmonie que j’ai trouvée à l’instant, dansl’oubli de la masse d’un gris proche du noir etde cette pluie de cendres dont j’imagine qu’ellepourrait bien un jour recouvrir la terre entièreet mettre fin à toute vie, à commencer par cellede l’humanité. Une extermination totale, uneShoah définitive...

J’ai eu un moment l’évidence d’une « vie àl’état pur ». Mais qu’est-ce que ça veut dire ?Qu’est-ce que je me représente là ? Un tempsimmobile, un espace clos, préservé, qui ignore-rait les prédateurs, les vandales, les meurtres,les guerres, les carnages, la férocité. Un tempset un espace où la mort n’existe pas. Un paradisterrestre en somme, un jardin des délices oùAdam et Ève, entourés d’animaux qui s’enten-dent à merveille et de plantes toutes fraîches,s’aimeraient d’un pur amour qui ne connaîtraitpas les brûlures et la folie d’Éros. Et ils s’aiment,ce premier homme et cette première femme,sous le regard bienveillant d’un dieu qui lesaime lui aussi pour les avoir créés à son image.

Mais il ne va pas tarder à les maudire. Impi-toyable châtiment. Les voici coupables, voués àla souffrance, à la maladie, à jamais pécheurs,à jamais porteurs d’un péché originel dont il lesaccuse, les voici condamnés à travailler sansrelâche et à mourir pour avoir commis un crimede lèse-majesté.

Ce dieu-là ne pardonne pas. Il provoque leDéluge, il ordonnera à Abraham de sacrifier

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son fils. Il affirme sa souveraineté en châtiantencore et encore ceux qui l’ont offensé en nerespectant pas ses commandements. Ce dieu-làest un dieu vengeur, un grand criminel. Puis-qu’il me maudit, je me venge à mon tour en medétournant de lui.

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Galerie souterraine

Sur ma table, une pile de livres traitant de laviolence et du crime : des essais savants decriminologues, de psychologues, de psychana-lystes, des archives policières et judiciaires, descomptes rendus d’audience, quelques romanset nouvelles relatant des meurtres, un recueilde textes de Victor Hugo qui tout au long de savie n’a cessé de combattre avec fougue la peinede mort, que sais-je encore ? Il faut bien queje commence par chercher ailleurs, dans deslivres, des témoignages irréfutables de ce que jepeine à trouver en moi.

La semaine dernière j’ai été voir et revoir aumusée d’Orsay l’exposition « Crime et châti-ment ». Dans la première salle figurent plu-sieurs tableaux représentant le meurtre d’Abelpar son frère Caïn. Première salle : serait-ce làla scène originelle de l’histoire humaine, sonmythe fondateur ? Mon propre frère m’a long-temps aimé avant de me poursuivre d’une hainejalouse. De mon côté, qu’en était-il ? N’étais-jequ’une innocente victime ? J’ai tenté dans Frère

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du précédent d’éclairer notre relation tourmen-tée. Tandis que j’écrivais ce livre je ne voyaispartout que des guerres fratricides : entreSerbes et Croates, entre Tutsis et Hutus, entreIsraéliens et Palestiniens se disputant inlassa-blement la même Terre-Mère — « elle estmienne, elle m’appartient, j’étais là avant toi ».

Dans la Grande Guerre, je voyais le proto-type de toutes les guerres. Une guerre qualifiéede boucherie par ceux qui, comme mon père,y combattirent : obus, mitraille, corps-à-corpsquand la baïonnette s’enfonce dans la poitrine,gaz qui, eux, tuent à petit feu. Une guerre quipendant plus de quatre années opposa deuxnations hautement civilisées, au point de croirequ’elles étaient seules à l’être, et s’accusantdésormais mutuellement de barbarie, mécon-naissant le fait, devenu plus évident depuis, quela barbarie ne s’oppose pas à la civilisation maisest au cœur de la civilisation. L’homme leplus cultivé, épris de musique et de peinture, oumême, comme Jünger, de livres précieux, ou ser-viteur de Dieu comme un certain pape, laissecommettre des crimes sans réagir, à moins qu’iln’en commette lui-même, innommables, parmachine anonyme interposée.

La Grande Guerre : deux nations « civili-sées », deux nations limitrophes s’entre-tuent.À croire que c’est le plus proche notre pireennemi, notre presque semblable — presque,pas tout à fait —, notre cible d’élection.

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Guerres civiles, guerres de religion... La listeest longue, elle s’allonge chaque jour.

Poursuivant ma visite à l’exposition d’Orsay,j’avais le sentiment de m’enfoncer dans unegalerie souterraine. Je ne me promenais pascomme le fait un amateur de peinture, plus oumoins attentif, dans une galerie d’art, non,j’étais un curieux avide, inquiet de découvriraussi bien les visages des meurtriers que ceuxde leurs juges et de leurs bourreaux. Les crimesont tant de visages, il y en a de brutaux, il y ena de raffinés comme ces supplices chinois quifascinaient tant Georges Bataille, il y en a d’unecruauté insensée, et alors on parle de bestialité,de sauvagerie, il y en a de politiques comme lesattentats perpétrés contre les puissants ou lapersonne royale ; il y en a de policés commecelui que promettait le bon docteur Guillotin,un philanthrope, un démocrate, celui-là, sou-cieux d’infliger le même traitement égalitaire,supposé indolore, aux aristocrates et aux gensdu peuple.

