Un samedi ordinaire, un hyper, des promos€¦ · Avant même la visite en hyper, un coup d’oeil au prospectus. Le «50 % d’économie s» an - noncé par Carrefour est en fait

Un samedi ordinaire, un hyper, des promos...


Avant même la visite en hyper, un coup d’oeilau prospectus. Le «50 % d’économies» an-noncé par Carrefour est en fait une subtilecombinaison de remise immédiate et de re-mise différée, sous forme de cash-back sur lacarte de fidélité. Jusque là, pourquoi pas...Etonnant néanmoins, le pricing : le prix an-noncé (par exemple ici 1,94 €pour le lot de4 paquets de BN) est le prix tous avantagesdéduits. Et ne correspond donc pas au prixpayé en caisses (ce qui, au passage, a déjà étéconsidéré comme «border-line» par laDGCCRF !).


L’allée pénétrante est consacrée à l’opérationpuériculture. Un bon point pour l’hyper : l’ex-cellente lisibilité des prix. Impossible d’hésitersur le prix de ce combiné. La bonne compré-hension d’une promo passe en effet toujourspar une exécution évidente du prix.


La complexité des mécaniques promo mul-tiplie les informations à délivrer au consom-mateur et donc... les sources d’erreur ! Cettebarquette de 6 filets de poulets en est unexemple. Les 720 g sont proposés à 5,85 €,soit, précise l’affiche, 5,68 €/kg. Pas tout àfait exact ! Après remise fidélité, elle est pro-posée à 2,92 €, ce qui n’est pas non plus lastricte réalité puisque le client paiera bien5,85 €. Mais comme une approximation nevient jamais seule, sur l’affichette en bas àgauche, le prix est encore différent : 2,93 €.Une affaire d’arrondi certes, mais beaucoupd’approximations sur une seule offre.


Décidément, que de problèmes de calcul. Les6 aiguillettes de poulet sont proposées à7,90 €. La mécanique promo annonce 50 %de remise : 0,72 € de remise immédiate et0,48 € de remise différée, soit un prix an-noncé de «1,20 € la barquette». Nettementplus que 50 % de rabais !


La promotion a classiquement un triple rôle :créer du trafic (c’est la mission du prospectusqui relaie les offres hors du point de vente) ;déclencher l’achat ; et, à défaut, nourrirl’image-prix du magasin et de l’enseigne. A3,50 €/kg (soit plus cher que du rôti de porcen promo), ces courgettes ne serviront en rienl’image-prix de l’hyper. Quand bien même leprix est loyal et marchand pour l’époque (etpar rapport aux concurrents), des courgettesà plus de 3 € resteront un produit cher pourle client. Ce qui affaiblira donc d’autantl’image des promos dans leur ensemble.


A l’inverse, voici la vraie bonne promo. A lafois par le prix symbolique du produit : moinsde un euro pour un ananas est un bon prix.Et par l’exécution elle-même de la promo. Leprix est clair, très visible, et la massification dela marchandise donne la puissance visuelle àla promo.


Les produits en lancement sont généralementaccompagnés de BRI. Jusque là, rien d’anor-mal. Mais quel intérêt de les superposer. Ici,les mini Danette sont porteuses d’un BRI de0,30 € (sur un prix de 0,59 €, lui-même dé-faillant, mais c’est un autre sujet...). En paral-lèle, un stop-rayon propose 0,20 €de remiseimmédiate. Que comprendre ?...


Cette semaine, c’est PromoLibre sur le rayongrand froid (surgelés et glaces). En tant quetelle, PromoLibre est une initiative intéres-sante qui travaille le taux de nourriture. Mais,comme souvent, ce qui fera sa réussite ouson échec sera la perception – donc la com-préhension – qu’en aura le client. Pour maxi-miser ses chances de succès, Carrefour auraitintérêt à éliminer toutes autres promos desrayons PromoLibre. Ce qui, à date, n’est pasle cas. Ce samedi, le client «voyait» donc despromotions particulières (ici les steaks hachéspar exemple) ce sur quoi se rajoutait une pro-motion générale. Dur à suivre.


Cumuler les promos est certes un... acte gé-néreux mais qui ne participe pas à la limpiditéde la proposition commerciale. Exemple iciavec la pizza Grandiosa de Buitoni. Non seu-lement, la référence est en promo 3egratuite,mais la PromoLibre s’applique et la marqueest, par ailleurs, en opération 100 % rem-boursé. J’ai donc acheté 3 Grandiosa pour6,21 € ce sur quoi Carrefour m’a remboursé2,07 €. Soit, avantage déduit, les trois pizzaspour 4,14 €. A ce stade, j’ai grand peine àvoir le modèle économique de la promo.C’est sûr : Carrefour et/ou Buitoni ont«mangé la grenouille» sur l’OP. En atten-dant, bon appétit !


Encore un calcul bien approximatif : la bran-dade de morue Tipak est annoncée à 3,99 €.Se déduit à ce prix une remise immédiate de0,80 €. Mais la brandade n’en reste pasmoins affichée à 3,99 €.

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