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Un soleil sans partage illuminait le jour Et la brise câline soufflait l’invite pour Une fugue en vélo et passer un moment Avec mon petit-fils Philippe et ses parents J’allais vers Aramon, village d’à côté, Où résident ma fille et sa communauté. Jalonnée par l’image du petit bambin La course fut facile, menée avec entrain Le véloiseau

Un soleil sans partage illuminait le jour Et la brise câline soufflait l’invite pour Une fugue en vélo et passer un moment Avec mon petit-fils Philippe

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Page 1: Un soleil sans partage illuminait le jour Et la brise câline soufflait l’invite pour Une fugue en vélo et passer un moment Avec mon petit-fils Philippe

Un soleil sans partage illuminait le jourEt la brise câline soufflait l’invite pourUne fugue en vélo et passer un momentAvec mon petit-fils Philippe et ses parents

J’allais vers Aramon, village d’à côté,Où résident ma fille et sa communauté.Jalonnée par l’image du petit bambinLa course fut facile, menée avec entrain

Le véloiseau

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Fringant, je retrouvais la route d’Avignon C’est alors qu’appréciant l’allure un peu poussiveUn quidam en auto en mal de compassionExerça sur ma roue une touche un peu vive

Fétu abandonné aux lois d’apesanteurJe fis un vol plané digne d’un cascadeurOh my God, quel bonheur ! Quelle félicitéDe jouer au planeur en toute liberté !

Vous dire le bonheur de jouer au papyVaudrait à tout le moins une autre poésieMais là n’est pas l’objet. Quelques heures aprèsDe mes hôtes charmants je prenais le congé

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Immergé dans l’espace, tout de paix, d’harmonieJe convins de lâcher la bride à mon envieSéduit par la magie de l’étrange aventureD’être un nouvel O.V.N.I. lâché dans la nature

Dans l’instant affranchi de nos contingencesNe me parvenaient plus les bruits de notre engeanceLaissant choir en lambeaux mes oripeaux terrestresJe mutai en oiseau d’une nouvelle espèce

L’œil perçant, goguenard, gouailleur et malin,J’avisai les contours d’un imminent rond-pointQue je pris à plaisir dans le sens interditAu grand dam des képis de la gendarmerie

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Peu après SANOFI, s’offrit à mon regardL’espace préservé du château des IssartsPour être si souvent passé à sa portéeJamais je n’en avais apprécié la beauté

Porté par la chaleur de courants ascendantsJe fus impressionné par tant de monumentsDevant moi défilaient bien des siècles d’HistoireDe feu, de sang, de défaites, de victoires

Au Nord, le majestueux Palais des PapesEt les vestiges de Chateauneuf-du-PapeA l’Est, comme en faction, le château de BoulbonAu Sud, les créneaux de celui de Tarascon

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J’eus alors l’attention captivée par un sonDe tremblement de terre vomi de l’horizonBolide sur le pont, le T.G.V. surgitDeux coups d’aile rageurs et je fondis sur lui

Nez collé sur la vitre d’un compartimentJe reçus le regard interloqué des gensTandis que les enfants, hilares sur leurs sièges,M’exhortaient de leurs cris à forcer de plus belle

A hauteur de Courtine, je virai à tribordRejoignis mon logis sans un excès d’effortSautai sur le balcon, frappai à la fenêtreQu’ouvrit ma dulcinée, sans surprise paraître

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Las ! Je dus rêver…Les lois de la pesanteurMe réservèrent un sort un peu moins enchanteurAu lieu de l’air ambiant les douces sensationsLe choc rude et froid du crâne sur le goudron

Au lieu des senteurs des peupliers, des ormeaux,Les relents saumâtres de fond de caniveauNon pas les cris des migrateurs en partanceMais la sirène en continu de l’ambulance

Au lieu des grands espaces dévoreurs de frontières,Le plafond sombre et froid du service des urgencesNon pas le bal gracile des oiseaux de FranceMais la sarabande effrénée des infirmières

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S’il est vrai que « Paris vaut bien une messe »Tel incident de vie valait bien un poèmeL’essentiel n’est-il pas le bonheur d’existerPour s’amuser ainsi à vous le raconter ?