Multiples visages, multiples motifs : intérêt,vengeance, passion jalouse, défense d’une justecause.

Variantes du châtiment : gibet, garrot, cordepour pendre, peloton d’exécution pour fusiller,bagne, Maison d’arrêt, Centre de détention,Centrale, condamnation à perpétuité, un peumoins...

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Les juges, tout comme les médecins et lespharmaciens, s’emploient à graduer, à doser lesmédicaments prescrits.

Tentatives de plus en plus perfectionnées, deplus en plus « scientifiques » pour caractériser,identifier le criminel : Lombroso, Bertillon etle bertillonnage. Question : pourquoi, sur nosphotos d’identité, avons-nous tous l’air de cri-minels ? Prenons garde : nos cartes d’identitésont désormais infalsifiables.

Lombroso : sa théorie du criminel-né futd’abord accueillie avec faveur avant d’être discré-ditée pour ses extravagances, encore qu’aujour-d’hui certains, prenant appui sur la souverainegénétique, ne soient pas loin de la reprendreà leur compte en allant jusqu’à déceler chezl’enfant turbulent un futur délinquant. PourtantLombroso, on peut l’entendre autrement : sic’était l’homme, tout homme qui était né crimi-nel ? L’éducation, la société avec ses lois et sesinterdits, les limites qu’elle impose de ne pasfranchir ne constituent qu’une couche protec-trice de surface, toujours prête à se déchirerpour laisser surgir l’homme criminel. Freud nepensait guère autrement : comment « dompter »l’énergie des pulsions, comment l’orienter, ladéplacer, la sublimer afin d’éviter qu’elle nerompe, par sa puissance, tous les barrages ?

Au cours de ma déambulation dans la galeriesouterraine, je me heurte à la folie meurtrière.Je crains que la Lady Macbeth de Füssli ne me

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saute au visage, ne s’empare de moi telle unesorcière et ne me pétrifie telle Méduse. Commenous aimerions, nous qui nous voulons sages,imputer tous les crimes à des déments, à desmonstres possédés par le Mal ! Un crime inhu-main ne saurait être commis que par des non-humains.

La prison de la Santé est située à quelquescentaines de mètres de l’hôpital Sainte-Anne :proximité qui révèle la gémellité des prisons etdes asiles d’aliénés. Une société saine, une villepropre ne peuvent être que celles où les fouset les criminels — si c’était une seule et mêmeespèce de déchets — sont enfermés, mis àl’écart. aujourd’hui, les nouvelles prisons sonttoujours cernées de murs, mais le plus souventhors des murs des villes.

Et moi, que fais-je d’autre quand j’affirmedétester la violence — mais, je le répète, il y ade la violence dans toute détestation et mêmedans tout refus — et tout ce qu’elle risqued’entraîner, que fais-je d’autre qu’enfermer, àperpétuité si possible, ce qui pourrait me fairedériver vers la folie, mettre en danger, commedisent les experts psychiatres quand ils pren-nent la décision de l’internement, la vie d’au-trui et la mienne ? Il me faut exclure, mettrehors de mes frontières, hors les murs, jusqu’à,par précaution, la plus légère manifestationd’agressivité. Primum non nocere, ne pas nuire,ne pas faire mal, éviter les mots qui blessent, les

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mots qui tuent. S’il est vrai que l’homme est nécriminel, je ne veux pas être cet homme-là !

Me voici face à Charlotte Corday, me voiciface à l’assassinat de Marat, me voici spectateurde la scène du crime. Jamais le mot « scène »n’a été aussi juste, tant celle-ci est théâtrale,tant, plus même que le spectateur, j’en suis letémoin, tant elle a été presque aussitôt repré-sentée par les peintres, tant, comme une tragé-die classique, elle a traversé les siècles —Munch, Picasso s’en sont inspirés.

Marat, martyr : David n’est pas loin de l’assi-miler à un Christ mort. Charlotte : héroïnepour avoir reconnu le tyran dans l’« Ami dupeuple ». Il est hideux, sa peau est celle d’unlépreux. Elle est belle, elle est jeune, elle estvierge. Celui qu’elle poignarde dans sa bai-gnoire n’est pas un homme malade mais l’incar-nation du Mal. Ironie de l’Histoire : c’est lemarquis de Sade qui, dans le discours qu’il pro-nonce en l’honneur de Marat, protestera avecle plus de véhémence contre la tentation defaire de Charlotte une héroïne : « Artistes tropcrédules, brisez, renversez, défigurez les traitsde ce monstre, ou ne l’offrez à nos yeux indi-gnés qu’au milieu des furies du Tartare. » À cha-cun son monstre.

Elle était rassurante la bipartition du Bien etdu Mal. Il faut avoir un esprit dangereusementborné pour être convaincu de l’existence d’un

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Photocomposition CMB Graphic44800 Saint-Herblain

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Un jour, le crime J.-B. Pontalis

Cette édition électronique du livre Un jour, le crime de J.-B. Pontalis a été réalisée le 19 juillet 2012

par les Éditions Gallimard. Elle repose sur l’édition papier du même ouvrage

(ISBN : 9782070447961 - Numéro d’édition : 242746). Code Sodis : N52655 - ISBN : 9782072470561

Numéro d’édition : 242748.