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Notes de lecture 677 n’apparait qu’en reponse inversCe face aux manifestations d’une resistance qui marque le refus de guCrir. Aussi peut-on interroger le postulat des auteurs lors- qu’ils affirment : << Tous les analystes ont besoin de guCrir leurs patients, qu’ils en soient ou non conscients >b (p. 16). Certes, mais qu’appelle-t-on guCrir et que fait- on du forCage dans la cure psychanalytique ? Si l’ouvrage est riche au point de vue de la 1ittCrature psychanalytique concernant les buts, la rCflexion CpistCmo- logique, elle, apparait beaucoup plus faible. Quoi d’btonnant alors que Canguilhem et son travail sur Le Normal et k Pathologique manque B la biblio- graphie ? Si nous ne suivons pas forcCment les auteurs dans toutes leurs propo- sitions, l’ouvrage prCsente cependant une grande richesse historique et nous fait dCcouvrir le cheminement, souvent peu connu, des auteurs anglo-Saxons. 11 mCrite done dCbat. M. Santiago Delefosse ff VN. Un promeneur analytique. Preface de M. Moscovici. Paris : Calmann-L&y, ~011. << Essai Psychanalyse >> ; 1998.324 p. Un esprit libre, une pen&e active, un style prCcis, une curiositC en Cveil, l’art de dire en touchant juste, la promenade est belle, souvent dr8le. M.-C. Fusco et M. Moscovici proposent une reconstruction du parcours de V. Smirnoff (1919-1994), en sClectionnant certains de ses articles et communications qu’elles distribuent dans les trois parties de l’ouvrage. 11 s’en dCgage un questionnement permanent qui ne recule pas devant l’insupportable, le peu avouable, le mCconnu. Le vif du propos touche le lecteur au cceur. Plus encore qu’un tCmoin engagC dans l’histoire de la psychanalyse en France, c’est un homme qui parle. C. Navelet Stack-Sullivan H. La Schizophduie, un processus humain. P&face de G. BtnCdetti. Traduction franqaise de D. Faugeras. Ramonville-Saint-Agne : I&&, ~011. cc La Maison jaune >> ; 1998.377 p. La traduction d’un livre complet de Sullivan fait l’effet d’un peu d’air frais... I1 mCrite notre intCr&t & plusieurs titres : d’abord, c’est un fils spirituel du tandem Pussin-Pine1 qui cherche 2 crCer un environnement sCcurisant qui protkge le patient contre une situation pathogkne. Ensuite, c’est l’un des premiers analystes g avoir dCveloppC une technique analytique adaptCe aux besoins spCcifiques des schizophr&nes. 11 n$rite plusieurs chapitres dans l’histoire des psychoses. D’ailleurs, T. Vincent lui consacre un bon chapitre dans Quad Rome bri2le.

Un promeneur analytique: Smirnoff VN. Préface de M. Moscovici. Paris: Calmann-Lévy, coll. « Essai Psychanalyse ; 1998. 324 p

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Page 1: Un promeneur analytique: Smirnoff VN. Préface de M. Moscovici. Paris: Calmann-Lévy, coll. « Essai Psychanalyse ; 1998. 324 p

Notes de lecture 677

n’apparait qu’en reponse inversCe face aux manifestations d’une resistance qui marque le refus de guCrir. Aussi peut-on interroger le postulat des auteurs lors- qu’ils affirment : << Tous les analystes ont besoin de guCrir leurs patients, qu’ils en soient ou non conscients >b (p. 16). Certes, mais qu’appelle-t-on guCrir et que fait- on du forCage dans la cure psychanalytique ? Si l’ouvrage est riche au point de vue de la 1ittCrature psychanalytique concernant les buts, la rCflexion CpistCmo- logique, elle, apparait beaucoup plus faible. Quoi d’btonnant alors que Canguilhem et son travail sur Le Normal et k Pathologique manque B la biblio- graphie ? Si nous ne suivons pas forcCment les auteurs dans toutes leurs propo- sitions, l’ouvrage prCsente cependant une grande richesse historique et nous fait dCcouvrir le cheminement, souvent peu connu, des auteurs anglo-Saxons. 11 mCrite done dCbat.

M. Santiago Delefosse

ff VN. Un promeneur analytique. Preface de M. Moscovici. Paris : Calmann-L&y, ~011. << Essai Psychanalyse >> ; 1998.324 p.

Un esprit libre, une pen&e active, un style prCcis, une curiositC en Cveil, l’art de dire en touchant juste, la promenade est belle, souvent dr8le. M.-C. Fusco et M. Moscovici proposent une reconstruction du parcours de V. Smirnoff (1919-1994), en sClectionnant certains de ses articles et communications qu’elles distribuent dans les trois parties de l’ouvrage. 11 s’en dCgage un questionnement permanent qui ne recule pas devant l’insupportable, le peu avouable, le mCconnu. Le vif du propos touche le lecteur au cceur. Plus encore qu’un tCmoin engagC dans l’histoire de la psychanalyse en France, c’est un homme qui parle.

C. Navelet

Stack-Sullivan H. La Schizophduie, un processus humain. P&face de G. BtnCdetti. Traduction franqaise de D. Faugeras. Ramonville-Saint-Agne : I&&, ~011. cc La Maison jaune >> ; 1998.377 p.

La traduction d’un livre complet de Sullivan fait l’effet d’un peu d’air frais... I1 mCrite notre intCr&t & plusieurs titres : d’abord, c’est un fils spirituel du tandem Pussin-Pine1 qui cherche 2 crCer un environnement sCcurisant qui protkge le patient contre une situation pathogkne. Ensuite, c’est l’un des premiers analystes g avoir dCveloppC une technique analytique adaptCe aux besoins spCcifiques des schizophr&nes. 11 n$rite plusieurs chapitres dans l’histoire des psychoses. D’ailleurs, T. Vincent lui consacre un bon chapitre dans Quad Rome bri2le.